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22 novembre 2016 2 22 /11 /novembre /2016 17:42

 

 

Source : http://www.larepubliquedespyrenees.fr

 

 

écologie
Gaz de schiste : le pétrolier pourra forer au nord du Béarn

 

Par , publié le , modifié .

 

 

 

Gaz de schiste : le pétrolier pourra forer au nord du Béarn

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Le tribunal administratif de Pau somme le ministère de l’Environnement d’accorder un permis de recherche d’hydrocarbures à un foreur australien.

 

La société australienne Gas2grid avait esté devant le tribunal administratif de Pau contre un arrêté du ministère de l’Environnement. Ce dernier, en date du 21 septembre 2015, refusait à la compagnie pétrolière la prolongation d’un permis de recherche d’hydrocarbures pour les cinq ans à venir. Et ce, au nom de risques de troubles à l’ordre public, des manifestations ayant eu lieu contre ces forages.

 

Ce permis, dit de Saint-Griède, concerne un territoire de 52 km2 à cheval sur le Gers, les Hautes-Pyrénées et le nord des Pyrénées-Atlantiques. Les élus et la population avaient en effet à l’époque exprimé leur refus de voir des recherches de gisements de gaz de schiste sur leur territoire. D’où l’arrêté pris conjointement par le ministère de l’Environnement et celui de l’Économie en 2015.

Mais le tribunal administratif de Pau a jugé que l’arrêté n’était pas justifié et l’annule dans sa décision rendue jeudi matin. Il donne trente jours au ministère de l’Environnement pour prolonger le permis de Saint-Griède, sinon le contribuable, pardon le ministère, devra payer une astreinte de 3 000 euros par jour de retard.

 

 

 

Source : http://www.larepubliquedespyrenees.fr

 

 

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15 juillet 2016 5 15 /07 /juillet /2016 16:05

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

États-Unis

L’industrie du gaz de schiste accusée de venir « mettre ses déchets chez les Noirs et les pauvres »

par

 

 

 

Déversements sauvages de déchets toxiques, contamination des réseaux d’eau urbains, séismes... La ville de Youngstown dans l’Ohio fait l’expérience cruelle des problèmes environnementaux associés à l’expansion du gaz de schiste. Aussi bien la fracturation hydraulique que la pratique – peu connue en Europe – qui consiste à réinjecter ses eaux usées dans le sous-sol, représentent un risque majeur de contamination des ressources en eau. Une question qui concerne aussi les Européens, alors que la Bruxelles envisage d’ouvrir davantage le continent aux importations de gaz de schiste américain. Deuxième volet de notre reportage sur l’industrie du gaz de schiste dans l’Ohio.

Le gaz de schiste est surtout une affaire de gagnants et de perdants. Si l’arrivée dans l’Ohio de cette industrie a profité aux compagnies pétrolières et à leurs actionnaires, les retombées pour les populations locales paraissent autrement plus problématiques. Les propriétaires qui ont loué leurs terres à ces compagnies pour qu’elles en exploitent le sous-sol peinent souvent à recueillir les bénéfices financiers qu’on leur a fait miroiter, tandis que les riverains des sites de fracturations en subissent de plein fouet les nuisances (voir le premier volet de cette enquête). Au-delà, c’est la population dans son entier qui est affectée par l’impact environnemental de l’industrie du schiste.

Autour de Youngstown comme un peu partout dans le monde, ce sont les menaces de contamination de l’eau potable par des produits chimiques toxiques ou du méthane qui focalisent les craintes. Pourtant, malgré les controverses, une grande partie des élus et fonctionnaires américains chargés de réguler le gaz de schiste semblent continuer à se fier aveuglément aux dires des industriels sur l’innocuité de leurs procédés. « Les fonctionnaires d’ici n’ont visiblement jamais entendu parler du principe de précaution », soupire Raymond Beiersdorfer, un habitant de Youngstown qui anime la résistance contre le gaz de schiste.

Un exemple ? À Youngstown même, un permis de fracturer a été accordé à la société Halcón, sur une concession de 5 000 acres (20 km2) en bordure du Meander Reservoir, un immense lac artificiel creusé dans les années 1930 et qui constitue l’unique source d’eau potable de la ville. Apparemment, ni le département municipal de l’eau ni l’agence de l’environnement de l’Ohio n’avaient été notifiés par le département des ressources naturelles de l’État, qui a délivré l’autorisation, malgré le risque que les produits chimiques utilisés pour la fracturation hydraulique ne migrent progressivement dans le réseau d’eau potable de Youngstown. Début 2013, déjà, des fissures ont été repérées sur un puits de gaz de schiste foré par Consol Energy, dans le bassin versant du réservoir.

 

Des produits toxiques dans les réseaux d’eau potable

Dès les premiers pas de cette industrie, les risques de contamination des nappes phréatiques par la fracturation hydraulique ont focalisé le mouvement de résistance contre le gaz de schiste. Les images d’eau du robinet prenant feu au contact d’une allumette, en raison de la présence de méthane, ont fait le tour du monde. Depuis, plusieurs études sont venues confirmer la réalité de ces risques [1]. Les puits individuels puisant dans les nappes phréatiques – qui restent une forme très répandue d’approvisionnement en eau potable aux États-Unis en dehors des grandes villes – sont les plus vulnérables, mais les réseaux urbains ne sont pas à l’abri.

Selon les militants de Youngstown, les contrôles de la qualité de l’eau réalisés par le département municipal de l’eau de la ville ne sont pas à la hauteur des risques. Les régulations fédérales américaines contraignent les fournisseurs d’eau à tester la présence de seulement 91 substances dans l’eau potable, alors que la fracturation hydraulique en utilise plusieurs centaines, dont certaines sont tenues secrètes. En outre, durant le deuxième trimestre 2013, le département municipal a tout simplement « oublié » de tester la présence de THM et d’AHA [2]. Deux ans plus tard, en septembre 2015, il a alerté la population sur la présence de THM dans l’eau potable de la ville, mais en déniant toute relation avec le gaz de schiste [3].

 

 

Pourtant, la contamination par des eaux usées de la fracturation hydraulique figure bien parmi les causes possibles de l’apparition de ces deux classes de substances chimiques, potentiellement toxiques dans l’eau [4]. C’est ainsi qu’en 2010, le département de l’eau de la métropole de Pittsburgh (Pennsylvanie), à une centaine de kilomètres de Youngstown, a constaté une augmentation anormale des THM dans son eau. Les experts mandatés ont fini par identifier la source du problème : des stations de traitement qui recevaient des eaux usées issues de la fracturation hydraulique mais ne possédaient pas les équipements nécessaires pour les dépolluer efficacement. Celles-ci rejetaient ensuite ces liquides dans l’Alleghany et les autres rivières dont Pittsburgh tire son eau potable [5].

 

Les déchets déversés dans les zones à fort taux de chômage

Malgré ses risques bien réels, la fracturation proprement dite n’est sans doute pas le principal problème de Youngstown ni la principale menace qui pèse sur son approvisionnement en eau. La majorité des forages de gaz de schiste du gisement d’Utica sont d’ailleurs situés davantage vers le sud de l’État (voir les cartes ci-dessous). En revanche, Youngstown et ses environs accueillent depuis plusieurs années des opérations de « réinjection » souterraine des eaux usées issues de la fracturation hydraulique. « L’Ohio est unique au sens où nous avons décidé de faire tout à la fois : de la production d’hydrocarbures par fracturation hydraulique, de l’injection des déchets liquides et du retraitement des déchets solides issus du fracking, explique Ted Auch, de l’ONG FracTracker. Nos voisins de Virginie occidentale et de Pennsylvanie envoient tous leurs déchets dans l’Ohio. »

 

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Localisation des puits de gaz de schiste dans l’Ohio (source : FracTracker). Rouge : puits en production ; bleu : puits autorisés ; vert : puits forés ; violet : forages en cours.
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Localisation des puits d’injection dans l’Ohio (source : FracTracker)

De quoi s’agit-il ? Après un forage par fracturation hydraulique, une partie du mélange — eau, sable et produits chimiques — injecté dans le sol remonte à la surface, souvent après s’être chargé de particules toxiques supplémentaires. Trop polluées, ces eaux usées ne peuvent être retournées directement au milieu naturel, et – comme l’a démontré l’expérience de Pittsburgh – les installations de traitement existantes sont généralement insuffisantes pour en retirer tous les contaminants. D’où la pratique consistant à les réinjecter dans le sous-sol. Peu connue en Europe, où les controverses restent largement focalisées sur la fracturation et ses impacts directs, cette pratique est pourtant elle aussi une source de risques environnementaux majeurs.

Moins regardant que ses voisins et disposant d’une géologie plus favorable, l’Ohio s’est imposé comme la destination de choix des déchets du fracking, notamment dans ses comtés les plus frappés par la désindutrialisation, comme les environs de Youngstown. « C’est dégueulasse, ils choisissent délibérément de venir mettre leurs déchets chez les pauvres et les Noirs », fulmine Raymond Beiersdorfer. Selon les chiffres collectés par Fractracker, 90% des eaux usées injectées dans le sous-sol de l’Ohio proviennent de l’extérieur de l’État. Entre le troisième trimestre 2010 et le premier trimestre 2015, de 98 à 128 milliards de litres d’eaux usées issues de la fracturation ont été injectés dans le sous-sol de l’Ohio, et le chiffre a continué d’augmenter rapidement depuis [6].

 

Quand Youngstown devient une zone sismique

En général, les firmes pétrolières ne s’occupent pas elles-mêmes de leurs eaux usées. Ce sont des petites entreprises qui se chargent d’évacuer les eaux usées dans des camions, puis d’autres petites entreprises qui gèrent les puits de réinjection proprement dits. Le secteur ne semble pas extrêmement précautionneux dans ses pratiques environnementales. Selon les militants de Youngstown, lorsque les transporteurs d’eaux usées ne trouvent pas de puits où laisser leur cargaison, ou qu’ils cherchent simplement à « s’alléger » pour faire baisser leurs coûts, les chauffeurs de camion la déversent tout simplement dans une rivière... Les propriétaires de ces firmes échappent facilement à toute sanction en organisant leur faillite du jour au lendemain.

 

 

Youngstown a été l’une des premières villes américaines à faire l’expérience des conséquences de cette injection irréfléchie à grande échelle. Le 31 décembre 2011, elle a subi un tremblement de terre de magnitude 4 sur l’échelle de Richter. Plusieurs autres séismes avaient été ressentis dans la ville au cours des semaines et des mois précédents, mais ils n’avaient pas été reconnus officiellement par l’administration. En tout, selon les calculs de Raymond Beiersdorfer, l’Ohio – un État jusqu’alors quasiment épargné par les séismes – a connu plus de 1 000 tremblements de terre entre 2011 et début 2014, dont plus de la moitié à Youngstown même. Le puits d’injection Northstar 1, situé en pleine ville, à quelques dizaines de mètres de l’usine de Vallourec, a été officiellement reconnu comme la source de la plupart des séismes survenus à Youngstown – qui ont continué bien après que le puits ait été mis à l’arrêt forcé [7].

 

Déversements sauvages

Peu de temps après, grâce à un lanceur d’alerte, l’entreprise qui gérait Northstar 1 a été prise en flagrant délit de déversement d’eaux usées issues de la fracturation dans la rivière Mahoning. Des centaines de milliers de litres de substances toxiques et radioactives auraient ainsi été déversées à au moins 24 reprises entre fin 2012 et début 2013 dans cet affluent de la rivière Ohio, qui s’écoule vers la Pennsylvanie voisine. Le patron de l’entreprise et l’employé qu’il avait poussé à se débarrasser ainsi de ces eaux usées ont été condamnés à des peines de prison ferme. Le coût du nettoyage a été chiffré à trois millions de dollars.

Un autre déversement de substances toxiques a eu lieu en mars 2015 dans une zone humide, dans la localité de Vienna, à quinze kilomètres de Youngstown. Les déchets provenaient d’un puits d’injection appartenant à une autre entreprise, Kleese. Constatant que son terrain et les cours d’eau qui le traversaient avaient été dévastés, et que toute trace de vie y avait disparu, le propriétaire a tenté d’alerter les autorités de l’État, qui ont refusé de se déplacer pendant plusieurs semaines. Il a fallu qu’il contacte les militants locaux anti-gaz de schiste et les médias pour obtenir une réaction – laquelle a été de faire venir des camions pour nettoyer la zone au plus vite et enterrer l’affaire. La firme, sommée de dépolluer le site, a confié ce travail à des prisonniers venus de l’État de Géorgie, à des centaines de kilomètres de là. Selon les témoignages des riverains, ces prisonniers, chargés de récolter et d’évacuer les sacs pleins de cadavres de poissons, de tortues et d’autres animaux, ne disposaient que d’un équipement rudimentaire, sans protection respiratoire.

 

Oil & Gas Waste Spill Vienna, Ohio March 30, 2015 - ongoing clean-up
Consulter le diaporama de la Frackfree America National Coalition
 

Autant d’incidents qui sont tout sauf des exceptions : selon une compilation réalisée par l’Associated Press, près de 700 millions de litres d’eaux usées issues de l’extraction de pétrole et de gaz ont été déversées dans la nature entre 2009 et 2015 aux États-Unis, par accident ou de manière délibérée [8].

 

Une leçon à méditer

Pour Ted Auch, les problèmes qui entourent l’industrie de la réinjection illustrent un enjeu plus général : pour juger du véritable impact du gaz de schiste, il est indispensable de regarder au-delà de la seule fracturation hydraulique, pour considérer cette filière industrielle dans son ensemble. À l’enjeu du traitement des eaux usées s’ajoute ainsi celui des déchets solides. Forer des puits à plusieurs milliers de mètres de profondeur implique de faire remonter des quantités importantes de roche et de terre, elles aussi potentiellement chargées de substances toxiques et radioactives. L’industrie ne communique aucun chiffre, mais Fractracker estime que chaque puits de gaz de schiste produit entre 700 et 800 tonnes de déchets solides. Ces déchets partent dans des camions et, selon Ted Auch, « on n’a aucune idée d’où ils vont. Personne n’est en charge de les superviser. ».

Ce n’est pas tout : il y a aussi l’extraction à grande échelle de sable pour la fracturation, le passage incessant de camions qui abiment les routes, la construction de gazoducs... Ces impacts se font souvent sentir dans des régions différentes : ce sont par exemple les États du Wisconsin, du Minnesota, du Michigan et de l’Illinois, où l’extraction de gaz de schiste est quasi inexistante, qui subissent de plein fouet le développement de l’extraction de sable pour servir les besoins de cette industrie [9]. Ted Auch y voit une leçon que l’Europe devrait méditer. Si, par exemple, l’Angleterre se mettait à pratiquer massivement la fracturation hydraulique — comme l’espère aujourd’hui le gouvernement conservateur — on pourrait voir se multiplier rapidement en France des concessions d’extraction de sable, ou voir arriver les déchets du gaz de schiste.

Olivier Petitjean

- Lire aussi : L’Amérique défavorisée, proie de l’industrie des gaz de schiste, de ses pollutions et de ses escroqueries

— 
Photos : Mark CC (Une) ; NPCA CC (un puits de gaz de schiste à la frontière du Dakota du Nord et du Montana) ; Sarah Craig/Faces of Fracking CC (eaux usées issues de la fracturation hydraulique, Californie) ; OP (les réservoirs du puits d’injection Northstar 1 à Youngstown).

Notes

[1Lire par exemple « Drinking water contaminated by shale gas boom in Texas and Pennsylvania », The Guardian, septembre 2014.

[2Trihalogénométhanes (THM) et acides haloacétiques (AHA).

[3Voir ici.

[4Les THM et les AHA sont des composés chimiques qui se forment typiquement après le traitement d’eaux usées ou d’eau brute par des procédés tels que la chloration ou l’ozonation, notamment lorsque ces eaux présentent une forte teneur en bromures et en iodures, comme c’est le cas des eaux fortement salinisées issues de la fracturation hydraulique.

[5Après la révélation de ces problèmes dans un article mémorable du New York Times (voir aussi cet article du North Carolina Health News), les firmes qui exploitent le gaz de schiste en Pennsylvanie ont globalement renoncé à faire appel à des stations locales de traitement pour disposer de leurs eaux usées : elles les envoient dans l’Ohio, comme on le verra bientôt.

[6Tous ces chiffres sont tirés de cet article de synthèse de Ted Auch.

[7Même si de nouvelles régulations ont été mises en place par les autorités de l’État pour encadrer la pratique de la réinjection, elles paraissent confuses et mal appliquées. Les entreprises sont désormais obligées d’installer des sismographes à côté de leurs puits… mais elles restent propriétaires des données.

[8L’étude menée par Associated Press est de surcroît incomplète, puisque aucune donnée n’est disponible pour certains États, comme la Pennsylvanie

[9Voir par exemple ici.

 

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

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28 mars 2016 1 28 /03 /mars /2016 16:32

 

Info reçue par mail

 

 

MERCI A TOUTES ET TOUS

PLUS DE 15.000 PERSONNES, PLUS DE 350 ELU(E)S

Nous savions que nous pouvions compter sur vous. Le rassemblement de Barjac, organisé par 125 collectifs anti gaz de schiste, a été une réussite.

Votre détermination, exprimée dans un rassemblement festif et pacifique, confirme l’opposition citoyenne à la fracturation hydraulique et à toute exploration et exploitation des huiles et gaz de schiste ou de couche.

 

ET LA SUITE ... ?

Un courrier, qui présente les revendications du rassemblement et des collectifs, et une demande de rendez-vous au Ministère de l’Environnement, sera envoyé, dans les jours qui viennent, à Ségolène Royal.

A cette occasion nous lui remettrons la pétition papier signée par 5.000 personnes et la pétition numérique qui a recueillie plus de 9.000 signatures.

 

IMPORTANT : Vous pouvez encore signer la pétition numérique pendant quelques jours en vous rendant sur le lien suivant : http://petition.nogazaran.fr/

Signez et faites signer tout autour de vous !

 

Nous vous remercions de diffuser et P-A-R-T-A-G-E-R LARGEMENT ce message autour de vous, à votre famille, vos amis, vos voisins, ... en leur demandant de faire la m ême chose eux-mêmes (carnet d’adresses, réseaux sociaux), en espérant que cela fera boule de neige et que nous serons encore beaucoup plus nombreux.

 

MERCI POUR VOTRE ACTION

No Gazaran - Ni ici, ni ailleurs - Ni aujourd’hui, ni demain

L’inter-collectif Gardéchois

Contact : 06 11 09 79 19



[photo : Pierre Chante]



[photo : Michel Gasarian]



[photo : Pierre Chante]



[photo : Michel Gasarian]

 

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SITE DE VIGILANCE ET D'ALERTE DES COLLECTIFS « ANTI GAZ ET HUILES DE SCHISTE » GARDOIS

http://www.bassindales.fr/

Twitter: https://www.twitter.com/bassindales

Rejoignez-nous sur Facebook: https://www.facebook.com/bassindales

le site du collectif 07 : http://www.stopaugazdeschiste07.org/

Numéros de vigilance

Véhicules, camions ou travaux suspects? Mouvements sur terrain? Contactez les numéros d'alerte ci-dessous. Notez bien ces numéros et gardez-les précieusement sur vous! Avant tout signalement, précisez: lieu et/ou direction.

Gard: 06 95 60 22 27 - Ardèche: 06 23 66 15 51

 

 

 

 

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17 mars 2016 4 17 /03 /mars /2016 18:43

 

Source : http://www.bastamag.net

 

Témoignages Algérie

« Nous avons troqué le gaz de schiste contre les jardins potagers »

par

 

 

 

Il y a un peu plus d’un an, une mobilisation populaire gagnait In Salah, au cœur du Sahara algérien, pour s’opposer à l’exploitation des gaz de schiste, prônée par le gouvernement. Alors que la compagnie pétrolière publique Sonatrach vient de suspendre ses forages, Hacina Zegzeg, l’une des leaders du mouvement social, revient sur ce mouvement inédit. Interdite de sortie du territoire algérien, elle nous a envoyé son témoignage : « L’eau est l’élément vital de notre vie dans le désert. In Salah a pris en main son destin. Le nouveau concept est « Smart Sahara ». Il est simple : maraîchage, énergie solaire, développement durable. »

Parmi les nombreux communiqués de soutien, porteurs d’espoir et décuplant notre détermination, que nous avons reçus, il en est un qui a particulièrement attiré mon attention. Il émanait d’une dizaine d’associations citoyennes des pays du Maghreb [1]. Ce jour-là, je me suis dit que la lutte contre les fracturations hydrauliques ne concernait pas que l’Algérie, car ce communiqué portait une mention particulière qui disait : « la fracturation hydraulique risque de mettre en danger l’avenir de l’eau de toute une région d’Afrique. »

Vous imaginez à quelle vitesse je me suis ruée sur les atlas, sur Internet, et je découvrais que nous avions en commun avec d’autres pays du Maghreb cette nappe d’eau appelée SASS : système aquifère du Sahara septentrional. Cet aquifère que partage l’Algérie, la Tunisie et la Libye, s’étend sur un million de km2 et comprend deux nappes immenses, le Continental Intercalaire et le Complexe Terminal. Je savais par ailleurs que l’exploitation de l’eau par les forages réalisés jusque là avait été tellement importante parce qu’anarchique qu’elle avait engendré la disparition de l’Artésianisme, provoquant par la même le tarissement des exutoires.

 

Ni santé, ni formation, ni éducation, ni agriculture

Ces pensées n’ont cessé de tarabuster mon esprit pendant de longs mois.

A In Salah, les femmes sont responsables de l’eau. Et nous avons été terrorisées par l’annonce des forages de schiste à 16 kilomètres de notre petite agglomération déjà tellement fragilisée par un abandon total de notre gouvernement.

Tout ce que nous possédions, c’était nos maisons et nos jardins. Alors nous avons compris les raisons de cette marginalisation. In Salah était un no man’s land programmé. Ni santé, ni formation, ni éducation, ni agriculture… pour que les habitants fuient et laissent leur ville mais surtout son sous-sol gazier. Nous étions délaissés sur tous les points et dans tous les domaines, afin que la population entière de notre ville s’en aille. Qu’elle s’exile, qu’un exode nous emporte sur les routes.

Nos enfants pour lesquels nous avons fait de grands sacrifices afin qu’ils aillent étudier à la capitale ou hors du pays nous ont parlé. Ils nous ont expliqué que le gaz de schiste allait nous priver de notre eau, et que les hydro-fracturations pollueraient définitivement la nappe d’eau, que cette eau était fossile et qu’elle ne se renouvelait pas. Que nos chèvres et nos chameaux mourraient empoisonnés ou de soif, et que nous serions malades très bientôt sans possibilités d’être soignés, que nous subirions des tremblements de terre très fréquents….

Nous nous sommes réunis et nous avons regardé un film : Gasland. Et nous avons pleuré. Et notre colère s’est exprimée et nous avons décidé que jamais nous n’accepterons, même au sacrifice de nos vies de laisser l’eau être gaspillée et polluée.

 

Nous possédons cette gestion ancestrale de la parcimonie de l’eau.

L’eau est l’élément vital de notre vie dans le désert. Nos saguiates fonctionnent selon la loi du « partage des eaux », chacun son tour, chacun son jour. Nous ne la gaspillons pas. Jamais. Et nous avons appris à nos enfants, et à leurs enfants combien elle était précieuse et combien il fallait la respecter.

Nous sommes les femmes du désert et nous avons décidé la résistance, le Soumoud.

Nous sommes les femmes du désert et nous avons investi avec nos enfants, nos époux, nos parents, nos grands-parents, nos belles-filles, nos gendres, nos amis la place en face de la daïra (sous-préfecture) et nous l’avons baptisée Sahet Essoumoud.

Nos enfants ont expliqué et écrit pendant de longs jours, de longues lettres afin que l’on nous laisse dans notre dénuement. Nos concitoyens d’autres régions du pays se sont joints à nous et des experts nous ont aidés. Ils ont rédigé un moratoire, et nous l’avons envoyé au président de la république qui ne nous a jamais répondu.

Nous avons voulu visiter le site du forage, afin de savoir ce que voulait dire fracturation, cimentation, forage et là nous avons constaté que la catastrophe écologique avait déjà eu lieu.

Bien avant la fracturation assassine, les entreprises qui étaient intervenues sur le site, œuvraient de manière à minimiser les coûts. Aussi aucune protection des sols, aucun travail d’étanchéité : des produits chimiques classés extrêmement dangereux, cancérigènes pour certains stockés à même le sol. Des puits-poubelles dans lesquels les emballages et divers résidus sont jetés. Des bourbiers, des animaux morts.
Les cigognes noires qui volent au-dessus de notre ville, tombent dès leur passage au-dessus de la ville, un beau renard roux gît sur les bords du bourbier, les pigeons meurent aussi dans la même journée et presque à la même heure, puis nos chameaux rendent l’âme après s’être désaltérés.

 

Les mensonges successifs et les diverses manipulations de l’État devenaient de plus en plus nombreux, fréquents.

Le but ? Respecter les contrats signés avec les multinationales pétrolières et satisfaire leurs exigences premières. La décision était irréversible et le fracking avait été confié à Halliburton. Ni les risques avérées d’affecter la population d’un point de vue sanitaire, ni les conséquences environnementales néfastes et malheureusement définitives sur l’eau et l’environnement, ni le laxisme et la gabegie régnant sur les chantiers, ne faisaient reculer Sonatrach (la compagnie pétrolière nationale, ndlr).
 
Nous avons alors décidé d’empêcher l’entreprise de fracturer en construisant un barrage humain sur le site du forage et en barrant la route à Halliburton. Malgré le caractère pacifique de notre contestation, les forces sécuritaires réprimaient au nom du sacro-saint gaz de schiste.

Sachant que le commanditaire de ces projets était l’État français représenté sur place par Total et Schlumberger, nous lancions un appel à la société civile française, afin qu’elle fasse pression sur son gouvernement et qu’il renonce à ses expérimentations sur notre population et sur notre environnement.

Beaucoup de solidarité, 72 ONG à travers le monde nous ont envoyé leurs soutiens. Mais l’attrait pour les bénéfices faramineux du gaz de schiste est plus fort, bien que la non-rentabilité de cette industrie, qualifiée de bulle spéculative ait été maintes et maintes fois prouvée.

Nous avons visionné les interventions de François Hollande, rassurant les Français concernant le gaz de schiste : « tant qu’il n’existera pas un process qui garantisse qu’il n’y aura aucune atteinte sur la santé des personnes et l’environnement, il n’y aura pas d’exploitation en France ». A In Salah, cela ne pose aucun problème.

 

Les citoyens servent de cobaye à la toute puissance des entreprises gazières

Parce que nous sommes, d’une part, gouvernés par la mafia la plus corrompue et la plus corruptrice de la planète, et parce que, d’autre part, la France a toujours agi en Afrique en spoliant les ressources et condamnant les populations à une vie de précarité aussi bien matérielle que sanitaire.

Dans le Sud, malheureusement, nous n’en sommes pas à notre coup d’essai. Nous avons connu par le passé les affres des essais nucléaires et des essais d’armes chimiques. Les traumatismes sont toujours présents et nous en portons les stigmates.

Le 18 août 2014, l’association « Sun and Power » avait déjà alerté la préfecture, le ministère de l’environnement celui des énergies et des mines, sur la situation de pollution à Hassi Moumen. L’objet du courrier était : « extraction du gaz et injection ». Aucune réponse.

Aujourd’hui, l’expérience de In Salah et de ses habitants est importante. Le bilan est positif. La crise économique due à la chute du prix du baril de pétrole, nous la vivons comme une bénédiction [2]. Mais aussi, nous ne ferons plus jamais confiance ni à l’État, ni à ses représentants, ni à aucun parti politique. La société civile est l’unique levier capable de changer notre position.

 

In Salah a pris en main son destin

Nous ne sommes plus une ville à vocation gazière. Nous avons troqué le gaz de schiste contre les jardins potagers. Le nouveau concept est « Smart Sahara ». Il est simple : maraîchage, énergie solaire (puisque nous possédons le taux d’ensoleillement le plus élevé de la planète), développement durable... Doucement, à notre rythme. Nous n’attendons pas la fin de la crise, elle ne nous fait pas peur, car nous serons déjà loin dans nos nouvelles dispositions lorsque les gaziers désireront revenir à leur activité. Le Sahara sera devenu le grenier à blé et le pourvoyeur de fruits et de légumes de l’Algérie. Nous sommes la sortie de crise.

In Salah tient à remercier toutes les bonnes personnes qui nous ont soutenu, experts, journalistes, anonymes qui ont été à nos côtés quotidiennement. Ceux que nous avons rencontrés, nous les avons remerciés de vive voix. Ceux que nous ne connaissons pas et qui ont donné des jours et des nuits de leurs vies pour nous et pour l’Algérie, nous sont encore plus précieux.

In Salah ? C’est l’Algérie toute entière. Mais In Salah, c’est la Tunisie, le Maroc, la Libye et bien d’autres pays qui subissent la dictature des multinationales. Pour toutes ces raisons, jamais nous ne baisserons les bras.

 

Hacina Zegzeg

- A propos de ce texte : Hacina Zegzeg était annoncée dans diverses rencontres à Paris, Lille, Lyon et Marseille, ces dernières semaines pour témoigner de la lutte à In Salah. Elle n’a pu finalement s’y rendre car le régime algérien a refusé de lui délivrer son passeport. A défaut de pouvoir être présente, elle a envoyé ce texte.

A lire sur le sujet :
- Notre enquête Gaz de schiste : les Algériens se mobilisent contre le régime et l’ingérence des multinationales pétrolières et le rapport sur Total et les gaz de schiste en Algérie

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2 mars 2016 3 02 /03 /mars /2016 18:07

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Transition énergétique

Mobilisation et nouvelle loi en préparation contre les gaz de schiste

par

 

 

 

Entre 10 000 et 15 000 personnes sont descendues le 28 février dans les rues de Barjac, dans le Gard, pour dire « non aux gaz de schiste, de pétrole et de couche ». Ce rassemblement citoyen a été décidé après la ré-attribution à la compagnie pétrolière Total, suite à une décision de justice, du permis de recherche de gaz de schiste dans la région de Montélimar (voir l’appel). « Nous avons choisi d’organiser ce rassemblement dans la commune de Barjac car elle se situe à la limite du permis de Montélimar et sur des permis faisant l’objet d’une demande de renouvellement, souligne Paul Reynard, l’un des porte-parole des collectifs anti-gaz de schiste. Pour nous, c’est ni ici, ni ailleurs ! »

 

 

De nombreux élus se sont joints au rassemblement se déclarant fermement décidés à ce que l’on ne touche pas aux sous-sols. « Des maires ont signé des arrêtés contre l’exploration et l’exploitation des gaz et huile de schiste et ont pour certains été trainés en justice », rappelle Sébastien Espagne, autre porte-parole du mouvement. Le maire de Barjac Edouard Chaulet, connu pour son combat pour l’agriculture biologique dans le documentaire « Nos enfants nous accuseront » est en première ligne. « Il nous faut diminuer rapidement nos addictions aux énergies carbonées », assure-t-il. « Un prix du pétrole bas nous protège pour le moment de l’exploitation des gaz de schiste, mais pour contenir un réchauffement en-deçà des 2°C, il faut laisser 80 % des réserves combustibles dans le sol », poursuit Paul Reynard. « L’argent doit être mis sur la transition et les énergies renouvelables. »

 

Une nouvelle loi contre les gaz de schiste déposée à l’Assemblée nationale

 

Les failles de la loi de juillet 2011, dite Loi Jacob, qui interdit la fracturation hydraulique, seule technique actuellement opérationnelle pour exploiter les hydrocarbures non conventionnels, sont largement pointées du doigt par les opposants. « Dès le vote de cette loi, nous avons dit qu’elle était imparfaite », précise Jacqueline Balvet, du collectif anti-gaz de schiste d’Anduze et membre d’Attac France. « Total s’est vue réattribuer le permis pour avoir simplement modifié ses déclarations techniques après la parution de la loi, en précisant dans son rapport qu’elle n’utiliserait pas la fracturation hydraulique. » Les collectifs à l’initiative de ce rassemblement exigent du gouvernement une loi qui interdise explicitement l’extraction des hydrocarbures non conventionnels, quelle qu’en soit la technique. « On ne veut plus des promesses, on veut des actes », tempêtent-ils.

« C’est tout l’objet de la loi que j’ai déposée début février au nom du groupe socialiste à l’Assemblée nationale », précise à Basta ! la députée de l’Ardèche Sabine Buis [1]. « Ma loi n’aura pas la faille de la loi Jacob car nous ne l’avons pas pensée à partir de la technique mais à partir des hydrocarbures non conventionnels et de ce qu’ils recouvrent. Il s’agit désormais d’inscrire clairement dans le code minier le principe de l’interdiction de toute exploration et exploitation d’hydrocarbures liquides ou gazeux non conventionnels. »

 

 

Les collectifs reprochent également au gouvernement son manque de clarté. « 130 demandes de permis sont à l’étude, énonce Paul Reynard. Nous avons 39 permis en France arrivés à expiration pour lesquels il y a une demande de prolongation, mais à aucun moment l’État ne rejette ces demandes. Le gouvernement refuse de prendre position. Nous voulons des arrêtés rejetant les permis expirés. » Du côté du Parti socialiste, on tempère. « S’il n’y a a pas de réponse au bout de 18 mois, c’est que la réponse est négative », précise Sabine Buis. Une manière indirecte de refuser les gaz de schiste. « Ce type de mouvement peut contribuer à mettre la pression pour que ma proposition de loi soit inscrite dans l’agenda politique », veut croire la députée socialiste. Les collectifs n’écartent pas l’idée d’un blocage si ces mobilisations ne suffisent pas à écarter toute exploration et exploitation de ces hydrocarbures. Un appel à un large rassemblement à Pau, du 5 au 7 avril, a d’ailleurs été lancé pour « bloquer le Davos des pétroliers et gaziers ».

 

Texte et photos : Sophie Chapelle

 

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30 janvier 2016 6 30 /01 /janvier /2016 21:45

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/maxime-combes/blog

 

 

En récupérant son permis, Total rouvre la bataille des gaz de schiste !

 

 

 

Total vient de gagner contre l'Etat : le tribunal administratif annule la décision qui abrogeait le permis de recherche de Montélimar. Nouvelle preuve des failles de la loi votée en juillet 2011. Les opposants appellent déjà à manifester le 28 février à Barjac (Gard). Explications.

Durant l'hiver et le printemps 2011, une mobilisation citoyenne massive (voir ce récit) a obligé le gouvernement et le parlement, majoritairement à droite, à voter en urgence une loi d'interdiction d'utilisation de la fracturation hydraulique. Bien que ce soit la seule technique utilisée pour explorer et exploiter le gaz et le pétrole de schiste, l'article 2 de cette loi du 13 juillet 2011 laisse entendre que des techniques alternatives existent. Tandis que l'article 3 oblige les détenteurs de permis de recherche d'hydrocarbures à dire à l'administration s'ils comptent utiliser la fracturation hydraulique.

 

schiste schiste

 

La loi du 13 juillet 2011 encourage donc les industriels à masquer leurs véritables intentions : puisque la loi reconnaît la possible existence de techniques alternatives, un détenteur de permis a tout intérêt à dire qu'il va utiliser une technique alternative et qu'il renonce à la fracturation hydraulique. A minima pour gagner du temps. Toutes les entreprises concernées, hormis une (Schuepbach pour les permis de Nant et de Villeneuve de Berg), ont d'ailleurs fait ce choix. Le plus souvent en contradiction avec les documents qu'elles avaient remis aux autorités pour obtenir le dit permis.

 

Aucune alternative

C'est le cas de Total pour le permis de Montélimar (4327 km2 qui s'étend du Sud de Valence à la région de Montpellier). Suite au vote de la loi, l'entreprise reconnaît vouloir utiliser les « techniques de stimulation » « qui seront disponibles », mais elle affirme qu'elle n'utilisera pas la fracturation hydraulique. A ce jour, aucune autre technique de stimulation n'est disponible : Christophe de Margerie lui-même expliquait au Monde en janvier 2013 que Total abandonnait la piste alternative sur laquelle l'entreprise travaillait, tandis que les entreprises qui se vantaient d'avoir mis au point des méthodes alternatives n'ont jamais réussi à convaincre. Pire, certaines ont fait faillite et/ou ont été condamnées pour escroquerie aux Etats-Unis.

 

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Plus de dix ans après le début de la production industrielle de gaz et pétrole de schiste, la seule technique utilisée est donc la fracturation hydraulique. Au regard de la loi française, l'exploitation de gaz de schiste sur le permis de Montélimar est donc impossible. Pourtant, Total a cherché à conserver coûte que coûte son permis, sans masquer ses ambitions : le nom de la filiale de Total détentrice du permis est Total Shale Europe (shale veut dire schiste en anglais). On ne peut pas être plus clair.

 

NKM a outrepassé ses compétences

A l'automne 2011, le gouvernement de François Fillon décide d'annuler les permis de Schuepbach, mais aussi le permis de Total. A juste titre pour Schuepbach : le 22 décembre 2015, son recours a été rejeté puisque l'entreprise n'avait pas exclu l'utilisation de la fracturation hydraulique. Le tribunal administratif vient par contre « d’annuler pour excès de pouvoir l’arrêté du ministre de l’écologie » concernant Total. En 2011, pour étayer sa décision, le ministère avait considéré que Total n'était pas suffisamment précise sur les techniques alternatives qu'elle comptait utiliser. C'est juste. Mais ce motif n'est pas prévu par la loi.

Pour le tribunal, « l’autorité administrative a exigé des précisions qui n’étaient pas prévues par l’article 3 ». « En se fondant sur un motif étranger à ceux prévus par la loi du 13 juillet 2011, les auteurs de la décision ont commis une erreur de droit » précise le tribunal et « la décision [d'annulation du permis] est entachée d’un détournement de procédure ». En annulant le permis de Montélimar, la ministre Nathalie Kosciusko Morizet a donc outrepassé le droit : la loi ne lui donne aucune compétence pour statuer de la sincérité de l'entreprise ou de la réalité des techniques alternatives.

 

Une loi défaillante

La décision du tribunal administratif de Cergy-Pontoise révèle au grand jour ce que les opposants aux hydrocarbures de schiste ont toujours dit : la loi du 13 juillet 2011 n'a pas interdit l'exploration ou l’exploitation d’hydrocarbures de schiste. « La loi n’interdit que la technique de la fracturation hydraulique » comme le précise le jugement du tribunal administratif. Une faille qui a toujours été vivement critiquée par les opposants aux hydrocarbures de schiste et qui avait poussé les élus socialistes à ne pas prendre part au vote en 2011 : ils s'étaient engagés à compléter la loi dès qu'ils seraient au pouvoir.

Jusqu'à ces derniers jours, rien n'avait été proposé en ce sens, pas plus du côté socialiste, que du côté des parlementaires EELV ou du Front de gauche. Ce n'est désormais plus le cas : Sabine Buis, députée PS de l'Ardèche, vient de déposer à l'Assemblée nationale une proposition de loi relative au dialogue environnemental qui propose dans son article 9 d'inscrire dans le code minier le principe de « l'interdiction de toute exploration et exploitation d’hydrocarbures liquides ou gazeux non conventionnels ». Et ce, « quelle que soit la technique d'extraction utilisée ».

 

Geler les réserves de pétrole et de gaz

Interdire l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures de roche-mère sur le territoire national – y compris dans les zones maritimes et outre-marines du pays – serait un bon début. Mais il faut aller plus loin. Le gouvernement devrait en profiter pour demander aux préfets d'arrêter d'instruire les 133 demandes de permis actuellement à l'étude – données du ministère en décembre 2015. Il pourrait également annuler les permis actuellement en vigueur. Et ainsi déclarer le territoire français libéré de la prospection de nouveaux gisements d'énergies fossiles.

Le motif est connu. On n'a pas cessé d'en parler en décembre dernier, lors de la COP21. Il est simple et s'exprime en quatre mots : Etat d'urgence climatique ! Pour conserver une chance raisonnable de rester sous la barre des 2°C – qui plus est pour 1,5°C – de réchauffement climatique maximum tel que mentionné par l'Accord de Paris, alors 80 % des réserves prouvées d'énergies fossiles doivent être gelées. Il n'y a donc aucune raison de continuer à prospecter de nouveaux gisements comme l'a récemment reconnu Ségolène Royal.

La réforme du code minier, prévue de longue date, présente une opportunité unique d'introduire le principe consistant à geler les réserves d'hydrocarbures en raison de l'urgence climatique. Ce serait une avancée historique que de reconnaître des limites à l'exploration, l'exploitation et la combustion des énergies fossiles. Une occasion également de faire basculer des centaines de millions de d'euros (en France – beaucoup plus à l'échelle mondiale) de l'industrie d'exploration et d'exploitation des énergies fossiles vers la transition.

Il est temps de changer de paradigme.

Il est urgent de sortir de l'âge des fossiles.

Cela commence par arrêter de chercher du gaz et du pétrole toujours plus profond.

Récemment, Patrick Pouyanné, le PDG de Total, a affirmé qu'au cas où « la collectivité nationale ne souhaitait pas d'exploration de gaz de schiste », Total n'en ferait pas.

C'est exactement cela : c'est à nous tou-te-s, citoyen-ne-s sincères en matière de lutte contre les dérèglements climatiques, d'exprimer très clairement ce que nous voulons.

Ici comme ailleurs, les gaz et pétrole de schiste doivent rester dans le sol.

Rendez-vous est donné le 28 février prochain, à Barjac, pour une manifestation nationale (Lire l'appel à mobilisation)

 

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Maxime Combes, économiste et membre d'Attac France.

Auteur de Sortons de l'âge des fossiles ! Manifeste pour la transition,Seuil, coll. Anthropocène.

@MaximCombes sur twitter

 

 

 

PS : un tel post n'aurait pas été possible sans la veille, les alertes et les analyses des collectifs citoyens luttant contre l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures (de schiste, mais pas seulement) ! Merci à eux et à leurs animateurs qui se reconnaîtront.

 

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/maxime-combes/blog

 

                                                                                                               

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25 janvier 2016 1 25 /01 /janvier /2016 21:15

 

Source : https://www.facebook.com/bassindales

 

 

 

GAZ DE SCHISTE :  Communiqué de presse du 16-01-2016 des Collectifs impactés par le permis de Montélimar

 

bassindales

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
du 16 janvier 2016
DES COLLECTIFS ANTI GAZ DE SCHISTE
IMPACTES PAR LE PERMIS DE MONTELIMAR
Les collectifs des 5 départements impactés par le permis de Montélimar (Ardèche,
Drôme, Gard, Vaucluse et Hérault), se sont réunis ce samedi 16 janvier 2016.
Ils invitent la population et les élus à se mobiliser le dimanche 28 février 2016, à
Barjac (Gard), face au risque de réattribution du permis détenu par Total.
Ce rassemblement sera l’occasion de rappeler au gouvernement notre exigence de
rejeter toute possibilité de réattribution de ce permis.
De même, nous exigeons du gouvernement qu’il interdise définitivement toute
exploration et exploitation de gaz et pétrole de schiste et autres hydrocarbures non
conventionnels.
Ceci conformément aux engagements du Président de la République lors de la COP
21 et, plus récemment, de la ministre de l’écologie à l’Assemblée nationale.
Contact presse : Paul Reynard 06 85 55 00 63
LES GAZ ET PETROLES DE SCHISTE ET DE COUCHE
NI ICI, NI AILLEURS, NI AUJOURD’HUI, NI DEMAIN !

 

 

Qu’est-ce que le PERH (permis exclusif de recherches d’hydrocarbures) du Bassin d’Alès ? Rappel historique.
Villeneuve-de-Berg - 26 février 2011
Barjac - 23 octobre 2011
Saint-Christol-lès-Alès - 22 septembre 2012
Privas - 27 septembre 2012
Nîmes - 30 août 2013
Josh Fox à Villeneuve-de-Berg - 5 septembre 2013
Montélimar - 19 octobre 2013


https://vimeo.com/152141335

 

 

En attendant celui du 28 février, vidéo de la manifestation et du rassemblement du 23 octobre 2011 à Barjac

 

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13 janvier 2016 3 13 /01 /janvier /2016 15:29

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Cauchemar

L’Amérique défavorisée, proie de l’industrie des gaz de schiste, de ses pollutions et de ses escroqueries

par

 

 

 

 

Des petits propriétaires floués, des grandes multinationales abusées par la promesse de profits mirobolants, des habitants qui subissent les pollutions et le bruit assourdissant des puits de forage à l’orée de leurs jardins, une faune qui s’exile, des séismes qui se multiplient… Telle est la réalité de l’industrie des gaz de schiste dans le Midwest états-unien. Enquête à Youngstown, dans l’Ohio, l’une des zones les plus pauvres de l’Amérique.

 

C’est l’une des régions les plus pauvres des États-Unis. La ville de Youngstown, dans l’Ohio, à mi chemin entre Pittsburgh et Cleveland, a été frappée de plein fouet par la désindustrialisation, et peine aujourd’hui encore à se relever de ce traumatisme. Sa population a chuté de presque 170 000 habitants dans les années 1960 à un peu plus de 60 000 à l’heure actuelle, dont près de la moitié est noire. La population blanche a fui vers les banlieues ou vers des cieux moins défavorisés. C’est l’une des villes les plus pauvres des États-Unis [1].

 

La région est aussi l’une des principales lignes de front de l’expansion du gaz de schiste, dans la formation dite d’Utica. Youngstown et ses environs sont le théâtre d’opérations industrielles utilisant la technologie controversée de la fracturation hydraulique, interdite en France. Ils abritent aussi des opérations de réinjection dans le sous-sol des eaux usées issues du « fracking » – une pratique dont on parle très peu en Europe mais qui comporte les mêmes risques que la fracturation hydraulique elle-même, sinon davantage. Dès 2011, Youngstown était frappée par un séisme de magnitude 4 sur l’échelle de Richter – le premier de toute l’histoire de la ville – directement lié à un puits d’injection. En février 2014, on en dénombrait déjà plus de 500. À quoi s’ajoutent plusieurs cas de pollution accidentelle ou délibérée.

 

Pourtant, les dirigeants politiques locaux et une bonne partie de la population continuent à s’accrocher aux promesses d’emplois et de développement économique brandies par l’industrie du gaz de schiste. Au premier rang – c’est une autre particularité de Youngstown – figurent deux entreprises françaises, Total et Vallourec. La première détient 25% des actifs de Chesapeake dans la formation d’Utica, tandis que la seconde a inauguré en grande pompe il y a quelques années à Youngstown une usine produisant des tubes spéciaux destinés à la fracturation hydraulique. Cette usine, sur fond de crise du secteur pétrolier et gazier, est en train de supprimer des emplois par dizaines.

 

« Un puits de gaz de schiste peut s’installer du jour au lendemain »

C’est en 2011 que Total a racheté, pour 2,3 milliards de dollars, 25% des opérations de Chesapeake dans la formation d’Utica, dans l’est de l’Ohio [2]. Chesapeake, principal producteur de gaz de schiste aux États-Unis, reste le seul opérateur des forages sur le terrain, Total se contentant d’apporter les fonds.

 

La plupart des habitants de Youngstown et des bourgades environnantes vivent dans l’impression que jamais la fracturation hydraulique ne viendra les déranger, sur le pas de leur porte. Mais ils ne sont pas à l’abri de mauvaises surprises. Des citoyens de Youngstown ont ainsi découvert quasiment par hasard que Chesapeake et Total avaient acquis auprès d’une autre firme les droits de forage profond sous Mill Creek Park, un gigantesque espace vert traversé par une rivière. C’est le poumon de la ville et le principal lieu de loisirs de ses habitants.

 

Susie et Raymond Beiersdorfer, deux habitants de Youngstown qui animent la résistance contre le gaz de schiste, dénoncent une situation d’opacité totale : les droits sur le sous-sol sont transférés d’entreprise à entreprise et les autorisations accordées sans aucune consultation du public ou même des voisins. « Quelqu’un peut découvrir du jour au lendemain qu’un forage de gaz de schiste ou un puits d’injection s’installe sur le terrain d’à côté. » Chesapeake et Total possèdent aussi des droits sur la plus grande partie du territoire de la petite ville voisine de Niles. Aucun forage n’y est prévu à court terme en raison du ralentissement actuel du secteur du schiste, mais la menace pèse désormais sur la tête des habitants.

 

« Les cygnes ont tous disparu »

Cette menace, les résidents – pour la plupart retraités – du parc de mobil homes de Westwood, à une quinzaine de kilomètres de Youngstown, en ont fait l’expérience directe. Ils ont été surpris un soir de 2013 par l’entrée en production d’un puits de gaz de schiste dont personne ne leur avait annoncé l’arrivée. « Tout à coup, ils ont vu une immense lumière de l’autre côté des arbres : c’était le gaz s’échappant du puits que l’on faisait brûler. Il y avait un boucan terrible. Les retraités sont sortis de leur maison en robe de chambre et tournaient en rond en se demandant ce qui se passait », se souvient John Williams, un habitant de Niles mobilisé contre le gaz de schiste. « Au début, on leur a dit que c’était pour seulement deux semaines, puis un mois, puis deux mois… Le puits est encore là aujourd’hui, et ils prévoient même de passer de trois à huit forages actifs ». Un élu de l’État s’est rendu sur place pour calmer les esprits, en faisant valoir aux résidents qu’il ne s’agissait que d’un « inconvénient mineur » et que c’était le prix normal à payer pour les bienfaits du gaz de schiste.

 

Les 800 résidents du parc, confrontés à une situation filmée dans des vidéos postées sur YouTube (ci-dessous), voient les choses différemment. Ils se plaignent du bruit et de maux de tête. L’un d’eux aurait été victime d’une maladie de peau similaire à celle dont se plaignent certains ouvriers du gaz de schiste [3]. Un dispositif de récupération du gaz qui s’échappe des forages a été mis en place depuis, avec pour résultat de réduire la taille de la flamme de torchage. Mais lorsque ce dispositif tombe en panne – ce qui arrive assez souvent selon les résidents –, elle retrouve sa taille initiale : 30 mètres de haut.

 

 

C’est un agriculteur voisin qui a cédé les droits sur son sous-sol à la société Halcón. Le puits est situé à l’extrémité de sa parcelle, le plus loin possible de sa propre maison, mais à peine séparé de l’étang qui borde le parc de mobil homes par une rangée d’arbres. « Avant, il y avait de magnifiques cygnes sur cet étang, se souvient John Williams. Ils ont tous disparu. » Les cygnes ont été remplacés par des bernaches du Canada, une espèce apparemment moins facilement dérangée par le bruit, la lumière et les relents de gaz [4].

 

Multinationales naïves

Total, pour sa part, s’est rapidement rendu compte que ses investissements dans l’Ohio avaient été très surestimés. Aubrey K. McClendon, l’ancien PDG de Chesapeake, s’est fait une spécialité de ce genre de transaction [5] : avec ses associés, il a réussi à convaincre plusieurs grandes entreprises pétrolières mondiales comme Total de fournir les capitaux nécessaires à ses opérations, en leur faisant miroiter des retours mirifiques… et en leur faisant payer leur participation bien plus cher que la valeur réelle des actifs cédés.

 

Dans son rapport financier pour 2014, Total déclare en tout 2,944 milliards de dollars de dépréciations sur ses actifs dans le secteur des hydrocarbures non conventionnels aux États-Unis, en Chine, au Venezuela et en Algérie. Impossible de savoir quel part de cette somme correspond au manque à gagner enregistré sur les gisements de l’Ohio. D’autres multinationales se sont elles aussi brisées les dents, comme BP qui a déclaré en 2014 une dépréciation d’un demi-milliard de dollars sur ses actifs dans la région de Youngstown. Aubrey K. McClendon, quant à lui, a été entre-temps débarqué de Chesapeake, après la révélation de plusieurs manipulations financières et d’une fâcheuse tendance à utiliser les biens et les employés de l’entreprise à des fins personnelles. Il a fondé une nouvelle compagnie, American Energy, en emmenant avec lui, selon son ancienne entreprise qui l’a traîné en justice, une série d’informations commerciales stratégiques sur les gisements de l’Utica.

 

Le business des droits de forage

Les multinationales pétrolières abusées ne sont pas les seules à avoir à se plaindre des pratiques de Chesapeake et de ses consœurs. Les témoignages abondent pour dénoncer les abus dont se rendent coupables les agents des firmes pétrolières pour convaincre les propriétaires fonciers de leur céder les droits de forage sur le sous-sol de leurs terres. Dans bien des cas, par exemple, ces agents diront à un résident récalcitrant que tous ses voisins ont déjà cédé leurs droits, même si ce n’est pas le cas, pour lui donner l’impression qu’il n’a pas le choix.

 

Plusieurs propriétaires fonciers de l’Ohio ont lancé des procédures judiciaires contre Chesapeake, qu’ils accusent de les avoir délibérément escroqués. Ils se plaignent que des représentants soient venus les démarcher, bien avant qu’il soit question de l’arrivée du gaz de schiste dans l’État, pour leur faire céder à bas prix les droits sur le sous-sol de leurs terres, avant de les revendre à Chesapeake. Ils auraient cédé les droits de forage dans leur sous-sol pour une somme aussi modeste que 5 dollars par acre (environ 4000 mètres carré). Chesapeake les aurait acquis à son tour pour 1000 dollars l’acre [6]. Total, de son côté, a acquis ses 25% des actifs de Chesapeake pour un montant équivalent à 15 000 dollars par acre [7]

 

Propriétaires floués

D’autres propriétaires qui avaient signé avec Chesapeake se sont aussi rendus compte, au bout de quelques mois, que l’entreprise avait drastiquement réduit les royalties qu’elle leur versait pour le gaz extrait dans le sous-sol de leur propriétés, en prétextant des frais de transport, de transformation et de gestion exorbitants [8]. Ron Hale avait ainsi cédé à Chesapeake et Total les droits sur le sous-sol d’un terrain dont il est copropriétaire à East Township, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Youngstown. Il s’est vite rendu compte que les paiements de royalties étaient loin d’être à la hauteur de ce que Chesapeake lui avait fait miroiter. Après qu’il se soit plaint auprès de l’entreprise, celle-ci lui a transmis un document comptable pour justifier le calcul des sommes qui lui étaient versées, dans lequel il a découvert avec effarement le montant des déductions diverses qui lui avaient été appliquées [9]. Dans certains cas, les déductions étaient même supérieures à la valeur déclarée du gaz ou du pétrole extrait du puits, de sorte que Ron Hale payait Chesapeake pour que celle-ci fore sur sa propriété !

 

On estime que 70% des propriétaires qui ont cédé les droits sur leur sous-sol à l’industrie du gaz de schiste se trouvent lésés. Nombre de propriétaires soupçonnent également Chesapeake et les autres firmes pétrolières actives dans la région de sous-déclarer les quantités de gaz et de pétrole (et en particulier les gaz liquides qui ont le plus de valeur) qu’ils tirent du sol afin de baisser les royalties – ce qu’elles pourraient faire en théorie en toute impunité, puisque l’Ohio n’a mis en place qu’un système de déclaration sur l’honneur. « S’il ne me paient pas pour ce qu’ils prennent, ils peuvent le laisser dans le sol », lâche le partenaire de Ron Hale. Ce dernier a adressé en mai dernier une lettre à Total pour l’alerter sur ces pratiques. Il attend toujours une réponse.

Olivier Petitjean

 

— 
Photos : Chiot’s run CC (une) ; John Williams (Westwood Lake Park) ; OP (puits de gaz de schiste de Consol Energy avec un ancien « pumpjack ») ; OP (puits à proximité de Westwood Lake Park).

 

Notes

[1Selon des études officielles, Youngstown est à la fois la ville américaine qui perd ses habitants le plus rapidement, et celle qui présente le taux de concentration de la pauvreté le plus élevé du pays, à 49,7%. Le taux de concentration de la pauvreté mesure le pourcentage de la population vivant dans des quartiers où le taux de pauvreté est supérieur à 40%. Voir ici.

[2L’entreprise française avait similairement acquis en 2009 25% des parts des actifs de Chesapeake dans la formation de Barnett, au Texas.

[3Voir ici les informations et témoignages rassemblés par l’ONG Food and Water Watch

[4Sur les impacts de la pollution sonore, lumineuse et chimique associée au gaz de schiste sur la biodiversité, voir ici.

[5Lire cet article du New York Times.

[6Source. Il s’agit de la somme payée immédiatement à titre de « droit d’entrée » par les firmes, à quoi s’ajoute un pourcentage extrêmement variable des revenus de l’exploitation, selon la capacité de négociation des propriétaires.

[7Source.

[8Lire l’enquête de ProPublica, qui explique aussi les motivations financières de Chesapeake.

[9Voir ici une autre procédure judiciaire lancée contre Chesapeake pour les mêmes raisons par un propriétaire de l’Ohio.

 

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

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10 janvier 2016 7 10 /01 /janvier /2016 21:09

 

Source : http://information.tv5monde.com

 

 

Gaz de schiste : Total pourrait-elle passer outre au moratoire ?

 

Des citoyens danois bloquent l’accès à un site de forage de Total au nord du Danemark, à Ovnstrupvej. La compagnie française détient un permis depuis 2010 pour explorer le gaz de schiste dans cette zone.
 
En France, il est interdit d'utiliser la technique de fracturation hydraulique depuis le moratoire de 2011. L'entreprise pétrolière Total voit pourtant son recours avec le tribunal administratif de Cergy-Pontoise accepté, pour récupérer son permis d'exploration. Le moratoire sur les gaz de schiste va-il être contourné ?

Les dégâts écologiques causés par la fracturation hydraulique — que ce soit pour l'exploration ou l'exploitation des gisements de gaz de schiste — sont connus (lire notre dossier : "Gaz et huiles de schiste : futur problème écologique mondial ?").

Le gouvernement Fillon, suite aux manifestations de mécontentements à l'encontre des grandes compagnies pétrolières prêtes à exploiter cette ressource en France, avait déclaré en 2011 un moratoire interdisant l'exploration ou l'exploitation des gaz de schiste par fracturation hydraulique. Les compagnies ont donc dû se plier à cette interdiction, tout en annonçant qu'elles ne renonçaient pourtant pas à exploiter cette ressource… mais qu'elles envisageaient d'autre technologies d'extraction.

Une autorisation "prévue" d'avance ?

Le moratoire sur les gaz de schiste n'est en effet pas une interdiction définitive puisqu'il repose  uniquement sur la technique contestée (et contestable) de la fracturation hydraulique.

La fracturation hydraulique consomme des quantités d'eau particulièrement importantes. Elle peut créer des mini-séismes et polluer durablement les nappes phréatiques.

Le gouvernement Fillon, s'il a bien pris en compte ces phénomènes et fermé la porte à cette technique particulière en mai 2011, l'a entrouverte pour l'exploitation des gaz de schiste à l'aide… d'autres techniques.
Dès l'été 2011, un document d'exercice d'influence de l'association d'anciens élèves de l'Ecole de guerre économique (AEGE)  expliquait d'ailleurs à son" client fictif Total" comment convaincre les dirigeants et l'opinion, d'exploiter les gaz de schiste. (lien vers le document PDF)

La possibilité pour des groupes pétroliers de revenir à la charge sur ce dossier et obtenir le droit de "fracturer" sur le territoire français n'est pas récente : dès 2012, des tribunes, déclarations politiques et autres études, laissaient entrevoir une nouvelle approche afin de "préparer les esprits" à ce changement (lire notre article : "Gaz de schiste en France : préparer les esprits pour leur autorisation ?".

Arnaud Montebourg, peu de temps avant de quitter le ministère de l'économie, fin 2014, avait commandé un rapport qui poussait à une exploitation "respectueuse de l'environnement" des gaz de schiste. Ce rapport — bien qu'enterré à l'époque — laisse entrevoir que le gouvernement n'était pas insensible à la possibilité de laisser Total ou d'autres pétroliers exploiter ces "hydrocarbures non-conventionnels" :

 

 

Une autorisation de fracturation par fluides ?

Le  permis d'exploration des gaz de schiste de Total sur la région de Montélimar a été abrogé, par décret, en octobre 2011 Ce permis concernait plus de 4 000 km2 dans la Drôme, l’Ardèche, l’Hérault, le Gard et le Vaucluse.
 

Carte par Marion Boucharlat pour OWNI Source : INSEE/BEPH
 


Le parlement a voté la loi sur l'interdiction de la fracturation hydraulique fin 2011, puis, en 2013, le Conseil constitutionnel a validé cette loi. Total a demandé alors l’annulation de l’abrogation de son permis de recherche de Montélimar.C'est cette annulation d'abrogation qui vient d'être acceptée par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val d'Oise).

Etrangement, ce même tribunal a refusé récemment deux permis à des entreprises, comme le rappelle José Bové dans une interview datée du 8 janvier au quotidien Libération : "Il y a une dizaine de jours, le même tribunal administratif de Cergy a rejeté une requête similaire de la société américaine Schuepbach, titulaire des permis de gaz de schiste de Nant et de Villeneuve-de-Berg. Le tribunal nous a donné raison et a définitivement abrogé les permis de cette compagnie."

Sauf que Total semble jouer sur les mots, en déclarant au tribunal administratif utiliser pour ses recherches, les "techniques qui seront alors disponibles". Le tribunal administratif, ne voyant pas la fracturation hydraulique apparaître dans la demande de Total est donc en droit d'accepter la requête du pétrolier. Mais les écologistes, José Bové en tête, estiment que "tout le monde sait qu’il n’existe pas d’autre technique disponible que la fracturation pour accéder aux hydrocarbures de schiste piégés dans la roche". Ils ne comprennent pas comment il sera possible pour Total de contourner la loi. Pourtant, certains sites spécialisés semblent avoir la réponse : les fracturations alternatives, qui utilisent un fluide autre que l’eau, ou encore de nouveaux procédés à base d'explosifs, d'arcs électriques ou thermiques…

 

(Extraits de l'article "Techniques alternatives à la fracturation hydraulique" sur le site Connaissances énergies)

Techniques de fracturation alternatives utilisant un fluide autre que l’eau

Le choix d’un fluide pour les techniques de fracturation implique de faire un compromis entre de nombreux paramètres de natures différentes. En effet, un tel fluide doit être :

  • peu compressible afin d’éviter la consommation d’énergie qui serait nécessaire à une compression. Cela exclut de fait quasiment tous les fluides sous forme gazeuse(1) ;
  • peu visqueux afin de pouvoir pénétrer dans les interstices de la roche de manière à la fracturer ;
  • écologiquement acceptable ;
  • non inflammable ;
  • peu cher.

Autres techniques de fracturation

D’autres expérimentations de fracturation sont réalisées en exploitant une onde de choc ou un très fort chauffage de la roche.

(…) La fracturation par arc électrique
(…) La fracturation par explosifs
(…) La fracturation par procédé thermique

La décision du Tribunal administratif d'accepter la demande de Total semble indiquer que le permis de fracturer avec une méthode alternative risque d'être accordé fin janvier à l'entreprise. Si tel était le cas, la loi sur l'interdiction de la fracturation hydraulique serait contournée, et les défenseurs de l'environnement seraient alors de nouveau sur le pied de guerre.

A peine deux mois après la COP21, (conférence mondiale sur le changement climatique), le gouvernement français sera sans doute bien à la peine pour justifier cette autorisation, en totale contradiction avec les engagements pris pour préserver l'environnement et effectuer la transition énergétique, déclarée" incontournable" par François Hollande.
 

 

 

 

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9 janvier 2016 6 09 /01 /janvier /2016 22:44

 

Source : https://www.francebleu.fr

 

 

 

Gaz de schiste : coup de tonnerre en Drôme-Ardèche

 

 

Par Germain Treille, France Bleu Drôme-Ardèche

 

vendredi 8 janvier 2016 à 15:47 Mis à jour le vendredi 8 janvier 2016 à 17:07

 

 

 

Manifestation anti-gaz de schiste en Ardèche en 2011
Manifestation anti-gaz de schiste en Ardèche en 2011 © Maxppp

Le rapporteur public du tribunal administratif de Cergy-Pontoise demande l'annulation de l'abrogation du permis de Montélimar accordé à Total.

Quel coup de théâtre ! Lors de l'audience, ce vendredi matin, le rapporteur public a donc expliqué pourquoi il fallait rendre au groupe pétrolier français son permis de recherche et d'exploration de gaz de schiste dans le sud-est du pays. En fait, il s'est basé sur le mémoire technique de Total qui affirme pouvoir engager un tel chantier sans faire appel à la fracturation hydraulique, technique interdite en France par la loi. Cela dit, Total reste flou sur les moyens qu'il pourrait mettre en oeuvre pour faire de l'exploration. Mais l'argument a quand même porté et a convaincu suffisamment le tribunal administratif.

"Il faudra bien que le gouvernement sorte de son silence si le délibéré est favorable à Total" (avocate des opposants)

L'avocate, qui représente les opposants au gaz de schiste, a surtout trouvé que l'Etat, dans ce dossier, ne se montre pas très pugnace. "Il faudra bien que le gouvernement sorte de son silence si le délibéré est favorable à Total" dit-elle. L'affaire a été en effet mise en délibéré à la fin du mois. La position du rapporteur public est, en règle générale, suivie dans ces cas-là. Il pourrait donc y avoir quelques remous dans les semaines à venir dans les départements concernés par le permis de Montélimar. Il couvre plusieurs milliers de km2 dans la Drôme, en Ardèche, dans le Gard, le Vaucluse et dans l'Hérault.

Le mois dernier, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise confirmait l'abrogation -faite en 2011- de deux permis d'exploration de gaz de schiste délivrés à la société Schuepbach en 2010 en Aveyron et en Ardèche. Le tribunal avait suivi les conclusions du rapporteur public.

 

 

Source : https://www.francebleu.fr

 

 

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