Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 18:42

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Anonymous 06/01/2015 à 13h43
Le site du ministère de la Défense attaqué en hommage à Rémi Fraisse
Camille Polloni | Journaliste Rue89
Imprimer
 

 

 

 

Mardi depuis la fin de matinée, le site du ministère de la Défense est inaccessible suite à une attaque informatique revendiquée par un groupe d’Anonymous « à la mémoire de Rémi Fraisse », le militant écologiste tué par une grenade le 26 octobre sur le site du futur barrage de Sivens.

 

Anonymous OpGPII @OpGPII

@CamillePolloni News : http://www.defense.gouv.fr/  actuellement TANGO DOWN à la mémoire de Rémi Fraisse

 

A première vue, il ne s’agit pas à proprement parler d’un piratage informatique mais d’une attaque par déni de service (c’est-à-dire visant à saturer les serveurs). « Une enquête menée par le Centre d’analyse de lutte informatique défensive (Calid) et le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) est en cours », indique-t-on au ministère de la Défense.

« Ils devraient rendre leurs conclusions d’ici demain ou après-demain. Le site est rétabli depuis 12h30 environ mais de nouvelles tentatives d’attaques ont lieu avec d’autres adresses IP. »

Aucune revendication n’est directement parvenue au ministère, commente cette même source, qui n’annonce pas de dépôt de plainte pour l’instant.

 


Capture d’écran du site du ministère de la Défense inaccessible

 

Contre les « grands projets inutiles »

En décembre, Rue89 avait interrogé des membres de ce groupe d’Anonymous opposés aux « grands projets inutiles et imposés », qui ciblent les sites d’institutions et entreprises liées à des gros chantiers contestés :

A chaque fois qu’un site « tombe », le groupe revendique l’action sur Twitter et dans des communiqués diffusés sur Pastebin.

L’un de nos interlocuteurs au sein de ce groupe nous expliquait participer aux attaques informatiques pour « faire comprendre aux puissants qu’ils sont vulnérables » y compris par le biais de leurs sites internet : « parfois leur faire perdre du bénéfice », « essayer de leur prendre des informations qu’ils pensaient bien cacher », réduire au silence « leur propagande » et marquer des points dans la bataille médiatique.

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

Partager cet article
Repost0
6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 18:12

 

 

Source : www.courrierinternational.com

 

 

Les anti-islam à Dresde, les anti-crétins à Berlin
Le mouvement des "Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident" (Pegida) mobilise toujours des milliers de personnes à Dresde. Mais la riposte s'amplifie dans tout le pays.
Des manifestants anti-Pegida nettoient la place où se tenait auparavant un rassemblement des militants du mouvement populiste anti-immigration à Dresde, le 5 janvier 2015 - Photo Robert Michael/AFP  
Des manifestants anti-Pegida nettoient la place où se tenait auparavant un rassemblement des militants du mouvement populiste anti-immigration à Dresde, le 5 janvier 2015 - Photo Robert Michael/AFP

Ils étaient environ 18 000, selon la police, à manifester le 5 janvier à Dresde contre la "dénaturation" de leur pays par les étrangers – en particulier les musulmans. Mais face à eux, 4 000 personnes – un chiffre record, souligne Die Tageszeitung – sont aussi descendues dans la rue pour défendre une Allemagne ouverte au monde.

Mais, face aux quelques centaines d'islamophobes qui tentent de prendre pied dans le reste du pays, le nombre des anti-Pegida était largement supérieur : près de 10 000 personnes à Münster, 8 000 à Stuttgart, 5 000 à Berlin ou encore 4 000 à Hambourg à l'appel des "Européens tolérants contre la crétinisation de l'Occident" (Tegida).

A Cologne, où une coalition de plus de 40 organisations comprenant aussi partis de gauche et syndicats appelait à une contre-manifestation, le prévôt de la cathédrale a décidé lui aussi d'agir, avec le soutien des autorités religieuses : ne voulant "pas de lumière pour les racistes", l'édifice religieux est resté dans le noir, de même que les temples protestants de la ville.

Un mouvement qui est devenu "un creuset"

"Les deux grandes Eglises chrétiennes en Allemagne ont clairement pris position", se réjouit la Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). La mairie de Berlin (gouvernée par une grande coalition SPD-CDU) a, elle aussi, montré son camp et éteint la porte de Brandebourg.

La condamnation du mouvement des Pegida par la chancelière Angela Merkel dans son allocution du Nouvel An ("Ne les suivez pas ! Car ils ont trop souvent des préjugés, de la froideur, voire de la haine au cœur !") n'est certainement pas étrangère à cette démonstration de force des anti-Pegida.

Néanmoins, souligne la FAZ, "les Eglises affrontent le même problème que les politiques : [personne] ne sait jusqu'ici comment répondre aux inquiétudes et aux récriminations des citoyens sans renforcer davantage les éléments radicaux des Pegida". Un mouvement qui est devenu "un creuset [où se mêlent] peur de l'étranger, malaise face à une politique d'immigration trop libérale, mais aussi xénophobie, mépris du politique et culte du chef".

 

 

Source : www.courrierinternational.com

 

 

                                                                                 ******************************

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

Allemagne: manifestations contre le mouvement « anti-islamisation » Pegida

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

Près de 18 000 personnes se sont réunies, lundi 5 janvier, à l'occasion d'une manifestation « contre l'islamisation de l'Allemagne et de l'Occident », à Dresde, à l'appel du mouvement Pegida. Mais cette mobilisation record s'est cette fois heurtée à de nombreux contre-rassemblements dans plusieurs villes du pays.

Comme chaque semaine depuis début octobre, près de 18 000 personnes se sont réunies, lundi 5 janvier, à l'occasion d'une manifestation « contre l'islamisation de l'Allemagne et de l'Occident », à Dresde, dans l'est du pays, à l'appel d'un mouvement se faisant appeler les « Européens patriotes contre l'islamisation de l'Occident » (Pegida).

Défiant l'appel de la chancelière Angela Merkel à rejeter ces rassemblements, qu'elle a qualifiés de racistes, les manifestants ont de nouveau scandé « Wir sind das Volk ! » (« Nous sommes le peuple ! »), un slogan naguère entonné par les manifestants contre le régime de la RDA, peu avant la chute du Mur de Berlin.

Mais cette mobilisation record s'est cette fois heurtée à de nombreux contre-rassemblements dans plusieurs villes du pays. À Dresde, quelque 3 000 contre-manifestants s'étaient rassemblés notamment à l'initiative d'un collectif d'associations baptisé « Dresde pour tous ». À Rostock, autre ville d'ex-RDA, les opposants au mouvement se sont fait entendre en scandant en particulier « Willkommen im Abendland ! » (« Bienvenue en Occident ! »). À Cologne, « quelques milliers » d'individus ont fait face à « quelques centaines » de personnes dénonçant l'« islamisation ». Les ponts sur le Rhin, l'hôtel de ville et l'emblématique cathédrale avaient été éteints en signe de protestation contre Pegida. L'église catholique a expliqué qu'elle militait contre les discriminations, pour la liberté religieuse et ne voulait pas « offrir de beau décor » à ce mouvement. 

À Berlin, environ 300 militants anti-islamisation s'étaient réunis aux abords de l'hôtel de ville tandis que quelque 5 000 contre-manifestants, selon l'agence de presse allemande DPA, se sont dirigés vers la porte de Brandebourg, parmi lesquels le ministre fédéral de la justice, Heiko Maas. Il avait récemment qualifié les manifestations de Pegida de « honte pour l'Allemagne ». L'éclairage du bâtiment symbole de la capitale allemande avait, lui aussi, été coupé.

Dans les villes de Munster (nord-ouest), Stuttgart (sud) ou encore Hambourg (nord), les anti-Pegida s'étaient également mobilisés.

Le mouvement Pegida affirme refuser « l'islamisation » de la société allemande, s'opposer aux djihadistes ou aux étrangers qui refuseraient de s'intégrer. Dans son allocution du nouvel an, Angela Merkel a appelé ses compatriotes à ne pas participer à ses manifestations, estimant qu'elles étaient organisées par des gens au « cœur » rempli de « préjugés » et de « haine ».

Lire notre précédent article : Allemagne: les manifestations islamophobes prennent une ampleur inquiétante

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

Partager cet article
Repost0
5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 18:26

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

EDITO - Ils sont fous, ils sont nuls, et ils continuent. Bonne année quand même !


Hervé Kempf (Reporterre)

lundi 5 janvier 2015

 

 

 


Si nous n’avions pas l’optimisme solidement chevillé à l’esprit, il faut bien avouer que ce début d’année 2015 nous remplirait d’inquiétude. Pas tant par les événements que par la manifeste incapacité des dirigeants à penser le monde de façon rationnelle.

Le gouvernement de MM. Hollande et Valls annonce ainsi à grands coups de trompe que l’année 2015 sera importante, qu’elle verra se dérouler à Paris la grande conférence sur le climat, la COP 21, qu’il va tout faire pour sa réussite, que "c’est une question de survie" (Ségolène Royal sur RTL le 4 janvier). La conclusion logique de ceci est qu’il faut chercher à réduire les émissions de gaz à de serre.

Mais dans le même temps, le président de la République annonce que "quand les recours seront épuisés, le projet [de Notre-Dame-des-Landes] sera lancé" (ce matin sur France Inter). Hier, le secrétaire d’Etat à la réforme territoriale Vallini affirmait dans Le Dauphiné libéré que « pour que la France reste la France, nous devons continuer à construire des aéroports, des barrages, des autoroutes, des lignes de TGV, des équipements de tourisme ». Et récemment, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et grand ordonnateur de la conférence sur le climat de la COP 21, estimait que la création d’un méga-centre commercial dit Europa City, près de l’aéroport de Roissy était un "projet majeur" qui "structurera notre territoire et contribuera à sa vitalité économique" (Le Journal du Dimanche du 21 décembre 2014).

Aéroports, autoroutes, centres commerciaux, barrages, au nom de la sacro-sainte "croissance" : voici donc le programme que nous proposent les "dirigeants", obstinés à ne pas changer de cette voie qui nous jette déjà dans le mur, puisque le changement climatique, la misère, le chômage ne sont pas des perspectives pour demain mais la réalité d’aujourd’hui, de plus en plus perceptible, de plus en plus douloureuse.

Il va nous falloir, cette année, faire face à ce double discours permanent, qui va d’autant plus s’amplifier que la grande sérénade du "tous unis pour le climat" va s’enclencher : attendez-vous à subir une opération de "greenwashing" jamais vue, où les grandes entreprises et les politiciens de tout poil vont proclamer que les "solutions" sont de leur côté, sous le magnifique étendard de la "croissance verte".

Les Hollande, Valls, Vallini, Fabius, sont réputés "socialistes". Mais l’UMP et le Front national ne nous chantent pas une autre chanson : tous ressentent la même flamme pour les aéroports, barrages, TGV et centres commerciaux, sans omettre à l’occasion de jurer qu’il faut agir contre le changement climatique.

En fait, sur l’essentiel, PS, UMP et FN sont d’accord, et l’écologie est la seule force d’opposition véritable à l’organisation concertée de la destruction du monde au service du capitalisme.

Thomas Piketty en état d’hébétude intellectuelle

Plus ennuyeux peut-être encore est le fait que ceux qui devraient avoir quelques lumières sont dans le même état d’hébétude intellectuelle que les porte-flingues de l’oligarchie. Car les économistes critiques ne parviennent pas davantage à imaginer d’autres issues que la voie unique des dominants. Thomas Piketty refuse la Légion d’honneur. Fort bien. Mais comment justifie-t-il cette décision honorable ? En jugeant que les gouvernants "feraient bien de se consacrer à la relance de la croissance en France et en Europe." Misère ! Alors même que dans son livre Le capital au XXIe siècle, il expliquait fort pertinemment que "la croissance, en dehors de périodes exceptionnelles ou de phénomènes de rattrapage, a toujours été relativement faible, et que tout indique qu’elle sera sans doute plus faible encore à l’avenir" (p. 125)....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

Partager cet article
Repost0
5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 16:52

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

Pour que les rébellions deviennent révolutions

Emmanuel Daniel (Reporterre)

lundi 5 janvier 2015

 

 

Les livres ouvertement révolutionnaires sont rares. À nos amis, la dernière livraison du Comité Invisible, en est assurément un. L’ouvrage revient avec enthousiasme sur les mouvements populaires qui ont secoué le monde ces dernières années tout en en pointant les insuffisances. Les auteurs proposent des pistes pour « s’extraire de l’impasse du présent » et violer la loi d’airain des révolutions manquées.



Ils les avaient annoncées, elles sont arrivées. « Elles », ce sont les insurrections. « Ils », ce sont les membres du Comité invisible qui écrivaient il y a sept ans L’insurrection qui vient.

Effectivement, du Caire à Rio, de Madrid à Athènes, d’Istambul à Kiev, les rues se sont embrasées, les populations se sont soulevées. « Occuper des places en plein cœur des villes, y planter des tentes, y dresser barricades, cantines ou baraques de fortune, et y tenir des assemblées relèvera bientôt du réflexe politique élémentaire, comme hier la grève », prédisent ces anonymes dans leur nouvelle livraison intitulée À nos amis.

La Commune comme façon d’être au monde

Avec jubilation, ils décrivent « la joie palpable qui débordait des places occupées », « la joie qui s’attache à toute commune ». Car pour eux, le mouvement des places marque un retour en force de l’idée de Commune qu’ils ne présentent pas seulement comme une manière de lutter ou une forme d’organisation politique mais comme « une façon d’être au monde » ou encore comme « la participation à une puissance collective à même de dissoudre le sentiment d’affronter le monde seul ».

Ils voient dans ces rassemblements bien plus qu’un moyen de dire sa colère : « La commune est l’organisation de la fécondité. Elle fait naître toujours plus que ce qu’elle revendique. C’est cela qui rend irréversible le bouleversement qui a touché les foules descendues sur toutes les places et les avenues d’Istanbul.

Des foules forcées pendant des semaines à régler par elles-mêmes les questions cruciales du ravitaillement, de la construction, du soin, de la sépulture ou de l’armement, n’apprennent pas seulement à s’organiser, elles apprennent ce que, pour une grande partie, on ignorait, à savoir : que nous pouvons nous organiser, et que cette puissance est fondamentalement joyeuse ».

Joyeuse et durable car « les insurrections se prolongent » dans les villes et les quartiers une fois les places désertées, sous la forme de « mises en commun et d’auto-organisation ».


- Place Tahrir, au Caire -

Vivre sans être gouverné

Ils égrainent les descriptions et exemples récents en les replaçant dans une perspective historique, rappelant ainsi que ce qui s’est joué ces dernières années est une réminiscence à la fois du désir et du potentiel humain à vivre sans être gouverné : « Des collectivisations en Aragon en 1936 aux occupations de places les dernières années, les témoignages du même ravissement sont une constante dans l’Histoire : la guerre de tous contre tous n’est pas ce qui vient quand l’Etat n’est pas là, mais ce qu’il organise savamment tant qu’il existe. »

Sauf que, « les insurrections sont venues, pas la révolution ». Les mouvements populaires semblent partout « s’étrangler au stade de l’émeute », constatent-ils. Ils présentent l’ouvrage comme une « entreprise d’élucidation » qui entend donner des pistes pour « s’extraire de l’impasse du présent » en trouvant un « langage à même de dire à la fois la condition qui nous est faîte et le possible qui la fissure ».

Plutôt que de chercher des excuses historiques ou scientifiques, ils s’attachent à mettre en lumière « les points d’appuis dont l’ennemi dispose en nous-mêmes et qui déterminent le caractère non fortuit, mais déterminé, de nos échecs ». Afin de dépasser la loi d’airain des révolutions manquées, le Comité invisible s’adresse à ses amis, à tous ceux qui sont prêts à « construire une force révolutionnaire ». Mais ils ne s’embarrassent pas de politesses. Leurs « amis » en prennent pour leur grade.

Violence ou pacifisme : un faux combat

Ils renvoient dos à dos les pacifistes pour qui « la mise au ban de la guerre n’exprime au fond qu’un refus infantile et stérile d’admettre l’existence de l’altérité » et les radicaux, partisans de la violence pour la violence, qui ont privatisé la révolution à des fins de « valorisation personnelle » et « semblent comme voués à une sorte d’auto-sabordage permanent ».

Ils s’en prennent aussi à la démocratie directe qui « dans son formalisme est d’abord une affaire d’angoissés ». Pour eux les « fétichistes » des assemblées tentent de masquer derrière les procédures et l’obsession de la prise de décision leur absence de confiance en eux et en les autres.

Comme dans L’insurrection qui vient, les auteurs usent du ton péremptoire et donneur de leçons de ceux qui ont compris avant les autres, mieux que les autres. Tel qu’ils s’expriment, ils ne laissent que peu de place à la discussion. Ceux qui ne seraient pas d’accord avec eux sont au choix des imbéciles, des lâches ou des flippés. Mais cette arrogance est ici moins dérangeante que dans leur précédent ouvrage.

Car les leçons qu’ils délivrent, ils se les adressent en partie à eux-mêmes. Le procès fait aux radicaux peut être perçue comme une critique faite à L’insurrection qui vient. En effet, certains passages de cet ouvrage présentant la violence comme loisir ou exutoire, donc comme fin en soi, m’avaient laissé le sentiment de messages codés compréhensibles uniquement des inconditionnels de l’émeute.

Ici, l’appétence pour la castagne est moins présente. Les auteurs vont même jusqu’à ériger le tact en « vertu révolutionnaire » en se refusant à opposer dogmatiquement « les ‘radicaux’ aux ‘citoyens’, les ‘révoltés en actes’ à la population passive ». Leur implication dans le mouvement mondial des places, qui a réussi l’exploit de rassembler largement au-delà des cercles d’insurgés professionnels, n’est sûrement pas étranger à cette volonté affichée de « ménager les devenir-révolutionnaires ».

Un texte poétique et politique

Ce texte est à l’image des mondes qu’ils défendent, à savoir « sensible », poétique autant que politique. Les auteurs s’adressent moins à nos synapses qu’à nos tripes, moins à notre raison (ankylosée par des décennies de société du spectacle et de consommation) qu’à ce que nous ressentons au plus profond de nos êtres.

Cela ne les empêche pas de proposer une critique éclairante de l’ordre néo-libéral qui utilise « la gestion de crise comme technique de gouvernement ». Ils dressent un portrait de l’ennemi qui n’est plus incarné par le Pape ou le Président mais par des infrastructures et des réseaux. Un pouvoir diffus organisé « sur un plan horizontal, fragmenté » et non sur un « plan vertical et hiérarchique ».

Pour eux, le pouvoir est maintenant territorial, partout et d’abord en nous-mêmes, nous enfants de l’Internet qui par notre culte de la transparence rendons possible la société du contrôle et de la surveillance total.

Appel à ceux qui s’organisent

Mais plus qu’un habile exercice de style, ce livre est un appel, traduit en huit langues et diffusé sur quatre continents. Un appel non pas à prendre le pouvoir mais à tisser des réseaux denses de relations entre les personnes, à « se lier stratégiquement aux autres zones de dissidences » et à s’organiser pour « accroître notre puissance ».

Ils accordent autant d’importance « aux détails les plus quotidiens, les plus infimes de notre vie commune » qu’à la question technique. Bloquer, saboter, détruire les machines, les flux et les infrastructures mais aussi comprendre et maîtriser les techniques qui permettent au monde de tenir debout afin de ne plus dépendre de l’ordre néolibéral qui se pose comme seule alternative au chaos et à la misère : « Tant que la perspective d’un soulèvement populaire signifiera pénurie certaine de soins, de nourriture ou d’énergie, il n’y aura pas de mouvement de masse décidé. »...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 


Partager cet article
Repost0
3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 17:37

 

Source : www.reporterre.net

 

 

La lutte est utile ! Nous avons remporté une manche contre le géant Decathlon

Collectif « pour un site préservé entre Loire et forêt »

samedi 3 janvier 2015

 

 

 

Les habitants de Saint-Jean de Braye, près d’Orléans, se battent contre la destruction de seize hectares de terres par une zone commerciale. Ils ont remporté une victoire juridique quant à l’autorisation accordée pour la création du magasin Decathlon. C’était pot de terre contre pot de fer ! Et il se pourrait bien que le gobelet de terre désintègre un jour le pot de béton...


« Résister contre Decathlon, contre la famille Mulliez, vous n’avez aucune chance... C’est le pot de terre contre le pot de fer ! » Voilà ce que nous entendions souvent lors de nos manifestations contre ce projet de zone commerciale. Notre collectif « pour un site préservé entre Loire et forêt » conteste en effet la création d’un « Village Oxylane – Decathlon » qui détruirait 16 hectares de zones humides, naturelles et cultivées, près d’Orléans.

Ni notre projet alternatif agricole rédigé avec Terre de liens, ni nos contributions sérieusement argumentées aux différentes enquêtes publiques, ni notre pétition réunissant plus de 1600 signatures n’avaient freiné l’avancement de ce dossier. Remettre en cause le bienfondé de cette zone commerciale était tout simplement impensable pour nos élus.

Victoire juridique

Nous avons donc utilisé la voie des recours : devant le tribunal administratif d’une part, pour contester la déclaration d’intérêt général et la modification du PLU, dont l’instruction est encore en cours ; devant la Commission Nationale d’Aménagement Commercial (CNAC) de l’autre, pour contester l’autorisation accordée au niveau départemental pour la création du magasin Decathlon.

Suivant les précieux conseils d’associations amies ayant déjà déposé ce type de recours, avec le soutien de conseillers régionaux et d’un avocat, nous avons transmis à cette commission un rapport complet expliquant en quoi ce projet était inutile et nocif sur ce territoire.


- Un visiteur sur le site visé par le projet Oxylane -

Le 12 novembre dernier, la commission nous a donné raison. Le gobelet de terre a gagné ! La commission vient de publier ses motivations. Les quatre arguments qui ont particulièrement retenu son attention sont : l’artificialisation d’espaces naturels, le risque de création de friche commerciale au sud de l’agglomération, l’absence de desserte en transport en commun et la destruction du paysage de cette entrée de ville....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

Partager cet article
Repost0
2 janvier 2015 5 02 /01 /janvier /2015 16:48

 

 

Source : cadtm.org

 

CADTM

 

 

Halte aux pressions de l’Union européenne : la Grèce veut voter librement

30 décembre 2014 par Attac France

Communiqué 29 décembre 2014

 

 

 

Suite à l’échec de l’élection présidentielle grecque, des législatives anticipées se tiendront le 25 janvier. Au moment où la Belgique se rebelle et où la Grèce se rapproche d’une rupture avec les politiques d’austérité imposées par l’Union européenne, cette dernière doit immédiatement cesser toute pression et toute intervention dans le débat politique grec. Les dirigeants français, allemands et européens doivent laisser le peuple grec libre de voter et de choisir d’autres voies.

Alors que va s’ouvrir la campagne des élections législatives anticipées en Grèce, les marchés financiers et les dirigeants politiques européens, inquiets d’une possible victoire de Syriza, commencent à intensifier leur chantage sur le peuple grec.

Les taux d’intérêt sur la dette grecque grimpent à nouveau, manifestant la défiance des banquiers face au programme anti-austérité de Syriza. Jean-Claude Juncker, président de la Commission, a déclaré sa « préférence de voir des visages familiers » après les élections, soutenant ouvertement Antonis Samaras, actuel premier ministre, co-auteur avec la Troïka d’une politique de dévastation de la Grèce. Le commissaire européen Pierre Moscovici a lui aussi été dépêché à Athènes pour soutenir les « réformes structurelles » qui ont appauvri le peuple et détruit ses droits sociaux fondamentaux. Il s’est permis d’intervenir dans le débat électoral grec en avertissant que « l’idée d’envisager de ne pas rembourser une dette énorme est suicidaire ». Déjà lors des élections législatives grecques en 2012, François Hollande avait pesé en faveur de la droite par une intervention très remarquée à la télévision grecque.

Depuis 2010, le peuple grec a résisté aux cruelles politiques d’austérité en organisant des mobilisations sociales de très grande ampleur et en s’engageant dans des pratiques démocratiques nouvelles face à la crise d’un système politique corrompu. « Ne laisser personne seul face à la crise ! », tel est le slogan des mouvements de solidarité en Grèce.

MM. Juncker et Moscovici, vous ne pouvez pas continuer à imposer vos politiques qui détruisent la société. L’espoir d’une Europe sociale, solidaire et démocratique peut naître et se développer dans le pays qui a inventé la démocratie il y a vingt six siècles. Les Grecs ont le droit de décider eux-mêmes de leur avenir, sans menace ou pression de quiconque. Ils ont le droit de proposer de nouvelles expériences politiques aux autres peuples de l’Union européenne, pour enfin envisager une réelle union des peuples européens.

Nous ne laisserons pas le peuple grec seul face au chantage de la finance et de ses serviteurs politiques, de la Commission européenne ou de notre gouvernement. Les mobilisations sociales qui se développent en Belgique, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Slovénie et ailleurs, montrent que le peuple grec n’est pas seul en Europe à vouloir prendre un autre chemin. Soyons tous et toutes solidaires du peuple grec !

Voir en ligne : https://france.attac.org/

 

Source : cadtm.org

 

                                                                                       **************************             

 

Source : cadtm.org

 

CADTM

 

Communiqué de presse

Bas les pattes devant la Grèce qui lutte et résiste !

31 décembre 2014 par CADTM Europe

 

 


Les puissants d’Europe et du monde entier n’ont même pas attendu la dissolution du Parlement grec et l’ouverture de la campagne électorale pour lancer leur nouvelle offensive de mensonges et de chantages qui visent a terroriser les citoyens grecs afin qu’ils ne votent pas aux prochaines élections du 25 janvier 2015 en faveur de SYRIZA, la Coalition de la Gauche Radicale grecque. En effet, secondés par les grands médias européens, « ceux d’en haut » du nom de Juncker, Merkel, Hollande, Renzi ou Moscovici commencent leur énième intervention brutale dans les affaires intérieures de cette Grèce, qu’ils ont d’ailleurs transformée en un amas de ruines sociales depuis qu’ils lui ont imposé leurs politiques d’austérité inhumaines et barbares.

C’est le succès ou l’échec de la guerre sociale menée contre les populations de toute l’Europe qui est en jeu !

Le CADTM n’a pas le moindre doute sur les intentions véritables de ceux qui ont fait de la Grèce le laboratoire européen de leurs politiques néolibérales les plus extrêmes et des Grecs des véritables cobayes de leur thérapie économique, sociale et politique de choc. On doit s’attendre à une escalade de leur offensive car ils ne peuvent pas se permettre que SYRIZA réussisse et fasse des émules en Europe ! Ils vont utiliser tous les moyens dont ils disposent car ils sont bien conscients que ce qui est en jeu aux prochaines élections grecques est le succès ou l’échec de la guerre sociale qu’ils mènent contre l’écrasante majorité des populations de toute l’Europe !

JPEG - 5.8 ko
Pierre Moscovici

C’est d’ailleurs parce que l’enjeu est si important qu’on doit s’attendre à ce que « ceux d’en haut » d’Europe et de Grèce ne respectent pas le verdict des urnes, qui devrait couronner, pour la première fois de l’histoire, la victoire de la gauche grecque. Sans aucun doute, ils vont par la suite essayer d’asphyxier le gouvernement de gauche sorti des urnes, parce que son éventuel succès serait sûrement interprété comme un formidable encouragement à la résistance par les travailleurs et les peuples d’Europe.

Le CADTM, qui s’est toujours trouvé aux cotés de la population grecque luttant contre les politiques d’austérité et les graves atteintes aux droits sociaux et démocratiques, fera de nouveau tout pour alerter la gauche et les mouvements sociaux en Europe et au-delà afin de les mobiliser dans un vaste mouvement de solidarité avec la population grecque qui résiste et lutte pour se libérer du fardeau d’une dette qui non seulement n’est pas la sienne, mais qui est aussi manifestement largement illégitime, illégale ou odieuse. Le CADTM considère que la constitution d’une commission internationale et citoyenne d’audit de la dette grecque, chargée d’identifier la part illégale et/ou illégitime ou odieuse de cette dette qu’il ne faudrait pas rembourser, ferait presque partout des émules et mettrait à l’ordre du jour la répudiation de la dette illégitime et/ou illégale de tous les pays de la périphérie européenne...

JPEG - 7.9 ko
Gunther Oettinger

Être solidaire de la population grecque ainsi que de la gauche grecque, qui résistent et luttent pour libérer le pays et ses citoyens de l’emprise des créanciers et de la dictature des marchés, est aujourd’hui le devoir internationaliste élémentaire non seulement des militants mais aussi de tout citoyen européen qui refuse cette Europe de l’austérité qui génère misère, racisme et barbarie.

CADTM Europe

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : cadtm.org

 

 

Partager cet article
Repost0
1 janvier 2015 4 01 /01 /janvier /2015 17:13

 

Source : www.lemonde.fr

 

Thomas Piketty refuse la Légion d'honneur

Le Monde.fr avec AFP | 01.01.2015 à 15h11 • Mis à jour le 01.01.2015 à 17h55

 
 
Thomas Piketty, dans son bureau de l'EHESS, à Paris, le 12 mai.

L'économiste français Thomas Piketty, auteur du livre à succès Le Capital au XXIe siècle, a indiqué à l'Agence France-Presse refuser sa nomination au grade de chevalier de la Légion d'honneur, officialisée jeudi 1er décembre.
 

Lire : Modiano, Tirole et Mimie Mathy dans la promotion de la Légion d'honneur

« Je refuse cette nomination car je ne pense pas que ce soit le rôle d'un gouvernement de décider qui est honorable », a-t-il justifié, estimant que l'Etat « ferait bien de se consacrer à la relance de la croissance en France et en Europe » plutôt que de distribuer ces distinctions. 

 

 CRITIQUE DE LA POLITIQUE DU GOUVERNEMENT

Le refus de M. Piketty intervient alors que son ouvrage, qui entend démontrer la tendance spontanée à une toujours plus grande concentration de la richesse entre quelques mains, s'est vendu à 1,5 million d'exemplaires. Traduit en plusieurs langues, l'essai est en particulier un phénomène d'édition aux Etats-Unis, où M. Piketty, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, a été reçu par des conseillers du président Barack Obama.

Lire aussi : Pourquoi le livre de Piketty est-il un succès aux Etats-Unis ?

L'accueil réservé au livre a été plus tiède en France, notamment de la part du gouvernement, malgré de très fortes ventes. Un temps proche du Parti socialiste, l'économiste critique régulièrement la politique menée par François Hollande. Il regrette notamment que ce dernier ait enterré sa promesse de campagne d'une profonde réforme fiscale, dans le sens d'une plus grande progressivité de l'impôt, un projet ardemment défendu par l'économiste.

En juin, il commentait ainsi dans un entretien au Monde la politique du chef de l'Etat :

« Je pense qu'il y a un degré d'improvisation dans la politique fiscale et la politique économique de François Hollande qui est effectivement assez consternant. »


« LE FATAL INSIGNE QUI NE PARDONNE PAS »

Thomas Piketty s'inscrit ainsi dans la longue liste des personnalités ayant refusé leur nomination à un grade de la Légion d'honneur, que ce soit par refus d'un mérite dont ils s'estimaient indignes, par souci d'indépendance, ou encore par esprit frondeur. Avant l'économiste français, l'ancien secrétaire général de la CFDT, Edmond Maire, la refusa en des propos semblables, estimant que « Ce n'est pas à l'État de décider ce qui est honorable ou pas ».

Léo Ferré et Georges Brassens avaient préféré prendre les devants avant même d'être nommés, le premier brocardant « ce ruban malheureux et rouge comme la honte » tandis que le second signa par la suite une chanson satirique où il dénonce « le fatal insigne qui ne pardonne pas ». Pierre Curie avait pour sa part refusé la distinction d'un simple « Je n'en vois pas la nécessité », tandis que George Sand avait refusé d'être la première auteure à arborer l'insigne, justifiant qu'elle ne voulait « pas avoir l'air d'une vieille cantinière ! »

 Claude Monet, Georges Bernanos, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Albert Camus s'inscrivent également dans cette longue liste. En 2013, c'était l'auteur et dessinateur de BD, Jacques Tardi, qui avait refusé la Légion d'honneur, tandis qu'en août 2012, la chercheuse Annie Thébaud-Mony, spécialiste des cancers professionnels avait refusé cette distinction pour dénoncer « l'impunité » de responsables de groupes industriels, responsables de « crimes industriels ».

Source : www.lemonde.fr


*Info supplémentaire vu sur le Nouvel Obs : lien
Dans le domaine économique, Henri Proglio, que le gouvernement n'avait pas reconduit cet automne comme PDG d'EDF, mais qui va prendre la présidence du groupe d'électronique de défense Thales, est promu commandeur. Même promotion pour l'entrepreneur franco-libanais Jacques Saadé qui dirige le géant du transport maritime CMA CGM.

Partager cet article
Repost0
26 décembre 2014 5 26 /12 /décembre /2014 22:03

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

Liberté de semer

Monsanto ne pourra pas déposer son brevet sur une tomate naturelle

par Sophie Chapelle 23 décembre 2014

 

 

 

 

Monsanto, le géant américain des semences, visait l’obtention d’un brevet portant sur des tomates issues de sélection traditionnelle et naturellement résistantes à un champignon appelé Botrytis cinerea. Mais c’était sans compter l’opposition de la coalition No Patent on seeds ! (pas de brevets sur les semences), un collectif d’associations engagées contre le brevetage des végétaux, des graines et des animaux d’élevage [1].

« Les tomates originales utilisées pour ce brevet proviennent de la banque internationale de gènes de Gatersleben en Allemagne, explique la coalition. La résistance recherchée était déjà connue chez ces plantes. Or, Monsanto a publié un brevet formulé de façon à créer l’impression que des techniques de génie génétique avaient été utilisées pour produire lesdites tomates. » Il ne s’agirait donc pas d’une invention, critère incontournable pour obtenir un brevet. L’argument a été semble t-il retenu par l’Office européen des brevets – chargé d’étudier les demandes de brevets principalement déposées par les grandes firmes – qui vient de « révoquer » le brevet EP1812575 de Monsanto.

« Maintenant les sélectionneurs, cultivateurs et consommateurs pourront bénéficier d’une diversité de tomates plus importante à travers de futures sélections », se réjouit Christopher Then de No Patent on Seeds. Néanmoins, la coalition rappelle que plus d’une centaine de brevets ont déjà été accordés par l’Office européen des brevets sur des plantes issues de méthodes de sélection conventionnelles (voir nos articles sur le brevetage de melons ou de poivrons). Les organisations demandent une révision de la réglementation européenne sur les brevets afin d’exclure de la brevetabilité le matériel de sélection, les plantes, les animaux et la nourriture qui en est issue. Afin de freiner la main-mise de quelques grandes multinationales sur la chaine alimentaire.

Sur le même sujet : Industrie chimique, sociétés de biotechnologies et géants du trading contrôlent la chaîne alimentaire mondiale 

 

Photo : © Réseau Semences Paysannes

 

Notes

[1Les organisations de la coalition No Patent on Seeds ! sont Bionext (Pays-Bas), La déclaration de Berne (Suisse), GeneWatch (Grande-Bretagne), Greenpeace, Misereor (Allemagne), Development Fund (Norvège), No Patents on Life (Allemagne), Red de Semillas (Espagne ), Rete Semi Rurali (Italie), Réseau Semences Paysannes (France) et Swissaid (Suisse).


Cet article vous a intéressé ? Basta ! a besoin de ses lecteurs pour poursuivre son travail, faites un don.

 

 

Source : www.bastamag.net

 

 

Partager cet article
Repost0
26 décembre 2014 5 26 /12 /décembre /2014 21:24

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

En Belgique, des collectifs anti-austérité réclament «tout autre chose»

|  Par Ludovic Lamant

 

 

 

 

Ils veulent peser dans le débat public pour faire émerger des « alternatives » à la politique d'austérité du nouveau gouvernement belge. Portés par des figures du monde associatif, universitaire et culturel, deux collectifs citoyens viennent de se lancer coup sur coup. « Le cœur, pas la rigueur », entonnent-ils, sur fond de blocage politique dans le royaume.

De notre envoyé spécial à Bruxelles.-   Manifestations monstres, grèves tournantes dans les provinces, grève générale le 15 décembre… La Belgique traverse une période de turbulences sociales depuis le début de l'automne, qui tranche avec cette pratique du « compromis politique » dont le royaume s'était fait une spécialité. Tout le monde est suspendu à l'issue incertaine du bras de fer entre le gouvernement de droite de Charles Michel, convaincu qu'« il n'y a pas d'alternative », et des syndicats qui, à la surprise quasi générale, font front commun pour dénoncer les mesures de rigueur.

En cette fin d'année, le blocage s'est durci. Mais d'autres acteurs cherchent à bousculer les règles du jeu. Deux collectifs citoyens anti-austérité, en Flandre d'abord, en Wallonie et à Bruxelles ensuite, ont surgi. À peine apparus, ils ont séduit des milliers de Belges, déjà fatigués par les discours officiels des partis au pouvoir. Leurs appels respectifs, qui misent sur les vertus de l'éducation populaire pour élever le débat, tournent sur les réseaux sociaux.

« Cela fait des années que l'on nous dit qu'il n'y a pas d'alternatives, comme si l'on jouait dans une tragédie grecque, où les dieux ont décidé de ce qu'on devait faire, que notre destin est tracé, que l'on n'y échappera pas. Nous, nous disons que c'est avant tout une affaire de choix politique, qu'il y a de la place pour le débat et la réflexion », avance Wouter Hillaert, un journaliste culturel de 36 ans, à l'origine du lancement de Hart Boven Hard (« Le cœur, pas la rigueur »).

Côté francophone, l'esprit est à peu près identique : « J'ai 26 ans et je n'avais jamais connu, jusqu'alors, de front commun syndical dans mon pays. C'est la première fois que je vois un tel clivage se dessiner aussi clairement, avec des forces qui ne parviennent pas à se neutraliser, comme c'est souvent arrivé avec des gouvernements précédents. Avec "Tout autre chose", nous voulons travailler un troisième espace, aux côtés des partis et des syndicats, pour mettre un coup de projecteur sur les alternatives », assure David Murgia, un comédien belge de premier plan, devenu l'un des porte-parole de Tout autre chose. 

Dans la manifestation d'Anvers, le 15 décembre. © Hart Boven Hard - Katja PIre. 
Dans la manifestation d'Anvers, le 15 décembre. © Hart Boven Hard - Katja PIre.

Les Flamands de Hart Boven Hard se sont lancés au grand jour le 22 septembre, date de la présentation de la « feuille de route » du nouveau gouvernement régional flamand (dirigé par les indépendantistes de la N-VA, en coalition avec d'autres formations de droite). Ce jour-là, ils ont publié, dans le quotidien De Morgen, un texte alternatif à l'accord de coalition. Le soir même, des débats citoyens faisaient salle comble, dans trois capitales, Anvers, Gand et Bruxelles. Aujourd'hui, la pétition compte sur le soutien de plus de 1 300 structures et associations, qui forment le gros du Middenveld, cette société civile flamande très structurée et influente.  

« L'austérité aggrave la crise, plutôt que de la résorber. Va-t-on copier en Belgique ce même modèle, qui ne marche pas ? Non, nous ne paierons pas », prévient l'appel flamand, qui a également été signé, à titre individuel, par plus de 15 000 citoyens. Parmi les signataires, on trouve aussi bien des grands noms de la culture belge (le metteur en scène Guy Cassiers, l'écrivain Tom Lanoye, le performeur Benjamin Verdonck, le comédien et metteur en scène Josse de Pauw, le patron de l'Opéra de Bruxelles, Peter de Caluwe) et des représentants de syndicats (les chrétiens d'ACV, les socialistes d'ABVV, etc.). Mais aussi, et c'est plus surprenant, tout un réseau de collectifs chrétiens-démocrates, proches du CD&V (le grand parti chrétien-démocrate flamand, au pouvoir au niveau régional et fédéral), qui ont décidé de « se rebeller » contre leur parti de toujours.

Au nord comme au sud de ce pays de 11 millions d'habitants, le milieu culturel joue un rôle clé dans cette dynamique. Celui-ci s'était déjà fait entendre en octobre, au moment des premières annonces des coupes massives dans les budgets alloués à la culture au niveau fédéral. « Depuis plusieurs années, nous avons pris l'habitude de nous mobiliser pour défendre le milieu de la culture contre les coupes budgétaires. Mais c'est devenu contre-productif. L'idée, ici, est d'envoyer un message plus large, qui dépasse notre simple pré carré culturel, parce que d'autres secteurs sont confrontés aux mêmes problèmes que nous », précise Wouter Hillaert, qui se donne pour objectif de « faire le lien », « relayer des idées », d'un secteur à l'autre. 

Avec un logo quasi identique, Tout autre chose a emboîté le pas de Hart Boven Hard, pour surgir en décembre, à la veille de la grève générale du 15. « Nous croyons qu'il ne suffit pas de résister, de défendre les acquis, de préserver un modèle de société essoufflé. Que c'est d'un vrai débat démocratique que surgiront les alternatives. Qu'il faut bâtir tout autre chose », lit-on dans l'appel francophone. Parmi les signataires initiaux, on trouve là encore des figures du monde de la culture (les réalisateurs Jaco Van Dormael et Jorge Leon, le comédien habitué des frères Dardenne Fabrizio Rongione, etc.), des universitaires respectés (l'économiste Paul Jorion, la philosophe Isabelle Stengers, le juriste Olivier de Schutter, etc.), et enfin des acteurs du secteur social et patrons d'ONG.

« Il y a une prise de conscience collective de la situation absurde dans laquelle nous sommes : non seulement on subit l'austérité, mais en plus cette soi-disant solution nous enfonce encore plus », juge l'activiste Arnaud Zacharie, l'un des animateurs du collectif francophone, à la tête de l'ONG CNCD - 11.11.11. Il plaide pour une réforme fiscale d'envergure et la lutte contre l'évasion fiscale, pour retrouver des marges de manœuvre budgétaire. Le collectif flamand, lui, défend l'introduction d'un impôt sur la fortune, qui n'existe pas en Belgique.

Officiellement, il n'est pas question, ni pour Hart Boven Hard, ni pour Tout autre chose, de se substituer aux syndicats ou partis déjà existants. Encore moins d'accéder, un jour, au pouvoir. Tout au plus acceptent-ils de se reconnaître sous l'étiquette de « progressistes », préférant éviter de se positionner sur l'échiquier traditionnel gauche-droite, qu'ils jugent réducteur. « L'un des enjeux, c'est de déconstruire le langage dominant, avance David Murgia. Il y a par exemple une phrase qui revient en boucle dans le débat public, ces jours-ci. L'espérance de vie augmente, donc on peut travailler plus longtemps. Mais qu'est-ce que cela veut dire, cette phrase ? Qu'est-ce qu'on essaie de nous faire croire ? Est-ce qu'on peut s'y prendre autrement ? Voilà notre travail… »

« On ne va pas faire un parti, on ne se présente pas à des élections, mais on veut être la mouche du coche (…), l'espiègle, l'empêcheur de toucher en rond, pour ceux qui sont là, qui ont fait carrière dans la paralysie des décisions à prendre », s'enthousiasme de son côté, sur son blog, Paul Jorion. L'objectif est de peser dans le débat, pour en finir avec les certitudes de la pensée économique dominante. Et tous jurent qu'ils n'ont rien à voir avec les socialistes du PS-SPA ou les militants du PTB-PVDA (gauche radicale), des formations dans l'opposition au fédéral qui ont tout intérêt à encourager la contestation. « On ne veut pas marcher sur les plates-bandes des autres, on ne veut pas réinventer la roue non plus, on veut fédérer ce qui existe, au-delà du front syndical », tranche Arnaud Zacharie.

Au pays du G1000, imaginé par l'historien David Van Reybrouck, qui réhabilitait le tirage au sort, certains n'ont pas manqué de rapprocher le surgissement de ces collectifs anti-austérité des mouvements Occupy aux États-Unis ou des Indignés en Espagne. La comparaison, à ce stade, semble fragile. Notamment parce que les deux groupes belges n'excluent pas de travailler avec les partis politiques et les syndicats déjà en place. « Les syndicats sont utiles et indispensables, les partis aussi. Mais nous assistons à une telle défaite des idéaux, que l'on doit voir, nous citoyens, comment se réapproprier les choses », résume David Murgia.

Certains seront sans doute, à ce stade, déçus par le flou de quelques-unes des revendications. L'initiative peine parfois à dépasser le catalogue de bonnes intentions. Mais la dynamique est lancée. « L'équilibre n'est pas facile à trouver, entre la nécessité de préciser nos revendications, et l'envie, aussi, de faire tenir tout le monde ensemble. Si l'on se fait trop précis, nous allons nous transformer en parti politique. Nous fonctionnons donc comme un parapluie, qui accueille les propositions des uns et des autres, et les renforce. Nous voulons élargir le débat: quelle société voulons-nous ensemble? », explique Wouter Hillaert. Des antennes des deux collectifs sont en train de voir le jour dans des dizaines de villes belges. Les deux mouvements préparent une « parade nationale », le 29 mars 2015 à Bruxelles.

 

Lire aussi

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

Partager cet article
Repost0
26 décembre 2014 5 26 /12 /décembre /2014 18:38

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

ça bouge ! Inégalités

Un Noël des mal-logés pour rappeler que « le droit au relogement, prévu dans la loi, est bafoué »

par Collectif 24 décembre 2014

 

 

 

 

 

L’association Droit au logement (DAL) fête Noël à sa manière, en rappelant à la ministre du Logement Sylvia Pinel qu’en France 3,5 millions de personnes sont mal logées malgré l’existence de plus de deux millions de logements vacants. Le DAL organise le 25 décembre un Noël des mal-logés, en présence notamment de l’actrice Josiane Balasko et de l’évêque Jacques Gaillot. Voici leur appel.

Cette année, la France bat encore de tristes records :

- 2,64 millions de logements vacants, dont 329 000 en ile de France, et 122 700 à Paris !
- 3,524 millions de mal logés et de sans logis, dont 600 000 enfants !
- 125 000 familles expulsées de leur logement par un jugement d’expulsion !
- 140 000 sans logis, dont 30 000 enfants !
- 55 000 familles prioritaires DALO à reloger !
- 6 millions de chômeurs

- Et 2,44 millions de millionnaires ! …

A Marseille, ils ont voulu faire porter le triangle de la honte aux sans abris. A Paris, les familles sans logis sont évincées vers la banlieue, et les services sociaux les renvoient vers le 115, dispositif complètement saturé. Ailleurs, les Préfets s’activent pour détruire les bidonvilles, sans reloger les habitants. Partout, le droit à l’hébergement jusqu’au relogement, prévu dans la loi, est bafoué.

Les mal logés prioritaires DALO sont toujours plus nombreux à attendre un relogement, surtout en Ile de France, malgré la loi (lire aussi ici). Des propriétaires expulsent illégalement leur locataire, en toute impunité, malgré la loi également.

Pourtant au lieu de financer la construction de vrais logements sociaux, le Gouvernement préfère aider les riches à loger leurs enfants, réduire les aides à la construction de HLM et les allocations logement, faire de l’encadrement des loyers une simple « expérimentation » limitée à Paris, ou remettre en cause les avancées pour les locataires sur les congés… Le gouvernement mène une politique du logement : il faut bien secourir nos 2,44 millions de millionnaires !

Madame Pinel, Mr Valls réveillez vous !

Une demande de rendez vous et un cadeau de noël des enfants est transmise à Madame Pinel.

RV le 25 déc. 15h, sortie du Métro Varenne (ligne 13)

(Sapin, chants, animations, personnalités, enfants et parents en galère de logement, d’école et tout le reste)

Nous demandons :
· La réquisition ou la mobilisation de 100 000 logements vacants
· Le relogement de tout les prioritaires DALO
· L’accueil des sans abris et des familles sans toit à proximité des écoles des enfants, jusqu’au relogement,
· L’arrêt des expulsions, la baisse des loyers et des charges
· La taxation de la spéculation et la réalisation massive de vrais logements sociaux

Des personnalités telles que Mgr Gaillot et Josiane Balasko sont annoncées.

Voir le site de l’association Droit au logement

Photo : CC Alain Bachellier

 


Cet article vous a intéressé ? Basta ! a besoin de ses lecteurs pour poursuivre son travail, faites un don.

 

 

Source : www.bastamag.net

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22