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16 mai 2016 1 16 /05 /mai /2016 15:43

 

Source : https://www.buzzfeed.com

 

Loi Travail: deux mois de violences policières présumées, résumés en un tableau

Depuis le début du mouvement contre la loi Travail et la naissance de «Nuit Debout», plus de 30 personnes se disent victimes de violences policières. BuzzFeed News les recense.

Des journalistes pris pour cible

Enfin, les journalistes qui couvrent ces manifestations depuis deux mois ne sont pas non plus épargnés. De nombreux reporters indépendants avaient dénoncé être la cible de la police auprès de BuzzFeed News. Encore mardi, un journaliste-stagiaire des Inrocks a dû être hospitalisé après avoir reçu une grenade de désencerclement.

Dans un communiqué, l’ONG Reporters sans frontières a d’ailleurs appelé le Premier ministre Manuel Valls à «adopter une position claire et à condamner publiquement les attaques ciblées contre les journalistes lors des récentes manifestations du 1er mai et de la “Nuit Debout”».

CORRECTION

Elodie, journaliste, a déposé plainte et eu plusieurs jours d’ITT après avoir été menacée et reçu des projectiles d’un CRS. Dans une première version de cet article, notre tableau disait qu’elle n’avait pas porté plainte et qu’il n’y avait pas de suite médicale.

 


Ce tableau de recensement n’étant pas exhaustif, n’hésitez pas à nous écrire pour nous informer de nouvelles violences policières présumées sur lesquelles nous enquêterons, ou pour nous signaler des corrections à david.perrotin@buzzfeed.com.


 

 

 

 

 

 
 
David Perrotin est journaliste société chez BuzzFeed News France et travaille depuis Paris. Il écrit notamment sur les sujets liés aux discriminations.
Contact David Perrotin at david.perrotin@buzzfeed.com.
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16 mai 2016 1 16 /05 /mai /2016 14:37

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

Coca-Cola, McDonald's... Nuit debout lance sa liste noire des marques

 

L'ObsPublié le 16 mai 2016 à 11h35

 

 

Coca-Cola, McDonald's... Nuit debout lance sa liste noire des marques

Le mouvement souhaite dénoncer le comportement peu éthique de certaines multinationales. Une liste collaborative sera complétée au fur et à mesure par les internautes sur la plateforme "The NOlist".

 

 

Nuit debout entre en guerre contre les multinationales. Le mouvement a lancé dimanche 15 mai sa liste noire des marques "qui se comportent le plus mal", alors que 1.500 personnes s'étaient rassemblées dans la soirée place de la République.

Dans un communiqué, le mouvement explique que cette action "vise à promouvoir des alternatives aux produits des entreprises multinationales les plus contestées par les internautes participants". Baptisée "NOlist", cette campagne devrait pointer une nouvelle marque toutes les deux ou trois semaines. La première entreprise clouée au pilori est Coca-Cola.

"La liste est collaborative et condense toutes les critiques du comportement des multinationales, qu'il s'agisse de non respect des droits humains, du droit du travail, de l'environnement, de la santé, etc.", explique Marion, membre de la commission internationale de Nuit Debout Paris, contactée par "l'Obs".

Chacun est libre de proposer une marque sur la plateforme du mouvement, pour peu que ce choix soit argumenté et qu'une contre-proposition soit formulée. "On peut, par exemple, dénoncer la politique alimentaire de McDonald's, qui bourre ses hamburgers d'anti-vomitifs, et promouvoir les AMAP [Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne, NDLR]", avance Marion.

La société qui réunit ensuite le plus de suffrages contre son action fait l'objet d'un boycott. En plus de la campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux, Nuit debout entend entreprendre des actions concrètes visant les magasins et les sites physiques de l'enseigne (occupation d'usine, sit-in...) mais aussi des piratages de sites web. Pour l'instant, sur la plateforme française "The NOlist", deux enseignes sont visées : Coca-Cola et McDonald's.

"Ce sont les Indignés espagnols qui ont apporté cette campagne dans leurs valises et qui l'ont exposée, sur la place de la République, le week-end des 7 et 8 mai lors de la réunion internationale. Il s'agit d'une nouvelle forme d'action qui allie dénonciation et proposition d'alternative", souligne Marion.

Cette campagne a été lancée dans la foulée d'un appel à l'internationalisation du mouvement, qui a choisi la date du cinquième anniversaire du mouvement espagnol du 15 mai pour se donner un nouveau souffle. Dimanche, des rassemblements estampillés "Global debout" ont eu lieu dans 300 villes, dont 130 villes étrangères de 28 pays.

 

Pour Marion, le mouvement doit tendre à l'unité au-delà des frontières : "Nous sommes en train de mettre en place une plateforme internationale : 'The NOlist'. Nous visons un modèle de société qui lutte contre le dérèglement climatique, les dérives de la finance, les problèmes migratoires. L'avenir de Nuit debout est global."

 

Maïté Hellio

L'Obs

Journaliste

 

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

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14 mai 2016 6 14 /05 /mai /2016 16:53

 

Contester sans modération : « la trace d’un rêve n’est pas moins réelle que celle d’un pas » http://www.monde-diplomatique.fr/55467

 

« La trace d’un rêve n’est pas moins réelle que celle d’un pas »

 

Contester sans modération

 

En France, l’opposition à la réforme du code du travail et l’occupation des places par le mouvement Nuit debout ont convergé dans le refus d’une vision étriquée de la politique : évanouissement des espérances collectives dans le trou noir électoral, aménagement à la marge de l’ordre social. Assiste-t-on à la fin d’un cycle marqué par des revendications toujours plus limitées et jamais satisfaites ?

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Poids de quartz et balance en cuivre, Mohenjo-Daro (Pakistan), 2300-1500 av. J.-C.
Bridgeman Images
 

Demander peu et attendre beaucoup : dix-huit ans après la création de l’association Action pour une taxe Tobin d’aide aux citoyens (Attac), en juin 1998, le prélèvement de 0,01 % à 0,1 % sur les transactions financières inspiré par l’économiste James Tobin pour « jeter du sable dans les rouages » des marchés tarde à voir le jour (lire « En attendant la taxe Tobin »). La forme édulcorée que négocient sans enthousiasme les cénacles européens rapporterait une fraction du montant (plus de 100 milliards d’euros) initialement escompté.

Mais, au fait, pourquoi avoir placé la barre si bas ? Pourquoi avoir tant bataillé pour l’introduction d’une si légère friction dans la mécanique spéculative ? Le confort du regard rétrospectif et les enseignements de la grande crise de 2008 suggèrent que l’interdiction pure et simple de certains mouvements de capitaux parasitaires se justifiait tout autant.

Cette prudence revendicative reflète l’état d’esprit d’une époque où le crédit d’une organisation militante auprès d’un public urbain et cultivé se mesurait à sa modération. Avec l’effondrement de l’Union soviétique, la fin de la guerre froide et la proclamation par les néoconservateurs américains de la « fin de l’histoire », toute opposition frontale au capitalisme de marché se trouvait frappée d’illégitimité, non seulement aux yeux de la classe dirigeante, mais aussi auprès des classes moyennes désormais placées au centre du jeu politique. Pour convaincre, pensait-on, il fallait se montrer « raisonnable ».

Certes, la fameuse taxe infradécimale — 0,1 % — présente dans son inaboutissement même une vertu pédagogique incontestable : si l’ordre économique s’obstine à refuser un aménagement aussi modique, c’est qu’il est irréformable — et donc à révolutionner. Mais pour provoquer cet effet de révélation, il fallait jouer le jeu et se placer sur le terrain de l’adversaire, celui de la « raison économique ». L’idée d’un ordre à contester avec modération s’imposait en France avec d’autant plus d’évidence que l’initiative politique (...)

Taille de l’article complet : 2 586 mots.

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Source : https://www.facebook.com/Monde.diplomatique

 

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Source : https://la-bas.org/les-emissions-258/les-emissions/2015-16/contester-sans-moderation-entretien-avec-pierre-rimbert

 

Dans le Monde Diplo de Mai [RADIO : 20’33]

 

CONTESTER SANS MODÉRATION ! Entretien avec Pierre RIMBERT

Le

 

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illustration : Helios GÓMEZ
Du drapeau rouge au nez rouge du clown, la contestation est devenue gentillette. On demande pas grand-chose, on obtient encore moins, mais c’est mieux que rien. En France aujourd’hui, le mouvement contre la Loi Travail a déjà le mérite de secouer ce long renoncement.
Dire ce que nous voulons, redessiner un futur, faire des rêves assez grands pour ne pas les perdre de vue quand nous courons derrière, CONTESTER SANS MODÉRATION !
CONTESTER SANS MODÉRATION ! Entretien avec Pierre RIMBERT
 

Un entretien de Daniel MERMET avec Pierre RIMBERT, journaliste au Monde diplomatique.


Merci à Pierre RIMBERT.

Programmation musicale :
- ROCÉ : Changer le monde
- IAM : La Fin de leur monde

Marie GALL attend vos messages sur le répondeur de Là-bas si j’y suis au 01 85 08 37 37.

entretien : Daniel MERMET
réalisation : Grégory SALOMONOVITCH et Guillaume GIRAULT
technique : Alain GADAN
préparation : Jonathan DUONG

(Vous pouvez podcaster cette émission en vous rendant dans la rubrique « Mon compte », en haut à droite de cette page.)

 

 

 

Source : https://la-bas.org/les-emissions-258/les-emissions/2015-16/contester-sans-moderation-entretien-avec-pierre-rimbert

 

 

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14 mai 2016 6 14 /05 /mai /2016 14:07

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

A Rennes, la mécanique de la répression policière
13 mai 2016 | Par Karl Laske
 
 
 

À Rennes, la Maison du peuple occupée depuis dix jours a été évacuée vendredi matin par le RAID, après deux mois de violences et de nombreux blessés, dont un jeune étudiant qui a perdu un œil. L’ancien préfet de région Patrick Strzoda, propulsé directeur de cabinet de Bernard Cazeneuve, est l’homme qui a orchestré dans cette ville la militarisation des forces de l’ordre face à la mobilisation contre la loi El Khomri.

Rennes, de notre envoyé spécial.– « On a compris que l’évacuation commençait quand on a vu la nacelle apparaître », explique un militant. À Rennes, sur le toit de la salle de la cité, ancienne Maison du peuple occupée depuis le 1er mai, une vingtaine de militants ont vu vendredi, vers six heures du matin, médusés, une cage faire son apparition dans l’air, portée par la grue du chantier voisin de la place Sainte-Anne. Dans la nacelle, six policiers du RAID armés de Flash-Ball. Nathalie Appéré, la maire socialiste de Rennes, signataire il y a peu d’une convention autorisant l’occupation provisoire du lieu, et le nouveau préfet Patrick Dallennes ont donc choisi la confrontation face au mouvement social. À la veille de la manifestation de samedi contre la répression policière, interdite par la préfecture, il n’y avait pas pire signal.

L’expulsion des lieux a été soutenue dès le premier jour par l’ancien préfet de région Patrick Strzoda, propulsé fin avril directeur de cabinet de Bernard Cazeneuve. Nouveau numéro 2 du ministère de l’intérieur, dont la promotion a été saluée par Jean-Yves Le Drian dans les locaux du conseil régional de Bretagne, Patrick Strzoda est l’homme qui a orchestré la militarisation progressive des forces de l’ordre face aux manifestations contre la loi El Khomri à Rennes. Le 28 avril, jour où un étudiant de Rennes 2 a été grièvement blessé à l’œil par un tir, l’ancien préfet – déjà directeur de cabinet du ministre – a assuré au Télégramme « qu’aucun Flash-Ball » n’avait été utilisé contre les manifestants, suggérant à la presse qu'un « choc dû à une grenade lacrymogène » ou « un projectile émanant des manifestants » pouvait être responsable des blessures de l’étudiant. Alors qu’il a perdu son œil, la préfecture a, depuis, reconnu l'usage par les forces de l'ordre de lanceurs de balles de défense 40 (LBD40) ce jour-là. Une enquête de l’IGPN est en cours, mais il n’y a aucun doute sur le tir policier qui a occasionné cette mutilation.

 

Jeudi, les manifestants repoussent les policiers de la place Sainte-Anne, à Rennes © Kl Jeudi, les manifestants repoussent les policiers de la place Sainte-Anne, à Rennes © Kl

 

 

Vendredi matin, les hommes du RAID suspendus dans leur nacelle mettent encore en joue les occupants avec des Flash-Ball, tandis que des policiers grimpent par l’échelle de pompiers. « Il n’y a eu aucun jet de projectile, poursuit le militant présent sur le toit. On était tous assis par terre en se tenant bras dessus bras dessous. Ils nous ont délogés un par un, en nous faisant des clés de bras, et des pressions sur le visage. » Les occupants croyaient pouvoir tenir trois jours en cas de siège, ou d’assaut, mais les meuleuses et les coups de bélier ont eu raison des barricades qui bloquaient les entrées de la salle principale. « On vous donne 7 sur 10 pour la barricade », a ironisé un CRS aux manifestants.

La Maison du peuple et des syndicats, fondée en 1925, devenue une salle de spectacle appartenant à la ville, avait été investie le soir du 1er mai alors que les intermittents, l’AG interpro et les étudiants de Rennes 2 étaient venus rejoindre une réunion de l’intersyndicale sur place. Sous la pression des écologistes et du Front de gauche, la maire socialiste offre une convention de « mise à disposition » de six jours, avec des horaires de fermeture la nuit. Un état des lieux est fait en présence du commandant des pompiers. « Une occupation reconductible et l’occupation de nuit ont été votées », résume Stéphane Gefflot de Sud PTT, signataire de l’accord avec la mairie. « La mairie a dénoncé la convention mercredi, sous prétexte qu’une manif sauvage avait eu lieu mardi dans l’hypercentre », poursuit le syndicaliste. L’interdiction de l’hypercentre et le bouclage des pâtés de maison voisins du parlement de Bretagne et de la mairie ont été imposés, fin mars, aux manifestants par le préfet Strzoda.

 

La nacelle de chantier utilisée par le RAID lors de l'évacuation de la Maison du peuple © DR La nacelle de chantier utilisée par le RAID lors de l'évacuation de la Maison du peuple © DR

 

Jusqu’à jeudi soir pourtant, la convergence des luttes s’était trouvé un lieu à Rennes, agglomérant des étudiants autonomes, proches du Mili (lire notre entretien avec des membres de ce mouvement), ou des communistes, et des membres du Front de gauche, des syndicalistes de Sud ou, plus rares, de la CGT. L’intersyndicale soutenait l’occupation, mais ni la CGT ni FO n’y intervenaient directement. Plus de 800 personnes s’étaient entassées, jeudi, pour l’assemblée générale quotidienne dans la salle de la cité, après une manifestation sans incident. Le blocage du centre de tri des colis de la Poste du Rheu a été décidé en lien avec des personnels sur place, et effectué le soir même pendant quatre heures. « Très vite, le préfet Strzoda nous a demandé de nous désolidariser des mouvements de jeunesse mais il n’en était pas question, explique le syndicaliste de Sud. Selon lui, il y avait “600 profils louches”, alors qu’il s’agissait de l’AG de Rennes 2… Les neuf inculpés des manifs des 31 mars et 9 avril n’avaient rien de louche : il y avait un infirmier, un serveur, un gars de PSA… Par contre, le procès a montré qu’il n’y avait aucune preuve contre eux. » Réputé ultra sarkozyste depuis son passage à la préfecture des Hauts-de-Seine entre 2009 et 2011, Patrick Strzoda demande aux syndicats d’isoler les casseurs pour « leur régler leur compte ». En septembre, il avait déjà menacé les syndicats paysans (Confédération paysanne, Coordination rurale et Apli) qui voulaient bloquer l’entrée du Salon des productions animales (SPACE) en leur promettant « la guerre » s’ils n’acceptaient pas ses conditions.

Jeudi, l’assemblée générale n’a fait qu’un bond lorsqu’une jeune femme a annoncé qu’un copain était en train « de se faire embarquer par la BAC place Sainte-Anne ». L’AG a grondé, rugit, avant de se vider en quelques minutes et de fondre sur les quinze policiers anti-émeutes venus en appui de la BAC. La police s’est retirée, non sans braquer encore ses Flash-Ball sur la foule.

« C’est l’État qui organise l’escalade, juge un syndicaliste de Sud Santé, et ce par l’usage général et immodéré de la force. Sans raison, sur des gens tombés à terre. À l’hôpital de Rennes, on a eu un afflux de personnes blessées au visage. Et il y a une masse de gens qui ne veulent pas déposer plainte contre la police. » « On a franchi un seuil, et très vite, juge Xavier de l’AG interpro, il y a eu une banalisation du Flash-Ball. Dans les manifs, on les entend, pan, pan, pan, ça canarde ! » Les cortèges se sont dotés, comme dans d’autres villes en France, d’équipes “médic”, qui prennent en charge et mettent à l’abri les blessés. « Aujourd’hui, on comptabilise sur Rennes 259 blessés, dont 43 graves par fractures, plaies ouvertes, traumatismes, et un œil perdu, c’est la seule devenue irréversible », détaille Hugo Poidevin, étudiant communiste, membre des Médic.

 

«Les tirs de Flash-Ball sont toujours à moins de vingt mètres. Le canon est pointé sur nos têtes !»

Les premiers blessés sont relevés le 17 mars, jour de la venue de Jean-Yves Le Drian à la préfecture de région. « J’ai reçu une grenade lacrymogène en tir tendu, elle m’a explosé entre le bras et le flanc. La seule chose qui était lancée sur les CRS, c’étaient des gobelets de peinture : on est très loin des pavés ! » témoigne-t-il. « Avant, on nous tenait à distance avec les gaz, explique Anna, “médic” elle aussi. Mais le 17, il y a eu des traumas crâniens : ils sont passés directement aux coups sur la tête. La BAC est venue matraquer dans la foule, et en visant la tête. Le 31 mars, un médic qui était en train de soigner a pris une lacrymo en tir tendu sur la tête. »

Le 31 mars, la confrontation s’engage. « On nous avait interdit le centre-ville, poursuit Poidevin, et l’objectif était de faire Nuit debout devant le parlement de Bretagne. On a fait une banderole renforcée, une bâche avec un matelas, pour aller quand même en centre-ville. On a subi six heures de lacrymos. On a eu plus de cent blessés. Des membres de l’équipe médicale qui ont abandonné, face à la violence, aux plaies ouvertes… Quand vous devez éponger le pénis d’un jeune qui pisse le sang… »

Pour Camille, jeune prof de fac, la manif du 31 mars a été aussi « un tournant ». « On a tenu assez longtemps la rue Jean-Jaurès, explique-t-il. Les flics ont tiré près de 700 lacrymos. On balançait les palets au fur et à mesure dans la Vilaine… La semaine suivante, c’est monté d’un cran. Les flics étaient sur un mode offensif. Dès qu’on prenait une direction, ils nous prenaient à revers. Du coup, tout le monde est monté en équipement, et en pression. Le mode émeute, c’est plus de 200 personnes qui manifestent, quand un parcours illégal commence, tu as encore 1 500 à 2 000 personnes. Les gens restent, les gens sont solidaires. Le fait que 1 500 personnes restent malgré le danger, les tirs et la peur, je n’avais jamais vu ça. »

 

Départ de la manifestation contre la loi Travail jeudi, à Rennes © Kl Départ de la manifestation contre la loi Travail jeudi, à Rennes © Kl

 

 

L’usage par les policiers de Fash-Ball et LBD40 à tir tendu est si répandu que le syndicat Sud lance « l’opération “sortez casqués” lors des manifestations à venir », notamment celle du 28 avril. « Nous appelons donc à manifester casqués : casques de vélo, casques de moto, de scooter, casques de rollers, casques de chantier, etc. Bref, tout ce qui peut protéger la tête et le reste (…) pour protester contre les violences policières. » Jeudi, les militants Sud avaient pour certains des casques de moto à la main ou sur la tête. Le 28 avril suivant, les policiers tirent justement sur les manifestants qui traversent une passerelle au-dessus de la Vilaine, et ils atteignent à l’œil Jean-François, étudiant en géographie. « Une charge est venue de République, se souvient Camille, ça nous a bloqués sur les quais et ça a provoqué un mouvement de foule et de panique. Il n’y avait plus de solidarité possible… Tout le monde a pris la petite passerelle et les baqueux ont commencé à shooter au Flash-Ball. Ils nous tiraient dessus au hasard, les balles fusaient. »

Camille ne voit pas la chute de Jean-François, et s’engouffre dans une rue adjacente avec des centaines d’autres. Alors qu’il s’est baissé pour éviter les tirs, Hugo Poitevin entend crier « médic! ». « Quand j’ai vu Jean-François, il était encore debout, on l’a mis à l’écart, on l’a fait s’asseoir, en lui parlant, témoigne le militant. Il saignait beaucoup, c’était affreux. On avait mis neuf ou dix compresses sur son œil, et ça saignait encore. Les flics n’ont pas traversé la passerelle. Ils sont repartis. » « Quand Jean-François a perdu son œil, on était assez désemparés, explique Anna, et la seule chose qu’on a essayé de faire c’est de le garder conscient. Moi, j’étais dans la charge initiale, et il y a eu énormément de coups de matraque et de gens à terre, qu’on a essayé de porter. »

Des photos montrant les policiers en position de tir face à la passerelle ont été communiquées à l’IGPN. En contestant officiellement l’usage de Flash-Ball le 28 avril, le préfet Strzoda a attiré l’attention. Il n’a pas rectifié depuis. Il sait bien sûr quelles armes, et combien de munitions ont été utilisées… sous ses ordres. « Les pratiques illégales ici, il y en a un florilège, poursuit Hugo Poidevin. Les tirs de Flash-Ball sont toujours à moins de vingt mètres. Le canon est pointé sur nos têtes ! Les tirs à moins de 10 mètres, j’en ai vu plein. J’ai vu trois arcades sourcilières explosées – deux par des grenades lacrymogènes, une par un Flash-Ball, heureusement les gens portaient des masques de plongée. Quand la grenade arrive sur le masque, ça enfonce l’arcade, mais ça protège l’œil. Les lunettes de plongée protègent beaucoup moins parce qu’elles s’enfoncent dans l'arcade sous le choc. » « Le 31 mars, ils ont visé les parties génitales des manifestants hommes, un certain nombre ont été touchés à hauteur de l’entrejambe », se souvient Anna.

Le 2 mai, Hugo Poidevin a interrompu le conseil municipal de Rennes avec un groupe de militants en exigeant de la maire Nathalie Appéré qu’elle dénonce les violences policières et qu’elle se prononce pour l’interdiction des Flash-Ball et des grenades de désencerclement. Le 28 avril, elle avait félicité les forces de l’ordre… Il a lancé une balle de défense dans la direction de son bureau. « Je vous fais un cadeau, ce sont des balles comme celle-ci qui sont tirées sur les manifestants », a-t-il lancé. L’élue s’est levée, et la balle a atterri sur son fauteuil.

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

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13 mai 2016 5 13 /05 /mai /2016 15:13

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Panama Papers : les banques françaises Crédit Agricole et BNP Paribas épinglées à leur tour

Les deux banques françaises ont géré plusieurs centaines de société offshore par l'entremise du désormais célèbre cabinet panaméen Mossack Fonseca, révèle "Le Monde" mercredi 11 mai.
 
BNP Paribas et le Crédit Agricole sont cités dans le scandale des "Panama Papers". - GILE MICHEL/SIPA
 

Les "Panama Papers", suite. Après la Société générale, le Crédit Agricole et BNP Paribas sont désormais dans la tourmente des révélations du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ). Les deux banques françaises ont administré des centaines de sociétés offshore auprès du cabinet panaméen Mossack Fonseca, selon . Des pratiques qui leur ont permis d'aidé leurs clients européens à échapper au fisc en dissimulant leur identité lors du transfert de parts de leurs sociétés.

Le Crédit agricole a administré via ses filiales près de 1.130 sociétés offshore pour le compte de ses clients depuis les années 1990, selon Le Monde. Dans un communiqué, la banque affirme toutefois en avoir fini avec ces pratiques : "Cette activité a été progressivement arrêtée et a cessé de manière définitive en 2015." Le Crédit agricole assure ne pas être présent au Panama, ni "dans aucun paradis fiscal". BNP Paribas a de son côté géré 468 structures offshore avec le cabinet Mossack Fonseca depuis les années 80, d'après le quotidien du soir, selon lequel une demi-douzaine de ces sociétés étaient encore actives fin 2015.

Une enquête préliminaire en cours

Voilà de quoi intéresser le parquet national financier (PNF), qui mène une enquête préliminaire pour "blanchiment de fraudes fiscales aggravées" depuis le 4 avril, à la suite des premières révélations sur les "Panama Papers". C'est la Société générale  : elle aurait créé 979 sociétés offshore par l'entremise de Mossack Fonseca. Une perquisition avait eu lieu au siège de la banque au lendemain de ces premières révélations.

Mercredi, Bercy a "demandé des explications" au Crédit Agricole et à BNP Paribas. "Il ne serait pas tolérable que des banques puissent permettre des opérations de fraude, d'évasion fiscale ou de blanchiment", déclare dans un communiqué le ministre des Finances, Michel Sapin. Les "Panama Papers" montrent que c'est pourtant le cas depuis des décennies, en toute impunité.

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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13 mai 2016 5 13 /05 /mai /2016 14:49

 

Et on ne parle pas des poulets..;

 

 

Source : http://www.midilibre.fr

 

 

Etats-Unis : faute de pause, des employés d'abattoirs obligés de porter des couches

 

"Je devais porter des pampers"

"Je devais porter des Pampers, comme beaucoup d'autres" révèle une salarié interrogée par l'organisation. Selon le Washington Post qui revient également sur ce problème, les usines de conditionnement sont autorisées à traiter 140 poulets à la minute aux Etats-Unis. Un rythme qui expliquerait, en grande partie, les raisons pour lesquelles les employés se voient refuser le droit aux pauses. 

 

 

Interrogé par le journal américain, un représentant de Tyson Food, géant de l'alimentation outre-Atlantique, s'est dit "concerné" par ce rapport et par les témoignages d'employés indiquant être en train de vérifier que le droit à la pause est bien respecté. D'autres entreprises restent cependant silencieuses. Comme le rappelle le Washington Post, les sociétés sont normalement tenues de mettre à disposition des toilettes et de laisser leurs employés les utiliser.

 

 

 

Source : http://www.midilibre.fr

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13 mai 2016 5 13 /05 /mai /2016 14:11

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Motion de censure : découvrez si votre député a tenté de renverser le gouvernement

Après l'échec de la constitution d'une motion de gauche, l'Assemblée nationale a voté ce jeudi 12 mai sur celle portée par la droite. Comme il fallait s'y attendre, le gouvernement de Manuel Valls n'a pas été censuré, faute de voix suffisantes pour soutenir la motion. La loi Travail va pouvoir être adoptée par 49-3.
 
Sans surprise, la motion de censure de la droite a échoué ce jeudi 12 mai à l'Assemblée. - SIPA
 

C'était un faux suspense. Alors que les députés de gauche, communistes, écologistes et frondeurs socialistes avaient échoué - à deux voix près - à rassembler suffisamment de signatures pour constituer une motion de censure de gauche, la droite, forte des troupes LR et UDI, avait déposé la sienne. Ce jeudi 12 mai, les députès étaient donc amenés à voter ce texte. Sans surprise, la majorité absolue n'a pas été atteinte. Sur les 288 suffrages nécessaires, la motion n'en a récolté que 246 favorables. Ce qui a pour conséquence l'adoption de la loi Travail de Myriam El Khomri en 1ère lecture. 

Les socialistes frondeurs avaient prévenu qu'ils ne joindraient pas leurs voix à celles de la droite, faisant ainsi échec au renversement du gouvernement de Manuel Valls. Parmi les signataires de la motion de censure de gauche, certains s'étaient pourtant dit prêts à franchir le pas, à l'image des députés communistes emmenés par André Chassaigne, mais aussi l'ex-PS Pouria Amirshahi, l'ex-EELV Isabelle Attard ou le centriste Jean Lassalle. Cela n'a pas suffi.

Ci-dessous, les députés signataires mercredi de la motion de censure de gauche (cliquez pour agrandir) :

 

Ci-dessous, les députés qui ont voté ce jeudi pour la motion de censure de droite (cliquez pour agrandir) :

La bataille est-elle perdue pour autant ? Pas forcément. Comme s'en réjouit Jean-Luc Mélenchon , la loi Travail n'en est qu'au début de son chemin parlementaire. Elle doit maintenant être examinée par le Sénat qui pourra lui apporter des modifications. Puis elle sera renvoyée au Parlement pour une seconde lecture et un second vote. Tout indique que le gouvernement sera alors forcé, à moins d'évolutions significatives, de recourir de nouveau au 49-3. A ce moment là, les députés de gauche pourront retenter de déposer une motion de censure. Et d'ici ce retour de la loi El Khomri, ils auront peut-être déniché les deux parlementaires qui leur manquaient...

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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13 mai 2016 5 13 /05 /mai /2016 13:49

 

Source : http://reporterre.net

 

 

Soumis aux lobbies, les sénateurs massacrent la biodiversité

12 mai 2016 / Marie Astier (Reporterre)
 


 

 

Discuté au Sénat ces jours-ci, le « projet de loi pour la reconquête de la biodiversité et des paysages » a été vidé de toutes ses avancées significatives, notamment de l’interdiction des néonicotinoïdes, mortelles pour les abeilles. Au nom de la préservation de l’activité économique et sous l’influence des lobbys.

Les oiseaux de nuit ? On n’en parle plus. La taxe sur l’huile de palme non durable ? Retirée. L’interdiction des néonicotinoïdes, pesticides mortels pour les abeilles ? Effacée. Etc. Les sénateurs écolos ne cachaient pas leur déception, mardi 10 mai au matin, devant le résultat des discussions de la commission du développement durable du Sénat sur le « projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages ». Le texte est présenté en deuxième lecture à la Haute Assemblée depuis le mardi 10 mai et devrait être discuté jusqu’à ce jeudi 12.

Le parcours de cette loi a été chaotique. Promise en 2012, elle devait être adoptée en 2013. Elle aura finalement presque trois ans de retard. Après la première discussion à l’Assemblée, en mars 2015, puis au Sénat, en janvier 2016, le sénateur écolo de Loire-Atlantique Ronan Dantec restait relativement satisfait. L’esprit de la COP21 planait encore sur les débats parlementaires.

Mais, pour ce deuxième passage au Sénat, toutes les avancées ont été gommées par ses collègues. « Le texte proposé aujourd’hui en discussion n’est plus une loi de reconquête de la biodiversité, c’est un accompagnement de la perte de biodiversité ! déplore-t-il. D’ailleurs, un amendement a proposé de retirer le terme “reconquête” du titre de la loi, ce n’aurait été que le reflet de ce qu’elle contient désormais. »

 

« La loi est passée sous le seuil d’acceptabilité »

Article par article, le groupe des écologistes au Sénat a listé les reculs. Ceux sur les néonicotinoïdes et l’huile de palme sont les plus visibles mais loin d’être les seuls. Par exemple, l’article premier supprime la mention des paysages nocturnes. Or, « 28 % des vertébrés et 64 % des invertébrés vivent partiellement ou totalement la nuit […]. Il est indispensable de reconnaître que les paysages nocturnes sont spécifiques », précise leur argumentaire.

Autres disparitions symboliques dans l’article 2, les principes « d’absence de perte nette » et de « non régression » de la biodiversité. Autrement dit, la préservation de la biodiversité existante n’est même plus un objectif. Dans l’article 2 bis, la possibilité d’aller en justice pour défendre l’environnement est quant à elle réduite à une liste restrictive d’acteurs ; les professionnels de l’environnement ou les communautés indigènes en sont notamment exclus. Etc. « Même l’obligation de mettre des chapeaux sur les poteaux creux, où meurent coincés énormément d’oiseaux, a été enlevée ! s’indigne Ronan Dantec. Ils ont supprimé tous les cadres qui pourraient limiter les activités économiques au nom de la préservation de la biodiversité. »

 

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Mue imaginale d’une libellule à quatre taches.

Les associations de protection de l’environnement (France nature environnement, Ligue pour la protection des oiseaux, WWF, etc.) font le même constat, et allongent la liste. Elles signalent, dans leur communiqué commun, la « disparition de l’encadrement de la publicité dans les parcs naturels régionaux » ou encore « la suppression des zones prioritaires pour la biodiversité ». « La loi est passée sous le seuil d’acceptabilité », résument-elles....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

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13 mai 2016 5 13 /05 /mai /2016 13:19

 

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L’incendie de Fort McMurray, crime écologique des exploitants d’énergie fossile

11 mai 2016 / Noël Mamère
 


 

L’incendie monstrueux qui a dévasté la forêt boréale de l’Alberta canadien n’est pas une catastrophe naturelle, insiste notre chroniqueur, mais bien un énième crime contre l’environnement perpétré par « la folie et l’avidité d’entreprises capitalistes pétrolières ».

 

Noël Mamère est député écologiste.

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Noël Mamère.

L’incendie de Fort McMurray, au Canada, est présenté dans les médias « mainstream » comme un incendie de forêt de plus parmi tant d’autres, certes d’une amplitude beaucoup plus forte mais, somme toute, à l’échelle de cet immense pays. Cette fable a été dénoncée dans ces colonnes par Hervé Kempf, mais il faut enfoncer le clou. Nous ne sommes pas devant une catastrophe « naturelle ». L’incendie n’est peut-être pas lié directement à l’exploitation des sables bitumineux (les « tar sands », en anglais, les « sables sales », en français) mais celle-ci en a accéléré le développement. Avec le réchauffement climatique — effet, entre autres, de l’exploitation des sables bitumineux — les incendies n’ont jamais été aussi fréquents. Face à un climat de plus en plus sec, le plan de prévention des incendies n’est plus adapté, car il a été pensé à une époque où le climat était plus humide et où l’eau n’était pas encore captée par les puits de ce pétrole non conventionnel.

Toutes les études montrent que les régions les plus proches du pôle Nord (ce qui est le cas de la forêt boréale du Canada) sont les plus affectées par le réchauffement, créant ainsi des conditions idéales pour que se déclenchent des incendies qui augmentent en superficie chaque année. La saison des feux de forêt s’allonge sans cesse, du début du printemps jusqu’à l’automne. L’exploitation des sables bitumineux a donc engendré cette situation prévisible depuis longtemps.

D’ailleurs, en 2011, le gouvernement canadien, dirigé par l’ultralibéral Harper, s’était retiré du protocole de Kyoto pour pouvoir continuer à exploiter sans entraves les sables bitumineux.

 

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Du sable bitumineux de l’Athabasca (région de Fort McMurray) dans des carottes de forage.
Le leurre médiatique et diplomatique de la COP21

1.800 milliards de barils de bitume, soit l’équivalent de l’ensemble des réserves de pétrole conventionnel dans le monde, gisent sous le sol de l’Alberta. Pourquoi s’en priver, estiment des entreprises comme BP, Shell et Total, installées à Fort McMurray ? Qu’importent les dégâts irréparables en termes de déforestation, qu’importe la destruction des écosystèmes, qu’importent les déchets toxiques entassés en dépit du bon sens et qui affectent la santé des populations indigènes dont le mode de vie est depuis longtemps ravagé par cette nouvelle ruée vers l’or noir.

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Un site d’exploitation des sables bitumineux de la société Syncrude à Fort McMurray

La priorité, pour les exploitants d’énergie fossile, est de continuer à engranger des profits tant qu’il en est encore temps. Dans cette affaire, nous sommes face aux conséquences directes du « Capitalocène », une ère commencée avec les débuts de la révolution industrielle. La folie et l’avidité d’entreprises capitalistes pétrolières est directement à l’origine de cette destruction cataclysmique de la forêt boréale. Bien que très loin géographiquement, elle nous concerne tous et toutes directement...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

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13 mai 2016 5 13 /05 /mai /2016 13:15

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Gaspillage

Après l’obsolescence programmée, Google invente « l’obsolescence connectée »

par

 

Les objets connectés sont à la mode. De la montre au frigo en passant par le lave-linge, la voiture ou le thermostat, de plus en plus d’objets du quotidien sont désormais connectés à internet. L’objectif ? Nous faciliter la vie, disent les constructeurs... Qui n’a jamais eu envie de lancer son chauffage ou sa machine à laver à distance, avant de rentrer chez lui ? N’est-il pas plus simple de mettre à jour automatiquement les cartes routières du système de guidage de votre véhicule ? Mais si l’objet est connecté, son fabricant peut aussi le désactiver. C’est ce qui va arriver le 15 mai aux propriétaires d’un boitier de « domotique » de la société Revolv. Une « centrale de contrôle » qui permet de gérer votre « maison connectée » – la musique, la lumière ou les détecteurs de fumée – via votre téléphone portable, tablette ou ordinateur.

Pionnière dans le domaine de la domotique, la société Revolv est rachetée en 2014, pour 3,2 milliards d’euros par Nest, une filiale de Google. Revolv vendait alors pour 300 dollars un boitier permettant de gérer différents appareils du domicile via un téléphone. Sauf qu’à partir du 15 mai, ce beau boitier sera aussi utile qu’un presse-papier [1]. Pourquoi ? Parce que Google en a décidé ainsi : le nouveau propriétaire de Revolv fait le choix de neutraliser à distance tous ces appareils. Le géant de l’informatique préfère développer sa filiale de domotique Nest : « Nous mettons toute notre énergie dans notre travail pour Nest et nous sommes incroyablement excités par ce que nous faisons », indique le site de Revolv. La loi américaine autorise l’entreprise à agir ainsi.

« Ce n’est pas encore un tremblement de terre, mais une secousse annonciatrice, analyse Cory Doctorow, journaliste, romancier et militant de l’Electronic Frontier Foundation, dans un article traduit par Framasoft. Qu’il s’agisse de votre voiture, de vos ampoules ou de votre stimulateur cardiaque, les objets que vous possédez reposent de plus en plus sur des logiciels en réseau. Supprimez ces logiciels et ils deviennent des déchets électroniques inutilisables. » Et le journaliste de conclure en citant un utilisateur de Revolv : « Quel sera le prochain appareil que Google décidera de neutraliser ? S’ils arrêtent le support d’Android, vont-ils décider que dès le lendemain de l’expiration de la dernière garantie, votre téléphone va s’éteindre à jamais ? [...] Dans tous ces appareils, les aspects logiciels et matériels sont inextricablement liés. En vertu de quoi l’expiration d’une garantie donnerait-elle le droit de désactiver le fonctionnement d’un appareil ? » Un abus de pouvoir de la part du géant américain ? En tout cas, un signe du peu de cas qu’il porte aux questions écologiques et à l’obsolescence de ses produits. Mais Google ne nous veut pas de mal – « don’t be evil » est sa devise –, Google fait juste des profits.

 

Pour aller plus loin : The Guardian, Framablog, Numerama

A voir également : La campagne de Framasoft "Dégooglisons internet"

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