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4 février 2015 3 04 /02 /février /2015 14:26

 

Info reçue par mail

 

Solidaires 30 et SUD éducation 30 réagissent aux dernières mesures

du Maire FN, Julien Sanchez, à Beaucaire

 

En supprimant les subventions à l’association « Maison du vivre ensemble », le Maire Front National de Beaucaire choisit de renforcer l’échec scolaire et son corollaire, la difficulté à entrer dans le monde du travail, pour des dizaines d’écoliers.

 

Avec son courrier aux beaucairois et beaucairoises parents d’élèves, au sujet des nouvelles règles de paiement de la cantine scolaire, il « remet le couvert » et distribue les bons et mauvais points à ses administrés, en les assortissant de menaces de dénonciation aux services sociaux pour les « mauvais » parents, les parents « malhonnêtes ».

 

Ces deux décisions montrent que le Front National préfère renforcer la pauvreté et le chômage plutôt que de favoriser l’instruction et l’emploi.

 

L’Union syndicale Solidaires du Gard et SUD Éducation du Gard dénoncent la politique de la Municipalité de Beaucaire. Des décisions municipales qui semblent viser une population «  issue de l’immigration  », celle qui vit dans le centre-ville, qui ferait « trop d’enfants » pour percevoir indûment l’aide social d'État : excellente démonstration de la préférence nationale chère au FN.

 

Avec la mise en place de sa politique, le Front National montre son vrai visage : il stigmatise, clive, dresse les habitants les uns contre les autres. Qui, en effet, voudrait payer pour les mauvais payeurs, pour les fraudeurs ? Ni Solidaires, ni SUD Éducation, qui ne cessent de dénoncer les cadeaux fiscaux faits aux entreprises et la fraude aux cotisations sociales. Les mauvais payeurs ne sont pas ceux que le maire de Beaucaire jette en pâture à ses administrés.

 

Le choix de priver la « Maison du vivre ensemble » de subvention témoigne également du caractère revanchard et clientéliste de ce parti.

 

L’Union syndicale Solidaires du Gard et SUD Éducation soutiennent l’ensemble des salariés et des habitant-e-s qui choisissent d’aider des enfants et des familles en difficulté à mieux appréhender un monde de plus en plus inégalitaire.

Ne laissons pas faire ce parti populiste et xénophobe, véritable soutien de la société capitaliste qu’il prétend dénoncer.

 

L’Union syndicale Solidaires et SUD Éducation demandent à la Préfecture du Gard, représentant de l'État dans le département, d’annuler ces décisions municipales qui vont à l’encontre du vivre ensemble dont le gouvernement se fait le chantre depuis un mois.

 

L’Union Syndicale Solidaires et SUD Éducation appellent l’ensemble des habitant-e-s de Beaucaire à refuser cette décision et à lutter pour faire échec à la politique mise en place par le maire et son équipe.

 

Solidaires 30 et SUD éducation 30,

Nîmes, le mercredi 4 février 2015.

 

 


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2 février 2015 1 02 /02 /février /2015 18:09

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

Les opposants aux projets inutiles se coordonnent pour faire avancer la démocratie

Marie Astier (Reporterre)

lundi 2 février 2015

 

 

Réunie à Bagnolet, la Coordination des opposants aux grands projets inutiles s’est concentrée sur le chantier de la démocratie participative. Celui-ci a été lancé par François Hollande, mais suit une logique administrative, à l’écart des citoyens.


Notre-Dame des Landes, le barrage de Sivens, le Center Parcs de Roybon, la ferme des 1.000 vaches, etc. Samedi 31 janvier, les opposants à tous ces Grands projets inutiles et imposés (GPII) ont laissé de côté le terrain local pour une journée de réunion à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). C’est la deuxième fois qu’ils se retrouvent dans la capitale pour tenter de fédérer les luttes. « Le but est de sortir la tête de l’eau de nos luttes locales pour agir au niveau national », explique Ben Lefetey, porte-parole du collectif d’opposition au barrage du Testet.

A l’ordre du jour : « Le chantier de la démocratie participative » annoncé par le président de la République en novembre dernier lors de la conférence environnementale.

"Tout doit être fait pour que sur chaque grand projet, tous les points de vue soient considérés, que toutes les alternatives soient posées, que tous les enjeux soient pris en compte et que l’intérêt général puisse être dégagé", avait alors insisté François Hollande. Il disait ainsi vouloir éviter de un nouveau « drame national » comme la mort de Rémi Fraisse au Testet.

« Le risque est que ça décide dans les cabinets ministériels »

Sauf que pour l’instant, « le gouvernement n’a fait signe à aucun de nous, déplore Françoise Verchère, co-présidente du Collectif des élus doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame des Landes. Cela s’annonce mal, si la rénovation de la démocratie participative est faite par ceux qui nous ont mis dans le pétrin... » « Le risque est que ça se décide dans les cabinets ministériels, loin du terrain », poursuit Ben Lefetey.

Un vrai risque, puisque le gouvernement a décidé que c’est le Conseil national de la transition énergétique (CNTE) qui plancherait sur la réforme. L’instance rassemble certes des élus locaux, des parlementaires, des syndicats et des associations environnementales, mais aucun représentant de la coordination des GPII n’y est présent.

Et même le CNTE pourrait être marginalisé par l’exécutif. Car comme Reporterre l’a relaté, l’article 28 de la loi Macron compte donner la possibilité au gouvernement de prendre les mesures par ordonnances. La réforme de la démocratie participative se ferait donc sans débat parlementaire... Raison pour laquelle cet article de la loi Macron est pour l’instant très critiqué à l’Assemblée Nationale.

Des propositions de terrain

Collectivement, les opposants aux Grands projets inutiles ont donc décidé de ne pas attendre l’invitation de l’exécutif. « On va faire des propositions pour éviter de se retrouver dans la situation de blocage que l’on connaît un peu partout, expose Françoise Verchère. On va lister les dysfonctionnements constatés sur chacune de nos luttes, pointer les défauts des procédures, puisqu’à nous tous on en a déjà exploré toutes les failles ! »

Par exemple, les enquêtes publiques, étape cruciale de la consultation des citoyens, peuvent être améliorées. « Pour le barrage de Sivens, il manquait dans le dossier deux documents essentiels : le rapport défavorable au projet de l’ONEMA [Office national de l’eau et des milieux aquatiques-NDLR] et le document d’origine, celui qui explique pourquoi les élus ont décidé de construire le barrage, raconte Ben Lefetey. S’il y avait eu un désir sincère de débat avec le public, il aurait fallu mettre ces documents sur la table ! »

Les mots d’ordres sont donc : plus de transparence dans les procédures (pour bien informer tous les publics concernés), plus d’indépendance de ceux qui décident de leur mise en œuvre (pour notamment éviter les conflits d’intérêts) et plus de place aux citoyens (pour notamment prendre en compte les contre-expertises qu’ils peuvent fournir)....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 21:54

 

Source  www.lamontagne.fr:

 

 

Centre d'engraissement : La manifestation s'est déroulée dans le calme

31/01/15 - 20h32

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Victime des conditions climatiques, la manifestation de l’OEDA contre l’élevage intensif n’a pas fait le plein. Samedi, seuls 300 militants étaient au rendez-vous.
On attendait quelque 600 manifestants mais la manifestation de l’OEDA (ex Narg) contre le centre d’engraissement n’en aura totalisé que 300. Les organisateurs comme les forces de l’ordre s’accordant, une fois n’est pas coutume, sur ce chiffre. « Beaucoup ont renoncé à cause du verglas, ce n’est pas par démotivation. », a expliqué la présidente du collectif, la creusoise Aurore Lenoir. Des militants de la cause animale, regroupés dans plusieurs associations, rejoints par quelques “locaux” sensibles aux problèmes environnementaux et sanitaires. La mobilisation s’était organisée à partir des réseaux sociaux et grâce à une liste de 6 000 contacts.

Aurore Lenoir a détaillé les raisons de son combat pour l’arrêt définitif du projet. « Plusieurs problèmes sont soulevés par la ferme des 1.000 veaux. Les veaux qui vont être enfermés n’auront pas une superficie correspondant à leurs besoins biologiques comme on l’observe en pâturage. Tout cela provoque du stress. Le deuxième problème contre-nature, c’est l’alimentation : les bovins mangent de l’herbe, là ça va être uniquement des compléments alimentaires et des antibiotiques à cause de l’installation contre nature et de la prolifération des épidémies dans un environnement confiné. Le 3e problème est d’ordre de santé publique : le cheptel bovin est très exposé aux problèmes d’ordre respiratoire, dans un élevage extensif ces virus sont moyennement virulents, mais dans le cadre d’un élevage intensif, cela prolifère à vitesse Grand V et une grande partie du troupeau peut se retrouver atteinte morbidement ou mortellement. La seule réponse que l’on peut donner c’est d’administrer des antibiotiques qui vont se retrouver dans la viande, et donc dans le corps des consommateurs… ».

Cortège bariolé

Vers 14 h 50, le cortège bariolé, constitué de nombreux militants des quatre coins de France et de plusieurs cars ou minibus (Lyon, Dijon, Paris, Limousin)- certains grimés, d’autres costumés en vache - s’est ébranlé et a défilé dans les rues de La Courtine avant d’observer un arrêt devant le siège de la communauté de communes accusée de financer les travaux « via les crédits du Ministère de la Défense ». Entre deux rayons de soleil, les slogans fleuris ont été répétés à l’envi. Ils s’adressaient à une grande chaîne de magasins (unique client) : « Mousquetaire, ton projet, on l’enterre » ou visaient à défendre la vie et l’environnement : « oui, oui, oui, à la vie, justice pour les animaux ! ». Sur les pancartes, les slogans étaient parfois nettement moins poétiques accusant notamment la FDSEA.

De retour devant l’ancienne gare de la Courtine, les manifestants se sont dispersés avant de se retrouver devant le centre d’engraissement situé à l’extérieur du village. Une centaine d’entre eux se sont rassemblés sur le chemin d’accès du site. Les abords étaient très surveillés, une centaine de gendarmes et de CRS, certains venus de loin, avait été mobilisé pour l’occasion. Il n’y a pas eu de heurts, sans doute aussi parce que le porteur du projet, la SAS Alliance Millevaches, avait interdit à certains éleveurs locaux de venir en découdre comme il en avait été sérieusement question. Chose que nous a confirmée le maire de Sornac (Corrèze), venu en voisin. « Nous ne voulons pas l’affrontement » a répété ce dernier.

« Ils n’avaient pas le bon planning » 

Le matin même une dizaine de militants de la Coordination rurale de la Corrèze et de la Haute-Vienne avaient été aussi aperçus à proximité du site. Ils auraient suivi la manifestation avec l’intention de débattre mais la rencontre ne s’est pas faite : « ils nous attendaient mais ils n’avaient pas le bon planning » a souligné Aurore Lenoir qui avait déjà obtenu en 2014 avec le collectif Narg l’abandon du projet d’abattoir de Guéret : « on s’est rendu compte en tractant, que la population locale est contre ce projet de ferme et notamment les bouchers qui savent les problèmes sanitaires que ce centre provoquera ». Les manifestants ont donc promis de revenir vite tout en exigeant « le débat public qu’on nous refuse » avec les porteurs du projet.

Christophe Belhomme
Source  www.lamontagne.fr:

 

 

 

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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 18:18

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

Nouvelle victoire pour les Licenci’elles

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

La cour d'appel de Douai a reconnu vendredi la nullité du plan social d'une soixantaine d'anciens salariés de 3 Suisses, et a condamné, comme en première instance, le groupe à indemniser ses anciens employés.

 

La cour d'appel de Douai a reconnu vendredi la nullité du plan social d'une soixantaine d'anciens salariés de 3 Suisses, et a condamné, comme en première instance, le groupe à indemniser ses anciens employés. Elle a condamné solidairement 3 Suisses France, 3 Suisses International et la société Commerce BtoC à verser des indemnités « du fait de la nullité du licenciement », selon le jugement.

La cour a notamment estimé que les moyens financiers permettant d’évaluer la pertinence du plan social doivent s’apprécier au niveau du groupe Otto, « principal actionnaire du groupe 3SI, auquel appartient la société 3 Suisses France », et qu'« en raison de son insuffisance, il convient de prononcer la nullité du plan de sauvegarde de l’emploi ». La direction a décidé de se pourvoir en cassation.

En octobre 2013, le conseil des prud'hommes de Roubaix (Nord) avait annulé le licenciement deux ans plus tôt de ces salariés et condamné le groupe à leur payer des dommages et intérêts. Le groupe avait fait appel. Au total, 149 employés avaient été licenciés lors de la fermeture des 35 Espaces 3 Suisses en France.

 

 

Lire aussi

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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 18:05

 

Info reçue par mail

 

 

Un mois et demi après avoir repoussé la délibération contestée portant demande d'ouverture d'Enquête Publique pour la nouvelle version du projet golfique, le président d'Alès Agglo la soumettait à nouveau, ce jeudi 29 janvier, au vote du conseil.

En choisissant de ne pas attendre la restitution du panel mis en place pour élaborer le Plan Local d'Urbanisme (PLU) de St Hilaire, Max Roustan méprise une fois de plus le processus démocratique et passe en force.

Faisant fi de toute transparence, il demande au conseil de se prononcer sans que les comptes prévisionnels du golf, réclamés par la mairie de St Hilaire, lui aient été transmis.

Alors qu'il venait de souligner que la baisse des dotations de l’état obligerait l'Agglo à réduire ses investissements, Max Roustan a demandé par ce vote la signature d'un chèque en blanc à plusieurs millions d'Euros...

Aucune étude indépendante sur la viabilité économique du projet n'a en effet été réalisée.

Rappelons que la création du golf est liée à une urbanisation massive, indispensable au financement de l’infrastructure golfique. Nous sommes très loin de l’utilité publique et golfeurs et promoteurs apprécieront une telle sollicitude à leur égard par les temps qui courent !

Au moment du vote, les soutiens de St Hilaire Durable ont agité l’assemblée en déployant des banderoles et brandissant des panneaux dénonçant ce passage en force et le mépris démocratique.

Cette contestation, inhabituelle dans cette assemblée ou prévalent le consensus mou et la soumission volontaire, a été vite contenue par le zèle des nombreux policiers municipaux présents sur place.

En se désolidarisant de notre action, le maire de St Hilaire a pris le risque de se discréditer auprès de son électorat, de ses soutiens potentiels (élus ou pas) et de se retrouver quasiment seul face au potentat de l'agglo.

L’opposition à la nouvelle version du projet de ZAD golfique, outrancièrement badigeonné de vert, se poursuit et ressort ravivée de ce lamentable simulacre de démocratie.

 

Le bureau de St Hilaire Durable

 

Jeudi 29 janvier, il a été voté au Conseil d'Agglo la délibération portant demande d'ouverture d'enquête publique complémentaire pour la nouvelle version du projet de la ZAD de St Hilaire.

 

Afin de faire le point et de programmer nos futures  actions, nous nous réunirons

mercredi 4 février à 18 H, Salle Jean Constant à La Jasse de Beranrd

 

  Mobilisons-nous, la guerre n'est pas encore perdue !


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31 janvier 2015 6 31 /01 /janvier /2015 19:47

 

Soource : reporterre.net

 

À Marseille, ZAD expulsée, arbres coupés

Pierre Isnard-Dupuy (Reporterre)

samedi 31 janvier 2015

 

 

 

La première « ZAD urbaine de France » aura tenu huit jours : vendredi, les CRS sont venus expulser les occupants du parc Michel Levy, à Marseille. Les arbres sont coupés, le béton poussera bientôt sur un des rares poumons verts de la ville.


- Marseille, correspondant

« Ce sont les arbres des enfants qu’ils sont en train d’abattre ». Michèle est amère. Il est bientôt midi, vendredi 30 janvier, et les zadistes du parc Michel Lévy se rassemblent à proximité de la rue de Lodi, à deux pas du lieu qu’ils occupaient. Durant huit jours, ils ont rouvert le parc Michel Lévy aux habitants du quartier de Lodi dans le 6e arrondissement de Marseille. Jour et nuit, ils se relayaient pour occuper ce lieu, revendiqué comme « première ZAD urbaine de France ».

Le parc commençait à retrouver son usage public perdu depuis sa fermeture en juin 2013. Des enfants du quartiers venaient y jouer. Le 28 janvier, mercredi après-midi, des activités « construction de tipi et peinture, encadrées par des animateurs BAFA solidaires du mouvement » leur ont été proposées, nous apprend Patrick, du collectif Michel Lévy.

Un boulodrome et un potager étaient en cours d’aménagement. Des chênes, en remplacement des arbres abattus ont été replantés. Tout ceci pour tenter d’empêcher le projet de la mairie du 4e secteur (6e et 8e arrondissements) : celle-ci préfère céder le parc à la société Unicil pour la construction de 47 logements et 300 place de parking, détruisant le seul espace vert d’un quartier déjà entièrement bétonné.

Vendredi à 6h, un huissier de justice accompagné de CRS est venu leur remettre l’ordonnance d’expulsion prononcée par le Tribunal de Grand Instance de Marseille deux jours plus tôt, « à effet immédiat » précise Gérald, du collectif Laisse Béton.

Vers 9h45 les CRS et « 25 en civils de BAC » [brigade anti-criminalité], selon Gérald, surgissent au pas de course sur la ZAD. Devant la vague bleue, la trentaine de militants présents n’ont pas résisté.

La rue Pierre Laurent, dans laquelle se trouve l’entrée principale du parc, a été entièrement bouclée. Les voitures de la BAC et six fourgons de CRS y stationnaient. Sur la rue de Lodi on dénombrait dix fourgons.

Une fois les militants expulsés, le chantier a repris immédiatement. Le micocoulier, classé arbre remarquable, a été sa première victime.

David Escalier, qui y a passé quelques jours et quelques nuits, l’observe tomber. Son sac est encore attaché en haut de l’arbre. Ni lui, ni personne d’autre ne pourra récupérer les affaires laissées sur place. Un camion benne se gare en contrebas. Des ouvriers y jettent matériel de cuisine, tentes et tout ce qu’ils trouvent d’objets ayant appartenu aux zadistes. Les tronçonneuses rugissent jusque vers 13 h. Désormais, plus une cime ne fait de l’ombre sur le parc Michel Lévy.

Le collectif Laisse Béton et le collectif de riverains Michel Lévy se battent depuis huit ans contre la privatisation et la bétonnisation du parc. Durant toutes ces années, la mairie de secteur n’a pas daigné dialoguer. Durant la semaine d’occupation du parc, ni la mairie de secteur, ni les services concernés de la mairie centrale, ni Unicil propriétaire du terrain depuis le 8 décembre 2014 et commanditaire des travaux, n’ont répondu aux sollicitations des militants.

La discussion... quand tout est fini

Vendredi, les zadistes ont décidé de se rendre au siège d’Unicil pour provoquer une entrevue. Ils se sont retrouvés à 14 h devant l’imposant siège de la société, place de la Péfecture. L’entrée principale du bâtiment était déjà barrée par des policiers à VTT ou en tenue anti-émeute.

« On passe par le rue Armény ». Une vingtaine courent dans cette rue et s’engouffrent par une autre porte du bloc abritant le siège d’Unicil. Très vite, quatre policier les rattrapent dans un hall et leur interdisent l’accès aux étages. Patrick, Gérald et David : « On ne partira pas tant que l’on ne sera pas reçu pour discuter ». Pour David, Unicil et Eiffage qui mènent les travaux sont « coupables de déforestation sur un poumon vert de Marseille ».///

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Soource : reporterre.net

 

 

 

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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 21:48

 

Source : www.politis.fr

 

 

Par Emmanuel Riondé - 30 janvier 2015
La Zad urbaine de Marseille évacuée

 

 

Ce vendredi matin, la police a délogé les riverains, militants écolos et « zadistes » qui occupaient depuis une semaine le parc Michel-Lévy dans le VIe arrondissement de Marseille.

 

 

 

 

Ils étaient aux aguets ou renseignés en temps réel. Lorsque David Escalier, militant de Greenpeace, est descendu de son perchoir installé sur la fourche d’un micocoulier pour s’entretenir avec une journaliste de la Provence, une vingtaine de policiers en civil et plusieurs dizaines de CRS ont débarqué. « Ils sont arrivés par surprise, vite, et nous ont aussitôt sorti du parc. On a essayé d’escalader pour y revenir mais il y avait des flics en civil à l’intérieur et des CRS dehors qui ont chargé. C’était la sur-armada », témoigne Gérald, un militant du collectif Laisse béton « choqué de voir autant de moyens publics pour protéger un programme immobilier privé dans un ancien parc public. » Selon les personnes y ayant assisté, l’assaut a été brutal mais n’a donné lieu à aucune violence caractérisée et personne n’a été arrêté.

Le parc Michel-Lévy, situé à quelques minutes de la place Castellane, a longtemps constitué le seul petit poumon vert du quartier, accueillant des jeux d’enfants, un terrain de boule, un centre d’animation et une dizaine de grands arbres. Le 21 février 2008, la mairie de Marseille attribuait un permis de construire à la Phocéenne d’habitation (filiale d’Unicil, groupe immobilier intervenant dans l’habitat social) pour y construire un immeuble d’habitation (7 étages et 47 logements) et un parking (sur trois niveaux en sous-sol). Marquant le début d’une lutte des riverains pour sauver leur parc.
Six années de démêlés judiciaires, ponctuées par la fermeture du parc au public en juin 2013. La mobilisation s’était par la suite mise en veilleuse. Jusqu’à l’arrivée sur le site, les 21 et 22 janvier derniers, d’engins et de personnels procédant aux premiers abattages d’arbres, un peu plus d’un mois après la vente définitive du terrain (authentifiée le 8 décembre 2014). Dès le jeudi 22 au soir, riverains et militants ont occupé le parc, le déclarant dans la foulée Zone à défendre (ZAD) et inscrivant ainsi explicitement leur lutte dans le sillage des mobilisations de Sivens et de Notre-Dame-des-Landes.

Ce matin, deux heures avant l’assaut final, l’huissier était venu leur présenter une ordonnance d’expulsion. Accompagné de policiers en civil qui n’ont pas pu faire descendre David de sa plateforme malgré la promesse de croissants chauds... « J’étais déterminé à rester », assure-t-il avec une pointe d’amertume. Cela n’aura pas suffit, le second voyage a été le bon pour la maréchaussée. Avec des dizaines de cars de CRS garés sur les rues entourant le parc, le dispositif policier déployé dans le quartier apparaissait un brin démésuré au regard des forces militantes présentes sur la ZAD : une douzaine de femmes et d’hommes non-violents et fatigués par leurs nuits successives sous la tente. A peine débarrassé de ses protecteurs, le parc a vu les pelleteuses et tronçonneuses entrer en action. A 10h30, le micocoulier centenaire était à terre.
Par delà les cordons de CRS barrant l’accès au site, quelques yeux rougis, quelques cris « Honte à Gaudin ! », et la promesse de ne pas en rester là : « La Phocéenne d’habitation et Eiffage, on va leur faire la misère toute l’année... », assurait un militant. Dans l’après-midi, des habitants du quartier se sont rendus au siège d’Unicil pour faire entendre leur colère. «  Ils nous ont juste répondu que tout était légal », rapporte Valeria, dont les enfants ont appris à faire du vélo dans le parc.

Nota Bene :

Photo : CITIZENSIDE/GEORGES ROBERT / CITIZENSIDE.COM

 

 

Source : www.politis.fr

 

 

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29 janvier 2015 4 29 /01 /janvier /2015 22:20

 

 

Source : www.bastamag.net

 

 

Une nouvelle « zone à défendre » aux pieds des Alpes pour sauver une forêt d’un projet immobilier touristique

par Sophie Chapelle 29 janvier 2015

 

Voilà bientôt deux mois qu’une nouvelle zone à défendre se développe entre Grenoble et Lyon. Son objectif : empêcher l’édification d’un village artificiel, un Center Parcs, au cœur d’une zone humide. La justice a pour l’instant suspendu les travaux de construction. Une autre bataille se mène dans les bois et les champs alentour malgré le froid et la neige : installer des cabanes et des barricades pour entraver une éventuelle reprise du chantier. Et convaincre de l’inutilité du projet celles et ceux qui y sont favorables, séduits par les promesses de création d’emplois. Les premières idées de projets alternatifs commencent même à fleurir. Reportage.

Des barricades de branches jalonnent le chemin forestier. Le bruit des tronçonneuses et des pelleteuses a pris fin depuis le 4 décembre dernier, suite au barrage mis en place par les opposants au Center Parcs [1]. Les machines ont laissé derrière elles de larges ornières, des troncs d’arbres abattus et des souches de châtaigniers, sur une quarantaine d’hectares. Les préfabriqués qui servaient de base de vie aux ouvriers du groupe Pierre et Vacances témoignent d’un départ précipité. Le vrombissement des tronçonneuses s’est tu, remplacé par de plus discrets coups de marteaux. Là, nichées dans la forêt des Chambaran en Isère, des cabanes se construisent. « Sauvetage de forêt en cours » indique un panneau de chantier à l’entrée de la zone. Bienvenue dans la « Zone à défendre » de Roybon, troisième du nom après celle s’opposant à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en Loire Atlantique et celle empêchant l’édification du barrage de Sivens dans le Tarn. La Zad de Roybon se situe à mi-chemin entre Lyon, Grenoble et Valence.

« Un ptit café ? » Avec le froid matinal qui fait greloter les occupants, Maé, équipée de son thermos, est accueillie chaleureusement. Elle assure la tournée quotidienne de la zone. « C’est un moment pour aller voir chaque occupant, créer du lien, vérifier avec eux le matériel qui leur manque », explique l’étudiante. Venue de Grenoble, Maé avait juste prévu de déposer une amie sur la « Zad », quelques jours avant noël. Originaire d’un village voisin de Roybon, elle a finalement décidé de rester « pour une durée indéterminée ». Comme des dizaines de personnes.

Des cabanes contre les bulldozers

Muni d’un talkie-walkie, Léo lance un appel à clous et à charnières. Il est arrivé le 30 novembre, jour de la manif qui a vu un millier de personnes patauger dans la boue du chantier. C’est ce jour là qu’a débuté l’occupation d’une maison forestière en lisière de la zone – « la MaquiZAD » – considérée comme « la base arrière de la lutte ». Rapidement, Léo s’est attelé à la construction d’une cabane qu’il a baptisée « maison caméléon ». Un autocollant d’opposition à l’aéroport de Notre-Dame-des Landes orne la façade. Tout juste équipé d’un poêle à bois, le jeune homme se dit fier de ce que lui et l’ensemble des occupants réalisent dans ces bois. « L’objectif est de créer un maillage de cabanes au sol et dans les arbres », décrit-il. « Je me bats pour la forêt, contre ce modèle de vacances ». Avant d’ajouter, après un court silence : « Je me bats aussi pour les habitants de Roybon, même s’ils n’y croient pas. »

Les tensions avec une partie de la population locale sont persistantes et les discussions difficiles. Dans le village, panneaux et banderoles favorables au Center Parcs sont visibles au coin des fenêtres ou dans les jardins. Hors des bois, on croit aux emplois promis et on espère une revitalisation économique de la région (lire notre enquête qui nuance les données sur ce sujet). « J’aimerais proposer quelque chose de plus aux habitants, souligne Léo. On commence à discuter entre nous de projets comme des aires d’accrobranches ou un village d’artistes. » « On peut envisager une vie économique pour Roybon sans toucher à cette forêt », appuie Rémi, apiculteur à quelques kilomètres venu en soutien. « Mais en attendant, nous allons continuer à occuper le terrain pour s’assurer que la loi va être respectée. » La décision du tribunal administratif de Grenoble le 23 décembre, s’appuyant sur la Loi sur l’eau, a conduit de facto à la suspension des travaux.

Protéger la forêt, l’eau et les espèces

En dehors de la Zad, la bataille judiciaire se poursuit. Le jugement sur le fond des différents recours devrait avoir lieu d’ici l’été. Bertrand, qui visite régulièrement les « zadistes », fait partie de l’association « Pour les Chambaran Sans Center Parcs » (PCSCP). Gaspillage d’argent public, « orientation manifeste » du débat public, manipulation des chiffres en matière de création d’emplois ou d’hectares de forêts impactés... La liste de ses griefs à l’encontre du projet est longue. D’un tempérament résolument jovial, Bertrand a le visage qui s’assombrit à la vue des ornières laissées par les machines d’abattage. « Regardez ce paysage, il est complètement dévasté, déplore t-il. Comment le groupe Pierre et Vacances peut-il prétendre qu’il pourra compenser jusqu’à 240 hectares de zones humides ? » Son association PCSCP a déposé le 7 janvier un recours en cassation devant le Conseil d’État. L’enjeu : faire reconnaître par le juge des référés l’urgence de stopper l’autorisation préfectorale de destruction des espèces protégées.

Les nappes phréatiques constituent également un aspect fondamental de la bataille. C’est d’ailleurs la question de l’eau qui a conduit Jean-Luc, agriculteur en Isère, à se mobiliser. « Les bras m’en tombent quand je vois le mépris des élus pour l’enquête publique », confie-t-il, après avoir déposé des stocks de haricots pour les provisions de la MaquiZAD. Le futur Center Parcs se situe en tête de bassin versant de deux rivières, l’Herbasse et la Galaure. Jean-Luc redoute en particulier l’aggravation des inondations, conséquences de l’urbanisation d’une trentaine d’hectares. La consommation en eau potable devrait aussi grimper lors des périodes estivales, quand le village vacance sera le plus peuplé. Malgré plusieurs récentes périodes de sécheresse, un nouvel arrêté préfectoral autorise des prélèvements annuels trois fois supérieurs à aujourd’hui, pour une durée illimitée... « Un prélèvement insoutenable » aux yeux de Jean-Luc et de Claire, son épouse.

« Un élan de solidarité »

Au quotidien, la solidarité qui émane de la zad est saisissante. Chaque jour, que la météo soit clémente ou non, des personnes arrivent avec des sacs à dos chargés de victuailles, de matériel de construction, de bricolage... Colette, militante écologiste, a fait deux heures de routes pour leur apporter des vivres. Après s’être réchauffée autour d’une tasse de thé dans la MaquiZAD, elle promet de revenir avec du matériel. D’autres personnes traversent la zad chargés de matelas ou de bombonnes d’eau potable, en vue de les apporter à l’autre bout de la forêt. «  Il faut compter une bonne demie-heure pour traverser la zone, alors on évite de le faire les mains vides », explique un couple croisé sur le chemin.

« C’est tous les jours noël ici », s’enthousiasme Anouchka me montrant un vieux poêle à l’arrière d’une voiture offert par « un gars du coin ». « Nous sommes organisés pour tenir le coup longtemps. » Anouchka a participé à la lutte contre la construction d’un nouveau stade dans la périphérie lyonnaise (notre reportage). « Là bas il n’y avait pas de soutien local. Ici, il y a un élan de solidarité de tous les âges, de tous les horizons ». La détermination à occuper la zone est intacte, bien que les routes d’accès à la MaquiZAD soient bloquées en journée depuis le 27 décembre par la maréchaussée [2]. « Malgré les deux kilomètres à pieds dans le froid, des papis, mamies, parents, enfants arrivent avec le sourire. Comme cette vieille dame qui a franchi le barrage pour nous apporter de la soupe et qui s’est retrouvée avec ses chaussures en toile pleines de boue. On lui a dégoté des chaussures dans notre freeshop et elle est repartie toute émue ». Si la plupart distingue les zadistes « de l’intérieur » (ceux qui vivent sur la zone) et « de l’extérieur » (les gens du coin venant apporter un soutien ponctuel), tous s’accordent sur la complémentarité de ces deux formes de luttes.

Un week-end de construction de barricades

Au sein de la Zad, l’autogestion est le fil conducteur. « Notre projet alternatif ? Nous sommes dedans depuis début décembre, sourit Nils. Certains bossent dans l’associatif, d’autres dans la construction bois, il y a des artistes en tout genre, des gars de la permaculture, des connaisseurs en plantes... Ensemble on crée un mode de vie avec des savoirs faire multiples que l’on rend accessibles ». Il en est convaincu : « Un gamin apprendrait beaucoup plus ici en une semaine qu’en une année à l’école ! », pense-t-il.

« C’est une culture de la vie », renchérit un jeune homme se présentant sous le nom de Camille. Ce qui le motive, « c’est la construction et mettre les copains au chaud ». Ce n’est pas la première fois qu’il participe à une zone à défendre. « J’atterris dans les endroits qui me correspondent et l’endroit où je me sens le plus en sécurité, c’est la Zad. Il n’y a jamais de violence entre nous. » A demi-mots, certains confient que la violence est bien présente mais surgit de l’extérieur.

Début janvier, Anouchka relate l’irruption d’individus, dans une cabane à l’entrée de la zad, armés de lacrymos et de bâtons. Ils n’ont pu être identifiés. « Il y a trois jours, la cabane a été sabotée et les câbles coupés », confie un autre occupant. Sur les réseaux sociaux, un groupe Facebook de soutien au projet de Center Parcs à Roybon multiplie les appels à violence à l’encontre des zadistes. Dans la zone à défendre, les occupants restent soudés et appellent du 7 au 9 février prochain à venir construire des cabanes et des barricades.

Texte et photos : Sophie Chapelle
@Sophie_Chapelle sur twitter

Notes

[1Voir ici

[2Sur arrêté du Conseil général de l’Isère datant du 24 décembre : « considérant que le Département ne peut actuellement entretenir et assurer l’exploitation, notamment la viabilité hivernale d’une section de la RD 20F, en raison des évènements liés à la réalisation du Center Parcs, il y a lieu de réglementer la circulation selon les dispositions indiquées dans les articles suivants. »

 

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Source : www.bastamag.net

 

 

 

 

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28 janvier 2015 3 28 /01 /janvier /2015 21:42

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/stephane-borras

 

 

Privatisation de l'aéroport de Toulouse: manifestons!

 

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27 janvier 2015 2 27 /01 /janvier /2015 19:15

 

Source : www.bastamag.net

 

 

Droits fondamentaux

Un prêtre au tribunal pour apologie du droit d’asile

par Sophie Chapelle 27 janvier 2015

 

 

 

 

 

Prêter assistance à des personnes sans-abri est-il un délit ? La Cour d’appel de Lyon doit rendre ce 27 janvier sa décision concernant le prêtre Gérard Riffard. Ce dernier est poursuivi pour avoir hébergé des dizaines de demandeurs d’asile dans son église de Montreynaud, à Saint-Étienne. En première instance, le juge a reconnu l’« état de nécessité » : « Il est paradoxal que l’État poursuive aujourd’hui le père Riffard pour avoir fait ce qu’il aurait dû faire lui-même », détaille le jugement. Alors que le parquet a fait appel, Gérard Riffard persiste : il n’a fait que son devoir. Rencontre.

Saint-Étienne, quartier de Montreynaud, terminus de la ligne de bus. « C’est là que vous trouverez le Père Riffard », m’indique le chauffeur, en me montrant l’église Sainte Claire. Sur la porte en bois, une affiche précise les horaires de permanence de l’association Anticyclone. Sa mission : l’accompagnement des demandeurs d’asile. Dans le bureau de Gérard Riffard, président de l’association, des centaines de dossiers s’empilent. « Il y a de la souffrance dans chacun de ces dossiers », lâche-t-il en feuilletant les pages. « À peine 20 % de ceux qui viennent demander l’asile en France obtiennent le statut de réfugié. Les autres sont rejetés. Il n’y a pourtant pas 80 % de menteurs ni 80 % de gens qui viennent pour "profiter" de la société française ! Beaucoup n’ont pas été entendus, simplement parce que l’on a peur de trop accueillir en France. »

Le 27 janvier, le père Riffard sera jugé en appel. Le délit ? Avoir enfreint un arrêté municipal lui interdisant d’héberger des demandeurs d’asile dans la salle paroissiale de l’église de Montreynaud (notre précédent article). Ces locaux ne sont pas des lieux d’hébergement, reconnaît Gérard Riffard. Qui interroge cependant : « Pourquoi ces gens sont-ils là ? Peut-on faire vivre des gens dehors ? L’hébergement n’est-il pas une liberté fondamentale ? » En première instance, le juge a reconnu « l’état de nécessité », en se fondant sur une décision du Conseil d’État, qui érige le droit à l’hébergement d’urgence au rang de liberté fondamentale. Le parquet a immédiatement fait appel. La peine encourue est symbolique – une amende de 1195 euros – mais l’enjeu est de taille.

Des histoires, des rêves, des attentes

Le combat de Gérard Riffard en faveur des migrants a commencé il y a une quinzaine d’années, peu après sa nomination à Montreynaud, situé en zone d’urbanisation prioritaire. « Montreynaud est un quartier comme les autres mais qui traine une mauvaise réputation, explique-t-il. Beaucoup de monde en parle sans être jamais venu. On ne passe pas par Montreynaud, il faut venir exprès. » Peu à peu, des demandeurs d’asile vivant en centres d’accueil dans le quartier viennent le voir, parfois pour un baptême ou pour des conseils administratifs. « C’est d’abord la communauté chrétienne de Montreynaud qui les a accueillis », souligne le prêtre. Les gestes de solidarité dans le quartier viennent aussi de la communauté musulmane. « Beaucoup de demandeurs d’asile arrivent de Guinée, du Mali, de Côte d’Ivoire... Qu’ils soient chrétiens ou pas, on les accueille. Les religions, ce n’est pas fait pour séparer, mais pour unir les gens. »

La venue de ces migrants aux célébrations du dimanche ont d’abord suscité l’étonnement, voire la méfiance. Mais au fil des rencontres et des échanges, les demandeurs d’asile révèlent des noms, des histoires, des rêves, des attentes. « La communauté chrétienne du coin a finalement été très accueillante à l’égard de cette population, et on travaille toujours aujourd’hui pour qu’elle ait pleinement sa place ». Soutenu par le diocèse de Saint-Étienne, Gérard Riffard crée l’association Anticyclone, pour accompagner ces demandeurs d’asile. « Notre association a aussi un souci d’accompagnement spirituel. On dit toujours : ce n’est pas parce que vous êtes en difficultés que vous devez renoncer à votre dignité humaine et à vous battre. »

« Ce que fait l’État ne suffit pas »

L’hébergement d’urgence n’a jamais fait partie des objectifs de l’association, qui ne dispose pas des équipements nécessaires. Mais il y a environ huit ans, des mineurs étrangers isolés viennent frapper à la porte de l’église. « Trois Angolais devaient être accueillis par le Conseil général mais ils avaient été mis dehors sous prétexte qu’ils n’étaient pas mineurs », se souvient Gérard Riffard. « On s’est débrouillés pour mettre des matelas dans la salle attenante à l’église. » Six mois sont nécessaires pour les faire reconnaître comme mineurs par le tribunal. Dans les semaines qui suivent, des familles, qui n’ont pas de place en centre d’accueil, arrivent avec de jeunes enfants. « À mesure que l’hébergement a été plus difficile à obtenir, de plus en plus de gens sont venus frapper ici ». En cette fin janvier 2014, l’église accueille une cinquantaine d’adultes et une douzaine d’enfants.

Gérard Riffard pointe le terrible manque de places en Cada, les centres d’accueil pour les demandeurs d’asile. « Il y a deux ans, tous ces gens étaient accueillis par l’État en hôtel au titre de l’hébergement d’urgence, ils ont été mis dehors parce que ça coûtait trop cher. L’État est pourtant contraint par la loi à les accueillir », observe t-il. « La préfecture a peut-être réglé en partie ses problèmes financiers mais n’a pas réglé la question de ces personnes. Chacun essaie de faire avec ce qu’il a, mais ce que fait l’État ne suffit pas. » (lire notre reportage sur la saturation de l’accueil d’urgence dans la Loire)

Dans l’église ou à la rue ?

Si des aménagements ont été réalisés dans les locaux de la paroisse, les conditions de vie restent très précaires. Gérard Riffard ne cesse de rappeler que cette église n’est pas un lieu d’hébergement, mais un abri, le temps de trouver un toit aux personnes en difficultés. « Lors de la visite de la commission municipale de sécurité en 2012, ils ont découvert notre grande salle avec des matelas partout. Ils ont dit qu’en cas de panique ou d’incendie, nous mettions les gens en danger », se souvient-il. « On a été sommés de mettre dehors tous ces gens qui dormaient ici. Mais les faire sortir d’ici pour les mettre où ? C’était automatiquement le trottoir... Nous avons essayé d’expliquer, de négocier, fait des recours qui n’ont jamais abouti, jusqu’au premier décret de fermeture, puis du deuxième... » Avant que ne tombe la convocation au Tribunal de police pour Gérard Riffard.

Le prêtre a bataillé contre le représentant du parquet, qui l’accuse de « cré(er) un appel d’air en faveur du puits sans fond qu’est l’immigration ». Gérard Riffard redoute que les attentats des 7 et 9 janvier à Paris ne soient l’occasion de nouveaux amalgames, défavorables aux immigrés. Parmi les mineurs qui sont accueillis dans l’église Sainte Claire, quatre jeunes, venant de pays différents, s’appellent Coulibaly. « Aujourd’hui, c’est un nom lourd à porter mais je leur dis qu’ils doivent garder la tête haute, qu’ils n’y sont pour rien. Il ne faut pas que ces événements soient encore une occasion de nous enfermer davantage, pour soi-disant nous protéger. » Quelle que soit la décision du tribunal ce 27 janvier, Gérard Riffard l’assure : « Tant qu’une solution humaine et digne ne sera pas proposée à ces gens, je ne vois pas comment on peut les mettre dehors. »

[Mise à jour le 27 janvier à 10h30] La cour d’appel de Lyon se déclare incompétente. Selon le juge, Gérard Riffard aurait du être poursuivi pour un délit, donc en correctionnelle, et non pour une contravention. Le dossier doit désormais revenir au parquet de Saint-Etienne, qui pourra décider soit d’arrêter les poursuites, soit de reciter le père Riffard devant le tribunal correctionnel [1]. « Il faut tout recommencer à zéro. On m’a toujours dit que je n’étais pas un délinquant mais un contrevenant, et là il (le juge, ndlr) a plutôt l’air de dire que je suis plus un délinquant, donc c’est très agréable... Je m’attendais à un jugement sur le fond, alors que la cour s’est basée sur un argument juridique », a déploré Gérard Riffard à l’issue de la brève audience.

Sophie Chapelle
@Sophie_Chapelle sur twitter

Photo : ©DR et Sophie Chapelle

Pour aller plus loin, notre dossier : Garantir l’accès au logement

 

Notes

[1Source.


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Source : www.bastamag.net

 

 


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