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21 avril 2016 4 21 /04 /avril /2016 17:48

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

La rémunération du PDG d’Air France-KLM s’est envolée de 65 % en 2015

LE MONDE |

 
 
Alexandre de Juniac, PDG d'Air France-KLM, le 7 avril, à Paris

La rémunération du PDG du groupe Air France-KLM, Alexandre de Juniac, a été fixée au titre de l’année 2015 à 1,062 million d’euros, en hausse de 65 % selon le document de référence du groupe publié le 13 avril – ce dernier donne toutes les informations financières, de gouvernance et d’activité de la société. En 2014, la rémunération du dirigeant s’était élevée à 645 000 euros.

M. de Juniac avait annoncé, début avril, qu’il quitterait cet été ses fonctions de PDG pour rejoindre l’Association internationale du transport aérien (IATA).

 

Lire aussi :   Alexandre de Juniac s’en va en estimant avoir redressé Air France-KLM

 

La rémunération du patron d’Air France-KLM est composée d’une part fixe de 600 000 euros et d’une part variable qui a atteint, en 2015, 462 000 euros. Cette part variable repose principalement sur « la performance » du PDG, notamment sur « la stratégie de développement de l’activité low-cost, des partenariats long-courrier, et de la maintenance, la satisfaction des passagers et les progrès dans le processus d’intégration du groupe », selon le texte.

Le syndicat des pilotes d’Air France (SPAF) a estimé dans un communiqué que « cette augmentation au chiffre incroyable relevait d’une injustice absolue ».

 

Négociations très tendues avec les syndicats

Pour redresser le groupe, confronté à la concurrence des transporteurs aériens low cost et des compagnies du Golfe, M. de Juniac avait engagé, dès 2012, un premier plan de restructuration – baptisé Transform 2015 – qui s’était traduit par la suppression de 5 500 postes.

Un second plan – Perform 2020, lui avait succédé et avait donné lieu à des négociations très tendues avec les syndicats.

 

Lire aussi :   Air France prépare de nouvelles réductions d’effectifs

 

Le 30 septembre 2015, la direction d’Air France avait annoncé l’échec de ces discussions, la principale demande de la compagnie au personnel navigant – travailler une centaine d’heures supplémentaires par an à salaire égal – étant rejetée. Le groupe avait alors annoncé qu’un « plan B » drastique serait mis en œuvre s’il n’arrivait pas à trouver un accord avec les syndicats de pilotes.

 

Lire aussi :   Air France veut faire travailler plus ses pilotes et navigants à salaire constant

 

Le jour de l’annonce de ce « plan B », le 5 octobre 2015, de violents débordements, dont les images ont fait le tour du monde, avaient eu lieu en marge du comité central d’entreprise au siège d’Air France.

 

Lire aussi :   Air France : récit d’une manifestation qui a dégénéré

 

Depuis, un projet d’accord a été transmis le 11 avril aux syndicats de pilotes. Il est ouvert à la signature jusqu’au 2 mai. Il doit permettre d’assurer le développement du groupe, la réouverture de nouvelles lignes et mettre un terme au « plan B » d’attrition du réseau et de la flotte de la compagnie présenté en octobre 2015.

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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21 avril 2016 4 21 /04 /avril /2016 14:56

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/thomas-coutrot

 

 

Que peut Nuit Debout ?

 

 

Que peut Nuit Debout ? Déclencher la grève générale ? Rédiger une nouvelle Constitution ? Changer les structures de la société ? Oui, ce serait souhaitable. Mais que peut réellement Nuit Debout aujourd’hui ? D’où vient le mouvement et quelle contribution originale peut-il apporter au projet de mettre en échec la loi Travail et son monde ?

Contribution collective aux débats qui agitent le mouvement par Annick Coupé (ancienne porte-parole de Solidaires), Thomas Coutrot (Attac), Nicolas Haeringer (350.org) et Aurélie Trouvé (économiste atterrée).

Reprendre la parole et passer à l'action : tels sont sans doute les motivations premières des milliers de personnes qui occupent en ce moment les places de France. La parole, confisquée par une classe politique de professionnels hors-sol et des grands médias verrouillés. L'action collective, devenue si difficile en ces temps de précarité encore assombris par l'état d'urgence. Et pourtant, nous voici embarqués avec jubilation dans un mouvement social totalement inédit en France, dont l'ampleur et les conséquences sont encore imprévisibles.

L'étincelle a été cette loi Travail, dont on se demande encore comment elle peut recevoir aujourd'hui certains soutiens syndicaux. Car elle fait prédominer l'accord d'entreprise, lieu privilégié du chantage à l'emploi, sur la loi et les conventions de branche. Et elle fait du licenciement économique une décision de routine, en l'autorisant dans le cas d'une simple « dégradation importante de la trésorerie » ou d'une baisse de l'activité pendant quelques mois – circonstances banales de la vie des affaires. Vidant de sens la notion de « cause réelle et sérieuse du licenciement », elle précarise brutalement le CDI, le rendant bien plus flexible que le CDD.

Cette agression s'inscrit dans « l'état d'urgence économique » décrété le 17 décembre 2015 par Pierre Gattaz, le président du Medef, pour profiter du choc provoqué par les attentats de Paris et Saint-Denis. Mais la stratégie du choc a échoué et le corps social a réagi fortement. La pétition #LoiTravailNonMerci, le site web #OnVautMieuxQueCa, les journées de grèves et de manifestations organisées en mars par les organisations syndicales combatives ont exprimé ce rejet majoritaire dans la société. Le mouvement a pris toutefois une dimension nouvelle le 31 mars avec l'initiative #NuitDebout en faveur de la « convergence des luttes ».

D'une lutte contre une nouvelle réforme néolibérale du droit du travail, on est désormais passé à un rejet de « la loi Travail et son monde ». La référence explicite, largement présente dans le mouvement, à la lutte de Notre Dame des Landes – contre « l'aéroport et son monde » – est signifiante : l'ambition du mouvement n'est pas seulement de mettre en échec un projet mensonger, inutile et nuisible, mais de rejeter le monde qui l'a produit et de commencer à en construire un autre. En France, quatre années de présidence Hollande et de promesses méprisées, allant jusqu'à l'infâme projet de déchéance de nationalité et la scandaleuse loi Travail, débouchent sur un constat largement partagé :  il n'y a plus rien à attendre ni à négocier. L’oligarchie qui nous gouverne, de « gauche » comme de droite, n’est plus un interlocuteur car elle a fait sécession. Avec les 1%, nous n'avons plus de monde en commun.

Mais comment expliquer la forme Nuit Debout ? Bien sûr les exemples étrangers, multiples depuis cinq ans, sont des inspirations. Comme pour les Indignés/Occupy, face aux abus des riches et au mépris des gouvernants, la révolte s'investit sur les places qui deviennent alors des « zones libérées », des Zad urbaines où l'on peut échanger, résister, expérimenter et construire. On y retrouve son souffle, on y libère sa parole, on y écrit de nouveaux récits, des utopies concrètes pour refonder un vivre ensemble. A quelques centaines d'abord, puis quelques milliers, bientôt peut-être beaucoup plus.

Joue aussi la mémoire des puissants mouvements de 2003 et de 2010 contre la réforme des retraites, et de leur échec malgré une longue succession de gigantesques manifestations largement soutenues par l'opinion publique. Il fallait donc innover.

Ce travail de réappropriation de la parole et de la créativité constitue un « nous » populaire. Il reconstruit du commun entre des individus jusqu'ici séparés par la concurrence et entre des luttes elles-aussi impuissantes car divisées. Le salariat éparpillé en multiples statuts, tétanisé par la précarité et la peur du déclassement, ne parvient plus à occuper les usines ou les bureaux : il occupe les places. On voit bien la puissance politique possible de cette créativité populaire. Mais elle est encore en devenir. Comment faire pour que Nuit Debout  déploie véritablement sa puissance et commence à changer la société, au-delà des places occupées ?

Appeler à la rédaction d'une constitution ou à la grève générale suppose la question résolue. On doit bien sûr commencer à y réfléchir, mais rédiger une nouvelle constitution ne deviendra d'actualité qu'en réponse à l'affirmation d'une puissance constituante. Or Nuit Debout n'est encore qu'un début de pouvoir destituant. Le blocage de l'économie par la grève serait une arme précieuse, mais la Nuit Debout se construit pour l'instant sans grèves. Il faut donc, sans attendre, imaginer des objectifs et des formes d'action différentes qui s'appuient sur l'énorme énergie déjà disponible.

En 2010, des AG interprofessionnelles avaient initié des blocages de dépôts de carburant et de plate-formes logistiques qui auraient pu faire basculer le rapport des forces s'ils s'étaient étendus. Plus largement, ces dernières années ont vu une progression inédite en France des actions de désobéissance civique, une tradition de lutte jusqu'ici peu enracinée dans notre pays. Notre-Dame des Landes, Sivens et autres projets inutiles et fermes industrielles, lanceurs d'alerte, actions antipub, faucheurs de chaises dans les banques impliquées dans les paradis fiscaux, actions lors de la COP 21 et maintenant contre les multinationales pétrolières à Pau ou à Paris...

Face à une oligarchie retranchée dans son bunker d'où elle gouverne contre le peuple, le blocage et la désobéissance civique deviennent des outils clés. Le scandale Panama Papers s'est ajouté à l'agression de la loi Travail pour démontrer le cynisme des élites. Des actions de désobéissance non violente mais déterminée contre le Medef, les banques et les multinationales peuvent aujourd'hui contribuer au rapport de forces qui permettra des victoires, tant sur la loi Travail que sur les paradis fiscaux et les énergies fossiles.

Contre la loi Travail et son monde, contre l'évasion fiscale et les crimes climatiques, les pétitions, les grèves et les manifestations, les occupations de places sont indispensables mais ne suffiront pas : en lien avec la place de la République et toutes les places occupées, avec les syndicats et associations, avec les citoyen.ne.s mobilisé.e.s, inventons les actions de désobéissance non violente et résolue qui frapperont les imaginations et renforceront le pouvoir citoyen.

 

Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n'engagent pas la rédaction.

 

 

1 commentaire parmi d'autres

"inventons des actions de desobéissance non violentes"

Oui, utilisons le seul pouvoir qu'il nous reste, notre pouvoir de consommateur. Sans notre consommation les capitalistes ne feraient plus leur beurre sur notre dos. La société de consommation donne le pouvoir absolu au pouvoir d'achat. Faisons donc la GRÈVE DE LA CONSOMMATION.

Pour exiger le RETRAIT DE LA LOI -CHÔMAGE, comme coup de semonce, lançons un boycott des achats d'un jour par semaine dans les grandes surfaces commerciales. Par exemple, tous les jeudi boudons les hyper-marchés, et pour les plus courageux bloquons leurs caisses. Si ça ne suffit pas, fixons 2jours de boycott par semaines et ainsi de suite, jusqu'à ce que les Carrefour, Auchan, Casino... perdent des millions d'euros de vente. Devant de telles pertes de profits, le Medef sera le premier à exiger du gouvernement le retrait de la LOI DE PRÉCARITÉ GÉNÉRALISÉE, et comme Valls ne peut rien lui refuser, la loi sera retirée (pour mieux revenir si nous laissons revenir Juppé ou Macron au pouvoir en 2017).

La grève de la consommation n'est as difficile à faire, elle fait même faire des économies. Mais la difficulté est de faire passer le mot d'ordre et de fixer un jour précis pour qu'elle soit sensible dans les tiroirs-caisse. Notre avenir d'esclaves ou de citoyens, vaut bien, de nous passer de boire du Coca-cola ou de quelques gadgets électroniques pour le temps qu'il faudra pour gagner le RETRAIT DE LA LOI D'ESCLAVAGE !

https://blogs.mediapart.fr/edition/pole-emploi-mon-amour/article/180416/lettre-ouverte-la-cgt-comment-gagner-le-retrait-de-la-loi-el-khomri. 

 

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/thomas-coutrot

 

 

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20 avril 2016 3 20 /04 /avril /2016 14:25

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

 

Les « Panama papers » auraient-ils été possibles avec la directive sur le secret des affaires ?

 

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

 

 

Une manifestante brandit une pancarte disant "N'avez vous pas honte", lors d'un rassemblement à Reykjavik après le scandale des Panama Papers, le 6 april 2016.

C’est une coïncidence des plus malheureuses : à peine deux semaines après la sortie des « Panama papers », ces révélations mondiales sur les sociétés « offshore » créées par le cabinet panaméen Mossack Fonseca dans les paradis fiscaux, une directive protégeant le « secret des affaires » a été adoptée, jeudi 13 avril, par le Parlement européen.

 

Lire :   Le Parlement européen adopte la directive sur le secret des affaires

 

Ce texte contraint désormais les vingt-huit Etats européens à prendre des dispositions dans les deux ans pour traduire la directive dans leur législation nationale, et à instaurer des amendes pour ceux qui enfreignent le secret des affaires.

 

La journaliste de France 2, Elise Lucet, qui avait lancé une pétition en juin dernier, s’était inquiétée du « danger sur le journalisme d’investigation économique ».

 

la directive secret des affaires adoptée. Danger sur le journalisme d'investigation économique!!

 

Une telle directive aurait-elle rendu impossible le travail des membres européens du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) ? Et entravera-t-elle de nouvelles enquêtes impliquant des entreprises ?

 

  • Pourquoi une telle directive ?

Le Parti populaire européen, parti de droite qui a défendu le texte, s’alarme de la constante augmentation des violations de secrets des affaires : en 2013, une entreprise de l’Union européenne sur quatre aurait fait état d’au moins un cas de vol d’informations (contre 18 % en 2012). Mais ces chiffres eux-mêmes sont contestables, puisqu’ils proviennent du bilan 2013/2014 du célèbre cabinet américain de renseignement économique Kroll, qui vend ses services aux entreprises et a donc tout intérêt à souligner les risques auxquels ces dernières sont exposées.

En réalité, il faut voir derrière l’adoption de ce texte l’œuvre des lobbys au service de multinationales ayant des intérêts en Europe, comme l’a montré l’enquête du Corporate Europe Observatory (une ONG basée à Bruxelles), le collectif britannique Bureau of Investigative Journalism et Mediapart. Cette enquête décrit comment la Trade Secrets and Innovation Coalition (« Coalition pour le secret des affaires et l’innovation » ), qui inclut des groupes comme Alstom, Michelin, Solvay, Safran, Nestlé, General Electric, Intel, a réussi à créer le besoin de légiférer sur le secret des affaires, comme il existe un « secret défense ».

L’Europe a ainsi réalisé ce que le gouvernement français n’avait pas réussi à faire : une telle disposition était prévue dans la loi Macron mais a été finalement retirée par le gouvernement.

 

  • Qu’implique la directive européenne ?

Le texte adopté par une large majorité des eurodéputés vise à protéger les entreprises, surtout les PME, contre l’espionnage économique et industriel. En cas de vol ou d’utilisation illégale d’informations confidentielles (innovations technologiques, mais aussi données économiques ou tout autre document), les victimes pourront demander réparation devant les tribunaux en Europe.

Selon le texte justificatif, l’application de la directive ne devrait pas entraver les activités des lanceurs d’alertes. Les auteurs s’en expliquent ainsi :

« La protection des secrets d’affaires ne devrait dès lors pas s’étendre aux cas où la divulgation d’un secret d’affaires sert l’intérêt public, dans la mesure où elle permet de révéler une faute professionnelle ou une autre faute ou une activité illégale directement pertinentes. »

Problème : toute la question résidera dans la définition de la « faute professionnelle » et de la « pertinence » de la révélation. C’était déjà le problème pour le projet de loi français, qui incluait aussi cette notion de pertinence (jusqu’à ce qu’il soit retiré en janvier), comme le soulignait Christophe Bigot, avocat spécialisé dans le droit de la presse :

« C’est au juge de décider de la pertinence d’informer : faudra-t-il se contenter de dire qu’il y a un plan social dans une entreprise ou peut-on aller jusqu’à donner le nombre d’emplois visés ? Cela risque d’être très arbitraire. En l’état, le journaliste économique est mis sous étroite surveillance. »

 

Lire :   La liberté d'informer serait-elle vraiment menacée par le « secret des affaires » ?

 

Les eurodéputés écologistes avaient demandé à faire préciser explicitement dans la directive que les journalistes ne pourraient pas être condamnés pour avoir fait leur travail. Mais cela n’a pas été fait.

« Cela va créer un renversement de la charge de la preuve pour les journalistes, qui devront prouver que la diffusion de l’information était légitime, estime de son côté Véronique Marquet, membre et avocate du collectif Informer n’est pas un délit. Cela revient à leur demander s’ils sont prêts à assumer le risque d’être condamnés, ce qui constitue une vraie arme de dissuasion à disposition des entreprises. »

 

  • Les « Panama papers » auraient-ils été compromis ?

Dans le cas spécifique des « Panama papers », la question de la faisabilité du travail journalistique dans un tel contexte se pose. L’ICIJ a eu accès à plus de 11 millions de fichiers provenant des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca qui démontrent l’étendue du système de domiciliation de sociétés offshore et son usage par des personnalités politiques, économiques ou sportives.

Plusieurs banques et sociétés européennes sont directement concernées, via l’exploitation de correspondance entre eux et le cabinet par exemple. Elles auraient pu s’appuyer sur cette directive pour demander la condamnation des journalistes qui ont publié des articles sur ces dossiers.

Car, en soi, détenir une société offshore n’est pas illégal. Ce qui est répréhensible, c’est l’usage de ces systèmes pour dissimuler de l’argent au fisc de son pays. Mais les preuves n’apparaissent qu’à l’issue d’une longue enquête.

Les affaires liées aux « Panama papers » n’ayant qu’un caractère immoral ou dissimulateur n’auraient donc pas pu être révélées si la directive européenne sur le secret des affaires était entrée en vigueur il y a deux semaines.

Et, en cas de fraude, si la situation fiscale a été régularisée entre-temps, le journaliste ne peut plus justifier sa publication par la révélation d’une « activité illégale directement pertinente ».

 

Lire le décryptage :   Offshore : ce qui est légal, ce qui ne l’est pas

 

  • Qu’en sera-t-il pour les prochaines révélations ?

Dans le cadre d’un scandale comme celui des LuxLeaks, les révélations par la presse auraient été encore plus délicates, puisque les activités d’évasion fiscale n’étaient pas illégales, mais au contraire réalisées avec l’aval de l’administration luxembourgeoise. Le lanceur d’alerte à l’origine du scandale, Antoine Deltour, est d’ailleurs poursuivi par la justice luxembourgeoise, de même que le journaliste Edouard Perrin, qui avait publié ces révélations.

 

Lire le zoom :   Edward Snowden, Stéphanie Gibaud, Hervé Falciani… Que deviennent les lanceurs d’alerte ?

 

Les inquiétudes sont également vives du côté des défenseurs de l’environnement et de la santé, puisque de nombreux scandales révélés ces dernières années (Mediator, logiciel truqué de Volkswagen…), n’auraient pas pu être publiés sans l’implication des lanceurs d’alerte, qui sont le plus souvent des employés de l’entreprise ou de simples citoyens.

Ces derniers auraient du mal à se justifier dans le cadre de la directive sur le secret des affaires. La France est justement en train d’inclure une protection spécifique pour les lanceurs d’alerte dans la loi Sapin II, et les eurodéputés écologistes plaident pour une équivalence au niveau de l’UE.

 

Lire aussi :   PS, LR et FN unis pour approuver la directive sur le secret des affaires

 

 

Journaliste au Monde Suivre Aller sur la page de ce journaliste

 

 Mathilde Damgé
De l'éco, du décryptage et une pincée de data

 

 


Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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20 avril 2016 3 20 /04 /avril /2016 14:25

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

Appel
Un pouvoir qui matraque la jeunesse est faible et méprisable
Par

 

 

Devant la gare Saint-Lazare, le 12 avril.Devant la gare Saint-Lazare, le 12 avril. Dominique Faget. AFP

Un collectif composé de plus de trois cents universitaires, artistes, militants associatifs, lance un appel pour dénoncer violences et dérives policières qui se généralisent depuis l'instauration de l'état d'urgence.

 

 

Depuis novembre dernier et la proclamation de l’état d’urgence, l’État de la régression sociale et de la matraque a brutalement accéléré sa décomposition. Sa soumission à un capital piaffant d’impatience de pouvoir exploiter et jeter n’importe qui, quand et comme ça lui chante, est radicalement décomplexée. Le nombre de celles et ceux qui, se battant sans courber l’échine pour leur dignité, leur avenir, ou tout simplement leur quotidien, peuvent être traînés devant les tribunaux, traités comme des terroristes et, à l’image des Goodyear, condamnés à de la prison ferme, ne cesse de croître. Au même rythme ont progressé les violences policières les plus méthodiques.

La jeunesse étudiante et lycéenne en fait les frais depuis plusieurs semaines, à un niveau de répression proprement insoutenable. Les 300 et quelques arrestations lors de la manifestation du 29 novembre à Place de la République, à Paris, contre la COP21 étaient bien un avant-goût. Depuis le 17 mars et l’expulsion violente d’un groupe d’étudiant-e-s de l’université de Tolbiac, chaque journée de mobilisation des jeunes occasionne un crescendo dans les gazages, les matraquages et les interpellations. Quelle honteuse hypocrisie quand Bernard Cazeneuve se dit «choqué» de la violence par laquelle un jeune de 15 ans, du lycée Bergson à Paris, avait été le 24 mars tabassé par trois policiers surarmés.

Une mécanique indigne

Le 5 avril, ce sont encore plus de 130 lycéen-ne-s, gazé-e-s et matraqué-e-s par des CRS et policiers en civil, qui ont été interpellé-e-s avant même d’arriver à la manifestation prévue à Bastille l’après-midi. Quant à ce 14 avril, le nombre de casques, de tonfas, de gazeuses et de boucliers destinés à enfermer le cortège parisien pourtant pacifique était tellement important, un drone couvrant carrément la zone, que des passants ont demandé si c’était… une manifestation de policiers. La liste est longue, et le procédé n’est pas seulement parisien. Nantes, Rennes, Lyon, Strasbourg, Montpellier, Rouen, Caen, Grenoble, Toulouse etc., l’ont également subi. Et, bien sûr, les grévistes de Mayotte.

Combien de crânes ouverts et autres blessures graves, d’hospitalisations comme de points de suture, de tirs de flashballs, d’insultes, de menaces, d’arrestations jusque devant les lycées, de gardes à vue et de procès, avant que nous ne cessions de tolérer cela ? Combien de Malik Oussekine, combien de Rémi Fraisse, finiront-ils par s’autoriser, combien d’Amine Bentounsi, de Zyed Benna, de Bouna Traoré et de violences policières quotidiennes dans les quartiers populaires surviendront encore, si nous ne mettons pas un terme à cette mécanique aussi sinistre qu’indigne ?

Une telle violence exprime bel et bien l’infini mépris à l’égard de ces jeunes que François Hollande avait prétendu mettre au cœur de son mandat. C’est ce pouvoir qui matraque la jeunesse qui est aussi faible et apeuré que méprisable. Il tremble devant elle, car sa radicalité n’est pas contrôlable. Il sait que la colère et la solidarité des jeunes contre ce qui n’offre que désespoir, misère et régression, grandissent. Il n’a pas oublié l’influence déterminante qu’elles et ils peuvent avoir sur l’ensemble des travailleur-se-s. La façon incroyablement violente dont les CRS ont «accueilli» les étudiant-e-s venus rencontrer les cheminots à la gare Saint Lazare mardi 12 avril, et arrêté arbitrairement l’un d’entre eux, illustre avec éloquence sa hantise à l’égard de toute jonction des étudiant-e-s et des salarié-e-s.

Alors que des politiciens, jusque dans les rangs du PS, veulent aller jusqu’à dissoudre «Nuit Debout !», le gouvernement, profitant de l’ambiance entretenue par un blackout aussi complet que complice de la part des grands médias, lâche ainsi quelques miettes d’un côté tout en laissant, de l’autre, se succéder des journées saute-moutons qui, à elles seules, l’impressionnent peu. En tout cas bien moins que cette jeunesse déterminée qu’il cherche, à l’orée des vacances scolaires, à briser par la force.

 

Laisser la matraque impunie, c’est porter aussi une immense responsabilité. La condamnation de cette violence récurrente devrait être sans appel ; or, on est encore bien en-deçà du nécessaire à l’échelle nationale. Les prises de position locales, lorsqu’elles existent, de partis, syndicats, associations en tout genre, ou encore au sein de corporations comme les enseignants et universitaires, restent largement insuffisantes à ce jour pour briser l’omerta. Il n’y a rien à relativiser ni à nuancer. Il est grand temps de se déshabituer de ce qui n’a aucune justification possible, sinon l’arbitraire des princes de l’État policier et du CAC40. Il est grand temps qu’avec les étudiant-e-s, les lycéen-ne-s, les travailleur-se-s qui se battent non seulement contre un projet de loi inique, mais de plus en plus aussi pour une vie qui ne soit pas une simple survie, nous fassions masse pour y mettre fin.

 

Plus de 300 personnes, universitaires, artistes, éditeurs, syndicalistes, militant-e-s associatifs, professionnel-le-s de santé, etc., ont d’ores et déjà signé cet appel.

Premier-e-s signataires : Jean-Claude Amara (Droits devant !) - Ludivine Bantigny (historienne, Université de Rouen) - Emmanuel Barot (philosophe, Université Jean Jaurès/Mirail de Toulouse) - Eric Beynel (porte-parole de l’Union Syndicale Solidaires) - Françoise Boman (médecin) - Martine Boudet (anthropologue, enseignante, Toulouse) - Alima Boumediene Thiery (avocate) - Houria Bouteldja (PIR) - Manuel Cervera-Marzal (politiste, Université Paris-Diderot) - Pierre Cours-Salies (sociologue, Université Paris 8) - Thomas Coutrot (économiste, porte-parole d’Attac) - Alexis Cukier (philosophe, Université de Strasbourg, CGT Ferc-Sup) - François Cusset (historien et écrivain, Université Paris Ouest Nanterre) - Laurence De Cock (historienne et enseignante, Paris) - Christine Delphy (sociologue, CNRS) - Cédric Durand (économiste, Université Paris 13) - Simon Duteil (Union locale SUD-Solidaires Saint-Denis, «On Bloque Tout») - Patrick Farbiaz (Sortir du colonialisme) - Eric Fassin (sociologue, Université de Paris 8) - Bernard Friot (sociologue et économiste, Université Paris Ouest) - Isabelle Garo (philosophe et enseignante, Paris) - Cécile Gondard Lalanne (porte-parole de Solidaires) - Nacira Guénif (sciences de l’éducation, Université Paris 8) - Eric Hazan (éditeur) - Razmig Keucheyan (sociologue, Université Paris IV – Sorbonne) - Stathis Kouvélakis (philosophe, King’s College, Londres) - Olivier Le Cour Grandmaison (Université d’Evry Val d’Essonne) - Jérôme Leroy (écrivain) - Frédéric Lordon (économiste et philosophe, CNRS) - Michael Löwy (directeur de recherches émérite au CNRS) - Bernard Mezzadri (anthropologue, Université d’Avignon et des pays de Vaucluse) - Bénédicte Monville-De Cecco (conseillère régionale Ile-De-France, EELV) - Olivier Neveux (historien d’art, Université Lumière Lyon 2) - Willy Pelletier (sociologue, Université de Picardie) - Jean-François Pellissier (co-porte parole d’Ensemble !, Conseiller Régional 2010-2015) - Irène Pereira (philosophe, université de Créteil) - Paul B. Preciado (Commissaire à la documenta, Kassel/Athènes) - Nathalie Quintane (écrivain) - Théo Roumier (appel de syndicalistes « On Bloque Tout ») - Guillaume Sibertin-Blanc (philosophe, Université Jean Jaurès/Mirail de Toulouse) - Patrick Silberstein (éditeur, Aubervilliers) - Siné (dessinateur) - Rémy Toulouse (éditeur) - Enzo Traverso (historien, Cornell University)  - Jérôme Valluy (politiste, Université Panthéon-Sorbonne) - Nicolas Vieillescazes (éditeur) - Rémi Virgili (CGT Finances Publiques) - Florence Weber (sociologue, Ecole normale supérieure) - Karel Yon (sociologue CNRS) - Philippe Zarka (astrophysicien, CNRS) - Collectif national des enseignant.e.s et chercheur.e.s précaires de l’ESR...

Pour accéder à l’ensemble des signataires ou soutenir cet appel : http://stoprepression.unblog.fr/

un collectif

 

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

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20 avril 2016 3 20 /04 /avril /2016 13:34

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

#LoiTravail Paris : 130 manifestants bloquent 3 fast-food (McDonald's, Quick et Subway) à Gare du Nord

 

Intermittents et étudiants, ensemble contre la précarité, c'est aussi devant chez @SUBWAY

 

Une centaine de personnes bloquent depuis 11h trois fast-food situés près de la Gare du Nord à Paris pour protester contre leur recours au travail précaire, a-t-on appris de sources concordantes.

Selon la préfecture de police, cette manifestation, qui a débuté vers 111, réunit 130 personnes en ce début d'après-midi. Les accès à un McDonald's, un Quick et un Subway, ont été bloqués, et leurs vitrines taguées avec les slogans "Le capitalisme ne gagnera pas", "Payez vos impôts", "Bouffe et nourris le capital" ou "Pas de CDI, pas de Big Mac".

Les manifestants ont ensuite été regroupés par les CRS devant un seul établissement. "D'un côté, ils exploitent des jeunes et leur imposent une hyper-flexibilité. De l'autre, ils font de l'optimisation fiscale pour échapper aux impôts", explique à l'AFP un manifestant. Selon ses organisateurs, cette opération rassemblait "des intermittents, des étudiants, des chômeurs et des travailleurs divers en lutte contre la loi travail".

Le fisc français, révélait "L'Express" mardi soir, a notifié à McDonald's un redressement fiscal de 300 millions d'euros fin 2015, à la suite d'une perquisition menée en 2013 par les services de Bercy au siège français du géant des burgers.

 

A lire >> 300 millions d'euros de redressement : McDonald's rattrapé par le fisc français

 

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

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20 avril 2016 3 20 /04 /avril /2016 13:28

 

Source : http://lexpansion.lexpress.fr

 

 

Menu Big Fisc pour McDonald's

 

Par Emmanuel Paquette, publié le 19/04/2016 à 17:39

 

 

La CGT McDo (ici en manifestation à Marne-la-Vallée, le 14 avril), réclame que "les profits soient relocalisés en France, pour permettre de verser de meilleurs salaires."

La CGT McDo (ici en manifestation à Marne-la-Vallée, le 14 avril), réclame que "les profits soient relocalisés en France, pour permettre de verser de meilleurs salaires."

AFP PHOTO/Elliott VERDIER

 

Bercy réclame 300 millions d'euros au roi du burger pour ses montages anti-impôt qui passent par le Luxembourg et la Suisse. Dur à avaler quand, dans le même temps, la grogne sociale s'amplifie dans le groupe contre de telles pratiques.

Avaler 77500 Big Mac d'un coup. De quoi causer une indigestion. Voilà en équivalent de hamburgers le lourd montant de la facture adressée par l'administration fiscale à McDonald's France à la fin de l'année dernière. Cette ardoise fait suite à la perquisition menée en 2013 par les services de Bercy au siège français du géant de la restauration rapide, à Guyancourt (Yvelines). La descente, révélée par L'Express, visait alors à évaluer les sommes ayant échappé au fisc ces dernières années. Selon nos informations, la notification de ce redressement vient de tomber et s'élève à 300 millions d'euros, dont 100 millions de pénalités. Au coeur de la procédure, toujours en cours, sont visés les arrangements avec les franchisés de la marque au M doré sur fond vert...

 

 

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20 avril 2016 3 20 /04 /avril /2016 13:18

 

 

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Reportage
«La Grèce survit car ses habitants se meurent»
Par

 

 

 

Le Front militant de tous les travailleurs (Pame), affilié au Parti communiste, samedi à Athènes. Photo Michalis Karagiannis. Reuters

Sous tutelle depuis huit mois sans avoir reçu le moindre centime d’aide, Athènes a repris les négociations avec ses créanciers. La tâche s’annonce ardue.

 

 

En plein centre d’Athènes, la piscine de l’hôtel Hilton est assurément l’une des plus belles de la capitale grecque. La semaine dernière, les silhouettes quelque peu incongrues, en costume-cravate et tailleur, qu’on pouvait y croiser à l’aube n’avaient rien de noctambules égarés en quête d’after. D’après les médias grecs, c’est là que se sont retrouvés, pour «souffler un peu», les représentants des créanciers de la Grèce à l’issue d’une ultime et épuisante nuit de négociations, laquelle s’est achevée sur une impasse. Une fois de plus.

«Remake» dramatique

Une crise peut en cacher une autre : en Grèce, celle des migrants occupe le devant de la scène depuis janvier, faisant oublier la tragédie économique dont les multiples rebondissements avaient tenu l’Europe en haleine tout au long de l’année 2015. Ce lundi pourtant, avec le retour des représentants du Fonds monétaire international à Athènes, c’est bien le «remake» du tempo dramatique de l’année dernière qui se profile peut-être à l’horizon.

Petit rappel des faits : en juillet, après six mois de bras de fer avec les créanciers du pays, le gouvernement d’Aléxis Tsípras, élu en janvier, renonçait à 90 % de son programme électoral et capitulait en acceptant un «mémorandum» : une nouvelle cure de rigueur pour son pays. En échange, Athènes obtenait la promesse d’un «plan d’aide» de 86 milliards d’euros sur trois ans. Le nouvel accord est signé en août. Et depuis ? Rien. Toujours soumise, depuis juillet, au régime du contrôle des capitaux (les retraits individuels se limitent à 480 euros autorisés par semaine), la Grèce n’a pas touché un centime des sommes promises. Car le premier versement reste conditionné à la validation de nouvelles réformes. Or les discussions s’enlisent depuis huit mois en raison de désaccords permanents entre Athènes et ses créanciers.

Geste de défi

C’est cette nouvelle impasse qui a été sanctionnée mardi à l’aube à l’hôtel Hilton, où se retrouvent régulièrement la partie grecque et les créanciers. Jusqu’à présent les protagonistes de ce huis-clos où se joue le destin du pays avaient tendance à minimiser leurs différences, affichant un optimisme de façade sur la «conclusion prochaine d’un accord».

Mais cette fois-ci quelque chose a changé. Jouant en partie sur les divisions entre le FMI et les Européens (notamment sur la réduction de la dette, préconisée par le FMI, mais une fois de plus rejetée catégoriquement la semaine dernière par le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble), les représentants grecs ont haussé le ton, retrouvant pour la première fois les accents de défiance de 2015. «Le gouvernement est souverain et c’est à lui que revient la décision sur la manière de réaliser les objectifs du mémorandum», a ainsi martelé mardi soir le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, qui a annoncé dans la foulée son intention de présenter cette semaine au Parlement deux projets de loi, sur la réforme de la fiscalité et sur les retraites. Sans attendre donc le feu vert des créanciers. Un véritable geste de défi, puisqu’en réalité, depuis la capitulation de Tsípras cet été, les Grecs ont abdiqué une grande partie de leur souveraineté. Une clause de l’accord signé en août place de facto le pays sous tutelle, en imposant l’approbation de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du FMI avant d’engager «toute action relative à la réalisation des objectifs» de réformes économiques.

Comment les créanciers vont-ils réagir face à la fronde du ministre grec des Finances ? Difficile à prévoir, mais une nouvelle limite, officiellement «infranchissable», a été fixée au 22 avril, date d’une réunion de l’Eurogroupe qui doit en principe acter la fin des négociations et le déblocage tant espéré de la première tranche d’aide financière.

 

Reste que les désaccords sont nombreux : ils opposent principalement Athènes aux représentants du FMI (derrière lesquels se retranchent pour l’instant les Européens) qui exigent toujours plus de mesures frappant le porte-monnaie des Grecs. Avec de nouvelles coupes dans les retraites, une baisse du seuil des non-imposables à 7 000 euros annuels (alors que le gouvernement grec refuse d’aller en deçà de 9 090 euros), ou encore la vente à des hedge funds des prêts immobiliers en souffrance avec un seuil minimum de 100 000 euros, quand Athènes veut limiter cette cession aux prêts de plus de 160 000 euros. Autant de «lignes rouges» pour un gouvernement élu à gauche et qui voit sa cote de popularité s’effriter à chaque nouvelle concession.

«Les Grecs sont désabusés et vivent au jour le jour», affirme le serveur d’un bar du centre-ville. Sous un soleil quasi estival, les terrasses sont certes remplies, «mais la foule n’est qu’une illusion», ajoute-t-il, «la plupart des consommateurs tiennent des heures avec une seule bière ou un café». Dans les conversations, rares sont ceux qui soutiennent encore ouvertement Tsípras, mais l’Europe et le FMI sont tout autant rejetés désormais. Les leçons de morale de Christine Lagarde, la patronne du FMI, qui a appelé les Grecs «à cesser de traîner des pieds en attendant que les choses se fassent», ont été d’autant plus mal vécues que la presse a dévoilé comment le FMI avait engrangé depuis 2010 2,5 milliards de bénéfices sur les prêts à la Grèce, en appliquant un taux de 3,6 % nettement supérieur aux besoins pour couvrir les frais de l’institution (0,9 %).

Début avril, les révélations de WikiLeaks, qui retranscrit une conversation entre les deux principaux négociateurs du FMI à Athènes, lesquels envisageaient froidement, et même cyniquement, un «défaut de la Grèce» cet été, n’ont fait qu’accroître le divorce. Reste une question : comment la Grèce survit-elle sans un centime d’aide ? Il y a moins d’un an, le feuilleton grec semblait se résumer à un scénario catastrophe en cas d’absence de plan de sauvetage. En juillet, les caméras du monde entier étaient braquées sur Athènes, filmant avec des accents angoissés les distributeurs devenus le symbole du contrôle des capitaux et décrivant un pays «au bord du gouffre»,soumis au pire destin sans l’apport d’argent frais.

Il tient pourtant depuis sept mois, sans même avoir accès aux marchés financiers. «La Grèce survit car ses habitants se meurent», souligne l’analyste politique Georges Seferzis, qui explique cette étonnante résistance par la grâce d’une «forokatagida» : une inondation d’impôts, traditionnellement prélevés entre septembre et mars et qui ont fait entrer de l’argent dans les caisses de l’Etat. Lequel a également émis en 2015 pour «plus de 15 milliards d’euros de bons du trésor, ce qui apporte aussi un sursis à court terme», rappelle encore Georges Seferzis. 813 millions de bons du trésor supplémentaires ont d’ailleurs été émis mercredi. Mais le répit pourrait être de courte durée. «L’argent des rentrées fiscales tend à s’épuiser, de même que les liquidités que les gens gardaient chez eux suite au contrôle des capitaux. Sans compter qu’après une parenthèse de plusieurs mois, les remboursements des échéances de la dette vont reprendre», souligne l’analyste.

«Choc permanent»

Le nouveau bras de fer qui se profile avec les créanciers ne s’annonce donc pas sous les meilleurs auspices pour une Grèce pourtant épuisée par les électrochocs et ultimatums permanents. Depuis le début de la crise, rappelait la semaine dernière l’éditorialiste du quotidien le Journal des rédacteurs, «la politique imposée au pays n’est rien d’autre qu’un terrible choc permanent», déplorant l’échec d’une stratégie qui n’a abouti «qu’à mettre à genoux la société grecque» sans résorber le chômage (24 % de la population active) ni freiner les fermetures d’entreprise (plus de 250 000 au total, dont 10 000 depuis le début de l’année). «Ce qui est problématique, ajoutait-il, ce n’est pas tant que les créanciers nous ont contraints à subir de tels chocs, c’est qu’à chaque nouvelle catastrophe, ils nous ont contraints à prendre des mesures encore plus dures.» Avant de conclure : «Finalement, il y a pire que la crise : les tentatives des créanciers pour te sauver.»

Maria Malagardis Envoyée spéciale à Athènes

 

 

 

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20 avril 2016 3 20 /04 /avril /2016 12:46

 

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Pour mettre en œuvre une directive européenne relative à l’efficacité énergétique dans l’Union, la France a décidé, en 2012, de procéder au remplacement de tous les compteurs électriques par de nouveaux compteurs joliment appelés « Linky », capables de communiquer directement à une centrale EDF, sans l’intervention de son personnel. Ce n’est pas là sa seule fonction, il permettra aussi d’adapter le contrat, autorisera la mise en service ou la coupure à distance et le client pourra surveiller sa consommation en KW en se connectant sur un site dédié et non directement sur le compteur…

Alors pourquoi tant d’usagers farouchement opposés, tant de communes (plus de quatre-vingt-dix à ce jour) prennent des arrêtés s’opposant à ce déploiement ?

C’est que Linky est très bavard : les informations qu’il collecte constituent une intrusion dans la vie privée de soixante-six millions d’habitants, car le transfert des données détaillées sur la consommation d’énergie (par exemple toutes les dix minutes) permet notamment d’identifier les heures de lever et de coucher, les heures ou périodes d’absence, ou encore, sous certaines conditions, le volume d’eau chaude consommée par jour, le nombre de personnes présentes dans le logement, etc. Au point que la Cnil a travaillé sur un « Pack de conformité » et préconisé qu’EDF obtienne de l’usager son consentement pour le transfert de ses données. Or de ce consentement il n’est absolument pas question dans les courriers envoyés par ERDF annonçant le remplacement des compteurs.

Par ailleurs, ce transfert de données constitue une modification substantielle du contrat signé à l’origine pour la fourniture d’électricité, mais cette modification n’est en aucun cas évoquée.

Il est donc pour le moins surprenant qu’ERDF procède avec une telle brutalité au changement des compteurs chez des usagers, malgré leur opposition, et que les responsables invoquent uniquement les économies et la facilité d’utilisation.

La LDH a demandé à la Cnil de vérifier le respect par EDF du Pack de conformité. Elle regrette enfin que, plutôt que de recourir aux arguments d’autorité, il n’ait pas été procédé aux expertises scientifiques nécessaires afin de répondre aux craintes qui ont pu être exprimées.

En attendant que ces expertises aient lieu et que la Cnil ait rempli sa mission, la LDH demande un moratoire sur le déploiement actuel.

Paris, le 19 avril 2016

 

Téléchargez le communiqué

 

 

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19 avril 2016 2 19 /04 /avril /2016 15:23

 

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Sur le radar
Comme l’amour, l’iPhone dure trois ans
 
 

La marque à la pomme l’a confirmé au détour d’une campagne de com : le cycle de vie d’un iPhone (payé plus de 700 euros par ses utilisateurs) ou d’une Apple Watch est de trois ans. Ça pique.

 

Le logo Apple dans une boutique à New York, le 5 octobre 2011

Le logo Apple dans une boutique à New York, le 5 octobre 2011 - Andrew Burton/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP
 

L’information est noyée dans un texte expliquant longuement les efforts déployés par Apple en faveur de l’environnement. Cette FAQ, titrée « plus de réponses à vos questions sur Apple et l’environnement », a été écrite dans le cadre d’une campagne de communication lancée avec la Fonds mondial pour la nature. 

Apple indique avec une sincérité désarmante :

« Concernant les années d’utilisation, elles sont d’environ quatre ans pour les terminaux sur OSx et tvOS [AppleTV et Mac] et trois ans pour les appareils équipés d’iOS et de WatchOS [Iphone, Ipad et AppleWatch]. »

Ce sont des constats statistiques : en général, un utilisateur d’iPhone change d’appareil au bout de trois ans. 

Mais cela ne va pas arranger la réputation d’’Apple, régulièrement accusée de pratiquer l’obsolescence programmée.

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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19 avril 2016 2 19 /04 /avril /2016 15:11

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

LOI TRAVAIL
La nouvelle menace de Pierre Gattaz : suspendre les négociations sur l'assurance chômage

 
 
 
Il est loin le temps où Pierre Gattaz déambulait avec un pin's promettant la création d'un million d'emplois… Le président du Medef menace ce mardi 19 avril de suspendre les négociations sur l'assurance chômage si la loi Travail était votée en l'état.
 
 
Pierre Gattaz compte bien venir à bout de la version actuelle du projet de loi Travail. -Sipa/Illustration
 

Manuel Valls, Myriam El Khomri, prenez peur ! Depuis le siège du Medef, le président du syndicat patronal Pierre Gattaz a menacé ce mardi de demander "la suspension des négociations sur l'assurance chômage", si "rien ne bouge" avant l'examen du projet de loi Travail début mai par le Parlement. Il demande un retour au premier texte proposé par le gouvernement.

"Taxer les CDD, cela va créer du chômage", estime Pierre Gattaz, qui fustige d'autres modifications apportées au texte initial, présentées en milieu de semaine dernière. Le compte personnel d'activité, qui a pour objectif de sécuriser les parcours professionnels, et le mandatement pour les petites entreprises sans représentation du personnel sont également dans le viseur du patron du Medef. Cette mesure vise à instaurer une négociation entre ces entreprises avec des salariés mandatés par un syndicat. Une éventualité qui ferait "hurler tous les entrepreneurs", selon Pierre Gattaz.

"Pas un ultimatum"

Ce n'est pas la première fois que Pierre Gattaz agite la menace du chomâge. Il a en effet invoqué en février si le gouvernement ne se décidait pas à appliquer les réformes annoncées.

Ce mardi, il se défend de tout "ultimatum" mais brandit bien la menace d'une "suspension des négociations de l'assurance chômage". Ces discussions, engagées depuis la mi-février, visent à résorber le déficit record de l'Unedic. Le Medef réclame une réforme incitant au retour à l'emploi, alors que les syndicats de travailleurs craignent un recul des droits.

Suspendre les négociations sur l'assurance chômage, en voilà une bonne solution pour créer de l'emploi…

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

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