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11 novembre 2016 5 11 /11 /novembre /2016 21:01

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Agriculture

Des semences libres pour délivrer les paysans des géants agro-industriels

 

par

 

 

 

Semer, sélectionner, échanger librement ses semences : ces pratiques ancestrales contribuent à l’autonomie des paysans et à la diversité des cultures. Mais ces dernières décennies, à cause d’une réglementation de plus en plus complexe, une partie des savoirs a été perdue. Refusant la mainmise de quelques multinationales, des paysans s’organisent pour faire revivre d’anciennes variétés de semences agricoles ou pour en créer de nouvelles, adaptées à leurs pratiques et aux particularités de leur environnement. Reportage dans une bourse d’échange de semences, en Rhône-Alpes.

« La bourse d’échange de semences va commencer. » En quelques minutes, des dizaines de sacs contenant des semences de blé recouvrent la table. Ces variétés ont une particularité : toutes ont été semées, sélectionnées et démultipliées par des paysans, directement dans leur champ. Elles sont libres de droits, non soumises à la propriété intellectuelle de quelque multinationale. « Ça c’est un mottet rouge, une variété de blé tendre qui était autrefois très répandue en Savoie, explique un participant. Elle est réputée donner un bon goût au pain ». Autour de la table, pas de jardiniers amateurs mais des paysans. Certains sont céréaliers, d’autres font de la polyculture et de l’élevage, d’autres encore sont paysans-boulangers.

« C’est la première fois que je viens, confie une paysanne en cours d’installation. Ce n’est pas toujours facile d’identifier les variétés ». C’est justement l’objet de ces rencontres régionales des semis, organisées chaque année par l’Association pour le développement de l’emploi agricole et rural (Ardear Rhône-Alpes), cette fois dans la Drôme [1]. « La diffusion des semences fait totalement partie du travail de paysan. Il s’agit d’échanger, de partager notre expérience avec ceux qui débutent », appuie Christian Dalmasso, paysan-boulanger en Isère.

Reconquête de « l’autonomie semencière »

L’histoire de ces rencontres remonte à 2004. Des paysans de l’Ardear décident d’expérimenter l’usage de variétés paysannes de céréales, comme le blé, le seigle, l’orge ou le maïs. Ils veulent reconquérir leur autonomie semencière, c’est-à-dire cesser de s’approvisionner auprès des grandes firmes qui trustent le marché des semences, pour trouver des variétés plus adaptées à leurs pratiques. Il existe un catalogue des variétés officielles [2], mais nombre de paysans constatent qu’elles ne correspondent pas à leurs besoins, notamment en agriculture biologique. C’est le cas de Christian Dalmasso : « Les semences du catalogue ont été sélectionnées sur les meilleures terres de France, avec tout un arsenal de chimie et d’engrais (voir la vidéo ci-dessous, extraite du documentaire La guerre des graines). Quand on leur enlève cette béquille chimique, ce sont des blés qui ont beaucoup de mal à exprimer leur potentiel. »

 

 

La baisse des rendements, de même que la qualité irrégulière des variétés du catalogue, conduisent Christian et d’autres paysans à chercher des semences plus en adéquation avec leurs conditions de culture. Avec l’Ardear, ils commencent par identifier les céréales qui étaient autrefois cultivées dans leur région. Leurs recherches les conduisent chez des particuliers qui continuent de cultiver, pour leur consommation personnelle, des espèces non inscrites au catalogue. L’Ardear se tourne également vers l’Inra, l’Institut national de la recherche agronomique, qui collecte, répertorie et stocke des échantillons de plantes et de graines [3]. Les agriculteurs en demandent de petites quantités, qu’ils multiplient quelques années pour les utiliser à plus grande échelle.

Synergie entre paysans et chercheurs

Une fois les semences retrouvées, il faut réapprendre à les connaître après des décennies d’oubli. Un travail de « sélection participative » des blés a été mis en place depuis dix ans, associant les paysans à des chercheurs de l’Inra. L’idée est de mener des recherches en partant d’un réseau de fermes et de leurs besoins spécifiques. Raphaël Baltassat, paysan près d’Annemasse en Haute-Savoie, participe à ce programme incluant 65 fermes en France et 1350 parcelles de culture. Il compte à lui seul une « collection » de 80 variétés. « Nous partons de variétés anciennes, parfois trop grandes, avec de petits rendements ou qui versent (c’est à dire qui ploient, ndlr), explique t-il. Nous les croisons pour obtenir par exemple des variétés plus courtes, sans rien lâcher sur la qualité, que ce soit en terme de goût ou de digestibilité vis-à-vis du gluten ».

 

Environ dix mètres carrés par variété sont nécessaires. Et pour partager les expériences et connaissances acquises, des formations et visites de fermes sont régulièrement organisées entre paysans. En parallèle, des essais sont menés à l’Inra pour évaluer les caractéristiques des variétés sur le plan nutritionnel et « organoleptique » – c’est à dire concernant leur apparence, leur odeur, leur goût, ou encore leur texture. « C’est une démarche ouverte, mais qui requiert un travail d’observation assez soutenu du paysan », souligne Christian Dalmasso. « On sélectionne avec son propre regard, et la problématique de sa ferme. C’est une façon pour le paysan de reprendre sa place dans le processus de sélection, pour trouver une ou des variétés qui correspondent réellement à ses besoins. »

Faire vivre les semences

Selon l’Ardear Rhône-Alpes, plus de 250 variétés de céréales à paille et de maïs sont ainsi cultivées et préservées sur les fermes, dans le cadre de ce programme de sélection participative. Les rencontres régionales des semis sont l’occasion de favoriser l’échange de ces semences entre les paysans. « Nous faisons en sorte que les rencontres soient toujours accompagnées de partages d’expériences et de savoir-faire, qui sont essentiels pour construire son autonomie », décrit Alexandre Hyacinthe, de l’Ardear. « Il est indispensable de faire circuler les semences, de comparer les variétés, de les expérimenter et de les faire évoluer sur différentes fermes. » L’enjeu : que chaque agriculteur puisse avoir des semences adaptées à ses pratiques, à l’altitude et à son type de sol.

Si la vente de semences non inscrites au catalogue officiel est interdite par la loi, l’échange de semences en vue d’un travail expérimental est toujours possible [4]. Par ailleurs, « la loi biodiversité votée pendant l’été implique des changements », précise Émilie Lapprand, du Réseau semences paysannes. Les échanges entre paysans de semences et de plants libres de droits peuvent désormais se faire également dans le cadre de « l’entraide générale ». Si cette notion reste encore floue, dans l’attente de la publication des décrets [5], elle ouvre la possibilité pour les paysans d’échanger plus librement les semences qu’ils ont sélectionnées et multipliées dans leurs champs.

Réponses locales face au développement des multinationales semencières

Lors de l’échange de semences, chaque personne est invitée à noter sur une fiche le nom de la variété qu’il compte semer sur sa ferme, la quantité, et le nom de la personne qui lui a donné la variété. « Nous centralisons les informations à l’Ardear, et lorsqu’une personne cherche des informations sur une variété, on peut l’orienter », précise Alexandre Hyacinthe. Mais ce travail est aujourd’hui en péril. « Sur 2016, la région Auvergne-Rhône-Alpes (dirigée par Laurent Wauquiez, ndlr) a baissé de 30% nos financements, ce qui implique une baisse d’effectifs », souligne Christian Dalmasso. « On ne sait pas si on va pouvoir continuer à faire ce que l’on fait. »

 

 

Ces coupes budgétaires interviennent alors que la demande pour ces variétés anciennes est croissante. « Il y a un engouement des acteurs des filières longues sur le blé et la farine issus de ces variétés, alors même que nous n’avons pas les quantités pour les approvisionner », relève Christian Dalmasso. En dépit des freins politiques, la détermination des paysans à recouvrir leur autonomie et à développer la biodiversité cultivée est intacte. En cette fin de rencontre régionale des semis, chacun repart vers sa ferme avec différentes variétés entre les mains. Et avec l’espoir d’apporter des réponses locales face au développement démesuré des multinationales semencières. En achetant la géant Monsanto, l’entreprise Bayer s’apprête à contrôler près d’un tiers du marché mondial des semences.

Texte et photos : Sophie Chapelle

 

 

 

Notes

[1Pour ce reportage, Basta ! s’est rendu à la rencontre régionale de semis se tenant le 26 septembre 2016 sur une ferme située à Hauterives, dans la Drôme.

[2Depuis 1949, toute variété de semence mise sur le marché doit obligatoirement être inscrite sur le catalogue géré par l’Office communautaire des variétés végétales, dont le siège est à Angers. Cet office accorde un droit de propriété intellectuelle, d’une durée de 25 à 30 ans, à « l’obtenteur », celui qui a sélectionné cette variété. Les principaux détenteurs de ces « certificats d’obtention végétale » ne sont autres que les grandes multinationales semencières réunies au sein de l’Union française des semenciers.

[4La commercialisation des semences et des plants est réglementée en France par le décret 81-605 qui rend obligatoire l’enregistrement des variétés au catalogue officiel, la certification de chaque lot commercialisé de semences et l’application de règles sanitaires strictes. Mais cette réglementation ne concerne pas tous les échanges ni toutes les ventes. L’article 1-1 du même décret précise que « ne relèvent pas de la commercialisation les échanges de semences qui ne visent pas une exploitation commerciale de la variété ». Les obligations définies dans ce décret ne s’appliquent donc pas à la commercialisation et aux échanges réalisés en vue d’utilisations non commerciales de la variété comme la recherche, la sélection, la conservation des ressources génétiques ou encore la production pour l’autoconsommation de la récolte (jardinage amateur).

[5L’entraide est définie à l’article L.325-1 du Code rural comme « un contrat à titre gratuit, même lorsque le bénéficiaire rembourse au prestataire tout ou partie des frais engagés par ce dernier ». Elle « est réalisée entre agriculteurs par des échanges de services en travail et en moyens d’exploitation ».

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

 

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11 novembre 2016 5 11 /11 /novembre /2016 19:01

 

Source : http://www.cadtm.org

 

A Safi, une autre COP 22 organisée par la société civile marocaine

 

10 novembre par Nicolas Sersiron

 

 

 

 

Quelques jours avant la COP 22 de Marrakech, le soir du 3 novembre, des journalistes attentifs et des militants se serrent dans la très petite salle du groupe local de Safi pour assister à la conférence de presse de lancement de l’Alter COP 22, organisée par Attac/Cadtm Maroc. Si cette ville, au bord de l’Atlantique, à 150 km à l’est de Marrakech, a été choisie pour accueillir, le 4 et 5 novembre 2016, une réunion internationale sur le thème « changer le système pas le climat », ce n’est pas un hasard. Cette ville fut longtemps un port de pêche spécialisé dans la sardine avec des centaines de conserveries, employant des milliers de travailleuses-rs. Mais en raison de la surpêche internationale dans les eaux marocaines, des pollutions aériennes et surtout liquides d’eaux fortement polluées vidangées par un complexe chimique très proche, il ne reste que des bâtiments en majorité vides.

L’office chérifien des phosphates, l’OCP, est le propriétaire du centre industriel dédié à la production d’engrais. Le Maroc est un des premiers producteurs mondiaux de phosphate. Aucune tentative pour cesser, voire seulement atténuer ces rejets hyper polluants, n’est entreprise, malgré les injonctions de l’Europe. Selon les responsables, cela couterait trop cher de nettoyer les eaux rejetées. L’océan Atlantique, ce bien commun à tous les humains, ne pourra absorber toute cette pollution, la vie marine disparaitra dans une zone de plus en plus immense ainsi que sa capacité à capter le CO2. On peut voir, devant le complexe, des milliers de litres d’eaux verdâtres sortir en torrent d’un pipeline d’un mètre de diamètre, tomber dans la mer 24h sur 24. L’exportation des engrais est très rentable, elle est devenue un cheval de Troie pour le business marocain en Afrique : banques, chimie, extractivisme, téléphonie, etc. Convaincre les petits paysans africains que les engrais chimiques sont la solution à leurs problèmes de rendement et à la faim dans le monde, voire les déposséder de leurs terres, même si l’agriculture productiviste et chimique sera une catastrophe pour eux, est un business à gros profits. Nous sommes nombreux à le savoir et à dénoncer la NASAN (nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition) poussée par Yara, grand producteur norvégien d’engrais azotés avec d’autres multinationales du secteur et aussi l’« Agriculture climato-intelligente », une nouvelle révolution verte à base d’engrais, de pesticides et de grosses machines, soutenue par la Banque mondiale. Elles feront perdre à l’agriculture familiale et vivrière - qui nourrit encore 70 % des habitants de la planète avec des émissions de GES ultra faibles – ses territoires de vie et ses espaces de culture. De plus, l’agriculture productiviste et chimique est le premier émetteur mondial de GES à cause des transports d’intrants à travers terres et océans, des monocultures mécanisées de clones brevetés avides de pesticides et en conséquence, de la destruction de la matière organique des sols contenant de grandes quantités de carbone.

Pourtant le Maroc, qui reçoit la COP 22 en ce début novembre 2016 pour lutter contre le réchauffement climatique avec grands déballages, limousines noires et police à tous les coins de rue de Marrakech, est justement en train de construire une centrale électrique à charbon près de l’usine de phosphate avec un grand port en eau profonde. Le charbon arrivera par d’immenses vraquiers d’Afrique du Sud ou d’Australie. Le libre-échange débridé favorise le moins disant écologique, social et financier. Il est incompatible avec la lutte contre le réchauffement. 10 000 tonnes de charbon seront brulées chaque jour pour renforcer les capacités de production du complexe chimique de l’OCP à Safi. Des investisseurs étrangers, en prenant des parts importantes dans ces nouvelles installations, permettent au régime marocain d’augmenter sa production et ses exportations d’engrais et bien sûr les externalités négatives, pollutions diverses et désastre climatique. Si la finance n’a pas de frontière, la pollution non plus. La France qui recevait la COP 21 en décembre 2015, était à travers EDF, sa compagnie nationale, un des champions mondiaux de la production d’électricité avec du charbon, mais hors de ses frontières. Les décideurs de ces pays industrialisés réunis en grandes pompes au Maroc, pour ne rien faire contre le réchauffement climatique si cela devait réduire leurs profits, sont-ils venus nous faire une nouvelle représentation d’illusionnistes. Ou bien sont-ils atteints de schizophrénie, cette maladie psychique caractérisée par une perte de contact avec la réalité ? Ou alors sont-ils ensorcelés par leur surpuissance croyant que ni eux ni leurs enfants ne seront atteints par ces désastres, ou bien encore sont-ils tellement drogués aux profits qu’ils sont contraints de prendre leur dose chaque jour, quel qu’en soit les conséquences. Pire encore, ne sont-ils que de tristes cyniques ? Un peu, voire beaucoup de tout cela sans doute.

La société civile doit résister par tous les moyens si elle veut avoir une chance que les générations futures, nos enfants, survivent à leurs crimes. Réunis en colloque pendant deux jours, plus de cent cinquante militants étrangers et marocains, des intervenants d’Europe, d’Afrique, et d’Amérique du Nord, des personnes de la société civile sont venues pour entendre les conférences traduites dans 5 langues. Ils ont participé activement par leurs interventions et leur écoute attentive à cette résistance.

 

 
 
 
 

Nicolas Sersiron

Ex-président du CADTM France, auteur du livre « Dette et extractivisme » Après des études de droit et de sciences politiques, il a été agriculteur-éleveur de montagne pendant dix ans. Dans les années 1990, il s’est investi dans l’association Survie aux côtés de François-Xavier Verschave (Françafrique) puis a créé Échanges non marchands avec Madagascar au début des années 2000. Il a écrit pour ’Le Sarkophage, Les Z’indignés, les Amis de la Terre, CQFD. Il donne régulièrement des conférences sur la dette.

 

 

 

 

Source : http://www.cadtm.org

 

 

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11 novembre 2016 5 11 /11 /novembre /2016 18:01

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/patricjean/blog/091116/pourquoi-la-victoire-de-trump-est-elle-une-chance-saisir

 

 

Pourquoi la victoire de Trump est-elle une chance à saisir?

 

 

La victoire de Trump permise par le vote d'Américains désespérés doit être pour nous un électrochoc salutaire. Face au gouffre, une seule question doit nous être posée: que suis-je prêt à perdre pour que d'autres souffrent moins ?

 

"gardez votre monnaie, je veux le changement" "gardez votre monnaie, je veux le changement"
 
 
 
 

 

La victoire d'un milliardaire qui s'est fait connaître du grand public par une télé réalité est un événement politique majeur qui révèle plusieurs fondamentaux:

- une part des hommes blancs (et pas seulement blancs) fait son baroud d'honneur face à la transformation anthropologique que représente l'égalité femmes hommes mais aussi homos hétéros. Un groupe social aussi puissant n'allait pas s'effacer de son pouvoir total et incontesté depuis deux cent millénaires sans tirer une dernière salve. La voilà. Trump a traité Clinton de "féminazie", véritable cri de ralliement du masculinisme revendiqué et revanchard.

- si les conséquences de cette élection sont terribles pour les Noirs en premier lieu (le rythme actuel d'un Noir tué toutes les 28h par la police devrait s'accélérer) mais aussi pour les homosexuels, les migrants, les femmes, il ne faut pas s'imaginer que Trump mettra en pratique les bribes de programme politique qu'il a éructé. Quand il va découvrir que la Chine est le premier propriétaire de la dette américaine, il rangera vite ses idées de barrières douanières. Structurellement, rien ne changera et les pauvres qui ont voté pour lui en seront pour leur compte.

- il serait criminel de ne pas observer que ce qui a permis l'élection de Trump, c'est le désespoir d’hommes et de femmes poussés vers le chômage et le désespoir par une politique menée tant par les Républicains que par les Démocrates. Ils auraient pu tout autant élire le clown de MacDo puisqu'ils ont la politesse d'exprimer leur colère par la violence légitime des urnes. Ce coup de pied dans la fourmilière est peut-être un électrochoc salutaire si nous en tirons immédiatement les leçons avant qu’il ne se reproduise chez nous.

 

Trump élu, que pouvons-NOUS faire? Est-ce une occasion à ne pas rater ?

La réussite de l'extrémisme (Le Pen s'est félicitée de la victoire de Trump) est le résultat de nos petits égoïsmes. Notre système social se fonde sur des rapports de force et de domination auxquels nous participons tous et toutes, souvent involontairement. Hommes sur les femmes, Blancs sur les autres, plus riches sur plus pauvres, hétéros sur homos (bi trans), valides sur handicapés. Sans nous culpabiliser, nous devons reconnaître que la vie est plus facile quand on est un homme, un Blanc, un hétéro, un valide. Contrairement aux homosexuels, je ne risque rien en embrassant ma compagne dans la rue. J’obtiens un emploi ou un logement plus facilement que si j’étais noir ou arabe. En cas de coup dur je possède encore la maison de vacance héritée de la grand-mère. Etc.

Et il faut observer que les privilèges qui nous favorisent ne nous empêchent pas de dormir. Très peu d'entre nous font des cauchemars à l'idée qu'il y a trois millions d'enfants sous le seuil de pauvreté en France.

Le coupable est toujours l'Autre:

- le méchant homme c'est l'Arabe ou le beauf sexiste mais pas moi, même si je profite tranquillement de mon statut d’homme

- les méchants pollueurs sont la Chine et les USA mais pas nous qui achetons du café Max Havelaar

- le méchant raciste c'est l'électeur du FN mais pas moi qui ne m'étonne pas de vivre dans un univers entièrement blanc et qui m'insurge quand un migrant s'est installé dans le hall de mon immeuble

- le méchant homophobe c'est l'intégriste mais pas moi qui continue avec mes blagues de mauvais goût dans l'indifférence de ce qu'elles provoquent

- le méchant antisocial c'est le millionnaire des 1% mais pas moi qui ne vis pourtant pas si mal à côté d'une misère inouïe

- le méchant c'est l'élu-e cynique mais je me fous des personnes handicapées murées chez elle parce que l'accessibilité n'est pas une urgence

L'histoire nous a habitués à penser que l'autre est le problème et que la solution est de le combattre. La révolution anthropologique en cours permet de considérer l'individu comme libre et égal à tout autre individu, une femme à un homme, un homo à un hétéro. Et donc d'admettre que le problème est aussi "moi". Tout cela ne peut se faire sans soubresauts, résistances et régressions dont Trump et Le Pen sont le symptôme. Mais tout cela nous oblige à nous remettre "individuellement" en question, non pour nous culpabiliser ou nous auto-flageller (attitude narcissique par excellence) mais pour sortir de nos idées binaires et observer la société comme une structure où nous occupons chacun-e une place particulière. Pour nous poser une question:

 

Que suis-je prêt à perdre pour que d'autres souffrent moins ?

Ce moment particulier où notre intuition nous indique que la situation politique peut nous mener à des catastrophes plus grandes que celles que l'histoire a déjà connues, cet instant nous force à changer de grille d'analyse avant qu'il ne soit trop tard. Que nous soyons de gauche ou de droite, (pour beaucoup cela ne signifie rien d'autre qu'une tradition familiale) chacun-e peut commencer par exprimer à haute voix la conscience qu'il ou elle a de ses propres privilèges.

Car rien n'est plus terrible que l'humiliation qui consiste à nier la souffrance imposée par nos rapports de force. C'est cette douleur qui pousse des jeunes de quartiers populaires à brûler des voitures quand il n'y a plus personne pour les entendre et leur dire que leur désespoir est légitime. C'est cette folie qui pousse d'autres jeunes à se jeter dans le nihilisme du suicide kamikaze. C'est ce mépris ressenti qui jette les classes oubliées dans les bras des Trump, Le Pen ou autres Soral. C'est ce "no future" entretenu par notre silence qui indique la porte des officines les plus radicales, politiques ou religieuses.

La Fraternité dont le concept est tellement à la mode devrait nous obliger à penser à ce que nous sommes prêts, chacun et chacune à lâcher, à abandonner, à céder. Oublier cette habitude consistant à ne penser le bouleversement de l’échelle sociale qu’en regardant vers le haut, jamais vers celles et ceux qui sont en-dessous. Et donc désirer perdre individuellement pour gagner collectivement. Cesser de penser que mon action individuelle est si minuscule qu’elle ne vaut pas la peinte d’être tentée (car dans ce cas pourquoi voter ou payer des impôts ?).

Parce que je ne peux rien au machisme des Talibans, à la pollution de la Chine, à l'homophobie du Vatican, à la gourmandise des plus riches, au racisme des néo-nazis. Parce que je peux tout sur moi-même dès que j'accepte que je ne suis ni en dehors de la structure sociale, ni au-dessus. Parce que ce que j’obtiens injustement (en tant que membre d’un groupe social particulier, hommes, Blancs, valides etc) quelqu’un d’autre en est, par ce fait-même, privé.

Parce que verbaliser cette prise de conscience de mes privilèges a un effet performatif (la parole agit sur le réel), affirmer à mon entourage que mon statut favorisé d'homme, de Blanc ou blanche, d'hétéro, de petit bourgeois-e de naissance, de valide, me confère des privilèges indus, je participe à faire reculer une pensée qui nous dirige vers le gouffre. Je deviens la molécule d’un catalyseur social mille fois plus efficace que quand je place mon bulletin dans l’urne (et qui ne m’empêche pas de le faire).

Il ne s’agit pas de se soumettre à un fatalisme politique suicidaire mais de considérer que dans le rapport de force qui s’impose, nous ne sommes pas tous intégralement des victimes dès que nous n’appartenons pas à une oligarchie. Déclarer illégitimes nos propres privilèges et en assumer les conséquences est le seul moyen d’abolir tous les privilèges, y compris ceux qui pèsent sur nous. C’est le seul moyen d’éviter Trump, Le Pen ou pire encore.

 

 

 

 

 

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Source : https://blogs.mediapart.fr/patricjean/blog/091116/pourquoi-la-victoire-de-trump-est-elle-une-chance-saisir

 

 

 

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11 novembre 2016 5 11 /11 /novembre /2016 17:29

 

Source : https://la-bas.org

 

 

Pourquoi l’hôpital public est dans la rue ?

Lettre d’une infirmière à Martin Hirsch (version vidéo)

Le

 

 

 

 

Lettre d'une infirmière en lutte à Martin Hirsch par Là-bas si j'y suis

 

 

En une semaine, vous êtes plus de 500 000 à avoir écouté et diffusé la lettre de CLÉMENTINE, 31 ANS, INFIRMIÈRE à l’hôpital Saint-Louis à Paris, adressée à Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris).

EN 4 MINUTES et 23 secondes, TOUT EST DIT.

En attendant la réponse de Monsieur Hirsch, vos nombreux commentaires sur le site font débat et témoignent du malaise et des raisons de la lutte.

Voici la version vidéo de la lettre de Clémentine FENSCH recueillie par Anaëlle VERZAUX.

Image et réalisation : Jonathan DUONG

POUR ALLER PLUS LOIN, écoutez :

 « NON À L’HOSTÉRITÉ ! », notre émission LÀ-BAS Hebdo n°20 du 04 juin 2015, avec le professeur André GRIMALDI, Frédéric PIERRU (sociologue), et les personnels en lutte des hôpitaux Georges-Pompidou, Robert-Debré et Saint-Louis...

 « SOIGNONS LES RICHES ! », un reportage d’Anaëlle Verzaux à l’Assemblée générale du personnel de l’hôpital Saint-Louis

 Écoutez la lettre de cette infirmière à Martin Hirsch

 

 

Source : https://la-bas.org

 

 

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9 novembre 2016 3 09 /11 /novembre /2016 17:17

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/vincent-presumey/blog


 

 

Ne pas jouer à se faire peur mais regarder la réalité en face

 

 

Ni rire ni pleurer, comprendre." (Spinoza). Je serai tenté de préciser : rire, pleurer, et comprendre. Il ne faut ni jouer les étonnés, ni se jouer l'affolement ce matin. Trump, occupé à déposer des recours dans le Nevada, n'avait lui-même pas mesuré pleinement ce qui se passait !

Quand, encore ce mercredi 9, the day after, à 8h 30 du matin, Le Monde nous dit que "contre toute attente" Trump "pourrait" gagner, il reproduit ce "déni de la part des élites" qui, justement, a nourri Trump.


Bon, alors, première précision nécessaire : non le fascisme ne déferle pas, non Hitler ne domine pas le monde, oui un milliardaire taré a gagné la Maison Blanche, certes il y a des aspects hérités du fascisme dans sa rhétorique et, plus que jamais, la question de l'auto-défense et de l'auto-organisation des noirs aux Etats-Unis, et de l'action commune avec eux, est posée largement, non pas tant devant Trump lui-même que contre les forces qui vont se sentir libérées les prochains jours pour cogner encore plus. Mais il ne s'agit pas du fascisme.
Le fascisme avait écrasé par la force de bandes de tarés les organisations ouvrières. Aujourd'hui, le vote d'une classe ouvrière, pas en tant que vote de classe mais en tant que vote de déclassés et de mécontents, a fait la victoire de Trump, sans violences de masse. Le fascisme était financé par le grand capital. Aujourd'hui, les bourses plongent à l'ouverture à cause de l'élection d'un capitaliste. La victoire du fascisme apportait au capital l'ordre dont il avait alors besoin, au niveau national, en préparant la guerre au niveau mondial. La victoire de Trump accentue sur tous les plans et à toutes les échelles tous les désordres aux Etats-Unis et donc dans le monde, tout en portant une orientation isolationniste en politique étrangère, bien que ce domaine soit celui des plus grandes incertitudes.


La comparaison avec le Brexit - un Brexit mondial - est pertinente. Depuis trois décennies que les concepteurs des programmes de Géographie de l'enseignement secondaire, pseudo science pétrie d'idéologie, glosent sur la "mondialisation" impulsée par l'Amérique, voila l'Amérique qui tente un Brexit planétaire envers sa propre mondialisation ! La comparaison est pertinente aussi en ceci que ce qui est rejeté – Wall Street, la commission européenne ...- mérite de l'être, mais que ce qui advient reste dans la sphère du capital, mais partiellement hors contrôle. Défaite de la raison et expression de l'impasse sociale, la victoire d'un Trump n'est pas une victoire du "grand capital". Le chaos grandit, porteur de guerre et de destructions.


Leçon n°1 : l'absence d'alternative démocratique, "à gauche", combinée à la crise politique de la classe dominante elle-même peut assez facilement porter au pouvoir les équivalents de Trump partout. Chacun a compris ce que cela veut dire en France par exemple -et non, cela ne veut pas dire le fascisme, étant entendu que les traits fascisants sont là.


Leçon n°2 : l'ombre de ce qui n'est pas advenu plane sur ces élections, cette ombre s'appelle Sanders, et ce qu'il représente, et les forces qui se sont mises en mouvement sous son nom, dont il faut plus que jamais rappeler qu'elles étaient, dans l'hypothèse d'une candidature Sanders du parti démocrate, gagnantes. La carte de Trump par Etats, parfois même par comtés, ressemble souvent à un décalque de la carte des primaires démocrates (largement truquées ...), Trump gagnant là où Sanders gagnait, dans cette fameuse cambrousse américaine délaissée, brutale et chaleureuse. Cette seconde leçon essentielle doit être précisée sur deux points, car on ne peut pas se contenter de dire à la française que "seule une vraie candidature de gauche peut vaincre la bête immonde" – ce refrain conduit à la défaite assurée !
Le premier point, c'est qu'une candidature démocrate Sanders aurait probablement gagné, mais qu'elle était impossible, puisque le grand capital l'avait interdite – l'histoire ne nous dira jamais ce qu'aurait pu, ou non, une candidature Sanders indépentante, risque que l'intéressé avait écarté depuis le début. Une tierce candidature de gauche n'aurait pas plus percé que les autres fois. La question posée est celle d'un vrai parti démocratique américain, ce que n'est pas le parti démocrate. Seul un vrai parti démocratique, organisé par en bas, peut représenter les ouvriers, et tous les opprimés. Ceci paraît un acte de foi, mais pourtant, c'est ce parti qui était là, de fait, dans les meetings et manifestations de la campagne des primaires Sanders, notamment.


Le second point, c'est que Sanders aurait pris des voix à Trump (de même qu'une partie des électeurs de Trump avait soutenu Sanders) parce que ceux-ci, petites gens, prolétaires méprisés, n'éprouvaient pas le sentiment qu'il les méprisait et appréciaient sa modestie, modestie d'un représentant écoutant les gens, et non d'un chef voulant les conduire. Surgi d'une gauche inconnue, Sanders n'avait pas ce handicap européen du mépris affiché souvent, ressenti toujours, envers le bas peuple "populiste", deplorable comme a dit le meilleur agent électoral de Trump, H. Clinton : jamais il n'avait, jamais il n'aurait, traité des mouvements de travailleurs aussi confus soient-ils, de mouvements d'esclaves et de nigauds, et il ne l'aurait pas pensé ni paru le penser.


Jouer à se faire peur c'est préparer d'autres défaites (1). Ce qui est en marche, c'est le désordre. La classe dominante de la première puissance mondiale implose politiquement. La constitution, fondement de la nation américaine, est en crise. Dans ce désordre, il appartient aux hommes, avec la lanterne de la conscience, et la démocratie comme arme, d'avancer en ne doutant pas un seul instant que les opportunités d'espoir seront, elles aussi, au rendez-vous, mais qu'il faudra les saisir.

VP, 09/11/16.

(1) Pendant que j'écrivais ce billet Trump faisait son discours de vainqueur à Manhattan. Et les médias avaient amorcé le tournant de "jouons à nous faire peur" à 'jouons à nous rassurer" : Clinton lui a téléphoné, il l'a remerciée, appelé à l'union des américains, etc. Faut-il préciser que ce registre forcé est tout aussi erroné que le précédent ?

 

 

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Source : https://blogs.mediapart.fr/vincent-presumey/blog

 

 

 

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9 novembre 2016 3 09 /11 /novembre /2016 17:07

 

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Jour de triomphe pour les politiques de peur, de haine et de division, par Yanis Varoufakis

 

 

 
Réagissant à la victoire de Donald Trump, l’ancien ministre grec des finances Yanis Varoufakis appelle à former une Internationale Progressiste pour affronter le spectre de l'« Internationale Nationaliste qui se trouve devant nous, de Trump et des tenants du Brexit aux gouvernements de Pologne et de Hongrie, en passant par Alternative für Deutschland, le prochain président autrichien, et Marine Le Pen ».

La victoire de Donald Trump marque la fin d'une ère durant laquelle une élite sûre d'elle prêchait la fin de l'histoire, la fin des passions, et la suprématie d'une technologie qui servait les intérêts des 1%. Mais la période qui s'annonce n'est pas neuve. C'est une nouvelle variante des années 1930, avec son économie en déflation, sa xénophobie, et ses politiques de division pour mieux régner.

La passion est revenue en politique, mais pas d'une manière qui va aider les 80% de laissés-pour-compte depuis les années 1970. À présent, la passion nourrit la misanthropie. La passion exploite la colère des 80% pour réorganiser le pouvoir au sommet, en laissant les 80% à l'agonie, trahis et divisés. C'est à nous d'arrêter ça. C'est à nous de prendre les rênes de la passion pour qu'elle serve la cause de l'humanisme.

La folie des élites est en train de causer leur propre perte. Incapables de prendre conscience de la crise économique qu'elles ont causée, elles ont écrasé le Printemps d'Athènes, simplement parce qu'elles le pouvaient. Elles ont acculé la majorité des familles britanniques à un désespoir induit par l'austérité. Elles ont embrigadé des millions d'Allemands dans les mini-jobs. Elles se sont liguées pour écarter Bernie Sanders. Et quand cela a eu pour résultat [l'émergence d'] Aube Dorée et d'Alternative für Deutschland, le Brexit et Trump, elles ont réagi avec un mélange de condescendance, de déni et de panique.

La politique est en train de traverser un bouleversement que le monde n'a plus connu depuis les années 1930. Une Grande Déflation a maintenant refermé ses griffes sur les deux côtés de l'atlantique, ranimant des forces politiques qui étaient en sommeil depuis les années 1930. L'utilisation par le Président Trump de tactiques et de récits semblables à ceux employés par Mussolini n'est qu'un symptôme de la reproduction de cette époque lugubre.

Que devons-nous faire ?

Le spectre d'une Internationale Nationaliste qui se trouve devant nous (de Trump et des tenants du Brexit aux gouvernements de Pologne et de Hongrie, en passant par Alternative für Deutschland, le prochain président autrichien, et Marine Le Pen) ne peut être défait que par une Internationale Progressiste telle que celle que le Mouvement pour la Démocratie en Europe, DiEM25, est en train de construire en Europe.

Cependant, il est clair que l'Europe ne suffira pas. Les progressistes américains, celles et ceux qui ont soutenu Bernie Sanders et Jill Stein, doivent se rassembler avec les progressistes du Canada et de l'Amérique Latine pour former un Mouvement pour la Démocratie aux Amériques. Les progressistes du Moyen-Orient, celles et ceux qui versent leur sang pour lutter contre Daech, contre la tyrannie ainsi que contre les régimes inféodés à l'occident, doivent se rassembler avec les progressistes palestiniens et israéliens pour construire un Mouvement pour la Démocratie au Moyen-Orient.

En 1930, nos aïeux ont échoué à tendre la main aux autres démocrates au-delà des frontières et des lignes des partis politiques pour arrêter la [progression de la] pourriture.

Aujourd'hui, en ce jour de triomphe des politiques de peur, de haine et de division, nous faisons le serment d'aller affronter l'Internationale Nationaliste là où elle se trouve, de former une Internationale Progressiste efficace, et de ramener la passion au service de l'humanisme.

Carpe DiEM!

 

 

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Source : https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog

 

 

 

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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 21:49

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Sur les réseaux
Les meufs, lundi à 16h34, tweetez pour vos salaires : « Ah bon ? Mais j’ai envie de tout casser »

 

 

 

 

Ce devait être un mouvement en ligne... mais beaucoup veulent plus. Pour protester contre l’inégalité salariale dont elles sont victimes, les femmes sont invitées à arrêter de travailler ou à tweeter, lundi 7 novembre à 16h34.

 

 

« Bonne révolution ! »

C’est par le biais de cette idée que Jeanne (son prénom a été changé) a découvert le mouvement du 7 novembre. Pour cette journaliste salariée d’une petite locale, la mobilisation est l’occasion d’une réflexion plus générale sur le sexisme en entreprise.

« Moi je bosse dans un média où il n’y a pas de femme chef et où les hommes ont des progressions salariales plus rapides. »

Pour autant, Jeanne ne pourra pas quitter son poste à 16h34 :

« On doit sortir un canard et je ne veux pas mettre mes collègues dans la merde. »

Va donc pour le tweet et le rouge ! J’ai dit à Jeanne que je ferai de même et que j’irai sûrement au rassemblement parisien.

Elle raccroche le téléphone un sourire dans la voix, en me souhaitant une « bonne révolution », comme on se dit « joyeux noël » le 25 décembre. On dirait qu’il se passe un truc.

 

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 
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4 novembre 2016 5 04 /11 /novembre /2016 21:20

 

Source : http://blogyy.net/2016/11/02/des-anarchistes-refoulent-un-groupe-de-neo-nazis-et-de-policiers-menacant-les-refugies-video/

 

Des anarchistes refoulent un groupe de néo-nazis et de policiers menaçant les réfugiés (vidéo)
 

Au nord-est d’Exarcheia à Athènes :

DES ANARCHISTES REFOULENT UN GROUPE DE NÉO-NAZIS ET DE POLICIERS MENAÇANT LES RÉFUGIÉS (VIDÉOS)

 

 

 

 

Autour de l’avenue Alexandras, entre Exarcheia et Ambelokipi (cf. carte), avant-hier, quelques dizaines de néo-nazis sont venus semer le trouble, sur le chemin du tribunal, et inquiéter, comme à l’habitude, les réfugiés occupant de vieux immeubles à l’abandon. Bien mal leur a pris : le comité d’accueil était renforcé et la riposte a été immédiate.

La police a aussitôt secouru ses petits nazillons chéris(1), avant de prendre le relais. Plusieurs CRS ont alors fracassé des portes de logement de réfugiés, sous les jets de pierres de la résistance solidaire. Et surtout : les flics ont projeté une telle quantité de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogène que beaucoup des malades de l’hôpital voisin (agios Savvas, situé en face de la station de métro sur la carte, rue Kouzi) ont du être déplacés et soignés en urgence (suffocations, paniques, malaises).

Des dizaines d’anarchistes sont montés sur les toits, un peu partout, notamment des membres du groupe Rubicon (connu pour avoir détruit plusieurs bureaux de la troïka, ainsi que le fichier des privatisations et celui des personnes surendettés), brandissant parfois des drapeaux noirs, avant que la police ne s’éloigne et ne se replie sur l’avenue Alexandras pour évacuer ses petits protégés, nostalgiques de la junte.

 

 

Pour leur part, les militants du parti néo-nazi Aube dorée affirment qu’ils allaient gentiment soutenir leurs copains bisounours à la Cour d’Appel, main dans la main comme en sortie scolaire, et que ce sont les réfugiés et les antifascistes qui les ont provoqué.

Pour les mass-médias, évidemment, c’est le drame : les défenseurs des réfugiés ont brisé plusieurs pare-brises de voitures, en repoussant les néo-nazis et les flics. Ils ont même arraché des antennes de la sacro-sainte télévision sur les toits, pour les lancer sur les assaillants. Bagnole et télé : les mass-médias hurlent évidemment au sacrilège et multiplient les témoignages de braves gens paisibles, depuis lors privés de sortie au supermarché et de journal télévisé, tout ça, à cause des méchants anarchistes pas beaux du tout ! Pire encore, ces derniers ont jeté d’une terrasse un bloc de ciment juste à côté d’un CRS :

 

 

(à 0:50 dans la vidéo)

 

Une fois de plus, les « autorités » évoquent la nécessité de « faire le ménage », notamment dans la base principale des rebelles qui énerve de plus en plus le pouvoir. La base que tout le monde connait, à deux jets de pierre d’Ambelokipi : Exarcheia.

La droite exige que ce « ménage urgent » soit fait avant la venue d’Obama à Athènes le 15 novembre : « ces jeunes fous nous narguent et font du centre de la capitale une zone de non-droit, de chaos et d’insécurité ». Kyriakos Mitsotakis, fils d’un ancien premier ministre et nouveau leader de la droite, a même promis qu’il s’en occuperait en priorité, dès son « arrivée prochaine » au pouvoir(2) : « En moins d’un mois, il ne restera plus rien de cette zone de non-droit, de ce quartier où anarchistes et gauchistes font n’importe quoi. » A son tour, le conseil municipal d’Athènes a également demandé ce « nettoyage » au gouvernement Tsipras, dans un vœu formulé en juillet et réitéré en septembre.

La situation est très tendue. Les camarades se méfient. À Exarcheia et alentours, personne n’a oublié l’expulsion brutale, surprise et planifiée des squats solidaires de Thessalonique, au matin du 27 juillet(3), y compris le célèbre squat Nikis, né durant les émeutes en Grèce de décembre 2008.

Mais ce que le pouvoir oublie un peu vite, c’est que Exarcheia a provoqué l’insurrection de novembre 1973, contre la dictature des Colonels, et qu’Athènes n’est pas Thessalonique.

Qui s’y frotte s’y pique.

Yannis Youlountas

 

(1) Les MAT votent à 60% pour Aube dorée et collaborent souvent avec eux, y compris pendant certaines manifs.
(2) Point complet sur le contexte :
http://www.sinemensuel.com/cartes-postales/lautomne-risque-detre-chaud-en-grece/
(3) Souvenir de l’opération du 27 juillet à Thessalonique :
https://blogyy.net/…/07/27/tsipras-attaque-les-squats-videos

 

 

 

 

Source : http://blogyy.net/2016/11/02/des-anarchistes-refoulent-un-groupe-de-neo-nazis-et-de-policiers-menacant-les-refugies-video/

 

 

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31 octobre 2016 1 31 /10 /octobre /2016 17:06

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

Vu du Maroc
Après la mort d'un jeune vendeur, les Marocains dans la rue contre «les lois à la tête du client»
Par Margot Chevance, correspondante au Maroc
 
 
 
  Manifestation à Al-Hoceïma, le 30 octobre, après la mort de Mouhcine Fikri. Photo Fadel Senna. AFP

La tension persiste après la mort atroce, vendredi, de Mouhcine Fikri, vendeur d'espadons. La rue dénonce la «hogra», le mépris, que subissent les plus démunis.

«C’est un martyr, nous voulons lui rendre justice», scandent les manifestants rassemblés place des Nations unies à Casablanca, à quelques pas de la vieille médina. Le tramway est à l’arrêt, la foule piétine les rails, le temps est suspendu aux slogans qui résonnent sur les murs des immeubles alentours. Dignité, justice sociale, stop aux privilèges, se répètent à l’unisson. Un peu plus loin, à l’écart, un homme brandit timidement un dessin qu’il a fait à la va-vite. On y voit un policier, hurlant, une matraque à la main.

La mort dans des circonstances tragiques du marchand de poissons Mouhcine Fikri, vendredi soir à Al-Hoceïma, a véritablement mis le Maroc en émoi. L’homme de 31 ans a été tué alors qu’il tentait de s’opposer à la saisie de sa marchandise par les autorités de la ville. Son camion transportait une cargaison d’espadons, un poisson interdit à la pêche pendant cette saison. Dans un geste désespéré, l’individu se serait précipité dans la benne du camion-poubelle pour récupérer ses poissons. Il s’est fait broyer par la machine sur le champ.

Cette scène atroce, filmée par des anonymes, a fait le tour des réseaux sociaux. La toile s’emballe, l’affaire fait exploser les compteurs de Twitter avec la création du hashtag #jesuismouhcinefikri. L’émotion suscitée s’accompagne d’un élan de solidarité sans précédent, poussant des milliers de personnes à investir les rues d’Al-Hoceïma tout au long du week-end.

«La hogra»

Dimanche, une foule d’anonymes a suivi, dignes et silencieux, le cortège du défunt à travers les collines du village d’Imzouren, dans la campagne d’Al-Hoceïma. Les manifestations se sont ensuite généralisées à une dizaine de grandes villes du pays. A Rabat et à Casablanca, près de 3000 personnes avaient fait le déplacement.

Dans la rue, un mot revient sans cesse, celui de la hogra, le mépris, en dialecte marocain, que subissent les personnes les plus démunies. Parmi les participants, quelques personnalités politiques, venues rendre hommage à la victime, malgré les appels du chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, à ne pas manifester.

A Casablanca, la militante de gauche Nabila Mounib, à la tête de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), très médiatisée lors des élections législatives d’octobre, est émue aux larmes. Son parti dénonce la faiblesse de l’Etat de droit, un Etat où «les lois et les réglementations sont appliquées à la tête du client». «Mouhcine Fikri est le maillon faible de la chaîne. On s’attaque à lui car c’est un petit commerçant. Dans un Etat de droit, les marchandises ne sont pas saisies comme ça sans procès-verbal», déplore Nada El Arif, membre de la FGD.

Pas de présence policière

Difficile pour l’heure d’anticiper la suite que prendra cette affaire. Aucun nouvel appel à manifester n’a été lancé à travers le pays. Des lycéens continuent leur sit-in depuis ce matin dans les rues d’Al Hoceïma. «L’œil du cyclone, c’est là-bas, prévient l’éditorialiste Abdellah Tourabi. Il faut y surveiller les réactions. Elles vont dépendre des suites de l’enquête demandée par le roi.»

Le nord du Maroc est une région historiquement très sensible. C’est de là que sont partis les grands mouvements contestataires des années 80, réprimés par Hassan II. La différence réside aujourd’hui dans la nature des manifestations qui ont eu lieu dimanche : dans le calme, sans débordement et quasiment sans présence policière. «C’est le reflet d’un nouvel équilibre qui se crée entre la société et l’Etat marocain. Les gens osent descendre dans la rue et on les laisse manifester», veut croire l’éditorialiste qui refuse d’y voir toute comparaison avec les événements de Sidi Bouzid, déclencheurs le 17 décembre 2010 de la révolution tunisienne.

Margot Chevance correspondante au Maroc

 

 

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

 

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Source : http://www.marianne.net

 

Le roi du Maroc veut payer les frais d'avocat du chanteur Saad Lamjarred, accusé de viol en France
Mis en examen le 28 octobre en France pour "viol aggravé" et écroué, le chanteur Saad Lamjarred va profiter des largesses du roi Mohammed VI qui souhaite prendre en charge ses frais de justice...
 
 
 
Saad Lamjarred en concert en juillet 2016 à Carthage. - MOHAMMED HAMM/SIPA
 

Il est un artiste très populaire au Maroc... et le roi le lui rend bien. Mis en examen le 28 octobre en France pour viol aggravé, le chanteur Saad Lamjarred va voir ses frais de justice généreusement offerts par le roi du Maroc Mohammed VI, selon une information de ce 21 octobre. Le même, décidément particulièrement attentif au traitement de "sa" star, aurait également conseillé à la famille du chanteur de prendre Maitre Dupont-Moretti comme avocat pour sa défense.

Saad Lamjarred était en France ce week-end dans le cadre d'un concert devant se dérouler le samedi 29 au Palais des Congrès, et qui a finalement été annulé. Il est accusé d'avoir agressé sexuellement une jeune femme de 20 ans dans la nuit du mercredi précédent. C'est dans sa chambre d'hôtel qu'il aurait violenté la jeune femme avant d'abuser d'elle. Selon les premiers éléments de l'enquête, le chanteur de 31 ans avait consommé de l'alcool et des stupéfiants au moment des faits. Son avocat actuel a plaidé la relation consentie :

 

"Il s'est passé cette nuit-là ce qu'il se passe entre un homme et une femme consentante à 5 heures du matin dans une chambre d'hôtel."

 

La victime souffre "de lésions traumatiques et est fortement traumatisée. Son récit est tout à fait crédible à ce stade", selon une source proche de l'enquête citée par l'AFP.

En 2010, Saad Lamjarred a déjà été mis en cause pour une affaire de viol, cette fois-ci aux Etats-Unis. Il niait déjà toute implication. Il y risque 25 ans de prison et n'a depuis jamais remis les pieds sur le territoire pour échapper à ces poursuites judiciaires. L'histoire ne dit pas si le roi du Maroc avait déjà proposé son soutien financier à l'époque...

 

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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28 octobre 2016 5 28 /10 /octobre /2016 20:13

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

A Rémi Fraisse, notre fils mort il y a un an

 

Le 26 octobre 2014, Rémi, 21 ans, était tué par un tir de grenade lancé par les gendarmes, lors d’une manifestation contre le projet de barrage à Sivens. Un an plus tard, les parents et la sœur de Rémi Fraisse demandent que toute la lumière soit faite.

 

LE MONDE | • Mis à jour le

 
Un capitaine de gendarmerie nous appelle au téléphone. Personne ne nous dit rien. On nous pose des questions, on nous demande si nous savons où Rémi se trouve, si nous avons des photos de lui. Nous apprenons son décès (Photo: Pendant les manifestations qui ont suivi la mort de Rémi Fraisse, à Gaillac (Tarn), le 26 octobre 2014).

Un capitaine de gendarmerie nous appelle au téléphone. Personne ne nous dit rien. On nous pose des questions, on nous demande si nous savons où Rémi se trouve, si nous avons des photos de lui. Nous apprenons son décès (Photo: Pendant les manifestations qui ont suivi la mort de Rémi Fraisse, à Gaillac (Tarn), le 26 octobre 2014). PASCAL PAVANI/AFP

Nous avons appris que l’Etat en France pouvait tuer. Rémi, notre fils et notre frère, a été tué par une grenade offensive lancée par un gendarme alors qu’il était venu à Sivens pour faire la fête et pour discuter d’environnement. Il n’a pas réalisé que les affrontements entre les forces de l’ordre et les opposants étaient devenus violents et dangereux. Il s’est approché. Pourquoi ?

 

Après les débats et les concerts, vers 1 heure du matin, Rémi a été voir ce qui se passait près de la zone de chantier, il a suivi le mouvement qui partait de la métairie. Il était avec Anna, son amie. Près de la zone de chantier, il y avait des jeunes comme lui, des moins jeunes, des militants, des pacifistes, des personnes cagoulées.

Le bruit des grenades assourdissantes, des grenades offensives, les gaz lacrymogènes, tout était sûrement très impressionnant. Des personnes se faisaient tirer dessus, il y avait beaucoup de blessés. Il a dû se dire, avec certains, il faut y aller, il faut leur dire d’arrêter, il faut aller aider les collègues.

 

Traîné comme un chien

Il s’est approché. C’était le mauvais moment. Plusieurs tirs de grenades à ce moment-là. Rémi tombe au sol. Il est 1 heure 45 du matin. Les gendarmes voient un corps, ils viennent le chercher, ils comprennent que Rémi est mort, ils le traînent comme un chien sur plusieurs dizaines de mètres, sa tête rebondit sur le sol. Les médias parlent d’un corps retrouvé dans la forêt !

Un capitaine de gendarmerie nous appelle au téléphone. Personne ne nous dit rien. On nous pose des questions, on nous demande si nous savons où Rémi se trouve, si nous avons des photos de lui. Nous apprenons son décès. Pendant trois jours, le silence, les doutes, les craintes, le mensonge. Rien sur les causes de sa mort, sur les raisons, les circonstances. Y a-t-il une enquête, un juge est-il saisi ? Pourquoi ?

L’instruction est finalement ouverte, deux juges sont désignées. L’autopsie révèle qu’il est mort à la suite de l’explosion d’une grenade offensive au niveau de son dos. Cette grenade aurait été lancée par un gendarme mobile non pas depuis la zone de chantier, où les forces de l’ordre étaient positionnées en défense, mais en dehors de cette zone, en mouvement sur le côté sud-est, près de lui.

La zone de chantier est située sur un terrain privé déjà entièrement saccagé par les bulldozers du propriétaire, le conseil départemental du Tarn lui-même, sur lequel il n’y a absolument rien à défendre et que l’on a entouré de douves comme au Moyen Age.

Vital Michalon quarante ans plus tôt

Les gendarmes mobiles ont utilisé contre nos enfants de France des armes qui tuent, grenades de guerre inventées pendant la guerre de 1914-1918. Elles avaient pourtant déjà tué le militant écologiste Vital Michalon quarante ans plus tôt. Pourquoi ?

Nous voulons savoir ce qui s’est passé. Nous voulons savoir comment Rémi est mort, pourquoi il est mort. Toutes les victimes de ce soir-là doivent être entendues. Toutes les personnes présentes à côté de lui et qui peuvent nous expliquer comment cela s’est passé, où il était, ce qu’il a dit. Nous leur demandons, en son nom, pour lui, pour que de tels actes ne se reproduisent jamais sur notre sol, de venir courageusement témoigner pour nous aider à faire toute la lumière sur cet événement dramatique pour la nation tout entière. Nous voulons comprendre.

Nous voulons comprendre comment un gendarme peut envoyer une grenade mortelle dans de telles circonstances, comment des commandants de gendarmerie ont pu donner l’ordre d’user de ces armes, alors que leur métier est de circonscrire la violence. Nous voulons savoir qui est responsable. Un non-lieu serait terrible.

Les parents et la sœur de Rémi Fraisse

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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