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12 octobre 2013 6 12 /10 /octobre /2013 21:22

 

 

lemonde.fr

Manifestation anti-Areva au Niger

Le Monde.fr avec AFP | 12.10.2013 à 16h08

 

 

Vue d'une installation d'Areva au Niger, en 2005.

 

Des milliers de personnes ont manifesté samedi 12 octobre dans la cité minière d'Arlit dans le nord du Niger contre le groupe nucléaire français Areva, qui exploite depuis plus de quarante ans l'uranium dans cette zone désertique, a-t-on appris auprès des organisateurs.

"L'objet de la manifestation qui a regroupé quelque 5 000 personnes est de soutenir le gouvernement dans ses prochaines discussions avec Areva au sujet de notre uranium", a indiqué Azaoua Mamane, l'un des organisateurs. Les manifestants – élus locaux et membres de la société civile, auxquels se sont joints des habitants –, ont défilé dans les rues de la ville en scandant des "slogans anti-Areva", qu'ils accusent de "polluer" leur environnement déjà très hostile. M. Mamane reproche également à Areva de "provoquer la radioactivité" et "de ne s'être guère soucié des préoccupations quotidiennes des habitants".

 

Lire aussi l'analyse : Le Niger, aux avant-postes de la menace islamiste au Sahel


Il dresse un bilan accablant de la présence du groupe nucléaire français sur le sol nigérien depuis près d'un demi-siècle :
 

"La population a hérité de 50 millions de tonnes de résidus radioactifs stockés à Arlit et Areva continue de pomper gratuitement 20 millions de mètres cubes d'eau par an pendant que la population meurt de soif. Les rues et les habitations d'Arlit sont construits à l'aide de résidus radioactifs et la nappe phréatique usée et contaminée s'assèche par la faute d'Areva".

Le premier ministre du Niger, Brigi Rafini, a affirmé au début du mois que le Niger va "passer au peigne fin" ses contrats miniers avec Areva qu'il juge "déséquilibrés".

En mai, un double attentat à la voiture piégée contre l'armée nigérienne et Areva par les islamistes du Mujao avait fait vingt morts. Selon Areva, quatre-vingts ressortissants français sont présents au Niger sur trois sites et dans la capitale, Niamey.

 

 

 

 

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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 17:36

 

 

mediapart.fr

Jean-François Copé face à la colère d'une chômeuse

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

Dans l’émission « Des paroles et des actes », sur France 2, Jean-François Copé a été bousculé, jeudi 10 octobre, par le témoignage d’une chômeuse. 

 

Dans l’émission « Des paroles et des actes », le 10 octobre sur France 2, le patron de l'UMP Jean-François Copé a été confronté à Isabelle Maureur, chômeuse vivant à Mulhouse, en Alsace.

« Il y a beaucoup de paroles et pas beaucoup d'actes », a-t-elle introduit, au début de son intervention, « Moi j'ai fait des enfants M. Copé, pour qu'ils aient du boulot, qu'ils aient un avenir. »

Le président de l’UMP a bien tenté d’intervenir, « Je le comprends, étant maire du vill… », avant qu’elle ne l’interrompe immédiatement : « Vous ne pouvez pas le comprendre, excusez-moi ! Quand on survit avec 470 euros par mois, c'est pas vrai ! » 

Et lorsque Jean-François Copé tente d’expliquer « comment changer le pays demain », elle le recadre : « Vous étiez là, M. Copé, cela n'a pas changé ! Mon malheur s'est agrandi ! »


Vidéo intégrale, cliquer  ici (à voir !)

 

 

 

  un extrait



 

La parole d'une chômeuse a dynamité le blabla de Copé

 

Face à la langue de bois de Copé, la parole d'une chômeuse a crevé l'écran hier soir dans l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2. Non seulement avec des mots vrais mais aussi des mots justes. Eh oui, M. Copé, il y a "quarante ans" que les gouvernants racontent des bobards sur les chômeurs et précaires et la "priorité à la lutte contre le chômage". Et face à cette réalité vous n'avez que des mots creux et des résultats piteux.

La déroute télévisée du cacique sarkozyste a suscité une avalanche de soutiens à Isabelle Maurer. Mais, aussi, pour une fois que le service public de l'audiovisuel remplissait sa mission, des commentaires fielleux et dépités l'ont pris à partie sur la toile. Comment ? Elle coupe la parole à Monsieur Copé ? C'est une dangereuse gauchiste. Pire, une "encartée" au Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP). Eh, oui, Monsieur Copé, elle a osé se revendiquer d'une association de défense des droits, en direct à l'antenne.

Il faut savoir que les médias sollicitent régulièrement le MNCP, nous prenant pour une agence de casting, lorsqu'ils ont besoin d'un témoignage, d'un contact pour une émission sur telle ou telle catégorie de précarité. La plupart du temps, toute référence au MNCP est soigneusement escamotée au montage et aucune référence n'est tolérée à l'appartenance à une association de chômeurs. Même en direct, le droit à la parole est soigneusement contrôlé : juste le temps d'une question de trois secondes et le "témoin" est renvoyé en coulisses, laissant à la personnalité politique tout le loisir de développer son blabla autosatisfait.

Hier soir, la force du témoignage en direct a fait mouche et la censure n'a pas fonctionnée. Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont manifesté leur solidarité. Les chômeurs ne sont pas résignés, seuls face à la galère. Ici et là, ils parviennent à s'organiser, à résister, à dire leur colère et porter leurs propositions. Souvent avec des syndicats partenaires comme l'Union syndicale Solidaires ou la FSU. Solidaires des actions des salariés licenciés, de Fralib Gémenos à Peugeot Aulnay, Michelin ou Sanofi. Les chômeurs ne sont pas invisibles, ils sont censurés. Et parfois ils parviennent à forcer le blocus. Merci pour tous et toutes, Isabelle.

 

 

 

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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 16:55

 

 

mediapart.fr

Crise : le cri d’alarme d’un banquier atypique

|  Par Laurent Mauduit

 

 

Ancien proche de Philippe Séguin, Jean-Michel Naulot, qui a siégé au collège de l'Autorité des marchés financiers de 2003 à 2013, souligne, dans Crise financière – Pourquoi les gouvernements ne font rien, que la bulle spéculative continue de croître, et invite à redécouvrir un libéralisme régulé.

 

Un livre sur la crise financière, encore un ! Lorsque l’on découvre l’ouvrage de Jean-Michel Naulot, Crise financière – Pourquoi les gouvernements ne font rien (Seuil, 284 pages, 19 €), on pourrait être pris d’un sentiment de lassitude. L’immense crise, qui a commencé à secouer la planète en 2007 et dont elle n’est toujours pas sortie, a suscité une telle floraison éditoriale depuis six ans qu’on se prend à imaginer que cet ouvrage-là, qui vient après tellement d’autres, et écrit par un auteur assez peu connu du grand public, ne nous apprendra pas grand-chose. Et pourtant si ! C’est un ouvrage important qui retient l’attention. À cause du profil atypique de celui qui l’a écrit. Et à cause des constats qu’il dresse, méticuleux et ravageurs, qui fonctionnent comme un cri d’alarme.

 

 

De lui-même, Jean-Michel Naulot ne dit, certes, pas grand-chose dans son livre. Il se borne à indiquer qu’il a été « banquier pendant 37 ans » et « membre du collège de l’Autorité des marchés financiers (AMF) de 2003 à 2013 » où il « y a présidé la commission des émetteurs, puis la commission des marchés ». On est donc invité à comprendre que cet ouvrage est celui d’un « insider » – d’un très bon connaisseur du monde de la banque et de la finance qui va, de l’intérieur, nous raconter les mécanismes de la crise, alimentée notamment par la machine infernale de la spéculation. C’est d’ailleurs de cette image dont joue l’éditeur, qui a frappé le livre d’un bandeau un tantinet aguicheur : « Un banquier sort du silence ».

Cette présentation est un peu elliptique mais elle n’est pas trompeuse. En réalité, ce que le livre ne précise pas, c’est que Jean-Michel Naulot a longtemps exercé son métier de banquier à Indosuez, la filiale du groupe Suez que ce dernier à revendu au Crédit agricole dans le courant des années 1990, après sa privatisation.

Mais la vérité, c’est que Jean-Michel Naulot est une personnalité encore beaucoup plus atypique que cela. Car il a longtemps été un proche de Philippe Séguin. À l’époque où le « séguinisme » a pris son envol et occupé une place importante dans le débat public, au début des années 1990, notamment dans le feu des controverses autour du Traité de Maastricht, il en a été l’un des experts avisés, pour les questions financières. De cela, non plus, Jean-Michel Naulot ne parle pas. Dans une page de remerciements, il exprime juste sa « reconnaissance à Jean-Louis Debré » qui lui a fait confiance en le « désignant comme membre du collège de l’AMF en 2003, alors qu’il était président de l’Assemblée nationale ». Et ceux qui ne connaissent pas son cheminement intellectuel peuvent juste supposer qu’il avait des sympathies à droite ou dans des mouvances proches du parti néo-gaulliste, qui lui ont valu d’être adoubé à l’AMF.

Or, c’est à l’évidence dommage que Jean-Michel Naulot soit à ce point pudique et parle aussi peu de lui-même. Car il a effectivement été longtemps un compagnon de route du séguinisme, et ce livre en porte la trace. Contre la politique du « franc fort », contre les dangers d’une monnaie unique assise sur d’hallucinants critères de convergence, il a lancé souvent des alarmes prémonitoires, sans que grand-monde ne s’en soucie – j’ai souvent échangé à cette époque avec lui.

Dans ce livre qu’il vient d’écrire, et qui a un très large écho dans la presse – on peut visionner ci-dessous un entretien récent avec lui sur France Info, vendredi 4 octobre –, il y a donc une forme de reconnaissance méritée. Car Jean-Michel Naulot – dont le directeur de collection aux Éditions du Seuil est Jacques Généreux, l’économiste le plus connu du… Front de gauche – n’a jamais changé de convictions. Alors que beaucoup ont fluctué et même abjuré leurs convictions – à la manière d’un Henri Guaino qui, après avoir conseillé lui aussi Philippe Séguin et l’avoir inondé de note contre la « pensée unique » ou la « fracture sociale », est passé dans le camp d’en face, celui de Nicolas Sarkozy –, notre auteur, lui, a manifesté, tout au long de ces années, la même rectitude. Comme dès le début des années 1990, il n’a jamais cessé de sonner le tocsin contre la déréglementation folle du monde de la finance, il est aujourd’hui en meilleure position que d’autres pour tirer les enseignements des ravages qu’elle a créés. De lui, au moins, on ne peut pas dire que c’est un ouvrier de la vingt-cinquième heure.

 

Et c’est sans doute cela, le premier intérêt fort de cet ouvrage – même si ne racontant pas son parcours, l’auteur ne donne pas toutes les clefs pour le comprendre : Jean-Michel Naulot fait partie d’une génération de plus en plus clairsemée, issue de la droite ou du mouvement gaulliste, qui continue à avoir une haute idée de la politique et donc du débat public. De cette génération, que reste-t-il ? Pas grand-chose, ou plutôt pas grand-monde ! Alors que durant des lustres, la controverse économique a été vive, entre les différents courants de pensée qui divisaient la droite, de l’aile libérale jusqu’à l’aile néo-bonapartiste, elle s’est progressivement éteinte. Le sarkozysme y a grandement contribué : l’affairisme a progressé, mais le débat d’idées, lui, a régressé, au point presque de disparaître. Époque sombre durant laquelle la droite a perdu bien des repères, jusqu’à faire siennes les thématiques de l’extrême droite, et du même coup, jusqu’à renoncer à « penser » le monde, et les mutations violentes qu’il traverse.

Réquisitoire contre le « libéralisme d’un autre temps »

Voilà donc effectivement le premier intérêt de ce livre : issu d’une mouvance intellectuelle proche de la droite, immergé sa vie durant dans l’univers de la banque, l’auteur n’a pas moins des curiosités et une largeur de vue qui donnent du sens et de l'intelligibilité à la crise qu’il décrit. Il ne procède pas par anathèmes mais invite à réfléchir sur les causes profondes de la crise historique que nous traversons. En bref, le livre de Jean-Michel Naulot alimente d’abord une sorte de nostalgie : on se prend à regretter l’époque où la droite était traversée par de grands débats intellectuels et où les principales lignes de clivage portaient sur des questions de doctrine – on pourrait en dire sûrement tout autant de la gauche.

Personnalité très atypique, Jean-Michel Naulot a donc écrit un livre qui lui ressemble. Un livre en vérité inclassable. Car, pour qui ne connaît pas le cheminement de l’auteur, on pourrait parfois croire, en certains moments, qu’il a été écrit par un intellectuel de la gauche radicale. N’hésitant pas à appeler Keynes ou Schumpeter à la rescousse, mais tout autant Ricardo ou Marx dont il souligne l’actualité, il salue aussi les thèses développées par l’économiste américain Joseph Stiglitz.

Le deuxième intérêt de ce livre, plus directement accessible à tous les lecteurs sans version décodée, c’est le formidable constat que dresse l’auteur du mécanisme même de la crise. On lira en particulier avec beaucoup d’intérêt le long chapitre consacré par Jean-Michel Naulot aux États-Unis, d’où tout le dérèglement du système financier mondial a commencé le 15 août 1971, avec la fin de la convertibilité du dollar en or, et qui ont alors commencé à financer leur développement en vivant à crédit aux dépens du reste du monde, et en développant en leur sein de formidables inégalités.

C’est d’ailleurs ce constat qui conduit notre banquier à donner ce coup de chapeau inattendu à Stiglitz : « Les thèses développées par Joseph Stiglitz sur la nécessité de combattre au plus vite les inégalités aux États-Unis en utilisant les marges d’augmentation des impôts que permet un niveau de prélèvements obligatoires très faibles, 25 %, sont très intéressantes et courageuses », écrit-il ainsi, avant d’ajouter : « En faisant le lien entre inégalités et spéculation, Joseph Stiglitz s’attaque au cœur des dérèglements du système capitaliste. » Qui, au sein de la droite française, oserait dire les choses aussi nettement ? Par fanatisme, les cercles dominants de l’oligarchie française détestent l’impôt et il n’est pas sûr que, même quand il s’agit des États-Unis, un tel discours puisse être entendu.

Un autre chapitre retient aussi fortement l’attention, c’est celui qu’il consacre plus précisément – et là, on mesure que c’est l’expérience irremplaçable du banquier qui joue – aux mécanismes de la spéculation et aux produits hyper-sophistiqués sur lesquels elle s’appuie. Un constat clinique, méthodique, mais qui donne du même coup de nombreuses pistes pour surmonter cette crise historique que nous traversons.

Pour pudique et réservé qu’il soit, Jean-Michel Naulot finit tout de même, par petites touches successives, par tomber le masque. Dénonçant au fil des pages, un « libéralisme d’un autre temps », il invite à un sursaut : un libéralisme mâtiné de gaullisme, même si lui-même ne le définit pas explicitement de la sorte. Sans s’attarder sur le fait de savoir s’il ne s’agit pas d’un oxymore, il lance en effet cette interpellation : « Les libéraux se reconnaissent-ils dans ce système qui comble quelques individus et quelques institutions mais ressemble à une vraie jungle, loin de toute forme d’éthique ? Cette globalisation désordonnée qui se développe sous nos yeux est à l’opposé du rêve libéral, à l’opposé de ce que pensait un homme comme Jacques Rueff qui écrivait que la civilisation libérale "ne produit ses fruits que dans la stabilité"  et qui dénonçait "ce régime absurde et insensé de l’économie libérée qui est la négation même de l’économie libérale". »

Et puis, en chute de son livre, il établit bien qu’il y a un parallèle frappant entre la crise financière gravissime que nous traversons et la crise démocratique dans laquelle nous sommes englués – singulièrement en France. « Le projet démocratique qui n’avait cessé de progresser depuis le siècle des Lumières, à l’exception de quelques périodes abominables, est à l’arrêt », déplore-t-il. C’est donc la force de ce livre : comme Jean-Michel Naulot le dit lui-même, c’est un « cri d’alarme adressé aux citoyens pour qu’ils se réapproprient le débat sur la finance ». Un cri d’autant plus fort que les politiques de tous bords, droite et gauche confondues, font mine de ne pas comprendre la gravité de la crise que nous affrontons et, par complicité avec le monde de la finance ou par conservatisme, se montrent impuissants à la conjurer.

Dans le système de l'oligarchie française, le lobby des grands patrons de la banque française – les Pébereau, les Bouton hier, les Pérol ou les Oudea aujourd'hui – a eu un rôle si considérable ces dernières décennies – un rôle si néfaste, un rôle si conservateur – qu'il faut forcément du courage pour oser se démarquer de la meute, celle qui a fait de Nicolas Sarkozy son champion, après le plus souvent avoir fait fortune en surfant sur la grande vague des privatisations. Ne serait-ce que pour cela, pour ce courage solitaire que manifeste Jean-Michel Naulot dans des milieux où le panurgisme libéral ou plutôt néolibéral a fonctionné sans retenue, il faut lire le livre qu'il vient d'écrire. Mais son ouvrage offre beaucoup plus que cela: il débouche aussi sur des réflexions précieuses pour sortir de la crise.

 

 

 

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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 16:28

 

rue89.com

 

swissinfo 11/10/2013 à 15h04
Faut-il limiter les écarts de salaire ? Les Suisses consultent le peuple

Sonia Fenazzi, swissinfo.ch

 

 


« Salaires : stop aux abus ! » : document de campagne téléchargeable (1a12.ch)

 

Une initiative entend limiter les écarts de salaire en Suisse. Selon le texte, soumis à « votation » (référendum) le 24 novembre, aucun employé d’une entreprise ne pourrait gagner moins en un an que ce que gagne le dirigeant le mieux rémunéré en un mois.

Moins de neuf mois après le plébiscite de l’initiative « Contre les rémunérations abusives », promue par le petit entrepreneur Thomas Minder, les Suisses votent donc sur une autre proposition née à la suite de l’indignation publique suscitée par les salaires exorbitants de certains top managers. Il s’agit de l’initiative « 1 : 12 – Pour des salaires équitables » lancée par la Jeunesse socialiste.

Alors que l’initiative Minder, approuvée le 3 mars dernier, concernait uniquement les sociétés cotées à la Bourse suisse et donnait aux actionnaires le pouvoir de fixer les rémunérations des hauts dirigeants, la nouvelle initiative concerne toutes les entreprises et implique un contrôle de l’Etat.

Pour freiner les « grands managers qui accaparent l’argent », les jeunes socialistes demandent que le salaire le plus élevé versé par une entreprise soit au maximum douze fois plus élevé que le plus bas.

Cette règle n’impliquerait aucun changement dans la plupart des petites et moyennes entreprises et des administrations publiques suisses, puisque, aujourd’hui déjà, l’écart y est inférieur à cette limite.

La mesure frapperait surtout les grandes sociétés – y compris celles contrôlées par la Confédération – qui offrent des rémunérations très élevées aux managers.

L’objectif est une répartition plus équitable de la masse salariale. Les promoteurs de l’initiative sont convaincus que la limitation de l’écart salarial provoquerait une compression des rémunérations des dirigeants et, parallèlement, un relèvement des bas salaires.

« On n’augmenterait pas les salaires »

« C’est une question de justice sociale », déclare Cédric Wermuth, député et ancien président de la Jeunesse socialiste :

« Ces quinze dernières années en Suisse, l’augmentation des salaires a été en moyenne nettement inférieure à celle de la productivité, parce qu’“une très petite minorité de hauts dirigeants, surtout dans les grandes sociétés, se sont mis une grande partie du total des gains dans les poches.”

Jean-François Rime, président de l’Union suisse des arts et métiers (Usam), l’organisation des PME, s’y oppose :

“L’économie suisse a du succès et fonctionne très bien en comparaison internationale. Cela est dû à divers facteurs, en particulier à une législation du travail relativement libérale. Nous ne voulons pas de diktat de l’Etat pour fixer les salaires maximaux ou minimaux.”

Pour ce dernier, l’initiative est “clairement estampillée étatique” et va à l’encontre des principes de l’économie de marché sur lesquels se base la Suisse.

Par ailleurs, si l’initiative 1 : 12 était acceptée, elle ne produirait pas les effets recherchés par ses promoteurs, ajoute Jean-François Rime, qui est également patron d’un petite entreprise et député de l’Union démocratique du centre (UDC, droite conservatrice).

“On n’augmenterait pas les salaires les plus bas, mais on ferait disparaître les emplois au bas de l’échelle salariale, car pour éviter d’être soumis à cette règle, les entreprises externaliseraient toute une série de travaux.”

“Les grandes société qui ont des dirigeants avec des salaires exorbitants et qui seraient donc touchées par l’initiative ont déjà procédé à l’‘outsourcing’ de tous les bas salaires dans les années 90”, rétorque Cédric Wermuth.

Le député socialiste juge en outre :

“Une externalisation destinée à éviter une norme approuvée par le peuple serait antidémocratique et illégale. Si l’initiative était adoptée, le Parlement devrait voter une loi qui définisse clairement ce qui est ou non possible de faire.”

Les très grandes entreprises surreprésentées

En Suisse, entre 1 000 et 1 300 entreprises – soit environ 1,5% de toutes les entreprises – connaissent un système où le salaire le plus haut dépasse douze fois le salaire le plus bas. Le cas concerne environ 4 400 personnes.

 


“1 : 12 : ensemble pour des salaires justes” : le logo de la campagne (1a12.ch)

 

C’est ce qu’indique une étude indépendante du Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l’école polytechnique fédérale de Zurich, publiée début octobre et basée sur les données 2010 d’un panel représentatif de 43 627 entreprises dans toute la Suisse. La masse salariale touchée par l’initiative se montait à 1,5 milliard de francs suisses (1,2 milliard d’euros).

Dans 96,3% des entreprises examinées, le rapport est inférieur à 1 : 8. Globalement, le rapport moyen de l’écart entre le salaire le plus bas et le plus élevé est seulement de 1 : 2,2.

Les très grandes entreprises (avec plus de 2 000 employés) sont proportionnellement surreprésentées parmi celles qui sont touchées par l’initiative.

Au total, les entreprises qui avaient en 2010 un écart salarial supérieur à 1 : 12 employaient environ un million de personnes, contre 2,91 millions dans celles qui ne le dépassaient pas.

Quelles pertes, quels gains ? Impossible à dire

Les opposants à l’initiative craignent aussi des délocalisations à l’étranger et un effet dissuasif sur les sociétés étrangères potentiellement intéressées à s’installer en Suisse, et donc à une perte d’emplois et à une augmentation du chômage.

La fuite des entreprises et l’abaissement des salaires élevés se traduiraient ensuite par une baisse drastique de recettes pour les assurances sociales et les impôts tant au niveau fédéral que cantonal et communal, avertissent-ils.

Selon une étude réalisée par l’université de Saint-Gall sur mandat de l’Usam, si l’initiative était acceptée, les pertes pour la collectivité pourraient osciller entre 2 et 4 milliards de francs par an en fonction des scénarios. Pour le président de l’Usam :

“Même si nous prenons le scénario le moins négatif, je crois que cela suffit pour dire non à l’initiative.”

Cédric Wermuth souligne de son côté que même le gouvernement, qui s’oppose pourtant à l’initiative, a indiqué dans une réponse à une interpellation parlementaire de Jean-François Rime qu’il n’est pas possible de fournir à l’avance des données relatives aux conséquences économiques pour l’Assurance vieillesse et survivants, étant donné qu’il existe une grande incertitude sur ce que pourraient être les réactions des entreprises au cas où un “oui” sortirait des urnes le 24 novembre.

Un avis d’ailleurs confirmé par le ministre des Affaires sociales Alain Berset devant le Parlement en septembre dernier.

Une étude indépendante réalisée par le KOF est également arrivée à la conclusion qu’il est impossible de faire des prévisions fiables sur les effets possibles de l’initiative “en raison d’un manque d’expérience concernant de telles mesures”.

Même des hypothèses “seraient des spéculations, étant donnée l’incertitude concernant l’application de l’initiative”, souligne le KOF.

Pour sa part, Cédric Wermuth admet la possibilité d’une baisse de recettes dans la phase initiale. Mais sur le long terme, il prévoit “une redistribution des salaires vers le bas qui ferait augmenter la consommation au profit de toute l’économie suisse”. Cela signifierait aussi davantage de recettes pour l’Etat par le biais de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et de l’impôt sur les bénéfices des entreprises.

Selon le socialiste, on retournerait ainsi au “modèle suisse des grands progrès économiques de l’après-guerre, qui était un modèle de petits écarts salariaux”. Pour Jean-François Rime en revanche, “ce qui est en jeu, c’est l’ingérence de l’Etat dans les relations entre employeurs et employés, ce qui est étranger au modèle de succès de la Suisse”.

 

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10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 18:53

 


lemonde.fr

 

 

Le Monde.fr | 10.10.2013 à 14h50 • Mis à jour le 10.10.2013 à 15h09 | Par Martine Valo

 
 
Le bois de Tronçay, dans la Nièvre, où la société Erscia prévoit d'implanter une scierie et un incinérateur produisant de l'électricité. Des militants écologistes s'opposent à son défrichement.

L'arrêt du Conseil d'Etat est tombé comme un couperet mercredi 9 octobre :  le projet de scierie industrielle Erscia (Energies renouvelables et sciages de France) ne verra pas le jour dans la Nièvre. Le pôle industriel bois de Sardy-lès-Erpidy devait se composer d'un site de découpe de résineux d'une capacité à terme de 500 000 m3 couplé à une centrale thermique de cogénération d'une puissance de 12 mégawatts fonctionnant à partir de la biomasse du bois et d'une unité de production de granulats.

Il était prévu que cette zone d'activités accueille quelques entreprises supplémentaires d'exploitation forestière et que cette future "Wood Valley" du Morvan occuperait 110 hectares dans la forêt de Tronçay. Les premières tronçonneuses devaient entrer en action en novembre.

Le Conseil d'Etat en a décidé autrement. Certes ce projet, en partie public – soutenu par nombre d'élus locaux –, présente un intérêt pour la collectivité puisque ses promoteurs annoncent la création de 126 emplois directs et au moins le double de manière indirecte. Mais il ne comprend pas de "raisons impératives d'intérêt majeur", ce qui ne lui donne donc pas le droit de déroger à la directive européenne de 1992 sur l'habitat de la faune, transcrite depuis dans le code de l'environnement français. Il lui manque cette condition sine qua none, estime la haute juridiction administrative, pour obtenir une autorisation d'"aménagement à détruire, altérer, dégrader des sites de reproduction ou d'aires de repos d'animaux et de transports d'espèces animales".

 

 UNE NOUVELLE "ZONE À DÉFENDRE"

Dès le début, en 2010, la future installation industrielle, bien que présentée comme un exemple de production d'énergie verte, a été combattue par des écologistes et des associations locales de défense de la nature, qui lui reprochent sa démesure et son effet dévastateur sur les massifs forestiers du Morvan, alors que la région compte de nombreux sites industriels abandonnés.

Pétitions, réunions publiques, rencontre chez le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg – natif de la Nièvre et favorable à la Wood Valley –, le projet a suivi l'itinéraire chaotique des grands chantiers contestés. Le site a ainsi été occupé l'hiver dernier par des opposants déterminés à instituer une nouvelle "zone à défendre" dans la forêt de Tronçay et promis une "Notre-Dame-des-Bois" aussi radicale que celle des Landes en Loire-Atlantique.

 

PIPISTRELLE DE KUHL ET MURIN À MOUSTACHE

Ce n'est pourtant pas dans les bois, mais sur le terrain judiciaire que le combat décisif s'est joué une fois encore. Au nom de la préservation de la faune locale, – pic vert, pic mar et épeichette, pipistrelle commune et de Kuhl, murin à moustache et pas mal d'amphibiens, pour ne parler que des espèces protégées –, des associations, notamment Loire vivante et France nature environnement (FNE) –, ont attaqué le feu vert donné par la préfète de la Nièvre autorisant à raser quelques premiers hectares de forêt et à priver oiseaux et chiroptères de leurs habitats.

Cet arrêté – remanié à plusieurs reprises et signé le 31 janvier 2013 –, avait beau imposer quelques mesures de compensation, il n'a pas convaincu le tribunal administratif de Dijon qui a rendu sa décision en référé, le 27 février, in extremis avant le début des coupes claires. Faute de "raisons impératives d'intérêt majeur", le juge l'a annulé. Les promoteurs du projet – Erscia France et la société d'économie mixte Nièvre aménagement – se sont alors tournés vers le Conseil d'Etat. Pas seuls : la ministre de l'écologie d'alors, Delphine Batho, avait joint sa voix à la leur.

"Cet avis marque un changement de jurisprudence du Conseil d'Etat, observe Benoist Busson, avocat de FNE. Il y a certes d'autres décisions qui ont abouti à l'abandon de futurs chantiers au nom de la directive habitat et de la faune, mais ils étaient défendus par des promoteurs privés. Cette fois, le Conseil d'Etat a contrecarré un projet de politique publique. Mettre en avant la création d'emplois ne suffit plus, on peut donc s'attendre à ce que les contentieux se multiplient à l'avenir."

Lire aussi : Un rapport pour relancer la filière bois en France

Martine Valo
Journaliste au Monde

 


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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 18:03

 

lemonde.fr

 

 

Pour sauver le parc congolais des Virunga, WWF porte plainte contre le pétrolier Soco

LE MONDE | 07.10.2013 à 11h03 • Mis à jour le 07.10.2013 à 16h53 | Par Laurence Caramel

 
 
Un gardien du parc national Virunga, dans l'est de la RDC, joue avec un jeune gorille orphelin

Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a déposé plainte (PDF en anglais), lundi 7 octobre, contre la compagnie pétrolière anglaise Soco auprès de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour "violation des normes de responsabilité sociale des entreprises internationales". "Les activités d'exploration pétrolière de Soco dans et aux abords du parc national des Virunga violent les directives de l'OCDE concernant l'environnement et les droits de l'homme", avance l'ONG. L'OCDE devrait dire d'ici à deux mois si la plainte est recevable.

C'est une nouvelle étape dans la bataille lancée par WWF pour tenter d'empêcher les pétroliers détenteurs de concessions dans le plus ancien parc national d'Afrique, classé au Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1979, d'utiliser les permis octroyés par le gouvernement congolais. Trois groupes étaient concernés jusqu'à présent : L'italien ENI, Total et Soco. Les deux premiers ont renoncé. Christophe de Margerie, PDG de l'entreprise française, a assuré, en mai, qu'aucune exploration n'aurait lieu à l'intérieur des limites actuelles du parc. Reste donc Soco.

Lire (édition abonnés) : " Congo-Kinshasa : difficile cohabitation entre grands singes et pétroliers"

L'entreprise, créée en 1997 et qui opère en Angola et au Vietnam, est restée sourde pour le moment aux avertissements de l'Unesco et du gouvernement britannique. Tout comme le gouvernement congolais, qui a reçu des mises en garde de ses bailleurs, à commencer par le premier d'entre eux, l'Union européenne. La filiale congolaise de Soco – domiciliée aux îles Caïmans – détient depuis 2007 une concession dénommée "bloc 5" de 7 500 km2 dont plus de la moitié se trouve à l'intérieur des Virunga.

 

WWF DEMANDE À L'OCDE DE FACILITER UN "DIALOGUE AMIABLE"

En octobre 2011, alors que la mobilisation internationale était déjà lancée, elle a été autorisée, par décret du ministère de l'énergie, à explorer "à des fins scientifiques", seul motif prévu par la loi congolaise sur la protection de la nature, pour déroger à l'interdiction de pénétrer dans une aire protégée. Mais Soco continue de violer les traités internationaux auxquels a souscrit la RDC en sollicitant l'inscription des Virunga au Patrimoine mondial. Le site, où vivent un quart des derniers gorilles de montagne, a été classé en danger en 2008.

 

En portant l'affaire devant l'OCDE, le Fonds mondial pour la nature est conscient de s'aventurer sur un terrain juridiquement faible. Les lignes directrices de l'organisation internationale ne sont pas contraignantes et les entreprises qui ne les respectent pas n'encourent aucune sanction. Si ce n'est de ternir leur réputation. "Nous voulons attirer l'attention sur cette société et convaincre ceux qui détiennent des actions ou voudraient en acheter d'y renoncer", explique Jean-Baptiste Roelens, de WWF France. Dans sa procédure, l'ONG demande à l'OCDE de faciliter un "dialogue amiable" pour amener l'entreprise à modifier son comportement.

La plainte, rédigée sur 34 pages, liste une série d'entorses aux principes auxquels sont tenues de se conformer les multinationales d'un pays membre de l'OCDE. Parmi elles, selon le WWF, l'absence d'évaluation de l'impact humain que pourrait avoir une "ruée vers l'or noir" dans une région aussi instable que l'est de la RDC. "Il y a de sérieuses craintes que le pétrole n'attire encore davantage de groupes armés et n'alimente les conflits. Soco n'a pas démontré qu'elle avait pris ce risque en compte comme elle aurait dû le faire", souligne WWF.

 

IMPACTS SENSIBLES SUR LA BIODIVERSITÉ

La compagnie aurait aussi failli à son obligation de fournir une évaluation environnementale aux populations touchées par le projet. Or, selon le document gardé confidentiel par l'entreprise et que WWF produit dans sa plainte, il s'avère que les activités d'exploration pourraient avoir des impacts sensibles sur la biodiversité : pertes d'habitats ; risques de pollution ; perturbation de la reproduction de la faune aquatique ; risque de braconnage des employés du site... Le bloc 5 traverse le lac Edouard sur lequel travaillent environ 27 000 pêcheurs. Des tentatives d'intimidation des communautés locales, dont plusieurs se sont regroupées pour demander au gouvernement de mettre fin au projet, ont été relatées.

Cette accusation fait écho à l'arrestation, le 19 septembre, d'un des rangers du parc, Rodrigue Katembo Mugaruka. Aucune charge n'a été encore officiellement retenue contre lui, mais les ONG qui ont pris sa défense pointent l'altercation qu'il aurait eue, deux jours avant son arrestation, avec des employés de Soco qui tentaient d'implanter une antenne de télécommunication sans autorisation. L'entreprise nie toute implication dans cette arrestation.

Lire aussi (édition abonnés) : " L'Equateur renonce à sanctuariser le parc Yasuni pour en exploiter le pétrole"

Les forages peuvent commencer à Yasuni, en Equateur

 

Le Congrès équatorien a autorisé, jeudi 3 octobre, des forages pétroliers dans le parc national Yasuni, en Amazonie.

Le président socialiste, Rafael Correa, avait annoncé en août sa décision de renoncer à sanctuariser cette aire protégée, qui possède une biodiversité remarquable mais aussi 20 % des réserves de pétrole du pays.

En 2007, l'Equateur avait lancé une initiative originale en s'engageant à ne pas exploiter le sous-sol du parc si la communauté internationale lui promettait 3,6 milliards de dollars (2,65 milliards d'euros), soit la moitié des revenus escomptés du pétrole. Six ans après, seule une infime partie de ce montant a pu être rassemblée.

Rafael Correa minimise l'impact des forages pétroliers sur l'environnement en assurant qu'ils n'affecteront que 0,01 % du bassin du Yasuni. Le parc possède une superficie de près de 10 000 km2. Les écologistes et les populations indigènes continuent de protester et réclament un référendum.

 

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 15:43

 

 

 

reporterre.net

 

Près de Paris, la ZAD Patates se bat contre l’urbanisation de la dernière plaine

Linda Maziz (Reporterre)

mardi 8 octobre 2013

 

 

Une "Zad patates" s’est installée dans les Yvelines pour lutter contre l’urbanisation de la Plaine de Montesson. Les habitants occupent un lopin de terre que les bétonneurs menacent d’une voie départementale, d’une extension de zone commerciale, d’une bretelle d’autoroute et de lotissements… Dans cette plaine sans cesse grignotée par la ville poussent un tiers des salades consommées en région parisienne.


- Reportage, Montesson (Yvelines)

C’est ce qu’on peut appeler une friche résiduelle. Un espace laissé pour compte, coincé entre une voie de circulation et le parking d’une grosse enseigne vestimentaire. De l’autre côté de la route, un autre parking, une autre enseigne, l’hypermarché Carrefour de Montesson, monstre de dix-huit milles mètres carrés. Et pour parfaire le cadre, une station-service, laissée à l’abandon.

« Là, on a voulu expérimenter le trio amérindien, c’est une technique ancestrale qui repose sur la culture de trois plantes complémentaires », explique une jardinière paysagiste, qui tient à se faire appeler « Camille ». Plus qu’un pseudonyme, c’est une signature. Camille, c’est d’abord le prénom générique d’une lutte, initiée, à vol d’oiseau, à 340 kilomètres de là. Et l’utiliser, c’est une façon de décliner son identité zadiste et de signifier son affiliation à Notre-Dame-des-Landes.

Une leçon de botanique s’improvise, où l’on apprend que les tiges de maïs servent de tuteurs aux haricots, qui enrichissent le sol en azote, tandis que le feuillage de la courge permet de conserver une certaine humidité à la surface de la terre. Mais la leçon principale de ce potager, sorti de terre en avril dernier, c’est d’abord qu’un espace naturel inutilisé, quel qu’il soit, n’est jamais perdu.

« Il faut arrêter de penser que les friches ne servent à rien ou qu’elles sont juste bonnes à bâtir », prêche Jean-Pierre Bastide, militant écolo encarté chez EELV. « On a besoin de ces surfaces pour freiner l’érosion de la biodiversité, limiter le réchauffement climatique et produire de la biomasse alimentaire », renchérit Robert Levesque, ingénieur agronome, auteur de « Terre nourricière, si elle venait à nous manquer » (L’Harmattan, 2011).

Zad Patates contre Carrefour extensible

Il y a six mois, c’était un bout de terrain insignifiant. Aujourd’hui, c’est devenu le QG de l’association Plaines-Terres qui y fait pousser des légumes et germer un esprit de révolte. Baptisé « ZAD patates », ce jardin collectif est devenu en quelques mois le symbole d’une résistance à l’urbanisation, qui après avoir vampirisé la région Ile-de-France, continue de déployer son entreprise mortifère sur les terrains qui ont jusqu’à présent échappé au béton.

C’est une vitrine aussi, parce qu’ici, on n’est pas tout à fait sur la ligne de front. La zone à défendre, c’est la Plaine de Montesson, qui s’étend juste à l’arrière du Carrefour. « On aurait pu aller se perdre au milieu des champs, mais on a préféré s’installer à proximité, pour rester bien en vue, en zone passante », explique Gaby, 26 ans, ingénieur paysagiste, habitué des actions de « guerilla gardening ».

La Plaine de Montesson, c’est une superficie d’environ 370 hectares de terres agricoles, dont 270 cultivées. Un tiers des salades consommées en région parisienne sont produites ici, à moins de dix kilomètres du pôle économique de la Défense, dans cette banlieue chic du nord-est du département des Yvelines. Mais peut-être plus pour longtemps. Car même si l’Ile-de-France présente un fort déficit en terres maraîchères et en espaces verts, d’aucuns voient d’abord cet espace comme une opportunité foncière.

« A chaque fois, c’est pareil. Tout le monde prétend vouloir sauver la Plaine, mais tout le monde s’accorde quand il s’agit de convoiter ce terrain pour y bâtir quelque chose, souligne Robert Levesque. Et comme ça, on a eu le Carrefour, l’autoute A 14, le lotissements des Terres blanches... A chaque nouvel empiètement, on cherche à nous faire croire que c’est pour la bonne cause, mais que c’est la dernière fois. Sauf qu’ici, les dernières fois se suivent, se succèdent et se ressemblent ».

C’est un petit groupe de quatre personnes « moitié EELV, moitié rien du tout » qui a donné l’impulsion au printemps dernier. « C’est évident que ce qui se joue à Notre-Dame-des-Landes nous a incités à passer à l’action », confie Camille. Ils viennent des communes alentours, de Paris et d’ailleurs et ils ont décidé qu’après tout, l’avenir de cette plaine les concernait, comme ils se sentaient concernés par le dossier aéroport. Ils ont planté leurs patates en guise de ligne de défense sans savoir très bien au départ d’où viendrait la menace.

A peu près six mois se sont écoulés. En cette fin septembre, c’est jour de fête sur la ZAD. Une centaine de personnes sont venues pique-niquer, filer un coup de main pour l’entretien du potager, s’informer des enjeux de la lutte ou simplement manifester par leur présence un soutien à cette occupation. La presse locale aussi est passée. Un reportage a été diffusé, des articles ont été publiés.

Des projets "nécessaires" et "fantastiques" selon le maire UMP de Montesson

« Cette association, je ne la comprends pas. C’est bien gentil leur happening, ils ameutent toute la presse, mais ils représentent qui ? Ils représentent quoi ? Ils ne sont même pas de la ville », tempête Jean-François Bel, le maire UMP de Montesson. La plaine, c’est son affaire et certainement pas leurs oignons. « Ils sortent de leur chapeau, ils ont découvert la lune. Moi je ferai venir les gens de Nantes si on me touche à l’essentiel de la plaine. Là, je risque de faire une bataille gauchiste, pourquoi pas. Mais pas sur un mauvais sujet ».

Le vrai sujet, selon lui, c’est le combat qu’il dit mener contre l’Etat, qui attaque son plan local d’urbanisme pour soi-disant lui coller massivement du logement social et remettre sa ville dans les quotas. Avec environ 15 % de logements sociaux, Montesson est encore loin des 25 % exigés par la loi Duflot. Son combat, pour sauver la Plaine, c’est celui-là. « C’est pour ça que tout le monde devrait soutenir le maire de Montesson ».

Mais, à ce stade de la conversation, Jean-François Bel soutient que cette bande d’arrivistes n’a rien compris à la situation et n’a pas à venir fourrer son nez dans des projets pour lesquels il se vante d’avoir obtenu l’accord de sa population.

D’un côté, il y a la création d’une nouvelle voirie départementale, déviation de la RD 121, qui va draîner une circulation automobile supplémentaire, couper la Plaine en deux et faire disparaître a minima une quinzaine d’hectares de cultures. Un ouvrage à 100 millions d’euros, intégralement financé par le conseil général des Yvelines.

L’autre amputation, d’environ huit hectares, concerne la ZAC de la Borde, un projet d’extension de l’actuelle zone commerciale autour du Carrefour, qui prévoit le rapatriement de plusieurs enseignes alentour et l’implantation de nouvelles, la création de places de parking et la réalisation de logements. « Deux projets inutiles, nuisibles et qui relèvent de l’urbanisme du siècle dernier », estiment les militants de la ZAD Patates, déterminés à les faire capoter.

Deux projets « nécessaires » et « fantastiques », estime de son côté Jean-François Bel, qui n’y voit que des avantages pour sa ville et aucun inconvénient environnemental. Et de toute façon, à l’entendre , l’affaire est pliée. La nouvelle voirie est déclarée d’utilité publique depuis belle lurette et les travaux sont en passe d’être lancés dans la Plaine. « Et concernant la ZAC de la Borde, le commissaire enquêteur m’a donné un avis favorable, j’attends maintenant la décision du Préfet. Ça ne sert à rien de s’exciter maintenant, c’est au mois de mai qu’il fallait s’exprimer ».

La fin de l’activité agricole ?

« On a participé à la dernière enquête publique, mais nos interventions n’ont pas été retenues, rétorque Bruno Bordier, secrétaire de l’association Plaines-Terres. Le commissaire enquêteur n’a pas rendu un avis factuel, il a rendu un avis politique ».

Ces militants sont peut-être arrivés sur le tard, mais ils sont persuadés d’avoir encore des raisons d’y croire. « Tant que les parcelles ne seront pas bétonnées, la partie n’est pas perdue. On sait aujourd’hui qu’il est plus important pour l’humanité de préserver des surfaces naturelles et agricoles que de les détruire au profit de surfaces commerciales inutiles, qui mettent en péril le commerce de proximité pour des logements qu’on devrait être capable de reconstruire par densification du tissu urbain existant ».

Leur priorité c’est que ce projet de ZAC ne soit pas déclaré d’utilité publique. C’est en ce sens qu’ils ont envoyé fin août un courrier au Préfet pour souligner les incohérences, les manquements et les dysfonctionnements qu’ils ont relevés. « On demande aussi un moratoire sur le projet de déviation. Cette route est une aberration, un appel à l’utilisation de la voiture, à l’heure où on est censé diminuer la consommation de pétrole et diviser par quatre le trafic routier », résume un militant.

La lettre envoyée au préfet à télécharger : ici

« Avec ses neuf giratoires et sa section à quatre voies, cet ouvrage rompt la continuité des terres agricoles », s’insurge Bruno Bordier, qui pointe l’effet dévastateur de ces constructions, qui ne peuvent conduire qu’à l’abandon des cultures, et donc, à l’apparition de franges supplémentaires urbanisables. « Demain, nos politiques vont nous expliquer que ces friches ne servent à rien et qu’il serait tout aussi judicieux de les bétonner ».

« Ce projet affaiblit dangereusement la viabilité de la Plaine ». Cette fois, ce ne sont pas les zadistes qui le disent, mais Christian Dubreuil, directeur général de l’Agence des Espaces Verts (AEV) de la région Ile-de-France, pas franchement favorable à l’arrivée de cette nouvelle voie de circulation. Et pour cause. Le projet se trouve être en contradiction totale avec l’action menée par l’AEV.

Parmi les terrains qui doivent être goudronnés, certains ont fait l’objet en 2000 d’un périmètre régional d’intervention foncière (PRIF), censé protéger durablement l’activité agricole contre l’avancée du bitume. « On a dépensé beaucoup d’argent, d’énergie et de temps à acquérir ces hectares de terres agricoles, en vue de freiner la spéculation foncière et de garantir l’activité maraîchère du cœur de Plaine », explique-t-il. Des efforts aujourd’hui piétinés par le Conseil général, qui face au refus de l’AEV de céder ses terrains à l’amiable, a lancé à son encontre une procédure d’expropriation.

« Après un coup comme ça, il ne faut pas que nos politiques s’étonnent si aujourd’hui on a perdu toute confiance dans leurs belles promesses », lâche un opposant. Au chapitre des faux-semblants, il faut ajouter l’éventualité d’un raccordement avec l’autoroute A14, qui jusqu’à présent traverse cette boucle de la Seine, sans s’y arrêter. « C’est évident que cette route appelle une bretelle, elle doit passer à ras, pointe Jean-Pierre Bastide. Tous les élus jurent leurs grands dieux que ce n’est pas du tout l’objectif, alors que ça fait 20 ans qu’on en entend parler et qu’avec cette départementale, le projet n’a jamais été aussi près de se réaliser ».

A l’évidence, la présence d’un échangeur signerait la fin de l’activité agricole. « Il ne faut pas se leurrer. Investir ici dans une bretelle d’autoroute, ça ne sera pas pour fluidifier la circulation, mais pour construire massivement du logement ».


Source et photos : Linda Maziz pour Reporterre.

Lire aussi :
- Le gaspillage des terres se poursuit frénétiquement en Ile-de-France
- 13 juillet, ZAD patate Montesson

 

 

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 15:13

 

blogs.mediapart.fr

 

Pour une belle manif ce fut une belle manif !

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7 octobre 2013 1 07 /10 /octobre /2013 15:27

 

 

mediapart.fr

Roumanie : mobilisation contre un projet contesté de mine d’or

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

Alors que le premier ministre roumain continue de soutenir le projet canadien d’exploitation de la plus grande mine d’or à ciel ouvert d’Europe, les manifestations contre le projet minier s’amplifient, et s’élargissent à la contestation de la politique du gouvernement.

 

Des milliers de Roumains sont descendus dans les rues de plusieurs villes du pays, dimanche 6 octobre, pour manifester contre le gouvernement de centre-gauche, accusé de favoriser un projet canadien de mine d’or très contesté. Dans la capitale Bucarest, la contestation a réuni près de 7 000 manifestants, 4 000 à Cluj (nord-ouest du pays) et quelques milliers d'autres Roumains ont également défilé dans une dizaine de villes de province.

Ces manifestations, qui n'ont depuis cessé de croître, ont commencé lorsque le premier ministre Victor Ponta et son gouvernement ont adopté, fin août, un projet de loi qui prévoit l’exploitation d’une mine d’or géante (300 tonnes d’or et 1 600 tonnes d’argent), avec pour conséquences directes le déplacement de plusieurs centaines d'habitants, la destruction de quatre montagnes et la disparition de vestiges de l'antiquité romaine.

Défendu par la société canadienne Gabriel Resources, le projet de mine d'or est également la cible des manifestations pour les quantités très importantes de cyanure qu'il nécessite pour son exploitation : l'utilisation de 12 000 tonnes de cyanure par an, soit 12 fois plus que la quantité utilisée dans l'ensemble de l'Union européenne pour l'exploitation minière.

Alors qu'il avait promis de bloquer ce projet quand il était dans l'opposition, le premier ministre est revenu sur sa position, en août 2013, provoquant les manifestations les plus importantes du pays depuis la chute de Ceausescu et la fin de la dictature. Mobilisés par leur opposition initiale au projet de la mine d’or de Rosia Montana, les manifestants ne cessent, depuis un mois, d'élargir le front de la contestation : lutte contre le gaz de schiste, démission du gouvernement et respect de l'indépendance de la justice, après la mise à l'écart, cette semaine, d'un procureur réputé pour sa lutte contre la corruption.

Alors que le projet de loi a encore besoin d'être approuvé par le Parlement, les élus de la majorité ont récemment voté pour la création d'une commission spéciale consacrée à ce projet, ignorant les appels du président Traian Basescu et des opposants à retirer rapidement ce projet de loi controversé.

 

 

 

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6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 15:53

 

rue89.com

 

Documentaire 06/10/2013 à 17h15
L’histoire oubliée de Mordechai Vanunu, lanceur d’alerte israélien kidnappé par le Mossad
Paola Schneider | Rue89

 

 


Mordechai Vanunu en 1986 (AP/SIPA)

 

Libéré sur parole en 2004, Mordechai Vanunu a croupi seize ans dans une cellule de confinement israélienne. En 1986, quand ce technicien nucléaire israélien révèle au monde l’existence d’un programme d’armement nucléaire tenu secret par l’Etat hébreu, le terme « lanceur d’alerte » n’existait pas.

Ses révélations fracassantes n’ont pourtant pas eu l’écho de celles d’un Edward Snowden. Un documentaire diffusé sur la radio britannique BBC World le 3 octobre nous a rappelé comment la presse indépendante et la raison d’Etat pouvaient s’entrechoquer, déjà, dans les années 80.

Vanunu l’affirme, Israël détient secrètement entre 100 et 200 armes nucléaires, ce qui en fait la sixième puissance mondiale en la matière. Des révélations publiées le 4 octobre 1986 dans le Sunday Times par le journaliste Peter Hounam.

Pas une usine textile, une centrale nucléaire

Née au Maroc de parents juifs, Vanunu émigre en Israël avec sa famille dès l’enfance. Il étudie la philosophie, sert dans l’armée et finit par travailler dans le complexe de Dimona, à 200 kilomètres au sud de Jérusalem, en plein désert. Sous couvert de fabriquer du textile, on y produit du plutonium. Dimona n’est autre qu’une centrale nucléaire qui fabrique secrètement des armes et emploie plusieurs milliers de personnes contraintes au silence.

 

 

Extrait de « Who Is Mordechai Vanunu ? » (2004)

Vanunu y travaille neuf ans comme technicien nucléaire et marque peu à peu son désaccord avec la politique du pays. Il désapprouve le traitement réservé au peuple palestinien et le secret qui entoure la centrale. Ses divergences d’opinion se font sentir, il est mis en garde puis renvoyé.

Mais Vanunu a pris les devants et a rassemblé des preuves dans l’espoir qu’une médiatisation internationale puisse imposer à Israël de démanteler son armement.

Le Sunday Times travaille plusieurs semaines

Mis sur la piste par des rumeurs, un journaliste du Sunday Times, Peter Houman, retrouve la piste de Vanunu. Il le rencontre pour la première fois en Australie, où le technicien s’est exilé et converti au christianisme. Dans le documentaire diffusé sur BBC World, il raconte :

« Quand j’ai vu Vanunu qui se tenait là, un peu dégarni, pas très confiant, habillé très simplement, il ne ressemblait certainement pas à un scientifique nucléaire. »

Les deux hommes sont méfiants, explique Peter Houman. Mais le journaliste montre patte blanche et Vanunu se livre. Houman épluche la documentation qu’il trouve en bibliothèque pour vérifier les informations fournies par son interlocuteur. Après deux ou trois jours, il en est certain : les procédés de fabrication des armes décrits par Vanunu sont plus que plausibles.

« Il m’a raconté comment il avait introduit un appareil photo à l’intérieur, puis plus tard une pellicule cachée dans sa chaussette, et avait commencé à prendre des clichés tard le soir ou tôt le matin. »

Mordechai Vanunu est inquiet mais accepte de suivre Houman en Angleterre. Il vit caché dans un hôtel de campagne pendant que le Sunday Times vérifie ses déclarations. Un travail de plusieurs semaines. Vanunu s’ennuie et la rédaction finit par l’installer dans un hôtel du centre londonien.

Dupé par une touriste américaine... du Mossad

L’histoire est sur le point d’être publiée. Caché dans le coffre d’une voiture, Vanunu est introduit dans la rédaction du Sunday Times. Il annonce alors à Peter Houman qu’il en pince pour une touriste américaine rencontrée par hasard. Le journaliste se méfie et met Vanunu en garde. Il lui propose de dîner avec eux le soir même en vue d’écarter tout soupçon. Mordechai Vanunu accepte puis, finalement, annule. Convaincu qu’il sera plus en sécurité ailleurs, il s’envole pour Rome en compagnie de l’Américaine.

Dès son arrivée, il est kidnappé, drogué et expédié vers Israël par bateau. La femme n’était autre qu’un agent du Mossad, le service de renseignement israélien.

Traître et renégat du judaïsme

Sans nouvelle de sa source, le Sunday Times publie l’article. Vanunu n’apparaîtra pas à la télévision comme prévu et les révélations n’ont pas l’impact escompté. Un mois plus tard, l’Etat hébreu admet détenir Vanunu mais nie tout enlèvement. Accusé de trahison, il doit comparaître devant la justice.

 


Le message écrit par Mordechai Vanunu sur sa main, le 28 décembre 1986 (Sipa)

 

Le jour du procès, alors qu’il est escorté en voiture vers le palais de justice, Vanunu dérobe un stylo. Dans la paume de sa main plaquée contre la vitre, il adresse un message à la presse agglutinée autour du convoi : « Détourné à Rome le 30 octobre 1986 ».

Le technicien est condamné à dix-huit ans de prison pour trahison et espionnage. Son sort n’émeut pas outre mesure une population qui condamne son rejet du judaïsme. Vanunu est déclaré mort par ses parents et tombe rapidement dans l’oubli.

A l’origine de l’enlèvement et instigateur du programme nucléaire, le premier ministre israélien Shimon Peres à réussi son coup.

Libération sous conditions

Fervents opposants au nucléaire, les Américains Nick et Mary Eoloff adoptent Mordechai Vanunu en 1997 et lui rendent visite en prison. L’année suivante, il quitte enfin la cellule d’isolement où il a été confiné depuis son incarcération. Vanunu y passera quatre mois de plus pour des infractions mineures avant d’être libéré sur parole en 2004. Le condamné promet de ne plus dire un mot à la presse et de ne pas quitter le territoire. Mais en 2010, Vanunu outrepasse ces conditions et écope à nouveau d’une peine de trois mois de prison.

Aujourd’hui libre, Mordechai Vanunu est le premier Israélien à avoir demandé à bénéficier de la nouvelle loi dite de « révocation de la citoyenneté israélienne ». Elle permet à la Cour suprême d’Israël de destituer de leur nationalité les Israéliens condamnés pour traîtrise ou espionnage. En 2012, invoquant un vice de procédure, la Cour suprême a refusé d’accéder à sa demande.

 

 

 

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