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28 décembre 2013 6 28 /12 /décembre /2013 19:33

 

 

Source : www.mediapart.fr

Glenn Greenwald: «Nos pays doivent protéger Edward Snowden»

|  Par JeromeHourdeaux

 

 

 

Le journaliste ayant contribué à diffuser les documents d'Edward Snowden s'est exprimé à l'occasion du 30e congrès de l'organisation de hackers Chaos Computer Club, qui se tient à Hambourg. Il a appelé la communauté internationale à accorder l'asile politique au lanceur d'alerte, alors que les États-Unis « veulent éradiquer la vie privée au niveau mondial ».

Hambourg, de notre envoyé spécial

Glenn Greenwald, le journaliste ayant organisé la diffusion de documents d’Edward Snowden, a appelé, jeudi 27 décembre, lors d’un congrès de hackers, la communauté internationale à « protéger » l’ex-employé de la NSA et a critiqué « ceux qui regardent sans rien faire ».

« Des pays, qui ont bénéficié de ses révélations et qui pourraient l’aider, se tiennent en retrait et regardent sans rien faire », a-t-il déclaré, en visio-conférence depuis le Brésil, à l’occasion du 30e congrès annuel de l'organisation de hackers Chaos Computer Club (CCC), qui se tient à Hambourg en Allemagne. « Certes, défier le diktat américain risque de provoquer des mesures de rétorsion. Mais il faut le faire quand même. Ils doivent faire ce que lui a fait pour eux : le protéger », a poursuivi Glenn Greenwald, citant l’Allemagne, le Brésil ou encore la France, trois pays particulièrement visés par les écoutes de la NSA. Tous se sont pour l’instant refusés à accorder l’asile à Edward Snowden.

 

Glenn Greenwald durant son intervention 
Glenn Greenwald durant son intervention © J. Hourdeaux

Le journaliste, d’origine américaine et vivant au Brésil, a également fustigé l’attitude des autorités américaines et de leurs alliés les plus proches. « Les 5 yeux (un terme désignant les accords de renseignement unissant les USA, la Grande-Bretagne, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Australie  ndlr) veulent éradiquer la vie privée au niveau mondial. Ils sont obsédés par le moindre bout de vie privée sur la planète. » « Il est clair que le gouvernement américain est déterminé à poursuivre Edward Snowden et à le mettre dans une cage pour des dizaines d’années, et peut-être même pour le restant de sa vie, a poursuivi Glenn Greenwald dont le compagnon, David Miranda, a lui-même été brièvement détenu par la police britannique. Ils ne peuvent pas lui permettre d’avoir une vie normale car ils ne veulent pas que d’autres suivent son exemple. »

Le journaliste, qui doit lancer son propre journal avec le financement du fondateur d’eBay, Pierre Omidyar, s’en est également vivement pris à la presse anglo-saxonne, accusée de complicité avec les autorités, expliquant que le scandale Prism est autant une question « de liberté de la presse que de surveillance ». « Nous savions que nos principaux ennemis ne seraient pas seulement les autorités », a-t-il affirmé, « mais aussi leurs plus proches défenseurs, les médias américains et britanniques. »

Les proches collaborateurs de Glenn Greenwald ayant contribué à la diffusion des documents de la NSA ont également eu droit à un long hommage. « Tous les honneurs que j’ai reçus ces six derniers mois, je les partage avec deux personnes. Tout d’abord, Laura Poitras (journaliste au Spiegel  ndlr), sans qui rien de tout ça ne serait arrivé et à qui je parle tous les jours depuis six mois. Et bien entendu à Edward Snowden. (…) Son courage et sa conscience ont dessiné ce que sera le reste de ma vie. » « Nous trois avons tous été inspirés par Chelsea Manning, a-t-il poursuivi. Et elle-même a été inspirée par les précédents whistleblowers. » Le journaliste a enfin salué le travail de WikiLeaks, et plus particulièrement de son envoyée qui a accompagné Edward Snowden dans sa fuite en Russie, la journaliste Sarah Harrison, « une personne extraordinaire et courageuse ».

Mais, pour Glenn Greenwald, ce sont avant tout les hackers présents dans la salle qui permettront de contrer « les outils d’oppression » des autorités, en développant « des outils de libération ». « Des tribunaux vont imposer des limites sur certains aspects. Des pays vont développer leurs propres solutions. Plus important, des entreprises vont devoir rendre des comptes sur leur complicité. Mais le plus grand espoir est dans cette salle, dans les capacités techniques qui s’y trouvent. » Des propos chaudement applaudis par les quelque 6 000 personnes qui remplissaient la plus grande salle du centre des congrès de Hambourg où se tient le 30e congrès du CCC.

« 1984 n'était pas un manuel d'instruction »

Fondé dès 1981 en Allemagne, le Chaos Computer Club est sans aucun doute le plus important et le plus influent groupe de hackers d’Europe. Principalement connu par le grand public pour ses exploits en matière de sécurité informatique et sa défense de la vie privée, activités qui ont régulièrement valu à ses membres des ennuis avec la police, le CCC se veut également un lieu d’échange et de réflexion. Tous les quatre ans, il organise ainsi un « camp », le « Chaos Communication Camp », véritable festival à ciel ouvert du hacking. Et chaque année, entre Noël et le Nouvel an, il tient son « congrès », grand-messe annuelle des hackers européens.

 

Le centre des congrès de Hambourg 
Le centre des congrès de Hambourg © J. Hourdeaux

L’édition 2014, qui s’est ouverte vendredi 27 décembre au centre des congrès de Hambourg, a une résonnance toute particulière. Tout d’abord, il s’agit du trentième rassemblement. De plus, cet anniversaire clôt une année particulièrement sombre pour les défenseurs des libertés publiques. Il y a tout d’abord eu le choc des révélations d’Edward Snowden sur le système d’écoutes mondial Prism. Et depuis, les révélations sur l’étendue de la mainmise des diverses agences de renseignement sur les réseaux n’ont cessé de se multiplier. Que ce soient les services de communication chiffrés ou les outils de navigation anonymisés, désormais rien ne semble échapper aux grandes oreilles américaines.

Parallèlement, les autorités américaines semblent avoir opté pour la politique de la tolérance zéro vis-à-vis des hacktivistes. Alors que Chelsea Manning a été condamnée, cet été, à 35 années de prison, Edward Snowden, lui, est toujours réfugié en Russie. Ses proches collaborateurs, Laura Poitras, ou encore, l’hacktiviste Jacob Appelbaum qui, il y a quelques jours, a révélé que son appartement avait été mystérieusement visité, se sont, eux, réfugiés à Berlin.

Lors de « OHM2103 », l’autre grand camp de hackers qui s’est tenu en plein procès de Chelsea Manning cet été, l’heure était surtout à la colère et à la réaction au choc provoqué par Edward Snowden. Juste quelques mois plus tard, c’est dans une ambiance beaucoup plus grave que s’est ouvert ce « 30C3 » (pour 30èmeCCC).

« Nous sommes sortis d’un mauvais rêve pour nous rendre compte que la réalité était bien pire », a ainsi déclaré durant la cérémonie d’ouverture l’artiste britannique, habitué des événements du CCC, Tim Pritlove. Rappelant que le premier congrès du CCC s’était tenu en 1984, il a comparé les pouvoirs acquis par les surveillants du net à ceux décrits dans le roman éponyme de George Orwell. « Il s’agissait d’un conte, mais d’un conte qui faisait peur. Ce n’était pas un manuel d’instruction ! » a lancé Tim Pritlove, avant d’appeler à la résistance. La « communauté de geeks que personne n’écoutait à l’époque » doit aujourd’hui « réinventer internet ». « Faites toujours ce que votre cœur vous dit. »

Durant quatre jours, environ 8 000 hackers, militants des droits de l’Homme ou encore artistes, vont ainsi enchaîner, dans les quatre étages du centre des congrès, conférences, ateliers, animations sur l’informatique, la vie privée, les libertés fondamentales, la sexualité, l’art ou encore la cuisine… La quasi-totalité de ces événements peuvent être suivis en direct sur le site du CCC.

 

Lire aussi

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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27 décembre 2013 5 27 /12 /décembre /2013 19:19

 

 

Source : www.mediapart.fr

« Monsieur le Président, une exécution se prépare… »

|  Par Michel Broué

 


Le mathématicien Michel Broué, président de la Société des amis de Mediapart, lance un cri d'alarme face aux conséquences désastreuses des contrôles fiscaux visant la presse en ligne, et particulièrement Mediapart. Dans une adresse au président de la République, il écrit : « Une exécution capitale se prépare, celle de Mediapart. En votre nom, car cela se fait avec les moyens de l’État. »


Monsieur le Président de la République, en cette fin d’année, dans la semi-discrétion des fêtes traditionnelles, se prépare, en votre nom, une exécution capitale.

En votre nom, car cela se fait avec les moyens de l’État, et au nom de la loi de la République.

L’exécution capitale, c’est celle de Mediapart.

Comment se prépare ce très mauvais coup ? Eh bien, en contradiction frontale avec les annonces répétées et les moratoires de fait qui les accompagnaient, la haute administration de Bercy vient de décider d’appliquer à Mediapart un taux de TVA exorbitant, aussi arbitraire que discriminatoire : 19,6 % soit neuf fois celui de 2,1 % appliqué à la presse... Mais qu’est-ce donc que Mediapart sinon de la presse ? Elle y ajoute, en guise de coup de grâce, des pénalités de 40 %, sans compter des intérêts de 4,8 % par an. Un calcul simple montre que Mediapart ne résistera pas à ce bombardement fiscal.

L’alignement de Mediapart sur le taux de la presse (2,1 %) est en pleine conformité avec le droit et les traités européens, les principes constitutionnels, le principe d’égalité, et la mission d’informer. Considérer Mediapart pour ce qu’il est, une entreprise de presse, n’est pas contre la loi et est conforme au droit. Le taux de 2,1 % pour toute la presse est un impératif démocratique et il n’existe nulle raison en droit pour discriminer la presse en ligne, bien au contraire. Mediapart se place aujourd’hui sous la triple protection de la Constitution de la République française, de la Charte européenne des droits fondamentaux et de la Convention européenne des droits de l’homme. Cette violence entreprise contre Mediapart est aussi une violence contre le droit.

Monsieur le Président, Mediapart a révélé beaucoup de scandales, de comportements répréhensibles, de passe-droits, de tricheries. On peut comprendre que ceci suscite des volontés de vengeance. Mais on ne peut pas admettre, et le chef de l’État moins que quiconque, que l’on se serve de l’appareil de l’État pour accomplir cette vengeance. Le chef de l’État doit protéger les citoyens, et donc la presse libre, contre ce genre de pratiques. Un an après les révélations sur l’affaire Cahuzac, Monsieur le Président de la République, allez-vous laisser l’administration de Bercy tuer le journal qui a défendu la morale de la République ? Et violenter le droit ?

Parce que c’est l’intérêt de la démocratie que d’avoir une presse qui respire, une presse qui ne peut être achetée que par ses lecteurs, nous sommes nombreux et variés à avoir, il y a cinq ans, pris qui sur son Livret A, qui sur son portefeuille, qui sur ses économies, de quoi constituer la Société des amis de Mediapart, et nous sommes fiers de jouer ainsi un rôle dans l’indépendance de Mediapart. Aucun d’entre nous ne peut accepter qu’un tel mauvais coup ait été préparé, puis activé au nom de l’État, et aucun d’entre nous ne peut croire que vous laisserez sans réagir, sans vous y opposer, ce piège se refermer sur Mediapart.

Et quelle honte ce serait pour notre démocratie, Monsieur le Président, alors que de nombreux pays ont observé, loué, voire primé l’action de Mediapart ! Quelle stupidité aussi, si vous me permettez ! À l’ère de la révolution numérique et de l’inéluctable crise de la presse papier, la France étranglerait une des rares entreprises de presse qui n’est aidée par personne, qui fait son travail de presse indépendante sans soutien public ni publicitaire, et qui sait utiliser au profit de l’information et de la démocratie les outils extraordinaires et délicats de l’Internet !

En avril 2002, peut-être vous en souvenez-vous, j’ai publié dans Le Monde, quelques jours avant un premier tour fatal, un article qui s’est révélé prémonitoire. Il s’intitulait : « À nos amis de gauche qui sont devenus fous. » Peut-être aurais-je pu intituler l’adresse que je vous fais aujourd’hui : « Au gouvernement de gauche qui semble devenu fou » ?

Monsieur le Président, vous êtes le chef de l’État. Ce qui s’organise, et à marche forcée, sous les ordres de la haute administration de Bercy, se fait sous votre autorité. Nous ne pensons pas que vous fassiez faire. Mais vous ne pouvez pas non plus laisser faire. Vous ne pouvez pas être le chef d’un État qui étouffe la presse libre. Ce serait le cauchemar de la gauche.

Vous êtes, par votre fonction, l’instance supérieure de l’État. Cela implique d’en être l’instance morale : vous êtes garant du bon fonctionnement et de l’impartialité de notre administration. Cela signifie que vous ne pouvez tolérer des mauvais coups portés en fin de compte à la démocratie, même et surtout s’ils sont déguisés en application de la loi – loi par ailleurs frappée d’obsolescence et contrevenant non seulement au droit européen mais aux principes constitutionnels.

Vous êtes, Monsieur le Président, le garant de l’impartialité, du droit, de la justice, de l’égalité. Je suis sûr que vous les garantirez. Monsieur le Président, faites vite.

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Lire par ailleurs le billet d'Edwy Plenel : « Qui veut tuer Mediapart ? »

Retrouvez ci-dessous notre dossier:

Et sous l'onglet "Prolonger" de cet article, retrouvez une vidéo expliquant les enjeux de cette bataille pour l'égalité fiscale.

Professeur à l’université Paris-Diderot, mathématicien de renommée internationale (lire ici et ), Michel Broué est président de la Société des amis de Mediapart depuis sa création, au lancement de notre journal et de son entreprise en 2008. 

 

Source : www.mediapart.fr

 

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26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 17:01

 

 

Kino Action - 19.12 - "6h31"

  Agir pour la Paix  

 

Ces vidéos furent réalisées dans le cadre de la mobilisation contre le sommet Européen du 19 décembre à Bruxelles et plus particulièrement dans le cadre de la campagne "Non à l'Europe militaire - Ctrl-Alt-Eu" de Vredesactie et d'Agir pour la Paix. A cette occasion, Agir pour la Paix a invité les volontaires à participer à un Kino Action. Le concept du Kino consiste à rassembler plusieurs vidéastes néophytes, débutants ou expérimentés pour réaliser différentes vidéos dans un temps très limité. Au terme de ces 24h ou 36h, les films font l'objet d'une projection publique. Ce Kino fut donc cette fois orienté sur des actions préparées par d'autres volontaires de Vredesactie et d'Agir pour la Paix dans le cadre de la campagne Ctrl-Alt-Eu, mais aussi sur la mobilisation D19-20 organisée par des syndicats, des associations et des citoyenNEs. Merci de diffuser ces vidéos autour de vous, elles sont faites pour ça !

 

Kino Action - 19.12 - "6h31"

 

Publiée le 21 déc. 2013

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http://agirpourlapaix.wordpress.com/videos/videos/

 

 

 

 

 

 

 

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26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 16:04

 

 Transmis par le "collectifnddl.nimes"

 

 

[nddl-mouvement] Flashball, peur et mutilation
 

salut
paru dans libé ce texte de personnes blessées par la police utilisant les flashballs, notamment au rectorat de nantes en 2007, références aussi aux grenades utilisées à NNDL.
bonne lecture.
 
________________________________________
 
23 décembre 2013
 
 
   Flashball, peur et mutilation
 
TRIBUNE.
 
*PAR CLÉMENT ALEXANDRE, FLORENT CASTINEIRA, JOAN CELSIS, JOHN DAVID, PIERRE DOUILLARD, JOACHIM GATTI ET SALIM BLESSÉS ET MUTILÉS PAR LA POLICE FRANÇAISE*
 
Nous avons en commun le fait d’avoir été blessés et mutilés par la police française après avoir reçu un tir de flashball en pleine tête.
Etre touché par une de ces armes, c’est s’effondrer, être évacué, hospitalisé et subir par la suite un nombre considérable d’interventions chirurgicales lourdes qui s’étendent sur plusieurs mois. Les lésions sont nombreuses et irréversibles : œil crevé, décollement de la rétine, enfoncement du plancher orbital, multiples fractures, dents cassées, joue arrachée, etc. Pour plusieurs d’entre nous, l’implant d’une prothèse a été nécessaire. Sans parler des migraines, des cauchemars et de la peur chevillée au corps. A Marseille, un homme, Mostefa Ziani, est mort d’un arrêt cardiaque après avoir été touché en plein thorax. Le flashball peut donc tuer à bout portant et il produit des dommages qui ne sont en rien des accidents. Les mêmes causes entraînant les mêmes effets, équiper la police avec ces armes, c’est lui reconnaître le droit de mutiler. Ce qu’elle a bien compris.
 
S’il n’existe aucune réparation possible, il est difficile de laisser le terrain libre à la violence policière. Plusieurs d’entre nous ont porté plainte contre l’auteur du tir. Sans succès. A Nantes, le policier qui a tiré sur Pierre Douillard en 2007 et dont l’identité est clairement établie bénéficie d’une relaxe : sa responsabilité ne peut être engagée puisqu’il a obéi à un ordre. A Toulouse par contre, pour Joan Celsis, blessé en 2009, le juge ordonne un non-lieu au motif cette fois que l’identité du tireur n’est pas établie. A Montreuil, pour Joachim Gatti, le procureur bloque le dossier depuis maintenant deux ans. Sans surprise, la justice couvre la police. Il y a belle lurette en effet que l’action de la police s’est affranchie du droit. Pour le flashball, les distances de sécurité et les zones autorisées ne sont jamais respectées, pas plus que le tir ne correspond à un état de légitime défense comme le prescrit pourtant la réglementation officielle.

Face aux limites du pénal, nous nous sommes lancés dans une nouvelle procédure. Clément Alexandre, le collectif Face aux armes de la police et leur avocat, Etienne Noel, ont déposé en octobre 2012 une requête au Tribunal administratif qui consiste à attaquer directement la responsabilité du préfet de police et plus seulement le policier qui tire en pleine tête, même si celui-ci mérite tout notre mépris. Pour la première fois, l’Etat a été condamné mercredi, le 18 décembre, à verser une indemnité et sa responsabilité est reconnue, tout comme le lien entre la blessure et le flash-ball. D’autres jugements sont attendus.
Nous pensons que sur le terrain juridique, il est capital de multiplier ce type de riposte.

Toutes ces blessures rendent lisible la façon dont la police maintient l’ordre. Chaque fois derrière nos noms propres, il y a des complicités et des amitiés - souvent des luttes. A Nantes, des lycéens et des étudiants occupent un rectorat. A Toulouse, des dizaines d’étudiants sortent d’un Monoprix sans payer pour protester contre la précarité étudiante. A Montreuil, des habitants se rassemblent contre l’expulsion d’un squat. Et des lycéens bloquent leur établissement pour protester contre une énième réforme des retraites. A Notre-Dame-des-Landes, des milliers de personnes résistent à un projet d’aéroport : parmi les centaines de blessés, certains se retrouvent avec des bouts de métal sous la peau. A Strasbourg, des métallos manifestent contre ArcelorMittal. A Montpellier, c’est un groupe de supporteurs qui est visé. Dans les quartiers populaires, le flashball fait partie de la vie quotidienne et intervient systématiquement quand les habitants se révoltent contre la violence de la police. C’est le cas à Trappes pour Salim <http://faceauxarmesdelapolice.wordpress.com/>, qui cet été, a eu le malheur de se trouver à proximité du commissariat où des habitants protestent contre une arrestation musclée. Mais aussi à Montbéliard, Villemomble, etc.

Ce que la langue policière appelle littéralement /«neutraliser une menace»/ désigne de toute évidence la nature réelle du flashball :
écraser et faire taire ce qui échappe au pouvoir. C’est là le travail normal de la police. Mais ce qui est nouveau, c’est la méthode utilisée.
Le flashball est le nom d’un nouveau dispositif politique qui repose sur la peur et la mutilation - en un mot la terreur. Il s’agit cette fois de frapper les corps mais aussi les cœurs et les esprits en nous marquant dans notre chair et dans celles de nos amis. Présenté comme défensif, le flashball est clairement une arme offensive qui donne à nouveau à la police le pouvoir de tirer sur la foule. Le déploiement de la violence policière, en l’état actuel du rapport de force, ne doit pas entraîner la mort. Mais la police doit être assurée de rester la plus forte pour que l’ordre soit maintenu.

Cette militarisation des opérations de police exprime la vérité d’une époque : le développement de ces armes depuis maintenant dix ans s’explique par le fait qu’elles ont manqué dans certaines émeutes. Qu’en Tunisie, une foule déterminée puisse faire tomber un gouvernement dont la longévité semblait assurée indique assez l’angoisse qui habite le pouvoir à tout moment. Le terrain d’intervention véritable du flashball, c’est la révolte.

En maintes occasions, la police se présente comme un obstacle - à nos mouvements, à nos désirs et à nos luttes. La question de savoir comment le défaire mériterait d’être prise au sérieux. Si les blessures se produisent toujours dans des moments de tension, se défendre et se protéger devient une question pratique dont la nécessité a pu être éprouvée en Grèce, comme à Notre-Dame-des-Landes où des boucliers sont apparus ; de la place Tahrir à la place Taksim, où des milliers de manifestants venaient casqués. Quand Michèle Alliot-Marie propose d’exporter le savoir-faire de la police française en Tunisie, nous pensons plutôt à importer la puissance des révolutions arabes.

C’est parce que nous demeurons attachés à nos luttes et à nos amitiés que nous ne nous laisserons pas terroriser par le flashball. Là où nous sommes attaqués, il y a à riposter collectivement pour être capable de penser et de contrer les pratiques policières. Et ça, on ne le fait pas dans l’enceinte d’un tribunal, mais on l’élabore avec tous ceux qui les subissent. Ici, comme ailleurs, ce qui relève du possible dépend d’un rapport de force. Nous lançons un appel à toutes les personnes blessées avec la certitude que nous avons plus à partager que nos blessures.

Pour Salim, ce sont ses proches qui signent la tribune. Contact :
http://faceauxarmesdelapolice.wordpress.com

 

 


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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 22:21

 

 

Communiqué de l'association St Hilaire Durable

C’est jeudi après-midi, à St Hilaire de Brethmas, que l'association St Hilaire Durable a tenu une conférence de presse en présence de membres de plusieurs associations naturalistes et notamment de Gard Nature.
Cette association, très impliquée depuis la 'découverte' de remarquables prairies humides sur la ZAD golfique, a recensé au printemps dernier plusieurs espèces rares et protégées et révélé que ces prairies abritaient, entre autres, la plus grande station connue à ce jour d'une espèce d'orchidée méditerranéenne: l'orchis occitan.
Un diaporama présenté par Jean-Laurent Hentz, a permis à ceux qui ne les connaissaient pas de découvrir, hélas tardivement, la beauté de ces lieux aujourd'hui saccagés, et de prendre conscience de leur très grand intérêt écologique.
Alors que Gard-Nature avait scrupuleusement informé les autorités concernées, elle ne peut faire aujourd'hui que l'amer constat d'un dégât prémédité et a donc décidé, comme St Hilaire Durable, de porter plainte pour destruction d'espèces protégées (diaporama et toutes les infos: http://gard-nature.com/).
D'autres associations naturalistes devraient faire de même dans les prochains jours, l’une d’entre-elles devant se constituer partie civile.
St Hilaire Durable a de surcroît adressé conjointement un courrier dénonçant ces faits au Ministre de l’Écologie et à la DREAL Languedoc-Roussillon.
Une question n’a cependant pas manqué de traverser l’assistance, consternée par la stupidité d’un tel acte: à qui profite donc ce “crime environnemental”?
  
Soupe aux courges à Alès:
St Hilaire Durable offrira, samedi matin, sur le parvis des Halles de l'Abbaye, la soupe aux courges cultivées sur la ZAD golfique (3 tonnes récoltées sur un terrain laissé en friche par l’Agglo!), et profitera de l’occasion pour apporter au plus grand nombre une autre information que la propagande d’Alès-Agglo.

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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 21:38

 

Source : www.levif.be

 

Manifestations à Bruxelles : toujours d'importants embarras de circulation

 

Le Vif

Source: Belga
jeudi 19 décembre 2013 à 07h52

 

 

D'importants embarras de circulation sont recensés dans le centre de Bruxelles, en raison des blocages d'endroits stratégiques de la capitale par des manifestants de l'alliance D19-20, a indiqué Camille Thiry, porte-parole de Bruxelles-Mobilité.


© Image Globe

 

Ainsi, le quartier européen et les alentours du rond-point Montgomery sont fortement perturbés. Le tunnel Loi, qui avait été fermé, a été rouvert. Le tunnel Cinquantenaire va bientôt l'être. Le tunnel Reyers à partir de l'E40 vers le centre restera lui soustrait à la circulation durant toute la durée du sommet européen, qui se terminera vendredi.

D'importants embarras de circulation sont également signalés au croisement entre la rue Royale et le boulevard du Jardin Botanique, ainsi qu'à celui entre la rue d'Arenberg et boulevard de l'Impératrice. Des perturbations sont également recensées aux carrefours entre la rue Stevin et l'avenue Livingstone, l'avenue des Arts, la rue Belliard et l'avenue d'Auderghem.

La STIB signalait vers 9h15 des retards et des déviations importants pour bon nombre de lignes de bus vers et dans le centre à la suite des blocages en marge du sommet européen.

Entre 1.500 et 2.000 manifestants bloquent cinq carrefours bruxellois

Entre 1.500 et 2.000 manifestants de l'alliance D19-20 bloquaient toujours jeudi en milieu de matinée cinq carrefours bruxellois pour exiger "une autre Europe". Les endroits stratégiques devraient être dégagés un à un, a indiqué Nic Görtz, responsable communication de la CSC Bruxelles-Hal-Vilvorde, à l'Agence Belga.

Les cinq carrefours sont ceux formés par la rue Royale et le boulevard du Jardin botanique, la rue d'Arenberg et le boulevard de l'Impératrice, la rue Stevin et l'avenue Livingstone, l'avenue des Arts et la rue Belliard et l'avenue d'Auderghem.

Le premier à être dégagé, celui entre la rue d'Arenberg et le boulevard Pachéco, devrait l'être prochainement, a précisé Nic Görtz. Les quelque 200 manifestants présents à ce carrefour vont ensuite partir en cortège évacuer les carrefours suivants. L'ensemble des manifestants devrait ensuite se réunir au parc du Cinquantenaire où des prises de parole sont prévues.

L'alliance D19-20, soutenue par plus de 50 organisations citoyennes et syndicales, demande le retrait du traité sur la sta­bi­lité, la co­or­di­na­tion et la gou­ver­nance (TSCG) et l'arrêt des négociations pour l'ac­cord de par­te­na­riat trans­at­lan­tique de com­merce et d'in­ves­tis­se­ment (TTIP).

Selon elle, ces deux traités sont décidés sans le consentement des populations et négociés en secret. Elle estime en outre que ces traités altéreront la qualité de vie des travailleurs et dénonce les coupes budgétaires qui devront être opérées dans le secteur de l'enseignement, notamment.

 

 

 

 

 

 


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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 16:13

 

 

Source : rue89lyon.fr

 

  • 9:15 - 11 décembre 2013
  • par Laurent Burlet

 

Ouvrir des squats : une solution pour héberger les SDF ?

 

La semaine dernière, des militants du droit au logement ont ouvert un squat dans le 4e arrondissement de Lyon pour héberger trois familles SDF. Ils l’ont fait avec l’appui de la maire du premier (en congé du PS). Nathalie Perrin-Gilbert justifie cette violation de la loi par une autre loi, le droit inconditionnel à un hébergement. 

Ce samedi, ils étaient entre 50 et 80 personnes à répondre à un appel du « Collectif logement » de Lyon pour aller « officialiser » un squat ouvert sur le plateau de la Croix-Rousse. Le but était de reloger trois familles de Roms expulsées le lundi quai Perrache d’un autre bâtiment occupé. Ce samedi, une dizaine de camionnettes de CRS se sont également déployées sur les lieux. Mais ce samedi soir, la police n’a pas bougé.

Le lendemain en début d’après-midi, changement de stratégie. La police a finalement procédé à l’expulsion de cette maison inoccupée, située rue Henri Gorjus, remettant à la rue une vingtaine de personnes. Une famille avec enfants de moins de trois ans aurait été relogée selon la préfecture.

Concernant la légalité de l’expulsion, la préfecture du Rhône considère, au terme d’une enquête de voisinage, que la présence depuis plus de 48 heures n’était pas attestée. La police était donc fondée à expulser immédiatement les occupants, sans avoir à passer devant un tribunal. Une décision de justice est en effet nécessaire si des squatteurs sont installés depuis plus de 48 heures dans un lieu.

Cette version de la préfecture est contredite par les membres du « Collectif logement », à l’origine de l’ouverture de ce squat, qui parlent « d’expulsion illégale ». Comme preuve, ces spécialistes des ouvertures de squats disent avoir fait envoyer une lettre recommandée réceptionnée jeudi par une des familles. Ce qui prouverait leur présence depuis au moins cette date-là.

squat-52-rue-henri Gorjus-Lyon4

La maison du 52, rue-henri Gorjus (Lyon 4e) squattée brièvement la semaine dernière. Capture d’écran Google View.

 

« Désobéissance civile »

Présente sur les lieux, le samedi et le dimanche, la maire du premier arrondissement affirme également avoir eu en main cette fameuse lettre recommandée.

Elue de la République, Nathalie Perrin-Gilbert défend ces personnes qui ouvrent des squats en violation de la loi. Elle parle d’une action de « désobéissance civile » et appuie le discours porté par ce « Collectif logement ». Un de ses membres, sous couvert d’anonymat, nous explique la démarche :

« A Lyon, il y a des milliers de logements vides et des milliers de personnes à la rue. Il n’y a pas de problème de logement mais un problème de volonté politique. L’Etat a les moyens juridiques de réquisitionner mais ne le fait pas. Nous, nous le faisons ».

L’« Etat », en l’occurrence la préfecture qui le représente dans le Rhône, a déjà réquisitionné des bâtiments vides ou des terrains. C’est ce que le préfet a fait en novembre pour héberger à Oullins les demandeurs d’asile qui campaient sous un pont à Perrache.

Mais cette réquisition tout comme les places d’urgence ouvertes pour le plan froid ne sont pas suffisantes pour héberger tous les SDF et les mal logés. Tous les acteurs de l’urgence le reconnaissent. Tous les jours, depuis le début de la période hivernale, on compte près de 800 personnes qui ne trouvent pas de solution en appelant le 115. Lundi 9 décembre au soir, ils étaient précisément 788 SDF à être « sans solution » d’hébergement.

Pour autant, la préfecture considère ces ouvreurs de squats du « Collectif logement » comme une trentaine « d’anarchistes fauteurs de trouble » et surtout pas comme des supplétifs de la politique d’hébergement.

 

« C’est l’Etat qui ne respecte pas la loi »

Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er arrondissement de Lyon

Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er arrondissement de Lyon

Si la préfecture ne veut pas entendre parler d’ouverture de squat, comment une élue parvient-elle à défendre cette démarche ?
Nathalie Perrin-Gilbert avoue qu’elle n’est pas une « fana » de ce genre d’ouverture de lieu.

Mais elle partage le diagnostic du « Collectif logement ».

Elle tranche : « c’est l’Etat qui ne respecte pas la loi », en se référant à la loi qui prévoit un droit opposable et inconditionnel à l’hébergement :

« Il ne faut pas inverser les choses. Ce ne sont pas les personnes qui défendent le droit au logement (qui ouvrent des squats, ndlr) qui sont fautifs mais l’Etat qui ne parvient pas à héberger près de 1 000 personnes tous les soirs à Lyon. Je ne peux pas reprocher à ces jeunes gens de démontrer que la réquisition est possible ».

 

« Il n’y a pas de bons squats »

Elle qui prépare activement le programme commun de son groupe de réflexion, le GRAM allié au Front de gauche, appelle de ses voeux la multiplication des réquisitions des bâtiments vides. Elle évoque notamment le bâtiment de l’ancien collège Truffaut dans le premier arrondissement.

« Le préfet peut réquisitionner. Mais on est face à un blocage politique. Le maire de Lyon ne veut pas en entendre parler pour des raisons électorales ».

Gérard Collomb ne s’en cache pas. Il n’est pas favorable à l’augmentation des capacités de l’hébergement d’urgence dans l’agglomération lyonnaise.

Au lendemain de la mort de trois personnes dans une usine squattée en mai dernier, il avait spécialement organisé une conférence de presse notamment pour fustiger ceux qui encouragent de façon « irresponsable » que de tels squats existent. Face à ce « problème des squats », Gérard Collomb avait appelé chacun à avoir une « attitude responsable » :

« La France a une grande tradition d’accueil. Mais ceux qu’elle accueille, elle doit le faire dignement. Le Grand Lyon fait beaucoup d’efforts mais nous ne pouvons pas accueillir tous ceux qui rencontrent des difficultés dans le monde ».

Il avait réaffirmé les deux axes de sa politique :

  • La poursuite des démantèlements de squats. Et même « ne pas laisser les gens s’installer car « les gens squattent au péril de leur vie ». Pour lui, il ne peut y avoir en effet de « bons squats ».
  • Résoudre « les problèmes des Roms » dans leur pays d’origine pour « qu’ils ne viennent pas à Lyon ». Avec le développement de programme de coopération décentralisée menée par le Grand Lyon à Tinca en Roumanie.

La réponse à ces deux expulsions de squats en une semaine et à la politique menée par le Grand Lyon est l’organisation d’un rassemblement ce jeudi devant le Grand Lyon pour, une fois de plus, demander la réquisition de logements vides.

D’ores et déjà, ce « Collectif logement » promet de continuer à ouvrir d’autres bâtiments vides. Depuis sa création début septembre, ce groupe revendique la création d’une dizaine de squats.

 

 

Source : rue89lyon.fr

 

 

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 15:38

 

Source : politis.fr

 

Par Erwan Manac’h - Suivre sur twitter - 18 décembre 2013
Russie : les 30 de Greenpeace amnistiés

 

 

La nouvelle a été annoncée ce mercredi matin sur le site de Greenpeace : les 30 militants emprisonnés en Russie à la suite d’une action menée dans l’Arctique sont sur le point d’être amnistiés. La Douma, le Parlement russe, doit voter cette après-midi une loi d’amnistie comportant un amendement permettant la levée de toute poursuite à leur encontre.

« Dès que la loi d’amnistie aura été votée, la procédure judiciaire sera définitivement terminée et les charges de hooliganisme qui pèsent sur eux seront abandonnées », ajoute l’organisation internationale qui ne « masque [pas] un certain soulagement ».

Greenpeace rappelle toutefois que le combat continue :

« Les 30 de l’Arctique n’auraient jamais dû être confrontés à cette situation. Le combat pour l’Arctique doit continuer ! Avec vous. »

Source Greenpeace

 

 

 

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15 décembre 2013 7 15 /12 /décembre /2013 22:13

 

Source : rue89.com

 

 

Documents 15/12/2013 à 19h15
D’anciens soldats israéliens parlent : « Il frappe un Arabe et je ne fais rien »
Emilie Brouze | Journaliste Rue89

 

 

Une association israélienne recueille et publie des témoignages de soldats qui dénoncent « l’occupation » dans les Territoires. Les textes, parfois violents, sont percutants. Rue89 en publie quatre.

 


Un soldat israélien face à un Palestinien, à un checkpoint d’Hebron, en 2008 (NASSER SHIYOUKHI/AP/SIPA)

 

Aux checkpoints israéliens, beaucoup de soldats ont encore des visages d’enfants et portent en bandoulière des armes bien plus grandes qu’eux. En Israël, le service militaire est obligatoire dès la majorité : il dure minimum 22 mois pour les filles, trois ans pour les garçons. Ça représente beaucoup de temps quand on a 20 ans.

Yehuda Shaul était l’un d’entre eux, entre 2001 et 2004. Après des études dans le lycée talmudique d’une colonie juive de Cisjordanie, il a servi trois ans dans le 50e bataillon de la Brigade Nahal.

Choqué par ce qu’il a vécu, il a fondé « Breaking the silence » (briser le silence) : l’association israélienne recueille et publie des témoignages de soldats, officiers et sous-officiers de Tsahal.

 


« Le livre noir de l’occupation israélienne », Ed. Autrement, 2013 

 

Des centaines de récits, collectés et vérifiés par l’ONG, qui dénoncent « l’occupation » et décrivent les actions de l’armée dans les Territoires, depuis la Seconde Intifada (2000).

Un recueil de témoignages bruts, traduits en français, vient de paraître sous le titre « Le Livre noir de l’occupation israélienne » (Ed. Autrement, octobre 2013).

« Hé, les gars, il y a une occupation »

Les briseurs de silence disent vouloir montrer la vérité, faire du bruit pour lutter contre l’occupation. « On dit, “hé les gars il y a une occupation, regardez ce qu’on est en train de faire” », explique Yehuda Shaul sur France 24.

 

 

Destructions arbitraires de maisons palestiniennes, arrestations, violences, humiliations... les témoignages, bien que non exhaustifs, sont éclairants sur le mode opératoire de l’armée dans les Territoires. Le tout empreint de violence faite, vue ou ressentie.

Il y a par exemple ce soldat à Ramallah, en 2002, qui se souvient s’être mis à « casser des trucs », dans un immeuble de la logistique palestinienne :

« Je me suis senti, moi et quelques autres, dans un moment de frénésie, à casser des tables, des portes, à jeter des tas et des tas de papiers dans chaque pièce, des trucs comme ça. La folie intérieure se libère, juste parce que tu peux, je dirais. » (p.125)

Il y a aussi dans ces récits des coups, des pierres, du sang, des morts.

« J’ai commencé à mettre les choses en doute »

Mais ce qui est précieux et rare, dans tous ces témoignages, c’est de découvrir le regard des soldats sur leurs propres actions et sur ce qui les dépasse. L’une a été marquée par Moussa, un civil palestinien de 22 ans, avec qui elle a discuté plusieurs fois sur le pont Allenby.

« Il m’a regardé dans les yeux et il m’a dit : “Je vis dans une prison, je ne peux pas aller à la mer, je veux aller à Tel Aviv, acheter des choses pour ma femme.” Et ça te ronge de l’intérieur. Des mots pareils, une situation pareille, tu commences à changer de point de vue.

C’est-à-dire, quand je suis arrivée, je me suis engagée dans l’armée très... je ne sais pas si on peut dire de droite, mais très motivée... je voulais tout faire pour... Et ton service sème le doute, avec ce que j’ai vécu, j’ai commencé à mettre les choses en doute. » (p.212-213)

D’autres récits parlent de culpabilité – « j’ai honte » – ou d’humanité. Plusieurs soldats disent aussi que les souvenirs les relancent sans cesse.

Rue89 a sélectionné et publie quatre témoignages, extraits du « Livre noir de l’occupation israélienne », avec l’aimable autorisation des éditions Autrement.

                                                                                                                                                                                                                             1 « J’ai juste fait du mal à quelqu’un. Et ça ne va pas »

Bataillon Lavi, dans les collines d’Hébron Sud, en 2003.

 

« Il y a eu un incident dont je pense que c’est le plus... c’est le truc que je regrette le plus. C’est la pire chose que j’ai faite pendant tout mon service dans les Territoires.

Il y avait ce type qui venait de Yatta et qui voulait passer un barrage. Il se rendait de Yatta à Hébron, à la laiterie. Il y avait un camion plein de récipients pour le lait. Je crois qu’il y avait un couvre-feu à Hébron à ce moment-là. Bref, il n’avait pas le droit de passer. Je l’ai attrapé au moment où il franchissait le barrage, c’était la troisième fois de la semaine que j’attrapais le même type – dans des circonstances différentes, mais le même type, plus ou moins au même endroit.

J’ai un peu pété les plombs, parce que je l’ai fait sortir... je lui ai dit de descendre du véhicule et tout, mais il s’est mis à protester et à crier, alors j’ai tout de suite fait deux choses : j’ai sorti les menottes et le bandeau. Je suis monté dans la jeep et je l’a amené à la porte. Il était, je ne sais pas, 10 heures du matin, quelque chose comme ça... et je l’ai relâché entre 11 heures et 1 heure du matin.

C’est-à-dire, c’était l’été... c’est-à-dire, toute la journée. Il avait genre 2 000 litres de lait avec lui et tout a tourné. Ça a duré toute la journée, il est resté à la porte avec les yeux bandés et les mains attachées.

Quand j’y repense maintenant, j’ai honte pour deux raisons. Premièrement, pour la manière dont j’ai traité un autre être humain. Attraper un homme et prendre le contrôle de sa vie comme ça ? [...] Je l’ai emmené comme un prisonnier, attaché. Et personne d’autre n’était responsable de ça. Ce n’est pas comme si j’avais reçu des ordres, vous voyez ? Non, c’est ce que j’ai décidé de faire. Et c’était acceptable. Du point de vue de tous mes supérieurs, il n’y avait pas de problème.

OK, tu as arrêté quelqu’un, voilà comment tu as traité un autre être humain, mais le fait est qu’il y avait aussi des biens, c’est-à-dire du lait. Quelque chose qui avait une valeur financière a été perdu. [...]

Ce n’est pas un terroriste, il n’était pas recherché, il ne s’en est pas pris à moi, il ne m’a pas menacé avec une arme. C’est un type normal. Quelle était l’utilité de ce que j’ai fait ? Aucune. Est-ce que ça a contribué à la sécurité de l’Etat ? Non. J’ai juste fait du mal à quelqu’un. Et ça ne va pas. »

                                                                                                                                                                                                                             2 « Ça fait partie des choses que tu peux faire »

Brigade Nahal, à Hébron, en 2002.

 

« Il y a cette maison qu’on a investie à Hébron... on l’a prise. Vous connaissez la procédure : la famille descend d’un étage. Qu’est-ce qu’on a fait ? On était... au troisième étage, les gars ont installé un tuyau pour pouvoir pisser dehors. Ils ont mis le tuyau, on l’a installé exactement de manière à ce que la pisse coule dans la cour de la maison en dessous de nous. Il y avait quelques poulaillers, ça coulait dessus. Tous les jours, c’était la blague, attendre que le père ou l’un des gamins aille au poulailler et tout le monde se mettait à pisser. Ou bien je me rappelle un ami qui aimait se laver les dents et la bouche avec le bidon puis attendre que quelqu’un passe en bas pour leur cracher dessus.

Ça fait partie de...

Ça fait partie des choses que tu peux faire, ouais, tu peux faire ça. Personne ne t’en empêchera, pas même les gradés sur le terrain, parce que en général ils font partie du consensus, pas des exceptions. C’est un truc qu’on peut faire. Tu peux, à toi de décider si tu le fais ou pas. Il n’y a pas de juge, de jugement. Personne ne te jugera pour ça. »

                                                                                                                                                                                                                             3 « Tu as envie de le tuer mais il pleure »

Brigade Nahal, à Hébron, en 2009.

 

« Une fois, on a fait une arrestation. Ils jetaient des pierres place Gross, on a été alertés et ce gamin est apparu. [...]

Quel âge avait le garçon ?

15 ans, il s’appelait Daoud. Donc on l’a arrêté. On est descendus de notre véhicule, on lui a couru après, il était complètement sous le choc. On l’a emmené à Gross, du côté juif, et il s’est mis à pleurer, à hurler en se roulant par terre, tout plein de sueur et de larmes. On ne pouvait rien faire de lui, d’un coup on se retrouvait avec un gamin en pleurs sur les bras, alors que quelques secondes plus tôt il jetait des tuiles à Gross, tu meurs d’envie de le réduire en bouillie, on t’a appelé dans cette chaleur démentielle. Tu as envie de le tuer mais il pleure.

Comme on ne savait pas quoi faire, on l’a gardé à tour de rôle parce que tout le monde craquait quand on restait avec lui, alors on tentait quelque chose puis on partait. A un moment, j’étais avec lui, j’essayais de le calmer parce qu’il était attaché, les yeux bandés, il pleurait, ça lui coulait sur le visage. J’ai commencé à le secouer : “Tais-toi, tais-toi, ça suffit maintenant !” Puis on l’a emmené au poste de police, il pleurait encore et les flics ne voulaient pas l’interroger. Ils ne voulaient pas de lui, c’était tellement agaçant, absurde. Au milieu de toute cette pagaille, alors qu’il se roule par terre, le type des communications sort son Motorola. [...] Boum, un coup sur la tête. Il ne voulait pas lui faire de mal. C’était juste après deux heures de pleurs insupportables.

[...] Je me rappelle, on les détestait. Je les détestais. J’étais tellement raciste, là-bas, j’étais en colère contre leur saleté, leur misère, toute la putain de cette situation [...] On a fini par le détacher parce qu’il pleurait, il nous suppliait. Il criait, il était trempé de sueur, de morve, de larmes. Tu ne sais plus quoi faire. On l’a secoué par désespoir. Ce n’était pas particulièrement violent. Je pense qu’on s’est même mis à rire, même maintenant quand j’y repense, dans cette situation tu es complètement perdu. »

                                                                                                                                                                                                                              4 « Il frappe un Arabe et je ne fais rien »

Unité Nahal, à Hébron, en 2009.

 

« Les gars de l’équipe de commandement avancé... nous disaient tout le temps qu’ils frappaient des Arabes pour rire. En patrouille... ils les frappent tout le temps, mais il y a eu une fois en particulier...

Un jour, on a reçu une alerte. [...] On s’est rendus au checkpoint de la pharmacie. Il y avait deux ou trois gamins qui refusaient de passer par le détecteur de métaux. On a arrêté la jeep, il est descendu et a emmené un garçon dans une ruelle. [...]

Il... Je le vois comme dans un film. Il s’est mis face au gamin, qui était tout près du mur, il s’est mis face à lui, l’a regardé une seconde puis il l’a étranglé avec le... il l’a tenu comme ça avec son coude. [...]

Il l’a étranglé contre le mur. Le gamin s’est enragé, le commandant lui hurlait dessus, en hébreu, pas en arabe. Puis il l’a relâché. Le gamin a levé les mains pour s’essuyer les yeux, et le commandant l’a frappé. Le gamin a laissé retomber ses bras, il a arrêté de se frotter les yeux. Il a gardé les mains le long du corps, puis les gifles ont commencé. De plus en plus. Des coups. Et des cris.

Le gamin s’est mis à hurler, ça faisait peur, les gens se sont mis à contourner le checkpoint pour regarder dans la ruelle. Je me rappelle que le commandant est sorti en disant : “C’est bon, tout va bien.” Il a crié au gamin : “Bouge pas, reste là.” Il est sorti en disant que tout allait bien, il a appelé le commandant d’escouade du checkpoint, il s’est mis face au gamin et il a dit : “Voilà comment on s’occupe d’eux.” Puis il a encore donné deux claques au gamin et l’a laissé partir.

C’est une histoire folle, je me rappelle que je suis resté dans le véhicule, à regarder, et que je me suis dit : j’ai attendu une situation comme celle-là pendant trois ans. Depuis le jour où je me suis engagé, je voulais empêcher ce genre de chose, et voilà que je ne fais rien, que je choisis de ne rien faire.

Est-ce que c’est acceptable ? Je me rappelle que je me suis répondu : oui, c’est acceptable. Il frappe un Arabe et je ne fais rien. J’avais vraiment conscience de ne rien faire parce que j’avais peur du commandant, et puis qu’est-ce que je pouvais faire ? Sauter de la jeep et lui dire d’arrêter, parce que ce qu’il faisait était stupide ? »

 

 

Source : rue89.com

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13 décembre 2013 5 13 /12 /décembre /2013 22:32

 

 

Source : politis.fr

 

Par Camille Selosse - Suivre sur twitter - 11 décembre 2013

 Pêche profonde : appel au boycott contre Intermarché

 

 

La fronde s’amplifie contre le chalutage en eaux profondes : des internautes appellent désormais au boycott d’Intermarché.

Il y a quelques semaines, nous rendions compte de l’incroyable succès d’une pétition contre la pêche en eaux profondes. À cette occasion, un coup de projecteur était mis sur cette pratique et ses enjeux.

Aujourd’hui, le sujet rebondit à nouveau après le refus du Parlement européen d’interdire cette pratique. En dépit des 750 000 signatures recueillies pour sa pétition, l’association Bloom n’a en effet pas réussi à obtenir du Parlement l’interdiction de la pêche en eaux profondes. Les parlementaires européens ont voté à 342 voix contre l’interdiction, 326 pour.

Mais la BD de Pénélope Bagieu a suscité un véritable engouement sur Internet et les réseaux sociaux.

On voit aujourd’hui fleurir sur Facebook des groupes appelant au boycott d’Intermarché comme par exemple « Je boycotte Intermarché aussi longtemps qu’ils défonceront les fonds marins ».

L’enseigne était particulièrement pointée du doigt par Bloom et la BD de Pénélope Bagieu, étant la plus impliquée dans ce type de pêche. Entre temps, différents distributeurs (Casino et Carrefour) ont annoncé leur intention de ne plus commercialiser les espèces issues de ce type de pêche.

Intermarché se retrouve donc bien seul. À l’heure où les marques accordent une grande importance à leur image sur le web, ces groupes Facebook risquent de ne pas être appréciés par l’enseigne. Son e-reputation va en prendre un coup. Et cette fois-ci, l’association Bloom n’y est pour rien, les citoyens ont pris les choses en main.

AFP / Frank Perry

 

 

 

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