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7 mai 2016 6 07 /05 /mai /2016 01:00

 

Source : https://www.francebleu.fr

 

Les salariés de Quézac se mobilisent

Par Camille Payan et Saïd Makhloufi, France Bleu Gard Lozère et France Bleu mercredi 6 avril 2016 à 11:08

L'usine Quézac est en vente depuis plus d'un an
L'usine Quézac est en vente depuis plus d'un an © Maxppp - maxppp

 

Les salariés de l'usine Quézac en Lozère sont inquiets : l'offre de reprise de l'homme d'affaires Jean-Claude Lacaze ne les convainc pas. Ils craignent pour leur avenir. Une pétition vient d'être lancée sur internet pour les soutenir.

Les négociations entre Nestlé Waters propriétaire de Quézac et l'homme d'affaires Jean-Claude Lacaze patron du groupe Nérios ont débuté il y a un peu plus d’un mois. L'usine Quézac est en vente depuis plus d'un an et Jean-Claude Lacaze est prêt à investir. Mais depuis qu’il a annoncé son projet, l’inquiétude grandit du côté des salariés qui ont décidé de lancer une pétition sur internet.

 

Une page Facebook et une pétition sur internet

L’actuel PDG des eaux tarnaises Mont Roucous, Jean-Claude Lacaze veut diminuer les effectifs, passer de 53 à 30 salariés mais aussi baisser les salaires de 30 à 40%. Dans le même temps le repreneur potentiel annonce vouloir augmenter la production : il voudrait passer de 19 000 à 27 000 bouteilles par heure le tout en investissant 300 000 euros.

Les salariés estiment que ce n’est pas possible. Ils veulent alerter la population. Une page facebook "Soutien aux Salariés de l'usine d'embouteillage de l'eau de Quézac" a été créée et la pétition en ligne "Soutien aux salariés de Quézac" a déjà rassemblé plus de 1 300 signatures.

Avec plus de 75 millions de bouteilles par an, Quézac représente actuellement 7% du marché des eaux gazeuses en France.

 

Pascal Frazonni, délégué CGT à Quézac

 

 

Quézac, France

 

Camille Payan - Photo Rodolphe Faure / Radio France

Par :

France Bleu Gard Lozère
Saïd Makhloufi

Par :

France Bleu Gard Lozère

 

 

 

Source : https://www.francebleu.fr

 

 

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7 mai 2016 6 07 /05 /mai /2016 00:33

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

« Nuit debout peut être porteur d’une transformation sociale de grande ampleur »

LE MONDE | • Mis à jour le

 

Un débat public organisé par les manifestants de Nuit Debout le 30 avril sur la Place de la République à Paris.

Un débat public organisé par les manifestants de Nuit Debout le 30 avril sur la Place de la République à Paris. MIGUEL MEDINA / AFP

Par Collectif

Les crises ouvrent le champ des possibles, et celle qui a commencé en 2007 avec l’effondrement du marché des subprimes ne déroge pas à la règle. Les forces politiques qui soutenaient l’ancien monde sont en voie de décomposition, à commencer par la social-démocratie, qui a franchi depuis 2012 une étape supplémentaire dans son long processus d’accommodement avec l’ordre existant. En face d’elles, le Front national détourne à son profit une partie de la colère sociale en jouant d’une posture prétendument antisystème, alors même qu’il n’en remet rien en cause, et surtout pas la loi du marché.

C’est dans ce contexte qu’est né Nuit debout, qui célèbre ces jours-ci son premier mois d’existence. Depuis la chute du mur de Berlin, la contestation du néolibéralisme a pris des formes diverses : gouvernements « bolivariens » en Amérique latine dans les années 2000, « printemps arabes », Occupy Wall Street, « indignés » espagnols, Syriza en Grèce, campagnes de Jeremy Corbyn et Bernie Sanders en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis… Les historiens futurs qui se pencheront sur notre époque se diront sans doute qu’elle fut particulièrement riche en mouvements politiques et sociaux.

La France n’est pas en reste. Des grandes grèves de novembre-décembre 1995 aux mobilisations en cours contre la loi travail, en passant par le mouvement altermondialiste – la création d’Attac en 1998 notamment –, l’opposition au CPE en 2006 et à la contre-réforme des retraites en 2010, les occasions de contester cette « nouvelle raison du monde » furent nombreuses. Elles n’ont pas été concluantes, puisque la crise n’a pas sonné le glas des politiques néolibérales, mises en œuvre aujourd’hui à l’échelle planétaire avec plus d’agressivité que jamais.

Enjeux stratégiques

Malgré des difficultés et parfois même des échecs, les créations d’organisations ambitionnant d’incarner cette gauche antilibérale et anticapitaliste ont offert, chaque fois, des occasions de se coaliser, d’accumuler des expériences et de l’intelligence collectives.

Nuit debout est un mouvement sui generis, doté de caractéristiques propres. Mais il est aussi l’héritier de cette séquence, des bilans – positifs ou négatifs – tirés par les réseaux militants de ces expériences antérieures. L’histoire avance par conjectures et réfutations.

Un mouvement aussi jeune que Nuit debout est enthousiasmant, bien que forcément parfois confus. Ce qui impressionne toutefois dans son cas, c’est le sérieux avec lequel y sont discutés les enjeux stratégiques auxquels il est confronté. Avec l’un de ses axes, « contre la loi El Khomri et son monde », il parvient à articuler une exigence essentielle, le retrait d’une loi porteuse d’une très grave régression sociale, et la critique radicale de tout un système. L’une des perspectives qui le traverse et qu’il prépare, la grève générale, apparaît décisive pour opérer la jonction entre occupation des places et mobilisation sur les lieux de travail, et remporter une victoire qui serait fondamentale.

Les critiques du mouvement n’ont pas manqué de lui reprocher sa composition sociale, la surreprésentation – réelle ou supposée, nul n’en sait rien à ce stade – en son sein de personnes à fort « capital culturel ». Ces mêmes critiques ont pointé l’absence des habitants des quartiers populaires, et notamment des immigrés et minorités postcoloniales.

Quiconque a passé ne serait-ce qu’une heure place de la République ou sur les autres places occupées sait qu’une part considérable des débats en cours porte précisément sur les limites du mouvement, et sur la façon de les dépasser. Comment mieux s’associer avec les syndicats et la classe ouvrière ? Par quels biais susciter la mobilisation des populations en butte à la ségrégation sociospatiale et au racisme ? Quel « débouché politique » le mouvement doit-il se donner, s’il doit s’en donner un ? En assemblée générale aussi bien que dans les commissions thématiques, ces questions sont omniprésentes.

Transformation sociale

Les réponses sont certes hésitantes, parfois maladroites, et autour d’elles se cristallisent des désaccords. Mais les désaccords portent sur des enjeux réels. Nuit debout est un mouvement exigeant avec lui-même, qui ne sous-estime pas l’ampleur des défis à venir. Si le potentiel émancipateur d’une mobilisation dépend de la conscience qu’elle a de ses propres limites, et de sa volonté de les transcender continuellement, alors il est permis d’espérer que Nuit debout donnera lieu, dans les prochains mois ou années, à une transformation sociale de grande ampleur.

Comme disait Gramsci, nous sommes tous des intellectuels, mais nous n’exerçons pas tous la « fonction » d’intellectuel. Le capitalisme a créé pour ses besoins une classe d’individus qui fait profession de lire et écrire. En tant qu’universitaires et écrivains, nous appartenons à cette classe, même si nous sommes aussi des militant(e)s. Avec le dépassement du capitalisme, cette classe disparaîtra, et l’élaboration intellectuelle cessera alors d’être un privilège social.

Nuit debout n’a nul besoin d’intellectuels pour réfléchir. La production d’idées est immanente au mouvement, dont chaque membre est un intellectuel, et l’ensemble un intellectuel « collectif ».

Nous qui exerçons professionnellement la « fonction » d’intellectuels, nous voulons dire à ce mouvement notre admiration. Notre admiration devant son courage – il en faut pour résister aux constantes intimidations des tenants de l’ordre existant. Notre admiration devant son enthousiasme qui arrache à la tentation de la morosité en libérant à nouveau, avec l’espoir, la volonté d’agir sur le monde. Notre admiration enfin devant sa capacité à identifier les défis stratégiques du moment, et à essayer d’y apporter des réponses novatrices. Si l’articulation s’opère avec des secteurs du mouvement ouvrier et les réseaux associatifs issus des quartiers, rien ne pourra arrêter ce mouvement.

Les crises ouvrent le champ des possibles, mais le risque est grand de le voir se refermer aussitôt sous la pression de forces réactionnaires. Nuit debout contribue à élargir ce champ, permettant ainsi aux forces révolutionnaires de converger vers un projet positif. Nous appelons toutes les personnes et organisations qui ne se résolvent pas au monde tel qu’il va à rejoindre les places, et à prendre part, dès maintenant, à la construction d’un autre monde !

 

Signataires : Tariq Ali, écrivain ; Ludivine Bantigny, historienne; Patrick Chamoiseau, écrivain ; François Cusset, écrivain et historien ; Christine Delphy, sociologue ; Cédric Durand, économiste ; Elsa Dorlin, philosophe ; Annie Ernaux, écrivain ; Eric Fassin, sociologue ; Bernard Friot, sociologue ; David Graeber, anthropologue ; Nacira Guénif, anthropologue ; Razmig Keucheyan, sociologue ; Stathis Kouvelakis, philosophe ; Frédéric Lordon, philosophe ; Gérard Mordillat, écrivain ; Toni Negri, philosophe ; Leo Panitch, sociologue ; Paul B. Preciado, philosophe ; Wolfgang Streeck, sociologue ; Enzo Traverso, historien.

 


Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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7 mai 2016 6 07 /05 /mai /2016 00:05

 

 

POURSUITE DES NUITS DEBOUT À NÎMES ET DE LA CONVERGENCE DES LUTTES. Ce WE, thématique sur l'enfermement, la clandestinité et la question des frontières avec une action au centre de rétention de Nîmes, à 17h suivie d'un débat au square de la Bouquerie + Repas partagé

 

Les Nuits Debout ont démarré à la suite des manifestations du 9 avril et se poursuivent à Nîmes place de la Bouqueterie à partir de 18h, AG à 19h15

 

 

 

CE WEEKEND à Nîmes
Nuit debout Nîmes répond à l'appel du 7 mai en organisant un Weekend thématique en solidarité avec les personnes placées en rétention!

Ca a commencé ce Vendredi 6 mai: avec la projection-Debat du film ILLEGAL de Olivier Masset-Depasse

Notre Weekend thématique sur l'enfermement, la clandestinité et donc la question des frontières se poursuivra demain avec une action et une rencontre No Border: CONTRE L'ENFERMEMENT DES EXILE.ES Et En solidarité avec celles et ceux, qui doivent vivre détenu.es, au pied d'un mur, ou dans un camp:

RDV DEMAIN, Samedi 7 mai, RASSEMBLEMENT à 17H devant le Centre de Rétention administratif de Nîmes (Mas de Mingue - Rue Clément Ader)
ou à 15H30 au square de la Bouquerie pour un départ collectif (prévoir une casserole, si vous le pouvez).
Débat sur les centres de rétention à partir de 20h au square de la Bouquerie. Un repas partagé est prévu.

Venez nombreux!

 

Source : https://www.facebook.com/NimesDebout
 

 

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6 mai 2016 5 06 /05 /mai /2016 01:04

 

Source : http://reporterre.net

 

 

Denis Robert : « On nous prend vraiment pour des cons »

4 mai 2016 / Entretien avec Denis Robert
 


 

Alors que le procès d’Antoine Deltour, qui a révélé l’évasion fiscale au Luxembourg, se poursuit, et que la directive sur le secret des affaires est en voie d’être adoptée, Denis Robert juge que les banques continuent à avoir la main sur tout, et que les politiques sont complices. Observateur de Nuit debout, il espère un renouveau politique.

Journaliste et écrivain, Denis Robert a révélé avec l’affaire Clearstream, des mécanismes cruciaux d’évasion fiscale. Il a remporté en 2011 une longue bataille judiciaire contre les banques qui le poursuivaient.


Reporterre - Qu’est-ce qu’implique la directive sur le secret des affaires pour les citoyens et les journalistes ?  »

Denis Robert - Elle oblige le journaliste et surtout le lanceur d’alerte à faire la preuve qu’il n’espionne pas pour le compte d’autres entreprises, ou à des fins commerciales. C’est ce point qui pose réellement problème. Il est invraisemblable que cette directive, qui est un désir des multinationales et des lobbies bancaires, tombe au moment de la révélation des Panama Papers [évasion fiscale massive au Panama], et au moment du procès du lanceur d’alerte Antoine Deltour [qui a révélé les mécanismes d’évasion fiscale au Luxembourg]. Le gouvernement et les socialistes français sont dans une bipolarité éloquente : d’un côté, des beaux discours sur « Il faut protéger les lanceurs d’alertes », Et de l’autre, les députés socialistes européens qui votent dans leur majorité pour le secret des affaires. On nous prend vraiment pour des cons. En quoi cette directive va-t-elle aider à lutter contre la pauvreté, à rendre l’Europe plus démocratique ? En rien ! C’est encore une fois une loi qui sert les intérêts des puissants. C’est pour ça qu’il y a une grande fatigue qui s’empare de moi, et de tout le monde. Quand tu vois ce que l’on subit comme mensonges médiatiques et politiques quand tu es démocrate comme moi. - j’ai voté Hollande au second tour -, et quand tu vois toutes les couleuvres qu’on nous fait avaler... Cela rend la situation quasi pré-insurrectionnelle. En tout cas, il y a un climat où il ne fait pas bon vivre en France.

Cette atmosphère pré-insurrectionnelle te paraît-elle légitime ?

Je n’ai pas vécu beaucoup d’insurrections, j’avais neuf ans en 68. Mais là, il y a des violences policières, et je constate la distance entre la manière dont les médias mainstream en parlent, les images qu’ils nous montrent, et les vidéos virales sur Facebook où tu vois policiers très violents pris la main dans le sac. Mais on n’en est pas encore à une insurrection, on n’est pas à 500 000 personnes dans les rues. Nuit Debout se cherche. Le niveau des débats y est assez faible. Il y a d’un côté ceux qui ne veulent pas être récupérés politiquement, qui hurlent contre des Julien Bayou, contre la CGT, mais quand tu les écoute, à part refaire la constitution, et ne pas vouloir être récupéré, ils ne proposent pas grand-chose politiquement. Des mecs écrivent : « Faisons un grève générale », mais c’est retweeté dix fois, c’est pas avec ça que tu fais une grève générale.

Que signifie selon toi Nuit Debout ?

Cela arrive en résonance avec le dégoût du politique. Ce qui réunit tous ces gens, c’est qu’on ne croit plus à la gauche du gouvernement. Et qu’on est très méfiant, y compris à l’égard de Mélenchon ou des écolos. On n’est plus représenté. Je me sens très Nuit Debout, je rentre en adéquation avec leur mouvement, j’irai sans doute présenter un film un soir, j’y suis allé deux trois fois, j’ai filmé. Mais je reste dans mon rôle qui est celui de témoin, de journaliste, d’écrivain, de commentateur parfois.

 

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« Nuit debout entre en résonance avec le dégoût du politique »

Je mène ce combat depuis des années contre le capitalisme clandestin, contre les banques systémiques qui ont la main sur tout. Ma liberté de parole a été chèrement acquise. C’est parce que j’ai résisté à leurs pressions et que j’ai gagné mes procès qu’aujourd’hui je suis audible. Ce n’est pas pour ça que j’ai une solution, mais simplement des explications. Et le truc que je peux démontrer, c’est que les problèmes que rencontre ce pays en matière de taux de chômage, de pauvreté, de fiscalisation trop importante,… pourraient être facilement résolus si les partis luttaient véritablement contre l’évasion de capitaux et contre la fraude fiscale.

On les a pris la main dans le sac récemment avec Luxleaks. Entre 50 et 100 milliards de rentrées fiscales qui ne sont pas rentrées. Et Luxleaks ne représente que 340 multinationales. Le procès d’Antoine Deltour a lieu au Luxembourg dans un théâtre qui s’appelle un tribunal, dans une pièce qui a été coécrite par Kafka et Ionesco. C’est une situation dingue où les accusateurs sont les voleurs. Au Luxembourg, tu ne peux pas avoir de justice financière ni de justice tout court. Ces juges ne sont instrumentalisés que pour faire condamner Antoine Deltour. Ils sont obligés d’en faire un exemple parce qu’autrement, tout leur business s’effondre.

Le Luxembourg est un pays scélérat, un pays qui participe à ce kidnapping géant qui fait qu’aujourd’hui la France est pauvre. Et pourquoi n’est-il pas attaqué par François Hollande ? Pourquoi, quand Manuel Valls y est allé il y a quinze jours, a-t-il fermé sa gueule quand on l’a interrogé sur Antoine Deltour ? Son silence est la preuve absolue que Manuel Valls est un homme de droite qui soutient le système bancaire et le système politique luxembourgeois.

Eva Joly publie un livre sur Jean-Claude Juncker, ancien premier ministre du Luxembourg et aujourd’hui président de la commission européenne. Est-il un brigand ou une victime ?

Il n’est certainement pas victime ! Il n’est pas brigand. Il y a une vidéo sur internet assez troublante où il dit en substance qu’il n’est pas l’homme des banques et du capitalisme. Il dit : « Il y a pire que moi dans cette assemblée ». Juncker est évidemment l’homme du système bancaire, l’homme qui pendant vingt ans a organisé la fraude à Luxembourg. Mais, humainement c’est quelqu’un d’assez sympathique. Son surnom c’est « Mister Dijo », dijo comme digestif. Il te tape tout de suite sur l’épaule, il est très drôle, il sort des vannes. Et il adore être pris pour un con alors qu’il ne l’est pas. Il part trois langues couramment, il a une culture parfaite des institutions européennes, il connaît tous ses dirigeants. Et surtout, il connaît tous leurs secrets. Ayant été à la place ou il a été dans le système bancaire luxembourgeois, il a des dossiers sur tout le monde. Je peux vous donner un exemple que j’ai vécu au moment de Clearstream. Quand Peillon et Montebourg ont mené leur enquête sur le Luxembourg, elle était accablante : « Le Luxembourg plaque tournante du blanchiment », « Paradis des trusts », « Clearstream la boîte qui organise la fraude », des propos violents. Que s’est-il passé ? Démenti de Laurent Fabius et d’Hubert Védrine. Pourquoi ? Parce que Juncker a dit en substance, relayé par une dépêche de l’AFP : « Que les Français ne viennent pas nous donner des leçons parce qu’on pourrait leur parler des retro commissions sur les ventes d’armes ou sur le nucléaire ». A la suite de quoi, Vedrine a dit : « Peillon et Montebourg se trompent, le Luxembourg est un pays qui fait des efforts en matière de lutte contre la fiscalité ». Si Juncker se retrouve à la tête de l’Europe aujourd’hui, c’est parce il est l’homme des banques et du système.

 

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« Jean-Claude Juncker est l’homme des banques »

Ce qui est lamentable c’est de voir qu’un parti qui se dit socialiste a voté pour ce type-là en accord avec le Parti populaire et les partis de droite. Les seuls qui nous représentent un petit peu à Bruxelles sont les Verts allemands et français, ou le Belge Philippe Lamberts, qui est formidable.

Qu’est-ce qui a changé depuis Clearstream, après Luxleaks, les Panama Papers ?

Avec Clearstream on était des pionniers. Clearstream participe exactement du même fonctionnement que Luxleaks, que SwissLeaks, que les Panama Papers, même si l’ampleur est différente. Des témoins de l’intérieur ont le courage de filer des documents. Ce qui unit toutes ces histoires, c’est l’informatique, le piège infernal que représentent les traces numériques de ces échanges financiers. Les fraudeurs ne sont plus à l’abri d’un piratage ou du fait qu’à l’intérieur de ces systèmes, des hommes aient des problèmes de conscience. La fraude fiscale devient de plus en plus insupportable, parce les très riches le sont de plus en plus et la paupérisation s’aggrave. C’est pour cela que je reviens à mon propos originel : ces affaires sont fondamentales. Si t’as une hiérarchie à faire dans la lutte contre le chômage, contre le racisme, les problèmes de migration, Daesh,… eh bien, être de gauche aujourd’hui, c’est lutter contre les banques. C’est reprendre le discours de François Hollande au Bourget et le réaliser concrètement !

Comment expliquer que malgré tout ce qui est sur la table - les Panama Papers, Luxleaks, les banques -, rien ne semble bouger vraiment ?

Une des premières explications est que les politiques consolident ce système. Quand je vois que Laurent Wauquiez finance son parti politique avec l’argent des traders de Londres, je ne vais pas lui demander de lutter contre la finance. Nombre d’hommes politiques sont financés par BNP Paribas ou par des industriels. Regarde Sarkozy : comment peut-on aujourd’hui accorder une once de crédit à ce type qui s’est payé toutes ses conférences chez Goldman Sachs et qui nous a annoncé la fin des paradis fiscaux ? Il nous a vraiment pris pour des cons. Juncker est un homme du système, Sarkozy en est un autre : c’est vraiment le petit télégraphiste de Goldman Sachs.

L’autre explication est que les médias n’ont jamais pris à leur juste mesure l’importance de ces histoires. Il a fallu attendre dix ans pour que le journal Le Monde découvre que les banques françaises ont des filiales dans les paradis fiscaux.

La bonne nouvelle de tout ça est que l’opinion est de plus en plus sensible à ces questions.

Que faut-il faire pour que cela change ?..

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

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6 mai 2016 5 06 /05 /mai /2016 00:27

 

Source : http://www.lepoint.fr

 

 

Loi travail : les routiers entrent dans la danse

La fédération CGT des transports a appelé mardi l'ensemble des salariés du secteur routier à une grève reconductible pour réclamer le retrait du texte.

 

Publié le | Le Point.fr
 
 
Une manifestation de routiers (illustration).

Une manifestation de routiers (illustration). © POL EMILE / SIPA/SIPA

La fédération CGT des transports a appelé mardi l'ensemble des salariés du secteur routier à une grève reconductible à partir du 16 mai au soir, rejoignant ainsi FO, pour réclamer le retrait du projet de loi travail. « Depuis six semaines de mobilisation, le gouvernement s'obstine à faire passer en force la loi travail remettant en cause la législation du travail », écrit la fédération CGT des transports dans un communiqué. La CGT dénonce les effets de ce projet de loi, examiné depuis mardi à l'Assemblée nationale, en particulier « les dégâts sur la fiche de paie de la baisse potentielle de rémunération des heures supplémentaires » dans un secteur « où le nombre de petites entreprises est très important et la concurrence, exacerbée ».

La fédération CGT des transports « appelle l'ensemble des salariés du transport routier à la mobilisation à compter de la nuit du 16 au 17 mai pour exiger le retrait de ce projet de loi et ainsi maintenir la rémunération de (leurs) heures supplémentaires ». Elle rejoint ainsi la fédération FO des transports qui avait appelé vendredi les routiers à la grève reconductible à cette date. Force ouvrière et la CGT avaient exprimé mi-avril leur inquiétude, auprès du secrétariat d'État aux Transports, à propos de la possibilité, introduite par le projet de loi, d'abaisser par accord d'entreprise le taux de majoration des heures supplémentaires jusqu'à 10 % au lieu des 25 % généralement pratiqués.

 

 

Source : http://www.lepoint.fr

 

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5 mai 2016 4 05 /05 /mai /2016 15:01

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/lancetre/blog/050516/sine-mourir-plutot-crever

 

 

Siné: mourir? Plutôt crever!

 

 
 
On apprend aujourd'hui la mort du dessinateur Siné. Hommage à un résistant, qui a toujours combattu le colonialisme, le racisme, le cléricalisme ... Toutes les victimes d'une barbarie étatique ont toujours trouvé Siné à leurs côtés. Son dernier dessin: Siné fauché en pleine vieillesse !
 

© Slon Iskra

 

Sa réaction "à chaud" lorsque Philippe val l'avait renvoyé de Charlie Hebdo:

 

 

© Helder Vidéos

 

Le procès intenté par Siné, suite à ce licenciement infâme, a été gagné.

Son témoignage sur l'équipe de Charlie Hebdo :

 

© Conferencerie Bruxelles

 

Témoignage confirmé depuis par le livre de Thierry Robert, Mohicans.

Quelques images tournées à Siné Hebdo:

 

© Slon Iskra

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5 mai 2016 4 05 /05 /mai /2016 14:06

 

Source : https://mrmondialisation.org

 

 

Deux jeunes français organisent le boycott des grandes marques

21 octobre 2015

 

 

 

Deux jeunes français organisent le boycott des grandes marques

Ils veulent révolutionner le boycott citoyen ! Deux jeunes français développent une plateforme participative pour boycotter collectivement les entreprises qui accumuleraient des responsabilités dans la crise éco-sociale que nous traversons. Ce projet étonnant, c’est : I-boycott.

 

Il ne s’écoule pas une semaine sans qu’une industrie, une marque ou un produit ne fasse la une d’un média pour un scandale quelconque : pollutions, accidents industriels, viol des droits du travail, accaparement des terres, rejets dans les océans, la liste des externalités du développement non-durable est longue. Si certains espèrent une intervention politique pour punir les fautifs ou les faire payer, en pratique, les règlements évoluent à peine ou tout au mieux lentement. Ainsi, certains font le choix du boycott comme l’une des solutions pour s’attaquer de front à une entreprise jugée responsable d’une conséquence sociale ou écologique négati

 

Rendre le boycott efficace ?

Le boycott individuel peut être efficace quand il est suivi par un nombre conséquent de personnes. Mais en pratique, l’impression d’être seul à boycotter un produit donne un sentiment d’inefficacité au point souvent d’entrainer la résignation. Qu’en serait-il si nous pouvions boycotter de manière organisée et en masse tout en ayant un œil sur les réactions des entreprises visées ? C’est précisément l’idée de I-boycott, une nouvelle plateforme collaborative qui organise le boycott de masse. Imaginée et développée par une équipe de jeunes français, cette plateforme prendra la forme d’un site internet spécialisé dans l’organisation d’un boycott général d’une marque , d’un produit ou d’une entreprise précise.

« Les consommateurs peuvent changer le comportement des entreprises car ils sont le cœur du système. » expliquent les porteurs du projet sur kisskissbankbank. En pratique, tout comme une plateforme de crowdfunding, le site permettra de créer une fiche complète avec une cible et les raisons argumentées de ce boycott. Ensuite, les internautes décident de rejoindre la cause… ou pas ! Divers outils de partage permettent de lancer une campagne de médiatisation autour d’une cause déterminée. Un mail officiel est enfin envoyé à l’entreprise ciblée avec une liste de revendications, lui offrant une chance de changer son fusil d’épaule. Si l’entreprise ne daigne pas répondre, le boycott pourra se développer encore et encore, alourdissant la pression sur elle.

 

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L’histoire de deux jeunes français

À l’origine du projet, deux jeunes engagés : Levent, 27 ans, ingénieur en informatique et artiste engagé. Et Bulent, 25 ans, étudiant en école de management, sportif amateur. Après une longue expérience associative, plusieurs voyages solidaires, un lauréat (pour chacun) des Meilleurs Jeunes Espoirs, ces deux jeunes ont désiré se tourner vers un projet social et solidaire. « Nous voulons qu’I-boycott fédère le plus grand nombre de personnes et acteurs engagés. C’est pourquoi nous avons décidé de créer une association de loi 1901 à but non lucratif afin d’acter notre philosophie d’engagement citoyen. Nous avons besoin d’être le nombre donc rejoignez nous dès maintenant sur notre page facebook et notre site en construction: i-boycott.org » nous explique Levent. Un nouveau challenge au service de tous : I-boycott.

« Notre expérience nous a appris une chose: pour être efficace, une action doit être collective. Le boycott est l’outil par excellence du citoyen. Utilisons là de façon responsable et solidaire. Aidez-nous à réaliser ce challenge et faisons en sorte de rendre le monde meilleur. » nous expliquaient les mystérieux créateurs d’I-boycott. Pour concrétiser leur objectif, les deux initiateurs ont terminé avec succès la campagne de financement participatif sur le site kisskissbankbank.com qui a mobilisé plus de 500 contributeurs. Aujourd’hui l’équipe I-boycott compte une vingtaine de bénévoles composés de développeurs expérimentés, de juristes, de avocats, de journalistes, de jeunes cadres expert en marketing et communication. Une équipe désormais active répartie sur Lyon, Paris, Bruxelles, Rio, Sydney. Tous partagent le même désir d’apporter plus d’éthique et d’humanité dans le monde économique. On leur souhaite de trouver tout le soutien nécessaire pour concrétiser leurs rêves de changement. Lancement le 1 Juin 2016 à Paris.

Pour en savoir plus, rejoignez les sur facebook.

 

BANNIERE


Source : kisskissbankbank.com /

 

 

 

 

Source : https://mrmondialisation.org

 

 

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5 mai 2016 4 05 /05 /mai /2016 13:05

 

Info reçue par mail

 

 

Salut camarades

En lien ci dessous une  vidéo de la Commission internationale  de Solidaires  :
https://vimeo.com/165423091

 

Solidarité internationale active en soutien le 28 avril à la grève interpro contre la Loi Travail

 

 

Messages et actions devant les consultas de France des syndicats membres du Réseau syndical international de solidarité et de luttes

 

 

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4 mai 2016 3 04 /05 /mai /2016 14:37

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

Frachon, Gibaud, Forissier... 7 lanceurs d’alerte détaillent leur vie d’après

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

 
 

Les prix et diplômes de citoyen de l’année, les chaleureux « mercis » que leur adressent les passants dans la rue les réconfortent bien sûr, mais ces vivats atténuent si peu le cauchemar qu’est souvent devenue leur vie. Les lanceurs d’alerte sont unanimes : il y a un avant et un après ce jour où ils ont décidé de dénoncer les dysfonctionnements dont ils ont été témoins.

Le jeune père de famille Antoine Deltour, ancien auditeur de PwC, dont le procès a débuté le 26 avril et reprend mardi 3 mai, risque jusqu’à dix ans de prison et plus d’un million d’euros d’amende pour avoir révélé des accords fiscaux passés entre les multinationales et le Luxembourg.

Sept lanceurs d’alerte ont accepté de livrer au Monde le détail de leur vie d’après. Pas une histoire ne se ressemble mais chaque fois, les lendemains furent vertigineux. L’avenir professionnel s’est assombri, la vie de famille en a pris un coup, les rendez-vous avec la justice ont remplacé les vacances. Et pourtant, si c’était à refaire, la quasi totalité de ces hommes et de ces femmes recommencerait. Un seul a confié regretter son geste.

 

 

« Vous croyez que c’est facile d’être traité de menteur ? »

image: http://www.lemonde.fr/assets-redaction/soc/lanceurs_alerte_generateur/nicolasforissier.jpg

Identité : Nicolas Forissier
Ancienne fonction : ancien responsable de l’audit interne d’UBS France

Résumé : En juin 2007, Nicolas Forissier rapporte l’existence d’une comptabilité parallèle au sein de la banque UBS et un système présumé d’évasion fiscale. Depuis, la banque suisse UBS AG a été mise en examen pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale » et « démarchage illicite ». L’affaire a permis la régularisation de plus de 4 000 comptes pour un montant global d’au moins 3 milliards d’euros. Nicolas Forissier a retrouvé du travail mais paie 6 000 à 7 000 euros par trimestre de frais d’avocats

.

Pour approfondir :

 

« Je savais qu’ils allaient avoir ma peau, mais j’exerçais une profession réglementée qui ne m’autorisait pas à être le complice d’une activité illicite. Si j’avais fermé les yeux, je pourrais être poursuivi et interdit d’exercer. Qu’est-ce que je serais devenu avec ma femme qui ne travaille pas et mes trois enfants ? Je rédige mon rapport en juin 2007. En 2008, j’émets deux procédures de whistleblowing [alertes éthiques]. Un an plus tard, on me licencie pour mensonge.

J’ai vécu un enfer entre 2007 et 2009. En interne, on me supprime des postes, je suis exclu de tous les comités de direction. J’ai aussi retrouvé un rat crevé sur la climatisation de ma voiture, des mots sur mon pare-brise : “Si tu continues, si tu vas trop loin, on sait où tes enfants vont à l’école.” Mon appartement a été visité. Dans la rue, des gens m’observaient en regardant leur montre. Je devais tenir. Je me répétais que j’avais obéi aux lois de mon pays.

C’est psychologiquement usant. La banque utilise tous les recours dont elle peut bénéficier. Les procédures judiciaires sont longues. En 2012, j’ai gagné 300 000 euros aux prud’hommes, mais UBS a fait appel. Je suis aussi mis en examen pour diffamation. Le procès doit se tenir en janvier 2017, alors que je n’ai rien fait ! Sans arrêt, nous subissons des sarcasmes de la banque dans la presse. Vous croyez que c’est facile d’être traité de menteur ? Heureusement, dans la rue, des gens m’arrêtent : “Merci monsieur pour le combat que vous menez”, “Merci de défendre les Français les plus simples”.

Financièrement, c’est lourd, aussi. J’ai retrouvé du travail dans une société de gestions d’actifs. Mon salaire est confortable, mais tout passe en frais d’avocats. Comptez 6 000 à 7 000 euros par trimestre. Si les procédures continuent, si je n’ai plus d’emploi, comment je fais ? Comment je rembourse ? Et qui va vouloir m’embaucher ? Je suis celui qui a parlé.

Aujourd’hui, je me bats pour obtenir un dédommagement de Bercy pour le préjudice subi. Je travaillais dans une grande banque, j’aspirais à une carrière à l’international, j’aurais eu une fonction de haut niveau au siège, je me retrouve dans une structure de 60 personnes. Je ne manque de rien, mais je manque de tout en même temps. J’ai un toit, mais ma vie est réduite à sa plus stricte simplicité. Même une semaine de vacances en Tunisie, avec la décote du moment, je ne peux pas l’offrir à ma famille ».

 

« Le 6 novembre 2015, un journal annonce que je me suis jeté sous un train »

image: http://www.lemonde.fr/assets-redaction/soc/lanceurs_alerte_generateur/philippepichon.jpg

Identité : Philippe Pichon
Ancienne fonction : ancien commandant de police

Résumé : Le 5 février 2007, Philippe Pichon rédige un rapport sur les dysfonctionnements du fichier STIC (système de traitement des infractions constatées). Mis à la retraite d’office quatre ans plus tard, il a saisi la justice, mais aussi le médiateur de la police nationale, pour obtenir sa réintégration. Ce dernier a plaidé pour, mais Philippe Pichon attend toujours.

 

 

 

 

« Trois fois, j’ai retrouvé la porte de chez moi grande ouverte en me levant »

image: http://www.lemonde.fr/assets-redaction/soc/lanceurs_alerte_generateur/stephaniegibaud.jpg

Identité : Stéphanie Gibaud
Ancienne fonction : ancienne responsable de l’événémentiel chez UBS France

Résumé : Lorsque sa chef fait irruption dans son bureau, en juin 2008, - celui du directeur d’UBS vient d’être perquisitionné - et lui ordonne d’effacer les fichiers contenant les noms des clients, et des chargés commerciaux, Stéphanie Gibaud refuse. Elle est devenue un témoin clé de l’enquête ouverte contre un système présumé d’évasion fiscale. Licenciée en février 2012, sans travail depuis, elle vit aujourd’hui des minima sociaux.

Pour approfondir :

« Je suis dans une histoire qui ne devrait pas exister et a priori je ne mérite pas ce qui m’arrive. Ma vie d’après ? Ce fut d’abord une lente descente aux enfers dans la banque : harcèlement, discrédit, puis mise au placard. Je suis licenciée en février 2012. Et je n’ai jamais retrouvé du travail depuis. Je n’ai pas pu tout de suite. Je n’étais pas debout. Il m’a fallu deux ans pour reprendre connaissance. Aujourd’hui, qui voudrait de celle qui a parlé ?

En 2012, j’ai eu mon premier procès en diffamation. UBS perd, ne fait pas appel. En 2013, trois fois, je retrouve la porte de mon appartement grande ouverte le matin en me levant. Mars 2015 : je gagne 30 000 euros pour harcèlement aux prud’hommes, mais mon traumatisme postalerte n’a pas été pris en compte, et ça, je ne m’en remets pas. Et là, j’ai encore une procédure en diffamation en cours pour mon livre.

Cela fait six ans que je répète la même chose avec cette impression que la femme dont on parle, ce n’est pas moi. Moi, je suis une maman avant tout. Quelqu’un qui a travaillé vingt-cinq, vingt-six ans sans connaître aucun problème avec la justice. Là, je me retrouve sans rien avec toute ma gentillesse, ma naïveté et peut-être mon intelligence – car j’aurais pu être mise en examen si je n’avais rien dit –, tout ça pour l’intérêt général dont tout le monde se fout.

Je suis divorcée, mère de deux enfants, je vis avec les minima sociaux, soit un peu plus de 400 euros par mois, depuis juillet 2014. Mon quotidien ? Mes cartes bancaires sont bloquées, la banque renvoie les chèques. Mes parents m’ont aidée, ils ne peuvent plus. Ma mère a écrit deux lettres à Michel Sapin, le ministre des finances. Pas de réponse. Aujourd’hui, je fais tout pour éviter une saisie sur l’appartement.

Quand je pense aux heures que j’ai passées dans le bureau des douanes, à les aider. Je les ai eues quinze jours sur le dos à Roland-Garros, en 2011 : ils me suivaient, filmaient, photographiaient. J’ai travaillé gratuitement pour l’Etat français, on m’a demandé de sortir des informations, et maintenant le gouvernement se gargarise en disant que la lutte contre l’évasion fiscale, c’est son combat.

Après l’émission Cash investigation sur les “Panama papers”, j’ai reçu des milliers de messages sur Facebook, Linkedln. France Télévisions a été submergé d’appels, m’a-t-on dit. Les gens m’écrivent qu’au mieux c’est de l’indifférence de la part du gouvernement, au pire c’est du mépris. Grâce à la société civile, une cagnotte a été constituée. J’ai reçu 12 000 euros. De quoi survivre, payer les factures en retard que je ne payais plus depuis des mois, remplir le frigo.

Bercy m’a rappelée aussi. On va essayer de vous trouver quelque chose, m’ont-ils promis. Mais en attendant je fais comment ? Il y a urgence vitale. De toute façon, ils s’en foutent. Ils disent vouloir protéger les lanceurs d’alerte, mais qu’ils protègent déjà ceux qui ne l’ont pas été »


Suite de l'article sur http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/05/03/frachon-gibaud-forissier-sept-lanceurs-d-alerte-detaillent-leur-vie-d-apres_4912870_3224.html

 


Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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4 mai 2016 3 04 /05 /mai /2016 13:20

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Le lanceur d'alerte et le journaliste font front au procès «LuxLeaks»
3 mai 2016 | Par Dan Israel
 
 

Sans Antoine Deltour et Édouard Perrin, auditionnés ce mardi au procès « LuxLeaks », il n'y aurait eu ni révélations, ni scandale mondial. Le premier a expliqué comment il était devenu un lanceur d'alerte, et le second a défendu son travail.

 

De notre envoyé spécial à Luxembourg.- Ce mardi 3 mai, on célébrait la Journée mondiale de la liberté de la presse. L’occasion pour le gouvernement luxembourgeois de publier un vibrant communiqué rappelant que la place des « médias libres et indépendants pour informer les citoyens est cruciale ». Le texte s’indigne « qu’au sein même de l’Union européenne », il existe des pays où « les médias sont muselés et les journalistes, reporters, photographes, cameramen et blogueurs gênés dans leur travail ». On s’en voudrait de faire du mauvais esprit, mais le jour était peut-être mal choisi pour ces mots. Quelques minutes après leur publication, comparaissait devant le tribunal d’arrondissement de Luxembourg Édouard Perrin, le journaliste français poursuivi dans le procès LuxLeaks. Et la justice luxembourgeoise ne lui reproche finalement rien d’autre que d’avoir exercé son métier.

Le reporter a été le premier à révéler le contenu de certains accords passés entre le fisc local et des multinationales désireuses de réduire leur impôt au maximum, dans le premier numéro de « Cash investigation », en mai 2012. En avril 2015, il était inculpé pour « complicité de vol domestique », « violation du secret professionnel » et « divulgation de secrets d’affaires », dans le cadre de ses liens avec Raphaël Halet, le deuxième employé de PriceWaterhouseCoopers (PwC) à lui avoir transmis des documents, après Antoine Deltour. Faute de preuve, le premier des chefs d’accusation contre le journaliste a finalement été abandonné le 25 novembre par la chambre du conseil du tribunal, qui décide des poursuites ou non après la conclusion de l’enquête d’un juge d’instruction. Mais ce détail n’est manifestement pas resté à l’esprit du procureur, David Lentz, jusqu’à la fin de cette matinée d’audience, où il s’est livré à un échange tendu avec Édouard Perrin.

 

Édouard Perrin, le 26 avril. © D.I. Édouard Perrin, le 26 avril. © D.I.
 

Au cours d’un dialogue vif, le procureur a maintenu, malgré les dénégations du journaliste, que les documents livrés par Halet étaient « hautement confidentiels ». Il ne s’agissait que de déclarations fiscales, a rétorqué Perrin, qui venait d’indiquer au président du tribunal Marc Thill que les informations qu’elles contenaient pouvaient être trouvées dans les documents officiels des entreprises. Rien à voir, donc avec les “tax rulings”, ces accords fiscaux tellement secrets que les entreprises qui en bénéficiaient n’avaient même pas le droit d’en avoir copie, comme l’avait raconté Raphaël Halet la semaine précédente. « C’est la même chose », s’est entêté le procureur.

 

Le représentant de l’accusation a surtout tenté par tous les moyens de démontrer que le journaliste avait bien piloté Halet, même si c’est ce dernier qui avait contacté la société de production Premières Lignes, quelques jours après la diffusion du « Cash investigation » de mai 2012. « Je souhaite dénoncer ce scandale fiscal auquel je participe malgré moi », indiquait-il par mail, avant de suggérer au bout de quelques échanges le nom des entreprises ArcelorMittal, Ikea ou Amazon. Peu importe pour le procureur, comme peu importe apparemment que la chambre du conseil ait blanchi Perrin sur ce point.

 

Devant un président pas vraiment dupe, il égrène les échanges de mails en pistant les « indications claires » du journaliste, se lance dans une leçon de journalisme pour faire dire à Perrin que les informations doivent être vérifiées et recoupées par le journaliste, qui devrait donc choisir lui-même les documents… « Quand Halet vous contacte, vous êtes comme un enfant devant un magasin de jouets ? », tente-t-il. « Non, je suis extrêmement méfiant », répond Perrin.

Il est vrai qu’en avril 2015, le parquet s’était fendu d’un communiqué pour indiquer que selon lui, le rôle de Perrin « aurait consisté à diriger [Halet] dans la recherche des documents qui l’intéressaient tout particulièrement ». Mais outre le fait que les preuves ont manqué pour maintenir cette accusation, elle s’est surtout effondrée à l’audience le jeudi précédent. Interrogé, Raphaël Halet avait assumé ses actes, et indiqué fermement que c’était lui qui avait contacté le journaliste et qui avait choisi les documents transmis, contrairement à ce qu’il avait assuré jusque-là devant les enquêteurs ou la juge d’instruction. Par conséquent, ce mardi, le procureur pose enfin au journaliste la question qui semble le préoccuper avant tout : « Êtes-vous intervenu pour que Halet vous disculpe ? » Perrin, interloqué : « Le simple fait de poser cette question est une information en soi. » Le président : « La réponse est non. »

Antoine Deltour, parfait exemple du lanceur d'alerte

Avant cet échange musclé, c’est Antoine Deltour, la figure la plus connue du procès, parfait exemple du lanceur d’alerte désintéressé, qui s’était exprimé pendant une bonne heure et demie, alors que la pétition de soutien à son nom dépassait les 197 000 signatures. Aujourd’hui âgé de 30 ans, il a été tout à fait à l’aise de détailler ses motivations pour avoir copié et transmis des dizaines de milliers de pages de rulings. Il est moins sûr qu’il ait convaincu le tribunal lorsqu’il a assuré ne pas avoir prémédité son action et qu’il avait espéré que les documents ne soient jamais publiés.

« J'éprouve une certaine fierté d'avoir contribué à ces avancées importantes pour la fiscalité en Europe », a-t-il déclaré à la barre. Il a raconté un parcours somme toute classique de bon élève, qui découvre peu à peu qu’il ne trouve pas de sens dans son travail. Il est entré chez PwC en janvier 2008, pour un stage de quatre mois, recruté directement dans son école de commerce à Bordeaux. Un choix « classique pour un Lorrain » d’origine, le Luxembourg voisin représentant depuis longtemps dans la région un pôle de stabilité financière. Dès septembre 2008, il est embauché en CDI, à 2 600 euros net environ.

 

« Je n’avais pas cette motivation de la rémunération »

« Au départ, j’étais auditeur junior, raconte Deltour. Je m'assurais du caractère sincère et fidèle des comptes des entreprises clientes. C’est un métier que j’ai choisi et qui correspondait à mes aspirations. » Le jeune homme est à la recherche d’un emploi à l’« utilité sociale forte » et il croit l’avoir trouvé. Mais il déchante assez rapidement, et démissionne en octobre 2010, moins d’un mois après être passé auditeur senior. La veille, il a copié les documents qui seront la base du scandale LuxLeaks, d’abord diffusés en partie par Perrin, puis en totalité par l’Icij, la Coalition internationale des journalistes d’investigation. « Mes aspirations ont changé », explique-t-il. Il réalise que l’argent qu’il gagne est « largement supérieur » à ses besoins et que son augmentation « n’accroît pas » sa motivation.

 

Antoine Deltour. © D.I. Antoine Deltour. © D.I.
 

Face à la pression d’un travail où l’on ne compte pas ses heures, « je ne me sentais pas capable d’aller au-delà, parce que je n’avais pas cette motivation de la rémunération », dit-il. Mais aussi parce qu’il « réprouvait » les pratiques fiscales qu’il découvre chaque jour dans son travail. Après son départ, il vise un emploi dans la fonction publique française, réussit deux concours et choisit l’Insee. Il sera resté un an au chômage, travaille désormais à 80 %, ne gagne plus que 1 500 euros par mois, mais est ravi de sa place dans une institution qui se donne pour mission d’« éclairer le débat public ». « J’ai pris conscience que l’accomplissement dans la vie ne passait pas forcément par l’activité professionnelle », explique-t-il.

 

« Une dimension un peu accidentelle »

Son avocat William Bourdon lui demande s’il se reconnaît dans l’appellation d’« anticapitaliste » dont l’avait affublé au deuxième jour du procès le commissaire de police Roger Hayard, notamment parce qu’il avait relevé dans ses mails des newsletters de mouvements écolo et de Mediapart. Deltour dit se définir plutôt comme un « réformiste », proche de l’analyse de l’essayiste André Comte-Sponville, pour qui « c’est le rôle du pouvoir politique, de la souveraineté démocratique, d’encadrer les pratiques » de la sphère économique. « Je n’ai aucun problème avec la liberté d’entreprise et la recherche du profit », souligne-t-il.

Quant aux rulings (dit aussi ATAs, pour « advanced tax agreements ») et à sa copie des documents, il explique avoir « découvert peu à peu la nature réelle de cette pratique administrative » : « J’étais consterné par le montage fiscal validé par certains ATA, et notamment la radicalité de certains schémas », qui pouvaient aboutir à un taux effectif d’imposition inférieur à 3 %. Il se dit aussi interpellé par « l’ampleur quasiment systémique de cette pratique ».

C’est pour toutes ces raisons, assure-t-il, qu’il fait une copie du dossier des rulings lorsqu’il le trouve sur le serveur de PwC la veille de son départ. Sa version des faits est la même que celle qu’il a déjà exposée à plusieurs reprises dans la presse : il souhaitait copier des documents de formation professionnelle, au cas où il n’obtiendrait pas les concours de la fonction publique française et qu’il doive travailler à nouveau dans le secteur de l’audit. « En parcourant l’arborescence de ces dossiers, j’ai trouvé un dossier nommé “ATA”, à proximité immédiate ou presque des dossiers que j’avais copiés », détaille-t-il. « Je suis extrêmement surpris d’avoir un accès libre à ces documents », en raison de l’erreur de paramétrage des accès autorisés sur ces documents détaillée au premier jour du procès. « Il y a une dimension un peu accidentelle dans la découvert de ce dossier, assure-t-il. C’est l’opportunité de tomber là-dessus qui me fait décider de copier ce dossier, sans intention précise à ce moment-là. »

Préméditation ?

C’est peu dire que sa version des faits n’a pas eu l’air de convaincre le président du tribunal et le procureur. À plusieurs reprises, ils reviennent sur la possible préméditation de cette copie. Il a par exemple été établi que le lanceur d’alerte avait accédé à des rulings à trois reprises durant l’été 2010. Ce n’était pas « une action volontaire de ma part », « des centaines d’autres collègues » y ont également eu accès, contre-t-il, s’appuyant sur la déclaration de l’audit interne de PwC une semaine plus tôt. Avant de se réfugier dans le silence : « Je n’ai aucune explication à fournir. » Le procureur pointe ensuite qu’aucune trace d’un quelconque document de formation n’a été trouvée sur son ordinateur personnel. « Dans mon souvenir, il me semblait avoir conservé ces documents. Mais il est possible que je les ai supprimés après l’obtention de mon concours », répond l’inculpé. « Cette histoire devient très vacillante », commente le procureur.

L’autre point sur lequel Antoine Deltour a répété à plusieurs reprises ne plus avoir de souvenir précis correspond aux termes exacts de son accord avec Édouard Perrin. Le journaliste l’avait repéré à la suite d’un commentaire laissé sur un blog hébergé par Libération. Après des échanges par mails, ils se rencontrent chez lui, et après plusieurs heures de discussion, le jeune homme laisse le journaliste copier tout le fichier “ATA”. « Je savais qu’il était journaliste et qu’il allait réaliser une émission télévisée. Si j’ai accepté sa demande, c’était pour susciter un débat public sur la pratique du tax ruling, et la façon dont les multinationales échappent à l’impôt », explique-t-il. Mais il assure avoir demandé que le nom de PwC ne soit pas cité, non plus que ceux de ses entreprises clientes.

Plusieurs fois, le président l’interroge sur ce point. « Il était évident que si vous donniez les documents, il y aurait une publication, non ? » ; « Vous n’auriez pas pu lui transmettre seulement 5, 6 ou 10 documents ? » Dialogue de sourds. Finalement, à la suite des questions de l’avocat de PwC, Deltour reconnaît une certaine « imprudence » et convient qu’il aurait pu exiger un « engagement écrit » de la part de Perrin. « Ces consignes qui étaient tout à fait claires dans mon esprit n’ont pas été suffisamment respectées », indique-t-il. Pour ajouter aussitôt : « Et il est possible qu’Édouard Perrin n’ait pas eu les mêmes perceptions. » En effet, le reporter de « Cash investigation » n’a aucun doute : en sortant du domicile de Deltour, il lui paraît évident qu’il va utiliser les documents, et il lui semble en avoir averti sa source. « Je lui explique qu’il faut avoir accès aux documents », « je me suis attaché à le convaincre que c’était incontournable », se remémore-t-il.

De toute façon, revendique aujourd’hui Antoine Deltour, « je pense avec le recul que la révélation détaillée de ces informations a donné son ampleur au traitement médiatique des LuxLeaks, et donc était une condition nécessaire aux répercussions nécessaires d’une grande ampleur qui ont eu lieu depuis 2014 ». Il n’y a guère de meilleure façon de reconnaître « l’importance primordiale d’une presse libre et indépendante », comme le dit si bien le ministère luxembourgeois de la culture dans son communiqué du jour. Et qui est ministre de la culture aujourd'hui dans le pays ? Le Premier ministre, Xavier Bettel.

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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