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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 16:07

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Face aux CRS
En manif, il filme tout sur Periscope : « Ça me protège un peu »

 

Jeudi, Louis a filmé et diffusé en direct l’intervention des CRS à Lyon, en marge de la manif contre le projet de loi travail. « Un geste militant contre les violences policières », justifie-t-il.

 

 

 

Lors des rassemblements de jeudi 31 mars contre la loi travail, de nombreux manifestants ont filmé les forces de l’ordre dont Louis, que nous avons contacté via Twitter.

Place Bellecour à Lyon, la manif a dérapé en fin de cortège. Avec son smartphone, Louis a filmé l’intervention des CRS sur la place et diffusé les images en direct sur Periscope (une appli permettant de diffuser en temps réel des images).

Autour de lui, pas mal de personnes filmaient, exerçant ainsi une pression médiatique sur la police. Celle-ci est accentuée par l’instantanéité dans la diffusion des images : sans être à Lyon jeudi, on pouvait tout à fait suivre en temps réel la fin de cortège capturée par le téléphone de Louis (et bien d’autres).

 

Montage : captures des vidéos filmées par Louis à Lyon, le 31 mars 2016

Montage : captures des vidéos filmées par Louis à Lyon, le 31 mars 2016

« Monsieur, envoyez bien à BFM, hein »

Sur l’une des vidéos de Louis, toujours en ligne sur son compte Twitter, on peut voir les CRS faire usage d’un canon à eau pour disperser la foule après la manifestation. Plusieurs hommes tombent à terre, touchés par le jet d’eau. Après quelques minutes, des CRS dirigent le canon à eau sur Louis qui va continuer à filmer de près les petits groupes de CRS présents autour de la place.

 

Montage : captures des vidéos de Louis filmant les CRS à Lyon, le 31 mars 2016

Montage : captures des vidéos de Louis filmant les CRS à Lyon, le 31 mars 2016
 

A côté d’un camion, Louis filme aussi deux CRS tenant fermement un homme. « Filmez, filmez », dit un homme. « C’est en direct, pas de souci », répond Louis.

« Monsieur, envoyez bien à BFM, hein », dit un autre.

« Ah, ça tape moins les gens quand il y a des caméras », fait remarquer Louis à voix haute. On distingue la voix d’un jeune homme derrière lui :

« Oh, il y a Periscope là, vous êtes en direct. Il y a des milliers de personnes qui vous voient [sur Twitter, la vidéo affiche 33 spectateurs, ndlr]. »

Le CRS garde son calme : « Filmez-moi, d’accord, c’est votre droit en effet. »

Les personnes présentes autour des CRS leur demandent de laisser partir l’homme arrêté. Au bout d’un moment, l’un des deux CRS met sa main sur la caméra de Louis qui s’est un peu rapproché. Ce dernier réplique : « On a le droit ! » Puis il cherche le matricule du CRS.

« La diffusion en direct me protège un peu »

Filmer, « c’est un geste militant contre les violences policières en général, pas seulement dans les manifestations », nous explique plus tard Louis.

« Le but est de montrer au plus grand nombre possible de personnes la réalité de la violence : qu’elle vient avant tout de l’Etat et qu’elle s’attaque aux personnes les plus dominées, donc aux prolétaires, aux femmes et hommes racisés, aux LGBT, etc.

Même dans les manifs, on peut voir que plus que s’attaquer aux prolos, les flics s’attaquent plus volontiers aux jeunes ou aux personnes racisées. »

Les applis pour filmer les policiers

Le magazine américain Wired listait en mai 2015 les différentes applis permettant de filmer les policiers.

L’Union américaine pour les libertés civiles (Aclu) a lancé en 2012 une appli gratuite pour enregistrer discrètement des interactions avec la police ; Hands Up 4 Justice (Les mains en l’air pour la justice) propose d’enregistrer de l’image et du son en intégrant le positionnement GPS ou le téléchargement de la copie sur un compte YouTube ou Dropbox, et d'autres applis comme Swat, Five-O et Stop and Frisk Watch (regardez la fouille au corps) permettent entre autres de relater une bavure policière.

Louis utilise Periscope pour son instantanéité. Son appli est configurée pour envoyer une notification sur Twitter et les images sont enregistrées automatiquement pendant une semaine.

Avant Periscope, Louis photographiait et filmait les manifs avec un appareil photo. Le téléphone portable est plus pratique pour se déplacer, l’objectif n’étant pas de faire de belles images mais de prouver les violences potentielles.

« La diffusion en direct me protège un peu, et empêche les policiers de récupérer ou casser le téléphone, la carte SD. Enfin, ils peuvent continuer à le faire, mais la vidéo est là. Et vu qu’il est tout à fait légal de filmer les flics en action (voir saisine n°2005-29 et note d’info du 23/12/2008 [PDF]), ça peut permettre de porter plainte pour violence/vol/casse, etc. »

Qu’en est-il de la réaction des forces de l’ordre ?

« Tant qu’on est pas trop près et qu’ils pensent être protégés par le groupe, ils laissent faire. Dès qu’ils sont un peu plus isolés et que l’on voit leur exactions, ils n’hésitent pas à menacer, voire à essayer de prendre le téléphone. »

Tout ça pour effacer les images

Le 24 mars, un jeune qui participait au blocus du lycée Henri-Bergson (XIXe arrondissement de Paris) et diffusait sur Snapchat et Periscope les images des policiers immobiles qui stationnaient devant l’établissement, a été attrapé par l’un d’eux. Il relate à Libération :

« J’arrête de tourner un moment et, là, le civil m’attrape, me traîne sur 20 mètres et me met des coups de matraque. »

La scène en question a été filmée par un témoin et visionnée par la journaliste de Libération. Le lycéen affirme s’être fait ensuite insulter et menacer. « Tout ça afin que le policier en civil récupère son téléphone et efface les images de l’appareil. » Plusieurs témoignages rapportent que des violences policières ont visé tout particulièrement des jeunes en train de filmer les exactions policières, note le quotidien.

« A l’ère de Snapchat et de Periscope, ce n’est plus possible de dissimuler les violences policières », tweetait jeudi une internaute en faisant référence aux violences du 24 mars aux abords du lycée parisien.

L’application Periscope contribue ainsi à modifier quelque peu le rapport de forces qu’il existe entre la police et les manifestants – en faveur de ces derniers.

Plusieurs vidéos d’un jeune frappé, ce même jour, par les forces de l’ordre ont entraîné l’ouverture de deux enquêtes. Toutes les vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux sont aussi venues appuyer les témoignages ; elles ont aussi été déterminantes dans la perception des faits par les responsables scolaires et les parents d’élèves.

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 15:26

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

La CGT Vinci demande l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes
1 avril 2016 | Par Jade Lindgaard
 
 
 

La CGT de Vinci, première organisation syndicale au sein du groupe de BTP, dénonce « la machine infernale » du contrat de concession de l’aéroport, générateur de « dumping social » et fustige un projet né de « rêves mégalomaniaques périmés ».

C’est un apparent contre-pied au discours syndical : la CGT du groupe Vinci, concessionnaire pour la construction et l’exploitation de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, réclame l’abandon du projet. Première organisation syndicale au sein du groupe de BTP, elle dénonce « la machine infernale » du partenariat public-privé : « financement opaque, des coûts immédiats sous-estimés, des gains futurs surestimés… et des profits permanents garantis ». Dans un communiqué publié le 21 mars, elle livre une critique virulente et détaillée du contrat de concession emporté en 2010, pour 55 ans, par le géant mondial de la gestion d’infrastructures publiques.

 

PDF - 334.1 ko
Déclaration de la CGT VINCI contre l’aérpoprt de NDDL
 

 

Pourquoi un syndicat de salariés, dédié à la préservation et à la création d’emplois, s’oppose-t-il à un projet générateur d’activités et de recettes pour son entreprise ? « Parce que ce système ne bénéficie pas du tout aux travailleurs ! » explique à Mediapart Francis Lemasson, délégué CGT à Vinci. Dans un partenariat public-privé, les coûts de construction d’un équipement commandé par la puissance publique (autoroute, ligne à grande vitesse, aéroport…) sont assurés par le concessionnaire privé, qui reçoit en retour un loyer durant les années ou les décennies du contrat. Ce système, en vogue depuis le début des années 2000, se révèle très coûteux pour l’État qui se retrouve dans la plupart des cas à payer une facture beaucoup plus élevée que s’il avait gardé la maîtrise de l’exploitation.

Dans son communiqué, la CGT explique que « sur ces projets, Vinci intervient à la fois comme constructeur et comme exploitant concessionnaire sur la base de contrats abusifs ». Concrètement, détaille Francis Lemasson, « Vinci Construction a pour client Vinci Concessions. Pour nous, c’est le pire client. Sur un chantier, il y a toujours des retards. Dans un marché public classique, on négocie alors des “réclamations” avec le client pour finir le contrat avec un délai et des coûts supplémentaires. Mais avec Vinci concession, on se heurte à un véritable mur. Cette négociation est impossible : “C’est ce prix là, et si vous vous êtes trompés dans les estimations, tant pis pour vous !” Quand Vinci signe un PPP, il s’engage sur un prix ferme. Cela produit un transfert de contraintes sur les filiales de Vinci Constructions et sur leurs sous-traitants, qui n’ont d’autres choix que de recourir à l’intérim, aux salariés détachés, aux travailleurs sans papiers, à la sous-traitance en cascade. C’est une machine infernale ». À ses yeux, le chantier de Notre-Dame-des-Landes « condense tous les dysfonctionnements en terme de démocratie locale, expertise indépendante, écologie ».

C‘est pourquoi la CGT considère dans son communiqué – « alors même que nos métiers sont durement touchés par une chute d’activité, elle-même due à la baisse des commandes publiques et aux exigences élevées de rentabilité de nos actionnaires » – que « la multiplication de ces contrats, loin d’être une solution, fait peser une grave menace sur nos emplois, nos salaires et nos conditions de travail » : « dumping social » et surexploitation des ouvriers employés par les entreprises de sous-traitance.

Le syndicat s’inquiète aussi d’un risque de destruction d’emplois en cas d’ouverture d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, par le biais de l’automatisation d’une partie des tâches et du recours à la sous-traitance : « C’est ce que Vinci a mis en place dans les aéroports qu’il a achetés au Portugal », précise Francis Lemasson. Combien d’emplois le groupe compte-t-il créer dans le nouvel aérogare s’il sort un jour de terre ? « C’est un secret d’État », selon le délégué CGT qui indique avoir interrogé le PDG du groupe à ce sujet, Xavier Huillard, sans obtenir de réponses.
 

Le groupe Vinci est divisé en deux branches : concessions (près de 6 milliards d’euros de chiffres d’affaires) et contracting (32,5 milliards de CA), dont les activités de construction. C’est l’équivalent de 2 500 petites entreprises, « un cartel de PME » selon Francis Lemasson, employant en moyenne une vingtaine de salariés. Dans cette structure, les petites équipes spécialisées en BTP se retrouvent sous la pression des concessionnaires, guidés quant à eux par une logique de rentabilité financière. Les PPP ne représentent qu’une minorité des contrats du groupe, mais ils lui rapportent beaucoup, alors que les activités de construction sont ralenties par la crise économique.

« Nous ne sommes ni des mercenaires, ni des esclaves : nous ne voulons pas travailler dans un climat de guerre civile, mais dans les meilleures conditions, avec des droits et des garanties collectives », conclut la CGT Vinci, qui ajoute souhaiter œuvrer à des « projets dont nous puissions être fiers pour leur utilité sociale et sociétale ». À l’inverse, l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes provient de « rêves mégalomaniaques périmés ».

Selon Francis Lemasson, dans les filiales de Loire-Atlantique, département du projet, les salariés se sont vu distribuer des brochures provenant Des ailes pour l’Ouest, l’association des défenseurs de l’aéroport. Lors de comités de groupe, la direction de Vinci a demandé aux représentants du personnel de soutenir le projet de nouvel aéroport. Le communiqué de la CGT lui apporte une réponse en forme de cinglant désaveu.

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 15:16

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Mouvement social

Loi travail : le mouvement de contestation s’élargit

par , Nolwenn Weiler

 

 

 

Il était 5h00 à Paris ce vendredi 1er avril quand les derniers manifestants ont quitté la place de la République, évacués par les forces de l’ordre. Occupée toute la nuit à l’appel du collectif Convergence des luttes, la place de la République pourrait être à nouveau investie ce vendredi soir pour une « Nuit debout », inspirée du mouvement des Indignés en Espagne ou du mouvement Occupy aux États-Unis. « Ce qui nous unit, c’est qu’on en a marre de ce système, explique un manifestant à l’hebdomadaire Politis. Nous en avons marre des patrons qui nous exploitent, du système bancaire qui nous saigne jusqu’à la moelle et de ce système qui détruit notre environnement. »

Qu’ils aient veillé ou pas, les manifestants ont défilé partout en France ce jeudi 31 mars malgré la pluie et le froid à de nombreux endroits. Selon les organisateurs, ils étaient plus d’un million, dont 200 000 jeunes dans 250 villes, avec plusieurs milliers d’arrêts de travail, à l’appel de sept syndicats salariés et étudiants (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, FIDL, UNL). Les autorités en ont décomptés moitié moins (environ 400 000). Plus de 200 lycées étaient bloqués selon les syndicats, ainsi que plusieurs universités.

 

En photos : la manifestation du 31 mars à Rennes / © Myriam Thiébaut

 

Des habitants des bassins miniers du Pas-de-Calais, aux travailleurs du BTP en passant par du personnel encadrant les jeunes handicapés, des artistes ou des agronomes : des centaines de métiers étaient représentés. Dans le défilé rennais, une croix blanche barrait le dos ou le bras de manifestants, symbole du mépris que représente selon eux la loi El Khomri. « Non au retour à Germinal, oui à la grève générale », lisait-on sur plusieurs panneaux. «  On ne veut pas se lever le matin en se demandant si on ne va pas se faire virer simplement parce qu’on n’est pas d’accord avec notre patron », lance une jeune lycéenne. « Nous sommes là pour eux, pour nos jeunes », dit Roseline, la soixantaine, indignée par le monde du travail que l’on promet aux générations futures.

 

Une loi « nécessaire et juste » selon le gouvernement

De nombreux retraités étaient eux aussi présents en solidarité. Dans le cortège parisien, des métallos défilaient en soutien aux salariés de Goodyear, récemment condamnés à des peines de prison pour avoir séquestré leur patron. Également visés par la colère des manifestants : les syndicats présentés comme « réformistes », qui s’accommodent du texte de loi proposé par le gouvernement. « Quand le Parti socialiste rétablira l’esclavage, la CFDT négociera le poids des chaînes », ironise une pancarte de la manifestation rennaise.

 

 

Des heurts et violences ont éclaté dans divers endroits, comme Paris, Nantes, Toulouse et Grenoble. À Rennes, les odeurs de lacrymos ont envahi la ville jusqu’au milieu de l’après-midi. Une partie des manifestants souhaitait rallier la place du Parlement, située en plein centre ville. Les forces de l’ordre les en ont empêchés. Après cinq heures d’affrontement, douze personnes ont été interpellées. Plusieurs journalistes ont été victimes de violences, à tel point que Xavier de Bontride, co-président du club de la presse de Bretagne, a publié un communiqué en milieu de journée pour dénoncer ces abus. « Suite aux récentes manifestations, plusieurs confrères font état de violences policières envers des journalistes. Semblent particulièrement visés les journalistes pigistes sans carte de presse qui font souvent l’objet de contrôles d’identité parfois musclés. La violence gratuite constatée à plusieurs reprises sur des journalistes en marge des manifestations notamment à Rennes est inacceptable et doit être fermement condamnée. »

 

 

L’ampleur de la mobilisation n’a pas fait ciller le gouvernement. La ministre du travail a déclaré qu’il était « légitime » que des organisations syndicales utilisent le droit de grève et le droit de manifester. Elle a estimé qu’il était également légitime que la jeunesse « fasse part de son exaspération ». Mais sa loi est « nécessaire et juste », estime-t-elle... Les confédérations syndicales CGT, FO, Solidaires et FSU, ainsi que les organisations étudiantes et lycéennes Unef, FIDL et UNL ont déjà appelé à « amplifier l’action », mardi 5 avril puis samedi 9 avril. Objectif : élargir la mobilisation aux salariés qui n’osent pas débrayer en semaine. Le printemps ne fait que commencer.

 

En photos : la manifestation du 31 mars à Rennes / © Myriam Thiébaut

 

- Voir notre dossier « transformer le travail

 

 

Source : http://www.bastamag.net

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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 15:00

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

A Paris, la première «Nuit debout» tient jusqu'au petit matin
1 avril 2016 | Par christophe Gueugneau
 
 
 

Hier soir place de la République, ils étaient des centaines, jeunes et moins jeunes, pour un rassemblement ludique et studieux à la fois. L’évacuation du site par la police au petit matin ne leur a pas coupé l’envie : un nouveau rendez-vous est donné ce soir à 18 heures.

Et la pluie s’arrêta. Après une journée de défilé parisien sous des trombes d’eau mais fort d'une grosse mobilisation, les quelques courageux qui étaient allés directement au rendez-vous place de la République, pour une première « Nuit Debout », ont finalement été récompensés. D’une petite centaine à 18 heures jeudi soir, la foule a vite grossi, pour atteindre un bon millier – peut-être plus – quelques heures plus tard alors que la pluie avait cessé.

L’idée a germé lors d’une petite réunion le 23 février dernier, autour de journalistes de Fakir, de membres du collectif Les Engraineurs, ou encore du DAL. Une AG de recrutement s’est tenue le 14 mars, soit 5 jours après la première grosse manifestation du 9. Des 200 personnes qui avaient fait le déplacement, une grosse centaine s’est portée volontaire pour organiser ce qui allait devenir la « Nuit Debout » : commission médias, commission matériel, commission communication, etc. Outre Paris, l’événement est prévu également dans certaines villes de province comme Lyon, Caen, Nantes, etc. (voir ici la liste complète où des événements étaient prévus).

Ce jeudi soir à Paris, les commissions semblent avoir fonctionné : une grande bâche est installée pour accueillir une AG permanente à l’abri de la pluie, un camion est équipé pour donner des concerts, un écran géant pour diffuser Merci Patron, le documentaire de François Ruffin, lui-même journaliste à Fakir (nous y reviendrons). Une tente est estampillée « Infirmerie », entourée d’un côté d’une tente du DAL et de l’autre d’une bâche « Paris 8 ». Les organisateurs ont obtenu de la préfecture la possibilité de rester trois jours sur place – ce qui n’a pas empêché la police de procéder à l’évacuation, dans le calme, des lieux vers 5 heures vendredi matin. Un nouveau rendez-vous est d’ores et déjà fixé pour ce soir 18 heures.

Les premières heures de cette « Nuit Debout » sont consacrées à peaufiner l’organisation. Chacun peut prendre le micro et parler deux minutes. Comme c’était le cas lors du mouvement des Indignados espagnols ou du Occupy Wall Street américain, on évite d’applaudir, préférant agiter la main en l’air. « Comment rester ici pendant trois jours et pour y faire quoi ? », interroge un orateur. « Il faut créer des commissions sanitaires, nourriture, etc. », dit un autre. « Il faut que les femmes soient représentées, et déjà qu’elles puissent parler comme les hommes », lance une jeune femme.

 

Jeudi 31 mars, place de la République à Paris © CG Jeudi 31 mars, place de la République à Paris © CG

 

La place se remplit peu à peu, des gens se massent devant le concert en cours. Bientôt interrompu par un discours de l’économiste Frédéric Lordon (filmé par un collègue de Politis et à retrouver intégralement ici). Une courte allocution, parce que, comme il le dit, « il y a des AG, y a des concerts, toutes ces choses se suffisent à elles-mêmes et n’ont besoin de rien d’autre ». « Mine de rien, il est possible que l’on soit en train de faire quelque chose (…) aujourd’hui nous changeons les règles du jeu », ajoute-t-il devant un public conquis. Lordon se félicite de l’émergence d’un « désir politique qui pose et qui affirme ». « Ceux dont on attendait qu’ils revendiquent sagement ne veulent plus revendiquer, ceux qui étaient séparés se réunissent. » De fait, l’économiste semble avoir consacré ces trois derniers jours à réfléchir au moment en cours. Il était déjà intervenu la veille, le 30 mars, à l’AG de Tolbiac (voir la vidéo ci-dessous) et avait écrit un long texte sur son blog du Monde diplo (à lire ici). On l’apercevra quelques minutes plus tard sautillant sur la musique du prochain concert.

 

 

 

Intervention de Frédéric Lordon à l'AG de Tolbiac le 30 mars 2016. © Convergence des Luttes

 

Vers 21 heures, la foule grossit encore. Beaucoup de jeunes mais aussi de moins jeunes. Souvent repassés par chez eux pour changer leurs vêtements détrempés par la manifestation sous la pluie de l’après-midi. Samy est là avec un groupe d’amis. Casquette, sweat à capuche, de la bière plein les yeux, il roule une cigarette en lançant « le salariat c’est foutu, monsieur. Moi, je suis chômeur parce que je ne veux plus prendre le fric des autres »

 

« Ça me rappelle énormément ce qui s’était passé en Espagne en 2011 »

 

Sur la scène, HK et les Saltimbanks jouent devant un public survolté. « Vous savez, il y a un truc qui nous tient tous à cœur ici, c’est la convergence des luttes », lance le chanteur sous les applaudissements.

Il est 23 heures à présent, de l’autre côté de la place, un organisateur se tient devant un écran géant. Il propose de couper l’AG pour diffuser le film Merci patron« mais bon, je ne veux pas vous couper, c’est super important qu’on discute, et on ne sait pas encore ce que ça va donner mais on est là et bien là ». L’AG est déplacée pour laisser place au documentaire de François Ruffin sur une famille du Nord licenciée par une filiale de LVMH qui finit par gagner son combat contre son ancien patron, Bernard Arnault (Mediapart en avait parlé entre autres ici, et ). La séance improvisée fait vite le plein, des gens s’assoient à même le sol, d’autres restent debout, tous sont attentifs et réagissent. Ainsi la famille Klur est très applaudie dès sa première apparition, tandis que Bernard Arnault, François Hollande ou même François Chérèque, l’ancien patron de la CFDT, sont copieusement sifflés.

 

Pendant la diffusion de Merci Patron © CG Pendant la diffusion de Merci Patron © CG

 

Lisa suit le documentaire de loin en loin, discutant aussi avec deux camarades. Éducatrice, elle est au chômage depuis 8 mois, et a déjà vu le film. « Il montre ce qu’on ne voit pas forcément, il fait prendre conscience de la merditude des choses comme dirait l’autre. » Elle ne sait pas si elle va passer la nuit complète ici, et pour tout dire cela semble compromis étant donné qu’elle n’a ni tente ni même couverture. Sur l’échiquier politique, elle « ne sait plus en quel parti croire » et vote Verts par défaut au premier tour, et pour le candidat « qui l’énerve le moins au second »« Je rêve d’une révolution », dit-elle dans un sourire.

À la fin du film, les gens reprennent en chœur « Merci patron », la chanson des Charlots. François Ruffin prend le micro, refait, il le confesse lui-même, le même speech qu’il tient à toutes les projections. Il ajoute : « C’est émouvant de voir son film repris comme un outil de lutte. À la fin, Bernard Arnault dit : “J’espère que les révolutionnaires se calmeront l’année prochaine”, eh bien, moi, j’espère que non. »

Ailleurs sur la place, des petits malins sont allés acheter des bières en grande quantité et tentent de les vendre, mais à 4 euros la canette, la foule ne se bouscule pas vraiment. D’autant que chacun est venu bien pourvu, en bouteilles de bière comme de vin. Il est plus d’une heure du matin et la place reste motivée. Une fanfare a attiré les danseurs, pendant que l’AG se poursuit. Sophie Tissier, l’intermittente qui vient tout juste de gagner en appel son combat contre la chaîne Direct 8 (lire sa tribune sur Mediapart), intervient à son tour pour témoigner de ce qu’il est « possible de gagner aussi parfois ». Un autre intervenant propose une organisation pour tenir les trois jours, « d’ailleurs une caisse a circulé, j’aimerais bien savoir où elle se trouve à présent ».

Il est deux heures. Nino et Olivier d’ENS Cachan, et Justine, d’Ulm, ne vont pas tarder à rentrer chez eux. « À Cachan, c’est vrai qu’on n’est pas très nombreux, mais il y a quand même des AG », dit Nino. « Écrivez bien aussi qu’on va organiser là-bas une diffusion de Merci Patron mercredi prochain, ça va faire venir du monde », ajoute Olivier. Des volontaires circulent avec des sacs-poubelle pour ramasser bouteilles et gobelet. 

 

Un brasero à proximité de la tente de Paris 8 © CG Un brasero à proximité de la tente de Paris 8 © CG

 

Dans l’AG, un Espagnol d’environ 30 ans intervient : « Ça me rappelle énormément ce qui s’était passé en Espagne en 2011. » Fort de cette expérience, il se permet quelques conseils : « Il faut commencer tout de suite à réfléchir à comment structurer le mouvement ici, il faut faire des commissions avec un petit nombre de personnes dans chacune d’elles. » Un autre lance : « Il faut se sortir les doigts du cul. » Depuis l’assistance, quelqu’un crie : « Faudrait peut-être aussi laisser parler des filles. » Une femme de 40 ans environ prend la parole, elle aussi est espagnole : « La première chose qui manque, c’est des toilettes sèches ! »

Il est près de 5 heures, ne reste qu’une cinquantaine de personnes qui quittent sans heurts la place à la demande de la police. Rendez-vous est d’ores et déjà donné ce soir à 18 heures, même endroit, même principe. Le DAL et le CIP (coordination des intermittents et précaires) annoncent leur présence, de même que les étudiants de Paris 1 et Paris 4. Sur Twitter, certains ne manquent pas de rappeler que les indignés qui occupaient des places en Espagne étaient systématiquement évacués au début, mais qu’ils revenaient chaque fois plus nombreux. 

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

 

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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 14:24

 

 

 

https://webmail.laposte.net/service/home/~/?auth=co&loc=fr&id=27720&part=2

 

https://webmail.laposte.net/service/home/~/?auth=co&loc=fr&id=27720&part=3

 

...rien que pour monter une tente une place sur une pelouse ça a été tout un bordel, une affaire d’État apparemment vu le nombre de keuf en civils qui nous ont entourés en 2 mn à peine.

Heureusement une "Quechua" ça se monte vite et puis ça se déplace facile, pas trop besoin d'écouter ce que ces types nous disaient (verbotten !  je crois...). Pas sur la pelouse? Bon, OK m'sieur l'agent...on est allé se réfugier contre les grilles de la Préfecture et là, miracle, ils nous ont laissé tranquille, protégés par l'incantation magique que vous pouvez lire sur une des photos ci jointes.
On a fait un p'tit rassemblement informe d'une soixantaine de personnes qui sont parties une à une, aut' chose d'urgent à faire probablement. Puis la banderolle magique est partie aussi, pour pas en recevoir l'ordre nous a t-on dit, comme si l'ordre n'était pas implicite dès le début de l'affaire et que dans ces cas là il vaut pas mieux faire l'andouille et attendre qu'on nous le réitère, explicitement!

Finalement on est resté à une p'tite dizaine, puis juste 6 entourés d'une bonne cinquantaine de flic de tous corps (Bac, Gendarmerie, municipale etc...). Beaucoup étaient en civil, avec auto collant de la CGT même...mais ils se sont tous dévoilés bêtement quand ça a été l'heure du repas: ils ont tous reçus la bouteille d'eau et le sandwich règlementaire...c'est que ça mange ces grosses bêtes...prochaine manif à l'heure du repas svp, pour savoir qui est qui.
On a bien rigolé  autour de la "Quechua une place" sous les regards attendris de ces zélés fonctionnaires à qui nous faisions gagner des heures supplémentaires (bientôt majorées par "accord d'entreprise" à 10% seulement?), jusque vers 21 h, heure à laquelle ces messieurs des RG sont venus nous dire que tout rassemblement non déclarés de plus de deux personnes était interdit par ordre express du ministère, État d'Urgence, circulez...On était trop nombreux, vous le croyez ça !

Le ministère et son si gentil ministre qu'a jamais donné des ordres d'extrême fermeté (et surtout pas, non, non, non à Sivens, Tarn), c'est çui là même qu'à commandé tantôt de quoi nous tirer dessus 350 flash ball par jour, (115 000 unités par an pendant 4 ans), juste pour vous dire de quelle manière ils comptent s'occuper de la jeunesse, priorité du quinquennat ! (en temps "normal" la consommation de FB est de 3000 par an, y compris les années "Sivens"...). Je sais pas par quel adjectif les agences de com' vont qualifier le prochain Prez mais "normal", non, on en veut plus des "normaux" . Et d'ailleurs, des Prez, on n'en veut plus du tout ! (c'est comme pour les Berger). On dirait qu'ils sont tout exprès sélectionnés psychopathes, effet probable du suffrage universel-ment manipulé.

En principe, partout en France, les rassemblements "Nuit Debout" on été aussi aimablement priés de décamper par la "promotion Voltaire", on attend des nouvelles de ceusse qui auraient eu la chance de rassembler un peu plus de monde ou de ceusse avec qui "on" aurait été moins aimable ou qui l'aurait été moins que nous quand "on" les as empêchés d'exercer leur droit à manifester leurs opinions (çui qui s'use quand on s'en sert pas...).

La manif de la journée était une grosse manif, ça c'est le point positif. Pour être complet, l'Intersyndicale de Nîmes (CGT, Sud-Solidaire, CNT...) est allé faire chier Vinci, péage gratuit à Nîmes ouest ce matin et les lycéens sont allés bloquer les voies à la gare après la manif. Ça bouge! C'est bien!

Re belote le 5.04, Indigné-e-s, debout ! Vive la Sociale!

 

                                                                                             https://webmail.laposte.net/service/home/~/?auth=co&loc=fr&id=28200&part=2

 

 

 

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Source : http://www.objectifgard.com

 

 

GARD Loi El Khomri : la mobilisation s’intensifie

10 000 personnes ont manifesté à Nîmes selon les organisations syndicales. (photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

10 000 personnes ont manifesté à Nîmes selon les organisations syndicales. (photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Syndicats, étudiants, travailleurs, chômeurs... : ils étaient des milliers ce jeudi dans le Gard à descendre dans la rue pour protester contre le projet de loi de la ministre du travail Myriam El Khomri.

À Alès, ce matin, des manifestants par centaines se sont massés petit à petit devant la sous-préfecture avant de défiler, en musique, dans les rues du centre-ville. En tête de cortège, des lycéens survoltés brandissant des banderoles du type "El Khomri, quelle connerie !". Toutes les générations et tous les profils étaient mêlés, des jeunes aux retraités en passant par des actifs et des personnes en recherche d'emploi. Leur point commun : un rejet pur et simple du projet de loi destiné à réformer le droit du travail.

"Ce soir, le gouvernement a deux options : retirer ce projet de loi ou affronter la grève générale ! Car s'ils ne veulent rien entendre, nous avons les moyens de bloquer le pays !", crie Dany Bertrand pour Force Ouvrière. Pour les syndicats, il n'y aucune négociation possible. "Cette loi va faire régresser le progrès social, va nous faire retourner au temps de l'esclavage", lance Bernard Coste, secrétaire de l'union locale CGT d'Alès. "Elle est faite pour faire plaisir au Medef et aux actionnaires. Le peuple crève et eux s'engraissent", poursuit-il. Au plus fort de la manifestation, 2 000 personnes ont défilé dans la rue selon la police, dont 300 lycéens, contre 3 500 manifestants selon la CGT.

 

Les manifestants devant la mairie d'Alès. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Les manifestants devant la mairie d'Alès. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

 

Du côté de Nîmes, la mobilisation était plus importante encore. Selon les organisations syndicales présentes (CGT, FO, Solidaire, FSU, CNT), pas moins de 10 000 personnes ont défilées dans le cortège parti de la Maison Carré jusqu'au Jean Jaurès, avant de prendre la direction de la rue de la République et pour finir devant la Préfecture. "Dans tous les cas, c'est certainement la plus grosses manifestations depuis celle des retraites" s'est réjouit Vincent Bouget, secrétaire départemental du PCF qui ajoute : "Cette manifestation fait office de point de départ plus que d'un point d'arrivé."

Car si la mobilisation a été intense au niveau nationale, d'autres journées d'actions sont d'ores et déjà prévues dont le 5 avril, et une grande manifestation le samedi 9. Outre Alès et Nîmes, 500 personnes auraient manifestés à Uzès et Bagnols sur Cèze, toujours selon les organisations syndicales.

 

10 000 personnes ont manifesté à Nîmes selon les organisations syndicales. (photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

10 000 personnes ont manifesté à Nîmes selon les organisations syndicales. (photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

 

 

Source : http://www.objectifgard.com

 

 

 

Autre photos ici

 

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Portfolio
Notre 31 mars nîmois !

 

 

 

 

Grande réussite à Nîmes aujourd'hui ! Après quelques blocages dans les lycées de la ville, les lycéens ont marché ensemble le matin, avant de rejoindre la manifestation interprofessionnelle prévue dans l'après-midi. 10000 personnes ont ainsi défilé à Nîmes, grand succès qui montre qu'ici aussi le mouvement s'amplifie. Petit aperçu de la mobilisation.
  1. Formation du cortège avec des lycéens venus principalement des lycées Dhuoda, Hemingway et Daudet. 

  2. Devant le lycée Alphonse Daudet à 10h, il y a du monde. 

  3. Après une semaine d'intense préparation et communication, entre 500 et 1000 lycéens sont venus manifester, ici devant les arènes. 

  4. La pause de midi, au cours de laquelle les militants servent à manger, permet d'échanger sur les motivations de la manifestation. Pour Thomas, "c'est une question de principes. Cette loi va faire bosser plus en gagnant moins". Quant à Hugo, il est aussi présent "à cause d'un système à la tête de l'Etat qui met en place des réformes ultralibérales tout en se disant socialiste, et qui attaque toujours plus les plus faibles et notamment la jeunesse". Les lycéens se sentent concernés et répondent présent ! 

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  7. Quai de la Fontaine, le cortège inter-syndical se forme : il est très dense, composé de lycéens, de travailleurs et de retraités. 

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  11. Avenue Jean Jaurès, on marche en direction de la préfecture du Gard. 

     

     

     

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Source : https://blogs.mediapart.fr/clement-luy

 

 

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 18:41

 

Source : http://blog.mondediplo.net/2016-03-29-Nous-ne-revendiquons-rien

 

 

 
Nous ne revendiquons rien
par Frédéric Lordon, 29 mars 2016
 
 
 
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Au point où nous en sommes, il faut être épais pour ne pas voir qu’il en va dans les mouvements sociaux actuels de bien plus qu’une loi et ses barèmes d’indemnités. Mais l’épaisseur, en tout cas en ce sens, c’est bien ce qui manque le moins à ceux qui nous gouvernent et à leurs commentateurs embarqués. Aussi tout ce petit monde continue-t-il de s’agiter comme un théâtre d’ombres, et à jouer une comédie chaque jour plus absurde, les uns affairés à peser au trébuchet leurs concessions cosmétiques, les autres leurs gains dérisoires, les troisièmes à faire l’éloge du raisonnable ou à préparer gravement « la primaire ». Et tous se demandent quelle est la meilleure couleur pour repeindre la clôture du jardinet qu’ils continuent d’entretenir sur les flancs du volcan déjà secoué de grondements.

Lire aussi Sophie Béroud, « Imposture de la démocratie d’entreprise », Le Monde diplomatique, avril 2016. Par un paradoxe caractéristique des époques finissantes, ce sont les seigneurs du moment qui accélèrent eux-mêmes le processus de la décomposition, dont on reconnaît les étapes aux seuils de corruption du langage enfoncés l’un après l’autre. On a pour habitude en cette matière de faire d’Orwell une référence. Mais Orwell était un petit joueur qui manquait d’imagination. Soyons juste : il n’était pas complètement sans talent, il a d’ailleurs fallu attendre un moment pour que son clou lui soit rivé. Enfin c’est fait. Et c’est Bruno Le Roux, président du groupe « socialiste » à l’Assemblée, qui s’est chargé de lui enseigner à quels sommets on peut emmener le prodige du renversement des mots : « il faut que le CDI ne soit pas une prison pour le chef d’entreprise (1». Il faut admettre qu’on peine à faire le tour d’un trait de génie pareil et qu’il faut être bien accroché pour ne pas céder complètement au vertige. Ceux qui s’en souviennent penseront également à cet extrait des Nouveaux chiens de garde (2) où Bénédicte Tassart (RTL), croyant vitupérer les séquestrations de patrons, s’exclamait qu’il « est inadmissible de retenir des personnes contre leur volonté dans des bureaux », manifestement sans se rendre compte qu’elle livrait par-là même un point de vue éditorial aiguisé sur le rapport salarial (sans doute limité au secteur tertiaire mais aisément généralisable). La malheureuse cependant était tout à fait innocente. Les évocations carcérales de Bruno Le Roux sont bien mieux pesées. Tellement bien d’ailleurs qu’elles donnent considérablement à penser — quoique peut-être hors de ses intentions de départ.

Il se pourrait en effet que tout ce qui se passe en ce moment se joue précisément autour de la connexion, puissamment mise en évidence par Bruno Le Roux, du contrat salarial et de la prison. Qui se trouve enfermé vraiment, c’est bien sûr là le point de controverse résiduel, auquel par bonheur ne s’arrêtent pas trop longtemps tous ceux qui, bombes de peinture à la main, réélaborent pour leur propre compte, et de manière assez vigoureuse, la grande intuition rouquinienne.

 

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Loi travail : des étudiants s’expriment sur la « jeunesse » du mouvement
Source : lundi.am
 
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À franchement parler, le travail ne nous intéresse pas
Source : lundi.am

Et pas seulement celle-là. Car c’est décidément un gouvernement qui ne manque pas de philosophes et s’y entend dans l’art de donner à penser. On se souvient d’Emmanuel Macron méditant sur les fins dernières et qui suggérait qu’« il faut des jeunes qui aient envie de devenir milliardaires ». Passer à l’article indéfini pour lui faire dire qu’il faudrait que « les jeunes aient envie de devenir milliardaires » serait-il faire violence à une pensée que, visiblement, seule la crainte de réactions arriérées retient de la conséquence ? De l’un à l’autre en tout cas — de Le Roux à Macron — et quoique par des voies différentes, c’est bien une idée générale de l’existence qui nous est proposée.

Lire aussi Vanessa Pinto, « Deux jeunesses face à la “loi travail », Le Monde diplomatique, avril 2016. Il y a là une invitation et il faut y être sensible. Prenons donc les choses au niveau même de généralité où elles nous sont soumises — le seul moyen de leur apporter une réponse adéquate. Disons avec honnêteté que celle-ci a pris du temps à murir. Il est vrai que tant la brutalité de l’assaut néolibéral que l’effondrement de l’« alternative communiste » n’étaient pas propices à reprendre rapidement ses esprits. Cependant trois décennies d’expérimentation soutenue en vraie grandeur ne pouvaient pas ne pas produire quelques aperceptions. Le travail du réel fait son chemin, et il le fait d’autant mieux que se développent les lieux de mise en commun (au tout premier chef le site #OnVautMieuxQueCa), où les gens découvrent que ce qu’ils vivaient chacun par devers soi est en fait très largement partagé.

Et puis, mais il faut en savoir gré à ce gouvernement dont les stimulations à penser n’ont jamais cessé, ladite « loi travail » vient là, comme une sorte d’apothéose, qui aide considérablement à ce que s’opèrent les dernières clarifications. L’idée de la vie que ces personnes nous offrent nous apparaît maintenant avec une grande netteté. C’est pourquoi, désormais en toute connaissance de cause, et y ayant bien réfléchi, nous pouvons leur répondre que non. Soulignons-le à l’usage des mal-entendants, qui se sont toujours comptés en grand nombre du côté du manche : c’est de cela qu’il est question aujourd’hui. Pas de CDD télescopiques, de comptes rechargeables, ou de barèmes à mollette : de cela, une idée de l’existence.

On peut convaincre avec des principes, on le peut encore mieux avec des images. Pour qui n’aurait pas encore les idées bien fixées quant au type de monde que la philosophie gouvernementale désire pour nous — en tous les sens de l’expression : à notre place et pour nous l’imposer —, il suffirait de regarder une ou deux choses dont le pouvoir d’éloquence posera un rude défi à la pédagogie ministérielle. Il y a bien sûr, mais tout le monde les a vues, ces images d’une controverse entre trois policiers et un lycéen parisien surarmé, celles également d’un retour des CRS sur les bancs de la faculté de Tolbiac, qui font entendre une résonance particulière des propos de François Hollande en 2012 — « Je veux redonner espoir aux nouvelles générations » — ou bien plus récemment de Najat Vallaud-Belkacem (24 mars 2016) — « Education : ce que nous faisons pour la jeunesse ». A moins qu’il ne s’agisse en fait de leur note tout à fait juste.

 

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Petit collage aimablement proposé par le compte Twitter @vivelefeu de Sébastien Fontenelle.
 

La réalité de l’ordre social se trouve pourtant autrement mieux figurée dans deux vidéos dont la première, de pur témoignage, a été faite par Fakir et laisse Henri (son nom n’est pas donné) raconter comment, employé d’un sous-traitant, il s’est trouvé dénoncé par Renault où il intervenait pour avoir, depuis sa messagerie personnelle, fait la promotion du film Merci patron ! auprès des syndicats du Technocentre… Dénoncé et puis, il va sans dire, interdit d’accès au site… et maintenant en procédure de licenciement auprès de son propre employeur. Plus confondante encore, cette scène filmée au bureau de Poste d’Asnières, lors d’une réunion syndicale à laquelle des étudiants sont venus participer pour informer de leur mobilisation… tous se retrouvant face à des policiers armés de flashball, semble-t-il appelés par la direction, et que seule la cohésion du groupe, emmené par une grande gueule de Sud PTT, armée de ce qu’il reste de droits syndicaux, permet de refouler.

Et c’est peut-être celle-là la scène canonique, celle qui dit tout : la hantise du pouvoir — la réunion des étudiants et des salariés ; la surveillance en dernière instance policière du salariat rétif, c’est-à-dire la fusion de l’Etat et du capital, paradoxalement — ou à plus forte raison — quand il s’agit du capital public ; l’alternative radicale de la soumission ou de la lutte collective. Il est bien certain qu’avec de pareils spectacles la clarté de l’entendement reçoit un puissant renfort de l’imagination. Une fameuse poussée des affects aussi. Et voici ce que cette belle propulsion nous permet de leur dire : comprenez bien que nous ne revendiquons rien. Entendez qu’après quelques décennies à faire, vous et vos semblables, la démonstration de vos talents et de votre hauteur de vue, l’idée de négocier quoi que ce soit avec vous nous apparaît absolument sans objet. C’est que « revendiquer » n’a de sens que dans un certain cadre qu’on reconnaît par-là implicitement comme légitime, et tautologiquement comme hors du champ de la revendication elle-même — puisqu’il en est le cadre… Or, vient fatalement un moment où, à force de combats dérisoires pour des miettes, et même en l’occurrence pour simplement résister à la diminution des miettes, l’impensé du cadre revient à la pensée. Non plus comme objet de « revendication » mais comme objet de renversement.

Lire aussi Serge Halimi, « Le temps des colères », Le Monde diplomatique, mars 2016. Certes, nous le savons, pour continuer d’entretenir l’illusion, vous pouvez compter sur le syndicalisme du bouton d’or, celui qui voit des « ambitions de progrès (3» au fond des plus notoires régressions, et dont la science héraldique a maintenant établi aussi bien les armoiries — « de serpillière sur balais de pont croisés » — que l’éternelle devise : « Affalé toujours déjà ». Contre un certain syndicalisme couché, ce qui naît en ce moment serait plutôt de l’ordre du mouvement debout. Comme on sait, le mouvement, entendu en ce sens, commence par le rassemblement. Des gens ont opiné que simplement manifester une fois de plus sur des trajets convenus, c’est-à-dire « revendiquer », ne serait plus suffisant. En conséquence de quoi, ils ne rentreront pas chez eux et se retrouveront quelque part pour commencer quelque chose de tout autre. Nuit Debout (4), est le nom de cette initiative, et son exposé des motifs, décalqué à même le message du film Merci patron ! dit assez son nouveau rapport au « cadre » : « leur faire peur »… Nous rassembler, ne pas rentrer, ne pas revendiquer : concentré d’inquiétante étrangeté en effet pour les administrateurs de cadre.

Et c’est vrai que, même si nous ne connaissons pas encore bien notre force, ce qui ne fait peut-être que commencer ici a tout du cauchemar pour l’Etat, qui voit ses grand-peurs s’aligner dans une conjoncture astrale du pire : la hantise de la convergence, l’abandon « en face » de la revendication, son remplacement par des affirmations.

Il se pourrait en effet que nous soyons sur le point de vivre un de ces moments bénis de l’histoire ou des groupes ordinairement séparés redécouvrent ce qu’ils ont de profondément en commun, ce commun massif institué par le capitalisme même : la condition salariale. Salariés maltraités d’aujourd’hui, lycéens et étudiants, maltraités de demain, précarisés de toutes sortes, mais aussi toutes les autres victimes indirectes de la logique générale du capital : objecteurs aux projets d’aménagement absurdes, mal-logés, sans-papiers corvéables à merci, etc.

Mais que peut faire un ministre, ou son directeur de cabinet, de tous ces gens qui en ont soupé de revendiquer ? Rien, absolument rien, ils le savent d’ailleurs, et c’est bien ce qui leur fait peur. C’est que, quand ils abandonnent le registre infantile de la revendication, les gens retrouvent aussitôt le goût du déploiement affirmatif — effroi de l’Etat qui s’est réservé le monopole de l’affirmation. Pour son malheur, la loi El Khomri aura peut-être été l’abus de trop, celui qui fait passer un point de scandale et produit dans l’esprit des gens un remaniement complet de la vision des choses, des places et des rôles. Nous n’avons aucune intention de nous battre pour des codicilles : nous voulons affirmer de nouvelles formes de l’activité et de la politique (5).

Lire aussi Frédéric Lordon, « Pour la république sociale », Le Monde diplomatique, mars 2016. Il faut entendre le poignant appel de Michel Wieviorka à « sauver la gauche de gouvernement (6» pour mesurer le degré d’inclusion des desservants intellectuels du « cadre », et par suite leur incompréhension radicale, fussent-ils sociologues, de ce qui se passe dans la société. Dans une tentative de redéfinition performative des catégories politiques qui dit tout de la glissade à droite de ce personnel d’accompagnement (à la suite de leurs maîtres auxquels il s’agit de toujours bien coller), Wieviorka fait désormais représenter « la gauche de la gauche » par… Benoît Hamon et Arnaud Montebourg ! Manière d’indiquer où se situent à ses yeux les bords du monde fini — car par définition, à gauche de la gauche de la gauche… il n’y a plus rien. Ou plutôt si : il y a les fous. « La gauche folle », c’est l’expression préférée de tous les éberlués de gauche passés à droite qui n’en reviennent pas qu’on puisse ne pas se rendre à la simple raison qui donne à choisir entre « la gauche libérale-martiale de Manuel Valls » (sic), « la gauche sociale-libérale d’Emmanuel Macron », et donc « la gauche de la gauche, de Benoît Hamon à Arnaud Montebourg ». Et qui s’efforcent sans cesse, repliés dans leur peau de chagrin, de ramener toujours plus près d’eux le commencement du domaine de la folie. Alors il faut le dire à Wieviorka et à tous ses semblables, Olivennes (7), Joffrin, etc. : c’est vrai, nous sommes complètement fous. Et nous arrivons.

Frédéric Lordon

 

 

 

 

 

(1) LCP, 10 mars 2016.

(2) Les nouveaux chiens de garde, film de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, Epicentre films éditions, 2011.

(3) Laurent Berger, « La loi Travail “peut répondre à une ambition de progrès” », L’Obs, 24 mars 2016.

(4) Voir également sur le site Convergence des luttes.

(5) Voir « Pour la république sociale », Le Monde Diplomatique, mars 2016.

(6) Michel Wieviorka, « Il faut sauver la gauche de gouvernement », entretien, L’Obs, 27 mars 2016.

(7) Denis Olivennes, La maladie de la gauche folle, Plon, 2000.

 

 

 

Source : http://blog.mondediplo.net/2016-03-29-Nous-ne-revendiquons-rien

 

 

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 13:11

 

 
Retrait du Projet Khomry, ça fera même pas le compte

 

 

 

 

Parce qu’on en a marre de leur monde flexi-sécuritaire.

Parce que pour leurs profits, pour nous c’est sûr précaires.

Parce qu’on en a marre de bosser pour les banquiers et les rentiers.

Parce qu’on en a marre de les renflouer quand ils se sont plantés.

Parce que pour une poignée de dollars ils tuent Terre et Mer.

Parce que y’en a marre des parle-menteurs représentant leurs intérêts particuliers.

Parce que la démocratie « tous les 5 ans » c’est pas la Démocratie c’est l’Oligarchie.

Parce qu’en 20 ans d’Europe, enrobées sous du TAFTA, on n’a que des Khomry.

Parce qu’il y a d’autres manières d’exister que travailler et consommer.

 

Parce que leur monde s’effondre, ils nous écrasent !

 

31 Mars 2016 On va pas se coucher !

Nuit Debout ! Prenons la rue !

Après la manif, on ne rentre pas, on campe sur place,

On occupe !

Plusieurs initiatives se mettent en place en France, à Nîmes aussi,

à partir de 18h, avenue Feuchères

Tenez vous au courant, préparez vous de votre côté, participez,

Soyez incontrôlables.

 

http://www.convergence-des-luttes.org/

https://www.facebook.com/events/250387601966672


http://www.onbloquetout.org/


http://democratie-reelle-nimes.over-blog.com

reelle.democratie.nimes@gmail.com

 

 

Les Indigné-e-s de Nîmes Démocratie Réelle Maintenant

 

 

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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 21:34

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

A Tours, les étudiants prennent d'assaut le Medef
Olivier Morin
Mardi, 29 Mars, 2016
Humanite.fr
Devant le siège du Medef à Tours, occupé par les étudiants...
Photo : DR
 
 

Après l'occupation des locaux du PS, les jeunes ont occupé ce mardi les locaux du Medef d'Indre-et-Loire.

Ils étaient plus de cent ce mardi matin à passer au-delà des hautes grilles du Medef de Touraine pour exprimer leur aversion à cette loi Travail et leur détermination pour exiger son retrait. Au son de la musique et des slogans tels que : « La loi des patrons ne passera pas », les jeunes ont voulu viser ceux qu'ils tiennent pour responsable de la précarité grandissante dans laquelle ils sont tenus, à savoir les patrons.

Leonard Léma, un des étudiants qui ont investi la cour du Medef, explique que l’organisation patronale est toujours présente dans le paysage politique. Et le Medef est très influent « même sur un gouvernement de gauche qui favorise les patrons au lieu de faire des politiques pour les travailleurs ». Alors que 70 % d'étudiants sont obligés de se salarier pour pouvoir subvenir à leurs besoins, Léonard, qui milite à l'Union des étudiants communistes, rappelle que ce ne sont pas les patrons qui créent la richesse, mais bien les travailleurs.

C'est donc aussi avec des revendications concrètes que les étudiants ont envahi le siège des patrons d'Indre-et-Loire. Exigeant le partage des richesses et le passage aux 32 heures, les jeunes éprouvent la nécessité de se projeter après le retrait de projet de loi El Khomri. Sur les fenêtres des bâtiments, des affiches flanquées du logo du Medef ont été placardées, avec le slogan faussement publicitaire : « Tu trimes toute vie au Smic ? Grâce à toi, on encaisse des milliards ! ».

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 21:01

 

Source : https://paris-luttes.info

 

 

 

Témoignage d’une habitante du 19e sur les violences policières

 
 
 

Témoignage d’une habitante sur les violences policières contre les lycéens, lycéennes vendredi 25 mars.

Retransmis depuis la liste resistons_ensemble :


Violences policières systématiques à l’encontre des lycéens

Non, l’élève victime de violences policières rendu tristement célèbre par la vidéo qui a circulé ce jeudi 24/03/16 sur les réseaux sociaux et dans les médias ne constitue pas un cas isolé, il n’est que le symbole de la brutalité systématique exercée ce matin-là par les forces de l’ordre à l’encontre des jeunes manifestants de la cité scolaire Bergson (Paris 19e) alors mobilisés contre la loi El Khomry. Malheureusement, d’autres jeunes ont été touchés, parfois gravement, sans que des images chocs ne soient montrées à leur sujet, mais les faits n’en sont pas moins avérés et je peux en témoigner.

Voici déjà deux semaines que la rue Pailleron où est sise l’entrée de la cité scolaire Bergson est émaillée d’incidents liés à cette mobilisation : plusieurs altercations entre lycéens et forces de l’ordre ont eu lieu, suite aux blocages par les élèves de leur établissement. Mais ce jeudi 24 mars, les cris des jeunes qui m’ont fait me précipiter à la fenêtre de cette même rue aux alentours de dix heures du matin étaient d’un tout autre ordre : c’étaient des cris de détresse.

En effet, un jeune garçon de 14 ou 15 ans, de type européen, dont la frêle constitution me laisse penser qu’il aurait pu être tout aussi bien collégien que lycéen, était en train de se faire passer à tabac sur la chaussée devant la Maison des associations par au moins 4 policiers, lesquels s’acharnaient sur lui à coups de matraques, deux d’entre eux le frappant sur le corps et en plein visage, tandis que deux autres le rouaient de coups de pieds, d’abord dans les jambes pour le faire tomber - à deux reprises - puis dans les flancs alors qu’il était déjà à terre. Je suis aussitôt intervenue en criant par la fenêtre, mais ils ne m’entendaient pas tant il y avait de bruit autour. De force, ils ont relevé le garçon complètement sonné, titubant, et l’ont emmené.

Le temps que je rédige un bref compte rendu de ce que j’avais vu en regrettant de ne pas avoir filmé la scène, le tumulte était à nouveau à son comble dans la rue. Et moi à ma fenêtre : un peu plus loin, sur le trottoir, c’était au tour d’une jeune fille de subir les assauts des forces de l’ordre : des coups de matraque provocant sa chute, puis l’acharnement sur son corps alors qu’elle avait chuté. Je leur criais en vain d’arrêter.

Pendant ce temps-là, la foule des lycéens chargée par les autres policiers et CRS (dont une bonne partie en civil) courait vers l’avenue Secrétan - où la fameuse vidéo a apparemment été tournée - et ceux qui étaient en queue de peloton étaient frappés à la nuque et au visage par les matraques. Je n’oublierai jamais ce coup reçu à la tempe par l’un d’entre eux qui s’était retourné juste pour dire à ses agresseurs : "hé, tranquille, mec". Quant à moi, je criais toujours : "arrêtez, vous n’avez pas le droit, je vous préviens, j’ai tout vu", alors l’un des policiers s’est retourné pour m’intimer de me mêler de ce qui me regardait. Je lui ai dit que le sort de ces jeunes me regardait. Il m’a menacée, matraque au poing, de monter jusqu’à mon étage.

Je suppose que la brigade a dû être rappelée (probablement après l’ultime agression qui a été filmée) car soudain, les forces de l’ordre se sont volatilisées et le calme est revenu. J’ai juste eu le temps de photographier le sang frais sur le trottoir avant le passage de la camionnette de nettoyage.

Une habitante du quartier


LISTE DE DISCUSSION resistons_ensemble@rezo.net
[L’envoi doit avoir un seul destinataire, la liste]
Pour consulter le site : http://resistons.lautre.net/

 

 

Source : https://paris-luttes.info

 

 

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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 19:37

 

Source d'origine en date du 09 07 15 sur le site www.actusoins.com

 

 

Source : http://aidersonprochain.com

 

 

Aide Soignante, elle crée une énorme onde de choc en publiant sa lettre de démission.

Harrag Aloés

 

 

 

 

Cette courageuse femme quittait son travail en tant qu’aide soignante dans un Centre hospitalier en publiant sa lettre de démission sur les réseaux sociaux.

 

Elle y explique explique la galère des aides soignantes et leurs détresses car effectivement les employés doivent remplir des tâches difficiles et surtout faire face à un environnement de travail peu reconnaissant.

Voici sa lettre :

 

Bonjour,aide_soignante_lettre-de-démission
 

À qui de droit, (membres de la direction,

gouvernement ou tout autre personne qui détient le pouvoir de faire évoluer les choses…)

 

Ça fait des jours que je cherche la bonne façon de décrire, d’expliquer, de m’exprimer, afin de mieux faire comprendre les raisons pour lesquelles j’ai démissionné de ma vocation de PAB. Si je pouvais résumer en une phrase, je dirais « Mon métier me détruit » autant physiquement que psychologiquement. Je ne cherche pas la pitié, je demande seulement un peu d’empathie, de l’écoute et de la reconnaissance, de la compréhension, mais surtout du soutien, le désir de vous faire réaliser… que je tente de sauver mes collègues ainsi que les patients des centres hospitaliers, et peut-être recevoir un peu de ce que j’ai tant donné… !

 

Pour commencer, avoir entre 12 et 16 patients pour une seule préposée…. C’est selon MON jugement, INHUMAIN ! Comme j’aimerais vous faire visualiser !!!

 

D’abord, faisons une moyenne entre le minimum et le maximum de patients attribués à une préposée. Une journée typique où j’ai 14 patients. J’arrive à 7hrs am. Je dois distribuer le déjeuner à 8hrs am. Je dois évidemment lever tous les 14 patients au fauteuil (pour stimuler leur autonomie) en une heure, on se comprend là-dessus ?

 

J’aimerais savoir, combien de temps concédez-vous à une personne pour lever ces 14 patients en considérant qu’il y a en moyenne (sans exagérer):

 

– 2 patients paralysés d’un côté.

– 2 patientes très confuses qui ont jouées dans leurs culottes d’incontinence et ont faits des dégâts dans leurs lits, leurs mains, leurs visages… (Changements de lits urgents, on s’entend ???)

– 2 patients très lourds qui souffrent au dos.

– 2 patients branchés sur des pompes avec lunettes d’oxygène et sondes, bref remplis de fils !!!

– 2 patients à qui l’on doit expliquer et réexpliquer les principes de la marchette (pour stimuler leur autonomie) et les installer dans un fauteuil gériatrique avec ceinture et tablette.

– 1 patient à installer droit dans son lit, oreiller au dos, parce qu’il doit rester alité.

– 2 patients qui sont faciles à mobiliser, mais qui refusent de se lever et deviennent agressifs.

– 1 patient autonome. (La joie!)

 

Mais ce n’est pas tout. Pendant que l’on doit lever tous ces patients :

 

– 6 d’entre eux ont besoin d’aller aux toilettes, se déplacer (pour stimuler leur autonomie) et les autres on doit, soit changer leurs culottes, soit les installer sur la bassine ou la chaise d’aisance.

 

En une heure, pensez-vous que c’est possible de BIEN faire tout ça ???

 

Je mets de l’importance sur le mot BIEN et je m’explique…

 

Je parle de « bien faire » dans le sens où :

– J’aime quand mes patients travaillent eux-mêmes le plus possible pour se mobiliser (ça stimule leur autonomie), mais je pourrais aussi les prendre par le dessous des bras et la culotte et tirer, en disant « Go on se lève » ça irait plus vite !!!

– J’aime aussi quand mes patients ont les parties génitales et les mains bien nettoyées lorsqu’ils vont à la toilette (c’est plus sain), mais je pourrais camoufler le tout avec une culotte d’incontinence neuve, sans laver leurs mains et personne n’en saurait rien, ça irait plus vite !!!

– J’aime aussi répondre aux cloches d’appels le plus efficacement possible. (Souvent les besoins des patients sont importants), mais je pourrais simplement éteindre la cloche d’appel sans répondre à la demande du patient, ça irait plus vite !!!

 

Bon, revenons au déjeuner. À chaque cabaret distribué, je leur installe un tablier et m’assure qu’ils aient les mains propres.

 

Sur les 14 cabarets distribués :

– 9 d’entre eux ont besoin d’aide pour ouvrir tout leurs contenants.

– 7 d’entre eux ne graissent pas leurs rôties et on les assiste le temps qu’ils le fassent seul avec consignes (pour stimuler leur autonomie).

– 2 d’entre eux ne mangent pas seul.

 

Combien de temps allouez-vous à une personne pour nourrir deux êtres humains ???

 

Ensuite la PAB doit ramasser tous les cabarets, noter le pourcentage de la nourriture mangée par le patient et noter s’il y a lieu les dosages de liquide bu.

 

Maintenant, pour continuer dans les moyennes non exagérées…

– 9 bains partiels ou complets doivent être faits (en moyenne, selon notre plan de travail).

– 3 lits doivent être changés au complet (sans compter les imprévus).

Combien de temps accordez-vous pour BIEN faire ces tâches ???

 

Je m’explique encore sur le mot « BIEN »…

– J’aime nettoyer avec soins mes patients. Savonner, rincer, essuyer, crémer (ils le méritent), mais je pourrais aussi n’utiliser que le savon sans rinçage qui n’élimine pas les odeurs et qui ne sent rien et essuyer très rapidement en laissant de l’humidité, personne ne le saurait, ça irait plus vite !!!

– J’aime faire la barbe de mes patients. Ils sont âgés mais ont encore une fierté et j’ai l’impression qu’ils feel mieux (c’est sûrement psychologique de ma part). Je pourrais me dire, la barbe peut s’endurer encore 1 jour ou 2, les employés de demain le feront, ça irait plus vite !!!

(et je me le dis souvent, je n’ai pas le choix).

– J’aime quand mes patients propres se couchent dans un lit propre. Je pourrais tout simplement ne pas le faire quand le lit ne semble pas souillé, ça irait plus vite !!!

 

Ensuite arrive le temps du dîner. Je pourrais répéter le même paragraphe que celui du déjeuner (ça aurait plus d’impact), mais je vais m’abstenir en espérant que cette partie là, ait été bien comprise… ça va aller plus vite !!!

 

Pour faire plus court dans toutes les tâches que je n’ai pas encore mentionnées, je vais les ajouter ici… Notez bien qu’on termine notre chiffre de travail à 15hrs pm. En épargnant beaucoup de détails, puisque les journées se suivent, mais ne se ressemblent pas…!

 

– La moitié des patients veulent se coucher après déjeuner, se relever pour diner, se recoucher après diner et parfois se relever encore. (Moyenne de 21 mobilisations en levée et couché).

– Presque tous vont à la toilette 3 fois par chiffre de jour (13×3=39), (Pour un patient autonome à ne pas oublier) !!!

Regardez bien, juste la dernière phrase entre parenthèse… 39 FOIS allés/retours des toilettes ou changements de culottes !

Combien de temps estimez-vous à quelqu’un pour faire cette tâche 39 fois ???

(N’oubliez pas d’ajouter à ça les 9 bains partiels ou pas, les 3 changements de lit et la liste qui suit…)

– 3 patients doivent être préparés pour un examen. Ce qui s’avère être de nouvelles mobilisations.

– 1 départ ou une admission de patient (qui inclut du temps de préparation).

– 5 collations à distribuer aux personnes diabétiques (on ne les lance pas sur les tables. Ça indique ici d’installer le patient pour qu’il soit capable de manger ou de le nourrir s’il en est pas capable seul).

– Vider les poches souillées dans la chute à linge. (Moyenne 7 par jour, s’il n’y a pas de cas en isolation).

– Désinfecter tous les chariots de poches souillées

– Faire la tâche de la semaine (ex : laver le frigidaire appartenant à tout le personnel).

– Remplir les chariots de lingerie, de nettoyants, crèmes, culottes, etc.

– Ramasser les traîneries sur les tables des patients et désinfecter celles-ci.

– Chaque civière ou fauteuil roulant doit être désinfectés après utilisation.

– Sans oublier que l’on a en moyenne 1h15 min. de pause et dîner combinés.

 

Aussi, plusieurs imprévus arrivent au mauvais moment. En moyenne (j’aime faire une moyenne de mes 5 années d’expériences) 2 de cette liste arrivent au moins à tous les jours.

 

– Renversement de pichet d’eau.

– Vomissures.

– Dégâts de selles ou d’urine.

– Mauvais cabaret (doit se rendre à la cafétéria en chercher un autre).

-.Commission à faire pour infirmière (aller en stérilisation ou aller chercher commande au laboratoire).

-.Patients à risque de chute qui se lève seul trop souvent (surveillance étroite difficile à faire lorsqu’on est occupé à une autre tâche).

-.Faire marcher les patients, selon le tableau de recommandation du programme de mobilisation.

– Bonbonnes d’oxygène vides lorsqu’on en a besoin immédiatement.

– Patients en isolation (C difficile ou SARM) qui demande plus de temps de préparation.

– Réunion d’équipe à tous les matins (où souvent les préposées sont parfois trop occupées pour y assister, et ça ne semble pas toujours très important aux yeux d’une partie du reste du personnel que la préposée ne connaisse pas les problèmes de ses patients).

– Mettre le plan de travail à jour et signer les tâches faites.

– Nettoyage des bassines, bols de bain et autres équipements.

– Patient qui utilise la cloche d’appel régulièrement parce qu’il a chaud, froid, est mal installé, ça lui pique dans le dos, est inquiet, etc.

 

Vous adjugez combien de temps aux imprévus ???

 

Notez bien, que mes patients ont toujours été MA PRIORITÉ. Je sais aussi qu’ils m’appréciaient. Souvent je me suis fait remercier de ma douceur et ma délicatesse. J’aimais beaucoup le nouveau programme de mobilité (faire bouger les patients) en fixant des objectifs aux patients sur leur capacité de marcher, d’aller de plus en plus loin, ainsi que leurs AVQ. Mon but premier était de mettre du bonheur dans leur journée, ils en avaient besoin! De plus, j’ai quand même eu la chance de travailler avec des infirmières en or qui s’épuisaient aussi au travail parce qu’elles (ou ils) aidaient beaucoup à mobiliser les patients en plus de leurs tâches… et je les remercie! Par contre, avec tout l’ouvrage qui en découlait la majorité du temps, je dois avouer que j’étais plus qu’épuisée à la fin de la journée.

 

Maintenant, je tiens à mentionner un point important à mes yeux (qui concerne tout le monde). Le manque de solidarité entre « certains collègues » ou autres quarts de travail… Je précise ici un point important puisque j’en ai été affectée moi-même comme plusieurs, et je l’ai trop souvent remarqué pour ne pas le mentionner.

 

Avant de vous en faire part j’insiste sur une précision. Tous les points que j’ai dictés plus haut en parlant de ce que j’aime « bien faire » avec les patients, ont été faits de ma part avec tout mon cœur et toute mon énergie. J’ai toujours fait mes tâches du mieux que je pouvais en donnant mon 100%. Prenant soin des patients, je n’ai jamais eu cette école de pensée qui dit « Ça va aller plus vite »!

 

Mentionnons maintenant les remarques négatives (de certaines personnes) que j’appelle en autre terme « du bitchage » et qui peuvent nuire au rendement, à l’estime et à la confiance en soi et qui peuvent mener à l’épuisement à force de vouloir être parfaite pour satisfaire et plaire à tous…

 

J’ajouterai entre parenthèses ma remarque personnelle.

 

– Plainte d’une collègue du chiffre du soir que les plats de collations ne sont pas ramassés sur les tables des patients. (Dans le pire des cas, il y en a juste 5 qui traînent, alors en passant les verres d’eau avec ton chariot, tu peux facilement les ramasser non ?!!)

 

– Plainte d’une collègue du chiffre de soir sur le fait que les draps du fauteuil patient n’ont pas été changés en même temps que le lit. (Quand je change le lit du patient, souvent le patient est assis sur son fauteuil, je ne peux donc pas changer le drap du fauteuil. Plus tard, je manque souvent de temps. Mais toi tu peux! À 10hrs le soir quand tous les patients sont couchés!!! Et si tu n’as pas le temps…. Je ne te jugerai pas) wink emoticon

 

– Plainte d’une collègue du chiffre de soir que les culottes n’ont pas été changées pendant la dernière tournée. (Si je commence ma dernière tournée de culottes à 14hrs et que toi tu passes à 15h30, il est fort possible que tu trouves une ou deux culottes souillées. Penses-tu que je ne vois jamais de culottes souillées quand je commence mon chiffre le matin? Et non, je ne me plains pas, je comprends que ça se peut, puisqu’il n’y a pas encore de minuterie sur la vessie des gens…) !!!

 

– Plainte d’un autre chiffre que le vidage des poches de linge souillées ou le remplissage n’ont pas été fait. (Ben non! Je n’ai pas eu le temps aujourd’hui! C’est rare mais ça arrive. Câline… Mes patients ont été prioritaires! J’espère, moi aussi, que ça ira mieux demain !!!)

 

-.Affirmation d’une collègue à une autre lorsque j’ai travaillé dans un département où je n’étais pas habitué du tout et qui demande des soins particuliers. «Ha non! Ils nous envoient toujours des petites nouvelles qui sont pas habituées, j’suis assez tannée»! (Yououuu!! je suis là! Que c’est agréable de commencer une journée avec un bel accueil comme ça !!! Surtout quand j’ai angoissé toute la nuit à l’idée d’être obligé d’aller travailler à un endroit où je ne suis pas à l’aise du tout et que j’appréhendais déjà ce genre d’attitude ! Je me demande bien pourquoi…)

 

-.Phrase que j’ai entendue trop souvent dans plusieurs départements, sauf dans mon département habituel où mes collègues me connaissent bien. « ELLE EST OÙ MA PRÉPOSÉE ? » ou encore « Heille! C’est tu toi ma préposée ? Viens ici j’ai besoin ! » (Heu… J’ai un prénom moi aussi et il est encore plus beau que « ma préposée »! De plus, je ne t’appartiens pas! Nous sommes une équipe de 3. Serait-il possible de retenir mon prénom qui est écrit au tableau ?!! Au pire, écris-le sur ton bras si tu n’as pas de mémoire…)

 

On tente d’apprendre aux enfants le respect, l’acceptation, la compréhension, la communication, bref, rendu en milieu de travail est-ce que l’on pourrait appliquer ces belles valeurs ? Croyez-moi, L’harmonie et la qualité du travail accompli commence par tout ceci… wink emoticon

 

Voilà toutes les raisons pour lesquelles je me suis épuisée à vouloir satisfaire à tout le monde dans ce que je croyais être « Ma Vocation ».

 

La petite goutte qui a fait déborder le vase maintenant…!

 

Je suis monoparental. Je n’ai pas de mère ou belle-mère qui est disponible en tout temps, comme bien d’autres, pour s’occuper de mon enfant au besoin. Comme je suis seule avec mon enfant, je ne suis pas assez fortuné pour réserver un budget au gardiennage. Étant disponible sur le chiffre de jour, on exige d’être disponible et de travailler au moins 2 soirs semaine. Je réussis parfois à m’organiser mais là dans ce cas-ci c’était plus compliqué. On me demandait de travailler de soir (dans le département mentionné plus haut où je ne suis pas à l’aise et ne me sens pas la bienvenue) et de rentrer de jour le lendemain. Je tente par tous les moyens de trouver une solution. Je demande un refus de quart. On me dit que selon la nouvelle convention, on ne peut plus faire ça. Je tente d’échanger avec un autre employé, je ne trouve personne et je n’ai pas droit à la liste d’employés. Je demande alors des vacances fractionnées. On me le refuse aussi, je ne suis pas dans les délais. Donc, je demande à la liste de rappel de me proposer une autre solution. Voici la solution que j’ai reçue, sur un ton de voix aussi agréable qu’une gastro : « Trouve toi une gardienne comme tout le monde »!

J’ai démissionné !

 

 

NB (Je tiens à ajouter que pendant mes 5 années au centre hospitalier de ma région, j’ai fait des rencontres merveilleuses. Je m’ennuie de mes collègues avec qui j’ai développé une belle complicité, ce qui rendait tout de même l’atmosphère agréable à travailler. Je m’ennuie également de mettre du soleil dans la journée de mes patients. Pour eux, j’étais à ma place, et ils appréciaient ma façon de prendre soins d’eux. Je les remercie, collègues et patients, qui m’ont permis de tenir le coup pendant tout ce temps. Maintenant, je ne suis plus là, mais sachez que je vous appuierai toujours et m’impliquerai à faire reconnaître cette gratifiante vocation !!!

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