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25 août 2012 6 25 /08 /août /2012 12:48

 

Le Nouvel Obs

 Créé le 22-08-2012 à 16h41 - Mis à jour le 23-08-2012 à 11h12

Personne ou presque ne le dit : au cœur de la centrale japonaise dort une "bombe" dont les effets, en cas de nouveau séisme, seraient dévastateurs. De notre envoyé spécial au Japon.

 

A cause de la piscine du réacteur 4 (sur le toit), un nouvel accident peut se produire n'importe quand. (SIPA)

A cause de la piscine du réacteur 4 (sur le toit), un nouvel accident peut se produire n'importe quand. (SIPA)

C'est une petite piscine - et un désastre planétaire en puissance. Un cube en béton de onze mètres de profondeur, rempli d'eau et bourré de combustibles nucléaires usagés : 264 tonnes de barres très radioactives ! Depuis un an et demi, ce bassin dit de "désactivation" repose à trente mètres du sol sur le bâtiment ébranlé du réacteur numéro 4 de la centrale de Fukushima-Daiichi. Il n'est plus protégé ni par un toit solide ni par des murs, mais par une simple bâche de plastique blanche.

Ce scénario d'apocalypse obsède la plupart des chercheurs 

Les risques d'une telle situation sont incommensurables. Si, à la suite d'un typhon (dont la saison commence fin août) ou d'un nouveau tremblement de terre, la piscine venait à se vider ou à s'écrouler, la catastrophe qui en résulterait serait probablement sans précédent dans l'histoire de l'humanité. La mise à l'air libre de ces 264 tonnes de combustibles nucléaires pourrait dégager dans l'atmosphère dix fois plus de radioactivité que l'accident de Tchernobyl, si ce n'est davantage. Ce serait, disent certains, la fin du Japon moderne et, en tout cas, une calamité pour l'ensemble de l'hémisphère Nord qui deviendrait gravement et durablement contaminé.

ENQUETE. Fukushima La piscine du réacteur 4. (Noriaki Sazaki-AP-AFP)

Sensationnalisme ? Délire catastrophiste de militants antinucléaires ? Malheureusement, non. Ce scénario d'apocalypse obsède la plupart des chercheurs sérieux qui ont étudié le dossier. Jusqu'en septembre dernier, le professeur Koichi Kitazawa présidait la prestigieuse Agence japonaise pour les Sciences et la Technologie (JST), qui n'est pas, loin s'en faut, une antichambre de Greenpeace. Cette année, il a dirigé une grande commission d'enquête sur l'accident nucléaire de mars 2011. "Après avoir écouté des centaines de témoins, ma conviction est faite, raconte cet universitaire respecté. A la centrale de Fukushima, le pire est peut-être à venir. A cause de la piscine du réacteur 4, un nouvel accident peut se produire n'importe quand, qui menacerait la survie même de mon pays." Et le scientifique ajoute :

Je prie pour que, dans les semaines à venir, une violente tornade saisonnière ne s'abatte pas sur la centrale."

Haut responsable du département de l'Energie sous Bill Clinton, Robert Alvarez a été l'un des premiers à tirer la sonnette d'alarme. Il confirme : "Si un tremblement de terre ou tout autre événement venait à affecter cette piscine, il pourrait en résulter un incendie radiologique catastrophique, avec près de dix fois la quantité de césium 137 qui s'est propagée à la suite de l'accident de Tchernobyl." Notons que les explosions à la centrale de Fukushima n'ont libéré qu'un sixième de ce césium émis à Tchernobyl. Autrement dit, la chute de cette piscine, qui selon l'expression du physicien français Jean-Louis Basdevant, semble être maintenue en hauteur par les seules "forces de l'esprit", pourrait être soixante fois plus grave que la catastrophe de mars 2011. Cette dernière ayant provoqué l'évacuation permanente de 160 000 personnes dans un rayon de vingt kilomètres autour du site atomique, on peine à imaginer ce que "soixante fois plus grave" veut dire.

Une radioactivité équivalente à 5 000 fois la bombe nucléaire de Hiroshima!

Un professeur à l'Institut de Recherche nucléaire universitaire de Kyoto, Hiraoki Koide, propose, lui, une comparaison plus effrayante encore, surtout pour les Japonais. "Si le bassin du réacteur numéro 4 devait s'effondrer, assure-t-il, les émissions de matière radioactive seraient énormes : une estimation prudente donne une radioactivité équivalente à 5 000 fois la bombe nucléaire de Hiroshima." A notre connaissance, personne ne l'a contredit. [...]

 

 

Retrouvez l'intégralité de l'enquête de Vincent Jauvert, où experts et politiques brisent le silence, publiée dans "le Nouvel Observateur" du 23 août 2012.

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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 21:23

 

 

LE MONDE | 22.08.2012 à 14h38 • Mis à jour le 22.08.2012 à 15h09

Par Philippe Pons (Tokyo, correspondant)

 
Pour la première fois, des poissons capturés au large d'Ibaraki - à quelque 150 km au sud de la préfecture de Fukushima - ont montré des taux de radioactivité légèrement supérieurs aux normes admises, le 5 avril 2011.

Le niveau record de radioactivité détectée dans des poissons - du type de la rascasse - pêchés au large de la centrale accidentée de Fukushima pourrait affecter la reprise, depuis le 1er août, de la vente des pieuvres de cette région sur le grand marché de gros de poissons et de fruits de mer de Tsukiji, à Tokyo.

L'opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power Co (Tepco) a annoncé, mardi 21 août, que des rascasses pêchées dans l'océan Pacifique à l'intérieur de la zone circulaire des 20 kilomètres autour de la centrale, fermée à toute activité humaine, présentaient un niveau de 25 800 becquerels (Bq) de césium par kilogramme. Ce chiffre - 258 fois supérieur au seuil fixé par le gouvernement - est le plus élevé depuis que sont effectués des examens sur les poissons et les coquillages après l'accident nucléaire du 11 mars 2011.

Selon Tepco, l'absorption de 200 grammes de ce poisson entraînerait un niveau de radioactivité de 0,08 millisievert (mSv) pour le corps humain - en France, la limite annuelle admise est de 1 mSv par an. Le précédent record de radioactivité (18 700 becquerels de césium par kilogramme) avait été découvert dans des poissons de rivière du département de Fukushima.

Les rascasses contaminées ont été pêchées, le 1er août, à un kilomètre au large du fleuve Ohta au cours des tests mensuels de radioactivité menés par l'entreprise. Ces poissons sont interdits à la vente depuis l'accident. Comme ils vivent dans les profondeurs, il est possible, avancent les experts, qu'il existe au fond de la mer des lieux de concentration de radioactivité. Tepco compte tester les crabes et les crevettes afin de détecter l'origine de cette contamination.

Il y a une dizaine de jours, des chercheurs japonais avaient établi que des anomalies observées chez les papillons de la région de la centrale étaient vraisemblablement liées à la radioactivité.

 

CERTIFICAT D'INSPECTION

Depuis juin, les pêcheurs du département de Fukushima avaient été autorisés à prendre des pieuvres et des coquillages dans un rayon de 50 kilomètres de la centrale. C'est le cas des pieuvres pêchées à Soma (département de Fukushima). Ne présentant pas de traces de radioactivité, elles ont fait leur apparition au mois d'août sur le marché de Tsukiji, à Tokyo, ainsi qu'à Nagoya. Il s'agit de la première livraison de produits de la mer de la région depuis mars 2011. Les pieuvres sont étiquetées comme provenant de Fukushima avec un certificat d'inspection.

Ces premières livraisons devaient être les prémices d'une reprise de la vente de pieuvres provenant de la région sinistrée. Selon le président de l'union des coopératives de pêche du département de Fukushima, Tetsu Nozaki, "le niveau de radioactivité découvert dans les rascasses pourrait inquiéter les consommateurs".

Les restrictions à la consommation des produits des régions qui risquaient d'être contaminées au cours de 2011 ont été levées. Dans la région de Fukushima, la population reste méfiante. A Tokyo, beaucoup d'habitants sont attentifs à l'origine des produits (légumes, viande). Ceux de Fukushima sont en général moins chers.

A la suite de la suspension des arrivages de poissons pêchés aux alentours de la zone contaminée, les consommateurs à Tokyo étaient moins regardants sur la provenance des poissons et les patrons de sushiya (restaurants de poisson cru) se disaient plus affectés par la morosité économique que par l'inquiétude suscitée par les risques de radioactivité. C'était avant la publication des derniers tests mensuels.

Philippe Pons (Tokyo, correspondant)

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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 21:38

 

Le Point.fr - Publié le 08/08/2012 à 11:48 - Modifié le 08/08/2012 à 18:53

Tepco a diffusé plusieurs vidéos des premières heures de l'accident. Découvrez en exclusivité les images sous-titrées en français.

 

Réunion d'urgence dans un bureau de Tepco.

Réunion d'urgence dans un bureau de Tepco. © AFP PHOTO / HO / TEPCO

 

Tepco, la compagnie gérant la centrale accidentée de Fukushima, a diffusé lundi des images des réunions d'urgence qui se sont tenues dans les premiers jours de la catastrophe nucléaire de mars 2011. Ces images montrent les échanges tendus entre les responsables de la compagnie d'électricité au centre de crise de la centrale Fukushima Daiichi ou au siège de Tepco, au moment où son personnel luttait pour contenir l'accident qui a commencé le 11 mars après le passage d'un tsunami dans le nord-est du Japon.

Au total, la compagnie a publié sous la pression du gouvernement quelque 150 heures d'images enregistrées entre les 11 et 15 mars 2011. Environ deux tiers des vidéos ont été diffusées sans bande-son. Sur l'une des plages, datée du 14 mars 2011, le directeur de la centrale Fukushima Daiichi, Masao Yoshida, informe en urgence l'équipe dirigeante de Tepco de l'explosion qui vient d'intervenir dans le bâtiment du réacteur n° 3. "QG (Siège social de Tepco) ! QG ! C'est terrible ! On a eu un problème sur le site n° 3 ! 11 h 1 !" hurle-t-il, la voix déformée par l'émotion.

S'enfuir

Une calme voix masculine lui répond : "OK, il est 11 h 1, je vais faire un rapport d'urgence." Des voix s'élèvent alors pour demander l'évacuation : "Il faut évacuer tout le monde du site ! Ceux qui sont sur place doivent s'enfuir, s'enfuir !" Plus tard, au plus fort de la catastrophe, un échange surprenant a lieu : "Que dit le manuel d'évacuation ?" demande un responsable avant qu'un employé, non identifié et apparemment gêné, lui réponde : "Désolé, je ne m'en souviens pas..." Le responsable finit par lui demander de le lui envoyer par mail.

Resté sur place, le personnel de Tepco est peu à peu parvenu, avec l'aide des autorités japonaises et de sociétés étrangères, à ramener les réacteurs en état "d'arrêt à froid" au bout de neuf mois (température inférieure à 100 degrés Celsius). L'accident n'est pas terminé, mais les fuites radioactives du site sont infiniment plus faibles actuellement qu'elles ne l'étaient lors des jours de crise au cours desquels ces images ont été enregistrées.

REGARDEZ Les premières minutes après la catastrophe de Fukushima dans la centrale et le siège de Tepco. (La personne qui parle est indiquée en rouge à droite. Certaines paroles n'ont pas pu être retranscrites car inaudibles).


Pour voir la vidéo, appuyer sur la touche "Ctrl" de votre clavier + cliquer gauche sur ce  "link"

 

Tepco - Tous droits réservés. Retrouvez 1 heure 30 d'enregistrement publié par Tepco sur son site (dernier onglet horizontal avec "2012" entre parenthèses, première vidéo) et une partie de la transcription en anglais (Wall Street Journal).

 

 

                                                                             ***************************

 

http://www.youtube.com/watch?v=QzQxLJ1Y5OI

 

Publiée le  9 août 2012 par AlgeriaSon

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6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 20:53

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 06.08.2012 à 07h30 • Mis à jour le 06.08.2012 à 09h49

 

Cérémonie d'hommage aux dernières victimes de la bombe nucléaire, mortes l'année passée, devant le mémorial d'Hiroshima.

Des dizaines de milliers de personnes ont commémoré, lundi 6 août, le bombardement atomique sur Hiroshima, il y a soixante-sept ans, sur fond de contestation croissante du nucléaire dans le Japon d'après Fukushima. Survivants, parents de victimes, membres du gouvernement et invités étrangers ont assisté à la cérémonie annuelle au Mémorial de la Paix, érigé sur le lieu de l'explosion.

A 8 h 15 lundi matin, le son d'une cloche a signalé le début d'une minute de silence, à l'heure précise où, le 6 août 1945, le bombardier américain Enola Gay avait largué sa bombe, transformant cette ville de l'ouest du Japon en un enfer nucléaire. Cent quarante mille personnes trouvèrent la mort.

Sur les trottoirs, les passants se sont arrêtés un instant pour s'incliner légèrement et prier les mains jointes, sous une chaleur torride. Quelque 50 000 personnes ont participé à la cérémonie officielle, et des milliers d'autres aux nombreuses manifestations, concerts ou forums organisés à travers Hiroshima, ville-symbole de l'opposition à l'arme nucléaire.

 D'HIROSHIMA À FUKUSHIMA

Takashi Morita, une victime de la bombe atomique d'Hiroshima, lors d'une cérémonie de commémoration le 5 août au Brésil.

Les commémorations annuelles des bombardements ont acquis une signification particulière depuis l'accident nucléaire de Fukushima Daiichi.  Une des manifestations, qui a regroupé environ 700 personnes, a ainsi réuni des survivants d'Hiroshima et des habitants des environs de la centrale de Fukushima, évacués après la catastrophe du 11 mars 2011.

La plupart des survivants de la bombe, connus sous le nom de "hibakusha", s'opposent fermement à tout usage de l'atome. "Nous voulons travailler avec les gens de Fukushima. Joindre nos voix pour que le nucléaire ne fasse plus jamais de victimes", a affirmé un de ces survivants, Toshiyuki Mimaki, 70 ans.

"Je suis déterminé à reconstruire notre ville, comme l'a fait Hiroshima", a déclaré quant à lui Tamotshu Baba, le maire de Namie, un des villages situés dans la zone interdite irradiée autour de Fukushima. Un an et demi plus tard, beaucoup de réfugiés nucléaires craignent encore de ne jamais pouvoir rentrer chez eux.

CONTESTATION ANTINUCLÉAIRE

Manifestation devant l'ambassade japonaise de Manille, aux Philippines.

Le Japon est le théâtre d'un mouvement de contestation antinucléaire de plus en plus puissant. Chaque semaine, des manifestations contre l'énergie atomique réunissent des milliers de personnes devant la résidence du premier ministre, Yoshihiko Noda, à Tokyo. En juin, ce dernier a décidé de redémarrer deux réacteurs atomiques, jusitifant ce choix par le risque de pénurie d'électricité.

Le Japon, qui avant Fukushima s'était lancé dans une politique de développement du nucléaire pour pallier son manque de ressources énergétiques, a dû se passer de la totalité de ses 50 réacteurs en mai et en juin. A ce jour, 48 d'entre eux restent arrêtés, soit à cause d'un séisme, soit en raison de mesures de précaution supplémentaire exigées par les autorités après la catastrophe du 11 mars.

"J'appelle le gouvernement à mettre en place sans délai une politique énergétique qui préserve la sécurité des habitants", a lancé pendant la cérémonie le maire d'Hiroshima, Kazumi Matsui. Le premier ministre s'est borné à lui répondre : "Nous mettrons en place une politique énergétique mixte, grâce à laquelle les gens pourront se sentir en sécurité sur le moyen et le long terme."

Le bombardement d'Hiroshima avait été suivi par celui de Nagasaki, qui avait fait 70 000 morts le 9 août. Ces attaques avaient précipité la capitulation du Japon et la fin de la seconde guerre mondiale, le 15 août 1945.

 

 

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29 juillet 2012 7 29 /07 /juillet /2012 18:31

 

tv5.org

 TOKYO (AFP) - 29.07.2012 17:13 - Par Patrice NOVOTNY

 

Comme toutes les semaines depuis des mois, des Japonais sont venus par milliers à Tokyo pour dire non au nucléaire. Cette fois en organisant une chaîne humaine autour du Parlement japonais, symboliquement cerné dimanche soir pendant une heure.

 

voir le zoom : Des manifestants anti-nucléaire japonais défilent devant le parlement à Tokyo le 29 juillet 2012 
Des manifestants anti-nucléaire japonais défilent devant le parlement à Tokyo le 29 juillet 2012
AFP - Kazuhiro Nogi

voir le zoom : Un manifestant anti-nucléaire tient une bougie et un éventail lors d'une manifestation à Tokyo le 29 juillet 2012Un manifestant anti-nucléaire tient une bougie et un éventail lors d'une manifestation à Tokyo le 29 juillet 2012
AFP - Rie Ishii


Comme toutes les semaines depuis des mois, des Japonais sont venus par milliers à Tokyo pour dire non au nucléaire. Cette fois en organisant une chaîne humaine autour du Parlement japonais, symboliquement cerné dimanche soir pendant une heure.

Cette manifestation qui s'est terminée à la tombée de la nuit a rassemblé de 10.000 à 20.000 personnes, selon la police, et quelque 200.000 participants d'après les organisateurs. Il s'agissait de la dernière en date pour obtenir l'abandon du nucléaire dans un pays encore traumatisé par la catastrophe de Fukushima en mars 2011.

Selon l'un des organisateurs, Kaori Echigo, des manifestants sont venus de tout le pays. "Il n'y a pas que des gens de Tokyo, il y en a qui viennent en car d'Hokkaido (nord), Nagano (centre) et Osaka", a-t-il déclaré à l'AFP.

En tête de défilé, des militants en combinaison blanche et munis de masques à gaz, la tenue des ouvriers qui décontaminent la centrale accidentée, jouaient des percussions sur des bidons métalliques jaunes marqués du sigle indiquant des substances radioactives: trois triangles noirs reliés par le sommet.

Tout au long du cortège qui avançait lentement dans la fournaise vers le parlement, on pouvait entendre des slogans repris de loin en loin: "Rendez-nous Fukushima!", "Arrêtons l'énergie nucléaire", "Non au redémarrage des réacteurs" ou encore "Protégeons les enfants!".

Beaucoup de gens sont d'ailleurs venus avec leurs enfants dont l'avenir était au coeur du débat. Sur un panneau on voyait ainsi la photo d'un bébé avec pour seule légende: "Plus jamais Fukushima".

"Il faut protéger nos enfants, Il faut arrêter le nucléaire peu à peu et le remplacer par des énergies renouvelables", affirme Yoiichi Hashimoto, un employé quadragénaire de Tokyo venu avec son petit garçon.

"Après Fukushima, je suis fermement convaincu que c'est de l'arrogance que de croire que nous pouvons contrôler l'énergie nucléaire", a dit à l'AFP Hiroshi Sakurai, un peintre de 65 ans.

"De plus, on ne sait pas se débarrasser des déchets, il ne suffit pas de tirer la chasse ! Et puis tout ce qui touche au nucléaire est toujours anti-démocratique", a vitupéré de son côté Naoki Fujita, un architecte d'une cinquantaine d'années.

Une vieille dame a fait sa propre synthèse sur une pancarte: "Sécurité pour 100.000 ans... s'il n'y pas de nucléaire".

A la nuit tombée, les quelques forces de police présentes autour du parlement ont vite été débordées par la foule et les manifestants ont pu encercler comme prévu le bâtiment, équipés de bougies et de petites lampes électriques, au son de tambours assourdissants.

La contestation a nettement grossi depuis la décision en juin du Premier ministre, Yoshihiko Noda, de redémarrer deux réacteurs nucléaires sur un parc total de 50.

Depuis quelques mois, les manifestations rassemblent chaque semaine des milliers voire des dizaines de milliers de personnes. Il y a dix jours, de 75.000 à 170.000 anti-nucléaires s'étaient donné rendez-vous dans un grand parc de la capitale pour la plus grande manifestation jamais organisée depuis la catastrophe.

Et la semaine dernière, un ancien Premier ministre, Yukio Hatoyama, s'était même joint à la manifestation hebdomadaire devant la Primature.

Cette nouvelle manifestation intervient de surcroît quelques jours après la publication d'un nouveau rapport officiel qui a sévèrement mis en cause le gouvernement et la compagnie Tepco, gérante de la centrale, dans l'accident de Fukushima.

"Le problème principal provient du fait que les compagnies d'électricité, dont Tepco, et le gouvernement n'ont pas perçu la réalité du danger, car ils croyaient au mythe de la sécurité nucléaire au nom duquel un accident grave ne peut se produire dans notre pays", ont souligné les membres de la commission d'enquête.

Signe que la mobilisation anti-nucléaire ne faiblit pas, samedi a été lancé le mouvement politique Greens Japan (Verts Japon) qui compte présenter des candidats aux prochaines élections législatives.

© 2012 AFP

 

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23 juillet 2012 1 23 /07 /juillet /2012 12:02

 

Le Monde.fr avec AFP | 23.07.2012 à 09h01

 
 
Après la catastrophe de Fukushima, des agents se rendent sur les lieux pour constater et évaluer les dégâts le 17 juin 2011.

 

Le gouvernement japonais et la compagnie d'électricité Tepco ont ignoré le danger lié à l'énergie nucléaire, ce qui a rendu possible l'accident à la centrale Fukushima Daiichi en mars 2011. C'est ce qu'a affirmé, lundi 23 juillet, le rapport final de l'exécutif sur la catastrophe.
 

"Le problème principal provient du fait que les compagnies d'électricité, dont Tepco, et le gouvernement n'ont pas perçu la réalité du danger, car ils croyaient au mythe de la sécurité nucléaire au nom duquel un accident grave ne peut se produire dans notre pays", ont expliqué les membres d'une commission d'enquête désignée par le gouvernement.

Les auteurs, dont des ingénieurs, chercheurs et juristes, ont rendu un rapport de 450 pages à l'issue d'entretiens avec 772 personnes impliquées avant ou pendant l'accident, dont le premier ministre au moment de la catastrophe, Naoto Kan.

 

 "GESTION DE CRISE DÉFICIENTE" DE TEPCO

A l'instar d'un précédent rapport, commandé par le Parlement et rendu au début de juillet, le texte publié lundi critique en des termes assez virulents tant le régulateur public que Tepco, gérant la centrale Fukushima Daiichi. Non seulement les autorités et Tepco n'ont pas pris les mesures suffisantes pour empêcher cet accident, survenu après un séisme de magnitude 9 et un tsunami géant qui a submergé les installations le 11 mars 2011, mais leur gestion de la catastrophe a laissé à désirer, d'après le rapport gouvernemental.

Il pointe ainsi un "certain nombre de problèmes internes à Tepco, comme une gestion de crise déficiente, une structure organisationnelle peu adaptée aux situations d'urgence et une formation insuffisante du personnel en cas d'accident grave".

Samedi, plusieurs médias japonais avaient notamment rapporté qu'un sous-traitant intervenu sur le site nucléaire accidenté aurait poussé ses ouvriers à sous-déclarer le niveau de radiations auquel ils étaient soumis, vraisemblablement pour ne pas perdre son contrat.

 

 LENTEURS POUR "IDENTIFIER LES CAUSES DE L'ACCIDENT"

Le rapport accuse aussi Tepco d'avoir traîné les pieds "pour identifier les causes de l'accident", ce qui empêche l'industrie nucléaire nippone de tirer les conclusions adéquates de la catastrophe.
Tepco continue de prétendre depuis l'accident que rien ne laissait penser qu'un séisme et un tsunami aussi importants frapperaient le nord-est du Japon, où se trouve la centrale Fukushima Daiichi.

Le rapport critique par ailleurs les interventions directes de l'ancien premier ministre Naoto Kan et de son équipe dans la gestion opérationnelle de l'accident. "Il faut dire que son intervention directe a fait plus de mal que de bien, car cela a pu entretenir la confusion, empêcher de prendre des décisions importantes et entraîner des jugements erronés", pointe-t-il.

L'accident de Fukushima, le pire du secteur depuis celui de Tchernobyl (Ukraine), en 1986, a provoqué d'importantes émissions radioactives dans l'air, les eaux et les sols de la région de la centrale, située à 220 kilomètres au nord-est de Tokyo. Une centaine de milliers de personnes ont dû évacuer leur domicile en raison des risques sanitaires.

 

 

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21 juillet 2012 6 21 /07 /juillet /2012 15:40

 

21 juillet 2012 à 12:22
Un travailleur sur le site de Fukushima, photographié en février 2012
Un travailleur sur le site de Fukushima, photographié en février 2012 (Photo Issei Kato. Reuters)

Le sous-traitant espérait ne pas perdre son contrat sur le site.

 

Un sous-traitant intervenu sur le site nucléaire accidenté de Fukushima au Japon aurait poussé ses ouvriers à sous-déclarer le niveau de radiations auquel ils étaient soumis, vraisemblablement pour ne pas perdre son contrat, ont rapporté samedi plusieurs médias japonais. Selon le quotidien Asahi Shimbun et d’autres médias japonais, un responsable de la société de construction Build-Up aurait demandé en décembre à une dizaine de ses ouvriers de recouvrir de plomb les dosimètres qu’ils portaient pour évaluer le cumul de radiations auxquelles ils étaient exposés, lorsqu’ils intervenaient dans les zones les plus radioactives de la centrale accidentée.

Cette demande visait apparemment à sous-déclarer leur exposition afin que la société puisse continuer à travailler sur le site, rapportent ces médias. Ces ouvriers ont été engagés pendant environ quatre mois, entre décembre 2011 et mars 2012, pour isoler les tuyaux d’une installation de traitement des eaux, a précisé de son côté l’agence Kyodo News. L’agence de presse Jiji et d’autres quotidiens indiquent que le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales a commencé à enquêter à ce sujet.

La plus grave catastrophe depuis Tchernobyl

L’accident nucléaire de la centrale de Fukushima Daiichi, exploitée par la compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco), le plus grave depuis la catastrophe de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, est survenu après un séisme de magnitude 9 dans la région du Tohoku (nord-est) qui a déclenché un tsunami sur tout le littoral. Plusieurs ouvriers de Build-Up ont confié à l’Asahi Shimbun qu’en décembre, un haut responsable de la société, leur superviseur sur place, leur avait expliqué qu’il portait un boîtier en plomb et leur avait demandé d’en faire de même.

Ce responsable leur aurait expliqué que s’ils ne truquaient pas leur niveau d’exposition, ils atteindraient rapidement le niveau maximal annuel légal de 50 millisieverts, selon le quotidien, qui précise que les ouvriers sont en possession d’un enregistrement du briefing. Certains ouvriers ont refusé de recouvrir leur dosimètre et ont quitté la société, poursuit encore l’Asahi Shimbun. Ni le ministère, ni la société Build-Up n’ont pu être joints samedi matin.

(AFP)

 

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18 juillet 2012 3 18 /07 /juillet /2012 15:29
Médiapart - Portfolio | 11 photos

 

 

Troisième volet du reportage d'Antonio Pagnotta dans la zone interdite autour de Fukushima. Dans un rayon de vingt kilomètres autour de la centrale, les populations ont été évacuées. Mais des animaux restent. (Voir les deux précendents portfolios ici et )

01

14 février 2012. Au temple Ooji, les cloisons en papier n'ont pas résisté au tremblement de terre. Elles sont fissurées.

02

14 février 2012. Le temple Ooji lentement détruit par les répliques du séisme. 

 

03

14 février 2012. L'entrée dans la zone interdite est limitée à quelques heures. Pour pouvoir travailler, Antonio Pagnotta a fait de multiples incursions clandestines.

04

16 février 2012. Tout est resté en l'état, depuis onze mois. Et restera ainsi sans doute des années.

 

05

14 février 2012. Les villes, les champs et les routes sont abandonnés à la nature. Et malgré les patrouilles de police, des pillages et cambriolages ont eu lieu.

06

14 février 2012. Le tsunami a charrié des tonnes de débris.

07

14 février 2012. Le séisme et le tsunami auront fait 20 000 morts et disparus.

08

14 février 2012. En fuyant, les habitants ont tout abandonné. Pourtant, certains viennent régulièrement récupérer leur appareils ménagers, même s'ils sont contaminés par la radioactivité. 

09

4 juin 2011. Dans la zone, les troupeaux de vaches enfermées dans leurs minuscules enclos ont lentement agonisé et les étables sont devenues des charniers de carcasses en putréfaction où des escadrons de corbeaux festoient. 

10

12 février 2012. Avant la catastrophe, il y avait ici quelque 3 400 vaches, 31 500 cochons et 630 000 poules. Ici, une vache survivante cherche de la nourriture dans un garage.

11

9 février 2012. Dans la ferme de Matsumura Naoto (voir portfolio 2), ce sanglier vient d'entrer et s'attaque au chien.

 

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 18:30

 

Le Monde.fr | 16.07.2012 à 09h43 • Mis à jour le 16.07.2012 à 12h15

 

 

 

 

 

 
 

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Crédits : AP/Greg Baker / Greg Baker

Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées, lundi 16 juillet en milieu de journée à Tokyo, pour exiger l'arrêt de l'exploitation nucléaire au Japon, seize mois après la catastrophe de Fukushima. Les organisateurs ont affirmé que 170 000 personnes avaient convergé à proximité du parc de Yoyogi (sud-ouest du centre de Tokyo), bien au-delà des 100 000 participants qu'ils espéraient rassembler.

 Les protestataires étaient venus de toutes les régions du Japon : de la région du Tohoku (nord-est) où se trouve Fukushima, mais aussi de l'île de Kyushu (sud), de Shikoku (sud-est), de Hokkaido (bord) ou de la région du Kansai (centre-ouest de l'île principale de Honshu).

 

Manifestation contre le nucléaire à Tokyo, le 16 juillet à Tokyo.

 

UN CARACTÈRE FESTIF
 

"Pas besoin d'énergie nucléaire ! Rendez-nous la région de Fukushima !", hurlaient les manifestants, munis de drapeaux colorés indiquant leur ville d'origine et leur revendication. "Je veux rendre un Japon propre à mes enfants et à mes petits-enfants", a expliqué Akiko Ichikawa, une retraitée venue de la préfecture de Shiga (centre).

Stands régionaux, chants, prises de paroles simultanées en plusieurs points de l'esplanade accueillant le rassemblement : les organisateurs ont voulu donner un caractère résolument festif à leur action, alors que les manifestations antinucléaires organisées depuis des mois semblent prendre de l'ampleur.

Un seul des 50 réacteurs du Japon est actuellement en service, mais les compagnies d'électricité du pays voudraient en relancer davantage, malgré l'inquiétude des populations riveraines.

Manifestant antinucléaire, à Tokyo le 16 juillet 2012.

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 18:21

 

 

Le Monde - Blog -

 

Naoto Matsumura le 18 mai 2011 dans sa ferme. AFP/Matsumura

 

Entre avril 2011 et mai 2012, le photographe Antonio Pagnotta a pénétré à plusieurs reprises dans la zone interdite entourant la centrale de Fukushima. Il est revenu chargé de clichés tous plus incroyables les uns que les autres, témoignages d'une terre laissée à l'abandon. Flore brûlée par la radioactivité, cadavres d'animaux putréfiés, araignées géantes...

Dans un entretien (payant) au site Mediapart qui publie un portfiolio de Pagnotta, ce dernier explique qu'il a dû se rendre dans la zone de nuit pour éviter les patrouilles de police. Plus étonnant encore, il a pu rencontrer Naoto Matsumura, 51 ans, qui est le dernier habitant de Tomioka, une commune proche de Fukushima. Cet ancien agriculteur refuse d'être évacué malgré une radioactivité par endroit 50 fois supérieure à la dose annuelle acceptable selon la réglementation française.

Dans la journée, l'homme nourrit les animaux survivants, chiens, vaches, cochons et même autruche. Le soir, sans électricité, il s'éclaire à la bougie, récupère l'eau qui vient des montagnes et se contente de quelques conserves qu'il trouve. Et c'est comme ça depuis onze mois.

Le photographe n'en est pas à son coup d'essai. En 2007 déjà, il s’était introduit par effraction dans l’installation nucléaire de Tokaimura, au Japon, après un accident.

Ci-dessous, Antonio Pagnotta raconte sa rencontre avec "le dernier homme de Fukushima", "porte-drapeau de la résistance japonaise face au désastre nucléaire" :

 

 

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