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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 18:20

 

Le Monde.fr avec AFP | 04.09.2012 à 07h42 • Mis à jour le 04.09.2012 à 10h03

 
L'Egypte a demandé récemment un prêt de 4,8 milliards de dollars au Fonds monétaire international.

Les Etats-Unis se rapprochent d'un accord pour alléger d'un milliard de dollars la dette de l'Egypte, affirme le New York Times lundi sur son site Internet, citant des responsables de l'administration Obama.

Cet effacement de dette avait été promis en mai 2011 par le président Barack Obama, en même temps qu'un autre milliard d'aides supplémentaires destinées à accompagner la transition démocratique dans ce pays.

L'Egypte, qui connaît depuis la chute d'Hosni Moubarak en février 2011 une aggravation de sa situation économique, a demandé récemment un prêt de 4,8 milliards de dollars au Fonds monétaire international, plus élevé que l'enveloppe de 3,2 milliards de dollars initialement envisagée. Le New York Times précise que cette demande est soutenue par l'administration américaine.

 

INFLUENCE RÉGIONALE POSITIVE DE L'ÉGYPTE

Vu l'influence de l'Egypte dans le monde arabe, le redressement de son économie et sa stabilité politique pourraient avoir une influence positive sur d'autres pays en transition dans la région, ont précisé les responsables de l'administration américaine au journal.

La période est également jugée propice à des investissements. Le département d'Etat et la chambre américaine de commerce vont ainsi emmener au Caire, à partir de samedi, des représentants de près de 50 entreprises américaines, comme le constructeur d'engins de chantier Caterpillar ou celui d'imprimantes et de photocopieuses Xerox, soit "l'une des plus grandes délégations commerciales jamais organisées", écrit encore le journal.

 

 

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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 17:06

 

 

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 24.08.2012 à 18h15 • Mis à jour le 24.08.2012 à 18h15

 
 
Crédits : AP/Amr Nabil / Amr Nabil

Quelques centaines d'Egyptiens sont descendus vendredi 24 août dans les rues du Caire pour manifester contre le président Mohamed Morsi lors du premier rassemblement de ce type, moins de deux mois après l'arrivée au pouvoir du candidat des Frères musulmans.

Des échauffourées ont opposé les manifestants à des partisans de Mohamed Morsi. Sur la place Tahrir, épicentre de la révolution qui a abouti au renversement d'Hosni Moubarak en février 2011, de jeunes membres des deux camps se sont affrontés à l'aide de pierres, de bouteilles et de bâtons. Des bagarres se sont poursuivies dans les ruelles environnantes.

Les violences ont éclaté place Tahrir lorsque des témoins ont entendu des coups de feu. Selon l'agence de presse officielle Mena citant le ministère de la santé, cinq personnes ont été blessées sur cette place. L'agence cite aussi le témoignage d'un médecin présent place Tahrir affirmant avoir soigné quatre personnes, dont trois blessées par balle.

 "NE VOUS FAITES PAS AVOIR PAR LES FRÈRES"

La ville portuaire d'Ismaïlia, à 120 km à l'est du Caire, a également été le théâtre d'échauffourées, selon un témoin. Les rassemblements organisés par les opposants de Mohamed Morsi dans d'autres quartiers de la capitale égyptienne se sont en revanche déroulés dans le calme, le nombre de manifestants ne dépassant pas quelques centaines, au total, en début d'après-midi.

Les manifestants ont accusé le chef de l'Etat, qui n'appartient officiellement plus à la confrérie islamiste depuis son investiture le 30 juin, de chercher, à son tour, à monopoliser le pouvoir. Le successeur de Hosni Moubarak a abrogé le 12 août une "déclaration constitutionnelle" prise par les militaires avant son élection et qui rognait les prérogatives présidentielles.

"Réveillez-vous, peuple égyptien !", scandait Mahmoud, âgé d'une cinquantaine d'années, aux 200 personnes réunies sur la place Tahrir. "Ne vous faites pas avoir par les Frères." "L'Egypte est pour tous les Egyptiens, pas pour une seule organisation", a-t-il ajouté, debout sur une moto, alors que la circulation continuait autour de lui.

Quelques dizaines de personnes se sont aussi rassemblées devant le ministère de la défense aux abords desquels des affrontements avaient opposé des manifestants et l'armée, il y a quelques mois, lorsque les généraux du Conseil suprême des forces armées (CSFA) assuraient la transition.

ENQUÊTE SUR LES FRÈRES

La police a prévenu qu'elle protégerait les manifestants pacifiques mais réprimerait toute violation de loi, alors que des rumeurs propagées par la presse et les médias sociaux laissaient craindre des attaques contre des locaux des Frères musulmans, ce que les organisateurs ont nié.

Les meneurs, qui souhaitaient marcher vers le palais présidentiel et qui renvoient dos à dos l'armée et les Frères musulmans, demandent aussi l'ouverture d'une enquête sur le financement de l'organisation islamiste. La confrérie se trouve sur le devant de la scène politique depuis la "révolution du Nil" de 2011 après avoir été réprimée pendant les trente années du régime Moubarak.

 Le quotidien libéral Al Masry al Youm a qualifié à la "une" de son numéro de vendredi les manifestations, prévues de longue date, de "premier test pour Morsi".

Plusieurs organisations libérales, généralement opposées aux Frères musulmans, ont pris leurs distances à l'égard de la manifestation, comme le Mouvement du 6-Avril, l'un des fers de lance de la révolution. "Ceux qui veulent renverser les Frères devraient le faire par les urnes", écrit sur Facebook Ahmed Said, dirigeant des Egyptiens libres, un parti libéral ne participant pas non plus à la manifestation.

Accusé notamment par l'opposition libérale de chercher à bâillonner les médias, Mohamed Morsi a donné un gage d'ouverture jeudi en décidant une loi qui a, de fait, annulé la détention préventive d'Islam Afifi. Ce dernier, rédacteur en chef du quotidien Al Dostour, est accusé d'insultes contre le président.

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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 11:51

 

 

LE MONDE | 30.06.2012 à 16h53 • Mis à jour le 30.06.2012 à 16h53

Par Clarie Talon (Le Caire, correspondance)

 
 
Les manifestants réunis sur la place Tahrir, le 25 janvier 2012.

Le scénario est toujours le même : une femme, place Tahrir, au Caire, vers la fin de l'après-midi, un jour de manifestation. Elle est égyptienne, ou non, voilée, ou pas. Journaliste parfois, souvent militante. Elle se fraie un chemin dans la foule compacte et chamarrée en compagnie de camarades ou de collègues comme elle transportés par la liesse.

Soudain, tout bascule. En quelques secondes, le bain de foule tourne au viol collectif. Les mains d'abord, par dizaines, s'abattent brusquement sur son corps. La femme réalise alors qu'elle est encerclée par des dizaines d'hommes qui la séparent de force de ses compagnons.

Projetée à terre, elle voit ses habits arrachés, sent des doigts s'immiscer en elle malgré ses hurlements de terreur. Autour, la meute grossit. Une foule d'hommes se bousculent en hurlant, tendant leurs bras pour mieux la toucher. D'autres s'interposent, tentent de la protéger. En vain. Cela peut durer une heure. Parfois, elle perd connaissance. Parfois, elle a le temps d'apercevoir le visage de ceux qui parviendront à l'arracher à ses agresseurs. Car bien qu'elle soit détruite, elle est sauvée, toujours. In extremis.

 DES ATTAQUES QUI SERAIENT DE PLUS EN PLUS FRÉQUENTES

Combien de fois ce scénario s'est-il répété depuis la révolution ? Pour l'instant, seules les agressions concernant des journalistes étrangères ont fait l'objet de comptes rendus détaillés. Le 11 février 2011, Lara Logan, une journaliste de la chaîne américaine CBS, a raconté son calvaire en détail après avoir subi ce traitement pendant près d'une demi-heure.

Le 24 novembre 2011, une journaliste de France 3, Caroline Sinz, était agressée à son tour :

 

 

Des dizaines de cas identiques, concernant autant les Egyptiennes que les étrangères, ont été signalés depuis le soulèvement de janvier 2011. C'est peu comparé aux victimes anonymes qui, selon les organisations de défense des droits de l'homme, se sont gardées de se faire connaître et qui refusent de témoigner. Un groupe de femmes venues le 8 juin sur la place pour dénoncer le harcèlement sexuel a été violemment agressé.

Le 26 juin, le récit bouleversant d'une jeune Britannique, Natasha Smith, étudiante en journalisme venue au Caire réaliser un reportage, a suscité une profonde émotion. Sur son blog, elle décrit "ces hommes qui, par centaines, changés en animaux", se seraient jetés sur elle à la sortie du pont Qasr Al-Nil. Déshabillée, traînée par les cheveux, elle affirme avoir été battue et violée par des dizaines de doigts, jusque sous des tentes dans lesquelles on essayait de la soustraire à ses agresseurs. "Un homme a tenté de me frapper avec un piquet de tente", affirme Natasha Smith, qui décrit, pour compléter le tableau, "deux femmes en burqa qui la regardent benoîtement avant de se détourner".

Affublée d'un voile censé la dissimuler aux regards, elle affirme avoir été évacuée en cachette par des Egyptiens qui auraient cependant refusé de l'accompagner à l'hôpital, "de peur d'être arrêtés si on les voyait avec elle". Elle aurait alors gagné un hôpital public, où elle aurait été éconduite par le personnel. Dans un autre établissement, on aurait refusé de l'examiner.

Son récit, relayé par CNN (vidéo ci-dessous), aurait, selon la chaîne américaine, été confirmé par l'ambassade de Grande-Bretagne en Egypte. Même s'il laisse sceptiques un certain nombre d'Egyptiens, gênés par le manque de détails temporels et géographiques, certaines incohérences de la narration et le ton volontiers ironique adopté par l'auteur, il correspond aux descriptions données par les autres victimes.

 

 

"Quel que soit le fin mot de l'histoire, et les doutes que j'ai sur son récit, prévient Yara Sallam, directrice du programme de défense des droits des femmes à l'ONG Nazra pour les études sur les femmes, cela ne doit pas masquer la réalité de ces attaques", qui, selon beaucoup de femmes, seraient de plus en plus fréquentes.

 "DES HOMMES AUX REGARDS D'ANIMAUX"

Violée le 2 juin place Tahrir, C., bien qu'étrangère, souhaite garder l'anonymat. Ce qu'elle décrit correspond exactement au récit de Natasha Smith : "Les hommes étaient comme des lions autour d'une pièce de viande, leurs mains partout sur mon corps et sous mes vêtements déchirés. Leurs regards étaient ceux d'animaux. Pas humains du tout, ils me jetaient à droite et à gauche comme si j'étais un sac-poubelle, pas un humain."

Ni elle ni ses deux amies, qui ont subi le même sort au même moment, n'ont porté plainte, faute de pouvoir reconnaître leurs agresseurs. Elles se sont contentées de témoigner auprès d'ONG locales. De toute façon, la loi ne considère pas ces agressions comme des viols, mais comme du simple "harcèlement sexuel", dont les victimes sont systématiquement découragées et dénigrées par les policiers.
 

"Ces attaques sont calculées et organisées pour effrayer les femmes et les chasser de la sphère publique", affirme un rapport publié par Nazra. "Il est très difficile d'accuser l'armée ou l'Etat d'envoyer des voyous sur la place commettre ces agressions pour ternir l'image des révolutionnaires, explique Yara Sallam, mais le fait que, la plupart du temps, ces agressions se produisent au même endroit [devant le restaurant Hardees] les rend très louches. Comment croire que tous les frustrés du Caire se trouvent en même temps au même endroit ? Cela ressemble plutôt à un traquenard. Cela dit, ces viols ne seraient pas possibles sans un climat général de tolérance vis-à-vis du harcèlement sexuel."

 PLACE TAHRIR, LIEU DE "BAGARRES DE RUE"  

De fait, aucune enquête n'aurait été déclenchée. Et le sujet alimente un débat brûlant en Egypte, même s'il est absent des colonnes des journaux. On sait parfaitement qu'il déchaîne les passions en Occident, où l'islam est volontiers incriminé. Or le contexte général d'insécurité qui règne sur la place Tahrir n'est sans doute pas étranger à ces agressions. A la nuit tombée, la place se transforme en un lieu interlope où vendeurs ambulants, souvent accusés d'espionnage, hommes ayant élu domicile sous les tentes et baltagas ("voyous") cherchent la bagarre. Les hommes, eux aussi, y sont victimes de vols et d'agressions.
 

"L'augmentation des agressions sexuelles n'est pas étonnante dans le contexte actuel, estime Yara Sallam. La présence de l'armée dans la rue contribue à normaliser la violence dans la société, cela rend les gens plus agressifs en général. Il y a beaucoup de bagarres de rue."

Et de souligner les agressions sexuelles répétées commises par les militaires égyptiens contre les manifestantes qui ne peuvent qu'encourager une telle violence, par ailleurs déjà signalée sous le régime Moubarak.

Clarie Talon (Le Caire, correspondance)

 

 

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24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 13:55

 

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 24.06.2012 à 14h45 • Mis à jour le 24.06.2012 à 14h45

 
 
Les autorités ont affirmé avoir mis en place de mesures de sécurité exceptionnelles pour prévenir des violences post-électorales.

 

Les militaires au pouvoir en Egypte étaient en alerte dimanche 24 juin avant la proclamation du vainqueur du second tour de l'élection présidentielle du week-end dernier.

La commission électorale doit annoncer à 15 heures locales qui du Frère musulman Mohamed Morsi ou de l'ex-général Ahmed Chafik, dernier premier ministre du président déchu Hosni Moubarak, deviendra le premier président choisi par les Egyptiens. Les deux rivaux se sont déjà proclamés vainqueurs et ont déposé des recours l'un à l'encontre de l'autre. Les partisans de Mohamed Morsi pourraient réagir avec colère si la victoire est attribuée à Ahmed Chafik.

Samedi, les deux candidats avaient mobilisé leurs troupes sur deux places différentes de la capitale, dans une dernière démonstration de force avant le verdict de la commission électorale.

Manifestation des partisans des Frères musulmans, samedi 23 juin au Caire.

Peu de soldats étaient visibles dans les rues dimanche mais les autorités ont affirmé avoir mis en place de mesures de sécurité exceptionnelles pour prévenir des violences post-électorales. Des véhicules blindés sont stationnés dans la capitale au siège de la commission électorale et devant le bureau d'information du gouvernement où doit se tenir une conférence de presse pour commenter ce résultat historique au Proche-Orient. Et les fonctionnaires travaillant autour de la place Tahrir au Caire où sont rassemblés plusieurs milliers de partisans des Frères musulmans, ont été encouragés à rentrer chez eux.

 

 INQUIÉTUDE DES ÉGYPTIENS

De nombreux Egyptiens et des millions de personnes dans la région considéreraient une victoire de l'ex-général Chafik comme un coup mortel aux révolutions du Printemps arabe de 2011, malgré sa promesse de former un gouvernement non exclusivement composés d'islamistes.

Mohamed Morsi, 60 ans, a fait ses études d'ingénieur aux Etats-Unis. Prisonnier politique sous le régime d'Hosni Moubarak, il a proclamé sa victoire quelques heures après la fermeture des bureaux de vote dimanche dernier. Cette décision a été critiquée par les généraux au pouvoir. Montrant sa certitude de l'emporter, il a déjà rencontré d'autres groupes et établi un projet d'accord pour former un gouvernement de coalition nationale.

Les Frères se dépeignent comme un mouvement moderne, prêt à travailler avec d'autres et désireux de respecter les traités signés par ses prédécesseurs. Certains de leurs partisans citent l'exemple de la Turquie, où la démocratie fait peu à peu son chemin.

S'il est élu, Mohamed Morsi sera le premier dirigeant islamiste à la tête du pays le plus peuplé du monde arabe. Mais sa marge de manoeuvre sera des plus limitées. A la suite de la dissolution sur décision de justice de la chambre des députés dominée par les islamistes, l'armée s'est en effet octroyée le pouvoir législatif et un droit de contrôle sur l'élaboration de la prochaine Constitution.

Elle a toutefois promis de remettre le pouvoir au nouveau président avant le 30 juin.
La confrérie a vivement critiqué les dispositions constitutionnelles prises par l'armée et qui permettront aux militaires de rester un acteur central.

 

 

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 13:14

 

.tv5.org - LE CAIRE (AFP) - 04.06.2012 13:02 - Par Jailan ZAYAN

Des militants égyptiens qui avaient lancé la révolte à l'origine de la chute de Hosni Moubarak en 2011 veulent maintenir la pression avec de grandes manifestations mardi après le verdict jugé trop clément contre l'ancien président et plusieurs de ses proches.

voir le zoom : Un homme tient une pancarte appellant au retrait de toutes les personnes liées à l'ancien régime de Moubarak, le 3 juin 2012 place Tahrir au Caire 
Un homme tient une pancarte appellant au retrait de toutes les personnes liées à l'ancien régime de Moubarak, le 3 juin 2012 place Tahrir au Caire
AFP - Marco Longari

voir le zoom : L'ancien président égyptien Hosni Moubarak est transporté en ambulance à la sortie de son procès où il a été condamné à la prison à vie, le 2 juin 2012 au CaireL'ancien président égyptien Hosni Moubarak est transporté en ambulance à la sortie de son procès où il a été condamné à la prison à vie, le 2 juin 2012 au Caire
AFP -
voir le zoom : Un protestataire dort, le 4 juin 2012, place Tahrir au Caire 
Un protestataire dort, le 4 juin 2012, place Tahrir au Caire
AFP - Mohammed Abed

Des militants égyptiens qui avaient lancé la révolte à l'origine de la chute de Hosni Moubarak en 2011 veulent maintenir la pression avec de grandes manifestations mardi après le verdict jugé trop clément contre l'ancien président et plusieurs de ses proches.

M. Moubarak et son ancien ministre de l'Intérieur, Habib al-Adly, ont été condamnés samedi à la perpétuité mais six responsables de la sécurité également poursuivis pour meurtres après la mort d'environ 850 personnes pendant la révolte de janvier/février 2011 ont été acquittés.

Ces verdicts qui ne désignent aucun coupable direct dans la mort de ces centaines de manifestants ont provoqué la colère et de nombreux rassemblements à travers le pays. Le parquet a annoncé qu'il ferait appel, mais selon une source judiciaire ce processus pourrait prendre plusieurs semaines.

Un des six anciens chefs de la Sécurité reste cependant en prison, le chef du département de la Sécurité de l'Etat, Hassan Abdel Rahmane, en attendant l'issue de l'enquête sur la destruction de documents de ce service autrefois redouté et aujourd'hui dissous.

Des organisations de défense des droits de l'Homme ont jugé que l'acquittement des six ex-hauts responsables de la sécurité était un déni de justice qui pourrait encourager une culture d’impunité dans la police.

Les formations pro-démocratie dont le Mouvement du 6-Avril, la Coalition des jeunes de la révolution et l'Union des jeunes de Maspero ont appelé à manifester mardi à partir de 15H00 GMT.

Deux candidats à la présidentielle éliminés au premier tour, le nationaliste de gauche Hamdeen Sabbahi et l'islamiste modéré Abdel Moneim Aboul Foutouh, conduiront chacun un cortège en direction de la célèbre place Tahrir au Caire.

Les deux hommes étaient arrivés 3e et 4e au premier tour d'un scrutin qui va désormais se jouer au second tour les 16 et 17 juin entre Mohammed Morsi, le candidat des Frères musulmans, et Ahmed Chafiq, le dernier Premier ministre de M. Moubarak.

La condamnation de M. Moubarak, 84 ans, a provoqué la colère parmi les protestataires: l'ancien président a échappé à la peine de mort requise par le parquet, et il a été blanchi des faits de corruption qui lui étaient reprochés.

Ses deux fils, Alaa et Gamal, poursuivis également pour corruption, n'ont pas été condamnés, les faits qui leur étaient reprochés étant couverts par la prescription, une décision ayant également provoqué la colère et des manifestations au Caire, à Alexandrie et d'autres villes. Les fils Moubarak restent cependant en prison pour une autre affaire.

L'épouse de M. Moubarak, Suzanne, et ses deux belles filles Khadija al-Gammal et Heidi Rasekh ont pu rendre visite lundi à l'ancien président et ont été autorisées à lui porter de la nourriture et des boissons, selon un responsable du ministère de l'Intérieur à l'AFP.

D'après des responsables de la sécurité et la télévision d'Etat, le président déchu, qui pendant ses trois décennies de règne avait joui d'un pouvoir quasi absolu, a pleuré samedi et refusé de quitter l'hélicoptère pour rejoindre la prison de Tora où il a été transféré après sa condamnation.

L'issue du procès alourdit encore le climat à l'approche du second tour de la présidentielle.

Les militants pro-démocratie se retrouvent devant un choix difficile: élire une figure de l'ère Moubarak serait admettre la fin de la révolution et choisir Mohammed Morsi voudrait dire confier le pays à un mouvement qui selon eux a cherché à monopoliser le pouvoir depuis le soulèvement.

Dimanche, M. Chafiq a attaqué les Frères musulmans, en affirmant qu'ils allaient ramener le pays "vers le Moyen-Age".

A moins de deux semaines du vote, un mouvement de boycott gagne du terrain, avec notamment le soutien des acteurs Khaled el-Sawy et Amr Waked. Les manifestants de Tahrir proposent pour leur part un conseil présidentiel, une idée vite rejetée par M. Chafiq et que M. Morsi n'acceptera probablement pas.

MM. Aboul Fotouh et Sabbahi se sont vus dimanche pour coordonner leur action et devaient rencontrer M. Morsi lundi.

Après l'annonce du verdict samedi, le candidat des Frères musulmans a appelé les Egyptiens à poursuivre leur "révolution", avant de se joindre un quart d'heure à la foule sur la place Tahrir.

© 2012 AFP

 

 

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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 15:45

 

 

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 03.06.2012 à 15h28 • Mis à jour le 03.06.2012 à 15h28

 

Le procureur général égyptien a fait appel, dimanche 3 juin, des verdicts rendus dans le procès du président déchu Hosni Moubarak, selon la télévision égyptienne. La justice a condamné l'ancien président et son ministre de l'intérieur Habib El-Adli à la prison à vie, alors que le procureur avait requis la peine capitale.

Le tribunal a également acquitté six anciens hauts responsables de la sécurité. Les deux fils de M. Moubarak, Alaa et Gamal, ont vu les accusations de corruption qui pesaient sur eux déclarées prescrites par la cour, et n'ont pas été condamnés Tous étaient poursuivis pour la répression de la révolte contre le régime au début de l'année 2011, qui a fait officiellement environ 850 morts.

La décision du parquet vise notamment à apaiser les tensions en Egypte, où le verdict a provoqué la colère de plusieurs dizaines de milliers de personnes à travers le pays.

Certains jugent le verdict trop clément et réclament la pendaison de M. Moubarak, tandis que d'autres craignent que l'acquittement des six anciens responsables de la sécurité ne soit synonyme d'impunité pour la police, largement honnie en Egypte et accusée de violations systématiques des droits de l'homme.

 

 

 

Les manifestants se sont rassemblés sur la place Tahrir, le 2 juin 2012, pour protester contre l'acquittement de six ex-hauts responsables de la sécurité dans le cadre du procès de Hosni Moubarak, lui-même condamné à la perpétuité.

Crédits : REUTERS/ASMAA WAGUIH / ASMAA WAGUIH

Des manifestations importantes ont eu lieu sur la place Tahrir, au Caire, à Alexandrie et à Port-Saïd, samedi. Dans le centre de la capitale égyptienne, la place Tahrir était toujours occupée dimanche matin par plusieurs centaines de manifestants. Une partie d'entre eux a dormi sous des tentes ou à même le sol, après que quelque 20 000 personnes se sont rassemblées la veille et jusque tard dans la nuit sur cette place. Ils disent vouloir rester jusqu'à ce que justice soit faite pour ceux tués dans le soulèvement de 2011.

 

"TAHRIR VA À NOUVEAU SE REMPLIR"

Beaucoup ont vu dans le verdict la preuve que le clan Moubarak est encore aux commandes à deux semaines de la présidentielle, considérée pourtant comme la dernière étape de la transition vers la démocratie. "Ce n'était pas un verdict équitable. Le rejet de la décision du juge est massif, résume un manifestant, Amr Magdi, cité par Reuters. Tahrir va à nouveau se remplir de manifestants. En Egypte, la seule façon d'obtenir justice est de manifester parce que toutes les institutions sont toujours contrôlées par des gens à Moubarak."

Les Frères musulmans, première force politique d'Egypte, ont appelé à descendre en masse dans la rue. Leur candidat à la présidentielle, Mohammed Morsi, a brièvement rejoint les manifestants place Tahrir après avoir qualifié le verdict de "farce" et jugé qu'il fallait un nouveau procès. Lors d'une conférence de presse, il a plus tard appelé les Egyptiens à poursuivre leur "révolution" en estimant que les protestataires devaient exiger une élection libre et le transfert du pouvoir par l'armée.

Ahmad Chafik, ex-ministre de l'intérieur sous Moubarak et également au second tour de la présidentielle, a de son côté affirmé que les décisions de justice "doivent être acceptées", y compris l'acquittement des six hauts responsables de la sécurité.

 

 

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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 13:01

 

Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters | 02.06.2012 à 15h28 • Mis à jour le 02.06.2012 à 15h28

 

 

L'ancien président egyptien, qui fera appel de sa condamnation, "a souffert d'une crise de santé surprise à son arrivée" en prison.

 

L'ancien président égyptien Hosni Moubarak, âgé de 84 ans, a été condamné, samedi 2 juin, à la prison à vie pour le meurtre de près de 850 manifestants pendant la révolte de 2011 ayant abouti à sa chute. M. Moubarak, qui avait plaidé non-coupable, a décidé de faire appel de sa condamnation.

Après le verdict, à son arrivé à la prison de Tora dans le sud du Caire, l'état de santé de M. Moubarak s'est brutalement dégradé, selon les medias égyptiens. "M. Moubarak a souffert d'une crise de santé surprise à son arrivée en hélicoptère", ont expliqué la télévision et l'agence officielle Mena, sans donner de précisions.

Le président du tribunal, Ahmed Rifaat, a eu des mots très durs contre l'ancien homme fort du pays, qualifiant le règne de Moubarak de "trente ans d'une noire, noire, noire obscurité, l'obscurité d'un hiver amer", en ajoutant que le soulèvement avait apporté "une nouvelle aube à l'Egypte". L'ex-ministre de l'intérieur, Habid El-Adli a été condamné à la prison à vie pour les mêmes faits.

>> Voir la chronologie Hosni Moubarak, trente ans de règne

 

Gamal et Alaa, les deux fils Moubarak, ont été acquités.

 

A l'annonce du verdict, des cris de joie et de stupeur ont retenti dans le tribunal, où les familles des victimes s'étaient rassemblées. Mais le soulagement a cédé la place à la colère lorsque le juge a exonéré les six hauts responsables du ministère de l'intérieur, ainsi que les fils d'Hosni Moubarak, Alaa et Gamal. Ces derniers étaient poursuivis pour des faits de corruption, dont le juge a déclaré qu'ils étaient couverts par la prescription.

 

"UN VERDICT QUI NE REND PAS JUSTICE"

 Pas moins de 5 000 policiers et 2 000 soldats avaient été déployés pour assurer la sécurité autour du tribunal, où des heurts ont néanmoins eu lieu. Ce verdict tombe entre les deux tours de l'élection présidentielle, la première depuis la chute de Moubarak. Le candidat des Frères musulmans Mohammed Morsi affrontera le dernier premier ministre de M. Moubarak, Ahmad Chafik, au second tour les 16 et 17 juin. M. Morsi a immédiatement qualifié le procès de "farce". La confrérie islamiste a appelé à manifester en masse contre l'acquittement de six anciens hauts responsables de la police.

Ahmad Chafik a pour sa part estimé que les décisions de justice "doivent être acceptées". Mustapha Morsi, un Egyptien dont le fils âgé de 18 ans a également été tué par balle en 2011, craint que la condamnation d'Hosni Moubarak ne disparaisse en cas d'élection de Chafik, son ancien ministre de l'intérieur. "Ce verdict prépare le terrain à une grâce lorsque Chafiq arrivera au pouvoir", a-t-il prédit.

Pour Amnesty International, la condamnation de Moubarak "est un pas significatif pour combattre l'impunité qui règne depuis longtemps en Egypte" mais les acquittements d'autres responsables "font que beaucoup attendent encore justice". Heba Morayef, de l'ONG Human Rights Watch parle d'un "verdict qui ne rend pas justice dans la mesure où il ne dissuade pas la police de commettre de violations des droits à l'avenir".

 

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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 14:57

 

Rue89 - Rencontre 30/05/2012 à 11h05
Louis Lepron | JournalisteImprimer
 
A film by Rue89

Une salle d’audience d’un tribunal du Caire en 2008. Premier procès, en Egypte, pour harcèlement sexuel. La plaignante, Noha Rushdi, se fait moquer par l’avocat de la défense.

Mohamed Diab était présent :

« C’est à ce moment là que j’ai décidé de réaliser “Les Femmes du bus 678”. Pour que cet avocat comprenne ce que vivent les femmes. »

Elles seront trois à incarner « les » femmes d’Egypte :

  • Fayza des quartiers populaires,
  • Seba la bourgeoise ;
  • Nelly, tête brûlée.

Toutes les trois victimes d’une agression sexuelle.

 

 

Bande-Annonce « Les femmes du bus 678 »

Film réalisé par Mohamed Diab

 

Un cercle vicieux

En Egypte, les harcèlements sexuels concernent 83% des Egyptiennes, et 98% des femmes étrangères de passage.

Le scénariste égyptien s’est inspiré des groupes thérapeutiques qui réunissent des femmes ayant été attaquées.

« Même si cela m’a pris des années pour récupérer des informations, les femmes avec qui j’ai parlé se sont ouvertes progressivement. “

Selon lui, un cercle vicieux caractérise la société égyptienne :

  • les hommes n’ont pas conscience de la gravité de leurs actes ;
  • honteuses, les femmes n’iront jamais avouer avoir été agressées ou violées ;
  • les frères ou maris, s’ils apprenaient une telle chose, se sentiraient comme des ‘sous-hommes’.

Il précise :

‘Dans Les Femmes du bus 678’, chaque mot, chaque phrase, a déjà été prononcé.”

 

 

Extrait de “Les femmes du bus 678”

Film réalisé par Mohamed Biad

 

Place Tahrir, l’agression d’une journaliste

A sa sortie dans les salles égyptiennes, “Les Femmes du bus 678” fait beaucoup parler de lui. Les femmes savent que le film dépeint une vérité ; les hommes, pour la plupart, n’y voient qu’une fiction de plus.

Un mois plus tard éclate la révolution égyptienne. Mohamed Diab, alors en promotion pour son film, sera l’une des premières personnalités à soutenir le mouvement.

Mais il perçoit une confrontation abstraite entre deux Egypte :

“Les Egyptiens présents lors des dix-huit premiers jours étaient les plus braves car ils pensaient que la police allait les tuer. Avec le courage d’affronter la mort, ils ont fait ressortir le meilleur d’eux-mêmes. Aucune femme, alors qu’on était serrés comme des sardines, n’a été abusée.”

Le réalisateur parle de la “nouvelle Egypte”. La “vielle”, elle, arrive place Tahrir le 11 février, quelques heures après le départ de Hosni Moubarak : des femmes se font violer, notamment une journaliste d’ABC, une histoire reprise dans le monde entier.

 


Extrait de “Les femmes du bus 678”

Film réalisé par Mohamed Diab

 

“Un fondement culturel, propre à l’Egypte”

Mohamed Diab en est conscient : le procès auquel il a assisté en 2008, comme son film, ne sont que des étapes vers un changement en profondeur des mentalités.

“Des femmes m’ont affirmé qu’elles ne se laisseraient plus faire ; des hommes m’ont affirmé qu’ils avaient pris conscience.”

Mohamed Diab a confiance dans la nature humaine : pour lui, les hommes ne sont pas mauvais, ils ont simplement, en tête, “de mauvaises images, des clichés”.

Mais il en veut aux médias occidentaux qui font le lien entre les agressions sexuelles et la religion musulmane :

“Ce phénomène arrive aussi en Inde et au Mexique, des pays non-musulmans. Cela s’explique par exemple par la pauvreté ou la densité de population, très forte au Caire. Ce n’est pas un fondement religieux mais un fondement culturel, propre à l’Egypte.”

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26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 20:03
| Par Pierre Puchot

 

En Egypte, le suspense aura duré jusqu’au bout. Il est près de 22 heures, ce jeudi 24 mai : les bureaux de vote ont fermé depuis moins d’une heure, et la télévision nationale égyptienne montre une première estimation qui porte le candidat militaire et proche de l’armée, Ahmed Chafik, les 16 et 17 juin au second tour de l'élection présidentielle, opposé au candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi. « Si Morsi se retrouve face à Chafik, vous allez voir, Tahrir va se remplir très vite… » La chercheuse égyptienne Chaymaa Hassabo discute avec le gérant du restaurant Estoril, à deux pas de Tahrir. Il a voté pour Chafik, et avec lui toute sa famille, « pour en finir avec la racaille de Tahrir ». C’est le monde des petits commerçants, de la moyenne bourgeoisie aussi, de tous ces Egyptiens séduits par le retour à l’ordre promis par un homme qui fut le premier ministre de Moubarak. Entre les partisans de Chafik et les révolutionnaires, le fossé est clair. Et le vendredi s’annonce chaud, même si, selon la fondation Carter, l’élection s’est déroulée dans la transparence. Une première en Egypte.


Une affiche de Hamdine Sabahi, au Caire 
Une affiche de Hamdine Sabahi, au Caire© PP

Mais le lendemain, Tahrir est calme. Surprise : dans la nuit le candidat nassérien Hamdine Sabahi est remonté en flèche. Dans la matinée de vendredi, il est même passé brièvement devant Chafik, qui croit cependant toujours en ses chances. Devant plusieurs journalistes, dont le correspondant du New York Times, Ahmad Sahan, le porte-parole d’Ahmed Chafik, estime que les Egyptiens ont rejoint son candidat « pour qu’il les sauve des forces de l’ombre », en référence au vote islamistes des Frères musulmans. « Cela fait un an et demi maintenant que dure le chaos : la révolution est terminée », assène-t-il. De son côté, Mohamed Morsi enregistre une vidéo à destination des Egyptiens de l’étranger, et indique un mail, drmohsi@yahoo.com, à tous les Egyptiens qui souhaiteraient communiquer avec lui.

 

 

A la mi-journée cependant, le journal Ahram english propulse à nouveau Hamdine Sabahi au second tour, après un décompte de 11 millions de voix : Morsi est à 24 %, Sabahi, 23,3, Chafik 23, pour une participation de 42 %, huit points de moins que lors des dernières législatives. Sabahi au second tour, ce n’est plus la même élection. Dans le quartier informel et populaire de Ard el-Iewa, à une demi-heure du centre du Caire, le photographe Hamdy Reda ne regrette pas son vote : « Hamdine écoute les gens, c’est un homme normal, il sait tenir compte de son entourage et a changé d'orientations en cours de campagne, explique Hamdy Reda, de toutes les mobilisations depuis le 24 janvier 2011. Il parle de protection sociale, de répartition des richesses, c’est un homme politique moderne, et qui demeure moins exposé aux accusations de corruption que les autres. J’ai bon espoir, car je vois une conscience politique émerger depuis la révolution, notamment chez les jeunes qui viennent ici à nos ateliers de création artistique. »

 

Samedi matin, Hamdine Sabahi paraissait irrémédiablement distancé par Ahmed Chafik pour la deuxième place, et les Frères musulmans appelaient au rassemblement contre le « danger » que constitue selon eux la victoire potentielle de Chafik au second tour. Mais qu’il soit ou non au second tour, le leader de Karama aura réussi à créer un espace politique pour sa petite formation, au sein d’une Egypte hier encore écrasée par le poids de la répression et l’absence de recours face à l’islam politique, quand les Frères musulmans avaient raflé à eux seuls 45 % des sièges aux précédentes législatives. Si l’on ajoute les voix recueillies par les candidats Aboul Foutouh et Khaled Ali, « ce sont 40 % des votants qui se sont prononcés pour cette solution politique, note même le chercheur Tewfik Aclimandos. Reste à savoir si l'on peut les fédérer, mais c'est une excellente nouvelle et une piste à creuser ».

C’est un peu le message de cette élection : le choix n’est plus seulement entre les « feloul » et les islamistes. Il existe une troisième voix construite sur un double rejet, de l’ancien régime et du programme dogmatique et ultralibéral proposé par les Frères musulmans.

 

Une banderole de M. Morsi, quartier d'Ard el-Iewa, vendredi 25 mai 
Une banderole de M. Morsi, quartier d'Ard el-Iewa, vendredi 25 mai© Pierre Puchot

Les deux grands perdants du scrutin sont Aboul Foutouh, dont le parti pris de s’adresser aussi bien aux électeurs des Frères musulmans qu’aux partisans de la révolution est un échec, et Amr Moussa, l’autre « feloul », candidat de la bourgeoisie, qui s’est fait doubler par son aile droite, Ahmed Chafik. Une partie des militants révolutionnaires avaient voté pour Aboul Foutouh, pensant lui offrir un soutien pragmatique pour sortir du duel entre les anciens du régime et les Frères musulmans, et triompher au second tour. C’est finalement Hamdine Sabahi qui a convaincu, et c’est une leçon pour l’avenir politique d’une Egypte en mouvement.

Ce samedi, les Egyptiens n’ont toujours pas de constitution, ne savent donc pas quel sera le rôle de leur parlement et du président, sont toujours dominés et réprimés par une armée qui accroît son emprise sur le secteur économique (lire ici notre entretien). Mais ils sont en train de se donner une chance de s'extirper du choix dans lequel Moubarak les avait enfermés pendant trente ans : le régime ou l’islam politique.


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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 17:22

 

Le Monde.fr | 05.05.2012 à 14h08 • Mis à jour le 05.05.2012 à 18h09

 
 
Des manifestants égyptiens fuient des tirs de gaz lacrymogènes lors d'affrontements avec l'armée, vendredi 4 mai, à proximité du ministère de la défense au Caire.

 

Le parquet militaire égyptien a placé samedi 5 mai près de 300 personnes en détention préventive pour 15 jours, à la suite des affrontements meurtriers entre manifestants et soldats vendredi près du ministère de la défense au Caire.

Après l'arrestation de 320 personnes, le parquet de la justice militaire avait fait savoir en début d'après-midi qu'elle avait décidé de "maintenir 179 personnes, dont treize femmes, en détention pour 15 jours en attendant les résultats de l'enquête". Après cinq heures d'interrogatoires dans la nuit, les détenus ont été accusés d'agressions contre des soldats et officiers de l'armée, de rassemblement dans une zone militaire et d'entrave au travail des forces armées, selon la même source. Ils ont tous rejeté les accusations.

L'armée égyptienne a fait savoir dans l'après-midi qu'elle libérerait les femmes arrêtées.

Le calme est retourné samedi dans le secteur du ministère de la défense au Caire, où un couvre-feu nocturne a été imposé après des affrontements entre manifestants et militaires qui ont fait deux morts, dont un soldat, et près de 300 blessés.

Le chef du pouvoir militaire, le maréchal Hussein Tantaoui, a assisté aux obsèques du soldat, donnant une solennité particulière à la cérémonie. A la tête du Conseil suprême des forces armées qui dirige le pays depuis la chute de Hosni Moubarak, le maréchal Tantaoui est le chef d'Etat de fait du pays.

Les manifestants protestaient contre le pouvoir militaire en place qu'ils accusent de chercher à influencer l'élection présidentielle dont le premier tour est prévu les 23 et 24 mai.

 

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