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27 novembre 2014 4 27 /11 /novembre /2014 18:58

 

Source : cadtm.org

 

 

CADTM

 

18 mars 2015 Actions transnationales contre l’inauguration de la Banque Centrale Européenne - On reprend leur fête en main !

26 novembre par Blockupy Frankfurt

 

 


Le 18 mars 2015, la Banque Centrale Européenne (BCE) veut inaugurer son nouveau siège à Francfort. La somme vertigineuse d’ 1,3 milliards d’euros a été dépensée pour construire ces tours jumelles de 185 mètres de haut qui ressemblent à une forteresse, entourée de clôtures et de douves. Cette intimidante architecture du pouvoir est un symbole parfait de la distance qui sépare les élites politiques et financières des populations. Le personnel et le matériel de bureau sont déjà en cours d’installation. Mais la grande cérémonie d’inauguration – en présence de plusieurs chefs d’Etat européens et de l’oligarchie financière – est désormais annoncée pour le mercredi 18 mars.

Il n’y a pourtant rien à célébrer dans l’austérité et l’appauvrissement des populations ! Des milliers de personnes en colère et de militant-es déterminé-es de toute l’Europe vont bloquer les rues autour de la BCE et interrompre cette célébration du pouvoir et du capital, en ce jour de 144ème anniversaire de la Commune de Paris. Nous allons prendre la fête en main et la transformer en lieu de jonction des résistances transnationales contre les politiques de crise en Europe et leurs conséquences catastrophiques, particulièrement pour les populations d’Europe du Sud.

La BCE joue un rôle important dans l’infâme Troïka, responsable de coupes brutales, d’un chômage croissant et même de la désintégration du système de santé en Grèce et dans d’autres pays de l’UE. Avec la Commission Européenne et le Conseil de l’UE, la BCE a promu l’austérité, les privatisations et la précarité. Ils n’ont eu aucune hésitation à faire chanter des gouvernements élus pour imposer leurs attaques contre les droits sociaux des populations.

Alors que la crise se développait, l’UE est devenu ce régime de plus en plus autoritaire où le manque de participation démocratique est criant. Les contrôles meurtriers aux frontières et la militarisation croissante de la politique étrangère aggravent ce processus. Ils ne peuvent pas -et ne veulent même plus- nous représenter. Les élites dirigeantes ne peuvent plus rien nous offrir. Mais de nouvelles forces émergent de chaque lieu de vie, c’est notre responsabilité de construire les solidarités et une vraie démocratie par la base. Ils veulent le capitalisme sans la démocratie, nous voulons la démocratie sans le capitalisme !

Dans le même temps, nous devons être parfaitement conscients des dangers d’un racisme croissant et de la montée de l’extrême droite, cet immonde produit dérivé de la crise capitaliste. Tandis que leur intention est de relever les barrières autour et au sein de l’Europe, notre but est exactement à l’opposé : abattre les remparts de l’Europe forteresse.

Certes il est vrai qu’il n’y a plus aussi fréquemment de réunions d’urgence sur le sauvetage de l’euro et la solvabilité de certains Etats membres, mais cela ne signifie pas pour autant que la crise est derrière nous. Pour quelques pays, la stratégie du choc est loin d’être terminée et de nouvelles mesures brutales d’austérité sont encore imposées. Dans d’autres pays, nous faisons face à une nouvelle normalité faite d’incertitude et de pauvreté. Il est de toute façon évident depuis longtemps que les politiques déployées pendant la crise n’avaient rien de temporaire, elles étaient soigneusement implantées dans les Etats et les institutions de l’UE. Tout cela a préparé le terrain pour une nouvelle phase, un modèle de société de la précarité et de droits sociaux très limités. Mais nous refusons de nous y faire !

L’Allemagne est l’une des principales forces motrices de la politique d’austérité. Dans un sens, elle est à la fois le ventre de la bête du régime de crise européen et l’œil du cyclone où règne un calme relatif. Mais les attaques contre les droits sociaux, la précarité croissante et la pauvreté sont aussi une réalité en Allemagne. Il y a de multiples raisons pour les personnes vivant en Allemagne de se mobiliser pour une vie décente, pour l’égalité des droits et pour une vraie démocratie pour toutes et tous, quels que soient leur descendance, leur genre ou leur nationalité. Les actions contre la cérémonie d’inauguration de la Banque centrale européenne nous offrent l’occasion parfaite d’envoyer un signal clair de solidarité aux côtés de tou-tes les militant-es d’autres pays.

Pour toutes ces raisons, nous appelons à une forte participation internationale aux actions du 18 mars à Francfort. En plus d’une action massive de désobéissance civile, il y aura tout un éventail de manifestations, de blocages et autres formes d’actions. Les journées Blockupy 2012 et 2013 n’étaient que le commencement. La protestation et la résistance seront de retour à Francfort – nous serons plus nombreux et déterminés que jamais !

Qui nous sommes

Nous sommes des militant-es de mouvements sociaux divers, altermondialistes, migrants, chômeurs, précaires, travailleurs-euses de l’industrie, membres de partis et syndicalistes et bien d’autres de nombreux pays européens, voulant relier nos luttes et nos forces au-delà des frontières des Etats-nations. Ensemble, nous voulons construire un mouvement européen commun, uni dans sa diversité, à même de briser la règle de l’austérité et de commencer à bâtir la démocratie et les solidarités par la base. Blockupy et les actions de Francfort ne sont qu’une étape sur cette voie.

Préparé par Blockupy international et le groupe de coordination de Blockupy, approuvé lors de l’assemblée finale du Festival Blockupy à Francfort le 23 novembre 2014.

 

 

Source : cadtm.org

 

 

 

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27 novembre 2014 4 27 /11 /novembre /2014 18:40

 

 

Source : www.reporterre.net

 

Éloge de la ZAD

Des zadophiles non fanatiques de Nantes, Grenoble, de Carcassonne, et d’ailleurs

jeudi 27 novembre 2014

 

 

 

« Ce qui a été visé dans la nuit de Sivens, c’est le scandale que représente l’existence même des ZAD et leur possible dissémination. Les ZAD (...) ne veulent pas uniquement empêcher un aménagement mais y substituer autre chose, et c’est l’audace de ce programme, aussi rudimentaire soit-il, qui commence à perturber les partisans du nihilisme de la croissance. »


- POUR PREPARER LA RENCONTRE DE REPORTERRE LUNDI 1 DECEMBRE : Projets inutiles : la victoire est possible !


Maintenant que s’éteignent les diverses versions qui voulaient couvrir les raisons du meurtre de Rémi F. par l’État — de l’élaboration du mentir-vrai qui tient lieu de discours officiel à la dissolution des responsabilités par gradation hiérarchique, j’ai obéi, j’ai donné l’ordre d’obéir, on ne doit pas mettre en cause la volonté d’obéir — on ne peut pas s’arrêter à demander, même fermement, des démissions, une police mieux faite, etc.

Ce qui a été visé dans la nuit de Sivens, c’est le scandale que représente l’existence même des ZAD et leur possible dissémination. Les ZAD et leurs partisans ne veulent pas uniquement empêcher un aménagement mais y substituer autre chose et c’est l’audace de ce programme, aussi rudimentaire soit-il, qui commence à perturber les partisans du nihilisme de la croissance.

Une ZAD est un territoire où des êtres décident de se passer des institutions pour construire leurs vies. Elle se constitue comme « zone à défendre », mais ses perspectives et sa raison d’être sont en réalité offensives car elle est aussi le lieu pour une opposition résolue au grand saccage de l’aménagement, où peut s’expérimenter des relations humaines hors du cash, de la hiérarchie, de l’utilitarisme économique (écologique), en bref de l’unique pensée des obsessionnels du développement ; le lieu où tente de s’élaborer une utopie à portée de lutte.

« Pour donner corps aux communaux, une assemblée saisonnière ne suffira donc pas, il s’agit de faire communauté. Si nous voulons parvenir à faire coexister les différents usages du territoire, les différents rapports au monde qui se déploient dans ce bocage, il nous faut créer des coutumes, des rites, des solidarités et des habitudes communes. Multiplier les moments de travail en commun, densifier les échanges et les solidarités, les dons et contre-dons qui font l’épaisseur de nos liens. Il faut pour cela construire d’autres espaces, expérimenter d’autres outils, d’autres pratiques, d’autres formes que les assemblées, même si ces dernières sont indispensables par ailleurs. Il nous faut approfondir les rencontres, les passerelles entre les mondes, et les amitiés improbables nées de cette lutte. »
(De la ZAD aux communaux ? Quelques pistes à explorer pour aller plus loin…, texte circulant à Notre-Dame-des-Landes).

Sans conteste, ce genre d’idéal pratiqué et érigé en plate-forme commune pourrait cristalliser et fédérer bien des refus, des dégoûts que suscite cette société.

Pour en revenir au barrage de Sivens, la mise en commun des 184 retenues d’eau privées, totalisant trois fois la capacité du barrage, accélèrerait le démantèlement nécessaire du totalitarisme industriel.

La possibilité d’une multiplication des ZAD est un véritable cauchemar pour la domination et c’est pour cela qu’elle commence à mobiliser ses troupes citoyennes...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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26 novembre 2014 3 26 /11 /novembre /2014 15:50

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

Espagne

Licenciements massifs : une campagne de boycott fait plier Coca Cola

par Nathalie Pédestarres 26 novembre 2014

 

 

 

 

 

C’est l’histoire d’une campagne de boycott réussie contre la filiale espagnole du géant états-unien. En janvier 2014, Coca-Cola Iberian Partners annonce la fermeture de quatre de ses onze usines d’embouteillage à Madrid, Palma de Majorque, Alicante et Colloto (Asturies). Ces fermetures inattendues sont assorties d’un plan social qui prévoit le licenciement de 1 253 travailleurs sur 4 200 employés au total. Avec plus d’un quart de la population nationale au chômage, l’annonce suscite un véritable tollé populaire. D’autant plus que les bénéfices nets obtenus par Coca Cola Iberian Partners (60,57 millions d’euros en 2013 [1]), justifient difficilement les licenciements pour des raisons économiques [2].

« Si Madrid ne produit pas, Madrid ne consomme pas »

Coca Cola explique sa décision par une « surcapacité d’embouteillage » : la production de bouteilles et de canettes de soda ne serait plus suffisante pour justifier le fonctionnement de ces usines [3]. L’argument ne convainc pas les employés touchés par les fermetures. La voie judiciaire est d’abord explorée par leurs syndicats. Dans le même temps, à Fuenlabrada, dans la banlieue de Madrid, des travailleurs licenciés commencent à camper devant les portes closes de l’usine, multipliant les manifestations dans la rue et appelant au boycott de tous les produits Coca Cola. « Si Madrid ne produit pas, Madrid ne consomme pas », peut-on lire sur les pancartes des manifestants et jusque sur les tracts distribués à la sortie des supermarchés de la capitale pour sensibiliser les consommateurs à la situation précaire des travailleurs de Coca Cola.

Des personnalités s’associent par solidarité à cette campagne de boycott à l’instar du cinéaste Fernando Trueba. C’est aussi le cas de figures politiques comme Javier Couso (Izquierda Unida) et Pablo Iglesias (Podemos), co-auteurs du documentaire « Una mosca en una botella de Coca Cola » (Une mouche dans une bouteille de Coca Cola) qui critique le lobbying des grands groupes industriels sur les médias. Selon Juan Carlos Asenjo, du syndicat Comisiones Obreras et porte-parole du campement de Fuenlabrada, cette campagne a permis de faire baisser la consommation de Coca Cola de 17 % en moins d’un an rien que dans la région de Madrid.

Poursuite du bras de fer

Face à cette pression sociale, l’Audiencia nacional – la plus haute juridiction du pays – prononce le 13 juin la nullité des licenciements des travailleurs des quatre usines fermées par Coca Cola. Ce 21 novembre, un deuxième verdict vient de contraindre Coca Cola à payer les salaires de tous les employés licenciés, à compter du 13 juin et durant le délai requis par les juges pour examiner le pourvoi en cassation déposé par la multinationale. « Pour nous c’est une victoire historique, se réjouit Juan Carlos Asenjo. Celle d’avoir réussi à récupérer nos emplois en luttant aussi bien dans la rue que devant les tribunaux ».

La bataille n’est pas pour autant gagnée. Sur injonction de l’Audiencia nacional, Coca Cola doit décider d’ici le 28 novembre si elle réintègre les employés licenciés ou si elle se contente de leur payer les salaires jusqu’au résultat du pourvoi en cassation. Coca Cola a déjà déclaré que si elle doit rouvrir des postes de travail, elle ne le fera que dans les usines demeurées ouvertes. De leur côté, les travailleurs restent mobilisés. « Nous ne lèverons le campement de Fuenlabrada et la campagne de boycott des produits Coca Cola que lorsque l’usine sera rouverte et que nous récupèrerons nos postes de travail », a averti Juan Carlos Asenjo.

 

 

Nathalie Pedestarres

Photo : CC / FlickR

 

Notes

[1D’après les données comptables de l’entreprise auxquelles a eu accès l’agence de presse espagnole EFE.

[2Cobega, la compagnie catalane qui détient la licence pour mettre en bouteille et commercialiser la boisson Coca Cola sur le territoire espagnol, a fait une percée spectaculaire en Afrique ces trois dernières années (avec une croissance annuelle de 8 % en moyenne), à travers sa filiale Equatorial Coca-Cola Bottling Company, atteignant 75 % des parts de marché. Cette politique d’expansion sur de nouveaux marchés africains – qui contrebalance la maturité de la consommation en Espagne – n’est pas étrangère à la fermeture des usines en Espagne.

[3« L’ensemble des lignes d’embouteillage ne fonctionne qu’à 50% de sa capacité, ce qui n’est viable pour aucune entreprise », déclare un porte-parole de l’entreprise en mars 2014.


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Source : www.bastamag.net

 

 

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24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 22:25

 

Source : bibliobs.nouvelobs.com

 

David Graeber, l'anthropologue qui veut nous débarrasser de l'Etat
Eric Aeschimann

 Voir tous ses articles

Publié le 22-11-2014 à 07h08

Pilier d'Occupy Wall Street, penseur incroyablement érudit, David Graeber est la nouvelle icône des milieux contestataires.

 

 

David Graeber (Sipa) David Graeber (Sipa)

 

À lire aussi

«On the Phenomenon of Bullshit Jobs»: «Sur le phénomène des jobs à la con». C'est le titre de l'article mis en ligne par David Graeber à l'été 2013. L'intellectuel américain y narrait ses retrouvailles avec un ami d'enfance, rocker de talent devenu avocat d'affaires pour assurer l'éducation de son enfant et qui lui avait présenté son nouveau travail comme totalement dénué de sens.

Esprit facétieux, Graeber avait aussitôt listé les métiers inutiles: «Directeurs généraux d'entreprise, lobbyistes, chercheurs en relations presse, télémarketeurs, huissiers de justice, consultants.» La tribune a été reprise à toute allure sur internet, traduite en de multiples langues et publiée dans «Libération», Rue89, «le Figaro» et même «l'Agefi», organe de la finance genevoise. Preuve que, lorsqu'un penseur trouve les mots pour décrire l'absurdité du système, le public est là.

David Graeber : un nom à retenir. Pilier d'Occupy Wall Street, co-inventeur du slogan «Nous sommes les 99%», contributeur régulier au «Guardian», il est devenu, à l'égal de Naomi Klein ou Joseph Stiglitz, l'un des penseurs de la contestation antilibérale. Mais c'est aussi un anthropologue de haut vol, professeur à la London School of Economics (LSE), et qui est en train de bâtir une oeuvre théorique originale.

L'enjeu: sortir du face-à-face stérile entre le discours néolibéral (qui réduit l'homme à son intérêt égoïste et au désir frénétique de consommer) et la gauche critique (pour qui seul l'Etat peut s'opposer à ces penchants naturels). Renvoyant dos à dos ces deux conceptions, Graeber pense que l'homme vit d'autant mieux avec ses semblables qu'il n'est pas soumis à un pouvoir vertical. Ce faisant, il réinvente le paradigme anarchiste, lui donnant un étonnant éclat d'actualité.

Inférieurs et supérieurs

A 53 ans, il a déjà beaucoup écrit, mais n'a commencé à être vraiment traduit en français qu'en 2013, avec «Dette. 5000 ans d'histoire». Ce best-seller - 100.000 exemplaires vendus outre-Atlantique illustre sa démarche à la fois théorique et politique. Comparant le capitalisme à d'autres civilisations, Graeber déconstruit avec brio les postulats de la pensée économique classique: non, la monnaie, le marché et le crédit ne sont pas des «lois naturelles», mais des constructions sociales qui masquent des relations de pouvoir. A l'époque antique comme dans la tradition biblique, on préconisait l'effacement régulier des dettes: pourquoi une telle revendication serait-elle taboue aujourd'hui?

Depuis, les éditeurs français rattrapent leur retard et les publications se succèdent. «La Démocratie aux marges» critique le fétichisme du vote comme fondement de la démocratie et montre comment d'autres sociétés ont opté pour des solutions politiques plus égalitaires, comme la recherche du consensus.

Dans «Comme si nous étions déjà libres», il analyse à la première personne le mouvement new-yorkais Occupy Wall Street - et l'on découvre une figure qu'on croyait disparue: celle de l'intellectuel qui ne sépare pas sa réflexion de son engagement. Militant infatigable, sollicité en permanence par les groupes d'activistes, il sillonne les lieux de lutte. Lors de sa venue en France il y a un an, entre deux entretiens avec la presse, il a rendu visite aux grévistes de Fralib à Marseille, est intervenu à un séminaire d'Attac et a participé à une soirée libertaire...

Mais l'essai le plus original est «Des fins du capitalisme», qui vient tout juste de paraître. Graeber y amorce un passionnant réagencement de la philosophie politique, grâce à des rapprochements absolument inattendus. Prenons la première partie, consacrée aux «lois d'évitement» des sociétés primitives: par exemple, un inférieur ne devait pas regarder dans les yeux un supérieur.

Sujet a priori pointu, sauf quand Graeber montre comment, à l'ère moderne, l'évitement a été pris en charge par la métaphore de la «propriété», dans tous les sens du terme. Ce qu'autrui doit respecter, ce sont mes propriétés matérielles (mes biens) ou personnelles (mon caractère). Nul hasard si l'individualisme surgit en Angleterre en même temps que la privatisation des terres communales (l'enclosure) et l'interdiction progressive des fêtes populaires, qui étaient autant d'occasions d'outrepasser les lois d'évitement. Désormais,

les êtres humains sont des individus délimités, des êtres autonomes dont l'identité est définie par ce qu'ils possèdent et dont les interactions consistent avant tout à échanger ces possessions selon les principes d'un calcul rationnel.

Bienvenue dans le monde joyeux d'Homo oeconomicus !

Les Nambikwara et nous

La force de Graeber est son érudition stupéfiante, qui lui permet de mobiliser les connaissances accumulées par l'anthropologie sur les sujets les plus variés. Dans «Dette. 5000 ans d'histoire», le rapprochement des pratiques commerciales chez les Sumériens, les Nambikwara du Brésil ou dans l'Europe carolingienne jetait une lumière cruelle sur l'européocentrisme des théories économiques classiques.

Dans «Des fins du capitalisme», ce recul l'amène à interroger la notion de «consommation» en Occident. Venue du lexique alimentaire, la métaphore s'étend désormais à presque toutes les activités humaines dites «non productives». Dans les statistiques officielles, monter une étagère, se mettre du mascara ou louer un studio pour enregistrer une chanson sont mis sur le même plan que la dégustation d'un cornet de frites. N'est-ce pas étrange ? Pourquoi ce primat donné au désir glouton, vorace, qui se répète sans fin ? Pour Graeber, nous vivons dans «une cosmologie implicite, une théorie des désirs humains et de leur satisfaction dont nous ferions bien d'interroger les tenants et aboutissants».

Par touches successives, Graeber s'efforce de reconstituer la fabrication de la modernité, d'en mettre à nu les rouages cachés. Il n'est pas le premier. C'était notamment le projet de Foucault. Mais là où le penseur français explorait les archives, l'américain pioche des contre-exemples aux quatre coins du monde. Foucault relativisait le complexe de supériorité des modernes par l'histoire, Graeber le dégonfle par la comparaison culturelle. L'anthropologie lui permet d'en faire une simple variante au sein des cultures humaines. Pour reprendre le mot d'ordre d'un historien indien en vogue dans les campus outre-Atlantique, Dipesh Chakrabarty: il «provincialise» l'Europe. A cet égard, son travail est le reflet d'une pensée américaine où la French Theory perd du terrain au profit des postcolonial studies.

Contre l'économisme

Cette logique de décentrement a deux effets. D'une part, c'est une arme redoutable contre l'économisme. A plusieurs reprises, Graeber prend un malin plaisir à tourner en ridicule Adam Smith, père fondateur de la science économique. Pour Smith (du moins tel qu'on l'enseigne aujourd'hui), l'économie diffère des autres activités humaines en ce qu'elle n'obéit qu'à la seule loi de l'utilité et de la rationalité. Elle peut donc être l'objet d'une «science» rationnelle qui n'aura pas à tenir compte des affects humains.

Or, l'anthropologie montre qu'on ne trouve nulle part cet homme par nature égoïste et calculateur qu'imagine naïvement Smith, ni ces trocs commerciaux purement utilitaires qui auraient marqué la naissance de l'économie. En réalité, partout, l'échange de biens matériels est inséparable des interactions sociales et affectives.

La thèse de Graeber est donc la suivante: la société produit des objets comme elle produit des relations sociales. Pourquoi le terme «valeur» s'applique-t-il indifféremment à une marchandise («la valeur d'un bien») et à un sentiment moral («défendre ses valeurs»)? Parce que l'homme fabrique et partage des valeurs, qu'elles soient matérielles ou morales. «Les relations économiques sont des facettes des relations humaines, et non l'inverse», résume le philosophe Martin Rueff, à qui l'on doit l'excellente traduction de l'ouvrage.

Dès lors, comme n'importe quelle autre science humaine, l'économie doit décrire les mécanismes existants, mais se garder d'en faire des dogmes indépassables. Décider, disons, si la loi du marché est une bonne chose, ça relève de la politique.

Lire "L'économie, cette immense duperie" 
Les anti-économistes prennent la parole
 
Contre l'Etat

Si cette critique de l'économie se retrouve chez d'autres penseurs (quoique rarement avec des arguments aussi précis), le décentrement anthropologique de Graeber aboutit à une autre conclusion, beaucoup plus originale: la mise en cause du rôle occupé par l'Etat dans nos imaginaires.

Cela commence par une scène avec des militants new-yorkais, racontée dans «Comme si nous étions déjà libres». En lutte contre les coupes budgétaires de la municipalité, le groupe s'était scindé en deux: les modérés proposaient un compromis, les radicaux exigeaient le maintien intégral des subventions. Brusque étonnement de Graeber:

Comment des radicaux en sont-ils venus à l'idée de laisser les choses exactement comme elles sont ?

C'est la tragédie des révolutionnaires modernes: ils se battent pour le maintien des postes de fonctionnaires, l'intégrité des services publics, la défense de l'Etat... Comme s'il était impossible de vivre sans relation verticale. N'y a-t-il pas là aussi une évidence à démonter?

Alors, encore une fois, Graeber compare. En partant de la notion de «fétiche». Le fonctionnement des fétiches dans les tribus africaines et les rituels du pouvoir en Europe présentent d'étonnantes similitudes. Mais aussi une divergence: en Europe, on croit que le pouvoir peut être rationnel ou raisonnable. En Afrique, on sait qu'il finit toujours dans l'excès. « La tradition occidentale semble combiner deux caractéristiques», résume Graeber dans un passage frappant: 

D'une part, elle renferme l'hypothèse que les humains sont corrompus par des désirs sans limites, d'autre part, elle se signale par un effort insistant pour imaginer une forme de pouvoir ou d'autorité (Raison, Dieu, Etat...) qui ne soit pas corrompue par le désir, et donc demeure intrinsèquement bienveillante.  

Avons-nous raison de croire en cette bienveillance ? Pas sûr... Là se trouve le lien entre anthropologie et anarchisme. D'autres peuples que nous, éloignés dans le temps comme dans l'espace, ont récusé cette conception irénique du pouvoir. En voici deux exemples, parmi d'autres. En Chine, vers l'an 400 av. J.-C, un mouvement philosophique affirma que les marchands et les fonctionnaires étaient des parasites inutiles et créa des communautés égalitaires: le projet a échoué, non sans laisser une énorme influence sur la philosophie taoïste de Lao-tseu.

Le second cas a été observé directement par Graeber à Madagascar, où il a passé deux ans à récolter des données ethnographiques. Il s'agit des Tsimihety, une tribu née du regroupement de ceux qui refusaient l'autorité du roi local, aux alentours du XVIIIe siècle. Ils voulaient vivre sans maîtres: des anarchistes avant l'heure.

En France, l'idée que des sociétés aient choisi de ne pas avoir d'Etat renvoie à la figure mythique de l'anthropologue Pierre Clastres. Ses travaux avaient frappé les milieux intellectuels dans les années 1970, avant d'être interrompus par sa mort accidentelle en 1977. Lui aussi était anarchiste, et Graeber s'inscrit clairement dans son sillage.

On peut même parler d'un courant de pensée, l'«anthropologie anarchiste», dont l'une des thèses clés porte sur la naissance de l'Etat. Chez Marx, les classes sociales préexistent à l'Etat, qui est un outil forgé par les riches pour asseoir leur domination. Il suffit donc de s'en emparer pour changer le monde. Pour Clastres, au contraire, c'est l'Etat qui engendre les classes sociales et rien ne sert d'en prendre les manettes: de nouvelles classes dirigeantes apparaîtront nécessairement, comme en URSS (1).

Lire Ni public ni privé: la politique du "commun" fait son chemin  
La maladie de l'Occident

Graeber applique le raisonnement de Clastres au monde actuel. Plutôt que de s'attaquer aux palais officiels, mieux vaut s'en tenir éloigné et créer des espaces, grands ou petits, provisoires ou durables, où l'on mettra en oeuvre une «politique préfigurative». Comprendre: une politique qui préfigure les relations égalitaires auxquelles on aspire. C'est ce que font les zapatistes au Chiapas, le «mouvement des places» en Grèce, à Istanbul ou à New York, mais aussi les zadistes à Nantes ou à Sivens.

Dans ces enclaves, on s'auto-organise, on échange, on partage, on abolit la vieille division infantilisante entre gouvernants et gouvernés, entre capables et incapables, entre savants et ignorants.

Si vous traitez les gens comme des enfants, ils seront portés à agir comme des enfants,

écrit Graeber. Et si c'était cela, la maladie de l'Occident ?

L'on retrouve alors le militant passionné qu'est Graeber. Pour lui, l'intellectuel n'est ni un messie ni un rebelle, deux postures trop répandues dans la pensée contemporaine. «Il y a des moments où la chose la plus stupide que l'on puisse faire est de brandir un drapeau rouge ou noir et de faire des déclarations provocantes.» Militer, ce n'est pas préparer le Grand Soir ni se constituer en comité directeur, c'est agir dès à présent, à l'échelon qui se présente, si réduit soit- il.

D'où sa fièvre à repérer les cas d'auto-organisation, qu'il va dénicher... jusque chez les Kurdes ! Ocalan, a-t-il écrit récemment dans le «Guardian», est un grand lecteur du «municipalisme libertaire», l'une des variantes de l'anarchisme ; depuis qu'ils se sont libérés de la tutelle d'Al-Assad, les Kurdes de Syrie s'inspireraient de ces préceptes. Un enthousiasme que les reporters qui se sont rendus sur place trouvent un peu précipité.

De façon inattendue, l'article de Graeber sur les Kurdes s'ouvre par l'évocation de son père Kenneth, militant communiste dans les années 1930, parti à 23 ans en Espagne combattre dans les Brigades internationales. Fils tardif d'un révolutionnaire, David reprend le flambeau, avec une énergie peu commune. Brillant, drôle, il bourre ses livres d'anecdotes savoureuses et possède un don inné pour flairer l'air du temps.

Son prochain essai portera sur la bureaucratie, «ce problème que la gauche n'ose pas regarder en face», explique-t-il à «l'Obs». Il y analysera la représentation de la bureaucratie dans la culture populaire, comme «Star Trek» («apothéose cosmique du léninisme»), Tolkien («une fantasy antibureaucratique») ou «Harry Potter» (qui marquerait la «rebureaucratisation» de l'heroic fantasy). Quant au suivant, ce sera une vaste fresque sur l'histoire de la domination, en collaboration avec un archéologue.

Deux projets excitants, certes, mais dont l'ambition inquiète un peu. Car si nul ne nie le sérieux de ses travaux, force est d'admettre que Graeber écrit vite, et parfois trop vite. Il serait dommage qu'une pensée aussi inventive, capable de critiquer la frénésie moderne sans être passéiste, finisse par succomber à ce qu'elle dénonce.

Graeber, de Yale à la LSE

« Aux Etats-Unis, il y a des milliers d'universitaires marxistes d'une tendance ou d'une autre, mais à peine une douzaine prêts à s'identifier ouvertement comme anarchistes», observe Graeber. Entre l'université américaine et l'intellectuel activiste, les relations ne sont pas au beau fixe.

A la fin des années 1980, étudiant doué mais désargenté, il est repéré par Pierre Bourdieu, de passage au département d'anthropologie de Chicago. Invité à Paris par le sociologue français, il ne trouve pas le financement: premier rendez-vous manqué. Une bonne décennie plus tard, Bourdieu cherche à le joindre. Le coup de fil est fixé au... 11 septembre 2001. Ce jour-là, à Manhattan, où vit Graeber, toutes les lignes sont coupées. Bourdieu meurt peu après.

Entre-temps, Graeber a été recruté par la prestigieuse université de Yale, où il devient le chouchou des étudiants. En 2005, la direction décide de ne pas renouveler son contrat. A cause de son militantisme ? Ou du caractère peu académique de ses travaux ? Difficile à dire. Le gratin de l'anthropologie mondiale se mobilise, en vain.

Viré, blacklisté dans toutes les universités américaines, il traverse des années difficiles. C'est à la London School of Economics (LSE) qu'il trouvera asile, grâce à son collègue et ami Keith Hart. «Ce n'est sûrement pas évident d'être en même temps un gros bonnet d'une université classée à droite et un militant qui se bat contre la police dans la rue», sourit Hart.

Ce repêchage est-il l'indice d'un retour en grâce de l'anarchisme ? Les signaux, en tout cas, se multiplient. En France, l'universitaire Philippe Corcuff a rallié ce courant de pensée, dans lequel il voit un ressourcement possible pour la sociologie.

Elle s'est construite sous le règne de l'Etat-nation. Je propose un anarchisme méthodologique qui permette de suspendre ce cadre, au moins le temps de réfléchir.

Aux Etats-Unis, James Scott, lui aussi professeur de Yale, a publié un ouvrage qui a fait sensation, «Zomia ou l'art de ne pas être gouverné». Il y décrit les peuples qui se sont retirés sur les hauts plateaux indochinois pour échapper aux pouvoirs centraux. Dans sa dernière livraison, la revue «Critique» consacre un dossier aux «Ingouvernables». Interviewé, Scott affirme: «Les anarchistes ont été les premiers à ne pas se laisser duper par l'Etat moderne.» Et l'historien Patrick Boucheron note :

La philosophie politique sous-estime systématiquement la capacité des acteurs à agir dans le dos du pouvoir.

Apprendre à penser hors de l'Etat : beau programme pour l'université de demain !

Eric Aeschimann

(1) Lire notamment l'entretien donné par Pierre Clastres en 1974 à la revue «l'Anti-mythes», republié en 2012 chez Sens & Tonka.

Source : "l'Obs" du 13 novembre 2014.

 

 

 

Source : bibliobs.nouvelobs.com

 

 

 

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24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 18:16

 

Source : www.reporterre.net

 

 

Au Costa Rica, une formidable mobilisation a fait échouer le plus grand projet de mine d’or d’Amérique Latine

Cécile Raimbeau (Reporterre)

lundi 24 novembre 2014

 

 

 

Dans le nord du Costa Rica, une multinationale a tenté d’implanter l’un des plus grands projets d’extraction d’or à ciel ouvert d’Amérique centrale. Mais une incroyable mobilisation a permis de venir à bout de ce projet dévastateur. Retour avec Alvaro Sagot, un avocat qui a participé au mouvement, sur cette victoire exemplaire qui peut inspirer les luttes du monde entier.


- San Jose (Costa Rica), reportage

Reporterre : Comment a démarré la lutte contre le projet de mine d’or à ciel ouvert de Crucitas ?

Alvaro Sagot : La lutte contre l’exploitation minière au Costa Rica ne date pas d’hier. À Crucitas, un village du nord du pays, près de la frontière avec le Nicaragua, elle a démarré il y a vingt deux ans, dès qu’on a parlé d’implanter une mine d’or dans le coin. Au départ, les habitants ne voulaient pas qu’un projet d’exploitation aurifère se développe à proximité de leur communauté. Ils craignaient d’y voir naître une poche de pauvreté avec l’arrivée d’immigrants en recherche de travail, et tout ce que cela implique en général : prostitution, alcool, drogue, délinquance...

La mobilisation citoyenne a donc été immédiate, bien que vaine au départ : tous les permis nécessaires ont été peu à peu délivrés à l’entreprise. Industrias Infinito [filiale d’Infinito Gold, une transnationale minière à capital canadien, ndlr] a obtenu la validation de son étude d’impact environnemental, puis la concession, suivie d’un permis de déforestation du site d’exploitation.

C’est ce dernier qui a mis la communauté de Crucitas dans une grande colère. Une association écologiste de la zone, Uno Vida, a alors présenté un recours à la Cour constitutionnelle, sollicitant la protection de la forêt. Ce recours a été accepté par cette juridiction qui a rapidement ordonné la suspension du permis de déforestation en attendant la sentence.


- Alvaro Sagot -

Cependant, dans le bref laps de temps d’une douzaine d’heures qu’a duré la démarche, l’entreprise a déboisé soixante-dix hectares de forêt. Sachant que l’ordonnance serait rapidement publiée, elle avait contracté une armée de travailleurs dotés des tronçonneuses afin de couper le plus d’arbres possible juste avant la suspension...

Cette déforestation hâtive n’a-t-elle pas accentué la colère des contestataires ?

En effet, la mobilisation anti-mine a redoublé et plusieurs associations se sont unies à Uno Vida, si bien que dix-sept procès civils ont été ouverts par la suite contre le projet minier d’Industrias Infinito.

La Cour constitutionnelle a étudié ces dossiers respectifs et a fini par déclarer un non lieu. Selon elle, ce projet de mine d’or à ciel ouvert ne présentait aucun problème au niveau constitutionnel. Nous avons dû passer à un autre niveau juridique et contester la légalité du projet au tribunal administratif.

La coalition anti-mine avait encore grossi. Elle était représentée par plusieurs associations (Uno Vida, Apreflofas, Fecon...), par un groupe de professeurs de l’université à qui le biologiste Jorge Lobo prêtait sa signature, et par un groupe d’avocats dont je faisais partie. Nous demandions le retrait de tous les permis obtenus par l’entreprise.


- Arbre abattu à Crucitas -

Quels étaient vos arguments contre le projet d’Industrias infinito ?

Nous avons démontré que la validation de l’étude d’impacts environnementaux avait été obtenue à une époque où il existait au Costa Rica un moratoire sur la mine métallique à ciel ouvert. C’est Abel Pacheco (président de 2002 à 2006) qui avait décrété ce moratoire et il était encore en vigueur à la date de la validation. Le président suivant, Oscar Arias (de 2006 à 2010), a révoqué ce moratoire.

Nous avons aussi démontré que la valeur écologique du site avait été sous-estimée, notamment l’inventaire forestier. Cette étude environnementale comportait des données fausses : on y lisait par exemple qu’il y avait des mangroves et des espèces côtières, alors qu’elles ne peuvent pas vivre à cet endroit à cause de l’altitude et de l’éloignement de la mer ! Le permis avait donc été émis sur les bases d’une étude douteuse que la Cour constitutionnelle n’avait pas relevée, ou voulu voir.

Autre irrégularité : nous avons aussi démontré que l’aire du permis de déboisement ne correspondait pas à la superficie du permis d’exploitation.

Au final, le tribunal vous a donné raison...

Les procès ont duré de 2008 à 2011 et nous avons gagné ! Tous les permis octroyés à Industrias Infinito ont été annulés et la concession retirée. Au final, les juges ont même déclaré qu’à l’heure d’octroyer les permis, sous le gouvernement d’Oscar Arias, il avait existé une « orchestration de volontés ». Cette expression sous-entend qu’il y a probablement eu de la corruption. Les juges ont donc demandé au pénal une investigation sur les fonctionnaires qui ont émis les permis.

Durant ces années de lutte, nous nous sommes confrontés à un gouvernement en parfaite harmonie avec cette « orchestration de volonté » et avec l’entreprise.

Y a-t-il eu, comme on le suppute, une donation de 250 000 dollars d’Industrias Infinito à la fondation de M. Arias ? Un reportage télévisé a d’ailleurs montré le représentant de l’entreprise minière disant qu’il n’avait pas peur pour son projet car il entretenait une parfaite amitié avec le président Arias...


- Óscar Arias, président du Costa Rica de 2006 à 2010. -

Quelle forces, quelles pressions avez-vous rencontrées en face ?

Plusieurs procès en appel ont été intentés par Infinito Gold et sa filiale qui ont aussi attaqué le secteur écologiste costaricain, notamment pour injure et diffamation. L’entreprise demandait 500 millions de dollars d’indemnités à deux professeurs universitaires, dont le biologiste Jorge Lobo, parce qu’il était intervenu dans un documentaire critique du projet de mine, El oro de los tontos (« L’or des sots »). Jorge Lobo et son collègue, heureusement, ont été exonérés par la justice, ce qui a représenté notre deuxième triomphe !

La société civile n’a cessé de se mobiliser et il y a eu une importante marche de San José, la capitale du pays, jusqu’à Crucitas, avec des escales de sensibilisation dans chaque village. Au changement de gouvernement, en 2010, une grève de la faim a même été tenue par des militants face au palais présidentiel où siégeait alors Laura Chinchilla, du même parti qu’Arias. Cette présidente (2010 à 2014) a représenté le pire gouvernement en matière d’écologie pour le Costa Rica !

Mais après le jugement et l’annulation de tous les permis à l’entreprise, constatant toutes les irrégularités, les députés ont décidé de modifier le code des mines pour interdire la mine métallique à ciel ouvert au Costa Rica : ce fût notre troisième triomphe !


- Laura Chinchilla, présidente du Costa Rica de 2010 à 2014. -

Quelles leçons tirez-vous de ce combat ?

Ces procès ont montré à quel point il est important que le pouvoir judiciaire soit indépendant de l’exécutif. Ils ont démontré surtout que la société civile unie peut arriver à ses fins, qu’il ne faut jamais taire les irrégularités, même si cela coûte du temps. La justice est lente, certes, le combat a duré des années, mais il a abouti.

Sur le plan éthique, les fonctionnaires publics qui ont octroyé les permis illégaux pourraient bien être prochainement amenés à payer par de la prison. Et finalement, tout ce combat a amené l’interdiction formelle de la mine métallique à ciel ouvert dans notre pays. Cette victoire est un exemple pour toute l’Amérique Centrale où des projets miniers existent un peu partout, y compris en territoire amérindien...

Cette affaire n’est pas tout à fait finie... Infinito Gold tient tête, non ?

Nous avons obtenu l’annulation de la concession, mais un autre procès est en cours à propos des dommages environnementaux causés par l’entreprise, notamment à cause de la déforestation. Industrias Infinito a tout fait pour empêcher la nomination d’experts, en vain. Une audience doit prochainement exposer les montants calculés qui pourraient s’élever à dix millions de dollars.

Cependant, l’entreprise au Costa Rica ne possède rien à saisir. Voyant qu’elle perd, elle menace de son côté d’attaquer l’État costaricain et de lui réclamer jusqu’à un milliard de dollars de dédommagement. Elle veut recourir au CIRDI (le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements), cette instance de la Banque Mondiale supposée arbitrer les conflits entre États et investisseurs étrangers.


- Affiche de l’association Apreflofas -

Il existe bien un accord d’investissement entre le Costa Rica et le Canada. Il stipule que les investisseurs ont le choix entre : soit recourir à la justice nationale du pays où ils investissent, soit recourir à la justice internationale. Or, Industrias Infinito a recouru plusieurs fois à notre justice nationale, éliminant, d’après nous, la possibilité de recours à cette voie internationale.

De plus, dans cet accord d’investissement, il est aussi stipulé que les investisseurs doivent respecter la légalité, l’environnement et la biodiversité. Cela n’a pas été le cas. Toutefois, nous sommes inquiets, car le CIRDI semble avoir été créé pour protéger les investisseurs.

Depuis le secteur écologiste, nous considérons que nous avons les moyens de défendre les intérêts du pays. Ce qui nous préoccupe, c’est que nous ne pourrons pas participer directement à cet arbitrage qui mettra face à face l’entreprise et l’État qui, à une époque, a défendu l’entreprise...

Le gouvernement a changé en 2014, mais la nouvelle équipe aux affaires pourrait bien être tentée de négocier un accord pour éviter de mauvais points économiques au pays.

- Propos recueillis par Cécile Raimbeau


LES RISQUES ÉCOLOGIQUES AUXQUELS LE COSTA RICA A ECHAPPÉ...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

 

Source : www.reporterre.net

 


 


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23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 19:03

 

Source : www.lamontagne.fr

 

 

Limousin > Creuse > Guéret 23/11/14 - 06h00
Les militants de Zad 23 ont décidé d’occuper, pacifiquement, la place Bonnyaud

 

 

 

 

 

Les Zadistes creusois s’apprêtent à passer la nuit dans des tentes installées en même temps que les parapluies du marché? - photos Bruno Barlier

Les Zadistes creusois s’apprêtent à passer la nuit dans des tentes installées en même temps que les parapluies du marché? - photos Bruno Barlier

Un campement de zadistes a été monté, dans le calme, hier matin. Dans la soirée, ces opposants aux « grands projets inutiles » n’avaient pas été délogés.

S'il y a un domaine où la Creuse se défend bien, c'est au niveau de la vigueur des mouvements alternatifs. Samedi, Guéret existait sur la carte de France des manifestations en hommage à Rémi Fraisse et contre les violences policières. Ce fut cependant moins chaud place Bonnyaud qu'à Toulouse, Nantes ou même Dijon. Dès le lever du jour, une partie de la place a néanmoins accédé au rang de ZAD (zone à défendre). Les platanes de la place Bonnyaud sont-ils menacés par les tronçonneuses ? La fontaine des Trois-Grâces vient-elle d'être classée zone humide remarquable ?

Contre la mine d'or et le centre d'engraissement

« Il y a un appel à occuper des endroits stratégiques. Nous avons choisi Guéret parce que le but c'est d'aller à la rencontre des gens. S'installer sur une place de village n'aurait pas eu d'impact », justifie un zadiste creusois. Né lors du pic de la contestation contre Notre-Dame-des-Landes il y a deux ans, le collectif local Zad 23 était l'élément fédérateur ce samedi. Ses militants ont installé un petit campement sur la place, avec l'intention de « tenir le plus longtemps possible ». Dans la semaine, des rumeurs ont couru comme quoi les zadistes allaient perturber le marché hebdomadaire : « C'est absurde, on ne va pas embêter des producteurs locaux », s'agace un manifestant. On ne peut pas dire que les banderoles, le petit salon en plein air ou même le "free shop" (des vêtements gratuits) aient beaucoup détourné les chalands de leurs emplettes habituelles. Le temps fort aura été, vers 11 heures, la saynète satirique donnée par les militants du collectif anti-mines d'or, l'un des mouvements les plus représentés. Plusieurs organisations se sont agrégées à cette protestation, comme Atac 23 et Europe écologie-Les-Verts.

À côté des dédicaces au jeune biologiste tué à Sivens, des panneaux plus locaux dénonçaient tant le projet de mine d'or à Lussat que celui du centre d'engraissement de 1.400 veaux à Saint-Martial-le-Vieux. « Si ça bouge partout en France, c'est que les gens découvrent qu'il y a des grands projets inutiles qui poussent à côté des chez eux », commente Mayeul, un jeune militant.

Le commissariat étant situé juste en face, les policiers guérétois ont pu surveiller le campement de la place Bonnyaud sans trop se montrer. Tant il est toujours délicat d'évacuer manu militari des gens qui protestent contre les violences policières.

Après un repas partagé, les zadistes creusois ont reçu du soutien tout au long de l'après-midi. Lorsque la nuit est tombée, les théières ont bouillonné, les discussions n'ont pas cessé sur les places de parking « occupées » par des canapés. Plusieurs zadistes se sont préparés à passer la nuit sur place. Le climat est particulièrement clément, les forces de l'ordre semblaient impassibles, mais on peut parier que la Zad de Guéret sera éphémère : passer tout un dimanche sur la place Bonnyaud, personne ne l'a jamais fait ! Car c'est sous ces platanes, le dimanche, que l'on touche le centre de gravité du désert creusois.

Julien Rapegno

 

Source : www.lamontagne.fr

 

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23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 16:53

 

 

 

Grenoble, première grande ville européenne à bannir la publicité de ses rues

 

Par Eve MOULINIER | Publié le 23/11/2014 à 06:06

 

 

Bientôt, ce genre de panneaux aura disparu des rues de Grenoble. Photo Le DL/Christophe AGOSTINIS Bientôt, ce genre de panneaux aura disparu des rues de Grenoble. Photo Le DL/Christophe AGOSTINIS

La capitale des Alpes va donc devenir la première grande ville européenne à faire démonter ses panneaux, ses colonnes et ses "sucettes".

Saisissant l’opportunité de la fin de son contrat avec la société JC Decaux, la commune de Grenoble a décidé bannir la publicité de ses rues. La capitale des Alpes va donc devenir la première grande ville européenne à faire démonter ses panneaux, ses colonnes et ses "sucettes". Le but : libérer de l’espace public, développer parallèlement des lieux d’expression citoyenne, et en finir aussi avec un modèle que la municipalité EELV/PG juge « obsolète» et « trop agressif ».
En tout, ce sont 326 panneaux publicitaires qui vont ainsi disparaître de l’espace public grenoblois, soit au total plus de 2 000 m² de publicité en moins dans la ville.
Retrouvez nos deux pages spéciales dans notre édition sud-iséroise de ce dimanche
 
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23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 16:43

 

Source : www.mediapart.fr

 

Pascal Vaillant, handicapé à vie par une grenade de CRS

|  Par Jade Lindgaard

 

 

 

Blessé grièvement par une grenade de CRS, en 2009, alors qu’il marchait dans la rue, Pascal Vaillant alerte sur les dangers de la « grenade lacrymogène instantanée », une arme explosive utilisée par les forces de l’ordre dont le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, vient de confirmer l’autorisation. Mediapart publie son témoignage, alors qu'avaient lieu ce samedi des manifestations contre les violences policières à Toulouse, Nantes, et Paris notamment.

Blessé par une grenade de CRS, un jour de 2009, alors qu’il marchait dans la rue, Pascal Vaillant, 48 ans aujourd’hui, n’a pas réussi à obtenir justice. Handicapé à vie par cette blessure, il dénonce une justice peu soucieuse des victimes de violence policière. Trois semaines après la mort de Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive lancée par les gendarmes, il alerte sur les dangers d’un autre type d’arme utilisé par les forces de l’ordre : la « grenade lacrymogène instantanée », dite « GLI », qui contient, elle aussi, une charge explosive de TNT, dont le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve vient de confirmer l’autorisation. « Elle est dangereuse, elle peut tuer », affirme Pascal Vaillant.

Alors que des manifestations avaient lieu ce samedi 22 novembre à Nantes, Toulouse ou encore Paris contre les violences policières, Mediapart livre dans la vidéo ci-dessous le témoignage de Pascal Vaillant.

 

 

Le 29 janvier 2009, des dizaines de milliers de manifestants défilent dans les rues en France pour la défense de l’emploi, du pouvoir d’achat et du système des retraites. C’est une journée d’action syndicale nationale. À Saint-Nazaire, la mobilisation est forte, entre 10 000 et 18 000 participants. Pascal Vaillant, 43 ans, menuisier spécialisé dans la construction de cabines de navires, en reconversion professionnelle dans la vente après un accident du travail non reconnu, bat le pavé. C’est sa première manifestation, dit-il. Il veut défendre la prise en compte de la pénibilité du travail dans le calcul des retraites et protester contre la politique de Nicolas Sarkozy, « qui n’avait rien d’humain », selon lui. La foule est dense, le cortège met du temps à s’ébranler. Il patiente, marche, puis rentre chez lui.

Entre 17 h 30 et 18 heures, il sort faire des courses au magasin Ed près de son domicile. Sans le savoir, il se retrouve sur la ligne de front entre les policiers qui protègent la sous-préfecture de Saint-Nazaire et des militants qui les attaquent, comme il le raconte dans l’entretien vidéo ci-dessus. Alors qu’il tente de traverser la rue, une grenade lacrymogène instantanée (GLI), une forme explosive de lacrymo, l’atteint au pied et le mutile. Il ne lui reste plus qu’une partie du pied, amputé de deux orteils, brûlé et greffé en partie. Il marche aujourd’hui avec difficulté, est reconnu invalide à 75 % et vit d’une allocation adulte handicapé (autour de 600 euros par mois).

La GLI est une arme à effet de souffle qui contient 40 grammes d’explosif et peut être lancée à la main ou à l’aide d’un lance-grenades. Une circulaire de la gendarmerie (n° 200 000 DOE/SDOPP) la décrit ainsi : « L'effet explosif produit un éclair et une onde de choc (effet de souffle) qui peuvent se révéler dangereux (effet de panique ou lésion possible du tympan). » Selon le rapport « relatif à l’emploi des munitions en opérations de maintien de l’ordre » commandé par le ministère de l’intérieur après la mort du botaniste Rémi Fraisse, 21 ans, tué par une grenade offensive lancée par les gendarmes lors d’affrontements entre forces de l’ordre et opposants au barrage de Sivens (Tarn), ce type de grenade doit être « mis en œuvre avec des mesures particulières de sécurité pour les manifestants et les membres des forces de l'ordre ». La France est le seul pays européen à utiliser des munitions explosives en opération de maintien de l’ordre.

Le 13 novembre, près de quinze jours après la mort de Rémi Fraisse, Bernard Cazeneuve a suspendu l’utilisation des grenades offensives par les gendarmes. Mais a décidé de maintenir l’usage des grenades GLI, se contentant d’en modifier les modalités d’emploi : elles doivent désormais être lancées en binôme. Pour le ministre de l’intérieur, elles sont « nécessaires au maintien à distance » et « indispensables à la gradation de la réponse ». Pourtant, le rapport, qu’il a lui-même commandé et rendu public, explique que « les dispositifs à effet de souffle produit par une substance explosive ou déflagrante sont susceptibles de mutiler ou de blesser mortellement un individu ». Le risque létal est donc officiellement reconnu mais toléré. Selon le même rapport, « comme il s’agit d’un dispositif pyrotechnique, une atteinte à la tête ou sur le massif facial ne peut jamais être totalement exclue ». En octobre 2013, plus de quatre ans après la blessure de Pascal Vaillant, un militant du mouvement Bonnets rouges a perdu une main à cause d’une grenade lors d’une manifestation contre les portiques de l’écotaxe à Pont-de-Buis (Finistère).

Selon le décompte du ministère de l’intérieur, 334 GLI ont été tirées par les CRS en 2009, tandis que les gendarmes en ont lancé pas moins de 522 en 2014. Mais ces chiffres ne reflètent pas forcément la réalité. Car aussi incroyable que cela puisse paraître, « il n'existe aucun outil de collecte des données commun et exhaustif ». Pas de recension systématique du recours à ces armes, ni des blessés.

Après sa blessure, Pascal Vaillant a porté plainte au pénal pour violence involontaire. Le tribunal de grande instance de Saint-Nazaire puis la cour d’appel de Rennes l’ont débouté, considérant que les policiers avaient fait « un usage nécessaire de la force » et respecté la procédure des sommations. Le commissaire Beauce a déclaré avoir procédé aux sommations marquant la fin de la manifestation autorisée et le début de la dispersion vers 16 h 30 puis à 17 heures, plus d’une heure avant que Pascal Vaillant ne soit victime du tir policier. Mais pour la cour d’appel, « il importe peu que Pascal Vaillant, seul ou plusieurs manifestants alentour, n’ait pas entendu ces sommations, ce fait n’étant susceptible que d’influencer la qualification pénale des infractions éventuellement poursuivies contre les émeutiers ». Le juge conclut ainsi qu’« il ne peut être reproché à quiconque le délit de blessures involontaires », car l’usage des grenades explosives « était proportionné au trouble ». Le jour où Pascal Vaillant a été mutilé, 26 policiers ont été blessés, souffrant notamment de contusions, selon la justice.

À l’inverse, pour son avocat, Erwan Lemoigne, « alors que les GLI sont des armes dangereuses, dont l’emploi ne peut être justifié que par l’inefficacité de matériel moins nocif, leur utilisation a ici été guidée par un défaut d’organisation et de commandement des services de maintien de l’ordre ».

Également saisie, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), aujourd’hui dissoute au profit du Défenseur des droits, s’est rangée à l’avis du juge. Quant à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, dans son rapport du 25 août 2009, elle a conclu que « les blessures occasionnées à M. Vaillant sembleraient être essentiellement dues à l’imprudence qu’il a commise en bloquant sous son pied un engin explosif lancé par les policiers ». Pascal Vaillant initie aujourd’hui une procédure au civil pour faire reconnaître les préjudices qu’il continue de subir.

 

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 16:32

 

Source : www.lexpress.fr

 

 

Manifestations en hommage à Rémi Fraisse: des interpellations à Nantes et Toulouse

Par LEXPRESS.fr, publié le 22/11/2014 à 17:33, mis à jour à 20:30

 

 

 

Des milliers de personnes ont dénoncé ce samedi "les violences policières" dans plusieurs villes françaises, un mois après la mort de Rémi Fraisse à Sivens. Douze manifestants ont été interpellés à Toulouse, quatorze à Nantes. 

  Manifestations en hommage à Rémi Fraisse: des interpellations à Nantes et Toulouse

 

Manifestations à Nantes en hommage à Rémi Fraisse le 22 novembre 2014.

 

AFP/GEORGES GOBET

Des milliers de personnes ont dénoncé ce samedi à travers la France "les violences policières". Ces rassemblements prévus dans une vingtaine de villes françaises ont eu lieu un mois après la mort de Rémi Fraisse, tué par une grenade de la gendarmerie à Sivens. 

L'appel à "reprendre la rue le 22 novembre" avait d'abord été lancé à l'initiative de comités opposés au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, avant d'être élargi à toute la France. Des interpellations ont eu lieu à Toulouse et à Nantes.  

A Paris, une centaine de personnes se sont réunies à l'appel de plusieurs collectifs. Une sono diffusait des titres hostiles à la police et égrenait des noms de victimes de violences des forces de l'ordre. 

A Nantes, un important dispositif policier a été déployé, trois semaines après une précédente manifestation qui s'est soldée par plusieurs blessés du côté des forces de l'ordre comme des manifestants, et une vingtaine d'interpellations. 

Selon des journalistes présents sur place, des face-à-face tendus ont opposés manifestants et policiers, se soldant par des jets de projectiles d'un côté et l'usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes de l'autre. 14 personnes ont été interpellées.  

 

Voir l'image sur Twitter

Nantes : 1.200 personnes selon la police, face à face tendu près de la préfecture

 

 

Voir l'image sur Twitter

Nantes manif : toujours tendu prés de la préfecture: qq projectiles, un peu de lacrymo, canon à eau

 

Ces incidents étaient toutefois sans commune mesure avec ceux qui se sont produits le 1er novembre lors d'une manifestation similaire. 

Sur une banderole, on pouvait lire: "26 octobre, mort de Rémi Fraisse. Ni oubli, ni répit!", alors que des pancartes brandies par des manifestants proclamaient "Désarmons la police".  

Les organisateurs entendent "dénoncer la répression", suite à une manifestation d'opposants à l'aéroport, la plus importante contre le projet, le 22 février dernier à Nantes, lors de laquelle trois manifestants ont perdu l'usage d'un oeil. 

A Toulouse, un premier défilé a eu lieu dans le calme derrière une banderole "Non au barrage de Sivens, non aux violences policières". Mais un second rassemblement - non autorisé - a commencé à 15H00 dans le centre-ville. Selon une source policière, les forces de l'ordre ont été surprises par les milliers de personnes présentes.  

 

Fabrice V A L E R Y @FabValery

Selon une source policière, les autorités sont surprises par le nombre de manifestants et se donnent du temps avant d'agir.

 

 

Voir l'image sur Twitter

3000 personnes a pour la manif interdite

 

Le mouvement s'est radicalisé en fin d'après-midi avec des affrontements violents, comme le rapporte sur Twitter un journal de La Dépêche. 12 manifestants ont été interpellés.

 

Voir l'image sur Twitter

Affrontements extrêmement violents à proximité de Patte d'Oie.

 

Les participants à ce rassemblement illégal "s'exposent à des sanctions pénales", a prévenu le préfet à Toulouse.  

Depuis le début du mois, plusieurs manifestants interpellés lors de violents heurts avec la police ont déjà été jugés dans la ville rose et condamnés à des mois de prison. 

A Brest, une trentaine de personnes s'est rassemblée devant la mairie, aucun incident n'est à signaler.  

 

 

 

 

Source : www.lexpress.fr

 

 

 
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22 novembre 2014 6 22 /11 /novembre /2014 17:16

 

Source : www.francetvinfo.fr

 

 

Retour au calme à Nantes après des incidents lors de la manifestation contre les "violences policières"

 

 

 

Près de 20 autres rassemblements étaient prévus samedi en France dans le cadre d'une "journée nationale de lutte contre les violences policières".

 

 

Des manifestants contre les "violences policières et judiciaires" à Nantes (Loire-Atlantique), samedi 22 novemvre 2014.Des manifestants contre les "violences policières et judiciaires" à Nantes (Loire-Atlantique), samedi 22 novemvre 2014. (GEORGES GOBET / AFP) Par Francetv info avec AFP

Mis à jour le 22/11/2014 | 18:08 , publié le 22/11/2014 | 17:31

 

 

La situation se calme à Nantes où s'est déroulé une manifestation non-autorisée des opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Samedi 22 novembre, ils ont défilé contre les "violences policières et judiciaires", près d'un mois après la mort de l'écologiste Rémi Fraisse, tué le 26 octobre dans le Tarn, par une grenade offensive.

Selon un journaliste de France 3 sur place, plus tôt dans l'après-midi, les forces de l'ordre ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogène pour repousser les manifestants et des groupes de casseurs, lesquels ont jeté des projectiles en direction de la préfecture. 

Un calme précaire dans la ville 

Environ deux heures après le début du rassemblement, quelque 1 200 manifestants, selon la préfecture de Loire-Atlantique, se sont retrouvés bloqués par les forces de l'ordre devant la préfecture, en témoignent ces photos collectées par France 3 Pays-de-la-Loire. Si "le calme est revenu" en milieu d'après-midi, tweete un autre journaliste de la chaîne, le face à face se poursuit entre manifestants et policiers. 

 

View image on Twitter

Manif le calme est revenu mais le face à face se poursuit


Dans la ville, un très important dispositif policier avait été déployé, trois semaines après une manifestation qui s'est soldée par plusieurs blessés du côté des forces de l'ordre comme des manifestants, et une vingtaine d'interpellations. 

La maire socialiste de NantesJohanna Rolland, avait dès vendredi demandé au préfet "de prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher tout débordement et toute dégradation". Les élus écologistes nantais, opposés au projet d'aéroport, n'ont pas appelé à manifester, estimant que "les conditions d'un déroulement paisible ne semblaient pas réunies".

 

 

(FRANCE 3 )

 

 

Des appels à la non-violence

Face à ces craintes, des militants anti-aéroport avaient appelé à se vêtir en blanc pour "rendre visible [leur] choix de la non-violence". Le début de la marche s'était ainsi déroulé dans le calme.

 

 

Des manifestants dans les rues de Nantes, samedi 22 novembre 2014. Des manifestants dans les rues de Nantes, samedi 22 novembre 2014.  (CHRISTOPHE HILARY / FRANCE 3)

 

 

Avec l'intention de "dénoncer la répression" qui a suivi la manifestation du 22 février, dans laquelle trois manifestants y avaient perdu l'usage d'un œil, les organisateurs ont par ailleurs demandé aux participants de mener une action non-violente : soit déposer des lettres "d'auto-dénonciation" au procureur de la République en "solidarité avec les personnes condamnées" à de la prison ferme.

 

 

Source : www.francetvinfo.fr

 

 


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