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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 13:09

LEMONDE | 26.01.12 | 13h59

 
 

 

Un panneau indiquant la direction de la centrale de Fukushima à Okuma, située dans la zone d'exclusion autour de la centrale endommagée par le tsunami du 11 mars 2011.

Un panneau indiquant la direction de la centrale de Fukushima à Okuma, située dans la zone d'exclusion autour de la centrale endommagée par le tsunami du 11 mars 2011.Reuters


Tokyo, correspondance - L'avenir de la Compagnie d'électricité de Tokyo (Tepco) et du nucléaire japonais passe par la confiance retrouvée de l'opinion. L'entreprise propriétaire et opératrice de la centrale accidentée de Fukushima en a grandement besoin, notamment pour faire accepter les hausses de tarifs - 10 % pour les particuliers et 17 % pour les entreprises - qu'elle veut imposer, avec le redémarrage des réacteurs à l'arrêt.

Les dernières révélations sur ses manquements, comme ceux des acteurs de la filière japonaise du nucléaire, ne vont pas y contribuer.

Le 19 janvier, Tepco a admis le dysfonctionnement d'un système de transmission de données au gouvernement. En novembre 2010, quatre mois avant la catastrophe, l'entreprise devait relier à une alimentation de secours un appareil fournissant en temps réel des données sur la température des réacteurs et les niveaux de radiation autour des installations, à l'ERSS et à Speedi, deux systèmes d'informations faisant partie du réseau gouvernemental de prévention des catastrophes.

Or, à l'époque, la connexion n'avait pas pu être établie, car le câble disponible était... trop court ! D'après l'entreprise, la question a été évoquée avec l'organisation japonaise de sûreté nucléaire (JNES), organisme gouvernemental, mais aucune décision n'a été prise. Tepco a par ailleurs reconnu qu'avant la catastrophe, elle ne considérait pas le problème comme une urgence.

Hostiles

Informée du dysfonctionnement après l'accident, l'Agence de sûreté nucléaire et industrielle (NISA) n'a pas cru bon de le faire apparaître dans le rapport intérimaire de la commission d'enquête sur les causes de l'accident de la centrale, dévoilé en décembre.

Autre problème impliquant la compagnie d'électricité, l'absence d'enregistrements des discussions de la cellule de crise mise en place par le gouvernement, Tepco et la NISA après l'accident. Le 24 janvier, le ministre de l'économie, du commerce et de l'industrie Yukio Edano a présenté ses excuses après avoir confirmé cette information.

M. Edano, qui occupait en mars 2011 le poste de porte-parole du gouvernement, a jugé "regrettable" l'absence de ces enregistrements : "Compte tenu de l'impact de la catastrophe sur l'opinion et des attentes de la population, ils auraient dû être réalisés."

La responsabilité de ces enregistrements, obligatoires selon la loi, revenait à la NISA dont un représentant assurait le secrétariat de la cellule de crise. Ce dernier a affirmé qu'il était trop occupé pour s'en occuper. Et, d'après la NISA, l'absence de ces données n'est pas très grave, car les décisions prises ont ensuite été communiquées en conférence de presse.

Ce point a fait réagir jusqu'au quotidien économique Nihon Keizai, pourtant traditionnel soutien de la filière nucléaire. "Ces révélations font craindre que le gouvernement a délibérément évité de réaliser ces enregistrements, écrit-il dans un éditorial du 24 janvier, pour dissimuler à l'opinion certaines informations."

Et le quotidien de faire état de rumeurs selon lesquelles des argumentaires seraient rédigés pour s'assurer que les responsables impliqués donnent la même version des décisions prises par la cellule de crise. "Ces informations, ajoute-t-il, ont pour unique conséquence de saper les efforts réalisés pour restaurer la crédibilité des régulateurs et des opérateurs du nucléaire."

Retrouver la confiance des Japonais, aujourd'hui majoritairement hostiles au redémarrage des 51 réacteurs (sur 54) à l'arrêt, s'annonce donc difficile. D'autant que, d'après le quotidien Mainichi, le gouvernement a également dissimulé un rapport établissant que le Japon disposait de suffisamment de moyens de production d'électricité pour compenser l'arrêt de tous les réacteurs nucléaires et qu'il pourrait passer sans problème l'été, période de pic de consommation.

Le gouvernement aurait agi ainsi pour alimenter la crainte d'une pénurie de courant et convaincre l'opinion d'accepter le redémarrage des réacteurs.

Philippe Mesmer


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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 13:10

 

Dans le campement des anti-nucléaire à Kasumigaseki

 

Publié le 24/01/2012 à 10h59

 

Mitsuro Sudo (Alissa Descotes-Toyosaki)

 

Devant le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, un vieil homme entre dans une tente. Il a une barbe blanche très touffue et un gros anorak rouge.

En ce matin de janvier à Tokyo, le carrefour de Kasumigaseki est rempli de fonctionnaires qui se hâtent vers les bureaux. « Certains d'entre eux entrent parfois dans notre tente pour nous dire “Courage ! ” avant de regagner leur poste », sourit le vieil homme.

Depuis 124 jours, Mitsuro Sudo, surnommé « Kuma », participe aux sit-in devant les haut lieux du gouvernement japonais pour protester contre la politique menée après Fukushima, accusant le pouvoir de :

  • non-assistance à personne en danger,
  • reconstruction économique dans des zones hautement irradiées,
  • exporter le nucléaire ailleurs en Asie.

« A la fin de l'année, le gouvernement a décrété que la situation à la centrale de Fukushima-Daiichi était sous contrôle. Mais le 1er janvier, il y a eu un séisme de magnitude 7 au large de Fukushima qui a provoqué des dégâts sur le réacteur numéro 4. La nature est vraiment remarquable ! »

Le 2 janvier, l'opérateur Tepco avait annoncé que le niveau d'eau de la piscine de refroidissement du réacteur numéro 4 (où est stocké le combustible usé), avait baissé brusquement, ce que rapporte le Nikkansports.

Kuma se frotte les mains les unes contre les autres pour se réchauffer. Il fait presque 0°C dans la tente comme à l'extérieur. « On attend le passage de l'électricien pour mettre le chauffage », plaisante Etsuji Shimada. Ce quinquagénaire a été chargé de planter la première tente le 11 septembre

« Nous avons choisi ce jour symbolique pour le monde entier et débarqué tout le matériel et la nourriture devant le ministère. Une quinzaine d'agents de sécurité sont arrivés et ont crié : “Qu'est ce que c'est que ce cirque ! ” »

Monsieur Shimada rit encore au souvenir de ce premier jour de sit-in :

« Pendant que je débattais avec la police sur notre droit à occuper ces lieux, mes camarades ont monté la tente en sept minutes ! »

Activiste antinucléaire de longue date, Shimada se félicite de cette initiative qui a permis de réunir et coordonner des actions au niveau de Tokyo.

« Nous avons monté une deuxième tente en novembre pour accueillir des femmes de Fukushima. »

Les femmes peuvent aussi changer l'avenir

La tente voisine est occupée par plusieurs femmes assises sous un « kotatsu », une table chauffante. « Depuis le 1er décembre, nous soutenons l'action “dix mois dix jours” » dit Yukiko Takahashi, une jeune etudiante :

« Au Japon, on dit que les futures mamans accouchent au bout de dix mois et dix jours. C'est une manière de dire que pendant cette période, les femmes peuvent aussi changer l'avenir. »

Yukiko est originaire de la ville de Fukushima mais avoue ne jamais avoir été inquiétée par la centrale nucléaire jusqu'à l'accident :

« Avant le 11 mars, je n'aurais jamais pensé me retrouver un jour à manifester ou faire un sit-in ! »

« Nous organisons des roulements entre nous, et il y a une permanence de nuit aussi pour éviter les incendies », dit une autre femme. Les incendies et autres « vexations », les manifestants et activistes japonais sont habitués à les subir.

 


A Kasumigaseki (Alissa Descotes-Toyosaki)

Yukiko s'en amuse :

« Au début, il y avait toutes les nuits des camions de la droite ultra-nationaliste qui venaient faire du tapage nocturne. Il y avait quatre, parfois huit camions ! Ils mettaient à fond des chants patriotiques en nous insultant. »

Le plus étrange c'est que l'extrême droite se met aussi à tenir des discours antinucléaires. « lls ne supportent pas de voir des tentes dans le quartier ministériel, cela n'est pas conforme à l'image du Japon nationaliste », conclut Yukiko.

Ne pas laisser redémarrer le nucléaire

La prochaine manifestation importante qui réunira les femmes des associations pour protéger les enfants de la radioactivité à Fukushima et dans tout le Japon aura lieu au mois de mars.

Sur les blogs. des mères s'insurgent :

« Nous ne voulons pas passer encore les fêtes de fin année avec la peur au ventre. Le gouvernement fait des “stress tests” et assure que tout est sous contrôle, mais le césium a augmenté dans certaines régions de Fukushima. »

« Il n'y a plus que 6 réacteurs sur 54 encore en marche. Tous les autres sont à l'arrêt, mais ça ne veut pas dire que le gouvernement va les abandonner définitivement », ajoute Kuma san en montrant une banderole : « Nous ne laisserons pas redémarrer le nucléaire ! »

En avril, le Japon fonctionnera sans aucun réacteur nucléaire, du jamais vu depuis l'installation du premier réacteur en 1966. Kuma san raconte :

« Il y a deux jours, un spécialiste allemand des stress tests est venu au Japon et s'est inquiété pour nous. Mais quand il a vu les illuminations de Noël à Tokyo et Osaka, il s'est exclamé : “Mais vous avez de l'électricité en trop ! ” »


A Kasumigaseki (Alissa Descotes-Toyosaki)

 

Les semaines après le 11 mars, Tokyo vivait sous la menace d'une panne d'électricité généralisée, mais en janvier, aucun foyer ne manque de chauffage. Kuma San ajoute :

« L'énergie provient des centrales thermiques et hydrauliques. Mais l'Etat va chercher par n'importe quel prétexte à remettre en route les centrales. Car le Japon était exportateur, et commence même à construire des centrales au Vietnam ou en Thaïlande.

Pourtant, la Mongolie a réagi après l'accident de Fukushima en refusant que le Japon exporte ses déchets radioactifs dans une décharge provisoire sur son sol. »

Depuis que le Japon a violé l'article 9 de sa constitution en envoyant des forces d'auto-défense à l'étranger, ce sexagénaire a quitté son travail en entreprise pour mieux s'impliquer dans le sort de son pays.

« Je me suis dit que le Japon risquait de revenir comme avant 1945 », dit-il. Activiste mais sans vraiment appartenir à une organisation, Kuma étudie les tournesols et leur capacité d'absorption du césium.

« J'aime la nature et ce qui me plairait vraiment c'est de pouvoir crier tout mon amour aux bureaucrates de Kasumigaseki ! », rit Monsieur Kuma, parodiant le titre d'un roman de Kyoichi Katayama, « un cri d'amour au centre du monde ».

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 14:41

 

Entretien 15/01/2012 à 12h33

 

 

 

Une femme manifeste contre le nucléaire. Sur la banderole : « Maman que se passe-t-il ? » (Thierry Ribault)

 

Nasubi est engagé depuis 1986 dans la défense des droits des travailleurs journaliers, notamment dans les « yoseba », grands marchés de main-d'œuvre temporaire largement sous contrôle des yakuzas, que l'on trouve à Tokyo (San'ya), à Osaka (Kamagasaki) ou encore à Yokohama (Kotobuki).

En juillet 2011, Nasubi a publié sous ce nom d'emprunt, un « Manuel de sécurité à l'usage des travailleurs du nucléaire ». Nous l'avons rencontré le 11 décembre 2011 à Tokyo, peu avant le départ d'une manifestation antinucléaire, devant les bâtiments du ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie.

Thierry Ribault : Comment est né votre engagement et en quoi consiste-t-il ?

Nasubi : Mon engagement actuel dans la lutte antinucléaire consiste à faire connaître les conditions de vie et de travail des travailleurs du nucléaire et le système de sous-traitance dont ils font l'objet. A l'origine, je luttais dans les mouvements de travailleurs journaliers. Beaucoup d'entre eux ont été, et sont toujours, recrutés pour être envoyés dans les centrales nucléaires.

Les militants antinucléaires connaissent le problème, mais ne s'engagent pas suffisamment par rapport aux problèmes spécifiques de ces travailleurs. Les syndicats japonais ne se préoccupent pas plus de la défense de leurs droits. Beaucoup de travailleurs du nucléaire sont morts de cancer. Les autres ont actuellement de graves problèmes de santé, mais les mouvements syndicaux sont restés et demeurent silencieux.

Le seul mouvement de travailleurs du nucléaire qui ait eu lieu est celui de la centrale de Tsuruga, dans le département de Fukui, entre 1981 et 1987 [un dysfonctionnement du système d'écoulement des eaux du réacteur n°1 a causé le rejet de 16 tonnes d'eau fortement radioactive issue du système de refroidissement. L'accident a été révélé en avril 1981, quarante jours après les faits, ndla].

Discriminés par les syndicats

Pourquoi ce silence des syndicats ?

La réalité du travail dans les centrales nucléaires n'a jamais été transparente. On ignore ce qui se passe exactement à l'intérieur. Les travailleurs du nucléaire font, en outre, l'objet d'une discrimination, y compris de la part des syndicats. Non seulement parce que le fonds de commerce de ces derniers est la main-d'œuvre « régulière », mais aussi parce que le nucléaire concerne les castes inférieures de la société, contraintes d'aller travailler dans les centrales.

C'est un sujet politique et délicat. Les grandes centrales syndicales nationales étant, de fait, pronucléaires, les petits syndicats n'ont jamais voulu s'opposer à cette position et n'ont pas osé remettre en cause les conditions d'existence et de travail des travailleurs embauchés par les sous-traitants.

Quelle est la situation pour les travailleurs réguliers du nucléaire ?

C'est totalement différent. Employés de Tepco [opérateur de la centrale nucléaire accidentée, Fukushima Daiichi, ndlr], ils forment l'élite de l'entreprise et ne sont donc pas exposés à la radiation, mais travaillent dans les salles de contrôle, sur des ordinateurs. Ce sont en priorité les travailleurs journaliers, grande majorité des travailleurs d'une centrale, qui font le nettoyage et travaillent directement dans les réacteurs.

Recrutés comme des prostituées

D'où viennent ces travailleurs journaliers ?

D'horizons différents. Certains d'entre eux sont des travailleurs licenciés d'autres secteurs. La majorité vient des régions rurales, là où il n'y a plus suffisamment de travail. Le nucléaire n'a pas besoin de beaucoup de gens qualifiés ou ayant des aptitudes certifiées, ce qui explique aussi pourquoi les travailleurs de ce secteur sont discriminés.

Le système de recrutement de cette main-d'œuvre est comparable à celui des prostituées. De la même manière que les yakuzas orientent vers la prostitution les femmes sans travail et organisent leur activité, ils disent aux hommes : « Allez travailler dans les centrales nucléaires. » Pour les femmes c'est la prostitution, pour les hommes c'est la centrale.

De même, pas plus que les féministes ne se sont mobilisées pour les femmes de l'industrie du sexe, les syndicats ne se sont mobilisés pour les travailleurs journaliers du nucléaire.

Par les yakusas ? Tepco : « Ça n'existe pas »

Quel est le rôle des yakuzas ?

Depuis la fin du XIXe siècle, dans le monde du travail, il y a une face positive et une face négative. La face négative, ce sont les yakuzas. Dans l'objectif de moderniser le Japon à la fin du XIXe siècle, l'Etat s'est allié à l'industrie et à la mafia avec pour but de développer et aménager le territoire. Pour ce faire, l'Etat a besoin des services de la mafia qui mobilise les travailleurs issus des couches basses de la société.

Le nucléaire est un exemple typique de ces pratiques. Officiellement, l'Etat et Tepco affirment qu'il n'y a que deux ou trois niveaux de sous-traitance, mais de fait, ils savent très bien qu'il y en a huit ou neuf. Ils acceptent donc totalement et implicitement que le recrutement s'opère de façon mafieuse, même si c'est, bien sûr, proscrit par la loi.

Au cours des négociations avec les ministères, de nombreuses informations circulent sur les procédures de recrutement. Les journalistes ont écrit sur le sujet. L'Etat ne peut pas dire que ces pratiques n'existent pas.

Pourtant, lorsque nous demandons à l'Etat de mener des enquêtes sur cette réalité, on nous rétorque qu'on a donné l'ordre à Tepco d'enquêter et que sa réponse est : « Ça n'existe pas. » Cette réponse est acceptée et aucune enquête officielle n'est menée sur le sujet.

En avril, l'Etat et Tepco ont créé un comité visant à empêcher la participation des groupes illégaux dans la reconstruction après la catastrophe de Fukushima. Le raisonnement était le suivant : jusqu'à présent, il n'y avait pas de yakuzas dans les travaux publics, mais dans le contexte actuel ils manifestent leur volonté de prendre part à la reconstruction. Il faut donc les en empêcher.

Ainsi, selon cette logique, l'Etat se sauve la face en montrant qu'il lutte contre les yakuzas, alors qu'en réalité ils sont déjà présents ! L'Etat est un traître pour les travailleurs.

Des accidents du travail non reconnus

Qu'en est-il des victimes parmi les travailleurs du nucléaire ?

Les centrales ont démarré en 1966. Depuis, 500 000 travailleurs ont été mobilisés dans ce secteur. Parmi eux, vingt seulement ont fait une demande de reconnaissance d'accident du travail, et dix demandes ont été reconnues.

Jusqu'en juin dernier, le ministère de la Santé n'avait jamais communiqué ces chiffres. C'est au moment de la négociation que nous les avons obtenus. Plus précisément, nous avons pris connaissance de l'existence de sept cas de reconnaissance. Puis nous avons appris que trois autres personnes n'avaient jamais été signalées par le ministère.

Pour faire établir une demande de reconnaissance d'accident du travail, l'employé doit être en principe muni d'un certificat attestant ses durées et périodes d'intervention. Le patron peut toutefois refuser de lui fournir ce certificat.

Si le travailleur insiste pour l'obtenir, très souvent il se verra proposer une indemnisation pécuniaire qui peut aller de 6 millions à 30 millions de yens (environ 60 000 à 300 000 euros), en lieu et place d'une déclaration d'un accident du travail. Il s'agit d'un arrangement.

Y a-t-il beaucoup d'arrangements de cette sorte ?

Beaucoup. Et lorsqu'ils acceptent un tel arrangement, les travailleurs s'engagent à ne pas en parler. C'est à ce point caché que certains politiciens clament qu'aucun travailleur n'est jamais mort à cause du nucléaire.

Peu de contrats de travail

Les temporaires ont-ils des contrats de travail ?

Très peu de travailleurs du nucléaire ont un contrat, et il peut arriver qu'on envoie les personnes sur des lieux de travail imprévus, ce qui est évidemment contraire au code du travail. L'absence de contrat est une caractéristique des pratiques de la sous-traitance. Aux premier et deuxième niveaux, il peut y avoir des contrats, mais pas au-delà.

Actuellement, cette absence de contrat fait l'objet de critiques, ce qui amène certains patrons à modifier leur attitude mais en contrepartie, les travailleurs doivent s'engager à ne pas porter plainte en cas d'accident. Beaucoup de travailleurs ont témoigné de cette pratique illégale. Tepco est responsable, bien sûr, mais aussi les mouvements qui ne se sont pas suffisamment mobilisés.

Après le 11 mars 2011 [date de l'accident nucléaire, ndlr], les mouvements de travailleurs journaliers se sont toutefois engagés. J'ai publié une brochure intitulée « Manuel de sécurité à l'usage des travailleurs du nucléaire ». Mais la grève demeure l'action la plus efficace.

Une brochure pour pallier le manque d'infos

En quoi consiste cette brochure ?

L'entreprise, qui est pourtant responsable, ne communique pas les informations de base. Notre brochure explique que le travailleur peut demander un contrat et obtenir un carnet de contrôle indiquant sa dose reçue notée par l'entreprise. Cette dernière a l'obligation de le faire mais la plupart du temps elle ne la communique pas, et le travailleur l'ignore.

Nous expliquons aussi comment porter correctement la combinaison et mettre en place les filtres dans les masques, qui sont la plupart du temps inexistants. En principe, les anciens peuvent fournir ces explications, mais actuellement à Fukushima, nombre de travailleurs sont de nouvelles recrues n'ayant jamais travaillé dans les centrales nucléaires.

Qui sont ces travailleurs ?

Ils viennent de tout le Japon. Ce sont des étrangers. Il y a de nombreux Philippins actuellement. Les travailleurs japonais nous disent qu'ils effectuent les travaux les plus dangereux, ceux que les Japonais ne font pas. Il y a aussi des « burakumin », descendants de la caste des parias. Ce sont, de manière plus large, des travailleurs issus de familles pauvres.

« Une permanence à Fukushima »

Quelles actions envisagez-vous ?

Nous voulons ouvrir un point de consultation permanent à Fukushima pour les travailleurs du nucléaire. Il n'y a pas que ceux des centrales qui sont irradiés : les autres catégories de travailleurs sont également concernées, dans les travaux publics par exemple. Il faut aussi négocier avec les ministères et avec les entreprises de recrutement qui envoient des travailleurs à Fukushima en leur faisant croire qu'ils vont travailler ailleurs.

Ainsi, des journaliers recrutés à San'ya à Tokyo, ont été envoyés dans les égouts de la ville de Fukushima. Une fois sur place, on leur a fourni des combinaisons antinucléaires, des masques et des instruments identiques à ceux utilisés dans une centrale. Mais ils n'étaient pas informés du taux de radiation sur les lieux. Si nous ouvrons une permanence, nous aurons du monde.

D'après la loi relative aux dédommagements des accidents du nucléaire, l'entreprise a la responsabilité ultime. Nous allons donc négocier avec les sociétés de recrutement, puis avec Tepco. Jusqu'à présent, aucun dédommagement n'a jamais été accordé par Tepco, ni par aucun autre opérateur du nucléaire au Japon. Et les syndicats n'ont jamais fait de procès aux entreprises. Nous changerons cette situation.

Thierry Ribault est co-auteur avec Nadine Ribault de « Les Sanctuaires de l'abîme - Chronique du désastre de Fukushima », éd. de L'Encyclopédie des nuisances, Paris, mars 2012.

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8 janvier 2012 7 08 /01 /janvier /2012 15:28
Grand entretien 08/01/2012 à 11h16
Sophie Verney-Caillat  Journaliste Rue89


 

Bernard Laponche, spécialiste de l'énergie atomique, déplore l'hypocrisie et le déni de l'Etat autour des trop nombreux risques nucléaires.

 


Bernard Laponche chez lui à Paris, le 6 janvier (Audrey Cerdan/Rue89)

 

Bernard Laponche est l'un des rares ingénieurs français capable d'opposer des arguments pragmatiques aux promoteurs du nucléaire. Malgré ses 73 ans, ce consultant international spécialiste des questions de maîtrise de l'énergie, membre fondateur de l'association Global Chance et coauteur d'un récent essai « En finir avec le nucléaire, pourquoi et comment » (Seuil), a gardé intacte sa capacité d'indignation.

Il nous a reçu chez lui pour évoquer longuement le rapport sur les évaluations complémentaires de sûreté, remis au Premier ministre cette semaine par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Cet ancien conseiller technique de Dominique Voynet, entré au Commissariat à l'énergie atomique (CEA) à sa sortie de Polytechnique, se sent de moins en moins seul à penser que l'industrie nucléaire est trop risquée et qu'au nom de la simple comparaison entre les risques qu'elle nous fait courir et les bénéfices qu'elle nous procure il vaudrait mieux s'en passer.

Rue89 : Est-ce qu'avec ce rapport de l'ASN, la question du nucléaire est en train de devenir moins « idéologique » ?

Bernard Laponche : On a souvent entendu dire que les antinucléaires étaient idéologiques. Moi j'ai toujours constaté que ce sont plutôt les pronucléaires qui le sont. J'appuie ma position sur des arguments expérimentaux, physiques.

En France, il y a une espèce de croyance, entretenue par EDF, le CEA, la recherche... que le nucléaire est sûr et hypermoderne. Les choses changent et beaucoup de gens se disent maintenant : « Si ça foire comme ça au Japon »...

Le roi est nu, par un excès d'arrogance

L'avenir du nucléaire se fera aussi sur un calcul : si sortir du nucléaire s'avère moins cher et moins risqué que d'y rester, cela basculera. Jusqu'ici nos arguments étaient considérés comme farfelus ou exagérés, maintenant ils sont vus comme valables, y compris au Parti socialiste, et même à l'UMP, certains nous écoutent.

Vous parlez d'un « bloc nucléaire », est-ce un lobby ?

Je suis contre le mot lobby car c'est beaucoup plus que cela. C'est l'Etat, la haute administration, avec le corps des Mines et même l'Ena, donc la plupart des politiques qui sont pronucléaires. Sans parler du pouvoir du CEA, qui est un Etat dans l'Etat car il est à la fois dans le civil et le militaire, Areva qui a de l'argent pour se payer des publicités dans les médias, EDF tentaculaire... C'est un bloc, difficile à fissurer, qui commence à se fissurer aujourd'hui.

Le nucléaire a été monté en épingle en France comme étant quelque chose de super important, et aujourd'hui, on s'aperçoit que le roi est nu, par un excès d'arrogance.

L'ASN et l'IRSN sont-ils indépendants à vos yeux ?

A l'intérieur de cet Etat pronucléaire, ils ont un rôle de contrôle, qui n'ira jamais jusqu'à une remise en cause du nucléaire. C'est comme l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), à la fois chargée de contrôler le nucléaire, et aussi de le promouvoir, en somme de vérifier qu'on ne fait pas n'importe quoi avec.

L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) fait un très bon boulot de recherche et d'expertise. Ce sont surtout des ingénieurs qui trouvent dans la complexité du nucléaire des sujets de recherche passionnants. J'ai fait partie de cette « race », je les comprends.

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a tendance à se prendre pour Dieu le père en disant « Moi, je suis juge ». Ils ont le pouvoir de dire au gouvernement s'il faut arrêter les centrales, mais ne l'ont jamais fait.

Où sont les experts vraiment indépendants alors ?

En France, si vous êtes un universitaire et que vous êtes antinucléaire, votre carrière est foutue.

 

Voir le document

(Fichier PDF)

 

Il y a bien le Groupe de scientifiques pour l'information sur l'énergie nucléaire (GSIEN), créé dans les années 70 par des physiciens militants du Collège de France, et puis Wise Paris, avec Mycle Schneider et Yves Marignac, et l'association Global Chance, des labos indépendants comme la CRIIRAD et l »Acro, certains membres des CLI, mais cela fait peu de monde et peu de moyens. Le recours à l'expertise indépendante et à la contre-expertise devrait être systématique et rémunéré.

C'est comme dans le médicament, où l'on s'aperçoit que les experts sont liés aux labos et ne sont pas indépendants. Si vous êtes dans un labo et que vous n'avez l'aide d'EDF ni de personne, vous n'êtes pas reconnu comme expert.

Après Fukushima, « l'improbable est possible », ce qui nous oblige à augmenter le niveau de sûreté des centrales. Mais jusqu'où peut-on anticiper l'imprévu ?

Ces expressions « l'improbable est possible » ou bien « l'impossible peut se produire » paraissent brillantes mais sont en fait assez vaseuses. Cela me met en colère car les gens qui les utilisent font semblant de découvrir avec Fukushima que le nucléaire est dangereux.

Il y a déjà eu un « après Tchernobyl », un « après Three Mile Island »

Disons plutôt que Fukushima n'a pas été prévu pour recevoir une vague de 15 mètres de haut, ce qui nous amène à imaginer un séisme à Fessenheim....



Le dossier électronucléaire

 

Il n'y a pas que ça. A Three Mile Island, il n'y a eu ni tsunami ni tremblement de terre.... Ça veut dire qu'il peut y avoir des causes multiples à un accident grave, des causes internes ou externes, quelqu'un qui devient fou... Bref, quelle que soit la cause, on peut se retrouver dans l'impossibilité de refroidir le réacteur.

Là on nous dit qu'il y aura un « après-Fukushima ». Mais il y a déjà eu un « après Tchernobyl », un « après Three Mile Island ». A chaque fois, on va nous faire le coup ! Or ces accidents ont été décrits dans les années 70 par le bouquin de la CFDT (« Le dossier électronucléaire » paru au Seuil en 1975), par « Les jeux de l'atome et du hasard » (de Jean-Pierre Pharabod et Jean-Paul Schapira, paru en 1994), qui est une merveille d'explication et de pédagogie... Donc, ou bien ces gens-là sont incompétents, ce que je ne pense pas, ou bien ils racontent des histoires. On sait très bien et depuis longtemps que l'accident grave peut se produire.

Les gens de la sûreté n'ont pas à faire les surpris, ils savaient très bien les risques qu'il y avait. Ils pensaient que ça se produirait moins ou moins souvent, mais après ces trois accidents graves, on ne peut plus nous faire le coup.

Quel sera le prochain d'après vous ?

Je pense que ça peut-être une agression informatique, c'est ce qui me paraît le plus facile. C'est arrivé en Iran l'an dernier avec Stuxnet. Je pense plutôt au sabotage informatique qu'à une intrusion physique comme l'a fait Greenpeace.

Qu'est-ce qui manque dans ce rapport de l'ASN selon vous ?

Il n'y a presque rien sur les piscines de La Hague. Les piscines sont sous un toit de tôle : ni tsunami, ni avion, un simple bazooka suffit, et il y a une centaine de cœurs là dedans !

Séisme et inondation sont une partie des problèmes de sûreté possibles, concentrer son rapport là-dessus permet de ne pas parler des autres sujets. Dans le rapport de Global Chance intitulé « Le déclin de l'empire français », et réalisé avant Fukushima, on ne parlait pas de séisme ni d'inondation.

Le problème de Fessenheim, vulnérable aux séismes et inondations, est connu depuis bien longtemps, il est réveillé par Fukushima... On ne peut pas dire que Fukushima nous fait découvrir ces problèmes. C'est une malhonnêteté intellectuelle au minimum.

 


Bernard Laponche chez lui à Paris, le 6 janvier (Audrey Cerdan/Rue89)

 

Vous trouvez ce rapport crédible ?

Je le trouve ambigü : le chapeau du rapport, ce qui apparaît comme « l'avis » de l'ASN c'est que la sécurité nucléaire est « satisfaisante », et qu'il n'y a pas lieu d'arrêter les centrales.

En plus, on voit bien les limites d'un exercice qui repose essentiellement sur les déclarations des exploitants et qui demande aux contrôleurs de faire leur propre critique. La sûreté nucléaire a besoin d'un examen critique extérieur beaucoup plus approfondi et indépendant du milieu nucléaire.

Que veut dire « satisfaisant » alors qu'il y a une foule de travaux à faire ? Quel sera le degré de satisfaction après ? C'est sans fin. C'est surprenant de dire « il y a plein de choses à faire mais tout va bien ». Que va en tirer Monsieur Fillon ? Il va dire « tout va bien mais on va être extrêmement vigilants sur les ordres que l'ASN va donner à EDF » ?

Mais qui va surveiller que si le travail n'est pas fait, EDF sera sanctionné ? Tout est écrit au futur, je cite : « L'ASN prendra des prescriptions patati patata.... “. De temps en temps, l'ASN demande des travaux supplémentaires, car il y a des incidents réguliers, et l'ASN demande à EDF de faire quelque chose. Je n'ai pas mémoire de sanctions ou d'arrêts, la plupart des rapports se concluent par : ‘EDF va veiller à ce que...’

L'ASN a un pouvoir assez arbitraire

Quand on a constaté en février 2011 que les diesels des centrales avaient des problèmes de coussinets et risquaient de ne pas démarrer, on a demandé à EDF de les changer. Quand les deux diesels posaient problème, à Tricastin, je pense que l'ASN aurait dû demander l'arrêt de ces réacteurs.

Autre exemple, les 34 premiers réacteurs, type Fessenheim, ont une seule enceinte de confinement, et puis les gens de la sûreté ont dit à un moment qu'il en fallait deux et les réacteurs suivants en ont deux. Qu'a-t-on fait pour les centrales qui n'en avaient qu'une ? Rien. S'il en faut deux, il en faut deux partout.

Le problème est que quand l'ASN dit que les choses sont satisfaisantes, il n'y a pas de critère, elle dit que les choses sont satisfaisantes, point. C'est un pouvoir assez arbitraire.

EDF va devoir faire des travaux qui vont coûter cher et prendre du temps, sait-on s'ils vont vraiment être réalisés ?

Vous aurez beau améliorer les centrales, la technologie date des années 50 à 70. Quand les politiques vont voir la somme que ça représente, que ça coûte beaucoup plus que les 10 milliards d'euros annoncés, ils vont peut-être se demander si ça vaut le coup, car c'est un puits sans fond. Peut-être vont-ils alors réfléchir à un scénario à l'allemande.

 


En finir avec le nucléaire (Seuil)

 

La réalité des choses va finir par peser, et quel que soit le résultat de l'élection en mai prochain. La prise de conscience du risque se double de celle des coûts. Si le nucléaire est beaucoup plus cher que prévu, ce qui est pratiquement sûr, alors les forces économiques obligeront à changer de cap. Et les industriels français regardent Siemens, qui a définitivement tourné la page du nucléaire, et n'est pas considéré comme un fou furieux.

Je pense que le Japon va abandonner le nucléaire, or c'est LA grande nation d'Asie, un modèle. Si deux grandes nations comme l'Allemagne et le Japon laissent tomber le nucléaire, les industriels français vont commencer à réfléchir autrement.

Et puis les Chinois, qui sont très pragmatiques, vont se demander si ça coûte cher, si c'est vraiment sûr... Il se peut que l'évolution mondiale fasse qu'on se dise que le nucléaire n'est pas si brillant qu'on pensait. Ca peut se jouer sur la réalité économique, les investisseurs vont peut-être vouloir investir dans d'autres formes d'énergie.

Oui mais nous ne sommes pas le Japon ni l'Allemagne : en France, 75% de l'électricité provient du nucléaire, alors parler de ‘sortie’, est-ce réaliste ?

On peut sortir en 20-25 ans, avoir zéro centrale en fonctionnement à cette échéance. Dans ce scénario, et pour le bon sens économique, il faut une politique d'économie d'électricité. En France, on gaspille beaucoup avec le chauffage électrique, qui ruine les gens et ne les chauffe pas beaucoup. En France on parle du nucléaire comme si c'était toute l'énergie, mais en réalité, la contribution du nucléaire à l'énergie finale c'est seulement 17%.

Quand on se heurte à EDF en France, on perd

Il faut surtout faire des économies d'énergie en général et d'électricité en particulier, on la gaspille car on en a beaucoup. La question énergétique ne se limite pas au nucléaire, loin de là. Il faut économiser du pétrole, en faisant des transports collectifs électriques.

La part des transports dans la consommation d'électricité n'est que 3%. C'est génial et personne ne le sait. On peut multiplier par trois tous les transports électriques collectifs, et c'est ce qu'il faut faire. L'électricité c'est très bien pour faire des métros, des trams, des trolley bus.... Ça nous rend moins dépendants au pétrole. Sur la voiture électrique, je suis plus réservé car la technologie n'est pas au point.

Les deux tiers de la consommation d'électricité en France est dans les bâtiments. Consommation du chauffage électrique, encore une spécialité française, mais surtout des usages spécifiques, électroménager, audiovisuel, informatique, dont nous consommons beaucoup plus que les Allemands.

La direction générale de l'Energie a toujours été contre le chauffage électrique mais elle s'est heurtée à EDF et quand on se heurte à EDF en France, on perd, même si on est le corps des Mines.

Comment faire pour que les gens mettent leur ordinateur en veille ?

On pourrait interdire les appareils qui ne sont pas efficaces, faire une vraie politique de bonus-malus sur l'électroménager performant. Ou encore interdire les panneaux publicitaires lumineux dans le métro, qui consomment l'équivalent de deux ménages.

Sortir du nucléaire risque de mettre en péril des centaines de milliers d'emplois ...

Si la sortie se fait sur vingt-cinq ans, ça laisse le temps à EDF de se convertir. Et puis, fermer les centrales ne veut pas dire la fin du nucléaire, car il y a la gestion des déchets qui sera un bazar sans fin, et aussi le démantèlement de toutes les installations nucléaires qui demandera des emplois très qualifiés.

On a fait du fric avec l'électricité, sans penser à la suite

L'enfouissement est moralement inacceptable : faire des trous dans la croûte terrestre, je ne pense pas que ça marche. Il va falloir les stocker à sec, en subsurface hyperprotégée, c'est un boulot énorme.

Le démantèlement des centrales, c'est pareil, il faut mettre au point des techniques.

On a fait du fric avec l'électricité, sans penser à la suite. Dans les années 60, les déchets nucléaires étaient considérés comme un problème d'ordure. Ce qui intéressait les ingénieurs c'était de construire, pas de prévoir le démantèlement. On a repoussé, jusqu'à maintenant. Si on arrête Fessenheim aujourdh'hui, il faudra commencer à démanteler dans dix ans. Chinon, Saint-Laurent et Bugey, les premières centrales à graphite-gaz peuvent l'être dès maintenant.

Et puis rappelons que l'Allemagne a créé 300 000 emplois dans les renouvelables.

Il existe un énorme potentiel d'emplois dans les économies d'énergie. La Société d'économie mixte (SEM) Energies Posit'if qui vient d'être créée en Île-de-France va appliquer un système vraiment sioux : elle finance et fait réaliser les travaux de réhabilitation énergétique des bâtiments et se rembourse sur les économies d'énergie réalisées. C'est la réponse à grande échelle vers la transition énergétique et c'est pourvoyeur d'emplois.

 


Bernard Laponche chez lui à Paris, le 6 janvier (Audrey Cerdan/Rue89)

 

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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 12:57

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 01.01.12 | 07h41   •  Mis à jour le 01.01.12 | 11h49


Un puissant séisme, de magnitude 7, s'est produit, dimanche 1er janvier, en début d'après-midi à Tokyo et dans sa région, mais il a eu lieu à une grande profondeur et aucune alerte au tsunami n'a été émise, a indiqué l'Agence météorologique japonaise. La secousse a eu lieu à 14h28 (6h28), a précisé l'Agence.

L'épicentre du séisme, qui s'est produit à 6h27 (heure de PAris), se situait à une profondeur de près de 350 km et à 220 km au sud-sud-ouest de la ville de Hachijo-Jima, au sud-est des îles Isu, a précisé l'institut géologique américain (USGS).

La secousse a été ressentie à Tokyo et dans sa région. Un porte-parole de Tokyo Electric Power, opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, a précisé qu'aucune anomalie n'avait été constatée sur le site après ce tremblement de terre.

La circulation de certains trains à grande vitesse a été brièvement suspendue dans le nord du pays, rapporte l'agence de presse Kyodo. Un séisme de magnitude 9 et un tsunami ont dévasté le 11 mars dernier le nord-est du Japon, faisant plus de 23 000 morts et disparus. Cette double catastrophe naturelle a déclenché la plus grave crise nucléaire depuis l'accident de Tchernobyl en 1986 en raison des dégâts infligés à la centrale de Fukushima.

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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 15:58

LEMONDE.FR avec AFP, AP | 26.12.11 | 14h22   •  Mis à jour le 26.12.11 | 16h06

 
 

 

Le rapport accuse notamment Tepco de ne pas avoir correctement réagi à la situation, faute de connaissances suffisantes sur ses équipements et d'entraînement de ses équipes.

Le rapport accuse notamment Tepco de ne pas avoir correctement réagi à la situation, faute de connaissances suffisantes sur ses équipements et d'entraînement de ses équipes.AP / Tepco

Un groupe d'experts mandatés par le gouvernement japonais a mis en cause le manque de préparation et d'organisation face à l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima, provoqué par le séisme et le tsunami du 11 mars dans le nord-est du Japon, selon un rapport intermédiaire publié lundi 26 décembre.

"Il y a eu un problème majeur dans la préparation aux catastrophes nucléaires", affirment ces experts. Ce document souligne que  la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) n'avait pas pris les dispositions nécessaires, considérant comme très faible la probabilité d'un tsunami de cette envergure (plus de 14 mètres), bien que des calculs aient montré que le risque existait bel et bien. Le fait que la hauteur du tsunami ait dépassé les prévisions ne saurait servir d'excuse à Tepco et aux autorités japonaises face à la gestion de l'accident, le pire depuis celui de Tchernobyl en 1986, estiment les enquêteurs.

IMPRÉPARATION DES ÉQUIPES

Le rapport accuse notamment Tepco de ne pas avoir correctement réagi à la situation, faute de connaissances suffisantes sur ses équipements et d'entraînement de ses équipes. "Tepco ne s'attendait pas à une situation dans laquelle toutes les sources électriques seraient simultanément interrompues dans plusieurs réacteurs à cause d'un désastre naturel, et elle n'a pas formé ses équipes pour répondre à ces circonstances", est-il écrit dans le rapport.

>> Lire l'entretien avec le professeur japonais, Hiroaki Koide : "Pour le nucléaire, il n'y a jamais de responsables. Trop d'intérêts sont mêlés..."

Selon ce document, la fusion du combustible dans les réacteurs et les rejets de substances radioactives auraient pu être limités si les techniciens avaient procédé à des relâchements de pression dans les réacteurs 1 et 3 et commencé à injecter de l'eau plus tôt. Les employés avaient d'abord considéré qu'un système de refroidissement d'urgence était encore fonctionnel, malgré plusieurs signes contraires.

CONSIGNES D'ÉVACUATION ERRONÉES

La réponse du gouvernement au stade précoce de la crise a également été problématique, affirme le rapport, dénonçant la lenteur et la confusion avec laquelle celui-ci a informé la population – usant notamment d'un langage évasif pour éviter d'admettre la fusion du combustible dans les réacteurs.

Le rapport dénonce également l'insuffisance de communication entre les fonctionnaires et le bureau du premier ministre. Le ministère de l'industrie et l'Agence de sûreté nucléaire reprochent à Tepco sa lenteur dans la fourniture d'informations, mais dans le même temps ces autorités n'ont pas envoyé de personnel au siège social de la compagnie.

Le comité accuse également le gouvernement d'avoir attendu trop longtemps pour avertir les habitants de zones déjà contaminées, exposant inutilement des villes entières aux radiations, alors qu'elles auraient pu être évacuées. Les consignes d'évacuation données aux résidents en ont également poussé certains vers des zones où les substances radioactives s'étaient davantage propagées, selon ce rapport. La version définitive de ce document d'étape sera publiée à l'été 2012.

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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 22:01

LEMONDE.FR avec AFP | 22.12.11 | 08h24

 
 

 

Après la catastrophe de Fukushima, des agents se rendent sur les lieux pour constater et évaluer les dégâts le 17 juin 2011.

Après la catastrophe de Fukushima, des agents se rendent sur les lieux pour constater et évaluer les dégâts le 17 juin 2011.AFP/-

Après avoir décrété la "fin de l'étape 2" signifiant la stabilisation de la centrale accidentée de Fukushima, le gouvernement japonais va redéfinir le périmètre interdit pour permettre un retour progressif de la population là où ce sera possible. "L'étape 2 terminée, nous allons étudier le problème de la zone interdite", a confirmé le premier ministre, Yoshihiko Noda, alors que le gouvernement a annoncé mercredi que le démantèlement des quatre réacteurs les plus endommagés du complexe atomique exigera environ quarante ans.

Juste après l'accident de Fukushima Daiichi, provoqué par le séisme et le tsunami du 11 mars, l'Etat a interdit l'accès à un rayon de 20 km autour de la centrale et évacué plusieurs localités plus distantes où la dose d'exposition aux radiations est supérieure à 20 millisieverts par an. Plus de 80 000 personnes ont ainsi été forcées d'abandonner leur domicile et des milliers d'autres ont fui de leur propre chef, mais beaucoup espèrent revenir. La phase aiguë étant considérée comme terminée grâce au rétablissement de systèmes de refroidissement, au maintien de la température des réacteurs sous 100 degrés Celsius et à la limitation des rejets radioactifs, l'Etat estime que les niveaux de rayonnements alentours n'augmenteront plus et qu'une décontamination est partiellement possible à moyen terme.

Selon les hypothèses désormais discutées, les autorités pourraient annuler à compter du mois d'avril la zone interdite des 20 km et créer trois nouvelles aires de statut différent en fonction des niveaux de radioactivité. "La contamination est très variable et ne dépend pas uniquement de la distance, elle est surtout liée à la direction des vents et aux précipitations après l'accident", souligne le professeur Tatsuhiko Kodama, directeur du centre Radioisotope de l'Université de Tokyo. "Même dans la zone interdite des 20 km, il y a des lieux où la radioactivité est très faible, proche de la norme internationale habituelle. Dans ces endroits, on peut envisager le retour progressif des personnes", précise-t-il.

DES ZONES DÉCONTAMINÉES AUX ZONES INHABITABLES 

Première aire selon le gouvernement : une "zone de préparation au retour", où la dose d'exposition aux radiations est comprise entre 1 et 20 millisieverts par an. Cette aire serait en priorité décontaminée, pour s'approcher le plus possible du seuil de 1 millisievert par an, limite légale habituelle. "Il est techniquement possible de faire chuter le niveau en coupant les arbres, en enlevant une partie de la terre, puisque la concentration se trouve dans les dix premiers centimètres. Cela prend un temps extrêmement long et coûte très cher", explique M. Kodama. Cependant, pour rendre les lieux vivables, il faudra aussi remettre en état les infrastructures, après neuf mois d'inactivité et du fait des dégâts causés par le séisme et le tsunami.

Devrait aussi être créée une "zone d'habitat limité", là où la dose de radiations se situe entre 20 et 50 millisieverts par an. Les localités concernées seront encore interdites plusieurs années, mais la décontamination y sera entreprise pour ramener le niveau en-deçà de 20 millisieverts par an et permettre le retour des personnes par la suite.

Enfin, la troisième aire, où l'exposition aux rayonnements dépasse 50 millisieverts par an, sera décrétée "zone de retour difficile", un euphémisme signifiant inhabitable. Il s'agit essentiellement d'une bande nord-ouest au départ de la centrale, où la contamination a été très forte. Elle restera totalement déserte pendant plus d'une décennie au moins. L'Etat devrait proposer aux habitants le rachat des terres sacrifiées. "En certains endroits, le retour sera impossible. Il faut le dire clairement aux habitants", conseille M. Kodama.

RETARD DANS L'ÉVACUATION DES HABITANTS

Alors que le gouvernement envisage le retour de certains habitants dans les zones touchées par l'accident de Fukushima, le quotidien Yomiuri rapporte qu'une mauvaise communication au sein du gouvernement japonais pourrait avoir retardé l'évacuation des personnes menacées par les fuites radioactives de la centrale, citant le comité d'experts chargés d'enquêter sur cette crise. Ce comité doit publier un rapport préliminaire le 26 décembre, précise le Yomiuri. Les experts ont déterminé qu'une mauvaise communication entre le centre de gestion des crises du gouvernement et les principaux responsables chargés de prendre les décisions avait retardé l'emploi d'un système d'alerte permettant de prédire le niveau de radioactivité en cas de diffusion.

Les informations du journal mettent également en cause l'opérateur Tepco, accusé d'avoir mal réagi à la situation catastrophique générée par le séisme et le tsunami du 11 mars. Les enquêteurs notent que ses employés n'avaient pas une connaissance exhaustive des systèmes de refroidissement de secours, ce qui a retardé leur réaction.

Les autorités ont ordonné les premières évacuations des personnes habitant à proximité de la centrale dans la soirée du 11 mars, plusieurs heures après le séisme. La principale secousse a eu lieu à 14 h 46 locales, et le tsunami a touché la centrale nucléaire environ 40 minutes plus tard.
Le rayon de la zone à évacuer, initialement de dix kilomètres autour de la centrale, a été porté à vingt kilomètres le lendemain.

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 21:50

LEMONDE.FR avec AFP | 21.12.11 | 09h53

 

Des ouvriers en tenue de protection à la centrale de Fukushima, le 12 novembre.

Des ouvriers en tenue de protection à la centrale de Fukushima, le 12 novembre.AP/David Guttenfelder

Le gouvernement japonais a présenté, mercredi 21 octobre, un nouvel échéancier de travaux pour la centrale de Fukushima. Il prévoit un démantèlement s'étalant sur une durée de 40 ans, compte tenu de l'état désastreux du site et des techniques nouvelles nécessaires.

"Le travail se fera en plusieurs étapes", a expliqué Goshi Hosono, ministre de l'environnement, chargé de l'accident, lors d'une conférence de presse. Le retrait du combustible usé des piscines de désactivation devrait débuter dans environ deux ans et durer plusieurs années, délai durant lequel seront également renforcés les systèmes de refroidissement pour les réacteurs et piscines ainsi que les diverses installations.

NOUVEAUX RISQUES

L'extraction du combustible fondu dans les réacteurs 1 à 3 sera quant à lui mis en œuvre dans dix ans, et durera plus de deux décennies. Dans les deux cas des techniques nouvelles seront nécessaires, a souligné M. Hosono, la situation à Fukushima étant inédite, avec des bâtiments détruits, un niveau de radioactivité élevé et du combustible tombé en tout ou partie sur le plancher de béton de l'enceinte de confinement dans trois réacteurs sur les six du complexe.

Le démantèlement du site ravagé par le séisme et le tsunami du 11 mars dans le nord-est de l'archipel ne sera, en conséquence, pas achevé avant environ 40 ans, prévoit l'Etat. "Nous devons effectuer ces travaux en évitant de générer de nouveaux risques", a pour sa part insisté le ministre de l'industrie, Yukio Edano.

Le gouvernement japonais avait décrété vendredi dernier l'état d'arrêt à froid des réacteurs accidentés de la centrale, une étape importante qui marque la stabilisation du site et ouvre la période de préparation du démantèlement.

 

Vue de la centrale de Fukushima, le 12 novembre 2011.

Vue de la centrale de Fukushima, le 12 novembre 2011.AFP/DAVID GUTTENFELDER

CHUTE DE 10 % A LA BOURSE DE TOKYO

L'état d'arrêt à froid, qui signifie le maintien de la température à l'intérieur des réacteurs sous 100 degrés Celsius et le contrôle des émissions radioactives, était un des objectifs clefs de "l'étape 2 du plan de travail" établi par la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) dans le but de venir à bout de cette catastrophe. Parallèlement au démantèlement progressif, les autorités vont devoir s'occuper des alentours contaminés et de la population évacuée.

Par ailleurs, Tepco traverse une période particulièrement délicate. Outre le coût qu'implique le démantèlement de la centrale, son action à la Bourse de Tokyo a perdu 10 % alors que la compagnie doit également indemniser les victimes de l'accident nucléaire. L'explication viendrait de nouvelles rumeurs sur les risques de nationalisation de la compagnie. Les quotidiens japonais Yomiuri Shimbun et Nikkei ont affirmé, mercredi, que l'Etat envisageait de prendre le contrôle des deux tiers des parts de la compagnie via une organisation publique d'aide financière.

L'opération, qui s'assimilerait à une nationalisation, se ferait par le biais d'une augmentation de capital, le tout devant être rendu effectif au cours d'une assemblée générale des actionnaires en juin 2012. "Nous étudions toutes les options, mais rien n'est à l'heure actuelle officiellement décidé", a répondu le ministre de l'industrie

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 12:48

LEMONDE.FR avec AFP | 09.12.11 | 12h21   •  Mis à jour le 09.12.11 | 12h32

 
 

 

Des ingénieurs de Tepco, le 26 mars 2011.

Des ingénieurs de Tepco, le 26 mars 2011.AFP/-

Tokyo Electric Power (Tepco), opérateur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a annoncé, vendredi 9 décembre, une nouvelle version de son plan d'économies sur 10 ans, dont près de la moitié concerne la réduction des frais liés au personnel.

L'opérateur prévoit à présent d'épargner 2 648,8 milliards de yens, soit 25,2 milliards d'euros en une décennie, soit environ 100 milliards de yens de plus que précédemment annoncé. Quelque 1 113,5 milliards de yens, soit 10,6 milliards d'euros proviendront du départ de quelque 7 400 personnes, de la diminution des primes de retraite, et de réductions salariales diverses. "Ce plan va nécessiter des discussions avec les syndicats car les réductions de frais liés à la main-d'oeuvre sont élévés", a reconnu un responsable de Tepco, lors d'une conférence de presse.

GROUPE D'EXPERTS

Par ailleurs, le groupe prévoit de réviser tous ses plans d'investissement, de renégocier des contrats avec ses fournisseurs et autres dispositions pour économiser au total 1 535,3 milliards de yens. Tepco reçoit actuellement des avances de l'Etat pour dédommager les personnes et entreprises affectées par l'accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima à la suite du séisme et du tsunami du 11 mars. Le plan d'économies est la condition sine qua non à l'octroi de fonds étatiques.

En dehors de ces réductions de dépenses, le groupe va vendre pour 700 milliards de yens (6,7 milliards d'euros) d'actifs (sociétés, biens immobiliers et titres financiers), dont plus de la moitié dès cette année. Selon les évaluations d'un groupe d'experts mandatés par le gouvernement, Tepco aurait besoin de quelque 4 540 milliards de yens, ce qui équivaut à 44 milliards d'euros, avant mars 2013 pour les dédommagements, et de plus de mille milliards de yens pour démanteler ensuite les quatre réacteurs condamnés sur les six de Fukushima Daiichi.

Il faudra trente ans au moins pour y parvenir, trois des réacteurs étant si endommagés qu'une extraction du combustible paraît inenvisageable avant 2022, si tant est que la situation soit stabilisée sur le site d'ici à la fin de l'année et les rejets contrôlés.

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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 22:27

LEMONDE.FR avec AFP | 07.12.11 | 12h39   •  Mis à jour le 07.12.11 | 12h41

 
 

 

"A certains endroits, le niveau de radiation est tellement élevé que les habitants peuvent être exposés à une dose dix fois supérieure à la dose annuelle autorisée", a précisé Greenpeace.

"A certains endroits, le niveau de radiation est tellement élevé que les habitants peuvent être exposés à une dose dix fois supérieure à la dose annuelle autorisée", a précisé Greenpeace.REUTERS/POOL

Les habitants de Fukushima "sont laissés à leur propre sort", a assuré mercredi une experte de l'organisation Greenpeace, soutenant avoir mesuré au-delà de la zone évacuée autour de la centrale nucléaire accidentée des niveaux de radiation "dix fois" supérieurs au maximum autorisé. Ike Teuling, spécialiste en radioactivité pour l'organisation de défense de l'environnement, déclare dans un communiqué que "le gouvernement japonais devrait au moins évacuer les femmes enceintes et les enfants jusqu'à ce que leur lieu de vie ait été nettoyé convenablement".

"A certains endroits, le niveau de radiation est tellement élevé que les habitants de cette ville peuvent être exposés à une dose dix fois supérieure à la dose annuelle autorisée", a précisé Greenpeace, qui est basée aux Pays-Bas. Des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées dans un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale de Fukushima (nord-est du Japon), après le séisme suivi d'un tsunami géant, le 11 mars, qui a provoqué la plus grave catastrophe nucléaire depuis vingt-cinq ans.

"IRRESPONSABLE ET DANGEREUX"

Greenpeace assure avoir effectué ses mesures à 60 kilomètres de la centrale nucléaire, dans une zone qui n'a pas été évacuée. "C'est totalement irresponsable et dangereux de laisser les habitants s'occuper eux-mêmes de la décontamination ou de les laisser attendre pendant des mois dans un environnement radioactif sans qu'ils aient droit, entre-temps, à une évacuation", a soutenu Mme Teuling.

Le 15 novembre, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait salué les efforts de décontamination menés par le Japon dans la zone affectée par la catastrophe nucléaire de Fukushima en mars, mais avait jugé que des progrès pouvaient encore être réalisés. L'opérateur de la centrale accidentée Tokyo Electric Power (Tepco) avait annoncé lundi qu'une nouvelle fuite de liquide radioactif se déversant en partie dans l'océan Pacifique avait été détectée.

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