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24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 13:02

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

La CGT annonce que toutes les raffineries sont en grève
24 mai 2016 | Par La rédaction de Mediapart
 
 
 

Les huit raffineries françaises sont bloquées ce mardi 24 mai, annonce la CGT.

La grève est désormais votée dans huit raffineries sur huit en France, y compris celles d'Exxon Mobil, a déclaré à Reuters Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral du secteur pétrole de la CGT. « Une grève a été votée ce matin à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) en réaction à la charge des forces de l'ordre à Fos-sur-Mer », a-t-il dit en se référant à l'intervention de gardes mobiles pour lever les barrages des militants CGT aux accès du dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer.

« Il va y avoir au minimum une baisse du débit de 50 % à la raffinerie Exxon Mobil de Gravenchon, a-t-il ajouté. A Fos, la grève a aussi été votée. Plus aucun produit ne sort. Il y a maintenant huit raffineries sur huit en grève. »

Les accès au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) bloqués par des militants CGT dimanche soir ont été dégagés mardi matin par les forces de l'ordre, apprend-on de source syndicale.

« Les gardes mobiles sont arrivés vers 4h30 et ont fait usage de canon à eau et de gaz lacrymogène pour faire partir les militants », a déclaré à Reuters Olivier Mateu, secrétaire de la CGT des Bouches-du-Rhône. « Les militants se sont repliés sur l'Union locale de Fos-sur-Mer. » « Il y a eu une charge d'une violence inouïe », a dit Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral de la branche pétrole de la CGT. « Environ 40 cars de CRS ont délogé le barrage que des militants de la CGT avaient érigé », a-t-il ajouté, déclarant que des militants avaient été blessés.

« Le secrétaire de l'Union locale et celui de l'union départementale ont été séquestrés pendant au moins deux heures à l'Union locale de Fos », a encore indiqué Emmanuel Lépine. Plusieurs centaines de militants CGT de différentes professions bloquaient depuis dimanche le plus important dépôt pétrolier de France, qui dessert les trois raffineries et le complexe pétrochimique de l'étang de Berre, dans le cadre du mouvement social contre la loi travail.

Les agents du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) et de sa filiale spécialisée dans le pétrole Fluxel ont également entamé lundi une grève reconductible à l'appel de la CGT. « Les dockers de Marseille se sont mis en grève illimitée à partir de maintenant », a déclaré Emmanuel Lépine.

(Reuters)

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 12:54

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Mouvement social

Raffineries : à Saint-Nazaire, les grévistes prêts à « aller jusqu’au bout » contre la loi travail

par , Nolwenn Weiler

 

 

 

Les huit raffineries françaises sont désormais en grève. Plusieurs dépôts de carburants sont bloqués. A Donges, près de Saint-Nazaire, où se ravitaillent une bonne partie des stations du grand ouest, le blocage dure depuis une semaine. Posé à la croisée de deux routes qui desservent la raffinerie, le terminal charbonnier, le port et d’autres terminaux industriels, le piquet de grève rassemble des dockers, des salariés de Total ou de la chimie, des sous-traitants, des intérimaires... Présents jours et nuits, ils affichent une détermination sans faille contre une loi qui, selon eux, va tirer tout le monde vers le bas, menaçant l’avenir de leurs enfants. Reportage sur place, alors que les forces de l’ordre menacent d’évacuer les grévistes et leurs soutiens.

Le feu de la nuit crépite encore ce lundi matin devant le dépôt d’essence de Donges, au pied de la barricade sud, située non loin des berges de la Loire, à proximité de Saint-Nazaire. Juste derrière, des gravats et des parpaings bloquent la route. Plus loin, un piquet de grève veille sur l’entrée du dépôt SFDM (Société française Donges Metz, qui appartient au groupe Bolloré), où sont stockés des dizaines de millions de litres de carburant [1]. Alimenté par un pipeline qui arrive de la raffinerie toute proche, le dépôt SFDM se fait également livrer du carburant par bateau. C’est aussi là que sont mélangés le gazole et des biocarburants. « Tout arrive ici. Et tout en part », résume Patrick, salarié pré-retraité de la SFDM. Le dépôt ne compte qu’une petite vingtaine de salariés, quasiment tous en grève, mais alimente une grande partie de l’Ouest de la France.  « Il suffit d’être un ou deux pour charger les camions, explique Patrick. C’est pour cela qu’on bloque l’entrée. Pour être sûr que le carburant ne sorte pas. »

« Plus d’autre choix que de bloquer l’économie »

Au blocage du dépôt, qui dure depuis une semaine, s’est ajouté depuis le 20 mai l’arrêt de la raffinerie du groupe Total où, selon la CGT, 90 % des 800 salariés sont en grève. On compte aussi des grévistes parmi les 800 sous-traitants qui assurent la maintenance au sein de la raffinerie. « Il faut plusieurs jours pour arrêter une raffinerie sans prendre de risques, explique François, salarié de Total [2]. Nous sommes obligés d’abaisser la température des fours par pallier, pour ne pas endommager le matériel. » Pour le redémarrage, il faudra compter au moins trois jours. « Et trois jours encore pour avoir à nouveau du carburant prêt à l’emploi », précise un autre employé. Voté pour une semaine, l’arrêt total pourrait être reconduit. « De combien va être amputé notre salaire avec ces jours de grève ? Nous n’avons pas compté, mais la fin du mois sera difficile, c’est évident », confie Jules, sous-traitant sur les chantiers navals.

 


 

Les dockers, présents en nombre vers 4h du matin alors que courraient des menaces d’intervention policière, reviennent de leur assemblée générale. Ils ont décidé de reprendre partiellement le boulot, quelques heures par jour, après d’être arrêtés en fin de semaine dernière. Pas une cale n’a été déchargée ce week-end. Une dizaine de bateaux chargés de soja, de taules ou de bobines de fer attendent dans la rade. Aucun biocarburant ne sera produit cette semaine à Donges. Une bonne partie des salariés de Saipol-diester (groupe Avril) ont aussi cessé le travail. « Nous n’avons plus d’autre choix que celui de bloquer l’économie. Manifester, cela ne marche pas. Faire grève non plus », regrette Sabine, auxiliaire de puériculture dans une crèche publique, syndiquée à la CGT, et venue en soutien. De nombreux occupants partagent son avis.

 

« Je suis là pour défendre le droit de ne pas perdre sa vie au travail »

« Cela fait une semaine que nous sommes là, de jour comme de nuit », raconte Sabine. « Il y a toujours de quoi manger, ou boire un petit café. Nous vivons une vraie solidarité. Cela nous rend plus forts, et plus déterminés. Plus ils serrent la vis, plus on est déterminés et furax. » Si la CGT est présente en force, tous les participants au piquet de grève n’ont pas forcément leur carte syndicale. « Nous ne sommes pas obligés d’être syndiqués pour nous mobiliser, dit Romain, 28 ans, intérimaire pour une entreprise sous-traitante des chantiers navals. Je suis là pour défendre le droit de ne pas perdre sa vie au travail. » Plombier de formation, Romain est tuyauteur. Il travaille 35 heures sur quatre jours, et fait une journée d’heures supplémentaires le vendredi, soit des semaines de 41 heures. « Travailler fatigué sur un chantier, c’est vraiment dangereux, constate-il. Si demain, on augmente encore le temps de travail, nous aurons davantage d’accidents » (lire aussi : Pourquoi la réforme du code du travail met en péril la sécurité et la santé des salariés).

 


Tous les salariés présents sur le blocage de Donges ce lundi matin évoquent une accélération de leurs cadences de travail, qui mine leur possibilité de repartir satisfaits du boulot, autant qu’elle augmente les risques d’accidents. « La direction nous demande de faire attention, pour éviter les accidents, décrit Dominique, salarié dans l’usine d’engrais du groupe norvégien Yara. Normalement, il ne faut pas courir. Mais on entend de plus en plus souvent "aujourd’hui, exceptionnellement, on est pressés, courrez !". Et le jour suivant, pareil. Les choses exceptionnelles deviennent la norme. Avec toujours moins de personnel... Les chutes, les brûlures, les doigts cassés, il y en a de plus en plus. »

 

La loi travail, « c’est du foutage de gueule »

« Pour souder, nous devrions disposer de masques spéciaux, qui protègent nos voies respiratoires, renchérit Quentin, 21 ans, tuyauteur intérimaire chez un sous-traitant des chantiers navals de Saint-Nazaire. Mais quand, sur un chantier, nous le faisons remarquer, l’encadrement nous répond de voir ça avec notre employeur. Quand nous allons le voir, il nous rétorque que c’est trop cher ! » La sous-traitance en cascade est omniprésente dans le secteur industriel à Donges et à Saint-Nazaire. « C’est catastrophique pour la santé et la sécurité des travailleurs, estime Cédric Turcas, secrétaire général de l’union locale CGT de Saint-Nazaire. C’est aussi un problème pour les actions collectives. Nous souhaitons rompre cette division et nous serrer les coudes. Si la loi passe, nous serons tous dans le même merdier. »

 


 

« Nous sommes tous concernés par cette menace, explique doucement un électricien, lui aussi gréviste, qui travaille comme sous-traitant dans la raffinerie Total depuis plus de 15 ans. Il y a plus de monde qu’en 2010 », constate-t-il. Il y a six ans, sous Sarkozy, plusieurs raffineries avaient été bloquées lors du mouvement social contre la réforme des retraites. « Ce qui est plus difficile comparé à 2010, c’est quand le gouvernement prend la parole pour nous expliquer que tout cela, c’est pour notre bien. C’est du foutage de gueule », tempête un docker. Plusieurs des occupants du dépôt ont voté pour François Hollande en 2012. Ils n’auraient « jamais cru » vivre une telle situation sous un gouvernement de gauche.

 

« Ils vont tirer tout le monde vers le bas : c’est le modèle grec »

« Avec les accords d’entreprise, si un syndicat, même minoritaire, accepte des conditions de travail au rabais, nous sommes bons pour tous affaiblir nos conditions de travail, proteste Hervé, salarié chez Saipol-diester. Si la direction n’obtient pas d’accord, il y aura un référendum. Nous savons bien ce qu’est un référendum en entreprise : c’est du chantage à l’emploi fait aux salariés, point. » « Tout est fait pour passer outre les syndicats », ajoute l’un de ses collègues. Autre sujet d’inquiétude : la facilitation des licenciements. « On invente le CDI précarisé, lâche Hervé. Le CDD deviendra – chose incroyable – plus sûr ! Du coup, il y en aura moins c’est clair. Mais qui pourra signer un prêt bancaire avec un CDI devenu précaire ? Personne ! »

 


 

Réunis par petits groupes, au coin du feu, ou accoudés au zinc de fortune où l’on sert de la bière et du café, les travailleurs s’inquiètent pour leurs enfants. Auront-ils la possibilité de travailler dignement ? Sans craindre à chaque instant de se faire virer ? Pourront-ils envisager des projets ? Ou simplement prendre des vacances ? « Nous sommes aussi là pour eux », dit Hervé, très préoccupé par les effets à plus long terme de la loi. « En cassant le droit du travail, ils vont tirer tout le monde vers le bas : c’est le modèle grec. Il n’y a pas que les salariés qui vont être touchés. Des tas de petits patrons et d’artisans seront impactés : les petits commerçants, ceux qui tiennent des restaurants ouvriers, les boulangers... toute cette activité alimentée par les revenus des salariés comme nous, que va-t-elle devenir quand tout le monde sera précarisé ? »

 

« Il y a un vaste mouvement social, et c’est le moment de le rejoindre »

« Les gens n’osent pas tous se mettre en grève et manifester. Mais beaucoup ont peur de ce que prépare cette loi, estime Patrick. Contrairement à ce que l’on entend en boucle dans les médias, les gens ne sont pas si énervés que ça par les blocages ! Quand nous avons bloqué les routes la semaine dernière, en distribuant des tracts aux automobilistes, beaucoup nous encourageaient. Plusieurs nous ont dit : s’il n’y a plus d’essence, on n’ira plus au boulot. Point. Rappelons qu’il suffit que le gouvernement retire la loi pour que nous arrêtions immédiatement de bloquer. » Ce 24 mai, ce sera au tour des chantiers navals de se mettre en grève.

 


 

« Nous voulons que tout le monde sache qu’il y a un vaste mouvement social et que c’est le moment de le rejoindre », lance Cédric Turcas. « Les salariés doivent comprendre qu’on a besoin d’eux, ajoute Sabine. Je sais que c’est compliqué pour beaucoup de gens de se mettre en grève. Ils ont tellement peur de ne pas pouvoir payer leurs factures. » « Dans les ports, nous sommes déterminés, martèle un docker. Nous irons jusqu’au bout. » Malgré les forces de l’ordre, qui ont débloqué à grand renfort de gaz lacrymogène et de canons à eau le terminal de Fos-sur-Mer, près de Marseille, ce 24 mai à l’aube. « S’ils nous délogent, on ira sur tous les ronds points de la zone bloquer les camions. Nous savons faire ça très bien. » En 2010, le blocage du dépôt de Donges avait duré trois semaines.

 

Nolwenn Weiler

Photos : © Laurent Guizard / Basta !

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24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 12:37

 

 

Honte aux casseurs

 

Ils cassent tout, pillent sans vergogne, brûlent tout ce qu’ils trouvent, bombardent avec toutes sortes de projectiles sans rien épargner.

 

Peu nombreux, organisés, entraînés, armés, ils se déplacent sans cesse d’un pays à l’autre, franchissant volontiers les frontières pour semer partout le désordre dans lequel ils se complaisent. Ils n’ont ni patries ni foyers, ne respectent rien ni personne. Ils s’infiltrent partout attirés comme des mouches par les crises et les conflits qu’ils font tout pour aggraver. Ils méprisent la démocratie, manipulent les foules, provoquant les incidents et la violence dès qu’ils le peuvent.

 

Intégristes radicaux ils n’ont que l’action la plus débridée pour seule perspective. Leurs idées sont simplissimes, sans nuances, dogmatiques. Ils abusent de l’invective et de l’injure. Leurs arguments s’appuient sur la mauvaise foi, la déformation des faits, la rumeur. Des intellectuels naïfs et complaisants, des journalistes partisans et des avocats véreux leur servent de relais. Bien qu’ils les conspuent, ils utilisent des marionnettes politiciennes sans conscience pour détourner les suffrages populaires et semer le trouble dans l’opinion.

 

Leurs groupuscules apatrides forment un labyrinthe obscur dissimulé par des organisations écran qui cachent leurs identités sous des noms de codes ou des acronymes obscurs. Ils se mêlent parfois à la foule, déguisés en citoyens respectables mais préfèrent l’entre soi tant ils méprisent les préoccupations des gens ordinaires.

 

Recrutés dans une étroite frange de la société, ils forment un groupe presque incestueux, une quasi secte d’où émergent quelques gourous particulièrement virulents, chefs temporaires d’une nébuleuse d’individus qui ne se reconnaissent d’autres autorité qu’eux mêmes. Ce sont des menteurs, des voleurs, tricheurs et arnaqueurs. Sans foi ils n’agissent que pour eux même, au service d’eux même. Ils refusent l’impôt, ne cotisent qu’à leurs caisses noires pour mieux financer les milices à leur service et l’organisation du désordre.

 

Animés par le délire de puissance et de domination, ils ne se concertent qu’entre eux, s’ils le font. Ils conspirent volontiers, leurs alliances sont mouvantes et ils se trahissent sans vergogne. Souvent asociaux, déséquilibrés, psychopathes, égocentriques, ils abusent de l’orgie, des drogues et de l’alcool.

 

Sans pitié mais sans courage ils s’acharnent comme des chiens sur les isolés et les faibles, reculent, fuient et se dispersent devant le nombre et la force. Détestant toute autre organisation que la leur ils font tout pour briser les solidarités et les collectivités, ils attisent les divisions et la haine.

 

Leur credo est l’anarchie la plus crasse, l’individu-roi, le chaos est leur seul maître. Les règles qu’ils édictent pour eux mêmes ne sont là que pour être violées par eux même, en un mot elles ne sont valables que pour entraver les autres. Ils ne les évoquent que rattrapés par la justice pour profiter de sa protection selon leur besoin. Ni égalitaires, ni fraternels ils ne réclament au fond que la liberté de voler.

 

Ils nuisent à toutes sociétés, le mouvement social doit les dégager résolument, c’est une véritable chienlit.

 

lls sont l’oligarchie capitaliste ultra libérale.

 

 

 

Texte d'un de nos Indignés NuitDeboutistes de Nîmes

 

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23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 21:39

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

 
Loi «travail». Le mouvement se régénère
Kareen Janselme
Lundi, 23 Mai, 2016
L'Humanité

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AFP
 

Malgré les gestes du gouvernement envers les routiers pour désamorcer le mouvement, l’envoi des forcesde l’ordre pour briser les grèves, la mobilisation continue avec une nouvelle journée d’actions jeudi.

Le mouvement gronde et se régénère… Contrairement à « l’essoufflement » de la mobilisation que croyait constater le premier ministre, les manifestations de jeudi dernier ont rassemblé 400 000 personnes contre la loi travail en France. Soit près du double de manifestants par rapport au mardi précédent. Les organisations professionnelles ont pris le relais des défilés, en bloquant dépôts pétroliers et raffineries. Dans les transports, cheminots, contrôleurs aériens et routiers ont embrayé sur les grèves.

Face aux blocages et opérations escargot des chauffeurs, premier effet et premier recul du gouvernement : le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, a promis aux routiers que le calcul de rémunération de leurs heures supplémentaires dérogerait à la règle instituée par la loi travail. Jusqu’ici, les salariés des entreprises de transport routier de marchandises voyaient leurs heures supplémentaires majorées de 25 % puis de 50 %. En valorisant les accords d’entreprise, qui pourront s’imposer aux accords de branche, la loi El Khomri ouvre la porte à une baisse de ces majorations avec pour seule garantie un plancher de 10 %. Dans une profession où les horaires sont à rallonge, la nouvelle loi aurait pour conséquence de réduire de 1 300 euros le salaire d’un roulant travaillant 200 heures par mois, assure Jérôme Vérité, de la CGT. Par écrit, le secrétaire d’État s’est donc engagé à ce que le « dispositif réglementaire, dérogatoire » des routiers ne soit « pas modifié par le projet de loi travail ». En ce sens, le gouvernement va « expertiser s’il est nécessaire de procéder à des ajustements du décret » sur la durée du travail des routiers « afin de clarifier le débat et d’éviter les interprétations qui pourraient donner matière à contestation », a précisé Alain Vidalies.

Les syndicats CGT et FO ont réagi dans un communiqué commun

Le but annoncé de la nouvelle loi travail était de simplifier un droit devenu trop complexe. Or, en multipliant les accords d’entreprise, les juristes et syndicats opposés à la loi ont démontré comment, au contraire, la multiplicité des situations sur le territoire risquait de compliquer la donne. En annonçant une première dérogation de branche à cette loi, qui n’a pas encore été votée, le gouvernement ne clarifie pas grand-chose…

Mais ce premier geste du gouvernement n’a fait que conforter les grévistes dans le bien-fondé de leur lutte. « Les actions ne doivent pas s’arrêter, d’autres dispositifs de la loi sont à combattre, entre autres, les heures de nuit », ont réagi les syndicats CGT et FO dans un communiqué commun. « Cette première avancée pour notre profession doit encourager l’ensemble des salariés à rentrer dans le mouvement, car la victoire est possible et la lutte paie ! » ont-ils prôné. Les barrages filtrant devraient donc perdurer, voire s’amplifier à partir d’aujourd’hui si les assemblées générales de ce matin votent la reconduction.

Malgré les tentatives gouvernementales de briser les grèves en recourant aux forces de l’ordre ce week-end dans plusieurs dépôts de carburant, l’intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et FIDL est toujours déterminée à « amplifier la mobilisation et faire respecter la démocratie ». Forte du renouvellement du mouvement, elle a coché deux nouvelles dates dans son agenda. Une journée nationale de grève, de manifestations et d’actions le 26 mai, soit jeudi prochain. Quand au 14 juin, pour marquer l’ouverture des débats au Sénat, syndicalistes, salariés, citoyens, étudiants, lycéens, privés d’emploi sont invités à rejoindre une grande manifestation nationale à Paris, comme le réclamait le syndicat FO depuis quelques semaines, favorisée par une grève interprofessionnelle sur l’ensemble de l’Hexagone.

L’intersyndicale veut « multiplier d’ici là, sur tout le territoire, des mobilisations sous des formes diversifiées ». Pour impliquer davantage les salariés dans les entreprises mais aussi les agents des administrations, une votation sera organisée sur la loi travail et notamment sur la préservation de la hiérarchie des normes, attaque fondamentale dénoncée par les opposants à la loi. Les organisations de jeunesse organiseront elles aussi une votation dans les établissements universitaires. Un nouveau rendez-vous sera pris pour en exposer les résultats.

 

Manifestation le 14 juin 

L’intersyndicale antiloi travail a annoncé deux nouvelles dates suite au succès de la mobilisation du 19 mai. Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires et de jeunesse, Unef, UNL et FIDL appellent le 26 mai prochain à une journée de grèves, de manifestations et d’actions. Le 14 juin, début des débats au Sénat, la manifestation sera nationale et parisienne renforcée par une journée de grève interprofessionnelle. La CGT appelle les dockers à poursuivre les grèves, notamment les 26 mai et 14 juin, dans les ports après les actions à Nantes-Saint-Nazaire, au Havre et à Lorient la semaine dernière.

 

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

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23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 15:06

 

Source : http://oceans.greenpeace.fr

 

 

Action sur l’usine Petit Navire de Douarnenez

 

 

Depuis 6h50 ce matin, 25 activistes de Greenpeace bloquent l’usine Petit Navire pour dénoncer les méthodes de pêche du numéro un français du thon en boite. Des militants juchés à une dizaine de mètre de hauteur ont entrepris de repeindre la façade de l’usine tandis que seize d’entre eux, enchainés à des boites de thon géantes, bloquent l’accès aux camions de livraison.

 

7h : seize militants forment une chaîne humaine pour bloquer l'accès à l'usine de Petit Navire

Seize militants forment une chaîne humaine pour bloquer l’accès à l’usine de Petit Navire / © Greenpeace

 

Depuis 5 semaines, un des bateaux de Greenpeace, l’Esperanza, navigue dans l’océan Indien pour récupérer tous les DCP qu’il croise. La majorité d’entre eux ont été déployés par des fournisseurs de Petit Navire et Thai Union. Plus de 100 000 personnes ont déjà interpellé directement Petit Navire sur ses méthodes de pêche et samedi dernier, les groupes locaux de Greenpeace sont allés sensibiliser les consommateurs dans des supermarchés.

Aujourd’hui, nous interrompons la chaine d’approvisionnement de cette usine propriété de Thai Union : nous sommes déterminés à dénoncer ses pratiques de pêche et à empêcher cette entreprise de persévérer dans la destruction des océans, depuis les zones de pêche, jusqu’aux rayons des supermarchés, en passant par les sites de production et d’export.

Alors que plusieurs marques de thon en boite ont commencé à modifier leurs pratiques, Petit Navire refuse d’évoluer et reste l’un des plus mauvais élèves des marques présentes sur le marché hexagonal.
 

 

 

Suivez l’action en direct

 

Usine bloquée : check
Logo repeint : check
A vous de jouer @petitnavire!

 

Douarnenez. Greenpeace relooke l'enseigne Petit Navire http://dlvr.it/LNJ5DS 

 

Du greenwashing chez @petitnavire ?
Ça c'était avant le passage de nos militants...

 

 

Blocage de l'usine Petit Navire de Douarnenez. Stop à la pêche destructrice.

 

 

France Info

‎@franceinfo

A bord du bateau de @Greenpeace qui chasse les dispositifs de concentration de poisson
Reportage @arianegriesselhttp://bit.ly/1NG7aWi 

 

Les rayons de supermarchés vidés des boîtes de thon Petit Navire

Samedi 21 mai, nous avons nettoyé les rayons de supermarchés des boîtes de thon de Petit Navire.

Dans quinze villes de France, pendant plus 100 heures, nos militants ont pris dans leurs filets des milliers de boîtes de thon afin de dénoncer symboliquement l’utilisation massive des dispositifs de concentration de poisson (DCP) par la marque.

Un grand merci à tous les bénévoles qui ont donné de leur temps pour rendre possible cette action !

 

 

 

Et si vous ne vous représentez pas bien un dispositif de concentration de poisson, ces images provenant d’un lanceur d’alerte vous montreront la réalité des DCP en mer.

 

 

 

Source : http://oceans.greenpeace.fr

 

 

 

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20 mai 2016 5 20 /05 /mai /2016 21:01

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Le blocage s'ancre au Havre
19 mai 2016 | Par Mathilde Goanec
 
 
 

Depuis mardi 12 mai, les dockers, les portuaires, les pétroliers et les cheminots sont entrés dans la danse au Havre, l’un des points les plus névralgiques de l’économie française. Manuel Valls se dit prêt à faire intervenir les forces de l’ordre pour lever les blocages.

En contrebas du pont de Tancarville, on aperçoit leurs silhouettes massives dans l’aube naissante. Plusieurs dizaines de semi-remorques squattent depuis mardi les voies d’accès au Havre, confinant dans une sorte d’atmosphère ouatée le premier port commercial français. Les ronds-points de l’entrée du centre-ville portent également les stigmates des actions qui secouent la ville depuis trois jours. Troncs d’arbres calcinés fumant encore sur les pelouses, « 49.3 » tracé à la bombe sur les panneaux de signalisation, et autocollants anti-loi sur le travail, semés ici ou là. Pas de doute, au Havre, la contestation est montée d’un cran.

 

Blocage du port, au Havre, contre la loi sur le travail, le 19 mai 2016 © MG Blocage du port, au Havre, contre la loi sur le travail, le 19 mai 2016 © MG


À mesure que le jour se lève, se dévoilent dans le ciel clair les panaches de fumée noire, comme autant de routes momentanément transformées en impasses, à coups de pneus ou de palettes brûlés. Sur le port, dès 5 h 30, les militants CGT sont sur place. « C’est parti, et on n’a pas l’intention de s’arrêter, prévient Reynald Kubecki, responsable de l’union locale CGT. On a déjà bloqué 8 ou 9 jours depuis le début du mouvement mais désormais, les journées s’enchaînent et ça, le Medef et l’IUMM détestent. Ils appellent la sous-préfecture pour se plaindre… » Reynald Kubecki liste les premiers effets de cette grève reconductible : « Chez Renault, les véhicules ne sortent pas des ateliers, toute la métallurgie manque de pièces, Total commence aussi à être en difficulté. Le port fonctionne, mais ce n’est pas terrible, on peut décharger les bateaux, mais aucun camion ne circule, le trafic fluvial est au point mort depuis mardi. »
 
Adrien, Aymeric et Maïté discutent, l’immeuble bleu de la cité portuaire barrant dans leur dos l’accès à la mer. Le premier est à la CGT, le deuxième est non syndiqué, la troisième à la FSU. « Je suis prof, confie la jeune femme, aujourd’hui je suis gréviste mais sinon j’essaie de passer avant d’aller bosser. Clairement, on a beaucoup fait grève depuis la rentrée sur la réforme du collège, et dans l’éducation nationale, le mouvement a tendance à s’essouffler. » Adrien est encore en formation d’officier de marine marchande, pas question de faire grève pour donner du grain à moudre à son « futur patron ». « Mais ici, grève et blocage ont tendance à se confondre, dit-il. Tout le monde sait bien que si on bloque correctement le port, c’est toute la chaîne qui se grippe. »

 

 

Maïté, professeure au Havre © MG Maïté, professeure au Havre © MG


Juché sur le rebord de la passerelle, un malin écrit des gentillesses à l’intention du président du port maritime du Havre. « Martel, dis au ministère que les portuaires ne lâcheront rien. » Vu leur statut, les salariés du portuaire ne sont pourtant pas directement concernés par les évolutions contenues dans la loi El Khomri. « Sauf qu’on est puissants syndicalement au Havre, et donc on se mobilise pour les autres, et surtout pour nos enfants », explique Thomas, salarié du port. Les « autres », sa femme y compris. Employée dans un salon de coiffure, la compagne de Thomas ne craint pas la sanction pécuniaire si elle débraie, mais la perte des à-côtés, obtenus jusqu’ici au prix d’une bonne entente avec son employeur. « Les congés accordés, le samedi non travaillé, tous ces petits trucs qui comptent et se monnaient… », raconte son conjoint. « Le problème, c’est que les gens n’ont pas une vision assez large des choses, tant qu’ils peuvent bouffer et partir en vacances, ils restent focalisés sur leur foyer. Mais quand même, le 49-3, faut réagir ! »
 
Si au Havre, le mouvement décolle, c’est aussi parce que les dockers sont entrés dans la danse. Longtemps repliés sur leur corporation, cultivant savamment leur image de gros durs, les dockers n’en sont pas moins des membres assidus des luttes sociales collectives menées au Havre depuis une dizaine d’années. « C’est lié à un changement de génération, mais aussi à un rapprochement de leur statut, proche de l’intermittence finalement, du régime général, explique Arnaud Lemarchand, économiste et universitaire au Havre. Par exemple, pour eux qui raisonnent en “site”, à l’échelle du port, l’injonction de négocier au niveau de l’entreprise est très contradictoire. »

 

 

Les dockers au « pont 5 » © MG Les dockers au « pont 5 » © MG


De fait, au « pont 5 », l’une des entrées de l’immense port marchand, les dockers sont à 7 h 30 déjà bien installés. Jeu de cartes, tables, et grillades, la journée s’annonce longue. Les voitures font demi-tour. À pied, on rejoint un second point de blocage, longeant des avenues de conteneurs jusqu’au terminal de l’Atlantique. Impossible de photographier cet arbre immense qui tombe, pour servir de bûcher de fortune aux dockers. « On ne parle pas aux journalistes, pour vous, nous sommes toujours coupables, vous feriez mieux de vous en aller. » Le même sort est réservé à un duo de femmes plutôt âgées qui tentent de forcer le barrage avec leur voiture. « Vous êtes les vingtièmes médecins qu’on laisse passer depuis ce matin, ça commence à bien faire », s’énerve un docker. « Ça vous a pas suffi d’avoir un mort ? », rugit illico la vieille dame, faisant allusion à l’accident mortel de mercredi, causé par un camion roulant à contresens sur la voie rapide, près d’un blocage routier, et qui a provoqué le décès d’un automobiliste. « Ça n’a rien à voir avec nous et vous le savez bien ! On se bat pour vos enfants, alors si c’est pas clair, cassez-vous ! »
 
Chemin retour, émaillé par les cris de joie d’une bande de travailleurs à l’uniforme orange, qui jouent au foot au pied de l’immense bâtiment EDF du port. « Nous sommes de la Codah [communauté de l’agglomération havraise – ndlr], on ramasse les poubelles, répond à travers un grillage l’un d’entre eux. On soutient mais on n’est pas en grève. De toutes les façons, nos camions ne sortent pas, depuis samedi dernier les poubelles ne sont pas collectées ! » Et ça, « les gens n’aiment pas », confirmera une autre salariée de l’agglomération, rencontrée plus tard dans la ville, chasuble CGT sur le dos, gréviste.

 

« Un début de défragmentation du mouvement social »

La matinée avance, il ferait presque chaud maintenant sous le pont métallique qui ouvre sur la zone industrielle de « La Breque », à Harfleur, commune collée au Havre. De là, un bras de terre accueille plusieurs fleurons de l’industrie française, dont le fabricant de nacelles pour l’aéronautique Aircelle, propriété de Safran. Des grévistes bloquent l’accès des voitures, mais laissent passer les salariés qui souhaitent travailler. Le directeur est là également, avec ses adjoints, soucieux « de la sécurité des lieux ». L’ambiance est néanmoins bon enfant. « Vous êtes devant, c’est vous qui bloquez monsieur le directeur ! », charrie un gréviste.

 

La direction de Aircelle devant le blocage © MG La direction de Aircelle devant le blocage © MG

 

Jean-Michel Dubos, directeur d’Aircelle, confirme « les très bonnes relations sociales » dans l’entreprise. Qu’est-ce que la loi sur le travail apporterait à son entreprise ? « Plus de flexibilité, sur le temps de travail notamment. Nos entreprises françaises sont soumises à un contexte international difficile, il faut arriver à les faire progresser. » Pour le directeur, le blocage du pont 8 est le fait d’une « toute petite minorité », ce qui n’empêche pas « les ralentissements de la production, de la conception, et de notre service après-vente ». « On essaie de minimiser l’impact financier en jouant sur les 3×8, les gens viennent sur leur temps libre », explique Jean-Michel Thieusselin, secrétaire général CGT Aircelle.

À côté de lui, Ludovic, ouvrier chez Total, l’immense raffinerie implantée à La Breque. « Chez nous, il n’y a presque plus de produit qui sort. On envisage même l’arrêt général de la raffinerie, mais pour ça, il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton, ça prend minimum une semaine. » Dans les stations-service du Havre, l’essence commence à manquer. Chez Exxon Mobil ou Chevron, les blocages ont également perturbé l’activité pétrolière locale, qui alimente depuis Le Havre un tiers de la consommation française, dont Paris. « Si la CIM [premier groupe français de stockage pétrolier – ndlr] s’y met sérieusement, c’est tout l’ouest de la France qui part en carafe ! », pronostique un journaliste local.
 
En grève elles aussi, les salariées de l’entreprise de nettoyage industriel, GDF Neptune. Beaucoup de temps partiel, payés au Smic, et une grosse angoisse sur la baisse de majoration des heures supplémentaires. « C’est comme ça qu’on survit », explique l’une des employées, qui casse la croûte pas loin des ouvriers d’Aircelle. « C’est pas contre notre entreprise qu’on est là, tempère Dominique Seytour, la déléguée centrale CGT. Mais contre la loi El Khomri ! » L’élue communiste havraise Nathalie Nail raconte de son côté la présence de grévistes dans les « petites boîtes », « livreurs de surgelés ou vendeurs chez Conforama », au sein du mouvement, même en l’absence de syndicats.
 
Retour au centre-ville du Havre, bel et bien transformé par l’inertie productive de ces trois derniers jours. « On dirait un dimanche matin », note un passant. Les 26 points de blocages montés jeudi ont fait leur effet. Ils sont pourtant momentanément délaissés pour permettre à la manifestation du jour, lancée par l’intersyndicale professionnelle, de se déployer au centre-ville. C’est la septième du genre depuis le début du mouvement.
 
Le cortège rassemble aux abords de la maison des syndicats des salariés du public et du privé, des jeunes, des cheminots, quelques chômeurs, des professeurs d’université… La présence policière est très discrète, même si le défilé se densifie lorsqu’il rejoint près du canal les carrés des portuaires, suivi par l’imposant cortège des dockers. Au total, plusieurs milliers de personnes foulent la pelouse du tramway, jusqu’à l’hôtel de ville. En chemin, quelques cailloux sont envoyés sur la façade d’une banque, et des fumigènes inondent de fumée le balcon de la sous-préfecture, sans provoquer réellement d’émoi. À l’arrivée, déploiement sur la place de l’hôtel de ville. Les responsables de l’union locale CGT en profitent pour faire applaudir les 80 grévistes CFDT de l’entreprise de construction Gagneraud, qui ont bloqué un accès le matin, alors même que leur syndicat national n’appelle à aucune forme d’action contre la loi sur le travail.

 

La manifestation du 19 mai dans le centre-ville du Havre © MG La manifestation du 19 mai dans le centre-ville du Havre © MG


De retour sur les blocages, les AG décident de la poursuite ou non du mouvement. La plupart sont reconduits, et la paralysie du Havre devrait se poursuivre au moins jusqu’à la fin de la semaine. « Mais Le Havre seul ne pourra pas tirer tout le monde », note un habitant. « Il y a une vraie tradition de lutte ici, liée à l’histoire du Havre et à son tissu industriel, rappelle Nathalie Nail. Les organisations syndicales sont solidement implantées. » L’élue souligne aussi le ciment apporté par plusieurs plans sociaux récents, qui ont permis de consolider l’intersyndicale locale. « Ça marche très fort, il y a une vraie solidarité entre les syndicats, et entre les professions, comme l’alliance entre les portuaires et les dockers, malgré l’apparente division des deux corps, confirme Arnaud Lemarchand. Mais Le Havre tout seul ne va pas changer la donne. » Au Havre, les formes de mobilisation parallèle n’ont pas fait florès. La Nuit debout a donné lieu à une seule poussée éruptive, en forme de concert spontané sur la place de la mairie, liée notamment à l’implication du rappeur Médine, gloire locale des « quartiers hauts ».
 
« Ça n’a pas pris mais je crois que, comme moi, les gens attendent que quelque chose se passe, veut croire Sami Fouadh, éphémère adhérent au PS, sympathisant de Nouvelle Donne, et impliqué dans la tentative de monter une Nuit debout au Havre. Alors que le sentiment de résignation était longtemps très fort, les gens recommencent à sortir dans la rue, à se mobiliser. Pour le CPE, on pensait que c’était plié, et pourtant la loi n’est pas passée. » Alain, syndicaliste pur jus de chez Aircelle, ne dit pas autre chose : « Aujourd’hui, on sent l’insurrection monter, ça fait longtemps que je milite à la CGT mais je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi fort. Et on a du mal à canaliser, les gens sont à saturation. »
 
Dans ce contexte, les propos de Manuel Valls, jeudi matin, se disant prêt à faire intervenir les forces de l’ordre pour lever les blocages des ports, des raffineries et des routes, ont été très mal accueillis. « On ira jusqu’au retrait, on ne va rien lâcher », assure Reynald Kubecki près du port. « On ne sait pas ce que tout ça va donner et si on va gagner ou pas, conclut Arnaud Lemarchand, présent également dans le cortège sous les couleurs du Snes. C’est ce moment imprévisible où ça peut aller dans un sens ou l’autre. Mais on sent un début de défragmentation du mouvement social. C’est déjà quelque chose. »

 

 

Au Havre, le 19 mai 2016 © MG Au Havre, le 19 mai 2016 © MG
 
 
 
 
 
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20 mai 2016 5 20 /05 /mai /2016 20:50

 

Source : https://paris-luttes.info

 

 

Analyse et réflexion Contrôle social

 
K-way noirs et chasubles rouges doivent avancer ensemble

 
 

Appel à visibiliser la présence des syndicalistes au sein du cortège de tête, avec ou sans affrontements, pour faire mentir les médias, l’État et les bureaucrates qui voudraient nous diviser.

À Paris, le mouvement social contre la loi Travail n’a pas été, jusqu’au 12 mai 2016, le théâtre d’affrontements violents entre les manifestants offensifs et les autres, notamment ceux qui défilent au sein des cortèges syndicaux. Si quelques attitudes ont pu être à déplorer, notamment lors de la manifestation du 24 mars, les organisations syndicales, y compris au niveau de l’intersyndicale nationale, ne se sont jamais vraiment dissociés des « casseurs ». On a même vu une solidarisation très rapide avec les victimes des violences policières quelles qu’elles soient. Lors de la manifestation du 9 avril, partie de Stalingrad et censée rejoindre Bastille, un service d’ordre « spontané » composé de militants de la CGT et de Solidaires a même fermé le cortège pour empêcher les flics d’y entrer. Au Havre, les camarades de la CGT-Ports & Docks ont fait savoir à la préfecture que, à chaque fois qu’un lycéen serait arrêté et convoqué par la police, le port serait bloqué. Une attitude louable, étonnante au premier abord, qui a permis des manifestations solides, à l’unité plutôt chouette.

Jusqu’à ce 12 mai 2016… où des manifestants et le service d’ordre de l’intersyndicale se sont tapés dessus. Je ne reviendrai pas sur les motivations des uns et des autres, sur l’entêtement du carré des dirigeants syndicaux à vouloir garder à tout prix la tête de la manifestation, sur l’inconséquence de les caillasser ou de les qualifier de « flics » et de « collabos »… Et je n’ouvrirai pas, non plus, le débat visant à savoir si la déclaration de la préfecture de police était bien un piège tendu au mouvement social parisien, sur qui a donné le premier coup, etc. En revanche, comme beaucoup, avec ou sans carte syndicale, j’ai trouvé ça lamentable… Lamentable parce que contre-productif, parce que, pendant ce temps, les flics se frottaient les mains et nos gouvernants pouvaient se féliciter que, ça y est, enfin, l’unité de départ, certes fragile, pouvait commencer à exploser sérieusement. Nos ennemis rigolaient et trépignaient de joie pendant que certains se tapaient dessus et que les autres les regardaient, pris entre deux feux. En fin de manif, pourtant, la répression a bien montré qu’elle concernait tout le monde et qu’elle ne faisait pas la différence entre les manifestants : les cagoulés ont bouffé les gaz en même temps que les encartés, les camions syndicaux ont essuyé des tirs tendus de grenades et, sur le retour, après la nasse, tout le monde a subi les mêmes contrôles et les mêmes fouilles…

Ne tombons pas dans le piège une nouvelle fois. N’offrons pas aux flics et aux politiques le plaisir de nous voir saborder le mouvement social, n’offrons pas aux pontes syndicaux qui voudraient tant garder la bride sur les manifestations les raisons – même illégitimes – d’envoyer leurs services d’ordre cogner sur ceux qui ne veulent pas défiler comme eux. Ne stigmatisons ni ceux qui font le choix de balancer des projectiles sur les flics ni ceux qui préfèrent le « confort » d’un défilé derrière les banderoles et les camions syndicaux (arrêtons les remarques du style « cortèges merguez de merde », c’est méprisant et ça ne sert à rien). Le mouvement social a besoin de toutes les forces militantes et son unité commence par le respect de la diversité des tactiques, des apparitions et des expressions.

Pour contredire les médias et l’État qui essaient de nous diviser entre bons et mauvais manifestants, pour faire cesser la tension montante au sein des cortèges, commençons par montrer aux flics qui encadrent et provoquent les manifestations, aux politiciens qui nous pointent du doigt et à tous les spectateurs, amis ou ennemis de notre classe, que, si, au sein du fameux cortège de tête il y a aussi des syndiqués, des syndicalistes. Que, non, le cortège de tête n’est pas ce groupe de personnes « en marge de la manifestation » qu’on lit dans les journaux, et que, si l’on peut discuter le principe de vouloir systématiquement prendre la tête – parfois au détriment d’autres composantes pourtant tout aussi légitimes –, sa présence traduit néanmoins l’envie de nombreux manifestants de s’exprimer différemment, en assumant une certaine forme de conflictualité et en refusant de laisser les flics nous impressionner ou nous conduire là où ils veulent.

Alors, camarades syndicalistes déterminés, quand nous choisissons de rejoindre le cortège de tête, n’hésitons pas à garder nos chasubles, nos stickers, nos drapeaux et visibilisons notre présence. Non pas pour récupérer quoi que ce soit – ou alors, abstenez-vous –, mais pour donner tort à nos ennemis (ceux-là qui dirigent l’État, les médias bourgeois, les partis politiques) et aux intolérants sectaires en tout genre (ceux de nos organisations syndicales qui voudraient nous imposer leur respectabilité démobilisatrice ou les antisyndicalistes primaires pétris d’une pseudo-radicalité insurrectionnelle). Quand sur les photos du cortège de tête se côtoieront vraiment, fraternellement et en nombre, les K-way noirs Wanabee et les chasubles rouges aux logos syndicaux (qui, parfois, le temps d’un affrontement, peuvent aussi se retrouver sous un K-way…), alors nous les acculerons au mur de leurs manipulations et nous leur prouverons, notamment par l’image et le spectacle, mais aussi dans nos pratiques, que nous sommes bel et bien tous et toutes solidaires et que, au-delà des choix que nous avons fait, au-delà des structures au sein desquelles nous avons ou non choisi de nous organiser, nous sommes une masse unie, digne et prête à en découdre.

Guillaume
Un syndicaliste CGT

 

 

 

Source : https://paris-luttes.info

 

 

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19 mai 2016 4 19 /05 /mai /2016 18:00

 

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Adresse d’un interdit de manif à tou-te-s celles et ceux qui se sentiraient concerné-e-s

 
 

Ce petit article propose une analyse sur la manière de réagir aux interdictions de manifester.

Il y a dans cette façon de soustraire à la foule des personnes prises au compte-goutte des relents de fascisme que beaucoup croyaient révolus.

Des flics sans uniformes, planqués dès le petit matin dans des bagnoles en bas de chez soi, ça rappelle les portières qui claquent des agents de la Gestapo ou de la Stasi.

Oui, car cette manière de faire est celle des polices politiques.

L’état d’urgence n’est rien d’autre que le prétexte donné au totalitarisme pour se réaffirmer au grand jour.

Les « interdictions de séjour » ou « interdictions de paraître » sont discrétionnaires, ciblées, non signées et non argumentées, et ne peuvent être contestées qu’après application. Mesures administratives qu’ils disent.

Comme le placement en rétention, comme les rafles, comme la déportation et les assignations à résidence, ces bonnes pratiques héritées du fascisme et de la colonisation (il y a tant de mots pour désigner les mêmes maux…)

L’administration, c’est aussi le gros machin derrière lequel s’abritent tous les Eichmann en puissance. Si un jour on leur demande de se justifier de leurs actes, ils diront « c’est la faute de l’Administration ».

Avec un grand A, comme ACAB. Car derrière l’Administration, il n’y a pas des bureaucrates à lunettes, mais bel et bien des flics.

C’est bien pour ça que les connards de la SDIG, de la BIVP, de la DGSI et de toutes ces polices politiques ont décidé de ne plus signer leurs « notes » (qui sont de la couleur de la domination : blanche). Comme ça, on ne leur demandera pas de se justifier. Pas de signature, pas de responsable. C’est pas moi, c’est l’Administration.

Alors que faire face à ces « mesures administratives » ? La tentation est grande de les contester, par un référé liberté auprès du Tribunal Administratif. Ça marche pour certain-e-s, pas pour tou-te-s. Le 17 mai, 9 interdictions ont été levées, une a été maintenue. D’autres n’ont pas pu être contestées dans les délais. D’autres encore n’ont pas été contestées du tout : on ne peut pas sans cesse s’en remettre au bon vouloir des juges pour remettre en cause les interdictions qui nous touchent.

Et puis quand elles sont maintenues par le juge, c’est comme si elles étaient validées. Il y a les bon-ne-s et les mauvais-es « interdit-e-s ». Qui viendra ensuite dire que celles qui ont été maintenues n’étaient pas légitimes ? Démerde-toi, mon ami-e, fallait pas déplaire à l’Administration (et au juge qu’on voudrait croire impartial).

Quand en décembre 2015 les assignations à résidence ont été confirmées par les tribunaux administratifs, puis par le Conseil d’État et par les morts-vivants du Conseil Constitutionnel (présidé par le fils de celui qui a instauré l’état d’urgence en 1962), les assignés ont dû accepter qu’en fait, leurs assignations étaient bien méritées. Et tou-te-s les bon-ne-s républicain-e-s ont soudainement fermé leur gueule. C’est pas nous qui décidons, c’est l’Administration. Avec un grand A, comme Abruti-e-s.

L’autre réponse à ces mesures administratives, c’est de ne pas les respecter. Tout simplement. Quand on te marche sur le pied, tu ne te laisses pas faire.

Alors bien sûr, tu te dis qu’on t’attend en bas de chez toi. Pas forcément. En vérité, une fois qu’ils ont payé un laquais d’OPJ pour t’apporter leur papier, ils ont autre chose à faire que de payer des types à t’attendre en bas de chez toi. Et si c’est le cas, y’a d’autres moyens de les esquiver. La fenêtre, la cheminée, le soupirail de la cave ou la chambre d’ami-e-s d’un pote qui vit ailleurs qu’en-haut-d’en-bas-de-chez-toi.

Et puis l’avantage d’une manifestation, c’est qu’il y a plein d’autres potes solidaires. Qui portent des masques, des foulards, des casques, des perruques, des lunettes de soleil, des casquettes. Y’a moyen qu’en garnissant ta tête et ton visage d’un (ou plusieurs) de ces accessoires, tu puisses rejoindre la masse et faire un joli pied de nez à la Gestapo-du-village.

A condition de faire gaffe et de ne pas se mettre trop en danger.

Être à l’affût, déceler les RG qui rôdent. Pas toujours facile, mais en y regardant bien, tu les trouves : âgés de 30 à 40 ans, la mine sérieuse ou indifférente au bordel ambiant, ils marchent calmement sur les bords du cortège, isolés (mais pas seuls, leurs collègues ne sont jamais à plus de dix mètres), les mains dans les poches, sans accessoires dans la main ou sur le visage (hormis lunettes de soleil et casquettes). Et quand ça barde, soit ils s’éloignent, soit ils restent impassibles, comme si leurs émotions avaient été abolies.

Faire attention, parce que tous les civils ne sont pas des flics. Et tous les flics en civil ne sont pas des RG. Déguisés en citoyens lambda, il y a aussi la BAC et les Compagnies d’Intervention (CSI à Paris, CDI en province), qui ne sont pas discrets, se déplacent en meute. En général, ils ont des gros sacs à dos, dans lesquels il y a leurs matraques, leurs gazeuses et leurs casques. On ne peut pas les confondre avec les RG : quand la manif s’agite, on les voit s’exciter. Avec un grand A, comme Adrénaline.

Éviter les flics en civil donc, se tenir à distance d’eux, et des trottoirs en général. S’entourer de potes qu’on avertit qu’on est là.

Quant aux flics en uniforme, CRS (casques à bandes jaunes), Compagnies d’Intervention (casques à bandes bleues) et gardes mobiles (casques bleus), ils sont assez prévisibles pour ne pas avoir à les craindre. Bêtes comme leurs pieds, ils obéissent aux injonctions de leurs chefs (dont certains portent l’inscription GO dans le dos, pour « Groupe Opérationnel »). Ils fonctionnent en binômes, chargent quand on leur dit, et ne courent jamais très longtemps. Avec un grand A, comme Ankylosé.

Éviter de s’y frotter de trop près quand même, privilégier le « maintien à distance ». Il arrive en effet qu’ils viennent chercher celles et ceux qui s’attardent sur les bords de la manif.

Alors forcément, c’est plus stressant d’aller en manif dans ces conditions, mais ça vaut la peine : manifester prend encore plus de sens quand on en est interdit. Après tout, on n’a jamais fait la révolution avec l’accord du préfet et des ministres…

Solidarité avec tou-te-s celles et ceux qui sont interdit-e-s d’exister politiquement !

Avec un grand A, comme Anarchie !

 

 

Source : https://paris-luttes.info

 

 

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19 mai 2016 4 19 /05 /mai /2016 16:09

 

Source : http://reporterre.net

 

 

Le dialogue inattendu entre policiers et manifestants de Nuit debout

19 mai 2016 / par Emilie Massemin (Reporterre)
 


 

Mercredi 18 mai, alors que la manifestation « contre la haine anti-flic » rassemblait place de la République les principaux syndicats des forces de l’ordre, un étonnant dialogue s’est noué entre deux policiers de la CGT Police et des participants de Nuit debout. Regards croisés sur les violences en manifestation.

 

- Paris, reportage

Leurs drapeaux rouges passent presque inaperçus au milieu des étendards bleus d’Alliance, syndicat majoritaire de la police nationale, déployés mercredi 18 mai de 11 h à 14 h place de la République. On ne les entend pas pas quand Jean-Claude Delage, secrétaire général du premier syndicat policier, évoque la « chienlit » des « groupes ultra-radicalisés violents » sous de bruyants applaudissements.

 

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La manifestation « contre la haine anti-flic » organisée par le syndicat Alliance

Peu après 14 h, Axel Ronde, secrétaire général de la CGT Police Île-de-France, et Alexandre Langlois, secrétaire général de la CGT Police, s’éclipsent de l’esplanade soigneusement bouclée par des barrières pour aller à la rencontre de participants à Nuit debout, devant le boulevard de Magenta. « Ils ont pris contact avec nous pour nous demander si on voulait bien les rencontrer, explique à Reporterre M. Ronde. Nous avons répondu oui, évidemment. Nous imaginions ce rassemblement comme un moment de rencontre entre policiers et citoyens. »

Ça n’a pas été le cas. Triple contrôle policiers pour accéder à l’espace enclos autour de la statue, passants et journalistes sans carte de presse refoulés... « Comment Michel Cadot, le préfet de police de Paris, a-t-il pu autoriser un rassemblement policier dans ce lieu ?, s’insurge un homme aux longs cheveux gris. C’est à nous, nous l’occupons depuis des semaines ! ». « C’est une privatisation de l’espace public. En parallèle, le collectif Urgence notre police assassine a été interdit de rassemblement », critique un autre. « C’était une provocation », estime un troisième. La présence sur la place de la députée (Front national) du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen et de son collègue Gilbert Collard, député (FN) du Gard, ne passe pas : « Vous vous rendez-compte que ce rassemblement s’apparente à un meeting du Font national ? »

 

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Alexandre Langlois, secrétaire général de la CGT Police, dialogue avec des participants à Nuit debout

Mais très vite, les participants à Nuit debout entrent dans le vif du sujet dans la discussion avec le syndicaliste policier qui a été vers eux. Les témoignages de violences policières affluent . Un jeune homme à la barbe bien taillée remonte son pantalon, dévoilant la bande de gaze qui lui enveloppe le bas de la jambe. « Un éclat de grenade de désencerclement est entré dans ma jambe à cinq centimètres de profondeur. Elle a été lancée à hauteur d’homme et a éclaté à 30 centimètres de moi, à un moment où nous étions encerclés autour de la station de métro Solférino, témoigne-t-il. J’ai pris 21 jours d’arrêt de travail. »

Mâchoire endolorie et cicatrice de brûlure

Un autre jeune homme s’est pris « des coups de genou sur le crâne et la mâchoire par des policiers », lors d’un sit-in devant l’Assemblée nationale. Une jeune femme montre la cicatrice qu’elle porte à la joue gauche, souvenir d’une grenade – du même type que celle qui a tué Rémi Fraisse - reçue le 28 avril. « La police interdit qu’on reparte avec des preuves, des déchets de grenades de désencerclement par exemple, précise le jeune homme blessé à la jambe. Les manifestants se font systématiquement fouiller et les indices sont confisqués. » L’interrogation est unanime : comment de telles violences policières peuvent-elles avoir lieu ?

Pour Alexandre Langlois, si on trouve « toujours des gens irresponsables », les principaux coupables sont « les donneurs d’ordres ». « Les groupes violents sont clairement identifiés avant les manifestations. Pourtant, rien n’est fait, dénonce-t-il. Parfois, nous voyons des manifestants s’équiper de casques et d’armes juste devant nous, et aucun ordre n’arrive. Le 8 avril, on a poussé la compagnie de CRS pour que des personnes violentes puissent rejoindre la place. Évidemment, le soir même, c’est parti en vrac. Après, tout ceci est instrumentalisé au niveau politique. »

Pour autant, les interdictions de manifester délivrées par la préfecture de police ne sont pas la solution, estime le représentant de CGT Police : « Ça excite les tensions. Pourquoi ? Parce que, soit ces gens-là n’ont rien fait, et on n’a pas à interdire à quelqu’un de manifester. Soit ils ont déjà commis un acte dangereux et répréhensible par la loi. Dans ce cas, il faut les déferrer devant la justice. » En attendant, « on pourrait imaginer un système où les gens sont fouillés et où les armes de destination sont confisquées, comme avant les concerts », imagine le syndicaliste.

« Encercler une foule, ça ne devrait plus exister »
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« Toutes les manifestations qui ont dérapé, c’est à cause d’une nasse dont les gens ne pouvaient pas sortir »

Les ordres ne sont pas toujours adaptés, poursuit M. Langlois : « Encercler une foule, ça ne devrait plus exister. C’est dans les manuels et même les livres d’histoire : toutes les manifestations qui ont dérapé, c’est à cause de nasses dont les gens ne pouvaient plus sortir. » Mais là encore, la responsabilité des policiers est limitée, juge le syndicaliste, car « les collègues sur le terrain n’ont pas de vision d’ensemble. Si les donneurs d’ordres leur demandent de bloquer une rue, ils ne savent pas si toutes les autres rues sont bloquées. » Pour ce qui est de l’usage des armes, le commandement serait également en cause, considère-t-il : « Normalement, les réponses sont graduées, mais actuellement certains donneurs d’ordres ne respectent malheureusement pas ce principe. Ce qui entraîne des blessés des deux côtés et attise les tensions. »

Le syndicaliste a assisté au procès de son collègue jugé pour avoir brutalisé un élève du lycée Bergson, et l’audience l’a conforté dans ses convictions. « Notre collègue, âgé de 26 ans, n’avait suivi aucune formation en maintien de l’ordre. Pourtant, on l’a habillé comme un CRS, on l’a confronté à une situation de stress à laquelle il n’avait pas été formé, raconte M. Langlois. Cela n’excuse pas son geste. Mais c’est lui qui va être jugé, alors que son supérieur va pouvoir continuer à mettre des collègues inexpérimentés dans cette position. »

Face à ces dérapages, « il faut écrire aux donneurs d’ordres », appelle M. Langlois. Dubitatif, un participant à Nuit debout intervient : «  Mais pourquoi la police accepte-t-elle de se soumettre à ces normes ? Pourquoi ne porte-t-elle pas plainte elle-même ? » « A partir du moment où l’on a une arme sur le côté, il faut refuser les ordres absurdes et illégaux », renchérit un autre.

« Il y a des collègues qui ont peur »

Pas toujours facile, réplique le syndicaliste : « Il y a des collègues qui ont peur. On retrouve cette situation dans de nombreux secteurs professionnels, où des gens ne peuvent plus supporter leurs donneurs d’ordres mais continuent à travailler pour eux en essayant de faire du mieux qu’ils peuvent localement. » Car la placardisation menace les fonctionnaires un peu trop rétifs. « Quand on m’a demandé de réaliser des perquisitions administratives suite à la proclamation de l’état d’urgence, j’ai accepté mais j’ai également prévenu que j’allais rédiger un rapport expliquant pourquoi ces opérations étaient scandaleuses et totalement illégales, témoigne M. Langlois. Du coup, j’ai été retiré du dispositif. »...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

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19 mai 2016 4 19 /05 /mai /2016 15:51

 

Source : http://www.midilibre.fr

 

 

Nîmes : des manifestants ont bloqué l'entrée du dépôt des bus TANGO

 

Source : http://www.midilibre.fr
 

 

 

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          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



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