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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 19:18

 

http://www.rtl.be/videos/video/423882.aspx

 

 

 

A voir ! 

*Pour visualiser la vidéo, appuyer sur la touche "Ctrl" de votre clavier + cliquer gauche sur ce "link"

 

 

Vidéo publiée le 26-11-2012

Producteurs de lait belges, allemands et français se sont donnés rendez-vous aujourd'hui devant le Parlement européen, place du Luxembourg, pour une manifestation de deux jours. Cet après-midi, ils ont mené une grande action symbolique en aspergeant de lait la façade du parlement.

 

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 17:17

 

telerama.fr - Actualité | Mardi 27 novembre

 

RSF lance Wefightcensorship.org, un site destiné à publier des contenus interdits, ou censurés. Explications de Christophe Deloire, son président.

 

Le 26/11/2012 à 17h00 - Mis à jour le 26/11/2012 à 16h13
Emmanuelle Anizon

 

 

 

Capture d'écran 16h avant l'ouverture du site http://wefightcensorship.org.

 

 

Que trouvera-t-on comme type de contenus sur wefightcensorship.org ?
Des contenus interdits, censurés, ou qui ont valu à leurs auteurs des représailles. Leurs auteurs peuvent être des journalistes, des citoyens, des blogueurs, peu importe, à partir du moment où ils sont les acteurs d'une information démocratique.

Créer un site sur la censure, à l'heure où les informations circulent plus que jamais, sur le Web et les réseaux sociaux, n'est-ce pas décalé ?
Mais non ! Dans certain pays, comme la Corée du Nord, le Turkmenistan, ou l'Erythrée, il n'y a encore aucune liberté d'information. Les contenus sont interdits, ils n'ont pas de support possible. Dans beaucoup d'autres pays, les contenus sont produits, mais sont censurés... sinon auto-censurés. Les journalistes, les blogueurs, sont intimidés, contrôlés. La censure est aussi technologique : avec sa muraille numérique, la Chine filtre. Quand le New-York Times publie une enquête sur la corruption du premier ministre chinois, le papier est introuvable sur le Web chinois.

Mais les Chinois n'auront pas plus la possibilité de venir lire l'information sur le site de RSF ?
Pas directement, mais on recherche « l'effet Streisand » : faire parler d'un contenu censuré, lui donner de l'audience. On assure une présence de l'information sur le Web, via notre site et tous les sites miroirs qui le reproduiront. Ces articles sont traduits systématiquement en français et en anglais. Ils peuvent être vus et lus par beaucoup de monde. Or, les censeurs n'aiment pas qu'on écorne leur image.

Comment protégez-vous vos informateurs ?
Nous les aidons d'abord à savoir se protéger eux-mêmes : sur le site, RSF propose un « kit de survie numérique », donnant quelques clefs pour sécuriser la navigation sur le Web, ses mails, etc.  Trop souvent, les journalistes négligent cette sécurisation. Rappelez-vous, ce documentariste britannique, parti en Syrie, qui a été arrêté quelques heures à la frontière lors de son retour. Son ordinateur a été fouillé. Tous ses contacts, à qui il avait promis l'anonymat, ont été découverts, et ont dû fuir le pays. Par ailleurs, ceux qui le souhaitent peuvent déposer leurs documents dans notre « coffre-fort numérique ».  Nous leur garantissons évidemment l'anonymat. Nous avons fait tester – et corriger – les failles potentielles du site par des hackers.

Comment allez-vous vérifier les contenus que vous recevrez ?
Nous avons 150 correspondants, dans 130 pays, qui peuvent vérifier leur fiabilité. Nous accompagnerons toujours aussi le contenu diffusé par des explications, et un maximum de précisions.

Vous publiez sur le site des documents turkmènes, erythréens... mais pas français. Pourtant, la France n'est qu'en 38e position au regard de la liberté d'expression. Vous allez ouvrir votre site aux censures françaises ?
Bien sûr, en respectant les restrictions du pacte international relatif au droit civil et politique, liées au « respect des droits ou de la réputation d'autrui, la sauvegarde de la sécurité nationale, de l'odre public, de la santé ou de la moralité publique ».

C'est à dire ? Quel sera le curseur pour dire s'il y a eu ou non trop de pression sur un dossier ? Une atteinte au secret des sources ? Une mise en examen de journaliste problématique.. ?
Notre comité éditorial étudiera chaque cas.

Il n'y a pas d'espace sur le site pour des réactions ?
Le site n'est pas participatif : c'est une vitrine qui met sur la place publique des contenus censurés.

 

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 19:06

 

Rue89 - Patients-clients 24/11/2012 à 12h22
Sophie Caillat | Journaliste Rue89

 

Dans ces centres de santé mutualistes, les médecins qui ont refusé de passer au paiement à l’acte sont licenciés. Les patients luttent à leurs côtés. Reportage.

 


Muriel, patiente au centre de santé mutualiste de Gardanne, en novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

(Des Bouches-du-Rhône) Dans la salle d’attente du centre de santé de Gardanne, ville minière des Bouches-du-Rhône, Muriel a rendez-vous avec son généraliste. Depuis dix-huit ans, elle ne met plus les pieds chez un médecin libéral. Dans le privé, « on nous regarde comme des portefeuilles », dit-elle. Elle avait l’impression d’y être « une cliente et non une patiente ». Dans son centre mutualiste, elle expérimente des valeurs de solidarité qui se perdent.

Ne pas avoir de rapport d’argent avec son médecin rend « incontestablement la relation plus humaine », poursuit Muriel.

 


Sur la blouse d’un médecin d’un centre mutualiste (A.Cerdan/Rue89)

 

Plusieurs fois ces derniers mois, elle et son mari ont défilé pour sauver cette médecine mutualiste, où le docteur est salarié et ne gagne pas sa vie en fonction du nombre d’actes qu’il facture. Une médecine entièrement alignée sur les tarifs plancher du secteur 1 de la Sécu, c’est-à-dire sans aucun dépassement d’honoraires, et pratiquant le tiers payant, c’est-à-dire la dispense d’avance de frais. A l’heure où la ministre de la Santé combat les dépassements excessifs, ces centres représentent un modèle à promouvoir. Las, ils périclitent.

Une consultation toutes les douze minutes

Faute lourde

Jean-Pierre Casanova, médecin spécialiste et membre de la direction du syndicat des médecins, est convoqué ce vendredi en vue d’un licenciement pour faute lourde. Motif ? Avoir dénoncé publiquement la « circulaire de la honte ».

 

Dans une lettre à la présidente de GCM, il expliquait que l’attestation de Sécurité sociale suffisait pour vérifier que la personne est à jour de ses droits et qu’il n’était pas nécessaire d’exiger la carte Vitale. Il demandait que les médecins soient prévenus si leurs patients sont refoulés.

Dominique Eddi, le porte-parole des médecins en voie de licenciement au Grand conseil de la mutualité, explique qu’ils ont refusé la proposition de la direction de passer d’une rémunération « à la fonction » à une rémunération « à l’acte », et préféré être licenciés parce que faire dépendre leurs revenus de leur productivité est contraire à l’article 97 du code de déontologie médicale.

De plus, pour conserver leur rémunération actuelle, il aurait fallu, a calculé le docteur Eddi, faire une consultation toutes les douze minutes au lieu d’une toutes les 20 à 25 minutes actuellement (puisque la direction proposait 7,79 euros par consultation) :

« Si j’accepte ça, je vais faire une médecine de merde. Vous toussez, et bien prenez un antitussif et tant pis si vous avez la tuberculose. »

Très en colère, l’homme à la mèche grise et folle assure que depuis 33 ans, il pratique une « médecine sociale et solidaire » – comme on dit de l’économie – et n’a pas l’intention de s’arrêter.


Le médecin Dominique Eddi lors d’une manifestation à Marseille, en novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

« Médecin rouge » installé sur une terre ouvrière à l’occasion d’une « rencontre avec le mouvement social », il met l’accent sur la prévention. Passer du temps à questionner ses patients, travailler en groupe, cela a permis par exemple de révéler le scandale de l’amiante, témoigne le docteur Jeanne Rossi, généraliste à Port-de-Bouc, et active dans l’Association médicale pour la prise en charge des maladies éliminables (APCME).

« Nos patients nous interpellaient sur leurs pathologies et grâce à la mise en réseau et à une relation fusionnelle avec eux, on s’est rendu compte du lien des entre leurs pathologies et leur environnement. »

Public précaire

Les centres mutualistes de GCM soignent 10% de la population des Bouches-du-Rhône, 200 000 patients parmi les publics les plus précaires.

 

En comparaison avec la moyenne du département, la « patientèle » de ces centres compte 20% de malades en affection longue durée, de personnes âgées et de CMU (couverture maladie universelle) supplémentaires, selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociale (Igas).

Le Grand conseil de la mutualité (GCM), qui rassemble les mutuelles de Provence, est au bord du dépôt de bilan, et ses centres de santé populaires avec. Une mauvaise gestion, ajoutée à des coûts structurellement élevés (secrétariat, gestion, informatique...) ont abouti à un déficit colossal (27 millions d’euros de passif cumulé), et au licenciement de 33 des 42 généralistes.

Certes, le tiers payant coûte cher en trésorerie (plus de 3 euros par acte, selon une étude des Mutuelles de France).

Certes, le fait d’exercer une médecine plus lente (20 à 25 minutes par patient) a aussi un coût.

Mais cette lenteur permet aussi de ne pas multiplier les actes, de moins prescrire, d’agir en prévention... et, in fine, fait faire des économies à la Sécu !

 


Au centre de santé mutualiste de Marseille, en novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

« Un malade chronique, je lui fais ses ordonnances pour six mois et ça lui évite de revenir... Le dépistage du cancer du colon, je ne suis pas payée pour le faire, mais je le fais quand même. »

Des exemples comme ceux-là, le docteur Catherine Roncin, généraliste au centre GCM de Gardanne, en a beaucoup.

Aujourd’hui licenciée, elle ne s’inquiète pas pour son avenir mais pour celui de ses patients. Son préavis de licenciement s’achève le 7 décembre, et ce jour-là, elle ne sait pas ce que vont devenir ses patients, qu’elle doit informer elle-même de la suite - dont elle ne sait rien.

La direction cherche à recruter d’autres médecins, mais « il y a peu de chances qu’elle en trouve, la dernière fois qu’elle a fait venir des médecins roumains en remplacement, ils ne sont pas restés. Il faudra en faire venir de Cuba », témoigne son collègue généraliste, Pierre Imbault.

 


Le centre de santé mutualiste de Gardanne, en novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

Les médecins mis au chômage imaginent un centre de santé municipal géré en coopérative et impliquant les usagers, sous l’égide de l’association des amis de la médecine sociale et mutualiste. Pour Christian Saout, président de l’association le CISS, qui représente des usagers, une telle alliance « serait formidable » :

« Ce serait l’antidote social à la privatisation de la santé. Et le moyen juridique existe avec les sociétés coopératives d’intérêt collectif, les SCIC. »

Dans la plupart des villes concernées (Martigues, Port-de-Bouc, Berre, Gardanne, Miramas), les élus réfléchissent à soutenir ces projets.

Une médecine non-sélective

L’ambiance s’était déjà nettement dégradée depuis le 1er novembre, date à laquelle est parue une circulaire demandant que ne soient plus soignés les patients sans carte Vitale – première entorse à la politique de non-sélection des patients. La mutuelle a beau jurer que « jamais » elle ne refusera de soigner, n’empêche, des patients qui fréquentent ces centres depuis des décennies ont bien été refoulés, « dans des crises de larmes », témoigne le docteur Eddi.

 


Fatiah Terki à Marseille lors d’une manifestation pour sauvergarder les centres de santé mutualistes, en novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

Fatiah Terki, issue d’une famille de quatorze enfants, où l’on sait ce que se priver de soins veut dire, se mobilise pour ces centres, car « c’est ce qu’on laisse à nos enfants ». Après avoir longtemps erré de médecin de ville pressé en kiné incompétent, cette mère de trois enfants, dont une asthmatique, a rencontré les équipes pluridisciplinaires du centre mutualiste de Septème-les-Vallons et défilait à Marseille le 6 novembre pour sauver leur emploi :

« Pendant des années, je me suis demandé pourquoi je payais la Sécu alors que je n’étais pas bien soignée. Je devais revenir deux fois quand j’avais la grippe avant d’avoir un arrêt maladie.

C’est mon employeur qui me disait de retourner chez le médecin pour ne pas contaminer les enfants... Avec mon médecin mutualiste, j’ai appris les techniques de kiné respiratoire et ça m’évite des consultations en urgence. »

Avec la déconfiture du Grand conseil de la mutualité, c’est toute une page de l’histoire sociale française qui est en train de se tourner. Au début des années 2000, les mutuelles ont entamé une lente « dérive assurantielle » : au nom du droit européen, un nouveau code de la mutualité est entré en vigueur, séparant la partie assurance de la gestion des structures sanitaires et sociales. Le docteur Eddi se souvient :

« Avant, à la mutuelle de Martigues, on avait 3 000 adhérents, la démocratie directe fonctionnait, tout le monde se connaissait. Mais l’absorption des petites par les grosses a tout changé. »


Devant le centre de santé mutualiste de Marseille, en novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

 

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 18:22

 

 

Lire aussi

« L’Afpa peut vivre et se développer, c’est aujourd’hui le gouvernement qui détient la clef » ; « Il n’y a plus d’argent dans les caisses de l’État ? Ce dernier vient de faire un cadeau fiscal de 20 milliards d’euros aux entreprises ! » ; « Il suffirait que l’État décide de faire entrer 50 000 demandeurs d’emploi supplémentaires en formation pour que l’Afpa retrouve un équilibre financier ! »

Voilà quelques-uns des slogans qui seront brandis ce jeudi 22 novembre, par les salariés de l’association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa). Pour la première fois depuis très longtemps, et à l’appel des syndicats CGT, CFDT, Force ouvrière, SUD Solidaires, CFE-CGC et CFTC, le premier organisme de formation se met en grève et descend partout en France dans la rue. Cette mobilisation exceptionnelle est destinée à mettre la pression sur le gouvernement Ayrault, en particulier sur Michel Sapin et Thierry Repentin, les ministres du travail et de la formation professionnelle.

Car il y a urgence à l’heure où le chômage explose. L'Afpa (9 300 salariés, 160 000 stagiaires en 2011, dont 92 000 demandeurs d'emploi, 216 centres) joue sa survie. Depuis le changement brutal de son modèle économique et l’ouverture à la concurrence du marché de la formation en 2009, la vénérable institution connaît une crise sans précédent (voir en “lire aussi”, nos enquêtes précédentes). Après avoir frôlé la cessation de paiement en juin, son déficit devrait atteindre 75 millions d’euros fin 2012 ! Une situation guère tenable très longtemps. « On a lié les jambes et les bras de l’Afpa tout en la mettant en demeure de courir », dénoncent les syndicats.

Au sommet de l’État, on mesure la gravité de la crise et on promet de refaire de l’Afpa le bras armé de l’État en matière de formation en particulier des chômeurs. « Sans le changement de majorité, l’Afpa aurait déposé le bilan », reconnaît dans une interview récente à la Dépêche du Midi, Thierry Repentin, le ministre délégué à la formation professionnelle, qui renvoie la responsabilité sur l’ancien gouvernement de Nicolas Sarkozy.

« Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a, dès le mois de mai, pris en main le dossier et mis en œuvre les mesures nécessaires à la poursuite de l'activité. L'État a débloqué près de 20 millions d'euros de paiements de factures restées en suspens. Un nouveau président a été nommé, il nous a fait des propositions de sauvetage de la structure ; nous les étudions. Les décisions vont intervenir rapidement », poursuit le ministre.

«L’État nous a mis la tête sous l’eau. À lui de nous sauver»

Pour relever l’Afpa au bord de la faillite, et dont l’avenir reste suspendu à une recapitalisation de l’État (estimée à hauteur de 200 millions d’euros), Yves Barou, le nouveau président nommé en juin, ex-directeur général de Thalès, a présenté le 15 novembre à l’association des journalistes de l’information sociale, l’AJIS, son plan de refondation visant à un retour à l’équilibre en 2015 ou 2016. Objectif : « Créer le champion français de la formation professionnelle ».

La nouvelle direction veut repenser l'offre avec des formations modulables et sur-mesure, doper son activité d'accompagnement des plans sociaux. Elle prévoit aussi une cure d’économies de 102 millions d’euros qui passera par la suppression de 500 postes d’ici 2007 via un plan de départs volontaires et le gel des salaires en 2013. Elle promet d'investir dans le « capital humain » en embauchant de 600 à 700 formateurs et d'injecter 135 millions d'euros dans la modernisation des plateaux techniques.

Pour les syndicats qui demandent à être reçus par le gouvernement, ce plan de refondation est « intéressant mais pas à la hauteur de la situation ». « Il ne nous satisfait qu’à moitié. Pour l’heure, ce ne sont que de bonnes intentions. Nous attendons qu’il se traduise en actes. L’État nous a mis la tête sous l’eau. C’est à lui de nous sortir de l’eau », réagit Fabrice Casselman, délégué régional CFDT en Picardie, élu au comité central d’entreprise.

Dans cette région où Mediapart s’était rendu en février dernier, bassin industriel sinistré par le chômage où le niveau de qualification est l’un des plus bas de France, et le taux d'illettrisme l'un des plus élevés, la mobilisation des salariés de l’Afpa sera très forte ce jeudi 22 novembre. C’est l'une des plus petites régions de l'Afpa, qui avait parmi les meilleurs résultats financiers. Aujourd'hui, en déficit (moins 3 millions d’euros alors qu’elle totalisait 5 millions d'euros d'excédents brut d'exploitation en 2009 avant la réforme !), le démantèlement y est criant.

Stagiaires en baisse et de moins en moins satisfaits, notamment les chômeurs, salariés déboussolés qui se retrouvent sans activité et contraints à la mobilité géographique pour certains, formateurs en sur- ou sous-activité, effectifs saignés... L’Afpa-Picardie n’en finit pas de se déliter. Les conditions de travail y sont particulièrement dégradées. Au lendemain de notre enquête que vous pouvez relire ici et à la suite du changement de majorité présidentielle, une nouvelle équipe de direction a été mise en place. Mais les maux demeurent.

« Démissions, accidents du travail, tentatives de suicide... Les salariés sont encore plus à bout », constate Jean-Luc Madani, défenseur Prud'hommes pour l'Oise, secrétaire du CHSTC et délégué CFDT. L'ex-directeur régional d'exploitation, longtemps en accident du travail, qui avait témoigné de son mal-être au travail depuis la mise en place de la réforme sous couvert d’anonymat lors de notre enquête et qui avait fini par démissionner quelques mois plus tard, s’est donné la mort en se jetant sous un train en octobre dernier.

Convaincue que ce drame est « lié aux pressions de la direction régionale de l’époque, à un management destructeur », la CFDT-Picardie s’organise pour porter l’affaire devant les tribunaux « pour sa famille ».


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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 18:08

 

Le Monde.fr avec AFP | 22.11.2012 à 08h24 • Mis à jour le 22.11.2012 à 08h52


 

 

A la fin de la manifestation, ils ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Dans un an, 18 millions d'Européens ne feront pas semblant", "Dites non à la suppression du Plan d'aide européen aux plus démunis".

 

Ils trinquent, râclent leurs assiettes ou mâchent avec entrain, mais tout est simulé : une centaine de militants du Secours populaire ont "mangé dans le vide" mercredi devant l'Assemblée nationale pour défendre le programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD).

Les participants à cette action de "air food" ont fait semblant de manger avec des assiettes, des verres et des couverts en plastique, pour sensibiliser les décideurs européens sur ce qui pourrait arriver en cas d'arrêt du PEAD. A la fin de la manifestation, ils ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Dans un an, dix-huit millions d'Européens ne feront pas semblant", "Dites non à la suppression du plan d'aide européen aux plus démunis".

Ce programme permet de distribuer des repas à 18 millions d'Européens dans le besoin, dont 4 millions de Français, via les associations (en France, le Secours populaire, les Banques alimentaires, les Restos du Cœur et la Croix-Rouge). En 2011, le Secours populaire a distribué 186 millions de repas, dont 40 % viennent du PEAD, a indiqué Pascal Rodier, secrétaire national de l'association, en charge des questions européennes.

 

Lire : Les ONG françaises se mobilisent pour défendre l'aide de l'UE aux plus démunis


DÉCISION EUROPÉENNE ATTENDUE

Le PEAD est en sursis jusqu'à fin 2013 depuis que l'Allemagne a réclamé en 2011 la fin de son financement communautaire, arguant que l'aide sociale relevait des Etats et non de l'Union européenne. Jeudi et vendredi, le Conseil européen des chefs d'Etat, réuni à Bruxelles, doit décider de l'avenir de cette aide européenne. Parmi les manifestants se trouvaient notamment l'ancien ministre de l'agriculture Bruno Le Maire et plusieurs élus.

Le ministre délégué aux affaires européennes Bernard Cazeneuve, et la ministre chargée de la lutte contre l'exclusion, Marie-Arlette Carlotti, sont également venus assurer les manifestants de leur soutien. "Nous sommes désireux que ce programme puisse continuer à vivre et soit doté d'un budget qui permette à l'Europe de témoigner de sa capacité dans la crise à apporter un soutien aux plus démunis", a dit M. Cazeneuve.

Devant les députés, Mme Carlotti a affirmé que le gouvernement était "entièrement mobilisé" : "Ce fonds devra garder un lien avec la PAC [politique agricole commune] pour que les stocks alimentaires soient redistribués aux personnes les plus fragiles et Stéphane Le Foll [ministre de l'agriculture] a aujourd'hui convaincu la commission sur ce point."

Le 24 octobre, la Commission européenne avait proposé la création d'un fonds d'aide doté de quelque 2,5 milliards d'euros jusqu'en 2020 permettant de fournir une aide alimentaire aux plus pauvres, mais aussi des vêtements et des biens de première nécessité. Ce dispositif ne satisfait pas le Secours populaire, qui dénonce une enveloppe "réduite et éclatée".

 

Lire le point de vue : Dans la riche Europe, il y a encore des gens qui ont faim

Lire le point de vue : Ne sous-estimons pas la politique sociale


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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 17:39

 

Le Monde.fr avec AFP | 21.11.2012 à 16h25


 

 

De 1976 à 2009, 145 millions de boîtes du médicament Mediator ont été vendues et plus de 5 millions de personnes en ont consommé.

 

Une victime présumée du Mediator a déposé plainte devant la Cour de justice de la République (CJR) contre quatre anciens ministres de la santé en poste entre 1993 et 2007, leur reprochant de ne pas avoir retiré le médicament du marché, a annoncé mercredi son avocat.

Cette plainte vise Philippe Douste-Blazy, Bernard Kouchner, Jean-François Mattei et Xavier Bertrand, selon la plainte de Me Xavier-Philippe Gruwez. La victime estime que ces ministres auraient eu "le pouvoir d'arrêter la mise sur le marché de ce médicament dès la date où les données acquises de la science ont établi qu'il présentait de graves dangers pour la santé", précise la plainte.

La recevabilité de la plainte de cette victime doit être étudiée par la commission des requêtes de la CJR, premier filtre avant d'être éventuellement examinée par la commission d'instruction.

Le Mediator, qui contient une molécule coupe-faim, le benfluorex, a été indiqué pendant trente ans, d'abord contre l'excès de graisses du sang, puis comme traitement adjuvant chez les diabétiques en surpoids, avant d'être retiré du marché le 30 novembre 2009.

 

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21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 15:28

 

Le Monde.fr avec AFP | 21.11.2012 à 12h32 • Mis à jour le 21.11.2012 à 14h49

 

 

 

Clémentine Autain le 16 mars à la Bastille lors de la marche du Front de gauche pour l'élection présidentielle.

 

 

Plus de 300 femmes, souhaitant "libérer la parole" des victimes de viol, déclarent avoir elles-mêmes été violées, dans un manifeste lancé par la figure de la gauche radicale Clémentine Autain, présenté comme "un acte politique" et publié dans Le Nouvel Observateur à paraître jeudi.

Pour "briser le silence sur ces millions de femmes" touchées, "il est temps de libérer la parole, condition sine qua non pour en finir avec le viol. Nous voulons briser le silence sur ces millions de femmes violées. Je déclare que je suis l'une d'elles. Je déclare avoir été violée. Le dire publiquement, ensemble, est un acte politique", écrivent les signataires du manifeste lancé à l'initiative de Clémentine Autain, ancienne élue de Paris.

Parmi les 313 noms figurent ceux de l'écrivain Frédérique Hébrard, de l'ex-championne de tennis Isabelle Demongeot et de Marie-Laure de Villepin, ancienne épouse de l'ex-premier ministre.

 

 "UNE FEMME EST VIOLÉE TOUTES LES HUIT MINUTES EN FRANCE"

Ce texte, publié à quelques jours de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, rappelle qu'"en France, une femme est violée toutes les huit minutes" et que "trop de stéréotypes entourent le viol". "Le viol est un crime dans lequel la victime se sent coupable, honteuse. [...] Ne pas pouvoir dire ce que l'on a vécu rajoute à la violence subie et contribue à l'impunité des violeurs. Seul un viol sur huit environ fait l'objet d'une plainte", poursuivent les femmes signataires.

Issues de tous les milieux socio-professionnels, ces femmes concluent : "Ce manifeste est une interpellation des pouvoirs publics et de la société toute entière pour favoriser l'émergence de notre parole, ici et maintenant." Selon les associations, 75 000 à 100 000 personnes sont violées chaque année.

 

 

                                                                     ********************************************

 

 

« Je déclare avoir été violée » : le manifeste des 313

 

Rue89 - Publié le : 21/11/2012 à 12h36

 

 

 


En 1971, 343 femmes avaient reconnu dans le Nouvel Observateur avoir avorté. Ce sont aujourd’hui 313 femmes qui déclarent avoir été violées. Dans le même hebdomadaire, à l’appel de Clémentine Autain, toutes signent ces mots.

« Nous voulons briser le silence sur ces millions de femmes violées. Je déclare que je suis l’une d’elles. Je déclare avoir été violée. Le dire publiquement, ensemble, est un acte politique. Ce manifeste est une interpellation des pouvoirs publics et de la société tout entière pour favoriser l’émergence de notre parole, ici et maintenant. »

Elles rappellent qu’en France, une femme est violée toutes les huit minutes et que :

« Trop de stéréotypes entourent le viol. Dans l’imaginaire collectif, il se déroule dans une ruelle sombre et est perpétré par un inconnu physiquement menaçant. Dans la vraie vie, les violeurs sont le plus souvent connus de la victime et leur arme ressemble plus au chantage affectif qu’à un couteau, à la menace professionnelle ou financière qu’à un pistolet. Là se niche toute la complexité de ce crime qui s’inscrit dans un rapport de domination historique, celui du masculin sur le féminin.

Ne pas pouvoir dire ce que l’on a vécu rajoute à la violence subie et contribue à l’impunité des violeurs. Seul un viol sur huit environ fait l’objet d’une plainte. Il est temps de libérer la parole, condition sine qua non pour en finir avec le viol. »

 

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 18:37

 

Paris, le 13 novembre 2012 - Les Amis de la Terre en partenariat avec le Centre de recherche et d'information pour le développement (CRID) et Peuples Solidaires ont décerné ce soir à La Java, les Prix Pinocchio du développement durable. Cette année, plus de 17 000 internautes se sont exprimés pour élire leurs lauréats parmi les entreprises nominées.  Lesieur, Bolera et Areva sont les grands vainqueurs de l’édition 2012.

 

Lesieur a reçu le prix « Plus vert que vert » avec 38 % des votes pour sa campagne publicitaire « Aidons l’Afrique : une bouteille d’huile Lesieur achetée, une bouteille envoyée », illustrant l’engagement du groupe français en matière d’aide aux populations africaines souffrant de famine. Pourtant, Lesieur, via sa maison mère Sofiprotéol, est l’un des plus importants producteur et promoteur de l’industrie des agrocarburants, qualifiée de « crime contre l'Humanité » par Jean Ziegler, ancien rapporteur des Nations unies pour le droit à l'alimentation. Entre 2002 et 2008, près de 75 % de la hausse des prix alimentaires serait en effet imputable aux mouvements financiers spéculatifs utilisant les politiques de soutien aux agrocarburants dans l'Union européenne et aux États-Unis.

 

Bolera Minera, une joint venture formée par les groupes Bolloré et Eramet l’emporte dans la catégorie «  Une pour tous, tout pour moi » avec 35 % des votes. L’entreprise a obtenu en 2010 un permis d’exploration pour la recherche de lithium en Argentine, dans une région où vivent 33 communautés indigènes. S’estimant lésées dans leur droits à être consultées et à décider de leur propre développement, tel qu’inscrit dans le droit argentin, ces communautés se sont mobilisées : une plainte a été déposée devant la Cour Suprême d’Argentine à l’encontre des gouvernements locaux censés assurer l’effectivité des droits de ces communautés, ainsi qu’auprès du Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, qui en juillet 2012, a émis un rapport pointant du doigt les impacts socio-environnementaux de l’exploitation du lithium dans la région de Salinas Grandes.

 

Avec 45 % des votes, Areva remporte le Prix Pinocchio dans la catégorie « Mains sales, poches pleines ». Refusant de reconnaître sa responsabilité dans la dégradation des conditions de vie des populations vivant à proximité de ses mines d’uranium en Afrique et pour le décès d’un de ses ex-salarié par cancer du poumon, le groupe nucléaire français serait également impliqué dans un gigantesque montage financier litigieux en vue d’obtenir le marché de construction de centrales nucléaires en Afrique du Sud.

 

Lauréat l’année dernière dans la catégorie « Plus vert que vert », et de nouveau nominé cette année, Vinci ne pouvait être exempt de toute récompense. Romain Porcheron, chargé de mission aux Amis de la Terre France : « Les Amis de la Terre dénoncent les violences perpétrées par les autorités publiques envers les citoyens luttant contre les grands projets inutiles dont Vinci est concessionnaire, en Russie (projet de construction d’une autoroute au cœur de la forêt de Khimki) comme en France (projet de construction de l’aéroport de Notre Dame des Landes). Les Amis de la Terre ont ainsi décidé de remettre un Prix Pinocchio d’honneur collégial hors vote, à Vinci, en tant qu’opérateur de ces projets dénoncés de longues dates par les populations locales, et aux décideurs publics français et russes qui en sont à l’origine ».

 

 

Depuis 2008, les Prix Pinocchio ont permis de dénoncer les mensonges de 33 multinationales françaises, faisant tomber les masques sur la réalité des pratiques de ces grands groupes économiques surfant allègrement sur la vague du développement durable pour accroître leurs profits. Le nombre sans cesse croissant de votes pour les prix Pinocchio prouve le soutien grandissant des citoyen-ne-s à  la lutte contre l’impunité dont bénéficient aujourd’hui ces multinationales françaises en matière d’impact social et environnemental de leurs activités, un combat mené de longue date par les Amis de la Terre, le CRID et Peuples Solidaires.

 

Classement complet, cliquer ici !

 

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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 18:50

 

 

LE MONDE CULTURE ET IDEES | 15.11.2012 à 15h06 • Mis à jour le 19.11.2012 à 18h05 Par Christophe Ayad

 

 

 
Dima, Arabie saoudite.

Sur la photo, mise en ligne le 4 novembre, une jeune femme recouverte d'un niqab noir ne laissant voir que ses yeux. Elle brandit un cahier à spirales sur lequel elle a inscrit au marqueur une phrase en arabe : "Je suis avec le soulèvement des femmes dans le monde arabe, et plus particulièrement en Arabie saoudite, parce que je ne veux pas porter tout ce noir." Elle signe : "Dima, Arabie saoudite". Dessous, l'on peut lire 156 commentaires en arabe, anglais, français. C'est la contribution de Dima à la page Facebook "L'intifada des femmes dans le monde arabe" ("The Uprising of Women in the Arab World").

Créée début octobre, cette page Facebook comptait plus de 65 000 membres au 12 novembre. "C'est beaucoup et peu à la fois", explique Yalda Younès, l'une des fondatrices de la page et de la campagne. Cette danseuse libanaise de 35 ans vit à Paris. Les autres responsables de la page vivent dans le monde arabe : Diala Haidar est libanaise et physicienne ; Farah Barqawi est palestinienne et traductrice indépendante ; Sally Zohney, Egyptienne, milite dans la mouvance féministe ; Rana Jarbou est saoudienne et écrivaine. Ces jeunes femmes, qui se sont rencontrées sur la Toile, partagent un enthousiasme pour les révolutions arabes et la volonté de ne pas se laisser voler cet élan.

Marwa de Tunisie.

"Nous sommes coincées entre les islamistes conservateurs, qui voudraient nous renvoyer au foyer, et les révolutionnaires, qui nous rendent hommage à longueur de discours, comme s'ils étaient pressés que nous rentrions à la maison, ironise Yalda Younès. Sans compter ceux qui aimeraient revenir aux systèmes autoritaires, qui protégeaient prétendument les femmes. Nous sommes clairement du côté de la révolution, même en Syrie, où Bachar Al-Assad n'a jamais défendu la laïcité ou les femmes." D'ailleurs, Amnesty International organise, le 17 novembre, un colloque sur les conséquences des révolutions arabes sur les femmes, à la mairie du 3e arrondissement de Paris.

"NOTRE CORPS NOUS APPARTIENT"

Sur la page, on trouve des photos de femmes (et d'hommes) arabes (ou pas) qui déclinent leur identité et leurs revendications, générales ou précises. "Yes, I'm divorced. No, I'm not a whore !" ("Oui, je suis divorcée. Non, je ne suis pas une pute !"), écrit Lubna, une Egyptienne, dans la paume de sa main. Une Libanaise révèle avoir été violée à 17 ans par son père. "La principale revendication, relève Yalda Younès, est : "Notre corps nous appartient."

Soha du Yémen.

 Les autres portent sur le droit à l'éducation, à travailler, à voyager, à divorcer, à la garde des enfants... Il est aussi beaucoup question de virginité, de harcèlement. "Grâce à cette campagne, les femmes découvrent qu'elles ne sont pas seules, dit Yalda Younès. La loi qui a conduit au suicide d'Amina Filali au Maroc [elle avait été obligée d'épouser son violeur] est la même en Jordanie, au Liban et en Syrie."

A ceux qui lui reprochent de se cantonner au virtuel, Yalda Younès rétorque qu'Internet est le seul lieu possible de débat : "De tels propos, tenus en public, provoqueraient des violences. Là, des femmes peuvent débattre avec des islamistes ou dire à des hommes : 'Tais-toi, tu ne sais pas de quoi tu parles !'"

Fatima de Kfar Manda, Jalil, Palestine.

 C'est en Palestine, au Yémen et en Arabie saoudite que la campagne a le plus de succès. Yalda Younès insiste sur l'importance de la participation des hommes à celle-ci. Elle pense que la religion n'est pas la cause principale des entraves aux droits des femmes arabes : "Il s'agit bien plus d'une mentalité machiste. Une Palestinienne résume cela : "Parce que nous sommes sous occupation, nos hommes n'ont rien d'autre à faire que nous siffler dans la rue."

 Les administratrices de la page veulent créer un site pour ne plus dépendre de Facebook, qui a bloqué inexplicablement des comptes début novembre. Et faire descendre leurs idées dans la rue : le pochoir à l'effigie de la campagne connaît un succès grandissant au Caire...

Le logo

Christophe Ayad

 

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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 19:29

 

Le Monde - Blog

 

Ils se donnent rendez-vous à la nuit tombée, pas trop tard quand même, avec un pot de peinture blanche, un rouleau à peinture et une corde pour dessiner une ligne bien droite. Ils ont aussi préparé un pochoir en carton représentant un vélo. L'action dure environ une heure. Vêtus de gilets réfléchissants, quatre ou cinq militants de La Masse critique, un collectif toulonnais pour le développement du vélo, s'installent au bord d'une rue et aménagent une bande cyclable sur la chaussée. (Précision: une "bande" est tracée sur le bitume ; une piste est séparée, mais le mot "piste" est communément utilisé pour désigner les deux).

Mais cette voie n'a aucune valeur juridique. Personne, et surtout pas la mairie de Toulon, n'a demandé à ce groupe de se charger d'un tel aménagement. Le succès est pourtant immédiat. Le lendemain matin, les cyclistes découvrent la nouvelle "piste" et l'empruntent sans hésiter. Les automobilistes ralentissent et évitent de rouler sur la peinture blanche. Quelques jours plus tard, les services de la voirie découvrent la supercherie et recouvrent de peinture noire la bande et le vélo dessinés sur la chaussée.

Fausses inaugurations. "Dans les jours qui suivent, des gens nous en parlent, nous demandent pourquoi on a effacé la nouvelle piste", s'amuse Cédric Lambert, membre de La Masse critique, qui a déjà participé à plusieurs actions symboliques. Les militants ne se contentent pas de dessiner des fausses pistes cyclables. Ils ont également posé des panonceaux sauvages dans les rues piétonnes du centre ancien de Toulon, afin de "baliser l'axe est-ouest qui traverse la ville", explique M. Lambert. Ils procèdent enfin à de fausses inaugurations des vraies pistes cyclables... "La municipalité crée parfois des pistes, mais sans en faire état nulle part ni prévenir les usagers. Nous organisons alors une cérémonie d'inauguration à laquelle nous convions les élus et les directeurs administratifs, avec un vrai ruban et de vrais ciseaux posés sur un vrai coussin", raconte Gilles Lehmann, également membre de La Masse critique. Le résultat est hilarant. Des officiels représentant le département du Var, la communauté d'agglomération Toulon Provence Méditerranée ou la Marine nationale, croyant à une cérémonie bien réelle, se présentent à l'heure dite avec un air affable, tandis que certains fonctionnaires, directement responsables de l'aménagement concerné, se demandent pourquoi ils n'ont pas été invités. "Nous ne connaissons pas tout le monde à la mairie", s'excusent les militants.

Les militants pro-vélo ne sont pas pour autant des révolutionnaires. Quand je compare les actions de La Masse critique aux happenings spectaculaires d'Act Up, les militants me regardent d'un air interdit. Ils ne cherchent pas à se mettre en avant, mais souhaitent faire avancer leur cause. Et ça marche. "Nous avons limité récemment le nombre d'actions, car la mairie nous a écoutés", indique M. Lambert. La ville, dirigée par Hubert Falco (UMP), ancien ministre de l'aménagement du territoire, a nommé il y a six mois un responsable en charge des "déplacements doux" qui consulte les associations de cyclistes pour les aménagements de voirie, l'installation de double-sens cyclables (permettant aux cyclistes de remonter les sens uniques, voir ici) ou de "tourne-à-droite" (possibilité de passer au feu rouge, c'est là).

La mairie obtempère. Les opérations commando, qui se sont déroulées pour l'essentiel entre 2009 et 2011, n'ont donc pas été vaines. Plusieurs actions de La Masse critique doivent même être considérées comme des suggestions, puisque la municipalité les a reprises à son compte. Les panonceaux posés dans le centre-ville ont ainsi été remplacés par des signalisations réglementaires. La fausse bande cyclable qui figure sur la photo d'ouverture de cet article existe aujourd'hui formellement. La pratique progresse. "Les marins qui se rendent à l'arsenal y vont parfois à vélo", remarque M. Lambert.

"Clou rouillé" en 2009. Toulon n'est pas pour autant devenue en quelques mois l'une de ces "villes cyclables" que l'on cite en exemple dans ces colloques où élus et fonctionnaires territoriaux présentent d'optimistes "power-points" à une assistance blasée. La ville, neuvième unité urbaine de France, coincée entre la rade et le Mont Faron, est connue pour ses embouteillages inextricables. La saturation atteint son comble sur l'axe est-ouest, qui attend depuis des décennies l'ouverture d'un tunnel autoroutier censé "désengorger" la ville. Or, "il est faux de penser que le tunnel va tout régler", affirme Valentin Giès, président de Toulon Avenir, un collectif qui se bat pour la construction d'un tramway, et membre du PS local. Toulon est "la seule grande ville de France qui ne dispose ni de système de vélos en libre service ni de tramway", s'insurge ce militant. Dans de telles circonstances, compte tenu de la douceur du climat, des difficultés de stationnement et de l'absence relative de relief dans le centre-ville, le vélo peut constituer un moyen de déplacement agréable et efficace. La municipalité, réticente au point d'avoir reçu "le clou rouillé, décerné par la Fédération des usagers de la bicyclette, en 2009", rappelle Vincente Chastel, membre de La Masse critique, s'est apparemment laissé convaincre par quelques actions commando nocturnes.

 

 

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