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19 mai 2016 4 19 /05 /mai /2016 18:00

 

Source : https://paris-luttes.info

 

 

 

Adresse d’un interdit de manif à tou-te-s celles et ceux qui se sentiraient concerné-e-s

 
 

Ce petit article propose une analyse sur la manière de réagir aux interdictions de manifester.

Il y a dans cette façon de soustraire à la foule des personnes prises au compte-goutte des relents de fascisme que beaucoup croyaient révolus.

Des flics sans uniformes, planqués dès le petit matin dans des bagnoles en bas de chez soi, ça rappelle les portières qui claquent des agents de la Gestapo ou de la Stasi.

Oui, car cette manière de faire est celle des polices politiques.

L’état d’urgence n’est rien d’autre que le prétexte donné au totalitarisme pour se réaffirmer au grand jour.

Les « interdictions de séjour » ou « interdictions de paraître » sont discrétionnaires, ciblées, non signées et non argumentées, et ne peuvent être contestées qu’après application. Mesures administratives qu’ils disent.

Comme le placement en rétention, comme les rafles, comme la déportation et les assignations à résidence, ces bonnes pratiques héritées du fascisme et de la colonisation (il y a tant de mots pour désigner les mêmes maux…)

L’administration, c’est aussi le gros machin derrière lequel s’abritent tous les Eichmann en puissance. Si un jour on leur demande de se justifier de leurs actes, ils diront « c’est la faute de l’Administration ».

Avec un grand A, comme ACAB. Car derrière l’Administration, il n’y a pas des bureaucrates à lunettes, mais bel et bien des flics.

C’est bien pour ça que les connards de la SDIG, de la BIVP, de la DGSI et de toutes ces polices politiques ont décidé de ne plus signer leurs « notes » (qui sont de la couleur de la domination : blanche). Comme ça, on ne leur demandera pas de se justifier. Pas de signature, pas de responsable. C’est pas moi, c’est l’Administration.

Alors que faire face à ces « mesures administratives » ? La tentation est grande de les contester, par un référé liberté auprès du Tribunal Administratif. Ça marche pour certain-e-s, pas pour tou-te-s. Le 17 mai, 9 interdictions ont été levées, une a été maintenue. D’autres n’ont pas pu être contestées dans les délais. D’autres encore n’ont pas été contestées du tout : on ne peut pas sans cesse s’en remettre au bon vouloir des juges pour remettre en cause les interdictions qui nous touchent.

Et puis quand elles sont maintenues par le juge, c’est comme si elles étaient validées. Il y a les bon-ne-s et les mauvais-es « interdit-e-s ». Qui viendra ensuite dire que celles qui ont été maintenues n’étaient pas légitimes ? Démerde-toi, mon ami-e, fallait pas déplaire à l’Administration (et au juge qu’on voudrait croire impartial).

Quand en décembre 2015 les assignations à résidence ont été confirmées par les tribunaux administratifs, puis par le Conseil d’État et par les morts-vivants du Conseil Constitutionnel (présidé par le fils de celui qui a instauré l’état d’urgence en 1962), les assignés ont dû accepter qu’en fait, leurs assignations étaient bien méritées. Et tou-te-s les bon-ne-s républicain-e-s ont soudainement fermé leur gueule. C’est pas nous qui décidons, c’est l’Administration. Avec un grand A, comme Abruti-e-s.

L’autre réponse à ces mesures administratives, c’est de ne pas les respecter. Tout simplement. Quand on te marche sur le pied, tu ne te laisses pas faire.

Alors bien sûr, tu te dis qu’on t’attend en bas de chez toi. Pas forcément. En vérité, une fois qu’ils ont payé un laquais d’OPJ pour t’apporter leur papier, ils ont autre chose à faire que de payer des types à t’attendre en bas de chez toi. Et si c’est le cas, y’a d’autres moyens de les esquiver. La fenêtre, la cheminée, le soupirail de la cave ou la chambre d’ami-e-s d’un pote qui vit ailleurs qu’en-haut-d’en-bas-de-chez-toi.

Et puis l’avantage d’une manifestation, c’est qu’il y a plein d’autres potes solidaires. Qui portent des masques, des foulards, des casques, des perruques, des lunettes de soleil, des casquettes. Y’a moyen qu’en garnissant ta tête et ton visage d’un (ou plusieurs) de ces accessoires, tu puisses rejoindre la masse et faire un joli pied de nez à la Gestapo-du-village.

A condition de faire gaffe et de ne pas se mettre trop en danger.

Être à l’affût, déceler les RG qui rôdent. Pas toujours facile, mais en y regardant bien, tu les trouves : âgés de 30 à 40 ans, la mine sérieuse ou indifférente au bordel ambiant, ils marchent calmement sur les bords du cortège, isolés (mais pas seuls, leurs collègues ne sont jamais à plus de dix mètres), les mains dans les poches, sans accessoires dans la main ou sur le visage (hormis lunettes de soleil et casquettes). Et quand ça barde, soit ils s’éloignent, soit ils restent impassibles, comme si leurs émotions avaient été abolies.

Faire attention, parce que tous les civils ne sont pas des flics. Et tous les flics en civil ne sont pas des RG. Déguisés en citoyens lambda, il y a aussi la BAC et les Compagnies d’Intervention (CSI à Paris, CDI en province), qui ne sont pas discrets, se déplacent en meute. En général, ils ont des gros sacs à dos, dans lesquels il y a leurs matraques, leurs gazeuses et leurs casques. On ne peut pas les confondre avec les RG : quand la manif s’agite, on les voit s’exciter. Avec un grand A, comme Adrénaline.

Éviter les flics en civil donc, se tenir à distance d’eux, et des trottoirs en général. S’entourer de potes qu’on avertit qu’on est là.

Quant aux flics en uniforme, CRS (casques à bandes jaunes), Compagnies d’Intervention (casques à bandes bleues) et gardes mobiles (casques bleus), ils sont assez prévisibles pour ne pas avoir à les craindre. Bêtes comme leurs pieds, ils obéissent aux injonctions de leurs chefs (dont certains portent l’inscription GO dans le dos, pour « Groupe Opérationnel »). Ils fonctionnent en binômes, chargent quand on leur dit, et ne courent jamais très longtemps. Avec un grand A, comme Ankylosé.

Éviter de s’y frotter de trop près quand même, privilégier le « maintien à distance ». Il arrive en effet qu’ils viennent chercher celles et ceux qui s’attardent sur les bords de la manif.

Alors forcément, c’est plus stressant d’aller en manif dans ces conditions, mais ça vaut la peine : manifester prend encore plus de sens quand on en est interdit. Après tout, on n’a jamais fait la révolution avec l’accord du préfet et des ministres…

Solidarité avec tou-te-s celles et ceux qui sont interdit-e-s d’exister politiquement !

Avec un grand A, comme Anarchie !

 

 

Source : https://paris-luttes.info

 

 

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19 mai 2016 4 19 /05 /mai /2016 16:09

 

Source : http://reporterre.net

 

 

Le dialogue inattendu entre policiers et manifestants de Nuit debout

19 mai 2016 / par Emilie Massemin (Reporterre)
 


 

Mercredi 18 mai, alors que la manifestation « contre la haine anti-flic » rassemblait place de la République les principaux syndicats des forces de l’ordre, un étonnant dialogue s’est noué entre deux policiers de la CGT Police et des participants de Nuit debout. Regards croisés sur les violences en manifestation.

 

- Paris, reportage

Leurs drapeaux rouges passent presque inaperçus au milieu des étendards bleus d’Alliance, syndicat majoritaire de la police nationale, déployés mercredi 18 mai de 11 h à 14 h place de la République. On ne les entend pas pas quand Jean-Claude Delage, secrétaire général du premier syndicat policier, évoque la « chienlit » des « groupes ultra-radicalisés violents » sous de bruyants applaudissements.

 

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La manifestation « contre la haine anti-flic » organisée par le syndicat Alliance

Peu après 14 h, Axel Ronde, secrétaire général de la CGT Police Île-de-France, et Alexandre Langlois, secrétaire général de la CGT Police, s’éclipsent de l’esplanade soigneusement bouclée par des barrières pour aller à la rencontre de participants à Nuit debout, devant le boulevard de Magenta. « Ils ont pris contact avec nous pour nous demander si on voulait bien les rencontrer, explique à Reporterre M. Ronde. Nous avons répondu oui, évidemment. Nous imaginions ce rassemblement comme un moment de rencontre entre policiers et citoyens. »

Ça n’a pas été le cas. Triple contrôle policiers pour accéder à l’espace enclos autour de la statue, passants et journalistes sans carte de presse refoulés... « Comment Michel Cadot, le préfet de police de Paris, a-t-il pu autoriser un rassemblement policier dans ce lieu ?, s’insurge un homme aux longs cheveux gris. C’est à nous, nous l’occupons depuis des semaines ! ». « C’est une privatisation de l’espace public. En parallèle, le collectif Urgence notre police assassine a été interdit de rassemblement », critique un autre. « C’était une provocation », estime un troisième. La présence sur la place de la députée (Front national) du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen et de son collègue Gilbert Collard, député (FN) du Gard, ne passe pas : « Vous vous rendez-compte que ce rassemblement s’apparente à un meeting du Font national ? »

 

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Alexandre Langlois, secrétaire général de la CGT Police, dialogue avec des participants à Nuit debout

Mais très vite, les participants à Nuit debout entrent dans le vif du sujet dans la discussion avec le syndicaliste policier qui a été vers eux. Les témoignages de violences policières affluent . Un jeune homme à la barbe bien taillée remonte son pantalon, dévoilant la bande de gaze qui lui enveloppe le bas de la jambe. « Un éclat de grenade de désencerclement est entré dans ma jambe à cinq centimètres de profondeur. Elle a été lancée à hauteur d’homme et a éclaté à 30 centimètres de moi, à un moment où nous étions encerclés autour de la station de métro Solférino, témoigne-t-il. J’ai pris 21 jours d’arrêt de travail. »

Mâchoire endolorie et cicatrice de brûlure

Un autre jeune homme s’est pris « des coups de genou sur le crâne et la mâchoire par des policiers », lors d’un sit-in devant l’Assemblée nationale. Une jeune femme montre la cicatrice qu’elle porte à la joue gauche, souvenir d’une grenade – du même type que celle qui a tué Rémi Fraisse - reçue le 28 avril. « La police interdit qu’on reparte avec des preuves, des déchets de grenades de désencerclement par exemple, précise le jeune homme blessé à la jambe. Les manifestants se font systématiquement fouiller et les indices sont confisqués. » L’interrogation est unanime : comment de telles violences policières peuvent-elles avoir lieu ?

Pour Alexandre Langlois, si on trouve « toujours des gens irresponsables », les principaux coupables sont « les donneurs d’ordres ». « Les groupes violents sont clairement identifiés avant les manifestations. Pourtant, rien n’est fait, dénonce-t-il. Parfois, nous voyons des manifestants s’équiper de casques et d’armes juste devant nous, et aucun ordre n’arrive. Le 8 avril, on a poussé la compagnie de CRS pour que des personnes violentes puissent rejoindre la place. Évidemment, le soir même, c’est parti en vrac. Après, tout ceci est instrumentalisé au niveau politique. »

Pour autant, les interdictions de manifester délivrées par la préfecture de police ne sont pas la solution, estime le représentant de CGT Police : « Ça excite les tensions. Pourquoi ? Parce que, soit ces gens-là n’ont rien fait, et on n’a pas à interdire à quelqu’un de manifester. Soit ils ont déjà commis un acte dangereux et répréhensible par la loi. Dans ce cas, il faut les déferrer devant la justice. » En attendant, « on pourrait imaginer un système où les gens sont fouillés et où les armes de destination sont confisquées, comme avant les concerts », imagine le syndicaliste.

« Encercler une foule, ça ne devrait plus exister »
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« Toutes les manifestations qui ont dérapé, c’est à cause d’une nasse dont les gens ne pouvaient pas sortir »

Les ordres ne sont pas toujours adaptés, poursuit M. Langlois : « Encercler une foule, ça ne devrait plus exister. C’est dans les manuels et même les livres d’histoire : toutes les manifestations qui ont dérapé, c’est à cause de nasses dont les gens ne pouvaient plus sortir. » Mais là encore, la responsabilité des policiers est limitée, juge le syndicaliste, car « les collègues sur le terrain n’ont pas de vision d’ensemble. Si les donneurs d’ordres leur demandent de bloquer une rue, ils ne savent pas si toutes les autres rues sont bloquées. » Pour ce qui est de l’usage des armes, le commandement serait également en cause, considère-t-il : « Normalement, les réponses sont graduées, mais actuellement certains donneurs d’ordres ne respectent malheureusement pas ce principe. Ce qui entraîne des blessés des deux côtés et attise les tensions. »

Le syndicaliste a assisté au procès de son collègue jugé pour avoir brutalisé un élève du lycée Bergson, et l’audience l’a conforté dans ses convictions. « Notre collègue, âgé de 26 ans, n’avait suivi aucune formation en maintien de l’ordre. Pourtant, on l’a habillé comme un CRS, on l’a confronté à une situation de stress à laquelle il n’avait pas été formé, raconte M. Langlois. Cela n’excuse pas son geste. Mais c’est lui qui va être jugé, alors que son supérieur va pouvoir continuer à mettre des collègues inexpérimentés dans cette position. »

Face à ces dérapages, « il faut écrire aux donneurs d’ordres », appelle M. Langlois. Dubitatif, un participant à Nuit debout intervient : «  Mais pourquoi la police accepte-t-elle de se soumettre à ces normes ? Pourquoi ne porte-t-elle pas plainte elle-même ? » « A partir du moment où l’on a une arme sur le côté, il faut refuser les ordres absurdes et illégaux », renchérit un autre.

« Il y a des collègues qui ont peur »

Pas toujours facile, réplique le syndicaliste : « Il y a des collègues qui ont peur. On retrouve cette situation dans de nombreux secteurs professionnels, où des gens ne peuvent plus supporter leurs donneurs d’ordres mais continuent à travailler pour eux en essayant de faire du mieux qu’ils peuvent localement. » Car la placardisation menace les fonctionnaires un peu trop rétifs. « Quand on m’a demandé de réaliser des perquisitions administratives suite à la proclamation de l’état d’urgence, j’ai accepté mais j’ai également prévenu que j’allais rédiger un rapport expliquant pourquoi ces opérations étaient scandaleuses et totalement illégales, témoigne M. Langlois. Du coup, j’ai été retiré du dispositif. »...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

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19 mai 2016 4 19 /05 /mai /2016 15:51

 

Source : http://www.midilibre.fr

 

 

Nîmes : des manifestants ont bloqué l'entrée du dépôt des bus TANGO

 

Source : http://www.midilibre.fr
 

 

 

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18 mai 2016 3 18 /05 /mai /2016 18:25

 

Source : http://www.challenges.fr

 

Carrefour: la rémunération colossale de Plassat validée
Claire Bouleau

75,04%, c'est le pourcentage d'actionnaires qui ont validé la rémunération de Georges Plassat ce 17 mai. Même si elle atteint quelques 7 millions d'euros, soit quasiment autant que Carlos Ghosn.

 

L'assemblée générale de Carrefour avait lieu ce mardi 17 mai. (c) Claire BouleauL'assemblée générale de Carrefour avait lieu ce mardi 17 mai. (c) Claire Bouleau
 

 

Carlos Ghosn, PDG de Renault-Nissan, doit enrager. Alors que sa rémunération de 7,2 millions d'euros a été rejetée à 54,12% par les actionnaires lors de l'assemblée générale de Renault, le 30 avril, celle de Georges Plassat est passée comme une lettre à la Poste. Lors de l'assemblée générale de Carrefour, qui se tenait ce mardi 17 mai, les actionnaires ont validé à 75,04% les éléments de rémunération due ou attribuée au PDG, soit sensiblement la même proportion que l'an dernier (74%). Pourtant, à raison d'une rémunération fixe annuelle de 1,5 million d'euros, d'une rémunération variable annuelle de 2,25 millions et d'une part actionnariale de 3,252 millions (accordée par le conseil d'administration en mars au titre de l'exercice 2014-2015), ces éléments cumulés atteignent... 7 millions d'euros!

 

La 2ème plus forte hausse du CAC 40

C'est bien plus que les 480.000 euros touchés par Jean-Charles Naouri, PDG de Casino, qui n'a pas atteint les objectifs prévus en 2015, à ceci près qu'il est actionnaire de son entreprise. Mais surtout, ce montant de 7 millions place Georges Plassat au cinquième rang parmi les patrons du CAC 40, derrière Olivier Brandicourt (Sanofi, 16,76 millions d'euros), Bernard Arnault (LVMH, 9,41 millions), Jean-Paul Agon (L'Oréal, 9,15 millions) et le fameux Carlos Ghosn (Renault, 7,25 millions). Mieux encore, c'est la deuxième plus forte augmentation sur un an pour un patron du CAC 40, de 87,9%, derrière celle de Carlos Tavares (PSA, 90,7%). Ce bond est d'autant plus surprenant qu'en 2015, Georges Plassat s'est absenté quasiment deux mois pour des raisons de santé. Mais la présentation habile de ce pactole sous forme de tableau décomposant la rémunération en plusieurs lignes, en se gardant bien d'afficher le total, et le peu de temps laissé aux actionnaires pour voter chaque résolution (15 secondes) les ont peut-être empêché de sortir les calculettes et de faire les comptes.

 

"La notion de partage du bénéfice nous préoccupe"

 

En tout cas, aucun actionnaire individuel ne s'est risqué à poser la question lorsque la parole a été donnée à la salle. Même la CFDT n'a pas évoqué les émoluments du patron. Pourtant, un responsable du syndicat, accompagné de nombreux salariés habillés en orange, tous debout, s'est exprimé pendant plusieurs minutes sur un sujet proche: "C'est la notion de partage des bénéfices qui nous préoccupe", a-t-il déclaré. "L'entreprise a décidé de limiter le montant de la prime de participation à un niveau historiquement bas". La comparaison avec le salaire du patron aurait été logique, mais elle n'a pas été faite. En réponse, Georges Plassat a souligné que le montant de la participation avait atteint 102 millions d'euros en 2015, contre 92 en 2014 et 89 en 2013. Il a ensuite reconnu: "Je suis conscient que la participation n'a pas retrouvé le niveau d'il y a dix ans."

L'artisan du redressement de Carrefour

Si les actionnaires sont cléments avec Georges Plassat, c'est sans doute parce qu'ils savent qu'il a été l'artisan du redressement de Carrefour depuis son arrivée en 2012. En introduction, le PDG s'est d'ailleurs félicité: "cette année 2015 a été une bonne année: le chiffre d'affaires est en croissance pour la quatrième année consécutive, tous les pays sont en progression, tous les formats aussi." Le chiffre d'affaires a crû de 3% en organique, à 76,9 milliards d'euros. La dette a baissé, le résultat augmenté. "Le modèle de Carrefour est désormais solide et prometteur", a résumé le patron.

Alors, pourquoi le cours de Bourse de Carrefour dégringole-t-il, passant de 30 euros à 24 en un an? "Le cours est bas car les performances en France se détériorent et il manque des catalyseurs, suite au report de l'entrée en Bourse de la foncière Carmila", considère Nicolas Champ, analyste à Barclays. Plusieurs analystes déplorent le manque de détails sur la stratégie de Carrefour. Cela n'empêche pas Georges Plassat de préparer l'avenir. Vendredi 13 mai, il a annoncé une nouvelle organisation pour Carrefour France. "Ce sont des quadras qui arrivent à ces postes", insiste-t-il. "Carrefour renouvelle ses générations pour prolonger ses magnifiques racines. Cela concerna tous les niveaux, y compris sans doute le mien." Une allusion guère dissimulée à sa succession sans doute prochaine. Son mandat prendra fin dans deux ans, en 2018, l'année précédant ses 70 ans. Autant dire que les 7 millions de rémunération annuelles ont presque des airs de "golden goodbye" anticipé.


 

 

Source : http://www.challenges.fr

 

 

 

 
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18 mai 2016 3 18 /05 /mai /2016 17:58

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

 

Mobilisation anti-loi Travail : le préfet de police de Paris tente-t-il de manipuler les manifestants ?

 
 
Le 12 mai, lors de la manifestation contre la loi El Khomri, des manifestants se sont attaqués au service d'ordre de l'intersyndicale, suspecté de "connivence" avec la préfecture de police. Des scènes qui se sont répétées ce mardi 17 mai. A l'origine, un communiqué des services de Michel Cadot, le préfet de police.
 
 
Michel Cadot, préfet de police de Paris. NICOLAS MESSYASZ/SIPA
 

De mémoire de manifestants, on n'avait pas vu ça depuis des lustres. Mardi 17 mai, lors de la manifestation parisienne contre la Loi El Khomri, les services d'ordre (SO) des syndicats FO et CGT sont venus en nombre. Celui de la CGT qui compose le cortège de tête, arrivé en premier place Denfert-Rochereau, s'équipe alors. Casques sur la tête, lunettes de protection, masques d'infirmier pour se protéger des gaz lacrymogènes et… manches de pioche, matraques télescopiques et même batte de baseball à porté de main. Les syndicalistes sont sur le pied de guerre et pour cause.

 

Le SO de la CGT, armé de matraques télescopiques et de battes de baseball, se retire sous les huées.

 

Lors de la manifestation du 12 mai, quelques jours auparavant, le SO de l'intersyndicale, composé d'ouvriers de la CGT du Livre et de syndicalistes de FO, avaient violemment été pris à partie par une centaine de manifestants issus du cortège "autonome" qui, et c'est une nouveauté, prend systématiquement la tête de cortège depuis le début du mouvement contre la loi El Khomri. Invectives aux cris de "SO, collabo", jets de pavé et scène de lynchage, les syndicalistes, après avoir tenté de repousser à trois reprises la foule masquée et agressive, se sont repliés, emportant avec eux des dizaines de camarades blessés. Ce scénario ne se répétera pas. Le mardi 17 mai, donc, dès que les "autonomes" arrivent sur la place, des projectiles volent en direction du SO. La réaction des syndicalistes est immédiate. Ils chargent la foule menaçante, sans ménagement, et la fait reculer en direction de la gare Denfert Rochereau. Image terrible de manifestants qui s'affrontent entre eux. 

Comment en est-on arrivé à ces scènes dignes des années 70, époque phare des affrontements entre "gauchistes" et organisations politiques et syndicales de gauche ? Si les services d'ordre ont toujours suscité de la méfiance chez certains manifestants, avec quelques bousculades et tensions à la clé, depuis des années, rien d'équivalent.

A l'origine : un communiqué de la préfecture de police

C'est un communiqué de la préfecture de police, publié le 11 mai, en vue de la manifestation prévue le lendemain, qui va mettre le feu aux poudres. 

"Afin d'apporter le maximum de sécurité et de garantir le bon ordre de cette manifestation déclarée, le Préfet de police Michel Cadot a rencontré les organisateurs pour préciser, avec eux, les modalités les plus adaptées pour son déroulement (…) Dans le but de faciliter une progression adaptée de la manifestation le long de son itinéraire, il a été décidé, en accord avec les organisateurs, de positionner une partie des forces de l'ordre en amont du cortège. (…) Tout au long de la progression une liaison étroite sera maintenue entre les forces de l'ordre et le service d'ordre des organisateurs dans le but d'assurer le déroulement normal de la manifestation". 

"Préciser avec eux""en accord avec les organisateurs""liaison étroite": tout laisse à penser, si on ne s'en remet qu'à la communication des services de Michel Cadot, qu'organisations syndicales et Préfecture de police travaillent "main dans la main".

 

[] Précisions et recommandations de la Préfecture de police pour la manifestation de ce jour

 

Rapidement partagée, la prose de la préfecture enflamme les réseaux militants "autonomes". La preuve est faite de la collusion entre les syndicats traditionnels et les forces de police. Syndicalistes et flics, même combat ! Sur Facebook, certains se laissent même aller à des menaces à peine voilées"Nous signalons aux membres du SO et aux "organisateurs" de la manifestation que toutes les personnes collaborant avec la police seront dès lors considérées comme telle !" Et tout ça sur la seule bonne foi d'un communiqué du préfet de Police, Michel Cadot, le représentant à Paris du gouvernement de Manuel Valls. Cherchez l'erreur !

Le jour même, l'Union syndicale Solidaires Paris, syndicat difficilement susceptible d'être suspecté de connivence avec le pouvoir et la Police, tente de calmer les esprits sur son compte Twitter : "Entre ce qui est dit face au Préfet et ce qu'il a envie de communiquer, il y a un fossé. Donc pas d'emballement ! On a rien signé avec eux !" Trop tard. Le lendemain, à l'approche de la fin du parcours, alors que les forces de police, étrangement, se retirent dans une petite rue, le SO de la CGT et de FO se retrouve seul dans un face à face avec le cortège "autonome". Avec les conséquences que l'on connaît.

"Il y a une volonté nette de diviser le mouvement contre la loi El Khomri. C'est une vielle stratégie patronale que la préfecture a mise en œuvre, en soufflant sur les braises", s'exaspère un syndicaliste de Solidaires Paris auprès de Marianne. Car lui était présent lors de cette fameuse réunion. Et le compte-rendu qu'en a fait la préfecture est loin, très loin de la réalité des échanges qu'il rapporte.

"Avec ce communiqué, c'est comme s'il disait : "Tapez-vous dessus"" 

Ce mardi 10 mai, des représentants de la CGT, FO, Solidaires et Unef, se rendent à la préfecture pour déposer le parcours de la manifestation du 12 mai. Rien d'inhabituel là-dedans. Comme le prévoient , pour l'autorisation d'une manifestation sur la voie publique, il est obligatoire que les organisateurs se soumettent à une déclaration préalable en préfecture pour Paris, indiquant le "but de la manifestation, le lieu, la date et l'heure du rassemblement des groupements invités à y prendre part et, s'il y a lieu, l'itinéraire projeté." Une procédure à laquelle toute organisation, quelque soit sa radicalité, doit se plier. 

"Une fois que l'on avait fini de négocier et signer le parcours, un agent est venu nous dire que Michel Cadot souhaitait nous voir. Il se disait très inquiet sur les violences possibles après le recours au 49-3 par le gouvernement", se souvient le syndicaliste. Dans son bureau, le préfet tente alors d'arracher l'accord des représentants de l'intersyndicale sur le dispositif policier, sans succès :

"A Solidaires, comme on ne peut pas aligner un SO aussi important que la CGT, il voulait que des CRS soient positionnés autour de notre cortège. On a refusé tout net. Il nous a aussi demandé, à nous et à la CGT, si nous étions d'accord pour que des policiers interviennent dans le cortège syndicale pour arrêter des manifestants considérés comme des casseurs. A l'unisson, on lui a dit que c'était hors de question en lui expliquant que nous n'avions pas vocation à être des auxiliaires de police". 

Et d'ajouter : "Il y a pas eu d'accord, loin de là. Le préfet nous a mis devant le fait accompli. On a pas eu le choix".

Quant à "liaison étroite" entre les SO et la préfecture, elle ne s'est limitée qu'à un simple agent affecté à chaque organisation chargé durant la manifestation de faire savoir quand le cortège avance ou s'arrête. "Sauf qu'à chaque fois, on a eu l'information avant lui par nos camarades. C'est totalement inutile", ironise-t-on à Solidaires. "Inutile" sur le terrain, certes, mais terriblement efficace en terme de communication si l'on souhaite rendre la situation explosive. "Il est clair que Cadot a voulu diviser le mouvement. Avec ce communiqué, c'est comme s'il disait "tapez-vous dessus'". Des consignes prises au pied de la lettre par une partie des manifestants.

La police s'interroge aussi

Depuis le début du mouvement social contre la loi El Khomri, la gestion du maintien de l'ordre interroge jusque dans les rangs de la police-même. Le 5 mai, sur France Info, Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat Alliance Police Nationale, "Lorsque vous voyez des casseurs détruire les vitrines, saccager des panneaux publicitaires, se servir des tubes néons à l’intérieur pour attaquer les forces de l’ordre et que des policiers mobilisés sont en face d’eux et qu’ils doivent attendre une heure en face d’eux pour intervenir (…) on se demande bien pourquoi​", interroge-t-il. "L’Etat doit prendre ses responsabilités, ne pas nous laisser attendre des heures face à des casseurs identifiés, qu’on pourrait même peut-être préventivement assigner à résidence dans le cadre de l’état d’urgence ou interpeller", poursuit-il avant de livrer le fond de sa pensée : 

"Je pense que ça vise aussi à discréditer le mouvement social et syndical parce qu’évidemment, lorsque des syndicalistes manifestent contre un texte et qu’il y a des casseurs qui cassent tout dans le quartier, que les riverains sont exaspérés et que la police ne peut pas rapidement intervenir, et bien ça discrédite aussi quelque part le mouvement social".

Quelques jours plus tard, le  a publié le témoignage d'un CRS, sous couvert d'anonymat, dans le même questionnement. Comme par exemple ce 9 avril, lorsque son équipe est positionnée près de la place de la République alors qu'un groupe cagoulé s'apprête à prendre la tête du cortège : "On les connaît bien, ce sont des ultras connus des services de renseignement. On avait un signalement précis. On s’est dit qu’on n’allait pas les laisser passer… On n’a jamais reçu l’ordre"Et d'en conclure : "Une manifestation qui se passe bien, on parle du fond. Quand vous avez des casseurs, on se focalise sur les violences et les vitres cassées (…) Est-ce que le gouvernement est assez vicieux pour faire ça?". 

La question ne s'est jamais autant posée. La préfecture de police, elle, sollicitée par Marianne, n'y a pour l'heure pas répondu.

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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18 mai 2016 3 18 /05 /mai /2016 17:24

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

Contre-manif anti-violences policières : "Mais arrêtez ! Vous êtes malades !"

 

 

Contre-manif anti-violences policières : "Mais arrêtez ! Vous êtes malades !"

Place de la République, Paris, le 18 mai. (L'Obs)

 

Un véhicule de police a été incendié à Paris en marge du rassemblement contre "la haine anti-flics", place de la République. Reportage de notre journaliste sur place.

 

 


 
 
 

"Cot-cot-codec ! Ça va les poulets, pas trop serrés ? Vous voulez des graines ?", plaisantent quelques sympathisants de Nuit debout devant l'étrange rassemblement. 

Périmètre encadré par des barrières,- très - important dispositif de sécurité, CRS en renfort, tout a été fait pour que rien ne vienne gâcher la manifestation contre la "Haine anti-flics" organisée par le syndicat Alliance, ce mercredi midi, sur la place de la République. Le rassemblement du collectif "Urgence, notre police assassine" a même été annulé par la préfecture de police de Paris.

"Tout le monde déteste la police"

Les contre-manifestants sont pourtant là, bien décidés à ne pas abandonner la place - devenue le symbole de la contestation contre la loi Travail - à une police dont l'action depuis plusieurs semaines a été entachée par des violences. Après avoir été repoussés vers le coin nord-ouest de la place, environ 200 manifestants et les CRS se font face à midi. Les slogans "tout le monde déteste la police", "Flics, porcs, assassins", se font entendre.

Façon mêlée de rugby, les deux groupes tentent de se repousser mutuellement, en vain. "C'est le tournoi des Six Nations ?", blague une étudiante. Les CRS suent à grosses gouttes pendant une dizaine de minutes avant de lâcher quelques coups de gazeuses au hasard. Acculés au pied de la rue Beaurepaire, les manifestants se déplacent alors rapidement en direction du Canal Saint-Martin, suivis de près par une vingtaine de CRS. 

"Ça me dégoûte"

La suite a bien failli tourner au drame quand une voiture de la police nationale en maraude a croisé le petit cortège au niveau du quai de Valmy. Trois ou quatre individus ont immédiatement pris d'assaut le véhicule, pulvérisant les vitres à coups de barre de fer. Un fumigène allumé est déposé à l'intérieur de la voiture, saturant en quelques secondes le véhicule d'une épaisse fumée.

"Putain mais arrêtez ! Vous êtes malades", crient des manifestants au duo de casseurs qui continuent à taper sur le véhicule malgré le début d'incendie.

Panique générale, la policière sur le siège passager semble bloquée à l'intérieur et un manifestant se précipite pour lui ouvrir la porte et l'empêcher de s'étouffer.  

 

PHOTOS. Des casseurs incendient une voiture de police à Paris

 

De l'autre côté du véhicule, son collègue - dont le front semble barré d'une entaille - est pris à partie par un casseur armé d'une barre de fer. Là encore, des manifestants s'interposent et permettent aux deux policiers de quitter la scène. Tout le monde a eu très peur. 

"Ça me dégoûte", commente un sympathisant de Nuit debout :

"Ces imbéciles [les casseurs, NDLR] ont essayé de me frapper parce que j'ai voulu soigner le policier blessé." 
Le FN bien accueilli sur la place de la République

Non loin de là, le rassemblement organisé par Alliance sur la place de la République bat son plein et la puissante sono envoie "Thunderstruck" de AC/DC.  A la tribune, Jean-Claude Delage - le secrétaire général d'Alliance - fait huer les "médias complices". Un écran géant diffusent des images de casseurs, de vitrines brisées et de policiers blessés. Le dialogue entre forces de l'ordre et "Nuit debout" n'aura pas lieu.

Dans la foule, les députés Front national Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen s'offrent une séances de selfies parmi les rangs du - très droitier et très puissant - syndicat. Une "Marseillaise" est entonnée.

 

Pas sûr que les dizaines de selfies pris avec le lors de la va redorer l'image de la Police

 

Au moment de la dispersion à 14 heures, la nouvelle du véhicule incendié au Canal Saint-Martin s'est déjà propagée sur la place. "Ces casseurs, on va se les faire", siffle un membre du service d'ordre...

Lucas Burel

 

 

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PHOTOS. Des casseurs incendient une voiture de police à Paris

 

 

 

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18 mai 2016 3 18 /05 /mai /2016 16:16

 

Source : http://www.francetvinfo.fr

 

 

Violences policières : un comité de l'ONU "préoccupé" par la situation en France

Mis à jour le , publié le

Dans une série d'observations publiée vendredi, le Comité contre la torture fait part de ses préoccupations après les manifestations de ces derniers mois.

 

Un CRS pointe son arme sur des manifestants, le 12 mai 2016 à Paris.

Un CRS pointe son arme sur des manifestants, le 12 mai 2016 à Paris. (CITIZENSIDE / LUCAS ARLAND / AFP)

 

 

Les forces de l'ordre françaises dans le viseur des Nations unies. Dans une série d'observations mises en ligne vendredi 13 mai, le Comité de l'ONU contre la torture fait part de sa préoccupation face aux violences policières en France. "Le Comité est préoccupé par les allégations d'usage excessif de la force par les fonctionnaires de polices et de gendarmerie ayant, dans certains cas, entraîné des blessures graves ou des décès", écrit-il, sans plus de précision. Il fait probablement référence aux manifestations de ces derniers mois, ainsi qu'au décès de Rémi Fraisse en octobre 2014 à Sivens.

Composé de dix experts indépendants, le Comité contre la torture contrôle l'application de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ratifiée par la France en 1986. Tous les quatre ans, chaque Etat signataire doit soumettre un rapport au Comité, qui lui fait suivre ensuite ses observations. C'est à cette occasion qu'il s'est dit préoccupé des violences policières.

L'Etat d'urgence, un autre motif d'inquiétude

Le comité onusien s'inquiète également des "obstacles rencontrés par les victimes pour porter plainte", de "l'absence de données statistiques", du "manque d'informations détaillées sur les condamnations judiciaires" des policiers, des violences contre les migrants de Calais, ainsi que de la faiblesse des sanctions administratives et des nombreux non-lieux. Par conséquent, "le Comité recommande à l'Etat de renforcer la lutte contre tout usage excessif de la force par la police et la gendarmerie", indique le texte.

Ces violences policières ne sont pas les seuls motifs d'inquiétude du comité. Le texte évoque également les perquisitions menées dans le cadre de l'état d'urgence, "ayant dans certains cas, entraînées des séquelles psychologiques""Le Comité s'inquiète de ce que l'application de certaines mesures dans le cadre de l'état d'urgence puisse constituer une atteinte aux droits", indique le rapport.

Le Comité contre la Torture demande enfin à la France de mieux protéger les populations visées par des actes haineux, comme les Roms, les musulmans, les juifs et les migrants. D'autres dossiers, comme les soupçons de viols contre des soldats français en Centrafrique et les conditions de vie dans les prisons françaises, figurent aussi dans ce rapport. La France a jusqu'au 13 mai 2017 pour faire part des suites qu'elle a données aux recommandations du Comité.

 

 

image il y a 7 minutes

INFO FRANCETV INFO. Loi Travail : 29 enquêtes sur de possibles violences policières ont été ouvertes par l'IGPN

 

 

Source : http://www.francetvinfo.fr

 

 

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18 mai 2016 3 18 /05 /mai /2016 16:05

 

Source : http://reporterre.net

 

Qui vient à Nuit debout ? Des sociologues répondent

17 mai 2016 / Stéphane Baciocchi, Alexandra Bidet, Pierre Blavier, Manuel Boutet, Lucie Champenois, Carole Gayet-Viaud et Erwan Le Méner

 

 

 

 

Une trentaine de sociologues ont parcouru la place de la République en interrogeant les participants à Nuit debout. Ils partagent, dans cette tribune, les premiers enseignements tirés de ces centaines d’entretiens.

 

Stéphane Baciocchi (EHESS), Alexandra Bidet (CNRS), Pierre Blavier (EHESS), Manuel Boutet (université de Nice), Lucie Champenois (ENS Cachan), Carole Gayet-Viaud (CNRS), Erwan Le Méner (EHESS) sont chercheurs en sciences sociales.


Sur Nuit debout, on a tout entendu : “la moyenne d’âge est de 25 ans”, c’est “un entre-soi de bobos parisiens”, on n’y trouve “aucun vrai prolétaire”, mais “une bourgeoisie blanche urbaine”, “des SDF et des punks à chien qui boivent de la bière”, “un rassemblement d’étudiants déclassés, de militants de l’ultra-gauche et de semi-professionnels de l’agitprop”… Ces énoncés, souvent tranchants, mobilisent des catégories toutes faites, disent quoi penser, clament ce que le mouvement est, doit ou ne doit pas devenir, négligent les ordres de grandeur, hiérarchisent les endroits ou les moments de la place, le « vrai » et le « faux » Nuit debout. On plaide ici pour une autre approche : commencer par établir les faits, en enquêtant collectivement.

Depuis les premiers jours de Nuit debout, une trentaine de chercheurs en sciences sociales se sont relayés à Paris, place de la République. Nous y avons travaillé durant six soirées, entre le 8 avril et le 13 mai, de 17 h à 22 h 30. À ce jour, près de 600 personnes ont répondu à notre questionnaire, passé en face-à-face sur la place. Contrairement à nos craintes, les refus de participer à l’enquête ont été rares : les personnes rencontrées, même de culture anarchiste ou libertaire, ont plutôt perçu l’enquête comme un prolongement de leur propre questionnement, et l’occasion de contribuer à une description mieux fondée que celles des observateurs pressés qui saturent les médias.

L’analyse de ces données, produites parallèlement à une ethnographie, commence à peine. Mais les 328 premiers questionnaires exploités dissipent déjà bien des idées reçues sur les gens « debout » au cours des premières semaines du mouvement.

Des jeunes ?

Des jeunes ? Non : les personnes présentes n’ont pas principalement la vingtaine. La palette des âges est en réalité très large et varie suivant les heures. Entre 18 h et 18 h 30, par exemple, la moitié de la population a plus de 33 ans. Et une personne sur cinq a plus de cinquante ans.

Des hommes ?

Des hommes ? La population sur la place est bien aux deux tiers masculine. Cela peut s’expliquer en partie par le lieu – un espace public urbain – et les horaires tardifs, qui ne favorisent pas la présence des femmes, du fait de possibles engagements familiaux et de l’exposition au harcèlement de rue. Cette distribution inégale est l’objet de réflexions et d’actions au sein du mouvement, en commissions féministes comme en Assemblée générale.

 

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La bibliothèque debout, fin avril.
Des Parisiens ?

Des Parisiens ? Le Figaro écrivait que les gens viennent « d’abord des quartiers centraux de Paris ». Or les quartiers les plus représentés sont plutôt ceux de l’Est parisien, comme le montre la carte des lieux de résidence, et 37 % des participants habitant en Ile-de-France viennent en fait de banlieue. Un participant sur dix n’habite pas même en région parisienne.

 

Des diplômés ?

Un entre-soi de diplômés, sans catégories populaires ? En première approximation, oui : la majorité des participants est diplômée du supérieur long (61 %), alors que ce n’est le cas que du quart de la population française. Mais l’image se brouille à y regarder de plus près : non seulement le taux de chômage est de 20 % parmi les participants, soit le double de la moyenne nationale ; mais on compte 16 % d’ouvriers parmi les actifs - trois fois plus qu’à Paris, et autant que dans l’Ile-de-France prise dans son ensemble.

Apolitiques ?

Une fête a-politique ? Plus d’un tiers des personnes a participé à une manifestation contre le projet de loi El Khomri. La proportion des enquêtés déclarant avoir déjà été membre d’un parti politique est même remarquable dans un contexte de désaffection militante : 17 %. Et 22 % ont déjà cotisé à un syndicat. Les engagements citoyens, associatifs ou caritatifs sont également très représentés : plus de la moitié en ont eu un ou plusieurs (aide aux réfugiés, aux sans-papiers, maraudes, associations de parents, de quartier, défense de l’environnement, soutien scolaire, festivals, cafés associatifs, etc.).

Egocentriques ?

Une foule amoureuse d’elle-même ? L’émotion vive, le frisson dans le dos de « l’être ensemble », sont loin de primer : la palette des engagements et des ambiances est plus large. Prendre au sérieux le fait que ce mouvement est un rassemblement de place, c’est admettre que la présence, aussi discrète, distraite ou ponctuelle soit-elle, vaut participation : flâner le long des stands, diffuser auprès d’amis ou de collègues des mails, photos ou vidéos.

Certains viennent pour la première fois, parfois de loin, « pour regarder », se tenir au courant, ou pouvoir dire qu’ils y ont été ; d’autres viennent observer, explorer, voir s’ils peuvent être saisis par le mouvement, être utiles. Deux enquêtés sur trois ont apporté du matériel ou des denrées, donné de l’argent, pris la parole en Assemblée générale ou participé à une commission. La participation active et assidue aux commissions (prise de note, statut de “référent”) peut aussi devenir un engagement à temps plein. Près de 10 % des enquêtés sont même devenus des quasi permanents, qui se rendent à la République tous les jours. En leur sein, les mondes professionnels associés au numérique et les ouvriers sont sur-représentés.

Sans lendemain ?

Un phénomène sans lendemain ? Il est étonnant que, pour être jugée utile, l’ouverture d’espaces de débats citoyens sur les affaires communes doive promettre de déboucher sur autre chose qu’elle-même. Comme si la politique ne valait qu’à l’horizon d’un but, l’accès au pouvoir et ses échéances électorales. C’est d’autant plus étonnant que le goût du politique et la participation à la gestion des affaires communes sont ce dont on déplore souvent le supposé reflux. S’agissant du devenir de Nuit debout, seules 20 % des personnes enquêtées les 28 avril et 11 mai ont déclaré souhaiter la transformation en parti politique. Beaucoup hésitent, tiraillés entre le désir “que cela prenne forme”, le refus des formes partisanes déjà connues, et le sentiment que l’exploration doit encore se poursuivre....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

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18 mai 2016 3 18 /05 /mai /2016 13:22

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

Loi sur le travail: le mouvement se durcit
 
 
 

La manifestation parisienne, qui a vu s'affronter manifestants et forces de l'ordre, mais aussi manifestants et services d'ordre syndicaux, a donné la tonalité de la semaine sociale, certainement plus radicale que les précédentes. Partout en France, des blocages et des actions ont eu lieu, alors que plusieurs secteurs inaugurent la grève reconductible.

Derrière Sophie, les ballons syndicaux masquent le dôme doré des Invalides, à Paris. Il est 15 heures. La jeune fille a terminé ses examens universitaires, et pris pour la première fois le chemin de la lutte contre la loi sur le travail, avec sa copine Fabienne, dans le joyeux cortège Interfac. Une bonne heure plus tard, sur la place Denfert-Rochereau, les yeux clairs de la jeune fille sont noyés de larmes, les gaz lacrymogènes formant un épais brouillard sur la place.

La manifestation du 17 mai n’a pas failli à la règle de trois établie depuis le mois de mars : une présence policière importante, un cortège sans cesse interrompu par des affrontements entre les plus radicaux et les CRS, et pour finir, un gazage massif de tous les manifestants en guise de dispersion.

 

A Raspail dans le cortège parisien © Mathilde Goanec A Raspail dans le cortège parisien © Mathilde Goanec

 

Seul fait nouveau, préfiguré en réalité par la manifestation de jeudi dernier, une tension renouvelée entre les services d’ordre syndicaux et les manifestants. « Le SO de Force ouvrière veut jouer le match retour », glisse un représentant syndical en début de manifestation, en référence aux affrontements ayant opposé les jeunes et les services d’ordre CGT et FO lors de la manifestation de la semaine dernière (lire notre article ici). Après un défilé encadré au plus près par les forces de police, empêchant les plus jeunes de passer devant le carré de tête, les services d’ordre syndicaux se sont retrouvés « à découvert » sur les Invalides, en confrontation directe avec des manifestants excédés, la situation provoquant plusieurs blessés de part et d’autre. 

Mardi, les CRS ont à nouveau fermement bloqué la tête de cortège. Les plus radicaux ont donc investi le cœur du défilé, assemblage hétéroclite tout près du ballon Force ouvrière. Autonomes, membres du Mili, mais aussi jeunes gens tenant une banderole Nuit debout rouge pétard, militants syndicaux casqués et masqués, comme une bonne partie des manifestants du reste. Des jeunes et des moins jeunes : « Moi, pas question de marcher au pas derrière les flics », lance un militant CGT, fluet sous sa casquette.

À partir du boulevard du Montparnasse, presque chaque rue est barrée par une rangée de CRS. Les jets de pierre et les bouteilles fusent, et la réponse arrive sans tarder : sommations tonitruantes, puis gaz lacrymogène. Le scénario se répétera à grande échelle à l’angle du boulevard Raspail, la scène étant survolée par un hélicoptère.

Rue Campagne-Première, rebelote, le cortège tente une diversion, avant de se faire repousser dans les clous du trajet bordé par la préfecture. « Allez vous faire foutre ! », hurle une jeune fille, jupe à fleurs, juchée sur son vélo et cigarette au bec. Bravache, un homme passe près d’elle, fait un doigt d’honneur éloquent aux forces de l’ordre. Certains manifestants se plaignent des « provocations » des plus jeunes. « C’est eux qui lancent des trucs, franchement ça rime à quoi », soupire l’un d’entre eux. 

 

Dans la manifestation parisienne © Christophe Gueugneau Dans la manifestation parisienne © Christophe Gueugneau

 

Cahin-caha, la manifestation débouche enfin sur la place Denfert-Rochereau, cernée par la police. Une voiture FO avance au pas, plusieurs dizaines de membres du service d’ordre sortent du coffre une volée de bâtons sanglés de tissu rouge. Le service d’ordre CGT fait de même, alors que les CRS laissent entrer du boulevard Arago un autre groupe FO armé de manches de pioche. Immédiatement, la tension monte d’un cran. « SO, collabo », crient ceux qui plus tôt hurlaient « Tout le monde déteste la police », alors que les pierres volent au-dessus des têtes.

 

 © MG © MG

 

Un militant CGT pointe d’un doigt menaçant l’un de ses camarades du service d’ordre, qui tente d’expliquer qu’il est là pour « la sécurité ». « Pourquoi tu fais ça ? La manif n’est pas la propriété de la CGT, elle est à tout le monde ! En 68, déjà, les syndicats ont déconné, c’est une honte ! » Un jeune homme ne décolère pas non plus. « Nous, on n’a pas le droit de manifester avec des lunettes de piscine mais vous, vous rentrez avec des battes, à l’aise ! » Plusieurs personnes ont témoigné de fouilles des sacs à dos par les forces de l'ordre à la sortie des métros en début d'après-midi, avec tentative de confiscation des masques et des casques. Sa voisine renchérit : « Ça fait deux mois que je me bats avec la CGT, et là, je me fais insulter par vos potes ? »

Sous un abribus, les « médics » soignent un manifestant. « Je suis un mec qui fait du média citoyen, et je filmais le SO à son arrivée, j’ai reçu un coup de coude dans le nez », raconte le blessé. « Il faut suturer, passe aux urgences après », lui conseille l’un des secouristes improvisés. Sur le camion de FO, qui traverse finalement la place, le harangueur de foule continue de chanter « tous ensemble, tous ensemble », avant de s’étrangler et de laisser s’échapper un juron au micro, incommodé comme toute le monde par les gaz lacrymogènes.

« C’est la guerre, prophétisait plus tôt un instituteur, dans le petit cortège de Nuit debout-Malakoff, à la vue des gendarmes mobiles installés aux quatre coins du cortège. On expérimente de nouvelles formes de maintien de l’ordre, de nouveaux outils, de nouvelles méthodes. Du coup, il y a chez les jeunes une vraie envie d’affrontement, que je peux comprendre. » Cette radicalité s’entend aussi dans les discours syndicaux plus classiques, quel que soit le syndicat : « Les manifestations perlées, depuis deux mois, ça a quel sens ? interroge Rémi Scoppa, de la fédération Énergie de FO. Peut-être que seule une grève générale dure peut changer la donne, puisque le gouvernement ne nous écoute pas. »

 

 © MG © MG

 

Marie-Laëtitia, enseignante à Paris également syndiquée FO, explique la position de la confédération dirigée par Jean-Claude Mailly, plutôt timide sur l’appel à la grève reconductible jusqu’ici : « On n’est pas une organisation où quelqu’un va décréter d’en haut “grève générale”, et décider qui va perdre ou pas une journée de salaire. Mais ça ne veut pas dire que rien ne se passe. Plusieurs lycées dans Paris ont voté aujourd’hui en AG la grève reconductible. » 

Antoine est pour une « grève dure, totale, reconductible, pour le retrait de la loi Travail, et même pour renverser plus largement la table ». Cet administratif dans une université parisienne concède cependant la difficulté de l’exercice : « Mes collègues sont moins politisés, ont perdu la tradition des luttes. Mais il va falloir sortir des manifestations gentillettes. »

 

Partout en France, manifestations et blocages

De fait, au-delà du cortège parisien, qui a rassemblé à peu près autant de monde que jeudi dernier (12 000 personnes selon la police, et 50 000 selon les syndicats), c'est un paysage un peu nouveau qui s'est dessiné ce mardi. Des manifestations au bord des routes, dans les centres commerciaux, à l'extérieur des villes ainsi qu'une série d'actions coup de poing, mêlant parfois des étudiants ou des participants de Nuit debout. 

 

 

La CGT, notamment, mise sur les grèves à répétition pour inverser le rapport de force. « On est au-delà du bras de fer. On n'a aucune raison d'arrêter le mouvement, ce projet de loi n'est ni amendable, ni négociable. La posture de François Hollande ne nous surprend pas, il ne fait que montrer au grand jour le visage antisocial de ce gouvernement », a réagi Olivier Mateu, secrétaire général de la CGT dans les Bouches-du-Rhône, après la déclaration de François Hollande – « Je ne céderai pas » – en début de journée sur Europe 1.

Les chauffeurs routiers, mobilisés notamment contre l'inversion de la hiérarchie des normes, c'est-à-dire le fait que les accords d'entreprise puissent primer sur le code du travail ou les conventions collectives, et la baisse de la rémunération des heures supplémentaires (qui pourrait passer de + 25 % à + 10 %), ont donné le coup d'envoi des mobilisations dans la nuit de lundi à mardi. Les fédérations FO, CGT et Sud-Solidaires ont appelé à une grève reconductible avec le blocage de zones logistiques et de sites dits sensibles, ainsi que la tenue de barrages filtrants et d'opérations escargot. 

• Dans le Nord-Pas-de-Calais, les routiers se sont mobilisés dès lundi soir, sur plusieurs sites stratégiques ou symboliques comme le péage de Saint-Omer. Ils ont aussi mené d’autres actions mardi matin au Centre régional de transport et de distribution (CFTD) de Lesquin, autour de la plateforme multimodale de Dourges ou de la zone industrielle et du centre-ville de Boulogne-sur-Mer, et bloqué l’entrée de Béthune. Les différentes opérations étaient prévues pour durer jusqu’en début d’après-midi, au départ des manifestations.

À Calais, près de 150 personnes se sont rassemblées dans la matinée devant la sous-préfecture. Dans la foule, des drapeaux des syndicats Sud, Force ouvrière, FSU et CGT, ainsi que des lycéens et des membres du mouvement Nuit debout. Un lycéen a été interpellé dans l'après-midi alors que des actions se poursuivaient au rond-point de la sortie d’autoroute Calais/Saint-Pierre, a rapporté la Voix du Nord

Une centaine de manifestants se sont rassemblés à Arras, 200 à Cambrai, 400 à Valenciennes et autant à Douai. À Maubeuge, c'est l'entrée de la ville qui a d'abord été bloquée par les manifestants, qui ont ensuite bloqué les accès au magasin Auchan.

• En Seine-Maritime, une quinzaine de points de blocage, aux entrées majeures du Havre, notamment au niveau de l'autoroute, du pont de Normandie et devant le dépôt de la raffinerie Total de Gonfreville-L'Orcher, ont regroupé 3 000 personnes, selon l'intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaire et Unef. Réunis en assemblée générale sur chacun des seize points de blocage au Havre, sur les zones portuaire et industrielle, les manifestants ont décidé, unanimement, de reconduire le mouvement demain mercredi dès 5 h 30, au moins jusqu'à 14 heures. 

 

Premiers feux allumés par la CGT près du Zénith de Rouen pour accueillir @fhollande . Les CRS ne sont pas loin.

 

À Grand-Quevilly, François Hollande, en visite au laboratoire pharmaceutique Ethypharm – protégé par plusieurs cars de CRS, les manifestants tenus à bonne distance – a estimé qu’il fallait « trouver les bons compromis, l'équilibre entre protection et libéralisme ». 

 

Les CRS bloquent l'accès aux manifestants à Ethypharm, lieu de visite de @fhollande à Grand-Quevilly.

 

À Rouen, les locaux du Parti socialiste ont de nouveau été visés. Bilan : la vitrine cassée.

Attaque bureau parti socialiste

 
 

 

 

• En Loire-Atlantique, « le port de Saint-Nazaire a complètement cessé ses activités depuis hier [lundi] soir, comme tous les ports français », a précisé au Télégramme Pascal Pontac, secrétaire général CGT du port de Nantes/Saint-Nazaire. Quasiment tous les accès à la zone portuaire de Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire, mais aussi au terminal portuaire de Bouguenais, près de Nantes, ont été bloqués mardi matin.

Le blocage s’est étendu à la raffinerie Total de Donges, où un mouvement de grève de 24 heures avait été voté lors d'une assemblée générale par « 92 % » des salariés, a indiqué Fabien Privé Saint-Lanne, secrétaire général CGT de la raffinerie. « Plus aucune goutte de pétrole ne rentre ni ne sort », a assuré Christophe Hiou, responsable CGT.

Du côté de Nantes, les chauffeurs routiers de la CGT transports et FO transports ont bloqué de grandes centrales de distribution de marchandises dès lundi soir et empêché le départ de plus de 300 camions et camionnettes. Dans la ville, la manifestation s'est une nouvelle fois tendue.

 • En Bretagne

À Rennes, 2 500 à 3 000 manifestants ont défilé sans incidents, puis quelques centaines se sont dirigés vers la rocade entourant la ville pour converger avec les barrages routiers, où les forces de police ont fait usage de grenades lacrymogènes. Plusieurs centaines de manifestants ont en effet convergé dans une zone comprise entre le centre commercial Alma et l'entrée de la rocade. Le centre commercial a été fermé près d'une heure par mesure de sécurité.

Environ 800 personnes ont défilé à Brest, 300 à 500 à Saint-Brieuc, le trafic des trains a été perturbé à Quimper et près de Morlaix tandis qu'à Lanester, la RN 165 a été complètement bloquée une partie de la matinée. 

• À Toulouse, la journée de mobilisation a débuté par une action de la CGT qui a muré la permanence du député PS Christophe Borgel, lequel n’a pas apprécié : « Je veux condamner fermement la dégradation contre ma permanence parlementaire. À ce jour, plus de trente parlementaires ont été victimes de ce type d’agissements. Ces actes n’ont rien à voir avec le débat démocratique », a-t-il déclaré dans un communiqué. La manifestation a rassemblé 2 300 manifestants selon la police et 8 000 selon la CGT.

En Gironde, des chauffeurs-routiers, accompagnés de membres de Nuit debout et d'intermittents du spectacle, ont quitté dans la nuit leur point de blocage à Cestas (Gironde), pour installer un nouveau blocus devant les transports Perguilhem à Ambès, près de Bordeaux.

À Bordeaux, la manifestation, qui a rassemblé environ 2 000 personnes selon Sud-Ouest, a démarré sous tension avec une bagarre entre CNT et CGT puis a été émaillée de quelques affrontements. 

 • À Lyon, 2 000 personnes selon la police, 7 000 selon la CGT, sont parties en fin de matinée de l’ancienne gare des Brotteaux pour rejoindre la place Bellecour. Surtout, « il n’y a plus une seule goutte d’essence qui sort de la raffinerie Total de Feyzin », affirme Rue89Lyon« En fonction de la mobilisation, dans 72 heures, on pourrait arrêter l’exploitation », précise Frédéric Seguin, le secrétaire FO (majoritaire) du comité d’entreprise de la raffinerie.

• À Marseille, entre 6 200 (selon la police) et 80 000 (selon les syndicats) personnes ont défilé du Vieux-Port à la place Castellane. « Aujourd'hui le mouvement s'intensifie, comme au port où un arrêt de travail de 72 heures a été voté. La réaction de François Hollande n'arrange rien. Il joue le tout pour le tout, c'est dangereux pour le pays », estime Pascal Galéoté, secrétaire général CGT du port de Marseille. En fin de manifestation, « deux cents jeunes casseurs ont été à l’origine de jets de projectiles sur les forces de l’ordre et ont envahi les voies ferrées entre les gares de la Blancarde et de Saint-Charles, occasionnant une interruption du trafic ferroviaire durant une heure », a indiqué la préfecture de police dans un communiqué. Cinquante personnes ont été contrôlées et huit interpellées.

Des barrages routiers ont eu lieu à Fos-sur-Mer et Vitrolles.

 

Manifestation barrage filtrant à un rond-point à Fos/Mer. Une centaine de véhicules bloqués

• À Grenoble, le cortège est parti de la gare à 10 heures. La préfecture évoque 1 600 manifestants contre 7 000 selon les syndicats. Après la manifestation, des jeunes se sont dirigés vers le lycée Champollion, relate France 3, puis jusqu'au boulevard Joseph-Vallier où les manifestants comptaient bloquer les accès à l'A480 à hauteur du pont de Catane. Là, un cordon de CRS les a arrêtés et, pendant une petite heure, les deux camps se sont regardés en chiens de faïence. 

• Un millier de manifestants se sont réunis à Bayonne.

 

 

À la SNCF, la CGT-cheminots et SUD-rail appellent à la grève reconductible à la fois pour peser dans les négociations sur les conditions de travail des cheminots et protester contre le projet de loi. Les organisations ont opté pour des modalités différentes de grève, chaque mercredi et jeudi pour la CGT-Cheminots et tous les jours pour Sud-Rail.

Le trafic aérien devrait être perturbé jeudi avec l'appel à la grève lancé par l'Usac-CGT, premier syndicat de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). L'impact sur la navigation aérienne devrait être connu mardi. Mercredi 18 mai, une manifestation à l'appel des syndicats policiers à Paris ainsi qu'une série d'actions contre les violences policières risquent d'occuper l'agenda dans la capitale.

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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18 mai 2016 3 18 /05 /mai /2016 12:48

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Les «interdits de manifester» emportent une victoire de circonstance
17 mai 2016 | Par Michaël Hajdenberg
 
 

Neuf des dix personnes interdites de manifester ont obtenu gain de cause devant le tribunal administratif. Les notes blanches produites étaient quasiment vides, comme le montre l'une d'entre elles, publiée par Mediapart. Mais le fait que l'un des militants n'ait pas obtenu gain de cause prouve qu'il est possible d'interdire a priori de manifester. 

Il s’en est fallu de très peu pour que la préfecture de police de Paris soit complètement ridiculisée. Neuf opposants à la loi sur le travail ont obtenu gain de cause devant le tribunal administratif, dans le cadre d’une procédure de référé-liberté. Fort de l’état d’urgence lié au terrorisme, le préfet de Paris leur avait interdit de rejoindre les rangs du cortège au motif « qu’il y a tout lieu de penser que leur présence aux rassemblements organisés contre le projet de loi vise à participer à des actions violentes ». La juge a considéré qu’il s’agissait d’une « atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’aller et venir et à la liberté de manifestation », le préfet de police ne produisant « aucun élément permettant de retenir qu'ils ont personnellement participé à ces dégradations et violences » (voir une des ordonnances en intégralité – elles sont presque toutes similaires). Le tribunal a cependant considéré que pour un dixième opposant, l’interdiction était justifiée.

Sur quoi se fondait concrètement la préfecture ? Rien de bien précis, comme le montre une des notes blanches (a priori rédigées par les services de renseignement) que Mediapart publie ci-dessous.

 

Note blanche produite par la préfecture pour justifier une interdiction de séjour Note blanche produite par la préfecture pour justifier une interdiction de séjour

 

 

Dans les jours précédents, la préfecture était même allée plus loin. Elle avait adressé une interdiction de séjour à NnoMan (un pseudonyme), photographe de son état. L’État allait-il bafouer la liberté de la presse ? Lundi soir, devant le tollé suscité, la préfecture a préféré reculer en plaidant l’ignorance : elle ne savait pas que l’homme était membre du collectif OEIL (Our Eye is Life) et qu’il était journaliste. Ce qui en dit long sur la profondeur des enquêtes menées.

Fin de l’histoire ? Même pas. Mardi après-midi, et alors que l’arrêté le concernant avait été levé depuis plusieurs heures, le photographe a été interpellé par les forces de l’ordre au seul motif qu’il portait un casque et un masque. « Incompréhensible », a réagi son avocat, Me Hosni Maati. Avant que NnoMan soit de nouveau autorisé à faire son travail…

Ce même flou, peu artistique, était perceptible mardi matin devant le tribunal. Dans le cadre d’une procédure d’urgence rendue nécessaire par l’imminence de la manifestation, les avocats des militants y ont vigoureusement contesté l’« interdiction de séjour » ordonnée par la préfecture et rendue possible par l’état d’urgence.

Dix des quelque trente individus concernés par les arrêtés du préfet de Paris avaient en effet décidé de contester les arrêtés. Seulement un quart d’heure avant l’audience, leurs avocats, Me Raphaël Kempf et Me Aïnoha Pascual, avaient eu connaissance de notes blanches les concernant. Jusque-là, ils n’étaient accusés que d’avoir pris part à des manifestations dans lesquelles des violences étaient survenues (voir notre précédent article). Or les manifestants ne nient pas avoir participé à des rassemblements contre la loi sur le travail. Ils expliquent seulement n’avoir jamais commis le moindre acte violent. Ils n’ont jamais été déférés devant la justice, encore moins condamnés.

Surprise à l’audience : dans les notes blanches, les affirmations sont à peine plus étayées. Le représentant du préfet de police, Jean-Paul Lambin, fait valoir que deux d’entre eux ont été interpellés au cours d’une manifestation, munis d’une arme (sans qu'on en connaisse la catégorie). Et finalement, c’est à l’un d’entre eux, résidant dans les Yvelines, que le tribunal donnera tort. Selon la note, le 30 janvier, au cours d’une manifestation contre la déchéance de nationalité et contre l’état d’urgence, il a « été identifié comme l’auteur de violences volontaires sur deux militaires ». Rien d’autre n’est évoqué : ni certificat médical, ni témoignage. « Mon client aurait été identifié pour ces faits graves, et cela n’aurait donné lieu à aucune procédure judiciaire ? », s’étonne Me Kempf.

Pour le cas de cet homme de 26 ans, militant antifasciste, le tribunal a suivi les services de renseignement les yeux fermés. Ce qu’il n’a pas fait pour les neuf autres mis en cause, sans qu’on comprenne pourquoi il opérait ce distinguo. Le représentant du préfet s’est en effet plusieurs fois senti bien nu à la barre. À tel point que depuis son pupitre, il a tenté d’appeler on ne sait qui, afin qu’on lui transmette de supposés procès-verbaux d’interpellation, qu’il ne produira finalement pas. 

« La préfecture de police engage sa responsabilité sur ces notes »

Si les notes blanches mentionnent l’interpellation de certains militants, parfois munis d’une arme, ceux-ci nient farouchement. Et là encore, la cohérence semble faire défaut : certains auraient été contrôlés casqués avec une arme, ce qui est une infraction pénale. Mais cela n’aurait donné lieu à aucun déferrement en justice ?

Et les autres ? Certains sont accusés d’avoir participé à des rassemblement non autorisés, voire d’avoir été violents, sans plus de détails. « Évidemment, s’ils avaient été interpellés en flagrant délit, on ne serait pas ici, explique le représentant du préfet. Là, on est dans le cadre de la prévention. »

Un autre manifestant est « fortement soupçonné d’avoir agressé un militaire » lors d’un rassemblement en février en hommage à Ilan Halimi. Le préfet parle d’une enquête préliminaire en cours, plaide qu’il faut du temps pour aboutir dans ce type d’affaires où les « groupes sont casqués, organisés, masqués ». En attendant, il n’a aucun élément à apporter. Le jeune homme, présent, explique qu’il n’a jamais entendu parler de cette affaire. « En face non plus, ils n’ont pas d’éléments pour contester », argumente la préfecture, qui, faute de preuves, tente l’argument d’autorité : « La préfecture de police engage sa responsabilité sur ces notes. »

Tout juste le représentant du préfet consent-il à lâcher un peu de lest sur une situation incongrue : si l'arrêté est confirmé, six des mis en cause ne pourront rester chez eux alors qu'ils habitent un des arrondissements dans lesquels il leur est interdit de se rendre. « On n’ira pas les chercher chez eux », explique la préfecture. Et s’ils doivent acheter du pain ou des cigarettes ?

La préfecture évoque pêle-mêle un lycéen interpellé ce week-end pour tentative d’homicide sur un policier, les casseurs qu’on voit témoigner à la télévision et qui discréditent les bons manifestants, la lutte antiterroriste qui fait que les policiers ont autre chose à faire que de gérer des violences au sein des manifestations, le service d’ordre de la CGT qui a été agressé. Certes. Mais en quoi cela concerne-t-il les mis en cause ?, ont beau jeu de plaider leurs avocats.

« Le préfet aurait pu interdire la manifestation. Il fait le contraire. Il tente de l’encadrer », tente encore Jean-Paul Lambin, qui s’appuie par ailleurs sur une décision du 11 décembre 2015 du Conseil d’État. À l’époque, il s’agissait de savoir s’il pouvait être légitime d’assigner à résidence des militants écologistes n’ayant rien à voir avec le terrorisme, fait générateur de l’état d’urgence. Le Conseil d’État avait répondu par l’affirmative dès lors que pesait une « menace pour la sécurité et l'ordre publics ».

Une interprétation contestée par les mis en cause, qui s’attardent cependant davantage sur un autre point : en droit, il n’existe pas de possibilité d’interdire préventivement de manifester. Ce type d’interdiction ne peut survenir que dans le cadre d’une peine complémentaire, quand une personne a été reconnue pénalement coupable d’une infraction.

À ces militants anti-loi sur le travail, âgés d’une vingtaine d’années, il est reproché d’« entraver l’action des pouvoirs publics ». Mais n’est-ce pas là l’objectif de chacun des manifestants ? Faire que la loi ne passe pas ? « Avec cette logique, toute personne devrait être interdite de manifester », explique Me Kempf.

Dans les notes blanches qui comportent juste une date, mais pas de signature, il est aussi reproché à ces proches du collectif Action antifasciste (AFA) Paris-Banlieue ou du Mouvement interluttes indépendant (Mili) d’être des « membres actifs de l’ultragauche ». « Mais qu’est-ce que c’est, l’ultragauche ? Et quelles difficultés cela pose ? Le but est seulement d’arrêter des opposants politiques ? », demande Me Kempf.

Me Aïnoha Pascual enchaîne : « On vous parle de violence, mais le Mili a été créé après l’expulsion de Leonarda, pour apporter un soutien aux sans-papiers, pour le droit au logement. Son dernier combat portait sur l’avortement en Espagne. Cela n’a rien de violent. Quant à l'AFA, son but est de lutter contre les discriminations, et il affiche sa solidarité avec les sans-papiers. Il suffit de lire leur site internet pour voir qu’ils récusent toute violence, même en réponse à l’extrême droite. »

Les avocats peuvent être satisfaits : le tribunal leur a donné raison 9 fois sur 10. Mais derrière ce quasi raz-de-marée, la condamnation d’un militant montre que la plupart des arguments de principe (« détournement de pouvoir », impossibilité d’interdire a priori de manifester, état d’urgence pour terrorisme instrumentalisé) n’ont pas été entendus. Dans ces conditions, il n’est pas impossible que la préfecture tente de nouveau sa chance dans les semaines qui viennent. 

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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