Quelques milliers de manifestants, 2.000 selon la police, ont exprimé dimanche à Paris leur soutien au «David grec» contre le «Goliath de la finance» à l’appel d’un collectif d’associations de partis de gauche et d’extrême gauche, a constaté l’AFP.

Les manifestants ont défilé dans le centre de Paris, de la place de la République à la place du Palais Royal, avec des banderoles et des drapeaux de Syriza, le parti du chef de gouvernement grec Alexis Tsipras, du Parti communiste, très présent dans le cortège, de Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) ou encore d’Europe Ecologie les verts (EELV) et du petit mouvement Nouvelle Donne.

Sur le parcours, la foule composée pour une large part d’hommes et de femmes d’âge mûr a scandé en choeur «En Grèce, en France, résistance contre l’austérité et la finance», ou encore «Syriza va gagner contre l’austérité, avec le peuple grec solidarité».

«Manifester est la moindre des choses» a commenté à l’AFP Catherine, infirmière psychiatrique. «Le peuple grec a voté, l’Europe et ses institutions tentent de l’empêcher de faire des réformes».

«En France aussi on se bat, contre la loi Macron», le projet de réforme du ministre de l’Economie Emmanuel Macron actuellement en discussion au Parlement, qui prévoit notamment d’étendre l’ouverture des magasins le dimanche et de faciliter les licenciements collectifs, a-t-elle souligné.

«On est là pour faire entendre la voix d’un peuple qui se bat pour son avenir, contre les attaques antidémocratiques des institutions européennes», a expliqué à l’AFP Nordine Idir, 29 ans, responsable des Jeunesses communistes. «Une autre politique est possible fondée sur le partage des richesses, mais il faut changer le logiciel européen, et la Grèce est peut-être en train d’ouvrir une brèche », a-t-il ajouté.

A Marseille, deuxième ville de France, une autre manifestation a rassemblé environ 400 personnes, selon les organisateurs, pour dénoncer le «diktat de la Troïka» (Banque centrale européenne, Commission européenne et Fonds monétaire international), a constaté une photographe de l’AFP.

Le gouvernement d’Alexis Tsipras, qui bénéficie d’un fort soutien des Grecs, doit négocier lundi avec les 19 ministres des Finances de l’Eurogroupe un accord sur la dette colossale du pays, en espérant ne pas avoir à annoncer des concessions.

Mercredi, au moins 15.000 personnes s’étaient rassemblées pacifiquement sur la place Syntagma, à Athènes, et 5.000 autres à Thessalonique, la deuxième ville du pays, en soutien au gouvernement.

AFP