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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 18:19

 

 

Rue89 - Document 26/04/2013 à 17h05

 Blandine Grosjean | Rédactrice en chef Rue89

 

 

 

« Vous avez cédé à la pression [...]. » Dans une lettre publiée sur Rue89, les magistrats déplorent la réaction de la garde des Sceaux après l’affaire du « mur des cons »

 

 


Christiane Taubira à l’Assemblée, le 24 avril 2013 (LCHAM/SIPA)

Le « scandale » a éclaté il y a deux jours.C’est Atlantico qui s’est procuré la vidéo. On y découvre un « mur des cons » dans les locaux du Syndicat de la magistrature. Beaucoup de politiques de droite sont épinglés au tableau d’honneur, mais aussi des journalistes et des intellectuels. Seule consigne aux contributeurs : « Avant d’ajouter un con, vérifiez qu’il n’y est pas déjà. »

Le président de l’UMP, Jean-François Copé a immédiatement demandé à la ministre de la Justice de « diligenter une enquête ».

Jeudi, la garde des Sceaux a finalement saisi, pour avis, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Christiane Taubira a fait part, jeudi dans la matinée, de sa « vive émotion » et de sa « consternation » ; dans l’après-midi, au Sénat, elle a « condamné » en termes particulièrement vifs « un acte insupportable, stupide et malsain ».

Voir le document

(Fichier PDF)

Le CSM devra donc dire s’il y a manquement à la déontologie.

Nous publions, en exclusivité, la lettre du Syndicat de la magistrature à Christiane Taubira :

« Madame la ministre,

Suite à la diffusion mercredi 24 avril par le site Atlantico d’une vidéo d’images soustraites à l’intérieur de notre local syndical, vous avez cru devoir saisir le Conseil supérieur de la magistrature pour apprécier s’il y a eu “manquement à la déontologie”.

Vous avez déclaré, dans un communiqué de presse et devant le Sénat, “condamner cette pratique”, vous avez exprimé “votre consternation face à ce comportement” et considéré qu’il s’agissait “d’un acte insupportable, stupide et malsain”.

Quelle pratique ? Celle d’un journaliste qui filme en cachette l’intérieur d’un local syndical privé à l’insu de ses occupants ?

Quel acte ? Celui d’un site en ligne, proche de la droite la plus dure, qui décide de diffuser ces images qu’il sait soustraites ?

Quel comportement ? Celui d’une certaine droite prompte à instrumentaliser cette “révélation” à des fins bassement politiciennes pour décrédibiliser ceux qui combattent avec force leurs idées depuis des années ?

Et bien non, tout cela ne semble pas vous avoir choquée …

Vous avez au contraire cédé à la pression de ceux-ci et choisi de vous en prendre à l’expression en privé d’une opinion – lapidaire et caricaturale certes mais qui n’a rien à envier aux propos publics outranciers de certains à notre égard – concernant ceux dont nous dénoncions les propos, les actes ou les prises de position.

Souhaitez-vous donc réglementer la liberté d’opinion des syndicalistes, définir les standards de l’affichage autorisé dans les locaux syndicaux, voire même encadrer la liberté des magistrats que nous sommes s’exprimant dans la sphère privée ?

Vous prétendez, dans votre communiqué, que “le devoir de réserve des magistrats suppose la retenue même dans le cadre de l’expression syndicale”.

Quelle expression syndicale, Madame la ministre ?

Des propos satiriques tenus en privé par des syndicalistes dont personne d’autre qu’eux n’auraient dû avoir connaissance sans cette soustraction d’images ? Cette violation de notre sphère privée syndicale n’est pas “une expression syndicale”, laquelle est par nature publique. Faut-il vous rappeler que dans nos prises de position publiques nous nous en sommes toujours tenus au débat d’idées ?

Quel devoir de réserve, Madame la ministre ? Celui des magistrats ou celui d’un syndicat ?

Est-il besoin de vous rappeler que “l’obligation de réserve” ne s’applique qu’à l’expression publique des magistrats et qu’en tout état de cause, elle ne constitue ni une obligation au silence, ni une obligation de neutralité ?

Mais, au-delà des circonstances de l’espèce, et en raison de l’amalgame qui est fait entre expression privée et action syndicale, c’est bien l’expression publique syndicale et, par conséquent, le fait syndical dans la magistrature que vous remettez en question par votre saisine consternante du Conseil supérieur de la magistrature. Nous attendions plutôt de vous, Madame la ministre, que vous défendiez vous-même cette liberté syndicale.

En plus de 40 années de combats pour les droits des magistrats et les libertés publiques, le Syndicat de la magistrature a dû faire face à de multiples tentatives visant à l’empêcher de s’exprimer.

Vous venez de vous inscrire dans cette longue tradition, nous le regrettons vivement.

Nous vous prions, Madame la ministre, de croire en l’assurance de notre parfaite considération. »

Pour le Syndicat de la magistrature,

Françoise Martres, présidente.

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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 16:31

 

 

Le Monde - Blog

 

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Une fois n’est pas coutume, WikiLeaks vient de remporter une petite victoire judiciaire – en Islande, pays qui avait accueilli et aidé Julian Assange en 2010, alors que WikiLeaks s’apprêtait à publier des masses de documents militaires et diplomatiques confidentiel américains. Le 24 avril, la Cour suprême islandaise a confirmé la condamnation de Valitor, la filiale locale du groupe de carte bancaire Visa, qui, en décembre 2010, avait cessé d’assurer les transactions financières de WikiLeaks, gérées par la société islandaise DataCell. Si le service n’est pas restauré dans les quinze jours, Valitor sera astreinte à une amende quotidienne. Parallèlement, l’Islande est en train de mettre en place une législation qui fera d’elle un sanctuaire pour la liberté d’expression sur Internet.

Le blocus financier de WikiLeaks avait été mis en place sans explications, par toutes les compagnies de carte bancaire et par le service de paiement en ligne américain Paypal. Selon les partisans de WikiLeaks, il est résultat de pressions exercées par le gouvernement des Etats-Unis.

Une procédure similaire contre Visa est en cours au Danemark. A Bruxelles, une plainte pour abus de position dominante a été déposée devant la commission européenne contre Visa et Mastercard. En octobre, le parlement européen avait demandé à la commission de rédiger un règlement interdisant aux compagnies de carets de crédit de mettre en place de tels refus de service. A ce jour, la commission n’a pas donné suite.

Pour contourner le blocus, un groupe de militants américains a créé une Fondation pour la liberté de la presse, qui reçoit les dons au nom de WikiLeaks. Elle est soutenue par des célébrités comme Daniel Ellsberg, qui avait transmis les Dossiers du Pentagone au New York Times en 1971, John Perry Barlow, co-fondateur de l’association de défense des libertés sur Internet Electronic Frontier Foundation, et l’acteur d’Hollywood John Cusak.

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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 15:54

 

 

Aux Indignés, on m'a demandé un texte sur les fascio Identitaires-Cathos, eh ben, Franco (c'est le cas de le dire) je vous le donne en PJ...(visible dans la rubrique "les indignés d'ici et d'ailleurs" sous le titre "Printemps français - unae autre réalité")pas grand chose à voir avec ce qui suit mais donne à voir sur les ruines idéologiques sur lesquelles nous devons refonder un autre monde (et c'est très possible). Je me suis donc 'sorti' du Vrai Printemps de Gaïa en ses jardins, c'est un peu dur, surtout pour aller surfer dans les blogs identitaires (Brrrr...). C'est très possible aussi de s'abstenir de le lire, je vous l'assure.

Je vous invite plutôt à aller vous y plonger, dans le libre printemps, en toute autonomie définitive, de La Barthelasse à St Hilaire et de Poussan à Notre Dame.Profitez-en, la vie est courte, guère plus de 80 printemps si on a 'du bol' et ça bétonne dur 'là-haut', l'hiver viendras les gars...de libres bosquets fleuris vous aurez de moins en moins souvent l'occasion d'en voir autour de chez vous (note funèbre).

Hommage à tous ceux qui en cabane-libre comme en cabane tout-court l'ont enduré, cet hiver sécuritaire. Ce sont eux que j'avais l'intention d'aller soutenir en Mai, à NDDL, elle me plaisait cette idée d'exproprier sur une telle étendue un bétonneur endurci pour que vivent des utopies auto réalisatrices d'une Friluftsliv, expression Norvégienne signifiant "s'ébattre dans la nature, fouler la Terre avec légereté", littéralement "vivre à l'air Libre", voir Arne Naess que je découvre...et que je comprends comme 'marcher dans la beauté', comme disent les Navajos, cela paraît New-Age mais ça vient de l'aube et du fond de l'humanité (n'en souriez pas niaisement ou allez baiser la tombe à Thatcher!). A ce que j'ai cru comprendre de l'ensemble de la Zad, chacun appuie un peu plus sur les ébats, la légereté, la Nature, la Terre ou la liberté selon son humeur et ses inclinations, mais il pourrait y avoir consensus là-dessus. Certains semblent penser que ce serait gaspiller de bonnes terres très écologiques et très précieuses à bien des égards que de les livrer, aux portes de la cité, à quelques anarcho-teuffeurs
mas o menos écolos, réputés ne connaître que seulement trois représentantes du règne végétal, Vitis vinifera, Humulus lupulus et Cannabis sativa.
C'est bien là méconnaître et mépriser totalement la grande diversité humaine et les nombreuses ramifications de cette internationale du refus par l'action concrète qui ne fabrique certes pas que des cocktails, Molotov ou pas, connait aussi Hordeum vulgare (à mélanger avec Humulus), Papaver somniferum, Lophophora williamsii et Psylocybe semilanceata  :-) ...et a tout un catalogue de ressources et de réseaux qui rend ce peuple nomade de nécrotechnophobes-résistants particulièrement pugnace et résilient. Le foisonnement des collectifs NDDL et les anti corps qui luttent partout contre les métastases de la bétonite aigue de nos élus et de ceux qui prospèrent sur la dette que tout cela génère, le montre aussi.
Qu'ont-ils donc gagnés et nous avec à NDDL ces squatteurs troublions écolos-libertaires et leurs camarades plus 'institutionnels' Rouges ou Verts? La techno-administration à qui on impose de laisser la gestion du désastre durable et de l'aménagement du territoire en PPP avec les grandes compagnies multinationales s'est pris les pieds dans le tapis de lois inapplicables. Vinci doit revoir sa copie. Un élu cumulard devenu premier ministre aussi (ça c'est un espoir de plus) car on apprend que les mesures de compensation écologiques à leur très cher Ayrault-port prévues par la loi, c'est du pipeau et pure scientologie déclamatoire, si j'ai bien compris. Elles ne peuvent rien compenser du tout. Faut-il avoir fait Polytechnique, Sciences-po ou l'Ena (promotion Voltaire) pour s'en apercevoir ? Pourquoi les 'citoyens' en sont-ils rendus à s'adosser sur des lois inapplicables pour prouver la justesse de leur combat? Qui mène t-on vers l'incohérence pour mieux le dénigrer ensuite, cf "l'écologie ça commence à bien faire" et la campagne médiatique actuelle, de la 'Gauche de Gouvernement' à l'extrème droite, sur le thème du 'y'à trop de règlements
qui brident l'initiative privée'. Ah bon? Vu d'ici, aux marges  banlieusardes de la mégapole Languedocienne, cela ne se ressent guère... à Nantes, Marseille, Grenoble ou Lyon qu'en pensez vous? Il me semble qu'on encourage donc à repeindre en vert le béton des radiers nucléaires (trop fin paraît-il, la peinture cacheras les fissures), qu'on enlise les gens dans d’absconses procédures judiciaires pas très bon marché que presque seules des sociétés privées ou des 'associations politiques' riches et influentes peuvent espérer gagner, à la longue.
Le pékin de base, dit 'le militant', lui, n'as que son corps pour arrêter les éclats des grenades assourdissantes que ce petit monde mediatico politique balance généreusement (cf, le texte joint, pour exemple).
Rien n'est donc encore fait malgré le coup d'arrêt et la bataille pour le contrôle ultérieur des terres semble commencer, il est à parier qu'on va commencer à nous parler de la pollution générée par quelques centaines d'activistes piétinant et chiant dans la boue...en oubliant les uniformes républicains rose tout neuf définitivement souillés dans cette pataugeoire, au service des Césars.
L'idée majeure de cet automne était, me semble t-il, convergence pour construire et élaborer au quotidien une gestion collective locale respectueuse de tous les vivants (et on appelle cela une utopie!). Ceci bien sûr n'a pu se faire sous contrôle militaire et dans les fumées lacrymogènes, même si cette lutte d'école fédère. Ils sont enfin partis et tout commence, espérons que les discussions actuelles ne sont que le signe d'un dialogue vif mais constructif et en marche. Exproprier AGO ou squatter ses terres me semble être de 'bonne' guerre. Cela a le mérite du culot et du panache, suffisamment pour dynamiser partout les résistances.Cela ouvre un grand espace où même si on n’accueilleras pas toute la 'misère du monde', faute de place hélas (à qui la faute), bien des choses peuvent être tentées.
Cela gaspilleras t-il plus les terres qu'un Ayroport pour 'entrepreneurs' délocaliseurs, parvenus de tous poils à la recherche du paradis fiscal, touristes plus ou moins fortunés en quête d'un exotisme de pacotille, des mirages de Djerba aux trottoirs de Manille, et d'adaptes consuméristes des soldes à Londres?
Faut pas avoir fait l'ENA (promotion Voltaire) pour répondre! et c'est un 'luxe' bien moins couteux à tous égards que leur putain d'aéroport.
Quand à la question des 'échanges culturels internationaux', on parle toutes les langues sur la ZAD, on nous l'a reproché, comme c'est bizarre...
Filmé d'hélicoptère par des flics ou des journalistes, c'est tout comme, moi j'irai bien là-haut tracer un cercle aussi grand que notre nombre le permettras pour dire 'cette terre est à tous et elle n'est pas à vendre".
Just do it et nike pépère...le chemin se fait en marchant.
Hasta la victoria!

 

Un indigné de Nîmes

 

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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 16:22

 

Le Monde.fr | 25.04.2013 à 15h48


 
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Le Pôle emploi coupable de discrimination. C'est ce qui ressort d'une recommandation du défenseur des droits, Dominique Baudis, qui avait été saisi par les parents de deux enfants autistes après le refus du service public d'accorder à la mère le statut de demandeuse d'emploi, au motif qu'elle aurait été indisponible pour travailler. M. Baudis considère que "le refus d'inscription sur la liste des demandeurs d'emploi qui lui a été opposé peut être considéré comme constitutif d'une discrimination par association, fondée sur le handicap de ses enfants".

En conséquence, il somme le Pôle emploi de procéder à l'inscription rétroactive de cette mère de famille et de lui verser une indemnité de 3 000 euros pour le préjudice moral subi.

 

LES DEUX MOTIFS INVOQUÉS PAR LE PÔLE EMPLOI JUGÉS INFONDÉS

L'affaire, qui avait été rapportée il y a plusieurs mois par le quotidien gratuit Metro, débute à la fin de 2011. Meryem Duval perd son poste de serveuse après avoir réclamé un temps partiel lui permettant de s'occuper de ses enfants. En mai 2012, elle se voit refuser son inscription par son agence du Pôle emploi de la banlieue de Lille (Nord).

Le Pôle emploi invoque deux motifs : sa qualité de bénéficiaire du revenu de solidarité active (RSA) et son indisponibilité. Selon le Pôle emploi, la mère avait produit un certificat médical stipulant qu'elle ne pouvait pas travailler au vu de la situation de ses jumeaux.

Deux motifs infondés selon le défenseur des droits, qui s'appuie sur la réglementation (instruction Pôle emploi n° 2011-192, du 24 novembre 2011) et sur le code du travail. "La disponibilité pour occuper un emploi n'est pas une condition de l'inscription", rappelle-t-il.

 

 UNE "INCOMPRÉHENSION AU DÉPART"

Par l'intermédiaire de son médiateur national, Jean-Louis Walter, intervenu en novembre dernier dans ce dossier, le Pôle emploi a fait savoir qu'"il y [avait] eu une incompréhension au départ qu'il faut réparer en inscrivant cette personne en catégorie D, celle des personnes non immédiatement disponibles pour travailler". Mais pour M. Walter, "il est exagéré de parler de discrimination".

"Pour être inscrit en catégorie A et prétendre à une indemnisation, il faut être à la recherche d'un emploi et immédiatement disponible", rappelle le médiateur, en insistant sur le fait que le "Pôle emploi applique les règles".

M. Walter affirme que, depuis son intervention, la mère a été contactée pour un rendez-vous d'inscription, mais qu'elle n'a pas répondu à ce jour. Le couple Duval n'envisage pas d'en rester là. Il a confié à Metro son intention de saisir la Cour européenne des droits de l'homme.

 

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24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 14:29

 

Lire aussi

De notre correspondante, Fanny Pigeaud.

Le Fonds monétaire international (FMI) va-t-il devoir se défendre devant la justice américaine ? Le tribunal du district de Columbia, aux États-Unis, va devoir répondre à cette question, après une plainte déposée par un ancien salarié de l’institution pour « harcèlement » après son licenciement.

L’affaire, peu banale, est potentiellement très gênante pour le FMI, car elle dépasse largement le simple cadre du droit du travail pour pointer sa responsabilité présumée dans une escroquerie financière qui a englouti plusieurs dizaines de millions de dollars de fonds publics camerounais. Le gardien de l’orthodoxie financière pourrait se voir accusé de complicité de corruption.

C’est un ex-conseiller principal de l'administrateur du FMI pour l'Afrique, Eugène Nyambal, qui est à l’origine de la procédure judiciaire en cours. En 2009, ce ressortissant camerounais a été brutalement limogé de son poste, sans explication, avant de se voir aussitôt interdire l’accès aux locaux du FMI ainsi qu’à une banque privée louant une annexe du FMI. Dans sa plainte déposée contre son ex-employeur, Nyambal fait le lien entre son licenciement et les réserves qu’il avait exprimées quelques mois plus tôt au sujet d’un projet soumis au FMI par les autorités du Cameroun.

À l’époque, le gouvernement camerounais, dont le ministre des finances était un ancien salarié du FMI, demandait à l’institution de Bretton Woods l’autorisation de débloquer des fonds pour l’exploitation d’un gigantesque gisement de cobalt-nickel situé à Nkamouna, dans le sud-est du Cameroun.

Mais pour Nyambal, soutenu aujourd’hui par Government Accountability Project (GAP) – une ONG américaine réputée qui protège les fonctionnaires et salariés dénonçant des cas de corruption –, de nombreux indices montraient que cette opération financière était risquée, comme le détaille sa plainte.

Premier élément inquiétant : l’opacité régnant dans le secteur des industries extractives au Cameroun, présidé par Paul Biya depuis 1982 et connu comme l’un des États les plus corrompus du monde. Le FMI a lui-même pris la mesure de la « mal gouvernance » en 2004 : il avait dû interrompre un programme de prêts conclu avec le Cameroun, une partie des revenus pétroliers du pays n’ayant pas été versée dans les caisses de l’État comme prévu.

Le profil de Geovic Cameroun (GeoCam), l’entreprise minière devant exploiter le site de Nkamouna, n’était à l’époque pas plus rassurant : c’est une filiale d’une compagnie américaine, Geovic Mining Corp., créée en 1994 dans le Delaware, qui a pour particularité de n’avoir jamais exploité nulle part le moindre minerai.

 

Schéma sur l'organisation de Geovic, qui provient d'un document de la UNITED STATES SECURITIES AND EXCHANGE COMMISSION 
Schéma sur l'organisation de Geovic, qui provient d'un document de la UNITED STATES SECURITIES AND EXCHANGE COMMISSION

Geovic Mining Corp. dit elle-même dans ses différents rapports financiers, y compris ceux de 2007 et de 2008, que rien ne garantit qu’elle générera un jour des bénéfices et même qu’elle pourra mettre en production Nkamouna : « Nous sommes une société en phase d'exploration et n'avons pas d'antécédents d'exploitation en tant que société d'exploitation. Toutes les recettes et les bénéfices futurs sont incertains », écrit-elle notamment.

 

Dépenses fictives ?

Dans sa plainte contre le FMI, Nyambal soulève un autre problème : GeoCam a obtenu en 2003, par décret présidentiel, son permis d’exploitation du gisement de Nkamouna en violation de la Convention minière signée avec le Cameroun. Selon cette dernière, l’entreprise avait en effet l’obligation de présenter une étude de faisabilité, ce qu’elle n’a pas fait. L’étude en question n’a été réalisée qu’en 2011.

 

Paul Biya 
Paul Biya© Reuters

Autre souci : le flou entourant l’identité des actionnaires camerounais de GeoCam, qui possédaient au début du projet près de 40 % des parts de l’entreprise. En 2008, le gouvernement camerounais a, selon GAP, refusé de communiquer au FMI leurs noms. Il est apparu plus tard qu’ils étaient quatre : Jean-Marie Aleokol, secrétaire d’État à la défense de 2004 à 2007 et proche du président Biya. Les autres sont un couple d’inconnus et une nièce d’un ancien premier ministre, Simon Achidi Achu, président depuis 2003 du conseil d'administration de la Société nationale d’investissements (SNI), une agence d’investissements de l’État camerounais.

En 2006, le Cameroun est devenu actionnaire à 39,5 % de GeoCam en rachetant, justement via la SNI, les parts de ces quatre actionnaires privés camerounais : une partie (20 %) pour lui et l'autre au portage pour le compte de ces citoyens. Il s’est également engagé à contribuer aux augmentations de capital pour ces derniers. Or, remarque GAP dans un de ses rapports envoyés au FMI, les lois camerounaises n’autorisent pas l’État à acheter des actions pour le compte d’individus. Il s’agit donc d’une mesure illégale qui s’apparente à un détournement de fonds publics.

Juste après que le Cameroun est devenu actionnaire de GeoCam, Geovic Mining Corp. lui a réclamé 81 millions de dollars pour des dépenses pré-opérationnelles engagées avant son entrée dans le projet, précise un rapport de la SNI datant de 2007 et fourni au FMI. Devant les protestations de Yaoundé, Geovic a accepté un remboursement de seulement 31 millions de dollars, sans que la différence de 50 millions n'apparaisse dans ses états financiers, ce qui laisse penser qu’au moins une partie des dépenses annoncées par Geovic Mining Corp. étaient fictives, souligne Nyambal. « L'actionnaire minoritaire, l’État du Cameroun, s’est retrouvé en train de supporter les frais imputables à l'actionnaire majoritaire », déplore-t-il.

Le même document de la SNI rapporte que GeoCam n’avait en 2006 pas de « plan de financement crédible » et que son projet d’exploitation avait « souffert depuis sa création d’une gestion qui n’intégrait pas toujours les principes d’une programmation rigoureuse ». En 2008, le gouvernement camerounais évoquait de son côté dans une lettre au FMI les « retards déjà accumulés » dans le projet d’exploitation de Nkamouna.


Extrait du document fourni par la SNI au gouvernement 
Extrait du document fourni par la SNI au gouvernement

Nyambal et GAP ne sont pas les seuls à avoir noté des dysfonctionnements chez GeoCam : dans des articles diffusés en 2006 et 2007 (par exemple ici) et transmis notamment à la Banque mondiale et au FMI, un chercheur indépendant, Arnaud Labrousse, relevait plusieurs anomalies, en particulier dans le versement des impôts de l’entreprise à l’État camerounais, et retraçait le parcours sulfureux de certains de ses responsables et actionnaires américains, dont le fondateur de Geovic Mining Corp., William A. Bukovic.

ONG

Malgré ces données préoccupantes, le FMI a autorisé le gouvernement camerounais à injecter de l’argent dans GeoCam comme le prouve la « lettre d’intention » adressée fin 2008 par le premier ministre camerounais au directeur du Fonds d’alors, Dominique Strauss-Kahn. Le Cameroun étant à l’époque sous « ajustement structurel », ses finances publiques étaient sous tutelle du FMI : il ne pouvait réaliser une telle opération sans son accord. En tout, le Cameroun a versé 60 millions de dollars à GeoCam, selon un document du FMI. Cette somme a été prélevée sur des fonds issus des surplus pétroliers et normalement destinés à la lutte contre la pauvreté.

Pour quel résultat ? Plus de quatre ans plus tard, l’exploitation du gisement de Nkamouna n’a toujours pas démarré. Depuis fin 2009« rien n'a bougé sur le terrain », témoigne même un ancien employé de GeoCam, qui évoque des problèmes de corruption et l’enrichissement illicite des responsables de la compagnie« Les budgets de 11 millions de dollars annuels ont été gaspillés à entretenir sur place des géologues et un peu de personnel d'entretien. À Yaoundé, les somptueuses villas louées par l’entreprise sont restées avec un personnel inutile », dit-il. Un des derniers directeurs généraux de GeoCam s’est même volatilisé fin août 2012 après avoir ponctionné une dernière fois l’entreprise de plusieurs milliers d’euros. Quant aux salaires des employés américains de Geovic Mining Corp., qui enregistrait pourtant des pertes, ils ont été augmentés. L’entreprise a aussi passé au moins un contrat avec une société appartenant à un membre de son conseil d’administration, selon ses rapports financiers.

Au Cameroun, l’opinion publique ne sait rien de cette affaire crapuleuse. Il faut dire que Geovic Mining Corp. a de nombreux appuis grâce aux liens étroits qu’elle a noués avec plusieurs responsables politiques camerounais, dont des ministres. En 2008, le directeur de GeoCam était Richard Howe, un ressortissant britannique très influent dans le monde des affaires camerounais et proche de plusieurs barons du régime. Geovic Mining Corp. a en outre créé une ONG, GeoAid, dont le partenaire principal est la Fondation Chantal Biya, fondée par l’épouse du président Biya.

Les Camerounais ignorent donc que GeoCam a déjà coûté, selon les estimations de Nyambal, près de 100 millions de dollars à l’État et qu’une partie de cet argent a pris la direction des îles Caïmans : après l’entrée du Cameroun dans le capital de GeoCam, en 2006, Geovic Mining Corp. a transféré dans ce paradis fiscal le siège d’une de ses filiales, Geovic Ltd, qui possède comme elle 60 % de GeoCam et sert ainsi de société écran.

En réalité, Geovic Mining Corp. n’a jamais eu l’intention d’exploiter le gisement de Nkamouna, affirme, comme d’autres, l’ancien salarié de GeoCam déjà cité. Les fonds publics camerounais lui ont notamment servi à réaliser les études de faisabilité manquantes afin de « paraître plus crédible » et « de faire monter les actions à la bourse de Toronto », au Canada, et à l'US Over-the-Counter Bulletin Board, aux États-Unis, où la société est cotée (bien que, selon un rapport du cabinet d’audit Ernst & Young, le dispositif de contrôle interne de Geovic Mining Corp., destiné à assurer l'exactitude et la fiabilité de l'information financière, souffre « d’importantes faiblesses »). Objectif final : revendre à un autre opérateur, en réalisant bien sûr au passage une plus-value. Des négociations sont ainsi actuellement en cours avec des Chinois.

Le FMI n’a pour sa part rien constaté d’anormal dans ce micmac. Interrogé par Mediapart sur les soupçons de malversations entourant GeoCam, un porte-parole de l’institution à Washington explique : « Le FMI prend toutes ces allégations très au sérieux et, sur instruction de la direction du FMI, une équipe du personnel, avec l'appui d'experts extérieurs, a mené une enquête. Cette équipe a (…) conclu que les allégations étaient sans fondement. »

Curiosités

Saisi par Nyambal, le FMI a en effet diligenté deux enquêtes. La première a été menée par un cabinet indépendant. Celui-ci n’a décelé aucune irrégularité mais sans avoir malheureusement jamais rencontré Nyambal à qui il a refusé de communiquer son rapport.

La seconde a été conduite en 2010 par une équipe interne au FMI qui est arrivée aux mêmes conclusions. Le résumé de son rapport – son contenu complet est lui aussi resté confidentiel – comporte toutefois plusieurs curiosités. Il affirme par exemple que le FMI a été mis devant le « fait accompli » par le gouvernement camerounais pour l'opération de financement de GeoCam, ce qui contredit la « lettre d’intention » de fin 2008 et aurait dû, si cela avait été vraiment le cas, entraîner des sanctions de la part du Fonds.

« Il est important de souligner que les résultats de l'enquête ne permettent pas de conclure avec une certitude absolue qu’il n’y a pas eu de corruption autour du projet de cobalt-nickel », dit tout de même le document. Mais il poursuit en affirmant que des recherches supplémentaires n’apporteraient sans doute pas d’éléments susceptibles de modifier ses conclusions générales. Il « recommande » par conséquent de ne prendre aucune mesure pour lancer une enquête complémentaire…


La première page du rapport du FMI 
La première page du rapport du FMI© dr

Pour GAP, l’enquête du FMI n’a pas été impartiale. L’équipe qui l’a menée « a été désignée par M. Strauss-Kahn », or celui-ci « avait un conflit d’intérêts dans cette affaire », relève une responsable de l’ONG, Shelley Walden « En 2009, M. Biya a fait appel aux services de Stéphane Fouks, lobbyiste de premier plan et stratège en communication, afin d'améliorer son image et la réputation de son pays après une plainte pour détournement de fonds publics déposée contre lui par une ONG basée à Paris ». Problème, « M. Fouks pilotait alors aussi la communication de M. Strauss-Kahn en vue de l’élection présidentielle de 2012 en France. » (Lire la lettre de GAP à Christine Lagarde qui relève les contradictions du FMI ici.)

Le résumé du rapport d’enquête du FMI est « entaché de graves lacunes » et cherche à plusieurs reprises à entamer la crédibilité de Nyambal, juge aussi GAP, qui reproche à l’institution financière de ne pas avoir fait un suivi sérieux du projet GeoCam et de ne pas avoir pris de mesures correctives. 

N’obtenant pas de réponse satisfaisante de la part de son ancien employeur, Nyambal s’est donc résolu à déposer une plainte devant la justice en juin 2012. « Le Fonds jouit d’une immunité absolue contre toute forme de procédure judiciaire », a répondu en décembre le cabinet d’avocat du FMI (lire ici). Celui de Nyambal a depuis soulevé une exception à cette immunité qu’il espère voir retenue par le tribunal.

 

 

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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 21:27

 

Médiapart

 

 

De l'autre côté de la Seine, les anti-mariage manifestaient. Mais eux avaient décidé de ne pas « leur laisser la rue ». Dimanche, plusieurs milliers de personnes se sont réunies à Bastille pour l'égalité des droits et contre l'homophobie à l'initiative d'Act-Up et de plusieurs dizaines d'associations et de collectifs lesbiens, gays, bi et trans.

 

En bas à droite : "die-in" en mémoire des victimes de l'homophobie 
En bas à droite : "die-in" en mémoire des victimes de l'homophobie© MM

Côté politiques, toute la gauche est représentée : le maire de Paris Bertrand Delanoë, Jack Lang, ainsi que le porte-parole du PS, David Assouline ; Ian Brossat (PCF), Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), Esther Benbassa (EELV), Christine Poupin (NPA). Élu (apparenté PS) au conseil régional d'Île-de-France, Jean-Luc Romero dit son inquiétude. « Je ne me rappelle pas un climat avec autant d'homophobie dans notre pays. Mais quand certains appellent au sang, il ne faut pas s'étonner. Cette violence, c'est la leur. » Il rend hommage « à tous ceux qui ont voulu l'égalité » et sont parfois morts du sida, et au héros gay américain Harvey Milk.

Sur la place de la Bastille, Act-Up a installé des pancartes « Visages de la haine » montrant Frigide Barjot, Christine Boutin ou Jean-François Copé.

 
© MM

Au micro, les paroles se succèdent. « Gouines, fières! Pédés, fiers! bi, fiers! Trans-, fiers, putes, fiers! » lance la foule. « Oui, nous sommes debout ! Oui, nous résistons ! Et oui, nous vaincrons ! » lance une porte-parole du collectif Oui-Oui-Oui. Alors que mardi 23 avril, le mariage pour tous sera définitivement voté par le Parlement, beaucoup de gays et de lesbiennes présents tenaient dimanche à riposter aux agressions homophobes et au climat de « haine ». Ils et elles témoignent.

Matthias Perez, 29 ans, Ile-de-France :


 
© MM

« Cette manif, ça fait du bien. Ça se bouge enfin ! Ce qu'on entend ces temps-ci est insupportable. L'égoïsme de ces gens qui s'opposent à un droit est insupportable. En même temps, je me dis que la démocratie est avec nous. L'homophobie, je la connais depuis toujours. Mais c'est vrai qu'en ce moment, je constate une recrudescence. Le Pacs, c'était “fléché” homo. Là, il est question du mariage, les homos vont devenir comme tout le monde, certains ne l'acceptent pas.

Je suis professeur de musique en collège. Dans mon établissement, les collégiens sont évidemment influencés par leurs parents, ce qu'ils entendent le soir à table. Certains élèves gays qui s'assument prennent cher en ce moment, leurs camarades les insultent, les traitent de “tapettes”, leur disent “va te faire enculer”. D'autres souffrent en silence, et sont parfois en échec scolaire à cause de ça. Avec mes collègues, on tente de leur parler. Vivement que tout ça se termine ! Même si le chemin parcouru sera partiel, car il reste encore à obtenir la procréation médicalement assistée pour les lesbiennes. »

 

Claire Lesquoy, 29 ans, Champagne-sur-Oise (Val-d'oise)

 

 
© MM

« Je suis là parce que le mariage n'est toujours pas signé, parce qu'il y a trop de violences et de haine. C'est une horreur sans nom ce qu'on entend, Barjot qui veut faire couler le sang. J'ai envie de vomir. Je suis gay et catholique, j'ai le droit d'être respectée, d'aimer, d'être heureuse, non? J'ai adhéré en septembre dernier à l'association LGBT chrétienne David et Jonathan. J'ai mis dix ans pour sauter le pas. Mais je le vivais trop mal dans mes églises. Ces derniers temps, les messes se terminaient systématiquement par des appels à manifester contre. Je me suis fait insulter et rembarrer. J'ai rompu avec certaines connaissances. Si on me rejette, je ne vais pas non plus tendre l'autre joue ! Il y a une montée d'extrême violence.

Cette année, je vais aux Journées mondiales de la jeunesse au Brésil. J'y vais pour moi, pour rencontrer des croyants, mais je flippe. J'ai participé à une rencontre préparatoire, beaucoup de participants étaient clairement contre le mariage des homos et l'adoption. Si je n'avais pas la foi, je ne serais pas ici, avec mes pancartes. J'aurais peut-être commis l'irréparable, comme certains jeunes homos qui sont exclus par leurs parents, leur communauté, etc. »

Gilles Leberre et Laurent Delaire, 44 ans, Brou-sur-Chantereine (Seine-et-Marne)


 
© MM

« On n'est pas des militants, mais on va peut-être le devenir. » Gilles est agent SNCF. Laurent est aide-soignant. Dans leur petite ville, ils participent à la vie sociale. Dans leur boulot, ils n'ont jamais connu l'homophobie. Jusqu'au 24 mars, jour de la grande manifestation des anti-mariage. Gilles était à la maison. On sonne à la porte. Il ouvre, pensant que c'est Laurent qui rentre. « C'était un voisin. Il m'a traité de “trou du cul”, de pédé”. J'ai claqué la porte. » Gilles et Laurent ont déposé une main courante. C'était la première fois, pas de quoi instruire une plainte, ont dit les policiers. « Pendant dix jours, on a flippé. Mais c'est pas parce qu'on est pédés qu'on doit baisser la tête... » Laurent et Gilles sont émus.

Laurent a confectionné une pancarte qui fait référence aux propos du député UMP Cochet, accusant mercredi la gauche de vouloir « assassiner des enfants » en faisant voter le mariage pour tous, et à l'agression de deux élèves homosexuels dans un lycée d'Isère. « Tout ça me révolte, dit Laurent. C'est indigne, je suis horrifié. » « J'ai été agressé il y a vingt ans. Depuis vingt ans, je n'avais jamais vu un tel climat d'homophobie. » Une fois que la loi sera passée, il espère que la tension va retomber. Et après, dans quelques mois, « bien sûr qu'on va se marier ! » disent-ils, les yeux dans les yeux.

 

Marie-Astrid Chevalier, apprentie-pâtissière, 19 ans

 
© MM

« Je vis tout ça très mal. Je vis dans un foyer dans le VIIe arrondissement, juste à côté des Invalides. Tous les soirs je vois ces gens qui manifestent contre mes droits. Je suis d'une famille catholique, je suis croyante. Mais depuis six mois, je suis sortie de l'Église. J'ai rompu. Il y a eu beaucoup de remarques dans mon entourage. Mes parents ont perdu quelques amis qui savent que je suis lesbienne, avec qui ça a clashé. J'ai l'impression que ce débat a remonté plein de choses que les gens gardaient pour eux. Avant, j'avais bien eu quelques regards quand je me baladais avec ma copine. Mais ces derniers mois, les gens verbalisent, j'ai entendu des “sales gouines”. Même au boulot, depuis quelques mois, j'entends parfois des remarques qui me déstabilisent. J'espère qu'une fois la loi passée, tout ça va s'arrêter. »

Cédric, Zoé et Elias, 19 ans, étudiants à Cergy-Pontoise (Val d'Oise)


 
© MM

Avec leur look un peu BCBG, les trois amis, tous trois étudiants en droit, ne passent pas inaperçus. Cédric, Zoé et Elias sont des enfants de bonne famille. Certains de leurs amis ou des connaissances sont allés manifester avec Barjot & co. Eux ont préféré la Bastille. Zoé, « de droite, catholique et pour le mariage », est hétérosexuelle. « Tout le monde doit avoir les mêmes droits », dit-elle. Dans la banlieue aisée des Yvelines, là où elle vit, elle connaît des parents qui ont chassé leur fils de chez eux « parce qu'il est homo ». Le comportement de la droite la met en colère. Idem pour Cédric. Il est homo, de droite. A milité « quatre ans à l'UMP ». Il vient de quitter le parti en décembre, pour l'UDI centriste de Jean-Louis Borloo. « Quand j'ai vu ce que disaient certains à l'UMP, les Myard, les Jacob, ça m'a dégoûté. Beaucoup de gens ont quitté l'UMP à cause de ça. »

Elias est homosexuel, lui aussi. Ses parents (plutôt de gauche et qui n'ont pas participé aux manifestations anti-mariage) ne sont pas au courant, « même si j'ai lancé des petites piques… ». Du coup, je lui demande s'il préfère ne pas être photographié. « Non non, je veux profiter de votre article pour leur dire, répond-il. Je sais qu'ils me soutiendront. »

 


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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 17:54

 

Médiapart

 

 

« En finir avec les institutions de la cinquième République et (...) redonner du pouvoir aux citoyens et aux citoyennes dans tous les domaines de la vie politique et économique »: une soixantaine d'économistes de différents horizons expliquent ici pourquoi il soutiennent « la marche citoyenne du 5 mai 2013 ».

 


 

L’affaire Cahuzac est révélatrice d’une République à bout de souffle. La défiance vis-à-vis des institutions et la conviction que les responsables politiques sont devenus impuissants face à la crise – quand ils ne sont pas corrompus – minent le régime et conduisent un nombre croissant de nos concitoyens à se réfugier dans l’abstention, voire, pour une partie, à rechercher des boucs émissaires et à adopter les discours ethnicistes de l’extrême droite. Les racines de cette situation touchent à la fois à la soumission des gouvernements à la logique du capitalisme financiarisé, à leur adhésion à une construction européenne qui se fait contre les peuples, à la nature antidémocratique des institutions de la cinquième République et à l’endogamie entre les milieux d’affaires et les hauts responsables au pouvoir. Aussi, le basculement de certains de ces responsables politiques dans la délinquance financière ou fiscale n’est pas la dérive personnelle de quelques moutons noirs, mais bien le prolongement logique du sentiment d’irresponsabilité et de toute-puissance qui habite cette nouvelle oligarchie politico-financière. Les appels à la morale individuelle et à plus de transparence ne seront donc qu’un emplâtre sur une jambe de bois si des mesures à la hauteur de la situation ne sont pas prises.

Sur le plan économique, la première est d’arrêter les politiques d’austérité : désastreuses socialement, elles sont stupides économiquement, étant incapables même de répondre à l’objectif qu’elles se sont fixé, la réduction des déficits. La deuxième est d’en finir avec la domination des marchés financiers sur la vie économique et sur la société, ce qui passe par un contrôle social des banques, la séparation organisationnelle stricte entre banques d’affaires et banques de dépôts, l’interdiction des produits financiers à risque et des activités spéculatives (en particulier l’interdiction des transactions financières avec les paradis fiscaux) et la création d’un pôle public financier. Il s’agit aussi d’engager une répartition plus égalitaire du revenu national par une augmentation de la part des salaires dans la valeur ajoutée, et une réforme fiscale d’ampleur redonnant en outre des marges de manœuvre à la puissance publique. Bref, c’est une tout autre politique économique tournée vers la satisfaction des besoins sociaux et la transition écologique qu’un gouvernement de gauche se devrait de mettre en œuvre.

Elle devrait s’accompagner d’une bataille à l’échelle européenne pour la refondation de l’Europe. La sacralisation de la liberté de circulation des capitaux et l’interdiction pour la BCE de financer les États ont donné aux marchés financiers un véritable pouvoir de veto sur les décisions des institutions démocratiquement élues, pouvoir qu’ils exercent via les attaques spéculatives et le chantage à la délocalisation. En finir avec cette situation et donner aux peuples d’Europe la maîtrise de leur destin doit être l’objectif de tout gouvernement de gauche. Nul doute qu’un gouvernement qui engagerait un tel processus aurait un écho considérable et trouverait nombre d’alliés parmi les peuples étranglés par les politiques actuelles.

En France, il s’agit d’en finir avec les institutions de la cinquième République et de redonner du pouvoir aux citoyens et aux citoyennes dans tous les domaines de la vie politique et économique. Face à la profondeur de la crise politique, économique et écologique, la perspective du passage à une sixième République – par le biais d’un processus constituant impliquant tous les citoyens – est à l’ordre du jour. La démocratie à tous les niveaux de décisions, voilà l’essence de la sixième République. Elle devra, notamment, permettre à la souveraineté populaire de franchir la porte des entreprises. Aujourd’hui, les actionnaires sont les seuls à décider de la conduite des entreprises, alors que ce sont les travailleurs qui créent la richesse. Pour rompre avec cette situation, il faut donc étendre de manière très importante les droits des salarié-es, notamment donner au Comité d’entreprise un droit de veto sur les décisions stratégiques et créer un statut du salarié qui permettra la mise en place d’une sécurité sociale professionnelle. Et, pour les secteurs de l’économie qui relèvent directement de l’intérêt général, l’arme de la nationalisation sous contrôle démocratique pourra et devra être utilisée.

Le manque d'indépendance et de pluralisme dans le traitement médiatique de l’information économique est un obstacle à la réappropriation par le peuple de la politique économique. L’idéologie néolibérale étouffe toute possibilité de débat démocratique éclairé et argumenté. Dans l’enseignement et la recherche, la domination de l’école de pensée néoclassique a été instituée, en contradiction fondamentale avec l’esprit scientifique qui suppose la possibilité de remise en question des théories. Alors qu’il est de plus en plus évident que les politiques néolibérales nous conduisent à la catastrophe économique et écologique, il devient d’autant plus urgent de permettre l'épanouissement des recherches qui se placent hors du cadre de pensée de l’orthodoxie actuelle.

Pour toutes ces raisons, nous, économistes, soutenons la marche citoyenne du 5 mai 2013 pour une sixième République, contre la finance et l’austérité.

Signataires

Louis Adam, commissaire aux comptes

Daniel Bachet, université d'Evry; Philippe Batifoulier, université Paris ouest; Nicolas Beniès, université populaire de Caen; Mathieu Béraud, université de Lorraine; Eric Berr, université Bordeaux IV; Jacques Berthelot, ex INP de Toulouse; Pierre Bezbakh, Paris Dauphine; Boris Bilia, statisticien-économiste; Pierre Bitoun, INRA; Frédéric Boccara, université Paris XIII; Marc Bousseyrol, Sciences Po Paris; Mireille Bruyère, université Toulouse 2;

Claude Calame, EHESS; Christian Celdran, Economistes atterrés; Gabriel Colletis, professeur de sciences économiques université de Toulouse 1; Pierre Concialdi, économiste-sociologue; Laurent Cordonnier, université Lille 1; Jacques Cossart, économiste du développement;

Jean-Paul Domin, université de Reims; Guillaume Etievant, expert auprès des CE; Bernard Friot, IDHE Paris Ouest; 

Maryse Gadreau, professeur émérite à l'université de Bourgogne; Jean Gadrey, université Lille I; Véronique Gallais, économiste; 
Jacques Généreux, Sciences Po Paris; Patrick Gianfaldoni, UAPV; Jean-Pierre Gilly, professeur émérite université de Toulouse; Pierre
Grou, université Versailles Saint-Quentin; Alain Guery, EHESS; Bernard Guibert, administration économique;

Jean-Marie Harribey, université Bordeaux 4; Michel Husson, économiste; Sabina Issehnane, université Rennes 2; Andrée Kartchevsky, URCA; Pierre Khalfa, syndicaliste, membre du Conseil économique, social et environnemental;

Dany Lang, université Paris 13; Pierre Le Masne, université de Poitiers; Philippe Légé, université de Picardie;

Marc Mangenot, économiste; Jonathan Marie, maître de conférences, université Paris 13; Christiane Marty, économiste; Pierre
Mascomere, actuaire consultant; Gustave Massiah, économiste, école d'architecture de paris La Villette; Jérôme Maucourant, économiste; Thierry Méot, statisticien; François Morin, professeur émérite;

Nolwenn Neveu, professeure agrégée de sciences économiques et sociales; Gilles Orzoni, Ecole polytechnique;

Dominique Plihon, université Paris 13; Nicolas Prokovas, université Paris 3; 

Christophe Ramaux, université Paris I; Jacques Rigaudiat, ancien conseiller social des Premiers ministres Rocard et Jospin; Gilles Rotillon, université Paris-Ouest; Jean-Marie Roux, économiste; 

Robert Salais, Ecole normale supérieure de Cachan; Catherine Samary, université Paris Dauphine; 

Dominique Taddéi, ancien président d'université, ancien Président de la Caisse des dépots et consignations; Bernard Teper, Réseau Education Populaire; Stéphanie Treillet, économiste;

Sébastien Villemot, économiste; Philippe Zarifian, professeur Université Paris Es

 

 

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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 21:46

 

http://raoni.com/actualites-661.php

 

 

 

 

 

L'ASSAUT DU CONGRES BRESILIEN PAR LE CACIQUE RAONI ET 300 INDIGENES PORTE LES GERMES D'UN "PRINTEMPS INDIEN"

L'ASSAUT DU CONGRES BRESILIEN PAR LE CACIQUE RAONI ET 300 INDIGENES PORTE LES GERMES D'UN

Le Chef Raoni et 300 indigènes ont fait plier le président de la Chambre après l'irruption historique dans la plénière du Congrès - photo O Globo

Le rassemblement Avril indigène (Abril Indigena) qui se tient à Brasilia du 15 au 19 avril 2013, a pris la tournure d'une mini-révolution mardi 16/04 lorsque près de 300 indiens, dont le Cacique Raoni, ont envahi au Congrès la chambre des députés en plein débat parlementaire. L'évènement à secoué le Brésil et le pouvoir en place, qui s'évertuait jusqu'ici à faire la sourde oreille quant aux revendications des peuples autochtones sur leurs propres terres. Un groupe de travail incluant parlementaires et leaders indigènes a été créée en urgence. Aujourd'hui, 18 avril, le Cacique Raoni doit rencontrer pour la première fois la présidente Dilma Rousseff avec 9 autres représentants indigènes.

2013, un Printemps Indien ?

 Impressionnant rassemblement de près de 600 leaders issus de la diversité ethnique des peuples indigènes du Brésil, l’Abril Indigena (Avril Indigène) a peut-être planté les germes d'un "printemps indien" lorsque, ce mardi 16 avril 2013 vers 10h30,  la moitié d'entre eux ont pris d'assaut en chantant et en dansant la salle plénière de la Chambre des Députés, à Brasilia, au beau milieu des débats. Cette manifestation pacifique, qu'il faut bien qualifier d'historique, à provoqué un véritable mouvement de panique parmi les députés dont la débandade a beaucoup fait jaser. Tambours, massues, bâtons et lances à la main, les indigènes ont informé qu’ils ne sortiraient pas tant que le président Alves ne les auraient pas écouté. La session ordinaire à été arrêtée... 



"Avril Indigène" 

 C'est le plus grand événement annuel organisé au Brésil par les mouvements indigènes, "Avril Indigène" dénonce la dégradation galopante en matière de respect des droits des peuples autochtones. Cette mobilisation nationale appelée par les organisations autochtones et indigènes vise, chaque année, à réaliser pendant le mois d'avril des débats, des séminaires, des activités et des manifestations dans différentes régions du Brésil, et assure la continuité du Campement "Terre Libre" (Acampamento Terra Libre), dressé sur l'Esplanade des ministères à Brasilia, la capitale fédérale du Brésil. 

En trois ans, "Avril indigène" a produit des documents et résolutions qui se rapportent aux grands axes de revendication du mouvement indigène, à savoir:

- la régularisation des terres indigènes, 

- la santé et l'éducation différenciée, 

- la gestion durable des terres autochtones 

- les menaces sur les droits constitutionnels des peuples autochtones, 

- la préservation du patrimoine culturel de ces peuples.


Ce rendez-vous annuel permet aux peuple indigènes d'interpeller de manière forte et donc audible le pouvoir brésilien et en particulier d'écorner l'image d'Epinal d'une oeuvre politique du président Lula sans aucune ombre au tableau. Les populations indigènes du Brésil ont en effet été les principaux dommages collatéraux. 'Avril Indigène' expose de façon structurée les fondements de leur résistance à un projet de colonisation qui reste à ce jour déguisé en néolibéralisme, qui soutient la violence, la concentration des terres et de la richesse, la discrimination ce celui qui est différent, et travaille principalement à restreindre les droits des peuples autochtones constitutionnellement garantis, après tant d'années de lutte.*


L'édition 2013 d'Avril Indigène se tient dans un climat tendu en raison de l'offensive de la bancada ruralista (un front parlementaire qui agit pour la défense des intérêts des proprietaires ruraux expansionnistes) au Congrès national, de la mise en place de mesures d'exception par la présidence de la République (propositions de changements constitutionnels quant au droit à la terre,  publication d'une ordonnance permettant l'utilisation de la Force nationale contre des communautés s'opposant à la construction de grandes entreprises ou structures, tels les grands barrages), et d'une mobilisation de la population sans précédent pour soutenir le peuple Guarani-Kaiowa, récemment menacé d'expulsion de leur propres terres.


Les 600 représentants indigènes du Brésil présents sont donc venus participer à Brasilia, à la "semaine de l'Indien", temps fort d'Avril Indigène,  non pas pour célébrer une date leur étant dédiée (le 19 avril est décrétée au Brésil journée nationale de l'Indien) mais pour montrer au pays et au monde qu'ils sont en résistance et qu'ils sont bien vivants, au-delà du folklore et des musées qui célèbrent leur art. "De nos récentes réunions nationales, durant lesquelles nous avons préparé des lettres aux autorités, aucune amélioration n'a jailli, rien n'a bougé. Je pense même que cela a empiré. Nous vivons en pleurant nos morts. Il est temps de donner la priorité à la vraie lutte pour la terre. Sans elle, nous ne sommes rien. L'argent qui nous est proposé ici et là n'est pas une substitution, il engendre la division. Dans la guerre que nous devons mener, il nous faut rire, pas pleurer. Désormais, nous ne faisons plus la guerre entre nous et nous savons qui sont nos ennemis »,  a souligné le chef Babau de l'ethnie Tupinambás (Serra do Padeiro - BA)."**

 

PEC 215 : Négociations infructueuses

 C'est donc dans le cadre de cet "Avril Indigène" que les principaux leaders indiens du Brésil, le grand Cacique Raoni en chef de file,  se sont rendu au Congres National dans la matinée du mardi 16 avril, pour participer à la réunion du Front Parlementaire de Soutien aux Peuples Autochtones. Près de 300 indigènes étaient présents lorsque l'échec d'une tentative de négociation avec le président de la Chambre des députes, Mr. Henrique Alves, a mis le feu aux poudres. Le principal sujet de débat était la déclaration de création d’une commission ayant pour but d'analyser la proposition de loi PEC 215, qui propose un amendement à la constitution qui transfererait au Congres National le pouvoir de décision sur les terres indigènes, ce qui permettrait la révision de terres démarquées déjà homologuées. Elle mettrait aussi sans doute un terme, en raison de la pression des industriels et des financiers, à toute possibilité de nouvelle homologation ou démarcation. Une stratégie qui n'est pas sans rappeler celle adoptée par les Etats-Unis aux XVIIIème et XIXème siècles et qui a mené aux tragédies humanitaires et culturelles que l'on sait. 

Les terres du Xingu pourraient êtres directement affectées à très court terme par cette loi, notamment le territoire du Cacique Raoni, qui à profité de sa venue à Brasília pour partager sa vision de cette situation :  « nous sommes totalement opposés à cette invasion déguisée de nos terres. Nous en sommes les premiers habitants. L'homme blanc est en train de nous donner des ordres, nous n’aimons pas cela. Il faut nous respecter. » Une autre loi qui compromet les peuples autochtones est la PEC 237 qui permettrais la concession de terres indigènes aux producteurs ruraux.

 

Cacique Raoni : "le blanc ne nous respecte pas, il est en train de nous tuer".

Microphone à la main, le Cacique Raoni à demandé la révocation de cette commission. « Président, vous devez parler avec vos parlementaires pour qu’ils respectent les peuples autochtones. La PEC 215 est en train de causer des problèmes pour les peuples indigènes. Je n’accepterais jamais la déforestation dans les terres indigènes, la prospection minière dans nos territoires. Les grands barrages hydroélectriques (...) Le blanc ne nous respecte pas ; il est en train de nous tuer. Nous devons preparer un document et le donner à la présidente Dilma [pour qu']elle nous respecte ».

 

 

Terrorisés par l'irruption inopinée des leaders indigènes, les députés s'enfuient en courant et trouvent refuge sur une estrade

Suite à l’insuccès de cette négociation, les 300 indigènes présents ont commencé une manifestation pacifique et entamé chants et danses typiques sous les cameras des principaux médias brésiliens. Comme toujours dans les protestations autochtones, ils se sont dirigés en dansant jusqu’au Salon Vert, qui précède la chambre des députés, alors en pleine session. Mais au lieu de gagner la sortie, ils ont ensuite, à la surprise générale et dans un acte historique, commencé à menacer de de pénétrer dans l'enceinte fermée de la chambre des députés. Bien que renforcée, la sécurité n'est pas parvenue à résister à la pression des 300 indiens survoltés, qui se sont soudainement engouffrés dans la plénière, provoquant la panique parmi les élus, dont un nombre important se sont enfuis en courant visiblement terrorisés par ces danses et ces chants ! 

Dans un article publié par la CIMI (Conselho Indigenista Missionário : Conseil Indigéniste Missionnaire), la journaliste Elaine Tavares analyse la réaction des députés : " La scène jouée par les députés serait risible si elle ne faisait clairement état de ce qu'ils pensent des Indiens. Les "costumes-cravates" se sont précipités, désespérés, quand ils ont vu un petit groupe d'indigènes effectuant des danses rituelles autochtones avancer dans l'allée de la plénière. Pour eux, ces hommes et ces femmes ne sont rien de plus que des sauvages, dangereux et menaçants. Ils ne les voient pas comme des citoyens brésiliens, égaux à eux en matière de droits et de devoirs. Les députés se sont précipités, pourquoi? Par peur? Et pourquoi devraient-ils avoir peur? Parce qu'ils savent très bien ce qu'ils font et comment ils traitent les peuples autochtones dans ce pays. "

 

La sortie "honorable" des députés humiliés

 Armés de leurs tambours, bâtons et lances, les indigènes ont informé qu’ils ne sortiraient pas de la plénière tant que le Président de la Chambre, Henrique Eduardo Alves (PMDB-RN), ne les aurais pas écouté. La session ordinaire a été arrété. Vers 19h00,  la majeure partie d'entre eux ont accepté de sortir pendant que les principaux leaders, menés par le Cacique Raoni, se réunissaient avec Henrique Alves. Cacique Raoni : "President, vous devez discuter avec les parlementaires et leur demander de respecter les peuples indigènes. La PEC est une plaie pour nous tous".

A l'issue de cette réunion, il a été annoncé le report du vote de la PEC 215, prévu ce semestre, la suspension de la création de la commission spéciale permettant d'examiner le bien-fondé de cet amendement proposé à la Constitution (PEC) et la création d'un groupe de travail conjoint entre députés et leaders indigènes pour discuter de sujets d'intérêt pour les peuples autochtones. Cette victoire à été célébrée par les indigènes dans le Salon Vert, mais ils veulent désormais que cette loi soit tout simplement jétée aux oubliettes.
 

Danses et tambours ont fait plier le pouvoir : annonce de la création d'une commission constituée de parlementaires et de leaders indigènes 

 Le lendemain de ce coup d'éclat, le président de la Chambre Henrique Alves a publiquement confirmé la création de ce groupe de travail et s'est engagé à ce que les premières discussions portent sur la proposition d'amendement à la Constitution (PEC 215). Alves a également, comme promis devant les caméras, suspendu la mise en place du comité spécial chargé d'examiner la PEC au cours du premier semestre de cette année.

Le collège créé par Alves se compose de dix parlementaires et des représentants des communautés autochtones. Il sera coordonné par le député Lincoln Portela (PR-MG) et aura comme membres les députés Chico Alencar (PSOL-RJ), Ronaldo Caiado (DEM-GO), Sarney Fils (PV-MA), le père Tom (PT-RO), Bernardo Santana de Vasconcellos (PR-MG), Domingos Dutra (PT-MA), Edio Lopes (PMDB-RR), Moreira Mendes (PSD-RO) et Ricardo Tripoli (PSDB-SP).

L'espoir a germé au cours de cet Avril Indigène qui pourrait, bien plus tôt qu'on ne le pense, devenir l'acte fondateur d'un "Printemps Indien".



*Source : "AJI" Ação de Jovens Indígenas de Dourados ; ** Source : Brasil de Fato - Renato Santana de Luziânia (GO)

 

- par Lunna Lima et Gert-Peter Bruch -

 

 

 

 

 

 

Photos : FlickR - brasildefato1

Date de l'article : 18/04/2013

 


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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 19:11

 

 

ouest-france.fr - Vaucluse
Social jeudi 18 avril 2013

Un employé de Veolia Eau à Avignon a été licencié début avril pour avoir refusé depuis 2006 de couper l’eau aux domiciles de personnes. Il les estimait défavorisées alors que la direction les considérait comme de mauvais payeurs.

L’homme, âgé de 48 ans et employé depuis 20 ans à Veolia eau, a reçu une lettre de licenciement datée du 4 avril 2013. Le motif ? Son « refus de mettre en œuvre les fermetures de branchements faisant suite au non-paiement de facture ».

« Psychologiquement, il se refusait à couper l’eau »

Depuis 2006, l’employé refusait de procéder aux coupures du compteur d’eau de familles qui ne s’acquittaient plus de leurs factures et qu’il jugeait défavorisées.

« Psychologiquement, il se refusait à couper l’eau, il préférait négocier avec les familles, récupérait des chèques et leur conseillait de voir avec Veolia » pour épurer leurs dettes, selon le secrétaire général de la CGT du Vaucluse, Thierry Lapoirie.

Un millier de familles concernées

Selon le responsable syndical, environ un millier de familles auraient été concernées par ces coupures non effectuées entre 2006 et 2013. Ces « coupures concernent des personnes mauvais payeurs », et non des foyers en difficultés, a précisé le responsable Véolia pour le secteur Gard-Lozère-Alpes-Provence, Bruno Challoin.

« Les personnes défavorisées relèvent des services sociaux (qui) prennent en charge tout ou partie » des factures impayées comme le prévoit la loi, a-t-il ajouté.

« On ne choisit pas les tâches qu’on a envie d’effectuer »

Depuis 2006, le salarié récalcitrant avait fait l’objet de plusieurs rappels de consigne, et des entretiens de conciliation avec la direction avaient été organisés. « Sur sa fiche de poste, il y a cette mission (de coupure de branchements) et nous sommes une société avec des règles, on ne choisit pas les tâches qu’on a envie d’effectuer », a indiqué M. Challoin.

Ses refus de couper l’approvisionnement en eau nuisaient à l’organisation du travail, selon Veolia, et d’autres agents devaient procéder aux coupures non effectuées.

Le salarié licencié a décidé d’engager une procédure devant le conseil des prud’hommes.

 

 

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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 14:00

 

 

Marianne - Mercredi 17 Avril 2013 à 15:41

 

Les économistes atterrés

 

Le tout nouveau « Haut Conseil des finances publiques » a rendu mercredi 16 avril son premier avis, qui porte sur les prévisions macroéconomiques du gouvernement. Les Économistes Atterrés, Attac et la Fondation Copernic ont décidé de mettre en place un « Conseil citoyen des finances publiques » qui réagira systématiquement aux avis du Haut Conseil. Voici le premier communiqué de ce Conseil citoyen des finances publiques.

Didier Migaud préside le Haut Conseil des finances publiques (PRM/SIPA)
Didier Migaud préside le Haut Conseil des finances publiques (PRM/SIPA)

L’instauration du Haut Conseil des finances publiques découle de la ratification par la France du Traité sur la stabilité, la coopération et la gouvernance (TSCG) de l’Union européenne qui enferme les pays européens dans un carcan budgétaire, ne leur laissant pas d’autre choix que de mener en permanence des politiques d’austérité. Dans une Europe économiquement intégrée, où la demande externe des uns dépend de la demande interne des autres, la généralisation des politiques d’austérité ne peut qu’enfermer la zone dans la récession. Cette récession conduit à une réduction des recettes fiscales qui a pour conséquence de rendre encore plus difficile la réduction des déficits que l'austérité était censée favoriser, justifiant ainsi un nouveau tour de vis, qui aggrave la situation, etc. Cette spirale mortifère est en train de toucher peu ou prou tous les pays européens, avec pour conséquence une destruction du « modèle social européen » et une paupérisation des populations. 
 

Cette analyse est paradoxalement confirmée par l’avis du Haut Conseil qui est obligé d’admettre que les coupes budgétaires, appelées pudiquement mesures de consolidation budgétaire, ont « un impact sur la croissance » et « sont susceptibles d’avoir un impact (…) sur le potentiel de croissance ». Le Haut Conseil remet ainsi en cause les prévisions de croissance du gouvernement que ce soit sur le court terme (2013 et 2014) ou sur le moyen terme (2015 et 2017). Mais il reste toutefois au milieu du gué. Il reconnaît que depuis plusieurs années les « prévisions de croissance » ont été « systématiquement affectées d’un biais optimiste ». Mais d’où viennent ces erreurs ? Ne serait-ce pas que ces prévisions ont systématiquement sous-estimé les effets récessifs des programmes d’austérité mis en oeuvre ? Le FMI lui-même, ce qui est cocasse, a récemment abondé en ce sens1. Le Haut Conseil, de son côté, se garde bien de trancher, sans toutefois fermer la porte à cette interprétation. L'air du temps serait-il sur le point de changer ? Quoi qu'il en soit les analyses du Haut Conseil confirment l’impasse totale de la politique gouvernementale. 
 

Dans ses Perspectives de l’économie mondiale publiées en octobre 2012, le FMI a révisé son estimation du multiplicateur budgétaire : celui-ci ne serait pas de 0,5 – comme il le soutenait précédemment – mais compris entre 0,9 et 1,7. Cela signifie qu’une baisse de la dépense publique de 1 point de PIB, soit 20 milliards, entraîne (pour un multiplicateur égal à 1,5) une chute du PIB de 30 milliards et une baisse des recettes de 15 milliards. Au prix d’une chute du PIB (et donc de l’emploi), le déficit ne se réduit donc que de 5 milliards. Et comme le PIB a chuté entre-temps, le ratio déficit public / PIB n’a quasiment pas baissé, tandis que celui dette publique / PIB continue à croître.
 

Ainsi, note-t-il que la reprise des exportations sur laquelle le gouvernement compte pour mettre en oeuvre son programme de stabilité bute sur trois problèmes. D’abord « les efforts amorcés par les pays du Sud de l’Europe pour restaurer leur compétitivité-prix pourraient en particulier affecter les exportations françaises ». En effet, par définition, les politiques de compétitivité sont non coopératives et aboutissent à un jeu à somme nulle.

Ce constat pointe la double absurdité de l’austérité généralisée. Elle fait boule de neige : la contrepartie de ces « efforts », c’est la récession et la baisse des importations des pays du Sud, qui évidemment « affecte » les exportations françaises. Et c’est un jeu à somme négative, où un pays ne peut gagner des parts de marché qu’au détriment des pays voisins, à condition que ceux-ci ne fassent pas la même chose, alors même qu'ils le font tous avec un magnifique entrain : une politique absurde. 
 

Le deuxième problème pointé par le Haut Conseil renvoie « au comportement réel des entreprises en matières d’investissement ». Les experts du Haut Conseil ne semblent pas croire aux espoirs du gouvernement, pour qui les 20 milliards d'euros du « Crédit d'impôt compétitivité-emploi » généreusement octroyés aux entreprises favoriseraient l'investissement et l'emploi. A quoi peut donc servir de baisser, par divers moyens, le coût du travail, si les entreprises n’investissent pas et utilisent leur surcroît de marge pour continuer à augmenter les dividendes versés aux actionnaires ? Pourquoi les entreprises utiliseraient-elles cette manne pour investir alors que « Le scénario d’une reprise de l’investissement des entreprises, retenu par le gouvernement, à compter du second semestre de 2013 reste conditionné à l’amélioration des perspectives d’activité », amélioration fort peu probable comme le démontre l’avis ? Les scénarios grec et portugais, où l'on constate aujourd'hui que les prix ne diminuent pas malgré la baisse drastique des salaires, montrent également que les ajustements espérés par les économistes officiels (« dévaluation interne » ou « politique de compétitivité ») ne fonctionnent pas. 
 

Le troisième problème tient aux variations du taux de change de l’euro qui peuvent annuler tous les efforts de compétitivité. Rappelons qu’entre janvier 2002 et avril 2008, l’euro s’est réévalué de 78 % par rapport au dollar. 
 

Bref, le Haut Conseil pointe les apories d’une politique de compétitivité… sans aucunement la remettre en cause. 
 

Au-delà, le Haut Conseil se montre sceptique sur une possible baisse du taux d’épargne des ménages censée pouvoir favoriser la demande effective interne et note que « dans un contexte où le chômage se maintient à un niveau élevé, les prévisions relatives à l’évolution des salaires paraissent optimistes ». On ne saurait mieux dire. Le Haut Conseil pointe ainsi le risque d’une spirale dépressive : plus de chômage, moins de salaires, moins de demande, plus de chômage… 
 

Le Haut Conseil note que le gouvernement retient le même chiffre de croissance que la Commission pour 2014, 1,2%, mais, en intégrant, sous la pression de la Commission elle-même, une politique budgétaire plus restrictive de 1 point de PIB; avec un multiplicateur de 1, le gouvernement aurait dû abaisser la prévision de la Commission de 1,2 % à 0,2 %. Il ne l’a pas fait, remarque avec raison le Haut Conseil. Aussi, le scénario présenté, nette reprise de la croissance en 2014 malgré des politiques restrictives, n’a aucune cohérence. 
 

Pour la période 2015-2017, le Haut Conseil reconnaît qu’il ne peut y avoir forte croissance sans la fin des mesures de consolidation, mais en tire bizarrement argument pour dire qu’il faut les appliquer rapidement en 2014 et 2015, sans voir que cela aggravera encore la situation durant ces deux années. 
 

Les conclusions de ces analyses sont sans appel. Alors que le gouvernement prévoit une « croissance » de ... 0,1 % en 2013, le Haut Conseil n'écarte pas le scénario d'« un léger recul du PIB en 2013 » et se montre dubitatif, on le serait à moins, sur les prévisions de croissance des années 2014-2017. 
 

Le Haut Conseil se livre donc à un certain nombre de constats parfaitement réalistes mais n'en tire rigoureusement aucune conclusion. Pire, il affirme, contre toute vraisemblance au vu de ses propres analyses, que « les mesures de consolidation budgétaires (sont) indispensables dans leur principe ». Il souhaite simplement que « les hypothèses sous-jacentes soient davantage étayées » sans reconnaître la contradiction entre la stratégie mise en oeuvre en Europe (des politiques restrictives dans tous les pays) et les résultats espérés (le retour de la croissance). 
 

L’avis annoncé pour le mois de septembre portant sur la loi de finances 2014 sera particulièrement intéressant à lire. Après avoir montré le caractère irréaliste des prévisions du gouvernement en matière de croissance et pointé les apories des politiques de compétitivité européennes, remettra-t-il en cause l’objectif de réduire le déficit budgétaire à 2,9 % du PIB en 2014, puis d’annuler le déficit structurel en 2017 ? Ou bien préconisera-t-il encore plus de coupes dans les dépenses publiques, alors même qu’il vient d’en montrer les effets contre-productifs ? 

 

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