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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 15:04

 

"Vivre à genoux face à un prédateur qui s’appelle Mittal ? Eh bien non ! Nous on veut vivre debout… Mittal, ou t’es à genoux ou, nous, on te mettra à genoux ! » Ils sont environ 300, mardi 9 octobre à la mi journée, rassemblés au pied des bureaux d’ArcelorMittal à Florange, en Moselle, à écouter le héraut de la lutte des sidérurgistes lorrains, Edouard Martin. Le délégué CFDT veut croire à l’option Montebourg, autrement dit à la possible reprise, par un industriel, des hauts-fourneaux à l’arrêt depuis plus d’un an.

Dans les rues de Florange. © Florence Beaugé/LeMonde

Il faut du courage pour y croire. Jusqu’à présent, aucun candidat ne s’est manifesté.

Du courage aussi pour défiler dans les rues de Florange, alors que les trottoirs sont vides. Il fait froid, humide et gris. La petite troupe passe devant l’Eglise, avec sa banderole "SOS USINE EN DANGER". Edouard Martin est en tête. Un camion qui diffuse des chansons militantes ferme la marche. Les rares passants jettent un coup d’œil désolé aux manifestants et continuent leur chemin. Un homme entre au Café de la Mairie et lance : "Moi, je défile pas. Mon soutien, il est moral !"

Le fronton de la mairie de Florange. © Florence Beaugé/LeMonde

A Florange et dans la vallée de la Fensch, tout le monde se sent concerné par cette dernière grande bataille pour la survie de la sidérurgie, mais le mouvement s’essouffle. "On se sent très seuls. Avant, les commerçants nous apportaient des cageots de victuailles. Les gens sortaient aux fenêtres. Ils applaudissaient à notre passage. Plus maintenant. Ils se sont habitués", avoue un syndicaliste, l’air las, après le défilé.

Dans la population, beaucoup ont le sentiment d’assister à "un combat d’arrière-garde", que "c’est foutu", et que la fin des hauts-fourneaux, programmée par l’Indien Mittal, est "inéluctable". "Il fait la pluie et le beau temps… Tout ce qui nous arrive, on s’y attendait. On n’est pas surpris", disent les gens, résignés.

Le Républicain Lorrain, qui suit de près la situation, ouvre ses colonnes aux lecteurs. Mardi, l’un d’eux faisait une suggestion : "Pourquoi ne pas tirer de ce cataclysme lorrain un scénario pour un film plein d’action et de suspens ? Le titre est déjà tout trouvé : Bons baisers de Florange !"

© Florence Beaugé/LeMonde

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Quotidiennement, jusqu'à la semaine prochaine, Florence Beaugé réalisera une chronique de Florange.

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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 19:47

 

 

 

« Ils ne méritaient pas ça. Ils venaient simplement défendre leur bifteck, ils ne venaient pas pour casser. De la part d'un gouvernement de gauche, ce n'est pas très sympa. » Garçon de café dans l'une des brasseries qui jouxtent la place de la porte de Versailles, l'entrée du parc des expositions où se tient le Mondial de l'automobile à Paris, Patrick a été « choqué » ce mardi 9 octobre en fin de matinée par l'accueil réservé par les forces de l'ordre au millier de salariés venus de toute la France protester contre les licenciements dans l'industrie et défendre l'emploi.

Les CRS ont fait usage de gaz lacrymogène à plusieurs reprises pour repousser les manifestants qui tentaient d'entrer dans le salon, cette « vitrine de la technologie », où est exposé le « produit de l'exploitation de plusieurs années de travail », auquel ils contribuent dans leurs usines. Une attitude qui a suscité l'indignation et ravivé un peu plus la colère des différentes délégations, dont un gros bataillon d'ouvriers chez PSA, Renault, General Motors, Ford, Goodyear mais aussi des Arcelor-Mittal de Florange, présents pour rappeler combien l'acier était indispensable pour fabriquer des voitures.

 

Des Goodyear tentent de forcer le barrage de CRS 
Des Goodyear tentent de forcer le barrage de CRS© Rachida El Azzouzi

 

Aux cris de « on va rentrer, on va rentrer, aucune usine ne doit fermer », les leaders syndicaux, qui se sont succédé au micro, ont condamné l'attitude « déplorable » du gouvernement, tout en lui rappelant qu'il a « une responsabilité politique dans les licenciements ». Parmi eux, l'ex-candidat à la présidentielle du Nouveau Parti-Anticapitaliste, Philippe Poutou, salarié de l'usine Ford de Blanquefort près de Bordeaux, s'est montré particulièrement furieux de l'usage de gaz lacrymogène.

« Sous Sarkozy, nous sommes rentrés deux fois au Mondial de l'automobile sans lacrymo, ni heurts, ni bagarres. Aujourd'hui, la gauche est au pouvoir grâce à nous. Elle prône le dialogue social et elle nous empêche de rentrer en nous aspergeant de gaz », a fustigé Franck Hustache, délégué du personnel chez Ford, consterné par « la politique de droite menée par le gouvernement Ayrault ».


Manifestants sous les gazs, mardi 9 octobre, au Mondial de l'Auto 
Manifestants sous les gazs, mardi 9 octobre, au Mondial de l'Auto© Rachida El Azzouzi

 

« François Hollande a choisi son camp. Il est du côté des patrons licencieurs, casseurs d'emploi, du Medef », a déploré à son tour Jean-Pierre Mercier, le délégué de la CGT de PSA Aulnay qui a rappelé que toutes les manifestations de ces derniers mois s'étaient déroulées dans le calme. Ils ont tous pris le chemin de la place d'Italie pour participer à la grande manifestation, initiée par la CGT dans huit villes de France dont Paris.

« Tous dans la rue ! Il n'y a que cela qu'ils comprennent », a lancé un Fralib, l'usine de thé de Gémenos dans les Bouches-du-Rhône, menacée depuis deux ans de fermeture. « Jamais nous n'arriverons à mobiliser le peuple. Le ver est dans le fruit. Vous vous voyez vous arrêter de travailler pendant un mois ? On a tous des crédits sur le dos. Ils nous tiennent », lui a rétorqué un ouvrier de PSA-Sochaux, parti à 4 heures du matin en convoi pour rallier la capitale. Il brandissait une pancarte : « Le vote utile : voilà où ça mène. »


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6 octobre 2012 6 06 /10 /octobre /2012 21:13

 

http://cadtm.org/Etats-Unis-Les-objecteurs-de

 

CATDM - 5 octobre par Stéphanie Jacquemont

 

Sur les bords de l’East River à Brooklyn, le 9 septembre dernier, des personnes se relaient au centre d’un cercle et prennent la parole pour expliquer comment leurs dettes leur sont devenues insupportables, par les paiements qu’elles supposent chaque mois et, plus fondamentalement, par les choix qu’elles les obligent à faire, ou plutôt l’absence de choix dans laquelle elles les enferment. Certaines disent la honte qu’elles ont ressenties, d’autres leur dégoût, leur incompréhension, le puissant sentiment d’injustice. Puis, dans un geste libérateur, elles mettent le feu à ce courrier leur rappelant le montant qu’elles doivent encore rembourser, ce relevé bancaire faisant état de crédits impayés... Cet acte rappelle celui des militants qui, pour protester contre la guerre du Vietnam, brûlaient leur carte d’incorporation dans l’armée. Mais le geste n’est pas seulement symbolique, il a une fonction cathartique : il s’agit aussi de se débarrasser du sentiment de culpabilité, de briser le tabou, le silence, l’isolement des personnes endettées afin de créer un mouvement de résistance. Strike Debt, le groupe « d’objecteurs de créances » à l’origine de cette action, a d’ailleurs pour slogan ce jeu de mots : « You are not a loan  !/ You are not alone !  |1| »

Les rouages du « système dette » mis à nu

Dans le combat que ces militant-e-s d’Occupy Wall Street (OWS) ont entrepris contre un des piliers – certes branlant-, de « l’American way of life », une des premières tâches consiste à comprendre et expliquer : analyser pour faire apparaître les rouages du système, dénoncer les vies pressurées, laminées, rognées, et éventuellement, être les grains de sable perturbant le bon fonctionnement de la machine. Tenter de décrypter parce que, pour reprendre les mots d’une militante qui, malgré la complexité du sujet, s’est attelée à l’étude de la dette municipale, cela arrange bien les 1% que les 99% n’y comprennent goutte.

Les membres surmotivé-e-s de Strike Debt saisissent donc toutes les occasions de partager le fruit de leurs recherches et leurs réflexions. Ainsi, le 17 septembre dernier, pour l’anniversaire d’OWS et après un été de travail intense, est sorti leur manuel du résistant, qu’ils distribuent gratuitement et qui est accessible en ligne sur leur site |2|. Ils/elles ont aussi animé plusieurs ateliers à la Free University organisée du 18 au 22 septembre 2012 au Madison Square Park à New York, et vont poursuivre ce travail d’éducation populaire pendant l’automne avec une série d’exposés et d’ateliers consacrés à la dette dans le cadre d’Occupy Université, l’université populaire d’OWS |3|.

Le travail de ce collectif n’en est peut-être qu’à ses débuts, mais il est très enthousiasmant et va déjà loin en termes de théorisation du « système dette ». « La dette, écrivent-ils/elles, n’est pas personnelle, elle est politique. Le système dette vise à nous isoler, à nous faire taire, et à nous soumettre par la peur des notes délivrées par les toutes-puissantes agences de notation de crédit |4| ». En effet, il faut savoir que des agences attribuent aux Etats-unien-ne-s des notes selon un système très opaque et injuste, notes qui sont ensuite utilisées par les banques et autres établissements de crédit pour déterminer l’octroi ou non d’une carte de crédit, d’un prêt hypothécaire, le taux appliqué à tel ou tel prêt, etc. De plus en plus, les employeurs exigent même de voir ces notes avant d’embaucher ! Ou comment approfondir les inégalités en rendant l’emploi plus inaccessible, le crédit plus cher ou simplement interdit aux plus pauvres.

La dette fonctionne clairement comme un instrument de soumission et de contrôle des populations, qui oblige à accepter des jobs sous-payés ou dissuade de faire grève pour revendiquer plus de droits par exemple. Ainsi, Noam Chomsky voit dans la dette faramineuse des étudiant-e-s un moyen de faire rentrer les plus idéalistes dans le rang : « Si, pour aller à l’université, vous devez contracter une dette importante, vous serez docile. Vous êtes peut-être allé à l’université avec l’intention de devenir un avocat qui défend des causes d’intérêt public : mais si vous sortez de là avec une dette de 100 000 dollars, vous devrez aller [travailler] dans un bureau d’avocats pratiquant le droit corporatif. Et si vous vous dites : “Je vais y aller le temps de rembourser ma dette et ensuite je serai un avocat qui défend des causes d’intérêt public”, ils sont assez brillants pour savoir qu’une fois que vous êtes piégé au sein de l’institution, vous en assimilez les valeurs et intériorisez bien d’autres choses encore : et vous devenez un avocat qui pratique le droit corporatif |5| ».

Mais la dette est aussi un formidable moyen d’extorsion. Extorsion d’argent, mais aussi de travail, de temps, de possibilités à venir. Ainsi, la dette que les étudiant-e-s contractent pour suivre des formations supérieures, parfois de très mauvaise qualité (notamment dans des écoles privées à but lucratif |6|), peut être vue comme un achat de travail futur de ces mêmes étudiant-e-s. On se rapproche alors de l’idée du vol du temps développée par Maurizio Larazzato |7|, qui voit dans l’endettement généralisé une « dépossession […] de l’avenir, c’est-à-dire du temps comme porteur de choix, de possibles ». D’où aussi, parmi les militant-e-s, la référence très présente à l’esclavage, et ce d’autant plus que le système dette ne frappe pas indifféremment les Blancs et les personnes de couleur.

Les auteur-e-s du manuel ont, de leur propre aveu, été amené-e-s sur des terrains qu’ils/elles n’avaient pas envisagés et dont le lien avec la dette n’était pas a priori évident. Sans doute était-ce sans surprise pour nombreux d’entre eux/elles, mais il est vraisemblable que beaucoup d’autres découvrent maintenant grâce à Strike Debt comment la dette prolonge et accentue la discrimination contre les personnes de couleur. La pratique du « redlining » ou du « reverse redlining » consiste ainsi à refuser l’octroi de prêts ou à offrir des conditions différentes selon le lieu de vie de l’emprunteur/euse. Il va sans dire que les personnes vivant dans des quartiers où vit une majorité d’Afro-descendants ou d’enfants d’immigrés devront payer des taux d’intérêt plus élevés. De même, les personnes de couleur voulant bénéficier de la procédure de faillite personnelle sous le chapitre13 |8| ont 20% plus de risque que les Blancs de voir leur dossier rejeté par le juge. Et l’on pourrait citer bien d’autres exemples... Strike Debt résume le phénomène en ces termes : « L’endettement permanent est la caractéristique dominante du mode de vie moderne aux États-Unis. Pour contrôler le tout, un dispositif particulier propre aux États-Unis est en place, dans lequel l’incarcération de masse, la ségrégation raciale et la servitude de la dette se renforcent mutuellement |9| ».

Un autre lien à ne pas oublier a par ailleurs été développé dans un article paru dans Tidal, la revue d’Occupy Theory, par David Graeber, auteur de l’important ouvrage Debt : The First 5,000 Years (New York : Melville House Publishing, 2011) : celui entre la dette et l’exploitation de la nature. En effet, pour payer un intérêt de x% sur une somme empruntée, il faut produire x% de PIB supplémentaire. La dette, vue comme une « promesse de productivité future », alimente donc la course à la croissance et au productivisme. Une raison de plus de considérer toutes ces dettes comme littéralement insoutenables (et, espérons, un moyen de rallier les écologistes à la cause).

Le manuel du résistant : morceaux choisis

Le manuel a été conçu non pas comme un produit fini mais plutôt comme le début d’un projet collaboratif, « un manuel écrit de manière collective pour l’action collective ». Les lectrices et lecteurs sont invité-e-s à envoyer leurs corrections, ajouts, etc. pour améliorer le manuel. Produit en seulement deux mois, il est déjà dans sa forme actuelle un outil très utile, agréable à lire, et fourmille d’informations importantes, parfois choquantes, sur la dette, son fonctionnement, et sur les moyens à disposition des personnes endettées pour s’en sortir. En plus des solutions individuelles proposées, il n’omet jamais d’appeler à l’action collective et d’inscrire la lutte contre le système dette dans un combat plus large, contre la marchandisation de tous les aspects de la vie et pour la satisfaction des besoins élémentaires de toutes et tous.

Le manuel comprend dix chapitres qui se penchent chacun sur un aspect de la dette, et un dernier chapitre sur les perspectives de changement et les aspirations du mouvement. Voici quelques-unes des informations marquantes relevées au fil de la lecture.

La notation de crédit.

« Avoir une note de crédit, c’est un peu comme avoir un tatouage ou un code-barres sur le front, et le tatoueur serait l’agence de renseignements des consommateurs (consumer reporting agency, CRA) ». Les CRA collectent les informations auprès de différents créanciers et les compilent pour fournir des rapports de crédit détaillés ou attribuer des notes de crédit. Cette activité est très peu régulée par l’État (notamment pour encadrer qui peut envoyer les informations traitées par ces agences et à qui elles peuvent fournir leurs rapports et notes), alors même que son influence s’étend dangereusement : les employeurs, les propriétaires de plus en plus exigent qu’on leur présente un rapport de crédit, les assurances ont commencé à prendre en compte les notes de crédit pour déterminer leurs taux, et même les hôpitaux utilisent ces données !

La logique perverse de ce système veut que pour être bien noté, il faut être endetté. Une personne sans dette ne se verra pas attribuer une bonne note et peut donc se voir refuser un logement par exemple. De plus, les rapports sont truffés d’erreurs. Une étude de 2004 a révélé que 79% des rapports contenaient des erreurs !

Les cartes de crédit

La stagnation, voire la baisse, des salaires réels depuis les années 1970 ont fourni le terreau idéal à l’essor des cartes de crédit. Il y aurait quelque 700 millions de cartes de crédit en circulation aux États-Unis. Les cartes de crédit sont parmi les produits de crédit les plus complexes et dangereux. Les nombreux frais cachés dans les contrats coûteraient aux familles états-uniennes plus de 12 milliards de dollars par an.

Au début de leur histoire dans les années 1960, les banques ne faisaient pas de profit sur les cartes de crédit, qu’elles offraient à leurs clients les plus aisés pour s’assurer de leur fidélité. La dérégulation de la fixation des taux d’intérêt dans les années 1980 a radicalement changé la donne. « Le crédit « gratuit » utilisé par les ménages les plus riches est alors subventionné par les taux élevés et les frais payés par les ménages en difficulté ». Selon Robert D. Manning, auteur de Credit Card Nation, près des 2/3 des bénéfices dégagés sur les intérêts et pénalités sont réalisés sur seulement ¼ des usagers de cartes.

La dette liée aux soins médicaux

On estime qu’environ 62% des procédures de faillite personnelle aux États-Unis sont liées à des maladies et/ou des factures médicales. Cette situation est due au système de santé du pays qui, au lieu de répartir le risque sur toute la population, fait au contraire payer les plus vulnérables.

La dette des étudiant-e-s

Il existe deux types de prêts étudiants : les prêts fédéraux et les prêts privés. Entre 1972 et 2010, les prêts fédéraux étaient administrés par des institutions financières, mais étaient subventionnés ou garantis par le gouvernement fédéral. En 2010, Barack Obama a introduit une loi qui supprime les agents intermédiaires, et les prêts fédéraux sont maintenant gérés directement par l’État. Cependant, ces prêts affichent toujours des taux très élevés (6,8%), et ne couvrent pas toujours l’ensemble des frais, obligeant nombre d’étudiant-e-s à contracter d’autre part des prêts privés.

De plus, depuis 1998, les prêts fédéraux sont exclus des procédures de faillite personnelle. Après un travail de lobby acharné de Wall Street, les prêts privés ont également été exclus en 2005.

Notons qu’en cas de retard dans les remboursements, les intérêts échus sont généralement ajoutés au capital en fin d’année.

La dette hypothécaire

Le marché de la dette hypothécaire est né en 1934, à l’initiative du gouvernement et pour le plus grand bénéfice des banques. Le Housing Act de 1934 a créé la Federal Housing Administration chargée notamment de fournir des assurances contre le non remboursement de prêts hypothécaires. En 1938, le gouvernement a également mis sur pied la Federal National Mortgage Association (aussi connue sous le nom de Fannie Mae), destinée à offrir aux banques un marché secondaire où revendre leurs créances hypothécaires (et donc transférer leurs risques).

Le marché a pris rapidement de l’ampleur, et le nombre de ménages propriétaires de leur logement est passé de 40 % dans les années 1930 à 65% dans les années 1970.

Le partenariat entre les banques et le gouvernement continue aujourd’hui, le gouvernement fédéral ayant garanti plus de 95% des prêts hypothécaires émis en 2011.

Le rêve d’une nation de propriétaires s’est cependant transformé en cauchemar, avec l’explosion de la crise des subprime. Aujourd’hui, près de 11% de logements sont vides, la part des propriétaires de leur logement est retombée au niveau observé en 1998. Près de 8 millions d’États-unien-ne-s accusent au moins un mois de retard dans leurs remboursements, 5 millions au moins deux mois. 5 millions de logements ont été saisis. Les Afro-descendant-e-s et les Latino/a-s sont les plus sévèrement touché-e-s, puisqu’un quart d’entre eux/elles ont perdu leur maison ou risquent de la perdre, contre « seulement » 12% des propriétaires blancs/blanches.

Des communautés entières sont plongées dans un cercle vicieux : les saisies de maisons font baisser les prix de l’immobilier et réduisent les recettes issues des taxes foncières. Cela augmente la dette des municipalités, qui réduisent leurs services publics, ce qui augmente la spirale baissière du marché de l’immobilier local.

La dette municipale

Les municipalités ont vu les financements fédéraux s’amenuiser au cours des trente dernières années, et ont dû s’endetter, principalement via l’émission de bons municipaux. Ces bons sont une aubaine pour les investisseurs puisque les intérêts empochés sont exemptés d’impôts.

Services et produits financiers pour les « interdits bancaires »

Comme l’a justement souligné l’écrivain James Baldwin, il est extrêmement coûteux d’être pauvre. Les personnes qui n’ont pas accès au secteur bancaire traditionnel, ou celles qui ont besoin de multiplier les crédits pour joindre les deux bouts se trouvent contraintes de recourir à des services financiers « alternatifs » (alternative financial services, ou AFS en anglais), que l’on peut considérer comme une forme légale de vol. Si l’on cumule les bénéfices dégagés par le secteur AFS, en plein essor, et qu’on les divise par le nombre de ménages qui doivent vivre avec moins de 30 000 dollars par an (40 millions), on s’aperçoit que ce secteur reçoit chaque année l’équivalent de 2 500 dollars de chaque ménage à bas revenu. C’est ce que l’on peut appeler une « taxe sur la pauvreté » de presque 10%.

Les services et produits AFS sont variés mais ont en commun leur prix exorbitant : une commission de 1,5% à 3,5% pour l’encaissement de chèques, jusqu’à 20% pour les transferts d’argent à l’étranger, plus de 400% d’intérêt pour les prêts à court terme (les fameux « payday loans », des avances d’argent consenties rapidement, sans formalité, censées aider en attendant la prochaine paye, mais qui sont généralement renouvelées plusieurs fois, avec capitalisation des intérêts dus et pénalités de retard), et parfois jusqu’à plus de 900% d’intérêt pour les prêts sur gage auto (prêts en échange du titre de propriété d’une voiture).

Au commencement, la dette des étudiants...

Le mouvement anti-dette a débuté l’an dernier autour de la dette des étudiant-e-s. Une dette qui atteint des proportions inquiétantes et qui fait l’objet d’une attention particulière dans la presse. La dette étudiante a en effet dépassé les 1000 milliards de dollars, soit plus que les encours de dette liés aux cartes de crédit. Certains y voient même une menace équivalente à celle qu’ont constituée les crédits hypothécaires subprime dans un passé récent. Il faut dire que les conditions pour les emprunteurs/euses sont sévères : contrairement à d’autres types de dette, la procédure de faillite est pratiquement impossible et il n’y a pas non plus de prescription ; par ailleurs, la majorité des prêts étant délivrés ou garantis par le gouvernement fédéral, l’État met en œuvre des moyens considérables pour le recouvrement, qui peuvent aller jusqu’à la saisie d’une partie des salaires, des remboursements d’impôts ou même des allocations pour personnes handicapées ! Certes, des aménagements ont été prévus pour les étudiant-e-s ayant des petits revenus ou se trouvant au chômage ou en incapacité de travailler, mais le manque d’information des étudiant-e-s d’une part, et l’absence d’incitation financière pour les institutions gérant cette dette à éviter le défaut de paiement (voire la prime au recouvrement après défaut !) font que trop peu d’étudiant-e-s recourent à cette solution. En ces temps de chômage important, et avec des frais de scolarité toujours plus hauts, le nombre de défauts sur la dette étudiante ne cesse d’augmenter. Près de 5,9 millions de personnes dans le pays ont au moins 12 mois de retard sur les remboursements, un chiffre en hausse d’un tiers sur les cinq dernières années. Pour l’exercice 2011, le montant moyen de dette en défaut était de 17 005 dollars, et les sommes collectées par l’État ou les agences travaillant pour sont compte se sont élevées à 12 milliards de dollars |10|.

Face à ce problème pressant, des militant-e-s d’Occupy se sont rassemblé-e-s autour de l’Occupy Student Debt Campaign (campagne d’Occupy contre la dette étudiante), pour revendiquer une éducation supérieure publique gratuite, des prêts étudiants à taux 0, l’ouverture des comptes des écoles privées et à but lucratif, et l’effacement des dettes existantes. Un combat qui a logiquement débouché sur la remise en cause d’autres types de dettes et sur la dénonciation de l’enrichissement d’une minorité par l’endettement de la majorité.

Au-delà des actions concrètes d’entraide, des objectifs ambitieux

Le groupe de Strike Debt a des objectifs ambitieux : plus qu’un mouvement de débiteurs, il se veut un mouvement de résistance général à la dette, qui permette de modifier le discours sur la dette et in fine, de transformer radicalement la société.

La résistance que Strike debt oppose à la dette prend de nombreuses formes, l’une d’entre elles étant l’entraide. C’est notamment un des objectifs du manuel du résistant : offrir des informations et des solutions concrètes aux personnes endettées pour qu’elles puissent se battre contre les créanciers. C’est également le sens du projet du « Rolling Jubilee », qui constitue par ailleurs un moyen d’action directe : l’objectif est d’acheter à bas prix sur le marché secondaire des dettes en défaut pour ensuite les annuler |11|.

Bien sûr, la résistance va au-delà de la stricte question de la dette et inclut la lutte pour la gratuité de l’éducation, des soins de santé, etc. La question de la dette municipale, au nom de laquelle les autorités locales licencient des fonctionnaires, gèlent leurs salaires ou réduisent les services fournis aux habitant-e-s, est aussi à l’ordre du jour, et le groupe Strike Debt y voit un sujet potentiellement très fédérateur (la question de la dette privée est parfois perçue comme un problème de « classes moyennes », les populations les plus marginalisées étant exclues de fait du circuit bancaire et du crédit).

L’objectif pour les militant-e-s de New York est que le mouvement s’étende à d’autres villes et États ; Strike Debt s’inscrit d’emblée dans une perspective internationaliste et souhaite également multiplier les contacts avec les mouvements à l’échelle internationale qui partagent nombre de leurs revendications. Ils/elles portent d’ailleurs le carré rouge des étudiant-e-s québécois-es et ont repris à leur compte un slogan qui a fleuri dans les manifestations grecques, portugaises, espagnoles, etc. : « On ne vous doit rien ! ». On ne peut qu’adhérer !

 

 

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5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 17:24

 

Le Monde.fr | 04.10.2012 à 11h47 • Mis à jour le 04.10.2012 à 13h07

 

 

Plantation de canne à sucre servant à produire de l'éthanol, au Brésil.

 

La superficie totale des terres agricoles acquises depuis dix ans au gré d'investissements internationaux permettrait de nourrir un milliard d'humains, autant que de personnes souffrant de la faim dans le monde, assure l'organisation Oxfam dans un rapport publié jeudi 4 octobre.

L'ONG s'alarme du risque de nouvelle flambée des accaparements de terres du Sud par des investisseurs de pays développés. Des acquisitions largement destinées à produire du carburant, alors même que les pénuries alimentaires menacent.

 

 TROIS FOIS LA FRANCE

Entre 2000 et 2010, les investissements étrangers dans des terres agricoles ont atteint une surface totale équivalent à trois fois la taille de la France. Or 60% de ces transactions ont eu lieu dans des régions "gravement touchées par le problème de la faim" et "plus des deux tiers étaient destinées à des cultures pouvant servir à la production d'agrocarburants comme le soja, la canne à sucre, l'huile de palme ou le jatropha", souligne l'organisation, dans ce rapport intitulé "Notre Terre, notre Vie".

 

Une plantation d'huile de palme en Côte d'Ivoire.

 

Le phénomène atteint de telles proportions que dans les pays pauvres, "une superficie équivalant à celle de Paris est vendue à des investisseurs étrangers toutes les 10 heures", selon l'ONG. Ainsi, au Liberia, sorti en 2003 de plus de vingt ans ans de guerre, "30 % du territoire national a fait l'objet de transactions foncières en seulement cinq ans" et au Cambodge, les ONG estiment que "56 à 63% des terres arables ont été cédées à des intérêts privés".

Lire : La course aux terres ne profite pas aux pays du Sud

L'accaparement de terres a été dopé par la flambée des cours des matières premières agricoles au point que "les transactions foncières ont triplé lors de la crise des prix alimentaires en 2008 et 2009", note encore Oxfam. Le prix du blé avait atteint un record absolu à ce jour le 9 mars 2008, cotant à 295 euros la tonne sur le marché européen (contre 257 euros mercredi 3 octobre, un niveau encore très élevé).

Lire : La spéculation coupable de la flambée des prix des aliments ?

Après la nouvelle flambée des cours en août et les perspectives déficitaires en céréales pour l'année, Oxfam réclame des "mesures urgentes pour désamorcer la menace d'une nouvelle vague d'accaparements de terres".

L'organisation demande notamment à la Banque mondiale d'appliquer "un gel pour six mois de ses investissements dans des terres agricoles" des pays en développement, le temps d'adopter "des mesures d'encadrement plus rigoureuses pour prévenir l'accaparement des terres".

 

Plantation de canne à sucre destiné à produire de l'éthanol, à Piracicaba, au Brésil.

 

Pour Jeremy Hobbs, directeur général d'Oxfam, "la Banque mondiale est la mieux placée pour éviter que ce phénomène ne devienne l'un des plus grands scandales du XXIe siècle". L'institution de Washington joue un double rôle de conseiller auprès des pays en développement et d'investisseur foncier, dont les prises de participation dans l'agriculture ont augmenté de 200% ces dix dernières années.

 

 AMÉLIORER LA TRANSPARENCE

Selon Oxfam, "depuis 2008, 21 plaintes ont été officiellement déposées par des communautés estimant que des projets de la Banque mondiale violaient leurs droits fonciers". L'ONG souhaite qu'à l'occasion de son assemblée annuelle, à Tokyo, du 12 au 14 octobre, la Banque mondiale "envoie aux investisseurs du monde entier un signal fort selon lequel ils doivent mettre fin à l'accaparement des terres" et veille à améliorer la transparence des transactions foncières, en accord avec les communautés concernées.

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5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 17:06

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 05.10.2012 à 18h39

 
Action de Greenpeace contre les forages en Arctique dans une station essence Shell aux Pays-Bas, le 14 septembre.

La justice néerlandaise a rejeté, vendredi 5 octobre, une plainte en référé du groupe pétrolier Shell, qui désirait empêcher l'ONG Greenpeace de manifester à proximité de ses propriétés. "Les actions futures de Greenpeace contre Shell ne peuvent pas être interdites à l'avance, à condition qu'elles restent dans un cadre déterminé", a indiqué le tribunal d'Amsterdam. Qui a estimé que "des organisations comme Greenpeace sont en principe libres de mener des campagnes et de faire connaître au public leurs opinions".

Shell avait saisi la justice en référé à la suite de manifestations d'activistes de l'organisation non gouvernementale – qui s'étaient mobilisés le 14 septembre contre les forages du groupe pétrolier dans l'Arctique – dans plusieurs propriétés de Shell, dont 72 stations-service. Les militants avaient utilisé des cadenas de bicyclette pour attacher des pompes à essence les unes aux autres. Dix-huit personnes avaient été arrêtées.

Une audience avait eu lieu le 21 septembre devant le tribunal d'Amsterdam pour entendre les arguments de chacun, Shell demandant la mise en place d'une amende de un million d'euros en cas de manifestation. "Le seul fait qu'une action spécifique nuise à la société contre laquelle l'action a été effectuée, dans ce cas Shell, ne la rend pas illégale", a souligné le tribunal, qui a néanmoins limité les actions futures de Greenpeace.

 

 RESTRICTION DES ACTIONS DE L'ONG

Dans les stations-service, l'ONG ne pourra bloquer la prise d'essence pour plus d'une heure et dans des endroits non accessibles au public, comme les bureaux de Shell, les actions ne pourront durer plus de deux heures, sous peine de payer une amende, dont le montant n'a pas été précisé. "La dernière tentative de Shell de réduire ses détracteurs au silence a échoué", a réagi le directeur de Greenpeace, Kumi Naidoo. "Le juge a rejeté la majorité de l'injonction de Shell et a rappelé à la compagnie que la désobéissance civile est un droit dans les démocraties, même quand il y a des conséquences pour les affaires", a-t-il ajouté.

Shell avait annoncé le 17 septembre qu'il repoussait ses forages en Alaska à l'année prochaine en raison d'un problème sur l'un de ses navires équipés d'un système censé éviter tout risque de marée noire. Les compagnies pétrolières internationales multiplient les projets de forage dans l'Arctique, qui recélerait d'immenses ressources en hydrocarbures, au grand dam des défenseurs de l'environnement.

 

Lire l'éclairage : L'Arctique, terre promise pour les compagnies pétrolières ?


 

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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 17:27

 

 Tribune 04/10/2012 à 10h23
Rue89 - Olivier Ertzscheid | Enseignant chercheur

 

 

Je suis enseignant-chercheur et je publie donc un certain nombre d’articles dans différentes revues professionnelles et scientifiques.

Avec d’autres, je milite pour que les résultats de la recherche publique (c’est-à-dire mes articles) soient immédiatement disponibles pour tout le monde. Et pour ce faire je dépose mes articles – tous mes articles –, dans des bases de données que l’on appelle des archives ouvertes et qui permettent à tout un chacun de consulter gratuitement le texte intégral de tous mes articles.

 

Making of

Ce texte a été initialement publié sur le blog d’Olivier Ertzscheid, sous forme d’adresse au responsable du service Refdoc à l’Institut de l’information scientifique et technique du CNRS (Inist), et au directeur de l’Inist.

Le Refdoc, service de commande de documents de l’INIST/CNRS, dispose d’un catalogue enrichi de 52 millions de notices.

Je fais partie de ceux qui se battent bec et ongles pour parvenir à faire ajouter à leur(s) contrat(s) d’édition une clause permettant de déposer une version numérique dans des sites d’archives ouvertes, sans aucun délai d’embargo.

Donc, cher responsable de service Refdoc de l’Institut de l’information scientifique et technique du CNRS (Inist), et toi aussi, cher grand chef de l’Inist, je te signale que TOUS mes articles sont TOUS disponibles gratuitement et en texte intégral à divers endroits du Web (sur des sites d’archives ouvertes mais aussi sur mon blog, dans des revues scientifiques ou professionnelles qui ont de leur côté fait le choix de l’open access, etc.).

Comme la diffusion du savoir et des connaissances issues de la recherche publique me tient particulièrement à cœur, je pousse même le vice jusqu’à ajouter dans certains de mes articles, une licence « creative commons » qui indique que l’article peut être rediffusé, réutilisé, republié – à condition qu’il le soit gratuitement.

Pathétique scientifiquement

Si je te raconte tout ça, c’est parce qu’au vu de ce qui précède, il ne viendrait à l’idée de personne qu’un organisme comme l’Inist, fleuron de l’Information scientifique et technique (IST) dans l’Hexagone et au-delà, mette en place un outil (Refdoc) qui au mépris de toutes les règles en vigueur et à rebours de la volonté des auteurs (et d’un nombre de plus en plus important d’éditeurs).

Il ne viendrait à l’idée de personne disais-je, que l’Inist vende, oui je dis bien VENDE à des prix exorbitants des copies (ou des photocopies) de documents scientifiques par ailleurs – et ailleurs – totalement libres et gratuits.

C’est pourtant ce que fait depuis déjà très très très très longtemps (2009) le service Refdoc de l’Inist. Et franchement c’est juste insupportable moralement, pathétique scientifiquement, et révoltant juridiquement.

47 euros les trois copies articles gratuits

Cher responsable de service Refdoc de l’Inist, et toi aussi, cher grand chef de l’Inist, voici une copie d’écran issue de ton service Refdoc. Tous les documents qui y figurent sont de moi, et tous sont disponibles gratuitement sur ArchiveSic (et aussi sur mon blog, et aussi ailleurs, je te l’ai déjà expliqué).

 


Copie d’écran réalisée le 3 Octobre 2012 sur le site refdoc.fr (Akademik)

 

Là, par exemple, j’ai choisi trois articles :

  • un « vrai » article scientifique publié dans une vraie revue scientifique (Hermès) ;
  • un court texte en forme d’éditorial scientifico-humoristique publié dans une revue professionnelle (documentaliste – sciences de l’information) ;
  • une plus ancienne communication dans un colloque publiée uniquement sous forme d’actes distribués aux participants au colloque.

Pour chacun de ces trois articles, j’ai pris soin de choisir ta prestation la moins onéreuse. Et au final, j’en ai donc pour 47,64 euros pour dix jours ( ! !) d’attente.

47,64 euros et dix jours d’attente alors que ces trois mêmes articles (et une vingtaine d’autres) sont notoirement disponibles ici (le premier, le second, le troisième) et ailleurs et tout de suite.

Et tu sais ce qui me fait le plus mal dans mon petit cœur de chercheur qui cherche et qui défend l’accès ouvert aux connaissances ? Hein ? Dis tu le sais, cher responsable du service Refdoc et cher directeur de l’Inist ? C’est qu’à aucun moment, à AUCUN moment tu ne cherches à te vêtir de la plus élémentaire décence (à ce stade je renonce à parler même d’honnêteté), à aucun moment tu ne cherches à te vêtir de la plus élémentaire décence en signalant que ces trois articles sont AUSSI disponibles gratuitement, dans la version que l’on veut (pdf, htm, doc, rtf ...).

Conformément, cette fois, à ce petit grain de sable dans ta chaussure de responsable du service Refdoc et dans ton soulier de directeur de l’Inist, ce petit grain de sable que l’on appelle la volonté de l’auteur et le respect du droit.

Ça va finir par se savoir (ou pas)

Si. Lorsque tu m’avais invité il y a de cela quelques années pour une conférence sur le thème des réseaux sociaux et de l’identité numérique des chercheurs, je t’avais déjà signalé courtoisement ce problème.

Ce qui t’avait – m’avait-on rapporté, mais ma mère m’a appris qu’il ne fallait jamais écouter les rapporteurs, ni rapporter d’ailleurs, pardon maman – ce qui t’avait mis dans une rage folle et t’avait accessoirement permis de me traiter de noms d’oiseaux que la morale autant que l’IST réprouvent.

Depuis ce temps, d’autres se sont également émus – hélas rarement en place publique – de cet immense scandale tout en haut de la pyramide supposée de l’exemplarité documentaire française. Un exemple parmi tant d’autres, le célèbre Bulletin des bibliothèques de France (BBF), entièrement gratuit et en libre accès sur le Web fut longtemps référencé dans ta base et vendu, oui, vendu à prix d’or par ton service.

Suite à une intervention de son rédacteur en chef de l’époque, tu as dû te résoudre à le déréférencer et à le faire disparaître de ton service. Du coup l’une des plus importantes revues professionnelles du monde de l’information et des bibliothèques est juste totalement absente de ce qui est supposé être « LA » base bibliographique de référence sur le territoire national. Tu parles d’une cohérence... Et pendant ce temps, tu continues ton petit business (un autre exemple).

Heureusement, il y a la loi

Alors ce qui devait arriver arriva, un auteur te fit un procès et le gagna. L’Inist fut condamné en première instance (c’était en 2010) et en appel (en 2011). La justice est passée. La pratique de l’INIST est jugée illégale. Cela t’aura coûté 7 000 euros. Une paille au vu de ce que te rapporte la vente illégale d’articles que... tu continues de pratiquer en toute impunité.

Mais l’Inist doit être au-dessus de la loi (ou alors un truc m’échappe).

Et oui, cher responsable de service Refdoc de l’Inist, et toi aussi, cher grand chef de l’Inist, visiblement tu n’en as cure de la loi. Tu continues au mépris de la volonté des auteurs et donc depuis 2011 au mépris du respect du droit. Tu continues ces pratiques ahurissantes de malhonnêteté avec (je te laisse choisir dans la liste qui suit) un aplomb, une mauvaise foi et une constance qui savent pouvoir se reposer sur le panurgisme mollement indolent des auteurs, indifférents à la tonte de leur laine et à son prix de vente.

Cela atteste de ton aplomb, ta mauvaise foi et ta constance tout autant de ton opportunisme malsain à continuer de collecter ainsi de l’argent sur le dos de ce qu’il faut bien appeler de l’ignorance (car si nombre d’auteurs ignorent les pratiques de Refdoc, plus encore ignorent que l’Inist fut, pour lesdites pratiques, par deux fois condamné), sur le dos de l’ignorance disais-je, ce qui, tu en conviendras est un comble pour un service de documentation scientifique et technique.

Voilà ce que je voulais te dire cher directeur de l’Inist, à toi et à ton responsable du service Refdoc.

Tu t’en doutes, je ne t’embrasse pas, parce que là maintenant, avec mes copains auteurs/chercheurs qui sont aussi énervés que moi et depuis aussi longtemps, devant tant de cynisme, on est bien décidés à te faire un procès. Un vrai. Un bon gros procès. Pas pour te piquer 7 000 euros ni d’ailleurs 70 000. Mais parce qu’on en a un peu marre d’être pris pour des gogos.

 

MERCI RIVERAINS ! Pierrestrato
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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 16:05

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 28.09.2012 à 15h20

 
Des agents de Pôle emploi ayant participé à la mise en place d'une souricière pour aider la police à interpeller un présumé fraudeur font l'objet d'une enquête.

Une enquête a été ouverte à l'agence Pôle emploi de Montpellier-Pompignane après la découverte d'un plan de souricière monté par des agents. L'objectif : faire interpeller par la police un présumé fraudeur, a-t-on appris vendredi auprès de la direction régionale du Languedoc-Roussillon.

Mardi, des agents de l'agence Montpellier-Pompignane ont reçu un courriel d'un de leurs responsables leur indiquant qu'un demandeur d'emploi, soupçonné d'être un fraudeur, avait été convoqué pour le lendemain afin "d'être localisé par la police", selon cette même source.

L'interpellation de cet homme devait avoir lieu à l'extérieur de l'agence, mais un policier devait être présent à l'intérieur, ajoutait le texte, assurant que cet homme "n'est pas dangereux" et demandant aux salariés de le garder "un minimum de temps afin que la police se mette en place". "Courage, aucune crainte à avoir, la police ne sera pas loin", concluait le message prévenant de cette souricière, qui a finalement été dénoncée par le syndicat SNU-FSU Pôle emploi, alerté par "un appel au secours d'agents" auxquels on avait demandé "d'exécuter cette mise en scène".

 

"UN EXCÈS DE ZÈLE DE LA PART DE PIEDS NICKELÉS"

Interrogée, la direction a assuré que dès mercredi matin, aussitôt après avoir été informé de cette opération, le directeur régional Pascal Blain avait exigé son annulation et la sortie sur le champ du policier, qui "agissait sans commission rogatoire".

Pascal Blain a, en outre, ouvert une enquête et a envoyé vendredi matin un message aux agents pour les assurer qu'il ne souhaitait pas ce type de collaboration avec la police, a souligné une source proche du dossier.

Selon cette source, les services de Pôle emploi avaient déposé une plainte contre ce demandeur suspecté de fraude, mais ce plan est la conséquence "d'un excès de zèle de la part de pieds nickelés" alors que le directeur de l'agence n'était "même pas au courant de cette initiative". Des sanctions pourraient être prises à l'encontre des agents à l'origine de cette opération, a encore indiqué cette source.

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 17:23

 

 

LE MONDE | 02.10.2012 à 14h38 • Mis à jour le 02.10.2012 à 15h59

Par Collectif de plus de 120 économistes

 

 

Depuis 2008, l'Union européenne (UE) fait face à une crise économique sans précédent. Contrairement à ce que prétendent les économistes libéraux, cette crise n'est pas due à la dette publique. Ainsi, l'Espagne et l'Irlande subissent aujourd'hui les attaques des marchés financiers alors que ces pays ont toujours respecté les critères de Maastricht. La montée des déficits publics est une conséquence de la chute des recettes fiscales due en partie aux cadeaux fiscaux faits aux plus aisés, de l'aide publique apportée aux banques commerciales et du recours aux marchés financiers pour détenir cette dette à des taux d'intérêt élevés.

La crise s'explique également par l'absence totale de régulation du crédit et des flux de capitaux aux dépens de l'emploi, des services publics et des activités productives. Elle est entretenue par la Banque centrale européenne (BCE) qui appuie sans conditions les banques privées, et exige à présent une "stricte conditionnalité" d'austérité des Etats lorsqu'il s'agit de jouer le rôle de "prêteur en dernier ressort". En outre, cette crise est aggravée par le dumping fiscal intra-européen et l'interdiction qui est faite à la BCE de prêter directement aux Etats pour des dépenses d'avenir, au contraire des autres banques centrales dans le monde comme la Federal Reserve américaine. Enfin, la crise est renforcée par l'extrême faiblesse du budget européen et son plafonnement au taux ridiculement bas de 1,24 % du PIB.

François Hollande, après s'être engagé pendant la campagne à renégocier le traité européen, n'y a en fait apporté aucun changement, et choisit aujourd'hui de poursuivre la politique d'austérité entamée par ses prédécesseurs. C'est une erreur tragique. L'ajout d'un pseudo-pacte de croissance, aux montants réels dérisoires, s'accompagne de l'acceptation de la "règle d'or" budgétaire défendue par Merkel et Sarkozy qui condamnera toute logique de dépenses publiques d'avenir et conduira à mettre en place un programme drastique de réduction de l'ensemble des administrations publiques.

En limitant plus que jamais la capacité des pays à relancer leurs économies et en leur imposant l'équilibre des comptes publics, ce traité est porteur d'une logique récessive qui aggravera mécaniquement les déséquilibres actuels. Les pays qui souffrent de l'effondrement de leur demande intérieure seront amenés à réduire plus fortement encore leur demande publique. Alors que plusieurs Etats membres sont déjà en récession, cela menacera davantage l'activité et l'emploi, donc les recettes publiques, ce qui creusera in fine les déficits. Ainsi, l'OFCE prévoit déjà 300 000 chômeurs de plus en France fin 2013 du seul fait de l'austérité. A moyen et à long terme, cela hypothéquera la transition sociale et écologique qui nécessite des investissements considérables.

Au nom d'une prétendue "solidarité européenne", le traité organise de fait la garantie par les Etats des grands patrimoines financiers privés. Il grave dans le marbre des mesures d'austérité automatiques, imposées aux représentants des peuples, en contraignant leurs décisions budgétaires, dictées par une instance non élue.

Le Mécanisme européen de stabilité (MES), institution antidémocratique par excellence, pourrait proposer des prêts à des taux un peu moins élevés (5 % en moyenne). Mais ces prêts seraient conditionnés à l'application d'une austérité drastique imposée aux peuples ! La garantie publique des investisseurs privés ne fait qu'encourager la spéculation, alors qu'il faudrait lui briser les reins en sortant de leurs mains la dette publique. Le constat est sans appel : l'austérité est à la fois injuste, inefficace et antidémocratique.

Nous pouvons faire autrement. L'avenir de l'Europe mérite un débat démocratique sur les solutions de sortie de crise. Une expansion coordonnée de l'activité, de l'emploi et des services publics serait aujourd'hui possible en Europe.

Pour que l'UE mette en oeuvre cette politique, il est urgent de réformer et de démocratiser ses institutions. Un Fonds européen de développement social et écologique, à gestion démocratique, pourrait accentuer cette dynamique. De plus, l'UE pourrait mettre en place un contrôle de la finance.

Les défis sociaux et écologiques sont immenses. Il est possible de défaire le sombre bilan des politiques libérales d'une France qui comprend 5 millions de chômeurs et 10 millions de pauvres. Pour s'en donner les moyens, il faut briser l'étau des marchés financiers et non leur donner des gages. C'est pourquoi nous refusons la ratification du traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance.

Collectif de plus de 120 économistes

 

Débat : pour ou contre le traité budgétaire européen ?

La France s'apprête à examiner et ratifier le traité budgétaire européen par voie parlementaire alors que la contestation prend de l'ampleur, notamment à gauche. Sur quels arguments voter pour ou contre ce traité ?

Plusieurs tribunes d'hommes politiques et d'universitaires apportent leurs éclairages.

Cette tribune est cosignée par plus de 120 économistes, dont Dominique Taddéi, Frédéric Lordon, Jacques Généreux, Paul Jorion, André Orléan, Jean Gadrey, Jean-Marie Harribey, Bernard Friot, Dominique Plihon, Guillaume Etievant et Jacques Rigaudiat

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 15:31

 

Créé le 30-09-2012 à 16h32 - Mis à jour à 16h48

Plusieurs milliers de personnes, selon les syndicats, ont manifesté pour réclamer "des choix politiques plus justes" en Belgique et dans le reste de l'Europe.

 

Image d'illustration d'une manifestation contre l'austérité à Bruxelles. (Yves Logghe/AP/SIPA)

Image d'illustration d'une manifestation contre l'austérité à Bruxelles. (Yves Logghe/AP/SIPA)

 

Il n'y a pas qu'à Paris que l'on a défilé contre la rigueur. Plusieurs milliers de personnes selon les organisateurs, 1.500 personnes, pour la police, ont manifesté dimanche 30 septembre à Bruxelles contre les politiques d'austérité, accusées de creuser les inégalités, à l'appel d'associations et de syndicats belges.

Les manifestants ont réclamé "des choix politiques plus justes" en Belgique et dans le reste de l'Europe, "permettant de lutter contre la pauvreté et de répartir équitablement la prospérité entre tous", selon la Confédération syndicale Chrétienne (CSC), l'une des organisations ayant appelé au rassemblement dans le centre de Bruxelles.

Contre la politique de rigueur

Pour cela, ils ont demandé au gouvernement de coalition gauche-centre-droite dirigé par le socialiste Elio Di Rupo de prendre des "mesures efficaces" contre le chômage des jeunes, qui touche près de 100.000 Belges.

Les manifestants ont également réclamé "une fiscalité plus juste", qui réduise "les charges pesant sur le travail" avec l'instauration d'"une taxe sur les grosses fortunes et un impôt à part entière sur les plus-values".

Le gouvernement a lancé ces derniers mois une série de mesures de rigueur d'un montant d'environ 14 milliards d'euros afin de réduire le déficit budgétaire à moins de 3% du PIB contre 3,8% en 2011.

 

 

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 17:48

 

Environ 40 000 personnes ont manifesté à l'appel des syndicats allemands, samedi 29 septembre, devant la Banque centrale européenne à Francfort, mais aussi à Berlin, Hambourg et Cologne, contre la pauvreté et une distribution plus juste des richesses. Au même moment, à Rome, Madrid, Lisbonne... Paris...

 

À Francfort, samedi : « Les années de vaches grasses sont terminées ». 
À Francfort, samedi : « Les années de vaches grasses sont terminées ».

 

Un récent rapport confirme les écarts grandissants entre riches et pauvres en Allemagne : les 10 % les plus riches possèdent 53 % de la richesse nationale !

« Nous avons une chancelière qui dit : “Nous avons vécu au-dessus de nos moyens et dans cette situation, il faut voir d’où vient la dette”, explique Frank Bsirske, le président du syndicat ver.di. Et la dette, en réalité, vient du renflouement des banques face à la crise financière et d’une politique fiscale en faveur des hauts revenus, des grosses fortunes et des grands propriétaires. » (Avec Euronews et Les Brindherbes Engagés)

Voir vidéo sur Euronews :

http://fr.euronews.com/2012/09/29/manifestations-contre-la-pauvrete-en-allemagne/


Ce week-end, plusieurs autres manifestation

contre l'austérité ont eu lieu en Europe


SAMEDI 29 SEPTEMBRE

Lisbonne, samedi. 
Lisbonne, samedi.

 

• À LISBONNE, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté « contre le vol des salaires et des pensions de retraite » à l'appel de la principale confédération syndicale portugaise (la CGTP), soutenue par des mouvements d'indignés et d'un groupe de citoyens qui avaient mobilisé, via les réseaux sociaux, deux semaines auparavant, plusieurs centaines de milliers de personnes dans une trentaine de villes. Le 3 octobre, la centrale syndicale « discutera de la convocation d'une grande grève générale ». (Avec Euronews)

Voir vidéo sur Euronews :

http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/09/30/les-portugais-dans-la-rue-contre-le-vol-des-salaires-et-des-pensions_1767898_3214.html


Madrid, samedi. (AFP/D. Faget) 
Madrid, samedi. (AFP/D. Faget)

 

• À MADRID, pour la troisième fois de la semaine, à l'appel du mouvement des Indignés, des milliers de manifestants ont cernés le Congrés des députés pour s'opposer aux nouvelles coupes budgétaires du gouvernement.

« NON », « démission », « démocratie » proclamaient de petites pancartes pendant que la foule hurlait « ils ne nous représentent pas », face aux cordons de la police anti-émeutes déployée en masse autour du Parlement, et affluait sur les grandes avenues du centre de la capitale espagnole. (Avec l'AFP et Euronews)

Voir vidéo sur Euronews :

http://fr.euronews.com/2012/09/30/espagne-3eme-manifestation-de-la-semaine-contre-l-austerite/


Varsovie, samedi. 
Varsovie, samedi.

 

• À VARSOVIE, Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour dénoncer la politique du gouvernement centriste de Donald Tusk, à l'appel du syndicat Solidarité, de la station ultracatholique Radio Maryja et du parti conservateur Droit et Justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski. Les manifestants protestaient contre « l'absence de dialogue social » et le relèvement à 67 ans de l'âge de la retraite, pour « le respect des droits civiques et la pluralité des médias » .

« Je suis venu manifester pour montrer qu'il y a des gens qui n'aiment pas ce qui se passe aujourd'hui en Pologne. La situation économique empire, et nos enfants auront une vie encore plus difficile que nous », a déclaré à l'AFP Piotr Zaremba, venu de Czarna Bialostocka, à quelques 220 kilomètres à l'est de Varsovie. (Avec l'AFP et Le Courrier Picard)

 


VENDREDI 28 SEPTEMBRE

Rome, vendredi. 
Rome, vendredi.

 

• À ROME, à l'appel des deux principaux syndicats italiens (la CGIL et l'UIL) qui appelaient à une journée de grève dans la fonction publique, des milliers de manifestants ont convergé dans le centre de la capitale italienne, où un rassemblement était programmé à proximité du Colisée.

« Affamer la bête, l'affaiblir, la rendre inefficace, entraver son potentiel, interrompre ses missions: voilà les principes qui sous-tendent la politique du gouvernement en matière de fonction publique », dénoncent les dirigeants de la CGIL dans une lettre ouverte. (Avec Reuters/Steve Scherer; Henri-Pierre André et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)


DIMANCHE 30 SEPTEMBRE

À PARIS, les opposants au traité budgétaire manifestent...

Plus de 50 000 manifestants à Paris, ce dimanche (Photo SG l'Humanité.fr) 
Plus de 50 000 manifestants à Paris, ce dimanche (Photo SG l'Humanité.fr)

 

Lire l'article sur Mediapart :

http://www.mediapart.fr/journal/france/300912/les-opposants-au-traite-budgetaire-europeen-se-mobilisent-paris

Lire aussi l'article d'Hervé Kempf :

Le traité TSCG est anti-écologique

Sur Reporterre.net :

http://www.reporterre.net/spip.php?article3260


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