Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 22:40

 

http://www.vice.com/fr/read/eric-duran-le-robin-des-bois-catalan

 

Ce mec a emprunté 500 000 euros avec la ferme intention de ne jamais les rembourser

 

 

Enric Duran veut anéantir le système financier

Par Paul Geddis

 

 

 

En 2008, le militant anticapitaliste Enric Durán a emprunté 492 000 € à 39 organismes de crédits différents sans aucune intention de les rembourser. Mais –comme on peut s’y attendre de la part d’un militant anticapitaliste –, il n’a pas tout claqué dans des couteaux de cuisine en diamants et des frisbees de luxe. Au lieu de ça, il a reversé son fric à quelques causes anticapitalistes indéterminées et le reste à Crisi, un journal gratuit qui a détaillé sa façon de procéder et encouragé la population à faire pareil

Ce geste hardi de Robin des Bois des temps modernes a fait de lui un héros du jour au lendemain. Mais le problème, quand on devient un héros en jouant avec la légalité, c’est que la police se fait une joie de vous coffrer. Enric a donc passé deux mois en prison en 2011 et a été relâché en attendant son procès, qui s’est tenu le mois dernier. Au minimum, il risquait 8 ans en cage, ce qui explique sûrement pourquoi il a refusé d’assister aux premières convocations. Un mandat d’arrêt a donc été émis à son encontre.

Ça faisait deux ans que j’essayais d’interviewer Enric, mais – que les 14 organismes de crédit qui essayent de l’envoyer en prison pour détournement de fonds en témoignent – c’est un mec sur lequel il est assez difficile de mettre la main. Après d’innombrables emails, nous sommes convenus d’un entretien Skype. Qui a été repoussé de trois heures, mais j’imagine que quand on essaie de mettre en œuvre le renversement complet du système capitaliste, on évolue dans un espace-temps différent. Quand on a enfin réussi à discuter, on a parlé d’enculer les banques, de la théorie de la désobéissance civile et de son dernier projet : créer une ville complètement autonome dans la banlieue de Barcelone.

 


Enric avec un exemplaire de son journal, Crisi

 

VICE : Hey Enric, qu’est-ce qui s’est passé exactement avec ton procès ?
Enric Durán : 
La Cour a accepté la démission de mon avocat le 13 février et m’a demandé de revenir le 18, ce que je n’ai pas fait. Aujourd’hui, ce n’est pas très clair. Je ne sais pas s’ils veulent porter l’affaire plus loin parce que je n’ai toujours pas de nouvel avocat, donc continuer serait aller contre mes droits.

Je vois. Revenons au début. Tu es activiste depuis 2000. Comment est-ce que tu t’es intéressé au système financier ?
Revenons plutôt à l’époque ou j’ai rejoint le mouvement antimondialisation. En 2005, j’avais commencé à lire un tas de trucs sur la crise de l’énergie, qui était liée au système financier. J’ai réalisé que non seulement ce système était indésirable, mais que ça ne pouvait tout simplement plus continuer comme ça. C’est ce qui a fait naître en moi cette idée d’acte de désobéissance – récupérer l’argent des banques pour l’investir dans des projets anticapitalistes.

Contracter tous ces emprunts était une manière de démontrer comment il est possible de tirer avantage du système ?
Il y avait plusieurs idées derrière, mais deux objectifs principaux. L’un était de dénoncer le système financier comme quelque chose d’insoutenable, le second était de montrer que l’on pouvait être désobéissants, courageux, et que l’on pouvait se responsabiliser. Quand j’ai commencé tout ça, j’étais inspiré par des personnages historiques comme Gandhi, et je pensais qu’il était important de porter des actions comme les siennes au XXIe siècle. Nous voulions utiliser l’argent pour un projet qui prouverait que le capitalisme n’était pas la seule voie possible.

 


Enric devant le tribunal

 

Comment tu as fait pour emprunter autant de fric ?
C’était entre l’été 2005 et le printemps 2008 – il y a à peu près 3 ans, donc. Je me suis renseigné sur les rouages du système d’emprunts, sur les informations que requéraient les banques avant d’accorder un prêt. J’ai appris à exploiter les failles du système. Au début, pour trois demandes que je faisais, j’obtenais un prêt. À la fin, j’en obtenais neuf pour dix demandes. Je suis devenu super efficace. Par exemple, la Banque d’Espagne communique les informations sur les prêts aux autres banques mais seulement pour les prêts supérieurs à 6 000 €. Du coup, je n’ai demandé que des prêts inférieurs à ce montant pendant deux ans, et je transférais systématiquement l’argent pour ne pas que la Banque d’Espagne me grille en contrôlant mes comptes.

Est-ce qu’il y a eu un moment où tu t’es dit : « Putain de merde, j’ai quand même un sacré paquet de fric » ? Ou est-ce que tu investissais tout, tout de suite ?
L’argent était tout de suite investi. Je n’ai jamais eu plus de 50 000 € en même temps. Tout était toujours distribué à différents projets.

Tu n’as révélé aucun des projets dans lesquels tu avais investi, mais sais-tu si l’un d’eux a des problèmes suite à un de tes « dons » ?
Pas du tout. En fait, il apparaît que les banques se foutent royalement de savoir où l’argent est passé. Elles n’ont jamais fait aucune enquête et, comme c’était un acte politique, ils voulaient juste me réprimander moi. Ils ne voulaient pas rendre ça plus gros que ça ne l’était déjà.

Tu publies ton propre journal, Crisi. Pourquoi tu n’as pas utilisé les médias traditionnels pour se faire l’écho de ton combat ?
J’ai passé pas mal de temps à me demander comment j’allais rendre l’histoire publique. Je voulais qu’elle touche le plus de monde possible, mais j’avais peur des représailles. Donc on a décidé d’utiliser une partie de l’argent pour imprimer le journal, et je pense que c’est l’une des meilleures décisions qu’on ait prises. Les médias ont compris que ce journal était distribué dans la rue, ils ne voulaient pas passer à côté d’un sujet, donc au final, publier notre propre journal nous a aidés à diffuser notre message dans la presse mainstream.

 

 

Si tu devais réussir la mission que tu t’es fixée, quelles seraient les conséquences ? À quoi ressemblerait le monde ?
Plein de gens l’ont déjà fait par accident ; ne pas payer ses dettes est une des causes principales du récent effondrement du système financier. Bon, il ne s’agissait pas vraiment de petits crédits et d’hypothèques privées mais de grosses constructions, de sociétés immobilières qui ne pouvaient pas payer leurs dettes et qui ont fait faillite. Il est peu probable qu’on arrive à dessein à provoquer cet effondrement, mais la chose importante à retenir c’est que de petits changements, des petites décisions peuvent quand même rendre le monde meilleur.

Tu dis souvent : « Je préfère une liberté dangereuse à une servitude paisible. » Tu milites pour la désobéissance civile, en somme.
Ouais, tout repose sur ce que tu penses être juste. Il faut agir en son âme et conscience pour faire du mieux qu’on peut, même s’il y a une autorité pour nous dire de faire autrement. Il serait intéressant de lancer un débat sur l’efficacité du système et sur la manière dont le système judiciaire fonctionne. C’est un système prison qui ne vient en aide à personne – ni les victimes, encore moins les prisonniers ou le gouvernement, qui doivent payer pour tout. C’est le moment de tout repenser et de créer quelque chose de nouveau, non ?

J’ai l’impression que t’es une espèce de cobaye kamikaze qui essaye de démembrer le système et de voir si un système alternatif peut fonctionner.
L’objectif principal est de construire un autre système en repartant de rien. Un système ouvert que personne ne t’oblige à rejoindre. Nous pouvons tout revoir avec cette liberté et décider comment nous voulons que le système de santé, l’éducation, l’économie et tout le reste fonctionnent. Nous l’avons déjà mis en pratique à travers la Coopérative intégrale catalane (CIC) et d’autres projets.

 


Le QG de la Coopérative intégrale catalane

Ouais, parle-moi de la CIC.
C’est une assemblée où nous avons construit une économie commune, organisé la consommation, couvert les besoins, organisé tout le travail et établi des relations financières afin de soutenir de nouveaux projets de production. Nous avons une infrastructure pour couvrir la santé, les besoins alimentaires de base, les transports, l'énergie – toutes les bases. L’idée principale, c’est que la coopérative se fonde sur l’autonomie. Nous avons besoin de profonds changements dans les relations humaines, de plus de confiance entre les gens. Une révolution intégrale, ça ne consiste pas uniquement à changer le système économique, mais à tout changer, à changer l’être humain. Nous souhaitons changer chaque aspect de la vie.

Tu souhaites un jour fonder un parti politique pour soutenir tes idées ?
Le gros problème, ici, c’est que le concept de parti politique est en contradiction avec l’esprit d’assemblée. L’assemblée est un processus ouvert qui fonctionne par consensus. Le concept du parti politique, lui, est basé sur la confrontation.

 

La crise, encore et toujours :

LES NOUVELLES FRONTIÈRES DE LA CRISE La Grèce en a jusque là des immigrants illégaux

SACRÉE FRAUDE FISCALE ! Mais pourquoi Dieu ne paierait-il pas d’impôts ?

GOLDMAN SACHS À MERDE

Par Paul Geddis 1 day ago Tags: désobéissance civile, anticapitalisme, Enric Duran, Coopérative intégrale catalane

 


Partager cet article
Repost0
20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 15:09

 

 

Un abonné de Mediapart en grève de la faim contre le surendettement

 

 

 

D’un côté, un homme de cinquante ans, en grève de la faim depuis le 6 mars. De l’autre, une banque qui se dit « très attentive, et préoccupée par la situation, d’ailleurs suivie personnellement par notre directeur général ». Entre les deux, un cas de surendettement finalement assez banal, et qui n’a paradoxalement rien d’inextricable. Pourtant, la situation est pour le moment bloquée.

Michel Madec vit à Carhaix (Finistère). Depuis 15 jours, il s’alimente uniquement de café, d’eau et de bouillon. Il entend dénoncer la situation dans laquelle il se trouve, et forcer le Crédit mutuel de Bretagne (CMB), qu’il accuse de l’avoir abusé, à trouver un accord pour annuler sa dette. Sa situation a commencé à susciter l’émoi sur certains sites internet, et notamment sur Mediapart, où Michel Madec tient un blog depuis l’été 2010, sous le pseudonyme de Carland. Une pétition sur le site Bellaciao (où il est également contributeur occasionnel) a aussi été lancée, elle a déjà rassemblé 800 signatures.

L’affaire remonte à loin, et se noue en plusieurs étapes. En 2005, Madec se retrouve dans l’impossibilité de rembourser les prêts à la consommation qu’il a contractés. « En 2004, j’ai acheté une voiture, alors que je suivais une formation où je gagnais 1 500 euros par mois. Mais la formation s’est mal passée, et mes revenus se sont dégradés rapidement. Très vite, je n’ai plus pu rembourser », raconte-t-il à Mediapart. Il avait aussi contracté d’autres prêts, et notamment sous la forme, redoutable, du credit revolving, cette « réserve d’argent » permanente vantée par les banques, dont le remboursement est à la fois complexe et très coûteux.

Michel Madec ne dispose plus pour tout revenu que d’une pension d’invalidité, inférieure à 650 euros par mois, puisque, bipolaire, il est « reconnu comme un adulte handicapé ». Il expose donc sa situation à son agence du CMB, qui lui propose alors de contracter un prêt-relais sur son logement, pour solder tous ses prêts en cours, d’un montant total de 20 000 euros. En 2006, la vente du logement se fait, pour 68 500 euros. Il lui reste 48 500 euros, avec lesquels il rachète un appartement. Mais il lui faut un nouveau prêt, immobilier, de 31 000 euros. Prêt qui lui est accordé, avec des mensualités de 210 euros, assure-t-il.

Le piège du credit revolving

Mais la situation empire à nouveau en 2008, l’homme ayant à nouveau eu recours au credit revolving, avec peu de modération. « Je ne prétends aucunement être un saint, j’ai fait des erreurs, bien sûr », assume Madec, qui s’attribue « un rapport basique avec l’argent : quand je peux, je le dépense ». Et c’est là, selon lui, que « la banque a manqué à son obligation de conseil ». Lorsqu’il lui indique qu’il doit rembourser 9 000 euros de credit revolving, dont 2 000 à l’établissement lui-même, son conseiller ne lui propose pas d’ouvrir un dossier de surendettement. Il lui suggère plutôt d’accepter un nouveau crédit à la consommation, qui épongera ses dettes, contre la modique somme de 162 euros par mois. Plus de 360 euros de remboursement par mois, alors, qu’APL comprise, il touchait moins de 800 euros ? C’est ce que le client impécunieux se retrouve à payer, certifie-t-il aujourd’hui.

Saisie tout récemment du dossier par Madec, son avocate Élodie Tuaillon-Hibon s’offusque de cette situation, qui concerne « une personne particulièrement vulnérable », et qu’elle découvre au fur et à mesure qu’elle prend connaissance des pièces du dossier. « Aujourd’hui, cet homme risque son toit, sa santé, sa vie, pour une situation dont il n’est pas responsable, car c’est un profane », assure-t-elle. De son côté la banque assure avec véhémence que « le taux d’endettement de M. Madec ne dépassait pas en 2008 le seuil légal de 33 % » de son revenu global. C’est là que se situe le nœud de l’affaire. S’il est avéré que le Crédit mutuel a sciemment laissé un client plonger dans le surendettement, comme le maintient tout aussi véhémentement le premier concerné, la crédibilité de l’établissement sera sérieusement entamée.

 

« Je me suis enfermé dans le surendettement »

 

 

 

 

En tous les cas, après 2008, c’est la dégringolade pour notre abonné, qui ne peut à nouveau plus s’acquitter de ses obligations financières. La situation a bien été résumée le 14 mars par la station locale de France 3 Iroise. « Je me suis enfermé là-dedans, je n’osais plus en parler », indique Madec. Il décide en 2009 de rompre tout lien avec le Crédit mutuel, de ne plus rien rembourser, et de laisser la dette s’accumuler. Inévitablement, il est attaqué, puis condamné en 2010 à rembourser 10 000 euros à la banque. Il ne réagit pas. « J’ai reculé devant les procédures, elles me paraissaient insurmontables. À cette époque, je coule, je suis à l’ouest », reconnaît-il.

C’est une assistante sociale, qui le suit depuis deux ans, qui le sort un peu de son marasme, le poussant à déposer un dossier auprès de la commission de surendettement, en juillet 2011. En parallèle, il commence à négocier avec la banque, qui a demandé son expulsion, pour se rembourser sur la vente de son logement. Et les deux parties sont tout proches de conclure un accord, en novembre 2011.

« Ils m’ont proposé de réduire les mensualités, et d’allonger le paiement, et j’ai failli accepter, raconte notre abonné. Après coup, je me dis que j’aurais été bête, parce que c’est moi qui payait tout, alors que la situation est aussi de leur faute. » L’accord achoppe finalement parce que, à son retour de Quimper, Madec découvre que son blog, où il raconte notamment son conflit, a été suspendu à la demande de la banque, et qu’il est assigné en justice pour injure et diffamation. « Ils ne m’en ont rien dit pendant notre rencontre, c’était une discussion de faux-culs », balaye-t-il aujourd’hui. « Cet épisode m’a réveillé, on m’a attaqué sur mon honneur. » Retour à l’impasse.

« J'irai au bout »

Et ce n’est pas la décision de la commission de surendettement, rendue l’été dernier, qui débloque les choses. Madec doit rembourser une soixantaine d’euros par mois à la banque pendant deux ans, et son appartement doit être mis en vente à l’issue de cette période, a décidé l’institution. C’est ce dernier point qui est inacceptable pour l’homme. « Nous sommes conscients de l’importance qu’attache M. Madec à son logement, témoigne pourtant le CMB. C’est pourquoi nous lui avons assuré que nous voulions absolument l’accompagner après les deux ans, pour trouver une solution lui permettant d’en rester propriétaire. »

Mais la confiance est rompue. Madec refuse la main tendue. Ou plutôt, formule des exigences difficiles à assumer pour l’établissement. Il demande d’abord que ce soit le président d’Arkea, qui regroupe divers Crédits mutuels régionaux, qui s’occupe de son cas. Il veut surtout que la banque lui rachète son logement, et lui permette d’en rester simple locataire. « C’est impossible pour nous », assure le Crédit mutuel. « J’ai été vicieux dans ma demande, reconnaît Madec. Mais je ne veux pas être le seul à payer dans cette histoire. » Il indique qu’il ne lâchera pas sur la vente de son appartement. Et là est le but de sa grève de la faim : « Il faut qu’ils choisissent quelle solution est la moins pire pour eux. »

Un choix extrême. « Ma démarche est radicale, jusqu’au-boutiste, je comprends qu’elle puisse choquer », admet-il, avant d’assurer qu’elle est aussi « politique, parce que je ne me bats pas que pour ma peau ». Il veut alerter sur l’angoisse, la solitude de ceux qui sont pris dans le surendettement, « une spirale qui détruit tout ».

Aujourd’hui, la banque se déclare inquiète, et a tenté de faire intervenir le maire de Carhaix comme médiateur, hier. Il a été mal reçu. « Je lui ai dit que je voulais discuter directement avec le CMB, lâche le gréviste de la faim. Et qu’il fallait qu’ils viennent à genoux. Je suis décidé : j’y vais lentement, en me faisant durer, mais je vais au bout. »

 


Partager cet article
Repost0
19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 19:55

 

http://www.goodplanet.info/Contenu/Depeche/Malgre-le-feu-vert-de-l-UE-la-peche-francaise-refuse-les-farines-animales

 

18/03/2013 12:02 pm

 

Des bars sur l'étale d'un poissonnier © AFP/Archives Mychele Daniau


PARIS (France) - (AFP) - Au terme d'un débat unique en Europe, les éleveurs de poissons français ne nourriront pas leurs poissons avec des farines animales malgré le feu vert de la Commission européenne, pour rassurer des consommateurs échaudés par le récent scandale alimentaire de la viande de cheval.

"Nos consommateurs français n'en veulent pas, nous sommes donc contre leur réintroduction", indique Stéphane Dargelas, directeur marketing et commercial du groupe Aqualande, leader européen dans l'élevage et la transformation de la truite.

"Cette décision de Bruxelles fait du tort à notre profession" déplore-t-il, car elle risque de créer la confusion dans l'esprit de certains consommateurs et de les détourner des rayons.

"La France est le seul pays européen où l'annonce de la réintroduction de farines animales dans l'élevage aquacole a suscité une telle campagne médiatique", reconnaît Arnault Chaperon, aquaculteur depuis 1977.

Pour le Comité interprofessionnel des produits d'acquaculture (Cipa), opposé aux farines, la solution passe par la mise en place d'un étiquetage rapide et systématique des produits aquacoles certifiés par une charte de qualité qu'il vient de mettre en place.

Le gouvernement français, qui a déploré le feu vert bruxellois, souhaite aussi la mise en place d'un label précisant l'absence de farine animale.

"On n'a rien à cacher et on est fier de notre métier", assure Marc Lamothe, son président, se félicitant par exemple du fait que "nos truites, bars, dorades, turbots et esturgeons se retrouvent sur les étals du poissonnier moins de 72 heures après avoir été pêchés, car nous ne travaillons que sur commande".

La "Charte qualité-Aquaculture de nos régions" est supposée garantir les bonnes pratiques de la filière. Assortie d'un cahier des charges rigoureux, elle garantit donc qu'aucune protéine animale transformée (PAT) n'est introduite dans l'alimentation des poissons d'élevage.

Les PAT sont constitués par les déchets d'abattoirs, essentiellement de porc et de volaille, mais hors ruminants, obtenus à partir du concassage de ces matières, de leur cuisson, de leur broyage et tamisage.

Bruxelles a autorisé la réintroduction des farines de porc et de volaille en Europe à partir du mois de juin pour l'alimentation des poissons d'élevage. L'utilisation des farines animales pour les ruminants avait été interdite en 1997 et elle avait été étendue aux poissons en 2001.

"Je n'ai jamais utilisé de farine animale pour nourrir mes truites et mes esturgeons", indique Arnault Chaperon, mais exclusivement "de la farine, de l'huile de poisson et des produits végétaux issu du lin ou du soja."

Engagé sur la préservation de l'environnement, le CIPA espère produire à l'horizon 2020, 1 kilo de truite pour 1 kg de poisson sauvage consommé, contre 2,4 kilos actuellement.

Cette démarche qualitative a emporté l'adhésion de plusieurs enseignes. Elle a recueilli par ailleurs le soutien de l'ONG environnementale World Wildlife Fund et celui d'associations de consommateurs, précise le Cipa.

L'aquaculture française produit environ 50.000 tonnes de poissons par an (salmonidés, poissons d'étangs, poissons marins).

© AFP

 

Partager cet article
Repost0
19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 19:01

 

Le Monde.fr avec AFP | 19.03.2013 à 16h32 • Mis à jour le 19.03.2013 à 18h13


 

 
L'ANSM, anciennement l'Afssaps, a été mise en examen pour "homicides involontaire et blessures involontaires" et placée sous contrôle judiciaire.

L'Agence du médicament (ANSM), en la personne de son directeur Dominique Maraninchi, a été mise en examen pour "homicides involontaire et blessures involontaires" par les juges en charge de l'instruction de l'affaire Mediator, a indiqué une source judiciaire citée par l'AFP. L'ANSM a été placée sous contrôle judiciaire, impliquant le versement d'un cautionnement de 100 000 euros, selon cette source.

M. Maraninchi avait été convoqué en début d'après-midi et une mise en examen était attendue. "Il serait reproché à l'Agence d'avoir contribué à créer la situation qui a engendré le dommage des victimes et de n'avoir pas pris les mesures permettant de l'éviter", a déclaré l'ANSM, qui à l'époque des faits s'appelait Afssaps (l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé).

Lire nos explications Affaire du Mediator : le point si vous avez raté un épisode

7 734 DEMANDES D'INDEMNISATIONS

A la mi-février, les juges d'instructions chargés de cette enquête pour tromperie et prise illégale d'intérêt avaient déjà mis en examen deux anciens responsables de l'Afssaps, Jean-Michel Alexandre et Eric Abadie pour "participation illégale d'un fonctionnaire dans une entreprise précédemment contrôlée" et prise illégale d'intérêt.

Le directeur général de l'Agence du médicament, Dominique Maraninchi, le 30 janvier 2013.

Le Mediator, qui contient une molécule coupe-faim, le benfluorex, a été prescrit pendant trente ans, d'abord contre l'excès de graisses dans le sang, puis comme traitement adjuvant chez les diabétiques en surpoids, avant d'être retiré du marché le 30 novembre 2009. Il a causé de 500 à 2 000 morts, selon plusieurs études.

L'organisme public Oniam en charge de l'indemnisation des accidents médicaux a reçu 7 734 demandes d'indemnisations de la part de personnes ayant pris ce produit fabriqué par les laboratoires Servier, selon un décompte datant de fin janvier.

Regarder la chronologie Comprendre l'affaire du Mediator en seize dates

 


Partager cet article
Repost0
18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 19:57

 

Médiapart

  18 mars 2013 Par Michel Philips

 

 

85 médecins viennent de signer un appel pour mettre en garde la population, et les politiques, contre les dangers sanitaires liés aux pesticides. Lire ici. Une fois de plus, rappelons quelques données qui justifient pleinement cet appel. La France compte parmi les pays qui utilisent les plus grandes quantités de pesticides.

Une réduction de 50% de la quantité de pesticides utilisés constituerait déjà un immense pas en avant.

Roundup-weed5L.gifLes pesticides agissent un peu à la manière de la radio-activité : ils agissent "cachés", agissent à très faible dose, ont une très longue durée de vie (se retrouvent dans les nappes phréatiques de notre eau de boisson). La toxicité ressemble à celle de la radio-activité (cancers, mutations, malformations). Comme dans la radio-activité on assiste à un effet cumulatif. Les effets peuvent commencer à se manifester de nombreuses années plus tard.

Les méthodes de dosage ne sont pas simples, sont coûteuses. Les études longitudinales représentent un gros investissement, ne sont pas à portée de tout un chacun. Prouver le lien de cause à effet n'est pas facile (c'est est une réalité pour la maladie de Parkinson).

Comme pour le nucléaire, le lobby du pesticide a d'abord été militaire avant de devenir civil (Monsanto fabrique l'agent orange du Vietnam avant de proposer le Rundup dans nos grandes surfaces). Ce lobby utilise les mêmes méthodes de manipulation que celui du nucléaire : nier les faits, minimiser les faits, dépenser des sommes énormes pour mener des actions de lobbyisme à tous les niveaux.

Ces médecins ont raison de lancer cet appel : oui, la mort est dans le pré.

Je vous recommande la lecture des autres articles proposés par Médiapart dans cette édition "LA MORT EST DANS LE PRE".

 

Partager cet article
Repost0
18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 18:46

 

midilibre.fr

 

AFP
18/03/2013, 18 h 00 | Mis à jour le 18/03/2013, 18 h 10
Les Chypriotes en colère contre le plan de sauvetage qui doit être voté mardi.
Les Chypriotes en colère contre le plan de sauvetage qui doit être voté mardi. (AFP/PATRICK BAZ)

Le plan d'aide à Chypre, très impopulaire sur l’île, dont la clause sans précédent prévoit de prélever une taxe sur tous les dépôts bancaires, provoque la colère des habitants de l'île.

Le visage grave, plusieurs centaines de Chypriotes réunis devant le Parlement ont dénoncé lundi la taxe exceptionnelle sur leurs comptes bancaires, refusant d'être les "cobayes" de l'Union européenne. "Nous ne serons pas vos cobayes", "L'Europe est pour ses peuples, pas pour l'Allemagne", "UE, qui est la prochaine, l'Espagne ou l'Italie?", proclament des pancartes en grec ou en anglais lors de cette première manifestation depuis l'annonce de la mesure, organisée ce dernier lundi avant le début du carême orthodoxe, jour férié à Chypre.

Taxation exceptionnelle

En contrepartie d'un prêt de 10 milliards d'euros pour sauver le pays au bord de la faillite, les bailleurs de fonds internationaux ont exigé pour la première fois une taxation exceptionnelle pouvant aller jusqu'à 9,9% sur l'ensemble des dépôts bancaires de l'île méditerranéenne. "C'est une expérience pour le reste du monde. Ils veulent voir s'ils peuvent faire ça ailleurs. Nicos Anastasiades (le président chypriote) avait le choix, il aurait pu ne taxer que les comptes dépassant les 100 000 euros. Maintenant, tout le monde paie pour les erreurs de quelqu'un d'autre", dénonce Nicolas, un étudiant chypriote.

Autour de lui, la colère est palpable, mais les manifestants restent à distance de la poignée de policiers en faction devant le bâtiment du Parlement, où le vote sur le plan de sauvetage européen a été reporté à mardi soir. Le ton monte cependant parfois entre manifestants qui accusent l'ancien président communiste Demetris Christofias d'avoir traîné à reconnaître l'ampleur de la crise et rechigné à faire des concessions quand il était encore temps, et ceux qui reprochent à son successeur, le conservateur Anastasiades, d'avoir immédiatement cédé sur tout. "Le problème n'est pas seulement l'argent, c'est la manière dont ils nous ont traités. Ils sont venus de nuit, et ils ont mis la main sur nos comptes bancaires. Nous avions confiance dans l'UE, et ils nous ont fait du chantage", explique Despo Protopapa, 45 ans. "Le Parlement doit rejeter l'accord pour montrer que nous avons notre fierté", ajoute-t-elle, tandis qu'une femme crie "Livra, livra", en référence à la livre que les Chypriotes utilisaient jusqu'à leur entrée dans l'euro en 2008.

"Nous voulons vivre dignement"

Robert Baier, un Allemand de 37 ans représentant en équipement nautique à Chypre depuis 9 ans, pense aussi que l'accord doit partir à la poubelle. "Donnons aux gens leurs avoirs jusqu'à 100 000 euros, laissons les banques s'écrouler et envoyons leurs responsables en prison", explique-t-il en arborant un grand drapeau chypriote, quand les nationalistes locaux ont plutôt tendance à agiter le drapeau grec. Pour Louisa, 53 ans et allure distinguée, les conditions accolées au plan de sauvetage sont "inacceptables, au-delà de tout traitement raisonnable. Nous savons que ce n'est que le début. Ils vont conduire notre pays à la ruine. Si c'était seulement cette taxe (sur les dépôts), nous donnerions avec joie pour sauver notre pays. Mais nous voulons vivre dignement".

 

Partager cet article
Repost0
18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 18:35

 

Le Monde.fr avec AFP | 18.03.2013 à 17h00 • Mis à jour le 18.03.2013 à 17h34


 

 
Thierry Lepaon, successeur de Bernard Thibault à la tête de la CGT, le 12 février à Caen.

Thierry Lepaon a proposé, lundi 18 mars, à Toulouse, à l'ouverture du congrès de la CGT, une nouvelle journée d'action contre l'accord sur l'emploi, dans la semaine du 2 au 5 avril, alors que s'ouvrira le débat sur ce projet à l'Assemblée.
 

Lire :  Flexibilité ou sécurisation ? Ce que change l'accord emploi

"Je propose que le congrès décide d'une journée nationale d'action dans la semaine du 2 au 5 avril, avec rassemblements à l'Assemblée nationale et dans les territoires", a dit le successeur désigné de Bernard Thibault à la tête de la centrale syndicale dans son discours d'ouverture du congrès.

 

"UNE POLITIQUE DE RIGUEUR ET D'AUSTÉRITÉ"

L'accord sur la sécurisation de l'emploi du 11 janvier a été négocié par les partenaires sociaux et retranscrit dans un projet de loi qui doit être examiné à partir du 2 avril par les députés. Il a été approuvé par la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC, FO et la CGT refusant pour leur part "l'accord de la honte".
 

"Le gouvernement actuel s'inscrit dans une politique de rigueur et d'austérité qui constitue la toile de fond de toutes les réformes en cours ou annoncées : l'accord sur la sécurisation de l'emploi, le financement de la protection sociale, les retraites ou l'assurance chômage, la décentralisation", a-t-il déclaré.
 

"Il va falloir que le gouvernement soit à l'écoute des salariés et de leurs organisations syndicales. Il va falloir aussi que les salariés interviennent massivement et dans la durée", a-t-il dit. Selon lui, la première journée d'action, le 5 mars, rassemblant la CGT, FO, Solidaires et la FSU, était" un point d'appui pour la suite". "Le 2 avril va s'ouvrir le débat parlementaire, il ne peut se tenir sans l'intervention des salariés ", a lancé M. Lepaon.

Lire aussi :  L'accord sur l'emploi est-il identique à ce que proposait Sarkozy ?

Partager cet article
Repost0
18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 18:27

 

Le Monde.fr avec AFP | 18.03.2013 à 16h25 • Mis à jour le 18.03.2013 à 16h28


 

 
Des ouvriers de PSA Aulnay manifestent contre la fermeture de leur usine, le 5 mars 2013 à Paris.

PSA Peugeot Citroën consultait à nouveau, lundi 18 mars après-midi, les représentants des salariés sur le projet d'accord concernant les plans sociaux à Aulnay-sous-Bois et à Rennes. Plus de deux cents salariés manifestaient devant le siège du groupe, à Paris, à grand renfort de pétards et de fumigènes, a constaté une journaliste de l'Agence france-presse.

Le face-à-face entre salariés en grève (CGT, CFDT, SUD) du site d'Aulnay (Seine-Saint-Denis) et les forces de l'ordre, qui ont encerclé les manifestants, était tendu en début d'après-midi. Des pneus ont été brûlés à proximité du siège du constructeur automobile, provoquant une épaisse fumée noire avenue de la Grande-Armée (XVIe arrondissement). "On est des ouvriers, pas des casseurs, les casseurs, ce sont les patrons", scandaient les manifestants, alors que s'ouvrait un nouveau comité central d'entreprise (CCE).

 

LA CGT CONTRE LE PROJET D'ACCORD SUR LES MESURES D'ACCOMPAGNEMENT

Les élus du CCE sont consultés sur le projet d'accord concernant les mesures d'accompagnement pour les salariés de l'usine d'Aulnay – vouée à la fermeture en 2014, entraînant la disparition de 2 800 emplois – et pour les quatorze cents suppressions de poste à Rennes. En décembre, les syndicats avaient donné un avis défavorable (CGT et CFDT s'étaient abstenus). Lundi, ils devraient tous donner un avis favorable, à l'exception de la CGT.

Les salariés d'Aulnay-sous-Bois sont en grève depuis le 16 février, ils s'opposent au projet d'accord et revendiquent toujours "un CDI pour tous et une pré-retraite dès 55 ans". Au total 11 214 suppressions de poste sont envisagées entre mai 2012 et mi-2014. A la fin de mai 2012, les effectifs dans l'activité automobile du groupe s'élevaient à 67 112 postes. Ils devraient fondre à 55 989 d'ici à la mi-2014.

Lire : PSA : la direction détaille les projets pour Rennes et Aulnay

Partager cet article
Repost0
17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 18:51

 

http://annagaloreleblog.blogs-de-voyage.fr/2013/03/17/les-aficionados-panicos-se-font-virer-par-des-gamins-anticorrida/

 

Les aficionados, qui n’ont à la bouche que les mots de bravoure et d’honneur, nous ont montré une fois encore que non seulement ils mentent sur quasiment tout mais qu’en plus, au moindre risque de se trouver en mauvaise posture, ces lâches fuient la tête basse et la queue entre les jambes.

C’est ce qui s’est produit hier dans le quartier populaire du Mas de Mingue à Nîmes. Et qui sont les terrifiants adversaires qui les ont mis en déroute et les ont fait déguerpir largement avant l’heure prévue de leur départ ?

Des gamins.

Super nombreux, hein, ils étaient au moins douze. Et puis super impressionnants, vu qu’ils étaient pour la plupart âgés de moins de dix ans, dont pas mal de fillettes. Ah, et aussi, extrêmement menaçants, vu qu’ils se marraient avec nous, et carrément pernicieux puisqu’ils ne s’approchaient même pas des afiocs.

C’est dire s’il régnait une lourde ambiance d’extrême tension.

Les gamins du Mas de Mingue font régner une ambiance tendue à force de rigoler avec Nathalie et Sophie

Les gamins du Mas de Mingue font régner une ambiance tendue à force de rigoler avec Nathalie et Sophie

Nous, nous étions seulement cinq. Aucune raison de venir plus nombreux, le but était uniquement de montrer notre présence aux abords de la séance de propagande organisée par les Aficionados Practicos (ne riez pas, c’est leur vrai nom) pour tenter d’embrigader des enfants. Nous n’avions même pas de banderoles, juste quelques tracts à tout hasard.

Laissez-moi tout vous raconter depuis le début.

Petit rappel, auparavant, pour bien situer les personnages : ces embrigadeurs sont des tueurs en série de la pire espèce. Je laisse la parole à Jean-Pierre Garrigues, vice-président du CRAC Europe, qui les décrivait dans une interview donnée à Charlie Hebdo en septembre 2011 :

Image9

« Regarder des tortionnaires professionnels massacrer des taureaux à l’arme blanche, c’est passionnant, mais jouer les apprentis barbares, c’est encore plus excitant! [...] Le maître mot des membres actifs de l’association est : se faire plaisir. Comment ? En torturant des veaux et des vachettes. Les appellations sont nombreuses, et les différentes pratiques subtiles: capeas, tientas, becerradas, acosos y derribo, encuentros, initiation de salon — espagnolades à tous les étages… On y trouve un public supposé averti : des familles, leurs amis, réunis pour une fiesta campera, petite fête champêtre sanguinolente où la souffrance est à l’honneur. [...] Pour quelques centaines d’euros, le petit sadique du dimanche, ou l’aficionado práctico, peut, justement, «se faire plaisir»: on enfonce des banderilles sur des veaux hurlant de douleur qui cherchent à fuir. Ces gens sont des malades, ce sont des pervers, il faut enfin que les choses soient dites clairement. »

Voilà, ce sont ces gens-là qu’on avait face à nous. Et comme tous les tueurs en série, ils ont, pour attirer leurs cibles, un mode opératoire bien précis :

1 – Débarquer un samedi dans un quartier pauvre avec un bus affrété par la mairie et à bord, une dizaine d’enfants préalablement bien conditionnés pour montrer à quel point c’est rigolo de jouer avec des capes comme dans les vraies corridas (sauf que là, le taureau tellement content de jouer avec les enfants, c’est un des adultes qui encadre le groupe, d’ailleurs c’est le chauffeur du bus, et bien sûr qu’il ne va pas se prendre des banderilles dans le dos ou une épée entre les omoplates, qu’est-ce qu’on s’amuse bien),

100132

2 – Attendre que les gamins du quartier s’approchent nombreux, attirés par la curiosité, et leur demandent si eux aussi ils peuvent jouer,

3 – Leur répondre que oui, avec plaisir, qu’ils viennent, ah que c’est cool les corridas, allez on joue tous ensemble,

4 – Repartir au bout de deux heures avec le sentiment du devoir accompli, une fois ces chères têtes blondes (ou brunes) convaincues que vraiment les corridas, c’est trop génial.

Sauf que ça ne marche pas du tout comme ça.

Une foule nombreuse a envahi la place pour assister à cette démonstration passionnante

Une foule nombreuse a envahi la place pour assister à cette démonstration passionnante (ici, ça fait une demi-heure que ça a commencé)

Ces pauvres afiocs, tellement sûrs d’être de fins stratèges, n’ont pas tenu compte de trois obstacles mineurs :

1 – Dans les quartiers pauvres, la population est majoritairement pauvre. Donc, elle ne s’intéresse pas aux corridas (c’est cher et les arènes, c’est loin de chez eux).

2 – Dans les quartiers pauvres, la population est largement musulmane. Or, le Coran interdit formellement de torturer des animaux pour le seul plaisir de le faire (oui, je sais que c’est moins rose sur d’autres aspects, mais sur celui-là, on peut s’en réjouir). Dès notre arrivée, on a croisé le recteur de la mosquée toute proche qui nous a dit qu’il ne comprenait pas pourquoi les afiocs venaient ici parce que, ici, personne n’aimait les corridas. Il a trouvé particulièrement choquant qu’en plus, ces demeurés aient justement choisi le parking près de la mosquée pour expliquer à des gamins musulmans comment torturer des taureaux. Et il a aimablement suggéré aux organisateurs de cette mascarade d’aller eux-mêmes dans l’arène à la place des taureaux avec toute leur famille, si vraiment c’était si bien que ça, les corridas.

100103

3 – Faire venir des gamins d’un quartier pour donner la leçon à des gamins d’un autre quartier, c’est méconnaitre les usages les plus élémentaires et récolter l’assurance de se faire très mal recevoir.

Au début de la séance, une dame afioque d’un certain âge s’est approchée du premier noyau de gamins qui s’était formé et restait un peu trop loin à son goût. Elle a commencé à sortir sa propagande sur le mode « venez jouer avec nous ».

Ça ne nous inquiétait pas trop : ils nous avaient déjà dit qu’ils trouvaient ça dégueulasse, la corrida.

104144

On voit bien sur la photo à quel point ils ont l’air intéressés, d’ailleurs. J’étais à quelques mètres et j’ai dit bien fort : « Le Coran interdit la torture des animaux pour le plaisir ». La dame s’est retournée vers moi avec un regard pas très aimable mais avant qu’elle puisse articuler un mot, un des gamins lui a dit : « C’est vrai, ça, madame. C’est mal, ce que vous faites aux taureaux. »

Elle est repartie furieuse.

Presque aussi furieuse que le chauffeur du bus qui a voulu cogner sur l’un de nous quand il a vu que qu’il prenait son bus en photo lorsqu’il est arrivé. Pourtant, c’était juste une photo de bus, sans qu’on distingue qui était dedans. Mais forcément, ça ne lui plaisait pas du tout qu’on s’aperçoive que « ses » gamins, ils n’étaient pas du tout du quartier. Que tout ça, c’était une grosse mise en scène, une manipulation.

Certains des enfants les plus jeunes qui étaient autour de nous nous ont demandé de leur expliquer un peu mieux ce que c’était, la corrida. Nous le leur avons dit et nous leur avons montré nos tracts sur lesquels figurent des photos de taureaux suppliciés, mais aussi de chevaux éventrés puisque les embrigadeurs avaient fait venir un cheval pour leur petit spectacle.

Ils étaient sidérés.

L’un des garçons a pris un tract et est parti le montrer à un groupe de fillettes qui sont ensuite venues vers moi pour essayer de comprendre l’incompréhensible : pourquoi ? Pourquoi des gens faisaient-ils ça à des taureaux et à des chevaux ? J’ai répondu que c’était pour le plaisir et que des gens payaient pour voir ça. Elles n’en revenaient pas.

105557b

D’autres ados nous ont rejoints. Les afiocs ont commencé à flipper – alors qu’on était vraiment loin d’eux. Une voiture de la police est arrivée, avec à bord un flic et une fliquette. Visiblement, pas n’importe qui puisque la fliquette a fait la bise aux organisateurs. Après leur avoir parlé un bon moment, elle est venue vers nous.

Elle voulait le nom d’un responsable – Nathalie a donné le sien. Elle voulait qu’on se calme – on était parfaitement calmes, on ne faisait rien du tout, à part se marrer parce que les gamins du quartier étaient du même côté que nous. C’est ce qu’on a fait remarquer à la dame.

Elle nous a dit que ça n’avait rien à voir, que c’était juste une rivalité entre bandes d’un quartier à un autre, qu’ils n’en avaient rien à faire de la corrida. Un gamin derrière elle a dit : « Hé, c’est pas vrai, madame ! Nous, on n’aime pas la corrida ! Alors, eux, il faut qu’ils partent ! »

Face à l'attroupement menaçants des jeunes du quartier, les aficionados ont paniqué

Les aficionados (à gauche) se sont sentis menacés par l’attitude agressive des militants du CRAC (au centre) et des jeunes du quartier (à droite). Du moins, c’est ce qu’ils vont raconter pour expliquer pourquoi ils ont paniqué.

Son collègue flic, visiblement nerveux, a passé un appel. Une seconde voiture de la police est arrivée deux minutes plus tard. D’autres ados se sont approchés d’une rue adjacente, pas du tout agressifs, juste curieux – ils étaient bien trop loin pour savoir ce qui se passait.

Les afiocs ont paniqué.

Tout-le-monde est remonté très vite dans le bus et ils ont filé, une heure avant la fin prévue de leur cirque.

La fuite précipitée, une heure avant la fin prévue

La fuite précipitée, une heure avant la fin prévue

Voilà, c’est ainsi qu’une bande de gamins a mis en déroute les aficionados panicos, qui ont soudain eu peur de leur propre paranoïa. Ou de leur incapacité à recruter qui que ce soit ?

On était… morts de rire, avouons-le. On a serré la main de tous les gamins qu’on pouvait pour les remercier. Ils étaient ravis et très fiers d’avoir chassé ces pitres rien qu’en montrant qu’ils ne marchaient pas dans leur arnaque et qu’il ne fallait pas les prendre pour des débiles.

Ensuite, le petit groupe de militants du CRAC est aller prendre un café au bistrot du coin, le Diplomate pour les connaisseurs. En partant, Nathalie a fait un grand geste d’au revoir aux gamins qui lui ont tous rendu son salut avec des sourires adorables.

La prochaine séance d’embrigadement est prévue dans quelques semaines, toujours dans un quartier pauvre, bien sûr. Le chauffeur de bus irascible nous a promis que si on venait, lui et ses copains nous feraient repartir à quatre pattes, du moins si on arrivait encore à marcher.

De dos, en blouson marron, une vieille connaissance de Rodilhan

De dos, en blouson marron, une vieille connaissance de Rodilhan

Il faut dire qu’un de ses copains qui était là est l’un des agresseurs identifiés du lynchage de Rodilhan, alors ils savent de quoi ils parlent. Ils sont charmants, ces gens-là, non ?

Partager cet article
Repost0
15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 02:29

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22