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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 21:30

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

4e #NuitDebout : des centaines de personnes réunies place de la République à Paris

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le

 
 

Le mouvement né après la journée de mobilisation contre la « loi travail » gagne en intensité avec des mots d’ordre variés.

Pour la quatrième nuit consécutive depuis la journée de mobilisation contre le projet de « loi travail », des centaines de personnes du mouvement « Nuit Debout » étaient réunies, dimanche 3 avril dans la soirée, sur la place de la République à Paris, avec l’intention d’être là le lendemain encore.

 

« Nous sommes 2 000 ! », a annoncé une bénévole au micro devant la foule, certains assis en tailleur sur les pavés de la place du centre de la capitale, tandis que plus de 75 000 personnes suivaient la soirée en direct sur le réseau Périscope. Le collectif Nuit Debout, associé au DAL (Droit au Logement), a obtenu l’autorisation d’occuper la place jusqu’au 4 avril, a-t-on appris de source policière.

« Salaire à vie », « démocratie par tirage au sort », « baisse des hauts revenus », « embauche de tous les chômeurs », « destruction globale du système capitaliste »... les revendications sont diverses et les participants se succèdent au mégaphone pendant l’assemblée générale, qui a duré plus de deux heures. « Il y a des utopistes parmi nous ? », interroge l’un d’entre eux. Et le public de réinventer les applaudissements en répondant en agitant les mains en l’air.

« Réécrire la Constitution »

« Nous ne sommes pas des bisounours, on est des optimistes, le monde dont on rêve, il est là », s’enthousiasme une jeune femme. Certains rêvent ici de « réécrire la Constitution » et réclament « la démission du gouvernement ».

 

Reportage :   #NuitDebout : « Nous étions endormis et nous nous réveillons »

 

Ce mouvement spontané est apparu dans la foulée de rassemblements convoqués par des organisations syndicales, étudiantes et lycéennes pour demander le retrait du projet de loi sur le travail. Mais le mouvement agrège aussi, sous le hashtag #NuitDebout sur les réseaux sociaux, d’autres revendications politiques ou sociales. Et nombre de participants y voient l’amorce d’un phénomène informel comme les mouvements « Occupy » nés dans divers pays, ou comme celui des « Indignés » de la Puerta del Sol, apparu en 2011 à Madrid pour dénoncer l’austérité et la corruption.

 

Lire aussi :   #NuitDebout à Paris : « Il faut construire quelque chose »

 

Chaque matin depuis vendredi, plusieurs dizaines de manifestants ont été délogés par les forces de l’ordre, avant de revenir occuper la place.

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 16:52

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

Les militants pour le climat protestent contre un sommet consacré aux forages offshore

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

 
 

Action des militants d'ANV-COP 21 et des Amis de la Terre, jeudi 31 mars, dans les jardins du Trocadéro (Paris), contre un sommet consacré aux forages offshore.

Plusieurs ONG de défense de l’environnement et de lutte contre le réchauffement climatique ont été reçues, jeudi 31 mars, par la direction de Total. Ces organisations (Action non-violente COP21, Alternatiba, 350.org, Amis de la Terre, Attac, Surfrider Foundation, Bizi !, Nation Océan) ont expliqué au groupe pétrolier leur intention de bloquer le sommet MCE-DD (Marine, Construction and Engineering, Deepwater Development) qui doit réunir à Pau, du 5 au 7 avril, les grandes compagnies gazières et pétrolières du monde.

 

A l’ordre du jour de ce rendez-vous, organisé par une société américaine, Quest Offshore, et qui se tient dans la ville qui héberge le grand centre de recherches de Total : le pétrole offshore, les moyens d’en améliorer la sécurité, d’en abaisser les coûts, les progrès techniques, etc.

Pour ces ONG, qui ont été très actives durant la Conférence mondiale sur le climat, la COP21 qui s’est tenue à Paris début décembre, ce sommet de pétroliers consacré aux forages en haute mer résonne comme une provocation. « Il faut en finir avec les combustibles fossiles, 80 % des réserves de charbon, de gaz et de pétrole doivent rester inexploitées pour rester sous les 2 °C de réchauffement mondial, c’est le sens de l’accord de Paris », explique Nicolas Haeringer, de 350.org.

 

Lire aussi :   La haute mer, un no man’s land en quête de lois

 

Le rendez-vous entre les deux parties, qui s’est déroulé au siège de Total, jeudi matin, n’a évidemment pas débouché sur l’annulation de la mobilisation militante ni non plus sur celle du sommet pétrolier. « Il n’est pas question de nier notre engagement dans ce secteur, c’est une activité que nous revendiquons et pour laquelle nous sommes à la pointe, et, par ailleurs, Total est la seule grande compagnie autant impliquée dans les énergies renouvelables et le solaire », explique un porte-parole de Total.

Loin d’ignorer les recommandations de la COP, la compagnie pétrolière dit vouloir faire passer le pourcentage d’énergies renouvelables, dans son mix, de 3 % aujourd’hui à 20 % d’ici vingt ans, et souligne le fait qu’elle ne possède pas de forage offshore en Arctique. Pour un porte-parole de la compagnie, « la transition énergétique doit se faire progressivement, on ne peut pas débrancher la prise des énergies fossiles du jour au lendemain ».

« Climat ou pétrole offshore, il faut choisir »

Ces arguments n’ont évidemment pas convaincu les représentants des organisations, qui continuent d’appeler à la mobilisation contre le sommet de Pau. Jeudi, en tout début de matinée, une vingtaine de militants ont plongé dans les eaux froides du Trocadéro, où ils ont simulé un naufrage et une marée noire (avec de l’encre de seiche), pour dénoncer les méfaits des forages offshore.

 

Action des militants contre le réchauffement climatique, jeudi 31 mars, dans les jardins du Trocadéro (Paris), contre un sommet consacré aux forages offshore qui doit s'ouvrir à Pau le 5 avril.

Pauline Boyer (Action non-violente-COP21) a profité de cette action pour dénoncer la contradiction entre le développement de ces forages et les engagements de la France et de la communauté internationale pour freiner le réchauffement de la planète. « COP21 ou sommet de Pau, climat ou pétrole offshore : il faut choisir », proclamait la banderole tenue par les militants.

 

Lire aussi :   COP21 : Albert de Monaco et Ségolène Royal appellent à « ne pas oublier l’océan »

 

Ils seront des centaines, espèrent les organisateurs, à rejoindre la cité paloise, dès le week-end des 2 et 3 avril. Au centre Emmaüs Lescar-Pau qui en hébergera une partie, le « camp Sirène » leur proposera des formations aux actions non violentes, des ateliers de formation au déploiement de banderoles, de « fabrication de matériel pour le blocage » ou encore de médiateur. Le prochain rendez-vous entre les ONG et Total se déroulera donc mardi 5 au matin, à l’ouverture du sommet et devant les portes du palais Beaumont à Pau. De son côté, le préfet des Pyrénées-Atlantiques, Pierre-André Durand, affirme que « tout sera mis en œuvre pour assurer la sécurité et la tenue du sommet ».

 

 

 Rémi Barroux
Journaliste au Monde
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Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 14:18

 

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Notre nom ne fait que commencer

 

 

Que se passe-t-il pour que soit à ce point, depuis ce 31 mars, affronté l’ordre imposé du monde ? Que se passe-t-il pour que nous osions ne pas nous soumettre, ni à la volonté des hommes en armes, ni à la logique des discours ambiants depuis longtemps rodés ? Il se passe qu’à force de vouloir tout nous prendre, nous n’avons plus rien à perdre. Nous n’avons rien à perdre.

 Que se passe-t-il pour que soit à ce point, depuis ce 31 mars, affronté l’ordre imposé du monde ? Que se passe-t-il pour que nous osions ne pas nous soumettre, ni à la volonté des hommes en armes, ni à la logique des discours ambiants depuis longtemps rodés ? Il se passe qu’à force de vouloir tout nous prendre, nous n’avons plus rien à perdre. Nous n’avons rien à perdre. Quel est-il ce rien ? Ce rien, c’est, puisqu’une loi le rappelle, un monde du travail nécrosé par l’organisation méthodique des rivalités séparatrices et des opportunismes sournois. C’est un milieu politique qu’on sait mené par des stratégies d’appareil, insoucieux de ceux qu’il courtise, et qui se prend à flatter les passions les plus tristes pour les besoins de sa cause. C’est la honte que constitue ce que nous faisons des migrants et réfugiés que nous abandonnons à leur sort à nos frontières autant qu’à l’intérieur de nos villes. C’est l’avenir qu’on voit grevé par la dette éternelle et le legs de décennies d’incurie environnementale. Mais si c’est tout cela, et d’autres choses encore, c’est aussi plus que cela : c’est, à ce point de fanfaronnade et de mystification, la démonétisation à venir de la parole. Le discrédit des mots.

Car nous en sommes aujourd’hui là : qui croire ? En ce sens, c’est, à l’instar de la question écologique, une dé-vastation du monde à quoi nous nous voyons promis. Au sens premier du terme : ce qui rend moins vastes nos espaces, et singulièrement nos espaces de parole. Quand, à force de spéculations masquées autour d’enjeux de pouvoir, la place de cette parole se réduit à proportion que grandit la peur de la voir reprise et détournée.

Or c’est la parole perdue que nous rencontrons à nouveau. C’est la parole retrouvée qui est rendue audible, et même visible, en ces jours de contestation. Et c’est une fierté. Car la faute la plus grave de ce qui gouverne est de nous avoir rendus inaudibles. D’avoir fait de nous des obscurs, flexibles à merci, juste bons à nous renfrogner en distillant une petite haine quotidienne et venir grossir les rangs des infréquentables politiques. Elle est de nous avoir poussés dans les limites de la double contrainte inassumable de la faute et du désir refoulé, comme de nous avoir amenés à jouir d’un bonheur payé sur le dos des indésirables indésirés refoulés à nos frontières. En vérité, de nous avoir humiliés par la certitude de nous voir courber l’échine indéfiniment, et tout accepter sous l’effet d’une logique concurrentielle qui voue au seul commun de la lutte des places.

Nous avons accumulé des déceptions. Encaissé des appels au renoncement, au consentement à l’ordre injuste qui congédie les travailleurs irréprochables. Nous avons entamé la longue marche des compétitivités sans fin, que jalonnent des jalousies et des convoitises propres à briser les liens qui nous unissent. Avec pour horizon l’inéluctable appel à la vigilance citoyenne qui fait de chacun le policier de l’étranger, de son voisin, et enfin de lui même. Or, cette longue marche vers le nouvel ordre social, politique, économique, nous en avons assez. Nous en avons assez parce que cet ordre-là ruine nos existences. Et les voue au chemin de croix des culpabilités rentrées et des ressentiments séparateurs. Nous n’en voulons plus parce que nous voyons clair quant à ce qui nous attend : la comédie des joies surjouées devant l’inassumable des conduites imposées. Les calculs égoïstes. Les intérêts cachés. Les regrets affectés. Etc. La survie en régime néolibéral renforcé.

Les discours d’information ont beau poursuivre leur besogne comme si de rien n’était. Pour peu qu’on les entende, on croit avoir affaire à des acteurs continuant de jouer devant un parterre clairsemé. Vu que les spectateurs que nous sommes ont déserté la salle. Nous ne regardons plus les télés. Nous n’écoutons plus les radios. Nous ne lisons plus les journaux subventionnés. Nous n’écoutons plus ce qui finit toujours par dire que nous serons suffisamment dociles pour, tout bien considéré, élire, en dépit de nos récriminations, ceux qui ne peuvent que miser sur la résignation. La faiblesse. Et la résipiscence finale.

Tout ce mauvais théâtre, nous n’avons pas d’hostilité envers lui. Nous n’avons pas même d’indifférence. Nous ne lui demandons rien. Pour la raison simple qu’il est hors de notre champ de perception. Il ne fait pas question. Nous écoutons ailleurs, et nous parlons à d’autres. C’est d’abord cela qui se passe, et contre quoi les coups de pieds de l’âne des représentants d’un monde défait ne peuvent rien. Malgré la hargne des forces de l’ordre — quel ordre ? — à l’encontre des plus jeunes. Face à ce qui l’ignore, il ne reste à ses représentants que la force abrupte, indistincte, anonyme sous ses casques et derrière ses boucliers. Il ne leur reste que le mur et la masse de la brutalité d’État.

Car non, décidément, nous n’en voulons plus. Ni notre esprit ni notre corps n’en veulent plus des contraintes et des enfermements du devenir qui nous est imposé. Il a suffisamment fait de nous ceux que nous n’aimons pas être. Il nous a suffisamment accablés. Nous n’en voulons plus car nous n’en pouvons plus de lui, dont nous savons qu’il nous rendra tristes. Ou malades. À tout le moins accaparés par des vicissitudes aussi répétées que futiles. Ce qui se profile, avec la loi dite travail et avec ce qui la suivra puisque l’ordre en cours n’en aura jamais assez des libertés rognées, est un état d’urgence économique qui ne nous laissera pas en paix. Car ce projet dépasse, en l’incluant, la seule condition salariale, et détermine la globalité des existences. Des conditions nous seront faites qui nous empêcheront de nous lier, de parler, de penser. En définitive : de disposer de notre temps. C’est à cela même que conduit l’urgence économique qui veut prévaloir sur tout le reste : à la confiscation de notre temps.

Que la chose soit claire : nous ne voulons pas que notre temps nous soit enlevé. Ce temps est celui que nous prenons pour parler. Pour penser. Pour marcher. Nous ne sommes pas à genoux. Nous sommes debout, la nuit, le jour, pour révoquer ce devenir odieux. Et comment ne pas reprendre ici, pour le retourner, ce mot d’ordre qui court sous chacun des propos de ceux qui croient nous diriger : il n’y a pas d’alternative. Il n’y a pas d’alternative, en effet, pour nous, à l’échappée belle hors de cette autoroute des affairements continus, saturée de désirs sans partage et d’effrois refoulés. Il n’y a pas d’alternative au refus des idées fixes et du désarroi. Il n’y a pas d’alternative à l’espoir de transformer ce monde.

« Je commence mon nom et vous finissez le vôtre. » C’est ce que Voltaire répondit au chevalier de Rohan-Chabot qui trouva malin, lors d’une altercation, de lui rappeler qu’il était roturier. Ce mot est resté célèbre, il préfigurait un temps nouveau. Aujourd’hui, en ce mois de mars le plus long de l’histoire, au bout du boulevard qui porte son nom, à Paris, mais aussi dans bien d’autres endroits de ce pays, c’est de cela qu’il faut que s’avisent ceux qui ne le voient pas encore : notre nom ne fait que commencer.

(Alain Hobé & Cécile Canut)

 

 

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 14:08

 

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Nuit debout, le rêve éveillé d'une convergence des luttes

 

 

Le mouvement Nuit debout, né le 31 mars à des manifestations contre la loi travail, a professé de ne plus se coucher face au pouvoir et le « rêve général » a été décrété pour une durée illimitée. Dans plusieurs villes, en particulier à Paris place de la République, des occupations et assemblées populaires appellent à penser et réaliser la convergence des luttes, un vaste chantier porteur d'espoir.
Rêve général sur la Nuit debout © Stéphane Burlot / Hans Lucas Rêve général sur la Nuit debout © Stéphane Burlot / Hans Lucas

 

Pincez moi, je crois rêver, les jours passent et le soleil ne se couche pas sur la Nuit debout. Ils ne voulaient pas rentrer chez eux après les manifestations du 31 mars contre la loi travail, et voilà qu'une brèche temporelle s'est ouverte : ce n'était pas un poisson d'Avril, nous voici déjà le 34 mars du calendrier lunatico-révolutionnaire. Le vieux temps politique, des divisions et polémiques stériles, s'est arrêté dans cet espace émancipé des contraintes d'une réalité devenue depuis trop longtemps synonyme de frustration. L'ambiance est désormais au « Rêve général », au désir puissant d'avenir, subversion terrible dans cette époque de peurs.


A travers l'occupation de places publiques, en particulier à Paris à l'emblématique République, un mouvement transversal composé d'atomes d'organisations, de particules de militants et d'électrons follement libres ont décidé de fusionner, de converger, dans une explosion de joie. L'expérience est si chaleureuse qu'elle permet de braver le froid jusqu'au matin ; malheureusement, le petit déjeuner des occupants est invariablement gâché par ceux venus étouffer le feu sous leurs bottes. Au troisième jour, les occupants ont pu rester place de la République à Paris, mais la nuit fut agitée suite à des tentatives déjouées d'infiltration des assemblées par la mouvance d'extrème droite du 14 Juillet.


Un tag inspiré dans la faculté occupée de Tolbiac Paris I professait « Où disperserons nous les cendres du vieux monde ? » Peut-être qu'à l'image de l'occupation Nuit debout, qui reprend place depuis trois jours, ce seront les étincelles sauvées du petit matin qui viendront rallumer la flamme chaque soir, le vent de révolte se chargeant de la propager au reste du pays…


Le rêve brisé du capitalisme low-cost

Il n'y a pas à dire, « leurs nuits sont plus belles que vos jours », ces jours maudits d'angoisse, de crise et de division. Le pauvre a peur de perdre son toit, le travailleur de perdre son emploi, le riche de se faire redresser pour deux lingots planqués en Suisse… Pendant ce temps, les maîtres, l'oligarchie des ultra-riches et des puissants, bref, les fameux « 1 % », tremblent d'une excitation coupable de s'être emparés de toutes les richesses, d'avoir transformé la beauté du monde en une vulgaire fiction comptable, succession minable de zéro. Le paradis est désormais fiscal, mais l'enfer bien réel pour les pauvres, « cette moitié de la population mondiale qui ne dispose que de 0,5 % de cette richesse » selon l'ONG Oxfam. Tous les autres sont condamnés au purgatoire par ces maîtres sans justice ni grandeur, ces « tyrans qui ne sont grand que parce que nous sommes à genoux » disait déjà le jeune Étienne de La Boétie. Que diraient aujourd'hui les jeunes Bergson violentés et les autres ? Peut-être que la servitude qui leur est proposée comme unique horizon n'a plus rien de volontaire…

 

classe-dominants-page-001 © Collectif les Engraineurs, pour 20.000 Luttes classe-dominants-page-001 © Collectif les Engraineurs, pour 20.000 Luttes

 

 

 Quand Macron encourageait les jeunes à rejoindre le club des milliardaires, il était plus réaliste que provocateur ; l'avenir est à ce point binaire pour la jeunesse : smicard pour les chanceux ou richard pour les teigneux. Malheureusement pour la classe dominante, le petit confort made in China dans un 20M² ne se vend plus aussi bien que la maison promise à nos parents, la pub kitsch du capitalisme low-cost se déchire avant même que le crédit ne soit remboursé. Dans ce paradis en perdition, il semblerait que le rite d'initiation de l'adulte soit de s'enferrer dans les dettes, chaînes qui tintent au tour du cou de ceux qui marchent la tête courbée et douloureuse.

Il y a tout de même quelque-chose d'incongru à supplier à genoux de tels vendeurs de pacotilles, aussi radins que mesquins, n'en convenez vous pas ? Ainsi, les participants de l'occupation ont pris le parti de ne rien revendiquer, ne pas quémander et de ne jamais se coucher. Frédéric Lordon explicitait pleinement cette ambition dans le seul et unique discours du mouvement le 31 mars : « Merci El Khomri, Valls et Hollande, pour nous avoir enfin ouvert les yeux et fait apparaître qu’au point où nous en sommes, il n’y a plus rien à négocier, il n’y a plus rien à revendiquer. [...] Pour notre part, nous sommes maintenant bien décidés à emprunter une autre voie. La voie qui révoque les cadres, les rôles et les assignations. La voie du désir politique qui pose et qui affirme ! »

Quand il n'y a rien à perdre, tout est gagner, et ainsi le désespéré finit par s'affranchir de ses peurs. Ainsi, les occupants s'enhardissent au point de « vouloir tout, prendre tout, et ne rien leur laisser » mais, tout cela, il faudra l'arracher et pas seulement à mamie du haut de ton 50Cc…


La convergence des luttes, un blasphème politique ?


La Nuit debout est née d'une question simple, inspirée du documentaire satirico-subversif Merci Patron de François Ruffin, fondateur du journal Fakir : « comment leur faire peur ? » Comment faire pour qu'enfin cette lancinante angoisse de l'avenir change de camp ? Lors d'un débat public à la Bourse du travail, un petit millier de personnes répondirent en chœur : « après les manifestations, ne rentreront pas chez nous, passons la nuit debout ! » Le mot d'ordre était lancé, encore fallait-il savoir quoi faire de ces nuits ? Comme entre de vieux amis, ils et elles se sont dit « pourquoi ne pas refaire le monde ce soir ? » Mais bon, l'occupation d'un bistrot, ça manquait un peu de panache. Quand on est un peu fou, seule une idée encore plus folle peut vous sortir de l'impasse. Ils décidèrent alors d'ouvrir une brèche dans la grisaille, rappelant Sénèque "La vie ce n'est pas d'attendre que l'orage passe, c'est d'apprendre à danser sous la pluie", afin d'appeler à la convergence des luttes. Il y a en France 20,000 Luttes du nom de "l'organe de propagande non officiel" du mouvement, pastiche du chiffon à strapontin 20 Minutes, mais malheureusement, pas beaucoup plus de militants.


La convergence des luttes est une idée à la fois si simple, Frédéric Lordon ne manquerait pas de rappeler le dicton grec « L'union fait la force, aouh, aouh » (« 300 », le film), mais à la fois si difficile à fonder : comment unir autant de luttes que de personnes ? Cette question stratégique est au cœur de la Nuit debout, à ce point intime qu'elle n'est encore qu'effleurée du bout des lèvres par les participants à l'immense assemblée populaire. La convergence est avant tout volonté, à l'image de la centaine de personnes investies dans l'organisation préliminaire dans les différentes commissions. « Cette équipe logistique », comme elle se présentait à la revue Ballast quelques jours avant de passer à l'action, a d'abord souhaité provoquer les conditions physiques et matérielles d'une vaste rencontre, embryon de convergence, dont la destinée a ensuite été abandonnée à la volonté de l'Assemblée générale. L'objectif énoncé était un savant mélange entre modestie et ambition : « On considère que la machine doit se lancer. Ensuite, on espère qu'elle vivra ! La Nuit debout est le début d'un mouvement. »

 

Assemblée populaire du 32 mars, République Paris © Photo Ag : MaxPPP/EPA/IAN LANGSDON Assemblée populaire du 32 mars, République Paris © Photo Ag : MaxPPP/EPA/IAN LANGSDON

 


La convergence à ce-ci de difficile qu'elle nécessite renoncement et lâcher prise, loin de l'hyper-contrôle institutionnel si cher aux structures politiques traditionnelles (partis, syndicats, associations…). La Nuit debout refuse de s'incarner, de se trouver des leaders et coureurs de plateaux Tv, préférant sans conteste une approche protéiforme, aussi insaisissable que réellement représentative. Aujourd'hui, la convergence se fait transversale, addition de luttes et d'histoires, croisement de trajectoires, mais pour exister dans tout son potentiel de puissance, elle doit se faire transcendantale, dépasser l'existant pour construire une nouvelle entité, trouver sa propre identité.

La convergence des luttes reste encore un blasphème politique pour ceux dont les postures rigides déguisent parfois mal une forte personnalisation des idées. Il faudra pour cela déconstruire les chapelles politiques, démissionner leurs petits clergés querelleurs et renoncer aux puritanismes dogmatiques. Allant dans ce sens, la Nuit debout invente ses propres outils pour défricher le terrain et invite chacun à venir se faire maçon et architecte pour poser les fondations d'une nouvelle cathédrale populaire et démocratique.

Alors, quel risque y aurait-il à réveiller tous ces somnambules politiques dont les rêves ont été remplacés par l'ambition ? Les maîtres funambules de ce monde désillusionné pourraient bien faire une mauvaise chute à s'éveiller de ce cauchemar dans lesquels ils nous ont plongé et qui nous empêche désormais de dormir. A passer autant de nuits debout, les citoyens se laisseront peut-être bien tous gagner par l'attente fébrile de l'aurore afin d'admirer le monde s'éclairer sous un jour nouveau.

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2 avril 2016 6 02 /04 /avril /2016 16:51

 

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Par ici la sortie!

 

Combien de coups de menton, encore, pour dissimuler le vide d'un pouvoir aux abois ?
cosinus © Christophe cosinus © Christophe

 

Quel culot, ces quelques reculades pour freiner la colère. Mais les Français ont le pied qui chauffe et la semelle impatiente d'aller vivement s'appliquer sur les fesses très-serrées du premier ministre, pour envoyer valser tout ce qu'il représente. Que cette sinistre farce se termine enfin par la déculottée du caudillo !

Malgré des députés godillots, malgré des nouveaux ministres dont on achète l'honneur à pas cher, contre un brimborion de pouvoir et trois miettes de célébrité et de privilèges, malgré des médias aboyant en meute pour défendre leurs patrons, marchands de canons ou affairistes, la population s'agite sous les chaussettes cloutées des petits soldats de l'antisocial. Et la peur, soudain, se lit sur le visage de ceux qui voulaient s'en servir comme d'une arme paralysante pour mieux dominer un peuple endormi.

Combien d'annonces d'attentats déjoués pour camoufler les coups de matraques sur le dos des lycéens, les gaz lacrymogènes, les tirs de flashball et les agissements quotidiens de ces voyous de baqueux qui seront désormais, sur décision du ministre de l'Intérieur, équipés de fusils qui tueront nos jeunes pacifiques plus aisément que les rustiques bâtons télescopiques ? Combien de « nous-sommes-en-guerre » pour étouffer les plaintes de millions de chômeurs ? Combien de prétendus « Molenbeek » pour dresser les gens les uns contre les autres ? Combien de coups de menton, encore, pour dissimuler le vide d'un pouvoir aux abois ?

Las, l'état d'urgence ne sera pas constitutionnalisé. Ni la honteuse déchéance de nationalité. Il est à craindre que cette saloperie de loi sur le travail rentrera penaude dans le tiroir du MEDEF d'où Valls l'a fièrement tirée pour complaire à son copain Gattaz. Le petit chef du gouvernement croyait, sans doute, à sa toute puissance magique comme à l'apathie d'une opinion publique traumatisée par les crimes terroristes. Nous l'aurons déçu, nous les archaïques accrochés à nos zakisocios qui empêchent la belle modernité néolibérale d'instaurer les réformes nécessaires à exploitation totale des travailleurs. On s'en remettra, lui pas. Il ne peut aller plus loin dans la crispation de mâchoires et le froncement de sourcils. Et dans le grand coup de pied au cul qu'il a tant cherché à recevoir, mettons-y tout le cœur et la compétence d'un peuple qui ne peut plus supporter les trahisons et la morgue de ceux qui, au nom de tous, n'agissent par la force que pour favoriser les intérêts de quelques uns, pour la liberté des exploiteurs décomplexés. Par ici la sortie!

 

 

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2 avril 2016 6 02 /04 /avril /2016 16:39

 

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La «Nuit Debout» s'étire jusqu'au «32 mars»
2 avril 2016 | Par Dan Israel
 
 

Après une première nuit passée place de la République à Paris, les opposants à la loi sur le travail ont poursuivi leur occupation. Deux mille personnes, jeunes adultes pour la plupart, se sont retrouvées pour discuter passionnément du monde dans lequel ils aimeraient vivre. Et pour être ensemble, tout simplement.

« Allez, on vote. Qui est pour ? » : une nuée de mains sont secouées en l’air. « Qui est contre ? » : quelques paires de bras se croisent à hauteur de tête, pour exprimer le refus. Sur la place de la République, depuis 20 h 30 ce vendredi soir 1er avril, c’est assemblée générale. Plusieurs centaines de personnes (environ 2 000 au plus fort de la soirée) ont agité les bras selon les codes convenus ensemble, pour prolonger toute la nuit la mobilisation de la « Nuit Debout », qui s’était déroulée la veille à l’appel du collectif informel monté autour du film de François Ruffin Merci Patron !.

 

Après la nuit du 31 mars, les milliers de photos et d’instantanés circulant sur les réseaux sociaux français se sont retrouvés siglés, en toute logique, #32mars. Un mot-clé au parfum de fantaisie utopiste qui correspond bien au ton qu’ont essayé de donner les activistes rassemblés sur l’immense place de l’Est parisien, dont ils ont occupé un gros quart sud-est. Mais l’heure n’est plus au divertissement de la veille, avec concert et projection. Pendant plus de 3 h 30, et jusqu’à minuit, les centaines de participants ont échangé, sagement assis en cercles concentriques autour d’un unique ampli et d’un micro solitaire passant de main en main, ou ont déambulé, discuté, bu, mangé et rigolé tout autour de cette agora en plein air.

 

 © D.I. © D.I.

 

Les policiers, encadrant par petits groupes tout le rassemblement, se remarquent à peine dans l’ambiance détendue. Il faudra attendre 6 heures du matin pour qu'ils renvoient vers le métro la centaine de personne encore présentes sur la place. Un portail fait de cartons empilés et décorés clame côté pile, lorsqu’on s’approche : « Que nul n’entre s’il n’est pas révolté. » Et côté face, il avertit : « Nul ne sort s’il n’est pas convaincu. » De grands cartons vides font office de poubelles, et on y pratique le tri sélectif.

Sur le côté de la place, quelques tentes de fortune ont été montées par certains participants ou par les membres des commissions créées quelques heures plus tôt, à l’issue d’une première réunion : cantine, logistique, communication… Pas très loin, une ardoise blanche résume les besoins en matériel : couvertures, bâches, tentes, marqueurs et tableaux, eau, nourriture, etc. Un seul groupe électrogène tourne, mais il se murmure que la nuit suivante, la centrale CGT de Montreuil devrait prêter un groupe électrogène. Dans la foule, on remarque quelques têtes du mouvement On vaut mieux que ça, déjà croisées à toutes les manifs, l’intermittente Sophie Tissier qui a récemment gagné contre le groupe Canal+ (lire sa tribune sur Mediapart), ou encore l’acteur Samir Guesmi.

Des membres de la commission « Accueil et sérénité » (comme est rebaptisé poétiquement le service d’ordre), bandeau « Nuit Debout » autour du bras, renseignent les badauds. Ils racontent la volonté commune : « Créer un espace de discussions libres », « essayer de lancer d’autres questionnements politiques que celui autour de 2017, où il faut savoir si on votera pour Hollande ou pour Sarkozy ». Vers 21 h 30, François, un scientifique qui a atteint la cinquantaine, membre du comité d’organisation informel, distribue des autocollants « Rêve générale », qu’il vient d’aller chercher dans les locaux d’Ivry du collectif de graphistes Ne Pas Plier. « Je craignais qu’après la première nuit il n’y ait plus personne, mais ça se remplit bien », se réjouit-il.

C’est bien la foule qui continue d’arriver qui a fait s’arrêter Julien et Sophie, 22 et 23 ans. Ils ne savent pas ce qui se passe, mais habitent à côté et avaient déjà repéré l’attroupement la veille au soir. Ils sont curieux, et plutôt admiratifs, bien qu’encore un peu circonspects. « Venir à autant un vendredi soir, oui, ils sont motivés », lâche-t-il. « Et ils n’ont pas seulement le profil de gens qui mangent du bio, il y a tous les profils… », complète-t-elle. Tous les profils ? Ce n’est pas l’avis de l’intervenante du moment à l’AG, qui regrette justement qu’on reste entre membres de « la petite bourgeoisie blanche ».

Et de fait, la grande majorité des participants sont des étudiants, ou des membres de la tranche d’âge 20-35 ans, et sont blancs. Comme Pascaline et Hélène, étudiantes en master d’histoire de l’art. La première avait « juste envie d’être là » : « Tous mes potes m’ont dit qu’il fallait que je vienne, pour voir comment ça se passe, comment s’organise ce mouvement sans aucune violence. » La seconde, qui n’a pas pu manifester contre la loi El Khomri, considère qu’elle « rattrape les choses » en s’asseyant sur la grande place qui se rafraîchit à vue d’œil.

 

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Pour prendre des forces, direction les deux tentes de bric et de broc marquées « Cantine », où l'on sert ce que des voisins ont apporté ou les invendus des magasins ou des boulangeries environnantes : salades maison, sandwiches clubs, baguettes, yaourts… Le tout à un « prix libre ». Victoire, Chloé et Killian s’activent avec le sourire. Ils viennent de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, et se sont retrouvés un peu par hasard à ce poste stratégique. Pour la première Nuit Debout, ils étaient venus les mains dans les poches, mais cette fois, ils ont eu l’idée de transporter casseroles et réchaud. Ils se sont donc tout naturellement proposés pour aider à remplir les ventres creux.

« On ne sait pas exactement qui porte politiquement le mouvement, mais on est venus voir, raconte Victoire. Pour moi, c’est d’abord une lutte contre la loi sur le travail. Mais nous allons peut-être voir émerger autre chose, une forme de convergence des luttes. » Chloé se dit plus ambitieuse : « On vise bien au-delà de cette loi, il y a un ras-le-bol général. Mais c’est bien, le travail, ça touche à peu près tout le monde, c’est très fédérateur. » Embrassant la foule du regard, elle sourit : « Ça commence à avoir des airs d’Espagne ! »

 

Les indignés espagnols, référence obligée

Le mouvement des Indignados espagnols est la référence obligée des militants de République, avec quelques emprunts au mouvement Occupy américain. Dans l’AG, on énumère les trucs et astuces développés lors de ces mobilisations qui servent de modèles, et on applaudit à tout rompre lorsqu’un citoyen espagnol prend la parole. Pour l’heure, les débats tâtonnent, le ton n’est pas encore trouvé.

 

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D’un côté, on échange passionnément sur la forme que doivent prendre les débats : faut-il laisser chacun parler plus de deux minutes ? comment couper ceux qui se lancent dans un discours fleuve ? Le terme « ZAD » est-il approprié ? Non, selon le représentant du « média center », qui alimente le site Convergence des luttes et les réseaux sociaux en images et communiqués : « Ça fait 36 heures qu’on essaye de raconter la plus belle histoire possible, parce que dans un premier temps, notre but est d’attirer le plus de monde possible. » Or, constate-t-il, « pour les journalistes, les ZAD, c’est des casseurs ». Quelques heures plus tard, le nom-slogan « La Commune debout » emporte finalement les acclamations. Il faut aussi parer aux urgences matérielles : « L’équipe logistique met en place un groupe toilettes sèches » pour suppléer les toilettes publiques de la place, qui ferment à deux heures du matin.

Ces détails pratiques ne masquent toutefois pas les débats de fond, aussi flous soient-ils pour le moment. « Il ne faut pas rester dans un entre-soi militant, il faut se tourner vers l’extérieur en communiquant au maximum », avertit l’un. « On est non partisan, nous n’avons pas d’étiquette politique », tranche l’autre, sous les applaudissements. Il est urgent de faire de la place « une base d’accueil pour tous les mal-logés », voire « pour tous les citoyens du monde », estime un troisième.

Sophie et José, deux quinquagénaires parisiens, parmi les rares cheveux grisonnants assis sur la place, écoutent ces prises de parole le sourire aux lèvres. « Cela fait 30 ans que je participe régulièrement à des luttes, explique Sophie, fonctionnaire. J’ai été de toutes les manifestations contre la loi El Khomri, et j’ai appris l’existence de la Nuit Debout par des tracts. Je partage cette volonté d’autre chose, autrement, qui passe par une convergence des luttes contre les injustices et l’insupportable. » À ses côtés, José approuve : « On va laisser émerger ce qui est en train d’arriver. Je pense que ce mouvement doit appartenir aux jeunes, à la génération de mes enfants. »

Un peu à l’écart, un groupe de jeunes adultes savoure des bières et les joies d’une complicité naissante. Ils sont étudiants en art, en sciences politiques, pions ou journalistes. Ils viennent de se rencontrer, ils se sont tous portés volontaires pour le comité logistique, qui a installé des tentes et quelques palettes garnies de cartons en guise de dortoir. « À 22 ans, j’ai déjà fait un burn-out, confie Nina, qui se reconnaît totalement dans le travail du mouvement On vaut mieux que ça. Le travail, c’était censé permettre de s’épanouir. On pourrait retourner à cette époque, s’il vous plaît ? » « Il faut organiser la lutte qui démarre, il y a l’envie d’un changement profond », lance Irène. Pour Paul, « il y a une mayonnaise militante qui est en train de prendre, et qui dépasse le cadre habituel ».

En bout de place, les envoyées spéciales de BFM et d’i-Télé font leur direct côte à côte. À trois mètres, imperturbables, une guitare, un tambour et une trompette font tourner un air entêtant, pendant qu’un apprenti MC s’essaye à un freestyle en hommage à « tous les fils de lutte ».

Après plus de 3 h 30 de discussion, l’AG touche à sa fin. Les rangs des participants sont plus clairsemés. « Soit on fait la révolution, soit je vous rejoins pour aller danser », glisse au téléphone un grand gaillard en se marrant. Au stand « Cantine », il n’y a plus de beurre pour les sandwiches, il ne reste que de la mayonnaise. Peu de choses ont été formellement décidées pour la suite du mouvement, les comités d'organisation vont se réunir à nouveau.

Le dernier orateur, un jeune homme noir imposant et charismatique, bonnet enfoncé sur les yeux, exhorte la foule à aller occuper l’Hôtel de ville, « sans demander l’autorisation ». Pour l’instant, le mouvement du « 32 mars » squatte la place en profitant d’une autorisation négociée par l’association Droit au logement jusqu’à dimanche. La maire de Paris Anne Hidalgo a déjà prévenu que « les lieux publics ne peuvent pas être privatisés ». Pas de quoi impressionner le colosse. « Si on est vraiment indignés, passons à l’action ! », lance-t-il sous les acclamations. Cette nuit, l’enthousiasme n’a pourtant pas été suivi d’effet. Pas encore ? Comme la veille, les manifestants seront poussés hors du lieu de cette AG au petit matin. Mais pour se compter et juger de leur force, les militants les plus passionnés, qui s’apprêtaient à dormir sur place, ont donné rendez-vous pour la nuit suivante. Même heure, même volonté de refaire le monde, et de le faire savoir.

 

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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2 avril 2016 6 02 /04 /avril /2016 16:25

 

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Et tout à coup, il est là le citoyen...

 

 

"Les citoyens ne se laisseront pas faire…" Extraits d'un texte de Peter Sloterdijk publié en 2011

La légende de Lucrèce fait surgir la res publica de l’esprit de révolte. Ce qu’on appellera plus tard la “sphère publique” est au départ un épiphénomène de la fureur des citoyens. Le premier forum est né de la colère de la masse ; à son premier ordre du jour, il n’y avait qu’un seul point : le rejet de l’infamie émanant du pouvoir dirigeant. C’est à partir de leur colère immédiatement éprouvée face à l’orgueil sans limites du roi que les simples habitants de Rome ont compris que, désormais, ils se voulaient “citoyens”. Aussi, le consensus qui est à la base de ce que nous appelons aujourd’hui encore la “vie publique” repose sur l’unanimité des citoyens face à l’affront fait aux lois tacites des convenances et du cœur. Soulignons encore une fois ce qui fut décisif : ce que nous désignons aujourd’hui par le terme d’origine grecque “politique” dérive du sens de l’honneur et de la fierté des gens ordinaires. Pour parler du spectre des affects liés à la fierté, la tradition européenne se sert du terme grec “thymos”. Et l’échelle thymotique de la psyché humaine comporte de nombreux degrés : de la jovialité, la bienveillance et la générosité à l’indignation, la colère, le ressentiment, la haine et le mépris, en passant par la fierté, l’ambition ou l’obstination. Or, tant que la fierté est au cœur du gouvernement d’une communauté politique, les questions d’honneur et d’honorabilité demeurent au centre de l’attention générale. Le respect de la dignité civique est considéré comme le bien suprême. Et l’esprit public veille scrupuleusement à ce que l’arrogance et la cupidité, les deux forces principales et toujours virulentes de la communauté sociale, n’aient jamais la haute main dans la res publics. On voit ainsi clairement pourquoi il n’est pas anodin, de nos jours, de parler de la décadence de Rome et de faire le parallèle avec la situation actuelle. Celui qui tient ce genre de discours reconnaît implicitement qu’il croit que, le moment venu, succédera à la république moderne – née voilà plus de deux cents ans de la colère antimonarchique ayant animé les révolutions américaine et française – une phase postrépublicaine. Celle-ci se caractériserait par une nouvelle coexistence du pain et des jeux ou, pour parler en termes plus contemporains, par une synergie de l’Etat social et de l’industrie du divertissement. Force est de constater que les signes avant-coureurs d’une telle synergie sont omniprésents. Le discours sur la “postdémocratie” qui nous vient de Grande-Bretagne – c’est-à-dire l’idée que les ­éminentes compétences des grands décideurs ­politiques peuvent nous permettre de faire l’économie de la participation des citoyens – n’a-t-il pas subrepticement conquis les directions des partis et les séminaires de sociologie du monde occidental ? Ne sont-ils pas légion, ceux qui se sont mis existentiellement à couvert – à la manière des stoïciens et des épicuriens de jadis – et se sont résignés à ce que la bureaucratie, le spectacle et l’accumulation de biens privés ­marquent aujourd’hui l’horizon ultime ? On pourrait tirer de ces observations la conclusion hâtive que, au crépuscule de cette deuxième ère républicaine que nous appelions “modernité politique”, les tendances post­démocratiques se sont déjà entièrement imposées. Il ne nous resterait alors plus, à nous les habitants de la deuxième res publica amissa (de la communauté abandonnée), qu’à attendre le retour des Césars – et de leur version de ­pacotille, les populistes, si tant est que le populisme nous apporte aujourd’hui la preuve que le césarisme fonctionne aussi avec des figurants. (…) Et tout à coup il est de nouveau là, sur scène, le citoyen thymotique, le citoyen sûr de lui, informé, réfléchi et désireux de prendre part aux décisions, et quel qu’il soit, homme ou femme, il porte plainte devant le tribunal de l’opinion publique contre le fait que ses préoccupations et ses idées ne sont pas représentées dans le système politique actuel. Il est de nouveau là, le citoyen toujours apte à se révolter, parce que, malgré tous les efforts qui ont été déployés pour le réduire à un fatras libidinal, il a conservé son sens de l’affirmation de soi et il manifeste ces qualités en portant sa dissidence sur la place publique. Le citoyen turbulent refuse d’avaler tout ce qu’on lui sert en politique, de s’abstenir d’exprimer des opinions “contre-productives”. Et, tout à coup, ce citoyen informé et révolté s’avise, on ne sait comment, de prendre au pied de la lettre le paragraphe 2 de l’article 20 de la Loi fondamentale [Constitution allemande], qui stipule que tout pouvoir de l’Etat émane du peuple. Qu’est-ce qui l’a pris de lire le mystérieux verbe “émaner” comme une invitation à sortir de ses quatre murs pour aller exprimer ce qu’il veut, ce qu’il sait et ce qu’il redoute ? A la source du sentiment de communauté des Romains, il y avait le refus de supporter plus longtemps l’arrogance démesurée de leurs dirigeants. Aujourd’hui aussi, d’innombrables citoyens voient des raisons de s’élever contre la morgue de leurs dirigeants. Même si cette morgue est devenue anonyme et si elle se cache derrière des systèmes soumis à une contrainte extérieure, de temps à autre les citoyens, en particulier en tant que contribuables et destinataires de discours creux à visée électoraliste, voient néanmoins assez ­clairement à quel jeu on joue avec eux. Mais pourquoi diable les gens ne peuvent-ils pas rester tranquillement à la place qu’on leur a assignée ? Pourquoi ne peut-on plus compter sur leur léthargie, essentielle pour le système ? Dans une démocratie représentative, les citoyens servent en premier lieu de fournisseurs de légitimité aux gouvernements. C’est pour cette raison que, à intervalles espacés, ils sont invités à exercer leur droit de vote. En revanche, entre les scrutins, c’est avant tout par leur passivité qu’ils peuvent se rendre utiles ; leur tâche principale consiste à exprimer par leur silence leur confiance envers le système. Pour être polis, contentons-nous de constater qu’une telle confiance est devenue une ressource rare. Même les politologues de cour, à Berlin, parlent du fossé manifeste entre la classe politique et la population. Mais les experts n’osent encore émettre ce dur diagnostic : la politique de dépolitisation du peuple est en passe d’échouer. Les Romains de l’époque des Césars étaient parvenus à mener à bien une dépolitisation magistrale : pour répondre aux exigences des citoyens, les élites de l’empire leur proposaient des ersatz passablement satisfaisants – en dépit des signes évidents de la décadence postrépublicaine. Ils avaient su éveiller dans le civis Romanus la fierté des activités civilisatrices de l’empire ; ils avaient rallié les peuples de la périphérie au centre en adoptant la manière douce ; ils avaient été suffisamment intelligents pour garantir aux masses urbaines une participation au narcissisme théâtral du culte des césars. En comparaison, l’incompétence de notre classe politique dans tous les aspects de l’économie thymotique saute aux yeux. Elle n’a bien souvent rien de plus à offrir aux citoyens que la perspective d’une participation à son propre fonctionnement misérable – une offre que la population n’accepte en règle générale que lors d’un carnaval et des oraisons rituelles. Depuis quelque temps, lorsqu’on demande aux instituts de sondages comment le peuple considère les performances de ses gouvernants, ils nous répondent le plus souvent : avec mépris. Inutile de préciser que ce terme appartient au vocabulaire élémentaire de l’analyse thymotique et figure tout en bas de l’échelle de la fierté. Aussi, lorsqu’il est utilisé avec une fréquence et une virulence telles, il devient évident que la gestion psychopolitique de notre communauté déraille amplement. Le songe des systèmes engendre des monstres. C’est ce que vivent les dirigeants à leur manière lorsque les citoyens insatisfaits s’opposent à leurs projets et à leurs procédures. Sans surprise, le mépris répond spontanément au mépris. A Stuttgart et à Berlin, la dissidence malvenue des citoyens a été combattue dans un climat de frayeur, avec un vaste déploiement de policiers et d’insultes. C’est donc à cela que ressemble cette chose sombre d’où émane le pouvoir de l’Etat ? “Contestataires professionnels, anarchistes dilettantes, démocrates d’apparat, égoïstes générationnels, laissés-pour-compte de la prospérité” : voilà en quels termes le gouvernement du Land de Bade-Wurtemberg et ses alliés à Berlin se sont exprimés face aux dizaines de milliers de personnes descendues dans la rue pour s’opposer à un grand projet en voie d’émiettement. Doit-on pardonner ces choix lexicaux parce que ceux qui les ont faits étaient en état de choc ? Non, bien au contraire, il faut être reconnaissant à ces responsables politiques d’avoir enfin exprimé ce qu’ils pensent des citoyens. Il mérite d’être souligné qu’une partie considérable de la presse, y compris de qualité, a été prête, en pleine tourmente, à s’identifier à la classe politique : on a récemment qualifié les manifestants de “citoyens en furie” – cette remarque aurait d’ailleurs été tout à fait judicieuse si elle avait porté en elle la mémoire du lien originel entre révolte et République. Hélas, elle n’a servi qu’à chasser comme des mouches les indésirables dissidents. Pour le reste, on voit que bien des journalistes savent comment apporter leur contribution à l’œuvre d’exclusion des citoyens. (…) Exclure les citoyens par la résignation, c’est jouer avec le feu, car à tout moment la résignation peut se transformer en son contraire, la révolte ouverte et la colère manifeste. Et, une fois que la colère se fixe sur un thème, il n’est pas facile de l’en détourner. A cela s’ajoute, du côté de la classe politique, que l’exclusion moderne des citoyens veut se présenter comme une “inclusion”. La dépolitisation des citoyens doit rester associée à une politisation résiduelle minimale pour assurer l’autoreproduction de l’appareil politique. Les citoyens de notre hémisphère ne sont jamais autant tenus à l’écart de la politique qu’en leur qualité de contribuables. L’Etat moderne est parvenu à imposer aux citoyens leur rôle le plus passif au moment où ils versent leur contribution à la caisse commune. Au lieu de mettre en avant la qualité de donateur du contribuable et de souligner avec respect le caractère de don de l’impôt, l’Etat fiscal moderne accable le citoyen de cette fiction dégradante : le contribuable aurait une dette massive envers la caisse commune, une dette telle qu’il ne pourrait l’effacer qu’en payant ses traites à vie. Les citoyens forment dès lors le groupe sur lequel pèse la dette collective, et ils paieront jusqu’à leur dernier soupir pour ce que les responsables de leur exclusion mettent aujourd’hui sur leur dos. Qu’on ne vienne pas dire que la politique actuelle n’a plus de vision. Il reste une utopie sociale : si la chance est de notre côté et si nous faisons tous notre possible, à terme nous parviendrons même à réaliser l’impossible, à savoir éviter la banqueroute de l’Etat. Et cette utopie devient l’étoile rouge qui luit dans le ciel au crépuscule de la démocratie. Depuis le début de la crise financière, en 2008, de nombreux commentateurs soulignent les dangers de la spéculation sur les marchés financiers. Et pourtant rien n’a été dit sur la plus dangereuse des spéculations : ne tirant aucune leçon des crises, la plupart des Etats modernes spéculent sur la passivité de leurs citoyens. Les gouvernements occidentaux parient que les leurs continueront à se rabattre sur le divertissement ; les gouvernements asiatiques parient sur l’éternelle efficacité de la répression ouverte. L’avenir sera déterminé par le résultat de la compétition entre le mode euro-américain et le mode chinois d’exclusion des citoyens. Tous deux reposent sur le principe qu’il serait possible de contourner le devoir de représentation éclairée et d’ignorer dans l’action politique le savoir et la volonté des citoyens, et ce en continuant à compter sur une forte passivité citoyenne. Jusque-là, tout a étonnamment bien marché. Même en ce mois de décembre fatidique de l’année 2009, après l’échec du sommet de Copenhague sur le climat, les citoyens européens ont préféré s’affairer à leurs achats de Noël plutôt que s’occuper de politique. Ils ont préféré rentrer chez eux les bras chargés de paquets plutôt que d’infliger, symboliquement du moins, le supplice – mérité – du goudron et des plumes à leurs “représentants” revenus les mains vides du Danemark. Nul besoin d’être devin pour savoir ceci : ces bulles spéculatives éclateront tôt ou tard, parce que, à l’ère de la civilisation numérique, aucun gouvernement au monde n’est à l’abri de la révolte de ses citoyens. Et, lorsque la colère accomplit son œuvre, de nouvelles formes de ­participation politique voient le jour. La postdémocratie à notre porte devra attendre.

Peter Sloterdijk

Texte intégral ici: http://www.courrierinternational.com/article/2010/11/25/les-citoyens-ne-se-laisseront-pas-faire 

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Source : https://blogs.mediapart.fr/christian-salmon

 

 

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2 avril 2016 6 02 /04 /avril /2016 16:08

 

Source : http://la-bas.org/les-emissions-258/les-emissions/2015-16/ce-n-est-qu-un-debut-poutou-a-bordeaux-lordon-a-paris

 

 

Spécial LÀ-BAS Hebdo n°42 [RADIO 60’00]

CE N’EST QU’UN DÉBUT, POUTOU À BORDEAUX, LORDON À PARIS Abonnés

Le

 

 

<i>(photo : Jonathan DUONG)</i>
 

Trente ans de mondialisation néolibérale, de domination des actionnaires, de chômage de masse, de précarité, d’inégalités délirantes, de médiocrité culturelle générale, d’entourloupes médiatiques, de trahisons politiques. On a compris. Plus besoin de jouer l’indignation ou de tapoter des pétitions ou de chanter la compassion du cœur.

On le sait, d’abord parce qu’on le vit, chômeurs, précaires, étudiants, sans-papiers, sans-logement, sans-boulot, sans-droits, sans défense, le temps des arrangements est terminé. La « Loi El Khomri » est la provocation de trop. On s’en fout de la loi Khomri. On a compris. On le dit. On le crie. On le rit. On le rêve.

Oui, RÊVE GÉNÉRAL ! Oui, le RÉVEIL DU RÊVE A SONNÉ ! Oui, maintenant à nouveau, c’est notre utopie contre la leur. Notre vieille utopie, face contre face, classe contre classe ! Ces mots sont violents ? Regardez : gazer, matraquer, réprimer, c’est la seule réponse à une jeunesse qui demande la séparation du Medef et de l’État. Ils ont la force, la presse et l’argent. Ils ont le cynisme le plus glacé. Nous avons le reste, c’est-à-dire la vie, c’est-à-dire tout. Soyons tout !

Regardez, déjà en quelques semaines le Front National est marginalisé, complètement hors-jeu, la baudruche se dégonfle, Dracula perd son dentier. Les jours qui viennent nous diront si c’est un petit flirt de printemps avec l’Histoire ou bien si c’est une page nouvelle que nous écrivons. Qui le savait en mars 68 ? Qui le savait en novembre 95 ? On peut prendre d’autres dates dans notre Histoire. Il ne faut pas manquer ces moments-là. Au moins pour ne pas vivre la honte de ne pas avoir essayé. Oui, on a raison de se révolter. Toujours.

D.M.
 
 
 
LÀ-BAS Hebdo n°42 (extrait)

Un reportage à Bordeaux de Thibaut CAVAILLÈS, et à Paris d’Anaëlle VERZAUX.


 

 

Les différentes séquences de l’émission :

01. Vos messages sur le répondeur de Là-bas si j’y suis [07’32]

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
01. Vos messages sur le répondeur
02. Poutou à Bordeaux [10’18]

 

 

03. Le Front National hors-jeu [17’03]

04. Lordon à Paris [11’49]

05. Gérard MORDILLAT mord [06’39]

06. Didier PORTE nous fâche avec De Villiers [06’55]


Eduardo GALEANO, mai 2011, plaça de Catalunuya, Barcelone

En 1971, Eduardo GALEANO publie Les Veines ouvertes de l’Amérique latine, un essai majeur pour comprendre comment l’Amérique latine a été pillée et exploitée par les puissance étrangères depuis la colonisation espagnole. À Là-bas nous n’avons jamais pu le rencontrer, même en mai 2011 à Barcelone, où il rendait visite aux indignados Plaça de Catalunya. Antoine CHAO y était aussi, avec Daniel MERMET, et a traduit un entretien donné par Eduardo GALEANO à l’Acampada de Barcelone :

 

Eduardo Galeano, 25 mai 2011, Plaça de Catalunya par Là-bas si j'y suis

 

Programmation musicale :
Tryo : Travailler plus
L’1-consolable : On vaut mieux que ça !
Brave : Sous France

Marie GALL attend vos messages sur le répondeur de Là-bas si j’y suis au 01 85 08 37 37.

reportage : Thibaut CAVAILLÈS et Anaëlle VERZAUX
présentation : Daniel MERMET
réalisation : Jérôme CHELIUS et Florian LOPEZ
préparation : Jonathan DUONG

 

 

 

Source : http://la-bas.org/les-emissions-258/les-emissions/2015-16/ce-n-est-qu-un-debut-poutou-a-bordeaux-lordon-a-paris

 

 

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2 avril 2016 6 02 /04 /avril /2016 15:57

 

Source : http://la-bas.org/la-bas-magazine/reportages/frederic-lordon-il-est-possible-qu-on-soit-en-train-de-faire-quelque-chose

 

 

La Nuit Debout à Paris, place de la République

Frédéric LORDON : « Il est possible qu’on soit en train de faire quelque chose »

 

 

Le

Le 31 mars au soir, après la manif, Frédéric LORDON était place de la République à Paris devant le public réuni pour la NUIT DEBOUT.

Voici son intervention filmée par Là-bas :

Ce n'est qu'un début, Lordon à Paris par Là-bas si j'y suis
images : Jonathan DUONG
son : Jérôme CHELIUS et Anaëlle VERZAUX

 

 

Télécharger la vidéo au format .mp3 :

Ce n’est qu’un début, Lordon à Paris

Télécharger le MP3 - Écouter dans une nouvelle fenêtre -

 
 

 

 

Source : http://la-bas.org/la-bas-magazine/reportages/frederic-lordon-il-est-possible-qu-on-soit-en-train-de-faire-quelque-chose

 

 

 

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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 17:38

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

L'enfant comorien a été libéré de zone d'attente... grâce au commandant de bord
1 avril 2016 | Par Carine Fouteau
 
 
 
 

Après douze jours passés seul en zone d'attente, l'enfant comorien de huit ans enfermé près de l'aéroport de Roissy a été libéré vendredi 1er avril. Il ne doit sa présence en France qu'à un commandant de bord qui a refusé de l'embarquer sur son avion ce matin.

L’enfant comorien de huit ans qui était enfermé seul depuis douze jours en zone d’attente à côté de l’aéroport de Roissy a été libéré ce vendredi 1er avril sur ordre du juge des libertés et de la détention (JLD) du tribunal de Bobigny. La matinée n’a été pour lui qu’une suite de revirements puisqu’il a failli être reconduit dans son pays d’origine aux aurores. Ibrahim Mohamed ne doit sa présence sur le sol français qu’au commandant de bord qui a refusé de le laisser monter dans l’avion.

 

La coordinatrice générale de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), Laure Blondel, qui intervient en zone d’attente, raconte les péripéties rocambolesques vécues par cet enfant. « Nous avons appris au moment de l’audience, prévue aujourd’hui à 11 heures, qu’il avait été présenté par la police aux frontières à l’embarquement d’un vol pour les Comores, alors même que la PAF [police de l'air et des frontières] nous avait assurés qu’il ne serait pas renvoyé avant l’audience du JLD. » « Le commandant ayant refusé de l’emmener, les policiers l’ont conduit au tribunal. L’audience s’est déroulée à huis clos », poursuit-elle.

Le juge, rapporte Laure Blondel, a libéré le mineur en raison de l’absence de garanties de prise en charge en cas d’expulsion aux Comores. La mère d’Ibrahim a donc été entendue. Cette femme justifie en effet l’envoi de son fils chez sa tante, résidant en Île-de-France, par le fait qu’elle-même n’a plus les moyens de subvenir à ses besoins. Le juge a ainsi estimé indu son maintien en rétention. Le procureur a, dans la foulée, décidé de placer l'enfant auprès de ses proches avec lesquels il est reparti du TGI.

Le juge, lors de l'audience, a expliqué sa décision de libération par l’absence de doutes sur les liens de parenté entre Ibrahim et sa tante, qui est venue l'attendre à l'aéroport et lui a rendu visite le temps de sa détention. Doutes qui, selon lui, existaient lors de la première audience du JLD, organisée quatre jours après le début de l'enfermement, et qui justifiaient à ce moment-là, d’après lui, sa privation de liberté.

L’enfant est arrivé en France le 21 mars, avec un document de voyage ne lui appartenant pas. Aussitôt repéré par les services de police, il a été placé en zone d’attente. Selon la Convention internationale des droits de l’enfant, pourtant, les mesures de rétention de mineur non accompagné sont proscrites, sauf, en dernier ressort, si elles sont de nature à le protéger d'un danger. Dans tous les cas, son « intérêt supérieur » doit être recherché.

À la veille du week-end de Pâques, et ses trois jours fériés d’affilée, avocats et militants associatifs ont tiré la sonnette d'alarme. Outre le ministère de l’intérieur, le Défenseur des droits et le Contrôleur général des lieux de privation de liberté ont été saisis. Mais l’enfant ne doit finalement sa libération qu’au commandant de bord, et au juge.

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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