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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 13:29

 

 

Rue89 -   Sur le terrain 28/10/2012 à 14h43

Sophie Verney-Caillat | Journaliste Rue89

 

 

 

Pour empêcher la construction de l’aéroport du Grand Ouest, projet de Jean-Marc Ayrault, les résistants s’organisent en développant un mode de vie alternatif.

 

(De Notre-Dame-des-Landes) Dans le bocage nantais, une poignée d’activistes compte tenir tête à un important dispositif policier. La guérilla qui s’amorce pourrait durer des mois. En jeu : la construction de l’aéroport du Grand Ouest, projet personnel Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Un tract recouvrant le panneau d’entrée de ville de Notre-Dame-des-Landes donne l’ambiance :

« Wanted Ayrault-Porc. Vinci-PS : Pour de l’argent, vous avez collaboré à la destruction des maisons de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Nous on va gratuitement démonter vos entreprises. »


Un panneau à l’entrée de Notre-Dame-des-Landes (Sophie Verney-Caillat/Rue89)

 

Bienvenue dans la « Zone à défendre » (ZAD), petit bout de campagne de 1 800 hectares échappant actuellement au contrôle de l’Etat. La préfecture de Loire-Atlantique a lancé le 16 octobre dernier une vaste opération de reprise en main de ces terres où Vinci compte démarrer l’an prochain les travaux de l’aéroport du Grand Ouest.

Ce projet, jugé inutile et mégalo par nombre de citoyens, est encore attaqué devant différentes juridictions, et l’Etat a promis dans le protocole d’accord de sortie de grève de la faim de mai dernier, qu’il ne démarrerait pas les travaux avant épuisement de tous les recours.

Neuf des douze maisons squattées sur la zone ont été vidées de leurs occupants et démolies sur le champ par un dispositif policier exceptionnel. Restent trois maisons qui s’organisent en camp retranché, des dizaines de cabanes perchées dans les arbres et des tentes qui sont plantées dans les champs chaque jour.

La « Zone à défendre » va-t-elle devenir une guérilla champêtre où se jouera la crédibilité du gouvernement ? Un nouveau Larzac ? Un mai 68 des champs ? Sur place, les jeunes, dont l’étiquette politique ne peut se réduire à la mouvance « anarcho-autonome » ni à l’écologie, espèrent bien remettre en cause, à travers la contestation contre cet aéroport, le capitalisme lui-même.

 

« Free shop » et autogestion

 

« Ils sont où les casqués ? En relâche ce week-end ? Ah oui, c’est vrai qu’ils font les 35 heures », raille un militant anti-aéroport arrivé en renfort. Il a l’air déçu qu’aucun affrontement avec la police n’ait lieu ce samedi. On lui propose en revanche de donner un coup de main, en allant amasser du matériel de construction.

« La Vache rit », grande grange en plein vent appartenant à l’Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes (Acipa) et mise à la disposition des insurgés, est le quartier général de la ZAD. Sur un grand tableau, on peut découvrir les besoins de la lutte. Poste par poste (cuisine, médicaments, reconstruction, barricades, communication) : « Céréales,

 

Comment ils vivent ?

“ Tu fais les vendanges et tu tiens toute l’année avec 1 000 euros. ” La phrase revient souvent : vivre sans argent ou presque, c’est possible selon un “ Zadiste ”. Seuls le tabac et l’essence compliquent l’accession à l’autonomie. Mais certains parlent de fumer des plantes [pas du cannabis, ndlr] et de fabriquer soi-même ses agrocarburants.

bouteille butane, dentifrice, bâche, jumelles, cire… ».

Matériel et savoir-faire sont sollicités pour construire des cabanes, faire tourner la radio, le site internet. Un insurgé fatigué peut aussi trouver l’adresse d’un endroit où dormir au chaud, où laver ses vêtements, se faire soigner…

A côté du « free shop », friperie qui déborde de vêtements de toutes tailles, la cuisine regorge de vivres. Une tire-lire prend les pièces et billets. Ici, on consomme selon ses besoins et on paie selon ses moyens.

 

« On a un moral d’acier… même s’il est trempé »

 

Les « casqués » sont attendus de pied ferme pour lundi matin, où l’une des trois dernières maisons occupées sera expulsable. Il faudra être nombreux à La Saulce dès 5 heures sur les barricades. Ses occupants n’ont pas souhaité accueillir de journalistes, je n’ai donc pu vérifier s’ils stockaient plus que des œufs remplis de peinture, leur arme préférée paraît-il.

Les « Zadistes » installés depuis trois ans sur la zone – une population qui tourne, et reste généralement quelques mois – seraient deux fois plus nombreux depuis le 16 octobre. Ils ont certes perdu l’essentiel de leurs bases arrière et de leurs lieux de vie, mais comme ils aiment à le dire :

 

« On a un moral d’acier… même s’il est trempé. »

Juliette a passé la nuit à faire le guet sur la route, à expliquer aux automobilistes quelles routes emprunter pour éviter les barrages, puis a essayé de dormir dans le grand dortoir, une ancienne étable où une trentaine de matelas ont été posés à même le béton, mais les ronflements de ses voisins l’ont empêché de fermer l’œil. Avec son copain, Christophe, la trentaine, ils ont, voici une année, quitté de bons boulots dans le secteur social près de Brest et pris la route. Leur vieille voiture est devenue leur maison.

 


Juliette et Christophe devant l’entrée de la Vache rit (Sophie Verney-Caillat/Rue89)

 

Avant d’arriver à Notre-Dame-des-Landes, ils ont stationné dans toute une série de lieux autogérés bien connus de leur milieu (le Centre social autogéré de Toulouse, Cravirola, le squat d’artistes de la Caserne de Marseille, Longo Maï). Là-bas, ils exploraient les possibilités d’un mode de vie alternatif. Cette fois, ils se retrouvent engagés, presque par hasard, contre un aéroport.

Ce « grand projet inutile », au même titre que le TGV Lyon-Turin ou la ligne à Très haute tension (THT) du Cotentin, attire contre lui les mêmes populations qu’aux contre-sommets du G8 depuis Gênes en 2001, ou dans les forums sociaux tels que Porto Alegre.

Christophe et Juliette voient dans le projet d’aéroport « une tâche », le symbole de ce qu’ils rejettent dans la société actuelle :

« La main mise sur des terres qui appartiennent à tous, le pouvoir des multinationales et la primauté du profit, la collusion du pouvoir politique avec le privé. »

Kevin refuse l’étiquette d’écolo

 

La Sècherie est l’une des trois dernières maisons non encore détruites. Kevin (prononcer Kévain et il m’assure que c’est son vrai prénom), jeune Rochelais l’a investie voici trois ans et avait presque réussi à « vivre en autonomie, c’est-à-dire à produire ce que je consomme ». Il a obtenu quelques semaines de délai avant l’expulsion, probablement parce qu’il payait ses factures d’eau et d’électricité, même s’il n’avait pas de bail.

La semaine dernière, la police a enfermé les cinq personnes qui occupaient La Sècherie et a soigneusement démoli la maison mitoyenne, occupée jusqu’à l’été dernier par un couple d’agriculteurs à la retraite. Elle a remporté tous les gravats, et « ma ruche a été détruite », se désole Kevin, en remballant son matériel de brasserie. Il ne fera plus de bière, peut-être sèmera-t-il de nouveau des légumes sur l’emplacement de l’ancienne maison de ses voisins, en ultime signe de résistance.

Moins collectiviste que les autres, Kevin a dû ouvrir grand les portes de sa maison. Les « Zadistes » y passent prendre une douche, un thé, se réchauffer autour de la cheminée, utiliser l’ordinateur. Non-violent, Kevin conteste simplement l’existence du droit de propriété en estimant qu’il aurait dû bénéficier « d’un droit d’usage » :

« Cette maison m’appartient puisque j’y ai construit des choses, eux [l’ennemi incarné par la police mais aussi par Vinci, par l’Etat et les institutions en général, ndlr] ne fait que détruire. »

Politiquement, l’« autonomie » dont se revendique Kevin n’a rien à voir avec celle des gens de Tarnac. Il refuse toutes les étiquettes et surtout celle d’« écolo », car selon lui :

« Agir contre l’aliénation de l’être humain par le système, c’est quand même autre chose que l’écologie. »

Pauline, au contraire, arrivée de Seine-Saint-Denis il y a quelques mois, estime que l’écologie c’est ce qu’ont en commun les gens de la ZAD. Membre de la Brigade activiste des clowns, elle décrit l’expérience de la ZAD comme une école de la vie, qui lui a « dépucelé les yeux ». Avec un ton hyper rieur et

On s’appelle tous Camille

Habitués de Twitter et des forums sur Internet, les jeunes de la « Zone à défendre » n’aiment pas qu’un journaliste connaisse leur prénom. Quand je m’étonne que tant de monde s’appelle Camille, on me répond que « c’est pratique comme prénom, ça fait fille et garçon ». Certains prénoms sont des pseudos, d’autres peut-être pas, difficile de savoir.

un pistolet à eau de Buzz l’éclair dans les mains, elle étale sa joie :

« Ici, j’ai commencé à voir le ciel, à sentir le vent. J’ai vu des hommes pleurer devant la destruction des arbres. »

Comme d’autres, elle a trouvé la formule pour railler l’intervention policière :

« Eux, c’est l’armée romaine qui envoie ses légionnaires, et nous on est Astérix et Obélix qui résistons à l’invasion. »

Elle est allée chatouiller les gendarmes mobiles pendant les expulsions, a même réussi à leur arracher quelques sourires.

 

« On est chez nous »

 

Les jeunes s’amusent presque d’avoir obligé la préfecture à envoyer les forces du Groupement régional d’intervention en milieu périlleux (GRIMP), et si les cabanes au sol sont faciles à détruire, celles perchées dans les arbres compliquent considérablement la tâche de la police. Ils s’appliquent donc à en reconstruire un maximum. Car dans la ZAD, « on est chez nous », répète Arnaud, chargé ce jour-là de la communication extérieure.

Trente-cinq ans dont vingt d’« engagement anti-autoritaire » dit-il sobrement, il voit dans cette lutte un espace concret pour appliquer sa critique radicale du système, et un lieu de brassage exceptionnel. La répression policière est finalement « une opportunité politique de renforcer notre lutte » :

« J’aurais presque envie de remercier le préfet d’avoir lancé cette opération. Il aimait bien parler des méchants squatteurs et des gentils proprios, mais ça ne tient plus, on est tous solidaires désormais. »

Le « on » du « on est chez nous » s’applique autant aux « Zadistes » qu’aux agriculteurs à qui Vinci essaie de monnayer leur expropriation, et aux citoyens qui attendent de la terre qu’elle les nourrissent. Camille (cette fois c’est son vrai prénom), cheminot à la retraite habitant juste au-delà de la future zone aéroportuaire, venu apporter des confitures et son soutien, remarque que :

« La raréfaction de l’énergie va obliger les gens à s’autosuffire dans la deuxième couronne nantaise. Défendre la terre c’est un combat d’avenir, et n’allez pas me dire que les entreprises de BTP créeront des emplois. Elles embaucheront en sous-traitance des précaires venus d’Europe de l’Est. »

« Il nous faut un local en dur »

 

Le 17 novembre, les « Zadistes » seront épaulés par la Confédération paysanne, le NPA, et pas mal d’organisations à la gauche de la gauche et espèrent bien que la « manif de réoccupation » aboutira à une reprise en main citoyenne du territoire.

Il y a certes des « frottements entre paysans aux cheveux blancs et jeunes chevelus, mais globalement les luttes convergent, même si l’invention de la démocratie c’est parfois laborieux et fatiguant », concède Pierre, un militant historique à l’issue de la grande réunion de convergence organisée vendredi dernier à Nantes.

« Il nous faut un local en dur », c’est le constat que fait chacun, notamment ceux qui ont étudié la lutte sur le plateau du Larzac et se souviennent combien la construction de la bergerie de la Blaquière avait été décisive pour asseoir la solidarité entre ouvriers et paysans.

Michel Tarin, le paysan à la retraite qui combat depuis quarante ans ce projet d’aéroport et a fait une grève de la faim au printemps dernier, pense que :

« Jean-Marc Ayrault veut montrer des muscles parce qu’il veut pas être destabilisé en ce moment. »

Lui soutiendra les jeunes insurgés comme il le fait depuis leurs expulsions, malgré la demande du préfet.

Arnaud en est persuadé : les forces de l’ordre ne gagneront pas ce combat. Même s’il y a dix policiers armés pour un opposant armé au pire de pavés, la mobilité et la ténacité des « Zadistes » sera plus forte, veut-il croire :

« A la Saulce, en un week-end, on a construit un tipi et deux cabanes, de quoi loger 30 personnes. Tant qu’on trouvera des pneus et des palettes, on pourra construire, et si en plus les paysans nous donnent de la paille pour isoler, c’est encore mieux. »


Une barricade de pneux et de palettes (Sophie Verney-Caillat/Rue89)

 

Bottes, gros manteau, lampe frontale, dread locks et barbe, Arnaud a déjà passé un hiver ici, à « La Gaité », grande maison connue pour organiser des fêtes tous les soirs de pleine lune et détruite cette semaine. Et l’idée de devoir passer un autre hiver, cette fois dans un abri non-dur, ne l’effraie pas.

Un rapport de force « extrêmement défavorable »

A la préfecture, le ton est évidemment à l’opposé. Le directeur de cabinet du préfet, Patrick Lapouze, dit avoir été « très heureusement surpris par la faiblesse de la résistance », et estime que le mouvement est « fini ». Pour preuve, il avance :

« Lors de la manifestation de mars dernier contre l’aéroport, il y a eu 6 000 personnes, dont 550 d’extrême-gauche venus de toute l’Europe. Si la lutte était toujours aussi mobilisatrice, il y aurait actuellement le même nombre de gens. »

Or les « Zadistes » sont au bas mot trois fois moins, et n’auront aucun mal à être mis hors d’état de nuire par un rapport de force « extrêmement défavorable ».

Pour Patrick Lapouze, il faut rappeler que :

« La police ne harcèle pas, elle fait respecter la loi. Ce sont eux qui harcèlent tout ce qui représente l’autorité. C’est devenue une zone de non-droit où je ne peux plus me rendre sans protection policière, au risque de me faire caillasser ma voiture, comme ce fut le cas l’autre jour.

Depuis deux ans, ces méthodes d’intimidation nous contraignent à travailler dans des conditions très compliquées. Nous allons les empêcher de se réinstaller. Quand ils seront 150 retranchés dans une grange, ils ne tiendront pas longtemps, ils iront voir ailleurs. En attendant, le risque c’est qu’il arrive un pépin d’ordre public. »

Au printemps, Vinci doit commencer les travaux routiers, l’opération de rétablissement de l’ordre doit être achevée d’ici là. « Si la République n’est pas capable de reprendre ce terrain, il y a de quoi s’inquiéter pour la République », ajoute le sous-préfet.

 


Un vélo signalant une barricade (Sophie Verney-Caillat/Rue89)

 

 

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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 13:10

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 27.10.2012 à 18h50 • Mis à jour le 27.10.2012 à 19h44

 

Environ 8 000 personnes ont participé au rassemblement contre la LGV vers l'Espagne.

Environ 8 000 personnes, dont des militants de défense de l'environnement en Aquitaine et des élus basques, ont manifesté, samedi 27 octobre, à Bayonne contre la ligne à grande vitesse (LGV) qui doit relier Bordeaux à l'Espagne en traversant le Pays Basque.

La manifestation, qui s'est tenue dans le calme, à l'appel du Collectif d'associations de défense de l'environnement (CADE), était ouverte par plus de cent tracteurs, suivis d'une quinzaine d'élus de communes des Pyrénées-Atlantiques, portant une banderole "Non à la nouvelle ligne ferroviaire, Pour la modernisation des voies actuelles". Les manifestants, au nombre de 10 000 selon le Cade, 2 500 selon la police, venaient des Pyrénées-Atlantiques et départements aquitains de Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne.

"La mobilisation reste très forte", s'est réjoui le porte-parole du CADE, Victor Pachon, réaffirmant que "la lucidité dicte de faire moins, mieux et moins cher, avec les voies ferrées existantes" entre Bordeaux et Hendaye. Au nom des élus manifestants, le maire et conseiller général abertzale (nationaliste basque modéré) de Saint-Pierre d'Irube, Alain Iriart, a dénoncé "l'absence de pilotage politique du projet, porté surtout par les opérateurs (ferroviaires) qui tentent d'imposer un projet inutile alors que d'autres solutions existent".

La manifestation se tenait au lendemain d'une réunion de comité de pilotage du projet ferroviaire Grand sud-ouest à Bordeaux. Le préfet d'Aquitaine coordonnateur, Michel Delpuech, y a souligné sa volonté de "veiller au respect du calendrier", dont les enquêtes publiques à l'été 2013 et la déclaration d'utilité publique fin 2014.

Les axes grande vitesse Bordeaux-Hendaye et Bordeaux-Toulouse sont le prolongement de la LGV Tours-Bordeaux, dont le chantier a démarré début 2012. Elle doit mettre Paris à 2h05 de Bordeaux en 2017. Début octobre, le CADE avait remis en sous-préfecture de Bayonne une pétition de 23 652 signatures d'opposants au projet, dont plus de 180 élus locaux.

 

 

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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 18:48
lci.fr - Mis en ligne le 27 octobre 2012 à 18h19, mis à jour le 27 octobre 2012 à 18h27

 

 


Quelque 200 personnes ont manifesté samedi à l'appel de l'association Droit au Logement (DAL) pour appeler le gouvernement à sortir de "l'inertie" et lancer en urgence un plan de mobilisation et de réquisition de 100.000 logements vacants.

 

 

Ironie du sort, la manifestation du DAL qui a réuni près de 200 personnes à Paris samedi coincdait avec une chute notable des températures en France. Ce alors que le problème des sans-abris reste particulièrement sensible en France. "Nous appelons le gouvernement à sortir d'une certaine forme d'inertie et nous demandons à la ministre du Logement de lancer la réquisition des logements laissés vacants, très souvent pour des motifs de spéculation", a déclaré à la presse le porte-parole national du DAL, Jean-Baptiste Eyraud, au départ du cortège rassemblé Place du Palais Royal, au centre de la capitale.
 
Les manifestants, parmi lesquels la comédienne Josiane Balasko, ont pris la direction du ministère du Logement où ils devaient être reçus vers 18 heures. La banderole de tête rappelant le mot d'ordre du jour -"Réquisitions"- se déclinait en slogans sur des pancartes et en refrains repris en choeur: "la loi Dalo, c'est du pipo", "le froid tue, l'indifférence aussi", "un toit, c'est la loi".

2,39 millions de logements vacants en France 

L'association Droit au logement avait remis au gouvernement en août une proposition de plan d'urgence prévoyant la mobilisation de 100.000 logements vacants pour les sans logis. "Le nombre de logements vacants n'a cessé d'augmenter, ils appartiennent à l'Etat, aux sociétés, aux riches particuliers. Il faut appliquer la loi de réquisition. La réquisition n'est pas une spoliation. Elle passe par des conventions, il y a des indemnisations", a expliqué M. Eyraud.
 
La loi permet à l'Etat, selon une procédure très encadrée et souvent longue, de réquisitionner les locaux vacants à usage d'habitation situés dans les communes où il existe "une crise du logement". Le DAL, citant des chiffres de l'Insee, chiffre à 2,39 millions le nombre de logements et locaux vacants en 2011 en France. Le porte-parole de l'association a également dénoncé la poursuite des expulsions locatives à quelques jours de l'entrée en vigueur de la trêve hivernale, le 1er novembre.

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25 octobre 2012 4 25 /10 /octobre /2012 18:30

 

 Rue89 - Larzac 24/10/2012 à 19h14
 Sophie Verney-Caillat | Journaliste Rue89

 

L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes sera-t-il le Larzac du premier ministre Jean-Marc Ayrault ? Une guérilla champêtre est en train de s’installer durablement sur la zone d’aménagement différé (ZAD) du futur aéroport du Grand-Ouest, rebaptisée la « zone à défendre » par les occupants. Le rapport de force est pour l’instant déséquilibré entre :

  • une centaine de squatteurs, majoritairement des jeunes à tendance anarchiste, installés dans des maisons abandonnées et parfois dans des cabanes perchées dans les arbres ;
  • des centaines de gendarmes mobiles et CRS, habillés en Robocop, déployés depuis huit jours et jusqu’à expulsion complète de tout ce petit monde.
Dans la forêt de Rohanne, avec les insurgés de la lutte anti-aéroport

Reportage de RennesTV.fr

Mais sur un périmètre de 1 800 hectares, la tâche des forces de l’ordre est quasi impossible. A travers la forêt et les champs boueux, c’est une véritable partie de cache-cache qui s’est engagée. Et qui durera, selon la préfecture, jusqu’à ce que la douzaine de maisons et la quinzaine de cabanes visées soient rasées.

Plusieurs plaintes

Ces derniers jours, la tension est montée d’un cran. Les policiers ont par exemple coupé des barbelés pour passer à travers champs, laissant un troupeau de 75 vaches divaguer dans la nature. Une plainte a été déposée contre X pour dégradation volontaire, et une autre pour blessure : un militant qui prenait des photos se serait fait arracher son appareil par un policier.

Par ailleurs, un salarié de Vinci (le concessionnaire de l’aéroport) a vu sa voiture détruite par des manifestants, et a porté plainte contre X pour « violence » et « menaces ».

« On est toujours vivants ! »

Michel Tarin, agriculteur à la retraite, en lutte depuis 40 ans contre le projet d’aéroport qui menace de l’exproprier, revient du terrain en soufflant. Il raconte au téléphone :


Michel Tarin en février 2012, chez lui. (Sophie Verney-Caillat)

« On est toujours vivants ! La police a tiré des milliers de grenades lacrymogènes pour que les gens ne s’approchent pas, mais certains arrivent à s’infiltrer, par moments.

Devant chaque barrage de police, il y a 25-30 personnes, et il y a énormément de solidarité, on reçoit des bottes, des vivres... Des militants arrivent de tout le Grand-Ouest, Brest, Lorient, Rennes, le Maine-et-Loire, des militants du Parti de Gauche, d’EELV, des agriculteurs. »

Cet homme avait obtenu, à l’issue d’une grève de la faim au printemps dernier, l’arrêt des expulsions tant que tous les recours juridiques ne seraient pas terminés. Mais cet accord passé avec le nouveau Premier ministre et ex-maire de Nantes, n’incluait pas les occupants sans titre, contre qui l’opération de police est dirigée.

L’importance du déploiement policier a rapproché les « gauchistes » de la « zone à défendre » et les agriculteurs en voie d’expropriation.

« Ce ne sont pas des squatteurs standards »

A la préfecture de Loire-Atlantique, on ne croit pas trop à la convergence des luttes. Pourtant, pour la première fois, une conférence de presse de soutien au mouvement, réunissant neuf associations écologistes, se tient ce jeudi au siège de Greenpeace à Paris.

Y sera dénoncé le « non-sens environnemental et économique du projet, surtout dans un contexte de crise et de transition énergétique », et une lettre ouverte commune sera envoyée à Jean-Marc Ayrault.

Le directeur de cabinet du préfet, Patrick Latouze, ne veut donner aucun chiffre sur l’ampleur du dispositif policier déployé depuis une semaine, mais confirme qu’il est « important » :

« Vinci, concessionnaire de l’aéroport, et le conseil général, n’ont pu faire exécuter les procédures d’expulsion par les huissiers et ont demandé le concours de la force publique. Le préfet a souhaité que la situation soit réglée avant la trêve hivernale. »

Le haut fonctionnaire ne mâche pas ses mots contre des opposants qu’il qualifie de « dangereux », et face à qui « la règle du jeu est simple : il faut que le rapport de forces soit extrêmement favorable aux forces de l’ordre ». Car pour lui :

« Ce ne sont pas des squatteurs standards mais des gens qui sont dans une démarche de contestation institutionnelle violente et politique. »

« Nettoyer la zone, puis l’interdire »

Le préfet a finalement accepté de recevoir le Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport (le Cedpa, regroupant écologistes, Front de Gauche, NPA, MoDem, une moitié de locaux, une moitié de nationaux) mercredi.

Mais ce jeudi matin, le préfet avait dépêché son directeur de cabinet, Patrick Latouze, qui a parlé de la necessité de « nettoyer » la zone de ses « terroristes », selon Michel Tarin. Qui ajoute :

« Il nous demande à nous de participer au nettoyage, on rigole ! Il nous reproche d’être solidaire de ces gens. On leur a demandé de retirer nos troupes et nous laisser tranquilles pour débattre. Ils veulent interdire la zone une fois qu’ils l’auront nettoyée.

Nous, on appelle à manifester et à venir réoccuper le terrain. La préfecture menace d’interdire la manifestation. C’est chaud ! ’

MERCI RIVERAINS ! Pierrestrato
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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 21:53

 


Le Nouvel Observateur
- Créé le 23-10-2012 à 22h31 - Mis à jour le 24-10-2012 à 16h56
Philippe Boulet-Gercourt
Par Philippe Boulet-Gercourt - correspondant à New-York

                                                                                                                                                                                                                        Greg Smith, qui a travaillé 12 ans pour la banque américaine, raconte dans un livre comment ses dirigeants abusent certains clients au nom du profit. Interview exclusive.

 

 

Greg Smith, auteur de "Pourquoi j’ai quitté Goldman Sachs" (c) Sipa

Greg Smith, auteur de "Pourquoi j’ai quitté Goldman Sachs" (c) Sipa

Le 14 mars dernier, la tribune libre de ce banquier dans le "New York Times", sobrement intitulée "Pourquoi je quitte Goldman Sachs", avait fait l'effet d'un coup de tonnerre dans le monde discret de la finance.

Et puis Greg Smith s'était tu, laissant parler son texte. Sept mois plus tard, son livre ("Pourquoi j'ai quitté Goldman Sachs", JC Lattès) sort ce mercredi 24 octobre sous un tir de barrage nourri. De Goldman Sachs, bien sûr, qui cherche à discréditer l'ensemble des anecdotes rapportées par ce Sud-Africain, boursier de l'université de Stanford.

Il décrit une culture d'entreprise incroyablement forte, au point de la comparer à celle d'une secte, qui pendant les années 2000 a complètement dérivé vers l'obsession du profit, à l'exclusion de tout autre considération.Des clients de toujours se retrouvent soudain négligés, parce que telle ou telle transaction boursière ne rapporte pas assez, tandis que la banque se concentre sur les "éléphants", ces ordres qui rapportent plus de 1 million de dollars de recette nette... Greg Smith raconte cette dérive sans hostilité de principe contre Wall Street, comme un golden boy qui a quitté volontairement une carrière lucrative pour poser des question gênantes auxquelles il faudra bien, un jour, apporter une réponse. INTERVIEW. (Lire l'intégralité de cette interview sur le blog "Made in USA" de Philippe Boulet Gercourt)

Qu'avez-vous pensé en appuyant sur le bouton "send" de votre messagerie, quand vous avez envoyé au "New York Times" votre tribune libre "Pourquoi je quitte Goldman Sachs" ?

- Ca ne s'est pas passé comme dans le film "Jerry Maguire", je ne me suis pas réveillé soudain au beau milieu de la nuit avec ce texte en tête. J'ai mis quatre mois à l'écrire, d'abord pour m'aider à mettre au clair mes sentiments. J'avais été tellement fier de travailler pour Goldman Sachs. Quand je me suis rendu compte que je n'arrivais plus à conseiller à des jeunes de venir y travailler, j'ai été très déstabilisé. C'est là que j'ai commencé à écrire.

Le "Times" se méfait, ils ont envoyé un journaliste vérifier que vous travailliez bien chez Goldman Sachs...

- C'était comme dans un roman d'espionnage. Je leur avais donné les éléments qui prouvaient que j'y travaillais, mais ils voulaient littéralement me voir descendre dans le hall de l'immeuble de Goldman, à Londres, et scanner mon badge. Une fois dans la rue, avec le journaliste, nous avons marché dix minutes en évitant les deux premiers Starbucks - trop risqué.

Votre tribune libre paraît le 14 mars dans le "New York Times", elle connaît un retentissement mondial. A New York, l'action Goldman Sachs chute de 3,4%, soit une perte de capitalisation de plus de 2 milliards de dollars. Vous attendiez-vous à ce que Goldman rejette en bloc toutes vos accusations ?

- J'ai été incroyablement déçu. Ils se sont mis à fouiller dans des milliers de courriels pour trouver ceux où l'on traitait les clients de muppets ("idiots"), comme je le raconte. La question n'est pas de savoir combien de courriels contiennent le mot muppet, mais pourquoi l'on traite les clients comme des imbéciles ou des pigeons parce qu'on les manipule ou qu'on les plume. Plutôt que de nier, pourquoi ne s'attaquent-ils pas au vrai problème, qui est que les clients de Goldman ne lui font plus confiance ? La banque est devenue une machine à extraire les bonus pour les partners ("associés") : regardez le cours de l'action, il est très similaire à ce qu'il était à l'introduction en Bourse, il y a douze ans. Mais, entre-temps, ils se sont probablement versé plus de 100 milliards de dollars de bonus.

A en croire Goldman, vous êtes parti parce que vous n'aviez pas obtenu le bonus que vous demandiez, et parce que vous vous étiez vu refuser une promotion...

- On m'a dit, quand j'y étais, que ma performance était supérieure de 10% à celle de mes pairs, et deux partners m'ont indiqué que ma promotion surviendrait dans les deux ans. J'avais 33 ans, l'âge moyen pour être promu managing director ("directeur") est 36 ou 37 ans. Non, je ne suis absolument pas parti à cause de problèmes d'argent ou de promotion refusée, mais simplement parce que j'étais dégoûté.

Pourquoi Goldman Sachs est-elle aussi maladivement secrète ?

- Pour une raison très simple, qui vaut pour tout Wall Street : ils ne veulent pas que le monde comprenne comment ils gagnent tant d'argent - avec les produits dérivés et le trading pour leur propre compte - et ne souhaitent pas non plus qu'on découvre grâce à qui ils gagnent de l'argent. Les gens ont cette vision de Wall Street comme d'un endroit où les riches jouent l'argent des riches, mais ce n'est pas la réalité. Ces riches représentent 5% du marché américain, tout le reste ce sont des fonds de pension, comptes d'épargne retraite individuels, fonds souverains, organisations philanthropiques, etc.

Vous décrivez le soin minutieux avec lequel Goldman choisit ses leaders. Des jeunes cadres très intelligents sont virés dès la première année, tandis que d'autres, moins brillants, sont promus grâce à leur meilleur sens du jugement.

- C'est la raison pour laquelle Goldman existe depuis cent quarante ans et est devenue une telle icône de la finance. Elle a un institut de leadership, Pine Street, où elle enseigne ses valeurs : vous devez avoir une vision à long terme, être un mentor pour les jeunes, servir d'exemple.

Quand survient la crise de 2008, pourtant, tous ces directeurs généraux sont aux abonnés absents. L'un semble uniquement préoccupé par sa diète de jus de légumes...

- Oui, la culture a changé, et c'est ce que j'essaie de décrire dans le livre. Au début des années 2000, avec la dérégulation de Wall Street, tous ces principes ont été balancés par-dessus bord et remplacés par le "Eat what you kill" ("Mange ta proie"). Vous pouvez être le type le plus infect, le plus toxique, si vous rapportez 500 millions à la banque, vous vous retrouvez soudain avec 25 personnes sous vos ordres. Cela a pris quatre ou cinq ans, mais maintenant ce sont ces gens-là qui gèrent le business. On m'a d'ailleurs confié que c'était le plus gros souci de Gary Cohn [le numéro deux de la banque] : avoir promu des gens qui, pour gagner le plus d'argent possible, ont détruit nos relations avec nos clients.

Vous parlez d'information asymétrique. De quoi s'agit-il ?

- Wall Street est un casino dont les propriétaires peuvent voir les cartes de tout le monde. Je veux dire par là que si vous êtes une banque et que vous facilitez le business de hedge funds, fonds de pension, fonds souverains, etc., vous pouvez voir ce qu'ils font. Est-il normal que la banque puisse parier pour son compte propre ? C'est comme si le casino jouait contre vous en connaissant vos cartes. C'est ce qui se passe à Wall Street. Il y a des trimestres où les banques enregistrent tous les jours, sans exception, des profits avec l'argent qu'elles parient. En 2001, les banques réalisaient la moitié de leurs profits avec les activités bancaires qui ont fait Wall Street ; six ans plus tard, en 2007, les banques font 80% de leurs profits avec le trading pour leur propre compte.

Vous êtes très critique envers Goldman Sachs, mais vous n'aimez pas non plus les critiques de gauche qui traitent Goldman de "pieuvre vampire"...

Je suis pro-Wall Street, je veux simplement qu'ils agissent de façon plus responsable. Les gens parlent de Wall Street comme s'il s'agissait d'une conspiration, de cinq types se réunissant dans une pièce pour comploter. C'est bien moins excitant que cela. Ce sont des gens qui ont trouvé le moyen de pousser les choses jusqu'à l'extrême limite de la légalité et qui évoluent à la lisière, en exploitant les confits d'intérêts, sans tomber dans l'illégalité. 

Au cours des quatre dernières années, écrivez-vous, "rien n'a été fait" pour mettre fin à cette logique du "prends l'argent et tire-toi". N'êtes-vous pas trop sévère envers l'administration Obama ?

- Si vous regardez les débats présidentiels, vous entendez qu'une loi de réforme majeure a été votée, la loi Dodd-Frank. Mais, deux ans après Dodd-Frank, moins d'un tiers de la loi est entré en vigueur, près des trois quarts des dates limites pour prendre les décrets ont été loupés par les régulateurs, et Wall Street a dépensé 300 millions de dollars de lobbying contre deux choses très simples : interdire aux banques de jouer avec leur propre argent et réglementer les produits dérivés. Les instances de régulation de Wall Street ont été convaincues par les banques d'accepter un million d'échappatoires.

Les relations incestueuses entre Goldman Sachs et l'administration - le fait que des dirigeants de la banque se retrouvent à des positions clés à Washington et que des hauts fonctionnaires soient recrutés par Goldman - ne sont-elles pas un problème majeur ?

- C'est le problème le plus grave, à mon avis. L'ancien chef de la SEC (le gendarme de la Bourse) ne devrait pas pouvoir être conseiller de Goldman Sachs ! Après le krach de 1929, il y avait vraiment une volonté politique de réparer le système. Les politiques et l'administration sont allés au fond des choses et ont procuré quatre décennies de calme aux marchés. Le problème, aujourd'hui, est que les banques financent les campagnes des politiciens. Ces derniers ont perdu la capacité d'être objectifs.

 

 

 

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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 16:16

 

 

 

"J'étais triste et en colère de ne pas être écoutée. J'ai dit alors en plaisantant que je ferais mieux de courir nue dans les rues, parce que c’était la seule façon d’attirer l’attention. (...) Je suis allée chercher le M4 de mon mari, j’ai fait un croquis pour visualiser le poème sur mon dos, puis j’ai enlevé mon T-shirt et j'ai demandé à une amie d’écrire le poème sur mon dos à l’eye-liner. Ensuite, elle a pris la photo, et quelques minutes plus tard, elle était sur Facebook." C'est ainsi qu'Ashley Wise, une Américaine de 29 ans, a lancé en avril le mouvement des "Battling Bare" ("nu combattant"), raconte-t-elle au Figaro Madame mardi 23 octobre.

Ashley Wise est la femme d'un soldat américain qui s'est battu en Irak, avant de revenir à Fort Campbell, dans le Kentucky, un Etat de l'est des Etats-Unis. Comme de nombreux autres anciens combattants, son mari souffre de stress post traumatique (PTSD en anglais, pour "post traumatic stress disorder"). "Il fait des cauchemars et crie dans son sommeil. Il se lève et se met à hurler en pleine nuit, comme s’il faisait face à l’un de ses soldats. Il déteste les feux d’artifice et les explosions en général, sauf s’il peut les contrôler, raconte Ashley Wise. En 2007, il a été victime d’un flash-back et m’a cassé le nez. Il était en pleine crise, il ne savait pas que c’était moi, il avait l’impression de sentir le corps mort d’un Irakien contre lequel il avait combattu." Elle affirme que "le suicide des soldats est devenu quelque chose de quotidien à Fort Campbell".

C'est alors qu'elle demande à une amie d'écrire ce poème dans son dos :

"Cassé par la bataille, blessé par la guerre,

Mon amour est tien pour toujours, je le jure,

J'apaiserai tes cris silencieux,

J'aiderai à guérir ton âme brisée,

Jusqu'à la prochaine fois, mon amour,

Tu es unique, je te le jure."

Ashley Wise est immédiatement imitée par des centaines de femmes de soldats, qui reproduisent le poème, écrit dans le dos, les pieds, les jambes, et se photographient seules ou avec leurs compagnons. Ces photos sont visibles sur le groupe Facebook de l'association "Battling Bare", qui lutte désormais contre le stress post traumatique des soldats.

A quelques semaines de l'élection présidentielle américaine, l'association dénonce le silence de Mitt Romney et de Barack Obama sur ces conséquences de la guerre. "Je n’ai pas le sentiment que le cas des militaires leur importe, affirme Ashley Wise au Figaro Madame. Aujourd’hui, les déclarations des deux candidats sur les problèmes qui touchent les militaires ont surtout pour but de récupérer les 23 millions de votes que représentent les voix des soldats, des vétérans et de leurs familles." Il faut, selon elle, "reconnaître l’impact du stress post traumatique et développer de vrais programmes de prise en charge".

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21 octobre 2012 7 21 /10 /octobre /2012 21:36

 

 

 Droit de suite 21/10/2012 à 20h18

 Pascal Riché | Redchef Rue89

 

Les Islandais ont, à une large majorité, voté samedi en faveur du projet de nouvelle constitution, rédigé par un groupe consultatif de 25 citoyens élus, avec l’aide des Islandais qui pouvaient participer au processus sur Internet.

Pour les partisans de cette première « constitution 2.0 », l’enjeu est capital : la nouvelle constitution islandaise, si elle est définitivement adoptée par le parlement, marquera la reprise en main, par les citoyens, de leur destin après la grave crise financière qui les a frappés.

Sur la base des dépouillements achevés dans quatre des six circonscriptions, le résultat du référendum est à la fois fragile et encourageant.

Un fort niveau d’approbation

Fragile, car le taux de participation s’est avéré faible : un peu moins de 50%. Hostile au processus, la droite, actuellement minoritaire au parlement, risque de prendre prétexte de ce faible taux de participation pour enterrer le projet. Elle est en effet la mieux placée pour l’emporter lors des élections législatives d’avril prochain.

Mais le résultat est encourageant, car parmi les électeurs qui se sont rendus aux urnes, le niveau d’approbation est massif. Voici les résultats du vote dans ces quatre circonscriptions, pour les six questions qui étaient posées :

  • 1. Voulez-vous que les propositions du Conseil constituant servent de base à la nouvelle Constitution ?

Oui : 65,9%
Non : 34,1%

  • 2. Voulez-vous que, dans la nouvelle Constitution, les ressources naturelles qui ne sont pas propriété privée soient déclarées propriété de la nation ?

Oui : 81%
Non : 19%

  • 3. Voulez-vous que figure dans la nouvelle Constitution une clause sur une Eglise nationale islandaise ?

Oui : 57,4%
Non : 42,6%

  • 4. Voulez-vous que la nouvelle Constitution autorise plus que cela n’est le cas dans la présente Constitution l’élection personnelle ?

Oui : 76,4%
Non : 23,6%

  • 5. Voulez-vous faire figurer dans la nouvelle Constitution une clause stipulant que les voix des électeurs pèsent d’un poids égal, quel que soit leur lieu de résidence dans le pays ?

Oui : 56,2%
Non : 43,8%

  • 6. Voulez-vous faire figurer dans la nouvelle Constitution une clause permettant à un certain pourcentage des électeurs d’exiger un referendum sur un sujet donné ? [Le projet de Constitution prévoit que 10% des citoyens puissent provoquer un référendum, ndlr]

Oui : 70,8%
Non : 29,2%

Le résultat du référendum ne s’impose pas au parlement islandais, qui reste maître du processus. C’est à lui de décider s’il reprend ou non à son compte le texte proposé. Pour qu’un texte constitutionnel soit adopté, il doit être voté deux fois : une fois par le parlement actuel, une autre par le parlement issu de la prochaine élection législative, prévue en avril.

Cet article sera modifié en fonction des résultats définitifs.

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21 octobre 2012 7 21 /10 /octobre /2012 17:46

 

citizenside.com

Nîmes, France ♦ 20 octobre 2012

 

Des centaines de manifestants se sont rassemblés au pied des arènes de Nîmes ce samedi 20 octobre 2012 en scandant des slogans anti-corrida.

Le site Objectif Gard donne quelques précisions sur cette manifestation :

"Répondant à l’appel de l’Alliance anti-corrida – un mouvement créé à Nîmes, en 1994, par Claire Strarosinky – 250 à 300 personnes se sont réunies ce samedi après-midi dans la préfecture du Gard, pour manifester leur opposition résolue aux corridas. Après un rassemblement devant la préfecture, les manifestant(e)s ont défilé en cortège dans les rues de la ville, non sans avoir préalablement laissé trace de leur protestation sur le parvis des arènes, face à l’hôtel « Le cheval blanc ». 

Sous le regard lointain de la statue de bronze de Nimeno II (surveillée comme le lait sur le feu par un groupe d’aficionados… et une dizaine de policiers) et de l’imperturbable fresque de José Tomas que l’on doit au plasticien Sylvain Fraysse, les manifestants se sont rangés méthodiquement jusqu’à dessiner, sur une trentaine de mètres de long, un immense « Corrida Stop », visible du haut des arènes, où avaient pris place plusieurs photographes et caméramen. Derrière une large banderole « Halte à la torture », les anti-corridas ont accompagné leur marche dans l’Ecusson, de plusieurs slogans : « La torture n’est pas notre culture » ou « Non à la corrida, oui au respect de la vie ». Via un réseau social, deux autres rassemblements étaient organisés à Paris et Toulouse."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 17:37

 

 

Pour la première fois, le Portugal, l'Espagne et la Grèce seront en grève générale, simultanément, le 14 novembre prochain. C'est aussi la date choisie par la Confédération européenne des syndicats (CES) pour une « journée d'action » en Europe, avec des « grèves, manifestations, rassemblements et autres actions », afin de dénoncer les mesures d'austérité en vigueur dans l'Union européenne.

 

Tout a commencé le 15 septembre dernier, quand les manifestants espagnols et portugais sont descendus dans la rue le même jour. À Lisbonne, les 500 000 manifestants (la plus grande manifestation depuis le 1er mai 1974, après la chute de la dictature) ont achevé leur périple sur la place d'Espagne en signe de solidarité avec Madrid, tandis que le principal syndicat portugais la CGTP (Confederação Geral dos Trabalhadores Portugueses), appuyé par les réseaux sociaux, annonçait une prochaine grève générale pour le 14 novembre.

Ils ont depuis été rejoints, sur le même mot d'ordre, pour la même date, par les deux principaux syndicats espagnols, la CCOO (Confederacion Syndical de Comisiones Obreras) et l'UGT (Union General de trabajadores), et le « Sommet social » (qui regroupe 150 associations et syndicats) et par le principal syndicat du secteur privé en Grèce, la GSEE (Confédération générale des travailleurs grecs).


A Lisbonne, le 15 septembre, la manifestation s'achève symboliquement place d'Espagne.  
A Lisbonne, le 15 septembre, la manifestation s'achève symboliquement place d'Espagne.

 

Ainsi, dans trois pays européens, les forces hostiles aux politiques d'austérité sont enfin parvenues à coordonner leur action, ouvrant la perspective d'une mobilisation d'ensemble. C'est ce que peut aussi laisser espérer le renfort de la Confédération européenne des syndicats (la CES, qui rassemble 85 organisations syndicales dans 36 pays européens ainsi que 10 fédérations sectorielles). Dans son appel pour une « journée d'action » le 14 novembre, la CES « exprime sa ferme opposition aux mesures d'austérité qui font plonger l'Europe dans la stagnation économique, voire la récession, ainsi qu'au démantèlement continu du modèle social européen ».


 

Affiche pour le 14 novembre, sur facebook. 
Affiche pour le 14 novembre, sur facebook.

 

En France, c'est sur facebook que l'on trouve les partisans les plus enthousiastes d'une action d'envergure le 14 novembre. Mais, pour l'heure, pas ou peu de réactions syndicales ou politiques à l'appel de la CES. À son propos, la CGT indique que « les modalités pour la France seront préparées dans les prochains jours par les centrales syndicales françaises. La CGT entend y prendre toute sa place et prendra les dispositions pour assurer le succès de cette journée. » À suivre donc...

Au cours de ces dernières années, dans chaque pays d'Europe, grèves, manifestations, mobilisations ont eu lieu contre l'austérité. L'exemple donné par le Portugal, l'Espagne et la Grèce sera-t'il contagieux ? Quel sera l'impact réel de l'appel de la CES ? Lors de la dernière grève générale en Grèce, le 18 octobre, une délégation de sidérurgistes belges s'est jointe aux manifestants, à Athènes, en chantant « l'Internationale » et avec une banderole qui proclamait : « Nous sommes tous des Grecs ! »


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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 17:23

 

letelegramme.com - 20 octobre 2012 à 07h10

 

Ce ne sont pas d'irréductibles gaulois mais desmilitants anti-aéroport, piégés depuis cinqjours dansune grange, àproximité deNotre-Dame- des-Landes. Surplace, larésistance s'organise mais lavie est de plus en plus difficile

On accède à la Vache Rit comme dans un camp retranché. Perdue au beau milieu de la Zad (Zone à défendre), la grange a été transformée en quartier général parles opposants anti-aéroport. Isolés du reste du monde depuis le début des opérations d'expulsions, mardi, les militants organisent leur «survie» et assurent lesrelais sur les barricades, érigées plus tôt dans la semaine. «Nous sommes bloqués ici. Lecomble, c'est qu'on peut sortir mais il sera très difficile, voire impossible, de revenir», explique Marie (*). Et pour cause, les gendarmes mobiles, venus en nombre (500 CRS dépêchés sur place), ont installé des barrages àtous les carrefours menant au domaine. C'est seulement denuit, et à pied, qu'il est possible de se faufiler entre les mailles du filet. On pénètre dans la bâtisse endeux temps. La première pièce est comparable à un poste de commandement. Des cartes IGN du secteur sont accrochées aumur et des brouillons de tracts jonchent la table. C'est par unepetite porte que l'on entre dans la «pièce à vivre».

Pénurie de chaussettes!

Ils sont quatre-vingt dans la grange où s'entassent, pêle-mêle, pancartes, affiches et bois de chauffage. Sur la gauche, une pile de vêtements trône sur une table en bois. Chacun peut piocher dedans à loisir. Seulement, pas mal de pièces sont introuvables. «Pénurie de chaussettes», plaisante, amèrement, Marie. Impossible d'avoir les pieds au chaud. Alors, les opposants entourent leurs chaussures de film plastique. À l'intérieur, l'ambiance est particulière. Mi-complot, mi-festif. L'heure est au bilan de la manifestation, organisée en début de soirée devant la préfecture deNantes. «Ce n'était pas mal, ona été efficace. Maintenant, ilfaut être de plus en plus nombreux, chaque soir», gesticule François. Pieds nus, emmitouflé dans une polaire tachée et déchirée, il encourage les troupes, restées sur place. À côté des «dortoirs» (en réalité des matelas posés à même le sol), deux jeunes femmes plaisantent:«J'aimerais bien connaître le coût de leur opération. Réquisitionner des hôtels pendant unesemaine, y'a pas à dire, nosimpôtssontutiles!».

Des commissions gèrent le ravitaillement

«On va passer aux commissions maintenant».D'un seul tenant, les opposants se placent en cercle. Une femme, pieds nus elle aussi, prend la parole: «On va faire le point sur les médicaments. Qu'est ce qui manque?». «Des cachets pour les maux de ventre», lance-t-on sur la gauche. «Pour les maux de têtes, aussi!». «Il y a des génériques pas trop chers en pharmacie, je pourrai y passer demain», propose un jeune homme, assis sur une chaise. Chacun a un rôle bien précis pour assurer le ravitaillement en eau, vêtements secs et nourriture. «Qui apporte à manger aux barricades cesoir?». Un petit groupe de volontaires se forme rapidement. Tous partent pour LeSabot. Là-bas, les habitants n'ont pas encore été expulsés. Ilssont les prochains sur la liste. Aussi, les soutiens affluent. «Dès 4h30, on se réveille avec les odeurs de lacrymo. On sait qu'on ne va pas pouvoir résister indéfiniment mais on les emmerdera le plus longtemps possible», explique, laconiquement, Jean, rejoint par le doyen, surnommé affectueusement «papy». 23h30. La pluie redouble d'intensité sur le toit de la grange. Les lumières s'éteignent dans le dortoir improvisé. Certains vont veiller encore un peu autour du feu, en attendant l'aube et les premiers assauts des gendarmes mobiles.

*Tous les prénoms ont été changés.

  • Anthony Fouchard
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