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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 19:03

 

Le Monde.fr | 18.12.2012 à 17h12 • Mis à jour le 18.12.2012 à 17h20 Par Grégoire Allix

 

  
Un employé de la mine d'uranium à ciel ouvert d'Arlit, au Niger.

C'est un sérieux coup de canif dans l'image "responsable" affichée par Areva : l'ONG Sherpa a annoncé, mardi 18 décembre, qu'elle mettait fin à son partenariat avec le groupe nucléaire français pour la mise en place d'un observatoire de la santé autour des sites miniers où il exploite l'uranium au Niger et au Gabon, estimant que l'entreprise en fait aujourd'hui uniquement une "opération de communication".

En juin 2009, après deux ans de négociations, Areva et les ONG Sherpa et Médecins du Monde avaient signé un accord à l'ambition inédite : créer des structures médicales permettant de suivre l'impact des activités d'extraction d'uranium sur la santé des travailleurs et des populations vivant à proximité des mines, et notamment le risque lié aux radiations.

Ce partenariat faisait suite à des études alarmistes menées depuis 2003 par des ONG locales, la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) et l'association de juristes Sherpa. D'après ces travaux, l'exploitation d'uranium par Areva dans les mines d'Arlit, au Niger, et de Mounana, au Gabon, donnait lieu à un "désastre sanitaire et environnemental". Des niveaux de radioactivité élevés sont alors mesurés dans l'eau, dans les sols ; des déchets radioactifs sont découverts à l'air libre non loin des habitations ; le manque d'équipements de protection et de suivi des travailleurs est pointé du doigt.

Lire :  Uranium : le Niger juge très déséquilibré son partenariat avec Areva

Un panneau d'Areva dans un village près d'Arlit (Niger) en septembre 2010.

C'est à la suite de ces rapports qu'Areva avait approché les ONG pour mettre sur pied ces observatoires de la santé, censés garantir le respect des normes de protection des salariés et des populations voisines des mines. Trois ans et demi plus tard, Sherpa tire donc de cette expérience un constat d'échec.

"L'association Sherpa a pris acte avec regret du fait que la nouvelle direction d'Areva avait réduit pour l'essentiel l'exécution des accords à une opération de communication, sinon d'affichage", explique l'ONG dans un communiqué. "L'arrivée de Luc Oursel à la tête du groupe a correspondu à un changement de la culture de l'entreprise en termes de développement durable et, par conséquent, à la remise en cause de la capacité d'Areva de respecter la lettre et l'esprit des accords de 2009", ajoute-t-elle.

Sherpa reconnaît que ces accords "ont pu favoriser le suivi médical de plus de 700 travailleurs africains", mais estime "incompréhensible et inacceptable que le processus d'indemnisation, s'il a bénéficié à deux familles d'expatriés français (ce qui est notoirement insuffisant), n'ait bénéficié à aucun travailleur nigérien ou gabonais alors même que la situation médicale de plus d'une centaine d'entre eux a été examinée". Les ONG locales avaient alerté, au début des années 2000, sur la multiplication des cas de tuberculose, de leucémies, de cancers des os et des poumons. 

Lire :  Areva condamné après la mort par cancer d'un ex-salarié d'une mine d'uranium

Une mine d'uranium au Niger.

Autre point de discorde : la décontamination "en panne" du site de Mounana, promise par la précédente dirigeante d'Areva, Anne Lauvergeon. "Elle n'a été effectuée que partiellement et de façon très insatisfaisante, de sorte que les populations riveraines sont toujours soumises aux risques d'irradiation", estime Sherpa. 

Informé de la décision de Sherpa, Areva a fait part de son "incompréhension". Le groupe "maintient son engagement dans le dispositif", qui reste "une première dans le monde minier". Areva rappelle ainsi que les observatoires de santé n'ont été mis en pace que fin 2010 au Gabon et fin 2011 au Niger, permettant "à plus de 800 anciens salariés de bénéficier d'examens médicaux par des médecins indépendants (visite médicale comportant un examen médical, une radiographie pulmonaire, un examen biologique)".

Grégoire Allix

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 22:37

 

Marianne - Lundi 17 Décembre 2012 à 12:15

 

Gérald Andrieu
Journaliste politique à Marianne chargé du suivi des partis de gauche. En savoir plus sur cet auteur

 

Gabriel Amard, le président PG de la communauté d'agglomération Les lacs de l'Essonne, a décidé de déposer plainte, une deuxième fois, pour « trafic d'influence » dans l'affaire qui l'oppose à une filiale régionale de la Lyonnaise des eaux qui s'était offert les services d'un « cabinet de conseil », Vae Solis, pour « discréditer » son action locale...

Gabriel Amard aux côtés de Jean-Luc Mélenchon (FAYOLLE PASCAL/SIPA )
Gabriel Amard aux côtés de Jean-Luc Mélenchon (FAYOLLE PASCAL/SIPA )
«Cherche-t-on à étouffer cette affaire et préserver les intérêts d'une multinationale ? D'autant que, à la manœuvre, il y avait un membre de l'équipe de campagne de François Hollande, Antoine Boulay, qui aujourd'hui est au cabinet du ministre de l'Agriculture... »  Gabriel Amard, le président Parti de gauche de la communauté d'agglomération Les lacs de l'Essonne (Grigny et Viry-Châtillon), n'y va pas avec le dos de la cuillère. Mais à gros coups de pelle ! Depuis sa plainte pour «trafic d'influence», en juillet dernier, ce proche de Jean-Luc Mélenchon a le sentiment que les choses ne bougent pas. Il a donc décidé cette semaine de déposer une nouvelle plainte, pour le même motif, avec constitution de partie civile, auprès des doyens des juges d'instruction des tribunaux de Paris et d'Evry. Retour en arrière.

Au début de l'été, Marianne (n° 794, du 7 juillet 2012) publie des documents montrant comment une filiale régionale de la Lyonnaise des eaux s'est offert les services d'un «cabinet de conseil», Vae Solis. Sa mission ? «Discréditer» l'action locale de Gabriel Amard. L'élu a eu le « tort » de remunicipaliser la distribution de l'eau et de vouloir s'alimenter non plus auprès du géant privé, mais de la régie publique de la Ville de Paris. Vae Solis propose à l'époque plusieurs méthodes pour « empêcher in fine [cette] collaboration » : « recherche de médiatisation "spontanée" », diffusion d'« éléments de langage pertinents sous formes de notes blanches [...] auprès des opposants », animation d'un blog censé être alimenté par un simple citoyen « touché par le virus de l'écologie » !  Le « pilotage de la mission » revient donc à Antoine Boulay, alors directeur général de Vae Solis, qui rejoindra ensuite l'équipe de campagne de François Hollande. Il travaille aujourd'hui auprès de Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture...

Pour Gabriel Amard, ce « silence de mort » de la justice est incompréhensible : « Si les faits sont confirmés par l'instruction, le trafic d'influence est passible d'emprisonnement. » A l'époque du premier dépôt de plainte, la Lyonnaise avait estimé que, « dans ce dossier, rien ne [relevait] du "trafic d'influence" » et qu'« en conséquence » la société avait « l'intention de porter plainte pour "dénonciation calomnieuse" ». «Le trafic d'influence actif, réplique aujourd'hui Gabriel Amard, consiste à payer une personne pour qu'elle abuse de son influence afin d'obtenir une décision favorable au payeur. C'est bien de cela qu'il pourrait s'agir. » A la justice de trancher. Si, cette fois, elle veut bien étudier la plainte.

Pour en savoir plus sur l'affaire : (*voir sur le site de Marianne)

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 22:18

 

Liberation

13 décembre 2012 à 18:14

 


Le Conseil général de l'Ain refuse de payer les intérêts d'un prêt «toxique» octroyé par le Crédit agricole.
Le Conseil général de l'Ain refuse de payer les intérêts d'un prêt «toxique» octroyé par le Crédit agricole. (Photo DR)
Recueilli par Dominique Albertini

«Nous avons été trompés !» : c'est ainsi que Rachel Mazuir, président (PS) du Conseil général de l'Ain, justifie son refus de payer les intérêts d'un emprunt à taux variable (dit «emprunt structuré») de quinze millions d'euros, souscrit en 2006 par la précédente majorité locale. Prêt au bras de fer avec sa banque, le Crédit agricole, il pourrait inspirer les très nombreuses collectivités s'étant laissé tenter, avant la crise, par ces prêts aussi attirants que piégeurs. (Photo DR)

Quel est cet emprunt que vous contestez ? 

Il s'agit d'un emprunt à taux variable de quinze millions d'euros, souscrit en 2006 auprès du Crédit agricole. Son taux est basé sur celui de l'Euribor, qui est le taux d'emprunt interbancaire de la zone euro. Avec la crise, il a explosé, passant de 2,5% à 17,7%. En 2012, nous avons payé plus de 500 000 euros d'intérêts. Pour 2013, je viens d'inscrire 1,2 millions au budget. En 2014, ce pourrait être 2,1 milllions... Tout est possible, on peut même monter jusqu'à 40% !

Pourquoi refuser de régler les intérêts ?

J'ai tenté de négocier avec le Crédit agricole, mais n'ai obtenu aucun aménagement satisfaisant. J'ai menacé la banque d'assignation et j'ai décidé de ne pas payer la somme de 1,2 million de l'année prochaine, car j'estime qu'il y a eu tromperie. Les vendeurs, à l'époque, ont fait miroiter à l'ancienne majorité du Conseil général [UMP jusqu’en 2008, ndlr] des emprunts à taux très favorables. Avec leurs techniques de vente, on vendrait des réfrigérateurs à des Esquimaux ! Le Crédit agricole ne va sûrement pas se laisser faire. On ira devant le tribunal et on verra bien ! Je défend les citoyens contrbuables de mon département, car il est inadmissible d'avoir été trompés. 

[NDLA : Joint par Libération, le Crédit Agricole Centre-est «regrette que, malgré un accompagnement constant et régulier du Conseil Général de l’Ain, ce dossier se termine dans une phase judiciaire et en prend acte»]

Personne ne s'est inquiété des conséquences de cet emprunt à l'époque ?

Non, il n'y a pas eu de réactions. En 2006, on ne se préoccupait pas trop de ce genre d'emprunt. C'est avec la crise que les taux se sont envolés, et que l'affaire s'est déclenchée. A l'époque, la politique budgétaire était de ne pas faire de fiscalité pour préserver notre attractivité, de tout faire peser sur l'emprunt.

Quelle part occupent les emprunts structurés dans la dette du département ?

Au total, nous avons 440 millions d'euros de dette, par rapport à un budget de 600 millions à peu près. Là-dessus, 200 millions d'euros correspondent à des emprunts structurés : certains sont assis sur les variations du yen et du dollar, d'autres sur celles du franc suisse... J'ai déjà menacé d'assignation la Caisse d'épargne, pour l'un de ces emprunts basés sur la monnaie helvétique, dont le taux avait grimpé de 2,75% à 17,5%. Elle a accepté son rééchelonnement. 

Quelles sont les conséquences de cette situation sur votre politique budgétaire ?

Aujourd'hui, nous essayons de faire de l'autofinancement. On emprunte moins, et évidemment plus avec des taux structurés. Pour la première fois, cette année, notre niveau d'endettement va baisser. Sur le plan fiscal, comme la seule marge de manœuvre des départements est le foncier bâti, et que nos taux sont parmi les plus bas de France, j'augmenterai un peu cette taxe. J'y suis obligé, pour remettre de l'ordre dans nos finances. 

En appelez-vous à l'Etat ?

Je me suis associé à un amendement sénatorial déposé par le maire de Saint-Etienne, qui vise à mettre en place une structure de défaisance pour aider les nombreuses collectivités qui se trouvent dans la même situation que nous. Une solution que j'avais déjà proposée, sans succès, au précédent gouvernement, et que l'actuel préférerait lui aussi éviter. 

 

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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 17:44

 

 

Rue89 - Dans la rue 16/12/2012 à 15h06

 

Entre 60 et 150 000 manifestants combatifs ont défilé dans la bonne humeur ce dimanche à Paris.

 

 


Manifestation pour le mariage pour tous, le 16 décembre 2012, à Paris (Rémy de La Mauvinière/Sipa)

 

Les partisans du mariage pour tous et de l’adoption par les couples homosexuels manifestent depuis 14 heures. Le cortège est parti de la place de la Bastille. La préfecture de police a estimé les participants à près de 60 000 personnes. Les organisateurs revendiquent de leur côté quelque 150 000 manifestants.

Ces manifestations sont une réponse aux anti-mariage gay dont les rassemblements avaient réuni plus de 100 000 personnes en novembre, dont 70 000 à Paris selon la préfecture de police, et qui prévoient une nouvelle mobilisation nationale le 13 janvier.

La manifestation de ce dimanche en surprend plus d’un, notamment à gauche : quel besoin de soutenir un projet de loi qui a toutes les chances d’être voté ?

 


Une affiche proposée aux participants de la manifestation en faveur du mariage pour tous (DR)

 

Mais dans l’esprit des organisateurs, il s’agit surtout de montrer que la revendication du mariage pour tous n’est pas qu’une cause des homosexuels mais une aspiration plus large à une égalité de tous devant la loi, comme en témoignent les slogans proposés pour la manifestation :

« Hétéros, nous soutenons le mariage pour tous »

« Je suis hétéro, je veux l’égalité pour ma soeur »

« Tous égaux »

 


17h30. Familles et associations ont répondu présentes pour cette manif.

 


Une maman et son enfant en poussette (Pierre Haski/Rue89)

 


La banderole de l’Ardhis (Renée Greusard/Rue89)

 

Humoristiques ou politiques, les slogans sont légions.

 


« Même l’UMP a deux papas » (Pascal Riché/Rue89)

 

 


Le cortège d’Act Up (Blandine Grosjean/Rue89)

 

17h15. Les Sœurs de la perpétuelle indulgence sont au rendez-vous.

 

 

Les soeurs de la perpétuelle indulgence

(P.R.)

 

 


Les soeurs manifestent pour le mariage pour tous (Renée Greusard/Rue89)

 

17h15. Emilie, dont le père est pacsé avec un homme. P.R.



Emilie et sa pancarte (Pascal Riché/Rue89)

 

 

Emilie explique pourquoi elle manifeste (P.R.)

17h10. L’ambiance était plus à « rire et chansons » françaises qu’à la techno. Mon fils ma bataille de Daniel Balavoine, gros hit. B.G.



Albert, 72 ans, retraité (Elsa Fayner/Rue89)

 

16h45. Albert, 72 ans, retraité, vivant à Paris : « Je suis communiste et j’estime qu’il n’y a pas de reforme économique possible sans reforme sociétale. Si on n’est pas capable de respecter l’humain, quelles que soient ses orientations sexuelles ou son mode de vie, on ne peut pas le replacer au cœur de l’économie. Des mouvements fascistes se sont attaqués aux homosexuels, et je trouve qu’il y a un retour à des valeurs que je considére comme fascistes. » E.F.



Dominique (Elsa Fayner/Rue89)

 

Dominique (homme), 50 ans, prof d’université, vivant à Paris : « Le mariage, je m’en fous. Je me suis marié et j’ai divorcé. C’est quand même initialement une cérémonie religieuse... Mais je suis là pour l’égalité des droits, quelle que soit l’orientation sexuelle. Le code civil est un monument d’inégalité, à commencer par les inégalités entre hommes et femmes. Je crois aussi que, s’il y a autant de monde aujourd’hui, c’est parce qu’il y a eu tout ce battage autour des anti. » E.F.



Claude (Elsa Fayner/Rue89)

 

Claude, 80 ans, retraité, habite dans le IVe arrondissement de Paris et regarde passer la manif : « C’est pas ma manif, moi j’y serai le 13 janvier, pour une opposition à tout ce que les gens demandent aujourd’hui. C’est un choix de société, je crois que c’est important. On mélange tout, là. Revendiquer des droits pour avoir des enfants quand on est deux pères ou deux mères, ça débouche sur des problèmes éthiques. Par exemple si une femme se fait féconder par quelqu’un qu’elle ne connaît pas, allez expliquer ça aux enfants... Mais c’est un point de vue. On est en démocratie. » E.F.



Chris et Joao (Elsa Fayner/Rue89)

 

Chris, 48 ans, chercheur en linguistique au CNRS, Néerlandais, et João de Deos, 38 ans, doctorant en psychanalyse au CNAM, Brésilien : « Nous nous sommes mariés la semaine dernière aux Pays-Bas. Mais en France, notre mariage ne vaut rien. Si nous voulons nous pacser – seule option –, il nous faut même prouver notre relation ! Un recul pour nous... C’est étonnant quand même : notre couple change qu’on soit en Hollande ou en France. Et si nous allons nous installer au Brésil, Chris ne sera pas autorisé a rester plus de deux mois... Se marier, pour nous, c’est aussi une subversion, de la normalité “hétéroxiste” dans un pays catholique comme le Brésil ! » E.F.

16h35. Slogans, déguisements, les manifestants font preuve de beaucoup de créativité. La preuve en images :

 


Un père noël (Camille Polloni/Rue89)

 


Paola et Elie (Blandine Grosjean/Rue89)

 


Marge Simpson (Renée Greusard/Rue89)

 

 


Une affiche « Parisot avec nous ? » (Blandine Grosjean/Rue89)

 

 


Une pancarte « Dieu aime les hommes » (Blandine Grosjean/Rue89)

 

 


Slogan : « François ne sois pas frigide » (Blandine Grosjean/Rue89)

 

16h25. Ambiance festive dans le cortège. R.G.

 


 

Ambiance de cortège

16h20. Autre slogan vu pendant la manif : « Les listes de mariage des homos vont renlancer l’économie. » P.H.



Slogan de manif (Pierre Haski)

 

16h. Encore du monde à la Bastille. B.G.

15h50. Parmi les slogans : « On veut le mariage, l’héritage et le veuvage, on veut l’adultère, la pension alimentaire. » B.G.

15h45. Des représentantes des Femen acclamées. B.G.


15h20. Je viens de voir passer Mélenchon comme une fusée sur un trottoir. C.P.



Melissa manifeste en faveur du mariage pour tous (Elsa Fayner)

 

15h20. Mélissa, 23 ans, originaire du Vexin, étudiante en ethno a Nanterre :

« Je ne sais pas si je veux me marier ni avoir des enfants, mais je veux pouvoir avoir le choix. Je n’ai pas trop de crainte, je pense que le projet de loi va passer, mais j’aimerais qu’il passe avec le droit à la PMA [procréation médicale assistée, ndlr] et à la filiation.

Je voudrais que le conjoint n’ait pas à faire une adoption pour être reconnu comme parent de son enfant dans les couples lesbiens. Je suis en couple avec une Suédoise et, si j’ai un enfant avec elle en Suède, je serai reconnue comme étant la mère en Suède. Mais si nous rentrons en France, je ne serai plus reconnue comme telle ! »

 


Bianca (Elsa Fayner)

 

Bianca, 29 ans, habitant Paris, travaille dans la musique :

« Je suis ici parce que mon papa est homo. Même si le mariage ne m’intéresse pas d’un point de vue personnel. Mais c’est important que tout le monde ait le choix. Je pense aussi qu’il faut que les homos puissent être reconnus comme parents : aujourd’hui si le parent officiel décède, le parent qui reste peut être écarté s’il n’est pas en bons termes avec sa belle famille. Et je ne suis pas sûre que le projet de loi passe. »

 


Solange (Elsa Fayner)

 

Solange, 57 ans, secrétaire juridique, et Michel, 63 ans, travaillant dans l’éducation nationale, venus de Chartres :

« On n’est pas forcément pro mariage mais on est contre la discrimination. Je ne suis pas certaine que pour les homo le mariage soit la meilleure solution, c’est très conformiste le mariage – nous, on n’est pas mariés – mais c’est un droit à défendre. Nous sommes de gauche, on a sabré le champagne en 81, mais nous ne manifestons pas toujours. Nous n’avons pas manifesté contre la rigueur par exemple. Mais là, c’est une question fondamentale. Le code civil doit changer. »

15 heures. Une journaliste de Rue89 Strasbourg a passé la matinée dans un bus, direction Paris et la manif, avec des participants de la manifestation. Le bus a quitté Strasbourg a 5h10 ce dimanche matin. L’occasion de répéter les slogans pendant le trajet avant d’arriver à 11h30 près de la place de la Bastille. Ecouter le reportage son.

14h30. La manif va s’ébranler en riant. A la sono, un jeune homme massacre la chanson « Voyage voyage » de Desireless avec comme parole « Mariage, mariage ». B.G.

13h53. Bertrand Delanoë, le maire de Paris, est prêt pour le départ.

Bertrand Delanoë
@BertrandDelanoe

La manifestation en faveur du mariage pour tous c'est maintenant ! #Bastille #mariagepourtous pic.twitter.com/gJr7ffNb

 

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15 décembre 2012 6 15 /12 /décembre /2012 00:53

 

Mise en ligne le 17 mai 2010

entretien avec Isabelle Giordano - Paris Berlin

 

 

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=sJkYcyMAw3Y

Michael Molli

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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 22:52

 

 

 

Aux Etats-Unis, les Etats n’ont pas attendu la décision de Washington sur une éventuelle réforme migratoire pour faciliter l’intégration des sans-papiers. Suivant la couleur politique des gouverneurs et la réalité démographique des municipalités, ils ont adopté un patchwork de mesures qui vont changer radicalement la vie quotidienne des clandestins.

Los Angeles a pris les devants. En quelques mois la deuxième ville des Etats-Unis est devenue  particulièrement "immigrants friendly". Ses quatre millions de sans-papiers peuvent désormais demander une carte d’identité municipale (City Services Card) qui leur permettra d’accéder aux services sociaux et leur servira de carte de débit, "un vrai document officiel" qui ressemblera à celui déjà adopté par San Francisco et Oakland, a déclaré le maire de Los Angeles, Antonio Villaraigosa.

A Sacramento, le Parlement a proposé des allocations de chômage pour les "Dreamers", ces fils de clandestins qui, depuis juin, grâce à une mesure provisoire du gouvernement de Barack Obama (Deferred Action for Childhood Arrivals), bénéficient d’un permis de travail de deux ans.

Certains Etats leur ont donné, soit un permis de conduire (Nevada, Californie, Mexique) soit une bourse d’études (Massachusetts), mais pas les deux à la fois. Les "Dreamers" pourront même, grâce a la donation d’un million de dollars d’une fondation privée, étudier à la prestigieuse université de Berkeley.

En Arizona, par contre, la vie est toujours aussi difficile pour les sans-papiers, surtout depuis que la Cour Suprême des Etats-Unis a autorisé cet Etat à procéder à des contrôles d'identité au faciès. La gouverneure républicaine, Jan Brewer, s’est refusée à toute concession. Un recours collectif vient d’être déposé devant un tribunal de Phoenix par des associations de défense des droits civils, rappelant que dans le passé l’Arizona, beaucoup plus pragmatique, avait émis des permis de conduire pour ses travailleurs intérimaires venus du Mexique.

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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 22:45

 

Le Monde.fr avec AFP | 13.12.2012 à 16h58 • Mis à jour le 13.12.2012 à 17h22


 

 
Une agence de la Caisse d'épargne à Paris.

Le tribunal correctionnel de Saint-Etienne a condamné jeudi la Caisse d'épargne Loire-Drôme-Ardèche à une amende de 40 000 euros pour "publicité mensongère", à l'issue du premier procès au pénal d'un produit de placement qui promettait le doublement de la mise de départ.

Les clients avaient souscrit le produit de placement "Doubl'Ô Monde" en espérant doubler leur capital en six ans "en toute sérénité", comme mis en avant par la plaquette publicitaire. Six ans plus tard, les investisseurs ont tout juste récupéré leur capital réduit des frais bancaires.

Lire aussi : Bourse : les promesses des fonds garantis n'engagent que ceux qui les croient

La Caisse d'épargne devra aussi verser 5 000 euros à l'UFC-Que choisir et de 450 à près de 7 000 euros à une quinzaine de plaignants, soit 15 % des montants qu'ils avaient chacun investis.

"Il n'est plus possible de faire confiance à la Caisse d'épargne, qui a trompé ses clients dans la présentation de ce produit. Nous invitons les 266 000 souscripteurs à retirer au moins provisoirement leurs avoirs de la Caisse d'épargne tant qu'ils n'auront pas été indemnisés", ont aussi déclaré dans un communiqué les avocats Daniel Richard et Hélène Feron-Poloni, qui défendaient plusieurs victimes.

Selon l'Association française des usagers de banques (AFUB), entre juillet 2001 et avril 2002, "Doubl'Ô" aurait été souscrit par 266 000 clients en France, dont 6 000 ont porté plainte au sein d'un collectif mis en place par l'AFUB.

 

LA CAISSE D'ÉPARGNE FERA APPEL 

La Caisse d'épargne Loire-Drôme-Ardèche nous a indiqué qu'elle ferait appel. Cette affaire devrait donc encore rebondir. "C'est une première victoire, mais l'histoire n'est pas terminée, souligne l'UFC-Que choisir. L'instruction de ce même dossier est en cours à Paris, et là, ce sont plusieurs caisses régionales qui sont concernées."

Et c'est sans compter l'Autorité des marchés financiers (AMF) qui s'est aussi saisie du dossier. En avril 2012, la commission des sanctions de l'AMF avait estimé que les documents communiqués au public n'étaient pas cohérents avec l'investissement proposé. La mention du "doublement du capital" était utilisée de manière "disproportionnée", regrettait la commission, qui avait estimé que l'affaire prescrite.

Rebondissement quelques jours plus tard, puisque l'AMF avait annoncé former un recours devant le Conseil d'Etat contre la décision de sa commission des sanctions ; une première. "Le recours déposé le 19 juin est en cours. Il faut compter environ une année avant que le Conseil d'Etat ne statue", nous a-t-on expliqué à l'AMF.

 

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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 22:33

 

Le Monde.fr avec AFP | 13.12.2012 à 17h48 • Mis à jour le 13.12.2012 à 18h43


Les salariés d'Alcatel-Lucent se sont mobilisés jeudi 13 décembre sur différents sites pour protester contre un plan de restructuration qui vise à supprimer 1 353 postes en France, alors que se tenait un comité central d'entreprise (CCE), a-t-on appris auprès des syndicats.

 

Lire : Alcatel supprime 1 353 postes au lieu des 1 430 annoncés


A l'appel d'une intersyndicale CFDT–CFE-CGC–CGT-CFTC, il y avait environ 1 000 grévistes sur le site de l'équipementier télécom à Velizy (Yvelines) et les sites d'Orvault (Loire-Atlantique), de Nozay (Essonne) et de Villarceaux (Val-d'Oise) étaient bloqués, selon différents responsables syndicaux. Environ 450 salariés du site de Lannion (Côtes-d'Armor) ont également manifesté contre le plan de restructuration aux cris de "Non à la casse de l'outil industriel", a constaté un correspondant de l'AFP.

Le CCE qui se tenait au siège d'Alcatel-Lucent France (ALF) était consacré à l'examen du plan de restructuration et du plan de sauvegarde de l'emploi. La direction y présentait sa "logique de décision par activité et par site", a précisé Hervé Lassalle (CFDT), évoquant un climat "assez houleux, assez agressif" et indiquant que la réunion risquait de devoir se dérouler sur plusieurs jours.

 

 "SOUS LE CHOC"

"Il y a de la mobilisation. Les gens réagissent", après avoir été "sous le choc", a indiqué de son côté Stéphane Dubled (CGT). Alcatel-Lucent a annoncé l'été dernier à ses 76 000 employés son intention de supprimer 5 000 postes dans le monde pour retrouver la confiance des marchés.

L'impact de ce plan en France, qui compte 9 000 salariés, a été annoncé mi-octobre. Ce sont 1 353 postes qui sont voués à être supprimés : 934 chez ALF, 104 chez Alcatel-Lucent International et 315 postes dans les filiales. Les sites les plus visés sont Vélizy, qui doit fermer en 2014 et où 362 postes sont supprimés, Villarceaux (171 postes), Lannion (139 postes) et Orvault (122 postes).

 

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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 16:22

 

 

Rue89 - « Une ombre » 10/12/2012 à 19h29
Elsa Fayner | Journaliste Rue89

 

 

 

Ancienne de La Poste, Astrid Herbert-Ravel, 42 ans, recueille les témoignages de salariés afin de porter une plainte collective pour « harcèlement institutionnalisé ».

 

 


Astrid Herbert-Ravel chez elle à Paris, en novembre 2012 (Audrey Cerdan/Rue89)

La première phrase est toujours la même à l’autre bout du fil :

« Est-ce que vous êtes bien Astrid Herbert-Ravel, l’ancienne DRH qui a porté plainte au pénal ? »

Dans la salle de jeux de ses enfants, Astrid Herbert-Ravel a installé un bureau. A gauche, sur les étagères, s’accumulent méthodiquement les dossiers, un par coup de fil. A droite, l’élégante quadragénaire a installé un téléphone sans fil, pour pouvoir se déplacer dans son grand appartement parisien du Sentier :

« Je reçois des dizaines d’appels, souvent le soir ou le week-end. Ça dure une heure, deux heures, parfois plus. Certains veulent faire passer pour du harcèlement ce qui n’en est pas, mais je reconnais les signes, la cassure. Certains ont fait des tentatives de suicide. Certains, je les rattrape par le col. »

Astrid Herbert-Ravel a porté plainte en avril 2011 contre trois dirigeants de La Poste – dont le président Jean-Paul Bailly – pour harcèlement, discrimination, mise en danger, non-respect des obligations de santé et de sécurité au travail.

La démarche est alors inédite, et médiatisée. Les « postiers » – c’est ainsi qu’on appelle les employés de La Poste dans la maison – se mettent à chercher le numéro d’Astrid dans l’annuaire. Les voix racontent les humiliations, les mises au placard, les intimidations, la désillusion.

Astrid écoute, note, retranscrit, s’imprègne, absorbe. A chaque histoire, elle revit la sienne. A chaque histoire, elle conjure la sienne.

A les voir défiler, et tellement se ressembler, il lui est même venu une idée avec quelques collègues postiers : porter plainte contre La Poste pour harcèlement collectif.


Astrid Herbert-Ravel dans son bureau (Audrey Cerdan/Rue89)

La DRH de 35 000 postiers

Astrid Herbert-Ravel a toujours été « postière ». Après une école de commerce à Reims et un cursus d’administrateur des PTT, elle rejoint le service de ressources humaines du siège. Jusqu’à devenir la responsable RH de 35 000 personnes.

Elle est ambitieuse. On lui propose, en 2001, d’intégrer « un vivier pour se préparer à devenir cadre stratégique », raconte celle qui est aujourd’hui en arrêt longue maladie. « Mais tout a été stoppé net ! » Astrid se met à parler sans plus reprendre son souffle :

« Fin 2001, l’un de mes directeurs change. Rapidement, son remplaçant se montre méprisant, me casse devant les autres, me disant que je n’ai aucun avenir, que La Poste n’est pas une auberge espagnole. Il cherche à me déstabiliser. Il est capable de m’appeler à 11h55 pour me demander d’aller le représenter à midi en salle de réunion. Je découvre alors qu’on m’attend pour exposer la stratégie du métier devant 200 personnes, sans filet.

Il souffle le froid et le chaud : il m’encense sur des dossiers où je me trouve moyenne, mais me lamine là où je suis excellente. Il peut tout aussi bien me demander de faire des choses très difficiles qui ne relèvent pas de mon niveau, que me demander de servir le café.

 

Petit à petit, il se met à me fixer des objectifs sans concertation et sans moyens, en décrétant au moment de les rédiger que, de toute manière, je ne les atteindrai pas. Il veut par exemple que j’organise des séminaires dans des grands hôtels mais sans budget. Je n’ai qu’à “me débrouiller”. »

Au bout de quelques mois, Astrid prévient sa hiérarchie qu’elle souhaite changer de poste :

« La hiérarchie se dit “consciente du problème” – le nouveau directeur a un passif lourd – mais, contrainte par le siège, elle ne peut “pas faire de miracle”. »

La jeune femme trouve finalement une place, à la direction des centres financiers. Elle doit négocier son départ avec le directeur qu’elle fuit.


Des dossiers dans le bureau d’Astrid (Audrey Cerdan/Rue89)

« Vous m’appartenez ! »

L’entretien a lieu le 13 Juin 2002 :

« Vers 18 heures, j’entre dans son bureau. Je lui dit que visiblement mon travail ne lui apporte pas toute satisfaction et que les relations de travail que nous avons dans son contexte ne me conviennent pas non plus. Dans ces circonstances, il vaut mieux prévoir une évolution professionnelle et je suis venue discuter avec lui des modalités de mon départ, à moyen terme.

Il ne me laisse pas aller plus loin, il se met en colère de suite. Il me pousse contre le mur, lève la main et met son genou entre mes jambes. Il me hurle au visage : “Vous n’aviez pas à parler de ce qui se passe entre vous et moi ici. Vous êtes à moi, vous n’irez nulle part, vous m’appartenez !”

Je me débats, je réussis à ouvrir la porte de son assistante pour quitter le bureau. Il hurle : “La Poste est petite. Si je vous retrouve, je vous règlerai votre compte.” »

Son mari la retrouve prostrée dans un coin de l’appartement. Elle est placée le soir même en arrêt maladie.

« Sûre de moi, je suis devenue une ombre »

L’ancienne DRH raconte son histoire comme elle raconte celle des autres postiers abîmés.

« C’est l’histoire de Jérémie, à Rennes, qui s’est défenestré devant les clients. »

« C’est ce postier que son supérieur a forcé à témoigner contre sa collègue, pour la faire passer pour folle. »

« C’est le cas de Fabiola, à qui on fait commettre des erreurs, pour les lui reprocher. Elle finit licenciée, et détruite moralement. »

Des dates, des phrases maintes fois répétées on dirait. Elle parle haut et nerveux, comme pour éloigner les faits, les faire résonner à bout de bras sous le haut plafond qui l’abrite. Elle parle au présent, comme pour convoquer le passé à volonté, reprendre le contrôle.

Astrid n’a qu’une peur, qu’on ne comprenne pas. Comment quelques secondes, quelques mots, quelques gestes ont-ils fait basculer sa vie ?

« J’étais sûre de moi, je suis devenue une ombre. Dans le harcèlement, il y a un avant et un après. C’est une attaque contre les fondations, l’identité. La personne que l’on était ne reviendra jamais. »

Depuis dix ans, Astrid fait des cauchemars. Elle rêve d’un couloir : derrière chaque porte, son ancien responsable. Elle rêve d’une benne à ordures, pleine de cartons : on l’y jette, elle n’arrive pas à en sortir.

Pourquoi n’a-t-elle pas quitté La Poste ?

« Il fallait au minimum quinze ans de service pour avoir une retraite à l’âge requis, sinon toutes les cotisations étaient perdues. »

Enfermée « dans une logique sans issue »

Astrid s’entête. La jeune femme s’est enfermée « dans une logique kafkaïenne sans issue possible », dans une « vaste toile d’araignée dont elle ne pourrait sortir », comprend le Dr Marie Pezé, qu’Astrid consulte hors de l’entreprise. Les rapports de la spécialiste de la souffrance au travail sont envoyés à La Poste, sans suite.


Astrid chez elle à Paris en novembre 2012 (Audrey Cerdan/Rue89)

Astrid a pourtant activé le « protocole harcèlement moral » prévu dans l’entreprise. En réponse, la direction constate, en 2004, un problème organisationnel et une « incompatibilité de fonctionnement et de caractère », à la source d’une « situation de souffrance au travail vécue comme du harcèlement moral ».

Des actions doivent être mises en œuvre : Astrid ne reprendra pas le travail dans les mêmes locaux, son rythme et ses horaires seront définis en fonction des préconisations du médecin de prévention, etc. Mais aucune n’a été suivie, constate l’ancienne DRH :

« On pousse le vice jusqu’à me faire reprendre le travail en 2005 sur le même lieu que mon harceleur.

Après des mois d’inactivité à la maison, et des missions bidons, je suis mutée au service logement de La Poste en 2008, que j’ai contribué à créer dix ans plus tôt. Mais cette fois-ci, je reviens par la petite porte : je dois m’installer dans un petit bureau isolé, à l’entresol dans l’escalier de secours à l’extérieur du service. J’y reste des mois sans boulot. »

Fin 2006, Astrid tente de se suicider.

Contactée à plusieurs reprises, La Poste n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien sur le parcours de l’ancienne DRH.

« Des méthodes hors-la-loi »

En dix ans, Astrid a eu deux enfants. Elle a aussi peint, beaucoup, les murs de son appartement, transformé l’ancien atelier de couture décrépi en musée. Chaque objet rapporté – elle a vécu en Polynésie française et beaucoup voyagé, plus jeune, avec son mari – a sa place sur une table basse, une étagère, un coffre.

Amusée de constater un tel ordonnancement, Astrid pose la voix, reprend un débit fluide :

« Je suis encore plus maniaque depuis cette histoire, comme si c’était trop le foutoir dans ma tête. »


Dossiers dans le bureau d’Astrid (Audrey Cerdan/Rue89)

Quelques feuilles traînent sur son petit bureau, elle s’excuse encore de ne pas avoir eu le temps de tout ranger. Astrid replonge en ce moment dans les témoignages qu’elle a recueillis pour y mettre de l’ordre. Elle veut les faire sortir de son sage classement :

« Il y a trop de parallèles entre toutes ces histoires de harcèlement. Ce sont des gens compétents. Un jour encensés, puis leur situation dérape d’un coup. Ils gênent, ont le malheur de ne pas s’entendre avec leur supérieur, sont délégués syndicaux… On les isole, on les surcharge de travail, on les sanctionne abusivement…

Sans plan social, La Poste aura perdu 80 000 postes en dix ans et la moitié de ses effectifs d’ici à 2015, c’est de la magie  ! Je ne remets pas en cause la nécessité d’évoluer de l’entreprise. Mais ses méthodes indignes, hors-la-loi et contraires aux valeurs de la République. »

Parallèlement à sa plainte au pénal – qui passe au tribunal en janvier 2013 –, Astrid Herbert-Ravel travaille, avec d’autres « postiers » et des syndicats, pour porter une plainte collective pour « harcèlement institutionnalisé » contre les dirigeants de La Poste.

Une telle procédure a abouti en juillet 2012 à la mise en examen de trois anciens dirigeants de France Télécom, suite aux suicides dans l’entreprise.


Le téléphone sur lequel Astrid reçoit ses appels (Audrey Cerdan/Rue89)

 

 

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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 15:32

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 10.12.2012 à 17h56 • Mis à jour le 10.12.2012 à 18h13

 

 

 

Le siège de Nortel, à Toronto.

La justice a estimé, lundi 10 décembre, que le licenciement en 2009 d'environ 120 anciens salariés d'une filiale française de Nortel était "sans cause réelle et sérieuse". A ce titre, ils recevront chacun entre 21 000 et 140 000 euros de dommages et intérêts.

La filiale Nortel Networks SA (NNSA) située à Châteaufort, dans les Yvelines, avait été placée en liquidation judiciaire le 28 mai 2009, entraînant la suppression de 467 emplois sur 700, après une restructuration de l'équipementier canadien à l'échelle mondiale. Près de 140 anciens salariés de NNSA contestaient leur licenciement, estimant notamment ne pas avoir bénéficié d'offres de reclassement.

Six anciens salariés ont cependant été renvoyés devant un juge départiteur, qui devra trancher sur la prescription ou non de leur action. Onze autres anciens salariés ont été déboutés de leur demande, le conseil des prud'hommes de Versailles ayant considéré qu'ils n'avaient "pas manifesté dans les délais leur volonté de réembauchage". Un ancien représentant du personnel a également été débouté.

Plusieurs sociétés qui avaient repris certaines activités de la NNSA ont en outre été condamnées pour "n'avoir pas respecté la priorité de réembauchage". La société Kapsch Carriercom France devra ainsi verser à 87 salariés l'équivalent de deux mois de leur salaire. Avaya France et Ericsson sont condamnés respectivement à verser 14 384 euros à un salarié et 25 694 euros à un autre.

"UNE VICTOIRE EN DEMI-TEINTE"

Au moment de leur licenciement, les salariés avaient obtenu un protocole d'accord prévoyant une indemnité supra-légale de 10 000 euros, ainsi que la garantie de bénéficier du fruit des ventes des actifs de Nortel d'un montant estimé pour chaque salarié entre 50 000 et 90 000 euros.

A l'audience, en juin, l'avocat du liquidateur judiciaire de NNSA, Me Bruno Courtine, avait jugé ce dossier "plus complexe que la liquidation de Lehman Brothers", la banque américaine, et avait assuré que le PSE "a été fait au maximum de ce qu'il pouvait être". "La cession d'activités dans le monde a généré un montant à distribuer de 7 milliards d'euros, qui sont aujourd'hui bloqués", avait-il précisé.

Le conseil des prud'hommes s'est cependant déclaré incompétent pour les actions à l'encontre des sociétés étrangères, notamment la filiale britannique de Nortel, NNUK, en charge de la procédure de liquidation au niveau européen. "C'est une victoire pour les salariés mais une victoire en demi-teinte car le conseil ne se prononce pas sur la responsabilité délictuelle des sociétés étrangères, où sont bloqués les fonds", a déclaré l'avocat des salariés, Me David Métin.

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