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26 décembre 2014 5 26 /12 /décembre /2014 14:45

 

 

Source :  dernier numéro de la revue de Solidaires 30, Solidaritat. Un numéro 5 (Automne-hiver 2014)  riche de 76 pages !

Nous envoyons des exemplaires sur demande. Les envois comme la revue seront pris en charge par Solidaires 30. Nous contacter à : solidaritat@outlook.fr

 

 


20 ans de lutte et
d'expérience autogestionnaire au Chiapas
Malgré le silence des grands médias, les zapatis-tes, indigènes mayas qui se sont soulevés
le 1 er janvier 1994 au cri de « Ya Basta ! » (ça suffit!),sont toujours bel et bien là. Et même
plus que jamais, comme le montrent les dernières initiatives qu'ils et elles ont organisées
pour réaffirmer le sens de leur lutte pour la démocratie, la justice et la liberté.

Le 21 décembre 2012 (le jour de la soi-disant fin du monde selon le calendrier maya préhispanique),
ils et elles étaient plusieurs dizaines de milliers à défiler dans les rues de cinq grandes villes du Chiapas (dont San Cristobal de las Casas), en silence, poings levés, montant toutes et tous successivement sur des estrades. Après les passe-montagnes pour être vu-es, le silence pour
être entendu-es. Un communiqué de l'EZLN est sorti le jour même :

« VOUS AVEZ ENTENDU ?
C’est le bruit de votre monde qui s’écroule.
C’est celui du nôtre qui resurgit.
Le jour où le jour fut, c’était la nuit.
Et ce sera la nuit le jour où ce sera le jour.
DÉMOCRATIE ! LIBERTÉ ! JUSTICE ! »

Quelques jours plus tard, le 30 décembre 2012, les zapatistes s'appuyant sur la Sixième Déclaration de la Forêt Lacandone (EZLN, 2005) annoncent la réactivation de leurs relations nationales et internationales. Des initiatives civiles et pacifiques, précédées d'une série de textes d'analyse politique anticapitaliste, et portant sur la résistance et l'autonomie (« Eux et Nous » et « les plus petit-es »), commencent dès l'été 2013 et se poursuivent à l'été 2014.

Malgré la répression qui continue, les zapatistes ouvrent les portes de leurs communautés aux mem-
bres des organisations et aux individus avec lesquels ils et elles ont des liens. Les Zapatistes les invitent dans leurs communautés à suivre « la Escuelita » (Petite École) pour apprendre « la liberté selon les zapatistes » (août & décembre 2013 et janvier 2014). Dans le même temps, ils réaffirment l'importance du Congrès National Indigène (qui réunit des représentant-es de la majeure partie des peuples indigènes du Mexique) qui est réuni à San Cristobal de las Casas en août 2013 à l'issue de la Petite École, puis à l'été 2014 à La Realidad.

Il est important de rappeler que leur nom fait référence au héros de la Révolution Mexicaine, Emiliano Zapata car les zapatistes se revendiquent comme étant des héritier-ères des luttes indigènes et révolu-
tionnaires mexicaines. L'EZLN (Armée Zapatiste de Libération Nationale), organisation clandestine et
armée, est née de la rencontre de révolutionnaires métis et d'indigènes mayas dans la Forêt Lacandone au Chiapas, au sud du Mexique dans les années 1980. C'est cette rencontre qui a fait la richesse de cette organisation : à la fois indigène dans son essence et ouverte sur le reste du monde.

Le Chiapas est un des 32 États fédérés du Mexique, dont la population indigène est une des plus importantes mais aussi une des plus pauvres du pays. Paradoxalement, c'est aussi un des États du Mexique aux ressources les plus « prometteuses » pour les capitalistes, tant du point de vue des ressources naturelles (pétrole, bois, eau, plantes) que touristiques (nombreux sites archéologiques et naturels). Les enjeux économiques et politiques pour les gouvernements de l'État fédéral et de l'État du Chiapas sont donc majeurs.

Les zapatistes sont présent-es sur une grande partie du territoire de l'État du Chiapas, cohabitant avec le reste de la population, indigènes ou non, parfois dans les mêmes communautés. Il n'y a pas de terri-
toire zapatiste à proprement parler, sinon un territoire (découpé en 5 régions autonomes) dans lequel
les zapatistes vivent et construisent leur autonomie, plus ou moins pacifiquement, aux côtés des autres habitant-es du Chiapas
Bref historique
Les Zapatistes se sont soulevé-es le 1 er janvier 1994, jour de l'entrée en vigueur du traité de libre-échange d'Amérique du nord (ALENA). Ils ont occupé cinq des plus grandes villes du Chiapas, puis ils ont affronté l'armée mexicaine plusieurs jours (plusieurs centaines de morts) avant un cessez-le-feu sous la pression du mouvement social mexicain. S'en suivent plusieurs mois de négociations avec le gouvernement, entrecoupés par des phases de discussions et de consultations entre les zapatistes, la société civile et les autres peuples indigènes.
En 1996, le gouvernement mexicain et l’EZLN signent les Accords de San Andrés sur les Droits et
Cultures Indigènes. Le gouvernement (du PRI puis du PAN, tous deux des partis de droite conservatrice ou néolibérale) n'a jamais mis en application ces accords, ce qui a mèné les Zapatistes à la rupture politique définitive. Les Zapatistes décident donc de prendre leur autonomie et de la construire malgré tout.
Construction de l'autonomie
Après la mise en place des communes autonomes et rebelles zapatistes (MAREZ) dès 1994, les zapatistes annoncent, en 2003, la création des cinq Caracoles (« escargot », centres administratifs et politiques régionaux, anciens « Aguascalientes » : La Realidad, Oventik, La Garrucha, Morelia et Roberto Barrios) correspondant aux cinq régions du territoire zapatiste et des Conseils de Bon Gouvernement, chargés de l'administration, de la justice et des relations extérieures de l'organisation civile. Ils organisent aujourd'hui leur autonomie à trois échelles : la communauté, la commune et la région. Toutes les décisions se prennent en assemblée générale dans laquelle toutes et tous participent.

Des mandats sont donnés pour les différentes tâches (politique, administration, santé, éducation, etc...) dans la communauté, mais aussi pour représenter la communauté dans la commune (assemblée municipale constituée de deux représentant-es par communauté) et dans la région (Conseil de Bon Gouvernement mais aussi éducation, santé, formation…). Les mandats sont en général de trois années (sauf pour la santé et l'éducation qui demandent davantage de formation) et ne sont compensés par aucun salaire.

La communauté prend à sa charge la culture des terres, l'alimentation et le transport des mandaté-es afin de leur permettre d'assumer les tâches collectives qui leur incombent. Le principe général est celui du « mandar obedeciendo » (décider en obéissant) dans lequel « el pueblo manda, y el gobierno obedece » (le peuple décide et le gouvernement obéit). Tout mandat est révocable à tout moment si l'assemblée le décide.

Les principales tâches des conseils communaux et des conseils de bon gouvernement (CBG) sont d'administrer leur territoire (agriculture, éducation, santé), de rendre la justice (litiges internes mais aussi externes pour les CBG) et pour les CBG d'assurer le lien avec l'extérieur (localement mais aussi avec les visiteurs nationaux et internationaux).

Les femmes jouent un rôle fondamental dans l'organisation zapatiste dès le départ. En effet, en 1993,
alors qu'une consultation interne avait lieu pour préparer le soulèvement armé, les femmes ont posé leurs conditions. Elles ne seraient actrices du mouvement qu'à la condition que la « Loi Révolutionnaire des Femmes » soit actée, ce qui fut le cas. Entre autres revendications, l'égalité et le respect, mais aussi l'accès à l'éducation et aux responsabilités collectives, ou encore le choix de son partenaire, d'avoir ou non des enfants et combien… De fait, les femmes ont toute leur place à tous les niveaux d'organisation zapatiste, aussi bien dans l'EZLN que dans la société civile. Elles ont encore parfois des difficultés à pouvoir assumer des charges communales et régionales mais
cela change progressivement.

En ce qui concerne l'économie, les zapatistes sont presque tou-tes des paysan-nes qui vivent de leur
production (qui repose essentiellement sur la culture traditionnelle du maïs et des haricots rouges, mais aussi du café, de la canne à sucre, des courges et sur l'élevage de poulets, d'ovins et/ou de bovins selon les régions). Généralement, chaque famille cultive un lopin de terre qui lui a été attribué (en interne sur les terres récupérées en 1994, parfois dans le cadre des « ejidos », terres communales issues de la réforme agraire « officielle »). D'autres terres sont cultivées collectivement, au bénéfice de la communauté, de la commune ou de la région afin de financer les frais communs (notamment les charges liées aux mandats) mais aussi des projets (construction, aménagement, fêtes…). Enfin, il existe des coopératives qui permettent essentiellement de regrouper et de vendre la production à l'extérieur (café, cuir, artisanat des femmes).
La santé et l'éducation occupent une place toute particulière dans la construction de l'autonomie. En effet, dès la Première Déclaration de la Forêt Lacandone le 1 er janvier 1994, elles font partie des principales revendications zapatistes. Les communautés indigènes ont toujours été ignorées et mises à l'écart du système de santé et d'éducation officiels. Ces deux éléments fondamentaux pour toute société ont donc été au cœur de la réflexion et de la mise en œuvre de l'autonomie. Chacune des cinq régions a mis en place son propre système d'éducation et de santé, mais on peut retrouver des grands principes généraux.

L'éducation est obligatoire et ouverte à tou-tes (y compris les enfants non zapatistes). Toutes les com-
munautés sont désormais dotées d'une école et d'un-e promoteur-trice d'éducation (nom donné aux personnes chargées de l'éducation). L'enseignement est bilingue (voire trilingue) : la langue maternelle (tzotzil, tzeltal, tojolabal, chol ou mam) est privilégiée mais le castillan est aussi enseigné. Certaines régions ont mis en place des écoles secondaires et/ou techniques pour  former à certains métiers (notamment les promoteurs et promotrices). Des « programmes » sont définis régionalement, basés sur les besoins du peuple : « l'histoire réelle des peuples » (selon leur propre définition) et leurs treize revendications (le travail, la terre, le logement, l’alimentation, la santé, l’éducation, l'information, la culture, l’indépendance, la liberté, la démocratie, la justice et la paix). Il n'y a pas d'évaluation, les enfants sont respectés dans leur rythme et leur personnalité, l'idée étant que les savoirs n'ont de valeur qu'en étant partagés et mis au service de la communauté.

Le système de santé, quant à lui, repose sur une double organisation par échelle. La médecine traditionnelle est mise en valeur (« trois aires : sage-femmes, plantes médicinales, rebouteux ») complétée par la médecine allopathique (promotrice et promoteur de santé). Toutes les communautés ont un-e promotrice-teur et un dispensaire.
Des cliniques sont en activité dans quasiment toutes les communes autonomes (médecine générale, analyses biologiques et parfois petites chirurgies, dentistes, gynécologie, ambulances) et sont ouvertes à tou-tes, y compris aux non zapatistes qui eux doivent payer (des sommes modiques) pour y avoir accès. Il existe une clinique de la femme à La Garrucha, tenue uniquement par et pour les femmes, pratiquant des accouchements mais aussi tout ce qui relève de la planification familiale (contraception, conseils, suivis de grossesse…).
Au niveau régional, des responsables sont chargé-es de répartir le matériel et les médicaments arrivés de l'extérieur, de coordonner les campagnes de vaccination et de faire le lien avec les cliniques extérieures en cas de besoin (chirurgies importantes ou soins particuliers). On peut dire aujourd’hui que la mortalité infantile a considérablement baissé, que l'état de santé général des populations s'est beaucoup amélioré et que tout-es les zapatistes ont accès aux soins.
La Sexta
La lutte zapatiste a toujours été tournée vers l'extérieur, mais avec la Sixième Déclaration de la Forêt
Lacandone (2005), l'objectif est clairement de lancer une campagne pour unir les luttes dans un mouvement civil et pacifiste « en-bas, à gauche », indépendant des partis politiques, , au Mexique et dans le reste du monde. Après avoir pris le nom de l'Autre Campagne, elle se nomme désormais la Sexta à laquelle celles et ceux qui le souhaitent peuvent participer.

« Pour l'EZLN, être de la Sexta ne requiert pas d'affiliation ni de cotisation, ni d'inscription sur une liste,
d'original ou de copie d'une identification officielle, de reddition de comptes, d'être à la place du juge ou
du jury, ou de l'accusé ou du bourreau. Il n'y a pas de drapeau. Il y a des engagements et des conséquences de ces engagements. Les « non » qui nous appellent, la construction des « oui » nous met en mouvement » (…). Ceux qui, avec le re-surgissement de l’EZLN, espèrent une nouvelle période de tribunes, et de grandes concentrations, et les masses mettant le nez à la fenêtre de l’avenir, et les équivalents à la prise du palais d’hiver, seront déçus. Il vaut mieux qu’ils s’en aillent une bonne fois (...) Nous, nous ne voulons pas changer seulement de gouvernement, nous voulons changer de monde. » (« Eux et Nous V : La Sexta », 2013)

C'est dans cette perspective que les Zapatistes ont invité leurs contacts à participer à la Escuelita, la Petite École, l'été puis l'hiver 2013. Ils invitaient ainsi à « écouter, ce qui est le premier pas pour comprendre » les zapatistes dans leur vie quotidienne mais aussi dans la résistance et la construction de leur autonomie. Il ne faut pas oublier que le contexte de répression n'a jamais cessé, entre provocations militaires et policières, instrumentalisations d'autres communautés indigènes (sur la question des terres et à travers des « programmes d'aides financières »), attaques de groupes paramilitaires (entraînés et armés par la police et/ou l'armée).

En mai 2014, une attaque ciblée au Caracol de la Realidad a fait un mort chez les Zapatistes. Le
Conseil de Bon Gouvernement a fait appel à l'EZLN pour rendre la justice. Après cette violente agression, le sous-commandant Marcos a cessé d'exister pour prendre le nom de sous-commandant Galeano (nom du compañero assassiné).
Avec le sous-commandant Moisés, ils ont tenu une conférence de presse à l'issue du « premier échange des peuples originaires du Mexique avec les peuples zapatistes ». Un des messages est le suivant : « nous devons nous unir, nous devons nous prendre par la main les un-es les autres. […] Chacun-e lutte mais nous sommes uni-es ».

L'autre message concerne l'importance des médias libres, alternatifs et autonomes pour s'informer au
contraire des grands médias dont le seul but est de gagner de l'argent. Les zapatistes, par la voix du sous-commandant Galeano considèrent que le meilleur niveau de communication, malgré toute la technologie actuelle, est celui de l'échange direct. C'est pour cette raison, sans aucun doute, que le CNI et l'EZLN organisent un Festival mondial des résistances et des rébellions fin décembre 2014.

DÉMOCRATIE ! LIBERTÉ ! JUSTICE
Cybèle David,
Commission Internationale de Solidaires.
Soutenons les zapatistes et leurs coopératives de café
Par l'intermédiaire de l'association Échanges Solidaires qui importe directement du café de deux coopératives de café zapatistes ( Yachil Xojobal Chulchan et Ssit Lequil Lum), vous pouvez commander du café dans le cadre du regroupement de Solidaires (soit auprès de votre syndicat ou de
votre Solidaires local s'il en commande, soit auprès de Pascal Devernay : devernay.pascal@wanadoo.fr).

Non seulement vous dégusterez un très bon café arabica rebelle et zapatiste, mais vous soutiendrez aussi les producteurs et leurs coopératives ainsi que la construction de l'autonomie plus largement. En effet, en plus de pratiquer un prix juste, tous les bénéfices de la vente du café sont reversés aux cinq Conseils de Bon Gouvernement afin de financer les projets que l'assemblée des peuples décide.
Pour des informations plus complètes et plus précises, vous pouvez consulter, en français, le site du CSPCL (cspcl.ouvaton.org) et le dernier numéro de la Revue internationale de Solidaires : Mexique, Chiapas et Zapatistes (disponible à votre Solidaires local ou sur commande à Solidaires national) et bien entendu, en castillan le site officiel de l'EZLN : http://enlacezapatista

 

 

Nous envoyons des exemplaires sur demande. Les envois comme la revue seront pris en charge par Solidaires 30. Nous contacter à : solidaritat@outlook.fr
Le sommaire : 
● Notre camarade et amie Armelle…p.2
● Editorial : l’enjeu en question, p3
● « Un syndicalisme de transformation sociale, anticapitaliste et internationaliste». Entretien croisé d'Annick Coupé et Christian Mahieux, p.4-15
● Répressions syndicales   p.16-20
● Situation des syndicats  p.21-24
● Lutte de classe à l’Hôpital Careiron, chez les Intermittent-e-s et à Sirven  p.24-32
● Dossier retraites p.33-35
● Parole à la conf. ; billet picard, p.36-38
● Dossier psy p.38-40
● Les révoltes logiques (4), Retour sur une revue : Socialisme ou Barbarie p.41-44
● Dossier autogestion () p.45-56
● Dossier Palestine (2) p.57-63
● Dossier antifascisme  p.64-68
● Culture p.69-75
● Los patrons… nos ne podèm passar ? p.76

 

Le Comité de rédaction de Solidaritat.

 

 

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21 décembre 2014 7 21 /12 /décembre /2014 17:54

 

 

Source : www.reporterre.net


 

En Belgique aussi. À Bruxelles, une ZAD s’organise contre un projet de méga-prison

Grégoire Comhaire (Reporterre)

samedi 20 décembre 2014

 

 

 

À Haren, un quartier de Bruxelles, les autorités veulent construire la plus grande prison de Belgique au cœur du Keelbeek, un espace vert de dix-huit hectares. Des opposants ont installé une ZAD sur le site pour protéger ce site naturel et les terres agricoles. Ils contestent la nécessité de nouvelles prisons plutôt que des systèmes alternatifs de justice.


- Bruxelles, correspondance

Une cabane en bois, deux yourtes et une caravane. Voilà à quoi ressemble, pour l’instant, le petit village que les occupants du « Keelbeek » ont construit de leurs mains. Perdu au milieu d’un espace vert de dix-huit hectares, l’endroit est idyllique. S’il n’y avait pas les avions et la voie de chemin de fer à quelques mètres de là, on pourrait se croire en pleine campagne, à mille lieues de toute ville, voire de toute civilisation.

Une prison à la place des chicons

Nous sommes pourtant à Bruxelles, à Haren plus exactement, un quartier excentré au nord de la capitale belge, situé à une encablure du « Ring » (Périphérique) et de l’aéroport international de Zaventem. Dans ce quartier, que les quatre mille habitants continuent de nommer « village », le « Keelbeek » est depuis toujours un espace de respiration et d’évasion. On vient s’y promener en famille. On y fait paître les chevaux. Et jusqu’à l’année dernière, une partie de la zone consistait encore en terrains agricoles, dédiés aux pommes de terre et aux « chicons », ces endives dont les Belges raffolent.

Mais le Keelbeek est désormais menacé de disparition. Car le gouvernement belge a choisi cet endroit pour y construire la plus grande prison du pays : un complexe pénitentiaire ultra-moderne, qui pourrait accueillir mille deux cents détenus et qui remplacerait les prisons de Saint-Gilles et de Forest, proches du centre-ville et du Palais de Justice.

Pour comprendre cette décision, il faut remonter quelques années en arrière. Comme la France, la Belgique est régulièrement pointée du doigt pour les conditions d’incarcération désastreuses qu’elle impose à ses détenus. La plupart des prisons du Royaume sont vétustes et surpeuplées.


- La ZAD du Keelbeek -

A la prison de Forest, par exemple, les détenus sont souvent trois ou quatre par cellule. Dans une partie du bâtiment, il n’y a ni sanitaire, ni eau courante... Une situation intenable, qui a provoqué de nombreuses grèves du personnel pénitentiaire, et qui a décidé le gouvernement fédéral à agir.

En 2008, ce dernier a donc présenté un « Master Plan », prévoyant la construction de quatre prisons flambant neuves. Une fois inaugurées, elles augmenteront la capacité d’incarcération du pays tout en lui permettant de fermer définitivement les établissements les plus vétustes.

Des alternatives : "Aux Pays-Bas, les prisons sont vides"

Le chantier de la prison de Haren doit débuter en mai 2015. Mais c’était sans compter l’opposition d’une poignée d’associations, qui ont décidé de s’opposer au projet pour des raisons tant philosophiques qu’environnementales. « Il y a au moins trois bonnes raisons de s’opposer à ce projet », explique Jean-Baptise Godinot du Rassemblement R’, l’une des organisations actives dans la défense du Keelbeek.

« D’un point de vue environnemental, et dans une logique de souveraineté alimentaire, nous pensons qu’il est aberrant de bétonner l’une des dernières zones naturelles de Bruxelles. Elles pourraient être utilisées comme terrain agricole et participer à la création d’une ceinture verte autour de la ville. Du point de vue des habitants, la destruction du Keelbeek changerait complètement le cadre de vie. De ’village’, leur quartier passerait au rang de banlieue grise et bétonnée, coincée entre le train, l’autoroute et l’aéroport. »

Quant à la nécessité de construire de nouvelles prisons, « une augmentation de capacité carcérale ne résoudra en rien le problème de la surpopulation. Au contraire, beaucoup d’études montrent que de telles politiques ne vont faire qu’encourager la Justice à emprisonner encore davantage de personnes.

Ce qu’il faut, c’est changer de vision en matière de punition. A quelques kilomètres d’ici, aux Pays-Bas, les prisons sont vides. Pourtant les gens ne sont pas moins criminels que chez nous. Les autorités ont simplement développé un arsenal de peines alternatives qui leur ont permis de mettre fin au problème de surpopulation sans construire de nouvelles prisons. »

ZAD

Dès cet été, quatre militants ont donc décidé d’occuper le Keelbeek, et d’y rester quoi qu’il arrive, jusqu’à ce que le gouvernement fasse marche arrière. Parmi eux, Rafael, 45 ans, barbe grise et bonnet vissé sur la tête, installé dans une des yourtes depuis le mois d’août.

« On ne se connaissait pas », explique-t-il. « On a fait connaissance ici et on s’est organisé autour d’un même projet. Personnellement j’avais déjà participé au mouvement pour la défense du Potager des Tanneurs (un potager collectif dans un quartier populaire de Bruxelles NDLR). Je me suis dit qu’il fallait absolument se mobiliser pour défendre cet endroit. A vingt minutes du centre-ville, ce serait un désastre de bétonner un espace comme celui-ci. »

Les occupants le disent clairement, le « Keelbeek » est désormais une ZAD, une Zone à défendre comme il en existe ailleurs, et notamment en France. Le week-end dernier, les 13 et 14 décembre, plusieurs activités ont eu lieu pour l’inaugurer officiellement. Récolte de pommes de terre, musique, spectacle... Des dizaines de personnes sont venues de même que de nombreux médias.

Après des mois d’existence dans l’ombre, la ZAD de Haren s’est brusquement retrouvée sous les feux de la rampe. « Ce n’est qu’un début », avertit Rafael...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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18 décembre 2014 4 18 /12 /décembre /2014 22:37

 

 

Source : www.bastamag.net


 

 

Agriculture

Des éleveurs passent à l’action contre le puçage électronique de leurs animaux

par Sophie Chapelle 18 décembre 2014

 

 

 

 

« Après des années de lutte sur le terrain, la mobilisation a enfin payé », se réjouit la Confédération paysanne au soir du 17 décembre. Ce jour-là, des centaines de paysans sont descendus dans la rue pour protester contre l’identification électronique des chèvres et des brebis. Ils s’opposent à la vision de la Direction générale de l’alimentation, qui estime qu’accrocher une puce RFID à l’oreille des animaux permettrait une gestion informatisée des troupeaux et limiterait les risques sanitaires. Nombre d’éleveurs voient plutôt dans l’identification électronique une règle absurde, qui conditionne l’accès aux aides financières. Jusqu’à présent, les réfractaires se sont vus privés des aides de la Politique agricole commune, alors même que leurs animaux sont équipés de boucles en plastique permettant la traçabilité (lire notre reportage).

A Vitré en Ille-et-Vilaine, 200 éleveurs venus de tous les départements bretons ont bloqué l’usine Allflex qui fabrique des boucles d’identification classiques et électroniques. « Nous avons expliqué à la direction de l’entreprise que le bouclage classique répondait aux exigences de traçabilité pour lequel nous nous positionnons favorablement, souligne Jean-Marc Thomas, secrétaire général de la Confédération paysanne Bretagne, joint par téléphone. Les dirigeants se sont engagés à faire suivre nos revendications au ministère de l’Agriculture. Nous leur avons aussi demandé de participer au dédommagement des éleveurs sanctionnés pour avoir refusé l’identification électronique » (voir ici).

 

 

Au même moment, à Privas en Ardèche, plus de 250 paysans ont organisé une transhumance urbaine. Une quarantaine d’ovins ont traversé la ville, vers la Direction départementale des territoires. Valère Agnès, éleveur ardéchois menacé de sanctions pour avoir refusé de mettre une puce électronique à ses bêtes, y a été reçu par le préfet avec une délégation syndicale. « Le préfet s’est engagé à ne plus prononcer d’interdiction de mouvement ou de vente de fromage, dans la mesure où cela ne se fait pas ailleurs, souligne la Confédération paysanne. La première semaine de janvier, un rendez-vous au ministère doit permettre de faire de cet engagement une position nationale pour rompre définitivement le lien entre identification électronique et sanctions sanitaires. » Le libre choix donné à l’éleveur du mode d’identification de ses bêtes semble être sur la bonne voie.

 


Cet article vous a intéressé ? Basta ! a besoin de ses lecteurs pour poursuivre son travail, faites un don.

 

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

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17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 21:09

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

Débattre Justice climatique

« Nous allons continuer à manifester, bloquer des projets d’extraction de ressources naturelles, des ports, des sièges d’entreprises »

par Collectif 16 décembre 2014

 

 

 

 

 

Les négociations internationales sur le climat qui se sont achevées à Lima continuent de bloquer sur l’essentiel : les engagements de réduction d’émissions sont beaucoup trop faibles, ignorant les droits des citoyens déjà affectés par les dérèglements climatiques. Dans une déclaration commune, plus d’une quarantaine d’organisations de la société civile affirment vouloir « reprendre le pouvoir que nous ont confisqué ceux qui n’agissent pas dans notre intérêt ». « Nous luttons pour survivre et pour sécuriser nos territoires, habitations et moyens de subsistance face aux dérèglements climatiques », expliquent les mouvements signataires. Basta ! relaie leur appel.

Tard dans la nuit de samedi à dimanche, les 194 États de la planète sont parvenus à un accord dans le cadre de la convention cadre de l’ONU sur le dérèglement climatique. Loin d’être satisfaisant, cet accord hypothèque tout accord historique à la prochaine conférence internationale à Paris fin 2015. Les mouvements et ONG pour la justice climatique, notamment Attac France et les Amis de la Terre, ont rendu publique cette première analyse.

Le monde est confronté à une urgence planétaire : le changement climatique est causé par un système qui place la recherche du profit au-dessus des besoins des personnes et des limites de la planète. Il dévaste la vie de millions de personnes à travers la planète. Selon les scientifiques du climat, des basculements critiques pourraient se produire prochainement et la température moyenne globale pourrait s’accroître de 4 à 5°C avec des conséquences catastrophiques pour nous tous.

Les populations et la planète mises en difficulté

La Conférence de Lima aurait dû poser les jalons de la façon dont les gouvernements allaient prendre des mesures urgentes pour lutter contre le changement climatique et pour soutenir les populations vulnérables de la planète à s’adapter aux inévitables conséquences.

Il s’agissait de réduire plus fortement les émissions d’ici à 2020 et de fixer des objectifs climatiques à long terme pour ne pas augmenter la température de plus de 1,5°C. Ne pas émettre plus que ne le permet le budget carbone et répartir ce dernier sur la base des principes de responsabilités communes mais différenciées, des capacités respectives des pays et de la nécessité d’honorer la dette climatique.

Ce qu’il s’est passé à Lima s’inscrit dans une longue série de décisions qui, chaque année, affaiblissent les règles internationales sur le climat, mettant en difficulté les populations et la planète.

Entre injustice et faiblesse des engagements

Les engagements de réduction d’émissions pour l’avant 2020 sont injustes et beaucoup trop faibles. Ils conduiraient à dépasser les 2°C de réchauffement climatique d’ici le milieu du siècle. Ces objectifs n’auront pas été revus à la hausse en 2014, pas plus qu’il n’y a d’engagement à les ré-eaxaminer et les revoir prochainement.

Lima nous prépare à un accord à Paris qui ignorera les besoins et les droits des populations impactées dans le monde, excluant tout engagement contraignant en matière de contribution financière, d’adaptation, de perte et dommages et de transfert de technologie.

La Conférence de Lima n’a pas su établir un pont entre les actions que les pays doivent prendre et les technologies et financements nécessaires qui pourraient permettre aux populations du Sud de s’adapter, de construire leur résilience et de faire face à la perte et aux dommages occasionnés par les impacts du changement climatique. Pas plus qu’elle n’a permis de mettre sur les rails les nécessaires actions de réduction d’émissions sans lesquelles l’ampleur de la transformation et de la transition juste dont nous avons besoin pour limiter la hausse de température inférieure à 1,5 degrés C ne sera pas atteinte.

Des États qui promeuvent des fausses solutions

Ce qui a été décidé à Lima ouvre la possibilité à ce que chaque pays détermine ses propres engagements en matière de climat, sans que ces derniers ne tiennent compte de ce que demandent la science, les populations et et les exigences de justice, et sans cadre réglementaire clair. Nous avons vu des dirigeants politiques, en particulier ceux des États-Unis, de l’Union européenne et de leurs alliés, agissant dans l’intérêt des grandes entreprises polluantes, déterminés à déréglementer davantage le régime de gouvernance international du changement climatique. Ce faisant, ils sapent la convention sur le changement climatique des Nations Unies dans ses fondements, en affaiblissant les règles portant sur les pays développés et en ignorant leur obligation légale et morale de débloquer des financements suffisants et de transférer les technologies.

A Lima, l’expansion de l’utilisation des marchés carbone, qui ont pourtant échoué, a été largement encouragée. Y compris à travers l’utilisation de crédits carbone issus des forêts et des sols, source de dévastations supplémentaires pour les populations paysannes et forestières à travers le monde, empêchant les transformations dont nous avons besoin.

« Nous nous battons pour une transformation du système »

Le Sommet des peuples et la marche dans les rues de Lima ont exigé la défense des droits de la nature et la garantie des droits des populations. Ils ont clairement mis en lumière ce que sont les solutions à la crise climatique et les alternatives.

Partout sur la planète, les populations mettent en œuvre ces solutions et luttent pour transformer le système. Nous luttons pour survivre et pour garantir et sécuriser nos territoires, habitations et moyens de subsistance face aux dérèglements climatiques.

Nous nous battons pour une transformation du système énergétique visant à abandonner l’usage des énergies fossiles au profit de systèmes énergétiques accessibles à tous, contrôlés par les populations, décentralisés, sûrs et basés sur les énergies renouvelables. Nous défendons la souveraineté alimentaire et le développement des solutions agro-écologiques, tout en luttant pour s’adapter aux conséquences dévastatrices des dérèglements climatiques. Ainsi, les programmes de foresterie basés sur les populations fonctionnent dans leur intérêt, particulièrement ceux des populations indigènes, plutôt qu’en faveur des banquiers et des capitales financières dans le Nord.

Graines de résistance

Les populations accumulent de la force et du pouvoir, au niveau local, national et global. Nous allons continuer à mettre plus de monde dans les rues, à bloquer des projets d’extraction de ressources naturelles, des ports, des sièges d’entreprises, pour que notre force et notre pouvoir grandissent.

Nous allons reprendre le pouvoir que nous ont confisqué ceux qui n’agissent pas dans notre intérêt. Nous résisterons aux velléités d’imposer un « accord mondial sur le climat » qui ne fasse rien pour le climat et encore moins pour les populations.

Ici à Lima, ils ont essayé de nous enterrer. Mais ce qu’ils ignorent, c’est que nous sommes des graines qui vont éclore dans des sillons de résistance.

Premiers signataires :

Organisations et réseaux internationaux et régionaux :
- Campaña Mesoamericana para la Justicia Climatica
- Construyendo Puentes - Redes Latinoamericanas Frente al Cambio Climatico
- Corporate Europe Observatory
- Friends of the Earth International
- Jubilee South Asia Pacific Movement on Debt and Development
- LDC-Watch
- IBON International
- Indigenous Peoples of Africa Coordinating Committee
- Pan African Climate Justice Alliance
- Push Europe

Organisations et réseaux nationaux :
- National Organisations and Networks
- Aksyon Klima Philipines
- ATM
- Attac - France
- Association des Femmes Peules Autochtones du Tchad (AFPAT)
- Bangladesh Krishok Federation
- Bayay Sibuyanon Philippines
- Beyond Copenhagen
- Bolivian Platform on Climate Change
- Campaign for a Life of Dignity for All - Philippines
- CECOEDECON (Centre for community Economics and Development Consultants Society)
- CESTA - Amigos de la Tierra El Salvador
- Ecological Society of the Philippines
- Ecologistas en Accion (Spain)
- Ecowaste Coalition Philippines
- El FORO DEL BUEN AYRE
- EquityBd Bangladesh
- Energy and Climate Policy Institute for Just Transition Korea
- Fairwatch Italy
- Hodagad Djibouti
- Institute for Policy Studies
- Justiça Ambiental Mozambique
- La Mesa Nacional de Cambio Climático de Guatemala
- Les Amis de la Terre
- Our Rivers, Our Life (OROL)- Philippines and Gitib, Inc.
- PAIRVI (Public Advocacy Initiatives for Rights & Values in India)
- Peoples Movement on Climate Change
- Philippines Movement for Climate Justice
- PRRM
- Sawit Watch
- Sociedad CivilAmigos del Viento Meteorología Ambiente Desarrollo
- Solidaritas Perempuan (Women’s Solidarity for Human Rights)
- Unidad ecologoca Salvadoreña
- WomanHealth Philippines

Photo : DR / Manifestation à Paris pour le climat le 21 septembre 2014

 


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Source : www.bastamag.net

 

 

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16 décembre 2014 2 16 /12 /décembre /2014 21:48

 

Source : www.reporterre.net


 

Une ZAD voit le jour au milieu des champs près d’Agen

Emmanuel Daniel (Reporterre)

mardi 16 décembre 2014

 

 

 

Une nouvelle ZAD vient d’éclore à dix kilomètres d’Agen. Une soixantaine de personnes se sont réunies samedi sur les terres d’un agriculteur en lutte contre un projet de zone industrielle lié à la LGV Bordeaux-Toulouse. Une vingtaine d’habitations et près de six-cents hectares de terres risquent de disparaître sous le béton.


- Sainte-Colombe-en-Bruilhois (Lot-et-Garonne), reportage

On retrouve ici les mêmes causes qui ont présidé à la création des ZAD (zones à défendre) de Notre-Dame-des-Landes, du Testet ou encore de Roybon : bétonnage de terres agricoles, gabegie de fonds publics, présomption de conflits d’intérêts, surdité des pouvoirs publics face à la contestation des riverains.

Le projet ? Une zone industrielle le long de l’éventuel tracé de la LGV Bordeaux-Toulouse, accompagnée de nombreuses infrastructures dont une gare TGV. Alors que d’autres zones partiellement inoccupées existent tout autour d’Agen, et que le projet de ligne, économiquement aberrant, est vivement contesté.

Après avoir tenté des recours légaux depuis 2010 via le collectif Très Grande Vigilance du Bruilhois et de l’Agenais, Joseph Bonotto, dont les terres sont directement menacées, a décidé de changer de braquet. Avec le soutien de l’association Filières paysannes, il a lancé un appel, relayé par Reporterre, à occuper ses terres et à les cultiver collectivement afin de dynamiser une lutte qu’il portait presque seul jusque là.


- Joseph Bonotto -

Dès le début de matinée samedi 13 décembre, des riverains et des personnes venues d’autres zones de lutte ont commencé à affluer....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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16 décembre 2014 2 16 /12 /décembre /2014 18:53

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

#OpGPII 16/12/2014 à 10h17
Contre les « grands projets inutiles », des Anonymous font tomber des sites
Camille Polloni | Journaliste Rue89
 

Ces derniers jours, ils ont protesté contre le stockage de déchets nucléaires à Bure, dans la Meuse. Discussion (en ligne) avec trois hacktivistes « incontrôlables ».

Depuis le début du mois de décembre, des Anonymous regroupés sous la bannière #OpGPII mènent une opération contre les « grands projets inutiles et imposés ». Grâce à des attaques informatiques simples – surcharger les serveurs de requêtes –, ils bloquent temporairement l’accès à de nombreux sites internet.

Leurs cibles, ces hacktivistes n’en font pas mystère. Ils visent les institutions et entreprises liées à des gros chantiers contestés, tels que la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, le grand contournement ouest de Strasbourg, le Center Parcs de Roybon (Isère), l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou la ferme des Mille Vaches. Une fois le site « tombé », ils revendiquent l’action sur Twitter et dans des communiqués diffusés sur Pastebin.

 

 

Vidéo de présentation de la campagne

4 décembre 2014

 

 

Ce week-end et la semaine dernière, plusieurs sites en relation avec le centre d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure (Meuse) ont été visés à leur tour pour dénoncer « le manque de transparence du dossier et la volonté d’écarter le débat public ». Les Anonymous appellent notamment à un référendum sur le projet. L’attaque a mis hors service, entre autres, les sites de la région Lorraine et du conseil général de la Meuse.

« Attirer l’attention, conscientiser les gens »

Il n’est pas difficile d’entrer en relation avec certains auteurs de ces attaques à partir de leur compte Twitter, à quelques conditions près. Pas de rencontre physique, « pas de risque ». Ils préfèrent un tchat sur IRC, avec les volontaires disponibles (ce lundi après-midi, ils étaient trois). Leurs pseudos ne doivent pas être cités dans l’article : ils ne sont pas à usage unique et risqueraient de les identifier. Nous les appellerons donc Riri, Fifi et Loulou en supposant, faute de pouvoir vérifier, que ce sont des canetons mâles.

  • Riri n’est pas resté longtemps parce qu’il trouvait les questions nulles. Il a le temps de glisser ce qui, à ses yeux, unit les projets ciblés : « La souffrance des humains et de tout être. » Il espère que l’OpGPII « mette en lumière les luttes dans la région et conscientise les gens sur ce qui se passe pas loin de chez eux ». Interrogé sur sa sensibilité politique, il répond : « Ah les belles étiquettes. Si t’en veux une : on est les incontrôlables » ;
  • Fifi est le plus loquace, même s’il zappe les questions « qui n’intéressent que les flics », comme le nombre de participants aux attaques ou les précautions prises pour ne pas être repérés. Rappelons que les attaques par déni de service sont punies de cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. « Le brouillage, l’ombre, c’est notre protection :) » ;
  • pendant ce temps, Loulou regarde ce qui se dit et intervient ponctuellement. Il voit les attaques informatiques comme « une façon de manifester contre un projet afin d’attirer l’attention, faire circuler l’info et conscientiser les gens », quitte à lancer une action virtuelle au même moment qu’une manifestation IRL [« in real life », ndlr], en soutien.

Des documents à divulguer ? Mystère

Après la mort de Rémi Fraisse à Sivens, d’autres Anonymous ont lancé une « opération antirépression » il y a quelques semaines. En hackant des sites liés à la police et à la gendarmerie, ils ont réussi à divulguer quelques documents confidentiels bien que d’une importance relative. La démarche de l’Opération GPII est « différente sur la forme », précise Fifi :

« OpGPII, c’est attaquer les acteurs des projets ; OpAntiRep, c’est attaquer leur moyen de répression. »

Il refuse de dire si, là aussi, des données ont été collectées et seront publiées un jour.

« Comprenez que l’effet de surprise est notre point fort. »

Sur ses options politiques, Fifi reste flou. D’un coup, il affirme que « la politique, ça sert à rien », alors qu’il ne parle que de ça. Voit les « grands projets » comme « une injustice », des chantiers « où l’on prend notre argent public pour faire des choses inutiles, pour enrichir le capitalisme ».

Il parle de « faire comprendre aux puissants qu’ils sont vulnérables » y compris par le biais de leurs sites internet : « parfois leur faire perdre du bénéfice », « essayer de leur prendre des informations qu’ils pensaient bien cacher », réduire au silence « leur propagande » et marquer des points dans la bataille médiatique.

« Anonymous, c’est la voix du peuple. Un homme peut être arrêté, une idée ne meurt jamais. Il est évident aujourd’hui qu’il faut revoir notre mode de vie, et notre approche à la terre. »

En dehors de cette cause, il s’implique, sans préciser à quel degré, dans d’autres : « la liberté d’expression, la censure de sites comme The Pirate Bay, la scientologie [combat “traditionnel” des Anonymous, ndlr], le collectif Stop Tafta », qu’il voit comme « des combats humains ». Son théoricien préféré, c’est Henry David Thoreau, l’auteur de « Walden ou la vie dans les bois ». On tente une blague.

« Je ne savais pas qu’il y avait Internet dans les bois.

– Si, si, pour bloquer les entreprises qui les détruisent :) »

Passe d’armes avec deux élus

Avec les attaques contre les sites de la Meuse et de la Lorraine, les hacktivistes ne se sont pas fait que des amis. Leur action agace le président du conseil général, Christian Namy, qui a dû faire intervenir un prestataire pour réparer. Il a déclaré dans L’Est Républicain :

« Il y a eu un débat public auquel les opposants ont refusé de participer. Ils auraient pu saisir la liberté d’expression qui leur était offerte pour faire valoir leurs idées plutôt qu’avoir recours à ces pratiques. Je suis prêt à les recevoir pour une discussion plus productive qu’un piratage. »

En réponse, l’équipe de l’OpGPII lui a répondu, ainsi qu’au premier vice-président de région, Thibaut Villemin, qui avait émis des critiques assez proches.

« Comprenez que venir vous voir “à visage découvert” en tant qu’Anonymous nous pose un sérieux problème de sécurité. Quel paradoxe ! Se jeter dans la gueule du loup ? Il faut être naïf pour le croire. »

Suit une invitation « à rejoindre notre réseau IRC (AnonOps) pour débattre tranquillement » « le vendredi 19 décembre à 18 heures ». Et une proposition alternative : « organiser un “débat public” télévisé » entre opposants et partisans du projet. Les deux élus ont refusé.

 

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

 

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16 décembre 2014 2 16 /12 /décembre /2014 18:33

 

Source : www.bio-marche.info

 

Les Fralibs font certifier leur production

Auteur: Gabriel Lombard

 

Ecocert vient de certifier bio pendant un an la Scop T.I (pour Thés et Infusions) d'Aubagne, créée en juillet 2014 par les anciens salariés d'Unilever (marque Eléphant). Les premiers thés bio des "Fralibs" devraient être commercialisés au printemps, selon Olivier Leberquier, directeur général de la Scop T.I joint par Bio-Marché.Info.

"Tilleul de Provence" : les Fralibs brandissent leur arme contre Unilever (août 2013)

La certification s'ajoute à une autre bonne nouvelle puisque la coopérative vient de recevoir sur son compte les 2,8 millions d'euros issus de l'accord de fin de conflit avec la multinationale. Ce versement s'ajoutent aux 177.000 euros de capital de démarrage, financés par les 58 coopérateurs, tous anciens salariés. Lors d'un procès qui avait duré plus de 4 ans contre la fermeture de leur usine, le nom de la marque FRALIB (pour Française d'Alimentation et de Boissons) avait été transformé en Fralibs, pour Fraternité, liberté, solidarité.

Le projet des Fralibs est maintenant de développer, ou plutôt de "recréer" la filière des herbes médicinales et aromatiques de Provence, explique Olivier Leberquier. Unilever commercialisait, pour sa marque française, "du tilleul d'Amérique latine transformé en Allemagne" aux dépens des producteurs locaux, selon l'ex-leader de la lutte des Fralibs devenu patron. "La cueillette annuelle de tilleul était d’environ 400 tonnes au début des années 2000, essentiellement en régions PACA , Rhône-Alpes et Sud Ouest, aujourd’hui elle est tombée à 10 - 15 tonnes".

Les tisanes des Fralibs seront donc régionales, et en grande partie bio. Ainsi des sachets d'infusion de tilleul des petits producteurs de Buis-les-Baronnies, déjà commercialisés comme production militante. La coopérative prévoit également de commercialiser du thé vert haut de gamme issu d'une coopérative de Yên Bái au Vietnam, qui serait en cours de certification bio.

Le nom de la marque - ou des marques - pour la production des Fralibs devrait être décidé d'ici janvier 2015. En attendant, le collectif recherche des fournisseurs bio de plusieurs variétés de plantes locales (camomille, menthe, tilleul...), pour développer son marché et répondre à la demande de sa clientèle.

Fiche de contact pour fournisseurs (Pdf)
Mail : contact(at)scop-ti.com
  

15.12.2014

 

 

Source : www.bio-marche.info

 

 

 

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15 décembre 2014 1 15 /12 /décembre /2014 18:15

 

Source : cadtm.org

 

CADTM

 

Déclaration de soutien du CADTM Belgique à la grève générale du 15 décembre

11 décembre par CADTM Belgique

 


Le CADTM Belgique, membre du réseau Altersummit, |1| exprime ici son soutien actif à la grève générale du 15 décembre organisée par le front commun syndical belge. Moment de conscientisation et de lutte, la grève s’avère au regard des histoires des peuples un puissant outil pour faire plier le pouvoir capitaliste et ses relais politiques.

Nous soutenons l’ensemble du calendrier syndical et appelons à continuer le plan d’actions après cette grève générale, qui marquera l’Histoire de la Belgique.

Le projet du gouvernement fédéral belge constitue une violente offensive contre les droits économiques et sociaux de 99% de la population, des travailleur.se.s avec ou sans emploi. Le démantèlement programmé du droit du travail et de la sécurité sociale, la chasse aux sans-papiers et aux travailleur.se.s précaires – qui ne représentent qu’une partie du projet nauséabond de ce nouveau gouvernement – sont justifiés par un besoin toujours plus grand de compétitivité et par une prétendue recherche d’équilibre budgétaire, au nom du paiement de la dette dont une grande partie n’a pourtant pas bénéficié à la majorité de la population. Rappelons que le paiement du service de la dette (capital et intérêts) constitue la première dépense d’État, soit 20% du budget annuel !

Ces politiques s’inscrivent dans la droite ligne de celles prescrites ces dernières années en Europe par la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international). La Commission européenne a d’ailleurs averti la Belgique que son budget était non conforme au Pacte de stabilité et de croissance. Elle a salué les réformes annoncées par le gouvernement Michel mais a exigé encore plus d’efforts dans ce sens.

Si les chiffres optimistes présentés dans le budget gouvernemental n’ont pas été approuvés par la Cour des Comptes, ce gouvernement est particulièrement obéissant et zélé en termes de casse sociale. S’il ne tombe pas, il appliquera sa « rigueur budgétaire » qui entend avant tout satisfaire les intérêts d’une poignée de riches spéculateurs au détriment du reste de la population. Les autres niveaux de pouvoir – régional, communautaire, provincial, local - ne sont pas en reste, et il s’agit là aussi de lutter contre toute forme d’austérité et contre les dettes illégitimes, comme celles qui ont été causées par les sauvetages bancaires et par la mise en œuvre depuis plus de trente ans de politiques fiscales injustes.

Enfin, le gouvernement, tout comme la Commission européenne, est particulièrement favorable à la mise en place du traité transatlantique (TTIP) et d’autres traités de libre-échange qui achèveraient de confier nos démocraties aux plus riches et aux multinationales. Contre ces deux logiques d’austérité et de libre-échange opposons-nous au gouvernement en bloquant l’économie ce lundi 15 décembre et encerclons le sommet européen ce vendredi 19 décembre à Bruxelles.

La lutte ne fait que commencer...

Troïka et Michel : dégagez !!

 

Notes

|1| Le CADTM Belgique est également membre des plateformes de convergence AAA (Alliance pour des alternatives à l’austérité), ADTP (Acteurs des temps présents), Alliance D19-20 et Tout Autre Chose.

 

Source : cadtm.org

 

 

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12 décembre 2014 5 12 /12 /décembre /2014 18:42

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

A défaut d'y trouver l'asile, Edward Snowden s'exprime en France

|  Par Jérôme Hourdeaux

 

 

 

L'ex-employé de la NSA, toujours en exil en Russie où il estime être «en sécurité», s'est pour la première fois exprimé, par visioconférence, devant un public français mercredi. Malgré les multiples appels et pétitions, aucun pays européen n’est prêt à l'accueillir.

« J’aimerais rentrer aux États-Unis. C’est chez moi. » Réfugié en Russie depuis maintenant un an et demi, Edward Snowden ne désespère toujours pas de pouvoir quitter son exil et de retourner dans son pays, où il est pourtant sous le coup d’un mandat d’arrêt pour « espionnage, vol et violation d’une propriété de l’État ».

L’ex-employé de la NSA, à l’origine des révélations sur le système de surveillance mondial mis en place par les États-Unis, s’exprimait pour la première fois, par visioconférence, devant un public français réuni à la Gaîté lyrique à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’Homme, un événement baptisé « 10 jours pour signer » et organisé par Amnesty International en partenariat avec Mediapart, Le Monde et Arte.

Il est tout d’abord revenu sur la publication, la veille, du rapport du Sénat américain sur la pratique de la torture par la CIA après le 11 septembre 2001 pour établir un parallèle avec son propre rôle de lanceur d’alerte. Edward Snowden raconte que les méthodes de l’agence américaine, qu’il qualifie de « crimes inexcusables », étaient connues en interne depuis plusieurs années. « J’ai travaillé à la CIA pendant les années où il y avait de la torture. Je n’étais pas impliqué », a-t-il raconté, mais « j’avais des suspicions ». Ces pratiques ont même été dénoncées en interne, par des personnes ayant elles-mêmes participé à des séances de torture. « Il y a eu des rapports écrits et des inquiétudes transmis à la CIA », a affirmé Edward Snowden, mais « la réponse de la CIA a été de dire d’arrêter de se plaindre ».

Pour l’informaticien, « la raison pour laquelle ce programme n’a pas été arrêté » malgré ces soupçons est « que le public n’a pas été mis au courant ». Et, « si les programmes ont été arrêtés, c’est parce que les journaux les ont révélés ». Le rapport du Sénat publié mardi « est un pas en avant. Mais cela n’empêche pas la poursuite d’officiels ayant ordonné la torture », a-t-il estimé.

Edward Snowden a ensuite bien entendu été interrogé sur ses propres révélations et sur l’existence d’éventuels nouveaux documents concernant la France. Mais le whistleblower a déjà plusieurs fois expliqué qu’il ne souhaitait pas jouer un rôle selon lui réservé aux journalistes, limitant le sien à la fourniture des documents. « Je n’ai pas accès à des informations secrètes. J’ai détruit toutes mes informations à partir du moment où je les ai données à des journalistes. Je n’ai donc pas de scoop », a-t-il affirmé lors de son intervention.

« Mais la surveillance de masse a lieu dans tous les pays qui ont les moyens d’avoir des agences de renseignement », a-t-il toutefois précisé. « Il y a eu des informations montrant qu’Orange fournissait des informations à la DGSE », a-t-il ajouté en référence à la proximité entre l’opérateur historique français et les services de renseignement plusieurs fois évoquée par la presse, dernièrement par Le Monde.

Edward Snowden est également revenu sur les conditions de son exil en Russie, affirmant être « en sécurité ». « Je prends le métro comme tout le monde », a-t-il plaisanté. « Je continue de travailler aujourd’hui activement à la protection des données sur Internet et je suis en contact constant avec des activistes. » Même si les autorités russes continuent à maintenir le secret autour de son lieu de résidence, les conditions de vie du réfugié américain semblent effectivement s’être sensiblement améliorées.

Durant les premiers mois ayant suivi l’arrivée du whistleblower sur le territoire russe, Moscou avait littéralement placé celui-ci au secret. Seule personne à pouvoir s’exprimer en son nom, son avocat Anatoly Kuchenera avait expliqué, en septembre 2013, que le jeune homme ne pouvait sortir que sous protection, et à la condition d’être déguisé, et qu’on lui avait interdit tout contact avec ses proches ou des ONG. « Les anciens collègues de Snowden pourraient utiliser l’arrivée de parents pour suivre sa localisation », expliquait alors Me Kucherena avant d’affirmer : « En ce moment, je suis son seul lien avec le monde extérieur. Même ses contacts avec ses parents passent par moi. »

« Dans le futur, Edward devra décider s’il continue à vivre en Russie »

Un an plus tard, Edward Snowden semble avoir récupéré, au moins en partie, sa liberté de mouvement et le droit de communiquer. Il « est en pleine forme, il prospère », affirmait ainsi au début du mois de décembre Daniel Ellsberg, autre whistleblower célèbre pour ses révélations sur la guerre du Vietnam en 1971, après avoir rencontré Edward Snowden à Moscou. Selon lui, son moral serait même bon, malgré l’isolement. « C’est quelqu’un qui peut passer beaucoup de temps tout seul, il n’est pas très sociable. Il peut rester tout seul avec son ordinateur », explique Daniel Ellsberg. Eward Snowden aurait même désormais le droit de sortir à visage découvert et de discuter avec des inconnus sous sa véritable identité. « Oui, je peux. Et je sors », affirmait-il au mois d’octobre dernier dans une interview accordée à The Nation. « On me reconnaît de temps en temps. C’est toujours dans les magasins d’ordinateurs », précisait-il.

S’il n’a pas le droit de quitter le sol russe, le jeune homme a tout de même retrouvé le droit de recevoir des invités et multiplie les entretiens avec des proches mais également des militants des droits de l’Homme, des responsables d’ONG, des journalistes… Dans Citizen Four, le documentaire de la journaliste Laura Poitras, la première avec Glenn Greenwald à être entrée en contact avec Edward Snowden, on découvre que celui-ci a été rejoint en Russie par sa petite amie, Lindsay Mills, que l’ex-employé de la NSA avait précipitamment quittée en s’enfuyant d’Hawaï en mai 2013. Pour des raisons de visa, la jeune femme n’est pas autorisée à rester constamment en Russie mais y effectuerait de fréquents séjours.

Alors que sa première année d’exil n’avait été marquée que par quelques très rares interventions, Edward Snowden a également pris son bâton de pèlerin virtuel et multiplie désormais les interventions publiques par visioconférence. En mars dernier, il créait l’événement en intervenant en direct lors du très branché festival SXSW qui se tenait à Austin au Texas. Le même mois, il témoignait, par écrit, devant la commission des libertés civiles du Parlement européen. Au mois d’avril, il s’exprimait, cette fois par vidéo, devant le Conseil de l’Europe. Au cours des derniers mois, il est également intervenu lors de la conférence #EncryptNews organisée par la Freedom of Press Foundation ou à l’occasion de la remise du « prix Nobel alternatif » qui lui a été décerné par des journalistes de The Nation et de Wired ou encore le directeur de l’association de défense des libertés civiles américaines Aclu.

Avec la médiatisation vient également la célébrité. Sorti en novembre 2014, le documentaire Citizen Four est d'ores et déjà un succès critique primé par l'International Documentary Association et bien placé dans la course aux oscars. L’aventure d’Edward Snowden a même inspiré la télévision russe dans une série à succès et doit faire l’objet d'une adaptation au cinéma par Oliver Stone, avec Joseph Gordon-Levitt dans le rôle principal.

Mais ce semblant de liberté ne doit pas faire oublier qu’Edward Snowden vit entre la menace de passer le reste de sa vie dans une prison américaine et l’obligation de s’installer définitivement en Russie, jamais à l’abri d’un revirement diplomatique. Au mois d’août dernier, les autorités ont renouvelé pour une période de trois ans l’asile temporaire accordé au jeune homme à son arrivée. À cette occasion, son avocat Anatoly Kucherena a rappelé qu’il s’agissait d’un permis de résidence, et non d'un asile politique. « Dans le futur, Edward devra décider s’il continue à vivre en Russie et devient citoyen ou s’il retourne aux États-Unis », a-t-il insisté.

Lors de son intervention à Paris, Edward Snowden a expliqué que, à défaut de retourner « chez lui », il aurait « bien aimé venir en Europe occidentale ». Mais, malgré les multiples appels et pétitions, aucun pays européen n’est pour l’instant prêt à défier Washington qui a fait du cas du whistleblower une affaire de principe. En France, les autorités se réfugient derrière le fait que, juridiquement, Edward Snowden n’a déposé aucune demande d’asile. Or, celui-ci a fait savoir à plusieurs reprises sa volonté de se réfugier dans des pays européens, dont la France. Mais, se justifie le gouvernement, pour qu’une demande d’asile soit valide, il faudrait que celle-ci soit déposée sur le sol français, chose quasi impossible pour Edward Snowden qui risquerait d’être immédiatement intercepté et extradé vers les États-Unis.

Une pétition lancée au mois de juin dernier, et ayant reçu 165 000 signatures, mettait pourtant en avant une solution juridique. L’article L 711-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) prévoit en effet un asile dit « constitutionnel » pour « toute personne persécutée en raison de son action en faveur de la liberté ». Et ce droit peut être accordé sans avoir à pénétrer sur le sol français. Au mois de juillet, les initiateurs de la pétition avaient été reçus par le groupe d’études « Internet et société numérique » de l’Assemblée nationale. Mais depuis, celle-ci semble n’avoir eu aucun effet. Jeudi, le député Christian Paul, co-organisateur de la réunion et président de la commission numérique et libertés de l’Assemblée, a une nouvelle fois appelé à la mise en place « d’un cadre légal pour les lanceurs d’alerte ». L’élu PS se dit également « particulièrement favorable à l’éventuelle demande d’Edward Snowden de bénéficier de l’asile constitutionnel, que la France garantit aux combattants de la liberté ».

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 14:27

 

Source : blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart

 

 

Construire l'alternative en Rhône-Alpes

Associatifs, syndicalistes, militants et élus, membres du PG, EELV, Ensemble, PCF, Nouvelle Donne... 80 citoyens engagés, issus des huit départements de la région, lancent un appel « à s'unir sans attendre, pour redonner élan et espoir à toutes celles et ceux qui ne se résignent pas à la situation actuelle ».

 



Reconstruire la politique: urgent, désirable et possible. En Rhône-Alpes, nous y sommes prêts.

Parce qu'il existe une alternative aux politiques d'austérité menées par le gouvernement, qui pèsent sur nos citoyen-ne-s et étranglent les territoires dans lesquels nous vivons,

Parce que nous en avons assez de voir la politique libérale actuelle nous priver petit à petit des services publics indispensables pour bien vivre et travailler au pays,

Parce que l'eau, l'air, les sols, le climat, notre patrimoine commun, sont progressivement transformés en marchandises, confiés au privé et détruits sans que les “ grands dirigeants ” ne bougent le petit doigt,

Parce que nous sommes inquiets de voir le repli sur soi et les sectarismes se développer sur le terreau de la misère sociale et du chômage,

Inquiets du boulevard qu'ouvrent ces politiques délétères à la droite et au FN, mais fermement convaincus que la réponse au “ tous pourris ”, c'est l'engagement citoyen :

Nous, signataires de cet appel, avons décidé de prendre l'initiative pour dire l'urgence et notre disponibilité à créer une dynamique de rassemblement à gauche, écologiste et citoyenne, à vocation majoritaire. Nous déclarons qu'il est urgent, désirable et possible de construire cette dynamique à l'échelle régionale en Rhône Alpes. Ensemble, nous sommes prêt-e-s à construire un projet de transformation sociale et écologique ancré résolument à gauche pour « changer la vie » pour de bon, enfin ! Mobilisons les énergies et les ressources régionales pour créer des activités et des emplois utiles et relocalisés, partager les richesses et le temps autrement, développer la coopération plutôt que la concurrence et la prédation des ressources naturelles, avancer vers un projet de société différent.

Nous nous retrouvons déjà sur de nombreuses luttes communes, nous partageons le même désir de vie bonne pour tou-te-s, les mêmes valeurs républicaines, les mêmes objectifs de réappropriation citoyenne et de justice sociale, la même urgence à mener la bifurcation écologique. Nous appelons donc tou-te-s les citoyen-ne-s, collectifs, réseaux, syndicalistes, quartiers, militants, associatifs et élu-e-s de Rhône Alpes qui en ont assez, à s'unir sans attendre, pour redonner élan et espoir à toutes celles et ceux qui ne se résignent pas à la situation actuelle.

Nous nous déclarons disponibles pour lancer et participer à cette dynamique de rassemblement, seule à même de bloquer l'arrivée au pouvoir de la droite dans notre région, en proposant une alternative crédible à la politique libérale et d'austérité menée par le PS au gouvernement. L’annonce des prochaines échéances régionales, fin 2015, nous laisse le temps de nous organiser. Ne le gaspillons pas, soyons à la hauteur des responsabilités qui nous échoient. 

Surmontons nos différences, les égos, les jeux d’appareil et les étiquettes. Rassemblons-nous !

 

Paul Ariès, objecteur de croissance, rédacteur en chef du mensuel les Zindigné(e)s (Rhône) ; Georges Arpin, conseiller municipal PCF Oyonnax, conseiller communautaire du Haut-Bugey (Ain) ; Elliott Aubin, adjoint au maire du 1er arrdt de Lyon, étudiant, conseiller national PG (Rhône) ; Julian Augé, co-secrétaire PG (Haute-Savoie) ; François Auguste, conseiller régional PCF-Front de Gauche (Isère) ;

Lela Bencharif, conseillère régionale EELV (Loire) ; Corinne Bernard, conseillère régionale EELV (Isère) ; Laurence Boffet, conseillère du 1er arrdt de Lyon, Ensemble ! Front de Gauche (Rhône) ; Danielle Bonnel, Assemblée citoyenne Chambéry (Savoie) ; Sofiène Boumaza, militant PG, Assemblée citoyenne ouest-lyonnais (Rhône) ; Sylvie Brianceau, conseillère municipale PG à Passy (Haute-Savoie) ;

Marylène Cahouet, syndicaliste (Rhône) ; Annick Cappoen, Assemblée citoyenne de Chambéry (Savoie) ; Danielle Carasco militante féministe Villeurbanne (Rhône) ; Robert Cartier, maire de Saint-Martin-de-Clelles (Isère) ; Albane Colin, conseillère régionale EELV (Ain) ; Alain Coulombel, conseiller régional EELV (Haute Savoie) ; Agnès Crepy, militante associative, conseillère municipale à Ugine (Savoie) ; Armand Creus, conseiller régional Ensemble - FdG (Rhône) ;

Jean-Pierre Delbonnel, militant Ensemble (Savoie) ; Bruno Dolik, co-secrétaire départemental PG (Loire) ; Alain Dontaine, militant PG Grenoble (Isère) ; Tifen Ducharne, militante de l'éducation populaire et membre du Bureau national PG (Savoie) ; Gisèle Duchateau, bénévole au Comité d'action juridique pour l'accès au droit rural (Drôme) ; Gilbert Dumas, syndicaliste (Rhône) ;

Antoine Fatiga, conseiller régional FdG (Savoie) ; Jérôme Faynel, militant associatif (Rhône) ; Eleni Ferlet, co-secrétaire départementale PG (Rhône) ; Marc Ferrapie, militant de l'éducation populaire et de la solidarité internationale, ancien responsable syndical régional dans le bâtiment (Ardèche) ; Mylene Ferri, conseillère municipale PCF Oyonnax (Ain) ;

Colette Grange, militante des droits de l'homme et de la femme (Rhône) ; Patrick Guerini, co-secrétaire du PG comité Annemasse Agglo (Haute-Savoie) ; Bruno Guillaud-Bataille, maire de Charavines (Isère) ; Jean-Jacques Gury, militant Nouvelle Donne (Rhône) ; 

Corinne Iehl, élue communautaire Grand Lyon EELV (Rhône) ; 

Maurice Jacquet, militant associatif Attac, Collectif Roosevelt et PG (Ain) ; Christian Jeannot, militant de l’éducation et de la culture (Drôme) ; Robert Joumard, militant Attac (Rhône) ;

Olivier Keller, conseiller régional EELV (Ardèche) ; Andrea Kotarac, co-secrétaire départemental PG (Rhône) ;

Hélène Lacheret, précaire de l’Education Nationale et co-secrétaire départementale PG (Drôme) ; Myriam Laidou-Denis, militante contre Centerparcs Roybon, porte parole EELV (Isère) ; Raphael Laine, militant Ensemble! Jeunes - Front de Gauche (Rhône) ; Danièle Lebail, conseillère régionale PCF-Front de Gauche (Rhône) ; Pascal Le Brun, syndicaliste EDF (Rhône) ; Marie-Claude Lefort, militante communiste (Drôme) ; Hélène Legardeur, conseillère régionale EELV (Drôme) ; Bruno Léna, militant de l'enseignement (Drôme) ; Gérard Leras, conseiller régional EELV (Isère) ; Philippe Leeuwenberg, conseiller général de la Drôme, conseiller municipal de Die, communiste (Drôme) ; Véronique Louis, maire de Saint Maurice d'Ibie, vice-présidente de la CDC "Berg et Coiron" PG (Ardèche) ;

Alain Manach, militant associatif Grenoble (Isère) ; Elisa Martin, première adjointe à la Mairie de Grenoble (Isère) ; Pierre Mériaux, conseiller régional EELV (Isère) ; Daniel Mino, CAP à Gauche Chablais (Haute-Savoie) ; Dominique Monterrat, militant Alternatifs/Ensemble (Ain) ; Véronique Moreira, conseillère régionale EELV (Rhône) ; Corinne Morel Darleux, conseillère régionale Parti de Gauche - Front de Gauche (Drôme) ; Laurent Moreno, conseiller municipal de Thizy-les-Bourgs Ensemble!/FDG (Rhône) ;

Richard Neuville, militant Ensemble (Ardèche) ; 

Anne-Sophie Olmos, conseillère municipale déléguée Nouvelle Donne de Grenoble (Isère) ; Corinne Oumakhlouf, co secrétaire départementale PG (Loire) ; 

Raymonde Poncet, conseillère générale EELV (Rhône) ;

Philippe Quintin, adjoint au maire Miribel les Echelles, syndicaliste (Isère) ;

Nadine Reux, secrétaire départementale EELV (Isère) ; Dominique Rols, militant syndical à l'Inspection du Travail (Loire) ; Marianne Rouxin, Militante Ensemble! (Savoie) ;

Bernard Sauvat, militant du PG, membre du bureau du comité de Bourg-en-Bresse (Ain) ; Cesar Scaglia, militant associatif, Albertville (Savoie) ; Benoit Schneckenburger, membre du Secrétariat national du PG (Rhône) ; Odile Schwertz-Favrat, militante engagée dans le mouvement social pour la représentation associative "Femmes en Luth, citoyennes à part entière", "Coordination régionale Rhône-Alpes de soutien aux sans papiers" et "Mêmes droits pour toutes et pour tous" (Drôme) ;

Didier Thévenieau, porte-parole du Parti de Gauche 26, Responsable du collectif anti-gaz de schiste Drôme Sud (Drôme) ; Serge Tissot, syndicaliste (Ain) ; Michele Tortonese, militante Ensemble!-Front de Gauche (Rhône) ; Alain Touleron, Militant Ensemble ! - Front de Gauche (Rhône) ; Sylvie Touleron, militante Ensemble (Haute Savoie) ;

Marie-Christine Vergiat, députée européenne, Front de Gauche ; Benoit Verrier, militant syndical à l'inspection du Travail (Isère) ; Patrice Voir, conseiller régional PCF-Front de Gauche (Isère) ;

Michel Wilson, militant EELV (Rhône) ;

Saïd Yahiaoui, universitaire (Rhône).

 

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart

 

 


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            et pendant l'été

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       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

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