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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 22:11

 

 

 

Le parquet de Bruxelles a non seulement rendu, jeudi 10 janvier, un avis négatif sur la demande de naturalisation déposée par Bernard Arnault, mais également ouvert une information judiciaire sur les montages financiers du patron de LVMH.

Il y a trois semaines, l’Office des étrangers avait déjà rejeté la demande de l’homme d’affaires français au motif qu’il ne pouvait prouver que sa résidence principale se trouve depuis trois ans en Belgique. La commission des naturalisations de la chambre des députés devait à son tour se prononcer, mais l’avis négatif du parquet devrait sceller le sort de la demande Bernard Arnault. La Sûreté de l’État, dernière institution à se prononcer, devrait, à son tour, la rejeter.

Plus gênant, en se penchant sur le dossier du patron de LVMH, les autorités belges ont remarqué des montages financiers suspects. Bernard Arnault a en effet créé en Belgique une fondation, Protectinvest, ainsi que tout un réseau de sociétés, dont certaines ne seraient que des boîtes aux lettres.

Si l’information judiciaire n’a officiellement été ouverte que jeudi, cela fait plusieurs mois que la section financière du parquet bruxellois étudie les montages effectués par Bernard Arnault. Au total, le groupe aurait fait circuler environ 13 milliards d’euros via une douzaine de sociétés dont les enquêteurs belges vont maintenant éplucher les comptes.

Au mois de décembre, la presse belge avait déjà révélé que le gouvernement envisageait de transmettre aux autorités françaises le dossier fiscal de Bernard Arnault dans lequel apparaîtraient notamment « de véritables sociétés boîtes aux lettres ».

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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 18:19

 

 

Marianne - Pakistan

Jeudi 10 Janvier 2013 à 16:00

 

Martine Gozlan - Marianne

 

Dans la vallée de Swat, au Pakistan, la petite Malala Yousafzai, 14 ans, résistait depuis trois ans aux talibans qui interdisent l’école aux filles. Ils ont tenté de la tuer. Elle a survécu. Malala est devenue un symbole dans son pays mais l’histoire de son courage a également franchi les frontières. Le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes lui a été décerné le 9 janvier. Encore hospitalisée à Birmingham, elle a délégué son père à Paris. Histoire d’une enfant indomptable qui a défié le fanatisme au risque de sa vie.

 

Anja Niedringhaus/AP/SIPA
Anja Niedringhaus/AP/SIPA

Son doux visage éclairé par un regard profond a bien failli rejoindre les ténèbres. Je regarde la photo de Malala Yousafzai, fascinée. C’est une toute petite fille qui a agi et lutté comme une grande personne dès l’âge de 11 ans. Dans le monde des intégristes, les fillettes apprennent très tôt que l’existence n’est pas un jeu. Ou alors l’existence joue contre elles. Elle a 14 ans  aujourd’hui et se remet lentement des conséquences d’une tentative d’assassinat par les talibans. Ils lui ont tiré une balle dans la tête le 9 octobre dans son car scolaire. 
 

Je suis très intimidée de reprendre ce blog ( interrompu depuis six mois pour cause d’écriture d’un livre * ), par un hommage à cette enfant pakistanaise. 
 

Enfant, vraiment ?  Ou bien adolescente, jeune fille, jeune femme ? Ce 9 janvier, dans les salons illuminés de la Maison de l’Amérique Latine où on lui décernait le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes, orateurs et oratrices ne savaient plus comment qualifier la si jeune héroïne. Comme si Malala traversait tous les âges de la féminité au même moment. Cette féminité que les intégristes veulent rayer de la carte. Cette féminité dont la haine ou la compréhension  raconte l’état d’une société, sa marche à l’espoir ou sa descente aux enfers.   Soignée en Angleterre, à Birmingham, elle ne pouvait pas venir à Paris mais son père Ziauddin Yousafzaï était là, bouleversé. Bouleversant aussi d’amour pour sa fille. 
 

«  Alors que les pères, au Pakistan, sont traditionnellement respectés en raison de leurs fils, explique-t-il, moi je suis un père féministe ! A la naissance de Malala, aucun nom de fille ne figurait sur l’arbre généalogique établi par un de mes cousins. Rien que des hommes ! Alors, j’ai écrit Malala et ça a fait une différence ». 
 

La vallée de Swat, où Malala est née, est un éden  verdoyant aux paysages romantiques. Mais les compromissions du gouvernement pakistanais avec la guérilla talibane ont précipité ce vert paradis dans la nuit début 2009. Les fanatiques ont édicté la charia, la loi islamique, et tout le monde sait qu’on peut faire n’importe quoi du dédale de la charia. Les talibans, du temps de leur règne en Afghanistan ( qui va peut-être revenir) avaient exclu les femmes de toute forme d’existence. Elles n’avaient pas plus le droit d’aller à l’école qu’à l’hôpital. En 2009, les talibans de la vallée de Swat ont détruit 150 écoles. C’est ce qui a poussé Malala, alors âgée de 11 ans, à prendre la tête d’un mouvement de révolte des écolières. En même temps, cette « enfant »( ou adolescente, jeune fille, femme, etc...) racontait au monde la terreur et la résistance en créant son propre blog sur le site de la BBC en ourdou, sa langue maternelle. En ourdou, son nom signifie « éprouvée par le chagrin ». C’est lourd à porter. 
 

«  Mais grâce à Malala, l’idée de liberté est redevenue possible sur des territoires où sévit le chagrin » dit la psychanalyste et essayiste Julia Kristeva, membre du jury du prix Simone de Beauvoir, dans la belle salle du Paris des lumières solidaire de la vallée de l’obscurité. La veille, le père a été reçu par Laurent Fabius. Aujourd’hui le conseiller de presse de l’ambassade du Pakistan est présent. Quelque chose est-il en train de bouger ? Certes, l’armée pakistanaise a repris aux talibans des secteurs importants mais la raison a-t-elle pour autant vaincu dans les cœurs ? Il existe toujours une affreuse popularité talibane dans les zones tribales, au cœur des services de renseignements, chez les chefs de parti religieux, dans les madrasas, les écoles coraniques. Pourtant,  un autre Pakistan est en train de se réveiller. Ils ont été des centaines de milliers à défiler en solidarité avec la victime des fous d’Allah au lendemain de l’attentat.
 

«  Ils ont tiré, Malala est tombée mais le Pakistan s’est levé ! » martèle son père. Il cite une philosophe soufie, Rabbia, puis un poète pashtoun. Il cite ce Pakistan que personne ne sait ni ne veut plus connaître, la grande aile noire talibane ayant tout recouvert, autant dans les rues que dans les medias. Or la vallée de Swat, avant que les assassins n’y fassent régner leur loi, était célèbre pour le nombre de journaux et la liberté de ton de ses éditorialistes. Naturellement, les talibans ont tué les journalistes. Le meurtre est l’astre qui les guide. 
 

Le blog de Malala est devenu une source d’informations capitales sur la situation dans la vallée. Une enfant décrivait jour après jour comment elle et ses compagnes devaient renoncer à la vie. Chaque jour, un nouveau trait la biffait de la lumière : interdit d’aller au marché, interdit de porter des vêtements de couleur, interdit de...etc..etc...
 

Mais son père, qui l’avait inscrite le jour de sa naissance dans l’arbre généalogique interdit aux filles, la réinscrivait, chaque jour, dans la vie. Le blog  de Malala le remplissait d’admiration. Il le lui disait. Les mots d’un père intelligent et doux sont l’abri solide des petites filles. Il résiste à tous les vents mauvais, même quand les pères ne sont plus là et que les filles sont devenues grandes. 
 

C’est ainsi que l’enfant de la belle vallée maudite est devenue célèbre. Le gouvernement pakistanais, qui avait fini par  livrer bataille aux talibans de Swat et d’autres secteurs de la province du nord-ouest, mais sans pouvoir totalement les vaincre, s’est décidé à accorder un prix à Malala. C’était en décembre 2011. En octobre 2012, ses ennemis ont voulu l’éliminer. Elle est tombée mais la vie a gagné. Transportée en Grande-Bretagne, elle a subi plusieurs opérations avec succès. Une autre doit se dérouler dans quelques jours. Sur une vidéo, on la voit quitter provisoirement l’hôpital de Birmingham et agiter doucement sa main en direction de ceux qui la filment. Elle marche difficilement sur le sentier cahotique des survivants. Son sourire est intact. Je comprends pourquoi les orateurs et oratrices de la cérémonie du prix s’emmêlaient un peu les pinceaux entre enfant, ado, jeune fille, jeune femme. Le sourire de Malala est à la fois celui d’une écolière et d’une enseignante, d’une fille et d’une mère. Il a tous les âges de la souffrance des femmes et de leur liberté. 


Il s’agit d’un récit publié aux éditions de l’Archipel : « Israël contre Israël »)*

 


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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 15:43

 

midilibre.fr - KATHY HANIN

 10/01/2013, 06 h 00
Le Collectif de défense des terres agricoles est très mobilisé depuis des mois.
Le Collectif de défense des terres agricoles est très mobilisé depuis des mois. (Photo K. H.)

 

 

On l'a longtemps attendue, espérée cette Leo (Liaison est-ouest) imaginée il y a plus de quarante ans pour relier les autoroutes A 7 et A 9 et désengorger la circulation qui paralyse quotidiennement Avignon et sa rocade. Aujourd'hui, alors que sa deuxième tranche entre Rognonas et le rond-point de l'Amandier est enfin financée (180 M€) et que les travaux vont débuter avec les études parcellaires dès la semaine prochaine - en vue des futures expropriations -, on la redoute et on la conteste activement. Plusieurs associations de défense de la ceinture verte d'Avignon, dont les terres agricoles vont être impactées par ce nouveau tronçon de dix kilomètres, se mobilisent pour préserver ce poumon et organisent un grand rassemblement dimanche(1). "On nous tue à petit feu pour finalement ne faire qu'une seconde rocade" "La bonne question c'est, la Leo a-t-elle encore un sens là où on veut la faire passer ?", lance Max Rieux, élu Front de gauche à la mairie d'Avignon. Sa réponse, on s'en doute, est non. "Relier l'A 7 à l'A 9 reste pertinent, il faut absolument détourner le trafic routier de la Rocade, la pollution met en danger la santé de 30 000 personnes qui y vivent, mais pas comme ça !" L'élu regrette que le projet initial, revu à la baisse faute de moyens et d'ambitions politiques, n'ait pas été préservé. "Il fallait passer en bordure de la Durance, côté Bouches-du-Rhône, et contourner Avignon beaucoup plus au large." Finalement, la Leo fera un petit tour dans le département voisin pour revenir au rond-point de l'Amandier sur la RN 7. "On ramène le flux de voitures exactement là où il bloque aujourd'hui, c'est une aberration", s'énerve Robert Rippert, vice-président de l'Association de défense de la ceinture verte d'Avignon (ASCVA) et maraîcher. "Je suis en bordure du tracé, les voitures vont nous passer sous le nez et nous aurons de gros problèmes d'accès." Cinquante hectares de bonnes terres alluvionnaires vont donc être "massacrées" dans une ceinture verte où une quinzaine d'exploitations agricoles sont encore en activité. Certains vont voir leurs terres sérieusement amputées, d'autres sont condamnés, comme Hélène Bertrand, une productrice bio dont l'Amap La Coupe d'Or livre soixante paniers hebdomadaires y compris aux Angles. En mars, ce sera fini. Il reste pourtant de nombreuses terres en friche... figées par la spéculation foncière. Et une fois à l'Amandier, les voitures devront encore rallier l'A 7 par une route à deux fois trois voies. Les zones commerciales qui bordent la RN 7 y sont farouchement opposées. "Cette mobilisation dépasse la Leo et nos associations", explique Kristell Guillou, porte-parole du Collectif de défense des terres agricoles. Préserver la ceinture verte, c'est une question de développement durable qui mise sur un aménagement du territoire cohérent, des transports en commun adaptés plutôt que des routes supplémentaires, des emplois agricoles préservés. "Construire une route pour faire transiter des produits agricoles d'Espagne en sacrifiant des terres arables, ça n'a pas de sens. On a déjà sacrifié Courtine, ça suffit." Les recours se sont multipliés depuis l'enquête publique en 2003. En vain. La mobilisation actuelle suffira-t-elle ? "Et si on avait notre petit Notre-Dame-des-Landes ici ?", lance Max Rieux. (1) L'association de défense de la ceinture verte, le Collectif citoyen de défense des terres agricoles et le Collectif Avignon sud organise un rassemblement pique-nique, à partir de 11 h, au pont rail Saint-Gabriel, en bordure de la Durance.

 

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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 15:54

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 09.01.2013 à 13h15 • Mis à jour le 09.01.2013 à 15h27

 

Un rapport de la répression des fraudes sollicité par le parquet estime que les allégations présentes dans la brochure publicitaire de la banque sur le produit incriminé sont trompeuses.

Un placement proposé en 2001 par BNP Paribas, promettant aux épargnants de récupérer le capital investi au bout de 10 ans est au cœur d'une enquête des services de la répression des fraudes menée après la plainte d'un souscripteur. Un couple de parfumeurs d'Alfortville et leurs enfants ont porté plainte pour "pratique commerciale trompeuse" contre la banque après avoir récupéré en juin 2011 moins que leur capital investi 10 ans plus tôt dans ce produit baptisé "BNP Garantie Jet 3", a révélé RTL.

La banque mentionnait dans ses documents commerciaux, joints à la plainte, "la certitude de récupérer à l'échéance des 10 ans votre investissement" et promettait "la possibilité de tripler votre capital en 10 ans", avec Jet 3, un fonds commun de placement. Or les plaignants ont investi 600 000 francs en 2001, soit 91 469 euros, dans ce produit et leur investissement ne valait plus que 83 054 euros dix ans plus tard après décompte des frais de gestion.

 

 ALLÉGATIONS TROMPEUSES

Un rapport de la direction départementale de la protection des populations, service de la répression des fraudes sollicité par le parquet, estime que "les allégations présentes dans la brochure publicitaire (...) affirmant que ce placement financier est 'assorti de la garantie de récupérer le capital investi quoi qu'il arrive' sont trompeuses", selon ce document.

"Dans aucun document, il n'est explicitement indiqué que le montant garanti à la fin du contrat n'est pas égal au montant investi par le consommateur mais à cet investissement déduction faite des frais perçus par les sociétés du groupe BNP Paribas", poursuit-il. La banque prenait en effet des frais de gestion annuels et des frais d'entrée dans le contrat d'assurance-vie.

Lire aussi : La Caisse d'épargne condamnée pour publicité mensongère" sur des placements"

Le directeur financier de BNP Paribas inculpé en Belgique

 

 

Le directeur financier du groupe BNP Paribas, Lars Machenil, a été inculpé en Belgique dans le cadre de l'enquête sur la débâcle du bancassureur belgo-néerlandais Fortis, démantelé en octobre 2008 et en partie nationalisé par les Pays-Bas, l'autre partie ayant été rachetée par le français BNP Paribas, selon les quotidiens L'Echo et De Tijd. 

 

M. Lachenil a été nommé en mars 2012 directeur financier de BNP Paribas, il occupait en 2008 ce poste chez Fortis et est le sixième cadre de Fortis à être inculpé dans ce dossier, instruit depuis quatre ans et visant à déterminer les responsabilités dans la chute du groupe. Précédemment inculpé, Filip Dierckx est actuellement vice-président du comité de direction de BNP Paribas Fortis. Ils sont accusés de manipulation de cours, escroquerie et faux en écriture.

 

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 12:39

 

Le Monde.fr avec AFP | 07.01.2013 à 06h40 • Mis à jour le 07.01.2013 à 07h31

 

  
L'immeuble occupé, qui abritait jusqu'en 2010 les bureaux de la chaîne d'horlogerie et de bijouterie Histoire d'or, est vide depuis deux ans, selon un membre du DAL. L'immeuble occupé, qui abritait jusqu'en 2010 les bureaux de la chaîne d'horlogerie et de bijouterie Histoire d'or, est vide depuis deux ans, selon un membre du DAL. | AFP/FRED DUFOUR

Un immeuble désaffecté du 10e arrondissement de Paris a été "réquisitionné" par les associations Droit au logement (DAL) et Jeudi noir, qui demandent que le bâtiment retrouve un usage d'habitation. Une soixantaine de militants et de familles sans logement occupent depuis le 30 décembre les 2 000 m2 d'un bâtiment ancien de trois étages, situé entre la gare du Nord et la gare de l'Est, selon le DAL et Jeudi noir.

"L'immeuble est vide depuis deux ans, il appartient à une société hollandaise basée au Luxembourg", selon un membre du DAL. Jusqu'en 2010, il abritait les bureaux de la chaîne d'horlogerie et de bijouterie Histoire d'or.

 

Lire : Le DAL et Jeudi noir cessent d'occuper une maternité désaffectée à Paris


A la différence de la maternité désaffectée du 12e arrondissement occupée la semaine dernière par les deux associations, cet immeuble est "utilisable immédiatement" comme lieu hébergement, affirment le DAL et Jeudi noir, qui souhaitent obtenir pour le bâtiment un projet de conversion rapide en logements.

Les familles qui se sont installées dans les lieux ont déjà anticipé cette transformation en installant matelas et affaires personnelles dans les différentes pièces bien chauffées, équipées de moquette, situées près de sanitaires et d'une cuisine commune. Vingt-quatre enfants comptent parmi les occupants de l'immeuble.

Une procédure de réquisition de logements vides pour accueillir des sans-abri a été lancée avant Noël, mais ne pourra aboutir avant la fin de l'hiver, selon le gouvernement, confronté aux critiques des associations et des mal-logés.

 

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 12:32

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 07.01.2013 à 13h07 • Mis à jour le 07.01.2013 à 13h24

 

 
Le mouvement, qui comptait lundi 27 765 membres sur le réseau social, et ayant ouvert un compte Twitter, a été initié au mois d'octobre par une infirmière parisienne souhaitant garder l'anonymat, a expliqué sa vice-présidente, Sarah Guerlais.

Un collectif d'infirmiers et aides-soignants baptisé "Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes" lancé sur Facebook pour dénoncer les conditions de travail de ces professions appelle à des rassemblements lundi 7 janvier dans plusieurs villes de France.

Le mouvement, qui comptait lundi 27 765 membres sur le réseau social, et ayant ouvert un compte Twitter, a été initié au mois d'octobre par une infirmière parisienne souhaitant garder l'anonymat, a expliqué sa vice-présidente, Sarah Guerlais. Il regroupe "des infirmières, du privé comme du public, libérales ou non, mais aussi des aides-soignantes et des auxiliaires de puériculture" dénonçant des conditions de travail qui "mettent en danger le patient" et réclamant "une revalorisation des statuts et des salaires", selon elle. "Nous refusons de contribuer à un système qui privilégie la rentabilité au détriment de la qualité des soins", a souligné Mme Guerlais.

Pour faire entendre ces revendications, le collectif appelle à des rassemblements lundi dans plusieurs villes : Caen, Clermont-Ferrand, Rennes, Bordeaux, Lyon, Nice, Nantes, Orléans, etc. A Paris, une "pause-café" est prévue devant le ministère de la santé à 14 h 30.

En outre, une pétition ayant recueilli près de 5 000 signatures a été mise en ligne. Ses auteurs dénoncent "l'insécurité et la dégradation constantes des soins (...) prodigués à cause d'un système qui sacrifie la qualité à la rentabilité". Ils appellent les soignants à les rejoindre et les patients à les soutenir afin de défendre leurs "statuts de soignant et la qualité des soins, et forcer le gouvernement à une réforme".

 

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5 janvier 2013 6 05 /01 /janvier /2013 18:17

 

Rue89 - Baroque et fatigué 05/01/2013 à 18h01
Baroque et fatigué | Blogueur

 

 

Baroque et fatigué est un blogueur « chrétien, libéral et fonctionnaire (oui, je sais) » qui explique dans sa dernière note de blog pourquoi il ne participera pas à la manifestation contre le mariage gay organisée par des mouvements anti et l’Eglise catholique le 13 janvier prochain. 

 

 


Deux femmes s’embrassent, lors d’une manifestation pour le mariage pour tous à Bordeaux, le 8 décembre 2012 (PASTOR/SIPA)

                                                                                                                                                                                                                             1 Parce que l’homosexualité telle que nous la voyons autour de nous n’a rien à voir...

... avec celle qui est condamnée dans l’Ancien Testament, ni avec celle que réprouve saint Paul.

 

Il ne s’agit pas de pédérastie ou d’exploitation sexuelle des esclaves comme c’était souvent le cas de l’Antiquité ; il ne s’agit pas de la pure et simple satisfaction de besoins sexuels ou affectifs. Nous voyons autour de nous des couples homosexuels stables, fidèles, aimants, et qui ont une très réelle fécondité au sein de notre société.

Cela doit nous amener à changer le regard que nous portons encore trop souvent sur les personnes homosexuelles – beaucoup d’entre nous l’ont déjà fait, et que personne ne se sente ici accusé d’homophobie – mais aussi à revoir un cadre législatif qui ne permet pas de prendre en compte leur situation de façon appropriée.

                                                                                                                                                                                                                             2 Parce qu’en dépit de ces changements, l’Eglise n’a pas modifié...

... sensiblement le discours qu’elle tient sur l’homosexualité, qu’elle tient, dans les documents publiés par le Saint-Siège comme dans les déclarations de beaucoup de ses pasteurs, un discours trop souvent blessant, et qui traduit, aux yeux de beaucoup d’entre nous, une grande méconnaissance de l’homosexualité, et l’insuffisance de sa réflexion sur ce sujet.

 

Il aurait sans doute été préférable que notre Eglise ne s’implique pas à ce point dans ce débat avant d’avoir réfléchi en profondeur à la validité de son enseignement ; nous sommes tous responsables de cet état de fait. Il y a une distinction à faire entre la Vérité que nous avons pour vocation d’annoncer au monde, et ce qui n’est peut-être qu’une mauvaise habitude de pensée, une tradition obsolète.

Il est décevant que les médias catholiques ne donnent la parole qu’à des « experts » dont la compétence est plus que discutable, comme Philippe Ariño (dont le parcours personnel est tout à fait respectable, mais qui explique l’homosexualité masculine par un fantasme de viol, ce qui est pour le moins réducteur) ou Tony Anatrella (qui, pour résumer, réduit l’homosexualité à un narcissisme et à une immaturité affective, ce qui traduit une profonde méconnaissance du sujet), et qu’en parallèle on s’intéresse si peu aux études de genre, caricaturées en une « théorie du genre » qui n’existe que pour ceux qui en ont peur.

                                                                                                                                                                                                                             3 Parce que le caractère « intrinsèquement désordonné »...

... (c’est l’expression du catéchisme de l’Eglise catholique) d’un acte sexuel entre deux hommes ou deux femmes, à ce qu’il me semble, n’a précisément rien à voir avec la Vérité, et tout avec des habitudes de pensée, des traditions auxquelles nous pourrions renoncer sans dommage.

 

Je ne répèterai jamais assez cette citation de François Mauriac :

« Le Christ, dans son enseignement, paraît ne s’être jamais inquiété de nos goûts singuliers. Il ne lui importe aucunement de connaître les bizarreries de nos inclinations.

Son exigence, sa terrible exigence, et qui est la même pour tous, c’est que nous soyons purs, c’est que nous renoncions à notre convoitise quel qu’en soit l’objet.

La réprobation du monde à l’égard de l’homosexualité, et qui est d’ordre social, n’offre aucun caractère commun avec la condamnation que le Christ porte contre toutes les souillures, ni avec la bénédiction dont il recouvre les cœurs qui se sont gardés purs : “Beati mundo cordes quoniam ipsi Deum videbunt.” »

                                                                                                                                                                                                                             4 Parce que la loi sur le mariage pour tous...

... me semble contribuer au bien commun

 

Elle permettra à des couples qui souhaitent donner un cadre juridique à leur union de le faire dans les mêmes conditions que les autres.

Nous n’avons aucune raison de juger a priori leur attachement superficiel ou insincère. Nous n’avons aucune raison de refuser à deux personnes de même sexe formant un couple de se transmettre leur patrimoine dans les mêmes conditions que les autres, de tisser entre elles la même solidarité que celle qui peut unir les autres.

Quand la situation se présente, nous n’avons aucune raison de leur refuser d’élever ensemble des enfants dans les mêmes conditions que les autres. Le fait d’élever un enfant, d’être son père ou sa mère, n’a jamais été, dans aucune société humaine, consubstantiellement lié au fait d’avoir participé à sa conception.

On ne saurait parler à ce sujet de mensonge (outre que ce terme est profondément blessant) – ou alors les parents célibataires sont des menteurs, les parents divorcés sont des menteurs, les parents qui adoptent sont des menteurs, ce qui fait beaucoup de menteurs.

 

                                                                                                                                                                                                                             5 Parce que les arguments présentés...

... par ceux qui parlent de la famille nucléaire (ou « un papa, une maman, un ou plusieurs enfants ») comme d’un modèle unique, exclusif et indépassable me semblent faibles.

 

L’histoire des sociétés humaines montre que ce modèle n’est ni plus « universel », ni plus « naturel » qu’un autre. L’Eglise elle-même a toujours reconnu la diversité des états de vie : mariage, célibat, vie consacrée, sacerdoce, vie religieuse communautaire.

A cet égard, les couples homosexuels ne me semblent pas représenter un bouleversement majeur ; il suffit d’en connaître quelques-uns pour saisir à quel point ce qu’ils vivent ressemble profondément à ce que vivent les couples hétérosexuels.

Quant à vouloir préserver l’institution du mariage de tout changement : on oublie un peu vite qu’il n’y a pas si longtemps, se marier, c’était débuter une vie commune avec quelqu’un qu’on avait rarement choisi – vie commune marquée par la domination de l’un des deux membres du couple sur l’autre. (Je ne crois pas qu’il y ait eu, en ce temps, de grandes manifestations contre le mariage tel qu’il était.)

Pour autant qu’il soit possible d’en juger au for externe, de ce mariage et de celui de deux personnes homosexuelles aujourd’hui, lequel vous paraît le plus éloigné d’un hypothétique modèle d’union chrétienne ? Il me semble que la question mérite d’être posée.

                                                                                                                                                                                                                               6 Parce que la procréation médicalement assistée (PMA)...

... et la gestation pour autrui (GPA) sont des problèmes bien distincts de celui du mariage pour tous.

 

Si l’Eglise ne considère pas la plupart des formes de procréation médicalement assistée comme moralement acceptables, c’est pour des raisons qui s’appliquent tout autant à un couple hétérosexuel qu’à un couple homosexuel.

Il aurait pu être pertinent de mettre un million de personnes dans la rue lorsque la fécondation in vitro (et la production d’embryons surnuméraires qui y est hélas associée) a été autorisée : il est étrange de ne s’en préoccuper à ce point – même si je n’ignore pas toutes les actions entreprises par des catholiques pour combattre cette pratique – qu’à l’heure où les couples homosexuels pourraient y avoir accès.

Quant à la gestation pour autrui, elle n’est à l’heure actuelle pas légale en France, que le couple intéressé soit homosexuel ou hétérosexuel. La plupart des couples qui recourent à ce procédé dans les pays qui l’autorisent sont hétérosexuels.

Bref, s’il y a un risque de reconnaissance d’un « droit à l’enfant », c’est un problème global, c’est le problème de tous les couples, qu’ils soient homosexuels ou hétérosexuels, et stigmatiser les couples homosexuels comme nécessairement « égoïstes » dans leur désir d’enfant est injuste et mensonger.

                                                                                                                                                                                                                                 7 Parce que je crois que les personnes homosexuelles sont...

... comme chacun d’entre nous, appelées à la sainteté, et qu’avoir la possibilité de se marier les aidera à être toujours plus aimantes, heureuses et fidèles, ce dont un catholique, à ce qu’il me semble, ne peut que se réjouir.

 

Leur permettre de faire ce choix, ce n’est pas manquer de reconnaissance à nos parents et éducateurs ; cela n’a rien de contradictoire avec les choix que nous avons faits, si différents qu’ils puissent nous paraître.

Pour toutes ces raisons, en tant que catholique, il me semble impossible de manifester le 13 janvier, et je me permets de vous faire une proposition alternative : prier pour que, si la loi est votée, les couples homosexuels qui choisiront de se marier civilement en tirent tout le bien possible.

 

 

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3 janvier 2013 4 03 /01 /janvier /2013 17:42

 

 

Le Monde.fr | 03.01.2013 à 16h28 • Mis à jour le 03.01.2013 à 17h41 Par Nicolas Chapuis

 

 
 
Le siège du PS, rue Solférino, a été brièvement occupé par une cinquantaine de manifestants.

Lors du Congrès de Toulouse, Harlem Désir avait lancé à la foule : "Socialistes ouvrez grandes les portes du parti, occupez Solférino, et invitez-y les Français." Le premier secrétaire du PS a été pris au mot jeudi 3 janvier quand une délégation d'une cinquantaine de manifestants a tenté de s'introduire dans le siège du parti dans le 7e arrondissement à Paris, pour défendre la cause des sans-papiers.

Interrogé par Le Monde.fr, le PS affirme qu'aucun manifestant n'aurait réussi à pénétrer dans les locaux. Une vingtaine se sont pourtant introduits dans la cour. Une banderole a été déployée, portant l'inscription : "Faut-il mourir pour avoir des papiers ?"

La coordination des sans-papiers 75 veut apporter son soutien aux personnes en situation irrégulière, en grève de la faim à Lille. Ils réclament la régularisation de tous les sans-papiers dans "les plus brefs délais". Le même collectif avait occupé le 31 décembre la nonciature apostolique (l'ambassade) du Vatican à Paris.

 

Lire aussi : La nonciature apostolique de Paris occupée en soutien à des sans-papiers


 "FAUT-IL MOURIR POUR AVOIR DES PAPIERS ?"

Huit sans papiers eux se sont par ailleurs enchaînés aux grilles de l'hôtel particulier de la rue de Solférino. Ils demandent à être reçus par Harlem Désir. Les autres manifestants - une trentaine en tout - seraient tenus à l'écart par les CRS, de l'autre côté de la rue. La direction du PS affirme que M. Désir n'est pas dans les murs. Ses conseillers ont toutefois reçu des représentants de la délégation.

Ces actions font suite à l'expulsion de deux grévistes vers l'Algérie, fin décembre. "Nous nous insurgeons contre cette politique dite 'appliquée avec humanité et fermeté' qui n'est que la poursuite sans courage de la politique d'immigration exclusivement restrictive et répressive du précédent gouvernement", explique le communiqué envoyé jeudi par la coordination.

Nicolas Chapuis

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 17:48

 

Rue89 - Insoumis 02/01/2013 à 12h48
Pierre Haski | Cofondateur Rue89

 

 

Son nom avait surpris sur la liste de la Légion d’honneur : le dessinateur Jacques Tardi a annoncé mercredi qu’il refusait cette distinction.

Il a expliqué à l’AFP « vouloir rester une homme libre » :

« Je ne veux rien recevoir, ni du pouvoir actuel, ni d’aucun autre pouvoir politique quel qu’il soit. »


Jacques Tardi, en 2010 (BALTEL/SIPA)

 

Agé de 66 ans, Jacques Tardi est l’un des auteurs de bande-dessinée français les plus originaux et les plus créatifs. Il vient de publier « Moi, René Tardi, prisonnier au Stalag II B » (Casterman, 2012), l’histoire de son père prisonnier en Allemagne pendant la guerre.

Un père qui lui a sans doute transmis le goût de l’insoumission : René Tardi avait en effet refusé de partir en Indochine se battre contre l’insurrection vietnamienne.

Jacques Tardi, qui dessine et publie depuis trente-cinq ans, a de nombreux personnages célèbres à son actif, à commencer par Adèle Blanc-Sec ou Nestor Burma.

Il a également publié plusieurs albums sur les guerres, la première comme la seconde, ou encore sur la Commune de Paris.

Cet engagement, qui transparait dans son œuvre, semblait difficilement compatible avec les honneurs de la République tels que les incarne la Légion d’honneur.

C’est d’ailleurs en résonnance avec une bonne partie de son travail qu’il a déclaré mercredi à l’AFP, pour expliquer son geste :

« Je n’ai cessé de brocarder les institutions. Le jour où l’on reconnaîtra les prisonniers de guerre, les fusillés pour l’exemple, ce sera peut-être autre chose. »

Jacques Tardi, de surcroît, vit avec Dominique Grange,mère de ses quatre enfants et chanteuse emblématique de Mai 68 et des années gauchistes (« Nous sommes les nouveaux partisans »...), qui reste une éternelle révoltée, et pas très Légion d’honneur non plus...

Faut-il accepter la Légion d’honneur ?

Le créateur libre a donc voulu le rester, relançant un vieux débat sur le sens de cette Légion d’honneur qui récompense aussi bien des militaires qui se sont distingués en opérations que des sportifs médaillés olympiques, ou des personnalités au parcours d’exception.

Mais Jacques Tardi rejoint surtout une longue lignée d’artistes et d’intellectuels qui ont refusé la distinction, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir en tête, mais aussi Albert Camus, Léo Ferré, Georges Sand, ainsi que Pierre et Marie Curie.

Les refus de Légion d’honneur sont loin d’être rares, encore de nos jours. Notamment parce que, contrairement à l’idée reçue, la décoration ne se réclame pas, mais vous est attribuée. C’est une fois informé de votre présence sur la liste que vous pouvez décliner.

Chaque « fournée » a son lot de polémiques. Nicolas Sarkozy avait fait scandale en janvier 2012 en récompensant Stone et Charden, le couple de chanteurs yéyé des années 1970 dont la contribution à la société semblait bien mince.

Sous Nicolas Sarkozy également, plusieurs « médaillés » avaient renvoyé ou refusé leur décoration pour protester contre la politique vis-à-vis des Roms, surtout à l’été 2010, lors du discours de Grenoble du président. Ainsi, Anne-Marie Gouvet, médecin humanitaire, l’avait refusée.

Le philosophe Jacques Bouveresse, professeur au Collège de France, avait clairement expliqué sa démarche par une lettre ouverte à Valérie Pécresse – alors ministre de l’Enseignement supérieur –, dans laquelle il disait qu’il ne pouvait être question pour lui d’accepter cette distinction :

« ...encore moins d’un gouvernement comme celui auquel vous appartenez, dont tout me sépare radicalement et dont la politique adoptée à l’égard de l’Education nationale et de la question des services publics en général me semble particulièrement inacceptable. »

« Ne pas l’avoir méritée »

Si beaucoup de refus sont dictés par la couleur politique du pouvoir du moment, beaucoup de ceux ou celles qui refusent en font une question de principe, qui ne change pas avec les alternances politiques.

C’est d’ailleurs le sens de la déclaration de Jacques Tardi, qui ne veut rien devoir à « aucun pouvoir », alors qu’il a été distingué par un gouvernement issu de la gauche.

Parmi les journalistes, le débat est récurrent sur le fait d’accepter la Légion d’honneur. Certains l’acceptent avec bonheur, d’autres la refusent. En 2009, deux journalistes, Marie-Eve Malouines de France Info, et Françoise Fressoz du Monde, avaient refusé d’accepter la distinction, créant une polémique.

Cela ne signifie pas que ceux qui l’acceptent ne sont plus des « hommes (ou des femmes) libres ». Mais Jacques Tardi et ceux qui l’ont précédé ont de cette liberté une conception qui ne supporte pas ce type de concession.

Peut-être se reconnaîtront-ils dans cette boutade de Jacques Prévert, un autre réfractaire :

« C’est très bien de la refuser, mais encore faudrait-il ne pas l’avoir méritée. »

Les dessins de Tardi sur Rue89

Jacques Tardi est une vieille connaissance des riverains de Rue89. A nos débuts, il déjeunait avec son ami (et parfois scénariste) Benjamin Legrand, et dessinait l’actualité sur une nappe en papier qu’il nous transmettait.

Voici, vue par Jacques Tardi, l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007...

 


L’élection de Nicolas Sarkozy en 2007 vue par Jacques Tardi (Rue89)


Nicolas Sarkozy, « un bon petit diable » selon Jacques Tardi (Rue89)

 

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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 17:34

 

 

Entendu en décembre par le juge Renaud Van Ruymbeke, l'intermédiaire Ziad Takieddine a confirmé que le régime libyen avait largement financé la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy, et même plus, selon Le Parisien du 2 janvier. Il a promis des documents.

« Je peux vous fournir les éléments existants sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy », a indiqué Ziad Takieddine au juge d'instruction. Selon lui, le montant dépasse les 50 millions que nous avons déjà évoqués. C'est Claude Guéant, à l'époque directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l'intérieur, qui aurait rencontré à plusieurs reprises Bachir Saleh, secrétaire particulier de Mouammar Kadhafi, pour évoquer ces sommes d'argent. « Guéant donnait alors à Saleh les indications bancaires nécessaires aux virements », a indiqué Ziad Takieddine au juge. Des comptes rendus de ces rencontres étaient rédigés en Libye et ce serait Baghdadi al-Mamoudhi, dernier premier ministre de Kadhafi, qui posséderait ces documents. « Il est prêt à vous les fournir », a indiqué Takieddine.

Le juge Renaud Van Ruymbeke s'est vu confier récemment une information judiciaire ouverte le 27 novembre 2012 pour « manquement à l'obligation déclarative, blanchiment, corruption, recel et complicité de ces délits » dans le cadre des affaires libyo-françaises. Le juge, déjà en charge, avec son collègue Roger Le Loire, du volet financier de l'affaire Karachi, va de fait enquêter sur les liens troubles entre les proches de Nicolas Sarkozy et le régime libyen de Mouammar Kadhafi, pour lesquels Ziad Takieddine a été un intermédiaire.

À l'origine de cette affaire, un contrôle des douanes à l'aéroport du Bourget visant Ziad Takieddine. Celui-ci rentrait de Tripoli le 5 mars 2011, en possession d'une valise contenant 1,5 million en espèces. L'origine de cet argent reste douteuse à ce jour. Ziad Takieddine a affirmé au juge qu'il s'agissait d'une somme due par l'entreprise technologique Honeywell. Mais la société a démenti.

Cette enquête ne vise pour l'instant que Ziad Takieddine. Mais Nicolas Sarkozy a du souci à se faire. Le voyage à Tripoli de Ziad Takieddine en mars 2011 est en effet intervenu au moment même où des dignitaires libyens ont commencé à affirmer que Nicolas Sarkozy avait été financé pendant sa campagne de 2007 par le régime Kadhafi. Ce fut le cas de son fils, Saïf Al-Islam, mais aussi de Mouammar Kadhafi lui-même, ainsi que de son responsable des renseignements Abdallah al-Senoussi. Tous trois ont menacé de rendre publiques les sommes versées par Tripoli au candidat de la droite en 2007. Nicolas Sarkozy a toujours démenti et a même intenté une action en justice contre Mediapart lorsque nous avons publié un document attestant de la décision libyenne de transférer 50 millions d'euros pour financer la campagne. Ziad Takieddine, pour sa part, avait jugé crédibles nos informations.

Cette enquête judiciaire s'inscrit dans la droite ligne des enquêtes publiées par Mediapart depuis 2011. Tout a commencé en 2005. Un homme est à la manœuvre : l’intermédiaire Ziad Takieddine. Mis en examen pour « recel d’abus de biens sociaux » et « blanchiment aggravé » dans l’affaire des ventes d’armes du gouvernement Balladur (1993-95), Ziad Takieddine a été, à partir de 2003, le missus dominicus de la diplomatie parallèle du cabinet du ministre de l’intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy. En Arabie saoudite d’abord, puis en Libye.

De septembre à décembre 2005, Ziad Takieddine aura été l'organisateur des visites à Tripoli du ministre Sarkozy, de Claude Guéant, son directeur de cabinet, et même de Brice Hortefeux, ministre délégué... aux collectivités territoriales. Officiellement, il s’agit de parler d’immigration et de lutte contre le terrorisme. En coulisses, le cabinet Sarkozy et Ziad Takieddine négocient en secret des contrats commerciaux, plus ou moins avouables.

Main dans la main avec le cabinet Sarkozy, Ziad Takieddine sera ainsi le principal négociateur pour la société française Amesys de la vente de matériel d’espionnage du net libyen. L’homme d’affaires touchera via des sociétés offshore plus de 4 millions d’euros de commissions occultes sur ce marché conclu en avril 2007 (voir les preuves ici).


MM. Hortefeux et Takieddine, en 2005 
MM. Hortefeux et Takieddine, en 2005© dr

Selon Le Figaro et Le Canard enchaîné, des agents des services secrets français ont été envoyés à Tripoli pour accompagner la mise en place du système d’espionnage conçu par Amesys. Une enquête judiciaire a depuis été ouverte à Paris pour « complicité d’actes de torture » à la suite d’une plainte déposée par la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).

 

Le financement de 2007

À peine élu à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy est allé jusqu’à offrir une collaboration quasi inconditionnelle au régime libyen dans les domaines du nucléaire et de l’armement, contrairement à ce qu’il n’a cessé d’affirmer après. C’est ce qui ressort notamment de la retranscription d’un échange téléphonique du 28 mai 2007 entre le tout nouveau chef de l’État français et le colonel Kadhafi.

Quelques semaines plus tard intervient à Tripoli, dans des conditions qui demeurent toujours mystérieuses, la libération des infirmières bulgares. L’ancienne épouse du président, Cécilia Sarkozy, avait été envoyée en première ligne, sur fond de tractations financières avec le Qatar. « Il fallait piger qui était Kadhafi. Il n’y a qu’une femme qui peut faire cela ! » confiera, énigmatique, quelques semaines plus tard Cécilia Sarkozy à la journaliste Anna Bitton pour son livre Cécilia (Flammarion).

En décembre 2007, la France offrira finalement au dictateur libyen ce qu’aucune autre démocratie n’avait fait jusqu’ici : un accueil royal. À la clé, une virginité internationale qui était convoitée de longue date par Kadhafi. Dans un câble diplomatique rendu public par Wikileaks, l’ambassadeur des États-Unis à Paris, Craig R. Stapleton, s’étonnait dès le mois de juillet 2007 de la « lune de miel » Sarkozy/Kadhafi, trop chargée d'arrière-pensées financières.

Ziad Takieddine vend la mèche dans une note du 6 septembre 2005. D’après les déclarations qu’il a faites au juge Van Ruymbeke, l’intermédiaire a remis en mains propres le document à Claude Guéant, qui s’apprêtait alors à décoller pour Tripoli afin de préparer la venue en Libye de Nicolas Sarkozy un mois plus tard« La visite préparatoire est inhabituelle, écrit Takieddine. Elle doit revêtir un caractère secret. Il sera préférable que CG se déplace seul et que le déplacement s’effectue sans fanfare. L’autre avantage : plus à l’aise pour évoquer l’autre sujet important, de la manière la plus directe… »

En mars puis en avril 2012, Mediapart révélera plusieurs documents et témoignages évoquant un feu vert de Tripoli, donné en décembre 2006, pour le versement de 50 millions d’euros à l’occasion de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. L’ancien président français, qui n’a pas poursuivi Mediapart en diffamation, a déposé une plainte pour « faux » et « usage de faux » – l’enquête est toujours en cours. D’après plusieurs témoignages recueillis ces dernières semaines, une partie de l’argent noir aurait transité par des banques libanaise et allemande.

 

M. Baghdadi 
M. Baghdadi© Reuters

 

Plusieurs officiels du régime Kadhafi ont confirmé la corruption. À commencer par l’ancien premier ministre Baghdadi al-Mahmoudi« Oui, en tant que premier ministre, j’ai moi-même supervisé le dossier du financement de la campagne de Sarkozy depuis Tripoli, des fonds ont été transférés en Suisse et Nicolas Sarkozy était reconnaissant pour cette aide libyenne et n’a cessé de le répéter à certains intermédiaires », avait-il déclaré le 25 octobre 2011, devant la cour d’appel de Tunis, selon plusieurs avocats tunisiens présents.

Mais trois jours après avoir contacté le juge Van Ruymbeke, par l’intermédiaire de l’un de ses avocats français, Me Marcel Ceccaldi, pour lui faire part de révélations sur « des financements de campagnes électorales et des questions d’enrichissement personnel », l’ancien premier ministre a été extradé, en juin dernier, en pleine nuit, de Tunisie vers la Libye. Une extradition qui a suscité la polémique, celle-ci s’étant déroulée sans l’autorisation obligatoire du président tunisien, Moncef Marzouki.

Interrogé le 18 juillet lors d’une conférence de presse à l’Élysée, François Hollande a déclaré qu’il « regrettait » cette extradition, ajoutant : « Il y avait sûrement des informations à obtenir qui seraient utiles pour connaître un certain nombre de flux. »

 

Une intrigante chronologie

Depuis la défaite électorale de Nicolas Sarkozy en mai dernier, les langues semblent se délier jusqu’au sommet du nouvel État libyen. En septembre, à la question d’une journaliste du Point sur un éventuel financement de Nicolas Sarkozy par le régime Kadhafi, le président libyen, Mohamed Youssef el-Megarief, a répondu « Cela ne me paraît pas impossible. »

La chronologie intrigue. Le 10 mars 2011, en pleine révolution libyenne, Mouammar Kadhafi affirme, menaçant, via l'agence officielle Jana, « qu’un grave secret va entraîner la chute de Sarkozy, voire son jugement en lien avec le financement de sa campagne électorale ». Le 16 mars 2011, Saif al-Islam Kadhafi, son fils, évoque l’existence de documents « Il faut que Sarkozy rende l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale. C'est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve. »

Le 17 mars, Nicolas Sarkozy obtient une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU autorisant une intervention militaire en Libye.

Depuis la chute du régime Kadhafi, deux questions majeures n’ont toujours pas trouvé de réponses précises : 1) La France a-t-elle outrepassé le mandat de l’ONU, qui prévoyait exclusivement une protection des civils ? 2) Comment est mort l’ancien dictateur libyen ? 

 

Obeidi, à gauche 
Obeidi, à gauche© dr

 

Un ancien responsable des services secrets extérieurs du Conseil national de transition (CNT) libyen, Rami el-Obeidi, a affirmé au Daily Telegraph et à Mediapart qu'un agent français aurait tué Kadhafi, dans les heures qui ont suivi son lynchage par la foule, le 20 octobre 2011, à Syrte. Une accusation encore difficile à étayer, mais qui interroge. « La menace d'une révélation d'un financement de la campagne de Sarkozy en 2006-2007 a été prise suffisamment au sérieux pour que quiconque à l’Élysée veuille la mort de Kadhafi très rapidement », confiait-il début octobre à Mediapart.

D’après lui, il faudrait « regarder un peu plus en détail les fréquentes visites de Cécilia Sarkozy en Libye. Selon mes informations, les paiements n’ont pas eu lieu d’un coup, mais de manière partielle, notamment au travers de Nouri Mesmari, l’ancien chef du protocole du régime Kadhafi ».

De son côté, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a publié, le 17 octobre, un rapport détaillé contredisant la version officielle sur la mort de Kadhafi, selon laquelle il serait décédé après des échanges de tirs entre rebelles et le convoi qui le transportait. HRW affirme aujourd’hui avoir recueilli « les preuves, avec certitude, que Kadhafi a bien été capturé vivant par les miliciens de Misrata ». Et qu’il a par conséquent été exécuté après.

« Qu'il y ait des hommes du renseignement sur le terrain c'est probable, mais des hommes dont la mission était d'exécuter Kadhafi, absolument rien ne le prouve », a nuancé Jean-Marie Fardeau, le directeur français de HRW au site de la chaîne TV5 Monde.

 

Kadhafi capturé 
Kadhafi capturé© dr

 

Pour Le Monde, qui a enquêté sur les derniers jours de Kadhafi, « toutes les pistes sont envisageables ». Le Canard enchaîné, lui, avait publié quelques jours après la mort du “leader” libyen un article au titre sans équivoque « Kadhafi condamné à mort par Washington et Paris ». « Obama et Sarko ne voulaient pas qu’il en sorte vivant. De crainte qu’il ne parle trop lors de son procès devant la Cour pénale internationale », écrivait alors Claude Angeli, l’ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire, qui évoquait la présence à Syrte d’une cinquantaine d’agents des forces spéciales françaises.

Tous les témoins de premier plan des relations incestueuses entre Sarkozy et Kadhafi sont aujourd'hui réduits au silence ; morts, en fuite ou emprisonnés. Kadhafi a été exécuté. Son ancien premier ministre Baghdadi al-Mahmoudi est en prison, sans avocat, à Tripoli, après avoir été extradé dans d’étranges conditions.

 

« Lune de miel »

L’ancien chef des services secrets intérieurs, Abdallah al-Senoussi, point de contact entre les sarkozystes et Ziad Takieddine, a lui aussi été récemment extradé de Mauritanie vers la Libye. Citant une source « haut placée dans le renseignement arabe », l’agence Reuters présentait en mars dernier Senoussi comme « le principal témoin de la corruption financière et des accords qui ont impliqué de nombreux dirigeants et pays, dont la France ».

Saïf al-Islam est toujours détenu par les miliciens de la ville de Zentane, au nord-ouest de la Libye, où son procès a été repoussé sine die. Chokri Ghanem, l’ancien ministre du pétrole et bonne connaissance de Ziad Takieddine, a pour sa part été retrouvé noyé dans le Danube, à Vienne, le 29 avril.

 

Capture d'écran de la notice Interpol 
Capture d'écran de la notice Interpol

Mais l’un des principaux acteurs de la « lune de miel » franco-libyenne fut le directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, Bachir Saleh, par ailleurs dirigeant du Libya Africa Investment Portfolio (LAP), la boîte noire de l’ancien régime pour la corruption internationale.

Pourtant visé par une “notice rouge” d’Interpol (qui équivaut à un mandat d’arrêt international), Bachir Saleh a été protégé pendant de longs mois après la chute de Tripoli par le précédent gouvernement français, qui lui a offert en moins de 48 heures un permis de séjour...

Au lendemain des révélations de Mediapart sur un financement occulte, Bachir Saleh, toujours recherché par Interpol, courait ostensiblement les brasseries parisiennes, où il s’est fait photographier par Paris Match. Mais en pleine polémique, Nicolas Sarkozy a affirmé le 2 mai au micro de RMC que « si (Bachir Saleh) est recherché par Interpol, (il) sera livré à Interpol ».

Le message fut entendu. Le lendemain, Bachir Saleh était vu, au pied du pilier Est de la tour Eiffel, en présence de l’intermédiaire Alexandre Djouhri et de… l’ancien chef de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini, selon une enquête fouillée des Inrockuptibles. Quelques heures plus tard, Bachir Saleh quittait la France à bord d'un avion privé. Avec tous ses secrets et sans être arrêté.

On pourra se reporter à nos deux dossiers complets : Les documents Takieddine, 47 articles d'enquêtes sur le marchand d'armes au cœur du financement de la Sarkozye, ainsi que Sarkozy-Kadhafi: dix mois d’enquêtes, 25 articles portant plus particulièrement sur le financement de la campagne 2007 de l'ancien président. Parmi ces articles, se trouvent en particulier :

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