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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 22:39

 

Source : lemonde.fr

 

Huit militants de Greenpeace interpellés à Genève

Le Monde.fr avec AFP | 04.12.2013 à 03h50 • Mis à jour le 04.12.2013 à 10h16

 
 

 

Des militants ont déversé devant l'hôtel de luxe où avait lieu la conférence un tas de neige artificielle qu'ils avaient polluée avec du fuel provenant de tonneaux portant le logo de la compagnie Gazprom, le 3 décembre.

 

Huit militants de Greenpeace ont été interpellés mardi 3 décembre à Genève alors qu'ils protestaient contre les forages pétroliers imminents de Gazprom dans l'Arctique. Ils manifestaient devant et à l'intérieur de l'hôtel abritant la conférence Global Energy 2013, principalement sponsorisée par le groupe industriel russe. La police locale ne savait pas combien de temps ils allaient être détenus.

Les protestataires ont notamment déployé une banderole sur la façade de l'hôtel de luxe Président-Wilson, où était inaugurée la conférence, proclamant « Déchets de l'Arctique apportés chez vous par Gazprom », selon une vidéo de la manifestation.

Des militants ont déversé devant l'hôtel de luxe où avait lieu la conférence un tas de neige artificielle qu'ils avaient polluée avec du fuel provenant de tonneaux portant le logo de la compagnie Gazprom, et certains d'entre eux, déguisés en ours polaires, déambulaient sur cette neige.

 

 « BLACK SWAN »

Plusieurs protestataires déguisés en serveurs ont ensuite pénétré à l'intérieur du bâtiment et ont servi aux participants à la conférence des cocktails « Black Swan » (cygne noir), le terme industriel désignant une marée noire, et dans lesquels flottaient des ours blancs miniatures dans un épais liquide noir.

Une élégante jeune femme se faisant passer pour une représentante de Gazprom a alors tenté de lire un message contre les activités de la compagnie russe lors du cocktail, mais a été expulsée par des agents de sécurité. Selon un communiqué de Greenpeace, le discours qu'elle a été empêchée de prononcer a cependant pu être diffusé grâce à un système audio installé dans la salle. « Greenpeace et les millions de défenseurs de l'Arctique dans le monde ne seront pas réduits au silence par Gazprom ou d'autres compagnies, comme Shell par exemple, qui désire l'exploiter », affirmait notamment le message audio selon l'ONG.

Les protestataires ont également évoqué le cas de leurs 30 collègues emprisonnés en septembre dernier en Russie, puis libérés sous caution, après une action ciblant une plateforme pétrolière de Gazprom dans l'Arctique russe. « Le pétrole de l'Arctique ne peut pas être utilisé sans provoquer un changement climatique radical », affirmait encore le message de mardi.

 

 

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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 15:45

 

Source : blogs.mediapart.fr

 

Argentine, la population se soulève contre la « méga-usine » de Monsanto

manifestation à Cordoba, Argentine, septembre 2013 
manifestation à Cordoba, Argentine, septembre 2013

Monsanto annonçait en juin 2012 la construction en Argentine de sa plus grande fabrique de semences de maïs transgéniques (OGM) d'Amérique Latine, le pays déjà deuxième producteur mondial d'OGM est passe de devenir un producteur de semences GM bon marché pour l'exportation. Sur le terrain, le bras de fer entre les habitants et la firme devient des plus musclés.

L'endroit choisi pour ce projet de « méga-fabrique » se nomme Malvinas Argentinas dans la proche banlieue de Cordoba, une ville entourée de soja GM et dont les habitations sont régulièrement soumises à des fumigations intempestives. Face au mutisme des autorités qui cautionnent le projet, des associations de défense de l'environnement, des organisations sociales, et des habitants bloquent désormais l'accès au chantier depuis fin septembre 2013.

Rapidement après l'annonce du projet, l'Assemblée des Habitants de Malvinas en Lutte pour la Vie s'est constituée à l’initiative de mères de familles et de résidents fatigués de subir de cette pollution quotidienne. Les habitants ont vainement réclamer des informations à la municipalité et au gouvernement provincial.

En novembre 2012, l'Assemblée a commencé à exiger que la population de Malvinas Argentinas puisse se prononcer par référendum. Le maire Daniel Arzani et le gouverneur José Manuel de la Sota ont à nouveau refusé l'initiative. Les habitants exigent également le respect de la Loi Générale de défense de l'environnement qui oblige la réalisation d'une étude d'impact environnemental, mais faute d'avoir été réclamé par les autorités, Monsanto s'est affranchie sans difficulté de cette contrainte.

Occupation et résistance
Le 19 septembre 2013 un festival populaire, un « Printemps sans Monsanto », se tenait sur le site marquant le lancement d'une opération de blocage qui dure depuis deux mois. Depuis, les entreprises de construction avait retiré leurs machines et les ouvriers ne se rendaient plus sur le site. Mais face à la résistance qui s'installe, Monsanto cherche à intimider les leaders locaux et menace de traîner en justice les habitants participants à l'occupation.

Le 31 octobre dernier, Monsanto a accusé Sofia Gatica de l'organisation des Mères de Ituzaingo et Eduardo Quispe, de l'Assemblée de Malvinas Argentinas, de « porter atteinte à la sécurité publique » en raison du blocage, tout en dénonçant de supposés « actes de violence contre le personnel » du chantier. En 2012, Sofia Gatica recevait le prix Goldman Environmental Prize pour son combat des mères argentines contre les pollutions agrochimiques affectant la santé des enfants. Les avocats de Monsanto accusent ces militants d'occuper illégalement le terrain, ce qui, selon le code pénal argentin pourrait leur valoir des peines de prison allant jusqu'à trois ans et de lourdes amendes au civil pour préjudices économiques.

Dernier rebondissement marquant une détérioration du conflits, le 28 novembre au matin, un groupe d’environ 60 « gros bras » s’est présenté sur le site pour saccager le camp. Les militants ont dénoncé la participation du délégué d'un syndicat de la construction (UOCRA), des engins de chantier et des camions étant par ailleurs immobilisés sur le site depuis plusieurs jours après une première tentative de déloger les occupants.

Un mouvement qui prend de l'ampleur
Deux enquêtes d'opinion révèlent que 63,2% des argentins sont contre l'installation de la multinationale dans la province et 66,8% soutiennent le mouvement de résistance des habitants. Trois universités nationales ont également dénoncé publiquement la légalité de l'installation de Monsanto. Les professeurs de droit de l'Université Catholique, celle de Rio Cuarto (UNRC) et celle de Cordoba ont soulignent le fait que la construction ait été autorisée sans la réalisation préalable d'une évaluation d'impact environnemental ni consultation publique, deux dispositions pourtant obligatoires. Elles ont également rappelé l'existence d'un « principe de précaution » argentin, des mesures de protection devant être prises lorsque il y a des risques sur la santé publique et l'environnement.

Depuis, la grogne s'étend dans la province voisine de San Luis et reçoit un soutien grandissant dans la capitale. « Monsanto promeut un modèle d'agriculture industrielle, elle fait déboiser des milliers d'hectares pour y semer ses cultures transgéniques de maïs et de soja pour en tirer des graines, elle y fait régulièrement pulvériser des produits hautement dangereux pour la santé durant le cycle de culture, sans le consentement de notre communauté », a dénoncé l'Association Paysans de la Vallée Conlara, réunissant les familles rurales voisines de l'entreprise.

Pour les paysans argentins, « ce modèle n'a pas crée d'emplois, il ne produit pas d'aliment pour notre région et menace notre santé », dénonçant également les fumigations à proximité de leurs maisons, dont les effets terrifiants ont été démontrés par une enquête récente d'Associated Press. Au pays des soyeros tout puissant, tenant la presse et la politique, la population argentine a décidé d'affronter Monsanto sur le terrain, ils auront besoin de soutien !

Source : Dos meses de bloqueo, Dario Aranda, Pagina12, 23 novembre 2013.http://www.pagina12.com.ar/diario/sociedad/3-234192-2013-11-23.html

Manu Chao et Marie Monique ont apporté publiquement leur soutien à cette occupation fin novembre 2013

Manu Chao au campement de Malvinas, 29/11/2013 

 

 

Marie Monique Robin, mi novembre 2013 
Marie Monique Robin, mi novembre 2013 © http://www.arte.tv/sites/fr/robin/2013/11/19/moissons-de-medailles-en-argentine/

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 17:43

 

Source : lesechos.fr

 

185.000 Australiens lancent une « class action » contre les agios bancaires
02/12 | 11:50

Huit banques se retrouvent face à la justice. Les clients estiment que les frais liés aux découverts et aux retards de paiement représentent des amendes aux coûts exorbitants.

 

Huit banques, dont NAB (National Australia Bank), sont visées par cette action en justice collective. - AFP
Huit banques, dont NAB (National Australia Bank), sont visées par cette action en justice collective. - AFP

Des dizaines de milliers d’Australiens réclament en justice le remboursement de millions de dollars à leurs banques, dont ils jugent les frais abusifs, dans le cadre d’un recours collectif, le plus important de l’histoire du pays, qui a démarré lundi à Melbourne. Le cabinet d’avocats Maurice Blackburn représente 43.500 clients de la banque ANZ, qui estiment avoir payé des frais bancaires excessifs. Il s’agit du premier procès de cette action en justice collective (« class action »), qui regroupe au total 185.000 plaignants.

Les avocats ont plaidé que les frais bancaires, prélevés pour retard de paiement ou découverts par exemple, sont exorbitants et s’assimilent à des amendes injustes plutôt qu’à la facturation des coûts véritablement subis par la banque. « Vous pouvez être dans le rouge pour un dollar ou un jour en retard pour votre paiement et les banques vont vous infliger des frais qui n’ont strictement rien à voir avec ce qu’elles subissent réellement pour cette minuscule transgression », a déclaré Andrew Watson, du cabinet Maurice Blackburn. La banque facturait entre 25 et 35 dollars australiens (entre 17 et 24 euros) pour des découverts.

ANZ, qui est une des quatre grandes banques australiennes, est le premier des huit établissements attendus devant le tribunal dans le cadre de cette procédure. Les frais prélevés, qui pouvaient atteindre 60 AUD pour un seul manquement, ont totalisé pour certains clients des centaines de dollars australiens de 2006 à 2010.

«  Les banques ont cessé de prélever certains frais, ce qui est une bonne chose et digne d’être salué, mais les frais sont encore trop élevés et nous les contestons aussi lors de cette action en justice », a ajouté l’avocat.

Cette action collective est financée par Bentham IMF (Australia), un fonds spécialisé dans les recours de masse. Les autres banques attaquées par leurs clients sont BankSA, Bankwest, Citibank, Commonwealth Bank of Australia, National Australia Bank, St George et Westpac.

 

Source AFP

 

 

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 18:16

 

Source : leparisien.fr


Jean-Luc Mélenchon : « La France est en 1788 »

Propos recueillis par Martine Chevalet | Publié le 30.11.2013, 21h26 | Mise à jour : 01.12.2013, 11h38

Paris (Xe), vendredi 29 novembre. Le patron du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, considère que François Hollande n’entend rien aux « souffrances » des Français.
Paris (Xe), vendredi 29 novembre. Le patron du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, considère que François Hollande n’entend rien aux « souffrances » des Français. | LP/DELPHINE GOLDSZTEJN

 

 

L’appel de Jean-Luc Mélenchon à une fiscale, ce dimanche après-midi à Bercy, sera-t-il suivi ? A ses yeux, le principal responsable de l’exaspération populaire a un nom : Hollande. Pour le leader du Parti de gauche, le n’entend rien aux « souffrances » des Français.

Le report d’application de l’écotaxe (aucune date n’est encore fixée), est-ce une sage décision ?
JEAN-LUC MÉLENCHON.
C’est incroyable de voir à quelle vitesse les patrons sont entendus à l’Elysée… au contraire de nous qui demandons le gel de la TVA en vain !

Pourtant, vous avez plutôt approuvé la réforme fiscale annoncée par Jean-Marc Ayrault ?
J’ai été content qu’il l’annonce car c’était une demande du Front de gauche.
Mais je les crois capables de renvoyer le problème à plus tard puisque le chef de l’Etat a déjà annoncé que la réforme durerait tout le quinquennat. Alors, il leur en cuira ! Les Français ne sont pas des imbéciles que l’on peut gruger avec quelques bonnes paroles. Le ferait bien de comprendre qu’il n’est pas dans les jeux d’un congrès du Parti socialiste mais face à un pays qui souffre avec des millions de gens qui commencent le mois dans le rouge et un désespoir social terrible.

Quel est le but de la marche fiscale sur Bercy ce dimanche ?

D’abord, regrouper un maximum de gens de divers horizons pour dessiner une sortie par le haut à la crise actuelle. Nous réclamons une réforme fiscale obéissant à un principe simple : tout le monde paye et plus on gagne, plus on paye. Dans l’immédiat : abolition de la hausse de la TVA en janvier. Les gens ne se méfient pas car le chef de l’Etat les a embrouillés avec le taux à 20 %. Il ne leur a pas parlé du taux qui va passer de 5,5 à 10 % pour un tas de petites choses de la vie quotidienne. L’augmentation de la TVA va coûter en moyenne 428 € par an pour une famille de quatre personnes. Cela va porter sur les médicaments non remboursables, les maisons de retraite, la consommation d’électricité, les transports. Bref, encore des sacrifices.

Vous plaidez pour réhabiliter l’impôt. Croyez-vous que les Français vous suivent sur ce terrain ?

La France est en 1788. Le système de l’impôt est rejeté par tout le monde car tous savent qu’il protège les privilégiés fortunés. Pourtant, il n’y a pas d’alternative : sans impôt, il n’y a plus d’Etat. Il faut donc établir un impôt universel et juste. Et abolir les privilèges. Tous les efforts reposent sur la classe moyenne. Les très riches et les très grandes entreprises ne contribuent pas à la hauteur de leurs moyens. Au contraire, ils se servent à pleines mains. Voyez le cas de M. Varin (patron de PSA) !

Il a renoncé mercredi à sa retraite chapeau. Est-ce le signe que les patrons se sont autorégulés dans ce domaine ?
Entre la retraite chapeau de 21 millions pour M. Varin et les 50 millions pour cinq cadres de PSA, cela fait plus de 70 millions ! C’est exactement la somme dont le gouvernement a décidé de faire cadeau à l’entreprise PSA sous couleur de crédit d’impôt compétitivité. Cette somme va être puisée dans les 20 milliards de crédits compétitivité que l’Etat donne dès cette année aux très grandes entreprises. Comment est trouvée cette somme ? Par la hausse de la TVA ! Autrement dit, en janvier vous allez payer tout plus cher pour que M. Varin puisse prendre sa grosse retraite ! On le voit : le problème dans ce pays ce n’est pas le coût du travail, c’est le coût du capital.

Faut-il interdire les retraites chapeaux ?
Evidemment. Ces gens viennent de se distribuer entre eux de quoi payer 1 000 personnes au smic pendant trois ans, précisément les 1 000 salariés de PSA qui restent sans emploi ! C’est monstrueux ! Il faut établir une échelle des revenus dans l’entreprise. De 1 à 20 d’écart par exemple, retraites incluses. Au lieu de poser cette limite, le gouvernement s’en est remis à l’autorégulation des grands patrons. Je ne parle pas des petits dirigeants de PME qui se payent difficilement de 1 500 € à 4 000 € par mois ! Je dénonce les gros bonnets du CAC 40 liés à la finance. François Hollande avait promis la taxe à 75 % et une échelle maximum de salaires. Pour finir il n’a rien fait et il ne fera rien. Hollande c’est le président des patrons.

Le recul du chômage en octobre, annoncé vendredi, semble donner raison à Hollande?
Mais c’est faux ! Il y a deux mois on nous a déjà fait le coup, mais c’était en fait un bug (NDLR : de SFR)  ! Et maintenant ? Le nombre de gens qui n’ont pas fait une seule heure de travail a diminué. Ou sont-ils passés ? Dans les contrats ultracourts ! En septembre et octobre, c’est l’effet vendanges, c’est-à-dire des gens qui ont fait un petit travail saisonnier. Voilà pourquoi les chiffres sont bons. Encore une nouvelle carabistouille !

Vous avez lancé vendredi les municipales à Paris. Une partie des communistes a déjà rejoint Anne Hidalgo. Le programme de votre parti est-il si différent du sien ?
A Paris, c’est un programme de radicalités concrètes que porte notre candidate, Danielle Simonnet, avec pour problème n°1 la cherté des loyers. Mme Hidalgo, c’est la liste Hollande. Des mots ! Exemple : elle s’engage sur 30 % de logements sociaux dans… trente ans. Autant promettre que les poules finiront par avoir des dents. Nous devons être l’alternative. Je n’irai soutenir que des listes autonomes au premier tour, et aucune autre.

A Montreuil, le renoncement de Dominique Voynet change-t-il vos plans ?
Non. On comprend ce qu’elle a pu ressentir : le PS l’a trahie. Le Front de gauche a choisi Patrice Bessac et nous allons l’aider. Nous accepterons sans doute le PS sur nos listes au second tour… Approuvez-vous les candidats PS qui se présentent contre des sortants communistes en Seine-saint-Denis ? Cela démontre l’hypocrisie sournoise des solfériniens (du siège du PS, à Paris). Les mêmes qui poussent des cris d’égorgés quand on présente des listes autonomes en agitant le danger de l’extrême droite sont ceux qui présentent des listes contre nos amis.

Faut-il pénaliser les clients des prostitués ?
Je suis pour. Car on a essayé tout le reste en vain. Essayons de tuer le marché en éliminant la clientèle. Je demande à ceux qui considèrent que la prostitution est un métier s’ils le proposeraient à leurs filles, leurs fils ou leurs épouses ?

LeParisien.fr

 

 

 

 

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 17:57

 

Source : bfmtv.com

 

Entre 7.000 et 100.000 manifestants "pour une révolution fiscale"

Les représentants du Front de gauche, du PCF, de NPA et de LO étaient côte à côte ce dimanche.


A.D. avec AFP
Le 01/12/2013 à 16:04
Mis à jour le 01/12/2013 à 17:32
La manifestation de l'extrême gauche contre la fiscalité à Paris le 1er décembre 2013. (Pierre Andrieu - AFP)

La manifestation de l'extrême gauche contre la fiscalité à Paris le 1er décembre 2013. (Pierre Andrieu - AFP)

 

Les organisateurs de la marche du Front de gauche "pour une révolution fiscale" à Paris ont annoncé avoir rassemblé 100.000 manifestants dimanche, tandis que la préfecture de police a évoqué 7.000 manifestants.
    
Le 5 mai 2013, une précédente manifestation du Front de gauche contre l'austérité avait réuni 180.000 personnes, selon le co-président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, mais seulement 30.000, selon la préfecture. Cette différence de chiffrage avait provoqué une vive polémique entre Jean-Luc Mélenchon et le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.
    
Cette fois, la préfecture revient au principe qu'elle avait observé durant la campagne présidentielle de 2012, de ne pas rendre public de chiffrage pour une manifestation politique.

"Nous sommes des partageux"

En tête de cortège, derrière une banderole proclamant "Contre l'injustice fiscale, taxer le capital, non à l'augmentation de la TVA", se tiennent côte à côte les co-présidents du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard, le secrétaire national du PCF Pierre Laurent, ainsi que notamment Clémentine Autain, responsable d'une autre composante du Front de gauche.

Le Nouveau parti capitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot et Lutte ouvrière (LO), avec son ancienne candidate à la présidentielle, Nathalie Artaud, participent aussi au défilé.
    
"Nous sommes des gens de gauche, nous sommes des partageux, et ça nous fait mal au coeur de voir, nous qui nous sommes toujours battus pour l'égalité, qu'on soit en quelque sorte marginalisés, et que des gens qui défendent des intérêts particuliers occupent tout le terrain", a dit Jean-Luc Mélenchon à TF1, peu avant le départ de la manifestation. Il faisait allusion aux Bonnets rouges qui ont défilé samedi à Carhaix (Finistère).
    
Le co-président de gauche a critiqué le Crédit impôt compétitivité emploi (CICE) consistant à "aller encore donner 20 milliards d'euros aux grandes entreprises".

"Sortir le suivant"

"Comme on faisait campagne contre le report de l'âge de la retraite, pour combattre la finance et que M.Sarkozy incarnait tout ça, on a fait tout ce qu'il fallait pour le sortir. Maintenant il faut sortir le suivant !", a-t-il dit en parlant de François Hollande, en appelant à "battre les listes gouvernementales" aux élections municipales et européennes de 2014.
    
Pierre Laurent, sans faire allusion aux municipales, a estimé qu'il fallait "construire une solution de gauche, une solution juste". "Nous discutons tous les jours sur les marchés, au porte à porte dans nos cités, avec des électeurs qui ont voté écologiste, qui ont voté socialiste et qui ne se reconnaissent absolument pas dans les choix du gouvernement actuel", a-t-il souligné.

 

 

 

 

 

 

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30 novembre 2013 6 30 /11 /novembre /2013 19:05

 

 

Source : mediapart.fr

Des milliers de personnes dans les rues pour dire non au racisme

|  Par Carine Fouteau

 

 

 

Plusieurs milliers de personnes ont marché ce samedi 30 novembre dans les rues de Paris et de plusieurs villes de France contre le racisme, à la suite des propos injurieux proférés à l’encontre de la ministre de la justice Christiane Taubira. Ces manifestations ont été l’occasion de faire entendre quelques voix contre la résurgence d'un climat de haine et de stigmatisation en France.

Plusieurs milliers de personnes ont marché ce samedi 30 novembre dans les rues de Paris et de plusieurs villes de France contre le racisme, à la suite des propos injurieux proférés à l’encontre de la ministre de la justice Christiane Taubira. Ces manifestations, organisées en écho aux trente ans de la Marche contre le racisme et pour l’égalité, ont eu lieu à l’appel des associations antillaises Collectifdom et CM98 (Comité marche du 23 mai 1998), soutenues par les organisations syndicales (CFDT, CFTC, CGT, FSU, UNSA, Union syndicale Solidaires) et par les associations engagées dans la lutte antiraciste, parmi lesquelles la Ligue des droits de l’homme (LDH), la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) et SOS Racisme (lire leur manifeste).

Samedi 30 novembre à Paris. 
Samedi 30 novembre à Paris. © C.F.



Cette Marche n’a eu ni l’ampleur ni l’énergie de celle de 1983, initiée par quelques jeunes des Minguettes, et à l'issue de laquelle 100 000 personnes s'étaient réunies, dans un contexte d’assassinats d’immigrés, mais elle a été l’occasion de faire entendre des voix fortes contre la résurgence d'un climat de haine et de stigmatisation en France. Sur un podium installé place de la Bastille devant une foule éparse, Serge Romana, du CM98, s’est adressé aux parents des enfants qui ont interpellé la ministre de la justice – « C’est pour qui la banane? C’est pour la guenon! », avaient-ils dit – lors d’une visite de Christiane Taubira à Angers fin octobre. « Vos enfants porteront longtemps la marque de la honte, de la barbarie, honte à vous! », a-t-il lancé. Se présentant comme « un Français descendant d’esclave », il a remercié les organisations qui se sont jointes à l’appel des Ultramarins et leur a demandé de ne pas s’en tenir là, afin de « ne pas convaincre que les convaincus ».

« La lutte antiraciste est en panne », a-t-il reconnu. « Nous avons émis un cri. Nous sommes au début d’un travail de rassemblement », a-t-il ajouté. Vincent Rebérioux, de la LDH, a rappelé que les insultes contre la garde des Sceaux s’inscrivent « dans un contexte nauséabond » dans lequel « des populations entières sont désignées ». « Halte à l’ethnicisation du débat public », a-t-il déclaré, appelant les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités. « Soyez vigilant, soyez courageux », a-t-il lancé au gouvernement.

Pour la Licra, Alain Jakubowicz a estimé que « la France est dans la rue ». « Le peuple de France est dans la rue », a-t-il insisté pour affirmer qu’il ne fallait pas « laisser l’extrême droite revendiquer les valeurs de la France ». « La parole raciste s’est diffusée dans notre société. Il aura fallu qu’une ministre soit attaquée pour prendre conscience de la réalité du mal qui gangrène la France », a-t-il assuré. « Aujourd’hui, la France antiraciste est mobilisée, ne laissons pas les différences entre nous nous diviser », a-t-il poursuivi, voulant croire au commencement d’un « grand mouvement ». Pierre Tartakowski, de la LDH, a clos les prises de parole, non sans avoir « failli oublier » le représentant de SOS Racisme, association pas toujours bien vue parmi les héritiers revendiqués de la Marche, qui lui reprochent d'avoir récupéré l'événement pour le compte du Parti socialiste.

 

Samedi 30 novembre à Paris, boulevard Voltaire. 
Samedi 30 novembre à Paris, boulevard Voltaire. © C.F.

 

Place de la Bastille (Paris), samedi 30 novembre. 
Place de la Bastille (Paris), samedi 30 novembre.

 

Place de la Bastille (Paris), samedi 30 novembre. 

Place de la Bastille (Paris), samedi 30 novembre. © C.F.

 

 

 

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28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 17:03

 

Source : reporterre.net

 

Dans le Tarn, les citoyens font barrage pour sauver une zone humide

Grégoire Souchay (Reporterre)

jeudi 28 novembre 2013

 

 

 

 

À Lisle-sur-Tarn, au bord du Tescou, des citoyens se mobilisent pour sauver une zone humide boisée. Elle est menacée par un projet de barrage visant l‘irrigation intensive de quelques exploitants agricoles. A un coût pharamineux.


 

- Reportage, Lisles-sur-Tarn (Tarn)

Quittant la départementale reliant Gaillac et Montauban, la route sillonne en plein campagne en direction de la maison forestière de Sivens, appréciée des habitants de ce petit coin du Tarn pour son calme et la beauté des lieux. L’automne a paré ses habits ocres tandis que les chasseurs venus guetter le gibier portent le gilet orange fluo : « Le barrage de Sivens ? Oh, vous savez, on ira chasser ailleurs » disent-ils.

Plus loin sur la route se trouve la Métairie neuve, une vieille ferme délaissée depuis des années et désormais occupée par des opposants au projet de barrage sur la rivière en contrebas. À l’entrée, c’est Erwan, punk écolo breton, « mais pas que ça, hein ! », qui nous accueille. « Je fais un peu tout ici : ranger, faire des rondes, accueillir les gens de passage ».


 

Lui et quelques autres occupent les lieux depuis le mercredi 13 novembre, jour où des naturalistes sont venus réaliser des captures d’espèces protégées, donnant le coup d’envoi pour le chantier du barrage. « On était quatre-vingt sur place et on a réussi à les empêcher d’agir » raconte Erwan. Autour de la table, les quelques présents racontent les vieilles histoires : « Dès 1969, ils voulaient déjà aménager une base de loisirs, ici, sans succès. Historiquement, c’est un coin rebelle, nous sommes à deux pas de Carmaux et de chez Jaurès ! ». Une vingtaine de personnes sont réunies en ce dimanche pour la réunion du collectif « Tant qu’il y aura des bouilles » qui gère les actions sur le terrain et l’occupation.

Des bouilles et des militants

Un peu plus loin, Françoise Blandel, habitante de Lisle-sur-Tarn nous explique : « Les bouilles, selon le patois local, sont des terres qui, dit-on, ne valent rien ». Cette militante est une des chevilles ouvrières du deuxième collectif, plus ancien, « Pour la sauvegarde de la zone humide du Testet » qui s’occupe plutôt des actions juridiques.

Deux collectifs mènent ainsi la lutte, « chacun joue son rôle » nous assure Françoise en nous conduisant un kilomètre plus loin, au bord du Tescou, et au cœur de la zone humide. Sur la passerelle, une pancarte de la commune rappelle qu’il s’agit de la dernière zone humide d’importance, classée ZNIEFF (Zone naturelle d’intérêt faunistique et floristique), sur ce bassin versant « et qui disparaitra si le barrage se fait » ajoute Françoise. De l’autre côté de la rive, elle nous fait découvrir la singularité de la zone : « ce sont ces bois humides. Au printemps ici, c’est couvert d’aurore, une petite fleur violette ». Pour l’heure, ne se dévoilent que frênes, aulnes et saules, les pieds dans l’eau.

Trois détonations nous ramènent prestement à découvert, les chasseurs ne sont pas loin. Une voiture s’arrête à notre hauteur. Bernard, un habitant de Lavaur est simplement venu « voir ce qu’il se passe ». La discussion se prolongeant avec lui, un groupe de promeneuses nous rejoint. Parmi elles, se trouve Josiane : « J’habitais justement dans le coin, au hameau de Barrat, juste au dessus de la zone humide ! ». Pour elle, « c’est un bel endroit qu’il ne faut pas détruire. Les causes avancées n’en valent pas la peine ».


 

Ouvrage « d’intérêt général » ou inutile ?

Pourquoi faire un barrage sur cette zone humide du Testet ? Stéphane Mathieu, directeur de l’eau et de l’environnement au Conseil Général du Tarn explique à Reporterre : « C’est une réflexion ancienne. Il y a un déficit chronique en eau dans la vallée du Tescou. Or, nous avons des débits minimaux imposés du fait des rejets chimiques dans le cours d’eau, notamment Sodiaal, une laiterie du Tarn-et-Garonne. »

Sauf qu’entre la première étude de 2001 et aujourd’hui, « la laiterie a été mise aux normes et à considérablement réduit ses rejets » rappelle Ben Lefetey, autre porte-parole du collectif de sauvegarde du Testet.

Autre argument, l’irrigation : « Le bassin versant est déficitaire explique M. Mathieu, et le système est ainsi fait que pour un mètre cube en aval, il nous en faut 1,5 dans le barrage ». D’où une capacité prévue d’1,5 millions de m3 pour ce barrage dont l’emprise est de trente-six hectares. Surprise : cette évaluation a été réalisée non pas au regard d’obligations légales de débit mais par la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne (CACG), qui est chargée des travaux.

« Nous n’avons jamais nié que ce projet ait un impact environnemental, assure Stéphane Mathieu, nous cherchons à faire au mieux pour compenser les espaces détruits et minimiser l’impact. Pour autant, au regard des besoins futurs en eau, ce projet a valeur d’intérêt général ».

« Faux ! » répond Françoise Blandel : « Le rapport d’enquête indique que seuls vingt-cinq irrigants sont vraiment concernés. On voudrait nous faire croire qu’il en va de "l’intérêt général" de construire un barrage à 7,8 millions d’euros pour 25 irrigants, avec un financement public ! »

À ces interrogations, Hélène Romet, responsable communication à la CACG répond : « Le plan de gestion des étiages a été validé en 2003, les enquêtes publiques ont eu lieu et ont approuvé ce projet comme étant d’intérêt général. Il ne s’agit pas d’un débat, il s’agit de répondre à un besoin ». Le diable se cache pourtant dans les détails.

Un proche du ministre Philippe Martin impliqué

« La commission d’enquête a effectivement donné un avis favorable mais sous réserve de l’aval du Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) », détaille Ben Lefetey. Or, ledit CNPN a donné par deux fois un avis défavorable au projet (du fait de manquement sur la protection des espèces). Peine perdue : « Le CNPN dépend directement du ministère de l’environnement, et donc de Philippe Martin, qui a choisi de donner le feu vert à la préfète malgré l’avis défavorable."

Coïncidence troublante : avant d’être ministre de l’environnement, Philippe Martin était président du conseil général du Gers. Et Francis Daguzan, vice-président de cette assemblée, n’est autre que le directeur de la CACG.

Au final, c’est la justice qui tranchera puisqu’un recours suspensif a été déposé par le collectif. Tandis que la CACG « espère que la situation va se débloquer rapidement », le Conseil Général assure quant à lui qu’il « n’est pas question de passer en force ». Le 5 décembre, c’est le tribunal administratif qui décidera si ce projet de barrage tient toujours la route malgré les fissures techniques et politiques pointées par les opposants. À notre départ de la Métairie neuve, un membre de l’assemblée nous lance : « Vous savez, on est ici pour se faire plaisir, se réapproprier les lieux et l’espace. Le Testet, c’est un coin de plus de la ZAD partout. Et on fera ce qu’il faut pour le protéger. »



Subvention sous condition

Ce projet estimé aujourd’hui à 7,8 millions d’euros est financé pour 50% par l’Agence de l’eau Adour-Garonne, 30% par l’Union Européenne via le FEADER et 10% respectivement par les conseils généraux du Tarn et du Tarn-et-Garonne. Or, ce fond européen agricole pour le développement rural (FEADER) expire fin 2013. Et pour que la subvention soit validée, les promoteurs doivent garantir les délais de réalisation.

Or, pour cela, il faut que les captures des espèces préalables au déboisement soient réalisées au plus vite. Et même si une extension de délai est en cours de discussion, une décision défavorable du tribunal pourrait remettre en cause l’ensemble de l’enquête publique. Et la subvention de deux millions d’euros avec. En attendant, un appel à un moratoire sur le projet a été lancé.



Source et photos : Grégoire Souchay pour Reporterre

Lire aussi : L’opposition monte en Europe contre le barrage brésilien de Belo Monte.


 

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26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 19:21

 

Source : arte.tv/guide/fr

 

 

Tous au Larzac
 
Tous au Larzac

mardi 26 novembre à 20h50 (116 min)

BANDE-ANNONCE 1 min

Tous au Larzac
mardi 26 novembre à 20h50 (116 min)
  Rediffusé jeudi 28.11 à 8h55

Comment, de 1970 à 1981, les paysans du Larzac ont lutté pacifiquement contre l'État qui avait décrété leur expropriation. Une épopée allègre et inspirante racontée par quelques-uns de ses protagonistes.

 

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En octobre 1970, le gouvernement Pompidou, par la voix de son ministre de la Défense Michel Debré, annonce l’extension d’un camp militaire situé sur le Larzac et en conséquence, l’expropriation d’une centaine de petites exploitations agricoles. Un inconvénient mineur, pour les autorités, par rapport aux retombées escomptées pour cette région enclavée et désertifiée, où "quelques paysans, pas beaucoup, élèvent vaguement quelques moutons en vivant plus ou moins moyenâgeusement", résume dédaigneusement, quarante ans après, André Fanton, qui était secrétaire d’État à la Défense. Ni lui ni les intéressés ne se doutent alors que dix années durant, ces "quelques paysans" ? dont 103 sur les 107 concernés font le serment collectif, en 1972, de rester sur leurs terres et de n’accepter aucune transaction ? vont inventer au jour le jour l’un des mouvements de désobéissance civile les plus imaginatifs et démocratiques qui soient. Dans le sillage de Mai-68, ils vont bientôt être soutenus par tout ce que la France compte de contestataires, alors que la majorité d’entre eux n’a jamais milité, à l’image de Léon Maille, l’un des témoins du film, qui précise : "Avant j’étais normal, je votais à droite et j’allais à la messe." Grâce à lui et à ses anciens compagnons (Pierre et Christiane Burguière, Michel Courtin, Marizette Tarlier, la veuve de celui qui fut le leader incontesté de la lutte Guy Tarlier, avec aussi le curé Pierre Bonnefous et trois recrues plus tardives, Christian Roqueirol, José Bové et Michèle Vincent), cette décennie de combat ressuscite sous nos yeux sur un rythme allègre, avec en toile de fond les paysages magnifiques qui en étaient l’enjeu.

Western

Comme Paysan et rebelle, un portrait de Bernard Lambert (2002) et Les Lip, l’imagination au pouvoir (2007), les deux premiers volets de la trilogie qu’il clôt, Tous au Larzac repose sur la parole (vibrante, modeste, malicieuse) de ses protagonistes, mais est pourtant le contraire d’un film bavard. Peut-être parce que les paysages du causse "fabriquent de l’imaginaire tant et plus" dit le réalisateur Christian Rouaud, et qu’ils lui ont fait immédiatement penser à un western, ce récit choral est porté par une incontestable dimension épique. Comme les précédents, il joue aussi sur l’effet de surprise : que l’engagement résolu dont témoignent ces activistes à la retraite puisse être à ce point porteur d’humour et d’aventure, voilà qui contredit avec éclat l’image du militantisme triste qui, avec une forme de résignation collective, s’est imposée depuis les années 1980. Couronné du César du meilleur documentaire en 2012, Tous au Larzac a remporté en salles un grand et légitime succès public.

 

 

 

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25 novembre 2013 1 25 /11 /novembre /2013 17:37

 

Source : reporterre.net

 

Appel à une révolution fiscale

Paul Ariès, Corinne Morel Darleux, Michael Löwy et al.

lundi 25 novembre 2013

 

 

 

 

Ils sont politologue, philosophe, militants politiques ou chercheur en sciences politiques, et se définissent comme écosocialistes. Critiquant un gouvernement qui a "renoncé à toute politique d’ampleur en matière d’écologie", ils appellent à une "révolution fiscale pour l’écosocialisme."



 

Parce que la crise écologique est le résultat d’un système de production destructeur et que la justice sociale est en péril dans notre pays, nous appelons à mettre en place une véritable révolution fiscale propre à engager la France dans une nouvelle ère qui, pour nous, doit être celle de l’écosocialisme.

Aujourd’hui, l’accumulation de richesses sans fin d’une poignée de privilégiés et leur mode de vie dévastateur pour la biosphère mettent plus que jamais en lumière l’insoutenabilité sociale et écologique du système de production capitaliste. Car ce sont bien les plus riches qui détruisent la planète : d’après un rapport de l’Insee en 2010, les 20 % des ménages les plus aisés émettent 2,7 fois plus d’émissions que les 20 % des ménages les plus démunis !

Aussi la crise écologique ne se rédoudra-t-elle pas en faisant la guerre aux pauvres, comme le fait l’actuel gouvernement qui a renoncé à toute politique d’ampleur en matière d’écologie et dont les propositions fiscales en la matière est aberrante :

- en l’absence d’alternative, la taxe carbone ou "contribution climat-énergie" aura pour seule conséquence le renchérissement des dépenses contraintes pour les foyers les plus modestes ;

- l’écotaxe revient à taxer des 44 tonnes que le gouvernement a lui-même mis sur la route par un arrêté il y a moins d’un an, et ne concerne pas les transports longs par autoroutes, en l’absence de plan de report modal elle n’enrichira qu’Ecomouv sans règler la question de l’emploi ni de l’agriculture productiviste !-

- le financement du crédit d’impôt compétitivité-emploi sans aucune exigence écologique et sociale est un non-sens qui sera pris en charge par les citoyens via la hausse de la TVA et créera un nouveau transfert de richesses des foyers les plus modestes vers les grandes entreprises au nom de la « compétitivité » ;

- la poursuive et l’approfondissement du marché carbone européen ne sert qu’une spéculation bénéficiant en grande partie aux plus grands pollueurs européens (au premier rang desquels le sidérurgiste Arcelor Mittal…).

A cette politique de marchandisation des biens communs et de faiblesse face aux grands pollueurs et prédateurs de notre planète nous opposons la nécessité d’une révolution tant écologique que sociale, basée sur un nouveau système fiscal.

Nous demandons donc au gouvernement Ayrault :

- la mise en place d’un salaire maximum conditionné par un rapport de 1 à 20 dans chaque entreprise entre le salaire le plus bas et le salaire le plus haut ;

- la création de quatorze tranches pour un impôt sur le revenu réellement progressif ;

- la mise en place de mesures de protection solidaires, écologiques et sociales qui permettront de relocaliser les productions au Nord comme au Sud ;

- la fin des mécanismes de régulation par le marché qui, au lieu de résoudre la crise écologique et de répartir de manière efficiente les ressources primaires amplifient l’accumulation de ces ressources et encouragent les comportements les plus destructeurs pour l’environnement

- la suppression des niches fiscales anti-écologiques ;

- la création de nouveaux impôts sur le capital et les transactions financières, qui permettront de financer des mesures de transition énergétique, de mise en place du frêt ferroviaire et fluvial, de développement d’un agriculture paysanne…

- la mise en place d’une véritable tarification progressive de l’eau et de l’énergie, la gratuité des premiers m3 et kilowatts-heure, afin de garantir un accès universel à ces ressources pour tous, tout en décourageant les surconsommations et le gaspillage

Nous soutenons que c’est ainsi, en redonnant à notre pays un cap clair, ambitieux et novateur, que nous sortirons de ces épreuves par le haut et que nous nous donnerons les moyens d’envisager l’avenir avec enthousiasme et sérénité. Voilà pourquoi nous marcherons sur Bercy à l’appel du Front de gauche le 1e décembre, pour la révolution fiscale et pour l’écosocialisme.

 

Signataires :
. Paul Ariès, rédacteur en chef du mensuel les Z’indigné(e)s ;
. Corinne Morel Darleux, secrétaire nationale à l’écosocialisme du Parti de gauche ;
. Arno Munster, philosophe ;
. Matthieu Le Quang, chercheur en sciences politiques ;
. Laurence Lyonnais, Gauche Anticapitaliste, militante en secteur rural ;
. Gilles Monsillon, AlterEkolo/FASE ;
. Mathieu Agostini, responsable de la commission écologie du Parti de gauche ;
. Anita Rozenholc, revue Ecorev ;
. Laurent Garrouste, Gauche Anticapitaliste ;
. Michael Löwy, essayiste.


 

Source : Courriel à Reporterre.

Photo : slate.fr.

Lire aussi : Thomas Piketty : "Il faut un impôt mondial sur le capital".

 

 

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24 novembre 2013 7 24 /11 /novembre /2013 22:27

 

 

Source : mediapart.fr

Au Pérou, la résistance indienne contre les mines d'or de Newmont

|  Par La rédaction d'infoLibre et Pablo Ferri, Jaled Abdelrahim

 


Une famille du nord du Pérou voit son bout de terre menacé par un gros projet d’exploitation minière. Tous les villageois des environs sont mobilisés, avec quelques associations, pour défendre leurs maigres ressources, et la plus précieuse d’entre elles : l’eau.

Armée de rage et de pierres, la famille Chaupe a essayé de repousser la police ce matin-là. La compagnie minière Newmont venait ouvrir une route juste où se trouve sa maison et plusieurs dizaines d’agents protégeaient une énorme pelle mécanique. C’était en août 2011. « Ma fille s’est agenouillée devant l’excavatrice, alors ils l’ont frappée et traînée par terre », raconte Jaime Chaupe. « Ma femme a commencé à lancer des pierres sur la police. Ils l’ont attrapée et l’ont frappée aussi. Ils lui donnaient des coups de pied. Moi aussi j’ai pris des pierres, j’en ai lancé une sur l’ingénieur. »

La voix cadencée et les mains rugueuses, le chef de famille se souvient parfaitement de ce moment : « Ils sont partis parce que ma fille a perdu connaissance [sous les coups] et ils ont cru qu’elle était morte. »


Jaime Chaupe derrière sa maison et à côté de son champ de pommes de terre, menacés par le projet minier. ©Pablo Ferri 
Jaime Chaupe derrière sa maison et à côté de son champ de pommes de terre, menacés par le projet minier. ©Pablo Ferri

La maison des Chaupe est minuscule, une baraque sans lumière ni eau courante. Les murs sont en torchis, comme la balustrade qui protège le feu pour cuisiner. Il fait froid là haut, à 4 000 mètres d’altitude. Malgré le soleil, Jaime Chaupe porte un bonnet en laine, un pull, une chemise et une polaire. C’est une sensation étrange de rencontrer quelqu’un là-bas, au milieu de la cordillère des Andes. Aucun chemin ne mène à sa maison ; elle ressemble à une meule de foin au milieu de nulle part, un accident entre les arbustes et les lacs de cette planète étrange qu’est le nord du Pérou.

Depuis la mi-2011, la famille est en conflit avec le géant étasunien Newmont pour son territoire : la compagnie minière prévoit de construire une mine à ciel ouvert juste à côté de sa maison. Son projet est de vider quatre lacs des alentours, de faire des trous énormes dans deux d’entre eux pour y chercher de l’or et du cuivre, et de reverser la terre stérile dans les deux autres. Pour ce faire, Newmont a besoin de la vallée des Chaupe, pour y installer ses machines servant à ouvrir des routes et construire des infrastructures. En tout, le projet Conga – ainsi nommé par Newmont en honneur aux lacs – occupera 3 069 hectares.

Les Chaupe défendent leur terrain, 20 hectares au sommet de Cajamarca, la deuxième région la plus pauvre du Pérou – 54,2 % des 1,4 million d’habitants sont pauvres, plus du double de la moyenne nationale. La famille a acheté la terre en 1994. Elle y cultive des pommes de terre et nourrit ses cochons et autres animaux. Jaime Chaupe affirme qu’ils ne l’ont jamais vendue. Newmont prétend qu’elle l’a achetée en 2001 – mais à un autre propriétaire –, que la justice lui a donné raison contre les Chaupe pour usurpation de territoire et qu’ils doivent partir. Puis un tribunal a annulé toute la procédure, qui doit être recommencée depuis le début. En attendant, la famille, soutenue par des paysans de la province, résiste à la pression exercée par l’entreprise. Ses vigiles les surveillent, la police fait une apparition de temps en temps dans les montagnes alentour. Selon des estimations de la compagnie, l’exploitation du sol des Chaupe et des environs arracherait à la terre 20 tonnes d’or par an, avec une marge bénéficiaire de 34 500 dollars le kilo, autrement dit la valeur de tout le café exporté par le Pérou chaque année.


Le symbole d'une lutte contre les compagnies minières

Les Chaupe peuvent compter sur l’aide de leurs « frères » paysans et le soutien d’une bonne partie de la population. Depuis ce jour d’affrontement avec la police en 2011, des voisins de villages environnants les accompagnent dans leur vallée. Leur affaire est devenue le symbole d’une vieille lutte à Cajamarca, celle de la défense de ses propres ressources – de l’eau surtout – contre les intérêts des compagnies minières.

Arriver à la maison des Chaupe est une petite odyssée de transport informel. Il faut monter la cordillère depuis Cajamarca par des sentiers escarpés. Celendín est à mi-chemin entre Cajamarca et les lacs. C’est un village de paysans et d’éleveurs comme on en trouve plus de 200 dans la région – seulement cinq ont les mines pour activité principale. Les affrontements les plus graves entre paysans et policiers en raison du projet Newmont ont eu lieu ici en juillet 2012. Les villageois protestaient et ils ont fini par affronter la police. Selon les journaux locaux, ce sont les paysans qui ont lancé des pétards et les autorités ont répondu à coups de feu. Cinq villageois sont morts et trente ont été blessés par balles, ainsi que deux policiers.

Le village de Celendín a aujourd’hui des slogans peints sur les murs. C’est ainsi que les paysans rejettent la compagnie minière. Ils disent « oui à l’eau » et « non à l’or » en lettres énormes, et aussi « Conga ça va pas ». Newmont est l’objet de leur rejet. Elle incarne les maux de la mine dans la région, du moins pour les paysans. Ce n’est pas seulement pour l’eau et les Chaupe, c’est aussi l’histoire de l’entreprise, associée à des mots et des expressions maudites comme « Yanacocha » ou « le mercure de Choropampa ».

Yanacocha est le joyau de Newmont à Cajamarca, une mine d’or et de cuivre qui rapporte des tonnes chaque année depuis 1993 – aujourd’hui, c’est la plus grande d’Amérique du Sud. Une fois, un camion de la mine est sorti chargé de mercure dont il a perdu 150 kilos quelques kilomètres plus loin, près du hameau de Choropampa. L’avocate Mirta Vásquez, qui dirige l’ONG Grufides, se souvient bien de cette histoire : « La première chose qu’a fait la compagnie a été de placarder des affiches offrant 10 soles (2,5 euros) pour chaque gramme récupéré. Ces jours-là, un cirque faisait étape à Choropampa et, comme les enfants voulaient y aller, ils cherchaient du mercure comme des fous. Ils l’enfermaient dans des bouteilles de soda et gagnaient 30 soles. »

Grufides, qui surveille les méthodes des compagnies minières à Cajamarca, dit que 5 000 personnes de Choropampa et des environs ont été affectées par le mercure d’une façon ou d’une autre. « Il faut savoir que seulement 5 000 personnes vivent à Choropampa », précise l’avocate. De son côté, l’entreprise ne reconnaît que quinze cas.

« Les exploitations de Yanacocha ont laissé des communautés entières sans eau, elles ont contaminé des sources et les ont fait disparaître, et elles ont provoqué le déplacement de paysans, regrette-t-elle. On a l’impression que s’il se passe quelque chose maintenant, ils ne prendront pas leurs responsabilités. » Vásquez insiste sur le fait que l’ONG n’est pas contre l’exploitation minière : « Qu’ils fassent ce qu’ils veulent à condition que ça ne nous touche pas, et Conga nous fait du tort. »


Brouillage sémantique

Quelques jours avant notre visite aux Chaupe, le représentant de Newmont et d’autres compagnies minières de la région, Freddy Regalado, a organisé une visite en jeep dans la province de Hualgayoc, l’une des plus touchées par l’exploitation minière à Cajamarca depuis l’époque de la colonisation. Médecin de formation, Regalado a utilisé un vocabulaire emprunt de termes techniques pour défendre l’attitude responsable des compagnies modernes.

Il n’a jamais parlé de sources disparues, de nids de poule ou de flancs de colline pelés mais de « passifs environnementaux ». Les entreprises ne réparent pas ce qu’elles abîment mais elles « introduisent des remédiations ». Il n’y a pas de pollution mais des « affectations ».

Regalado explique le rejet de Conga par la méconnaissance, parce que les gens « ne veulent pas comprendre » – 78 % de la population refuse le projet, selon une enquête du quotidien El Comercio. « L’eau de Cajamarca contient des résidus en raison du passif des anciennes mines, pas de l’actuelle, affirme-t-il. L’exploitation d’aujourd’hui affecte moins de 1 % du territoire et respecte la nature. »

La jeep s’est arrêtée plusieurs fois à Hualgayoc. Sous la pluie, le paysage perdait sa couleur verte, le marron foncé des mines à ciel ouvert dominait à l’horizon. On aurait dit des cônes vides et inversés incrustés dans la terre. 

 

Cyanure et mercure

Une mine à ciel ouvert implique de dynamiter d’énormes étendues de terre, d’utiliser des millions de litres d’eau, du cyanure pour récupérer les métaux et de la poudre de zinc pour les solidifier. Selon l’Observatoire des conflits miniers d’Amérique latine, 25 kilos d’or extraits génèrent 50 000 tonnes de déchets solides, de dioxyde de carbone et de cyanure de sodium.

Bien qu’il s’agisse de substances polluantes, Regalado assure que les mines suivent un protocole pour parvenir à des dégâts « nuls ou minimes, comme cela sera le cas dans les lacs de Conga ». Le protocole est très simple. On sort la terre du cône inversé et on la jette dans des piscines naturelles couvertes de plastique blanc. Là, on y ajoute du cyanure et on récupère les minerais – ce processus implique aussi l’utilisation de mercure. La terre reste dans la piscine et, quand celle-ci est pleine, la mine la recouvre et s’assure qu’il n’y a pas de fuites. Le but est, évidemment, de laisser le cyanure et autres déchets dans le plastique sans contaminer la terre et l’eau. 

Et c’est bien là que se cristallise la principale crainte des paysans avec Conga. À 4 000 mètres d’altitude, la compagnie extrairait en amont de sources qui irriguent toute la province et toute fuite serait fatale. Freddy Regalado assure que ce genre de problèmes n’arrive presque jamais. 

 

Groupes d'autodéfense

Depuis des décennies, la population rurale du Pérou organise des rondes de groupes d’autodéfense pour éviter vols et agressions dans la campagne. Elle pallie ainsi l’absence historique de l’État dans les régions isolées comme Cajamarca. Ce qui se passe en ce moment, pour eux, c’est un peu la même chose. « Il ne s’agit pas de défendre seulement les Chaupe, mais aussi nos intérêts », dit Jenny Cojal, présidente du groupe d’autodéfense de Celendín. Bottes camarguaises aux pieds et chapeau western, Cojal parle et marche avec détermination, et d’ailleurs elle s’exclame plus qu’elle ne parle : « Nous utilisons toutes les voies légales pour les freiner. S’ils ne freinent pas, nous irons jusqu’où il faudra ! »

Des milliers de patrouilleurs sont montés aux lacs ces dernières années. Ils ont leur base entre Celendín, la maison des Chaupe et le village de Santa Rosa, épicentre commercial du district les vendredis de marché. Il y a quelques mois, sur la place d’armes de Celendín, plus d’un millier de patrouilleurs se sont réunis pour ratifier leur engagement pour les lacs. « Nous donnerons la vie ! » ont-ils crié.

 

Des villageois de Cajamarca au marché du vendredi de Santa Rosa, épicentre commercial du district. 
Des villageois de Cajamarca au marché du vendredi de Santa Rosa, épicentre commercial du district. © Pablo Ferri

Lorsqu’ils s’expliquent, Cojal et les autres ne s’attardent pas sur les différences entre les deux parties. Ils ignorent les arguments du procureur sur la vallée des Chaupe ou ceux de Newmont à propos des lacs et se contentent d'un lapidaire « Conga ça ne va pas ».

Dans le village de Santa Rosa, proche des lacs, Edilberto Guamán, 66 ans, donne la clé du raisonnement paysan : « La qualité de l’eau a empiré depuis que les mines travaillent tout près, ce n’est pas comme quand j’étais petit, explique-t-il. Avant, elle était cristalline, et maintenant je l’ai vue noire. Elle s’assèche. Mon bétail ne veut plus la boire. »

Sergio Sánchez, technicien de l’ONG Grufides, rend les mines responsables de cette dégradation, vu qu’elles n’ont commencé à se préoccuper des conséquences de l’extraction qu’en 2004, quand le Pérou a voté une loi sur les dégâts environnementaux. Jusqu’alors, Cajamarca était une terre sauvage. Le gouvernement d’Alberto Fujimori a ouvert la brèche dans les années 1990 en invitant les entreprises à renifler le sous-sol. Il leur a accordé des avantages fiscaux extraordinaires et a promis que personne ne leur augmenterait jamais les impôts. Dante Vera, représentant de Newmont et d’autres compagnies minières à Lima, reconnaît que les extractions étaient alors très agressives. « C’étaient des mines de courte durée. Les gringos arrivaient avec leur sécurité privée, ils extrayaient et repartaient. »

À en croire la compagnie, les choses ont changé. Pour Newmont, l’extraction est aussi importante aujourd’hui que la « remédiation ». Regalado explique que les eaux des lacs qu’ils veulent assécher sont stagnantes, qu’elles ne communiquent avec aucune source. Il dit aussi que ce sont surtout des eaux acides qui ne servent à rien. Il ajoute que l’entreprise construit en plus des lacs artificiels pour les remplacer.

Sánchez, lui, affirme qu’il est faux de dire que les eaux sont stagnantes et acides. Grufides et l’entreprise présentent donc des rapports d’impact sur l’environnement contradictoires. Même le ministère de l’environnement a polémiqué avec celui des mines. Après l’intervention d’experts internationaux, le gouvernement d’Ollanta Humala a tranché la question : le projet est viable avec certaines modifications. Les Chaupe, leur terre et la volonté des paysans sont le dernier obstacle.

En août, un tribunal de Cajamarca a annulé la procédure contre les Chaupe et ordonné de la reprendre à zéro. La famille espère maintenant que le juge acceptera leur version : ils n’ont jamais rien signé et la communauté ne pouvait pas vendre leur terrain sans les prévenir. Préoccupée, l’avocate Mirta Vásquez reconnaît que, s’ils perdent, il n’y aura pas d’autre recours. « Si Newmont gagne, la police pourrait les expulser. »

Conscient de son acte de résistance, Jaime Chaupe marche avec enthousiasme vers l’arrière de sa maison. Máxima, sa femme, est partie à Lima chercher des soutiens à leur cause. Ses enfants sont à Cajamarca, c’est jour d’école. Un petit groupe de patrouilleurs tourne toujours aux alentours. Ils s’habillent comme Chaupe, mais se cachent le visage et évitent de se laisser prendre en photo.

Derrière la maison, Chaupe montre son petit trésor en souriant, un champ de patates vers le bas de la vallée. Voilà sa joie : même si cette terre renferme beaucoup d’or, ce qui intéresse Chaupe, ce sont ses patates.

Pablo Ferri et Jaled Abdelrahim pour tintaLibre n°7, octobre 2013

Pablo Ferri fait partie du collectif Dromómanos de journalisme itinérant. Il collabore avec El País, Tiempo, Interviu (Espagne), Vice (Mexique, États-Unis) et El Universal (Mexique). Le journaliste Jaled Abdelrahim écrit le blog Kilómetro Sur pour le supplément El Viajero de El País, récit de ses voyages en Amérique du Sud. Il collabore avec Tiempo (Espagne), Vice (Mexique, États-Unis) et Gatopardo (Colombie).

Version française : Laurence Rizet, Mediapart

Et Dimitri : Premièrement, ce qui l'embarasse le plus en parlant de la poésie contemporaine russe, c'est de l'envisager dans le cadre/dans les catégories de la poésie nationale. Tout de suite surgit donc la problématique du local et du global, de l'impérial et du colonial. En faisant le parallèle avec la poésie américaine, on peut difficilement lui poser la question que nous posons ici par rapport à la poésie russe. Parce que la poésie américaine est une sorte de construction comme ça...(?) Je préfère parler de la poésie transnationale qui travaille les thèmes, les motifs, les sujets, les narratifs globaux et locaux. Et le plus important est que c'est une poésie qui permet de révéler la demande socio-politique de l'infrastructure mondiale globale. C'est pour cela que je pense que l'une des possibilités de construire une biographie d'un poète russe contemporain est de sortir de son propre cadre, de dépasser les frontières de la tradition russe. La deuxième question est de voir comment le champ de la poésie russe est structuré.

Patrice : Alors toi tu vois la poésie non pas en couches ou en zones parallèles, mais plutôt dans son sens global planétaire?

Dimitri : Non, c'est un peu différent. On peut penser le global et le planétaire par l'idée de l'existence de zones, parce que c'est justement dans un contexte planétaire qu'on voit des zones de souffrance, d'injustice, d'expériences traumatisantes qui se révèlent. Par exemple, l'un de mes textes publiés dans l'anthologie Baccanales s'appelle «Zones d'ignorance». Ce qui m'intéresse justement, c'est la découverte de ces zones d'ignorance, zones où l'homme moderne ne se reconnaît plus, n'arrive pas à s'identifier lui-même, il se passe donc une aliénation de l'homme moderne. Il me semble que ces zones d'ignorance sont communs à la littérature russe et à la littérature américaine où il y a un narratif???? Mes textes sont actuellement en traîn d'être traduits par un professeur de l'université de Pensylvanie, Kenneth? Platt. Et ce dernier, il a dit que cette expérience d'aliénation, de perte, d'abandon, d'impuissance qui est présente dans mes textes est justement proche de l'expérience d'un jeune homme au fin fond de quelque Massatchussets, de la Nouvelle Angleterre, de la génération perdue.

Nathalia : Alors, si le langage fait partie de cette expérience, il est plus important d'envisager ce langage que de parler de cette expérience elle-même.

Patrice : On est déjà là dans quelque chose de l'ordre du contenu, il y a dans ta poésie quelque chose de l'ordre du témoignage... donner la parole justement à ces gens-là qui vivent dans ces zones de l'ignorance.

Dimitiri : Ben oui, et justement, reste à savoir ce qui se passe, et Nathalia l'a dit aussi, avec le langage. Parce que très honnêtement, il me semble que nous vivons actuellement à l'époque qui est post-civilisatrice (post-Lumières) et post-moderniste. Donc les catégories de la poésie nationale ne marchent plus, parce que la catégorie nationale appartient à l'époque des Lumières. Et comme nous vivons à l'époque post-Lumières qui succède à celle-ci, un nouveau paradigme global commence, mais il n'a pas encore de nom. Donc, cette catégorie de national passe au second plan, et par conséquent, ce qui m'intéresse, c'est le langage poétique qui est maximalement aliéné de lui-même et de la figure de l'auteur. Cela veut dire qu'on passe la parole aux millions de personnes souffrantes, indigentes, qui n'ont pas trouvé leur place dans l'industrie de la production de la culture, dans l'industrie créative. Donc de l'Adorno jusqu'à l'économie créative contemporaine. Et par exemple nous avons fait il y a trois jours un enregistrement avec un poète très intéressant américain aux Etats-Unis, Peter Guizi (?), et nous avons trouvé un sujet commun, ça s'appelle en fait «le réfugié intérieur», mais «intérieur» non pas dans sa propre subjectivité isolée, mais intérieur justement dans ces zones sociales où se passent les événements importants liés à l'exploitation, à la précarité, à la justice, etc. L'universalité apparaît de cette absorbtion totale dans la parole des autres personnes.

Patrice : Dans la parole du particulier?

Dimitri : Non, ce n'est pas exactement du particulier, la parole poétique est donnée à ce qui ne font pas partie de la société. Et comme le particulier ne peut pas être articulé dans la production contemporaine postculturelle post-Lumières, une tentative d'approcher l'horizon de l'universel apparaît, mais cette tentative, ce n'est qu'une tentative.

Nathalia : Ce projet de passer la parole à l'opprimé, c'est un projet des Romantiques, mais quand tu as parlé de l'universel, je comprends cela comme ce n'est pas parler pour l'opprimé, mais de projeter la parole sur l'opprimé. Mais en même temps la question de l'image, du portrait de l'opprimé apparaît; et l'opprimé parle une langue nationale concrète, alors comment ça travaille ?

 

 


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