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7 mai 2015 4 07 /05 /mai /2015 17:17

 

Source : http://www.bastamag.net

 

Toxiques

Gaz de schiste : le Danemark bloque un chantier de Total à cause d’un produit chimique interdit

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Lundi, Total annonçait en fanfare le début de ses forages exploratoires de gaz de schiste au nord du Danemark, malgré une vive opposition locale. La foreuse allait commencer à creuser le puits d’exploration. Deux jours plus tard, le gouvernement danois lui a interdit de poursuivre ses opérations. En cause, le non-respect par Total des conditions de forage : « Ils ont utilisé un produit qui ne faisait pas partie de ceux autorisés », indique à l’AFP un porte-parole de la Direction danoise de l’énergie. Un produit appelé Null Foam, agent chimique anti-mousse jugé dangereux pour l’environnement, selon une télévision publique danoise. « Nous n’accepterons pas ce genre de violation », s’indigne le responsable des questions environnementales au Conseil de la ville de Frederikshavn, Anders Brandt Sørensen, que ce non-respect par Total « met en colère ». L’entreprise française se défend en affirmant que l’utilisation de ce produit a été discutée dès le départ.

Ce projet d’exploration de gaz de schiste – dans le cadre du permis « de Nordjylland » – est loin de faire l’unanimité chez les riverains. Des citoyens ont longuement bloqué l’accès au site de forage de Total ces dernières semaines (lire notre article). Une occupation, qui, selon Total, a coûté plusieurs dizaines de milliers d’euros chaque jour à l’entreprise. L’arrêt du chantier par les pouvoirs publics danois est un nouveau coup dur pour le géant français. Ses projets danois représentent l’une des dernières chances de prouver la possibilité d’exploiter le gaz de schiste sur le continent européen dans des conditions acceptables. Aucune date de reprise des opérations n’a été donnée.

 

Source de la carte : Total

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17 avril 2015 5 17 /04 /avril /2015 21:25

 

Source :http://www.bastamag.net

 

 

L’Europe ouvre grande la porte aux lobbies favorables aux gaz de schiste

par

 

 

 

 

 

La Commission européenne vient d’officialiser la création d’un groupe d’experts chargés de collecter des informations sur l’exploitation des gaz de schiste et sur d’éventuelles méthodes d’extraction moins polluantes. Le tout dans un esprit d’« échange d’idées équitable et équilibré », assure Bruxelles. Problème : la grande majorité de ces « experts » sont liés à l’industrie pétrolière et gazière, favorable aux gaz de schiste. Et de l’aveu même d’un de ses membres, ce groupe d’experts financé sur fonds publics aura pour but de rendre l’attitude des citoyens européens plus « pragmatique » et « favorable » aux gaz de schiste.

Malgré l’opposition massive des citoyens européens au gaz de schiste, la Commission européenne persiste dans la direction opposée. Après avoir exempté ces activités d’études d’impact environnemental spécifiques, elle met en place aujourd’hui un « réseau » d’experts largement dominé par les industriels et les gouvernements favorables au gaz de schiste. Les Amis de la terre Europe et le Corporate Europe Observatory, basé à Bruxelles, publient aujourd’hui une étude sur la composition de ce réseau, dont l’intitulé « Carte blanche for fracking » laisse présager le faible niveau d’indépendance de ces « experts ».

Sur 60 « experts » déjà nommés, 40% travaillent pour des entreprises comme Total, GDF Suez ou Shell, directement impliquées dans le gaz de schiste, ou pour des lobbies du secteur pétrolier et gazier, comme l’Union française des industries pétrolières (UFIP). Jean-Louis Schilansky, par ailleurs président du « Centre de documentation sur les hydrocarbures non conventionnels », le lobby récemment créé par les entreprises françaises intéressées au développement du gaz de schiste, en fait par exemple partie [1]. Les représentants de la société civile, en revanche, se comptent sur les doigts d’une main : ils ne sont que cinq ! Le reste est constitué soit de scientifiques dont la majorité est liée financièrement à l’industrie, soit de représentants de bureaux publics de recherche géologique, dont les intérêts sont souvent étroitement liés à ceux des promoteurs du gaz de schiste. Au total, 70% des membres de ce réseau ont des liens financiers avec l’industrie pétrolière et gazière...

 

« Renverser l’attitude défavorable envers le gaz de schiste »

Quel rôle joueront-ils ? Le « réseau européen scientifique et technologique européen sur l’extraction des hydrocarbures non conventionnels » [2] a pour mission officielle de collecter des informations sur les développements du gaz de schiste en Europe et d’évaluer les technologies utilisées pour les extraire. Ces experts seront ainsi chargés d’étudier les méthodes de fracturation hydraulique et ses alternatives éventuelles – pour l’instant totalement chimériques.

 

 

Ce réseau devra travaillé, selon la Commission, dans un esprit d’« échange d’idées équitable et équilibré ». L’une des cinq personnes désignées par la Commission pour présider les groupes de travail du « réseau », le Polonais Grzegorz Pieńkowski, se montre plus franc : « La mise en place [de ce réseau] est un pas en vue de renverser l’attitude défavorable ou soupçonneuse envers le gaz de schiste qui prévaut en Europe en une attitude plus pragmatique et, en dernière instance, favorable », explique-t-il dans un entretien avec un magazine professionnel

La Commission européenne s’est déjà retrouvée sous le feu des critiques pour avoir mis en place des groupes d’experts dominés par les intérêts industriels, que ce soit dans le domaine des OGM, des perturbateurs endocriniens, de la régulation de la finance, ou de la pollution de l’air. Ce qui ne l’empêche pas de récidiver aujourd’hui avec les gaz de schiste et la fracturation des sols. Elle a directement sélectionné les cinq présidents des groupes de travail : on y retrouve deux représentants d’entreprises pétrolières et gazières (CoconoPhillips et Cuadrilla), deux représentants de gouvernements pro-gaz de schiste (Royaume-Uni et Pologne) et le Français François Kalaydjian, employé de l’Institut français du pétrole [3], une organisation de recherche française liée à l’industrie et connue pour ses prises de positions favorables aux énergies fossiles.

 

Passage en force

Au final, une large majorité des membres du réseau, soit en personne soit à travers les entreprises, gouvernements et organisations qu’ils représentent, se sont déjà fait remarquer par leurs prises de position favorables au gaz de schiste ou par leur opposition à des régulations trop strictes de ces activités. Interpellé par les associations, le Joint Research Center (JRC), dont la mission est de coordonner les groupes d’experts de la Commission européenne, se contente de jouer avec les mots : comme il ne s’agit pas d’un groupe officiellement chargé de « conseiller » la Commission, mais seulement de rassembler des informations, il ne serait pas sujet aux normes d’équilibre et d’indépendance requises pour les autres groupes d’experts. De sorte que le JRC ne voit « aucune raison de modifier les règles ou la structure des groupes de travail ou leurs présidents ».

« Sous couvert de mettre en place un ‘réseau scientifique et technologique’, la Commission utilise des fonds publics pour créer un lobby favorable à l’industrie pétrolière et gazière, dénoncent les Amis de la terre Europe et le Corporate Europe Observatory. Ce qui est particulièrement inquiétant, c’est que malgré l’opposition massive du public, la Commission cherche une nouvelle fois à faire entrer discrètement le gaz de schiste par la porte de derrière, en essayant de faire en sorte que la question ne soit pas ‘si’ l’Europe veut la fracturation hydraulique, mais ‘comment’. »

Olivier Petitjean

Photo : Forages d’exploitation de gaz de schiste aux États-Unis / CC Simon Fraser University

- Pour consulter le rapport « Carte blanche for fracking » (en anglais)

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14 avril 2015 2 14 /04 /avril /2015 20:50

 

Source ; http://www.bastamag.net

 

 

 

Fracking

Gaz de schiste : des citoyens danois tentent de repousser Total

par

 

 

 

 

Voilà neuf jours que des citoyens bloquent l’accès au site de forage de Total au nord du Danemark, à Ovnstrupvej. La compagnie française détient un permis – dit « de Nordjylland » – depuis 2010 pour explorer le gaz de schiste dans cette zone. Mais ce projet est loin de faire l’unanimité chez les riverains. Le conseil municipal d’une commune voisine, Furesø, a envoyé une lettre au ministre de l’Environnement dans laquelle il rappelle que le Danemark est un des rares pays à s’alimenter en eau exclusivement à partir de ses ressources souterraines et que les risques de contamination liés à la fracturation hydraulique sont importants [1].

 

 

Source de la carte : Total

 

Total indique de son côté que la « production offshore [du Danemark] est en déclin » et que « les énergies renouvelables ne seront pas suffisantes dans les années à venir pour répondre aux besoins énergétiques du pays ». Or, les élus de Furesø précisent dans leur lettre que « la région et les municipalités ont fixé un objectif pour que la production d’électricité et de chaleur soit faite à 100 % sur la base d’énergies renouvelables ».

Alors que l’ensemble des recours juridiques menés par les opposants au gaz de schiste sont épuisés, les camions de Total arrivent chargés de matériel de forage. Les citoyens Danois, regroupés en collectifs et associations, et rejoints par des militants venus de Copenhague, ont décidé de multiplier les actions de désobéissance civile. Depuis le 5 avril, la police intervient chaque jour pour expulser les manifestants qui retardent l’arrivée des camions. Selon le directeur du projet d’exploitation au Danemark, cette occupation du site coûte des centaines de milliers de couronnes (plusieurs dizaines de milliers d’euros) chaque jour à l’entreprise [2].

 


 

« La compagnie Total, qui s’est vue retirer le permis de Montélimar en France en 2011 et a quitté la Pologne en 2014 suite à des recherches de gaz de schiste infructueuses, maintient ses projets de fracturation hydraulique au Nord du Danemark », dénonce dans un communiqué les collectifs français Non aux pétrole et gaz de schiste et de houille. Ils demandent l’arrêt immédiat de ces travaux et soulignent que « l’Europe continue à faire croître sa dette en termes d’émissions de carbone et gaz à effet de serre contribuant au dérèglement climatique ». Le second site d’exploration de gaz de schiste dans lequel est impliqué Total au Danemark pourrait aussi être l’objet de nouveaux blocages.

Photos : source

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7 avril 2015 2 07 /04 /avril /2015 21:32

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

 

Gaz de schiste: le mythe d'une exploitation «propre»

Coralie SCHAUB

 

 

 

Manifestation à Montélimar le 19 octobre 2013 contre l'exploitation du gaz et de l'huile de schiste 

Manifestation à Montélimar le 19 octobre 2013 contre l'exploitation du gaz et de l'huile de schiste (Photo Jeff Pachoud. AFP)

 

DÉCRYPTAGE

«Le Figaro» a exhumé un rapport vantant une exploitation alternative à la fracturation hydraulique. Un document très orienté et qui fait fi de la lutte contre le réchauffement climatique.

 

Le débat sur les «gaz de schiste écologiques» refait surface, après la publication mardi par le Figaro d’un rapport commandé en 2012 par l’ex-ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg et écarté par le gouvernement. Il vante une technique d’exploitation alternative à la très polluante fracturation hydraulique, interdite en France par la loi Jacob de 2011. Et promet la création de 120 000 à 225 000 emplois sur trente ans, ainsi qu’une relance de la croissance. Sauf que ces éléments sont largement orientés et erronés. Et qu’ils occultent la nécessité de devoir laisser la plupart des énergies fossiles dans le sol si l’on veut pouvoir préserver un climat vivable pour l’humanité.

 
D’où sort ce rapport?

Arnaud Montebourg n’a jamais caché son amour des gaz et pétroles de schiste. Il n’a cessé, tout au long de son passage au gouvernement, de tenter de rouvrir la porte fermée depuis la loi de 2011. Reprenant, au passage, l’argumentaire des industriels, qui ont échoué à faire censurer cette loi. L’idée est de rendre acceptables ces énergies fossiles via l’expérimentation de techniques alternatives à la fracturation hydraulique, qui reste la seule disponible à ce jour. Les industriels n’ont de cesse de réclamer la création d’une commission chargée d’étudier la possibilité d’une expérimentation sur les gaz et pétrole de schiste, prévue par l’article 2 de la loi de 2011, mais jamais constituée.

En janvier 2014, le Canard enchaîné évoquait déjà la volonté de Montebourg de publier après les municipales de l’an dernier un rapport défendant une nouvelle technique expérimentale «propre» d’exploitation des hydrocarbures de schiste. Et en dévoilait les grandes lignes, largement inspirées d’un rapport parlementaire pro gaz de schiste de novembre 2013.

Le gouvernement ayant à plusieurs reprises refusé de rouvrir la porte au gaz de schiste et considérant que l’alternative proposée par le rapport «n’apporte pas de solution», celui-ci n’avait pas été publié. Reste à savoir pourquoi il resurgit aujourd’hui. «C’est un tuyau percé, un coup de communication du lobby, c’est tout. Le rapport n’a pas été enterré, il était connu du petit milieu qui s’intéresse à cela», remarque l’avocat en droit de l’environnement Arnaud Gossement. Et d’ajouter : «On est en plein dans la réforme du code minier, le lobby essaie de faire revenir les gaz de schiste par ce moyen. Et pour cela, il tente d’habituer le public à l’idée qu’il existerait des alternatives à la fracturation hydraulique.»

Quelle est donc cette technique au fluoropropane?

Il s’agit en fait d’utiliser de l’heptafluoropropane ou NFP (non flammable propane), un liquide employé comme propulseur dans des inhalateurs contre l’asthme ou dans les extincteurs. Il est notamment produit par le chimiste franco-belge Solvay.

L’idée de s’en servir pour fracturer la roche à la recherche de gaz et pétrole de schiste est vantée par la société texane eCorpStim, qui a par ailleurs contribué au rapport publié par le Figaro, comme il est écrit page 7 de celui-ci. Le NFP permettrait de ne pas utiliser d’eau et peu, voire pas de produits chimiques. Contrairement au propane, il est non inflammable.

Sauf que cette technique n’a jamais été testée pour fracturer la roche en conditions réelles. Voici ce qu’en dit Ségolène Royal dans un communiqué publié mardi et intitulé Débat sur le gaz de schiste : quelques repères: «C’est une technologie qui n’est pas mature et sans retour d’expérience. Le principe reste toujours la fracturation de la roche-mère. L’eau est remplacée par de l’heptafluoropropane, une molécule dont le potentiel de réchauffement climatique est 3000 fois celui du CO2. En cas de fuite, l’effet sur le climat serait catastrophique. Contrairement à l’exploitation des hydrocarbures conventionnels, il est toujours nécessaire de multiplier les forages et les stimulations pour exploiter les gaz et les pétroles de schiste. Même si les puits sont de qualité, cela augmente le risque de pollution du sous-sol et des nappes phréatiques, au cours de la phase d’exploitation.»

Et voici ce qu’en dit le rapport parlementaire de novembre 2013, pourtant favorable aux gaz de schiste, page 26 : «Comme le propane, l’heptafluoropropane est onéreux. Pour que l’exploitation soit économiquement rentable, il faudrait que ce coût soit compensé par les gains de productivité réalisés, et par les économies faites sur les additifs chimiques ou le transport. Le caractère récupérable du gaz injecté est un facteur très important d’économie. (…). Si le NFP est sans danger pour la couche d’ozone, il n’est pas sans danger pour le climat.»

Quid des emplois, de la croissance?

Selon le rapport commandé par Arnaud Montebourg, les gaz et pétrole de schiste représenteraient «une manne d’au moins 100 milliards d’euros pour la France» et leur exploitation «créerait entre 120 000 et 225 000 emplois», le tout sur trente ans. Mais plusieurs économistes ont déjà démontré qu’il s’agit là d’une extrapolation de ce qui se passe aux Etats-Unis, qui ne tient pas compte des spécificités françaises et européennes, à commencer par le fait que notre territoire est beaucoup plus densément peuplé et ne pourrait supporter autant de puits. L’économiste Thomas Porcher expliquait à Libération en 2013 pourquoi exploiter les gaz de schiste en France n’entraînerait pas de gains économiques pour la population, notamment car l’expérience américaine n’est pas transposable. Et Thomas Spencer, coauteur d’une étude publiée en février 2014 par l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), soulignait aussi à Libération qu’il serait très exagéré d’y voir l’origine d’un miracle économique.

Lors d’un débat sur la transition énergétique en juillet 2013, l’ancien directeur de Total Gas Shale Europe, Bruno Courme, admettait lui-même : «Il ne faut pas s’illusionner, [le gaz de schiste] n’est pas une industrie qui crée des milliers et des milliers d’emplois, on ne reproduira jamais les centaines de milliers d’emplois des Etats-Unis.» Sauf en cas de forages très intensifs, comme Outre-Atlantique. En Pologne, annoncé comme un eldorado, les compagnies déchantent d’ailleurs et se retirent une à une, y compris Total.

Et le climat, dans tout ça?

C’est le cœur du sujet, occulté par les débats sur les éventuelles techniques d’extraction propres. Car pour espérer éviter une flambée du thermomètre mondial qui rendrait la Terre invivable pour l’humanité, et limiter celle-ci à +2C° par rapport à l’ère pré-industrielle −ce qui est déjà beaucoup, au point dinquiéter la Banque mondiale−, il faudra laisser dans le sol une grande partie des réserves en combustiles fossiles. Plus précisément, un tiers de nos réserves de pétrole, la moitié de nos réserves de gaz et plus de 80% de nos réserves de charbon devront rester sous terre pour atteindre cet objectif, selon une étude britannique publiée le 7 janvier dans la revue Nature. La conclusion de celle-ci est on ne peut plus claire : «Nos résultats montrent que les instincts des responsables politiques d’exploiter rapidement et complètement leurs combustibles fossiles territoriaux sont, dans l’ensemble, en contradiction avec leurs engagements à l’égard d’une limite de la hausse de la température à 2°C.»

 

 

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16 mars 2015 1 16 /03 /mars /2015 17:50

 

Source : http://www.journaldelenvironnement.net

 

Groningue: des séismes qui font du bruit

Le 19 février 2015 par Valéry Laramée de Tannenberg

 

 

L'un des forages du champ gazier de Groningue.

L'un des forages du champ gazier de Groningue.
NAM

 

C’est bien l’exploitation du gaz de Groningue qui est responsable des séismes ayant détruit des milliers de logements en 2012 et 2013, confirme le rapport d’une autorité indépendante. De quoi saper la confiance des Néerlandais dans leur industrie gazière et leurs autorités.

 

Ni le gouvernement néerlandais, ni ExxonMobil, ni la Royal Dutch Shell n’ont jamais considéré le risque sismique en un demi-siècle d’exploitation du plus gros gisement européen de gaz naturel. Telle est la principale conclusion d’un rapport, rendu public mercredi 18 février, par le bureau néerlandais de la sûreté, une autorité indépendante.

Deux fois la consommation française

L’histoire commence en 1959. Dans le sous-sol de la région de Groningue (nord des Pays-Bas), on découvre de gigantesques réserves de gaz naturel. Mis en exploitation quatre ans plus tard, le gisement «éléphant» de Groningue produit rapidement une centaine de milliards de mètres cube d’hydrocarbures par an: l’équivalent de deux années de consommation française actuelle!

L’exploitation du champ est confiée à la Nederlandse Aardolie Maatschappij (NAM), une co-entreprise appartenant, à parts égales, à la Shell anglo-néerlandaise et à l’américaine ExxonMobil. Le tout sous la supervision du gouvernement néerlandais, trop content de récupérer, chaque année, une dizaine de milliards d’euros de taxes «gazières».

Séismes destructeurs

L’histoire aurait pu en rester là. Le 8 août 2012, des séismes provoquent d’importants dégâts. Des dizaines de milliers de logements et de bâtiments publics sont touchés. Du jamais vu de mémoire de géologue hollandais! La terre tremble de nouveau le 8 février suivant. Rares sont, désormais, les semaines sans secousses. L’exploitation du gaz, qui a toujours été considérée comme sûre, est montrée du doigt. La confiance entre les représentants de la NAM et les 150.000 habitants de la région de Groningue est rompue.

Le gouvernement néerlandais ne prend pas les choses à la légère. Après avoir reconnu, sur le tard, l’origine gazière des tremblements de terre de 2012 et 2013, La Haye débloque 1,2 milliard d’euros (en fait payés par la NAM), sur 5 ans, pour dédommager les victimes. En novembre dernier, le gouvernement ordonne de réduire de 80% la production dans la petite (mais prolifique) région de Loppersum, située à proximité de l’épicentre de la zone sismique. La production totale du champ gazier est désormais limitée à 42 milliards de mètres cube par an.

Ce train de mesures n’a pas calmé les Néerlandais. Fin novembre 2014, 700 propriétaires et une douzaine de bailleurs ont assigné la NAM devant la justice et lui réclament le paiement de la valeur de 100.000 logements. La justice n’a pas tranché. Il semble néanmoins acquis que la NAM devra réduire de nouveau sa production. Ce qui ne fera pas le bonheur de ses clients (dont la France) qui souhaitent plus que jamais réduire leur dépendance à l’égard du gaz russe.

 

 

Source : http://www.journaldelenvironnement.net

 

 

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6 mars 2015 5 06 /03 /mars /2015 16:48

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Mouvement social

Gaz de schiste : les Algériens se mobilisent contre le régime et l’ingérence des multinationales pétrolières

par Olivier Petitjean, Sophie Chapelle 6 mars 2015

 

 

 

 

 

Les mobilisations sociales enflent en Algérie, contre l’exploitation future des gaz de schiste, autorisée par le gouvernement. Ces forages, à proximité des villes et des oasis sahariens, menacent les précieuses ressources en eau. Total, l’État français, et d’autres multinationales, sont accusés d’ingérence, cinquante ans après les essais nucléaires menés par l’ancienne puissance coloniale dans le Sahara algérien. Basta ! et l’Observatoire des multinationales publient aujourd’hui un rapport sur les enjeux de cette mobilisation écologique et le rôle de la multinationale française.

Le groupe français Total, d’autres multinationales pétrolières ainsi que le gouvernement algérien, sont dans la ligne de mire d’une contestation écologique et démocratique inédite en Algérie. Depuis le 31 décembre 2014, un mouvement citoyen opposé à l’exploitation des gaz de schiste secoue le pays (notre précédent article). Parti d’In Salah, une ville de 50 000 habitants au cœur du Sahara, proche des sites de forage, le mouvement accuse la multinationale pétrolière française de recourir à l’utilisation de la fracturation hydraulique sur leur territoire, alors même que cette technique fait l’objet d’une interdiction en France depuis 2011 [1]. Et dénonce l’inconséquence de l’entreprise publique Sonatrach et du gouvernement algérien qui font peser sur la région de graves risques de pollutions. Malgré la répression, le mouvement se poursuit. Pour en éclairer les ressorts et l’importance, et interroger le rôle de Total ainsi que des États algériens et français, Basta ! et l’Observatoire des multinationales rendent public ce 6 mars un rapport sur Total et les gaz de schiste en Algérie (pour télécharger le rapport).

 

 

Tout part de la visite des ministres algériens de l’Énergie et de l’Environnement le 27 décembre 2014, dans le bassin d’Ahnet, dans l’immensité du Sud algérien, à 1200 km au Sud d’Alger. Ils viennent saluer le « succès » du premier forage pilote de gaz de schiste conduit par la Sonatrach, la compagnie nationale, devant un parterre de journalistes [2]. L’exploitation des gaz de schiste est rendue possible en Algérie par une nouvelle loi sur les hydrocarbures promulguée en 2013 [3]. La population d’In Salah se découvre voisine du « premier » site de forage, et prend connaissance du projet d’exploration par voie de presse. Très rapidement, la présence sur le forage de firmes étrangères – notamment Halliburton, Schlumberger et Total – est évoquée sur les réseaux sociaux.

 

Entre opacité et double discours

Total a effectivement remporté le 22 décembre 2009 un appel d’offre pour acquérir près de 49% (la majorité revenant à la compagnie nationale Sonatrach) du permis « d’exploration et d’exploitation Ahnet » [4]. Total espère alors démarrer l’exploitation en 2015 et estime le potentiel du permis à 700 millions de barils équivalent pétrole. Des négociations avec le gouvernement algérien sont entamées en 2011. Mais alors qu’en France, organisations altermondialistes et écologistes s’apprêtent à lancer une campagne demandant à Total de se retirer de la concession et de ne pas recourir à la fracturation hydraulique, c’est la surprise [5]. Fin janvier 2015, pendant que les mobilisations citoyennes d’In Salah gagnent Alger, Total précise ne plus être présent sur la concession d’Ahnet. Pourquoi ce revirement ?

 

 

Un accord sur les conditions fiscales et commerciales de l’exploitation de ce gisement n’aurait pas abouti, explique Total [6]. Or, « les dates ne concordent pas », pointe un observateur algérien. Un permis ayant été accordé fin 2009 pour une durée de cinq ans, il n’aurait dû arriver à expiration qu’à la fin de l’année 2014 et non en juin, comme l’affirme la multinationale. Contactée par Basta ! et l’Observatoire des multinationales, Total n’a pas souhaité répondre à nos demandes de précisions.

 

Inavouable fracturation hydraulique

Fin février, alors que la répression s’accentue à l’encontre des citoyens d’In Salah, l’eurodéputé écologiste José Bové publie une tribune qui met en doute les affirmations du géant français. « Le simple fait que Total songe à exploiter le gaz de schiste dans le désert montre une fois de plus que cette entreprise est criminelle », écrit-il [7]. Le 2 mars, Total dément l’information sur twitter : « Pas de production, d’exploitation, ni de demande de permis pour Total. »

 

 

La compagnie pétrolière assure ne plus être impliquée dans l’exploration de « gaz de schiste » en Algérie. Mais elle ne dit rien sur le « tight gas », un autre gaz non conventionnel, piégé dans des roches très compactes, dont l’exploitation nécessite aussi de recourir à la fracturation hydraulique. Or, c’est bien du « tight gas » qu’était censée receler la concession d’Ahnet. Si Total en était arrivé au point de négocier les conditions commerciales d’exploitation avec l’Algérie, des forages exploratoires ont dû avoir lieu. Sinon, comment estimer les réserves de gaz « probables » enfouies sous les dunes à l’Ouest d’In Salah ? Par ailleurs, même si elle s’est retirée d’Ahnet, l’entreprise détient encore une autre concession de tight gas à l’Ouest de l’Algérie, à Timimoun (37,5 % des parts pour Total, 51 % pour Sonatrach et 11,25 % pour Cepsa, une compagnie espagnole) avec une mise en production fixée en 2017 [8]. Si la filiale de Total en Algérie reconnaît son implication, elle botte en touche lorsque la question du recours à la fracturation hydraulique est évoquée [9].

« Total joue sur les mots et les nuances pour gagner du temps, commente Hacina Zegzeg, engagée dans le mouvement à In Salah. Notre revendication concerne le refus de l’exploitation par fracturation hydraulique » Les activistes algériens voient dans la décision gouvernementale d’ouvrir la voie aux gaz de schiste la marque de l’influence des multinationales pétrolières. La campagne de forages pilotes lancée par la Sonatrach semble avoir pour principal objectif de prouver l’existence de réserves de gaz de schiste, pour mieux amadouer les entreprises étrangères. Une manière d’assumer à leur place les investissements – et donc les risques financiers – de l’exploration [10].

 

L’eau, « plus sacrée que le pétrole »

Problème : le recours à la fracturation hydraulique pose crûment la question des ressources en eau, en plein Sahara. La consommation intensive d’eau et la pollution des nappes souterraines et de surface constituent autant de menaces, qui sont au cœur des préoccupations du mouvement citoyen d’In Salah. Dans cette zone aride, la pollution des eaux est perçue comme « une question de vie ou de mort », relate Hocine Malti, ancien cadre de la Sonatrach. L’agriculture, permise par l’irrigation des palmeraies, est la principale source de revenus de la population.

La demande officielle de moratoire sur le gaz de schiste, cosignée par des experts algériens et adressée le 21 février au président Abdelaziz Bouteflika, met en exergue ces risques environnementaux – pollution de l’eau, de l’air, séismes – et les répercussions sur la santé [11]. « La première revendication est qu’il n’est pas question de faire des investissements qui touchent à l’eau, observe Ghazi Hidouci, ancien ministre de l’Économie et des Finances d’Algérie entre 1989 et 1991 [12]. Les habitants ont bien compris que l’eau est plus sacrée que le pétrole ».

Produits chimiques mortels

La Sonatrach assure de son côté maîtriser la technique de fracturation. La compagnie l’aurait initiée à Hassi Messaoud, au Nord-Est d’In Salah dès 1956 pour des gisements pétroliers. Elle aurait fracturé en moyenne 50 puits par an sur ce champ, entre 2006 à 2010. « Ces forages, tout comme le reste des puits conventionnels, ont traversé des nappes aquifères sans pour autant avoir eu un impact sur l’environnement », plaide Said Sahnoun, PDG par intérim de la Sonatrach [13]. La compagnie assure également qu’elle ne lésinera pas sur les mesures de protection de l’environnement. Or, l’expérience prouve qu’il existe toujours une proportion non négligeable de puits défectueux, même aux États-Unis. Guère convaincus par la communication rassurante des autorités algériennes, des habitants d’In Salah décident de pénétrer le 3 février sur le site du forage. Via des photos et vidéos postées sur les réseaux sociaux, ils dénoncent l’absence de traitement des eaux et des boues de forage, désavouant les propos de la compagnie nationale.

 

 

Les activistes découvrent également la présence de produits chimiques, comme l’Ezeflo110, servant à la facturation hydraulique. Ces substances extrêmement dangereuses sont posées sur de simples palettes alors qu’elles devraient être stockées dans des lieux protégés. De quoi mettre en doute la capacité de la Sonatrach à maitriser la gestion des déchets et le stockage de produits chimiques mortels. La présence d’Halliburton sur le site est également confirmée par plusieurs sacs appartenant à la compagnie. Celle-ci interviendrait en appui technique de la fracturation hydraulique, et non directement comme opérateur.

 

Le Sahara, terrain de jeu des expérimentations françaises ?

Les craintes des habitants d’In Salah sont d’autant plus fortes que la région n’en est pas à ses premières expérimentations technologiques. Les forages pilotes par fracturation hydraulique rappellent aux populations sahariennes la dramatique période des essais nucléaires français dans le sud du pays, à Reggane, dans les années 1960, dont la population locale souffre encore. « J’en déduis qu’ils expérimentent, témoigne une habitante d’In Salah. Que nous sommes, comme nos concitoyens de Reggane, le terrain de prédilection des expérimentations françaises. » « L’anniversaire de ces essais était jusque-là évoqué dans le silence le plus total, observe Ghazi Hidouci. Cette année, cela a fait grand bruit. Au Sahara les gens ont parlé, se sont montrés, cela a pris une résonance politique. »

Un demi-siècle plus tard, les tensions restent vives en Algérie au sujet d’une éventuelle ingérence de l’ancienne puissance coloniale. De nombreux habitants ont en tête le projet d’accord de partenariat entre le président algérien et le ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius, dont la presse s’est faite l’écho en 2012. Cet accord viserait à permettre aux entreprises françaises d’expérimenter des techniques alternatives à la fracturation hydraulique en Algérie [14]. « Il n’existe, à notre connaissance, aucun accord de ce type », indique une source diplomatique française. Le sujet du gaz de schiste « n’est pas discuté dans le cadre de notre dialogue bilatéral avec l’Algérie », assure-t-on. Les récents propos de l’Ambassadeur de France à Alger concernant un « renforcement du partenariat français avec l’Algérie », impliquant les gaz de schiste auraient été déformés [15].

Les voix d’In Salah réprimées

Le gouvernement algérien n’a pour l’instant pas répondu à la demande de moratoire envoyée par le mouvement citoyen d’In Salah le 21 février. Ces dernières semaines, les dirigeants ont tenu des propos contradictoires, minimisant dans un premier temps le problème en déclarant qu’il ne s’agissait que de projets pilotes voués à s’arrêter, et que la décision de développer le gaz de schiste n’interviendrait pas avant plusieurs années. D’autres interventions tendent plutôt à présenter le gaz de schiste comme un fait accompli.

A l’occasion des mobilisations nationales contre le gaz de schiste en Algérie le 24 février, Abedelaziz Bouteflika s’est montré plus clair, en affirmant sa volonté de faire « fructifier » et de « tirer profit » de tous les hydrocarbures, dont les gaz de schiste qualifiés de « dons de Dieu ». Le 28 février, au 62e jour de la contestation, le mouvement citoyen d’In Salah est sévèrement réprimé, après avoir alerté sur une possible utilisation de la fracturation hydraulique par la compagnie Halliburton, sur un deuxième puits d’exploration. « Cette répression s’est poursuivie jusqu’au centre-ville par le saccage de la Place de la Résistance, lieu symbolique du mouvement citoyen », dénoncent les collectifs français opposés au pétrole, gaz de schiste et de houille [16].

« On pose les jalons d’une pensée écologique en Algérie »

L’engouement du gouvernement algérien pour les hydrocarbures non conventionnels s’explique par son inquiétude face à l’épuisement progressif des ressources conventionnelles, dont le pays est extrêmement dépendant d’un point de vue économique. Pour beaucoup d’observateurs, la stabilité politique du régime dépend de sa capacité à acheter la paix civique en maintenant des budgets sociaux suffisamment élevés. Paradoxe : le choix d’investir directement dans l’exploration, en assumant tous les risques financiers et environnementaux, intervient à un moment où, ailleurs dans le monde, gaz de schiste et fracturations hydrauliques sont de plus en plus combattus.

« L’avenir énergétique de l’Algérie n’est pas dans les schistes mais dans l’optimisation de nos ressources conventionnelles, le développement des énergies renouvelables, dans le mixte énergétique et dans les économies d’énergies », écrivent les habitants mobilisés d’In Salah au président Bouteflika. Des revendications qui font progressivement tâche d’huile dans le pays, reprises d’un bout à l’autre des provinces sahariennes. « Il y a différents groupes de réflexion sur l’environnement, le développement durable. On est en train de poser les jalons d’une pensée écologique en Algérie », espère une militante. La démocratie verte chassera-t-elle la répression kaki ?

Sophie Chapelle et Olivier Petitjean

 

Photos des mobilisations à In Salah : source

Notes

[1] Conformément à la loi du 13 juillet 2011

[2] Lire cet article

[3] Consulter la loi sur les hydrocarbures en cliquant ici

[4] Voir ici

[5] Total en Algérie est ciblé par la campagne Requins 2015 : voir ici

[6] Lire cet article de Jeune Afrique ; voir aussi MEES, Vol. 58 n. 8, 20 février 2015, p.8.

[7] Lire la tribune de José Bové sur Mediapart.

[8] Voir le site internet de Total

[9] Lire cet article d’Algérie Focus

[10] C’est ce que déclare franchement un cadre de Total interrogé par la revue spécialisée MEES, Vol. 58 n. 8, 20 février 2015, p.8

[11] Télécharger le texte intégral de demande de moratoire en cliquant ici

[12] Entretien réalisé par Basta ! et l’observatoire des multinationales le 19 février 2015.

[13] Lire sa déclaration sur le site de la Sonatrach

[14] Lire cet article

[15] Le site d’information algérien Echoroukonline.com aurait ajouté la mention « gaz de schiste » dans une phrase générale sur les relations franco-algériennes : « Le renforcement du partenariat français avec l’Algérie est l’une des priorités de l’Hexagone pour hisser les relations économiques entre les deux pays » est ainsi devenu « le renforcement du partenariat français avec l’Algérie dans ce domaine [gaz de schiste] est l’une des priorités de l’Hexagone pour hisser les relations économiques entre les deux pays ». En réponse à la question d’un journaliste lors de sa conférence de presse à Tlemcen, l’ambassadeur a tenu les propos suivants : « C’est aux autorités algériennes de prendre leur décision concernant les questions liées au gaz de schiste. Nous, nous avons eu un débat en France très compliqué également, mais les décisions ont été prises. Donc nous respectons naturellement ce qui sera décidé en Algérie. (...) Il n’y a pas d’initiative de la société Total dans le domaine du gaz de schiste qui ne serait pas pleinement demandée et coordonnée avec les autorités algériennes ».

[16] Lire le communiqué

 

 

 

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6 mars 2015 5 06 /03 /mars /2015 16:34

 

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Echec économique

Alors que le gaz de schiste recule partout, les lobbies français s’obstinent

par Olivier Petitjean 6 mars 2015

 

 

Une fois de plus, les lobbys français du gaz de schiste repartent à la charge. D’un côté, ce sont des amendements sur la loi sur la transition énergétique, introduits par la majorité de droite au Sénat ; de l’autre, c’est la création par le gratin du CAC40 d’un « centre de ressources » destiné à fournir des informations « factuelles » sur les gaz de schiste... à condition qu’elles contribuent à promouvoir leur développement !

 

Le gaz de schiste recule en Europe et aux États-Unis

Pourtant, partout ailleurs, le gaz de schiste semble en plein reflux. En Europe, l’Écosse et le Pays de Galles viennent de s’ajouter à la liste des pays ou des régions ayant interdit la fracturation hydraulique sur leur territoire [1]. Et si le Parlement britannique n’est pas allé jusqu’à voter une interdiction pure et simple, il a limité les zones d’exploitation potentielles du gaz de schiste. D’ailleurs, le boom du gaz de schiste promis par le gouvernement de David Cameron semble bien loin, puisque l’on compte sur les doigts de la main le nombre de forages exploratoires qui pourraient avoir finalement lieu en Grande-Bretagne [2]. Même diagnostic pour la Pologne, l’autre fervent soutien de l’industrie du gaz de schiste au niveau européen : après Total, ExxonMobil et quelques autres, c’est Chevron qui vient d’annoncer son retrait du pays, du fait de tests trop décevants.

Aux États-Unis, l’État de New York a adopté, après des mois de tergiversations, un moratoire définitif sur la fracturation hydraulique. D’autres États comme la Californie ou l’Ohio envisagent de faire de même. Ailleurs dans le pays, des milliers de municipalités et de comtés ont adopté des moratoires sur le fracking [3] Le moratoire mis en place par le Québec, un temps menacé, a été lui aussi confirmé en octobre dernier. Même scénario en Australie, où la campagne Lock the Gate (« Verrouillez la porte »), une alliance inhabituelle entre écologistes et agriculteurs, a limité et remis en cause le développement de l’exploitation du gaz de couche (coal seam gas). Ainsi qu’en Argentine, en Afrique du Sud, en Tunisie et maintenant en Algérie (lire notre enquête).

 

Résistances politiques, échec économique

Aux résistances politiques s’ajoutent désormais les mauvaises conditions économiques. L’exploitation des hydrocarbures non conventionnels est très coûteuse, de sorte que la chute du cours du pétrole et du gaz a entraîné l’annulation ou la suspension de nombreux projets. Cette exploitation nécessite aussi des campagnes de forages très intensives, qui limitent la durée de vie des gisements et ont entraîné des afflux excédentaires de gaz sur le marché. La chute du prix du gaz qui en a résulté aux États-Unis a plongé la plupart des acteurs du secteur dans une crise profonde. Même les juges et les autorités environnementales semblent (enfin) vouloir s’intéresser sérieusement à l’impact environnemental du secteur [4]. Résultat : le nombre de nouveaux puits forés dans le pays est en baisse marquée depuis plusieurs mois [5].

C’est dans ce contexte que les industriels français, jamais en retard d’une bataille d’arrière-garde, ont choisi d’annoncer le lancement de leur « Centre de documentation sur les hydrocarbures non conventionnels », destiné à lever le « blocage français ». Présidé par Jean-Louis Schilansky, président du Medef Paris et ancien président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), ce centre a été créé à l’initiative d’un collectif de grandes entreprises, parmi lesquelles Total, GDF Suez, Vallourec, Technip, Imerys, Air Liquide, Solvay, Arkema ou encore Vinci et Suez environnement. Des entreprises gazières certes, mais surtout des firmes intéressées à vendre leurs divers services et technologies très coûteuses, ou bien à profiter d’un prix du gaz artificiellement tiré vers le bas (lire notre article).

Même si la réalité économique paraît désormais en défaveur du gaz de schiste, il reste toujours l’ultime recours de convaincre des dirigeants politiques français et européens, qui semblent parfois disposés à toutes les concessions.

Notes

[1] Source.

[2] Voir ici, ici et .

[3] Voir la liste mise à jour par l’ONG Food & Water Watch. Dans plusieurs États, les industriels ont déployé une guérilla judiciaire pour faire invalider ces moratoires par les tribunaux.

[4] Voir ici pour les premiers et ici pour les secondes.

[5] Source.

 

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

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25 février 2015 3 25 /02 /février /2015 18:11

 

Source :www.bastamag

 

Gaz de schiste : mobilisation écologique inédite en Algérie

par Sophie Chapelle 25 février 2015

 

 

« Halte à l’exploitation immédiate du gaz de schiste », peut-on lire dans les rues d’Alger le 24 février. Mais aussi dans d’autres grandes villes comme Oran, Tamanrasset, Boumerdès, Batna et Bouira. « La honte ! La honte ! Le gouvernement a cédé le Sahara pour quelques dollars ! » Cette mobilisation nationale contre les gaz de schiste coïncide avec le 44e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures en Algérie. L’initiative, organisée par plusieurs formations de l’opposition, a été lancée en signe de solidarité avec les populations des provinces sahariennes qui s’opposent à l’exploration et à l’exploitation des gaz de schiste.

A In Salah, la ville la plus proche des lieux de forage, des manifestations pacifiques et des blocages de routes ont lieu sans discontinuer depuis deux mois pour exiger l’arrêt des explorations (notre précédent article). Le mouvement citoyen d’opposition pointe en particulier les risques de pollution des eaux et de l’air liés à l’usage de la fracturation hydraulique. La semaine dernière, la société civile d’In Salah a déposé à la présidence, à Alger, une demande de moratoire. Le collectif souligne que « les populations du Sud qui ont, par le passé, connu les affres des essais nucléaires et d’armes chimiques, en sont traumatisées ». Et précise que « l’avenir énergétique de l’Algérie n’est pas dans les schistes mais dans l’optimisation de nos ressources conventionnelles, le développement des énergies renouvelables, dans le mixte énergétique et dans les économies d’énergies ».

Mais le gouvernement n’entend pas céder à la pression. Dans un message lu le 24 février en son nom par un conseiller à Oran, le président Abdelaziz Bouteflika a déclaré qu’il fallait « fructifier » et « tirer profit » de tous les hydrocarbures dont le gaz de schiste. Les mobilisations ont par ailleurs donné lieu à des interpellations par la police, omniprésente. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées à Alger où les manifestations sont interdites depuis 2001. Le journal El Watan comptabilise une dizaine d’interpellations de militants à Boumerdès. La répression l’emportera t-elle sur cette mobilisation écologique inédite en Algérie ? Selon Hocine Malti, ancien cadre de la Sonatrach, « les citoyens d’In Salah sont déterminés à se battre jusqu’au bout. » Certains commencent même à envisager une grande marche qui partirait des villes du Sud pour rejoindre Alger.

@Sophie_Chapelle

 

Photo : Chloé Rondeleux / twitter

 

Pour aller plus loin : De l’indépendance au gaz de schiste, une Algérie malade de ses hydrocarbures ?

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Source :www.bastamag

 

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21 février 2015 6 21 /02 /février /2015 18:21

 

Source : http://www.reporterre.net/Le-tenace-travail-des-lobbies-pour

 

Le tenace travail des lobbies pour forcer l’exploration des gaz et pétrole de schiste

Claude Taton

vendredi 20 février 2015

 

 

 

Depuis plusieurs semaines, une stratégie est patiemment mise en place par les lobbies afin de rendre acceptable auprès des décideurs politiques l’exploration des réserves potentielles de gaz et de pétrole de schiste et de créer les conditions d’une expérimentation au travers de sites pilotes.

Les lobbies intègrent dans leur discours la nécessité de tenir compte de pratiques respectueuses de l’environnement afin de convaincre des bienfaits de l’exploration.

Les techniques "aux effets positifs"

Il faut remonter à moins d’une année pour commencer à voir se dessiner cette perspective avec le rapport de l’OPECST (l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques) en novembre 2013, sur les alternatives à la fracturation hydraulique qui appelle à la création d’un programme de recherches sur celle-ci et sur les techniques alternatives pouvant inclure des forages expérimentaux.

Ce rapport ne manque pas de recenser les différentes techniques ayant « des effets positifs sur l’environnement ».

Le premier à poursuivre cette campagne est Jean-Louis Schilansky, Président de l’Union Française de l’Industrie Pétrolière (UFIP), qui au moment de la nomination de Ségolène Royal au poste de ministre de l’Ecologie et de l’Energie, début avril 2014, insiste pour qu’elle revienne sur le dossier du gaz de schiste en appliquant totalement la loi du 13 juillet 2011, notamment les articles 2 et 4. (1)

 


- Jean-Louis Schilansky -

 

Créer des "sites pilotes"

Cette loi a prévu la mise en place d’une commission nationale d’orientation, de suivi et d’évaluation des techniques d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures liquides et gazeux.

Elle est chargée d‘évaluer les risques environnementaux liés aux techniques de la fracturation et aux autres alternatives. Elle offre la possibilité de mettre « en œuvre des expérimentations réalisées à seules fins de recherche scientifique sous contrôle public ». (2)

Cette commission qui définirait les conditions dans lesquelles les réserves potentielles de gaz de schiste pourraient être explorées n’a toujours pas été activée.
Favorable aussi à l’exploration des sous-sols, Philippe Goebel, président de l’Union des Industries Chimiques, souhaite que l’exploitation du gaz de schiste entre dans le plan de bataille pour la compétitivité. (3)

L’Institut Montaigne lui emboîte le pas et publie en juillet 2014 un rapport intitulé « Gaz de schistes : comment avancer ». Il plaide pour que la France établisse un plan de recensement des ressources sous le contrôle d’une commission ad hoc et crée des sites pilotes pour expérimenter la fracturation hydraulique.

Ce rapport estime que le gaz de schiste « est déjà une réalité qui a bouleversé les équilibres économiques internationaux » et « que la loi du 13 juillet 2011, en interdisant le recours à la fracturation hydraulique, a rendu impossible l’évaluation des ressources en gaz de schiste potentiellement exploitables dans le sous-sol français ». Il invite la France à avancer sur la question du gaz de schiste et à explorer le sous-sol. (4)

Abroger la loi interdisant la fracturation hydraulique

Quelques jours plus tard, le groupement des entreprises et des professionnels des hydrocarbures et des énergies connexes (Gep Aftp) annonce son soutien au rapport visant à « mettre un terme au blocage du débat sur le gaz de schiste en France ».

Pascal Baylocq, président du comité de liaisons, d’actions et de réflexion (Clar) sur les hydrocarbures de roche-mère au sein du Gep Aftp, indique dans un communiqué « s’associer pleinement » à la proposition de « développer un (ou plusieurs) sites-pilotes sur la fracturation hydraulique pour montrer ses implications techniques et son impact environnemental ». (5)

Ce soutien sera précédé à la mi-juin d’une contribution du think tank Terra Nova qui propose d’abroger la loi interdisant de recourir à la fracturation hydraulique pour extraire les gaz de schiste.

 


- Le think tank Terra Nova veut abroger la loi interdisant la fracturation hydraulique. -

 

Son auteur, Gille Darmois, ancien cadre de Total, prône la rédaction, sous la responsabilité de l’Etat, d’un cahier des charges qui, établi dans le respect des contraintes environnementales, permettrait d’exploiter cette ressource :

"(…) Pour sortir des fantasmes sur les ressources en France, il est souhaitable de lever l’interdiction d’exploration tout en imposant un cahier des charges environnemental strict, issu d’un processus de concertation ouvert et transparent. .(…)" (6)

Compétitivité

Au cours du mois de septembre, le président du MEDEF, Pierre Gattaz, propose dans un ensemble de propositions pour améliorer la compétitivité des entreprises et l’investissement d’autoriser la recherche sur l’exploitation des gaz de schiste en France. (7)

Sur cette lancée, le Conseil national de l’industrie (CNI - instance consultative placée auprès du Premier Ministre) appelle dans un avis sur la politique européenne de l’énergie et du climat datant du 3 octobre à ne pas fermer la porte aux gaz de schiste. Il indique que l’Europe doit explorer et évaluer l’ensemble des ressources dont elle dispose dont les gaz et pétroles de schiste. (8)

A nouveau, Jean-Pierre Clamadieu, élu nouveau président du Conseil Européen de l’Industrie Chimique, lors de son assemblée générale tenue à Paris le 17 octobre, demande de rouvrir les discussions sur le gaz de schiste. Il précise qu’« en France, on a besoin de revenir sur le sujet et de le regarder avec des yeux plus pragmatiques, insiste-t-il. Et s’il y a du potentiel en Europe, on doit l’exploiter tout en tenant compte de l’environnement. » (9)

Un centre de lobbying

Ce lobbying intense compte se poursuivre par la création fin 2014-début 2015 d’un centre d’information et de documentation sur le gaz de schiste annoncée par une quinzaine d’industriels français. L’objectif de ce centre qui regrouperait des industriels, des économistes, des sociologues et des scientifiques serait de collecter des données et des informations vérifiées et crédibles pour chercher à convaincre de se lancer dans l’exploration des gisements en France et en Europe. (10)

Ce lobbying a réussi également à influer la réforme du code minier qui fera dans les prochains mois l’objet d’un futur projet de loi.

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net/Le-tenace-travail-des-lobbies-pour

 

 

 

 

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19 février 2015 4 19 /02 /février /2015 17:37

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

Au Sénat et ailleurs, le lobby du gaz de schiste lance l’offensive

Lorène Lavocat (Reporterre)

jeudi 19 février 2015

 

 

 

Deux amendements se sont glissés au Sénat dans la loi de transition énergétique, prévoyant l’autorisation de l’exploration du gaz de schiste en France. Ils ont été repoussés cette nuit. Mais le lobby du gaz de schiste est de plus en plus actif, et vient de lancer un Centre « d’information ».


Déposés par des sénateurs UMP, deux amendements à la loi de transition énergétique, en discussion ces jours-ci au Sénat, devaient permettre la relance du gaz de schiste en France. Ils visaient l’article 49 de la loi, relatif à la programmation pluri-annuelle de l’énergie. Ils ont été repoussés dans la nuit de mercredi 18 février à jeudi.

Que disaient-ils ? Le n° 24 engage l’État à « garantir la pérennité et le développement de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures sur le territoire métropolitain et ultra-marin ».


- L’hémicycle du Sénat -

« Il n’est pas question de gaz de schiste, mais ceux-ci ne sont pas non plus exclus », explique à Reporterre la sénatrice UDI Chantal Jouano, opposée à ces amendements. L’autre amendement, le n° 149, est quant à lui très clair : il invite les autorités à « vérifier le potentiel de notre pays en hydrocarbures non-conventionnels. »

Pour les sénateurs UMP, ces amendements s’inscrivent dans « une optique de sécurité énergétique et de valorisation de notre sous-sol. ». « L’identification de notre potentiel en hydrocarbures non conventionnels est nécessaire dans le contexte actuel », ajoutent-ils. Pour son approvisionnement en pétrole, estiment-ils, notre pays dépend en effet aujourd’hui de pays instables, tels que la Russie, la Libye ou le Nigeria : « La France doit se doter donc d’une stratégie de recherche pour le développement de ressources énergétiques alternatives ».

« Pour le développement des ressources alternatives »... c’est là que ça ne passe pas pour Chantal Jouano. « Identifier notre potentiel, pourquoi pas ? Cela permettrait d’avoir des données objectives et de poser véritablement le débat », explique-t-elle. « Mais l’objectif final ici n’est pas la recherche, c’est évidemment l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels, même si ce n’est pas dit clairement. »

Un constat partagé par Claude Taton, opposant au gaz de schiste dans le Gard : « C’est mettre le doigt dans l’engrenage. Les forages exploratoires coûtent chers, les industries voudront ensuite rentabiliser leurs investissements en exploitant les ressources. »

Les amendements sénatoriaux constituent une tentative de plus pour faire sauter le moratoire sur le sujet, mis en place en 2011. En septembre dernier, la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, affirmait encore qu’« il n’y aurait pas de gaz de schiste et pas d’investigation sur le gaz de schiste » sur notre territoire. Mais les industriels ne lâchent pas le morceau.

D’après les projections de l’Agence étasunienne de l’énergie (E.I.A), la France serait le premier pays européen derrière la Pologne, en termes de réserves. 3 870 milliards de mètres-cube, soit 77 ans de consommation de gaz à l’échelle nationale. Sauf que les pronostics de l’agence sont loin d’être fiables : elle s’est complètement trompée dans ses calculs polonais. Le pays devait être « l’eldorado » de l’or noir. Mais les premières explorations se sont révélées très décevantes. Résultat ; le pétrolier Chevron vient de jeter l’éponge, expliquant que « les opportunités locales ne sont plus compétitives par rapport à notre portefeuille mondial. »

L’offensive des industriels

C’est dans ce contexte qu’un groupe d’industriels vient de créer en France un Centre de documentation sur les hydrocarbures non conventionnels (CHNC). Présidé par Jean-Louis Schilansky, ex président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip) et membre du Medef, le centre a pour mission de diffuser « une information factuelle » sur la question. Total, Suez Environnement, Bureau Veritas, Vallourec, GDF Suez, Accenture, ou encore Air Liquide font partie des fondateurs.


- Jean-Louis Schilansky -

Mais pas question de parler de lobby ! « Notre rôle n’est pas de faire du réseautage auprès des ministres, mais bien de rassembler des données », nous explique-t-on au téléphone. Mais quand on demande à quoi va ressembler concrètement le travail du centre, la réponse est floue : « Nous avons une toute petite équipe, et nous réalisons des dossiers techniques pour nos adhérents. Et dans un deuxième temps, nous ferons un travail plus didactique, plus compréhensible, pour le grand public et les médias. » Le CHNC semble destiné à fournir des arguments « validés scientifiquement » aux pro gaz de schistes....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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