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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 14:52

LEMONDE.FR avec AFP | 07.03.12 | 10h03

 
 

 

Le système aurait perduré jusqu'en 2007, avant l'arrivée d'un nouveau directeur financier chez RRG qui aurait progressivement fait le ménage, selon l'ancien cadre.

Le système aurait perduré jusqu'en 2007, avant l'arrivée d'un nouveau directeur financier chez RRG qui aurait progressivement fait le ménage, selon l'ancien cadre.AFP/FABRICE COFFRINI


Lors d'une enquête de la justice sur les motifs de son licenciement, un ancien directeur financier d'une filiale de Renault au Luxembourg a accusé le constructeur français d'avoir établi des fausses factures visant à léser le fisc, rapporte Libération, mercredi 7 mars.

Etienne Mars, directeur financier de Renault Retail Group (RRG) licencié en 2009, fait partie des trois cadres de cette filiale luxembourgeoise qui se sont portés partie civile dans l'enquête sur la fausse affaire d'espionnage du groupe automobile, s'estimant eux aussi victimes de fausses accusations.

Lors d'une audition, les 27 et 28 septembre 2011, M. Mars avait affirmé que RRG "émettait de fausses factures à l'adresse des filiales européennes d'un montant déterminé", selon un rapport d'enquête de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) cité par le quotidien. Ces sommes, payées selon lui par des filiales à une société du groupe Renault, avaient pour but de "fausser à la baisse le bilan financier et baisser les impôts de chaque succursale Renault dans son pays d'implantation", toujours selon ce rapport au juge d'instruction. Le système aurait ainsi perduré jusqu'en 2007, jusqu'à l'arrivée d'un nouveau directeur financier chez RRG qui aurait progressivement fait le ménage, selon l'ancien cadre.

LICENCIEMENTS ABUSIFS

"Etienne Mars a apporté par la suite aux enquêteurs les documents appuyant ses dires", selon une source proche du dossier citée par Libération. Etienne Mars, Alex Hoffmann, l'ex-directeur des ventes de RRG et Antonio Rigo, l'ex-directeur technique, affirment que leur départ du groupe automobile – par licenciement en 2009 pour les deux premiers et une démission contrainte, selon lui, pour le troisième – était injustifié.

Une enquête de la DCRI, révélée mardi, a mis au jour que des faux figuraient dans des dossiers aux noms des trois  anciens cadres, notamment des comptes inexistants, selon leur avocat, Me Alexandre Varaut, qui souligne les similitudes avec les licenciements à la fin de 2010 de trois cadres de Renault indûment accusés d'espionnage industriel.

 

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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 14:04
midilibre.fr - GUY TRUBUIL
07/03/2012, 08 h 31 | Mis à jour le 07/03/2012, 09 h 01
Me Yehezkiely et ses clients, hier, devant le conseil de prud’hommes.
Me Yehezkiely et ses clients, hier, devant le conseil de prud’hommes. (Photo DAVID CRESPIN)

Au risque d’entendre les mêmes arguments, des mots semblables, elles ont une nouvelle fois fait le déplacement, hier après-midi. Trente-cinq personnes employées dans le cadre de contrats aidés par l’Éducation nationale étaient devant le conseil de prud’hommes, où leur contentieux était examiné dans le cadre d’une audience en départage - avec un magistrat professionnel.

"Ils se sont adaptés avec leurs moyens"

Me Yehezkiely Ces “petites mains”, employées dans les écoles pour assister le directeur d’établissement, accompagner des élèves handicapés ou entretenir le parc informatique des collèges, demandent la requalification de leur contrat en CDI. Au total, 48 dossiers sont défendus par Me Natacha Yehezkiely, qui demande l’intégration des personnes qui sont encore employées ou le versement d’indemnités pour une rupture abusive des contrats. Au début du mois, quatorze précaires de l’Éducation nationale ont déjà obtenu un jugement favorable de la part des prud’hommes.

Pour Me Yehezkiely, la requalification s’impose en raison de l’absence de formation proposée à ces salariés pourtant officiellement engagés dans des parcours d’insertion par le biais d’un contrat d’avenir, d’un contrat d’accompagnement dans l’emploi ou de contrat unique d’insertion.

"Tous les textes prévoient la formation mais, dans la plupart des cas, les personnes se sont adaptées avec leurs moyens", explique-t-elle. Selon la juriste, les propositions transmises après l’apparition des premiers contentieux ou les réunions d’information sur le sujet ont relevé "de la poudre aux yeux".

Pour des raisons pratiques, la totalité des contrats a été passée avec le lycée Jean-Jaurès de Saint-Clément-de-Rivière. Pour l’avocate de l’établissement, Me Catherine Guillemain, le contentieux devrait relever de la juridiction administrative et soulève le problème de la compétence des prud’hommes. Sur le fond, elle note que "l’obligation de formation existe ou pas, en fonction des contrats". "Il faut faire la part des choses : certains salariés n’étaient peut-être pas intéressés pour se former eux-mêmes. Et une insuffisance de ce point de vue n’entraîne pas forcément une requalification", poursuit-elle. Le conseil rendra sa décision le 12 juin. Selon le collectif des précaires de l’Éducation nationale, le problème soulevé a généré 80 contentieux dans l’Hérault.

 

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 12:58

 

Rue89 - Témoignage 06/03/2012 à 12h51
Annick MAURIANGE | En recherche d'emploi

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Un réveil (Eflon/Flickr/CC)

Monsieur le Président,

Depuis quelques mois, en lisant la presse, je retrouve dans vos interventions ce cheval de bataille que vous exposez régulièrement : l'assistanat.

Récemment, Le Nouvel Observateur faisait encore état de vos allégations concernant les chômeurs.

Si j'en crois la presse, vous avancez que les chômeurs sont responsables de leur situation, inactifs, se complaisant de leur situation aux crochets de l'Etat.

Il y a même un film, sorti l'année dernière, qui décrit ce type d'assistanat avec humour et le talent de Jean-Paul Rouve et Isabelle Nanty : « Les Tuche ».

Mais ni ce film, ni vos propos ne décrivent la réalité de l'assistanat.

Un RSA de 55 euros

 


Annick Mauriange (DR)

J'admets fort bien qu'elles existent, ces personnes ne vivant que d'allocations et s'y complaisant. J'en connais aussi. J'en connais même qui correspondent en tout point au stéréotype du « RMIste à l'écran plat dans son salon ».

Mais monsieur le Président, avec tout le respect que votre fonction m'impose, je me permets, étant « assistée » moi-même, de me sentir profondément outragée par vos propos.

Je m'en explique. Je suis effectivement tributaire du RSA et d'autres allocations. La législation veut que, mon conjoint étant « invalide catégorie 2 » et pensionné de 670 euros par mois par la Cpam (Caisse primaire d'assurance maladie), le RSA n'est que de 55 euros.

Mais j'apprécie les droits et l'encadrement que me confèrent ce statut. Ceux-ci m'ont permis d'occuper un emploi pendant six mois dans le cadre d'un CUI-CAE (contrat unique d'insertion - contrat d'accompagnement dans l'emploi) en Ehpad (Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes).

Mais ce contrat n'a pas été renouvelé et ne m'a pas permis de faire suffisamment d'heures pour prétendre à l'allocation chômage. Me revoici donc au point de départ.

Deux enfants et 850 euros par mois

Monsieur le Président, ce point de départ, le voici :

  • un budget de 850 euros par mois pour mon conjoint, moi-même et nos deux enfants. Une fois toutes les charges déduites, il ne nous reste plus assez pour payer les habits et l'alimentation. Fort heureusement, nous sommes bénéficiaires d'une banque alimentaire ;
  • une bataille quotidienne contre les administrations : chaque démarche, chaque déclaration de revenu auprès des CAF (Caisse d'allocations familiales) et Cpam devient une corvée ;
  • une recherche d'emploi compromise... car la recherche d'emploi coûte de l'argent ! Chaque trajet, chaque appel au Pôle emploi et la connexion internet indispensable pour accéder aux annonces sont un trou de plus dans notre argent de poche.

Je me suis levée tôt

Sans parler des remarques désobligeantes des fonctionnaires ! Quand j'ai dû me battre pour rétablir mon éligibilité au CUI, une employée de Pôle emploi m'a fait remarquer que « c'est quand même l'Etat qui décide puisque c'est eux qui paient votre salaire ».

En effet, mais ce salaire, je l'avais gagné en faisant tout ce que vous prônez depuis votre campagne de 2007.

Je me suis levée tôt et, pendant 519 heures réparties sur six mois, j'ai entretenu des chambres, des toilettes, des bureaux, servi à table des personnes âgées et aidé les aide-soignants dans leurs tâches.

Je ne m'attendais pas à une remontrance sur l'origine de mon salaire.

Survie, famille, recherche d'emploi et bénévolat

Making-of
Annick Mauriange a envoyé cette lettre jeudi 1er mars au président de la République.

Aujourd'hui, monsieur le Président, je me lève tôt, j'emmène à pied mes enfants à l'école. La journée, j'épluche les annonces, relance les recruteurs, rédige des candidatures, entretient et référence mon site internet dans l'espoir de faire reconnaître mes compétences et trouver un travail d'assistante de communication.

Car toute assistée que je sois, j'ai un projet professionnel concret et ce poste, c'est le premier barreau de l'échelle qui me permettra de l'atteindre.

Sachez aussi que mon « inactivité » me pousse à faire du bénévolat : je suis au Conseil d'administration de l'association Erstein Cinéma. J'y tiens la caisse une fois par semaine et j'ai pris en charge un groupe de travail sur la communication.

Cette activité m'aide à me maintenir active dans ma condition d'assistée chômeuse !

Voilà, monsieur le Président, de quoi sont faites mes journées. Survie, galère, famille, recherche d'emploi et bénévolat.

Vos propos me stigmatisent

J'aurais été en droit d'attendre une reconnaissance, même verbale, pour le dynamisme et la persévérance qui me distinguent (et beaucoup d'autres comme moi) du modèle « Tuche » au cinéma.

Mais vos propos m'accablent et me stigmatisent. Comme toujours.

Vous l'aurez compris, monsieur le Président, je ne fais pas partie de votre électorat.

Si cette lettre vous parvient et attire votre attention, n'y voyez aucune demande de ma part... Si ce n'est un peu plus d'empathie pour les conditions de vie des assistés.

Et plus d'équité, même verbale, vers le chômeur actif qui nourrit les mêmes objectifs que vous.

 

 

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 12:52

LEMONDE.FR avec AFP | 06.03.12 | 10h46   •  Mis à jour le 06.03.12 | 10h59

 
 

 

Le logo de Renault.

Le logo de Renault.AFP/ERIC PIERMONT


Environ quatre-vingts anciens salariés de l'usine Renault de Sandouville, près du Havre, partis en "départ volontaire", ont saisi le tribunal des prud'hommes pour obtenir des compensations du constructeur, a-t-on appris de source syndicale, mardi 6 mars.

Ils estiment que la réforme des retraites intervenue après leur départ les prive de revenus durant plusieurs mois. Ces ex-salariés ont déposé lundi un dossier au tribunal des prud'hommes du Havre pour lui demander soit de prononcer la nullité de la convention de départ, soit que Renault prenne à sa charge leur manque à gagner.

Agés de 58 ou 59 ans aujourd'hui, ces salariés avaient quitté l'usine pour être pris en charge par l'Association pour l'emploi dans l'industrie et le commerce (Assedic), dans le cadre d'un vaste plan de départs volontaires entre 2008 et 2009. Certains, pensant pouvoir bénéficier du dispositif "carrières longues", espéraient pouvoir partir à la retraite après leur période d'indemnisation.

Mais avec le report depuis 2011 de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans, ils se voient privés de ressources durant plusieurs mois – quatorze pour les plus pénalisés – et obligés de rechercher du travail. Quelque mille trois cent cinquante salariés avaient quitté l'usine de Sandouville dans le cadre du "plan Renault volontariat", qui prévoyait un total de quatre mille départs dans la maison mère en France et de deux mille autres dans les filiales françaises et européennes du groupe.

 

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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 23:29

 

| Par La rédaction de Mediapart

 

Une délégation de mouvements sociaux européens s'est rendue en Grèce du 28 février au 1er mars pour « dénoncer l'escroquerie des “sauvetages” de la Troïka, et rencontrer les mouvements sociaux grecs ». Parmi les Français : des représentants syndicaux, des membres d'Attac ou du collectif Droit au logement. De retour d'Athènes, Sophie Zafari, chargée du secteur international de la Fédération syndicale unitaire, première organisation de la fonction publique d'Etat, nous livre ses impressions.

Vous avez rencontré, à Athènes, des membres des deux principaux syndicats, des ouvriers en grève et des représentants de la gauche
nouvelle. Qu'est-ce qui vous a marqué dans leurs discours ?

 

Sophie Zafari, FSU 
Sophie Zafari, FSU© Claire Le Nestour

Ils nous ont posé beaucoup de questions sur la situation dans nos pays respectifs. En Grèce, on leur dit à longueur de journée, qu'ils sont fainéants, corrompus et privilégiés, pour faire passer les réformes d'austérité. Les syndicalistes ont été surpris d'apprendre que nous avions le 1 % patronal, par exemple, alors qu'on vient d'annoncer la fermeture de l'équivalent grec de l'office public des HLM.
Des mesures d'austérité supplémentaires sont votées tous les jours par les dirigeants. Cela devient tellement anxiogène pour eux que les mobilisations faiblissent. Pour les syndicalistes que nous avons rencontrés, il ne s'agit plus d'essayer de perdre 100 au lieu de perdre 200 : la seule issue, c'est le changement total de paradigme.

Comment ont-ils accueilli la venue d'une délégation de sept pays européens ?

Ils ont été soulagés de voir qu'on ne les prenait pas pour les mauvais élèves de la zone euro. Les deux grandes centrales syndicales grecques font la distinction entre syndicats du Sud de l'Europe et syndicats du Nord. Pour eux, la coopération va jusqu'à la France. Au-delà, ils ont fait une croix sur la capacité des pays, notamment l'Allemagne, à jouer la carte de la solidarité.
Pourtant, l'endettement de la Grèce a aussi servi à ces pays. 70 % des produits alimentaires vendus en Grèce sont importés. Si la Grèce tombe, les pays d'Europe du Nord seront aussi affectés. Un Etat ne peut pas maintenir sa croissance à côté d'un pays en récession. Mais les syndicalistes allemands ne s'en sont pas encore vraiment rendu compte.

Concrètement, qu'est-ce que les mouvements sociaux peuvent faire ?

L'erreur de la zone euro, c'est d'avoir adossé une union que l'on savait fragile à un monde financiarisé qui ne tient pas debout. On l'a vu au G20, il est impossible de moraliser ou régulariser la finance. Nous n'avons pas une alternative à proposer. Certains veulent la sortie de l'euro, d'autres non. Il n'y a pas non plus de position tranchée concernant l'annulation de la dette.
Pour nous, la première étape, c'est de fédérer les mouvements sociaux européens pour montrer que nous sommes contre la libre concurrence et la logique punitive de la Troïka (FMI, Commission européenne, BCE). Nous ne serons pas crédibles sans une large mobilisation. Les dirigeants sont conscients que le peuple peut faire basculer les choses. Il suffit de voir le déploiement de forces de police dans les rues d'Athènes pour le comprendre.

N'est-il pas un peu utopique de vouloir créer un mouvement social européen quand en France déjà, les partis de gauche se divisent sur le vote du Mécanisme européen de stabilité ?

Je ne dis pas qu'on arrivera tous à un accord, mais on sait au moins ce que nous ne voulons pas. Ce n'est pas au peuple de payer la crise. En période pré-électorale, nous avons tendance à nous replier sur notre situation nationale et attendre l'élection. C'est un tort car, quand on regarde chez nos voisins, on se rend compte qu'ils ont vécu les mêmes réformes que nous à quelques mois d'écart. Nous assistons à un nivellement par le bas, d'où notre intérêt de créer des rendez-vous thématiques de mouvements sociaux européens sur la santé, l'éducation ou les retraites.
Quant au Mécanisme européen de stabilité, les autorités l'ont rendu compliqué, ce qui ne facilite pas la compréhension par le public, et donc la mobilisation. En Grèce, la division ne se fait plus en termes de gauche ou droite. Il y a une ligne de partage entre ceux qui votent « oui » et ceux qui votent « non » aux mémorandums. En France, le point rassembleur des mouvements sociaux, c'est de vouloir chasser Nicolas Sarkozy.

Chasser Nicolas Sarkozy, pour le remplacer par qui ?

Je ne m'engage pas là-dessus au nom du syndicat, chacun choisira. Mais nous avons établi une liste de critères : la défense des services publics, le refus des politiques d'austérité, le financement direct des Etats par la Banque centrale européenne sans passer par les banques, la taxation réelle des flux financiers, l'audit de la dette, le retour sur la réforme des retraites ou la fin de l'opacité au sein de l'Union européenne. Si on accepte le traité souverain, nous connaîtrons à notre tour la fin de la liberté souveraine.

Propos recueillis par Claire Le Nestour


Calendrier prévisionnel du collectif

29-31 mars : conférence sociale jointe à Bruxelles
19 mai : manifestation devant la BCE
Mai : séminaire des mouvements sociaux européens à Milan
Septembre : manifestation commune à Athènes

 

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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 23:12

 

Rue89 - Témoignage 02/03/2012 à 17h47
TitiEB | Démocrate, Musicien, Étudiant.


Nicolas Sarkozy dans la foule à Bayonne, le 1er mars 2012 (Philippe Wojazer/Reuters)

(De Bayonne) Quelle belle journée à Bayonne ce jeudi 1er mars. Je finis mon gâteau basque dans un restaurant des halles avec un ami et collègue d'infortune en attendant d'apercevoir le président de la République, Nicolas Sarkozy, qui doit nous rendre visite.

Une fois cette sale cigarette fumée, nous nous dirigeons à 50 mètres de là, où des centaines de personnes attendent le Président. Je trouvais qu'il y avait beaucoup de monde, comme s'il était remonté dans les sondages. L'ambiance est relativement détendue alors qu'il est 14h30 et que Nicolas Sarkozy devrait déjà être là.

Il n'y a pas que des sarkozystes ici

Beaucoup de perches et de caméras se bousculent au bord de la rue dégagée par les CRS, mais les spectateurs attendent sagement. Je retrouve des collègues de la faculté de droit bayonnaise dont les orientations politiques, pour certains proches des miennes, ne sont pas vraiment à droite.

Ainsi, je commence à comprendre qu'il n'y a pas que des sarkozystes ici. Nous avons eu le temps de refaire le monde pendant plus d'une heure, jusqu'à ce que le bruit d'un moteur se fasse entendre parmi le brouhaha de la foule.

Arrive, en bas de la rue piétonne qui constitue l'essentiel du trajet prévu, la 508 présidentielle. C'est au moment où le bruit de la portière a résonné que tout s'est transformé. Il y a d'abord eu un vol de papiers appelant à la création d'une collectivité basque, et alors que le premier d'entre eux touchait le sol, la masse si calme bien qu'impatiente a relevé la tête et s'est mise à scander des slogans houleux en le sifflant.

En une fraction de seconde, la mer si calme s'est déchaînée, comme lorsque l'on se jette à l'eau et qu'apparaissent de grandes vagues...

 

 

Je l'avoue, j'ai moi-même sifflé pour exprimer mon mécontentement. Mais comme les autres, je n'ai pas été violent à un seul moment, a fortiori parce que je suis handicapé et que je ne peux marcher sans canne. On sent beaucoup de tension dans l'air, comme un courant électrique, une fissure entre un peuple et son premier représentant.

On se croirait aux fêtes de Bayonne

Nicolas Sarkozy avance vite, entouré d'une armée de journalistes et d'un service de sécurité conséquent. Il ne faut pas espérer traverser la rue, ne serait-ce qu'en largeur. Elle est bondée, les manifestants, écrasant numériquement les sympathisants, sont serrés. On se croirait presque au moment des fêtes de Bayonne, mais sans uniformes rouges et blancs.

Pour savoir où se situe le Président, il suffit de lever la tête et de chercher les perchmans. Ainsi, on peut se faire une idée approximative de sa position, mais il est inutile d'imaginer pouvoir l'approcher. Soit il vous passe à côté et vous vous faites bousculer, soit vous montez sur des marches pour l'apercevoir. Malgré le spectacle d'une intensité assez inattendue, mon ami travaille bientôt et je dois le ramener chez moi afin qu'il récupère sa voiture.

A mon retour en centre-ville, je me gare encore plus près de l'épicentre du séisme, mais je ne vois presque plus personne et sûrement pas Nicolas Sarkozy. D'ailleurs, sa voiture non plus n'est plus stationnée en bas de la rue piétonne. En revanche, il reste des CRS, et sur le trajet nous avons l'occasion de croiser une dizaine de camions.

J'opte alors pour une nouvelle stratégie : l'ouïe. En effet, suivre l'écho des formules houleuses, des sifflets et autre txistu m'a permis, en remontant la rue jusqu'à la cathédrale, de retrouver le président de la République, mais surtout la foule.

Les CRS agissent comme s'il y avait eu un attentat

Toutefois, parler de retrouvailles n'est en fait pas vraiment exact au vu des circonstances. C'est une scène de quasi-guerre civile que je trouve. Avec leurs uniformes imposants, on aurait cru qu'il y avait autant de CRS que de manifestants. Je m'approche pour tenter d'apercevoir à nouveau Nicolas Sarkozy, mais il est à ce moment-là dans une boutique de la rue d'Espagne. Alors, j'attends et je me tais.

Tandis que la plupart des manifestants, bien que comprimés, scandent des « Sarko casse-toi » (sans insulte à la fin, n'est-ce pas ? ), je vois les CRS charger de l'autre côté de la place. Sans aucune délicatesse, ils poussent avec leurs boucliers voire frappent à coups de poing les gens afin de les faire reculer. La violence est policière. J'entraperçois encore des papiers voler, des œufs...

Rien de bien méchant, rien ne justifiant cette violence de la part de ceux censés appuyer la justice, faire respecter la loi. Il s'agit tout simplement d'une manifestation, et pourtant les CRS agissent comme s'il y avait eu un attentat. Cliché sur le Pays basque ?

Désormais le bar le plus connu de Bayonne

La pression créée par les apparents soucis de logistique de l'impressionnant dispositif de sécurité font que les CRS improvisent en cognant pour faire un passage pendant que Sarkozy sort de la boutique où il est pour se réfugier dans le café qui sera désormais le plus connu de Bayonne, le bar du Palais.

Quand je me rends compte que les boucliers se rapprochent dangereusement, j'essaye d'avancer mais ce n'est pas évident. Finalement, je manque de tomber et je répète deux ou trois fois à un CRS que je suis handicapé.

A un moment, histoire de varier les décors, la BAC s'installe sous mon nez. Moi qui pensait être tranquille contre mon mur... J'étais entouré de flics, cinq ou six. Lorsqu'un type balance un briquet en visant volontairement le bouclier d'un CRS qui venait de se comporter stupidement, deux des policiers en civil qui squattaient mon coin tentent de l'interpeller.

La violence a été engagée par les CRS, les manifestants n'ont fait que scander des slogans et certains ont jeté de l'eau avant de se faire tabasser.

Alors quand je vois l'usage qu'en fait Sarkozy en nous expliquant qu'il n'y avait que « des gens du Parti socialiste qui s'allient à des gens de l'ETA », je me dis qu'il devrait revenir à Bayonne afin de vérifier ses dires. Il les a aussi qualifiés de voyous, mais les vrais voyous ce sont ses amis mouillés dans des affaires louches et pas seulement ses amis. Des citoyens qui s'expriment sans violence sont dans leur plein droit.

Le PS n'était pas absent

Contrairement à ce que l'UMP et la presse disent, la foule était mixte, apolitique, gauche, extrême ou centriste. Il n'y avait pas « beaucoup de collégiens et de lycéens » et il y avait des socialistes, oui... Mais peut-être une dizaine sur des centaines de personnes.

Manuel Valls ferait mieux de l'assumer d'ailleurs plutôt que de nous mentir en disant que le PS était absent. Sauf qu'il n'y a pas que les abertzale et les socialistes qui souhaiteraient remplir les cahiers de doléances.

 

 

Qui plus est, Nicolas Sarkozy qui parle d'indépendantistes puis, dans une seconde intervention, d'ETA, s'est permis un terrible amalgame en assimilant l'amour d'une culture au terrorisme.

Par ailleurs, utiliser la colère de tout un pays pour se victimiser, stigmatiser les Basques et assimiler tous ces adversaires aux socialistes est irresponsable et indigne. Fort de ce constat, tout le monde l'a vu, le vrai Sarko est de retour, et la République continue de couler.

 

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 16:39
Le Président de la République proteste à l'abri dans un café. 
Le Président de la République proteste à l'abri dans un café.© pol

http://www.eitb.com/fr/infos/politique/detail/840908/sarkozy-au-pays-basque--le-candidat-pas-president/

 

Je ne suis pas Basque, je ne suis pas indépendantiste, je n’ai rien fait, je n’y étais pas, je ne sais rien, je n'ai rien à dire,  mais j’ai vu une dizaine de vidéos à propos des incidents de Bayonne . Ce qui est impressionnant sur ces images de Bayonne, c’est le son : des hurlements saturés. Il n’y a qu’un interminable « ooouuuuhhh !!! » massif, spontané et collectif. Et puis un affolement disproportionné, une bousculade de photographes et de caméras, de la violence? Non! Juste un dispositif policier inefficace!  Dans les vidéos, je peux voir, les choix du montage, la manipulation des images, la présence de la rédaction en chef, pour essayer d’accréditer les dires du chef de l’État. Une seule vidéo montre l’arrestation musclée de certains jeunes qui protestent en disant qu’ils n’ont rien fait. Notre Grand Président a-t-il cru à ses fables? Comment pourrait-il croire que les Français, le respectent, et  l’aiment? Il a été surpris par cet accueil. Je suis étonné que ce soit la première fois que cela se passe. J'ai cru que la police était comme à son habitude, efficace. Il n’a pas été bousculé plus que cela, mais dans sa tête cela ressemble à un séisme. Sa réaction montre son ignorance de la réalité du pays, ses propos, son manque de sang-froid. François Hollande sous la farine, n’avait pas bougé une oreille. Lui s'inquiéte du crime de lèse Majesté, il accuse une partie des manifestants d'être apparentés à "ETA; les mains tâchés de sang". Nous savons maintenant qui est le capitaine courageux. Ce n'est pas lui! Des gens crient de manière débonnaire, il en fait des autonomistes !  Des jeunes Français crient contre le candidat, et il y a outrage à Président de la République. Vraiment c’est savoureux, celui qui annonçait son plaisir à rencontrer les Français, sans protocole, en rage : "Le Président de la République est chez lui en France", répète-t-il en changeant de casquette. 

Il ne devait pas y avoir assez de militants UMP triés sur le volet pour faire la claque. Ils n’ont pas payé assez de figurants pour faire croire au Président que nous l’aimons tous. Le roi était nu. Il n’a pas supporté. Il n’y a pas eu de violence, même pas de la farine ? Et toute la caravane publicitaire du Président candidat a été offusquée. Peut-être que chaque déplacement du candidat va donner envie maintenant  au Peuple de France de hurler son exaspération, pour faire aussi bien que les habitants de Bayonne : assez de chômage, de précarité, de baisse de pouvoir d’achat, d’endettement, de mépris, de mensonge, de manipulation de l’information, de cadeaux aux riches, de violence contre les pauvres, de promesses non tenues, d’arrogance, de manque de respect… etc ., etc.

Emmanuel Vals, qui n’a rien vu, qui n’est pas basque et qui n’a pas vu les vidéos, dénonce la violence. François Hollande voudrait que nous restions sages. D'autres disent que c'est une provocation que la police à laisser faire. Pourquoi faut-il qu’il nous défende de huer le candidat sortant, alors que nous ne désirons que de le sortir?  Manifester, c'est la démocratie. Ce qui s'est passé à Bayonne c'est juste la photographie de notre exaspération. Dire Ouuuuuhhh! ce n'est pas un trés bon slogan, mais au moins c'est efficace. Cela fait sortir le Président candidat de ses gonds. Les manifestants auraient pu crier dégage! comme pour Wad, Ben Ali, Moubarak ou les autres ! Mais il n'y a pas de comparaisons! Nous sommes en démocratie! On a le droit de le dire: Dégage? Non? Oouuuuuhhh c'est moins précis, mais cela se comprend tout de suite ! Si c’est cela être voyou, je veux bien être Bayonnais… Je ne voudrais pas que Notre Grand Président nous bâillonne. Vive l’expression de la colère du peuple ! C'est oooouuuuuhhhh, sa prochaine visite?

 

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 15:16

LEMONDE.FR avec AFP | 01.03.12 | 19h33

 
 

 

Euro Disney aurait illégalement enquêté sur des candidats à l'embauche entre 1998 et 2004.

Euro Disney aurait illégalement enquêté sur des candidats à l'embauche entre 1998 et 2004.REUTERS/© Keith Bedford

Le groupe Euro Disney et trois ex-gendarmes, dont deux retraités reconvertis en "privés", ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour avoir enquêté illégalement sur des candidats à l'embauche entre 1998 et 2004, ont révélé jeudi 1er mars des sources proches de l'enquête.

La date de leur procès devant le tribunal correctionnel de Meaux n'est pas encore connue. Mais ce renvoi en correctionnelle dont l'ordonnance a été prise en septembre 2011 intervient alors que l'accès illégal aux fichiers de police fait l'objet depuis mercredi d'une vive polémique, le groupe Ikea France étant accusé d'avoir procédé à une surveillance illégale de son personnel et de ses clients.

Euro Disney a souligné que "cette pratique n'avait plus lieu dans l'entreprise depuis de nombreuses années". Le groupe a également tenu à préciser que "quand la direction en [avait] appris l'existence, elle en [avait] aussitôt informé les autorités judiciaires" et avait ensuite "pleinement coopéré avec la justice". L'affaire avait d'ailleurs débuté en décembre 2004, après une plainte déposée par la direction d'Euro Disney elle-même auprès du parquet de Meaux en Seine-et-Marne.

 LE FICHIER STIC MIS EN CAUSE

Lors de sa plainte, la direction du groupe avait affirmé avoir été alertée sur l'existence de pratiques illicites réalisées en son sein, en exécution d'une convention conclue en 1997 par des membres de la direction antérieure avec une officine de renseignement.

Selon l'enquête, menée par la police judiciaire et la mission d'inspection technique de la gendarmerie, des milliers de consultations illicites des fichiers de police (STIC) et de gendarmerie (Judex), mais aussi du fichier national des titres de séjour (FNTS) ont été effectuées par les militaires, dont l'un était encore en service au centre technique de la gendarmerie nationale de Rosny-sous-Bois.

Les militaires, accusés d'avoir revendu des extraits de fichiers de police sur les antécédents judiciaires de milliers de postulants, seront jugés pour "violation du secret professionnel", "détournement de données informatiques nominatives" ou "corruption passive". Euro Disney, accusé d'avoir exploité les renseignements recueillis durant ses procédures de recrutement à Disneyland Paris, comparaîtra en temps que personne morale pour "recel" de ces mêmes infractions.

 

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 14:57

 

Le Monde - il y a 9 heures

 


 

 

L'association environnementale du Pays basque, Bizi, dont les militants ont déployé une banderole jeudi au passage de Nicolas Sarkozy hué dans les rues de Bayonne, a publié, jeudi 1er mars, un communiqué dans lequel elle martèle que "la bronca bayonnaise" était "totalement indépendante de quelque parti que ce soit".

"Le mouvement Bizi est fier de la manière dont le Pays Basque vient de montrer à Nicolas Sarkozy à quel point il n'est aucunement le bienvenu ici. Nous sommes fiers d'y avoir activement contribué aux côtés de centaines de militants de Batera demandant une collectivité territoriale spécifique, jeunes lycéens, activistes anti-ACTA, militants anti-voie nouvelle LGV, abertzale, socialistes, NPA, écologistes, qui ont tous exprimé leur rejet commun d'une manière absolument pacifique et citoyenne.

La charge de l'UMP contre le 'PS de François Hollande' accusé d'avoir orchestré les mobilisations de Bayonne est ridicule, mensongère et purement électoraliste. La " bronca " bayonnaise a été spontanée, populaire, profondément plurielle, et totalement indépendante de quelque parti que ce soit !"

 


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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 14:48

LEMONDE.FR avec AFP | 01.03.12 | 13h30

 
 

 

Entrée du magasin Ikea de Lomme, dans le Nord, le 29 février 2012.

Entrée du magasin Ikea de Lomme, dans le Nord, le 29 février 2012.AFP/PHILIPPE HUGUEN


Le parquet de Versailles a enregistré une plainte contre X déposée par le syndicat Force ouvrière (FO), qui soupçonne le géant suédois du meuble Ikea de surveillances illégales de salariés et de clients.

L'Union départementale FO de la Seine-Saint-Denis dans sa plainte pour "utilisation frauduleuse de données personnelles", dont l'AFP a obtenu copie, produit des courriels échangés entre des cadres du groupe et des enquêteurs privés, qui proposent notamment contre rémunération des "consultations équivalentes à celles du STIC", le système de traitement des infractions constatées, la base de données des fichiers policiers qui répertorie toute personne concernée par une procédure judiciaire.

Le syndicat soupçonne le groupe suédois d'avoir demandé à ces enquêteurs des renseignements sur les antécédents judiciaires, policiers ou sur les comptes en banque de salariés ou de clients en litige avec l'enseigne.

Les avocats du syndicat, Mes Yassine Yakouti et Sofiane Hakiki, estiment qu'il s'agit d'une "infraction d'habitude", ces échanges ayant "commencé au plus tard en 2003 et (s'étant) perpétués jusqu'au 17 juillet 2009 au moins" et qu'aucune prescription ne peut être invoquée, les faits ayant été dissimulés.
"Si ces faits sont avérés, il s'agit d'une atteinte très grave aux droits des salariés mais aussi des citoyens", a déclaré Hocine Redouani, délégué syndical FO du magasin Ikea Paris-Nord 2.
 

"Ce sont des pratiques qu'on ne pensait pas possibles. Nous espérons que cela va être tiré au clair par la justice et que les responsabilités des uns et des autres seront établies", a-t-il ajouté, estimant que le directeur de la gestion du risque d'Ikea France, "mis en disponibilité" depuis mercredi, n'était "pas le seul au courant". A la suite de ces accusations révélées par le Canard enchaîné, Ikea France a ouvert une enquête.

>> Lire aussi Ikea accusé d'espionner salariés et clients


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