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1 juin 2016 3 01 /06 /juin /2016 16:09

 

Source : http://www.bastamag.net

 

ça bouge ! Solidarités

Nuit Debout : l’appel d’habitants des quartiers populaires

par

 

 

 

Plusieurs associations de banlieue appellent à une convergence avec le mouvement Nuit Debout les 4 et 5 juin. Des rencontres sont notamment prévues avec des associations de victimes des violences policières, des salariés en lutte aux Lilas, des habitants de la cité Gagarine en Seine-Saint-Denis qui s’opposent à la démolition de leur école et de leur quartier… « Nous, habitants des quartiers populaires, sommes debout et en lutte depuis longtemps, écrivent les initiateurs de cet appel. Aujourd’hui, nous appelons à marcher, tous ensemble, à déboucher sur des actions concrètes et emporter des victoires ».

Nous, habitants des quartiers populaires, animateurs et animatrices de Nuit Debout, lançons cet appel pour faire converger les luttes.

Un vent de contestation souffle aujourd’hui sur la France ! Un vent porteur d’idées nouvelles, solidaires et fraternelles. Un fol espoir, un doux parfum aux senteurs révolutionnaires.

La convergence des luttes s’opère chaque jour un peu plus sous nos yeux, et Nuit Debout en est un des plus beaux symboles. Un mouvement aux mille visages, inédit et déstabilisant pour les tenants de ce système inégalitaire, déshumanisé et déshumanisant.

Nous habitants des quartiers populaires, en avons assez du bla bla ! Pour nous aussi, dans nos villes et nos quartiers, la lutte se mène chaque jour, concrètement sur le terrain, quand il s’agit de porter solidarité à des familles expulsées de leur logement ou menacées, pour résister à la spéculation immobilière, aux violences policières, au racisme, au sexisme, à la pauvreté, à toutes les formes de discrimination.

Au nom de nos valeurs communes, nous nous mobilisons pour soutenir la lutte des ouvrier-e-s contre la casse de leur outil de travail et des acquis sociaux, des paysan-ne-s faisant face à des projets industriels illégitimes, des précaires de plus en plus précaires, des sans papiers, des réfugiés, des mal logés, des femmes… Mais aussi, nous sommes aux côtés des infirmier-e-s, des enseignant-e-s, des postier-e-s, des cheminot-e-s, des routier-e-s et plus largement de ceux et celles qui voient chaque jour les libertés fondamentales, les droits, la protection sociale ou les services publics attaqués et mis en cause.

Notre idée reste toujours la même : soutenons-nous les uns les autres, mobilisons-nous les uns pour les autres, veillons les uns sur les autres, contre cette oppression écrasante que nous imposent les plus riches, les banques, les spéculateurs, les faiseurs de guerre, de répression, d’inégalités sociales, d’injustices, pour mieux nous asservir…

Nous, habitants des quartiers populaires, sommes debout et en lutte depuis longtemps. Nous ne sommes pas en reste, nous ne sommes pas en marge. Aujourd’hui, nous appelons à marcher, tous ensemble, à déboucher sur des actions concrètes et emporter des victoires…

 

APPEL A MARCHE ACTIONS NUIT DEBOUT QUARTIERS POPULAIRES 4 & 5 JUIN 2016 from CINEMETEQUE on Vimeo.

Avec Nuit Debout, nous appelons à une marche d’actions et de convergences des luttes les 4 et 5 juin, vers le quartier Gagarine à Romainville (93) :

- Départ Samedi 4 juin RdV à 17h République - Paris : Pour nous rendre aux amandiers dans le 20e et soutenir notamment le comité vérité et justice pour Lamine Dieng, puis aux Lilas pour la lutte des salariés de la blanchisserie...
- Action Dimanche 5 juin, 10h Porte des Lilas : Pour aller rencontrer dans le quartier des Fougères les travailleur-se-s du nettoyage dans les HLM en lutte durant 4 mois soutenus par les locataires de Paris Habitat.
- 14h, Mairie des Lilas avec HK & LES SALTIMBANKS : Pour rejoindre les habitants de la cité Gagarine, à Romainville, en lutte contre les expulsions, la démolition de leur école et de leur quartier…

Luttons, debout, tous ensemble, on lâche rien !

 

Premiers signataires : HK et les Saltimbanks, DAL, com Banlieue Debout/Quartiers populaires Debout, Cineluttes, Collectif Justice et vérité pour Ali Ziri, Collectif Urgence notre police assassine, Comité DAL SPOUTNIK Gagarine, ALCIR-Paris20e, AFVS, Comité de soutien des grévistes du nettoyage, CNT SO du nettoyage, Droits devant !, Emancipation tendance intersyndicale, UJFP, Revue Vacarme…

Photo de une : © Meyer Flou

Télécharger le tract

Contact : page facebook de l’événement / contact.marche.cind(a)riseup.net

 

 

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1 juin 2016 3 01 /06 /juin /2016 15:56

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/noel-mamere

 

 

Mépris de caste

 

 

Décidément, rien ne nous sera épargné ! Emmanuel Macron dans son style «cool en marche », jeune premier en mode « start-up », est un adepte forcené de Guizot : Après les ouvrières « illettrées » des abattoirs Gad, après le refrain éculé sur les jeunes qui rêvent de devenir « milliardaires », voici la séquence « Rolex» du fringant ministre de l’Economie.

Décidément, rien ne nous sera épargné ! Emmanuel Macron dans son style «cool en marche », jeune premier en mode « start-up », est un adepte forcené de Guizot : Après les ouvrières « illettrées » des abattoirs Gad, après le refrain éculé sur les jeunes qui rêvent de devenir « milliardaires », voici la séquence « Rolex» du fringant ministre de l’Economie. En déplacement vendredi à Lunel, dans l’Hérault, il a donc insulté un chômeur en fin de formation et en lutte contre la loi EL Khomri, en lui rétorquant : « vous n’allez pas me faire peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler ».

Cette réplique n’est malheureusement pas un « accident », mais le révélateur d’un changement de paradigme social de la gauche, remontant aux années 80, quand  l’entrepreneur remplaça l’ouvrier en bleu de chauffe dans son album d’images d’Epinal. La célèbre maxime de Jacques Séguéla, publicitaire de François Mitterrand, puis soutien de Sarkozy : « Si tu n’as pas une Rolex à 50 ans, c’est que tu n’as pas réussi ta vie», reste le clou de cette dérive.  

Le seul fait nouveau tient à l’emballement de la présidence Hollande sur ce terrain. En mettant en place comme jamais ses amis de la promotion Voltaire de l’ENA et leurs successeurs aux postes clefs du pouvoir d’Etat, il a généré une culture du mépris que ses prédécesseurs n’avaient osé pousser à ce point. Dans les années 70 et 80, l’ENA formait une noblesse d’Etat au service de la France ou, du moins, des autorités politiques du moment. Aujourd’hui, avec la systématisation du « pantouflage », des aller-retour entre la haute fonction publique et la haute finance, dont Emmanuel Macron est le cas emblématique, il n’y a plus de limites à l’indécence. Tous ces « Messieurs » de la nouvelle oligarchie, dont l’obsession est la réussite, sont hors sol et en oublient l’intérêt général qu’ils sont censés servir.

La genèse de la Loi Travail et la brutalité de l’affrontement social en cours en sont la quintessence. Au départ, c’est l’intervention conjointe des deux cabinets, d’Emmanuel Macron et de Manuel Valls, chacun dans son style, l’un ultra-libéral, l’autre autoritariste, qui ont détourné ce qui devait être la vitrine sociale du quinquennat, avec un CPA ressemblant à l’ébauche de la sécurité sociale professionnelle soutenue par la CGT et reprise par les partis de gauche. A la dernière minute, Macron et Valls ont décidé de transformer ce texte en utilisant l’article 2 comme arme de destruction massive du syndicalisme et des corps intermédiaires. Cette vision s’est imposée à l’un comme à l’autre parce que, tous les deux vivent dans une bulle, l’un dans le monde de la finance, l’autre comme apparatchik du PS depuis des années. Prisonniers de l’entre soi, ils n’ont pas anticipé la colère sociale que leur projet allait susciter face au désespoir qui s’est emparé de larges parties de la population n’en pouvant plus de ses conditions de vie, de travail, de la précarité et du chômage. Le mépris social est le catalyseur de la colère. Deux mondes s’affrontent, mais qui ne se connaissent plus. La vieille bourgeoisie nationale était paternaliste, connaissait ses ouvriers, quand elle les affrontait, les combats étaient rudes mais tous appartenaient à une maison commune : la nation, dans laquelle l’Etat pouvait intervenir pour imposer de la régulation dans la lutte de classes. Aujourd’hui, rien de tel. Le pouvoir précède le patronat dans sa volonté de détricotage du modèle social et va même jusqu’à exercer un chantage implicite. Avec nous, affirme-t-il, vous avez la version « soft » de la fin du compromis social, mais si vous nous rejetez en 2017, au profit de la droite, vous aurez la version « hard ». Ce discours, incroyable pour des gouvernants dits de gauche, est possible depuis que cette gauche-là s’est laissée contaminée par les idées des néoconservateurs. Elle a fait voler en éclats ce qui séparait la gauche de la droite dans le domaine social : le respect des travailleurs et de leurs organisations syndicales. En devenant le partenaire privilégié du Medef, Hollande, Valls et leur bébé Macron, ont franchi le Rubicon et effacé les frontières qui, depuis Jaurès et le Front Populaire, constituaient la différence fondamentale entre les partisans de la justice sociale et les tenants des privilégiés.

Ils ont pu opérer cette trahison en s’abritant derrière les effets de la mondialisation libérale, qui a affaibli les Etats-nations où se construisaient les compromis sociaux et en raison de la fragmentation de classes qui a multiplié les statuts d’un salariat pourtant en progression. La classe ouvrière traditionnelle s’en est trouvée fragilisée.

Le mépris n’est donc pas un élément anecdotique, mais au centre des rapports nouveaux entre ceux d’en-haut et ceux d’en bas. Contre le mépris, s’affirme désormais un besoin essentiel : la reconnaissance. La majorité sociale de ce pays, les «99 % », a besoin de retrouver sa capacité d’agir, son autonomie, l’affirmation de soi face à ceux qui prétendent détenir le savoir de la « science économique » pour mieux délégitimer leur révolte contre l’injustice sociale. Au cœur des inégalités se trouve la question du mépris social qui engendre les pires souffrances pouvant aller jusqu’au suicide comme on l’a vu dans de nombreuses entreprises, ces dernières années. Dans la plupart des cas, cette souffrance sociale est la conséquence du mépris de son supérieur hiérarchique, du patron qui licencie ses salariés en inventant des « fautes », sans justification autre que le profit. Dans une société où l’image domine tout, comment ne pas s’étonner que l’on perde l’estime de soi quand on est insulté par ceux qui se prétendent les maitres du monde ? 

« Choisir sa vie », tel était le slogan de ma campagne présidentielle de 2002. Il est toujours d’actualité. Mais, en 2017, il faudra y ajouter : «contre ceux qui nous méprisent et leur monde». Tout rassemblement de nature politique devra tenir compte de ce fait majeur. Ce n’est pas une nouveauté pour les écologistes. Félix Guattari parlait à ce propos d’écologie « mentale » et d’écologie « sociale », indissociables de l’écologie environnementale.

Le mental et le social, c’est précisément le refus de la domination et de la hiérarchisation des choses sur les hommes et les femmes, comme l’a démontré un autre écologiste, Murray Bookchin. Pour sortir de ce capitalisme, qui dévore les hommes et la planète, remettre en cause les modes de production et de consommation ne suffit pas, il faut aussi en contester sa logique fatale de la domination sociale.

Il y a donc bien un combat autour de l’identité, mais ce n’est pas celui que nous vendent les marchands de peur, de l’Autre, du musulman ou de l’immigré, de l’Arabe ou du Noir… C’est un combat autour de l’identité sociale, contre ce mépris de classe et de caste,  qui s’est mué en un racisme social touchant les jeunes issus de l’immigration coloniale, les habitants des quartiers populaires, comme les ouvriers et les employés jetables et corvéables à merci. Nous avons toutes et tous un même adversaire : la bourgeoisie financière, fusionnée avec ses mandants d’Etat et renforcée par les grands médias au service de la même morale ambiante, fondée sur le mépris social.

Nous revendiquons d’être ringards au côté de Ken Loach, contre les ministres de la Star Academy, qui aiment les costards, les Rolex, la Loi Travail et son monde.

 

Noël Mamère

Le 30/05/2016.

 

 

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Source : https://blogs.mediapart.fr/noel-mamere

 

 

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30 mai 2016 1 30 /05 /mai /2016 20:42

 

Source : http://mus21.hautetfort.com

 

 

 

 

La vrai vidéo de la confrontation de Macron avec des militants de Nuit Debout Nîmes

Ce n'était pas des militants de la CGT comme les grands média l'on dit.

L’anecdote du tee-shirt est à la fin vers la 7mn si vous ne voulez pas voir la vidéo dans son ensemble.

 

https://youtu.be/dEjEfsyywO0#t=7m00s

 

 

 

Source : http://mus21.hautetfort.com

 

 

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30 mai 2016 1 30 /05 /mai /2016 18:52

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Solidarités

Conjuguer accueil des migrants, écologie et émancipation sociale : l’étonnant exemple de Grande-Synthe

par

 

 

Grande-Synthe, dans le Nord, est l’une des rares villes qui accueillent des centaines de migrants dignement. Malgré 30% de sa population active au chômage et un tiers de foyers vivant en dessous du seuil de pauvreté, c’est aussi là que se mènent des politiques écologiques et sociales ambitieuses. Le maire Damien Carême et son équipe y soutiennent une université populaire au service des habitants, y ont créé le premier stade à énergie positive de France et bâtissent un éco-quartier accessible aux populations pauvres. Un volontarisme politique auquel s’ajoute la solidarité à l’égard des réfugiés de passage vers l’Angleterre, bien loin du sort réservé aux migrants des bidonvilles glauques de Calais. Reportage.

Jusqu’il y a peu, le nom de Damien Carême était bien moins connu que celui de Natacha Bouchart, son homologue calaisienne de la droite dure, proche de Nicolas Sarkozy. Comme elle pourtant, le maire écologiste de Grande-Synthe a dû gérer sur sa commune, et dans des proportions comparables, l’arrivée depuis près d’un an d’un nombre conséquent de migrants qui souhaitent se rendre en Angleterre. Ce sont pour l’essentiel des Kurdes d’Irak. Ils ont représenté jusqu’à dix pour cent de la population locale – 21 000 habitants – en décembre dernier. La réponse humaniste et déterminée de Damien Carême et de son équipe, face à une crise humanitaire sans précédent depuis la Seconde guerre mondiale, fait que toute comparaison s’arrête là. La ville de Grande-Synthe a créé le premier camp français aux normes du HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés. Cet épisode très médiatisé a révélé par ailleurs une ville pionnière dans l’aménagement du territoire, qui s’efforce de conjuguer écologie et lutte contre les inégalités sociales.

 

La ville qui inventa le « revenu social garanti »

La maison communale de Grande-Synthe est à l’image de la ville : un bâtiment de briques rouges, inauguré en 1978. Elle jouxte une cité HLM et son immense jardin partagé. On ne vient pas à Grande-Synthe, troisième localité de la communauté urbaine de « Dunkerque grand littoral », pour les richesses d’un patrimoine historique entièrement disparu. Malmené en 1940, le secteur a été détruit par l’armée allemande en septembre 1944. Après l’installation de l’usine sidérurgique d’Usinor en 1958, le modeste village de maraîchers a connu une explosion urbaine. C’est aujourd’hui une ville en grande difficulté, avec 28% de la population active au chômage, soit un taux près de trois fois supérieur à la moyenne nationale, un faible niveau de qualification et un tiers de foyers vivant en-dessous du seuil de pauvreté.

En 1971, une première équipe municipale, portée par René Carême, père du maire actuel, mène une politique volontariste pour doter la ville d’équipements sociaux et culturels. Électricien syndicaliste formé à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), membre du Parti socialiste, l’édile a pour devise « partage de l’avoir, du savoir et du pouvoir ». Il double la taxe professionnelle – elle représente aujourd’hui 90% des revenus de la ville – et ouvre ainsi la voie à une politique publique ambitieuse, notamment la création d’un « revenu social garanti », qui annonce le RMI mis en place en 1988 par Michel Rocard. René Carême quitte la mairie au cours de son quatrième mandat en 1992. Son fils Damien reprend le flambeau en 2001, trois ans avant que son père ne s’éteigne comme il a vécu, dans un modeste HLM.

Énergies renouvelables et transport gratuit le week-end

Socialiste passé à Europe Écologie - les Verts en 2014, Damien Carême multiplie les exploits environnementaux en milieu hostile, influencé par le « mouvement de transition » qui émerge de l’autre côté de la Manche [1]. Entourée de 14 sites classés Seveso, à quelques kilomètres de la plus grosse centrale nucléaire d’Europe de l’Ouest, Grande-Synthe est devenue la capitale mondiale de la biodiversité en 2010. Plus de la moitié de l’énergie consommée par la ville est renouvelable : panneaux solaires, éoliennes, « gaz vert » issu pour l’essentiel de la méthanisation des déchets ménagers. Les espaces verts représentent 127 mètres carrés par habitant – quatre fois plus que la moyenne nationale. Les transports en commun sont gratuits le week-end sur l’ensemble de la communauté urbaine, dont Damien Carême est le délégué à la transformation écologique et sociale, à l’environnement, à l’énergie et aux transports. En 2014, il est aussi devenu le président de l’association des maires ville et banlieue de France (AMVBF).

L’un des fleurons de cette politique novatrice est le « stadium du littoral », qui s’étend sur douze hectares avec trois terrains de rugby, deux de football, un pas de tir à l’arc, une piste de jogging et un anneau cycliste. Inauguré en 2011, il est aujourd’hui, grâce à l’acquisition d’une éolienne en 2013, le premier stade à énergie positive de France. L’autre exemple que l’élu aime citer, c’est l’écoquartier de Basroch, lancé en 2013, qui comptera une densité moyenne de 50 logements par hectare, 40% de logements locatifs sociaux et un îlot d’habitat participatif. Basroch est par ailleurs le siège de l’atelier université populaire et accueillait jusqu’en mars une population de migrants dont le nombre a littéralement explosé en 2015, amenant le maire à créer un nouveau camp.

Une université populaire au service des habitants

Le maire de Grande-Synthe a également soutenu la création d’une université populaire, financée par la mairie. Objectif : renouer avec l’éducation populaire et sa pédagogie de l’émancipation, délaissée par la gauche depuis trente ans. Ici comme ailleurs, le maire privilégie l’implication des futurs acteurs du lieu. « Je me fiche des diplômes, ce que je veux, ce sont des militants », explique-t-il sans détour. « La sociologie mène à tout », sourit Julian Mierzejewski, fonctionnaire municipal et animateur de l’université populaire, alors qu’il trie des graines sur la table de la « maison écologique », un prototype d’habitat à très haute performance énergétique perçu à la fois comme outil pédagogique et vitrine de l’architecture durable.

 

 

Julian Mierzejewski, militant dans l’âme, reste au fond toujours un peu étonné de pouvoir vivre pleinement son engagement comme fonctionnaire municipal. C’est lui qui anime l’Atelier université populaire. © Olivier Favier

Ce grand chalet de deux étages héberge une large part des activités de l’« Atelier », du nom de l’université populaire locale. C’est ici que, trois fois par semaine, des écrivains publics bénévoles aident des habitants à remplir un dossier, rédiger un courrier administratif, compléter un formulaire. « L’idée, confie Julian, c’est aussi que les classes moyennes s’allient avec les classes populaires. » À l’Atelier, les jardiniers viennent chercher conseils et semences. Derrière la baie vitrée, s’étend un jardin-pilote destiné entre autres à alimenter en graines les cinq jardins populaires de la ville, plantés en pied d’immeuble. Les parcelles sont accordées gratuitement à qui en fait la demande, en fonction des disponibilités. Si les clôtures qui ferment les jardins sont aisément franchissables, les dégradations constatées sont minimes.

L’atelier accueille aussi des actions autour de la « fabrique de l’autonomie » : on y apprend à concevoir ses produits ménagers, économiques et écologiques, ou encore à lire sa facture d’eau – en détectant, par exemple, les doubles facturations. Alliant savoir et savoir-faire, l’Atelier organise des projections et des conférences-débats bimensuelles destinées à apporter une information alternative à celle des médias traditionnels, mais aussi des cafés-citoyens basés sur l’échange des savoirs et des idées. Jusqu’à 400 personnes y participent. Enfin, pour donner accès à tous à des produits de qualité, un groupement d’achats a été constitué pour l’acquisition en gros, directement aux producteurs, de pain, de fruits et de légumes de qualité, bio si possible, et locaux.

 

Que faire face à l’arrivée de 3000 réfugiés ?

« Ces dix dernières années, explique Damien Carême, il n’y avait sur le territoire de Grande-Synthe qu’un groupe de trente à quatre-vingt-dix migrants. Ils ne restaient que quelques jours, le temps d’embarquer dans les camions en halte à la station-service sur l’autoroute qui mène à l’Angleterre. » Durant l’hiver 2008, où la température est descendue à -15°, l’installation de cabanes en bois a été testée pour la première fois à Basroch, dans la zone où se projette aujourd’hui le nouvel écoquartier. Mais après le blocage complet de la frontière à Calais, à l’été 2015, la situation devient préoccupante [2]. Fin septembre, on dénombre plus de 500 personnes, plus du triple fin novembre, puis 2800 fin décembre, dont 300 enfants. Les conditions sanitaires sont alors pires qu’à Calais, les maladies se répandent : rougeole, varicelle, gale ou tuberculose.

La nécessité d’un camp apparaît comme la seule solution envisageable, d’autant que Médecins sans frontières (MSF) s’engage à prendre en charge une très large partie des frais de création : 2,5 millions d’euros. La ville avancera les 700 000 euros restant, comptant sur un remboursement de l’Union européenne pour ne pas peser sur le budget des habitants. Le préfet ne s’y oppose pas mais émet un avis défavorable, prétextant des raisons de sécurité. L’expertise de MSF et la détermination du maire ont raison de ces atermoiements. Le camp est créé en mars à la Linière, une zone à l’écart de la ville, entre la gare de marchandises et l’autoroute, alors que la population de réfugiés est désormais de 1300 personnes. Une pétition lancée en opposition à la création du nouveau camp ne recueille que quelques dizaines de signatures. « Je crois que les gens sont plutôt fiers de l’image de leur ville », pense Damien Carême.

 

« Mon salaire ici, ce sont les sourires des enfants qui font du vélo »

Pour que le camp puisse fonctionner, il faut compter sur la présence simultanée de 120 personnes, dont une écrasante majorité de bénévoles. Ceux-ci sont dans un premier temps coordonnés par Utopia 56, une association de Lorient créée par Yann Manzi, gestionnaire de campings dans les festivals de musique – notamment Les Vieilles Charrues. « Je ne veux pas être payé, je gagne bien ma vie par ailleurs, répète cet intermittent du spectacle qui alterne des cycles de travail intense et des périodes de relâche, mon salaire ici, ce sont les sourires des enfants qui font du vélo. » Sa proposition de créer une équipe professionnalisée est refusée et une association locale entre en lice fin avril : l’Afeji, qui lutte contre l’exclusion. Elle a signé, ce 30 mai, un accord tripartite avec la ville de Grande-Synthe et l’État. Ce dernier prendra en charge « le nettoyage des sanitaires, le gardiennage 24 h sur 24, la médiation sociale et la sécurité ». Vêtements et nourriture seront toujours assurés par les bénévoles.

 

 

Les cabanons sont prévus pour accueillir 5 personnes. Lorsque les migrants rejoignent l’Angleterre, il n’est pas rare que le passeur conserve les clés du cadenas et cherche à louer l’accès du logement aux nouveaux venus. © Olivier Favier

Au cœur du camp, Fulgence s’est chargé de monter une école avec l’association Edlumino, qui réunit des enseignants français et britanniques venant en aide aux enfants dans les camps de réfugiés. Un bâtiment est destiné à accueillir les enfants de 3 à 7 ans, un second ceux de 7 à 17 ans. Parallèlement à l’enseignement de l’anglais, celui du français, encore sous-représenté, apparaît essentiel. Désormais 20% des migrants présents sur le camp font une demande d’asile en France. Le 12 mai, le préfet de région a annoncé son désir de scolariser les enfants « dans les écoles de la République », une préoccupation pour le moins surprenante quand on connaît le peu d’attention porté par les institutions aux mineurs de Calais, dont beaucoup sont sans famille.

 

L’État va-t-il fermer le seul camp de réfugiés à peu près digne

Les bénévoles qui sont sur le camp de Grande-Synthe viennent d’Angleterre, de Belgique, d’Allemagne, de toute la France. Ils y demeurent le week-end ou plusieurs semaines, parfois quelques mois. Tous ou presque sont logés pour cinq euros la nuit dans les bungalows d’un camping environnant. L’intérêt des tâches évolue bien sûr avec la durée du séjour. Les migrants vient sur le camp en moyenne plusieurs mois. Avant que l’État n’annonce son projet de reprise en main du camp, l’idée était d’évoluer vers une gestion mixte, de plus en plus autonome. L’organisation quotidienne n’est pas seulement logistique. De jour et surtout de nuit, il faut lutter contre l’influence des passeurs, souvent armés. De nombreux réseaux ont été récemment démantelés.

 

 

« Je laisse la police et la justice faire leur travail », répète Damien Carême, qui tient cependant à ce que la présence des forces de l’ordre aux abords du camp soit réduite et discrète. La sécurisation des abords, notamment les entrées et sorties des véhicules, est pour l’instant gérée par les bénévoles. Jusqu’à ce jour, il n’était pas question de contrôler les allers et venues des habitants, comme cela se fait à Calais dans le camp de containers. Ici, la priorité est d’apporter un minimum de confort et à faire, autant que possible, de ce lieu de passage un espace convivial et accueillant. La prochaine étape est l’érection d’un mur anti-bruit, pour protéger les migrants des nuisances sonores de l’autoroute et empêcher les incursions dangereuses sur la chaussée.

La gestion annuelle du camp a été estimée initialement à 4 millions d’euros. Très loin du budget de 18 millions d’euros du centre d’accueil Jules Ferry à Calais pour un nombre équivalent de migrants ! Ou des 54 millions d’euros dépensés pour la mobilisation de 18 unités de forces mobiles affectées à la surveillance du bidonville et de la zone portuaire. À la mi-mai, l’État semble faire de sa reprise en main du projet de Grande-Synthe la condition sine qua non pour le financement de son entretien. Parallèlement, les départs ont donné lieu au démontage des cabanons et non à l’accueil de nouveaux venus. La population du camp est désormais de 700 habitants. On peut craindre que n’ayant pu interdire sa construction, les autorités cherchent désormais à réduire le camp de la Linière au plus vite. Quelle que soit la pérennité du projet, il aura montré qu’un accueil digne est possible. Y renoncer par peur d’un « appel d’air » est non seulement indigne, mais parfaitement infondé.

Olivier Favier

Photo de une : Fulgence, les bénévoles et les enfants à l’entrée de l’école des petits. © Olivier Favier.

Notes

[1Ce mouvement entend d’une part inciter les citoyens d’un territoire (bourg, quartier, village…), à prendre conscience des profondes conséquences que vont avoir sur nos vies la convergence du pic du pétrole et du changement du climat et, d’autre part, de la nécessité de s’y préparer concrètement.

[2En juillet 2015, un « corridor sécurisé » est installé pour « protéger » le port de l’arrivée des migrants. D’autres stratégies se sont développées autour du site d’Eurotunnel, lesquelles ont été à l’origine de plusieurs décès. Cette année, 300 mètres de grillage seront ajoutés d’ici l’été. Des centaines d’hectares de végétation ont été rasés, des terres ont été inondées, des dunes aplanies. Les factures successives réglées par la Grande-Bretagne s’élèvent désormais à plusieurs dizaines de millions d’euros.

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

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30 mai 2016 1 30 /05 /mai /2016 16:13

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

El Khomri
Cisco va former 200 000 personnes. Bordel, à quoi sert la fac ?

 

L’allégresse avec laquelle la ministre du Travail annonce la délégation au privé d’une mission qui devrait revenir au service public, dont les moyens sont constamment essorés, est d’un cynisme inédit.

 

C’est un tweet de Myriam El Khomri vendredi 27 mai. Du genre de ceux qui ont le don de me plonger dans des abimes de perplexité auxquels succèdent des tréfonds de dépit qui à leur tour se muent immédiatement en furieuse envie d’éparpiller tout ça façon puzzle.

Donc Myriam El Khomri a tweeté :

« Notre objectif commun avec @CiscoFrance est de former en 3 ans 200 000 personnes aux métiers des réseaux numériques »

C’est chouette. Pour une fois y a un collègue qui a été plus prompt de moi au niveau de la réaction épidermique en tweetant à son tour :

« Ah ah ah, dans vos gueules les formations universitaires réseau/télécom. #pitoyable »

Voilà. On en est là. Franchement si vous n’aimez pas les grossièretés vous pouvez directement arrêter de lire ce billet.

Making of
Ce billet a d'abord été publié sur l'excellent blog Affordance.info, tenu par le maître de conférences en sciences de l'information et de la communication Olivier Ertzscheid. Il nous a aimablement autorisé à le reproduire sur Rue89 (les intertitres sont de la rédaction). Mathieu Deslandes

Vous êtes toujours là ? OK. Donc franchement ça me fout le cul en larmes. Bah oui. Parce que dans mon petit IUT je les croise tous les jours les collègues du département réseau et télécom. Pas plus tard que l’autre jour justement on discutait du fait qu’ils avaient trop d’offre d’emploi et de contrats pro par rapport aux candidatures qu’ils reçoivent.

Plus globalement ils sont comme tous les universitaires en charge de formations : on se démène pour créer des formations « à budget constant » (« budget constant » étant le petit nom administratif d’un volume horaire et de dotations en baisse mais passons ...), à « budget constant » donc, on se tape une paperasserie dans laquelle tous les patrons qui se lamentent sur la lourdeur administrative du code du travail seraient ravis de venir se vautrer tant elle leur paraîtrait légère, souple et quasiment éthérée, on est évalué en permanence par des organismes à l’utilité aussi discutable que l’acronyme les désignant est sexy, et nos institutions, nos autorités de tutelle, elles tweetent que grâce à Cisco France on va former 200 000 personnes en trois ans.

Avaler notre chapeau, encore et encore

Mais bordel. Bordel. What. The. Fuck. Mais bordel à quoi on sert ? Mais sans déconner nous à l’université on fait quoi ? On forme à quoi ?

Des formations « professionnalisantes » voire « professionnelles » on en a déjà plein. On a encore le gosier encombré et le transit bouché du nombre de fois où il a fallu avaler notre chapeau en sacrifiant la pédagogie à la rentabilité supposée ou au côté « bankable » de tel ou tel métier momentanément porteur ou déficitaire sur tel ou tel bassin d’emploi, mais faut croire que c’est pas assez. On est arrivé à des situations totalement aberrantes dans lesquelles on nous oblige à recruter de mauvais étudiants disposant d’un contrat quelconque (professionnel, apprentissage) plutôt que de bons étudiants qui ne rapporteront pas une thune à l’université qui les forme.

Tous ces chapeaux là, je les avais avalés, on les avait collectivement avalés. On se battait encore mais à la marge, en embuscade, en loucedé, davantage pour préserver notre capacité à encore se regarder dans la glace que pour combattre un système dont on savait qu’il avait déjà broyé la plupart des idéaux qui nous avaient, il y a longtemps, convaincus de pouvoir se rendre utile en y entrant pour transmettre un savoir et quelques compétences techniques et méthodologiques à des étudiants. Bref des trucs que Cisco semble être capable de faire mieux que nous.

A côté de ce qui est en train de se passer à l’heure actuelle, la LRU de Valérie Pécresse c’était Oui-Oui au pays des fées. Naturellement c’est la même chose. Je veux dire que la LRU, avec « l’autonomie » des universités (dont plus de la moitié d’entre elle est en faillite autonome ou sous-tutelle autonome ou a dû, en toute autonomie, fermer un nombre hallucinant de formations), la LRU était juste là pour préparer le terrain.

Cisco, Microsoft, Amazon et Elsevier

Parce que cet accord avec Cisco est loin, très loin d’être le premier.

Souvenez-vous de l’accord que la ministre de l’Education nationale a passé avec Microsoft, juste avant d’en passer un autre avec Amazon.

 

La ministre du Travail Myriam El Khomri à l'agence Pôle Emploi de Saint-Ouen (93), le 24 février 2016

La ministre du Travail Myriam El Khomri à l’agence Pôle Emploi de Saint-Ouen (93), le 24 février 2016 - MARS JEROME/SIPA
 

Souvenez-vous qu’en même temps que l’on sucre plus de 250 millions d’euros aux grands organismes de recherche français (voir le récent Appel des Nobels) on file chaque année la même somme d’argent public à Elsevier et quelques autres grands éditeurs pour racheter des travaux financés sur fonds publics par des chercheurs payés sur fonds publics.

Et là, toute guillerette le matin, Myriam El Khomri nous tweete le partenariat sur fonds publics avec Cisco pour former 200 000 personnes aux métiers des réseaux numériques (lequel partenariat date d’ailleurs d’il y a plus de six mois mais bon ...).

Moi je suis juste au-delà de l’au-delà du ras-le-bol. Des impôts j’en paie comme tout le monde. Et franchement je m’en félicite tous les jours. Mais bordel de merde je ne paie pas des impôts pour financer Microsoft, Amazon, Cisco, Elsevier ou je ne sais quel autre grand groupe privé, a fortiori dans un contexte où les universités n’ont plus une thune, et où ces acteurs privés se vautrent déjà allègrement dans le détournement organisé du crédit impôt recherche (on parle quand même de plus de 5,5 milliards d’euros...).

Et je n’aborde même pas les questions de remise en cause des modèles du logiciel libre que l’on essaie de défendre en balançant des cailloux sur des chars d’assaut.

Flinguer le droit à un service public de la formation

Au moins me direz-vous y’a un truc qui est désormais limpide et qui ne m’a bizarrement sauté aux yeux que ce matin à la lecture du tweet de la guillerette Myriam El Kohmri.

L’objectif de tout ça est de faire avec l’enseignement public, l’enseignement supérieur et la recherche et le droit à la formation la même chose qu’avec le droit du travail : inverser la hiérarchie des normes.

Quand Cisco fera le boulot des départements réseaux et télécom avec la thune, les moyens et l’accompagnement qui auraient dû leur revenir de droit, quand Elsevier fera le boulot des bibliothèques avec la thune, les moyens et l’accompagnement qui auraient dû leur revenir de droit, quand Microsoft fera le boulot des formateurs au numérique avec la thune, les moyens et l’accompagnement qui auraient dû leur revenir de droit, quand Amazon fera le boulot des éditeurs de manuels scolaires avec la thune, les moyens et l’accompagnement qui auraient dû leur revenir de droit, on se retournera, on regardera les dernières fumerolles s’échappant de ce qui fut un temps l’enseignement public de la maternelle à l’université et on organisera des colloques pour pleurer avec les familles des défunts ou aller pisser sur la tombe de Jean Zay.

Et Myriam, Najat, Valérie, Manuel, François, Nicolas et leurs copains ils rigoleront tranquillou en touchant les dividendes de leur impéritie pondérés à l’aune de leur soumission. On aura achevé de flinguer le droit à un service public de la formation mais on aura en contrepartie largement financé (sur fonds publics) Cisco, Amazon, Microsoft et Elsevier qui, c’est vrai, en avaient grandement besoin.

Le grand projet

Inverser la hiérarchie des normes dans le code du travail, dans le droit à la formation, dans l’enseignement supérieur et la recherche. Le voilà le grand projet. La voilà la seule doctrine. Tout aura été fait en ce sens. Plus j’y pense et plus c’est clair.

Ils nous ont fait le coup d’abord « à l’ancienne » : sabrer dans les crédits et les postes. Et puis ils nous l’ont refait mais en mode filou : rendre les universités « autonomes » (et en profiter pour sabrer dans les crédits et les postes). Et pour parachever le tout ils nous le refont encore une fois en mode « ça ose tout » : passer des contrats léonins avec des acteurs privés en expliquant qu’on n’a plus les moyens les crédits et les postes pour faire faire le boulot par les acteurs publics. Jusque là personne n’avait encore osé songé à s’en vanter sur Twitter avec le hashtag #guilleret. Myriam El Khomri et Najat Vallaud-Belkacem, si.

Vous savez quoi ? Ça me fout le cul en larmes. La destruction de l’université française bien sûr. Mais surtout l’abrutissement organisé comme projet social, l’autoritarisme comme principal mode de gouvernance, et le cynisme comme principal mode de négociation.

D’ailleurs Myriam El Kohmri le disait aussi sur Twitter, quelques heures après son autre tweet :

 

 permet aux étudiants bénéficiant des formations de rencontrer des entreprises qui recrutent

 

Pour les autres étudiants en revanche, ceux qui devront juste subir l’infâmie de bénéficier des formations universitaires réseau et télécom non estampillées #Cisco, ceux-là sont les bienvenus à la #Fuckingconnection qui leur permettra de rencontrer des agences pour l’emploi qui n’inversent pas la courbe du chômage.

L’abrutissement organisé comme projet social, l’autoritarisme comme principal mode de gouvernance, et le cynisme comme principal mode de négociation. Merde.

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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30 mai 2016 1 30 /05 /mai /2016 16:03

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

Opposée à la loi Travail, une rescapée d'Oradour-sur-Glane de 93 ans refuse d'être décorée par Manuel Valls

 

: une rescapée d'Oradour-sur-Glane refuse d'être honorée par Manuel Valls https://www.francebleu.fr/infos/politique/un-rescapee-du-massacre-d-oradour-sur-glane-refuse-d-etre-honoree-par-manuel-valls-1464603880?PageSpeed=noscript 

 

Solidaire avec le mouvement contre la loi Travail, Camille, 93 ans, vient de refuser une des plus hautes distinctions nationales : celle de commandeur de l'Ordre national du mérite, que devait lui remettre Manuel Valls.

L'une des dernières rescapées du massacre d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), perpétré par les SS en 1944, a écrit une lettre au Premier ministre pour lui signifier son refus, comme le rapporte "Le Progrès" ce lundi : "Dans le contexte actuel, il m’est impossible d’accepter de votre part cette distinction [...] alors que je suis totalement solidaire des luttes menées depuis deux mois par les salariés, les jeunes, une majorité de députés et de Français contre la loi Travail que vous tentez d'imposer par le 49-3".

Pour elle, accepter d'être élevée au rang de commandeur de l'Ordre national du mérite équivaudrait à "renier" toute sa "vie militante pour plus de justice et de solidarité, de liberté, de fraternité et de paix". Cette ancienne secrétaire générale du syndicat des chèques postaux, qui a perdu toute sa famille proche le 10 juin 1944, s'est ensuite notamment engagée pour son syndicat et la cause féministe.

 

 

 

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

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29 mai 2016 7 29 /05 /mai /2016 21:28

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/cbonneuil/blog

 

« On bloque tout ! », force des sans-pouvoir

 

Depuis l'invention de la grève générale en 1842, le blocage des approvisionnements énergétiques s'est maintes fois révélé une force des faibles, une arme du mouvement social et une fête émancipatrice...
 

Angleterre, été 1842. Devant le refus des capitalistes d’augmenter les salaires alors que le coût de la vie s'envole, de réduire la durée du travail, et devant le refus du gouvernement de donner suite à une pétition de 15.000 signataires en faveur du suffrage universel, un immense mouvement social naît en mai de cette année-là : la première grève générale du monde. « Bloquer … c’est inacceptable », s’indignent le premier ministre, les patrons et la presse des privilégiés.

France, mai 2016. Sourd à une pétition de plus d’un million de signataires, aux syndicats et au parlement qu’il balaye d’un coup de 49-3, autiste à la colère d’une jeunesse qui se remet « debout », Manuel Valls déclare que « bloquer … c’est inacceptable et on ne peut pas bloquer un pays… s’en prendre ainsi aux intérêts économiques de la France ». Il oublie que sans la grève, le sabotage et le blocage, et les luttes sociales depuis le XIXe siècle nous en serions encore aujourd’hui au monde de Dickens et Zola, du travail des enfants et du suffrage censitaire.

Quel était en effet le mode d’action des inventeurs de la grève générale en 1842 (et de bien d’autres depuis, en 1905, 1936, 1947 ou 1968)? Aller de mines en mines pour y casser les machines à vapeurs ou en voler les rondelles fusibles (« plug ») de sécurité. D’où l’appellation de « Plug Riots », les « émeutes des rondelles », donnée à cette mobilisation phare du mouvement chartiste. Comme le note un journal de l’époque, les mineurs avaient compris « le pouvoir qui était entre leurs mains de stopper tous les moulins, les usines et les trains ». En bloquant l’extraction et le transport de charbon pendant plusieurs semaines les travailleurs réussissent en effet à mettre à l’arrêt même les usines qui ne sont pas en grève, avant d’être suivis peu après par une grande grève des ouvriers textiles. Certains affirment : « mieux vaut mourir face à l’armée que de mourir… sous la machine du capitaliste » (1).

Cette Loi travail que le gouvernement et le MEDEF prétendent imposer à coup de 49-3 et de répression du mouvement social, n’est-elle pas précisément un retour au capitalisme sauvage du XIXe siècle ? Celui que des socialistes authentiques combattirent par le passé. Celui qui fut rendu en France moins invivable au XXe siècle : retraite, médecine du travail (affaiblie par le projet de Loi actuel), interdiction du travail des enfants (la première version de la Loi rétablissait des journées de 10h pour les apprentis mineurs !), démocratie sociale insérant les citoyens (via le parlement et le code du travail, que le socialisme patronal détricote à présent) et les syndicats dans la décision (via la primauté des accords de branche que l’article 2 du projet supprime, livrant les salariés au chantage patronal à l’emploi même quand l’entreprise dégage de juteux bénéfices !).

Cette régulation relative du capitalisme qui s’institutionnalise en Europe au milieu du XXe siècle n’aurait pu advenir sans le pouvoir de blocage énergétique des travailleurs comme l’a démontré l’historien Timothy Mitchell dans Carbon Democracy (2). Mais après 1945, la « pétrolisation » de l’Europe, d’ailleurs encouragée par le Plan Marshall, réduit le rapport de force des travailleurs (le pétrole vient du Moyen-Orient néo-colonial) et instaure une démocratie consumériste (des blocages, plus difficiles, restent possibles comme en 1968 et 2010). Selon Tim Mitchell, pétrolisée, la qualité de la démocratie change et cela prépare progressivement le terrain aux régressions néolibérales à partir des années 1970 : défiscalisation des riches, chômage, précarité, hausse de la part de la plus-value allant à la rémunération du capital au détriment du travail.

Bloquer serait aujourd’hui illégitime ? Alors que des millions de travailleurs pauvres sont en galère, sous le chantage du chômage de masse, et que le poids du patrimoine privé par rapport à la richesse nationale après avoir diminué après 1945, est maintenant revenu en France au niveau du temps de de Zola (3) ?

Non !

Jour debout et nuit debout, la grève, le blocage des sites de production et l’occupation des places sont la dernière arme des victimes d’un système économique injuste, d’un capitalisme ré-ensauvagé ; la contre-offensive des sans-voix d’un système politique à bout de légitimité (inégalités croissantes, démocratie représentative qui ne représente pas le pays réel, parlement godillot, état d’urgence permanent).

Bloquer, sera peut-être aussi un déclencheur de nouveaux liens. Dimanche dernier, la convergence des Zadistes et les étudiants allant soutenir à vélo le blocage syndical de la raffinerie de Donges (44) ; aujourd’hui les rencontres inattendue entre voisins qui ne se parlaient pas avec le boom du covoiturage… Quels nouveaux surgissements demain ?

Le blocage rend sensible à chacun.e d’entre nous les flux (énergétiques, financiers…) qui trament nos vies. Qu’est-ce qui est bloqué ? Manuel Valls et Emmanuel Macron nous le disent sans ambages : ce qu’ils veulent débloquer c’est une France-entreprise en guerre économique et sociale permanente pour satisfaire les intérêts gourmands de flexibilité et de paradis fiscaux. Ce qui vacillent aussi, ce sont aussi des flux d’énergies et des infrastructures technico-industrielles (le pétrole, les centrales nucléaires) qui structurent nos vies quotidiennes sans pourtant faire l’objet de réels choix collectifs alors qu’ils menacent l’habitabilité de notre Terre sans pour autant avoir réalisé dans nos pays riche leur vieille promesse de bonheur par l’abondance matérielle, à laquelle plus personne ne croit. EDF s’indigne et le PDG de Total menace de fermer ses raffineries en France ? Mais syndicalistes et deboutistes imaginent déjà ensemble une société post-pétrole et post-nucléaire, partageant le travail, le pouvoir et les richesses !

_______

(1) Les citations sont issues du livre tout récent d’histoire sociale et environnementale de la révolution industrielle d’Andreas Malm, Fossil Capital. The rise of steam power and the roots of global warming (Verso, 2016), p 228-229.

(2) Timothy Mitchell,  Carbon Democracy (La Découverte, 2013).

(3) Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle (Seuil, 2015)

 

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Source : https://blogs.mediapart.fr/cbonneuil/blog

 

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27 mai 2016 5 27 /05 /mai /2016 21:41

 

Source : http://www.midilibre.fr

 

Loi Travail : la tension monte à Nîmes
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27 mai 2016 5 27 /05 /mai /2016 21:35
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27 mai 2016 5 27 /05 /mai /2016 21:25

 

Source : http://www.lepoint.fr

 

 

VIDÉO : Myriam El Khomri exfiltrée in extremis de "C à vous"

Les images sont impressionnantes : France 5 a interrompu la transmission jeudi après l'arrivée de manifestants anti-loi El Khomri dans la cour du studio.

Modifié le - Publié le | Le Point.fr
 
 

 

Grosse frayeur ce jeudi sur le plateau de C à vous. L'émission, qui recevait la ministre du Travail Myriam El Khomri, a été arrêtée après l'arrivée de manifestants qui encerclaient le studio. La production a donc été obligée d'arrêter le direct et l'équipe de se mettre à l'abri. « Bonjour, nous sommes une émission. Notre rôle est de donner la parole à tous. #CàVous reprendra le direct dans très peu de temps », a tweeté le compte officiel de C à vous, après avoir rendu précipitamment l'antenne.

 

Bonjour, nous sommes une émission. Notre rôle est de donner la parole à tous. reprendra le direct dans très peu de temps.

 

L'émission a été interrompue par « des manifestants qui frappaient sur les vitres à l'extérieur du studio et qui se montraient menaçants », a expliqué Anne-Sophie Lapix, en reprenant l'antenne quelques minutes plus tard. Le dîner a alors repris avec un autre invité, Gérard Holz.

 

🎥 L'émission avec El Khomri interrompue par des dizaines de manifestantshttp://bit.ly/1sRPOfZ 

 

🎥 Quelques minutes après l'irruption des manifestants @aslapix reprend l'antenne et livre des explications.

 

Myriam El Khomri exfiltrée

Pour rappel, le dîner de C à vous n'est pas enregistré dans les locaux de France Télévisions ni à La Plaine Saint-Denis, mais dans un loft situé dans le quartier d'Oberkampf. La ministre du Travail a été exfiltrée du studio pour des raisons évidentes de sécurité.

Ce jeudi marquait la 8e journée de mobilisation contre la loi travail. Depuis plusieurs semaines, le mouvement fait la une des journaux, mais il s'est intensifié ces derniers jours, la CGT ayant appelé à une mobilisation nationale. Raffineries, centrales nucléaires, etc., les syndicats tentent une ultime pression sur le gouvernement pour le retrait de la loi, passée en force par Manuel Valls à l'Assemblée nationale, grâce à l'utilisation du 49.3.

 

 

Source : http://www.lepoint.fr

 

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