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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 21:23

 

Le Monde.fr avec AFP | 18.04.2012 à 22h46

 

 
Des manifestants tiennent des bougies face au Panthéon à Rome pour protester contre la politique du gouvernement italien, le 18 avril.

 

 

Un millier de personnes ont manifesté mercredi 18 avril au soir à Rome sur la place du Panthéon, sous une pluie battante, pour protester silencieusement contre les suicides entraînés par la crise économique.

Plusieurs associations d'entrepreneurs et d'artisans du Latium, la région de Rome, et les principaux syndicats italiens (CGIL, CUISL, UIL, UGL) étaient rassemblés pour une manifestation "silencieuse" sur "les victimes de la crise" et "pour qu'il n'y ait plus de suicides".

Depuis le 1er janvier, le nombre des suicides entraînés par la crise s'élève à 23, selon le CGIA, syndicat d'artisans et de petits entrepreneurs. En 2010, 192 artisans et commerçants ont mis fin à leur jours, ainsi que 144 entrepreneurs et personnes exerçant une profession libérale, selon le rapport de l'institut de recherche Eures "Le suicide en Italie en temps de crise", publié mardi. Ce phénomène frappe majoritairement les chômeurs : 362 d'entre eux se sont suicidés en 2010, dont 272 venaient de perdre leur emploi.

 

 "UNE RÉPONSE FACE À LA DIFFICULTÉ DES PME"

Un grand écran était installé au milieu de la place pour rendre hommage aux entrepreneurs et salariés qui ont mis fin à leurs jours depuis le début de la crise, et que le chef du gouvernement Mario Monti a évoqués lui aussi mercredi matin au cours d'une conférence de presse.

"Nous demandons une réponse de l'Etat face à la difficulté des PME à remettre en marche leur activité, pour que l'économie italienne puisse se relever. Les solutions sont nombreuses pour que le crédit soit plus facile à obtenir : à travers le système bancaire, par exemple, ou la Caisse des dépôts et des prêts", a expliqué Maurizio Flamini, président de la Federlazio, association de PME du Latium, à l'origine de l'initiative.

"La crise ne doit pas peser sur les épaules des plus faibles, des travailleurs qui perdent leur poste et leur dignité, ou des retraités. Il y a des situations dramatiques et il n'y a pas d'issue", a déploré Tommaso Ausili, secrétaire général de la CISL Latium.

 

 

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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 14:44

 

Le Monde.fr | 18.04.2012 à 12h47

Par Antoine Galindo

 
 
Rassemblement contre la répression en Syrie mardi 17 avril sur l'esplanade du Trocadéro, à Paris. Au premier plan, l'actrice Fadwa Suleiman, exilée en France.

 

Une chaîne humaine et une longue banderole blanche entourent l'esplanade du Trocadéro à Paris, ce mardi 17 avril en début de soirée. La "vague blanche" qui s'y tient est organisée par la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme, en coopération avec des associations de soutien aux victimes de la répression syrienne. Elle veut être le point de départ d'un mouvement pacifiste et avant tout symbolique, voué à se développer à travers le monde.

Plusieurs personnalités du monde artistique et intellectuel ont fait le déplacement sur le parvis des droits de l'Homme. "Nous voulons sensibiliser le public et le peuple français, explique Darina Al-Joundi, une comédienne libanaise. Parce que beaucoup plus que la position officielle de la France, l'important pour les Syriens, c'est qu'ils voient le peuple français descendre dans la rue et afficher sa solidarité."

Les manifestants portent des panneaux blancs couverts de photos de sympathisants célèbres et tiennent des pancartes "STOP" entre leurs mains. "Stop au massacre, stop à la répression, stop à la guerre du régime syrien contre son peuple qui ne fait que réclamer sa liberté", s'insurge Mustapha, un étudiant arrivé en France il y a un an et demi. Lui aussi veut croire au symbole de "la vague blanche". "C'est réconfortant de voir qu'en France, il y a des gens qui nous respectent."
 

"ON A PEUR QUE LE MONDE S'HABITUE À CES MASSACRES"

Au centre de l'esplanade, un étendard syrien recouvert de roses blanches est tenu à bout de bras par les manifestants, qui scandent toutes sortes de slogans à l'encontre de Bachar Al-Assad. "Nous luttons contre cette boucherie, contre le tapis de bombes qui s'abat sur Homs", s'indigne Jacques Higelin. Le chanteur est lui aussi venu soutenir le rassemblement. "Si les Etats ne peuvent rien contre cette dégueulasserie, nous devons nous regrouper et manifester notre fraternité", continue-t-il. Avant lui, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, est également venu apporter son soutien.

Certains veulent croire à l'action des gouvernements. "Les sanctions économiques sont la solution la moins pire", assure Ahmed, un militant. Samar, petite femme aux cheveux ébouriffés et membre de l'association Souria Houria (Syrie Liberté), qui a participé à l'organisation de la "vague blanche", lui fait écho en refusant d'armer les résistants. "C'est inutile, dangereux même. Notre peuple vit en harmonie depuis longtemps, la guerre n'a jamais engendré que la haine. C'est pourquoi nous sommes en blanc."

Un point de vue que ne partage pas Canaan, un étudiant en architecture, arrivé en France il y a un an et demi. "Ce régime là ne va pas chuter grâce aux sanctions économiques. Seule une force militaire y parviendra, avec l'appui de la pression populaire et de l'Armée syrienne libre." Tous s'accordent à dire que les manifestations comme celle-ci ne sont pas vaines. "On a peur que le monde s'habitue à ce qu'il y ait tous les jours des Syriens morts, continue ce grand échalas brun, engoncé dans une veste en cuir trop courte pour lui. Il faut donc manifester, continuer de réclamer la fin des assassinats."


ATTIRER L'ATTENTION DES FRANÇAIS

Canaan harangue les manifestants en lançant des slogans anti-Assad. La foule reprend en cœur, bras levés, "La Syrie vivra, la Syrie vaincra !", "Assad, t'es foutu, les Syriens sont dans la rue !", ou encore "Bachar t'es con, nous ne sommes plus des moutons !" Puis le calme se fait. Au cœur de l'esplanade, l'actrice Fadwa Suleiman, passionaria de la révolte, prend la parole. "Bachar Al-Assad, quoi que tu fasses pour nous diviser, nous tuer, nous mettre en morceaux, tu ne réussiras pas. La jeune femme aux cheveux ras marque une pause, essuie un sanglot. De Damas à Homs, le mouvement continuera. Rien ne pourra nous arrêter."

Quelques applaudissements fusent, puis un homme lance à nouveau, le bras levé : "La Syrie vivra, la Syrie vaincra !" L'esplanade du Trocadéro lui répond avant de se disperser. Les manifestants se prennent en photo. Au milieu de la foule, un très jeune enfant enveloppé dans le drapeau syrien fait le "V" de la victoire avec sa main droite, et brandit fièrement une autre bannière de la main gauche. Les photographes se délectent de ce symbole. L'objectif était d'attirer l'attention des Français sur le bain de sang syrien. Il a été atteint puisque caméras, micros et sympathisants se sont faits nombreux, en cette date symbolique du 66e anniversaire de l'indépendance syrienne.

 

Antoine Galindo

 

 

 

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16 avril 2012 1 16 /04 /avril /2012 14:03

 

| Par La rédaction de Mediapart

Mediator, bisphénol A, amiante, pesticides... autant de scandales sanitaires qui, selon des ONG, appellent à la refonte totale du système de veille et de contrôle sanitaire. Cinq d’entre elles ont, lundi 16 avril, interpellé les candidats à l’élection présidientielle autour de leur 25 propositions.

Presque tous les partis ont répondu à l’appel : le Modem, le PS, Europe-écologie-Les Verts, le Front de gauche et l’UMP. A moins d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle et alors que les questions de santé environnementale ont été absentes du débat, les réprésentants des candidats sont venus, dans une salle du Sénat, affirmer leurs soutiens à l’initiative de Robin des toits, Génération futures, Ecologie sans frontière, Respire et du Réseau environnement santé.
« C’est très positif, cela montre qu’il y a une sensibilisation croissante des partis politiques sur les questions de santé et d’environement», se félicite André Cicocella, du Réseau  environnement santé et chercheur en évaluation des risques sanitaires à l’Ineris (Institut national de l'environnement industriel et des risques) qui se dit «convaincu que le prochain quinquennat sera celui des réformes». «On ne nous refera pas le coup (du Grenelle)», assure-t-il, fustigeant l'annulation de la création d'un institut de veille environnementale pourtant prévue par le Grenelle.

Les scandales sanitaires ne «sont pas dus à de malheureux concours de circonstances, mais sont la conséquence d’un système. C’est ce système qu’il faut réformer pour mettre fin à ces scandales», affirment les ONG. Elles proposent notamment de mettre fin aux conflits d’intêrets au sein des organes de contrôle et d'expertise sur les sujets de santé environnementales, donnant en exemple le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphèrique (Citepa), dont le conseil d’administration est «composé à 65%» de membres de l’industrie automobile, pétrolière, énergétique. Les ONG prônent la transformation des EPIC (Etablissements publics à caractère industriel et commercial) et des associations ayant une mission de service public d’expertise en EPA (Etablissemnent public à caractère administratif) afin d'assurer aux expertises une totale indépendance. Les associations écologistes demandent également la création d’un institut de veille environnementale, l’ajout systématique d’un volet environnement à tous les plans pathologies (Alzheimer, Obésité, Autisme...) afin de prendre en compte les liens possibles entre ces maladies et l’environnement, la création auprès des tribunaux, d’un pôle de santé publique et de procureur spécialisé dans la délinquance en santé environnementale.

 

Retrouvez les 25 propositions, en cliquant ici*. (*pour accéder au lien, appuyer sur la touche "Ctrl" de votre clavier + cliquer gauche sur le lien ci-dessus)

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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 15:31

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 15.04.2012 à 16h13 • Mis à jour le 15.04.2012 à 16h25

 
 

Quelques jours après le bilan au vitriol du quinquennat de Nicolas Sarkozy - intitulé "les heures sombres" - dressé jeudi par le principal syndicat de magistrats, c'est au tour d'un autre syndicat de magistrats de s'attaquer violemment aux méthodes du gouvernement. Le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) a ainsi accusé dimanche 15 avril le ministère de l'intérieur d'avoir diffusé des informations "factuelles" sur l'affaire des quatre meurtres de l'Essonne, "en violation du secret de l'instruction et au risque de mettre l'enquête en péril".

Deux hommes ont été interpellés samedi dans le cadre de cette enquête, l'un d'eux étant considéré par le ministère de l'intérieur comme "un suspect très sérieux". Leur garde à vue a été prolongée dimanche. Mais le président du SM, Matthieu Bonduelle, regrette qu'"une partie de la presse a été avertie de (la première) interpellation avant même les deux juges d'instruction" d'Evry chargés du dossier. De même, des journalistes ont été informés "par la place Beauvau du nom des personnes interpellées et de certains actes d'investigation en cours et à venir", a-t-il ajouté.

 

"J'ACCUSE LA PLACE BEAUVAU"

"J'accuse la place Beauvau qui, parce qu'elle veut tirer prématurément les bénéfices, à quelques jours d'une élection, d'une enquête qui porte sur des faits très graves et angoissants pour la population, un, de violer le secret de l'instruction, deux, de mettre en péril les investigations", a poursuivi le magistrat.
 

"C'est extrêmement grave", a commenté le président du SM, a qui cette manière de faire rappelle notamment la récente affaire Merah à Toulouse lorsque, selon lui, le ministre de l'intérieur "Claude Guéant était manifestement le directeur des opérations judiciaires".

Et dans l'affaire du groupuscule salafiste Forsane Alizza, dont treize membres présumés ont été mis en examen début avril, "le chef de l'Etat avait annoncé en personne le résultat des perquisitions, alors qu'on était dans une information judiciaire menée par deux juges d'instruction antiterroristes", a-t-il rappelé. "Dans toutes ces affaires, l'intérieur communique en lieu et place du procureur et au risque de mettre en péril l'enquête (...). J'attends que le ministre de la justice rappelle chacun à ses devoirs", a-t-il conclu.

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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 17:01

 

 

 

 

Publiée le 20 mars 2012 par TheJackPicasso

http://www.facebook.com/jackpicasso1
Les gouvernements Américano-Israéliens sont à la base de tout ce désordre!
Ils attaquent le monde entier contrairement à l'Iran
Les peuples ne peuvent payer les erreurs ou stratégies de leurs dirigeants.
Ça suffit
Sur ma chaîne, vous pouvez profiter de la Web-Série: QUESTIONS

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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 16:15
| Par Vincent Truffy

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné la France, jeudi 12 avril, pour une perquisition des locaux du quotidien Midi Libre, près de Montpellier, accomplie en 2006 pour des motifs « pertinents mais non suffisants »

.

 

Le journal avait publié en 2005 une série d'articles mettant en cause la gestion de la région Languedoc-Rousillon par Jacques Blanc (Démocratie libérale, aujourd'hui UMP, président de région jusqu'en 2004) sur la foi d'un rapport provisoire de la Chambre régionale. Le document mettait en relation la société Prodexport, chargée de la promotion des produits régionaux, les dépenses de communication de la région, les généreux salaires accordés à divers membres du cabinet, les cumuls de fonction, les importants frais de déplacement et de restaurant, mais aussi les subventions accordées à la Lozère, dont M. Blanc était sénateur, notamment les 4,4 millions d'euros dont a bénéficié La Canourgue, petite commune lozérienne de 1 922 habitants qui a longtemps eu M. Blanc comme maire.

Le sénateur avait alors porté plainte pour “violation du secret professionnel” et “recel de violation du secret professionnel”. Le juge d'instruction Stéphane Tamalet avait perquisitionné les locaux du journal le 5 juillet 2006 et saisi notamment une copie du rapport. Quatre journalistes de Midi Libre, Francois Martin, Jacky Vilacèque, Anthony Jones et Pierre Bruynooghe, avaient été mis en examen et obtenu, en 2007, un non-lieu.

La Cour de Strasbourg estime que la justice française s’est rendue coupable de « violation de la liberté d'expression » : « Il y a eu ingérence dans la liberté des journalistes de recevoir ou de communiquer des informations. (...) La Cour se demande si d'autres mesures que la perquisition au siège de la rédaction du journal n'auraient pas pu permettre au juge d'instruction de rechercher s'il y avait eu violation du secret professionnel. »

Elle juge également que les journalistes se sont tenus à « une présentation claire de la nature du rapport en cause et démontré ainsi leur bonne foi et un souci du respect de la déontologie de leur profession ». Dès lors, la CEDH estime que la France « n'a pas démontré que la balance des intérêts en présence, à savoir d'une part la protection des sources et d'autre part la prévention et la répression d'infractions, a été préservée », et conclut que « la perquisition litigieuse est à considérer comme disproportionnée et a violé le droit des requérants à la liberté d'expression ».

L'État devra verser 5 000 euros à chaque journaliste, pour dommage moral.

 

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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 14:18

 

Rue89 - Sur le terrain 12/04/2012 à 15h06
Anaelle Verzaux | Journaliste 


(De Somonte) L’Espagne sombre dans la crise. Lundi 9 avril encore, le premier ministre, Mariano Rajoy, annonçait de nouvelles coupes budgétaires. Mais tous les Espagnols ne baissent pas les bras. Il y a eu la grève générale du 29 mars. Et en Andalousie, depuis le 4 mars, des paysans journaliers occupent des terres. Comme il y a un siècle...

Il y a dans l’orange, comme un arôme d’enfance, un arrière goût d’avant. Sur la route d’une quinzaine de kilomètres, qui part de Palma del Rio, une ville de la province de Cordoue, pour rejoindre la Finca (la ferme) Somonte, il y a des oranges partout, rondes, girondes, juteuses, bien mûres. Mais au sol, elles pourrissent, sans que personne ne les ramasse.

Pourtant, en Andalousie (communauté autonome au sud de l’Espagne, 8 millions d’habitants), 30% de la population active est au chômage, et survit de bouts de rien, depuis le début de la crise, en 2008. A cause de l’économie de marché, c’est plus cher de les ramasser que de les laisser, apprend-on dans le journal local (El dia de Cordoba) du 1er avril, qui rappelle aussi qu’un huitième des orangers de la région a brûlé, à cause du froid cet hiver.

On pense aux milliers de jus frais perdus, aux morts de faim, aux bienfaits de l’agriculture traditionnelle, et avec une tendresse nostalgique, au parfum d’une mère qui jadis, déposait trois gouttes d’eau de fleur d’oranger sur un oreiller, pour nous endormir.

« Cette terre est ta terre »

La voiture ralentit soudain. Au bord de la route, un drapeau andalous flotte au vent. On entend de la musique, un flamenco dont les paroles appellent les paysans à reprendre une terre dépossédée. « Esta tierra es tu tierra » (cette terre est ta terre). Puis un bâtiment de ferme, tout en longueur. Champs, potager, chiens, chevrette, poules, des enfants, un vieillard, Lola, Juan, Rafael, Marco et trente autres personnes s’empressent de nous embrasser.

 


Transito, 86 ans, et son fils Juan (Anaëlle Verzaux)

 

Lola a la quarantaine, la peau mate, les cheveux longs et noirs. Sa beauté semble incarner la dignité de sa lutte. Comme la plupart des autres occupants, elle fait partie du Syndicat andalou d’ouvriers agricoles (Sindicato de Obreros del Campo, SOC), qui mène, avec le mouvement de la Gauche unie (Izquierda Unida), l’occupation de Somonte, depuis le 4 mars.

D’un geste, Lola nous invite à la suivre dans la cuisine, prendre un café. Elle s’assoit, boit une gorgée, dit :

« Notre occupation est directement liée à la crise. On n’a plus de travail, on est dans une situation de survie ici. »

En 2012, le SOC, créé en 1976, renoue avec la vieille tradition des occupations massives de terres ! Jusqu’à la Seconde République espagnole (1931-1939), en Andalousie et dans tout le sud de l’Espagne, les terres agricoles (les latifundios) appartenaient à une aristocratie de propriétaires fonciers. Face aux mauvaises conditions de travail, régulièrement, les paysans ont occupé ces terres, en signe de protestation.

 


Un paysan-occupant à la ferme Samonte, Andalousie (Espagne), avril 2012 (Anaëlle Verzaux)

 

Parfois, les occupations ont débouché sur de grands mouvements de révolte, à l’image de ce qui se passe, toujours aujourd’hui, dans de nombreux pays d’Amérique Latine (le plus important est le mouvement des Sans-Terre, au Brésil.). A l’image aussi des luttes des années 70 menées à Marinaleda, une petite ville communiste depuis 1979, dirigée par le Collectif unitaire des travailleurs (Colectivo de unidad de los trabajadores, CUT), et située à une cinquantaine de kilomètres de Somonte.

Ici, Marinaleda, qui ne connaît pas le chômage, est un modèle. Et son maire, Juan Manuel Sanchez Gordillo, un nouveau Che. Lola repose sa tasse de café.

« Aujourd’hui, en Andalousie, 2% des propriétaires possèdent 50% des terres. »

« Ils achètent pour spéculer ! »

Le domaine occupé, 400 hectares, dont 40 à l’arrosage, fait partie des 20 000 hectares que le gouvernement andalou (la junta) a décidé de vendre aux enchères. « Or, poursuit-elle, seules les grandes entreprises espagnoles ou étrangères et la duchesse d’Albe, ont les moyens de les acheter ».

La duchesse d’Albe, c’est un peu notre Liliane Bettencourt, en plus excentrique. Elle est l’aristocrate la plus titrée au monde (une cinquantaine de titres), possède 30 000 hectares de terres, et des biens estimés entre 600 millions et 3,5 milliards d’euros. Un bel héritage en perspective, qui a failli briser sa famille, quand le 5 octobre 2011, à 85 ans, la duchesse s’est mariée avec un employé de la sécurité sociale, de 24 ans son cadet...

 


Lola lors d’une assemblée générale (Anaëlle Verzaux)

 

Sur les 20 000 hectares mis aux enchères par la junta, la moitié a récemment été vendue à des propriétaires discrets. Dans la région, le nom des acquéreurs n’est pas connu... d’autant moins que, selon les occupants, ils n’auraient encore embauché personne. Pour Lola, c’est évident, « ils achètent pour spéculer ! ».

Mais 8 000 hectares pourraient être occupés. La question a d’ailleurs été longuement évoquée, pendant l’assemblée générale quotidienne, de fin de matinée. Mais pour le moment, les journaliers préfèrent se concentrer sur Somonte. C’est déjà beaucoup d’organisation.

« Une plainte contre sept d’entre nous »

Rafael, un homme solide et volubile, était à Somonte, le premier jour de l’occupation. Il raconte :

« Le 4 mars, on était 500 journaliers agricoles à occuper le domaine. La nuit du 4 au 5 mars, des policiers de la garde civile sont venus nous rendre visite, il n’y a pas eu de violence, les policiers ont seulement donné des coups dans la porte, qu’on avait blindée. Mais le gouvernement andalou a déposé une plainte contre sept d’entre nous. »

Comme la plupart des occupants, Rafael, issu d’une famille de paysans, a d’abord travaillé dans les champs, qu’il a quittés pour le bâtiment en 2000, en plein boom immobilier.

« J’ai même travaillé en France, dans la construction d’un tunnel. Mais une fois les travaux terminés, l’entreprise nous a tous licenciés. Depuis, je suis au chômage, comme ma femme et ma fille de 22 ans, qui a pourtant fait cinq années d’études de droit . »

 


La chevrette (Anaëlle Verzaux)

 

Et maintenant, comment vivre à Somonte ? Lola ramasse une chevrette blessée.

« Nous ne voulons surtout pas demander de subventions ou spéculer, ni même créer une coopérative de salariés. Ce que nous voulons, c’est créer une coopérative de résistance. L’objectif, c’est de faire travailler et vivre ici quarante familles. Dès que nous aurons réglé le problème de l’irrigation, ce sera possible. »

Elle presse la chevrette contre sa poitrine.

« D’ici là, il faut tenir. Le plus dur, c’est de dormir tous ensemble, dans seulement deux pièces. Mais on n’a pas le choix. Et encore, on a la chance d’avoir des soutiens financiers des habitants de Palma del Rio. »

 

Du temps et de l’argent

 


Des travailleurs dans le potager (Anaëlle Verzaux)

 

Devant nous, un gigantesque « arroz caldoso con pollo » (riz dans son jus, au poulet) mijote dans sa poêle profonde, installée en extérieur. Marco interrompt brièvement la cuisson pour nous faire visiter le poulailler, puis le potager, où quelques hommes travaillent. Tomates, laitues, poivrons, encore des tomates... et bientôt des asperges :

« La terre est bonne ici, pour les asperges, et l’avantage, c’est qu’on peut les vendre assez cher. »

Le maire de Marinaleda, Juan Manuel, nous rejoint :

« Ensuite, on pourra importer les produits de Somonte, pour qu’ils soient transformés à Marinaleda, où nous avons tous les outils nécessaires. »

 


Rafael servant l’« arroz caldoso » au maire de Marinaleda (Anaëlle Verzaux)

 


Des enfants jouent (Anaëlle Verzaux)

 

Autour, les enfants jouent, la chèvre boitille, Lola clôt les débats, Rafael chante le Flamenco (« Yo soy del pueblo ! », je suis du peuple !), tout en appelant ses amis à venir se servir en riz. Jusque-là, ni la junta andalouse, ni Mariano Rajoy, le premier ministre espagnol, du Parti populaire (Partido popular, PP, droite), n’ont sévèrement menacé les journaliers.

Mais les occupants demandent de l’argent et du temps, pour vivre et montrer, comme à Marinaleda, qu’au moins à petite échelle, l’utopie n’est pas seulement un rêve.

 

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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 13:39

 

LE MONDE | 13.04.2012 à 14h48

Par Eva Joly, candidate EELV à l'élection présidentielle

 
 

Christophe de Margerie, je n'ai pas le plaisir de vous connaître. En tant que PDG de Total, vous évoluez dans un milieu, le pétrole, qui n'est pas le mien. Mais vous n'en influencez pas moins ma vie de tous les jours et celle de millions de gens en France et dans le monde. Vous polluez les rues des villes où je respire, vous empoisonnez les côtes de l'Atlantique où j'aime vagabonder. Vous soutenez des régimes, en Birmanie ou en République du Congo, que je combats. Bref, nos chemins se croisent mais pas pour le meilleur.

Alors qu'une scandaleuse décision de la Cour de cassation pourrait annuler votre condamnation, les habitants des côtes de Bretagne et de Vendée sont encore sous le choc provoqué par la marée noire de l'Erika le 12 décembre 1999 : des dizaines de milliers d'oiseaux mazoutés, des plages souillées, le tourisme décrédibilisé, des milliards de dégâts. Elle laisse une population encore traumatisée par ce qu'elle considère, à juste titre, comme une agression contre son territoire et son identité. L'Erika n'est pas un accident. De l'affréteur au donneur d'ordres, de l'armateur au bureau de recrutement, tous sont responsables et coupables... Y compris vous. La moitié de la flotte internationale, tous transports confondus, navigue sous pavillon de complaisance du Panama, de Malte, des Bahamas, du Liberia ou de Chypre.

C'est la chaîne de la souffrance humaine où des marins venant de pays surexploités sont asservis dans des bateaux rouillés qui vont dégazer et s'échouer sur nos côtes. Ces crimes ne vous empêchent pas, bien au contraire, de continuer à vous enrichir. Les Français savent que Total affiche chaque année les plus gros profits jamais réalisés par une entreprise française. Le bénéfice atteint, pour 2011, plus de 12 milliards d'euros.

Dans le même temps, Total payera seulement 300 millions d'euros d'impôts sur les sociétés en France, soit à peine 2,4 % de ses bénéfices ! En 2011, le groupe n'avait pas payé d'impôts sur les sociétés, car ses activités françaises étaient "déficitaires" ! Pourtant, vous n'hésitez pas à licencier vos salariés sacrifiés comme à la raffinerie de Dunkerque ou à vous dégager de vos responsabilités dans des accidents industriels, comme celui d'AZF à Toulouse en 2001.

Les prix flambent, les profits aussi, mais les peuples trinquent. Mais vous vous obstinez à continuer dans cette voie sans issue jusqu'à la dernière goutte de pétrole. Aujourd'hui vous n'arrivez pas à stopper la fuite de gaz sur la plate-forme Elgin, en mer du Nord. Au Canada, mais aussi au Venezuela et à Madagascar, Total investit dans la manière la plus chère et la plus sale de produire du pétrole : les sables bitumineux. Au Canada, l'exploitation des sables bitumineux a déjà détruit 3 000 km² de forêts.

Mais vous n'êtes pas seulement redevable de comptes sur vos crimes environnementaux. Vous êtes poursuivi pour complicité d'abus de biens sociaux, corruption et complicité et recel de trafic d'influence, pour corruption d'agents publics étrangers en Irak, en Iran ou au Cameroun. La première entreprise de France est devenue une arme de corruption massive. La corruption est intrinsèque à l'exploitation du pétrole depuis la naissance de cette industrie.

Pratiques douteuses

Les commissions occultes, les pots-de-vin au grand jour, le financement politique sont des spécialités qui ont permis de structurer une industrie qui repose sur le pillage des matières premières et les échanges inégaux avec des Etats du Sud. Au lieu d'investir dans la recherche des énergies renouvelables, vous avez gaspillé votre temps et votre énergie à garder et à conquérir des parts de marché et des zones de forage partout dans le monde, au mépris de la vie des peuples concernés. Je m'intéresse à Total depuis longtemps. Dans une autre vie, le procès de Roland Dumas et d'Alfred Sirven m'avait instruite sur les pratiques du groupe pétrolier Elf, qui a été absorbé depuis par votre groupe.

Face à vos pratiques douteuses, noires comme la couleur de votre pétrole, nous devons en finir avec l'impunité des entreprises de criminels en col blanc. Il faut en France créer un pôle environnemental au sein de la justice, chargé de regrouper l'ensemble des affaires concernant les entreprises qui commettent des délits et des crimes écologiques. Nous devons aussi créer une organisation mondiale de l'environnement, dotée d'un pouvoir de sanction, et instaurer, au sein de la Cour pénale internationale, une section jugeant les crimes écologiques pour réprimer le type de délinquance dont vous vous rendez coupable.

Vous ne pouvez continuer à bénéficier de l'impunité totale. Le seul principe que vous appliquez dans la réalité, c'est le principe de complaisance qui consiste à masquer sa responsabilité derrière une irresponsabilité fabriquée de toutes pièces et garantie par l'Etat. Je vous oppose les principes de responsabilité et de précaution. Un mot nous sépare : l'éthique. Mais ce seul mot crée un fossé entre votre monde, celui d'un Madoff planétaire de l'environnement, et le mien.



Candidate EELV

à l'élection présidentielle

Eva Joly, candidate EELV à l'élection présidentielle

 

 

 

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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 15:23

 

http://www-prod.lanouvellegazette.be/387376/article/fun/tele/2012-04-10/un-journaliste-grec-bombarde-d%E2%80%99oeufs-et-de-yaourt-en-plein-direct-video

 

Rédaction en ligne

Publié le Mardi 10 Avril 2012 à 13h37

 

 

Panagiotis Bourchas, un présentateur très connu de la chaîne grecque TV1, s’est fait bombarder d’oeufs, yaourt et autres aliments en plein direct. Le journaliste, surpris, reste un moment en place sans éviter les projectiles.

 

Il s’enfuit ensuite et revient quelques minutes plus tard afin de livrer des explications aux téléspectateurs.

Panagiotis Bourchas avait eu le malheur d’inviter la semaine précédente un représentant de l’extrême-droite, ce qui avait manifestement déplu aux manifestants qui se sont introduits sur le plateau rapporte le site Pure Medias.

 

 

 

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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 12:41

 

 

Le Monde.fr | 12.04.2012 à 10h14 • Mis à jour le 12.04.2012 à 11h05

Par Claude Alphandéry, Dounia Bouzar, François Chérèque, Jean-Paul Delevoye, Jacques Delors, Jean-Baptiste de Foucauld, Patrick Viveret.

 
 

Il y a moins d'un an, nous appelions dans une tribune du Monde, à un sursaut politique face au désarroi social et moral qui touchait les français. Nous invitions à "se mobiliser pour un pacte civique fondé sur des impératifs de créativité, sobriété, justice et fraternité". Nous espérions une campagne électorale qui soit "l'occasion d'aborder en citoyens responsables les défis auxquels nous sommes confrontés".

Malheureusement, plus qu'à une progression de la qualité démocratique et éthique de la campagne nous avons assisté ces dernières semaines, en particulier de la part de certains candidats, à l'exploitation des peurs, à la recherche de boucs émissaires, à la stigmatisation d'une partie de la population...

En outre, nombre de positions relèvent davantage de postures ou de polémiques qui finissent par oublier que notre pays n'est pas une île et qu'aucun projet digne de ce nom ne peut aujourd'hui s'abstraire d'une vision européenne et mondiale des problèmes à débattre.

Nous ne sous-estimons pas les difficultés devant lesquelles se trouvent des responsables politiques. Mais tous nous attendons que la campagne électorale en cours permette de faire des propositions crédibles, exprimant une vision claire et désirable de l'avenir. Si le changement est nécessaire, encore faut-il dire comment il peut être l'affaire de tous, comment chacun peut participer, dans la durée, à un projet commun de société.

Les Français ne sont pas dupes : ils savent que demain, notre pays ne pourra plus reculer devant la réduction du chômage et des inégalités, condition d'un retour à l'équilibre financier qui ne se traduise pas encore par une aggravation des injustices sociales. Il est donc grand temps de savoir quel Etat nous voulons ? Quels rapports doivent s'établir entre cet Etat et la sphère financière ? Quels liens relient cet Etat avec l'Europe ? Quels principes guideront nos dépenses ? Quelle fiscalité nous accepterons pour assurer l'équité ? Comment nous comptons faire face à une triple dette financière, sociale et écologique ? Comment nous réduirons le chômage et préserverons l'environnement ? Il est grand temps de leur faire connaître le mode de gouvernement que l'on nous propose pour favoriser le lien social et pour renouveler la qualité de notre démocratie.

En débattre clairement nous permettrait les 22 avril et 6 mai de mettre en toute connaissance de cause notre bulletin dans l'urne. Parce que c'est ainsi que nous saurons à quoi nous renoncerons et ce pour quoi nous choisirons. C'est de cette manière, et de cette manière seulement, que nous choisirons la juste et créative sobriété, condition d'une économie maîtrisée, source de bien être pour tous, dont notre société a besoin. Parce que faute d'avoir ouvert ces débats, c'est l'austérité qui nous sera imposée. Et avec elle son cortège de drames humains et de misère, de désespoir et de révolte.

La dégradation de notre vie publique exige l'invention par les Français d'un avenir commun prenant en compte nos potentiels humains, multiples, et mal utilisés, ainsi que les opportunités et les impératifs européens et mondiaux. Ce ne sont ni une sphère politique donnant l'illusion de détenir les solutions à nos problèmes, ni une société civile divisée, ni des médias privilégiant la recherche d'audience qui arriveront à apporter les solutions. C'est une réponse citoyenne commune qu'il nous faut construire, car la participation à la vie démocratique ne peut se résumer aux échéances électorales.

L'enjeu est donc de refonder ensemble notre pouvoir de penser, agir, vivre autrement en démocratie. C'est ce qu'a entrepris le Pacte civique qui réunit une centaine d'organisations de la société civile prêtes à s'engager dans la durée avec des citoyens, des chefs d'entreprises, des syndicalistes, des maires, etc., pour inventer un futur désirable pour tous. Il s'agit de rassembler les français à un moment grave de notre histoire autour d'un nouveau projet politique national s'articulant à une vision de l'avenir de l'Europe et du monde. Alors, mesdames et messieurs les candidats, faites un effort ! Faites preuve d'audace, de clarté et de simplicité dans l'exposé de votre projet pour la France. Avec nous, ouvrez les vrais débats et appelez les femmes et les hommes de ce pays à choisir en sachant que tout ne sera pas possible, mais que rien ne le sera sans eux.


Claude Alphandéry, économiste et président du Conseil national de l'insertion par l'activité économique ; 

Dounia Bouzar, anthropologue ; 

François Chérèque, secrétaire général de la CFDT ; 

Jean-Paul Delevoye, président du Conseil économique social et environnemental ;

Jacques Delors, ancien président de la commission européenne ; 

Jean-Baptiste de Foucauld, commissaire au plan ; 

Patrick Viveret, conseiller à la Cour des Comptes et philosophe.

Claude Alphandéry, Dounia Bouzar, François Chérèque, Jean-Paul Delevoye, Jacques Delors, Jean-Baptiste de Foucauld, Patrick Viveret.

 

 

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