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2 novembre 2013 6 02 /11 /novembre /2013 17:46

 

blogs.mediapart.fr

 

Pourquoi favorise-t-on la livraison à domicile?

Copie de la lettre envoyée aujourd'hui à Mme Nathalie Griesbeck, Députée Européenne, intervenant entre autres au niveau de la commission des transports.

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Madame la Députée,

Je travaille depuis près de 20 ans en logistique pour des grands groupes, mais c'est au titre de simple citoyen que j'aimerais vous interpeller.

Je suis réellement choqué des conditions dans lesquelles s'exerce aujourd'hui le transport Express en Europe. Il s'agit à mon sens d'un scandale, tant au niveau des conditions de travail qu'en terme de sécurité routière mais également en terme écologique. Le contraste avec le transport routier traditionnel (>3,5 Tonnes), très encadré, très réglementé, très contrôlé, est absolument saisissant.

Je veux parler ici plus précisément du transport dit "du dernier km" réalisé en fourgon ou camionnette.

1/ Scandale au niveau des conditions de travail.

Tous les grands acteurs du secteurs (DHL, Chronopost, GLS, TNT, Hermès...) font appel à la sous-traitance de manière massive. C'est à dire que le livreur qui vient vous apporter votre colis à la maison et portant un T-shirt DHL n'est pas salarié de DHL. Son fourgon, bien que badgé DHL n'est pas propriété de DHL. DHL (comme les autres), se dégage donc de toute responsabilité en matière de temps et conditions de travail. Les sous-traitants ne possédant que quelques véhicules et employés ne sont pas tenus d'avoir des délégués syndicaux. Ils sont absolument soumis aux grands groupes qui leur dictent les conditions tarifaires.

La législation concernant les temps de travail ne peut être contrôlé car ces petits véhicules ne sont pas équipés de chronotachygraphe mesurant les temps de travail comme pour les 40 Tonnes.

Toutes les conditions sont donc réunies pour que ces livreurs travaillent plus de 10 à 12 heures par jour... ce qui se passe effectivement.

J'imagine qu'il est également possible de faire travailler en France un livreur Polonais ou Hongrois employé par une agence d'intérim de ce pays... afin de réduire encore le coût et les risques de revendications salariales.

Plusieurs articles ont été publiés récemment sur ce sujet en France comme en Allemagne, en particulier celui-ci ou celui-ci.

2/ Scandale en terme de sécurité routière

Il faut savoir qu'un chauffeur-livreur doit livrer plus de 80 colis dans la journée. En 8 heures de travail, cela signifie plus de 10 colis par heure, soit une livraison toutes les 6 minutes. Si un destinataire n'est pas présent, le livreur doit repasser une seconde fois. Tout cela génère un stress et une nécessité de rapidité qui sont incompatibles avec une conduite sereine et un respect des règles de circulation et de stationnement. Comme cette activité a lieu principalement en milieu urbain, les menaces envers les autres usagers sont insupportables. Qui n'a jamais été 

"collé" par une de ces fameuses camionnettes blanches qui démarrent leur journée en retard ?

3/ Scandale au niveau écologique.

Faite l'expérience : commandez sur Amazon un Smartphone et sa housse de protection. Vous aurez 2 livreurs, probablement de sociétés de transport différentes, qui viendront se garer devant chez vous pour vous livrer les 2 articles séparément. A-t-on idée de ce que cela représente au niveau d'une ville, toutes ces petites livraisons séparées? Combien de kg de CO2 émis par livraison (un calcul rapide donne un minimum de 2kg)  ?Combien de particules nocives émises en ville, ces camionnettes fonctionnant exclusivement au diesel?

Ces petits véhicules de transport (<3,5 Tonnes) échappent par miracle à toutes les taxes écologiques.

* ils bénéficient de la sous-taxation du diesel par rapport à l'essence en France comme en Allemagne

* ils ne sont pas soumis au malus écologique

* ils ne sont pas soumis à l'écotaxe.

4/ Incohérences économique et politiques

Au vu de tous ces avantages en terme de coût (fiscalité, non contrôle des conditions de travail), on peut légitiment considérer que l'Etat favorise ce type de transport et donc ce type de distribution "juste à temps", "en ligne", "à domicile" par rapport à la distribution traditionnelle. Pourquoi fait-on ce genre de cadeau à Amazon (par exemple), qui, concrètement ne paie une livraison à domicile qu'entre 1,5€ et 3€ pour les petits colis ? Cela n'a véritablement aucun sens, surtout si l'on prend en compte les autres cadeaux fait à Amazon. Plutôt que de discuter comme aujourd'hui de rendre obligatoire la facturation de la livraison sur les livresil faudrait peut-être songer à faire payer au juste prix ce type de transport.

Pouvez-vous s'il vous plait m'apporter quelques éléments de réponse?

 

 

 

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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 22:40

 

 

reporterre.net

Relance de la mobilisation pour les écologistes de Greenpeace emprisonnés en Russie

Barnabé Binctin (Reporterre)

mercredi 30 octobre 2013

 

 

Un mois et demi après leur arrestation, les « 30 de l’Arctique » sont toujours détenus en Russie. La mobilisation pour obtenir leur libération s’accentue, et Reporterre s’y associe. Le verdict est attendu pour le 24 novembre. Retour sur les faits.


18 septembre 2013, mer de Pechora. Deux militants de Greenpeace tentent d’escalader la plateforme pétrolière de Prirazlomnaya, appartenant au géant russe Gazprom. Il s’agit de se hisser le plus haut possible pour déplier une banderole et immortaliser le moment par une photographie qui fera le tour du monde.

L’association écologiste veut dénoncer les forages pétroliers et alerter sur les risques écologistes de l’extraction du pétrole en Arctique. Greenpeace est habituée de ces méthodes non-violentes de communication, qui font « partie de son ADN » selon Isabelle Philippe, porte-parole du mouvement. Le procédé est le même que lors de l’intrusion dans la centrale nucléaire du Tricastin en France en juillet, ou lors du Grand Prix de Belgique, le 25 août dernier, déjà pour dénoncer l’exploration de pétrole en Arctique par la compagnie Shell.

Mais cette fois, la réaction des autorités est violente. Les gardes-côtes russes dégainent les canons à eau du haut de la rambarde. Sur la vidéo disponible sur le site de Greenpeace, on voit des armes à feu être pointées et on peut entendre plusieurs tirs de sommation. Les deux militants rejoignent le Zodiac et rebroussent chemin vers l’Arctic Sunrise.

Le lendemain, le 19 septembre, un commando héliporté des forces de sécurité russe –le FSB – arraisonne le navire, alors en dehors des eaux territoriales de l’Etat russe. Le bateau est remorqué jusqu’à Mourmansk, et les membres de l’équipage sont retenus à bord, détenus dans le réfectoire pendant quatre jours, le temps de rejoindre les côtes.

Greenpeace avait-il envisagé un tel scénario ? « C’est la méthode qui est inattendue. On n’imaginait pas être abordé dans un tel contexte, par voie d’hélicoptère, en dehors des eaux territoriales » explique Anne Valette, chargée de la campagne Save the Arctic lancée en juin 2011 par l’association. La situation est d’autant plus surprenante qu’une action similaire avait eu lieu l’année dernière, n’entraînant alors aucune conséquence particulière.

Accusés de piraterie, puis d’hooliganisme

Le 26 septembre, les membres de l’équipage sont auditionnés un à un par un tribunal russe. Soit vingt-huit militants de Greenpeace et deux journalistes indépendants, un photographe et un cameraman. Accusés de piraterie, ils sont placés en détention provisoire pour deux mois et encourent jusqu’à quinze ans de prison.

Piraterie ? Un mobile d’accusation « rocambolesque » selon Anne Valette. Lavsemaine dernière, les autorités russes ont ramené le chef d’accusation au hooliganisme, passible de sept ans de prison en Russie. Les militants de Greenpeace font ainsi face aux mêmes accusations que les Pussy Riots.

Pour le Parlement européen, ces accusations restent « disproportionnées ». Dans le même temps, les Pays-Bas – où se trouve le siège social de Greenpeace International – lance une requête en procédure d’arbitrage auprès du Tribunal international du droit de la mer visant à faire appliquer la Convention des Nations Unies en la matière.

Les prisonniers semblent actuellement détenus dans différents centres de rétention autour de Mourmansk. Peu d’informations filtrent. Pour Anne Valette, « la situation est tellement imprévisible qu’il est impossible de faire des pronostics sur la suite ».

La mobilisation se poursuit

Tout au long des dernières semaines, le mouvement de soutien s’est organisé en France et en Europe, se rendant visible grâce à différentes actions. Le 27 septembre, une manifestation de protestation se tenait devant l’Ambassade de Russie en France. Le 1er octobre en Suisse, lors d’un match de football de Ligue des champions opposant Bâle à Schalke, quatre militants de Greenpeace déployaient une grande banderole hostile à Gazprom – sponsor officiel du club allemand et de la compétition en question – sur laquelle était inscrit « Don’t foul the Arctic » (N’abîmez pas l’Arctique).

Le 5 octobre, une journée d’appel à mobilisation internationale a vu des manifestations se tenir dans quarante-sept pays, de la Belgique à la Chine, en passant par la Suède et la Nouvelle-Zélande.

Samedi 26 octobre, c’est le symbole de la Tour Eiffel à Paris qu’a occupé le mouvement. Pendant près d’une heure, un militant suspendu dans une tente depuis le deuxième étage du monument a fait le tour des chaînes d’information françaises avec sa banderole « Free the Arctic 30 ».

Ce jeudi 31, une nouvelle journée de mobilisation est prévue sur la place de la République, à Paris, à 15 heures. Il s’agira d’enfermer des représentants d’associations de droits de l’Homme ou de protection de l’environnement dans des « cages » semblables aux cellules dans lesquelles les militants emprisonnés comparaissent au tribunal.

Cette action coïncide avec le voyage du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault en Russie pour deux jours. Il doit rencontrer jeudi Dimitri Medvedev, chef du gouvernement, puis vendredi Vladimir Poutine, président de Russie.

« Nous demandons explicitement au gouvernement de mettre le sujet de la libération des « 30 de l’Arctique » à l’agenda de ce voyage », dit Anne Valette. Le mot d’ordre reste le même : « nos militants ne sont pas des criminels, dit Axel Renaudin, directeur de la communication chez Greenpeace France, ils manifestaient pacifiquement. Il faut de la solidarité dans cette mobilisation car l’enjeu est global : le climat est encore plus en danger si on met ses défenseurs en prison... »


Source : Barnabé Binctin pour Reporterre.

Photos :
- Militant emprisonné : Greenpeace
- Artic Sunrise : Maritime connector

Lire aussi : "Liberté pour les militants de Greenpeace", demandent ensemble Noël Mamère et Jean-Luc Mélenchon

 

 

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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 21:47

 

les-crises.fr

 

 

EXCELLENT article de Sophie Fay, pour le Nouvel Obs du 3/10/2013

La crise financière de 2008 n’a pas servi de leçon. Il faut plus que jamais réformer le système. Une poignée d’anciens banquiers devenus lanceurs d’alerte osent enfin dire la vérité..

Devant sa télé, Jean-Michel Naulot finit par s’emporter. Au programme:« Jeux de pouvoirs», un documentaire d’Arte sur la régulation de la finance. « Ils n’ont rien compris!» peste cet ancien banquier, membre du collège de l’Autorité des Marchés financiers (AMF), devenu contestataire virulent du système auquel il a consacré trente-sept ans de sa vie professionnelle. L’émission semblait pourtant faite pour lui : la plupart des témoins sollicités par ce documentaire dénoncent les excès de la finance auxquels la crise n’a rien changé. Mais voilà, dans le dernier quart d’heure, les interviews de la députée socialiste Karine Berger et du président de la République François Hollande font sortir notre homme de ses gonds : «Ils nous disent ”Dormez bien bonnes gens, tout va bien” et le film s’arrête là… C’est de la désinformation. C’est complètement faux, rien n’est réglé. Au contraire, la situation n’a jamais été aussi explosive!» Jean-Michel Naulot en est tellement convaincu qu’il a démissionné de ses fonctions de président de la commission des marchés de l’AMF pour reprendre sa liberté de parole et publier un livre intitulé « Crise financière : pourquoi les gouvernements ne font rien».

Look conventionnel, discours calme mais acéré, Jean Michel Naulot entre en résistance et rejoint le carré des banquiers repentis qui balancent pour éviter un nouveau crash de la planète finance, comme Thierry Philipponnat, ancien trader de BNP Paribas, qui pilote l’ONG Finance Watch («Surveiller la finance »), Jérôme Cazes, ex-Coface Natixis, devenu écrivain, ou Christophe Nijdam, ex-CCF (aujourd’hui HSBC), analyste financier indépendant chez Alpha Value. Des lanceurs d’alerte, d’autant plus motivés qu’ils ont connu le système et ses dangers de l’intérieur. Qu’incriminent-ils ? «La finance mondiale demeure une énorme centrale nucléaire, bâtie en dehors de toute norme de sécurité», résume Jean Michel Naulot. A les entendre, la finance spéculative n’aurait en rien régressé après la crise de 2008. Explication: pour soutenir la croissance-ou plutôt ce qu’il en reste -, les banques centrales alimentent l’économie en liquidités, qui filent plus vite dans les « souterrains de la spéculation» que dans les crédits aux PME. Et la finance ne fait qu’enfler. Ainsi les fonds spéculatifs (hedge funds), que le G20 de Londres en avril 2009 avait promis de discipliner.

« On pensait alors que l’ère de ces fonds était terminée», note Naulot, avant de s’étonner: «Qui aurait pu imaginer qu’en’2013 ils allaient revenir au premier plan, au point de servir de structure d’accueil aux équipes qui quittent les banques où les rémunérations ne sont plus ce qu’elles étaient ?» La loi de séparation

des activités bancaires, promise par François Hollande dans son grand meeting du Bourget, aurait pu contribuer à freiner la croissance de ces hedge funds. « En janvier, à la demande de l’AMF, j’ai déjeuné avec Richard Yung, le rapporteur de la loi au Sénat, explique Naulot. Je lui ai dit ce que je pensais du texte : une coquille vide qui ne changera rien. Il m’a répondu : “Proposez-moi des amendements.”» Le soir même, le gendarme de la Bourse a suggéré que tous les crédits accordés aux fonds spéculatifs soient placés dans la filiale « à risque » des banques, celle qui ne peut pas puiser dans les économies des déposants pour se financer ou réclamer de l’argent aux contribuables en cas de pépin. «Finalement on n’y a mis que les prêts sans garantie, or les banques n’en font pas … Pour moi, c’est la preuve qu’on a fait semblant de réguler », s’agace Naulot. Du coup, les hedge funds prospèrent comme jamais : ils gèrent 2 000 milliards de dollars officiellement, soit plus qu’avant la crise. Et encore, ce montant ne prend pas en compte ceux qui sont situés dans les paradis fiscaux …

Dictature des marchés

La moitié de la finance mondiale continue à échapper à toute régulation. C’est ce qu’on appelle le« shadow banking», la banque de l’ombre dont font partie les hedge funds. Preuve s’il en fallait que la spéculation n’a nullement régressé : sur les marchés des matières premières, 85% des transactions restent réalisées par des financiers et non par des groupes agroalimentaires. Le commissaire européen au Marché intérieur, Michel Barnier, ex-ministre de ‘Agriculture, a bien tenté de limiter cette spéculation particulièrement dommageable à l’économie réelle, mais Berlin et Londres ont traîné des pieds. Pour Jean-Michel Naulot, c’est clair: « Les gouvernements acceptent la dictature des marchés. Pour sauver leur place financière et leurs emplois, ils ont renoncé à désactiver la centrale nucléaire. »

On peut pourtant encadrer les « matières fissiles » avec lesquelles tourne la finance. Prenons le prêt-emprunt de titres. Un fonds d’investissement ou une banque qui détient des actions a la possibilité de les prêter à un autre. Résultat: le Fonds monétaire international (FMI) estime qu’un titre est utilisé en moyenne 2,5 fois en même temps … Si une banque ou un fonds fait faillite, comment récupère-t-on les titres? La contamination est immédiate. Pourquoi ne pas mettre en place un registre pour ses prêts emprunts de titres?« Qu’attend-on ?» s’impatiente Jean-Michel Naulot.

La prolifération des produits dérivés, ces contrats ou options qui permettent de se couvrir et de spéculer sur une action, une obligation, un taux de change ou d’intérêt inquiète encore plus les repentis de la finance. En 2012, ces produits virtuels représentaient une valeur globale de 700 000 milliards de dollars, soit 10 fois le PIB mondial contre 80 000 milliards de dollars (3 fois le PIB mondial) « seulement» en 1998. «Et je vous donne rendez-vous dans dix ans: si des décisions importantes ne sont pas prises, cela représentera 25 fois le PIB mondial», prévient Thierry Philipponnat, de Finance Watch. Chez BNP Paribas, ces contrats pèsent déjà 47 000 milliards d’euros, soit de 23 à 24 fois la richesse nationale. «Les activités de dérivés de BNP Paribas sont plus grosses que celles de Goldman Sachs», précise l’analyste financier Christophe Nijdam. A la Société générale, c’est 10 fois le PIB français, 8 fois au Crédit agricole, 3 fois chez Natixis.  Le Crédit mutuel-CIC est plus raisonnable (0,3 fois le PIB). Hors de France, seule la Deutsche Bank est aussi exposée que BNP Paribas. Est-ce utile à l’économie? Pas vraiment: 93% de ces transactions se font entre institutions financières, seuls 7% ont pour contrepartie une entreprise ou un acteur de l’économie réelle.

A Bercy, les responsables de la politique économique sont parfaitement au courant du phénomène. Mais préfèrent regarder ailleurs. Pourquoi ? «Le lobby bancaire français est le plus puissant des pays développés. Pas par l’argent qu’il dépense, contrairement aux Etats-Unis, mais parce qu’en France les élites sont plus consanguines qu’ailleurs. On y trouve des alignements d’intérêt qui n’existent pas dans d’autres pays. Les fonctionnaires du Trésor savent que leur prochain job sera vraisemblablement dans une banque » accuse Jérôme Cazes, ancien banquier, auteur d’un excellent polar de fiction financière. Au pays du banquier Laffitte, président du conseil sous la monarchie de Juillet, la porosité banque-Trésor est telle que «les banques n’ont même pas eu besoin de mettre en œuvre toutes les opérations de lobbying qu’elles avaient préparées avant l’adoption de la loi bancaire ». Redoutant une véritable offensive régulatrice, les financiers tricolores avaient ainsi préparé des clips défendant leur rôle. Las, ces films de propagande n’ont pas été diffusés. Pas touche à la BNP ou à la Société générale ! «Du patron de banque au député, nos élites se sont toutes spontanément inclinées devant la grande idée du champion national», observe Jérôme Cazes.

Résultat: la France croit disposer de banques puissantes alors qu’elles se révèlent avant tout « systémiques», c’est-à-dire si grosses que leur faillite…pourrait faire vaciller tout le système financier mondial. «Notre pays est champion du monde en la  matière : nous avons quatre banques systémiques sur les 28 recensées dans le monde, contre une seule en Allemagne», insiste Jérôme Cazes. La loi de pseudo-séparation bancaire votée le 17 juillet n’y change rien. Pour Christophe Nijdam, les quatre géants de la banque française « tiennent toujours l’Etat -et les contribuables-en otage». Faut-il en conclure que les repentis du crédit mènent un combat perdu d’avance ? « Pas du tout. Il suffirait d’engager une vingtaine de réformes techniques pas si compliquées. Pour calmer le jeu», argue Jean-Michel Naulot, réputé proche du commissaire européen Michel Barnier. Et même si la France et l’Allemagne ont adopté fissa leur loi bancaire pour court-circuiter Bruxelles, la Commission et le Parlement peuvent encore réclamer un durcissement des textes. D’où l’appel de Jean-Michel Naulot : «Citoyens, mobilisez-vous

LA TAXE TOBIN OU LE DOUBLE DISCOURS

C’est l’un des faux-semblants réglementaires qui ulcère le plus Jean-Michel Naulot. Officiellement, la France, l’Allemagne et neuf autres pays de l’Union européenne soutiennent la taxe Tobin. La Commission a proposé de prélever 0,1% sur les transactions concernant les actions et les obligations et 0,01% sur les transactions des dérivés et produits structurés. En janvier 2013, une procédure de« coopération renforcée» en Europe est lancée. «Une étape historique», a fait mine de se féliciter Pierre Moscovici, avant de soutenir en catimini, trois mois plus tard, une division par dix de cette taxe … Commentaire de Jean-Michel Naulot: «Je peux comprendre que l’on soit contre la taxe Tobin, mais pas que l’on tienne ce double discours. C’est un vrai problème pour la démocratie … »

Sophie Fay, pour le Nouvel Obs du 3/10/2013

N.B. J’en profite pour vous signaler cet édifiante décision du gouvernement japonais pour PUNIR les lanceurs d’alerte…

 

 

Le gouvernement japonais a approuvé un projet de loi pour dissuader les bureaucrates, politiciens, et toutes personnes travaillant pour des institutions publiques de divulguer des documents confidentiels, et d’être tentés de devenir des lanceurs d’alerte après les révélations d’Edward Snowden sur la surveillance d’Internet par les Etats-Unis. Les médias redoutent qu’en alourdissant les condamnations pénales le gouvernement du Premier ministre Shinzo Abe ne renforce son contrôle sur les médias. Par le correspondant RTSinfo à Tokyo, Georges Baumgartner.
Ecoutez ici le reportage…

 

 

  

 

 

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28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 18:00

 

marianne.net

Super Trash

Périco Légasse : « Le gaspillage est la conséquence d’un capitalisme affolé »
Lundi 28 Octobre 2013 à 17:42

 

Magazine Marianne

 

Le film Super Trash qui vient de sortir dénonce le gaspillage, la gestion de nos déchets et de nos décharges. A cette occasion, Marianne donne la parole à ses lecteurs pour questionner les grands acteurs de ce combat contre l’incivisme et le laisser faire.

 

Extrait Super Trash
Extrait Super Trash

 

 

 

 

Quatrième intervenant : Périco Légasse, journaliste, critique gastronomique.
 
A suivre avec Chantal Jouanno.

 

 

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28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 17:53

 

 

marianne.net

Du Front de Gauche à l'Ump, l'appel des élus contre la privatisation des autoroutes
Lundi 28 Octobre 2013 à 13:37

 

Magazine Marianne

 

Alors que le gouvernement s’apprête à prolonger de trois ans la rente des autoroutes, Marianne publie un texte signé par la droite comme par la gauche appelant le gouvernement à y renoncer. François Hollande ne le signera pas, lui qui alors candidat, avait pourtant qualifié cette privatisation « d’opération à courte vue » (voir le document). Cet appel est ouvert à vos signatures…

 

Illustration - MEIGNEUX/SIPA
Illustration - MEIGNEUX/SIPA
Premiers signataires :

Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard (députés européens, coprésidents du Front de gauche), Nicolas Dupont-Aignan (député-maire de Yerres, président de Debout la République), François de Rugy (député de Loire-Atlantique, vice-président d'Europe Ecologie-Les Verts) Emmanuel Maurel (vice-président du conseil régional d'Ile-de-France, PS), Marie-Noëlle Lienemann (sénatrice de Paris, PS), Jacques Myard (député-maire de Maisons-Laffitte, UMP).

Après la vente à vil prix par l'Etat du réseau autoroutier français, qui a débuté en 2002 et s'est achevée en 2006, après la prorogation d'un an des concessions en 2011 sous un prétexte environnemental, le gouvernement Ayrault entend finaliser son plan de relance autoroutier en prolongeant une nouvelle fois, de trois ans, la durée d'exploitation de nos autoroutes par leurs actuels concessionnaires. Il reporte ainsi à 2033 en moyenne la fin des concessions dont disposent les groupes Vinci, Eiffage et Albertis.

En contrepartie, ceux-là devraient prendre à leur charge une vingtaine de projets d'aménagement de sections autoroutières autour de grandes villes, de liaisons entre des autoroutes existantes, ou encore la mise aux normes de sections existantes. L'ensemble devrait représenter un montant de 3,7 milliards d'euros.

Nous, élus soucieux des deniers publics mais aussi de la préservation du patrimoine national, ne pouvons accepter une nouvelle démission de la puissance publique alors que les groupes concessionnaires n'ont pas respecté leurs obligations. Un rapport, pour l'heure « officieux », commandé à deux hauts fonctionnaires, a alerté les pouvoirs publics sur cette situation ; pourtant, les bases de l'actuelle négociation restent inchangées, ne prenant pas en compte ces manquements des concessionnaires. De son côté, la Cour des comptes a dénoncé à de nombreuses reprises l'incapacité de l'Etat à imposer aux concessionnaires le respect de leurs obligations, constatant notamment des tarifs manipulés et une qualité des chaussées dégradée.

Pourtant, les recettes générées par l'exploitation des concessions autoroutières donnent lieu chaque année à de très substantiels profits : plus de 2 milliards d'euros de bénéfices net pour un chiffre d'affaires de 8 milliards d'euros en 2012.

C'est cet incroyable cadeau que s'apprête à renouveler l'Etat, au profit de ces grands groupes du secteur peu respectueux de leurs engagements. La quasi-totalité de leurs investissements passés sera intégralement remboursée dans les dix prochaines années. A l'horizon 2030, au rythme de l'évolution actuelle des tarifs et de la progression du trafic, chaque année d'exploitation devrait donc leur rapporter 10 milliards d'euros, et presque autant de bénéfices.

 

Ce sont donc entre 5 et 7 milliards d'euros net d'impôt chaque année pour une période de trois années supplémentaires que l'Etat s'apprête à offrir, soit 18 milliards d'euros d'ici à vingt ans. Soit l'équivalent d'un enrichissement immédiat de 6 à 9 milliards d'euros pour les groupes propriétaires des concessions, et un appauvrissement du même ordre de l'Etat.

 

Quel est donc cet Etat stratège qui organise son propre dépouillement : faire financer par d'autres 3,5 milliards d'euros d'investissements quand cela lui en coûte entre le double et le triple ? Nous, élus soucieux des deniers publics mais aussi de la préservation de l'indépendance nationale, sommes alarmés par l'ampleur de la dette dont souffre aujourd'hui la nation. Le poids de l'endettement de l'Etat lui interdit désormais d'affecter à l'investissement les économies budgétaires qu'il peut dégager.

Beaucoup de pays dans le monde découvrent aujourd'hui que la privatisation partielle du service public de la route a souvent octroyé des rentes extravagantes aux grands groupes. Au prétexte que l'Etat doit se désendetter, il se prive de recettes précieuses !

La France peut et doit récupérer le contrôle et le bénéfice de ses infrastructures de transport.

Cela sera bénéfique aux finances publiques et au pouvoir d'achat des automobilistes ; la seule conséquence négative se lira dans les résultats boursiers des grands groupes actuels.

 


DOCUMENT

Lettre de François Hollande, adressée à Sud Autoroutes (1/2). Le président, alors candidat, qualifie la privatisation des autoroutes d'« opération à courte vue » - 4e paragraphe -
Lettre de François Hollande, adressée à Sud Autoroutes (1/2). Le président, alors candidat, qualifie la privatisation des autoroutes d'« opération à courte vue » - 4e paragraphe -

 

Lettre de François Hollande, adressée à Sud Autoroutes (2/2)
Lettre de François Hollande, adressée à Sud Autoroutes (2/2)
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28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 17:35

 

Droit de suite 28/10/2013 à 12h52
Parents d’un handicapé, nous avons deux formidables nouvelles à partager
M. et Mme Patricot | Parents d'un enfant handicapé

 

 

Il y a deux ans tout juste, mon mari et moi-même avions écrit une tribune sur Rue89 intitulée « Parents d’un handicapé, le succès d’“Intouchables” nous inquiète ».

Cette tribune faisait suite à un entretien que nous avions eu avec une représentante du Défenseur des droits, monsieur Dominique Baudis, qui nous avait dit en substance, et après une heure trente d’entretien, que l’Etat n’était en rien responsable de l’avenir de notre enfant handicapé ; que si nous ne trouvions pas de lieu de vie, nous n’avions qu’à nous arrêter de travailler… Nous étions repartis avec un article de journal vantant le succès du film « Intouchables » qui venait de sortir.

Tétanisés par la bêtise de ces propos et par ce mot de la fin sans rapport avec notre demande de soutien, nous avions rédigé une tribune pour dire notre colère.

A la suite de cette tribune, nous avons été contactés par une réalisatrice qui souhaitait faire un film pour raconter le parcours du combattant d’une famille. Bien que réticents au départ, nous avons accepté, conscients de l’importance de témoigner sur le scandale du manque de lieu et de l’absence de réponse politique à cet état de fait. Le film s’intitule « Un chantier pour Ferdinand » et il a été diffusé sur France 5 dans le cadre de l’émission « L’Œil et la main ».

Depuis, deux événements majeurs ont eu lieu. L’un de l’ordre de l’intime, et l’autre de l’ordre du sociétal, mais l’un et l’autre sont liés.

Un lieu de vie pour Ferdinand

Côté intime, nous avons trouvé un lieu de vie pour Ferdinand et il y vit depuis février 2013. Ce dont nous voudrions témoigner ici, c’est que tout handicapé mérite de vivre ce que vit Ferdinand. Non seulement le lieu où il se trouve est formidable, mais les effets de ce changement de vie ont été radicaux.

Ferdinand y découvre jour après jour l’amitié, la collectivité et depuis peu, l’amour. Lorsqu’il rentre à la maison toutes les trois semaines, nous ne pouvons que constater combien cette expérience le fait grandir, changer et le responsabilise (dans la mesure de ses possibilités).

Ce dont nous prenons conscience, c’est qu’un lieu comme celui-là où une équipe professionnelle, dévouée, compétente et intelligente est à l’œuvre offre à Ferdinand ce que nous, parents, ne pouvons lui offrir et ce malgré tout notre amour. Ces découvertes qui font le « sel de la vie », tout handicapé y a droit. Les handicapés ont le droit de vivre dans des lieux qui respectent et tiennent comptent de leurs impasses car c’est la garantie qu’ils ne régresseront pas, bien au contraire.

Les lieux manquent cruellement, et nous savons tous par exemple qu’un grand nombre d’handicapés sont actuellement dans des services psychiatriques faute de place dans des lieux adéquats. Sans parler de tous ceux, et ils sont environ 10 000, pour lesquels aucune solution n’a été trouvée et qui sont une charge physique et psychique presque insurmontable pour leur famille.

L’Etat est responsable au nom du « droit de vivre »

L’autre événement majeur, c’est ce qui vient d’arriver à la famille d’Amélie Loquet, une jeune femme de 19 ans qui souffre du syndrome de Prader-Willi. En effet, suite au dépôt de plainte de ses parents, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise vient de condamner l’Agence régionale de santé (ARS) qui pilote l’aide aux personnes handicapées « à prendre toutes dispositions pour qu’une offre de soins permette la prise en charge effective d’Amélie sous un délai de quinze jours » sous peine de pénalité journalière de 200 euros.

L’Etat, en la personne de madame Carlotti, ministre déléguée en charge des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion, a envisagé une procédure d’appel auprès du Conseil d’Etat mais suite au tollé général et à la pression exercé par l’UNAPEIj, s’est ravisé.

Cette décision du tribunal administratif de Cergy-Pontoise est cruciale, et nous espérons véritablement qu’elle créera un précédent car ce que dit cette décision, c’est que l’Etat est responsable au nom du « droit de vivre ». Bien que d’autres plaintes aient été déposées par le passé, ces dernières se soldaient généralement par une condamnation à un dédommagement financier mais pas une injonction à trouver une place.

Cependant, comme nous l’enseigne le cas de Ferdinand, ce qu’offre un lieu de vie adéquat pour un handicapé ne peut s’acheter. C’est de l’humain dont il s’agit.

 

 

 

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28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 17:29

 

blogs.rue89.com

Monsieur Ayrault, chez Poutine, pensez aux militants de Greenpeace
Noël Mamère - Député de Gironde

Publié le 28/10/2013 à 15h21

 

 


Manifestation en soutien aux militants de Greenpeace détenus en Russie devant l’ambassade russe à Paris, le 27 septembre 2013 (CHAUVEAU/SIPA)

 

Lettre ouverte à Jean-Marc Ayrault à la veille de son voyage à Moscou.

Monsieur le Premier ministre, entre la révolte des Bretons et la manifestation des lycéens, le 5 novembre prochain, contre les expulsions de leurs camarades sans-papiers, vous serez jeudi à Moscou pour vous entretenir avec Vladimir Poutine. Nul doute que vous évoquerez la situation des trente militants de Greenpeace International enfermés dans des conditions indignes dans les prisons du Grand Nord russe depuis le 19 septembre dernier.

Leur crime ? Avoir protesté contre les projets de forages pétroliers en Arctique, en escaladant une plateforme de Gazprom en mer de Pechora. La garde russe, qui dépend directement de Poutine, a abordé le navire de Greenpeace, l’Arctic Sunrise, en contravention avec le droit international, alors qu’il se trouvait en dehors des eaux territoriales russes et a arrêté ses membres d’équipage sous la menace d’armes à feu.

Fonte du permafrost

Après comparution en audience préliminaire devant un tribunal de Mourmansk, ils ont été condamnés à deux mois de détention préventive, le temps d’une enquête. La justice russe les a d’abord inculpés pour « piraterie en groupe organisé », délit passible de quinze ans de prison en Russie, avant de les requalifier en « hooligans » sous la pression internationale.

L’enjeu de la campagne des « lanceurs d’alerte » de Greenpeace est de taille. Alors que la banquise régule notre climat et nos moyens de subsistance, l’Arctique, écosystème unique et fragile est en première ligne du dérèglement climatique : l’augmentation des températures y est deux fois plus rapide qu’ailleurs. Une étude publiée par le Département des sciences de la Terre à l’université d’Oxford (Grande-Bretagne), révèle que le permafrost, le sous-sol arctique gelé, pourrait commencer à fondre d’ici dix à trente ans.

Le premier impact est la probable élévation du niveau des océans ; la fonte de ces glaces emprisonnées depuis très longtemps libérerait des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, accentuant encore le phénomène de changement climatique.
 La banquise perd inévitablement de son étendue et de son épaisseur : au cours des dernières décennies, la surface couverte par la glace estivale a décliné d’environ 50%. A ce rythme, la banquise pourrait complètement disparaître en été dès 2030.

90 milliards de barils de pétrole

Or, malgré ces dangers reconnus par la communauté scientifique, l’Arctique est devenu la cible des industriels qui convoitent son sous-sol riche en pétrole et en gaz. Jusqu’alors inaccessible, cette région entourant le pôle Nord abrite d’importantes réserves en hydrocarbures et suscite tous les appétits de ceux-là mêmes qui ont contribué à épuiser notre planète. Selon les estimations, la région polaire contiendrait jusqu’à un quart des réserves d’hydrocarbures encore exploitables sur Terre, dont 90 milliards de barils de pétrole.

Avec 30% des gisements non encore découverts de gaz dans le monde et 13% des gisements de pétrole, l’océan Arctique revêt une importance stratégique particulière pour son principal pays riverain, la Russie… Qui n’est pas seule à convoiter ces richesses. Cinq pays limitrophes cherchent à annexer des territoires qui, jusqu’à présent, n’étaient sous l’autorité d’aucun Etat.

Mais la Russie n’est pas un Etat de droit. Ses « entreprises d’Etat », comme Gazprom, sont dirigées par des petits groupes d’oligarques prêts à tout et soutenus par un appareil d’Etat corrompu et blanchi sous le harnais du totalitarisme.

Ours polaires et marées noires

Monsieur le Premier ministre, je voudrais ici vous alerter sur le cas spécifique de Prirazlomnaya, la station contestée par Greenpeace. La construction de cette plateforme récupérée de la mer du Nord, remonte à 1984, soit près de trente ans !

Un incident sur une telle installation, composée, entre autres, de pièces provenant de vieilles plateformes de la mer du Nord qui ont rouillé pendant trente ans dans les chantiers navals de Mourmansk, pourrait provoquer une catastrophe sans précédent. D’autant qu’elle se trouve à proximité de parcs nationaux et de réserves naturelles, refuges d’espèces protégées et menacées, comme le morse de l’Atlantique et les ours polaires. En cas de marée noire, il serait quasiment impossible d’intervenir.

Gazprom, au conseil d’administration duquel siège votre camarade de l’Internationale socialiste, l’ancien chancelier allemand, Gerhard Schröder et dont Dominique Strauss-Kahn est devenu le conseiller, refuse d’ailleurs de rendre public son plan d’action en cas de marée noire.

Or, en votre qualité de Premier ministre, vous ne pouvez ignorer le bilan catastrophique de la Russie en la matière : tous les dix-huit mois, les fleuves du nord de la Russie déversent 500 000 tonnes de pétrole dans l’océan Arctique, des chiffres effrayants qui relèguent au rang « d’incident » la catastrophe de Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique.

Prison à ciel ouvert

Nous devons, vous devez, soutenir l’action légitime de ces défenseurs écologistes de la démocratie, de l’environnement et des droits humains. 
Parce que leur combat est juste. Dénoncer les crimes contre l’environnement dans un pays qui a produit Tchernobyl et la mer d’Aral, c’est sauvegarder le patrimoine de l’humanité. La mer Arctique n’appartient à personne et devrait rester un bien commun de l’humanité.

Je suis certain, monsieur le Premier ministre, que vous demanderez la libération immédiate des militants de Greenpeace. Personne ne comprendrait qu’ils ne soient pas libérés alors que la Russie s’apprête à accueillir les Jeux olympiques d’hiver, en février 2014, à Sotchi. Personne ne comprendrait que ces Jeux puissent se tenir dans une prison à ciel ouvert où 30 militants de Greenpeace appartenant à dix-huit pays différents (la Russie, les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande, l’Argentine, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et la France) seraient encore emprisonnés.

Monsieur le Premier ministre, n’allez pas chez Poutine comme un bourgeois de Calais. Vous vous rendez dans un pays dirigé depuis plus de quinze ans par un ex lieutenant-colonel du KGB. Il avait promis la « dictature de la loi » lorsqu’il est arrivé au pouvoir. Aujourd’hui, il ne reste de cette belle promesse que la dictature.

Sous le régime de Poutine, le respect des libertés fondamentales est bafoué chaque jour. Un peu plus de vingt ans après la chute du système soviétique, on enferme toujours des opposants dans les hôpitaux psychiatriques.

Osez dire son fait à cet héritier de Staline

Monsieur le Premier ministre, ne cédez pas une fois de plus à celui qui soutient le boucher de Damas et qui a humilié le président de la République et votre gouvernement, il y a moins d’un mois sur la Syrie. Osez dire son fait à cet héritier de Staline :

  • qui a massacré le peuple tchétchène ;
  • qui a couvert l’assassinat des journalistes, comme Anna Politkovskaia :
  • qui emprisonne régulièrement des dissidents, comme les Pussy Riot ;
  • qui couvre les attaques répétées contre les homosexuels ;
  • qui réprime des militants écologistes ou des syndicalistes...

Je ne comprendrais pas que la France, dirigée par une majorité écologiste et socialiste, laisse les activistes de Greenpeace pourrir dans les prisons russes. Je ne comprendrais pas que vous restiez silencieux en vous abritant sous le secret des discussions diplomatiques.

Dans l’attente d’un geste fort, jeudi à Moscou, je vous prie d’agréer, monsieur le Premier ministre, mes sentiments les meilleurs et mes pensées solidaires avec tous les lanceurs d’alerte qui se battent contre les atteintes à l’environnement, que ce soit à Nantes contre l’aéroport de Notre-Dame-des Landes, ou dans l’Arctique pour en finir avec les forages pétroliers.

 

 

 

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27 octobre 2013 7 27 /10 /octobre /2013 19:48

 

languedoc-roussillon.france3.fr

 

Rodilhan : les anti corridas font monter la pression

Quelques 500 manifestants se sont rassemblés dimanche matin à Rodilhan où se déroule un festival taurin. Le village gardois, situé près de Nîmes est cerné par les gendarmes mobiles qui ont installé un périmètre de sécurité afin d'éviter tout affrontement avec les aficionados.

  • Par Isabelle Bris
  • Publié le 27/10/2013 | 11:31, mis à jour le 27/10/2013 | 11:36
Les forces de l&#039;ordre et les manifestants anti corrida face à face à Rodilhan, dans le Gard © F3.S.NAVAS
© F3.S.NAVAS Les forces de l'ordre et les manifestants anti corrida face à face à Rodilhan, dans le Gard

Plusieurs centaines de personnes, dont bon nombre de membres du Crac (comité radicalement anti corrida) manifestent à Rodilhan, dans le Gard. Le maire a interdit l'accès de sa commune aux manifestants. Les forces de l'ordre ont donc placé ce village de 3000 habitants sous haute surveillance. Les voitures et les sacs des automobilistes qui arrivent à l'entrée de la commune sont fouillés. Il faut obtenir un badge pour pouvoir accéder aux arènes.

200 gendarmes mobiles ont été déployés autour du villafge de Rodhilan © F3 S.Navas
© F3 S.Navas 200 gendarmes mobiles ont été déployés autour du villafge de Rodhilan



Le festival taurin doit démarrer à 15 heures. En attendant, manifestants anti-corrida et CRS sont face à face. D'autre actions doivent avoir lieu dans l'après midi. Les membres du Crac devraient tenter de s'infiltrer dans les arènes pour perturber le festival.

© F3.S.NAVAS            
© F3.S.NAVAS

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Rodilhan : gaz lacrymogène et bousculades à la manif anti-corrida

Une dizaine de personnes a été prise en charge par la Croix Rouge, à Rodilhan, dans le Gard où plusieurs centaines de manifestants anti-corridas sont face à face avec 200 gendarmes mobiles qui les empêchent d'accéder au village.

  • Par Isabelle Bris
  • Publié le 27/10/2013 | 14:12, mis à jour le 27/10/2013 | 19:34
A Rodilhan, une dizaine de manifestants anti-corrida, incommodés par le gaz lacrimogène, ont dû être soignés par la Croix Rouge.
A Rodilhan, une dizaine de manifestants anti-corrida, incommodés par le gaz lacrimogène, ont dû être soignés par la Croix Rouge.
Le but des militants du Crac (Comité radicalement anticorrida) est de perturber au maximum la fête taurine qui se déroule ce dimanche dans ce village gardois. Cette manifestation a été interdite par la préfecture à moins de 400 mètres des arènes, du coup le village est cerné par les gendarmes mobiles. Les CRS doivent empêcher les aficionados et les anti-corridas de se rencontrer. Mais le ton monte du coté des opposants qui ont craché sur la voiture de la Pena et aspergé de peinture rouge l'avocat qui doit présider la corrida à partir de 15 heures


Le &quot;sit-in&quot; manifestants anti-corrida, à Rodilhan, dans le Gard
Le "sit-in" manifestants anti-corrida, à Rodilhan, dans le Gard

Il y a deux ans, le même type de manifestation avait dégénéré, des anti-corridas avaient été sérieusement pris à partie dans ce même village en tentant de perturber la fête taurine. Le maire a lui aussi pris un arrêté pour interdire la manifestation près des arènes. Le but des autorités est que tout le monde, pro et anti-corridas, reste calme. Le reportage de nos confrères de Pays Gardois diffusé vendredi :

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26 octobre 2013 6 26 /10 /octobre /2013 17:39

 

reporterre.net

 

Greenpeace sur la tour Eiffel pour faire libérer les "Trente de l’Arctique"

leparisien.fr

samedi 26 octobre 2013

 

 

 

 

Un militant dans une tente suspendue au deuxième étage de la Tour Eiffel : une action de Greenpeace samedi 26 au matin, pour attirer l’attention sur les trente écologistes emprisonnés par la Russie. Il a été délogé par les pompiers.

 


 

Les pompiers ont délogé peu après 11 heures, samedi 26 octobre, un militant de Greenpeace qui s’était installé dans une tente suspendue depuis le deuxième étage de la Tour Eiffel. Son geste visait à attirer l’attention sur la détention en Russie de 30 membres de l’organisation, dont il réclame la libération.

Le militant écologiste a déployé une banderole sur laquelle on peut lire « Free the Artic 30 » (Libérez les 30 de l’Arctique) et « Militants en prison, climat en danger ». Un autre militant avait sécurisé le point d’attache de la nacelle depuis le deuxième étage. Tous deux s’étaient introduits dans le monument grâce à une échelle avant l’heure d’ouverture.

 

 

« Nous sommes là pour envoyer un message au gouvernement français, afin qu’il mette tout en oeuvre pour la libération des 28 militants et des deux journalistes », a expliqué Cyrille Cormier, chargé de la campagne Energie à Greenpeace. « Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault doit se rendre en Russie la semaine prochaine. Nous lui demandons de mettre ce dossier à l’agenda », a-t-il ajouté. La Tour Eiffel était interdite d’accès aux touristes samedi en milieu de matinée.

Un navire de Greenpeace, Arctic Sunrise, a été arraisonné le 19 septembre par un commando russe après que des militants ont tenté d’escalader une plateforme pétrolière du géant Gazprom afin d’en dénoncer les risques écologiques. Les 30 membres d’équipage - parmi lesquels un cuisinier, un médecin et deux journalistes freelance, dont 26 étrangers - ont été incarcérés à Mourmansk et inculpés de « hooliganisme », un crime passible de 7 ans de prison en Russie .

 


 

Source : leparisien.fr

Photos : Greenpeace et dans la tour.

Complément d’info : Le récit de Greenpeace.

Lire aussi : "Liberté pour les militants de Greenpeace ", demandent ensemble Noël Mamère et Jean-Luc Mélenchon.

 

 

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26 octobre 2013 6 26 /10 /octobre /2013 16:55

 

reporterre.net

 

Alternatives

Une boulangerie pour insérer les jeunes en galère

Marina Bellot (Secours catholique)

samedi 26 octobre 2013

 

 

 

 

"Drôle de pain" a ouvert ses portes en février dernier à Montpellier. Une boulangerie pas comme les autres : au pétrin travaillent des jeunes en contrat d’insertion. Avec la solidarité comme levain et le souci de la qualité, le pain y est excellent.

 


 

« Souriez, vous êtes chez Drôle de pain [1]. » Même le client le plus revêche trouverait une raison de suivre l’injonction placardée au mur. Ici, la baguette est artisanale, le croissant est au beurre AOP, le mobilier est chiné chez Emmaüs et les produits d’entretien sont bios. Last but not least : Drôle de pain est l’une des seules boulangeries de France à avoir l’agrément “entreprise d’insertion”, dont la vocation est d’intégrer par le travail des personnes en grande difficulté.

À la tête de cette boulangerie, Antoine Soive mène sa barque avec l’aplomb d’un entrepreneur chevronné. Il faut dire qu’à 28 ans, ce Sarthois a déjà un passé bien rempli. Titulaire d’un CAP boulangerie-pâtisserie, le jeune homme a passé ses premières années de vingtenaire à allier ses compétences professionnelles, son envie de transmettre et sa passion du voyage.

Au Vietnam, il forme à la pâtisserie de jeunes apprentis « aux passés mouvementés ». Puis en Inde et deux ans plus tard au Niger, il porte à bout de bras des projets de boulangeries solidaires. À 26 ans, le jeune bourlingueur commence à fatiguer et a « des envies de vin rouge ».

Farinez-vous

Il revient s’installer en France, où il ne souffle pas longtemps : une rencontre le convainc de s’associer à un nouveau projet, Farinez-vous, qui ouvrira en 2009 à Paris et deviendra la toute première boulangerie d’insertion de France. « Dans toutes ces expériences, le cœur du projet est social, commente Antoine. Il s’agit de former, de réinsérer, bref de transmettre. »

C’est sur le modèle de Farinez-vous qu’il décide de lancer sa propre boulangerie. Direction Montpellier, pour « sa qualité de vie et son dynamisme », avec un objectif : rassembler les 350 000 euros nécessaires pour monter sa petite entreprise.

Commence alors un long parcours du combattant : il faut débusquer les partenaires potentiels, frapper aux portes, et quand elles s’ouvrent enfin raconter, expliquer, justifier. Antoine sait défendre son projet. Le Secours Catholique et la fondation Caritas, notamment, répondent présents et mettent à eux deux 60 000 euros. « Ce sont des partenaires solides, vraiment à l’écoute », dit-il.

De tous ceux qui ont accepté de le soutenir (de Vinci au Crédit coopératif en passant par le Conseil régional du Languedoc-Roussillon), il s’est fait un devoir de tirer le meilleur : « Je les sollicite beaucoup, je suis leurs conseils. Eux sont valorisés, moi j’apprends énormément, et le gagnant c’est le projet. »

« On fait nos mélanges de farines et nos levains liquides »

Une fois les fonds réunis, Antoine s’attèle à constituer l’équipe. Les CV affluent, les entretiens se succèdent pour trouver les futurs « piliers de l’entreprise », les encadrants qui transmettront le savoir-faire aux personnes en insertion. Antoine en recrute trois, aussi doués dans leur métier que rodés à la pédagogie, puis embauche trois jeunes sous contrat d’insertion [2]. « Mon objectif, c’est qu’ils aient à l’issue de la formation un vrai métier entre les mains », dit-il.

Et pour que solidarité n’aille pas sans rentabilité, Antoine mise sur la qualité : « Les gens reviennent parce qu’ils savent que l’on propose de bons produits, du fait maison. Aujourd’hui 70% des boulangeries vendent des viennoiseries industrielles. Nous, on fait nos mélanges de farines, on ajoute nos graines, on fait nos levains liquides… C’est important pour les clients, pour l’éthique, et pour les personnes en insertion. »

Derrière les fourneaux, Hamidou, 26 ans, a la satisfaction de « sortir de bons produits », sous le regard formateur de Julien, sa moitié de binôme : « Hamidou et moi on passe plus de temps ensemble que je n’en passe avec ma femme ! Le côté humain est très important, il faut être à l’écoute, patient, attentif. C’est un travail sur le savoir-faire et sur le savoir-être. »

Dans la file qui ne cesse de s’allonger à l’heure du déjeuner, les clients, venus pour la plupart des nombreux bureaux voisins, ont le choix entre plusieurs formules de 7 à 9 euros, avec sandwich copieusement garni ou salade sur mesure.

« On fait 110 couverts par jour en moyenne », précise Antoine. Un client attablé devant la (déjà) fameuse tarte amandine/framboises de la maison a testé l’endroit après avoir lu un article dans la Gazette de Montpellier : « Je sais que ce n’est pas une boulangerie comme les autres. Mais s’ils faisaient du social et que ce n’était pas bon, je ne viendrai pas. Là, c’est parfait. »

Sept mois après avoir ouvert le rideau, Antoine sait qu’il ne fait pas fausse route : « Les chiffres sont quasiment conformes au prévisionnel et, surtout, l’équipe est unie, solide, motivée. Les fondations sont posées. »



 

Notes

[1] 1401 avenue du mondial 98, 34000 Montpellier.

[2] Contrat à durée déterminée d’insertion, de quatre mois à deux ans, donnant droit à une aide de 9 681 € par an et par poste en équivalent temps plein.

 



 

Source et photo : Secours catholique

Lire aussi : Ils sont anarchistes, autogérés, et ils font du très bon pain

 

 

 

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