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12 janvier 2015 1 12 /01 /janvier /2015 18:11

 

 

Source : www.bastamag.net

 

 

Un film des Anonymous en hommage à Charlie Hebdo et au mouvement de solidarité

par Rédaction 9 janvier 2015

 

 

Le Collectif des Anonymous, un groupe informel de hackers connu pour ses actions en faveur de la liberté d’expression sur Internet, a réalisé une vidéo en hommage à Charlie Hebdo et aux citoyens du monde entier qui se sont rassemblés pour exprimer leur solidarité. Des images de Paris, Marseille, Berlin, Londres, Rio ou Washington.

 

 

 

 

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Source : www.bastamag.net

 

 

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11 janvier 2015 7 11 /01 /janvier /2015 19:53

 

Source : tempsreel.nouvelobs.com

 

 

Toute la France défile : plus de 2 millions de personnes en province

 

L' Obs

Par L' Obs

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Publié le 11-01-2015 à 15h59Mis à jour à 19h58

 

 


Outre la gigantesque marche parisienne, de nombreux défilés et rassemblements contre le terrorisme ont réuni plus de 2 millions de personnes ailleurs en France ce dimanche.

 

Marche républicaine contre le terrorisme à Lyon, dimanche 11 janvier (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP) 
Marche républicaine contre le terrorisme à Lyon, dimanche 11 janvier (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)
 

Outre la gigantesque marche parisienne, de nombreux défilés et rassemblements contre le terrorisme ont réuni plus de 2 millions de personnes ailleurs en France, dimanche vers 18h30 heures, selon un décompte de l'AFP. Tour de France, de Saint-Etienne jusqu'à Nouméa, en passant par Perpignan ou Colmar, au lendemain d'une journée qui a déjà vu plus 700.000 personnes manifester dans tout le pays.

LYON - 300.000 personnes se sont réunies, selon les chiffres de la police, de Grangeblanche à la place Bellecour. Un chiffre qui représente 1/4 de l'agglomération lyonnaise. L'itinéraire a dû être rallongé pour accueillir tout le monde. "Je suis Charlie, pour la liberté d'expression", clame une banderole portée par des journalistes et des policiers. 

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#LyonestCharlie

 

 

BORDEAUX - Quelque 140.000 personnes - "armée de l'amour" autoproclamée - ont défilé à Bordeaux entre recueillement et ferveur pour défendre les valeurs républicaines après les attentats à Paris, dans une des plus grandes manifestations girondines depuis la Libération, selon des chiffres des autorités. Sous un radieux soleil d'hiver, la marche s'est étirée sur quelque 3 kilomètres à travers le centre, sur un circuit qui a dû être rallongé par la préfecture pour absorber la foule supérieure aux attentes sur la Place des Quinconces, en bord de Garonne.

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#JesuisCharlie 100.000 personnes à Bordeaux http://www.sudouest.fr/2015/01/11/direct-je-suis-charlie-suivez-les-mobilisations-republicaines-1793122-2780.php 

 

MARSEILLE -  60.000 personnes, selon la préfecture, ont défilé dans la Cité phocéenne, au lendemain d'une manifestation qui a déjà réuni environ 45.000 Marseillais.

A l'origine, la manifestation de dimanche devait seulement prendre la forme d'un rassemblement sur le Vieux-Port, mais la foule très mélangée a commencé à défiler spontanément, suivant le parcours emprunté par la manifestation de la veille.

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@FatimaOrsatelli : #Marseille #JeSuisChalie pic.twitter.com/zJBTpWKc6a

 

CLERMONT-FERRAND - Selon le décompte de la police, la marche républicaine a rassemblé 50.000 personnes à Clermont-Ferrand, ville d'une des victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo. En fin de cortège, un hommage a été rendu à Michel Renaud, membre fondateur du festival Rendez-vous du Carnet de Voyage. Il était mercredi à Paris dans les locaux de l'hebdomadaire pour rendre des dessins à Cabu, invité d'honneur de la dernière édition du festival.

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#JeSuisCharlie Au moins 70.000 personnes ont défilé dans les rues de #ClermontFerrand


GRENOBLE - Environ 110.000 personnes ont pris à la marche républicaine à Grenoble, selon un chiffre définitif de la police, qui avait évoqué 70.000 manifestants dans un premier décompte. La tête du cortège défilait derrière une grande banderole, portée par des journalistes et des policiers en tenue: "Nous sommes Charlie, nous sommes tous Ahmed, Bernard, Elsa, Cabu, Charb, etc.", reprenant les prénoms ou les noms de toutes les victimes décédées dans les attentats de mercredi et jeudi.

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A #Grenoble, près de 100.000 personnes ont marché en hommage aux victimes selon la police #JeSuisCharlie

 

Des représentants des différents cultes étaient présents, ainsi que de nombreux élus locaux dont Geneviève Fioraso, secrétaire d'Etat chargée de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, élue de l'Isère. "Je n'ai jamais vu une manifestation d'une telle ampleur à Grenoble", a-t-elle déclaré.

SAINT-ETIENNE - Quelque 60.000 personnes ont marché pour la liberté d'expression et contre le fanatisme de la gare de TGV à l'hôtel de ville derrière une large banderole noire portant l'inscription "nous sommes Charlie". 

RENNES - Plus de 115.000 personnes ont défilé contre le terrorisme dimanche, à Rennes, selon le décompte définitif de la préfecture d'Ille-et-Vilaine, soit le plus important rassemblement organisé dans la capitale bretonne depuis un demi-siècle. Vers 16h30, la police a transmis l'ordre de la dispersion de la marche, mais les derniers participants quittaient à peine la place Charles-de-Gaulle, une esplanade du centre-ville, où le rassemblement avait commencé à 15h.

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A Rennes / #jesuischarlie #marcherepublicaine

 

BREST - 65.000 personnes se sont rassemblées à Brest pour la marche républicaine, selon les chiffres de la police. Les marcheurs, dont certains portaient des drapeaux français et bretons, ont défilé en silence dans l'agglomération de 300.000 habitants, qui n'avait que très rarement connu dans son histoire une telle mobilisation.

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#jesuisCharlie #brest la foule place de la #liberte

 

REIMS -  25.000 personnes, selon la mairie et la police, ont défilé dans le calme et le recueillement lors de la marche républicaine. De nombreux élus, dont le maire UMP de Reims Arnaud Robinet, le maire PS de Vitry-le-François Jean-Pierre Bouquet ou encore le président DVD de la Région Jean-Paul Bachy ont pris place en tête du cortège qui a parcouru environ trois kilomètres. De nombreuses affiches "Je suis Charlie" étaient portées par les manifestants qui lançaient tout au long du parcours des salves d'applaudissements en scandant le nom de l'hebdomadaire satirique.

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Plus de 25 000 personnes à #Reims. Incroyable mobilisation. #JeSuisCharlie @France3CA

 

STRASBOURG - Selon la préfecture, au moins 45.000 personnes ont défilé sans incident en hommage aux 17 victimes des trois attentats à Paris, de la Porte de Vincennes et de Montrouge. Rassemblé vers 14h30 sur la place Kléber au centre-ville, noire de monde, le cortège de manifestants s'est ébranlé vers 16h. "Liberté d'expression", "Je suis Charlie, je suis toutes les victimes de la bêtise humaine", pouvait-on lire sur des pancartes et panonceaux.

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Strasbourg : le rassemblement déborde sur les places voisines. #NousSommesCharlie

 

 

MONTPELLIER - Ouvert par les journalistes régionaux et les syndicats de police, le cortège a rassemblé 47.000 personnes. Parmi les slogans : "Je suis musulmane / Touche pas à ma France", "Je suis Charlie et musulman" et "Pas au nom d'Allah".

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#Montpellier #JeSuisCharlie #CharlieHebdo l'imam et le rabin main dans la main devant l'arc de triomphe FBARRERE

 

PERPIGNAN - 40.000 manifestants, dans cette ville de 110.000 habitants, ont défilé dans un silence interrompu par des salves d'applaudissements. 

 

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1/3 de la population de l'agglo de #Perpignan dans la rue !!! 40.000 #JeSuisCharlie #ManifCharlie

 

TARBES - Quelque 14.000 personnes ont manifesté en silence. 

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Manifestation today in my town, Tarbes. Speechless. I am Charlie. We are all Charlie. We are the Freedom of Speech.

 

 

ANGERS - Les musulmans ont pris la tête du défilé républicain à Angers, où 45.000 personnes selon la préfecture de Maine-et-Loire ont défilé. Derrière une banderole proclamant "l'islam pour paix et tolérance", plusieurs centaines de musulmans d'Angers ont marché en tête du cortège qui était organisé par les partis politiques locaux, précédant des drapeaux tricolores.

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Il n'y a rien de plus beau qu'un peuple qui s'unit #JeSuisCharlie #Angers


La présence de ces citoyens musulmans témoigne de "leur volonté de paix" et de leur besoin de revendiquer leur place dans la société française, a déclaré à l'AFP un de ces marcheurs, Abderrhamane. "L'islam n'est pas ce que représentent les auteurs des attentats terroristes", a-t-il expliqué.

BLOIS - Plus de 15.000 personnes défilent dans la ville du Loir-et-Cher, dont 200 maires de petites communes, arborant l'écharpe tricolore pour dire que "le rassemblement était aussi celui du monde rural". 

 

COLMAR - 10.000 personnes sont rassemblées dans la matinée. La foule, réunie pour un simple rassemblement, a finalement défilé spontanément. 

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#JeSuisCharlie #Colmar Après une mn de silence, la foule a chanté la Marseillaise avant la marche #F3Alsace

 

 

DAMMARTIN-EN-GOELE - Près de 10.000 personnes clamant "Charlie ! Charlie !" défilent dans cette petite ville de seulement 8.000 habitants en Seine-et-Marne qui a vécu en état de siège les dernières heures des frères Kouachi, retranchés vendredi dans une imprimerie avant d'être tués. 

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This is the scene in Dammartin-en-Groele this morning where the whole town has turned out for a unity march

 

NANCY - 50.000 personnes se sont rassemblées dans la ville pour la marche républicaine.

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#Nancy #JeSuisCharlie Au moins 50.000 personnes (estimation police)

 

NOUMEA - Quelque 4.000 personnes ont marché silencieusement, du Mémorial américain à la place des Cocotiers, au centre de la capitale calédonienne. "Laïcité", "Je suis flic, je suis Charlie", "Nouméa est Charlie" figuraient parmi les slogans. 

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@France24 En hommage aux victimes des attentats, env. 2500 pers, place des cocotiers à Nouméa, il y a 3h ce dimanche

 

 

MAMOUDZOU - Près de 500 personnes ont marché autour de la place de la République dans le chef-lieu du département français de Mayotte, dans l'océan Indien, sous le slogan "Tous ensemble, nous sommes plus forts que les armes". 

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#976 Rassemblement "Je suis Charlie" à Mamoudzou #Mayotte Dimanche 11.01.14 (11h-12h) Pl.de la République

 

 

ET AUSSI :

 A Pontoise, où a défilé la famille de Charb : 

FAVARD Anne-Sophie @FAVARD10

Marche républicaine à Pontoise : 7000 personnes derrière la famille de Charb http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/marche-republicaine-a-pontoise-7000-personnes-derriere-la-famille-de-charb-11-01-2015-4437493.php  via @le_Parisien

 

Chambéry - La marche a réuni 18.000 personnes, selon les chiffres de la police. 

le dauphiné 73 @LeDL73

Savoie : 20 000 à Chambéry, plus de 3000 à Albertville http://bit.ly/1FHuNZG   #Actualités

 

 

Dijon - 35.000 personnes se sont retrouvées pour la marche républicaine.

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A la manif #Dijon #JeSuisCharlie

 

A Royan

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Un premier cliché aérien du "beach art" sur la plage du Chay, à Royan - Photo Jbenart #JeSuisCharlie

 

A Quiberon

David Dupré @DavidDupr

Charlie Hebdo. Plus d'un millier de personnes défilent à Quiberon: http://www.ouest-france.fr/charlie-hebdo-plus-dun-millier-de-personnes-defilent-quiberon-3107630 

 

Metz - 45.000 personnes ont défilé entre la place Mazelle et celle de la République. 

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45 000 à Metz! C'est historique... http://ow.ly/H82WA   #jesuischarlie #Metz

 

Nîmes - 30.000 manifestants se sont retrouvés.

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Nous sommes 40,000 à Nîmes autours de nos valeurs: liberté, fraternité, égalité #JeSuisCharlie

 

Annecy - Selon les chiffres de la police, le cortège a réuni au moins 23.000 personnes.

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#JeSuisCharlie à Annecy

Toulon - 45.000 personnes se sont retrouvées pour la marche républicaine. Le cortège a été salué par des coups de sirène des trains en passant devant la gare. 

 

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11 janvier 2015 7 11 /01 /janvier /2015 19:38

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

Enorme manifestation à Paris après les attentats

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

Tout au long de la journée, les informations, les réactions, les éclairages sur la mobilisation citoyenne après la série d'attentats à Paris. Selon le ministère de l'intérieur 3,7 millions de personnes ont défilé ce dimanche dans toute la France. A Paris, on dénombre au moins 1,5 million de manifestants.

Tout au long de la journée, les informations, les réactions, les éclairages sur la mobilisation citoyenne après la série d'attentats à Paris.


LE chiffre. Le ministère de l'intérieur annonce la plus grande mobilisation connue en France. 3,7 millions de personnes ont défilé en France, dont plus de 2 millions en province.


 

Front national. Marine Le Pen avait appelé ses partisans à défiler en province dimanche et non dans le cortège parisien dont elle estime avoir été « exclue » par les « partis du système ». Elle-même a défilé à Beaucaire, aux côtés du maire frontiste Julien Sanchez et du député Gilbert Collard. « Si être Charlie, c'est défendre la liberté d'expression et la défendre tout le temps, y compris pour ceux qui sont en désaccord avec vous, alors je suis Charlie », a-t-elle déclaré. Lors de ce discours, elle a été très applaudie, mais aussi sifflée, comme on le voit sur cette vidéo de FranceTV Info :

 


Quant à Jean-Marie Le Pen, président d’honneur du parti, après avoir appelé à voter pour sa fille en pleine prise d’otages vendredi, puis avoir expliqué qu'il était « Charlie Martel » et non « Charlie », il a choisi cette journée de manifestations pour annoncer sa candidature pour les élections régionales de décembre prochain, en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

La mobilisation en Europe. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé, dimanche 11 janvier, à divers rassemblements organisés en Europe en hommage aux victimes des attentats de Paris.

Ils étaient environ 20 000 dans la capitale belge, selon un « comptage officiel » annoncé sur Twitter par la police bruxelloise. Le cortège, dans lequel on a pu voir des responsables religieux, de nombreuses personnalités politiques ou encore le dessinateur Philippe Geluck, est parti du centre de la ville pour arriver, deux heures plus tard, à la gare du midi.

À Berlin, 18 000 manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade de France vers 15 h 00. Des fleurs et des bougies ont été déposés devant le bâtiment sur lequel était projeté le slogan « Je suis Charlie ».

Plusieurs centaines de personnes ont défilé à Madrid, à Puerta del Sol dans le centre historique de la capitale espagnole. Après avoir observer une minute de silence, les manifestants ont rejoint la gare d’Atocha, lieux des attentats du 11 mars 2014 qui avaient fait 191 victimes.

En Autriche, le gouvernement et les responsables religieux du pays avaient appelé à un rassemblement « contre le terrorisme » devant le siège du gouvernement qui a mobilisé environ 12 000 personnes.

D’autres manifestations ont rassemblé 3 000 personnes à Stockholm en Suède, 1 500 à Athènes en Grèce et environ un millier à Londres en Grande-Bretagne. Le site du Monde a publié un portfolio des principaux rassemblements dans le monde.



Nation. Place de la Nation, à Paris, encore beaucoup de monde vers 18 h 30.

 
© Marine Turchi


Gros chiffres. De deux à trois millions de personnes ont défilé ce dimanche, à Paris (où le ministère de l'intérieur juge impossible de faire un comptage précis, et parle d'un rassemblement « sans précédent ») et dans le reste de la France, où beaucoup de grandes, moyennes et petites villes ont connu d'importants cortèges. Plus de 50 000 personnes à Brest, 20 000 à Quimper et 20 000 à Vannes, 70 000 à Clermont-Ferrand, 35 000 à Tours, 11 000 à Châteauroux, 4 000 à Compiègne, 15 000 à Poitiers, 30 000 à La Rochelle, 15 000 à Périgueux, 20 000 à Angoulême, 10 000 à Libourne.


 

Porte de Vincennes. 

La Ligue de défense juive avait appelé à se rassembler à 18 heures devant l’Hyper Casher, cible de l’attentat qui a fait quatre morts vendredi. Au moins 2 000 personnes étaient au rendez-vous de l’organisation radicale juive. Sur place, on chante l'hymne israélien, on crie « Israël vivra, Israël vaincra », on récite les premiers versets du chema, la prière qui détaille le socle de la loi juive. Un orateur se réclamant du Betar France appelle « les Juifs de France à lever la tête et à s’autodéfendre ». Il regrette ensuite que Mahmoud Abbas ait eu « le toupet de manifester à Paris » et dénonce le « terrorisme » palestinien. Acclamations, qui redoublent lorsque l’UOIF est qualifiée de « réservoir de djihadistes ». Au bout d’une heure, la LDJ et le Betar replient leurs drapeaux, mais une grande partie de la foule reste sur place.

Samy, une homme d’une cinquantaine d’années interpelle le journaliste et dit « profondément regretter » l’amalgame fait quelques instants plus tôt entre la France et la situation au Proche-Orient. « Je suis là pour me recueillir à la mémoire des quatre juifs tués ici, pas pour parler d’Israël », dit-il. Il est interrompu par un autre participant qui estime, lui que la LDJ « a raison » et que si « ces gars n’étaient pas là pour nous défendre, les synagogues brûleraient déjà en France ». C’est cette dernière position qui semble la plus largement partagée au sein de l’assistance, où on dénonce volontiers l’« extrême gauche de merde », les « intellectuels » et « ceux qui détestent les juifs ».

© D.I.


Irréductibles. Place de la République à Paris, point de départ du cortège, certains sont partis pour rester...

 

 

 



Failles. « Pourquoi la France a-t-elle échoué à déjouer les attaques terroristes ? » Le quotidien israélien Haaretz s’interroge aujourd’hui en Une du journal et de son site internet sur les raisons qui ont conduit à l’incapacité des services du ministère de l’intérieur à prévenir les attentats de Paris, et identifie « sept failles » dans le système sécuritaire français.



États-Unis. Le ministre de la justice américain, Eric Holder, a précisé, lors d’une interview à ABC, qu’il n’y avait pas, pour l’instant, « d’information crédible » prouvant qu’Al-Qaïda serait derrière les attentats de Paris. « À ce stade, nous n’avons pas d’information crédible qui puisse nous permettre de déterminer quelle organisation est responsable », a-t-il déclaré depuis Paris. Eric Holder a toutefois estimé qu’Al-Qaïda au Yémen et l’État islamique « posaient clairement une menace aux États-Unis ainsi qu’à leurs alliés »Dans une autre interview, enregistrée au préalable et diffusée dimanche matin par CBS, le ministre de la justice a par ailleurs exprimé sa crainte d’attaques sur le sol américain. « La possibilité de telles attaques existe », a-t-il déclaré. « Franchement, c’est quelques chose qui m’empêche de dormir, un loup solitaire ou un petit groupe de gens qui décideraient de prendre les armes et de faire ce qu’on a vu en France cette semaine ».


 

Un peu d'humour. Dans le défilé parisien :

 


Un million en province. Selon une estimation à 16 heures, il y aurait ce dimanche 230 manifestations dans toute la France, et près d'un million de manifestants sur tout le territoire, sans même compter l'affluence parisienne. Dont 80 000 personnes rassemblées sur le Vieux-Port à Marseille, et 70 000 rassemblés à Grenoble.


 

Matignon. Le premier ministre Manuel Valls intervient sur France 2 : « C'est au peuple aujourd'hui de s'exprimer. Ce sont des symboles forts. Paris est aujourd'hui la capitale du monde, de la liberté, de la démocratie. Ce qui est impressionnant, c'est le silence, les Marseillaise, la dignité. C'est la plus belle réponse à ce que nous avons subi. »



Chiffre. Les organisateurs avancent le chiffre de 1,5 million de manifestants. La préfecture de police fait savoir que, de son côté, il lui est impossible de donner un chiffre pour l'instant en raison de l'ampleur des mouvements.


 « Crayon ». Boulevard des Filles-du-Calvaire, vers 16 heures, une pancarte bien dans l'esprit de Charlie Hebdo...

© D.I.

Chanteur. Patrick Bruel, parmi la foule des manifestants, au coin de la rue Jean-Pierre-Timbaud et du boulevard Voltaire.

 
© D.I.

CCIF. Le collectif contre l'islamophobie en France diffuse un communiqué dans lequel il explique pourquoi il ne défilera pas. « L'attaque contre Charlie Hebdo a eu lieu mercredi dernier entre 11 h et 12 h et dès que nous avons appris la nouvelle et bien qu'on ne connaissait pas encore l'identité des criminels, nous avons appelé à prendre l'initiative d'un rassemblement », explique d'abord le CCIF. « Mais ce qui devait être une manifestation d'union nationale devient peu à peu une tribune pour les idées islamophobes et la haine des musulmans. La présence de Netanyahou et de Libermann représente ce que la manifestation d'aujourd'hui est censée dénoncer. Ils sont racistes contre les Arabes, les Noirs, les musulmans et tout le reste mais surtout responsables de la mort de dizaines de milliers de Palestiniens. On a exclu Marine Le Pen parce qu'elle a tenu des propos controversés et la ligne politique xénophobe du FN n'est pas un secret. Pourquoi en serait-il autrement de ces deux criminels ? », s'interroge le collectif. Lire le communiqué ici.



Boulevard Beaumarchais. Dans le cortège, de notre journaliste Marine Turchi :

 
© Marine Turchi


Du monde à Lyon. Selon la presse locale, les rassemblements en province sont aussi d'une ampleur inédite. 150 000 personnes à Lyon, 60 000 à Saint-Étienne, 15 000 à Blois, 50 000 à Montpellier. Plus de 60 000 personnes à Rennes, près de 100 000 personnes à Bordeaux, sur la place des Quinconces. 10 000 personnes à Colmar, 15 000 à Mulhouse, plus de 20 000 à Strasbourg…


 

Humour. Vu dans le défilé et rapporté sur Twitter, à propos du comportement de Marine Le Pen ces derniers jours :

 

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Grosse hilarité dans le défilé



Saturation. De notre journaliste Yannick Sanchez sur place :

 

Yannick Sanchez @yannicksanchez

11 janvier Les artères qui mènent à la place de la Républiques sont complètement bouchées. Ici le bld du Te... https://vine.co/v/ODa0QnPYr36  



Chefs d’État et de gouvernement. Les chefs d’État et de gouvernement ont défilé en silence pendant quelques minutes. À la suite, François Hollande a rejoint plus avant la tête du cortège où se trouvaient les familles et proches des victimes, des anciens de Charlie Hebdo comme des membres de la communauté juive. Le chef de l’État y a passé quelques minutes, s'entretenant avec chacune des personnes présentes.

Le défilé des chefs d’État :

 

 

 

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L'équipe de Charlie Hebdo en début de cortège

 

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Hollande, Sarkozy, Merkel mais aussi Netanyahou



Mélenchon. Interrogé par Mediapart sur la récupération politique de la marche et la présence de chefs d’État étrangers très critiqués pour leurs entorses aux droits de l'homme, Jean-Luc Mélenchon, du Front de gauche, répond : « Il faut bien se mettre au diapason de ce qu'il se passe là. Les gens s'en foutent, ce qui compte pour eux c'est la démonstration de fraternité qu'ils font. C'est extraordinaire ce qu'il se passe là. Dans notre malheur, on est frappés à un endroit qui permet de donner le meilleur de nous-mêmes. Vous avez des personnages qui viennent se greffer là pour tenter de redorer leur blason, ce sont des chefs d’État et de gouvernement étrangers, on a un devoir je dirais de courtoisie hein bon... mais on n'est pas dupes, on sait bien qui ils sont, et tout ce que nous pensons d'eux n'a pas changé parce qu'ils sont là. » « Il faut bien choisir les mots, insiste encore Mélenchon, il n'y a pas de guerre, soyons vigilants, il ne faut pas perdre son sang-froid. »


En province. Ce dimanche matin, plusieurs rassemblements de province ont déjà réuni très largement, montrant à chaque fois des affluences rarement vues jusqu'ici. À Tarbes, 14 000 personnes ont défilé, 25 000 à Toulon, 7 000 à Orthez, 2 000 à Tourcoing, 7 000 à Manosque… À Perpignan, ils étaient 40 0000, soit plus d'un quart de la population de la ville. Louis Aliot, vice-président du FN a été aperçu dans la foule, sans signe distinctif, tout comme l'ensemble des élus locaux présents.



Place de la République. Vue d'en haut de notre journaliste Yannick Sanchez :

 

 


 



Espagne. Le ministre de l’intérieur espagnol Jorge Fernandez Diaz a annoncé, dans une interview publiée dimanche 11 janvier par El Pais, que l’Espagne proposerait une révision du traité de Schengen afin de remettre en cause la libre circulation entre les pays membres. « Nous allons défendre l’établissement de contrôles aux frontières et il est possible qu’en conséquence il faille modifier le traité de Schengen », a affirmé Fernandez Diaz, précisant qu’il défendrait cette proposition lors de sa venue à Paris. Le traité de Schengen prévoit, notamment, la libre circulation au sein de son espace qui comprend 26 États européens, dont 22 de l’Union européenne.



UMP. Au croisement de la rue Oberkampf et du boulevard Voltaire, le carré de tête des élus UMP. Avec Nathalie Kosciusko-Morizet notamment et... Patrick Balkany (au second rang avec des lunettes).

 

 
© François Bonnet


Boko Haram. Alors que des dirigeants du monde entier convergent sur Paris pour le rassemblement en hommage aux victimes des attentats de Paris, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’inaction de la communauté internationale face aux exactions de la secte Boko Haram au Nigeria. « Je sens que beaucoup d’autres problèmes vont arriver », a notamment averti l’archevêque Ignatius Kaigama, président de la conférence des évêques du Niger, dans des propos rapportés par The Independent. « Ça ne va pas être confiné à cette région. Ça va s’étendre. Ça va arriver en Europe et partout à ailleurs », a-t-il prévenu alors que, ces derniers jours, se sont multipliées les informations sur de nouveaux massacres. Entre les 6 et 8 janvier, Boko Haram a en effet lancé une vaste offensive dans la région de la ville de Baga, détruisant seize villages, et tuant 2 000 personnes. Selon Amnesty International, cette attaque « pourrait être la plus meurtrière à ce jour d’une série d’actions de plus en plus haineuses menées par le groupe ». Samedi, ce sont 19 personnes qui ont été tuées sur un marché de Maiduguri, dans le nord-est du pays, lors de l’explosion d’une bombe attachée à une petite fille de 10 ans. Cette dernière attaque n’a pour l’instant pas été revendiquée. Face à cette escalade dans la barbarie, Ignatius Kaigama reproche à la communauté internationale de ne pas assez s’impliquer. « Ils expriment leur solidarité mais il n’y a pas vraiment d’aide concrète. (…) Il doit y avoir une collaboration concrète entre l’Europe et l’Amérique pour mettre fin à ça », a-t-il poursuivi, ajoutant : « Comparez qu’il s’est passé à Paris avec ce qui arrive ici. Il y a une grande différence. »



Boulevard des Filles-du-Calvaire. Photo envoyée par notre journaliste Yannick Sanchez sur l'itinéraire de la manifestation parisienne :

 

 
© Yannick Sanchez


Front de gauche. Au Cirque d'hiver, non loin de la place de la République, le Front de gauche avait donné rendez-vous à ses militants. La place de la République n'est d'ores et déjà plus accessible.

© François Bonnet
 
© François Bonnet

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Proches.

 

 

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Des proches des victimes arrivent pour se placer dans le carré de tête



En Irlande. 

 

 

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"Today and march for . We are all Charlie!"




Extrême droite. Les antifas de La Horde font le point sur l'infiltration par l'extrême droite de certains rassemblements. A lire ici.


 

Dessins. 

 

 

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«Dessinons!» Trente dessinateurs rendent hommage aux victimes des attentats de Paris http://bit.ly/1tVGN4O  



De Bruxelles à Paris. Photo postée sur Twitter par la RTBF, le service public audiovisuel belge :

 



Place de la République. Le lieu de départ des cortèges parisiens est d'ores et déjà noir de monde. 

 

 


 

 

Photo trouvée sur twitter signée Cagil M. Kasapoglu 
Photo trouvée sur twitter signée Cagil M. Kasapoglu


Boulevard Voltaire. Un tweet de notre journaliste Mathieu Magnaudeix :

 



Périphérique. Photo prise sur le périphérique parisien :

 

 
© Dan Israel


Intérieur. Depuis le ministère de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, qui recevait onze ministres de l'intérieur européens mais aussi son homologue américain, déclare : « L'épreuve à laquelle la France est confrontée concerne non seulement l'Europe mais aussi toutes les démocraties. (...) Toute la France est dans le recueillement et dans le deuil. (...) C'est aux valeurs de la démocratie que les terroristes ont voulu s'attaquer. (...) Nous sommes résolus à lutter ensemble contre le terrorisme. Sur les plans européen et international, nous disposons déjà d'un certain nombre de textes importants (...) ces textes constituent les cadres européens et international dans lesquels notre action doit se construire mais ils ne suffisent pas (...). Nous avons identifé deux champs sur lesquels nous devons travailler : les moyens destinés à contrecarrer les déplacements, la lutte contre les facteurs de rédicalisation, notamment sur Internet. »



Récupération. Interrogé par Le Monde sur la récupération politique de la marche républicaine, Zineb El Rhazoui, journaliste à Charlie Hebdo, répond : « Je me doute qu'il y en aura. On va voir tous les politiques se montrer, alors qu'il n'étaient pas là avant, quand on avait besoin de leur soutien. Mais le bon sens de l'opinion publique les jugera. On s'en fout un peu. On dit que 1,5 million de personnes sont attendues. Toutes ne sont pas d'accord, évidemment. Il y aura des gens qui défileront avec nous avec lesquels nous ne serons pas d'accord. Mais moi, je marche pour mes collègues morts. Je ne m'occupe pas du reste. »



Charlie Hebdo, rue Nicolas-Appert à Paris. Dominique Bry vient de publier cette photo prise devant le siège de Charlie Hebdo :

 

Charlie Hebdo 10 rue Nicolas Appert 75011 Paris S’abonner 
Charlie Hebdo 10 rue Nicolas Appert 75011 Paris S’abonner © Dominique Bry


Élysée. Les représentants de la communauté juive reçus à l’Élysée. Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Roger Cukierman, et le président du Consistoire israélite de France, Joël Mergui, sont reçus par le chef de l’État, accompagné du premier ministre, Manuel Valls, ainsi que des ministres de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, et de la justice, Christiane Taubira.


 

Prédateurs. Reporters sans frontières (RSF) se félicite de la présence de nombreux chefs d’État et de gouvernement étrangers lors du rassemblement, mais s’indigne de la présence de représentants de pays répressifs de la liberté de l’information. Dans un communiqué, l'ONG écrit : « Au nom de quoi les représentants de régimes prédateurs de la liberté de la presse viennent-ils défiler à Paris en hommage à un journal qui a toujours défendu la conception la plus haute de la liberté d’expression ? Reporters sans frontières (RSF) s’indigne de la présence à la “marche républicaine” à Paris de dirigeants de pays dans lesquels les journalistes et les blogueurs sont systématiquement brimés, tels l’Égypte, la Russie, la Turquie, l’Algérie et les Émirats arabes unis. Au Classement mondial de la liberté de la presse publié par RSF, ces pays sont respectivement 159e, 148e, 154e, 121e et 118e sur 180. »

L'Elysée a répondu à RSF, selon le Monde : « Compte tenu du mal mondial que représente le terrorisme, tout le monde est bienvenu, tous ceux qui sont prêts à nous aider à combattre ce fléau. Ces terroristes se sont attaqués à la liberté de la presse, à des policiers et ont commis des crimes antisémites. Nous ne pouvons pas nous permettre de distinctions entre les pays. »


 

Cortège. Le rendez-vous du rassemblement à Paris partira à 15 heures de la place de la République et se déroulera le long de deux itinéraires entre les places de la République et de la Nation.


 

Revendication. Amedy Coulibaly, auteur de la fusillade qui a fait un mort à Montrouge jeudi et de la prise d'otages antisémite qui a fait quatre morts dans une supermarché casher vendredi, a été formellement identifié dans une vidéo de revendication des attentats. Dans cette vidéo, dont le parquet de Paris a requis le retrait, Coulibaly se revendique de l’État islamique et affirme s'être coordonné avec les frères Kouachi, auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo.


 

Papiers. Un dessin envoyé par Nicoby.

 
© Nicoby

 

Personnalités. Ouest-France fait le tour des personnalités politiques qui se rendront à la manifestation ce dimanche à Paris. Parmi elles, on note au niveau international : la chancelière allemande Angela Merkel, le premier ministre britannique David Cameron, le président du Conseil italien Matteo Renzi, le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le président du Parlement européen Martin Schulz et le président du Conseil européen Donald Tusk entoureront le président François Hollande. Seront aussi présents les chefs de gouvernement danois Helle Thorning-Schmidt, belge Charles Michel, néerlandais Mark Rutt, grec Antonis Samaras, portugais Pedro Passos Coelho, tchèque Bohuslav Sobotka, hongrois Viktor Orban, letton Laimdota Straujuma, bulgare Boïko Borisov, croate Zoran Milanovic, ainsi que le président roumain, Klaus Iohannis.


 

Presse. Les Unes du jour :


Allemagne. Le quotidien Hamburger Morgenpost, qui avait publié des caricatures de Charlie Hebdo après l’attaque du journal, a été partiellement incendié cette nuit. Deux personnes ont été arrêtées, et une enquête a été ouverte, selon la police. Dimanche matin, vers 1 h 20, des pierres et un engin incendiaire ont été lancés à travers une fenêtre du journal, déclenchant un début d’incendie. « Deux pièces ont été endommagées mais le feu a été éteint rapidement », selon un porte parole de la police. L’étendue exacte des dégâts n’était pas encore connue dimanche matin mais une partie des archives du journal auraient été détruites. Après l’attaque contre Charlie Hebdo, le Hamburger Morgenpost avait publié, à sa une, trois caricatures du magazine avec le titre suivant : « Autant de liberté doit être possible ».

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 


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11 janvier 2015 7 11 /01 /janvier /2015 19:24

 

 

Source : lien

 

 

 

Ajoutée le 11 janv. 2015

Images de la marche républicaine pour #JeSuisCharlie de Nîmes où entre 40000 et 50000 personnes sont descendues dans la rue.

 

 

Source : lien

 

 

ThierryG22

Ajoutée le 11 janv. 2015
Diaporama de la marche républicaine de Nîmes, en hommage aux 17 victimes des attentats terroristes qui ont endeuillé la France cette semaine.
Le diaporama récapitule principalement tous les textes et dessins que j'ai pu capturer dans mon viseur à travers la marée humaine
            
                                                          **************************************

 

Source : www.midilibre.fr
*Article rajouté le 12/01/15
Charlie Hebdo : images du rassemblement de Nîmes
 

P rès de 35 000 personnes ont défilé, dimanche, du boulevard Jean-Jaurès à l'Esplanade en hommage au dix-sept personnes tuées lors des attentats de la semaine dernière, pour défendre la liberté d'expression et dire non au terrorisme. Un mouvement d'une ampleur sans précédent depuis la Libération.

Sur la bien nommée rue de la République, une foule dense a déambulé pendant près de deux heures, rassemblant toutes les générations sous l’unique bannière "Nous sommes Charlie".
WILLIAM TRUFFY
Dans le flot des manifestants, un message divergeant balaye les amalgames : "Je ne suis pas Charlie, ni terroriste. Je suis musulman".
MIDI LIBRE
De nombreux policiers en civil ont manifesté. "L’importance des cortèges montre que les Français réagissent quand on s’attaque à ce qu’ils ont de plus précieux. Et j’espère que ce qui s’est passé va permettre aux forces de l’ordre de bénéficier d’un peu plus de considération", a dit François Tardieu, délégué FO police municipale de Nîmes, ici avec Thierry Biville (également FO).
MIDI LIBRE
Le crayon pointé vers le ciel et les yeux embués de larmes, Pedro observe les citoyens arriver sur l’Esplanade. Il vit cette marche républicaine en silence et, visiblement, avec une intense émotion. Habitant l’Uzège, il a tenu à venir à Nîmes participer en famille au rassemblement, "pour être plus nombreux". Cet ancien collaborateur de Charlie Hebdo connaissait bien Cabu. Devant cette foule, il ne peut pas parler. C’est son fils Vincent, 12 ans, collégien à Uzès, qui prend le relais : "Ils ont essayé de tuer un symbole, ils ont voulu tuer la liberté d’expression. Nous sommes là pour dire que nous ne sommes pas d’accord."
MIDI LIBRE
Dans le cortège, unis derrière une banderoles, de nombreux jeunes.
WILLIAM TRUFFY
C’est par milliers que les Nîmois ont arboré le fameux "Je suis Charlie" et sa variante “Nous sommes Charlie”, le signe de ralliement de la manifestation. Avec, parfois, des dessins originaux comme cette Maison Carrée sous laquelle coule du sang.
MIDI LIBRE
Job, le grand scénariste de BD et père du petit Indien Yakari, André Jobin de son vrai nom, 84 ans, était là, avec un beau crayon. À plus d’un titre puisqu’il a été journaliste, patron de presse et éditeur. Et comme il n’aime pas la bêtise, la violence et les préjugés...
MIDI LIBRE
Joël arborait un nez rouge et est venu faire le clown devant les lycéens, à la fin du cortège, sur l’Esplanade. "Je ne suis pas Charlie, dit-il, je ne suis pas aussi courageux que Charb, je n’ai pas son courage, ni les c....... de tous ces dessinateurs. Et je trouve un peu dommage que l’on n’ait pas pu les sauver avant, ni se mobiliser plus tôt pour les aider. Ils n’étaient que de grands tendres", affirme ce citoyen qui a donc décidé, plutôt que d’arborer le slogan “Je suis Charlie”, de manier l’humour pour rendre hommage à la bande de Charlie Hebdo.
MIDI LIBRE
Source : www.midilibre.fr
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10 janvier 2015 6 10 /01 /janvier /2015 21:51

 

Source : www.marianne.net

 

 

Charb : "Des musulmans modérés ? Non, des citoyens !"
Vendredi 9 Janvier 2015 à 16:45 |

 

Bruno Rieth

 

Les Français de confession ou de culture musulmane doivent-ils s’identifier lors de la marche prévue ce dimanche ? Depuis la tuerie survenue dans les locaux de "Charlie Hebdo", cette question a surgi dans le débat public. En 2011, Charb y répondait, fort heureusement, par la négative.

 

Dans une vidéo publiée sur le site de ventscontraires.net, une extension du domaine du Théâtre du Rond-Point, Charb, directeur de la publication de Charlie Hebdo, exprimait son soutien au théâtre assiégé à l’époque par des catholiques intégristes qui voulaient faire stopper la représentation de Golgota Picnic. Dans ce document d’un peu plus de trois minutes, le dessinateur rappelle la nécessité de prendre position contre toutes les formes d’intégrismes, rappelant qu’« il y a un rapprochement des intégrismes de toutes les religions ». Dans la deuxième partie de la vidéo (à partir de 2'40''), ('visible ici) Charb, renvoie dans leurs chaumières, ceux qui réclament des « musulmans modérés » qu'ils s’engagent « plus que ça contre l’islam radical ». Pour lui, ce ne sont pas les musulmans modérés qui doivent s’exprimer mais « les citoyens » : 
 
« On s'inquiète de voir les musulmans modérés ne pas réagir. Il n'y a pas de musulmans modérés en France, il n'y a pas de musulmans du tout, il y a des gens qui sont de culture musulmane, qui respectent le ramadan comme moi je peux faire Noël et bouffer de la dinde chez mes parents, mais ils n'ont pas à s'engager plus que ça contre l'islam radical en tant que musulmans modérés, puisqu'ils ne sont pas musulmans modérés, ils sont citoyens. Et en tant que citoyens, oui ils agissent, ils achètent Charlie Hebdo, ils manifestent à nos côtés, ils votent contre les gros cons de droite. Ce qui me fait chier c'est qu'on les interpelle toujours en tant que musulmans modérés, il n'y en a pas de musulmans modérés. C'est comme si on me disait à moi : "Réagis en tant que catholique modéré." Je ne suis pas catholique modéré, même si je suis baptisé. Je ne suis pas catholique du tout. »

 

Source : www.marianne.net

 


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10 janvier 2015 6 10 /01 /janvier /2015 17:34

 

Source ; youlountas.net

 

 

(contre tous les intégrismes : de la religion, de la nation, mais aussi de l’argent)

OUI,
Bien sûr,
J’emmerde les intégristes de tous bords,
Et j’emmerde aussi les pseudo-remparts fachos qui ne valent pas mieux,
MAIS,
J’emmerde AUSSI les Sarkollande et Valsuppé qui ont tué Rémi Fraisse et plusieurs de mes sœurs et frères anonymes de toutes les couleurs,
Qui raflent les Roms et détruisent leurs maisons de fortunes et leurs affaires personnelles,
Ces tyrans en cravates et limousines qui se servent cette semaine de la mort de mes confrères de Charlie
Pour justifier leurs lois sécuritaires, inégalitaires, destructrices et répressives au service du capitalisme débridé,
Ces clones du PASOK et de Nea Demokratia qui ont mis à genoux des millions de personnes martyrisées en Grèce
Et qui provoquent avec leurs copains du PSOE et du PP l’expulsion et le suicide de milliers de familles désemparées en Espagne,
Alors,
NON !
NON, C’EST NON !
Même à la mémoire de mon ami Tignous,
Je ne manifeste pas avec ces gens-là,
Qui sont tous, en réalité, derrière les mots, des ennemis de la liberté et de l’égalité
Et qui sont également des intégristes assassins,
Des intégristes du Dieu Argent.
NON !
JE NE MANIFESTE PAS AVEC LE PS ET L’UMP !

Je ne manifeste qu’avec les amoureux de la liberté et de l’égalité,
Pas avec leurs ennemis,
Pas avec les assassins de Rémi Fraisse,
Pas avec les rafleurs de Roms,
Pas avec les bourreaux des Grecs et des Espagnols en lutte.

J’emmerde les intégristes,
J’emmerde le Front National,
Mais j’emmerde aussi le PS, dont Thierry Carcenac, le président du Conseil Général du Tarn,
Vient d’annoncer sa candidature à la même fonction, avec le soutien de son parti, malgré la mort retentissante de Rémi.
Et j’emmerde l’UMP, qui servira sans vergogne de marche-pied, le moment venu,
Pour donner le pouvoir à Marine Le Pen, en échange de strapontins.

On ne transige pas avec ces gens-là :
INTÉGRISTES DE LA RELIGION, DE LA NATION OU DE L’ARGENT.
On ne manifeste pas aux côtés des uns contre les autres.
On les combat tous.
Car ils se servent les uns des autres
Pour nous écraser,
Pour nous empêcher de changer ce monde.
REFUSONS DE MANIFESTER AVEC EUX.
Dégagons-les.
Partout.

Yannis Youlountas

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DÉSOBÉIR, C’EST VIVRE
(sur le massacre de Charlie Hebdo)

La fusillade qui a fait plusieurs morts à la rédaction de Charlie Hebdo confirme l’atmosphère liberticide qui, sous de multiples formes, menace actuellement la désobéissance, notamment sacrilège et satirique.

Dans l’hexagone, jour après jour, l’espace se réduit entre, d’une part, des intégristes religieux de tous bords qui descendent dans la rue, les uns après les autres, et menacent diversement nos libertés chèrement conquises et, d’autre part, une extrême-droite qui gagne du terrain et se prétend le rempart contre ce fléau, alors qu’elle est toute aussi nauséabonde et dangereuse.

La confusion ambiante atteint des sommets et chaque nouvelle étape suggère de choisir entre la peste et le choléra, dans la mise en scène d’une guerre de civilisation complètement imaginaire qui contribue à fabriquer la peur, les préjugés et le repli sur soi.

« Des luttes plus que jamais actuelles »

Malgré les circonstances, certains prétendent, en France, que l’anticléricalisme et l’antifascisme sont désuets et passés de mode. C’est faire peu de cas de l’Histoire qui nous a montré que les fantômes meurtriers des intégrismes religieux et de la nébuleuse fasciste tentent régulièrement de faire leur retour.

La laïcité n’est pas un combat d’arrière-garde, ni l’humanisme et l’antiracisme des vieilles lunes au service de quelque pouvoir.

Ce sont des luttes plus que jamais actuelles, qui sont absolument indissociables de celles qui nous opposent à un gouvernement violent et criminel à l’égard de celles et ceux qui désobéissent sur les ZAD et partout ailleurs à ses politiques autoritaires, inégalitaires et destructrices.

« La désobéissance ne se négocie pas »

Ces luttes sont plus importantes et complémentaires que jamais. Et la désobéissance ne se négocie pas. Même si elle n’est pas du goût de tout le monde. Car désobéir, c’est vivre. Désobéir, c’est défendre le droit de choisir nos vies par-delà les idéologies mortifères qui nous menacent. Désobéir, c’est défendre la vie, parfois jusqu’à en mourir.

Même si je ne partageais pas toujours l’humour et les positions de mes confrères de Charlie Hebdo, notamment dans les conflits qui ont opposé certains d’entre eux à mon ami Siné, j’ai une pensée pour toutes les victimes et leurs proches, notamment mon ami Tignous.

Même décédées, ces personnes restent néanmoins plus vivantes, à travers les décénnies de créations qu’elles nous laissent, que les partisans d’idéologies mortifères qui les ont assassinées.

Yannis Youlountas,
membre du comité de rédaction de Siné Mensuel
écrivain et réalisateur

 

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Source ; youlountas.net

 

 



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9 janvier 2015 5 09 /01 /janvier /2015 17:55

 

Source : www.lemonde.fr

 


Zineb de « Charlie Hebdo » : « Il arrivait que l’on dise aux collègues : “Je vous aime” »

LE MONDE | 09.01.2015 à 11h19 • Mis à jour le 09.01.2015 à 16h17

 
 

Par Zineb El Rhazoui, journaliste et membre de la rédaction de « Charlie Hebdo »Zineb El Rhazoui, journaliste et membre de la rédaction de « Charlie Hebdo ».

A Charlie, on se disait parfois qu’on s’aimait. Comme ça, pour signer un mail professionnel, après les angles du papier, le calibrage et les délais, il arrivait que l’on dise aux collègues : « Je vous aime ». Pas très sérieux, mais vrai. Cruellement vrai aujourd’hui.

Lire aussi : Attentat contre « Charlie Hebdo » : Charb, Cabu, Wolinski et les autres, assassinés dans leur rédaction

Peu d’échanges étaient sérieux à Charlie, même pas ceux du comité d’entreprise censé défendre les intérêts des salariés face à un patronat incarné par Charb, à savoir le remplacement prioritaire de cette satanée cafetière toujours en panne. Premier arrivé, dernier parti, et le plus prompt d’entre nous à baisser son salaire pour que vive Charlie, il ne voulait pas en entendre parler, car il préférait le thé de toute façon.

Mustapha est mort. Il venait d’obtenir la nationalité française, il y a quelques semaines. Avec son accent kabyle et en roulant les « r », c’était lui qui corrigeait notre français. Les lundis, jours de bouclage, il ne quittait son bureau que pour aller se baisser sur l’épaule d’un journaliste et lui demander à voix basse : « Qu’est-ce que tu as voulu dire exactement ? »

Un souci de langue ? Mustapha connaissait toujours la règle de grammaire ou la nuance d’un synonyme. Ce mercredi-là, Mustapha était venu corriger le prochain hors-série. Il y a laissé la vie.

Simon, lui, a survécu. C’était le cadeau du destin en cette interminable journée de mercredi, car « le petit », notre webmaster, revient de loin. Plongé dans un coma artificiel profond, le poumon perforé − lui qui avait réussi à arrêter de fumer −, la moelle épinière atteinte, il reviendra lentement à la vie, mais il reviendra. On l’espère. Eminent spécialiste en aluminium et en histoire de la gendarmerie corse, Simon avait tout ce qu’il faut pour intégrer l’équipe : un sens de l’humour à toute épreuve, et tout le tact, la patience et l’amour nécessaires pour faire face aux « shit storms » quasi-quotidiennes sur les réseaux sociaux. Les réponses courtoises et rigolotes aux menaces de mort, les statuts hilarants sur la page Facebook aux millions de « like », les tweets acides de Charlie, c’était lui.

 

C’est ainsi à Charlie, certains viennent de l’aluminium, d’autres sont cheminot, urgentiste, juriste, psy, économiste… Mais tous se réunissent le mercredi « pour voir ce qu’on fait dans le prochain numéro ». Cette information-là, malheureusement, les terroristes l’avaient.

Il y a aussi tous les autres, ces amis de la rédaction qui passent de temps en temps. Un SDF au look inénarrable, un ancien taulard qui correspondait avec Charb en détention, des marginaux, des saltimbanques en tous genres… Eux aussi faisaient partie de Charlie. Le capharnaüm qui nous servait de siège était un passage obligé pour ceux qui atterrissaient en France sans le sou, blogueurs ou militants fuyant une guerre ou une sentence de mort. Tous venaient raconter leur histoire, Tignous se chargeait de la mettre en dessin, et puis on voyait en coulisses « ce qu’on pouvait faire pour eux ». « Je verrai si on peut leur obtenir l’asile politique et un boulot », m’avait dit Charb un jour au sujet d’un couple d’activistes tunisiens.

Les deux fugitifs, sans papiers, assis autour de la même table qui a vu mourir mes collègues, étaient glacés de remarquer l’arme de Franck, l’officier de protection de Charb, un habitué de nos locaux. Lorsqu’ils ont compris le contexte de menace permanente où nous travaillions, ils se sont sentis en territoire ami. Franck aussi est mort mercredi, « l’arme à la main en essayant de défendre l’équipe », comme me l’a dit son supérieur.

Tragiquement drôle

Charlie, j’y suis entrée par mon engagement et non par mon CV de journaliste ou par une lettre de motivation bien tournée. En 2011, en plein printemps arabe, Sylvie, une ancienne de la rédaction, m’a appelée pour que je lui raconte mes combats marocains. Deux jours plus tard, je déjeunais avec Charb et Riss, qui m’ont proposé de « passer à la réunion du mercredi ».

Pour m’embaucher, Luz a proposé de baisser son salaire, « pour que ça rentre dans le budget »

Pour m’embaucher, Luz a proposé de baisser son salaire, « pour que ça rentre dans le budget ». Depuis, Riss a pris coutume de me demander : « Qu’est-ce qui t’énerve le plus cette semaine ? », pour voir ce que j’ai à écrire. C’est ainsi Charlie, un journal énervé, mais qui ne se prend jamais au sérieux. Riss a survécu. Blessé, « il arrive à bouger les doigts », m’a confirmé un collègue. Il redessinera. Luz aussi est en vie, mais se sentait incapable de dessiner, jusqu’à ce qu’il nous envoie la « une » du prochain numéro, tragiquement drôle. C’est la première fois que Charlie a sa « une » dès le jeudi soir. Charlie n’a jamais été un journal comme un autre, et ne le sera fatalement plus jamais.

Notre équipe a été décimée à la kalachnikov, parce que nous avons osé tourner l’islam en dérision. Avant que notre salle de réunion, lieu habitué aux blagues et aux éclats de rire, aux murs tapissés de dessins, ne se transforme en bain de sang, nous avons mille fois été menacés de mort. Tout le monde le savait, mais nous n’en étions pas moins haïs, conspués. Il a fallu douze cadavres pour que Charlie soit enfin compris. Avec Wolinski, Honoré et Cabu, ce sont trois symboles de la culture française qui sont partis. Quant à Bernard Maris ou Elsa Cayat, psychanalyste et chroniqueuse, ils n’avaient jamais dessiné qui que ce soit et ne se préoccupaient pas plus de Mahomet que du pape.

Charb, lui, avait fait de Charlie son sacerdoce et sa croix, il ne vivait que pour que vive le journal. Charb a désespérément tapé à toutes les portes, jusqu’à celle de François Hollande, pour attirer l’attention sur l’inexorable disparition de Charlie par asphyxie financière. « J’ai l’impression de faire le tapin », m’avait-il confié, il y a un mois, alors que nous déjeunions ensemble. Charb vivait dans l’angoisse de voir mourir le journal et se souciait peu de sa propre mort, lui qui était sous protection policière depuis 2012.

Si tu avais été là, mon Charb, si tu avais vu la place de la République, noire de monde, des gens en larmes qui portaient ton portrait, dans un silence monacal. Si seulement tu avais pu voir ça. Si seulement tu pouvais voir ce jour où les propositions d’aide affluent de toute part, pour que le journal vive, à tout prix.


Source : www.lemonde.fr


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9 janvier 2015 5 09 /01 /janvier /2015 17:17

 

Source : www.reporterre.net

 

 

A la menace, les écologistes répondent par la démocratie

Barnabé Binctin et Lorène Lavocat (Reporterre)

vendredi 9 janvier 2015

 

 

 

Après l’abasourdissement, des questions émergent de nos larmes : que répondre à l’horreur ? Que dire, que faire face à la barbarie et l’obscurantisme ? Comment résister aux sirènes trompeuses de la peur et de la haine ? Avancer avec prudence, ne pas se tromper de combat... et proposer un autre modèle de société, répondent les mouvements de gauche-écologiste.


Appels au rétablissement de la peine de mort, attaques contre les mosquées, etc. Au lendemain de l’attaque contre Charlie Hebdo, un risque se fait jour ; celui d’une descente vers les pans glissants de la violence et de la xénophobie. « Oui, la France pourrait être submergée par un flot tumultueux de passions et de haine », prévient Jean-Luc Mélenchon, membre du Parti de gauche. Le risque, pour Barbara Romagnan, députée PS frondeuse, serait ainsi de tomber dans le piège qui se tend : « Il ne faut pas entrer dans la logique de ceux qu’on dénonce. Non, la France n’est pas en guerre ».

Pourtant, les dizaines de milliers de personnes réunies spontanément partout en France crient le contraire : « Vive la France unie ! ». Pierre Larrouturou, co-fondateur de Nouvelle Donne, garde confiance : « Notre pays est solide, la République aussi ». Présent aux manifestations du mercredi puis du jeudi soir, Christophe Najdovski, conseiller municipal écologiste à la Ville de Paris, voit dans ces hommages collectifs une « saine réaction » : « Alors que le peuple dit de gauche sombrait dans l’atonie, ces rassemblements montrent qu’il reste une vraie capacité de mobilisation ».

Afin d’éviter tout dérapage, un maître mot : la prudence. « Il nous faut aussi respecter un temps pour le deuil et l’humilité », rappelle Julien Bayou, porte-parole d’Europe-Ecologie-les-Verts. « Attention aux mots, attention aux discours, pour ne pas enclencher une logique de guerre civile », insiste Jean-Luc Mélenchon. « La première vertu, c’est le discernement, car on est sur une ligne de crête ».

"Les vrais combats sont sociaux et écologiques"

A l’heure où certaines peurs pourraient être savamment instrumentalisées, les responsables politiques veulent désamorcer les amalgames. « Il ne faut pas se tromper de combat. Une guerre contre le terrorisme, oui, peut-être, mais les vrais combats sont sociaux et écologiques, ce sont d’abord le chômage et le changement climatique » nous assure Pierre Larrouturou. De son côté, Jean-Luc Mélenchon réfute le terme-même de terrorisme : « C’est un assassinat politique. Il ne s’agit pas d’un choc de civilisation, mais bien d’obscurantisme ».

Toutefois, l’urgence de la situation impose une certaine fermeté face aux actes commis. Pas question de faire preuve de laxisme, pour Christophe Najdovski, mais bien plutôt d’ « esprit de responsabilité, en pareilles circonstances exceptionnelles ». Exemple ? Le plan Vigipirate. « Il est absolument nécessaire, estime Julien Bayou. Il faut pouvoir faire face, en arrêtant d’abord les terroristes puis en les menant en justice ».

Beaucoup redoutent cependant une recrudescence de lois liberticides en effet-rebond : « J’ai une crainte : que cette tragédie serve de prétexte à des lois liberticides. Nous n’avons pas besoin d’une énième loi anti-terroriste », s’alarme Barbara Romagnan. « Il faut se concentrer sur la défense des libertés publiques. Le délire sécuritaire n’est pas la réponse ». D’autant que leur efficacité est sérieusement remise en cause : « Les mesures ultra-sécuritaires se sont accumulées ces dernières années sans que rien ne change » rappelle Julien Bayou.

On insiste au contraire sur l’amélioration du travail de prévention. Dans les rangs d’EELV, on veut répondre par le modèle norvégien, en paraphrasant pour l’occasion Fabian Stang, maire d’Oslo à l’époque des attentats d’Anders Breivik : « La punition sera plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie ».

Concrètement ? Une mesure comme le vote des étrangers devrait être exhumée du carton des promesses présidentielles, à l’heure où une partie de la population peut se sentir « déconsidérée » poursuit Julien Bayou. « Ce n’est pas une réponse unique, mais une partie du désarroi actuel vient clairement de ce sentiment de ’citoyens de seconde zone’ ». Même son de cloche du côté de Pierre Larrouturou : « Ce n’est pas en ostracisant une partie des Français qu’on réglera le problème ».

Place de la République, Marie Toussaint, militante de la nouvelle génération d’écologistes, place la cohésion sociale comme la première des priorités : « L’intégration de tous est un principe fondamentalement écologiste. Quand on se bat pour que tout le monde puisse vivre sur la planète, on se bat certes pour la préservation des ressources, mais aussi pour le vivre-ensemble », prônant l’empathie comme valeur cardinale.

La racine : une société qui fabrique des malades

« En novembre prochain, ce sera les dix ans de la dite ’crise des banlieues’ de 2005 », se rappelle-t-elle. Un signal que le vivre-ensemble était en danger. Malgré tout, « on a continué d’y répondre par un discours sécuritaire, alors que le problème est ailleurs : ce sont les inégalités ».

« Notre société fabrique des malades », s’exaspère Barbara Romagnan. Un avis partagé par Pierre Larrouturou : « Ce qu’exprime aussi cette attaque, c’est la souffrance, profonde, anthropologique qu’il y a dans notre société. Et c’est en grande partie notre système capitaliste qui la crée ». Lui pointe aussi la responsabilité de ceux qui nous gouvernent. « Les dirigeants actuels, incapables d’agir, font preuve de médiocrité, de mensonges ».

La réponse à la barbarie passe donc aussi par un changement de modèle...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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9 janvier 2015 5 09 /01 /janvier /2015 16:46

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

Du monde entier pour « Charlie Hebdo »

Photographe : le collectif Cartooning for Peace

 

 

 

Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs de presse engagés, qui combattent, avec humour, pour le respect des cultures et des libertés. Son réseau soutient les dessinateurs empêchés d'exercer librement leur métier ou dont la liberté est menacée. Depuis l'attentat du 7 janvier, Cartooning for Peace reçoit « des marques de soutien des dessinateurs du monde entier qui, comme nous, sont abasourdis par cet événement insoutenable, et notamment la mort de leurs collègues du dessin de presse français, Charb, Cabu, Wolinski, Honoré et Tignous ». En voici une sélection.

  1. © Mana Neyestani (Iran) / Cartooning for Peace

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    Né à Téhéran en 1973, Mana Neyestani a suivi des études d’architecture en Iran, avant d’entamer une carrière en tant que dessinateur et illustrateur en 1990, avec la publication de nombreux dessins pour des magazines culturels, politiques, littéraires et économiques. Avec l’émergence des journaux iraniens réformistes en 1999, il se lance dans le dessin de presse. Mana Neyestani est emprisonné en 2006 pour un de ces dessins. Il vit aujourd’hui à Paris, en tant que membre de l’ICORN (Réseau de refuge de villes internationales).

  2. © Damien Glez (Burkina Faso) / Cartooning for Peace

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    Damien Glez est dessinateur de presse, auteur du comic strip Divine comedy, directeur de publication délégué de l’hebdomadaire Journal du Jeudi, enseignant à l’Université de Ouagadougou et scénariste télé. Au-delà de l’Afrique, ses dessins sont publiés dans une dizaine de pays et ont illustré plusieurs publications.

  3. © Vadot (Belgique) / Cartooning for Peace.

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    Dessin paru dans l'Écho du 8 janvier 2015. Nicolas Vadot est né le 17 juin 1971 à Carshalton (Grande-Bretagne) et possède la triple nationalité française, britannique et australienne. Il vit à Bruxelles et collabore à l’hebdomadaire Le Vif/L’Express depuis 1993 et au quotidien financier L’Écho depuis 2008. Il a publié plusieurs recueils de ses dessins, dont notamment 20 ans à Vif (en 2013) et est l'auteur de bandes dessinées (Norbert L’Imaginaire, 80 Jours, Neuf Mois et Maudit Mardi).

  4. © Joep Bertrams (Pays Bas) / Cartooning for Peace

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    « Immortel », par le Néerlandais Joep Bertrams.

  5. © Riber (Suède) / Cartooning for Peace

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    Riber est un artiste, dessinateur de presse et illustrateur suédois. Il travaille depuis plus de dix ans pour le quotidien suédois Sydsvenskan et publie régulièrement à l’international, notamment dans Le Monde, Los Angeles Times et Courrier International.

  6. © Chappatte (Suisse) / Cartooning for Peace

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    Patrick Chappatte est né à Karachi de parents suisse et libanais. Il a vécu de 1995 à 1998 à New York où il a collaboré au New York Times et Newsweek. Il signe chaque semaine trois dessins à la Une du quotidien genevois Le Temps et dessine également pour International Herald Tribune et Neue Zürcher Zeitung. Il a réalisé également des reportages en bande dessinée, notamment chez les rebelles de Côte d’Ivoire et dans les coulisses de l’Élysée.

  7. © Kichka (Israël) / Cartooning for Peace

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    Né en Belgique en 1954, Michel Kichka est l’un des plus grands représentants de la caricature israélienne. Il débute des études d’architecture qu’il abandonne pour dessiner au sein de la revue Curiosity Magazine. Depuis 1974, il travaille  comme dessinateur et illustrateur pour la presse et l’édition. Depuis 1995, il a travaillé comme caricaturiste politique pour la télévision israélienne. Ses dessins sont publiés en Israël et à l’international. Il est depuis peu le dessinateur de la chaîne de télévision israélienne I24news. Il a publié en 2012 l’album Deuxième Génération, une bande dessinée racontant ses relations avec son père, rescapé des camps de concentration.

  8. © Boligán (Mexique) / Cartooning for Peace

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    Originaire de Cuba, Angel Boligán Corbo est diplômé des Beaux-arts de La Havane en 1987. Il vit au Mexique depuis 1992, où il travaille comme caricaturiste pour le journal El Universal, le magazine Conozca Más et le magazine politique Humor El Chamuco. Il est également le fondateur de l’agence CartonClub (le club de la caricature latine).

  9. © Boukhari (Palestine) / Cartooning for Peace

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    « La terreur attaque le rire ». Baha Boukhari est dessinateur de presse depuis 1964. Il travaille notamment au journal Al-Ayyam à Ramallah depuis 1999. Il participe à de nombreux débats à Jérusalem et a connu plusieurs problèmes avec le Hamas en raison de ses dessins.

  10. © Faro (France) / Cartooning for Peace

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    Dessinateur français résidant en Espagne, Faro a commencé sa carrière dans la presse sportive au sein du groupe Actufoot, pour les Cahiers du football, l’Equipe Mag, France Football, etc. Il participe également à des titres plus généralistes (Nice Matin), économiques (journaux du groupe ForumEco) ou satiriques (Vigousse en Suisse, Bakchich hebdo). Il intervient aussi sur l’Equipe TV. Faro a aussi à son actif de nombreuses bandes dessinées tant comme auteur que comme dessinateur et coloriste. Il a récemment été à l’origine de l’ouvrage DEGAGE.

  11. © Willis From Tunis (Tunisie) / Cartooning for Peace

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    Nadia Khiari est une dessinatrice tunisienne, également peintre, enseignante en arts plastiques et directrice artistique d’une galerie d’art. Son chat, Willis From Tunis, est né le 13 janvier 2011, durant le dernier discours de Ben Ali, juste avant sa fuite. Chroniquant les événements de la révolution tunisienne sur les réseaux sociaux, Willis From Tunis est très rapidement devenu célèbre. Plus d’un an après ces événements, le chat Willis continue aujourd’hui à croquer l’actualité tunisienne sur un ton d’humour grinçant.

  12. © Côté (Canada) / Cartooning for Peace

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    Dessin paru le 8 janvier 2015 dans La Presse. André-Philippe Côté s’est fait connaître par la bande dessinée, où, après avoir fréquenté la science fiction et la recherche graphique, il a produit six albums de son héros philosophe Baptiste, deux albums d’avant-garde, Castello (1993) et Victor et Rivière (1998) aux Éditions Falardeau et trois albums avec son psy le docteur Smog, Psychoses et compagnie (2005), Tous fous (Casterman, 2006) et Le Retour du Docteur Smog (Ed. La Presse, 2011). Il a longtemps été illustrateur pour la revue d’humour Safarir et Le Soleil. C’est véritablement depuis 1997 avec son poste de caricaturiste éditorialiste pour le quotidien de la Ville de Québec, Le Soleil, qu’il s’est réalisé pleinement. Un recueil annuel de ses meilleures caricatures (De tous les Côté, Éd. La Presse) paraît chaque année depuis 1997 et trois grandes expositions lui ont été consacrées. Ses caricatures sont souvent reproduites dans Courrier International et Le Monde.

  13. © Plantu (France) / Cartooning for Peace

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    Dessin paru le 8 janvier 2015 dans Le Monde. Après avoir débuté des études de médecine, Jean Plantureux part à Bruxelles suivre les cours de dessin de l’école Saint-Luc fondée par Hergé. En 1972, il entre au journal Le Monde avec un premier dessin sur la guerre du Viêtnam. En 1985, le directeur de la publication du Monde, André Fontaine, impose la quotidienneté des dessins de Plantu en Une pour, selon lui, « rendre sa place à la tradition française des dessins politiques ». Depuis 1991 il publie une page hebdomadaire dans L’Express. En 2006, Plantu concrétise son désir commun avec Kofi Annan (secrétaire général des Nations unies) d’organiser un grand rassemblement de dessinateurs, et Cartooning for Peace voit enfin le jour.

  14. © Firoozeh (Iran) / Cartooning for Peace

    14

    Artiste iranienne, Firoozeh Mozaffari a d’abord étudié le design graphique à Téhéran. Elle a travaillé dans divers journaux tels que Shargh, Eternad, Farhikhtegan et sur le site Khabaroline. Elle a été plusieurs fois arbitre dans des compétitions internationales de dessins de presse en Iran mais aussi durant le 29e Festival de dessin de presse Aydin Dogan en Turquie. Bien qu’elle soit un membre très actif du comité exécutif de la biennale internationale de dessins de presse qui a lieu chaque année à Téhéran, Firoozeh a boycotté cet événement pour protester contre les violences qui ont eu lieu à la suite des élections présidentielles en 2009.

  15. © Kap (Espagne) / Cartooning for Peace

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    Kap (Jaume Capdevila) est un dessinateur de presse espagnol, connu pour ses dessins publiés dans La Vanguardia et El Mundo Deportivo. Ses dessins apparaissent également dans divers autres magazines espagnols et internationaux tels que Siné Mensuel ou Courrier International. Il a publié dix albums, compilant ses dessins de presse. Spécialiste de la presse satirique espagnole des XIXe et XXe siècles, il est auteur et co-auteur de divers travaux sur l’histoire du dessin de presse et de la caricature espagnols, et sur divers sujets liés à l’humour et à la satire.

  16. © Hall (Etats-Unis) / Cartooning for Peace

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    « Les insignes d'honneur de l'islam radical ». Depuis 20 ans, Ed Hall construit sa réputation de dessinateur de presse. Diplômé des beaux-arts à l’Université de Floride en 1986, il publie alors déjà à l’époque dans The Alligator, le journal de l’université. Il travaille ensuite pour divers hebdomadaires dans la région de Jacksonville et devient finalement caricaturiste attitré pour l’hebdomadaire The Baker County Press de Macclenny (Floride). Il a par ailleurs publié deux recueils Code Red (2003) et Diversions (2006).

 

Voir ici le site de Cartooning for Peace

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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9 janvier 2015 5 09 /01 /janvier /2015 16:37

 


 

Arrêt sur images 09/01/2015 à 10h30
Etre ou ne pas être Charlie
Arretsurimages.net"
Daniel Schneidermann | Fondateur d'@rrêt sur images
 

 

Pourquoi le cacher ? On est tiraillé par des émotions absurdes. Irrépressibles. Incompréhensibles. Incorrectes. Cette photo, par exemple, d’Obama signant le registre de condoléances à l’ambassade de France de Washington, découverte au réveil.

 


Barack Obama à l’ambassade de France à Washington, le 8 janvier 2015 (SIPANY/SIPA)

Elle fait du bien. Savoir qu’Obama a écrit « Vive la France », oui, ça fait du bien. Obama ? Le Obama des drones ? Oui, Obama. Et vous voulez savoir ? Dans cette mise en scène grandiloquente, devant l’ambassadeur français au garde à vous, devant une croûte qui représente sans doute La Fayette, ça fait doublement, triplement, du bien.

 

Voir l'image sur Twitter

Vive la France: les mots de Barack Obama sur le livre d'or de l'ambassade à Washington

 

Recomprendre ce qu’on a à défendre

Vive la France. Elle flageolait, la France. On ne savait plus très bien pourquoi continuer à l’aimer. Depuis mercredi, il me semble qu’on commence à recomprendre ce qu’on a à défendre. Quand je vous parlais d’émotions absurdes, contradictoires, qu’il faut laisser s’exprimer, sur lesquelles il faut tenter de poser des mots. Parce que le meilleur hommage à leur rendre, aux crayonneurs assassinés, c’est de tenter de poser des mots, en toute liberté, comme ils posaient leurs crobards. Quand on aura bien compris ce qui nous arrive, il sera temps de faire le tri.

En toute liberté. Par exemple, la liberté de mettre en avant ce texte, lu dans le forum d’Arrêt sur images :

« Je ne suis pas Charlie, et croyez-moi, je suis aussi triste que vous. »

Ce texte qui pose des mots sur une gêne montante, la gêne devant cet unanimisme à la 98, à la 21 avril, et dont il est salutaire de souligner le côté illusoire, comme tous les unanimismes. Ce texte avec lequel je suis en désaccord sur plusieurs points, mais qui je pense doit tout de même être lu. Ne serait-ce que pour ce qu’il suggère sur les assassins présumés, ces deux frères Kalachnikov qui se cachent dans une forêt de l’Aisne, s’il s’avère qu’ils sont bien les assassins, il faudra bien essayer de comprendre leurs mobiles.

Si les informations de presse sont exactes, leur entraînement militaire, leur acquisition de la maîtrise des armes, remonte à une dizaine d’années. Il faudra bien se pencher sur cette dizaine d’années, sur cette longue patience, sur cette haine gardée au chaud, intacte, pour mieux comprendre, connaître, et combattre l’ennemi. J’ai bien dit combattre. Et comprendre. Et ennemi.

J’étais Cabu. J’étais Wolinski

Etre ou ne pas être Charlie ? Non, je n’étais pas Charlie. J’étais Cabu. J’étais Wolinski. Mais je n’étais pas Val, ça non. Et donc, je ne pouvais pas être Charlie. Mais tout ça, c’était hier. C’était avant la mare de sang. De l’autre côté de la frontière de sang.

Aujourd’hui, oui, je suis Charlie. Je suis le Charlie de l’après. Le Charlie indispensable, et qu’on accueillerait volontiers chez nous, avec ses traumatisés, avec ses éclopés, avec tous les petits nouveaux qu’on souhaite le plus nombreux possibles, si on avait la place. Et pas seulement pour le prochain numéro à un million d’exemplaires. Mais pour tous les suivants, quand Obama et tous les empesés repenseront à autre chose.

Pourquoi Cabu et Wolinski, pourquoi pas les autres ? Ce n’est pas seulement, je crois, une question de génération, telle qu’elle pouvait ressortir dans la veillée de l’autre soir, chez Mediapart. Cabu et Wolinski, c’était un combat dont le ressort profond apparaissait clairement dans leur œuvre antérieure. Et ce ressort, pour résumer, avait un nom : la tendresse.

Leurs dessins souriaient. C’était plein de fleurs, de champagne, et de couchers de soleil. C’était plein de serments stupides au sommet des falaises d’Etretat. C’était plein de gars à arrières-pensées et de filles pas dupes, que ça arrangeait bien de les croire. C’était plein de moments totalement incorrects, avant qu’on invente le politiquement correct. C’était à la fois Voltaire et Marivaux. C’était délicieux. Et ça dézinguait tous ceux qui voulaient nous les arracher, ces moments-là : beaufs, flics, adjudants, curés, d’abord. Avant qu’y viennent s’ajouter les imams et les encagoulés.

On a tué leur tendresse

C’est cette tendresse, qu’on a assassiné, avec les deux vieux. Les moines soldats de la bande à Val, la génération suivante, ils étaient devenus de purs combattants. Moine-soldat, ce n’est pas moi qui le dis. « Charb, c’était un moine soldat », dit Jeannette Bougrab, l’ex-ministre sarkozyste, qui était sa compagne. Leurs dessins cognaient fort. Cognaient peut-être nécessaire. Mais cognaient sans tendresse. La loi de la guerre, cette goule, avait bouffé tout le reste.

Alors oui, leur mort les bottes aux pieds suscite l’admiration. Oui, chapeau bas. Oui, le Panthéon, comme le suggère Bougrab, pourquoi pas ? Je ne plaisante pas. Ils en auront, des choses à dire à Hugo, à Jaurès, à Moulin. Sans compter qu’ils pourront les dessiner. Oui, ramasser le crayon dans la mare de sang, et en faire de l’encre. Mais sans jamais oublier au nom de quel rêve il faut se battre, même si le souvenir, pour un temps, devait s’en estomper.

Publié initialement sur
Arretsurimages.net
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