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21 août 2013 3 21 /08 /août /2013 11:53

 

 

Le Monde.fr

21.08.2013 à 11h53 • Mis à jour le 21.08.2013 à 12h17 | Par Audrey Garric

 
 
Depuis deux ans, les incidents se sont multipliés dans la centrale accidentée de Fukushima.

L'autorité de régulation nucléaire du Japon a évalué au "niveau 3" – correspondant à un "incident grave" sur l'échelle internationale des événements nucléaires (INES) – la fuite de 300 tonnes d'eau hautement radioactive survenue dans un réservoir ces derniers jours à la centrale de Fukushima.

Lire : Fukushima : la dernière fuite de réservoir classée en "incident grave"

C'est la première fois depuis la catastrophe du 11 mars 2011 que l'autorité de sûreté nucléaire nippone diffuse une alerte INES. Pourtant, depuis deux ans, les incidents se sont multipliés dans la centrale accidentée.

11 mars 2011

A 14 h 46 heure locale, se produit un séisme de magnitude 9, le plus important jamais mesuré au Japon. L'épicentre est situé au large du nord-est du Japon, à 130 km des côtes. Un tsunami survient cinquante minutes plus tard, qui déferle sur la côte orientale du pays. Construite pour résister à des phénomènes moins importants, la centrale de Fukushima-Daiichi est entièrement dévastée et les systèmes de secours pour le refroidissement du cœur des réacteurs cessent de fonctionner.

12 au 14 mars 2011

Des explosions vont toucher successivement les réacteurs 1, 3, puis 2. Les trois autres réacteurs de la centrale étaient à l'arrêt avant le séisme. L'exploitant de la centrale, Tokyo Electric Power (Tepco), confirme une fusion en cours dans les trois premiers réacteurs. L'accident est classé au niveau 7, le plus élevé de l'échelle de gravité.

Depuis le séisme, la centrale de Fukushima Dai-Ichi laisse échapper des particules radioactives.

1er – 6 avril 2011

520 m3 d'eau contaminée, ayant servi au refroidissement du réacteur 2, s'écoulent dans l'océan. Dans les jours suivant, Tepco est autorisé à déverser dans la mer 10 000 tonnes d'eau "légèrement contaminée".

Fin juin 2011

Tepco estime stocker plus de 100 000 tonnes d'eau contaminée ayant servi à refroidir les réacteurs. Chaque jour, 500 tonnes d'eau viennent s'y ajouter.

Mai 2012

Les séismes qui se multiplient dans la région menacent les installations de fortune mises en place pour refroidir les réacteurs endommagés ou les fragiles systèmes d'injection d'azote destinés à limiter les risques d'explosion d'hydrogène. Elles pourraient aussi provoquer des problèmes au niveau des piscines de barres de combustible, notamment celle du réacteur 4

Lire (édition abonnés) : La situation demeure critique à Fukushima

Lire : Fukushima : Faut-il craindre une catastrophe à la piscine du réacteur 4 ?

Des ouvriers travaillent sur la centrale de Fukushima peu après le tsunami qui a touché le Japon en mars 2011.

12 octobre 2012

Tepco reconnaît pour la première fois avoir minimisé les risques de tsunami par crainte de devoir fermer la centrale pour entreprendre des travaux.

Mi-mars 2013

Un rat cause un court-circuit et entraîne une panne qui paralyse durant près de trente heures une partie des systèmes de refroidissement des piscines de désactivation du combustible usé. A la mi-avril, le système de refroidissement de la piscine 2 sera de nouveau stoppé quelques heures en raison d'un rongeur.

Lire : Fukushima : un rat est bien la cause de la panne d'électricité

5 et 7 avril 2013

Les premières fuites d'eau radioactive sont repérées dans les réservoirs de stockage 2 et 3, creusés dans le sol. Pour accueillir les 400 tonnes d'eau contaminée produites chaque jour, Tepco a installé des dizaines de citernes et creusé sept réservoirs. L'entreprise espère purifier l'eau et pouvoir ensuite la larguer dans l'océan. Mais deux jours plus tard, elle admet n'avoir "pas suffisamment de citernes solides en construction pour accueillir l'eau des réservoirs souterrains".

Lire : Fukushima : possible fuite d'eau radioactive dans un réservoir souterrain

Des citernes ont été installées par Tepco sur le site de Fukushima pour stocker l'eau contaminée suite à la catastrophe nucléaire.

25 juin 2013

Tepco annonce avoir détecté du tritium (isotope radioactif de l'hydrogène) dans l'océan, à des valeurs inférieures aux limites légales. Cinq jours plus tard, un rayonnement bêta est enregistré au fond d'un puits d'observation des eaux souterraines, signe de la présence de strontium. Le 10 juillet, c'est une brusque montée des taux de césium qui est mesurée dans la nappe phréatique, en bordure de mer.

Lire le décryptage : D'où vient la hausse rapide de la radioactivité à Fukushima ?

18 juillet 2013

Un dégagement de vapeur se produit du côté d'une piscine de stockage de matériel du réacteur numéro 3. Tepco n'en connaît pas l'origine.

Lire : Fukushima : de la vapeur s'échappe du réacteur 3

22 juillet 2013

Tepco revient sur sa théorie selon laquelle l'eau chargée de tritium, de strontium, de césium et autres éléments radioactifs stagnait sous terre. L'opérateur avoue qu'elle atteint l'océan. Il affirme toutefois que l'impact de cette fuite s'avère limité. "Les données sur l'eau de mer ne montrent pas d'augmentation anormale des taux de radioactivité", assure le porte-parole du groupe.

7 août 2013

Le gouvernement japonais finit par publier une estimation de la quantité des fuites d'eau radioactive : ce sont 300 tonnes d'eau contaminée qui se déversent chaque jour dans l'océan Pacifique. Tepco les estime, en termes de radioactivité, entre 20 000 milliards et 40 000 milliards de becquerels entre mai 2011 et juillet 2013.

Lire : A Fukushima, 300 tonnes d'eau contaminée déversées chaque jour

 Audrey Garric
Journaliste au Monde

 


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21 août 2013 3 21 /08 /août /2013 11:47

 

 

 

Médiapart

|  Par Michel de Pracontal

 

 

 

À la centrale de Fukushima, 300 tonnes d'eau fortement radioactive se sont échappées d'un réservoir de stockage et menacent d'aggraver la pollution de l'océan Pacifique.

 

Opération destinée à stopper les fuites d'eau radioactive dans l'océan à Fukushima 

Opération destinée à stopper les fuites d'eau radioactive dans l'océan à Fukushima© Reuters/Kyodo


L’interminable feuilleton des fuites à Fukushima vient de rebondir : Tepco, l’entreprise qui exploite la centrale, a annoncé le 20 août que 300 tonnes d’eau très contaminée s’étaient échappées d’un réservoir de stockage. Cette eau contient 80 millions de becquerels par litre, le niveau de radioactivité le plus élevé observé depuis le début des fuites à Fukushima. Selon les mesures effectuées par Tepco, une flaque qui s’est formée près du réservoir touché par la fuite émet un débit de dose de 100 millisieverts par heure. Un travailleur qui se tiendrait près de la flaque pendant une heure recevrait cinq fois la dose autorisée pour une année entière. Au bout de 10 heures, il éprouverait les premiers symptômes du mal des rayons.

Dans un premier temps, la fuite a été classée par l’autorité de régulation nucléaire japonaise (NRA) comme incident de niveau 1 sur l’échelle Ines des événements nucléaires, soit le deuxième degré de gravité (sur une échelle de 0 à 7). Mais, prenant en compte la radioactivité très élevée, la NRA a revu à la hausse l'importance de la fuite et lui a attribué le niveau 3, correspondant à un incident grave. C’est la première fois que l’autorité japonaise classe officiellement un événement survenu à Fukushima sur l’échelle Ines, en dehors de la catastrophe initiale de mars 2011, qui a été classée au niveau 7.

Selon Tepco, la fuite n’est probablement pas terminée. Elle serait due à l’ouverture inopinée d’une valve, mais Tepco n’a pas pu expliquer pourquoi cette valve est restée ouverte. La firme a reconnu que la fuite avait été détectée tardivement et que son système de surveillance des réservoirs de stockage était déficient. Il existe 350 réservoirs du même type que celui qui a été touché. La NRA s'inquiète de la possibilité que des fuites similaires affectent un ou plusieurs de ces 350 réservoirs, qui doivent être contrôlés rapidement, selon un porte-parole de Tepco.

Tepco estime que l’eau s’est échappée dans le sol et n’a pas atteint l’océan. Mais il est à craindre que l’eau ne se disperse, du fait de précipitations. À noter que la firme avait déjà prétendu que les fuites antérieures n’avaient pas contaminé l’océan. Après des semaines de dénégations, Tepco a fini par reconnaître le 26 juillet dernier que de l’eau contaminée se déversait bel et bien en quantité dans le Pacifique. D’après une estimation publiée le 7 août par le gouvernement japonais, 300 tonnes d’eau contaminée provenant de la centrale se répandent chaque jour dans l’océan. Selon une information transmise par Reuters, les mesures de l’activité en tritium effectuées le 19 août dans l’eau de mer près de la centrale ont atteint le plus haut niveau jamais enregistré.

En ce qui concerne la nouvelle fuite, même si Tepco souligne que le réservoir touché se trouve à 100 mètres de la côte, il n’est nullement exclu que l’eau finisse aussi par atteindre l’océan.

Les fuites à répétition qui affectent la centrale résultent du fait que Tepco doit constamment réintroduire de l’eau pour refroidir les réacteurs accidentés. Ce qui génère chaque jour 400 tonnes d’eau contaminée, qu’il faut bien stocker quelque part. Tepco a construit un millier de réservoirs pour emmagasiner cette eau, mais leur capacité est déjà utilisée à 85 %. On estime que 330 000 tonnes d’eau contaminée ont déjà été stockées sur le site, et cette quantité augmente quotidiennement. Complication supplémentaire : de l’eau s’infiltre du sol et pénètre dans l’installation, où elle entre en contact avec les matières radioactives et s’ajoute au stock d’eau contaminée.

La contamination de l’océan a des conséquences dramatiques pour les pêcheurs de la région, dont l’activité a été ruinée et qui doivent compter sur les subsides de l’État pour compenser leur perte de revenus. D’autre part, le porte-parole du ministère des affaires étrangères sud-coréen a indiqué que Séoul avait demandé aux autorités japonaises d’expliquer comment elles comptaient combattre la pollution radioactive de l’océan Pacifique.

L’incapacité patente de Tepco à contrôler la situation a conduit le premier ministre japonais, Shinzo Abe, à admettre qu’il ne pouvait plus faire confiance à la firme et que le gouvernement devrait prendre des mesures. Mais pourquoi a-t-on laissé aussi longtemps Tepco gérer seule une situation qui lui échappe à l’évidence ? Et quelle stratégie concrète peuvent proposer Abe et son gouvernement ? Il semble que les déclarations du premier ministre soient surtout motivées par sa volonté de relancer la production nucléaire japonaise. Volonté qui se heurte à l’échec prolongé de la gestion de Fukushima, et à l’opposition de la société japonaise. Selon un sondage publié en juillet dernier par le quotidien Asahi, 94 % des Japonais estiment que la situation n’est pas sous contrôle, 31 % sont favorables à l’abandon du nucléaire, et 54 % à une sortie progressive.

 

 

 

 

 

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10 août 2013 6 10 /08 /août /2013 16:19

 

 

Rue89

 

Tribune 10/08/2013 à 12h03
Janick Magne | EELV

 

 


Le site de la centrale de Fukushima-1 est entouré de belles collines boisées. De l’eau descend en permanence de ces collines en direction de l’océan et imprègne les sols. Ces eaux souterraines naturelles circulent et viennent se mélanger aux eaux toxiques dans les soubassements de la centrale ou bien sont infiltrées par elles dans le sol.

L’eau, un des maux de Fukushima

Sur tous les fronts, le site est inexorablement envahi par l’eau. D’abord, l’eau douce qui refroidit en permanence les cœurs fondus des trois réacteurs à raison de 5m³/h : devenue hautement toxique et radioactive à leur contact, elle est en partie traitée pour entretenir la chaîne de refroidissement.

Le césium extrait (entre autres nucléides) est conservé dans des milliers de bidons sur le site. Ce qui reste de l’eau toxique est stocké dans des citernes et des réservoirs : 320 000 tonnes environ, pour une capacité maximale actuelle de 380 000 tonnes, qui sera atteinte vers la mi-novembre 2013.

Le chiffre de 1 000 tonnes par jour d’eaux naturelles souterraines en circulation a été officiellement avancé. 400 tonnes d’eaux souterraines se déversent dans la centrale et 300 tonnes d’eaux contaminées se déversent dans l’océan chaque jour.

Sur les 700 restantes, la moitié environ se contamine moins gravement au contact des sols imprégnés de radionucléides. L’électricien nucléaire Tepco et les autorités assuraient avec conviction que les eaux contaminées n’atteignaient pas l’océan.

Des puits ont été creusés pour, prétendument, stopper un quart environ des eaux naturelles avant qu’elles n’atteignent la centrale…

 

Infos cachées pendant la campagne

Le premier coup de théâtre a eu lieu fin juillet 2013 : on nous annonce que les eaux de Fukushima connaissent une hausse phénoménale de leur radioactivité et du tritium (Tepco ne parle guère des autres contaminants et ça inquiète).

Piscine-réservoir

Des piscines-réservoirs creusées dans l’urgence se sont avérées inadéquates : elles fuyaient. Chaque jour, près de 300 tonnes d’eau extrêmement toxiques sont issues de ce processus de refroidissement dont bien malin sera celui qui prédira quand il va s’arrêter.

Une partie est pompée pour retraitement partiel (62 radionucléides sur une centaine) et une partie s’accumule dans les sous-sols de la centrale dont personne ne connaît l’état depuis qu’ils ont subi le méga-séisme de mars 2011, le tsunami, des milliers de répliques sismiques (toujours en cours), l’exposition à une radioactivité intense, l’action de l’eau de mer, de l’eau douce, et celle des coriums en perdition, le tout pendant depuis deux ans et demi.

On nous prévient début août que le taux de césium 137 est très élevé en profondeur et que le niveau de l’eau dans les puits d’observation change avec la marée.

Ce qu’on ne nous dit pas, c’est que ces informations et celles qui vont suivre ont été soigneusement cachées tant que la campagne électorale était en cours.

Le 21 juillet, une fois de plus, le Parti libéral-démocrate du premier ministre Abé, pro-nucléaire et pro-militariste, a remporté la majorité aux élections de la Chambre haute. C’est le moment que choisit Tepco pour nous expliquer que finalement les eaux contaminées n’ont probablement jamais cessé de couler directement dans l’océan.

Le 6 août, le gouverneur de la province de Fukushima demande au gouvernement japonais de prendre en charge les travaux et la gestion à la centrale accidentée. La situation d’urgence est décrétée.

 

40% des poissons impropres à la consommation

Le 7 août, le gouvernement confirme que 300 tonnes environ d’eau hautement contaminée se déversent dans l’océan quotidiennement, menaçant gravement la chaîne alimentaire et l’écologie marine. 40% des poissons pêchés autour de Fukushima sont déjà impropres à la consommation, quarante espèces des grands fonds sont touchées. Des filets sont tendus en mer pour tenter d’empêcher la circulation des poissons qui se sont contaminés près des côtes.

Du coup, on nous assaille de détails sur la construction de « murs du Pacifique » d’un genre très particulier. Pour tenter de bloquer ces eaux encombrantes en solidifiant le sol, Tepco a construit un mur chimique souterrain étanche, sans succès pourtant puisque les eaux ont commencé à passer au-dessus.

Tepco envisage maintenant la construction d’un mur de glace souterrain autour des bâtiments des réacteurs. Outre que ce type d’ouvrage n’a jamais été tenté pour le long terme, la construction pourrait prendre deux ans. En attendant, Tepco promet de recueillir l’eau contaminée dans des puits avant qu’elle n’atteigne l’océan, de la pomper et de la stocker dans de nouvelles citernes qu’il reste à installer.

Au vu de la situation catastrophique, de l’incompétence de Tepco, du manque flagrant de spécialistes de qualité, de l’insuffisance des moyens financiers et d’un défaut crucial de main d’œuvre, je ne suis plus la seule à penser qu’il faut nous attendre à voir le site de la centrale se transformer d’ici peu en un immense marécage radioactif difficilement pénétrable.

 

 

 

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9 août 2013 5 09 /08 /août /2013 15:01

 

 

Marianne

Vendredi 9 Août 2013 à 16:15
Olivier Philippe

 

L'état de la centrale nucléaire de Fukushima inquiète le gouvernement japonais comme les organisations écologistes. Problème : la communication nébuleuse de Tepco empêche de savoir ce qu'il en est vraiment.

 

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Le gouvernement va prendre des mesures. Les mots sont du Premier ministre japonais Shinzo Abe, contraint à l'action devant l'ampleur des dégâts post-catastrophe de Fukushima. L'exécutif a avoué publiquement que 300 tonnes d'eau contaminée aux radiations se déversaient chaque jour dans l'océan Pacifique. Les éléments de langage empreints d'anxiété se sont multipliés ces derniers jours : l'Autorité de régulation nucléaire japonaise (NRA) a parlé d'une «situation d'urgence», provoquant l'inquiétude de la population. Et les louvoiements de la Tokyo Electric Power Company (Tepco), en charge de la centrale, n'arrangent rien à l'affaire. Car la firme tente de noyer le poisson (irradié) depuis deux ans.

Tepco n'est revenu que fin juillet sur ses affirmations mensongères, selon lesquelles l'eau radioactive était stockée dans le sol. Devant l'incapacité du groupe à décontaminer sa centrale, le gouvernement japonais veut se réapproprier le cas Fukushima. Dont acte. «Sauf que l'Etat possède la totalité de Tepco, ils ne font qu'un, rappelle Yannick Rousselet, spécialiste de la question nucléaire chez Greenpeace. Quand le Premier ministre dit vouloir reprendre les choses en main, c'est uniquement de la communication.» Difficile, en effet, de croire que l'exécutif découvre aujourd'hui les tenants et aboutissants d'un dossier ouvert le 11 mars 2011, jour de la catastrophe.

«D'ailleurs, il n'y a rien de vraiment nouveau, poursuit Yannick Rousselet. On sait que l'intérieur d'au moins trois des quatre réacteurs est complètement détruit. De fait, il n'y a plus d'étanchéité, ce sont des paniers percés de partout qu'il faut arroser en permanence pour les refroidir.» Cette eau de refroidissement, contaminée, est censée être placée dans des cuves. Problème : elle prend aussi le chemin des nappes phréatiques. Et ces nappes ayant une contenance limitée, elles finissent par déborder dans la mer. Or, cette eau, chargée de césium 137, un produit radioactif issu de la fission de l'uranium, est entrée en contact direct avec la matière nucléaire, le coeur des réacteurs. On imagine sa nocivité...

Il faut une expertise internationale

Le sentiment que personne ne contrôle la situation est plus inquiétant encore. «La principale leçon, c'est que personne ne sait s'il y a une solution technique», déplore le représentant de Greenpeace France. Selon Tepco, il faudra dix ans avant d'espérer approcher les réacteurs et quarante ans pour nettoyer le site. Au moins 20 000 milliards de becquerels ont déjà fui de la centrale. A titre de comparaison, une décontamination est jugée impérative au-delà de 400 becquerels par mètre carré. Le chiffre annoncé, bien que théorique, est astronomique. D'autant que les fuites vont continuer, avec une tendance à la hausse. «La catastrophe de Fukushima n'a fait que commencer le 11 mars 2011», s'alarme Yannick Rousselet.

N'est-il pas dangereux de laisser le Japon gérer seul la situation? C'est une question essentielle. Face un problème qui semble insoluble, Greenpeace réclame depuis le début une expertise internationale et pluraliste. Le gouvernement japonais n'en veut pas, par fierté nationale. La défiance grandissante de ses citoyens vis-à-vis du nucléaire aura-t-elle raison de ses réticences ? 

 

 

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7 août 2013 3 07 /08 /août /2013 12:21

 

Le Monde.fr avec AFP

 

07.08.2013 à 10h00 • Mis à jour le 07.08.2013 à 11h46

 
 
Des travailleurs de Fukushima, chargés de contrôler le démantèlement de la centrale, inspectent la construction de barrières censées empêcher l'écoulement d'eau contaminée dans l'océan.

Voilà des mois que les informations sur les fuites d'eau radioactive issue de la centrale de Fukushima sortent graduellement au grand jour, sans que soient révélés officiellement leur ampleur ou leur impact sur l'environnement. Le gouvernement japonais a finalement rendu publique une estimation de leur quantité, mercredi 7 août : ce sont 300 tonnes d'eau contaminée qui se déversent chaque jour dans l'océan Pacifique, plus de deux ans après la catastrophe nucléaire causée par un séisme et un tsunami, en mars 2011.

Qualifiées de "situation d'urgence" mardi par l'Autorité de régulation nucléaire japonaise (NRA), ces fuites ont été estimées par l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco), en termes de radioactivité, à vingt à quarante mille milliards de becquerels entre mai 2011 et juillet 2013.

Le premier ministre, Shinzo Abe, un conservateur favorable à la relance de l'énergie nucléaire, a évoqué "un problème urgent qui suscite beaucoup d'inquiétude dans la population", et s'est engagé à accentuer les efforts du gouvernement pour contenir ces fuites – que le gouvernement prévoit de limiter à 60 tonnes par jour à partir de décembre.

 

 POISSONS RADIOACTIFS

A la fin du mois de juillet, Tepco était revenu sur sa théorie selon laquelle l'eau chargée de tritium, de strontium, de césium et autres éléments radioactifs stagnait sous terre, avouant qu'elle atteignait l'océan. A la suite de cet aveu, l'autorité nucléaire japonaise a prévu d'enquêter sur les causes de ces fuites et de surveiller la contamination de l'océan.

Ces rejets dans le Pacifique n'étaient cependant un secret pour personne. En janvier par exemple, un poisson pêché près de la centrale présentait un niveau de contamination radioactive plus de 2 500 fois supérieur à la limite légale – au grand dam des pêcheurs de la région.

Et alors que Tepco assurait encore que l'eau restait bloquée dans les sous-sols, l'opérateur avait enregistré, dans un puits situé entre les réacteurs et la mer, un niveau de radioactivité de plusieurs dizaines de milliers de fois supérieur à la dose limite admise pour de l'eau de mer – niveau qui grimpait encore au mois de juillet.

 

 CUVES, PRODUIT CHIMIQUE ET FILETS

Ces fuites d'eau radioactive sont issues du refroidissement des réacteurs ravagés. De l'eau douce y est injectée en permanence pour les maintenir à une température inférieure à 50 ºC. Chaque jour, ces opérations produisent 400 tonnes d'eau hautement radioactive, dont une partie est stockée dans des réservoirs souterrains. Tepco a reconnu que certains d'entre eux fuyaient.

Comment l'eau a-t-elle été contaminée ?

Critiqué pour sa gestion de l'accident nucléaire et pour sa communication, Tepco a décidé de prendre diverses mesures pour empêcher ces fuites. Pour l'instant, l'opérateur s'efforce de construire une paroi enterrée entre le site et l'océan, d'étanchéifier les galeries de la centrale, et de construire de nouvelles cuves de stockage à la surface, pour éviter les fuites souterraines. Le quotidien Asahi relevait récemment que le produit chimique que Tepco injectait pour solidifier les sols n'était toutefois pas efficace au niveau des nappes phréatiques.

Tepco compte aussi sur un nouveau système de décontamination de l'eau, l'ALPS (Advanced Liquid Processing System), grâce auquel il espère obtenir l'autorisation du gouvernement de pouvoir la déverser dans l'océan. En attendant, l'opérateur installe des filets pour éviter que les poissons contaminés ne partent trop loin, au risque d'être consommés par d'autres espèces ou pêchés.

Les suites de la catastrophe nucléaire sont loin d'être stabilisées dans la centrale de Fukushima, où les incidents sur le chantier se multiplient, et où l'état des réacteurs endommagés, toujours à la merci d'un séisme, continue d'inquiéter. Le démantèlement complet des installations devrait prendre une quarantaine d'années, et l'Etat a déjà versé près de 30 milliards d'euros à Tepco, qui ont servi à sécuriser le site et à indemniser plus d'un million de victimes. Environ 3 000 ouvriers travaillent dans ce chantier de déconstruction, le plus grand de l'histoire du nucléaire. En juillet, Tepco a annoncé que 2 000 d'entre eux risquaient un cancer de la thyroïde.

 

Lire : "Fukushima : 2 000 travailleurs exposés à un cancer de la thyroïde"

 


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3 août 2013 6 03 /08 /août /2013 16:06

 

 

 

Le Monde.fr avec Reuters

 

03.08.2013 à 13h44

 
 

Les nappes phréatiques situées sous la centrale japonaise accidentée de Fukushima montent à un niveau plus élevé qu'une barrière actuellement construite pour les contenir, rapporte samedi le quotidien japonais Asahi. Evoquant une réunion des autorités japonaise de régulation sur le nucléaire, le journal explique que les eaux souterraines contaminées lors de l'accident nucléaire du 11 mars 2011 pourraient remonter à la surface d'ici trois semaines.

Tepco, l'opérateur de la centrale, injecte actuellement un produit chimique souterrain afin de solidifier les sols et éviter que les eaux radioactives soient emportées. Mais selon Asahi, il n'est efficace qu'à plus de 1,80 mètre de profondeur, alors que les nappes phréatiques montent jusqu'à un mètre sous terre.

Ni Tepco ni l'Autorité japonaise de sûreté nucléaire, créée après la catastrophe de Fukushima, n'ont confirmé l'information. En revanche, après des mois de dénégations, Tepco a reconnu la semaine dernière pour la première fois que des eaux souterraines radioactives s'étaient probablement écoulées dans l'océan Pacifique.

 

Lire : Fukushima : l'autorité nucléaire va enquêter sur l'eau contaminée

 

 

 

 

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2 août 2013 5 02 /08 /août /2013 12:12

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ENFANTS DE FUKUSHIMA - Avignon TGV samedi 3 août à 20h30






Bonjour à toutes et à tous,

Samedi 03 aout des enfants de Fukushima arriveront a la gare tgv d'Avignon à 20h30

Ils viennent pour des vacances, mais au-delà de vacances, ils viennent aussi pour apporter leur témoignage.

Venez les accueillir à la gare tgv avec des drapeaux de bienvenue. Si vous jouez de la musique, venez avec un instrument.

Faisons de cet instant un moment magique et inoubliable qu'ils garderont toute leur vie. Montrons-leur qu'ils ne sont pas abandonnés, transformons le hall de la gare en un formidable hall de bienvenue.

Rendez-vous samedi 20h30 gare tgv d'Avignon

Olivier Florens


Date de publication prévue ou dernière modification : 02-08-2013 à 09h.

 

 

 

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24 juillet 2013 3 24 /07 /juillet /2013 14:25

 

 

Le Monde.fr avec AFP

 

24.07.2013 à 10h35 • Mis à jour le 24.07.2013 à 14h33

 
 
La centrale nucléaire japonaise de Fukushima, le 12 juin dernier.

La décontamination et le nettoyage de la région autour de la centrale de Fukushima pourraient coûter jusqu'à 5 800 milliards de yens (44 milliards d'euros), selon une étude officielle, alors qu'une troisième émanation de vapeur a été constatée mercredi 24 juillet au-dessus du bâtiment d'un réacteur.

Selon l'Institut national des sciences et technologies industrielles, les opérations de nettoyage et de décontamination coûteraient cinq fois plus cher que ce qui était initialement estimé et budgété par le gouvernement.
 

Lire (édition abonnés) : "A Fukushima, les risques sanitaires ont été sous-évalués par Tepco

 

"Nous espérons que cette étude aidera à établir des plans de décontamination des forêts et des régions agricoles, et favorisera également le retour des habitants chez eux", indique l'Institut dans son rapport rendu public mardi.

Le coût chiffré par l'Institut varie selon les scénarios retenus : l'un prévoit le transport et le stockage de sol contaminé en zones agricoles, un autre évoque une hypothèse où la terre des zones contaminées serait simplement retournée.

 

 FUITES ET ÉMANATIONS

Le rapport a été publié alors que pratiquement chaque jour une mauvaise nouvelle arrive de la centrale de Fukushima, et que son opérateur est de plus en plus la cible de critiques ouvertes des autorités.

Lundi, après avoir affirmé le contraire, Tokyo Electric Power (Tepco) a admis que l'eau contaminée par la radioactivité s'était finalement écoulée dans l'océan Pacifique, tout proche de la centrale, soit une semaine après l'alerte donnée par l'Autorité de sûreté nucléaire sur une possible fuite.

Cette lenteur à admettre la fuite est "extrêmement déplorable", a fustigé mardi le ministre du commerce Toshimitsu Motegi, tandis que le puissant secrétaire général du gouvernement, Yoshihide Suga, a estimé que ce genre d'information grave aurait dû "être révélée rapidement".

Mercredi, Tepco n'a cette fois pas perdu de temps pour annoncer une nouvelle émanation de vapeur au-dessus du bâtiment du réacteur no 3 de la centrale, la troisième en une semaine. La compagnie a affirmé que les mesures effectuées n'avaient révélé aucune augmentation d'émanations radioactives, ajoutant toutefois qu'elle ignorait toujours l'origine de cette vapeur, l'une des hypothèses étant l'évaporation d'eau de pluie accumulée.

 

 

  RISQUE ACCRU DE CANCER

Vendredi dernier, Tepco avait également dû admettre que près de 2 000 travailleurs de la centrale accidentée présentaient un risque accru de cancer de la thyroïde. Ce chiffre représente près de 10 % de l'ensemble des ouvriers ayant travaillé sur le site et qui ont eu la thyroïde exposée à des doses cumulées de radiations supérieures à 100 millisieverts.

Ces mauvaises nouvelles en série arrivent alors qu'après sa victoire aux élections sénatoriales de dimanche le premier ministre conservateur Shinzo Abe a désormais tous les leviers politiques en main et devrait favoriser le redémarrage de réacteurs nucléaires dans l'archipel, comme l'y poussent les milieux patronaux.

Lire aussi (édition abonnés) : "Shinzo Abe conforté par sa victoire aux élections sénatoriales japonaises"

Avant les sénatoriales, l'ensemble des partis d'opposition avaient fait campagne contre le nucléaire. Sur les 50 réacteurs du pays, 48 sont actuellement à l'arrêt, notamment par mesure de précaution, depuis l'accident de Fukushima.

 

 

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23 juillet 2013 2 23 /07 /juillet /2013 15:45

 

Le Monde.fr avec AFP

23.07.2013 à 10h05 • Mis à jour le 23.07.2013 à 17h06

 

 

 
 
La centrale nucléaire japonaise de Fukushima le 12 juin 2013.

Une nouvelle émission de vapeur, la deuxième en une semaine, s'est déclenchée mardi 23 juillet pendant quelques heures autour du bâtiment du réacteur n° 3 de la centrale nucléaire de Fukushima.

La vapeur a été aperçue autour du cinquième étage du bâtiment éventré à partir de 9 heures, heure locale (2 heures, heure française), a précisé la compagnie exploitante Tokyo Electric Power (Tepco). Elle a ajouté plus tard dans la journée que l'émission avait disparu vers 13 h 30, heure locale (6 h 30, heure française). La compagnie a souligné que les mesures effectuées n'avaient révélé aucune augmentation d'émanations radioactives, ajoutant que de l'eau de refroidissement continuait d'être injectée dans le réacteur de ce bâtiment et dans sa piscine de stockage du combustible.

Jeudi, un filet de vapeur s'était déjà échappé toute la journée du même bâtiment du réacteur n° 3, le plus endommagé des six que compte la centrale Fukushima Daiichi. Il avait disparu vendredi. Tepco a indiqué que ces rejets pourraient être dus à l'évaporation d'eau de pluie, et qu'aucune élévation de la radioactivité n'avait été constatée, pas plus qu'une quelconque augmentation soudaine de température dans la cuve du réacteur.

 

 EAUX SOUTERRAINES RADIOACTIVES ÉCOULÉES DANS LE PACIFIQUE

Par ailleurs, Tepco a reconnu lundi pour la première fois que des eaux souterraines radioactives accumulées au pied de la centrale accidentée s'étaient écoulées dans l'océan Pacifique voisin. La compagnie avait annoncé début juillet que de fortes doses d'éléments radioactifs toxiques avaient été détectées dans ces eaux souterraines, mentionnant notamment une multiplication par 110 du niveau de césium 134 mesuré dans un puits de prélèvement entre les réacteurs et la mer. Elle avait soutenu dans un premier temps que ces eaux polluées avaient été largement contenues par les bases en béton et armatures en acier des fondations de la centrale, semblant écarter au départ une diffusion massive dans la mer.

La centrale Fukushima Daiichi, située à 220 kilomètres au nord-est de Tokyo, a été ravagée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 : du combustible a fondu dans trois des six réacteurs du site, d'où la présence de nombreux éléments radioactifs alentour.

 

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 13:16

 

Miam ! 
Miam !

Avec l'industrie nucléaire, le changement c'est maintenant !

Avez-vous déjà rêvé d'un monde merveilleux ou les fruits et légumes seraient disons "différents", transformés par les radiations de centrales nucléaires qui nous auraient explosé à la figure comme à Fukushima ?

 

Merci Areva, Tepco, Vinci, EDF, GDF-Suez et les autres...

Vous aimez les films d'horreur et de science-fiction ? Et bien réjouissez-vous ! Grâce aux apprentis sorciers de l'atome la région de Fukushima a le privilège de produire les fruits et légumes les plus originaux du monde.

Des concombres mutants, des tomates et des pêches siamoises. Des tournesols aliens sortis tous droit d'un film de Ridley Scott...

 

concombre mutant 
concombre mutant

Areva et EDF vont-ils relever le défi ?

Nos centrales nucléaires étant toutes défaillantes et n'ayant passé aucun crash test (1), nous aussi aurons la chance et le privilège de connaître une catastrophe nucléaire... et des créations originales grâce aux mutations engendrées par les radiations.

Bientôt nos enfants ressembleront à des poulpes...


Maïs mutant. Monsanto passe pour un petit joueur à côté des créations originales de Tepco 
Maïs mutant. Monsanto passe pour un petit joueur à côté des créations originales de Tepco

Je vois déjà quelques sceptiques dont la mauvaise foi évidente est une entrave au rayonnement économique de nos belles entreprises nucléaires nationales.

Ces rétrogrades vont nous dire "oui, mais ils doivent être dangereux à consommer quand même tous ces chouettes légumes !"

Meuh non, et puis quand bien même, c'est une fois de plus le conservatisme de ces antinucléaires fanatiques qui refusent toute avancée de la science et les joies du capitalisme atomisé.

Grâce à Areva et EDF, nous pouvons espérer un futur radieux radioactif.

 

pêches siamoises 
pêches siamoises

Des enfants à quatre bras, c'est le progrès !

Note : (1) http://www.lexpress.fr/actualite/societe/nucleaire-les-19-centrales-francaises-seraient-epinglees-par-bruxelles_1168723.html

album complet sur la page facebook La ZAD est partout : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.623261637699112.1073741887.544802012211742&type=1

Source : http://www.pakalertpress.com/2013/07/17/2-years-after-nuclear-disaster-japan-spawns-freaky-fruits-and-veggies/

 

Tournesol alien 
Tournesol alien

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