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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 16:43

 

 

Le Monde.fr | 10.05.2013 à 17h31

 

Par Antonin Sabot

 
A Avignon, Reclaim the fields et le collectif LeoPart ont organisé la plantation d'un champ de pommes de terre en protestation contre le passage prévu d'une route dans une zone d'agriculture péri-urbaine.

Parmi les nombreux collectifs, associations et individus venus constituer le groupe LEOpart et ayant lancé le squat agricole qui s'organise petit à petit dans la "ceinture verte" d'Avignon se trouve le réseau Reclaim the Fields. Après avoir participé, entre autres, à la ferme du Sabot à Notre-Dame-des-Landes, à un camp de soutien à la lutte de paysans contre une mine d'or en Roumanie, ou à des squats de terres et à des jardins collectifs à Dijon, le réseau s'est tout naturellement retrouvé impliqué dans la lutte autour de la liaison Est-Ouest (LEO) à Avignon.

Sur un coin de table, en compagnie d'autres membres du réseau, Nicolas tente de résumer la philosophie d'un mouvement qui se veut plus une "constellation" qu'une association hiérarchisée et monolithique. Comme dans bien des groupes qui se retrouvent dans ce type d'actions, les frontières du réseau ne sont pas nettes et les liens se font par porosité d'un groupe à l'autre.

Venir ici, "ça pose quelque chose de concret et ça peut modifier l'attachement à la terre", explique Nicolas. Lui-même formé en agronomie, il a appris les aspects les plus concrets du maraîchage "dans des luttes comme celle-ci". Les membres de Reclaim the Fields, comme ceux du collectif LEOpart, aimeraient que des gens reviennent cultiver les terres mises en friches sur le tracé de la LEO.
 

Au coeur des actions de Reclaim the Fields, l'idée de la réappropriation des terres est essentielle.

"La terre, c'est le nerf de la guerre", affirment ces jeunes agriculteurs, inspirés par les paysans sans terre sud-américains. Dans tous les combats ou projets que mène le réseau, l'idée de la réappropriation de cette ressource est essentielle. "Parce que ça touche à l'autonomie, expliquent-ils. D'abord, il s'agit de pouvoir se nourrir. Et puis d'acquérir des savoir-faire sans passer par le parcours institutionnel."

La remise en cause, ou du moins le court-circuitage des institutions traditionnelles du milieu agricole, est aussi une constante. Ils les jugent trop hiérarchisées et patriarcales. Chez eux, les femmes tiennent d'ailleurs une bonne place, et les réflexions sur les questions de genre sont aussi à propos que celles sur les techniques maraîchères.

Aussi attachés soient-ils à l'idée de construire une nouvelle "économie collective", les membres de Reclaim the Fields préviennent : "On ne balaie pas tout ce qui se fait par ailleurs." Dans toutes leurs luttes, ils disent tenter de discuter avec les agriculteurs plus conventionnels. "Les pratiques de solidarité paysanne, d'échange, de respect de la nature, on ne les a pas inventées, elles existent ailleurs", dit une jeune femme. "On ne veut pas rester dans un entre-soi stérile", jurent-ils. Leur idée, c'est plutôt d'amener des discussions, de nouvelles manières de voir. Ne pas imposer de label, donc.

Antonin Sabot

 

 

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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 16:37

 

 

 

Le Monde.fr | 10.05.2013 à 17h36 • Mis à jour le 10.05.2013 à 17h43

Par Angela Bolis et Antonin Sabot

 
 
Menés par un tracteur rouge, les opposants à la liaison Est-Ouest partent défricher et replanter un champ.

Mené par un agriculteur à la chevelure grisonnante juché sur son tracteur, le cortège du collectif LEOpart est jeune et bariolé, en ce samedi humide de fin avril. Cheveux rouges, dreadlocks ébouriffées, foulards noirs remontés sur le nez, entre 200 et 300 personnes ont défilé dans les rues d'Avignon au rythme d'une petite batucada, un ensemble de percussions, en croquant des noix et en refaisant le monde. Partie du vieux centre de la cité des papes, la manifestation s'est enfoncée dans la périphérie avignonnaise, où les barres d'immeubles laissent peu à peu la place aux haies d'aubépines, aux prés, aux serres maraîchères.

C'est ici, au beau milieu de la ceinture verte qui borde la ville, que doit être construite la liaison Est-Ouest (LEO), une quatre-voies qui fait la jonction entre les autoroutes A7, en direction de Marseille, et A9, vers Barcelone. Son ambition, affirment ses promoteurs, est de désengorger la ville et sa rocade, asphyxiées par les camions. Mais sur les plans, son tracé dessine une large rayure sur la zone d'agriculture périurbaine qui persiste ici, entre des lotissements et une voie de TGV. C'est sur l'emplacement de cette future autoroute, sur un terrain appartenant à la SNCF, que les manifestants terminent leur marche, pour organiser un camp.

Le projet de LEO, ptésneté par la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement.

Lire : La LEO, un projet critiqué

"On a envie que ce soit le début de quelque chose", lance Nicolas, du réseau européen Reclaim the Fields ("Reprenons les champs"), venu soutenir les locaux qui militent contre la LEO. Ce quelque chose est encore flou. Mais, alors que le campement se monte, le premier atelier auquel s'attèlent les militants est la plantation d'un champ de patates – prélude d'un squat agricole en gestation. Sur la ceinture verte, une maison, au moins, est déjà squattée par quelques jeunes, point de ralliement pour organiser la défense à plus long terme de la cinquantaine d'hectares de terres menacées. Et deux semaines plus tard, l'occupation se poursuit : après une première assemblée générale du mouvement ce samedi 11 mai, les militants s'attaqueront dimanche à une journée de "chantier collectif" pour consolider, en dur, leur installation.

Lire : Reclaim the fields, sans-terres et sans label

 

La ceinture verte est une zone au sud d'Avignon qui a été jusque là remarquablement préservée de l'urbanisation.

"ON EST TOUS DES MANGEURS"

Si la plupart des "LEOpart" sont de nouveaux venus, débarqués à l'occasion de cette "manif-occupation", ils viennent se greffer à une bataille que des associations locales mènent depuis des mois, voire des années, contre la disparition programmée de cet îlot d'agriculture périurbaine. A l'origine de cette convergence, un échange avec le Collectif pour la défense des terres agricoles, fondé il y a un an par des habitants d'Avignon et des agriculteurs de la ceinture verte. Parmi eux, Hélène, installée en maraîchage bio sur ces terres, distribuait en vente directe des paniers de légumes à quelque 110 familles du coin. Elle a dû déménager son exploitation, ses propriétaires ayant vendu leur terrain menacé par la LEO.

Au fil des années, les friches agricoles se sont multipliées sur la ceinture verte d'Avignon, soumise à la pression foncière et à l'incertitude qui pèse sur son avenir"Les agriculteurs n'allaient pas investir alors qu'ils risquaient l'expropriation", explique Hélène. "C'est aussi une bonne façon pour les pouvoirs publics de vider une zone, pour ensuite venir construire une route en arguant qu'elle est délaissée et peu attractive, alors que ce sont justement eux qui ont gelé son activité en faisant peser un projet d'aménagement pendant plusieurs décennies", analyse Mathieu, également membre du Collectif pour la défense des terres agricoles.

Le jeune homme habite dans la ville d'Avignon et, même s'il n'a pas grand chose à voir avec le monde agricole, il se "sent concerné" par cette mobilisation, d'abord pour préserver "la vocation nourricière de la ceinture verte""Parce qu'on est tous des mangeurs, et qu'il faut retrouver le lien à la terre et se réapproprier notre alimentation", croit-il. Aussi parce qu'il ne croit plus, à l'inverse, au bétonnage, "au règne du tout-voiture et à l'idéal de la vitesse".
 

"ZAD PARTOUT"

Ces problématiques plus globales ont pu former un terreau propice à la rencontre entre ces militants du coin et ces jeunes venus d'ailleurs, qui rechignent un peu à expliquer d'où ils affluent ainsi. Force est de constater, néanmoins, que le mistral qui souffle sur la ceinture verte d'Avignon a des parfums de Notre-Dame-des-Landes. La débrouillardise et le "Do It Yourself" qui règnent dans le bocage nantais ont indubitablement donné des idées, et de l'expérience, à certains.

Après la manifestation de fin avril, le campement accueille une yourte dortoir et un hectare de terres s'apprête à être remis en culture.

En quelques heures, et malgré la bruine fraîche, une yourte est ainsi montée pour faire office d'infirmerie, aux côtés d'un "point-info", d'un bar en bois, d'un chapiteau pour la cantine, d'un autre pour la fête – animé le soir-même par un concert punk, de toilettes sèches... Des ateliers pour fabriquer un poulailler collectif et une ruche sont prévus, certains partent en quête de plantes sauvages comestibles. Une caravane-bergerie est installée dans un champ adjacent, libérant quelques chèvres qui grignotent les ronces et aident ainsi au défrichage de la zone.

Si l'idée n'est pas de "faire un copier-collé" de Notre-Dame-des-Landes, selon Nicolas, la référence à la lutte contre l'aéroport breton est bel et bien omniprésente. A commencer par les pancartes de la manifestation : "Sème ta ZAD – occuper, cultiver, résister", ou "ZAD partout". L'acronyme est devenu le mot d'ordre qui fédère des dizaines de comités locaux de soutien à la lutte "contre l'aéroport et son monde", qui ont germé dans toute la France.

Voir la carte des comités de soutien à Notre-Dame-des-Landes

Plus révélatrices encore que ces signes, les aspirations des personnes venues défendre la ceinture verte avignonnaise résonnent avec celles de Notre-Dame-des-Landes : refuser un aménagement du territoire vécu comme absurde et autoritaire, s'opposer à la logique de la rentabilité financière, afficher des valeurs comme la liberté, l'autonomie et la nature, concevoir de nouveaux outils de lutte qui privilégient la pratique agricole et l'implantation sur le terrain plutôt que les arguments juridiques et administratifs.

"Sème ta ZAD", la référence à Notre-Dame-des-Landes, baptisée "zone à défendre", est bien présente.

Comme à Notre-Dame-des-Landes encore, les occupants voient, derrière les enjeux locaux d'un projet comme la LEO, un sens plus global, un système refusé en bloc, quelles que soient les affinités – écologistes, anticapitalistes, anarchistes ou autres – de chacun. Enfin, beaucoup semblent aussi venir pour vivre quelque chose de plus indicible, de l'ordre de l'expérience et du partage d'une ébullition collective. Quelque chose qu'ils ont du mal à expliquer aux journalistes, ou peut-être pas envie. A l'entrée du camp, il leur est d'ailleurs demandé de poser calepins et appareils photo. Comme si ce qui s'y vivait ne pouvait pas sortir de là sans être dénaturé.

Lire le reportage :  Notre-Dame-des-Landes : la convergence des luttes

Angela Bolis et Antonin Sabot

 

 

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9 mai 2013 4 09 /05 /mai /2013 19:22

 

 

LE MONDE | 09.05.2013 à 11h48 • Mis à jour le 09.05.2013 à 15h37

Par Frédéric Lemaître

 

 

Selon l'Agence pour l'emploi allemande, les débrayages de salariés réclamant une hausse de leur rémunération ont été beaucoup plus fréquents en 2012 qu'en 2011. Une tendance qui se poursuit de puis le 1er janvier.

De toutes les particularités du "modèle allemand", une est rarement mise en avant par le gouvernement de la chancelière Angela Merkel : les "grèves d'avertissement". Celles-ci ont été bien plus fréquentes en 2012 qu'en 2011, a signalé, début mai, l'Agence pour l'emploi. L'année 2013 ne devrait pas faire exception.

Les syndicats profitent de la bonne conjoncture économique, des pénuries d'emploi dans certains secteurs et de la nécessité reconnue par beaucoup d'augmenter la demande intérieure, pour faire monter la pression sur les employeurs. Après la poste et la compagnie aérienne Lufthansa, ce sont les salariés de la métallurgie qui multiplient les débrayages pour obtenir des augmentations de salaire.

Selon les chiffres publiés, mercredi 8 mai, par le syndicat IG Metall, "plus de 390 000 salariés dans 1 600 entreprises ont participé à la grève d'avertissement" depuis début mai. C'est en Bavière que la mobilisation a été la plus forte, avec environ 33 000 grévistes dans 72 entreprises, dont 12 800 débrayages au sein des différentes usines du constructeur automobile BMW.

 

 IG METALL, LUFTHANSA, POSTE...

L'IG Metall revendique des hausses de salaire de 5,5 % sur douze mois, alors que le patronat propose 2,3 % sur onze mois à partir de juillet. Au total, 3,7 millions de salariés travaillent dans le secteur de la métallurgie, qui donne le ton aux revendications salariales.

Auparavant, les employés de la poste avaient été appelés à débrayer fin avril. Le 26 avril, un accord a été conclu, accordant 3,1 % d'augmentation au 1er août 2013, puis 2,6 % au 1er octobre 2014. L'accord, entré en vigueur en avril, court jusqu'à juin 2015. Si la distribution du courrier a été peu paralysée par la grève qui a précédé l'accord, il n'en a pas été de même chez Lufthansa, où les avions sont à nouveau restés cloués au sol le 29 avril, après une première grève, fin mars.

Alors que le syndicat des services Verdi réclamait une hausse de salaire de 5,2 % pour tous pour douze mois, l'accord annoncé le 1er mai prévoit une augmentation de 3 % pour la maison mère et de 4,7 % pour les filiales. Le personnel de cabine, majoritairement affilié à un petit syndicat, l'UFO, avait obtenu, en novembre 2012, une hausse de 4,6 % des salaires, valable deux ans à compter de janvier 2013.

 

HAUSSE DU POUVOIR D'ACHAT

Même si IG Metall, malgré ses démonstrations de force, prend soin de ne pas nuire à la compétitivité du site "made in Germany", le pouvoir d'achat des salariés devrait augmenter en 2013 pour la quatrième année consécutive.

Après sept années (2002-2008) marquées par une forte rigueur – le coût unitaire de la main-d'œuvre n'a augmenté que de 2 %, contre 18 % dans l'Union européenne –, les salaires réels ont progressé de 1,5 % en 2010, de 1 % en 2011 et de 0,6 % en 2012. Cette augmentation du pouvoir d'achat des Allemands est explicitement souhaitée non seulement par la France, mais aussi par le secrétaire au Trésor américain, Jacob Lew, et par plusieurs commissaires européens.

Le très orthodoxe Olli Rehn, commissaire chargé des affaires économiques, juge qu'"un renforcement de la demande intérieure" contribuerait au "rééquilibrage nécessaire de l'économie de la zone euro, dans l'intérêt même de l'Allemagne". Peer Steinbrück, l'adversaire social-démocrate d'Angela Merkel à l'occasion de l'élection législative du 22 septembre, tient désormais exactement ce même discours. C'est l'une des justifications qu'il donne à sa proposition de créer un salaire minimum en Allemagne de 8,5 euros de l'heure.

Le gouvernement propose, lui, des salaires minimums selon les branches et les régions et reste plus ambigu sur la nécessité de soutenir la demande intérieure.

 Frédéric Lemaître
journaliste au Monde.f

 


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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 21:51
Médiapart

Ouvrière d'une usine textile. 
Ouvrière d'une usine textile.© Ropa Limpia

Si vous regardez où a été fabriqué le vêtement que vous portez, il est tout à fait probable que vous constatiez qu'il vient d'un atelier textile situé à des milliers de kilomètres de chez vous. Il est très possible aussi que ce vêtement ait été confectionné par des ouvriers soumis à des conditions de travail extrêmement précaires et peu sûres. Il se peut aussi que ces ouvriers soient exploités et qu'ils continuent, même s'ils ont un emploi, à faire face à des situations de pauvreté et de grande vulnérabilité sociale.

Telle est la réalité dans nombre de fabriques auxquelles les entreprises de prêt-à-porter occidentales sous-traitent leur production. Et c'est cette situation que la campagne Ropa Limpia (Linge propre) dénonce depuis 1989, depuis qu'une manifestation aux Pays-Bas contre les conditions de travail « déplorables » des ateliers textiles des Philippines a débouché sur un mouvement en faveur de droits du travail dans le secteur. Cette campagne est aujourd'hui menée dans 14 pays européens.

L'effondrement, le 24 avril 2013, d'un complexe textile à Dacca, capitale du Bangladesh, ayant entraîné la mort d'au moins 800 personnes (bilan qui pourrait encore s'alourdir car de nombreuses personnes ont disparu, probablement sous les décombres), a remis un coup de projecteur sur l'exploitation dont sont victimes de nombreux ouvriers fabriquant des vêtements pour des Occidentaux.

Cependant, Ropa Limpia est loin de se limiter à des campagnes ponctuelles, précise Eva Kreisler, sa coordinatrice en Espagne. Il s'agit d'un réseau international de plus de 300 ONG, syndicats et organisations de consommateurs. Il a dénoncé des cas d'exploitation professionnelle ou de violation des droits syndicaux dans des usines du Bangladesh, du Sri Lanka, d'Inde, du Pakistan et du Maroc. Son objectif est d'obtenir que les conditions de travail des ouvriers du textile soient équivalentes à celles qui ont été établies par l'Organisation internationale du travail (OIT) ainsi que de tenter de minimiser l'impact de la production textile sur l'environnement.

«Activisme actionnarial» et autres campagnes

Outre la dénonciation de cas de violation des droits du travail, Ropa Limpia effectue des recherches sur la situation des travailleurs de l'industrie textile, œuvre à la prise de conscience des consommateurs et fait pression sur les entreprises pour qu'elles prennent leurs responsabilités et s'assurent que leurs produits sont fabriqués dans des conditions de travail dignes. Ainsi, lorsque le réseau prend contact avec les entreprises suspectées de porter atteinte aux droits des travailleurs, comme dans le cas de l'effondrement du bâtiment Rana Plaza de Dacca, personne n'est stupéfait. « On ne peut pas les prendre par surprise, c'est sûr. Les entreprises nous connaissent bien », fait remarquer Kreisler.

Garder toute sa crédibilité est un objectif essentiel pour ce mouvement. Raison pour laquelle il effectue tout le travail de vérification nécessaire avant de montrer publiquement du doigt une entreprise. « Nous recueillons des étiquettes, des témoignages d'ouvriers, nous analysons la documentation que l'on peut trouver dans l'atelier ainsi que les bons de commande », explique la coordinatrice en Espagne. « Habituellement, nous prenons contact avec les entreprises avant de rendre les cas publics. Si elles les confirment, nous les encourageons à publier un communiqué et à prendre leurs responsabilités. Si nous avons des preuves, et même si elles nient, nous continuons », précise-t-elle.

Ropa Limpia a par exemple annoncé que des entreprises comme El Corte Inglés (Espagne), Primark (Irlande), Bonmarché (Royaume-Uni) et Loblaw (Canada) se fournissaient dans des ateliers détruits dans l'effondrement du bâtiment de Dacca. Et les quatre ont fini par reconnaître qu'elles produisaient des vêtements dans l'édifice. Le mouvement est en train de recueillir de plus amples informations et il est possible que d'autres marques apparaissent dans les prochains jours.

En Espagne, la campagne Ropa Limpia est soutenue par la Setem, une fédération de dix organisations de solidarité internationale créée en 1968 et qui, à l'origine, était liée à un groupe militant de l'Ordre des frères des écoles pies, même si elle est aujourd'hui « aconfessionnelle » et « apolitique », explique Ana Carrascón, sa responsable pour les réseaux sociaux et la communication en ligne. Cette ONG est née de la volonté de « transformer la réalité au niveau local » par le biais du commerce juste et de la consommation responsable. Il ne s'agit pas d'une organisation humanitaire au sens strict dans la mesure où elle n'a pas de coopérants sur le terrain. Parmi ses activités, on notera son engagement pour un secteur financier plus éthique et ses campagnes pour dénoncer les affaires du secteur bancaire avec les entreprises de l'armement espagnoles.

Parmi d'autres, et en plus de celle de Ropa Limpia, une campagne se démarque, définie comme de « l'activisme actionarial » : une stratégie qui leur permet de s'infiltrer dans les conseils d'administration d'entreprises financières par la cession d'actions. Les derniers conseils auxquels ils ont assisté sont ceux de BBVA, de la banque Santander et de CaixaBank. « Nous n'avons pas les titres, ce sont des actions que des particuliers délèguent à des membres de l'ONG pour s'opposer à des choses précises, comme les investissements dans le secteur de l'armement », fait remarquer Ana Carrascón. « Ce sont de petites choses mais, même si cela peut sembler étrange, il y a beaucoup de personnes prêtes à s'y associer », conclut-elle.

Elena Herrera, de la rédaction d'infoLibre (article du 4 mai)

Traduction : Laurence Rizet, de la rédaction de Mediapart

Leer el artículo original en español : Los vigilantes de la esclavitud textil

 


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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 14:23

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 08.05.2013 à 14h35 • Mis à jour le 08.05.2013 à 14h38

 

 

 

Hervé Falciani à Madrid devant un tribunal espagnol, chargé d'examiner la demande d'extradition suisse, le 15 avril 2013.

 

La justice espagnole a refusé mercredi 8 mai d'extrader vers la Suisse l'ex-informaticien de la banque HSBC Hervé Falciani, estimant que les faits qui lui sont reprochés ne sont pas susceptibles de poursuites en Espagne, a annoncé le tribunal de l'Audience nationale à Madrid.

 

Arrêté à Barcelone en 2012, Hervé Falciani est accusé d'avoir dérobé à la banque helvétique des fichiers contenant les noms de 130 000 clients. Transmis à la justice française, ces fichiers avaient permis d'identifier 8 993 évadés fiscaux français et de rapatrier 1,2 milliard d'euros en 2010. L'affaire avait à l'époque sérieusement tendu les relations diplomatiques entre la France et la Suisse.

Lire notre chronologie de l'affaire : Réfugié depuis un an en France, Hervé Falciani provoque une crise diplomatique

La Suisse, qui avait lancé un mandat d'arrêt international contre lui, avait demandé à l'Espagne son extradition pour vol et divulgation de secrets industriels ou commerciaux et du secret bancaire.

 

PAS DE PROTECTION DU SECRET BANCAIRE EN ESPAGNE

Dans son arrêt, l'Audience nationale estime que les faits invoqués par la Suisse ne sont pas susceptibles de poursuites en Espagne, car il n'existe pas dans ce pays "une protection pénale spécifique du secret bancaire comme tel".

Le tribunal a suivi l'avis du procureur, Dolores Delgado, qui s'était dite opposée à une extradition, lors d'une audience le 15 avril, soulignant que les faits qui sont reprochés à Falciani "ne sont pas passibles de poursuites en Espagne", "le secret bancaire y ayant été aboli en 1977".

Lire notre article : Evasion fiscale : le parquet espagnol s'oppose à l'extradition de Falciani, ex-employé de HSBC (édition abonnés)

Hervé Falciani avait été remis en liberté provisoire en décembre sous protection policière. Selon le procureur, les fichiers qu'il est accusé d'avoir volés ont révélé une fraude fiscale portant sur 200 milliards d'euros dans toute l'Europe.

 

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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 13:21

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 08.05.2013 à 13h55 • Mis à jour le 08.05.2013 à 15h11

 

 

 
 
Les secouristes de l'armée à l'œuvre à Savar pour retrouver des corps dans les décombres du Rana Plaza, qui s'est effondré le 24 avril, alors que 3 000 ouvriers se trouvaient dans le bâtiment.

Le bilan du pire accident industriel au Bangladesh ne cesse de s'alourdir et dépasse désormais les huit cents morts, a annoncé l'armée mercredi 8 mai, après la découverte de dizaines de nouveaux corps au cours de la nuit dans les décombres d'une usine textile qui s'est effondrée voilà quinze jours près de Dacca. Un porte-parole de l'armée, le lieutenant Mir Rabbi, a indiqué que "le bilan s'élève désormais à huit cents trois morts", dont sept cent quatre-vingt-dix personnes retrouvées dans les ruines et treize décès de blessés.

L'immeuble de neuf étages, le Rana Plaza, situé à Savar, à une trentaine de kilomètres de Dacca, abritait cinq ateliers de confection. Ces ateliers travaillaient notamment pour les marques britannique Primark (Associated British Foods) et espagnole Mango. Lorsqu'il s'est effondré comme un château de cartes au matin du 24 avril, plus de 3 000 ouvriers étaient au travail, alors que des fissures avaient été constatées la veille sur le bâtiment.

 CONDITIONS DE TRAVAIL DÉNONCÉES

Des commerçants qui étaient propriétaires de boutiques dans le Rana Plaza, rescapés de la catastrophe du 24 avril, demandent l'aide du gouvernement.

Des centaines de rescapés ont bloqué mardi un accès routier central au Bangladesh pour réclamer des arriérés de salaires et des dédommagements. La plupart des ouvriers travaillant pour des marques occidentales d'habillement étaient payés moins de 30 euros par mois, un niveau de rémunération dénoncé publiquement par les ONG et le pape François.

Une manifestation a également eu lieu en Europe devant un magasin Mango à Barcelone, pour fustiger la marque, qui a reconnu avoir commandé des "échantillons" auprès du Rana Plaza, et dénoncer les conditions de travail des ouvriers du textile. Les mains peintes en rouge sang, des membres du syndicat espagnol UGT ont déployé une banderole sur laquelle était inscrit en lettres rouge : "Death, precarity and fashion work" ("mort, précarité et travail dans la mode").

Manifestation devant un magasin Mango à Barcelone, pour dénoncer les conditions de travail des ouvriers du textile.

 18 USINES FERMÉES

Le Bangladesh est au deuxième rang mondial des pays exportateurs de textile, derrière la Chine. Cette industrie occupe plus de 40 % de la main-d'œuvre du pays et représente 80 % de ses exportations. Mercredi 8 mai, le pays a annoncé avoir fermé dix-huit usines textiles pour des raisons de sécurité, seize à Dacca et deux à Chittagong, la deuxième ville du pays. "Nous avons constaté que ceux qui prétendent avoir les usines les plus aux normes au Bangladesh n'ont pas totalement respecté les règles de construction", a déclaré à la presse le ministre du textile. Craignant que les marques occidentales se détournent de leurs fournisseurs bangladais, le gouvernement a annoncé lundi la mise en place d'une nouvelle commission d'enquête devant inspecter les 4 500 usines textiles du pays, à la recherche d'éventuels défauts de construction.

Le gouvernement avait fait une annonce similaire après un incendie dans une usine textile près de Dacca en novembre, qui avait déjà fait 111 morts. Mais les inspections avaient été jugées nettement insuffisantes pour faire progresser les conditions de sécurité, déplorables dans ce secteur industriel.

 

 

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 14:39

 

 

 

Militants Front de gauche, Verts, du NPA, associatifs, syndiqués et simples citoyens de gauche ont défilé en nombre ce dimanche 5 mai de la Bastille à Nation. Ils sont venus avec chacun leur mot d'ordre, et se retrouvent majoritairement autour de deux idées fortes : non à l'austérité et au pouvoir de la finance et pour une VIème république, plus sociale et plus juste.

  • Paroles de manifestants

Françoise, 60 ans, enseignante. « Ma première exigence est l'emploi, il faut augmenter les salaires, surtout les plus bas pour combattre la misère sociale et relancer l’économie. Et il faut un Smic à 1500 voire 1700 euros ! » Pour elle, la « la sixième république est une république qui doit être plus juste, avec  de la proportionnelle afin que toutes les tendances puisse s'exprimer. Et bien sure il faut plus d'humanisme. »  

Stéphanie, 38 ans, enseignante chercheur. Sa première exigence ? « une sixième république ou l'humain serait une priorité, une société juste. Il faudrait aussi que la finance soit au service de l'humain et pas le contraire. Il faut que le peuple prenne en main son destin, aujourd’hui hui on est infantilisé. »       

Franck,32 ans, commercial. Sa première exigence : « j'attends un vrai mouvement à gauche. Aujourd'hui le gouvernement a toujours trop de tendances libérales. »
Pour lui, la VIème République serait : « une voix référendaire plus importante, surtout pour ce qui est des grandes questions de société. Je souhaite aussi moins de connivence entre l'exécutif et la finance. On a besoin de plus de transparence des institutions »

Ian Brossat sur le 5 mai : « Magnifique mobilisation contre l'austérité. La gauche est belle quand elle relève la tête. »

Romain Militant au NPA. Son exigence : On appelle à la manif contre la finance et l’austérité, les gens de cette manif sont contre la politique d’Hollande qui revient à poursuivre la politique de Sarkozy. On a appelé sur nos propres mots d’ordre contre la finance et l’austérité, mais on n’est pas d’accord sur le mot d’ordre d’une 6ème république parce qu’on pense qu’aujourd’hui ce n’est pas suffisant.

Christelle Militante CGT Dunkerque, employée communale : « On veut un changement radical de politique, que le gouvernement arrête ses politiques d’austérité et de s’en prendre aux salariés. Des milliards de richesses sont créées et on veut que ce soit mieux répartit. » Pour elle, il y aurait beaucoup à faire pour marquer un vrai changement de cap à gauche. « C’est difficile d’établir une priorité, mais je pense à l’amnistie des syndicalistes et ce serait bien que le parlement ne vote pas l’ANI. »

Assis devant la bastille, Nicolas 23 ans étudiant en pédagogie socio-culturelle, clame au son du chant des partisans : "Nous sommes là pour que le peuple reprenne sa place!". Philippe son ami allemand est professeur de photographie. Il ajoute "La 6ème république viendra. Pas maintenant mais elle viendra, ils n'ont pas le choix. C'est un symbole, un signe fort que nous cherchons qui marquera toute l'Europe et sa politique d'austérité".
Ce qui le touche c'est de voir le mélange de gens différents réunis sous la même banderole qui s'identifient aux mêmes idées.
Pour Jérôme, graphiste de 24ans "la première réforme à adopter c'est la règle verte. Elle réindustrialiserait le pays. Ça voudrait dire que les citoyens français ne prendraient pas plus à la planète que ce qu'elle peut proposer". Changer la manière de consommer et d'industrialiser fournirait des millions d'emplois selon ces jeunes militants.
Quant à leur avis sur la priorité aux jeunes de la campagne de François Hollande: "la jeunesse en première ligne c'était pour faire joli, c'était juste symbolique."
"On reprend le terrain face à l'extrême droite qui a envahit les rues depuis quelques mois. Nous sommes là contre l'austérité. Nous ne lâcherons rien. Nous avons besoin du même mouvement que les indignés en Espagne, pour l'irruption des jeunes sur les devants de la scêne." Jérôme ajoute en relevant fièrement le menton "mais il y a de belles choses aussi ici, on ne cherche pas seulement le rouge, la révolution, le sang. L'évolution plutôt que la révolution". "Et merci l'Humanité pour votre boulot !"

  • L'arrivée du carré de tête à Nation

 

"On reprend le terrain face à l'extrême droite qui a envahit les rues depuis quelques mois. Nous sommes là contre l'austérité. Nous ne lâcherons rien. Nous avons besoin du même mouvement que les indignés en Espagne, pour l'irruption des jeunes sur les devants de la scène." Jérôme ajoute en relevant fièrement le menton "Mais il y a de belles choses aussi, on ne cherche pas seulement le rouge, la révolution, le sang. L'évolution plutôt que la révolution".

Propos recueillis par Céline Agostini, Alexandra Edip et Silvestre Rome

 

 

 

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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 16:45

 

 

objectifgard.com

 

 

Le "coup de balai" de Mélenchon est volontiers illustré durant la marche...

 

La tête du cortège arrive place de la nation. Dans le carré de tête : Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, suivis des syndicats, des ouvriers en lutte dont les Fralib de Gémenos“, explique Frédéric Deschamps, membre départemental du PCF 30, qui a fait le déplacement à Paris pour assister à la manifestation nationale du Front de Gauche. “C’est une manifestation festive, jeune et colorée… Très rouge. J’ai le sentiment que nous sommes autant si ce n’est plus, qu’a la manifestation pendant les présidentielles“, rajoute le responsable local.

Du côté des slogans, dans l’épais cortège rue de Lyon, on peut entendre : “Austérité sa suffit, la gauche c’est nous” ou encore “c’est maintenant qu’il faut changer“. Côté numérique, “c’est pire que la Feria, c’est noir de monde“, lance Frédéric Deschamps. Selon les organisateurs, près de 180.000 personnes sont présentes entre à la place de la Bastille et la place de la Nation.

Entre hier soir et ce matin, plusieurs centaines de militants gardois “rouge vif” sont partis en car. Certains d’entre eux, comme les cheminots ont pris le TGV, tandis que d’autres ont préféré le co-voiturage…

Le parcours


Les fralib de Gémenos sont présents.

 

Ce dimanche, les militants de gauche ont fait le parcours en sens inverse de la manifestation du 18 mars 2012 qui avait réuni 120.000 personnes. “Nous partons de la place de la Bastille pour rejoindre la place de la Nation, via la rue de Lyon“, précise Frédéric Deschamps. Avant de rajouter : “c’est une marche et non un meeting, il n’y aura pas de très grands discours“.

 

Samuel et Célia, deux militants nîmois du Front de gauche à Paris.

 

Les militants écologistes font leur apparition.

 

Jean-Luc Mélenchon : “La période d’essai est terminée, le compte n’y est pas” 


 

"Vive la République, vive la sociale, vive la France". Dans son allocution, qui s'est conclue autour des 15h30, le leader du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon a appelé à la création d'une VIème République. "La période d'essai est terminée, le compte n'y est pas (…) Le petit bal des copinages et des fraternités d'école c'est fini", a poursuivi le tribun, taclant ainsi le gouvernement Ayrault et la présidence Hollande. Côté économie, Jean-Luc Mélenchon veut en finir avec les plans d'austérité : "nous savons que nous ne pourrons jamais rembourser la dette (…) Il faut arrêter les souffrances infligées aux peuples". Et de lancer : "mieux vaut l'inflation que la guerre", faisant référence au rôle la BCE, qui si le statut était modifié, pourrait prêter directement aux états qui pourraient alors éponger leur dette respective... C'est la fameuse "planche à billet", utilisée autrefois. Pour Jean-Luc Mélenchon, "ce jour est un point de départ où nous travaillons à réunir une nouvelle majorité. Et nous donnons rendez-vous aux associations, aux familles, à venir débattre avec nous lors des assises en juin, pour un nouveau programme à proposer". En conclusion, Mélenchon reprend le leader de la SFIO : "Jean-Jaurès disait : nous savons, par une expérience, qu'il ne faut jamais désespérer. Et qu'un jour ou l'autre, la grandeur des évènements répond à la grandeur de la pensée. Vive la république, vive la sociale, vive la France !".

 

Pour Eva Joly, ancienne candidate EELV à la présidentielle, cette manifestation "n'est pas une manifestation contre le gouvernement, mais un point d'appui pour mener une autre politique".

 

100.000 personnes attendues


Le journal de gauche, fondé par Jean-Jaurès , fait sa Une sur la manifestation de ce dimanche 5 mai.

 

Cette démonstration de force, à l’initiative du trublion et co-président Jean-Luc Mélenchon, a pour but de réveiller le gouvernent Ayrault : “on est à un moment politique où les gens, qui ont voté pour François Hollande se rendent bien compte que rien n’a changé. Le gouvernement réengage et accentue même les mesures prises sous le quinquennat Sarkozy“, lance Frédéric Deschamps

Ambition affichée des organisateurs : réunir au moins 100.000 personnes. Un challenge difficile au regard de la faible mobilisation du premier mai. Les jours fériés nuiraient-ils au militantisme ?

Invité surprise du rassemblement : Eva Joly. L’ancienne candidate EELV aux présidentielles a volontiers accepté la proposition de Jean-Luc Mélenchon. De quoi mettre mal à l’aise quelques députés et ministres EELV, à l’image de Cécile Duflot. Dans sa politique habile pour fracturer le gouvernement, Jean-Luc Mélenchon avait également convié Arnaud Montebourg, chantre de la démondialisation. Mais le ministre du redressement productif a décliné l’offre…

 

Bye bye “austérité” et bonjour “VIème République”


120.000 étaient présents, l'année dernière, place de la Bastille.

 

Il faut bien remarquer que depuis l’élection de François Hollande, il y a tout juste un an, les attaques du leader du Front de gauche à l’encontre du chef de l’état vont crescendo. En cause : “la politique d’austérité mise en place par un gouvernement dit “de gauche”“. “On dit que ce n’est pas une politique d’austérité, mais on voit bien que les impôts augmentent, que les investissements publics sont en baisse… Alors comment doit-on appeler cette politique ! (…) Ces mesures vont accentuer les difficultés“, rétorque Frédéric Deschamps.

Hasard du calendrier, la commission européenne a publié vendredi de pessimistes prévisions concernant la santé économique de la France, confortant les critiques du Front des communistes :  une recession de 0,1% de la croissance française et des déficits qui continueraient à se creuser : -3,9% en 2013, -4,2% en 2014 ! Comme quoi, austérité ne rime toujours pas avec croissance.

Nous avons besoin d’air, de souffle dans l’économique mais aussi dans l’exercice démocratique. Aujourd’hui les gens ne se retrouvent plus dans cette caricature qu’est le fonctionnement de nos institutions. Il nous faut passer à la VIème République“, appelle, à l’instar de toute la gauche de la gauche, Frédéric Deschamps.

Plus d’infos à venir…

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

 

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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 16:37

 

 

Par La Voix du Nord

 

Publié le 05/05/2013

 

 

 

En ce dimanche printanier, à un jour près de l’élection présidentielle de François Hollande, la gauche du parti socialiste se mobilise sur son tracé historique, de Bastille à Nation, à Paris. Ces derniers mois, on avait plutôt pris l’habitude des mouvements des anti-mariage gay. Cette fois, toutes les gauches alternatives se mobilisent.

 

manif-gauche-paris-james1

 

Jean-Luc Mélenchon, tribun en chef, retrouve ses accents de la campagne présidentielle, célébrant « deux anniversaires, celui des états généraux réunis (5 mai 1789) et celui de la mobilisation de mai 2012 ».

Même Eva Joly, la candidate écologiste de l’an passé veut « que ça change maintenant et que ça change vraiment ». D’ailleurs, elle remarque que « la participation écologiste au gouvernement ne vaut pas quitus ». « Pourquoi nous taire, alors que la colère gronde ? Nous sommes acteurs d’une politique qui ne nous convient pas. » Elle ne prétend pas au coup de balai lancé par Jean-Luc Mélenchon mais elle est « dans la rue pour donner au gouvernement l’énergie nécessaire pour affronter la crise ».

Au coup de balai, Pierre Laurent, le leader du PC, préfère être « la truelle à la main pour reconstruire des fondations solides à la France ». L’alliage entre les vociférations du patron du Parti de gauche et l’organisation ancestrale du parti communiste reste étonnant. Mais Pierre Laurent l’assure : « Un an après la victoire du 6 mai, nous reprenons la marche en avant de la gauche. Une année gâchée pour le changement, c’est déjà trop. »

 

manif-gauche-paris-jame6

 

« La période d’essai est terminée »

On demande à François Hollande de retrouver les accents du discours du Bourget contre « l’ennemi de la finance », les politiques d’austérité. L’affaire Cahuzac ajoutant une prise face au système…

« Notre marche est le symbole de la contestation contre le coup d’Etat financier en cours dans toute l’Europe », scande Jean-Luc Mélenchon qui avertit, menaçant : « Ne vous hasardez pas à faire la même chose à la France. »

Au moment de s’élancer de Bastille à Nation, Jean-Luc Mélenchon appelle à « l’insurrection que la patrie républicaine a besoin ». « Moi qui ai goût d’être tribun du peuple (autocritique), aucune parole humaine ne vaudra la puissance du mouvement républicain et la marche du peuple. »

180.000 manifestants, selon le Parti de Gauche

Jean-Luc Mélenchon constate que cette grande marche pour une sixième république « s’inscrit dans la grande vague des marées citoyennes ». Il appelle à protester contre « les failles de notre institution monarchique de la Ve république qui, en plaçant les pouvoirs entre les mains d’un seul homme, déresponsabilise à tous les étages ».

Les manifestants seraient 180.000 à battre le pavé parisien ce dimanche, selon les organisateurs. Dans un tweet, la préfecture de police de Paris indique qu'elle ne donne aucun chiffre lorsqu'il s'agit d'une manifestation organisée par un parti politique.

 

Préfecture de police         @prefpolice

La préfecture de police ne communique aucun chiffre de participation lors de manifestations organisées par des partis politiques.

Assemblée constituante, référendums révocatoires pour les élus, droit à préempter les moyens de production, règle verte contre les atteintes à la nature que l’homme est incapable de renouveler, le programme est vaste (assises le 16 juin) et la montagne pentue. Mais le chef du Parti de gauche reste offensif à l’adresse de François Hollande : « La période d’essai est terminée. Le compte n’y est pas. Si vous ne savez pas comment faire, nous le savons. »

Il reste à marcher mais « rien de tout cela n’a de sens si vous ne vous y mettez vous-mêmes ». « N’attendez pas que le président vous dise, dorénavant, c’est comme auparavant ».

PAR OLIVIER BERGER
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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 21:52

 

humanite.fr/

Politique - le 3 Mai 2013

changement

 

 


 

Eva Joly, députée européenne d’Europe Écologie-les Verts, participera avec de nombreux militants écologistes à la manifestation du 5 mai qui doit être, selon elle, un point d’appui pour une autre politique.

Vous avez été candidate 
à la présidentielle en 2012. Votre présence le 5 mai vous met-elle en porte-à-faux avec
la participation des écologistes 
au gouvernement ?

Eva Joly. Nous sommes partie prenante d’une coalition. Nous avons un devoir de solidarité auquel je m’astreins bien volontiers. Mais la participation des écologistes au gouvernement ne vaut pas quitus. Il est normal et nécessaire de chercher à influencer la politique menée. La manifestation du 5 mai n’est pas une mobilisation antigouvernementale, elle doit être un point d’appui pour mener une autre politique. Je crois à la société mobilisée. Pourquoi devrions-nous nous taire alors que la colère gronde ? Je ne me sens pas en porte-à-faux avec le peuple de gauche, et c’est bien là l’essentiel.

Il y a un an, Hollande gagnait 
la présidentielle. Quelle appréciation portez-vous sur cette année 
de présidence ?

Eva Joly. François Hollande doit retrouver l’esprit du Bourget. La majorité doit s’atteler plus fortement à lutter contre le pouvoir de la finance. De manière générale, le gouvernement pèche souvent par timidité. Pourquoi extraire du champ de compétences de la loi sur les class actions, les questions de santé et d’environnement ? Pourquoi s’obstiner sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, aussi aberrant écologiquement qu’économiquement ? Pourquoi ne pas voter le texte présenté par le Front de gauche sur l’amnistie sociale ? Pourquoi avoir adopté un texte si faible sur la loi bancaire ? Cette majorité manque d’audace.

Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, parle de « nouveau temps du quinquennat ». 
Pensez-vous qu’un changement 
de cap du gouvernement soit nécessaire et, si oui, dans quel sens ?

Eva Joly. Il faut accélérer le rythme et amplifier les réformes. Je vois trois priorités : engager de toute urgence la transition écologique en commençant par une nouvelle politique énergétique pour lutter contre le réchauffement climatique. Réformer les institutions pour rendre du pouvoir aux citoyens et lutter contre les affaires. Et faire de la question européenne un enjeu majeur, en menant l’offensive contre l’Europe libérale.

Le gouvernement critique l’Europe 
de l’austérité et l’Allemagne, 
mais il a signé, en 2012, le traité Sarkozy-Merkel sans en changer une ligne. N’y a-t-il pas une contradiction ?

Eva Joly. J’ai dit à l’époque mon opposition au traité. Mais nous n’en sommes plus là ; ce qui se joue, c’est la nécessité d’entamer enfin le bras de fer pour une réorientation de la construction européenne. Je ne veux pas d’un front anti-allemand, mais d’un bloc contre l’austérité. Cela passe notamment par le rejet, par le Parlement européen, du projet de budget européen qui est un budget d’austérité, sans vision autre que comptable. La gauche française peut jouer un rôle décisif dans cette bataille, mais elle doit sortir de ces postures. Arrêter de faire croire qu’une réorientation a été enclenchée, sans pour autant tomber dans une confrontation de façade. Notre objectif doit être de chasser la droite européenne du pouvoir, et cela passe par les élections européennes de 2014.

Des militants écologistes seront présents le 5 mai, le responsable d’EELV, Pascal Durand, discute avec Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon. Souhaitez-vous que cela permette 
de nouveaux rassemblements 
pour faire réussir la gauche ?

Eva Joly. Le 5 mai ne doit pas être instrumentalisé par quiconque. Je ne crois pas aux dynamiques d’appareil. Ce qu’il faut faire, c’est dégager des alliances concrètes au Parlement ou dans les luttes de terrain, autour de sujets mobilisateurs pour l’ensemble des forces de la gauche et de l’écologie. La gauche ne réussira pas si elle entérine la séparation entre gauche
de gouvernement et gauche radicale. Je plaide pour une majorité rouge, rose, verte.

Entretien réalisé par M. St.

 

 

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