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21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 19:21

 

Source : lemonde.fr

 

 

 

Les Suisses appelés à limiter le salaire des patrons

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 21.11.2013 à 17h42 • Mis à jour le 21.11.2013 à 17h53

 
 
Les partisans de 1:12 ont aussi organisé une manifestation devant les bâtiments abritant la banque UBS à Zurich, symbole selon eux de tous les excès salariaux. Le patron de la banque représenté sur l'affiche dit "En tant que dirigeant d'UBS, j'ai gagné autant que tous ces gens réunis".

Les électeurs suisses sont appelés à se prononcer, dimanche 24 novembre, sur l'encadrement des rémunérations des dirigeants d'entreprise. Si l'initiative "1:12 Pour des salaires équitables", lancée par la Jeunesse socialiste (JS), recueille la majorité des voix dans les vingt-six cantons et à l'échelle nationale, elle interdira aux patrons de gagner plus de douze fois le salaire le plus bas dans leur entreprise.

"Au cours des dix dernières années, une petite partie de la société s'est emparée de la plus grosse partie des bénéfices", s'insurge David Roth, le président de la JS, dont l'initiative a réuni les 100 000 signatures nécessaires pour permettre l'organisation d'une votation nationale.

Les partisans de "1:12" ont organisé le 2 novembre une manifestation devant les bâtiments abritant la banque UBS à Zurich, symbole selon eux de tous les excès salariaux.

Le patron de la banque, Sergio Ermotti, était représenté sur un affiche disant : "En tant que dirigeant d'UBS, j'ai gagné autant que tous ces gens réunis".

L’an dernier, accusent les militants socialistes, les dirigeants de la banque se sont offerts 2 milliards d'euros en bonus, alors que, dans le même temps, la banque essuyait des pertes équivalentes.

Le débat sur les salaires des dirigeants a été alimenté au début de l'année par la polémique liée au chèque de 72 millions de francs (58 millions d'euros) promis au président de Novartis, Daniel Vasella, à l'occasion de son départ en retraite. Un "parachute doré" auquel ce dernier a dû renoncer face aux critiques.

 

 "530 EUROS PAR MINUTE DE TRAVAIL"

"La Suisse a changé au cours des derniers mois : plusieurs dizaines de milliers de drapeaux ont été suspendus aux balcons et fenêtres. Un panel de militant(e)s de tous âges et de toutes conditions salariales a participé activement à cette campagne de proximité, a affirmé le président du PS suisse, Christian Levrat dans un discours le 5 novembre. Les employeurs et associations économiques n’ont d’autre choix que de reconnaître les excès salariaux de certains top managers."

"Certains encaissent 730 francs suisses [530 euros] par minute de travail", s'insurge M. Levrat, des chiffres selon lui "injustifiables, inacceptables [qui] remettent en cause le ciment social" du pays.

Preuve que l'initiative des "1:12" dérange, des employés de grandes entreprises ont rendu publics des courriers ou circulaires internes de multinationales comme Nestlé ou Novartis, incitant leurs collaborateurs à voter non dimanche.

Pour certains cadres et dirigeants, le manque à gagner serait élevé. En 2010, les 10 % des salariés helvétiques ayant les plus faibles revenus gagnaient moins de 4 000 francs (3 242 euros) par mois, selon l'Union syndicale suisse. Le calul est donc simple : si la loi sur l'encadrement des rémunérations était adoptée, les salaires les plus élevés seraient en théorie plafonnés autour de 576 000 francs suisses (467 000 euros) par an.

Or, le salaire moyen des dirigeants des principales entreprises helvétiques cotées a atteint 6,7 millions de francs en 2012, selon le cabinet de conseil PwC.

 

MENACES DE QUITTER LA SUISSE

Le directeur général du groupe d'ingénierie helvético-suédois ABB, Ulrich Spiesshofer, s'est dit inquiet, mercredi : "Nous n'aurions par exemple pas les moyens de garder ceux qui sont le mieux payés dans la recherche et développement. Cela pourrait menacer la position mondiale d'ABB à la pointe de la technique et de l'innovation, donc c'est une question vraiment importante", a-t-il affirmé au quotidien économique suédois Dagens Industri.

L'adoption de la proposition des JS est toutefois loin d'être acquise. Selon un sondage publié le 13 novembre par gfs.bern, 54 % des personnes interrogées se disent défavorables à l'initiative "1:12 Pour des salaires équitables", 36 % y étant favorables et 10 % sans opinion.

Les opposants au projet, parmi lesquels se trouve le Conseil fédéral, l'équivalent du gouvernement en France, estiment que cette initiative menace l'attractivité de la Suisse, qu'elle encouragera les entreprises à quitter le pays et se traduira par une montée du chômage. Ils craignent aussi une diminution des recettes fiscales et des cotisations sociales.

Outre les banques, les sociétés de négoce de matières premières, qui se concentrent dans l'arc lémanique, sont également vent debout contre l'intiative.

Le directeur général du négociant anglo-suisse Glencore, Ivan Glasenberg, a déclaré au journal SonntagsZeitung que l'adoption du texte serait une catastrophe et contraindrait son groupe à quitter la Suisse. Il a lui-même touché un salaire équivalent à 130 millions d'euros l'an dernier.

Lire : Rémunérations abusives : tour d'horizon des lois européennes

Un droit de regard pour les actionnaires

 

Les Suisses ont déjà approuvé, le 3 mars par 67,9 % des voix, une initiative les "rémunérations abusives" des patrons des sociétés suisses cotées dans le pays ou à l'étranger. Cette disposition, portée par le sénateur Thomas Minder et qui doit entrer en vigueur début 2014, prévoit que certaines formes de rémunérations, telles que les indemnités de départ – communément appelées parachutes dorés – ou les primes pour des achats d'entreprises, seront interdites.

En outre, les rémunérations du conseil d'administration et de la direction devront être approuvées obligatoirement par l'assemblée générale des actionnaires, qui devront voter chaque année la somme des rémunérations mise à disposition des membres du conseil d'administration et de la direction. Les sanctions en cas d'infraction vont d'une amende correspondant à six ans de revenu à trois années de prison.

 

 

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21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 15:13

 

 

 

Source : blogs.mediapart.fr

Climat : les mouvements et ONG quittent les négociations – Explications !

En décidant de quitter les négociations climat ce jeudi 21 novembre à Varsovie, les mouvements sociaux et ONG veulent faire dérailler le train-train de conférences qui nous mènent dans le mur. Place aux véritables solutions portées par les populations !

Il serait tentant, mais beaucoup trop facile, d'accabler la présidence polonaise de la 19ème conférence de l'ONU sur le climat qui se déroule à Varsovie (11-22 nov). Au risque de laisser dans l'ombre ceux qui ont conduit ces négociations dans une impasse tragique.

A Varsovie, c'est à se demander si le climat et des objectifs ambitieux de réduction d'émissions de gaz à effets de serre n'ont tout simplement pas disparu des négociations. Place à la promotion des énergies fossiles et à la liquidation du reste. Dans son registre, la Pologne fait fort. En introduisant au cœur de la conférence, comme sponsor et comme négociateur, quelques-unes des entreprises les plus polluantes de la planète, le gouvernement polonais contribue à étendre la mainmise des intérêts privés sur la conférence et le climat. Une présence tellement visible, jusque dans les annonces publiques diffusées en ville, qu'il est étonnant que la société civile n'ait pas mis sa participation dans la balance pour imposer leur retrait.

Mainmise du secteur privé sur le climat !

Mieux ! Le gouvernement polonais appuie un sommet mondial sur le charbon et le climat... Il promeut ainsi la plus polluante des énergies fossiles au moment où les rapports s'accumulent pour dire combien il est urgent de laisser dans le sol au minimum deux tiers des réserves prouvées d'énergies fossiles pour garder une chance de ne pas dépasser les 2°C de réchauffement d'ici la fin du siècle. Que fait l'ONU ? En acceptant d'intervenir lors de cette conférence et en affirmant que le « charbon pouvait faire partie de la solution », Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la convention climat de l'ONU, a légitimé l'opération « charbon propre » menée par le gouvernement polonais. Un gouvernement qui multiplie les provocations en ayant renvoyé ce mercredi son ministre de l'environnement pour le remplacer par un promoteur encore plus enthousiaste du développement des gaz de schiste.

 

 

L'ONU a donc laissé les murs de l'enceinte des négociations se couvrir des logos des sponsors climaticides : deux-tiers des émissions de gaz à effets de serre sont le fruit de 90 entreprises dans le monde. De l'autre côté, l'ONU contrôle hyper-strictement les actions de la société civile à l'intérieur de ces mêmes murs. Pire, elle n'hésite pas exclure des négociations de jeunes militants, dont Clémence, militante française de 23 ans, qui ont osé exprimé leur soutien aux Philippins victimes du typhon Haiyan. « Les négociations des Nations-Unies sur le climat sont-elles encore un lieu démocratique, où la société civile est la bienvenue, et les multinationales polluantes, dont le modèle économique est incompatible avec une action ambitieuse pour combattre le changement climatique, combattues » demande Clémence et, avec elle, l'ensemble des mouvements pour la justice climatique qui sont tolérés dans l'enceinte mais pas respectés ni écoutés ?

« No numbers, no roadmap, no finance »

Cette mainmise du secteur privé sur la conférence climat et la marginalisation de la société civile ne seraient qu'anecdotiques si au même moment les négociations ne nous conduisaient pas dans le mur. Le texte rendu public en début de semaine et qui doit donner les grandes orientations de ce que serait un accord en 2015 pour l'après-2020, est tout simplement inacceptable. Extrêmement vague, notamment sur les principes de justice et de partage des responsabilités, il légitime une approche bottom-up, celle défendue par les Etats-Unis – qui ne ne veulent pas d'accord contraignant et à laquelle s'est ralliée l'Union européenne, consistant à laisser chaque pays définir lui-même son niveau de réductions d'émissions.

C'est à celui qui sera le moins ambitieux ! Une course au moins-disant climatique a débuté. Le Japon, cinquième pays le plus émetteur de la planète, a ainsi sabré ses objectifs de réduction de 25 % d'émissions d’ici 2020, pour s'engager sur un objectif … d'augmentation de 3,1% par rapport à 1990. L'Australie a quant à elle supprimé tout objectif de réduction, mis fin au projet de taxe carbone et à ses dispositifs de soutien des énergies renouvelables. Elle a par ailleurs annoncé vouloir arrêter tout financement international en lien avec le climat. Le tout sous les applaudissements et félicitations du Canada, qui avait déjà annoncé sortir du protocole de Kyoto et ne pas respecter ses engagements de réduction d'émissions.

L'Union européenne aux abonnés absents

Le Canada, le Japon et l'Australie sont-ils des délinquants et criminels climatiques ? Sans aucun doute. Mais également des pays qui sont encouragés en ce sens par la nouvelle stratégie de l'Union européenne. Loin de l'image usurpée de leader des négociations climat qu'elle s'était décernée, l'Union européenne a décidé de ne pas proposer d'objectifs ambitieux pour l'après 2020 avant que les autres pays n'en fassent de même. Ainsi, on est sûr que rien ne bouge. Sur le point d'abandonner tout objectif contraignant de développement d'énergies renouvelables et d'efficacité énergétique pour 2030 pour ne maintenir qu'un objectif très insuffisant de réduction d'émissions de gaz à effets de serre (GES) – on parle de - 40 % par rapport à 1990 – l'Union européenne mine toute possibilité d'obtenir en 2015 un accord à la hauteur des enjeux.

Et il ne semble pas que le gouvernement français ne s'en émeuve, alors qu'il annonce vouloir aboutir à « un accord applicable à tous, juridiquement contraignant et ambitieux, c’est-à-dire permettant de respecter la limite des 2°C ». A ce stade, ce ne sont que des paroles en l'air, quoiqu'en disent Pascal Canfin et Laurent Fabius. Ce d'autant plus qu'il ne semble y avoir aucune volonté politique, y compris au sein de l'Union européenne, pour relever les objectifs de réductions d'émissions d'ici 2020 sans attendre. Ce qu'exige le dernier rapport de l'UNEP qui démontre qu'il y a un écart de de 8 à 12 milliards de tonnes de CO2 entre les engagements de réduction d'émission d'ici 2020 et ce qu’il serait nécessaire d'atteindre pour être sur une trajectoire de maintien de la température globale en-deçà d’1,5 ou de 2°C.

Pas un zloty sur la table !

Les sujets portant sur les financements climat ne manquent pas à Varsovie : financements de long-terme, Fonds vert pour le climat, fond d'adaptation, mécanismes de financement des pertes et dommages, etc. Mais cette COP19 dont il avait été promis à Doha l'année passée qu'elle serait une COP « finance » n'a toujours pas vu de financements majeurs être annoncés. Ainsi, le fonds vert pour le climat, annoncé en grande pompe chaque année depuis 4 ans, est-il toujours non doté. Et lorsque des pays du Nord annoncent quelques millions d'euros, ce sont le plus souvent des fonds dévolus au développement des pays du Sud déjà existants dont on change juste le nom ou, pire, un appel du pieds à des financements du secteur privé. Les pays les « moins développés » (terminologie de l'ONU) réclame 60 milliards par an d'ici 2020 et que l'engagement d'obtenir 100 milliards par an à partir de 2020 soit suivi d'une feuille de route clairement identifiée. Jusqu'à aujourd'hui, ce n'est pas le cas et personne ne sait s'il y aura de l'argent sur la table dans les prochaines années.

La dernière conférence climat, à Doha au Qatar, l'un des pays les plus émetteurs de GES de la planète, avait été l'occasion pour les pays les plus vulnérables d'obtenir un engagement des pays industrialisés d'ouvrir des négociations sur un mécanisme de « pertes et dommages ». Une fois que les catastrophes climatiques ont frappé, et qu'il ne s'agit plus seulement de trouver des solutions pour s'adapter aux dérèglements climatiques, qui doit payer les conséquences, s'assurer qu'il sera possible de reconstruire ou du moins d'offrir les moyens aux populations touchées de survivre. Sur ce plan non plus, aucune avancée notable. L'Australie et le Canada ne veulent pas en entendre parler et les pays industrialisés ne veulent pas d'engager formellement, refusant ainsi d'assumer leurs responsabilités dans les crises climatiques actuelles et à venir.

De la conférence des pollueurs à un Seattle du climat ?

Cela fait des années que les mouvements sociaux et les ONG alertent les gouvernements, l'ONU et l'opinion publique sur l'absence de propositions à la hauteur des enjeux sur la table et les risques encourus à donner toujours plus de place et de pouvoir au secteur privé. Une fois encore à Varsovie, ils ont multiplié les initiatives pour obtenir une profonde transformation des négociations en cours. Après avoir manifesté samedi dernier (voir également ces photos), pour exiger une action immédiate à la hauteur des enjeux, ils ont dénoncé publiquement, et dans la rue, le sommet sur le charbon et le climat, tout en multipliant les actions symboliques, ici contre les énergies fossiles (charbon, gaz et pétrole de schiste) ou encore le nucléaire promue comme une énergie non émettrice de gaz à effets de serre.

« Assez c'est assez » !

Rien n'y fait. Les gouvernements s'écoutent les uns et les autres et tendent l'oreille dès que le secteur privé exigent de ne rien faire, s'enferrant dans une inertie dramatique et criminelle. Raison pour laquelle de nombreux mouvements sociaux et oeuvrant pour la justice climatique, les Amis de la Terre International, PACJA, Jubilee South Asia Pacific, les syndicats internationaux, mais aussi Oxfam ou Greenpeace ont décidé de quitter les négociations ce jeudi 21 novembre en milieu de journée pour dénoncer « ce manque d'ambitions et la mainmise du secteur privé sur les négociations ».

Dans leur déclaration, les mouvements annoncent vouloir construire une véritable mobilisaiton citoyenne pour « transformer les systèmes alimentaires et énergétiques au niveau national et mondial, reconstruire un système économique en faillite pour créer une économie durable et à faible intensité de carbone avec des emplois décents et des moyens de subsistance pour tous ». « Sans une telle pression, impossible de faire confiance à nos gouvernements pour qu'ils fassent ce dont le monde a besoin ». Une pression citoyenne que les gouvernements ne veulent pas voir, mais qui est pourtant déjà présente. En parallèle de la conférence de Varsovie, une rencontre des mouvements et réseaux d'Asie du Sud-Est s'est tenue à Bangkok (Thailande) exigeant des actions urgentes des gouvernements, à la fois du Nord et du Sud, pour faire face à la crise climatique. A Durban (Afrique du Sud), un camp climat vient de se terminer pour s'opposer à des projets destructeurs appuyés par le gouvernement sud-africain et des multinationales.

Et si la France renonçait à accueillir la conférence climat de 2015 ?

Le gouvernement français doit tirer toutes les leçons de ce qui vient de se passer à Varsovie. Alors qu'il est incapable d'introduire une fiscalité écologique juste et efficace et qu'il a repoussé la loi sur la transition énergétique aux calendes grecques, il ferait bien d'inaugurer l'« agenda positif » qu'il appelle de ses voeux : abandonner définitivement l'aéroport de Notre-Dame des Landes, annuler tous les permis concernant manifestement les hydrocarbures de schiste et ne pas en signer de nouveaux, obtenir la fin du financement des énergies fossiles par les banques et mécanismes publics (AFD, CDC, BEI, BERD, Coface, etc) et par les banques privées françaises, etc. Le tout en menant réellement bataille à Bruxelles pour des politiques climatiques à la hauteur des enjeux et qui ne soient pas contradictoires avec l'engagement de diviser par au moins quatre les émissions de GES d'ici 2050.

Par ailleurs, le gouvernement français serait bien intentionné de s'inspirer de l'immense succès d'Alternatiba, le Village des Alternatives organisé à Bayonne le 6 octobre dernier. Pourquoi ne pas encourager et soutenir financièrement les milliers d'associations, de collectivités locales, d'individus qui inventent, expérimentent un large éventail d'alternatives concrètes, donnant à voir ce que pourrait être la transition écologique et sociale dont nous avons besoin ? Ces alternatives, loin d'être dérisoires ou secondaires, rendent visibles des activités créatrices d'emplois, un sens du travail retrouvé, une inventivité pour aller vers des sociétés conviviales, justes, solidaires et réconciliées avec la nature. Elles opposent à l'inertie politique leur détermination à affronter concrètement les intérêts des lobbies et des transnationales qui ont décidé de ne rien changer, comme le prouve leur emprise sur la COP19 à Varsovie.

 

Nous avons les solutions – Créons 10, 100, 1000 Alternatiba !


Si le gouvernement refusait de s'engager dans cette voie, à quoi sert-il d'envoyer trois ministres à Varsovie ? De quelle légitimité dispose le gouvernement français pour organiser la COP21 de 2015 ? Ne ferait-il pas mieux de remettre les clefs de la conférence climat de l'ONU de 2015 à l'un des pays les plus vulnérables, tel que les Philippines, qui ont cruellement besoin d'un « accord juridiquement contraignant et ambitieux » que ni la France, ni l'Union européenne ne semblent en mesure de faire émerger ? Il est temps d'agir, plus de parler.

 Maxime Combes, membre d'Attac France et de l'Aitec, engagé dans le projet Echo des Alternatives (www.alter-echos.org)

 

 

 

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18 novembre 2013 1 18 /11 /novembre /2013 14:16

 

Source : rue89.com

 

« On m’appelait l’idéaliste » 18/11/2013 à 12h20
La folle idée d’un village provençal : sa mutuelle communale
Rémi Noyon | Rue89

 

 

A Caumont-sur-Durance, beaucoup renonçaient aux soins faute de complémentaire santé. Le village a négocié un contrat pour tous. Plus d’argent, de santé, et un « vent de solidarité ». Reportage.

 


Le village de Caumont-sur-Durance, le 15 novembre 2013 (Rémi Noyon/Rue89)

 

(De Caumont-sur-Durance, Vaucluse) Caumont-sur-Durance, des murs pastels, 4 000 âmes, l’air sec même en hiver, et une mutuelle réservée aux habitants. Depuis les hauteurs, on voit de vieilles dames trébucher de trottoirs en trottoirs. Des gamins zoner sur leur scooter, des mamans pester en courant vers l’école. Tout ce petit monde s’est regroupé pour négocier une complémentaire moins chère, plus avantageuse. Une première en France.

Jean-Pierre Pernaut en a parlé au « 13 heures ». Les journalistes ont dit à Véronique, l’élue à l’initiative du projet, que c’était formidable et qu’on allait la voir beaucoup à la télévision. Dans un pays où quatre millions de personnes ne peuvent compter que sur la base Sécu, la « mutuelle communale » pourrait faire des petits.

 


Véronique Debue chez son coiffeur, le 15 novembre 2013 (Rémi Noyon/Rue89)

 

Dissimulant mal sa fierté, « Véro » refuse de répondre avec une « tête de mal-réveillée ». On franchit la Durance, elle file chez le coiffeur. Il y aura des photos, elle tient à sa couleur.

Sur la tablette du miroir, son téléphone s’allume de temps en temps :

« Ça me bouffe cette histoire. Les gens m’appellent de toute la France pour me demander de faire quelque chose pour eux. Vous entendriez toute cette souffrance ! Ils me disent : “Soyez plus médiatique, il faut que d’autres communes vous suivent.” »

Après deux coups de pinceau à la racine, on commence à tirer les fils. Le récit est calé. Livré avec un grand sourire, sans fausse modestie. D’ailleurs, un « process » – Véronique est une commerciale – est en cours de rédaction. Un guide pour répondre aux questions qu’elle dit recevoir de toute la France, jusqu’à La Martinique :

« On m’appelait l’idéaliste, maintenant je suis la fée. »


Véronique avec des membres du comité de pilotage, le 15 novembre 2013 (Rémi Noyon/Rue89)

 

Idée cherche habitants motivés

Nous sommes l’année dernière. « Véro » est en charge des Affaires sociales à la maire. Les petits vieux défilent au centre communal d’action sociale. Sans-le-sou et pleins de bobos. Des morceaux de vie à fendre le cœur.

« J’ai sondé autour de moi. Mon médecin m’a dit qu’une mère n’avait pas pu payer de semelles orthopédiques à son fils. Je me suis rendu compte que beaucoup de gens n’avaient pas de couverture santé ou alors des contrats très chers. »

 


L’église de Caumont, le 15 novembre 2013 (Rémi Noyon/Rue89)

 

Lors d’une réunion, elle balance son idée. Toute chaude, mal dégrossie. Pourquoi ne pas négocier pour les habitants une mutuelle communale ? Avec des meilleures prestations et des tarifs plus bas à la clef. Sans compter le « vent de solidarité », bouffée d’air bienvenue dans ces villages d’agglomération, villages dortoirs ou vieillissants.

 

Un appel-questionnaire est glissé dans le journal de la commune. Le feuillet est agrémenté d’une « citation d’auteur », qu’elle rappelle avec une pointe de coquetterie :

« Tout le monde savait que c’était impossible à faire puis un jour quelqu’un est arrivé qui ne le savait pas, et il l’a fait. »

Du Churchill pour faire taire les blasés, les grincheux, les sceptiques. C’est qu’elle est sympathique Véronique, mais un peu boule de feu tendance chevalier blanc. Ça peut en crisper certains.

Reportage audio dans la permanence de la « mutuelle communale »

« Comité de pilotage »

L’intuition était bonne. Plusieurs centaines de foyers se disent intéressés. L’élue n’attendait que cela pour monter un « comité de pilotage ». Un avocat, un médecin, un pharmacien, des cadres, des commerciaux… La crème de la « bourgeoisie » caumontoise.

 


Un mur de Caumont, le 15 novembre 2013 (Rémi Noyon/Rue89)

 

Chirurgien-dentiste installé sur la grande rue, Julien a reçu un coup de fil de sa patiente. Il l’a laissée parler cinq minutes puis a accepté de donner un coup de main.

« On s’emboîtait bien, chacun avec sa spécialité. Et j’en avais un peu marre de voir mes patients patauger avec leurs remboursements. »

La bande épluche les contrats des mutuelles. Un peu estomaquée par l’esbroufe de certaines agences :

  • qui sortent du chapeau des pourcentages mirobolants ne représentant en réalité qu’une poignée d’euros ;
  • qui jouent sur la constante confusion entre la part du remboursement obligatoire et celle de la mutuelle ;
  • qui minimisent les dépenses, en se débrouillant, par exemple, pour que les retraités d’un métier bruyant soient à poil sur l’auditif.

Très affûté, le groupe commence à démarcher. Les agences accourent, alléchées par le potentiel réservoir de nouveaux adhérents. C’est finalement la Mutuelle générale d’Avignon (MGA) qui s’attire les grâces du comité. Avec une cotisation de base à 47 euros par mois.

 


Julien, le chirurgien-dentiste, avec Véronique, le 15 novembre 2013 (Rémi Noyon/Rue89)

 

Pas le village d’Astérix

Pour ce fait d’armes, Caumont a les honneurs des médias locaux puis nationaux. La ville est la première à proposer une complémentaire peu chère (sans jeu de mots) à ses habitants. Une jolie histoire qui tranche avec le climat de jacquerie générale.

 


Le fronton de la mairie de Caumont, le 15 novembre 2013 (Rémi Noyon/Rue89)

 

Pourtant, le village n’a rien d’un nid d’alternatifs enkysté dans un Vaucluse très à droite. Ici comme ailleurs, ce mélange de rancœur et de résignation, qui presque partout fait le fond de l’air. Mais les aigreurs d’estomac sont un peu calmées par les économies réalisées – très souvent plusieurs centaines d’euros sur l’année.

Dans les rues, difficile de trouver des rabat-joie. Il y a des indifférents – qui ont déjà une couverture via leurs boulots – et Maurice, qui enfourche son vélo et attend de voir :

« Une mutuelle, pour fonctionner, a besoin de beaucoup de mutualistes. Il n’y a que 4 000 personnes à Caumont… »

Plusieurs dizaines de familles de la commune ont déjà sauté le pas. D’autres attendent la fin de leur contrat actuel. La MGA, qui a rédigé le contrat, est solide de plusieurs milliers d’adhérents dans la région.

Des dizaines d’euros par mois

La « mutuelle communale » a l’avantage de la proximité. Une permanence est tenue deux fois par semaine, dans une petite salle de la mairie. Aujourd’hui, Annick est venue avec son père, diabétique, amputé de quatre doigts de pieds. Il marche avec une grosse boule blanche au bout de la jambe soutenue par une claquette en bois.

 


La permanence de la mutuelle à Caumont, le 15 novembre 2013 (Rémi Noyon/Rue89)

On la sent un peu inquiète :

« La date limite pour résilier l’ancienne mutuelle, très chère, était le 31 octobre. J’ai envoyé le courrier à cette date, mais eux disent qu’ils ne l’ont reçu que le 4 novembre. Du coup, je vais peut-être devoir repartir pour un an. »

Après Annick et son père, se présentent trois autres personnes. La même histoire ou presque. Avec leurs petites retraites, elles n’ont plus de mutuelles depuis des années ou peinent à s’en payer une. Ce nouveau contrat, c’est donc l’argent, la santé. Mais au-delà des froids remboursements, signer le chèque sanctionne aussi un drôle de sentiment d’appartenance.

Commentaire de Véronique, qui lorgne sur le défilé :

« Tout cela est positionné sur de la solidarité et des valeurs patriotes et citoyennes, un langage qui s’est perdu en France. »


Une adhérente signe son contrat, le 15 novembre 2013 (Rémi Noyon/Rue89)

Retour à l’esprit des origines

Non loin de là, la directrice de la mutuelle supervise les opérations. Nathalie sait que la caisse sera déficitaire la première année : tous ceux qui ne pouvaient pas se soigner jusqu’à maintenant vont le faire en même temps. Qu’importe, cette habitante de Caumont est très fière de renouer avec « l’esprit mutualiste des origines » :


Nathalie Meyer, directrice de la mutuelle, le 15 novembre 2013 (Rémi Noyon/Rue89)

 

« Pour nous, c’est l’occasion de faire de l’éducation. De rappeler que c’est un fond commun. Que chacun en est responsable et doit éviter les dépenses superflues si on ne veut pas que la cotisation augmente l’année prochaine. »

Le contrat ne distingue pas entre les tranches d’âge. A rebrousse-poil de l’esprit du temps, qui catégorise les prestations, il oblige les plus âgés à se sentir solidaires des plus jeunes et inversement :

« On n’invente rien, on renoue avec l’esprit des petites mutuelles : une solidarité de pot commun avec une cotisation unique. »

« Bonnes volontés pour sauver la France »

Mais la bulle d’optimisme pourrait vite éclater. Revenue du Sénat, Nathalie s’inquiète des conséquences de l’accord national interprofessionel (ANI) qui oblige les employeurs à fournir une complémentaire à leurs salariés. Une « fausse-bonne idée » qui, selon elle, va tuer les petites entités et exclure les plus âgés et les précaires :

« Si l’accord passe tel quel, nous serons balayés et la belle aventure humaine de ce village avec. »


Le village de Caumont-sur-Durance, le 15 novembre 2013 (Rémi Noyon/Rue89)

 

Véronique tend l’oreille. Pas question de laisser échapper son bébé. Elle envisage de créer une fondation pour propager l’idée. Et aimerait que les réunions du « comité » se poursuivent autour d’autres projets, comme une commande commune de fioul. Et voilà que Paris menace de tout faire foirer :

« De Gaulle a bien trouvé quelques centaines de bonnes volontés pendant la guerre et ça a suffi à sauver la France. On ne pourrait pas faire la même chose aujourd’hui ? »

 

 

 

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16 novembre 2013 6 16 /11 /novembre /2013 22:01

 

 

lemonde.fr

 

Soutien mondial pour les 30 militants de Greenpeace détenus en Russie

Le Monde.fr avec AFP | 16.11.2013 à 20h47

 
 

De Londres à New Dehli, des sympathisants de Greenpeace manifestaient samedi 16 novembre dans plusieurs villes à travers le monde pour réclamer la libération des militants de l'organisation emprisonnés depuis deux mois en Russie.

 

 

Rassemblement devant la basilique Saint-Etienne de Budapest, en Hongrie.

Crédits : AFP/ATTILA KISBENEDEK


 

 

Au Royaume-Uni, ils étaient plusieurs dizaines à manifester devant des stations-service Shell, que Greenpeace accuse au passage de vouloir effectuer des forages en Arctique en coopération avec la compagnie russe Gazprom. Chaque gérant de station-service a ainsi eu droit à sa lettre signée du président de Greenpeace UK, John Sauven, regrettant que "28 activistes et deux journalistes sont toujours détenus après la saisie de notre navire Arctic Sunrise par des agents armés du FSB russe".

 

"Beaucoup de manifestations aujourd'hui vont insister sur le rôle tenu par le géant de l'énergie Gazprom et son partenaire commercial en Arctique, Shell. C'est Gazprom qui a demandé aux autorités russes d'intervenir lors de l'action qui a mené à l'arrestation des 30", a explique Greenpeace dans un communiqué.

Ailleurs dans le monde aussi, les sympathisants de Greenpeace ont défilé et d'autres manifestations étaient prévues en soirée en Allemagne et en Suisse.

En Argentine, des événements ont été organisés dans les principales villes avec des concerts, des expositions photos et des animations.

En Inde, des militants se sont symboliquement enfermés dans une cage devant le India Gate à Delhi, comme l'avaient fait vendredi à Paris l'actrice oscarisée Marion Cotillard ainsi que des personnalités françaises de la politique et de la culture.

En Suisse, 200 personnes ont signé vendredi à Genève une pétition qui doit être envoyée à l'ambassadeur de Russie et entre 80 et 100 personnes se sont fait photographier avec un tatouage appelant à sauver l'Arctique.

 

 JUSQU'À QUINZE ANS DE PRISON

Les trente membres de l'équipe de l'Arctic Sunrise ont été interpellés le 19 septembre par les autorités russes alors qu'ils tentaient d'escalader une plate-forme pétrolière en mer de Barents pour en dénoncer les risques environnementaux.

 

 

 

 

Lire : Le capitaine de l'"Arctic-Sunrise" : "Si c'était à recommencer, je resterais à New York"

 

Ils doivent répondre des accusations de "piraterie" et de "hooliganisme", des crimes passibles respectivement de quinze et sept ans d'emprisonnement.

 

Lire l'entretien : Piraterie : "La douteuse inculpation des militants de Greenpeace"

 

Des célébrités comme Madonna ou Paul McCartney sont également appelé cette semaine à la libération des trente militants de Greenpeace.

 

Lire : Les "30" de Greenpeace : "with a little help from" Paul McCartney

 

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 17:34

 

reporterre.net

 

L’opposition monte en Europe contre le barrage brésilien de Belo Monte

Lorène Lavocat (Reporterre)

vendredi 15 novembre 2013

 

 

 

 

Un chantier comparable à celui du Canal de Panama, pour fournir de l’électricité à 20 millions de foyers brésiliens : c’est le projet de l’immense barrage de Belo Monte, en chantier au Brésil. Mais il suscite une vive opposition des indigènes et des écologistes brésiliens. De plus en plus relayée en Europe, alors que des entreprises comme Alstom et GDF Suez sont impliquées. Débat jeudi à Bruxelles, et action vendredi à Paris.

 


 

- Envoyée spéciale, Bruxelles

À la tribune, chacun semble avoir attendu longtemps ce moment. Autour des députées écologistes, Catherine Grèze, Eva Joly et Ulrike Lunacek, à l’initiative de la journée, des scientifiques, des juristes, des militants... Et surprise de dernière minute, des représentants du gouvernement brésilien et de Norte Energia, le consortium qui gère le barrage. Les débats sont houleux, la tension est palpable. Le Parlement européen s’envole, pour quelques heures, de l’autre côté de l’océan Atlantique, dans la moiteur de l’Amazonie.

 

 

Nous sommes au milieu du poumon vert de la planète, dans l’Etat du Para. Le fleuve Xingu se fraie un chemin à travers la jungle pour rejoindre l’Amazone. Sur les berges, des populations autochtones vivent de la pêche. Certaines sont entrées en contact avec la « civilisation » il y a moins de vingt ans. Elles perpétuent un mode de vie et une culture millénaires. Un monde qui pourrait bientôt disparaître. Car depuis près de deux ans, chaque jour, quelques 15 000 ouvriers s’affairent à la construction de ce qui sera, dès 2015, le troisième plus grand barrage au monde.

De quoi produire 11% de l’électricité du pays. Mais pour ce faire, il faut créer un lac en inondant des centaines d’hectares de forêt, détourner le fleuve Xingu sur 20 km, et déplacer près de 20 000 personnes. Censé désenclaver une région pauvre et marginalisée, le méga-projet de Belo Monte menace de détruire des équilibres sociaux et environnementaux fragiles.

 


- Le chantier de Belo Monte -

 

Les discussions ont lieu à Bruxelles, jeudi 14 novembre, lors d’un colloque organisé par le groupe des Verts au Parlement européen. Le même jour, le gouvernement brésilien annonce que la déforestation en Amazonie brésilienne a augmenté de 28 % en 2012 : les données satellitaires indiquent que 2 256 km2 de forêt ont disparu en un an.

La construction d’un barrage hydroélectrique entraîne inévitablement une modification profonde de l’écosystème. Terres inondées en amont, et débit du fleuve modifié. Les ingénieurs de Belo Monte ont voulu limiter l’impact environnemental en détournant le cours d’eau. Ils ont ainsi créé un système complexe composé de deux canaux. Résultat, peu de terres, en comparaison avec le gigantisme du projet, seront inondées. Cela représente quand même quelques 660 km2...

 

 

Mais cette astuce technique a un revers : en amont, le Xingu verra son débit fortement diminué. Le barrage aura donc deux effets paradoxaux : en amont, une inondation, et en aval, un assèchement. La faune et la flore locales, notamment les poissons, survivront-ils à cette modification radicale de leur lieu de vie ? La biologiste Janice Cunha en doute : « la réduction du courant pourrait causer la mort de plusieurs millions de poissons, sur plus de 100km ». Le gouvernement brésilien dément ce constat alarmant. « D’après l’étude d’impact, il n’y aura pas d’assèchement, au contraire ». Sauf que, pour les opposants, cette étude d’impact était biaisée. « Elle a été réalisée par une filiale de GDF-Suez, LEME, qui a elle-même des intérêts dans des barrages hydroélectriques », explique Olivier Petitjean, de l’Observatoire des multinationales.

Autre épine dans le pied du gouvernement brésilien, l’énergique hydraulique, considérée comme propre car renouvelable, provoque des émissions de CO2 et surtout de méthane. Car une fois les forêts inondées, les arbres pourrissent rapidement, dégageant une importante quantifié de gaz à effet de serre. Ces eaux stagnantes posent également d’importants problèmes sanitaires : paludisme, lié à l’augmentation des moustiques, eau impropre pour la consommation.

 

Assaut contre les populations autochtones

Près de 20 000 personnes déplacées, d’après l’association Survival, moins de 10 000 selon le gouvernement. Derrière cette bataille de chiffres, se trouve la question des droits des populations autochtones. Kayapos, Jurunas, Araras. Antonia Melo, coordinatrice du Movimento Xingu vivo para sempre, vit depuis 1953 dans le Para.

 

- Antonia Melo -

 

Elle raconte les expulsions, et les « fausses indemnisations des autorités, qui proposent des logements insalubres et précaires ». Référence aux lotissements construits dans le cadre d’un important programme de compensations. Des écoles, des stations de purification des eaux, des routes ont ainsi été bâties dans la région de Belo Monte.

Pour Felicio Pontes, procureur de l’état du Para, le problème principal est ailleurs. « Le projet du barrage est illégal, car il s’est fait sans consultation préalable des populations locales, comme l’exige la Constitution ». Pour la juriste Valérie Cabanes, « toutes les institutions du droit international condamnent ce projet ». Et de fait, plus de vingt procès sont en cours.

Le gouvernement rétorque que les habitants ont tous été consultés via des études ethnologiques, approuvées par la FUNAI, la fondation nationale de l’indien. Une agence qui, sur le terrain, manque cruellement de moyens.

Le marasme social se fait déjà à Altamira, la localité la plus proche du chantier. La ville a connu un triplement de sa population, aujourd’hui estimée à 150 000 habitants. Dans le sillage des travailleurs, drogue et prostitution sont arrivées. Les autorités ont renforcé les contrôles, mais le mal est fait.

 

Le dessous des cartes

Le plus grave, pour Catherine Grèze, députée européenne écologiste à l’initiative de la journée de débat, « c’est qu’il ne s’agit même pas d’un projet énergétique. Le véritable enjeu est minier ». Elle parle à ce propos d’un « cheval de Troie ». « On nous le vend comme un projet d’énergie renouvelable, alors que c’est la porte ouverte à l’extraction minière et à la destruction de l’Amazonie ». Elle en veut pour preuve les études géologiques certifiant la présence d’or sous le cours asséché du Xingu, et les importantes réserves d’aluminium dans la zone.

Joao dos Reis Pimentel, directeur de questions sociales à Norte Energia, s’en défend. « 70% de l’électricité qui sera produite est à destination des foyers. Ce projet est avant tout au service des Brésiliens. Oui, il y a eu des problèmes, mais nous les résolvons petit à petit. Nous voulons que Belo Monte soit un modèle de développement durable. »

L’histoire dépasse largement les méandres du fleuve Xingu. Parce que des entreprises multinationales, comme Alstom ou GDF Suez, sont concernées. Parce que le projet est symptomatique d’un modèle de développement directement importé de nos contrées européennes. Parce que, comme l’avance Felicio Pontes, « il y a quelques 150 projets du même type en Amazonie ». L’Amazonie est devenue la proie d’un système économique mondial en quête de ressources naturelles.

Mais, selon les écologistes, des alternatives sont possibles pour le Brésil, à base d’économie d’énergie et d’énergies renouvables.

 

Action à Paris vendredi 15

A Paris, vendredi 15 novembre, un rassemblement de protestation a lieu à 12 heures à La Défense, devant le siège de la compagnie Alstom.

 


 

Source : Lorène Lavocat pour Reporterre

Photos :
. Chapô, forêt et Antonia Melo : Démocratie réelle
. Chantier : Greens
. Carte : International Rivers

Lire aussi : Brésil : les Indiens luttent pour leurs terres sur le barrage de Belo Monte


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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 18:14

 

lemonde.fr

 

Paul Watson : "Les défenseurs de l'environnement sont considérés comme des terroristes potentiels"

LE MONDE | 13.11.2013 à 10h44 • Mis à jour le 13.11.2013 à 17h12 | Propos recueillis par Martine Valo et Stéphane Foucart

 
 
Paul Watson, lors d'une manifestation à Berlin en mai 2012.

C'est la première fois qu'il revient sur ses quinze mois de cavale en mer depuis qu'il a retrouvé la terre ferme aux Etats-Unis, le 28 octobre. A bientôt 63 ans, Paul Watson, qui possède la double nationalité canadienne et américaine, reste un eco-warrior, un défenseur farouche des océans.

Lire aussi le portrait : Le militant écologiste Paul Watson, prisonnier des mers

Adolescent, ce héros des défenseurs de l'environnement militait contre la chasse aux phoques. Il n'a jamais cessé depuis d'aller défier les baleiniers japonais pour les empêcher de capturer les mammifères marins. Plusieurs fois, les navires de Sea Shepherd, son organisation, forte d'un équipage international de 120 membres, ont été éperonnés.

Son militantisme lui vaut d'être poursuivi par Interpol. Arrêté en Allemagne en mai 2012, il réussit à s'enfuir alors que ses deux passeports lui avaient été confisqués. Il affronte aujourd'hui la justice américaine et souhaite être accueilli par la France, avec laquelle il est en train de négocier.

Pourquoi vous êtes-vous enfui d'Allemagne ?

Paul Watson : J'ai quitté Francfort le jeudi 26 juillet 2012 car quelqu'un du ministère allemand de la justice m'a prévenu qu'on allait m'extrader vers le Japon le lundi suivant sans passer devant un juge. Je n'avais guère le choix. Le dimanche, je suis parti pour les Pays-Bas et j'ai pris un bateau. J'ai traversé l'Atlantique, puis le Pacifique et, le 29 novembre, j'ai rejoint mon bateau, le Steve-Irwin, aux îles Samoa. De là, nous avons piqué vers le sud pour notre campagne contre les baleiniers japonais dans l'Antarctique. Je suis finalement retourné à Los Angeles par la mer, le 28 octobre 2013.

Comment êtes-vous entré sur le territoire américain ?

Sans aucun problème. Mon avocat avait négocié avec le gouvernement américain. La famille Kennedy m'a beaucoup soutenu. J'ai hésité entre les Etats-Unis et la France. Ce sont, je crois, les deux seuls pays où je pouvais bénéficier d'une procédure équitable.

Je ne dis pas : « Ne m'extradez pas au Japon », je veux juste avoir le droit d'expliquer ma position avant qu'une décision soit prise à mon égard. Mon avocat, William Bourdon, est très optimiste sur la possibilité que la France m'accueille. Nous y avons beaucoup de soutiens, plus de 100 000 personnes ont signé une pétition pour que je puisse venir. Mais je vais devoir obtenir l'autorisation des Etats-Unis auparavant.

Que va-t-il se passer avec la justice américaine ?

Je ne sais pas exactement. J'ai vu un juge le 6 novembre, à Seattle. Je dois rester à la disposition des autorités. Mais l'affaire n'est pas finie. Je figure sur la liste rouge d'Interpol, initialement à la demande du Japon, du Costa Rica et de l'Allemagne. Mais ces deux derniers pays ont laissé tomber depuis. Je ne comprends pas pourquoi je me retrouve sur la même liste que des assassins, des terroristes, juste parce que je veux sauver quelques baleines. C'est une affaire politique, certainement pas criminelle.

Les défenseurs de l'environnement sont les nouveaux ennemis. Au Canada, ils sont considérés comme des terroristes potentiels. Aux Etats-Unis, la liste du FBI les place, avec Al-Qaida et les militants des droits des animaux, parmi les menaces terroristes intérieures les plus importantes.

Pourquoi être resté si longtemps en mer ?

Cela a été long avant de savoir si je pouvais rentrer. Entre-temps, nous avons obtenu une déclaration sous serment du membre d'équipage de Sea Shepherd qui prétendait que je lui avais ordonné de monter sur un navire japonais. Il est désormais clair qu'un accord avait été passé entre lui et Tokyo. Les autorités japonaises le menaçaient de la prison s'il ne m'accusait pas. Il a fini par déclarer sous serment avoir menti.

Sea Shepherd n'a jamais fait le moindre mal à personne. Nos adversaires détruisent nos bateaux, blessent nos membres, nous poursuivent devant des tribunaux et nous ne pouvons rien faire…

Que savez-vous sur les liens entre le Japon et le Costa Rica vous concernant ?

Je sais que le Costa Rica a réclamé mon arrestation dix jours seulement après une rencontre entre son président et le premier ministre japonais. Ils ont alors remis sur la table des faits vieux de dix ans, à savoir une action de Sea Shepherd contre des braconniers costaricains pour laquelle un non-lieu avait été prononcé.

Le Costa Rica pratique le shark finning : ils envoient environ 30 tonnes d'ailerons de requins chaque année en Chine tout en rejetant le reste des carcasses par-dessus bord. Cela ne les réjouit pas que nous le fassions savoir.

Qui plus est, le Costa Rica est un pays très dangereux. En mai, Jairo Mora Sandoval y a été assassiné pour ses actions de protection des tortues de mer et ce n'est pas le seul meurtre de ce type ces dernières années.

Pourquoi les Japonais continuent-ils la chasse à la baleine ?

Leur industrie de la pêche veut continuer à tuer des baleines, même si la viande lui reste sur les bras et part dans la nourriture pour chiens. Car, si le Japon cède sur ce point, il devra également fléchir sur le thon rouge.

Tokyo veut aussi – comme tout le monde – mettre le pied dans la porte de l'exploitation économique de l'Antarctique. Le Japon est l'une des nations qui exploite le plus nos océans, sans penser au futur.

Considérez-vous toujours le sort des baleines comme le thème le plus mobilisateur pour sauver les océans ?

Elles captent toute l'attention mais il y a beaucoup d'autres problèmes. Nous nous battons contre la chasse massive des requins, des phoques ou des tortues… On essaie de travailler avec les gouvernements, avec l'Equateur par exemple, pour protéger les îles Galapagos, avec ceux d'Afrique de l'Ouest dans la lutte contre la pêche illégale. Sea Shepherd France est leader dans cette campagne au Sénégal, et au Liberia.

Si nous ne sauvons pas les océans, nous ne nous sauverons pas nous-mêmes. Si l'océan meurt, nous mourrons. Voilà mon seul message.

Je viens de passer du temps en Australie sur la Grande Barrière de corail. Plus de la moitié est déjà morte. C'est vraiment déprimant. Ces quatre derniers mois, j'ai contribué à collecter des ordures dans des régions isolées du Pacifique Sud. Nous en avons ramassé des tonnes. Sur n'importe quelle île déserte, vous retrouvez du plastique.

Comment réagissez-vous au sort des « 30 » de Greenpeace incarcérés en Russie ?

Pendant des années, j'ai mis en cause Greenpeace comme une organisation inutile. Je dois reconnaître que je les soutiens à fond maintenant. Là, ils ont vraiment pris position. Et c'est admirable.

De manière tout à fait surprenante, la justice russe s'est basée sur l'opinion d'un juge américain qui me qualifiait de pirate pour attaquer à son tour Greenpeace pour des faits de piraterie… Et tout cela, juste pour avoir brandi une banderole de protestation.

Malheureusement, l'accusation a changé. A mon avis, il aurait été plus facile pour les militants de Greenpeace de se défendre de ce chef d'inculpation-là plutôt que de celui de vandalisme.

Cette affaire peut réveiller l'opinion publique. Pour les compagnies pétrolières, c'est une façon de lancer un message fort, de prévenir qu'elles ne toléreront pas la protestation. Or ce sont elles qui dirigent le monde, des Etats-Unis à la Russie, en passant par la Chine.

Stéphane Foucart
Journaliste au Monde

 


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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 17:42

 

 

blogs.rue89.com

 

Taubira insultée : après le tabou de la parole, celui des actes vient toujours
Noël Mamère - Député de Gironde

Publié le 12/11/2013 à 11h21

 

 


La ministre de la Justice Christiane Taubira à L’Elysée, le 8 novembre 2013 (REVELLI-BEAUMONT/SIPA)

Christiane Taubira a tout pour fédérer la haine : femme, noire, ministre de la Justice, auteure de deux lois fondatrices, contre l’esclavage et pour le « mariage pour tous » ; elle coalise sur sa personne les racistes, les sexistes, les homophobes de tout acabit.

Comme en plus elle est courageuse et brillante, qu’elle est une des rares, à gauche, à ne pas cacher ses convictions, qu’elle ne renie pas son anticolonialisme de jeunesse, elle excite les passions et devient la cible des nouveaux enragés de la droite extrême et de l’extrême droite.


La une de Minute, datée du 13 novembre 2013 

Mais depuis que Christiane Taubira a été comparée à une « guenon mangeant sa banane » par des enfants d’excités de l’UMP et par une candidate du Front national et que des militants de Civitas, le groupuscule de cathos intégristes, scandait dans la rue « y’a bon Banania », les attaques ont franchi un seuil qui vaut affaire d’Etat.

A un tel niveau d’obscénité, le racisme – qui n’est pas une opinion mais un délit – devient un marqueur du climat pourri qui s’est instauré en France depuis quelques mois.

Animalisation des Noirs

Certes l’animalisation des Noirs n’est pas une chose nouvelle. L’année dernière, le film « Vénus noire », montrait que ces pratiques remontent loin dans notre histoire. Nombreux sont les « progressistes » de tout bord qui ont sombré dans ce racisme à caractère prétendument scientifique.

Ma famille idéologique n’en est pas exempte puisque l’inventeur du mot « écologie » Ernst Haeckel, vulgarisateur du darwinisme, transposa la théorie de l’évolution à la société en expliquant que :

« Si l’on voulait à tout prix établir une limite bien tranchée, c’est entre les hommes les plus distingués et les sauvages les plus grossiers qu’il faudrait la tracer, en réunissant aux animaux les divers types humains inférieurs. Cette opinion est en effet celle de beaucoup de voyageurs… Un Anglais qui a beaucoup voyagé et séjourné longtemps sur la côte occidentale de l’Afrique, écrit ceci : “ A mes yeux, le Nègre est une espèce humaine inférieure : je ne puis me décider à le regarder comme homme et comme frère ; car alors il faudrait aussi admettre le gorille dans la famille humaine”. »

La purification de la race était à la mode chez les intellectuels de l’époque. La colonisation institua un Code de l’Indigénat, succédant au Code Noir qui régissait les rapports entre maitres et esclaves.

Tabou après la Seconde Guerre mondiale et l’Holocauste

Mais, ce qui était courant au XIXe siècle devint tabou après la Seconde Guerre mondiale et l’Holocauste.

Le fait qu’il soit brisé aujourd’hui est une régression absolue. On le constate non seulement en France, mais aussi en Italie où Cécile Kyenge, la ministre de l’Intégration, a été victime des mêmes injures racistes depuis sa nomination en avril.

Au mois de juillet, Roberto Calderoli, sénateur de la Ligue du Nord, l’avait comparée à un orang-outan, en ces termes :

« Cécile Kyenge fait bien d’être ministre, mais peut-être devrait-elle le faire dans son pays. Je me console quand je surfe sur Internet et que je vois les photos du gouvernement.

J’aime les animaux, mais quand je vois les images de Kyenge, je ne peux m’empêcher de penser à des ressemblances avec un orang-outan, même si je ne dis pas qu’elle en soit un. »

Un mois plus tôt, un conseiller local du même parti avait estimé qu’il faudrait violer la ministre afin qu’elle comprenne ce que ressentent les victimes de crimes commis par les immigrants.

Crise morale et idéologique

Ce retour vers un passé que l’on croyait révolu montre l’étendue de la crise morale et idéologique qui sévit en France et en Europe et qui risque bien de se traduire politiquement aux prochaines élections européennes.

Je n’ai pas de solutions pour enrayer cette crise, mais je suis convaincu qu’il faut rompre avec le silence de bon aloi qui règne dans tous les milieux, des élites aux corps intermédiaires, tandis que la plaie devient purulente et empoisonne le corps social.

Aucune excuse ne devrait empêcher l’indignation, la révolte, mais aussi la répression et la sanction contre celles et ceux qui osent bestialiser un être humain. Car c’est de l’humanité qu’il s’agit. Et comme dans les années 30, si nous faisons mine de baisser la garde, alors la bête immonde resurgira. Après le tabou de la parole, celui des actes vient toujours.

Ce silence des intellectuels et des politiques s’explique : La droite sarkozyste, avec le débat mortifère sur l’identité nationale, les discours de Toulon, Grenoble et Dakar, le « pain au chocolat », a légitimé peu à peu la libération de la parole raciste en hystérisant le débat politique. La gauche revenue au pouvoir a voulu l’étouffer.

Le silence de Hollande

Le silence de François Hollande durant douze longs jours ne s’explique pas autrement. Le Président a toujours hésité avant de s’engager dans des combats identitaires qui lui semblent « moraux » et non essentiels. Mais ce silence s’explique aussi par les reculs sur le contrôle au faciès, sur le droit de vote des étrangers, sur l’immigration.

Si la gauche croyait gagner une partie de la droite en faisant l’impasse sur ces sujets, elle y a perdu son âme, ses électeurs et semé la division dans son propre camp. Car, comme toujours, ceux qui étaient contre ces mesures se sentent confortés dans leurs positions, ceux qui étaient pour sont découragés devant tant d’impuissance à respecter ses engagements.

La gauche est divisée : nombreux sont ceux qui, en son sein, veulent maintenir les Noirs et les Arabes dans l’invisibilité, estimant qu’en mettant les problèmes sous le tapis, on échappera à la vague raciste. Logiques avec eux mêmes, ils refusent les statistiques de la diversité et la discrimination positive devenue un gros mot à gauche. Ils ont tort.

La thèse de Finkielkraut, un modèle du genre

Ce racisme d’en haut est aussi encouragé par des intellectuels de renom qui, au nom de la défense de « l’identité malheureuse », cautionnent la traque du paria moderne partout où il dérange le mode de vie des bons Français. La thèse d’Alain Finkielkraut est un modèle du genre : le changement démographique et l’immigration de masse affectent l’identité nationale. Il écrit dans « L’Identité malheureuse » (Ed. Stock, 2013) :

« Avec le passage d’une immigration de travail à une immigration familiale, les autochtones ont perdu le statut de référent culturel qui était le leur dans les périodes précédentes de l’immigration. Ils ne sont plus prescripteurs. Quand le cybercafé s’appelle Bled.com et que la boucherie ou le fast-food ou les deux sont halal, ces sédentaires font l’expérience déroutante de l’exil. Quand ils voient se multiplier les conversions à l’islam, ils se demandent où ils habitent. Ils n’ont pas bougé, mais tout a changé autour d’eux.

Ont-ils peur de l’étranger ? Se ferment-ils à l’autre ? Non, ils se sentent devenir étrangers sur leur propre sol. Ils incarnaient la norme, ils se retrouvent à la marge […] Plus l’immigration augmente, et plus le territoire se fragmente. » (pp. 123-124)

Le philosophe à la retraite est nostalgique d’une République du bon vieux temps et pleure l’identité nationale fondée sur l’homogénéité. Pour Finkielkraut, comme pour le Front national, les Français « de souche » ne se sentent plus chez eux et se demandent « où ils habitent ».

Médias : plus c’est gros et plus ça fait vendre

Les médias ont enfin une responsabilité énorme dans cette dérive : les « news magazines » ont remplacé les marronniers sur l’immobilier ou le classement des lycées les plus performants par des unes redondantes sur l’islam, l’immigration, les Roms. Plus c’est gros et plus ça fait vendre. La dictature de l’audimat se faisait auparavant sur le vide. Elle se décline aujourd’hui autour du racisme le plus exacerbé : « la carte des Roms », « l’invasion islamique »… Valeurs actuelles, Le Point, L’Express, L’Opinion, sont devenus les « Minute » politiquement corrects de la pensée rancie.

Médias, intellectuels et politiques se fourvoient. Les flux migratoires sont l’expression d’une mondialisation qui n’a pas débuté il y a trente ans : nous avons détruit des civilisations, des nations, des empires, en voulant imposer notre vision du monde. Le boomerang est là.

Les miséreux du monde se sont mis en marche, arrachés de leur terre par les accords de libre-échange, les multinationales, le démantèlement d’Etats corrompus, par notre argent. Les pauvres du monde présentent aujourd’hui l’addition aux peuples riches. Elle n’est pas chère. Ils nous disent simplement : « Vous avez envahi notre monde, maintenant personne n’est plus chez soi. » Désormais tout le monde est chez les autres. C’est un fait. Le cosmopolitisme et le métissage s’imposeront quoi qu’en pensent les oiseaux noirs du malheur.

Gangrenés par la haine raciste

Oui, nombreux sont nos compatriotes qui, pour une raison ou une autre, à des niveaux plus ou moins grands, sont gangrénés par la haine raciste. Qu’ils soient chômeurs, victimes de la crise économique, n’excuse rien. Mais que les élites de ce pays démissionnent de leurs responsabilités en faisant le lit des pulsions les plus détestables, voilà le vrai danger. Elles ont perdu leur boussole en chemin.

Le court XXe siècle, qui a commencé dans la folle et inutile guerre de 1914, a été le produit de l’esclavage et de la colonisation mais aussi la matrice des génocides contemporains fondés sur le racisme.

 

 

                                                                                  ********************************

 

 

blogs.mediapart.fr

Nous sommes tous des Christiane Taubira

Voilà une femme qui par la force de ses convictions et de sa personnalité s’est hissée à hauteur d’une république qu’elle conçoit comme son horizon politique. Mue par une intégrité sans faille, elle consacre depuis longtemps toute son énergie à rendre accessible cet horizon à tous et toutes, sans distinction de sexe, de race, d’origine ou de religion. Elle n’a pas attendu les soubresauts identitaires de partisans d’une France qui veut demeurer blanche et straight pour œuvrer au bien commun. Elle n’en attendait sans doute pas tant de leur part : pourquoi tant de haine ?

Voilà qu’une ministre est ravalée à la rhétorique la plus abjecte qui, parcourant la surface de sa peau, entend l’avilir au plus profond d’elle-même, en tant que femme et en tant que noire. Comme s’il fallait étouffer en elle toute fierté d’être l’une et l’autre.

Pendant que l’on se repaissait de détails croustillants sur les slogans bestialisant la garde des sceaux, dont, par décence, il faudrait cesser de faire la publicité, le silence a régné au plus haut niveau de l’État. Un silence indécemment long. Comme si dans les esprits grinçait cette ritournelle selon laquelle elle l’aurait bien cherché.

Que le silence ait pu persister dans les Palais de la république ne devrait pas nous étonner plus que cela et pour tout dire, ne requiert déjà plus notre attention. Il est urgent de nous tourner vers la seule question qui vaille : serons-nous capable de résister au racisme qui prospère et de lutter pour qu’enfin sa matrice soit démantelée et ses exploiteurs démasqués ?

Voilà des années de trop, que le balancier oscillant de la haine de soi à la haine de l’autre fauche les maigres espoirs d’une France réconciliée avec elle-même. Elle prenait des couleurs pour le meilleur, croyait-on, puis le pire est redevenu notre seul horizon et il vient de se refermer sur elle et sur nous.

Désormais, il est trop confortable de se contenter d'accuser la droite extrême, restée assise à l’assemblée, pour avoir bonne conscience et croire s’être ainsi dédouané de toute forme de racisme. Ce sont les mêmes qui hier jetaient de l’huile sur le feu en désignant les coupables à la vindicte populaire et à l’audimat, par viennoiserie interposée, et qui aujourd’hui appellent à rompre avec les scélérats à leur droite toute, en persistant à ignorer qu’ils ne font plus qu’un. Car leur union est déjà scellée par ce dénie partagé : la France est raciste par leur faute. Chaque jour, ils misent un peu plus sur l’exacerbation des propos et des actes de haine qui la mettent à genou.

Mais la gauche n’est pas en reste. Elle n’est plus immunisée, à supposer qu’elle l’ait jamais été. Qu’elle s’installe au pouvoir, ou qu’elle veuille résister à cet exercice corrupteur, elle s’est dissoute au contact corrosif de dissensions et divisions qui laissent la voie libre au grand dérangement raciste. Jusqu’à ses figures consensuelles qui n’ont pas hésité à exploiter le filon de l’aversion contres les nouveaux français, trop basanés, trop musulmans, dont il est temps de dénoncer le jeu dangereux.

Entendons-nous : dire la France est raciste, n’est pas dire tous ses habitants le sont. C’est dire que la xénophobie d’État est bien là, installée dans ses quartiers, qu’ils soient rupins, protégés ou relégués et qu’elle expose toutes sa population au passage à l’acte et à la parole racistes. La xénophobie expose à l’ensauvagement. Que ce soit sous les ors de la république, dans les centres ville préservés ou dans les ornières de périphéries oubliées, le racisme bat son plein, et ce depuis longtemps. C’est donc rappeler que cela ne date pas d’hier et qu’en vérité cela n’a jamais cessé. Certains ont cru, qu’une fois révolues la collaboration et la colonisation, leur pays était tiré d’affaire, guéri d’un désir lancinant de supériorité. Alors qu’il n’était qu’en rémission. Et encore, elle fut bien brève. Tant dans ses tréfonds administratifs, à ses guichets, dans ses dossiers en bas de piles inamovibles, dans ses évictions de postes privilèges réservés, et à chacune de ses brimades, entre dévoilement, expulsion, contrôle au faciès et fouille au corps, s’active un racisme routinier, de basse intensité, sans panache, sans grade, mais bien réel.

Il atteint sans hésiter tout ce qui compte, et ils sont nombreux, de métèques et de parias. Devenu disponible, comme une substance psycho active dont on ne parvient plus à se défaire, objet de transactions à découvert, le racisme peut avoir le visage de chacun d’entre nous, sans exception. Mais, si pour certains, il est insu, ayant infusé face au désastre, pour d’autres il est devenu une vertu, l’ultime rempart d’un patriotisme désastreux.

Il révèle les alliages les plus improbables. Comme les partisans d’un antisexisme patriarcal, s’accommodant d’un racisme aveugle à lui-même, passager clandestin d’un cortège convaincu de cheminer glorieusement vers la liberté et l’égalité pour toutes. Ou ces croisés d’une laïcité dévoyée, tardivement unie à un féminisme intolérant et sélectif, qui marmonnent des formules magiques censées faire fuir les ennemis de l’intérieur qu’ils se sont inventés pour plus de vraisemblance.

Racisme des puissants comme des faibles, l’ironie veut que nous soyons tous égaux face à lui : il corrompt tous ceux qu’il atteint et les avilie bien plus que les cibles qu’il se désigne. Même lorsqu’il nous traverse, il ne nous laisse pas indemne, il se métabolise et s’installe dans les replis de notre être. Ce racisme, dont les effets délétères dissolvent les individus et désagrègent le bien commun, est devenu notre double.

Partout le rictus est sur le point de tordre les bouches et la haine prompte à empoisonner les esprits. Il est temps de les regarder en face.

Faut-il comprendre que répondre à l’abject n’est pas à l’ordre du jour ? Dans ce cas, comment ne pas voir dans le silence qui pèse sur la France une complicité de fait ?

Qui sème le vent récolte la tempête. Qui ne dit mot consent. Ce sont plus que des adages, des alertes qu’il importe désormais d’entendre.

Et qu’enfin, on comprenne que l’intégration n’est plus une réponse, mais le sauf-conduit qui autorise, étalonne et absout toutes les discriminations. Car tenus comptable d’une impossible intégration, les mis en échec subissent la sanction légitimée du racisme et des discriminations. La rhétorique de l’intégration est le plus sûr vecteur de racialisation d’une France qui n’en fini pas d’être hantée par ses spectres coloniaux et raciaux. Ces vestiges survivent au cœur de la république : celles et ceux qui la chérissent devront aller les en extirper.

Voilà pourquoi le silence et l’inaction sont pires que tout, parce qu’ils signent notre capitulation collective devant l’abject. Hormis reconnaître l’étendu du désastre et conjurer la tentation d’une reddition face au raciste pour en venir à bout, aucune autre alternative n’est viable.

La France ressemble déjà à ce qu’elle sera demain, sans retour et sans regret. Il faudra bien qu’enfin ses habitants apprennent, comme y invite la maturité démocratique, à réguler l’aversion qui les étreint encore trop souvent à la vue et au contact d’une altérité devenue intérieure à notre monde commun. L’État doit être le garant du droit à exister avec ses singularités et ses capacités afin d’en faire le multiplicateur des possibles. Il doit mettre un terme à l’aggravation des tensions qui sapent des existences devenues des rebus parce qu’elles sont marquées, à leur corps défendant, du verdict du rejet.

Voilà pourquoi nous sommes tous des Christiane Taubira. Nous, les arabes, les noirs, les roms, les musulmans, les juifs, les migrants, les minoritaires, les étrangers, les indigénisés, les femmes subalternes, les queers, les expulsés, les expulsables, les contrôlés, les contrôlables, les dé/voilées, les percutés au plafond de verre, les exilés forcés, les évincés, les double-peine, les sans droit de vote, les sans papiers, les sans logis, les sans travail. Car elle est comme nous, notre égale, notre semblable, entrée comme nous en résistance face au racisme et à ses pratiquants. Tout ce qui l’atteint nous affecte, tout ce qui lui est ôté nous ampute. Et vice-versa. Bienvenue au club à toutes celles et ceux qui nous rejoindront ! En attendant de manifester, manifestons (nous) sur la toile !

https://www.facebook.com/pages/Nous-sommes-tous-des-Christiane-Taubira/398686576928095?fref=ts
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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 17:43

 

m.vice.com

 

Ce mec a emprunté 500 000 euros avec la ferme intention de ne jamais les rembourser

Enric Duran veut anéantir le système financier

Par Paul Geddis

 

En 2008, le militant anticapitaliste Enric Durán a emprunté 492 000 € à 39 organismes de crédits différents sans aucune intention de les rembourser. Mais –comme on peut s’y attendre de la part d’un militant anticapitaliste –, il n’a pas tout claqué dans des couteaux de cuisine en diamants et des frisbees de luxe. Au lieu de ça, il a reversé son fric à quelques causes anticapitalistes indéterminées et le reste à Crisi, un journal gratuit qui a détaillé sa façon de procéder et encouragé la population à faire pareil.

Ce geste hardi de Robin des Bois des temps modernes a fait de lui un héros du jour au lendemain. Mais le problème, quand on devient un héros en jouant avec la légalité, c’est que la police se fait une joie de vous coffrer. Enric a donc passé deux mois en prison en 2011 et a été relâché en attendant son procès, qui s’est tenu le mois dernier. Au minimum, il risquait 8 ans en cage, ce qui explique sûrement pourquoi il a refusé d’assister aux premières convocations. Un mandat d’arrêt a donc été émis à son encontre.

Ça faisait deux ans que j’essayais d’interviewer Enric, mais – que les 14 organismes de crédit qui essayent de l’envoyer en prison pour détournement de fonds en témoignent – c’est un mec sur lequel il est assez difficile de mettre la main. Après d’innombrables emails, nous sommes convenus d’un entretien Skype. Qui a été repoussé de trois heures, mais j’imagine que quand on essaie de mettre en œuvre le renversement complet du système capitaliste, on évolue dans un espace-temps différent. Quand on a enfin réussi à discuter, on a parlé d’enculer les banques, de la théorie de la désobéissance civile et de son dernier projet : créer une ville complètement autonome dans la banlieue de Barcelone.


Enric avec un exemplaire de son journal, Crisi

 

VICE : Hey Enric, qu’est-ce qui s’est passé exactement avec ton procès ?
Enric Durán : 
La Cour a accepté la démission de mon avocat le 13 février et m’a demandé de revenir le 18, ce que je n’ai pas fait. Aujourd’hui, ce n’est pas très clair. Je ne sais pas s’ils veulent porter l’affaire plus loin parce que je n’ai toujours pas de nouvel avocat, donc continuer serait aller contre mes droits.

Je vois. Revenons au début. Tu es activiste depuis 2000. Comment est-ce que tu t’es intéressé au système financier ?
Revenons plutôt à l’époque ou j’ai rejoint le mouvement antimondialisation. En 2005, j’avais commencé à lire un tas de trucs sur la crise de l’énergie, qui était liée au système financier. J’ai réalisé que non seulement ce système était indésirable, mais que ça ne pouvait tout simplement plus continuer comme ça. C’est ce qui a fait naître en moi cette idée d’acte de désobéissance – récupérer l’argent des banques pour l’investir dans des projets anticapitalistes.

Contracter tous ces emprunts était une manière de démontrer comment il est possible de tirer avantage du système ?
Il y avait plusieurs idées derrière, mais deux objectifs principaux. L’un était de dénoncer le système financier comme quelque chose d’insoutenable, le second était de montrer que l’on pouvait être désobéissants, courageux, et que l’on pouvait se responsabiliser. Quand j’ai commencé tout ça, j’étais inspiré par des personnages historiques comme Gandhi, et je pensais qu’il était important de porter des actions comme les siennes au XXIe siècle. Nous voulions utiliser l’argent pour un projet qui prouverait que le capitalisme n’était pas la seule voie possible.

 


Enric devant le tribunal


Comment tu as fait pour emprunter autant de fric ?
C’était entre l’été 2005 et le printemps 2008 – il y a à peu près 3 ans, donc. Je me suis renseigné sur les rouages du système d’emprunts, sur les informations que requéraient les banques avant d’accorder un prêt. J’ai appris à exploiter les failles du système. Au début, pour trois demandes que je faisais, j’obtenais un prêt. À la fin, j’en obtenais neuf pour dix demandes. Je suis devenu super efficace. Par exemple, la Banque d’Espagne communique les informations sur les prêts aux autres banques mais seulement pour les prêts supérieurs à 6 000 €. Du coup, je n’ai demandé que des prêts inférieurs à ce montant pendant deux ans, et je transférais systématiquement l’argent pour ne pas que la Banque d’Espagne me grille en contrôlant mes comptes.

Est-ce qu’il y a eu un moment où tu t’es dit : « Putain de merde, j’ai quand même un sacré paquet de fric » ? Ou est-ce que tu investissais tout, tout de suite ?
L’argent était tout de suite investi. Je n’ai jamais eu plus de 50 000 € en même temps. Tout était toujours distribué à différents projets.

Tu n’as révélé aucun des projets dans lesquels tu avais investi, mais sais-tu si l’un d’eux a des problèmes suite à un de tes « dons » ?
Pas du tout. En fait, il apparaît que les banques se foutent royalement de savoir où l’argent est passé. Elles n’ont jamais fait aucune enquête et, comme c’était un acte politique, ils voulaient juste me réprimander moi. Ils ne voulaient pas rendre ça plus gros que ça ne l’était déjà.

Tu publies ton propre journal, Crisi. Pourquoi tu n’as pas utilisé les médias traditionnels pour se faire l’écho de ton combat ?
J’ai passé pas mal de temps à me demander comment j’allais rendre l’histoire publique. Je voulais qu’elle touche le plus de monde possible, mais j’avais peur des représailles. Donc on a décidé d’utiliser une partie de l’argent pour imprimer le journal, et je pense que c’est l’une des meilleures décisions qu’on ait prises. Les médias ont compris que ce journal était distribué dans la rue, ils ne voulaient pas passer à côté d’un sujet, donc au final, publier notre propre journal nous a aidés à diffuser notre message dans la presse mainstream.

 

 

Si tu devais réussir la mission que tu t’es fixée, quelles seraient les conséquences ? À quoi ressemblerait le monde ?
Plein de gens l’ont déjà fait par accident ; ne pas payer ses dettes est une des causes principales du récent effondrement du système financier. Bon, il ne s’agissait pas vraiment de petits crédits et d’hypothèques privées mais de grosses constructions, de sociétés immobilières qui ne pouvaient pas payer leurs dettes et qui ont fait faillite. Il est peu probable qu’on arrive à dessein à provoquer cet effondrement, mais la chose importante à retenir c’est que de petits changements, des petites décisions peuvent quand même rendre le monde meilleur.

Tu dis souvent : « Je préfère une liberté dangereuse à une servitude paisible. » Tu milites pour la désobéissance civile, en somme.
Ouais, tout repose sur ce que tu penses être juste. Il faut agir en son âme et conscience pour faire du mieux qu’on peut, même s’il y a une autorité pour nous dire de faire autrement. Il serait intéressant de lancer un débat sur l’efficacité du système et sur la manière dont le système judiciaire fonctionne. C’est un système prison qui ne vient en aide à personne – ni les victimes, encore moins les prisonniers ou le gouvernement, qui doivent payer pour tout. C’est le moment de tout repenser et de créer quelque chose de nouveau, non ?

J’ai l’impression que t’es une espèce de cobaye kamikaze qui essaye de démembrer le système et de voir si un système alternatif peut fonctionner.
L’objectif principal est de construire un autre système en repartant de rien. Un système ouvert que personne ne t’oblige à rejoindre. Nous pouvons tout revoir avec cette liberté et décider comment nous voulons que le système de santé, l’éducation, l’économie et tout le reste fonctionnent. Nous l’avons déjà mis en pratique à travers la Coopérative intégrale catalane (CIC) et d’autres projets.


Le QG de la Coopérative intégrale catalane

Ouais, parle-moi de la CIC.
C’est une assemblée où nous avons construit une économie commune, organisé la consommation, couvert les besoins, organisé tout le travail et établi des relations financières afin de soutenir de nouveaux projets de production. Nous avons une infrastructure pour couvrir la santé, les besoins alimentaires de base, les transports, l'énergie – toutes les bases. L’idée principale, c’est que la coopérative se fonde sur l’autonomie. Nous avons besoin de profonds changements dans les relations humaines, de plus de confiance entre les gens. Une révolution intégrale, ça ne consiste pas uniquement à changer le système économique, mais à tout changer, à changer l’être humain. Nous souhaitons changer chaque aspect de la vie.

Tu souhaites un jour fonder un parti politique pour soutenir tes idées ?
Le gros problème, ici, c’est que le concept de parti politique est en contradiction avec l’esprit d’assemblée. L’assemblée est un processus ouvert qui fonctionne par consensus. Le concept du parti politique, lui, est basé sur la confrontation.

 

La crise, encore et toujours :

LES NOUVELLES FRONTIÈRES DE LA CRISE La Grèce en a jusque là des immigrants illégaux

SACRÉE FRAUDE FISCALE ! Mais pourquoi Dieu ne paierait-il pas d’impôts ?

GOLDMAN SACHS À MERDE

Par Paul Geddis 7 months ago

 

 


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10 novembre 2013 7 10 /11 /novembre /2013 19:52

 

 

lemonde.fr

 Mélenchon appelle à manifester pour une "révolution fiscale"

Le Monde.fr | 08.11.2013 à 16h19 • Mis à jour le 08.11.2013 à 16h50

 

 

 

Jean-Luc Mélenchon !         @JLMelenchon

J'étais ce matin l'invité d' où j'ai proposé une marche pour la le 1er décembre. http://bit.ly/1beQZp8  

Jean-Luc Mélenchon appelle à "une révolution fiscale". Vendredi 8 novembre sur son blog, le chef du Front de gauche lance un appel à la mobilisation. Rendez-vous est donné le 1er décembre à Paris, avec pour mot d'ordre : "Tous à la marche pour la révolution fiscale !"

"Non à la hausse de TVA Hollande ! Non aux privilèges des riches et du capital ! Vite une révolution fiscale pour partager les richesses !"

M. Mélenchon dénonce, dans les hausses de TVA prévues au premier janvier, "20 milliards de cadeaux aux actionnaires". Les augmentations des différents taux de TVA prévues au 1er janvier 2014 doivent rapporter 7 milliards d'euros de recettes supplémentaires, et permettre de financer en partie le crédit d'impôt-compétitivité.

 

"CE N'EST PAS UN PROBLÈME BRETON"

Se présentant comme un "partisan de l'impôt, mais de l'impôt juste", le coprésident du Parti de gauche avait lancé la première salve vendredi matin sur RTL.

"Notre pays est toujours tombé à genoux lorsque ce sont conjugués un système fiscal injuste et un système de privilèges sociaux inacceptables. Eh bien nous y sommes. Il faut une révolution fiscale dans le pays."

Rebondissant sur la grogne des "bonnets rouges", M. Mélenchon a estimé que "ce n'est pas un problème breton (…), il faut régler cela à l'échelle du pays". "Mais il faut le faire de manière responsable et démocratique", a-t-il insisté, alors qu'au moins six bornes et quatre portiques destinés au contrôle de la collecte de l'écotaxe ont déjà été détruits en France par les manifestants bretons.

M. Mélenchon a également interpellé le premier ministre, Jean-Marc Ayrault : "Puisque vous avez été capable d'abroger l'écotaxe [la mesure a été supendue, mais pas supprimée] au premier portique qui est tombé, (…) maintenant il faut nous lâcher quelque chose, (…) aux gens qui souffrent."

 

 


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10 novembre 2013 7 10 /11 /novembre /2013 19:09

 

lemonde.fr

 Greenpeace diffuse une vidéo de l'arrestation à bord de l'"Arctic-Sunrise"

Le Monde.fr | 08.11.2013 à 15h57

 

 

 

 

L'organisation non gouvernementale a diffusé, vendredi 8 novembre, une nouvelle vidéo montrant le moment où les autorités russes ont abordé le bateau Arctic-Sunrise, en septembre. Sur ces images, on peut voir les militaires russes descendre sur le pont depuis un hélicoptère, l'arme au poing.

Vingt-huit activistes de Greenpeace et membres d'équipage, ainsi que deux journalistes, ont été arrêtés. Ils avaient tenté la veille de monter sur Prirazlomnaïaune, une plateforme offshore installée par Gazprom dans l'Arctique. Jugés en Russie, ils risquent jusqu'à quinze ans de prison.

Le Monde.fr

 

 


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