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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 22:19

LEMONDE | 07.12.11 | 14h26   •  Mis à jour le 07.12.11 | 21h41


Hiroaki Koide, professeur assistant au laboratoire de recherche sur les réacteurs nucléaires à l'Université de Kyoto 

 

 

La centrale de Fukushima au Japon, le 25 août 2011.

La centrale de Fukushima au Japon, le 25 août 2011.REUTERS/HO

Tokyo Correspondant - Professeur assistant au laboratoire de recherche sur les réacteurs nucléaires à l'Université de Kyoto, Hiroaki Koide est l'une des voix les plus écoutées sur l'atome, au Japon. Mettant en cause la politique du gouvernement, il a été maintenu pendant près de quatre décennies dans une sorte de "purgatoire" scientifique, comme d'autres chercheurs partageant les mêmes idées. Il est resté "assistant", sans responsabilité et bénéficiant de budgets parcimonieux.

Ses livres mettant en garde contre les risques du nucléaire étaient passés inaperçus. Depuis la catastrophe de Fukushima, ses deux derniers ouvrages, publiés en 2011 (Le nucléaire, ça suffit et Le Mensonge nucléaire), non traduits, figurent parmi les six meilleures ventes. Le blog de ses interventions est l'un des plus consultés parmi ceux consacrés à l'accident de Fukushima.

Neuf mois après Fukushima, quelles leçons tirer ?

Les réacteurs sont des machines maniées par l'homme et celui-ci n'est pas infaillible. Après mes études, je voulais consacrer ma vie à l'atome. J'étais un étudiant plutôt conservateur. Puis, au début des années 1970, j'ai assisté à des manifestations contre la construction de la centrale d'Onagawa. Je ne comprenais pas pourquoi. Peu à peu, au fil de mes recherches, j'ai pris conscience des dangers du nucléaire. Pas seulement au Japon à cause des séismes et des tsunamis : dans l'état actuel de la science, l'énergie nucléaire est dangereuse. Partout.

Que pensez-vous de l'attitude du gouvernement japonais ?

J'en ai honte. Sa réaction à la catastrophe est condamnable à plus d'un titre : sous-estimation des risques, dissimulation des informations et retard dans l'évacuation des populations en les invitant au début à quitter les lieux dans un rayon de 3 km "par précaution". Puis les zones d'évacuation ont été élargies en cercles concentriques alors que les panaches radioactifs se meuvent en fonction du vent.

Que doit faire le gouvernement ?

Arrêter immédiatement les centrales. S'il y a un nouvel accident de cette ampleur, le Japon ne s'en relèvera pas. La menace du manque d'électricité est un leurre : si on refait partir les centrales hydrauliques et thermiques actuellement à l'arrêt, il y aura assez de courant.

La majorité des chercheurs a soutenu pendant des années la politique de Tokyo. Pourquoi ?

La promotion de l'énergie nucléaire est la politique de l'Etat. Les milieux académiques et les médias ont suivi. Et les scientifiques, perdus dans leur monde, ont renoncé à leur responsabilité sociale. L'Etat et les gestionnaires des centrales ont voulu croire - ou ont pris le risque de croire - qu'un accident ne se produirait pas.

Mais les Japonais, premier peuple atomisé, connaissent les risques de l'atome...

Pour beaucoup de Japonais, il existe une différence entre la bombe atomique et l'énergie nucléaire. Et puis, il y a le jeu des intérêts économiques et politiques. L'énergie nucléaire est très rentable pour les compagnies d'électricité (les Japonais payent leur électricité plus cher que le reste du monde...) ; les géants industriels, tels Mitsubishi Heavy Industries, Toshiba, Hitachi, impliqués dans la construction des centrales, suivent leur logique de rentabilité et l'Etat leur laisse la "bride sur le cou".

Puis il y a la politique : le Japon qui, aux termes de sa Constitution, a renoncé à la guerre, entend néanmoins avoir une capacité nucléaire qui lui permette de disposer de matière fissile pour pouvoir, le cas échéant, assembler rapidement une bombe ; enfin, il y a des municipalités de régions délaissées qui pensent qu'une centrale nucléaire leur apportera la prospérité, sans mesurer les risques.

Selon vous, l'histoire du nucléaire est celle d'une discrimination...

La production de cette énergie repose sur le sacrifice de certaines catégories sociales. On construit des centrales non pas près des villes qu'elles fournissent en électricité, mais dans des régions arriérées dont les populations ne savent pas se défendre. On fait prendre les risques maximum d'irradiation non pas aux employés, pour la plupart syndiqués, des opérateurs des centrales mais à ceux des entreprises sous-traitantes : 86 % des victimes d'irradiation pour avoir travaillé près des réacteurs sont des "Gitans du nucléaire", c'est-à-dire des ouvriers temporaires.

Le gouvernement veut tourner la page : le leitmotiv est "reconstruire", "décontaminer"...

Ce que nous appelons le "village nucléaire" - le lobby pronucléaire - reste en place. La décontamination est une nouvelle source de profit pour celui-ci et la reconstruction, une manne pour les entreprises de génie civil. Si on veut décontaminer, c'est tout le département de Fukushima qui doit l'être. Mais où transportera-t-on la terre irradiée ?

"Tourner la page" signifie aussi gommer les responsabilités ?

Pas plus que pour les accidents précédents, de beaucoup plus faible ampleur, il n'y a eu de responsable. Trop d'intérêts sont mêlés.

Après l'accident, il y a eu des manifestations antinucléaires mais pas de mouvement d'opinion. Pourquoi cette apathie ?

Je me pose aussi la question. Les Japonais ont tendance à respecter les hiérarchies et la bureaucratie. Et puis, vers qui se tourner ? Il n'y a pas de relais politique : encore moins avec les démocrates au pouvoir depuis 2009, dont nombre de députés dépendent des syndicats du secteur de l'électricité et de l'industrie lourde.

Pourtant, l'Histoire montre - les luttes ouvrières des années 1950, les mouvements de citoyens contre les maladies de la pollution - que les Japonais ne sont pas toujours passifs...

 Dans le premier cas, il y avait des syndicats forts, qui ont été brisés. Dans le second, on a vite vu les tragiques effets de la pollution : la naissance d'enfants handicapés mentaux et moteurs. Et l'opinion s'est réveillée. Dans le cas de Fukushima, il y aura des victimes, beaucoup sans doute, mais le mal se propage lentement et la prise de conscience risque de suivre le même chemin...

Propos recueillis par Philippe Pons

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6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 13:36

LEMONDE.FR avec AFP | 06.12.11 | 10h36   •  Mis à jour le 06.12.11 | 12h51

 
 

 

Un enfant subit des tests de radiation à Nihonmatsu, dans le nord du Japon, le 14 mars.

Un enfant subit des tests de radiation à Nihonmatsu, dans le nord du Japon, le 14 mars.AP/TORU NAKATA

31 becquerels de césium 134 et 137 : c'est le taux de radioactivité relevé dans certains lots de lait en poudre pour enfants au Japon. Si le seuil est inférieur à la limite légale, le fabricant concerné, l'entreprise de produits alimentaires japonais, Meiji, a pourtant décidé d'offrir aux clients un échange gratuit des produits de la gamme concernée.

Cette découverte est vraisemblablement liée aux rejets de matières radioactives entraînés par l'accident nucléaire de la centrale de Fukushima. La contamination ne proviendrait pas du lait utilisé, en grande partie importé, mais pourrait être intervenue lors du processus de transformation effectué dans une usine de l'est du Japon au mois de mars, peu après l'accident nucléaire.

Le plafond provisoire fixé par les autorités étant de 200 becquerels par kilogramme, "le niveau mesuré n'est pas tel qu'il puisse avoir des conséquences sur la santé", a indiqué le groupe. Mais ce dernier, qui dit vouloir rassurer les parents, préfère néanmoins que les enfants ne consomment pas le lait en question. "Compte tenu du fait que le lait est un aliment essentiel pour les enfants, nous proposons aux clients qui ont déjà acheté des boîtes appartenant aux mêmes lots de les échanger", a expliqué Meiji.

LA GOUVERNEMENT VEUT DES PLAFONDS PLUS SÉVÈRES

Sont concernés tous les produits "Meiji Steppu" en conditionnement de 850 g, à consommer de préférence avant octobre 2012 ("date de limite de goût", selon la dénomination japonaise), ce qui représenterait environ 400 000 boîtes. Le groupe promet par ailleurs de publier par la suite sur son site Internet les résultats des tests effectués pour chaque lot produit.

C'est la première fois qu'est découvert du césium radioactif dans du lait en poudre depuis la catastrophe de Fukushima provoquée par le séisme et le tsunami du 11 mars. Jusqu'à présent, ont été en partie contaminés et ponctuellement interdits à la vente divers autres aliments provenant de diverses préfectures proches de la centrale, dont du riz, de la viande, des légumes, des champignons ou encore du lait frais. Le ministère de la santé s'apprête à modifier les limites légales, notamment à fixer des plafonds plus sévères de teneur en éléments radioactifs pour les catégories d'aliments destinés aux enfants.

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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 12:39

LEMONDE.FR avec AFP | 05.12.11 | 09h26   •  Mis à jour le 05.12.11 | 12h10

 

 

Une nouvelle fuite de liquide radioactif se déversant en partie dans l'océan Pacifique a été détectée à la centrale accidentée de Fukushima, a annoncé, lundi 5 décembre, l'opérateur du site Tokyo Electric Power (Tepco). Des techniciens ont été dépêchés sur les lieux pour trouver la cause de cet écoulement qui s'est produit à proximité d'un système de décontamination des eaux usées, a précisé Tepco.

Une nappe de 45 tonnes d'eau polluée a été découverte autour d'un condensateur, et une barrière de sacs de sable a été dressée à la hâte pour empêcher l'eau de s'échapper. La majeure partie du liquide contaminé est restée à l'intérieur du bâtiment abritant le système de décontamination, mais quelque 300 litres auraient coulé vers un caniveau débouchant dans l'océan, a indiqué un responsable de Tepco.

 CÉSIUM 137 ET IODE 131

L'eau contenait des substances radioactives comme le césium 137 et l'iode 131, mais à des niveaux "similaires ou légèrement supérieurs" à ceux détectés dans l'eau de mer près du site nucléaire, a-t-il ajouté. D'autres substances dangereuses, comme le strontium radioactif, qui peut provoquer des cancers des os, seraient également présentes dans l'eau contaminée, mais il faudra deux à trois semaines avant d'en avoir confirmation, selon Tepco. "Nous allons continuer notre enquête sur le problème survenu" au système de décontamination, a indiqué le porte-parole.

Dans les semaines qui ont suivi l'accident atomique du 11 mars, causé par un séisme et un tsunami géants, Tepco a déversé 10 000 tonnes d'eau légèrement radioactive dans l'océan Pacifique. Les tests effectués par la suite ont démontré que la radioactivité s'était dispersée dans la mer sans menacer directement la vie animale ou celle des humains. Tepco a précisé que cette fuite n'allait pas l'empêcher de parvenir d'ici à la fin du mois à un "arrêt à froid" des réacteurs, c'est-à-dire au maintien stable du combustible nucléaire sous la barre des 100 °C.

La catastrophe de la centrale Fukushima Dai-Ichi, la plus grave depuis celle de Tchernobyl, en 1986, n'a fait aucun mort direct, mais a contraint des dizaines de milliers de personnes à fuir les zones contaminées par les rejets hautement radioactifs des réacteurs endommagés.

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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 20:11

LEMONDE.FR avec AFP | 03.12.11 | 10h24   •  Mis à jour le 03.12.11 | 10h32

 

Vue aérienne du réacteur n° 1 de Fukushima, le 10 avril.

Vue aérienne du réacteur n° 1 de Fukushima, le 10 avril.AFP/HO

La compagnie japonaise Tepco qui exploite la centrale de Fukushima a publié, samedi 3 décembre, le récit d'employés racontant les instants de désespoir qui ont suivi le tremblement de terre et le tsunami sur la côte est du Japon, à l'origine de la catastrophe nucléaire de la centrale.

Lors d'une audience sur la catastrophe, un chef opérateur qui exerçait dans une salle de contrôle a décrit la façon dont les lumières sur les tableaux de bord avaient vacillé avant de s'éteindre le jour de l'accident, le 11 mars, alors que l'éclairage principal de la pièce disparaissait également, selon un rapport intérimaire rendu public vendredi par Tepco.

"NOUS NE POUVONS RIEN FAIRE POUR CONTRÔLER LES RÉACTEURS"

"Je me suis rendu compte qu'un tsunami avait frappé le site au moment où l'un des employés s'est précipité dans la pièce en hurlant : 'De l'eau de mer est en train d'arriver !'", a déclaré le chef opérateur. "J'étais complètement perdu après la coupure de courant", a-t-il dit. "D'autres employés avaient l'air anxieux. Ils se sont disputés et l'un d'entre eux a demandé : 'Y a-t-il une seule raison de rester alors que nous ne pouvons rien faire pour contrôler les réacteurs ?' Je me suis courbé et je les ai suppliés de rester."

Le tremblement de terre de magnitude 9 ainsi que le tsunami qui a suivi ont paralysé les systèmes électriques et de refroidissement de la centrale, provoquant la plus grave crise nucléaire mondiale depuis Tchernobyl, il y a 25 ans. L'accident nucléaire a fait des milliers de déplacés et a rendu des villes entières inhabitables probablement pour des décennies, à cause de la radioactivité. Le tremblement de terre et le tsunami ont fait 27 000 morts et disparus.

"NIVEAUX DE RADIATION TRÈS ÉLEVÉS"

Le rapport intérimaire, le premier à livrer des témoignages d'employés, a également décrit des tentatives de relâcher la pression de l'enceinte de confinement d'un réacteur en ouvrant manuellement une valve de ventilation pour éviter une fusion aux conséquences catastrophiques.

"Nous avons mis tout l'équipement de protection mais nous ne pouvions en aucun cas laisser les jeunes employés faire le travail, étant donné que nous devions nous rendre dans une zone où les niveaux de radiation étaient très élevés", se souvient un employé. Les opérateurs ont également évoqué les conditions de travail déplorables dans lesquelles ils ont tenté de stabiliser la centrale accidentée.

"Nous avons subi de nombreuses répliques, et plusieurs fois nous avons dû courir en haut d'une colline en désespoir de cause, avec nos masques sur le visage", craignant un tsunami, a aussi raconté un employé.

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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 12:13

LEMONDE.FR Avec AFP | 01.12.11 | 08h21   •  Mis à jour le 01.12.11 | 09h49

 
 

 

Vue aérienne du réacteur n° 1 de Fukushima, le 10 avril.

Vue aérienne du réacteur n° 1 de Fukushima, le 10 avril.AFP/HO

Le combustible nucléaire qui se trouvait dans les réacteurs 1, 2 et 3 de la centrale accidentée de Fukushima a rongé une partie du béton de l'enceinte de confinement, sans toutefois traverser la coque en acier, selon des hypothèses de l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco).

Dans un rapport d'analyses rendu public mercredi soir, Tepco explique que ses nouveaux calculs laissent supposer que le combustible du réacteur 1 a entièrement fondu, percé la cuve sous pression et est tombé sur le sol en béton de l'enceinte de confinement, le traversant sur une profondeur qui pourrait atteindre 65 centimètres.
Le combustible fondu se trouverait ainsi par endroits à 37 centimètres de la coque en acier, elle-même entourée d'un bâtiment de béton reposant sur une dalle de 7,6 mètres d'épaisseur.

Une partie du combustible des deux autres réacteurs (2 et 3) a également fondu, percé la cuve sous pression et commencé de tomber sur le béton, le rongeant sur quelques centimètres. Tepco estime cependant que grâce à l'eau déversée, le processus d'érosion du béton est stoppé. L'opérateur ne peut pour le moment qu'échafauder des hypothèses à partir de simulations informatiques, sur la base de diverses mesures effectuées par des instruments de télécontrôle. Nul ne peut se rendre compte de visu de l'état réel des réacteurs, à cause de rayonnements si élevés qu'ils interdisent à l'homme d'approcher le coeur des installations. Il faudra des années avant d'y parvenir.

RISQUES SISMIQUES PERMANENTS

Les réacteurs 1, 2 et 3, les plus endommagés sur les six de Fukushima Daiichi, ont été victimes d'une perte totale de système de refroidissement à cause du tsunami du 11 mars, ce qui a entraîné la fusion du combustible et des explosions d'hydrogène qui ont soufflé les bâtiments supérieurs, projetant d'énormes quantités de matières radioactives dans l'environnement. La situation est désormais à peu près stabilisée et la température des réacteurs maintenue sous 100 degrés, mais une aggravation n'est pas totalement écartée en raison des risques sismiques permanents dans la région.

Cet accident atomique, le pire depuis celui de Tchernobyl en 1986, a forcé des dizaines de milliers de personnes à abandonner leur domicile situé à moins de 20 km du complexe, et poussé au total 150 000 résidents de la préfecture de Fukushima à déménager.

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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 12:10

RFI - Article publié le : mercredi 30 novembre 2011 - Dernière modification le : jeudi 01 décembre 2011

La préfecture de Fukushima aimerait que la totalité des réacteurs du site soient fermés.
La préfecture de Fukushima aimerait que la totalité des réacteurs du site soient fermés.
Reuters

Par RFI

La préfecture de Fukushima dans le nord-est du Japon a demandé, ce mercredi 30 novembre 2011, la fermeture définitive de tous les réacteurs nucléaires sur son territoire, autrement dit le démantèlement intégral des deux centrales de la compagnie d'électricité Tepco. Pour le moment, l’Etat et Tepco ne se sont engagés à démanteler que les réacteurs endommagés lors du tsunami.

Hautement contaminée par les rejets radioactifs des centrales suite au séisme et au tsunami du 11 mars, Fukushima essaye depuis plusieurs mois de mettre sur pied un plan de reconstruction de la province. Et la mise hors service des deux centrales Fukushima Daichi et Fukushima Daini, situées sur son territoire et distantes d'une douzaine de kilomètres, fait partie de ce plan ambitieux visant à assainir au plus vite l'environnement.

Or sur les dix réacteurs que totalisent les deux sites, six sont toujours en activité. L'Etat a déjà annoncé le démantèlement des unités de Fukushima Daichi mais Tepco (Tokyo Electric Power) ne s'est engagé à n'en supprimer que quatre, précisément les quatre réacteurs déjà endommagés suite au séisme et au tsunami.

Après des mois de débat, la préfecture de Fukushima ne voit pas d'autre solution viable que la fermeture définitive des centrales. Cette région agricole totalement dévastée a été désertée par plus de 150 000 habitants. Au passage, Fukushima est disposée à perdre les aides habituellement accordées aux collectivités qui hébergent des installations nucléaires. Reste à savoir si le gouvernement japonais, et surtout Tepco, y seront favorables.

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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 13:55

LEMONDE.FR | 30.11.11 | 11h28   •  Mis à jour le 30.11.11 | 12h35

 
 

 

Masao Yoshida, directeur de la centrale, le 30 mai 2011.

Masao Yoshida, directeur de la centrale, le 30 mai 2011.REUTERS/HANDOUT

De notre correspondant à Tokyo - L'hospitalisation d'urgence du directeur de la centrale de Fukushima reste entourée de mystère et ravive les inquétudes sur les conséquences réelles de la crise nucléaire vécue par le Japon. Le 28 novembre, la Compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, a annoncé que Masao Yoshida, 56 ans, a dû quitter pour raison de santé le poste qu'il n'avait pas quitté depuis la catastrophe du 11 mars. Il sera remplacé dès le 1er décembre par Takashi Takahashi, responsable des centrales nucléaires.

D'après un message adressé par M. Yoshida au personnel de la centrale, la décision a été prise lors d'un examen de routine. "Je n'ai pas eu d'autres choix que d'être hospitalisé dans l'urgence", précisait-il sans donner de détail. Tepco, refuse d'en dire plus sur le mal dont il souffrirait, expliquant qu'il s'agit "d' une question d'ordre privé". Selon un responsable de l'entreprise Junichi Matsumoto cité par l'agence Jiji, "les médecins n'auraient pas établi de lien entre la maladie et l'exposition aux radiations".

Nommé à la tête de la centrale en juin 2010, M. Yoshida n'avait pas hésité à braver les ordres de direction de l'entreprise au début de la crise nucléaire, en injectant de l'eau de mer dans un réacteur. Une action qui lui a valu des réprimandes de Tepco. Le 12 novembre, lors de la première visite du site autorisé pour la presse, il avait déclaré qu'"au cours de la première semaine, j'ai crû à plusieurs reprises que j'allais mourir".

OFFICIELLEMENT, L'ACCIDENT NUCLÉAIRE N'A PAS FAIT DE MORTS

L'annonce de son départ et le silence sur son état de santé rappellent qu'officiellement, il n'y a pas eu de morts directement provoquées par l'accident nucléaire de Fukushima. Deux techniciens de la centrale ont perdu la vie au moment du tsunami. Un troisième a été victime d'un arrêt cardiaque en mai. Le 30 août, un ouvrier de 46 ans est décédé d'une leucémie aigüe mais Tepco a exclu tout lien avec son activité à la centrale. Au moment du décès début octobre d'un employé d'une cinquantaine d'années, l'entreprise avait évoqué, comme pour M. Yoshida, le respect de la vie privée pour refuser de divulguer la cause de la mort.

Hors les employés de Tepco, un journaliste japonais de 24 ans qui résidait dans la préfecture de Fukushima et consommait des produits locaux a perdu la vie le 16 septembre, lui aussi à cause d'une leucémie aigüe, une maladie également diagnostiquée chez le présentateur Otsuka Norikazu, 63 ans, qui, depuis le mois de mars, "soutenait Fukushima en mangeant ses produits".

 

Philippe Mesmer

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 14:23

Reportage | LEMONDE | 22.11.11 | 13h30   •  Mis à jour le 22.11.11 | 20h43

 
 

 

Après la catastrophe de Fukushima, des agents se rendent sur les lieux pour constater et évaluer les dégâts le 17 juin 2011.

Après la catastrophe de Fukushima, des agents se rendent sur les lieux pour constater et évaluer les dégâts le 17 juin 2011.AFP/-


Tokyo Correspondants - Elles sont en première ligne. Actives au sein d'associations et d'ONG oeuvrant pour la prise en charge des personnes âgées, pour l'éducation, pour la défense de l'environnement ou pour la sécurité alimentaire, les Japonaises animent une solidarité locale exprimée lors de la plus grande manifestation antinucléaire, le 19 septembre à Tokyo.

La majorité des participants était des femmes. Un millier d'entre elles, venues de Fukushima, manifestaient à nouveau le 29 octobre dans les rues de Tokyo pour demander des mesures de protection de leurs enfants, protester contre la collusion de l'administration et des intérêts privés pour minimiser un danger mal évalué, et rappeler les valeurs que l'Etat est censé défendre, à commencer par la protection de la population.

La diffusion de cartes des dépôts de matières radioactives, d'inquiétantes mesures de radiation réalisées plus ou moins officiellement, des informations comme la leucémie aiguë contractée par Norikazu Otsuka, présentateur de la télé qui consommait en direct des produits de la préfecture de Fukushima, alimentent la méfiance des mères japonaises qui n'ont souvent qu'un seul désir : déménager.

"Je n'ai aucune confiance dans ce que dit le gouvernement, confie Kozue Nogami, dont la petite fille est à l'école primaire à Tokyo. Ni dans les médias qui ne font que reprendre le discours officiel." Ce qui les retient : l'emploi du mari, le prêt pour la maison familiale.

Contraintes de se débrouiller, ces mères créent des blogs pour échanger les informations ou font leurs courses sur Internet, où elles trouvent des produits venant de l'ouest du Japon, présumés plus sûrs. Mme Nogami, dont le budget alimentaire a augmenté de 15 000 yens (145 euros) par mois, oblige sa fille à apporter une gourde d'eau à l'école. Elle aimerait que cette dernière puisse aussi apporter son bento (plateau-repas) pour ne pas avoir à manger à la cantine, mais le proviseur n'y est pas favorable.

Ces gestes simples se heurtent souvent au mur des conventions sociales japonaises, très normatives. Le ministère de l'éducation véhicule l'idée que rien ne prouve l'impact direct des radiations sur la santé. "Tout va bien, ne vous inquiétez pas" est le discours martelé par les autorités et les médias, que les mères ne veulent pas entendre.

Leur mobilisation leur a permis d'obtenir des concessions, comme l'indication de l'origine des aliments - dont la plupart viennent de l'Est et du Nord - et des mesures de radiation dans les écoles.

Chez celles, majoritaires, qui suivent le discours officiel, il suffit de peu pour faire surgir la crainte. "Nous n'avons aucune info, dit une résidente de l'arrondissement de Nakano, proche de celui de Setagaya où de hauts niveaux de radiation ont été relevés. Mes fils mangent à l'école mais je suis inquiète."

Les initiatives des mères tokyoïtes prennent une autre dimension chez celles de la préfecture de Fukushima. Là, plusieurs font état de symptômes inquiétants chez les enfants : saignements de nez, diarrhées, inflammation de la thyroïde. Ecologiste pratiquant l'agriculture biologique à Kawamata, à 35 km de la centrale accidentée, Sachiko Sato, mère de quatre enfants et activiste du Réseau pour sauver les enfants des radiations, souligne le "fossé entre ceux qui ont quitté la région et ceux qui sont restés". Ce qui est son cas : elle a envoyé ses enfants dans une autre ville, mais n'a pas quitté sa maison. "La région de Fukushima est un champ de bataille entre ceux qui ont la folie de penser qu'ils peuvent dominer la nature et ceux qui la chérissent", dit-elle.

Mme Sato juge insuffisantes les mesures de surveillance périodique des enfants par une échographie de la thyroïde. Comme beaucoup de Japonais, elle accuse l'Etat d'utiliser les 2 millions d'habitants du département de Fukushima comme cobayes pour collecter des données, tout en affirmant qu'il n'y a pas de danger. Les dosimètres donnés aux enfants ne sont pas nominatifs. Les données rassemblées servent à établir des taux moyens pour la région.

Les victimes de la catastrophe nucléaire se sentent dans la position de celles des victimes des bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki en 1945, avance Mme Mari Takenouchi, membre de l'Association des atomisés, qui rassemble des victimes du nucléaire depuis Hiroshima jusqu'à Fukushima.

Jusqu'au traité de San Francisco de 1952 qui rendit sa souveraineté au Japon et "conformément aux ordres du général MacArthur, commandant des forces d'occupation", le sort des atomisés "est resté un secret militaire" et "il était interdit aux médecins japonais de les examiner", rappelle le docteur Shuntaro Hida, 94 ans, qui était médecin à l'hôpital militaire d'Hiroshima et a miraculeusement survécu. "A la suite de l'accident de Fukushima, ajoute-t-il, des centaines de parents sont venus me consulter, alarmés par les saignements de nez ou les gonflements de la thyroïde de leurs enfants. Je ne savais quoi leur dire."

Au-delà du politique, les demandes des Japonaises portent le débat sur le terrain émotionnel plus fondamental du droit à la vie, analyse l'anthropologue David Slater de l'université Sophia à Tokyo. C'est sur ce terrain que se plaçait déjà Michiko Ishimure, institutrice à Minamata, victime dans les années 1950-1960 d'une intoxication au mercure déversé dans la mer, qui fit des milliers de morts et d'enfants handicapés. Par ses livres mêlant romanesque, poésie et journal intime, elle contribua à une lente prise de conscience de cette dramatique pollution industrielle. "A Minamata se sont heurtés deux mondes : celui de pêcheurs qui vivaient en symbiose avec la nature et un autre pour lequel la nature n'était qu'un objet à asservir", disait-elle.

Un demi-siècle plus tard, avec l'image du "champ de bataille" qu'est devenue la belle région de Fukushima (probablement rayée de la carte pour des décennies), Sachiko Sato fait le même triste constat. Aucune leçon n'a été tirée d'un drame révélateur des risques que la course à la rentabilité faisait courir à une population.

Philippe Pons et Philippe Mesmer

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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 13:45

scoop.it - Etienne Servant - Today, 9:24 AM

Nouveau séisme au large de Fukushima

Nouveau séisme au large de Fukushima | FUKUSHIMA INFORMATIONS | Scoop.it

 

Les séismes affectant la zone de Fukushima se succèdent , un nouveau vient de frapper le 21 Novembre d'une magnitude de 4.7 , à une profondeur de 44km  à 18:48 . Tepco a entrepris une étude géologique de la faille à proximité de la centrale nucléaire. 

 

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L’archipel continue de trembler

courrierinternational.com

21.11.2011

Après le séisme et le tsunami qui ont ravagé le nord-est du pays, les répliques se poursuivent : un séisme de magnitude 5,4 sur l'échelle de Richter a frappé le lundi 21 novembre l'ouest de Honshu : "L'épicentre se trouvait au nord d'Hiroshima, mais aucun dégât n'a été communiqué à la suite des secousses", rapporte l'Asahi Shimbun. L'Agence météorologique japonaise a en outre enregistré le samedi 19 novembre une réplique de magnitude 4,3 sur les côtes de Fukushima et, le lendemain, une autre de magnitude 5,5 dans la préfecture d'Ibaraki. Selon le même quotidien, le risque d'un séisme de magnitude égale ou supérieure à 7 est sept fois plus important qu'avant le 11 mars 2011 [accident nucléaire de Fukushima]

 

 

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Japon : séisme de magnitude 5,1

lefigaro.fr - AFP Mis à jour le 20/11/2011 à 01:44 | publié le 19/11/2011 à 22:11


Un séisme de magnitude 5,1 s'est produit dimanche près de la côte orientale du Japon, a annoncé l'Institut de géophysique américain (USGS).

Le tremblement de terre, qui a eu lieu à une profondeur de 6 km, a frappé près de la côte de l'île de Honshu, la plus grande du Japon, à O4H27 (heure locale, 19H27 GMT samedi) à environ 91 km de Tokyo. Aucune alerte au tsunami n'a été émise après ce séisme.

Le 11 mars, un séisme de magnitude 9 avait déclenché un tsunami dévastateur qui avait fait quelque 22.000 morts ou disparus, et provoqué un très grave accident à la centrale nucléaire de Fukushima.

 

 

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Deux séismes en quelques heures au Japon - pas de dégâts

romandie.com -(ats / 20.11.2011 08h27)

Un séisme de magnitude 5,2 s'est produit dimanche dans l'est du Japon, au sud de la centrale nucléaire de Fukushima. La centrale n'a pas été affectée et aucune alerte au tsunami n'a été émise, selon les autorités. Samedi, un premier séisme a ébranlé le Japon.

La secousse survenue dimanche matin, évaluée à 5,2, le plus fort des deux tremblements de terre, s'est produite à Ibaraki, à 136 km à l'est de Tokyo, à 02h23 (suisses), à une profondeur de 24,7 km, a précisé dimanche l'Institut de géophysique américain (USGS). L'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima, Tokyo Electric Power Co. (Tepco), a indiqué que la centrale était restée stable.

Quelques heures auparavant, samedi soir à 20h27 (suisses), un séisme de magnitude 5,1 avait eu lieu près de la côte de l'île de Honshu, la plus grande du Japon, à environ 91 km de Tokyo. La profondeur de l'épicentre était de 6 km.

Le 11 mars dernier, un séisme de magnitude 9 avait déclenché un tsunami dévastateur qui avait fait environ 22'000 morts ou disparus, et provoqué un très grave accident à la centrale nucléaire de Fukushima. Depuis, la centrale est fermée et une zone interdite a été déclarée dans un rayon de 20 km autour du site. Les villes et villages de la région ont été vidés de leurs habitants.

 

 

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Tollé à Fukushima ''Pas de décontamination, nous avons besoin d'être évacués !'' 17.11.11

 

 

 

 

 

 

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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 13:42

Possibility of another M9.0 off shore of Kanto area

 

fukushima-diary.com 

Posted by Mochizuki on November 19th, 2011

 

Though this is not a widely admitted theory,considering there have been series of major earthquakes from NZ to Mid US recently, I thought it won’t harm to publish this.

The possible epicenter will be off shore from Kanto to Hokkaido. It’s assumed to be another M9.0, not aftershock of 311.

It’s Dr. Moriya Takeo, staff of Hokkaido University Faculty of Science to introduce the theory.

In 2002, he noticed that VHF wave of FM radio reaches further than normal before earthquake.

After 1~9 days of “sleeping time”, earthquake happens, he says.

The longer time VHF flies unusually long, the bigger the earthquake becomes.

He predicted 311 in July of 2010. He told it would be M8.0~9.0.

This time, he measures the same signal, which may cause M9.0.

The connection between VHF wave and earthquake is not cleared.

However, if another major earthquake hits Fukushima plant, the spent fuel pool of reactor 4, which is hung in the building will drop and cause catastrophic damage to the world.

Thinking about the potential risk, we could not be too careful for earthquake.

(Source)

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