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24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 20:31

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

Après les raffineries, grève annoncée dans les centrales nucléaires

LE MONDE | | Par

 

La centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne).

Après les raffineries, les centrales nucléaires vont-elles être bloquées à leur tour ? Telle est en tous les cas la menace agitée par la CGT-Energie. La puissante fédération du secteur a décidé, mardi 24 mai, de lancer un appel au personnel d’EDF pour compliquer la production électrique jeudi, journée d’action syndicale dans l’ensemble du pays. L’objectif consiste à faire pression sur le gouvernement pour obtenir le retrait de la réforme du code du travail.

 

Lire :   Le patron de la CGT se hisse au rang de chef de l’opposition à la loi travail

 

La CGT, rejointe dans certaines unités par Force ouvrière, a prévu des blocages de sites jeudi, des barrages pour filtrer l’accès du personnel, mais aussi des baisses de production électrique. Elles pourraient aller jusqu’à l’arrêt complet de certaines centrales. La direction d’EDF se prépare à faire face à ces perturbations, même si elle ne peut pas, pour l’heure, en prédire l’ampleur.

« C’est en ce moment que se joue le sort du [projet de] loi travail, donc c’est maintenant qu’il faut agir, argumente Marie-Claire Cailletaud, porte-parole de la fédération CGT-Energie. Jeudi, nous appelons donc le personnel à participer au mouvement et à faire monter la pression, que ce soit par des baisses de charge ou des coupures sur le réseau. »

Coupure de courant à Plan-de-Campagne

A la centrale de Nogent-sur-Seine (Aube), le personnel réuni en assemblée générale a voté dès mardi après-midi le principe d’une action forte à partir de mercredi à 22 heures. « La baisse de charge pourrait conduire à l’arrêt des deux réacteurs », précise Arnaud Pacot, secrétaire général de la CGT-Energie de l’Aube.

La journée de mardi a aussi été marquée par des coupures de courant revendiquées par les salariés en colère contre la loi El Khomri. A Plan-de-Campagne, près de Marseille, le plus grand centre commercial d’Europe a été victime d’une interruption de ce type, selon la CGT, et d’autres ont eu lieu à Nantes.

« Ce genre d’actions va s’accentuer au fil des jours, assure Marie-Claire Cailletaud. On ne le fait pas par plaisir, et on souhaite que le mouvement soit le plus court possible. Mais c’est le premier ministre qui a les cartes en main… »

Dans les raffineries, la situation s’est durcie dans la journée. L’intervention mardi matin des forces de l’ordre pour débloquer les accès aux dépôts pétroliers de Fos-sur-Mer et de Lorient a incité le personnel à faire bloc. En France, « il y a maintenant huit raffineries sur huit en grève », selon la CGT, qui souhaite clairement paralyser le pays pour que le gouvernement renonce à son projet de loi.

 

 


Source : http://www.lemonde.fr

 

 

 

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24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 20:13

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

SNCF, EDF, raffineries : les mobilisations contre le projet de « loi travail »à venir

LE MONDE |

 

 

Le dépôt pétrolier de Douchy-Les-Mines,le 24 mai 2016.
Le dépôt pétrolier de Douchy-Les-Mines,le 24 mai 2016. FRANCOIS LO PRESTI / AFP
 

Manifestations et mouvements de grève sont prévus dans les prochaines semaines contre le projet de loi de la ministre du travail, Myriam El Khomri, portant sur une réforme du code du travail.

 

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a appelé mardi 24 mai « à une généralisation de la grève partout, dans tous les secteurs ». « Il y a beaucoup de mouvements de grève », dans « des tas d’entreprises », assure-t-il.

Depuis deux mois, M. Martinez a rompu tout contact avec le gouvernement, à la différence de son homologue de FO. Il juge que sa seule chance, même si elle est mince, d’obtenir un retrait de la « loi travail » ne viendra pas de journées d’action à répétition — malgré un léger regain de participation le 19 mai —mais de blocages ciblés de l’activité économique.

Sans appeler à la grève générale, le secrétaire général de la CGT prône des grèves reconductibles, en espérant qu’elles gagneront peu à peu des entreprises du secteur privé qui, pour l’heure, sont largement à l’écart.

 

Lire aussi :   Le patron de la CGT se hisse au rang de chef de l’opposition à la loi travail

 

  • Journée nationale de grève

La CGT, FO, Solidaires, la FSU, l’UNEF, la FIDL et l’UNL ont appelé à manifester jeudi 26 mai contre le projet de loi.

Une autre journée de grève et de manifestation est d’ores et déjà prévue le 14 juin, avec un rassemblement unique à Paris.

Alors que le mouvement semblait s’essouffler depuis le 31 mars (entre 390 000 et 1,2 million de manifestants, selon les sources), il a repris de l’ampleur le 19 mai, avec 128 000 à 400 000 opposants dans la rue.

 

  • SNCF

La CGT-Cheminots et SUD-Rail appellent, pour la cinquième fois, à débrayer mercredi 25 et jeudi 26 mai contre le projet de loi et pour peser sur les négociations en cours sur les conditions de travail à la SNCF et dans la branche.

La SNCF prévoit mercredi et jeudi un trafic « perturbé » avec trois TGV sur quatre, quatre RER sur cinq, deux TER sur trois et six Intercités sur dix.

La CGT (premier syndicat) a durci mardi son préavis, qui sera reconductible par période de vingt-quatre heures à compter du 31 mai au soir. L’UNSA (deuxième force) et la CFDT (quatrième) ont déjà lancé des préavis illimités à partir du 31 mai, et SUD-Rail (troisième) couvre les cheminots depuis une semaine par un préavis reconductible jusqu’au 11 juillet.

 

  • Aviation civile

Conformément aux recommandations de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), 15 % des vols devraient être annulés jeudi à l’aéroport d’Orly.

Des perturbations sont également attendues sur l’ensemble du territoire en raison de l’appel à la grève interprofessionnelle, relayé au sein de la DGAC par l’USAC-CGT, premier syndicat tous corps confondus (contrôleurs aériens, personnels administratifs, ingénieurs, techniciens, etc.).

Du 3 au 5 juin, l’ensemble des syndicats de la DGAC appelle à la grève, mais cette fois pour des revendications purement internes.

 

  • EDF

La CGT de l’énergie a décidé mardi de lancer un appel général à compliquer la production dans l’ensemble des centrales nucléaires jeudi.

Rejointe dans certaines unités par Force ouvrière, la CGT a prévu des blocages de site, des barrages pour filtrer l’accès du personnel, mais aussi des baisses de production électrique. Elle pourrait aller jusqu’à l’arrêt complet de certaines centrales. La direction d’EDF se prépare à faire face à ces perturbations, même si elle ne peut pas, pour l’heure, en prédire l’ampleur.

A la centrale de Nogent-sur-Seine (Aube), le personnel réuni en assemblée générale a voté dès mardi après-midi le principe d’une action forte à partir de mercredi soir 22 heures.

 

Lire aussi :   Après les raffineries, grève annoncée dans les centrales nucléaires

 

  • Raffineries

Les huit raffineries que compte la France sont à l’arrêt ou tournent au ralenti, selon la CGT.

Parmi les cinq raffineries de Total, Feyzin, dans le Rhône, et Gonfreville-L’Orcher, en Seine-Maritime, sont à l’arrêt. Grandpuits (Seine-et-Marne) est en cours d’arrêt total, « quelques unités » ne fonctionnent plus à Donges (Loire-Atlantique), et La Mède (Bouches-du-Rhône) fonctionne « en débit réduit », selon un communiqué du groupe pétrolier.

Selon Maxime Picard, secrétaire départemental de la CGT, le taux de grévistes serait de 70 à 80 % dans les raffineries Esso à Fos-sur-Mer, Total de La Mède et de Petroineos à Lavéra, près de Martigues (Bouches-du-Rhône), où la production serait très réduite et où aucun produit ne sortirait de l’établissement. Esso n’a pas confirmé l’information.

De son côté, la porte-parole d’Exxon Mobil France, Catherine Brun, a confirmé à l’agence de presse Reuters que « quelques personnes » avaient rejoint le mouvement à Fos-sur-Mer et à Notre-Dame-de-Gravenchon. A Fos-sur-Mer, où les voies d’accès ont été endommagées, « les chargements sont bloqués, mais on ne peut pas dire que la raffinerie est arrêtée », tandis qu’à Gravenchon, « ça n’impacte pas le fonctionnement du site », a-t-elle ajouté.

Deux dépôts pétroliers de Total sont bloqués : celui de la Côte d’Opale (DPCO) et celui de Valenciennes.

 

Lire aussi :   Loi travail : une journée de conflit autour des installations pétrolières

 

  • Ports et docks

La fédération CGT des ports et docks, qui avait déjà appelé à la grève pour jeudi, a décidé mardi de prolonger son mouvement de vingt-quatre heures, jusqu’à vendredi 27 mai, « en réponse à la répression » lors du déblocage des accès au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Les modalités d’action pour les jours suivants et jusqu’au 14 juin, « et après si besoin », seront définies ultérieurement, précise-t-elle. La CGT avait auparavant appelé ses syndicats portuaires à s’associer aux « initiatives territoriales ».

Au grand port maritime de Marseille, les employés de Fluxel ne déchargent plus aucun bateau depuis lundi, visant à tarir l’approvisionnement des raffineries, des dépôts et des pipelines en brut ou en produits raffinés. lls ont reconduit mardi matin leur mouvement jusqu’à vendredi. Toutes les autres activités portuaires — conteneurs, passagers, vracs solides (céréales, charbon...), réparation navale — fonctionnent.

Le personnel des terminaux pétroliers du Havre, qui assure 40 % des importations françaises, a également voté la grève à partir de mardi en fin d’après-midi.

 

  • Transports

La CGT, premier syndicat à la Régie parisienne des transports (RATP), appelle à la grève illimitée à partir du 2 juin pour demander la réouverture des négociations salariales annuelles et le retrait du projet de loi travail.

 

  • Construction

La CGT organise jeudi une « journée morte » dans la branche construction, bois et ameublement, avec des « blocages de grands chantiers » et « l’interpellation de politiques » sur l’emploi, les salaires et la retraite. Prévue de longue date, l’opération est rattachée également au mouvement contre la loi travail.

 

  • Amazon

Les salariés des entrepôts sont appelés à la grève mercredi par la CGT, sur des revendications salariales, mais aussi contre la loi travail.

 

  • Routiers

Le mouvement lancé par la CGT et FO semble à l’arrêt depuis les assurances apportées par le gouvernement sur le calcul des heures supplémentaires pour les routiers. FO, qui avait suspendu vendredi les actions de blocage, décidera en fin de semaine d’une éventuelle reprise de la grève au moment de l’Euro de football (10 juin-10 juillet).


 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 19:41

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Les raffineries au ralenti, la grève reconductible prend forme
24 mai 2016 | Par Mathilde Goanec
 
 
 

Raffineries en grève, cheminots partant pour un mouvement reconductible, aviation civile qui embraye. Malgré les tentatives gouvernementales pour décrédibiliser le mouvement, il monte en puissance. Mais les raffineurs mettent en garde : « Pas question d’y aller seuls. »

« Il était 4 h 30, on était encore bien 200 sur le barrage, et les gardes mobiles ont chargé, sans aucune sommation. On a eu droit à toute la panoplie : grenades lacrymogènes, Flash-Ball, canons à eau… » Yann Manneval, secrétaire de l’union locale CGT de Martigues, l’un des “bloqueurs” de Fos-sur-Mer, raconte l’ampleur de l’intervention policière dans les Bouches-du-Rhône, mardi matin, contre les deux barrages érigés à l’entrée de la raffinerie et du dépôt pétrolier, sous la surveillance de drones et d’un hélicoptère.

Une intervention « extrêmement violente », pour Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral de la branche pétrole de la CGT, qui parle de blessés du côté des syndicalistes, ce que ne confirme pas Yann Manneval. « On n’a personne à l’hôpital, même s’il y a bien eu des coups de matraque, ainsi que pas mal de nausées dues aux lacrymos. »

La préfecture évoque sept blessés légers pour les forces de l’ordre. « Malgré la résistance des grévistes, les forces de l’ordre ont pu libérer les sites sans incident et avec beaucoup de sang-froid, essuyant de très nombreux jets de projectiles et devant faire face à des obstacles disposés sur leur progression dont des feux de pneus et de palettes », relate le communiqué de presse de la préfecture.

 

Vidéo du "Huffington Post" sur l'évacuation de Fos-sur-Mer © Le Huffington Post

 

Après ce réveil en fanfare, la tension n’est pas redescendue : les manifestants délogés ont gagné au petit matin la maison des syndicats à Fos-sur-Mer, vite rejoints par de nouvelles unités de gardes mobiles. « D’autres militants nous ont accueillis, alertés par ce qui s’était passé au blocage, poursuit Yann Manneval. Les forces de l’ordre ont encerclé les lieux, nous poussant à l’intérieur. Je crois que c’est la première fois que ça arrive, une maison des syndicats envahie jusqu’au 1er étage par les gaz lacrymogènes et encerclée par des gardes casqués, bouclier au poing. » Une heure et demie plus tard, le local est finalement libéré, de même que les cinq militants arrêtés un peu plus tôt.

Le gouvernement a dit, à plusieurs reprises, qu’il n’hésiterait pas à intervenir pour lever les blocages, et tient pour le moment sa ligne dure. « La CGT trouvera une réponse extrêmement ferme de la part du gouvernement. Nous continuerons à évacuer les sites bloqués par cette organisation », a ainsi assuré Manuel Valls, mardi matin sur Europe 1. La menace de pénurie, alimentée par le récit non-stop des stations-service prises d’assaut par les automobilistes, sert de justification, même si pour le moment seuls 25 % des points de distribution semblent concernés.

Pas sûr que la stratégie soit efficace. Toutes les raffineries françaises sont désormais en grève, les deux dernières ayant embrayé en réaction à l’intervention musclée de mardi matin dans les Bouches-du-Rhône, et les blocages pourraient eux aussi se poursuivre sur les dépôts de carburant, comme ce mardi à Brest ou Lorient. À Fos-sur-Mer, les salariés de la raffinerie Exxon Mobil n’étaient pas encore mobilisés, c’est le récit de mardi qui les a décidés.

Même émotion dans une autre raffinerie du groupe à Notre-Dame-de-Gravenchon, en Seine-Maritime, où la grève a été votée en solidarité. « Valls et Vidalies [le ministre des transports – ndlr] peuvent faire tout le buzz qu’ils veulent, le résultat c’est que les camions rentrent mais comme le personnel de l’expédition est en grève, ça ne change rien », note Emmanuel Lépine. Au Havre, les salariés d’Exxon ont voté à 50 % pour la poursuite du mouvement, et ceux de la CIM à 95 %. À Grandpuits, dans la Meuse, 60 % des 284 salariés qui se sont exprimés ont voté pour un arrêt total de la raffinerie, à l’appel des syndicats CGT et FO.

Engagés à des degrés divers, les salariés des plus grands ports de France pourraient bien aussi être touchés par l’effet domino. À Marseille, les dockers, partis initialement pour une grève de 24 heures à compter du 26 mai, ont voté mardi pour un mouvement de 48 heures, et les portuaires sont en grève illimitée depuis dimanche soir.

Au Havre (lire ici notre reportage), la consigne nationale de grève massive les 26 mai et 14 juin prochains devrait être suivie, avec possibilité de reconduction entre ces deux dates. « L’activité sera à zéro dans la plupart des ports », a déclaré au Monde Tony Hautbois, secrétaire général de la fédération des ports et docks.

 

« Traumatisés par l’échec de 2010 »

Le durcissement, manifeste, du mouvement dans la raffinerie, la pétrochimie et l’activité portuaire, semble faire tache d’huile dans d’autres secteurs stratégiques. La CGT cheminots, aux prises avec sa propre négociation sur le statut des travailleurs du rail, vient de rejoindre la position de Sud Rail et appelle désormais à une grève reconductible à partir du 31 mai. « C’est clair que la loi Travail bouscule un peu notre agenda revendicatif, mais ça ne veut pas dire qu’on va rester dans notre coin, expliquait un cheminot normand, jeudi dernier. Nous savons bien que le décret socle qu’ils nous préparent et la loi Travail, c’est le même topo. Début juin, si ça ne bouge toujours pas pour nous, on va monter d’un cran. »

Également engagés dans une négociation sociale difficile depuis l’an dernier (lire ici notre papier), les syndicats de l’aviation civile ont fini par embrayer et appellent à la grève les 3, 4 et 5 juin prochains. Enfin, les adhérents CGT à la RATP se lancent aussi dans une grève illimitée à partir du 2 juin.

Ailleurs, c’est plus compliqué. Même si Philippe Martinez, secrétaire national de la CGT, a appelé sur BFM-RMC à « une généralisation des grèves partout en France », la grève ne décolle pas dans un certain nombre de secteurs. Les postiers sont essorés par les restructurations internes subies depuis des mois, l’enseignement s’épuise dans sa contestation de la réforme du collège, la fonction publique dans son ensemble peine à se mobiliser, loin statutairement des enjeux de la loi sur le travail.

« L’opinion publique est clairement défavorable à la loi, c’est net, mais dans un certain nombre d’entreprises, les difficultés à se mobiliser sont réelles, explique l’un des animateurs du collectif On bloque tout. Les gens sont traumatisés par l’échec de 2010 sur les retraites. » Par ailleurs, la faible syndicalisation générale des salariés français, notamment dans les secteurs les plus précarisés, ne favorise pas non plus les mouvements de masse.

Emmanuel Lépine, de la CGT raffinerie, est quant à lui bien conscient du risque que prend la CGT à laisser partir seuls les gros bastions, sans un élargissement réel du mouvement. « Pas question d’aller une nouvelle fois à l’abattoir. Là, on ouvre une fenêtre de tir pour l’ensemble des salariés, pour leur donner confiance, en leur disant “ça monte en puissance, profitez-en !”. Mais si d’ici à deux semaines, ce n'est pas plus fort ailleurs en termes de grève, alors on prendra nos responsabilités. »

Le gouvernement, de son côté, appuie sans vergogne sur les hésitations du corps militant. Pour l’exécutif, la mobilisation actuelle serait le fait des gros bastions traditionnels de la CGT, noyau d’irréductibles et de « radicaux », une « minorité » à contre-courant. L’argumentaire s’appuie notamment sur l’analyse à grands traits du dernier congrès de la CGT, en avril dernier à Marseille, qui a effectivement consacré la fin du « syndicalisme rassemblé » avec la CFDT – fracturé par la profonde divergence sur la loi El Khomri –, et prôné une ligne dure, faisant craindre à certains observateurs une forme de « repli sur soi ».

« On est pour un syndicalisme de lutte, un syndicalisme de classe, et on bosse avec ceux qui sont sur cette ligne. Les autres, on n’a pas besoin d’eux », assurait en écho jeudi dernier Reynal Kubecki, le secrétaire CGT de l’Union locale du Havre. L'image accolée à Philippe Martinez, ancien métallo de Boulogne-Billancourt, moustache d’Astérix et contre-exemple parfait du louvoyant Thierry Le Paon, rentre à merveille dans ce tableau.

 

Portfolio sur l'arrêt de la raffinerie de Feyzin © Henri Granjean

 

Mais cette analyse résiste mal à la réalité composite du printemps social de 2016. Les huit appels à la grève sont portés depuis trois mois par une intersyndicale constituée également, pour les organisations professionnelles, par FO, la FSU et Solidaires. Sur les blocages pétroliers et dans les raffineries, un certain nombre de syndiqués FO sont mobilisés (voir en illustration cette vidéo sur le blocage à Feyzin).

Les routiers, majoritairement affiliés à la CFDT, n’ont pas attendu l’appel de Laurent Berger pour bloquer les routes, la semaine dernière, avant de rentrer dans le rang sur la promesse que la loi El Khomri soit « neutralisée » dans leur branche. Enfin, au sein de l’appel unitaire « On bloque tout ! », 1 500 syndicalistes d’horizons différents et une centaine de syndicats, unions locales, fédérations et structures nationales d’obédience syndicale large, sont rassemblés. « Le gouvernement, qui est minoritaire au sein de sa propre majorité, n’a pas de leçon de démocratie à nous donner, ironise Emmanuel Lépine. Il y a du monde de manière continue dans la rue depuis trois mois, 1,5 millions de personnes ont dit non à la loi sur le travail en signant la pétition. Seulement, les grèves presse-bouton, même à la CGT, ça n’existe pas… La grève est un droit individuel, ce sera toujours aux salariés de décider. »

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 13:47

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Sur le radar
Enquête pour fraude fiscale : perquisition chez Google à Paris

 

 

 

Une perquisition est en cours ce mardi au siège parisien de Google depuis cinq heures du matin. C’est Le Parisien qui a sorti l’info, confirmée à l’AFP par une source policière.

 

Le siège de Google à Paris, avril 2015

Le siège de Google à Paris, avril 2015 - MEIGNEUX/SIPA
 

Le quotidien évoque la présence d’une « centaine de fonctionnaires du fisc et de la brigade de répression de la grande délinquance financière (BRGDF) dans les locaux, avec le renfort de cinq magistrats du parquet national financier ».

Cette opération a lieu dans le cadre d’une enquête pour fraude fiscale ouverte par le parquet national financier.

Un milliard d’euros d’arriérés d’impôts

De passage à Paris en février dernier, Sundar Pichai, le patron de Google, avait rencontré Emmanuel Macron. 

Plusieurs médias avaient évoqué un projet de redressement fiscal de 1,6 milliard d’euros infligé à Google par le Trésor public français (la dernière estimation connue des arriérés d’impôts de Google en France s’élevait à un milliard d’euros). 

La direction de l’entreprise avait alors reconnu être « en discussions » avec le fisc français depuis quatre ans.

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 13:23

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Purge à “L’Obs”, reprise en main à “Marianne”
23 mai 2016 | Par Laurent Mauduit
 
 

Manœuvres dans la presse avant la présidentielle : la directrice adjointe de la rédaction de L'Obs, Aude Lancelin, fait l'objet d'un licenciement manifestement politique. Le propriétaire de Marianne promeut, lui, un nouveau directeur, Renaud Dély.

Loin d’être une coïncidence, sans doute est-ce le signe de grandes manœuvres souterraines à l’approche de l’élection présidentielle : au même moment, deux des magazines les plus influents en France, L’Obs d’un côté, Marianne de l’autre, connaissent des jours de tourmente ou de bouleversements. Dans le premier cas c’est le licenciement, manifestement pour des raisons politiques, de la directrice adjointe de la rédaction Aude Lancelin, qui indigne la quasi-totalité de l’équipe. Et dans le second cas, le parachutage d’un nouveau directeur de la rédaction, Renaud Dély, laisse présager une reprise en main éditoriale, même si l'intéressé le conteste.

C’est à L’Obs que les turbulences ont pris ces derniers jours la tournure la plus spectaculaire et la plus violente. Sans que rien ne le laisse vraiment présager, l’hebdomadaire, qui était autrefois la propriété de Claude Perdriel et qui est tombé en 2014 dans l’escarcelle du trio Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Pierre Bergé, déjà propriétaire du groupe Le Monde depuis 2010, est entré dans une crise grave.

 

Aude Lancelin Aude Lancelin
 

Tout commence, selon le récit que Mediapart a établi grâce aux témoignages de nombreux journalistes, le lundi 9 mai. Ce jour-là, le directeur de la rédaction, Matthieu Croissandeau, installé à ce poste par les nouveaux propriétaires, convoque l’un après l’autre ses deux adjoints, Aude Lancelin et Pascal Riché.

 

Le statut de la réunion est ambigu : il ne s’agit pas, à proprement parler, d’en entretien préalable à un licenciement et aucune sanction n’est encore évoquée, mais la directrice générale de L’Obs, Jacqueline Volle, y assiste. Aux directeurs adjoints, le patron de L’Obs fait des reproches imprécis mais sur un ton pesant et lourd, leur disant qu’il y a entre eux et lui des dysfonctionnements et qu’il va devoir réorganiser la direction.

À Aude Lancelin, il émet en particulier des reproches de nature “managériale”, lui faisant grief de ne pas l’avoir assez soutenu face à la rédaction, notamment lorsqu’il a décidé de suspendre la parution en kiosque du supplément TéléObs, pour ne plus le diffuser qu’aux abonnés. Des reproches passablement obscurs, car à l’époque de la décision sur le supplément, Aude Lancelin ne s’était pas opposée à la décision.

La rumeur commence donc à circuler dans la rédaction qu’il se trame quelque chose de mystérieux dans les sommets de la rédaction ou que Matthieu Croissandeau ne fait qu’obtempérer à des instructions données par les actionnaires. Mais pour quelles raisons ?

Le lendemain, mardi 10 mai, les choses s’accélèrent. Factotum de Louis Dreyfus, le directeur général du groupe, Jacqueline Volle fait savoir à Aude Lancelin qu’elle veut la voir en fin d’après-midi pour lui remettre une lettre de convocation à un entretien préalable. Pascal Riché apprend lui qu’il est suspendu de ses fonctions de directeur adjoint en charge du numérique, dans l’attente d’une nouvelle affectation. Toute la rédaction comprend alors que la journaliste ciblée par Matthieu Croissandeau est Aude Lancelin, et que dans la confrontation qui se prépare, « Pascal Riché a pris une balle perdue ». En clair, la mise en cause des deux journalistes permet d’arguer de problèmes managériaux alors que le vrai motif est autre, mais ne peut pas être affiché publiquement : si Aude Lancelin doit être licenciée, c’est pour une raison politique…

Le mercredi 11 mai, c’est ce qui commence d'ailleurs à transparaître. À l’occasion d’un conseil de surveillance de L’Obs, Claude Perdriel, qui y siège encore puisqu’il détient toujours près de 30 % du capital, dit publiquement sa colère contre la journaliste. Violant tous les principes de la presse indépendante qui fait obligation aux actionnaires de ne jamais se mêler des questions éditoriales, il admet que Aude Lancelin « a beaucoup de talent », mais il affirme qu’elle est « en faute » car elle ne respecte pas la charte du journal et sa ligne éditoriale « social-démocrate », puisqu’elle publie dans les pages “Débats” des points de vue qui sont en fait des « articles antidémocratiques ». Des propos que dénonce peu après avec ardeur la journaliste Elsa Vigoureux, qui siège au conseil en sa qualité de présidente de la Société des rédacteurs.

Xavier Niel se garde, lui, de marcher sur ces brisées. Il se borne à dire que le journal ne marche pas et que si c’est le cas, c’est pour des raisons éditoriales. Il renouvelle donc sa confiance à Matthieu Croissandeau et affirme que les actionnaires lui ont donné les pleins pouvoirs pour organiser le rebond.

Il n’empêche ! Dans les heures qui suivent le conseil de surveillance, toute la rédaction comprend que c’est Claude Perdriel qui, détestant viscéralement à gauche toute voix qui n’est pas furieusement néolibérale, a lâché le fin mot de l’affaire : à son goût, dans les pages “Débats” de l’Obs, il y a trop de points de vue de la première gauche, ou de la gauche radicale ; trop de place donnée à des intellectuels comme Jacques Rancière ou Emmanuel Todd.

Le lendemain, le jeudi 12 mai, la rédaction de L’Obs, qui n’est ordinairement pas frondeuse, manifeste pourtant son indignation. Une motion de défiance à l’encontre de Matthieu Croissandeau – la première dans l’histoire du journal – est soumise à la rédaction. Et le résultat est sans ambiguïté : 80 % des votants manifestent leur défiance à l’encontre du directeur de la rédaction ; pour l'hebdo, c'est un séisme.

Croissandeau seul face à toute la rédaction

Certains journalistes pensent alors que le directeur de la rédaction et les actionnaires vont céder du terrain, face à une réaction aussi unanime de l’équipe. Espoirs vains ! Malgré le camouflet qu'il a subi, Matthieu Croissandeau, qui répète à l’envi n’avoir reçu aucune instruction des actionnaires et agir de sa propre initiative, ne veut rien entendre. Le vendredi 20 mai, Aude Lancelin est donc reçue par Jacqueline Volle pour un entretien préalable à son licenciement. Ce qui renforce l'indignation de la rédaction.

Le même jour, la Société des rédacteurs de L’Obs fait paraître un point de vue qui dit sa sidération. Cela commence par ces mots solennels : « Forts et fiers de notre histoire, nous résistons. » Et cela se poursuit par ces mots : « Engager une procédure de licenciement contre un journaliste de cette manière et dans de telles circonstances est contraire aux principes que l’Obs défend. Cette situation laisse peser le soupçon grave et inacceptable d’une intervention politique. À un an d’une élection présidentielle, alors que la presse souffre de difficultés économiques qui la fragilisent toujours davantage, une telle atteinte à la liberté d’opinion et d’informer serait extrêmement inquiétante. Nous, journalistes de l’Obs, demandons à la direction du journal et du groupe Le Monde libre d’interrompre cette procédure de licenciement, de nous donner la garantie de notre indépendance, et les moyens d’une stratégie. Il ne saurait être question pour nous d’aborder une campagne électorale dans un tel climat de suspicion. »

Ce même 20 mai, l’intersyndicale de L’Obs dit aussi son indignation : « Nous avons demandé l’arrêt de la procédure en cours. Les raisons managériales invoquées par Matthieu Croissandeau pour justifier un ”éventuel” licenciement lors de la conférence de rédaction du 18 mai sont inacceptables. Si licenciement il devait y avoir, il serait particulièrement choquant au moment où ont filtré dans la presse et au conseil de surveillance de L’Obs des raisons politiques à l’éviction de cette journaliste. »

Peine perdue ! Alors qu’au sein de la rédaction, certains pensent qu’il existe peut-être encore une marge de négociation et que les trois actionnaires Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Pierre Bergé ne vont pas prendre le risque d’affronter une équipe aussi soudée, aucun geste de conciliation n’intervient.

Ce lundi 23 mai, c’est donc plus que jamais l’impasse. À l’unanimité (moins une petite poignée d’abstentions mais aucun vote contre), les salariés de L’Obs décident le matin, à l’occasion d’une assemblée générale, de faire un débrayage de 15 heures à 16 heures l’après-midi même, « avec rassemblement sur la place de la Bourse pour protester contre le licenciement d’Aude Lancelin et le traitement réservé aux salariés de l’Obs, de Rue 89 et de O, amenés à changer de postes ou à quitter l’entreprise (ruptures conventionnelles en lieu et place de licenciements économiques, promesses de reclassement dans le groupe non tenues, souffrance au travail) ». « Les salariés considèrent inacceptables ces méthodes qui vont à l’encontre des valeurs fondamentales de ce journal. L’Intersyndicale, les représentants du personnel et la SDR demandent à être reçus par la direction pour discuter de l’ensemble de ces sujets, en présence de Matthieu Croissandeau à 15 h », affirme un texte publié par l’Intersyndicale et les représentants du personnel, avec le soutien de la Société des rédacteurs.

 

Lundi 15 heures, place de la Bourse, en face de "L'Obs", pendant le débrayage... Lundi 15 heures, place de la Bourse, en face de "L'Obs", pendant le débrayage...

 

Comment l’épreuve de force va-t-elle donc se dénouer ? En fait, l’histoire est passablement mystérieuse. Car nul ne comprend véritablement ce qui a pu conduire à un conflit aussi soudain et aussi obscur. On en est donc réduit à recenser les hypothèses.

D’abord, François Hollande s’inquiète indéniablement – nous en avons recueilli plusieurs témoignages concordants – des traitements que lui réservent depuis plusieurs mois des journaux “amis” ou avec lesquels il pensait entretenir au moins des relations dénuées d’hostilité. Sans doute est-ce un signe du climat de panique qui prévaut dans les sommets du pouvoir en cette fin crépusculaire du quinquennat socialiste : à des visiteurs, le chef de l’État a dit à plusieurs reprises ces derniers temps l’agacement que lui procurait la lecture du Monde, de Libération et surtout de L’Obs, qui a longtemps fait office de Journal officiel pour les hiérarques du parti socialiste.

Au sein de la rédaction de L’Obs, les bruits les plus divers circulent à ce sujet – ou les bruits les plus fous – et dans tous les cas difficilement vérifiables. Certains croient même que depuis l’irruption de Nuit debout, sur fond de contestation de la loi sur le travail, la nervosité de François Hollande s’est encore renforcée et qu’il a informé l’un de ses visiteurs de la découverte qu’il venait de faire, à savoir que la responsable des pages “Débats” et “Culture” de L’Obs, Aude Lancelin, aurait pour compagnon l’une des figures du mouvement de la place de la République, en la personne de l’économiste Frédéric Lordon.

François Hollande s’est-il ouvert de son inquiétude auprès de Xavier Niel ? Il est évidemment impossible de le savoir. La seule chose qui soit certaine, c’est que la dernière rencontre entre les deux hommes remonte au mois de janvier, c'est-à-dire avant l'accélération de la crise sociale, sans que l’on ne sache ce qu’ils se sont dit pendant le rendez-vous.

Une rencontre Hollande-Chaisemartin

Dans les facteurs multiples qui peuvent expliquer cette crise, il y a donc aussi la croisade engagée depuis quelques semaines par l’ancien propriétaire du journal, Claude Perdriel, qui ne décolère pas de constater que les pages “Débats” de L’Obs ne sont plus monopolisées par les représentants de l’aile la plus libérale du parti socialiste – celle qu’incarne aujourd’hui Emmanuel Macron. L’opinion de Claude Perdriel, qui a fait sa fortune grâce aux sanibroyeurs SFA, est assez bien résumée par l’un de ses “porte-flingues”, le chroniqueur de Challenges Bruno Roger-Petit, qui sonne cette semaine le tocsin sur le même registre : « Hollande, victime d’un complot des gauches de la gauche ? » Alors, si complot il y a, n’est-il pas temps de faire le ménage, jusqu’à L’Obs ?

Or, si Xavier Niel a toujours la prudence de dire publiquement qu’il ne se mêle pas des questions éditoriales et que son seul souci est de redresser L’Obs, sans doute faut-il prendre en compte le fait qu’il entretient des relations beaucoup plus proches qu’on ne le pense avec Claude Perdriel. Plus habile que son ami, le patron de Free ne dira donc pas publiquement qu’il voit en Aude Lancelin une « militante » ; mais en son for intérieur, c’est sûrement ce qu’il pense. De même qu’il n’est sûrement pas homme à accepter les mises au placard, préférant un licenciement pur et simple.

On ne peut donc pas suspecter le patron de Free de répondre aux sollicitations de l'Élysée : sa fortune est tellement considérable qu'il n'est plus homme à répondre à ce genre d'invitation. En revanche, Xavier Niel est sûrement très sensible à l'opinion des milieux d'affaires et des grands patrons qu'il côtoie. Et il n'a dû guère apprécier que certains lui fassent observer, comme on nous l'a rapporté, que L'Obs donne parfois la parole à des intellectuels qui, pour les cercles de la finance, passent pour de dangereux révolutionnaires…

Le propos public que tient Xavier Niel sur son rôle à L’Obs n’est certes pas que de forme. Car l’hebdo se porte effectivement très mal. Selon les meilleures sources, ses ventes en kiosque se sont effondrées à un niveau absolument sans précédent, ne dépassant parfois pas les 20 000 exemplaires vendus en kiosque. Mais la crispation autour d’Aude Lancelin n’a rien à voir avec la situation économique du magazine. C’est exclusivement la sensibilité qu’elle incarne, et l'ascendant qu'elle peut avoir sur une partie de l'équipe, qui sont à l’origine de tout ce tohu-bohu.

Incidemment, l'affaire Lancelin dévoile aussi le double jeu fréquent du banquier d'affaires Matthieu Pigasse – absent lors du dernier conseil de surveillance – qui, dans les dîners en ville, aime beaucoup prendre une posture très à gauche, ou signer des tribunes avec Arnaud Montebourg, mais qui dans la vie des affaires défend les mœurs du CAC 40.

Bref, il y a sûrement plusieurs facteurs qui se combinent pour expliquer les turbulences à L’Obs. Mais tous mènent à la même conclusion : c’est bel et bien un licenciement politique qui est engagé, ce qui est gravissime. Et la rédaction de l’hebdomadaire en a bien pris la mesure…

L’affaire prend d’autant plus de relief qu’elle n’est pas la seule : visiblement, l’Élysée suit également de très près les évolutions de Marianne. Mais dans ce cas, sans doute les changements en cours ont-ils une double clef d’explication : économique et politique. Depuis qu’il a pris le contrôle de l’hebdomadaire, Yves de Chaisemartin, l’ancien homme fort du groupe Hersant, n’a cessé de tirer des sonnettes pour essayer de sortir le magazine de l’ornière et de trouver des financements complémentaires.

Mais ces derniers mois, selon nos informations, c’est vers l’Élysée qu’il s’est aussi tourné, pour tenter d’obtenir des aides à la presse complémentaires. Une rencontre dans le courant du mois de décembre a même eu lieu entre Yves de Chaisemartin et François Hollande pour évoquer le sujet. D’après de bonnes sources, le chef de l’État aurait d’abord enregistré la demande de son visiteur sans y donner suite. Mais ultérieurement, le propriétaire de Marianne aurait obtenu des assurances.

Dans le “deal” implicite, y aurait-il donc eu une contrepartie, avec le remplacement de Joseph Macé-Scaron, l’actuel directeur de la rédaction, par Renaud Dély ? Le fait est que les deux journalistes n’incarnent pas du tout la même sensibilité. Au cours des derniers mois, sous la houlette du premier, le magazine a pris des résonances qui pendant longtemps n’étaient pas les siennes. Alors qu’en d’autres temps, le magazine avait un souci de ménager tous les camps, en faisant suivre une charge contre la gauche par une autre contre la droite, tout en ayant une coloration assez fortement pro-européenne sous l’impulsion de Jean-François Kahn, il a changé progressivement de musique. Très anti-européen, très critique contre la gauche, il fait souvent entendre des accents qui s’apparentent au souverainisme de gauche.

Or, si les choses ici vont se passer en douceur – Joseph Macé-Scaron devrait garder son éditorial –, Renaud Dély, qui n’a pas encore quitté L’Obs, incarne une tout autre orientation – beaucoup plus “hollando-compatible”. Dans les tractations en coulisses qui ont précédé cette révolution de palais, c'est Jean-François Kahn qui a susurré à l'oreille d'Yves de Chaisemartin l'idée de faire venir le journaliste de L'Obs.

Renaud Dély dit tout ignorer des rencontres qu’Yves de Chaisemartin aurait pu avoir avec François Hollande, mais il assure que cette interprétation n’est pas la bonne. Il affirme qu’il n’a nullement « l’intention de changer la ligne éditoriale actuelle de Marianne au profit d’une ligne social-démocrate », et qu’il « n’a reçu aucune instruction en ce sens ». Il fait valoir que « ce serait d’ailleurs suicidaire », car la ligne éditoriale actuelle de Marianne est « beaucoup plus en phase » avec l’attente des lecteurs et du pays. On peut sûrement donner crédit à Renaud Dély de ce qu’il dit : Yves de Chaisemartin ne lui a sans doute pas fait ses confidences. Mais à travers le choix d’un nouveau directeur, on devine tout de même le choix d’une nouvelle orientation.

Triste époque, en tout cas… Dans un univers où la presse est devenue le jouet de puissances financières considérables, on en est, semaine après semaine, à scruter les remises au pas ou changements de pied qu’elles peuvent inspirer…

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 13:02

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

La CGT annonce que toutes les raffineries sont en grève
24 mai 2016 | Par La rédaction de Mediapart
 
 
 

Les huit raffineries françaises sont bloquées ce mardi 24 mai, annonce la CGT.

La grève est désormais votée dans huit raffineries sur huit en France, y compris celles d'Exxon Mobil, a déclaré à Reuters Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral du secteur pétrole de la CGT. « Une grève a été votée ce matin à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) en réaction à la charge des forces de l'ordre à Fos-sur-Mer », a-t-il dit en se référant à l'intervention de gardes mobiles pour lever les barrages des militants CGT aux accès du dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer.

« Il va y avoir au minimum une baisse du débit de 50 % à la raffinerie Exxon Mobil de Gravenchon, a-t-il ajouté. A Fos, la grève a aussi été votée. Plus aucun produit ne sort. Il y a maintenant huit raffineries sur huit en grève. »

Les accès au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) bloqués par des militants CGT dimanche soir ont été dégagés mardi matin par les forces de l'ordre, apprend-on de source syndicale.

« Les gardes mobiles sont arrivés vers 4h30 et ont fait usage de canon à eau et de gaz lacrymogène pour faire partir les militants », a déclaré à Reuters Olivier Mateu, secrétaire de la CGT des Bouches-du-Rhône. « Les militants se sont repliés sur l'Union locale de Fos-sur-Mer. » « Il y a eu une charge d'une violence inouïe », a dit Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral de la branche pétrole de la CGT. « Environ 40 cars de CRS ont délogé le barrage que des militants de la CGT avaient érigé », a-t-il ajouté, déclarant que des militants avaient été blessés.

« Le secrétaire de l'Union locale et celui de l'union départementale ont été séquestrés pendant au moins deux heures à l'Union locale de Fos », a encore indiqué Emmanuel Lépine. Plusieurs centaines de militants CGT de différentes professions bloquaient depuis dimanche le plus important dépôt pétrolier de France, qui dessert les trois raffineries et le complexe pétrochimique de l'étang de Berre, dans le cadre du mouvement social contre la loi travail.

Les agents du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) et de sa filiale spécialisée dans le pétrole Fluxel ont également entamé lundi une grève reconductible à l'appel de la CGT. « Les dockers de Marseille se sont mis en grève illimitée à partir de maintenant », a déclaré Emmanuel Lépine.

(Reuters)

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 12:54

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Mouvement social

Raffineries : à Saint-Nazaire, les grévistes prêts à « aller jusqu’au bout » contre la loi travail

par , Nolwenn Weiler

 

 

 

Les huit raffineries françaises sont désormais en grève. Plusieurs dépôts de carburants sont bloqués. A Donges, près de Saint-Nazaire, où se ravitaillent une bonne partie des stations du grand ouest, le blocage dure depuis une semaine. Posé à la croisée de deux routes qui desservent la raffinerie, le terminal charbonnier, le port et d’autres terminaux industriels, le piquet de grève rassemble des dockers, des salariés de Total ou de la chimie, des sous-traitants, des intérimaires... Présents jours et nuits, ils affichent une détermination sans faille contre une loi qui, selon eux, va tirer tout le monde vers le bas, menaçant l’avenir de leurs enfants. Reportage sur place, alors que les forces de l’ordre menacent d’évacuer les grévistes et leurs soutiens.

Le feu de la nuit crépite encore ce lundi matin devant le dépôt d’essence de Donges, au pied de la barricade sud, située non loin des berges de la Loire, à proximité de Saint-Nazaire. Juste derrière, des gravats et des parpaings bloquent la route. Plus loin, un piquet de grève veille sur l’entrée du dépôt SFDM (Société française Donges Metz, qui appartient au groupe Bolloré), où sont stockés des dizaines de millions de litres de carburant [1]. Alimenté par un pipeline qui arrive de la raffinerie toute proche, le dépôt SFDM se fait également livrer du carburant par bateau. C’est aussi là que sont mélangés le gazole et des biocarburants. « Tout arrive ici. Et tout en part », résume Patrick, salarié pré-retraité de la SFDM. Le dépôt ne compte qu’une petite vingtaine de salariés, quasiment tous en grève, mais alimente une grande partie de l’Ouest de la France.  « Il suffit d’être un ou deux pour charger les camions, explique Patrick. C’est pour cela qu’on bloque l’entrée. Pour être sûr que le carburant ne sorte pas. »

« Plus d’autre choix que de bloquer l’économie »

Au blocage du dépôt, qui dure depuis une semaine, s’est ajouté depuis le 20 mai l’arrêt de la raffinerie du groupe Total où, selon la CGT, 90 % des 800 salariés sont en grève. On compte aussi des grévistes parmi les 800 sous-traitants qui assurent la maintenance au sein de la raffinerie. « Il faut plusieurs jours pour arrêter une raffinerie sans prendre de risques, explique François, salarié de Total [2]. Nous sommes obligés d’abaisser la température des fours par pallier, pour ne pas endommager le matériel. » Pour le redémarrage, il faudra compter au moins trois jours. « Et trois jours encore pour avoir à nouveau du carburant prêt à l’emploi », précise un autre employé. Voté pour une semaine, l’arrêt total pourrait être reconduit. « De combien va être amputé notre salaire avec ces jours de grève ? Nous n’avons pas compté, mais la fin du mois sera difficile, c’est évident », confie Jules, sous-traitant sur les chantiers navals.

 


 

Les dockers, présents en nombre vers 4h du matin alors que courraient des menaces d’intervention policière, reviennent de leur assemblée générale. Ils ont décidé de reprendre partiellement le boulot, quelques heures par jour, après d’être arrêtés en fin de semaine dernière. Pas une cale n’a été déchargée ce week-end. Une dizaine de bateaux chargés de soja, de taules ou de bobines de fer attendent dans la rade. Aucun biocarburant ne sera produit cette semaine à Donges. Une bonne partie des salariés de Saipol-diester (groupe Avril) ont aussi cessé le travail. « Nous n’avons plus d’autre choix que celui de bloquer l’économie. Manifester, cela ne marche pas. Faire grève non plus », regrette Sabine, auxiliaire de puériculture dans une crèche publique, syndiquée à la CGT, et venue en soutien. De nombreux occupants partagent son avis.

 

« Je suis là pour défendre le droit de ne pas perdre sa vie au travail »

« Cela fait une semaine que nous sommes là, de jour comme de nuit », raconte Sabine. « Il y a toujours de quoi manger, ou boire un petit café. Nous vivons une vraie solidarité. Cela nous rend plus forts, et plus déterminés. Plus ils serrent la vis, plus on est déterminés et furax. » Si la CGT est présente en force, tous les participants au piquet de grève n’ont pas forcément leur carte syndicale. « Nous ne sommes pas obligés d’être syndiqués pour nous mobiliser, dit Romain, 28 ans, intérimaire pour une entreprise sous-traitante des chantiers navals. Je suis là pour défendre le droit de ne pas perdre sa vie au travail. » Plombier de formation, Romain est tuyauteur. Il travaille 35 heures sur quatre jours, et fait une journée d’heures supplémentaires le vendredi, soit des semaines de 41 heures. « Travailler fatigué sur un chantier, c’est vraiment dangereux, constate-il. Si demain, on augmente encore le temps de travail, nous aurons davantage d’accidents » (lire aussi : Pourquoi la réforme du code du travail met en péril la sécurité et la santé des salariés).

 


Tous les salariés présents sur le blocage de Donges ce lundi matin évoquent une accélération de leurs cadences de travail, qui mine leur possibilité de repartir satisfaits du boulot, autant qu’elle augmente les risques d’accidents. « La direction nous demande de faire attention, pour éviter les accidents, décrit Dominique, salarié dans l’usine d’engrais du groupe norvégien Yara. Normalement, il ne faut pas courir. Mais on entend de plus en plus souvent "aujourd’hui, exceptionnellement, on est pressés, courrez !". Et le jour suivant, pareil. Les choses exceptionnelles deviennent la norme. Avec toujours moins de personnel... Les chutes, les brûlures, les doigts cassés, il y en a de plus en plus. »

 

La loi travail, « c’est du foutage de gueule »

« Pour souder, nous devrions disposer de masques spéciaux, qui protègent nos voies respiratoires, renchérit Quentin, 21 ans, tuyauteur intérimaire chez un sous-traitant des chantiers navals de Saint-Nazaire. Mais quand, sur un chantier, nous le faisons remarquer, l’encadrement nous répond de voir ça avec notre employeur. Quand nous allons le voir, il nous rétorque que c’est trop cher ! » La sous-traitance en cascade est omniprésente dans le secteur industriel à Donges et à Saint-Nazaire. « C’est catastrophique pour la santé et la sécurité des travailleurs, estime Cédric Turcas, secrétaire général de l’union locale CGT de Saint-Nazaire. C’est aussi un problème pour les actions collectives. Nous souhaitons rompre cette division et nous serrer les coudes. Si la loi passe, nous serons tous dans le même merdier. »

 


 

« Nous sommes tous concernés par cette menace, explique doucement un électricien, lui aussi gréviste, qui travaille comme sous-traitant dans la raffinerie Total depuis plus de 15 ans. Il y a plus de monde qu’en 2010 », constate-t-il. Il y a six ans, sous Sarkozy, plusieurs raffineries avaient été bloquées lors du mouvement social contre la réforme des retraites. « Ce qui est plus difficile comparé à 2010, c’est quand le gouvernement prend la parole pour nous expliquer que tout cela, c’est pour notre bien. C’est du foutage de gueule », tempête un docker. Plusieurs des occupants du dépôt ont voté pour François Hollande en 2012. Ils n’auraient « jamais cru » vivre une telle situation sous un gouvernement de gauche.

 

« Ils vont tirer tout le monde vers le bas : c’est le modèle grec »

« Avec les accords d’entreprise, si un syndicat, même minoritaire, accepte des conditions de travail au rabais, nous sommes bons pour tous affaiblir nos conditions de travail, proteste Hervé, salarié chez Saipol-diester. Si la direction n’obtient pas d’accord, il y aura un référendum. Nous savons bien ce qu’est un référendum en entreprise : c’est du chantage à l’emploi fait aux salariés, point. » « Tout est fait pour passer outre les syndicats », ajoute l’un de ses collègues. Autre sujet d’inquiétude : la facilitation des licenciements. « On invente le CDI précarisé, lâche Hervé. Le CDD deviendra – chose incroyable – plus sûr ! Du coup, il y en aura moins c’est clair. Mais qui pourra signer un prêt bancaire avec un CDI devenu précaire ? Personne ! »

 


 

Réunis par petits groupes, au coin du feu, ou accoudés au zinc de fortune où l’on sert de la bière et du café, les travailleurs s’inquiètent pour leurs enfants. Auront-ils la possibilité de travailler dignement ? Sans craindre à chaque instant de se faire virer ? Pourront-ils envisager des projets ? Ou simplement prendre des vacances ? « Nous sommes aussi là pour eux », dit Hervé, très préoccupé par les effets à plus long terme de la loi. « En cassant le droit du travail, ils vont tirer tout le monde vers le bas : c’est le modèle grec. Il n’y a pas que les salariés qui vont être touchés. Des tas de petits patrons et d’artisans seront impactés : les petits commerçants, ceux qui tiennent des restaurants ouvriers, les boulangers... toute cette activité alimentée par les revenus des salariés comme nous, que va-t-elle devenir quand tout le monde sera précarisé ? »

 

« Il y a un vaste mouvement social, et c’est le moment de le rejoindre »

« Les gens n’osent pas tous se mettre en grève et manifester. Mais beaucoup ont peur de ce que prépare cette loi, estime Patrick. Contrairement à ce que l’on entend en boucle dans les médias, les gens ne sont pas si énervés que ça par les blocages ! Quand nous avons bloqué les routes la semaine dernière, en distribuant des tracts aux automobilistes, beaucoup nous encourageaient. Plusieurs nous ont dit : s’il n’y a plus d’essence, on n’ira plus au boulot. Point. Rappelons qu’il suffit que le gouvernement retire la loi pour que nous arrêtions immédiatement de bloquer. » Ce 24 mai, ce sera au tour des chantiers navals de se mettre en grève.

 


 

« Nous voulons que tout le monde sache qu’il y a un vaste mouvement social et que c’est le moment de le rejoindre », lance Cédric Turcas. « Les salariés doivent comprendre qu’on a besoin d’eux, ajoute Sabine. Je sais que c’est compliqué pour beaucoup de gens de se mettre en grève. Ils ont tellement peur de ne pas pouvoir payer leurs factures. » « Dans les ports, nous sommes déterminés, martèle un docker. Nous irons jusqu’au bout. » Malgré les forces de l’ordre, qui ont débloqué à grand renfort de gaz lacrymogène et de canons à eau le terminal de Fos-sur-Mer, près de Marseille, ce 24 mai à l’aube. « S’ils nous délogent, on ira sur tous les ronds points de la zone bloquer les camions. Nous savons faire ça très bien. » En 2010, le blocage du dépôt de Donges avait duré trois semaines.

 

Nolwenn Weiler

Photos : © Laurent Guizard / Basta !

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24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 12:49

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Mathieu Gallet à l’INA: sa com’ et ses palaces épinglés par la Cour des comptes
23 mai 2016 | Par Mathilde Mathieu
 
 

Un rapport provisoire de la Cour des comptes, dont Mediapart a pris connaissance, révèle le train de vie professionnel de Mathieu Gallet à l'INA, ses « hôtels de grand standing » et ses tables étoilées. Sous sa présidence, des contrats de conseil ont été signés sans mise en concurrence, selon un choix de procédure « inadapté voire irrégulier ».

Mathieu Gallet ne dédaigne pas le luxe. Cette fois, c’est la Cour des comptes qui l’écrit. « Shangri-La Dubaï », « Sofitel Washington », « Tour Hassan à Rabat »… On croirait feuilleter un catalogue Demeures & Châteaux. C’est pourtant une liste d’hébergements fréquentés par Mathieu Gallet quand il présidait l’Institut national de l’audiovisuel (de 2010 à 2014), juste avant d’être propulsé à la tête de Radio France.

 

Mathieu Gallet, président de l'INA de 2010 à 2014, aujourd'hui patron de Radio France © Reuters Mathieu Gallet, président de l'INA de 2010 à 2014, aujourd'hui patron de Radio France © Reuters


« Monsieur Gallet a parfois séjourné dans des hôtels de grand standing voire de luxe », pointe la Cour des comptes dans un pré-rapport consacré à la gestion de l’INA de 2007 à 2014, texte toujours « en cours de contradiction », dont Mediapart a pris connaissance.

 

Si les frais de taxis illégaux d’Agnès Saal (patronne de l'INA de 2014 à 2015) sont bien sûr évoqués, les passages les plus abrasifs concernent son prédécesseur, qui se retrouve épinglé à la fois pour des dépenses courantes (réceptions, missions…) et pour une série de contrats de conseil signés pour certains sans mise en concurrence, selon un choix de procédure parfois « inadapté voire irrégulier »­, au profit notamment de Denis Pingaud, consultant proche de Mathieu Gallet (embarqué dans ses valises à Radio France).

Ces contrats font déjà l’objet d’une enquête préliminaire sur des soupçons de « favoritisme » ouverte par le parquet de Créteil à la suite d’un signalement du ministère de la culture, dans laquelle Mathieu Gallet a été entendu et placé en garde à vue. Mais c’est la première fois qu’un magistrat financier s’exprime sur le respect – ou la violation – des règles de passation des marchés publics sous sa présidence.

Confronté aux « constatations provisoires » de la Cour, l’actuel patron de Radio France, qui les a reçues il y a quelques semaines, doit y répondre par écrit (de même que l’INA ou Agnès Saal), puis la Cour remettra ses conclusions définitives. Sollicité par Mediapart, l’avocat de Mathieu Gallet, n’a pas souhaité réagir sur le fond. « Nous réservons nos observations à la Cour des comptes », répond Me Christophe Ingrain, rappelant que ce document provisoire est « strictement confidentiel » et que « la divulgation de son contenu est interdite et punie par (…) le code pénal ».

 

Cinq étoiles et guide Michelin

Révélé en avril 2015, le détournement de fonds publics commis par Agnès Saal (à hauteur de 23 788 euros) aura en tout cas occulté pendant un an les hôtels de standing, les tables étoilées et les frais de mini-bar de Mathieu Gallet, PDG déjà bien rémunéré pour une institution relativement modeste (environ 185 000 euros en 2013), chargée de valoriser les archives de la télé et de la radio françaises. La police ayant déjà saisi pas mal de factures pour l’enquête judiciaire, la Cour a été limitée dans ses constatations sur les années 2013 et 2014. Elle a quand même trouvé de quoi dire.

Les frais de réception remboursés à Mathieu Gallet ont ainsi atteint 61 063 euros entre 2012 et avril 2014, « soit une moyenne de plus de 2 300 euros par mois, ce qui paraît très conséquent pour un établissement de la taille de l’INA ». En comparaison, Agnès Saal a présenté 546 euros de frais de bouche sur ses huit premiers mois. Hors taxi, « elle a dû faire en dix mois ce que monsieur Gallet faisait en un mois », avait résumé le comptable de l’INA à la police en 2015 (d'après des procès-verbaux révélés par Mediapart).

La Cour prend soin de citer ici quelques repas gastronomiques remboursés à Mathieu Gallet : 187 euros pour deux convives au Plaza Athénée en novembre 2011, ou bien 614 euros « sans précision du nombre » au restaurant Taillevent en mars 2012 (deux étoiles au guide Michelin). À l’INA, les remboursements sont théoriquement plafonnés à 30 euros par personne.

Du côté des « frais de mission », outre les hôtels déjà cités à l’étranger, la Cour a aussi déniché pour 2012 « une chambre au Carlton de Cannes à 660 euros la nuit » et une autre à 420 euros « à l’hôtel de Paris à Biarritz ».

Assez vite après son arrivée, Mathieu Gallet a par ailleurs décidé d'embellir ses deux bureaux (comme Le Canard enchaîné l’avait raconté), à la fois celui de Bry-sur-Marne (siège de l’institut) et celui de Paris, où il a fait poser du parquet. Ces travaux à 73 500 euros hors taxe (sanitaires et salons compris) paraissent « adaptés » à la Cour, mais elle pointe 64 000 euros de dépenses supplémentaires pour le seul mobilier. Sans juger de l’opportunité de ces emplettes, l’auteur du rapport laisse filtrer son étonnement : « [Ces achats] ont été effectués auprès de l’entreprise Silvera (avenue Kléber dans le XVIe arrondissement) laquelle se situe pour certains produits dans le haut de gamme. Le prix de meubles comme les canapés et fauteuils paraissent assez élevés. » Une habitude ? En 2015, Mathieu Gallet s'est déjà vu reprocher la rénovation coûteuse de son bureau de Radio France – il a été blanchi sur ce point par l’Inspection générale des finances.

À l'arrivée, jamais la Cour ne suggère que ce train de vie professionnel pourrait relever d’une qualification pénale, mais elle rappelle que l’INA est un établissement public « assujetti à une obligation d’exemplarité, davantage encore dans une période marquée par une restriction des moyens financiers ». Et pourtant.

Des rafales de conseils pour Mathieu Gallet et son image

Sous la présidence Gallet, 1,7 million d’euros de contrats de conseils en communication et stratégie ont été signés, tantôt sur appel d’offres (Publicis, Roland Berger Strategy), tantôt sans l’embryon d’une mise en concurrence (Denis Pingaud, Bernard Spitz Conseil…), alors que des compétences existaient en interne (notamment une direction de la communication) et qu’un contrat signé par son prédécesseur avec Euro-RSCG a duré jusqu’en 2011. Globalement, la Cour juge le recours à ces prestations extérieures « fréquent et très coûteux ». Le détail, surtout, interpelle.

En tant qu’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), rappelons que l’INA n’est certes pas soumis au code des marchés publics mais à un décret de 2005 qui impose un appel d’offres dès que les achats de services passent la barre de 207 000 euros. En deçà, c’est le règlement intérieur de la maison qui s’applique, avec des impératifs de publicité et de mise en concurrence à partir de certains montants – qu’il est toujours tentant de contourner en saucissonnant les contrats. Or qu’a constaté la Cour ?

Des conseils ont été commandés à Denis Pingaud sans discontinuer pendant quatre ans, sans mise en concurrence, d’abord via OpinionWay (dont il était numéro deux) pour 116 000 euros entre 2010 et 2011, puis via sa société personnelle, Balises, pour 130 000 euros entre 2012 et juin 2014. Parmi les missions récurrentes du consultant préféré de Mathieu Gallet : « L’accompagnement, le suivi de l’image, et une réflexion sur les discours et le positionnement du président. » Dès mai 2015, une note confidentielle rédigée par un contrôleur général de Bercy (dévoilée par Le Canard enchaîné) avait pointé des contrats « passés irrégulièrement » – des « allégations » aussitôt démenties par Mathieu Gallet.

S’agissant d’OpinionWay, la Cour juge aujourd’hui que les contrats « auraient dû conduire à une publicité sur le site ina.fr, une consultation par écrit, et au moins trois devis ». L’addition dépassant la barre de 100 000 euros, « le département des achats aurait dû être saisi ».

Pour la période 2012 à 2014, c’est pire. « La récurrence des contrats avec la même entreprise aurait pu amener l'INA à s'interroger sur l'homogénéité des prestations », relève le rapport. Y a-t-il eu volonté de saucissonner ? En tout cas, la Cour regrette que l’INA ne soit pas carrément passé par le Bulletin officiel des annonces des marchés publics, n’ait pas lancé une consultation écrite « avec envoi d’un cahier des charges », etc.

« Les prestations commandées [via Balises] ne paraissent pas avoir répondu à une nécessité incontestable pour l’INA », ajoute l'auteur, qui rappelle qu’Agnès Saal, à son arrivée, a débranché Denis Pingaud. Pour attester de ses prestations sur 2013 (50 000 euros), le « spin doctor » a fourni à la Cour une simple « note de 2,5 pages » ; pour 2014, certains soupçonnent en interne qu’il ait surtout « coaché » Mathieu Gallet pour sa candidature à Radio France. Sans se prononcer sur ce point, le rapport cite un compte-rendu d’activités rédigé par Denis Pingaud lui-même, où apparaît la mission suivante : « Communication interne pour gérer la candidature de M. Gallet à Radio France ».

Une autre société a intrigué la Cour, baptisée Chrysalis conseil, qui a décroché 144 170 euros de contrats entre 2012 et 2014, sans que l’INA puisse attester d’une mise en concurrence. A minima, ses contrats successifs « auraient dû conduire à une publicité sur le site ina.fr, une consultation et au moins trois devis ». En 2013 et 2014, Chrysalis a surtout conseillé l’INA pour une réforme de sa direction des collections qui n’a jamais vu le jour, et pour laquelle l’institut a recruté une autre société en parallèle, dans le cadre d’un appel d’offres en bonne et due forme… Pour la Cour, « le détachement » des contrats Crysalis de cet appel d’offres « rend leur traitement irrégulier ».

Dans un paragraphe de synthèse, relatif à l’ensemble des sociétés retenues hors mise en concurrence sous l’ère Gallet, la Cour tranche en ces termes : « Les contrôles interne ou externe montrent a posteriori que le choix des procédures était inadapté, voire irrégulier. »

Elle ne s’arrête pas là. En examinant les marchés signés cette fois à l’issue d’appels d’offres, elle tique sur les contrats passés avec « Roland Berger Strategy Consultants », un cabinet allemand de renommée internationale qui a tout de même coûté 529 000 euros à l’INA sur trois ans. Si deux marchés lui ont été attribués de façon tout à fait normale, la Cour a découvert qu’un « avenant » et un « marché complémentaire » se sont rajoutés sans nouvelle mise en concurrence.

« Les raisons qui ont motivé la souscription d’un avenant et d’un marché complémentaire ne sont pas convaincantes », sermonne la Cour. En effet, le décret de 2005 pose des conditions à l’attribution sans formalité d’un marché complémentaire : il faut des « circonstances imprévues », et surtout un montant inférieur à 50 % du marché initial. Or la Cour ne voit pas l’imprévu, et constate qu’en cumulant le marché complémentaire (50 %) et l’avenant (10,6 %), d’ailleurs signés le même jour, on atteint 60,6 %…

Globalement, sur les marchés avec appel d’offres (dont un attribué avant l’arrivée de Mathieu Gallet), la Cour pose ce jugement sévère : « La définition des besoins ne semble pas maîtrisée. (…) Il manque des pièces (…), ce qui laisse planer un doute sur la régularité [des contrats]. Ces dossiers incomplets pour des marchés financièrement très importants démontrent une organisation peu rigoureuse. »

Attendues cet été, les conclusions définitives de la Cour des comptes pourront alimenter l’enquête judiciaire en cours, dans laquelle l’association Anticor a porté plainte. S’il y avait matière, elles pourraient en parallèle déboucher sur des poursuites devant la Cour de discipline budgétaire et financière, une juridiction spéciale chargée de sanctionner – à coups d’amende seulement – les irrégularités commises par tout gestionnaire d’argent public.

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 12:37

 

 

Honte aux casseurs

 

Ils cassent tout, pillent sans vergogne, brûlent tout ce qu’ils trouvent, bombardent avec toutes sortes de projectiles sans rien épargner.

 

Peu nombreux, organisés, entraînés, armés, ils se déplacent sans cesse d’un pays à l’autre, franchissant volontiers les frontières pour semer partout le désordre dans lequel ils se complaisent. Ils n’ont ni patries ni foyers, ne respectent rien ni personne. Ils s’infiltrent partout attirés comme des mouches par les crises et les conflits qu’ils font tout pour aggraver. Ils méprisent la démocratie, manipulent les foules, provoquant les incidents et la violence dès qu’ils le peuvent.

 

Intégristes radicaux ils n’ont que l’action la plus débridée pour seule perspective. Leurs idées sont simplissimes, sans nuances, dogmatiques. Ils abusent de l’invective et de l’injure. Leurs arguments s’appuient sur la mauvaise foi, la déformation des faits, la rumeur. Des intellectuels naïfs et complaisants, des journalistes partisans et des avocats véreux leur servent de relais. Bien qu’ils les conspuent, ils utilisent des marionnettes politiciennes sans conscience pour détourner les suffrages populaires et semer le trouble dans l’opinion.

 

Leurs groupuscules apatrides forment un labyrinthe obscur dissimulé par des organisations écran qui cachent leurs identités sous des noms de codes ou des acronymes obscurs. Ils se mêlent parfois à la foule, déguisés en citoyens respectables mais préfèrent l’entre soi tant ils méprisent les préoccupations des gens ordinaires.

 

Recrutés dans une étroite frange de la société, ils forment un groupe presque incestueux, une quasi secte d’où émergent quelques gourous particulièrement virulents, chefs temporaires d’une nébuleuse d’individus qui ne se reconnaissent d’autres autorité qu’eux mêmes. Ce sont des menteurs, des voleurs, tricheurs et arnaqueurs. Sans foi ils n’agissent que pour eux même, au service d’eux même. Ils refusent l’impôt, ne cotisent qu’à leurs caisses noires pour mieux financer les milices à leur service et l’organisation du désordre.

 

Animés par le délire de puissance et de domination, ils ne se concertent qu’entre eux, s’ils le font. Ils conspirent volontiers, leurs alliances sont mouvantes et ils se trahissent sans vergogne. Souvent asociaux, déséquilibrés, psychopathes, égocentriques, ils abusent de l’orgie, des drogues et de l’alcool.

 

Sans pitié mais sans courage ils s’acharnent comme des chiens sur les isolés et les faibles, reculent, fuient et se dispersent devant le nombre et la force. Détestant toute autre organisation que la leur ils font tout pour briser les solidarités et les collectivités, ils attisent les divisions et la haine.

 

Leur credo est l’anarchie la plus crasse, l’individu-roi, le chaos est leur seul maître. Les règles qu’ils édictent pour eux mêmes ne sont là que pour être violées par eux même, en un mot elles ne sont valables que pour entraver les autres. Ils ne les évoquent que rattrapés par la justice pour profiter de sa protection selon leur besoin. Ni égalitaires, ni fraternels ils ne réclament au fond que la liberté de voler.

 

Ils nuisent à toutes sociétés, le mouvement social doit les dégager résolument, c’est une véritable chienlit.

 

lls sont l’oligarchie capitaliste ultra libérale.

 

 

 

Texte d'un de nos Indignés NuitDeboutistes de Nîmes

 

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23 mai 2016 1 23 /05 /mai /2016 21:39

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

 
Loi «travail». Le mouvement se régénère
Kareen Janselme
Lundi, 23 Mai, 2016
L'Humanité

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AFP
 

Malgré les gestes du gouvernement envers les routiers pour désamorcer le mouvement, l’envoi des forcesde l’ordre pour briser les grèves, la mobilisation continue avec une nouvelle journée d’actions jeudi.

Le mouvement gronde et se régénère… Contrairement à « l’essoufflement » de la mobilisation que croyait constater le premier ministre, les manifestations de jeudi dernier ont rassemblé 400 000 personnes contre la loi travail en France. Soit près du double de manifestants par rapport au mardi précédent. Les organisations professionnelles ont pris le relais des défilés, en bloquant dépôts pétroliers et raffineries. Dans les transports, cheminots, contrôleurs aériens et routiers ont embrayé sur les grèves.

Face aux blocages et opérations escargot des chauffeurs, premier effet et premier recul du gouvernement : le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, a promis aux routiers que le calcul de rémunération de leurs heures supplémentaires dérogerait à la règle instituée par la loi travail. Jusqu’ici, les salariés des entreprises de transport routier de marchandises voyaient leurs heures supplémentaires majorées de 25 % puis de 50 %. En valorisant les accords d’entreprise, qui pourront s’imposer aux accords de branche, la loi El Khomri ouvre la porte à une baisse de ces majorations avec pour seule garantie un plancher de 10 %. Dans une profession où les horaires sont à rallonge, la nouvelle loi aurait pour conséquence de réduire de 1 300 euros le salaire d’un roulant travaillant 200 heures par mois, assure Jérôme Vérité, de la CGT. Par écrit, le secrétaire d’État s’est donc engagé à ce que le « dispositif réglementaire, dérogatoire » des routiers ne soit « pas modifié par le projet de loi travail ». En ce sens, le gouvernement va « expertiser s’il est nécessaire de procéder à des ajustements du décret » sur la durée du travail des routiers « afin de clarifier le débat et d’éviter les interprétations qui pourraient donner matière à contestation », a précisé Alain Vidalies.

Les syndicats CGT et FO ont réagi dans un communiqué commun

Le but annoncé de la nouvelle loi travail était de simplifier un droit devenu trop complexe. Or, en multipliant les accords d’entreprise, les juristes et syndicats opposés à la loi ont démontré comment, au contraire, la multiplicité des situations sur le territoire risquait de compliquer la donne. En annonçant une première dérogation de branche à cette loi, qui n’a pas encore été votée, le gouvernement ne clarifie pas grand-chose…

Mais ce premier geste du gouvernement n’a fait que conforter les grévistes dans le bien-fondé de leur lutte. « Les actions ne doivent pas s’arrêter, d’autres dispositifs de la loi sont à combattre, entre autres, les heures de nuit », ont réagi les syndicats CGT et FO dans un communiqué commun. « Cette première avancée pour notre profession doit encourager l’ensemble des salariés à rentrer dans le mouvement, car la victoire est possible et la lutte paie ! » ont-ils prôné. Les barrages filtrant devraient donc perdurer, voire s’amplifier à partir d’aujourd’hui si les assemblées générales de ce matin votent la reconduction.

Malgré les tentatives gouvernementales de briser les grèves en recourant aux forces de l’ordre ce week-end dans plusieurs dépôts de carburant, l’intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et FIDL est toujours déterminée à « amplifier la mobilisation et faire respecter la démocratie ». Forte du renouvellement du mouvement, elle a coché deux nouvelles dates dans son agenda. Une journée nationale de grève, de manifestations et d’actions le 26 mai, soit jeudi prochain. Quand au 14 juin, pour marquer l’ouverture des débats au Sénat, syndicalistes, salariés, citoyens, étudiants, lycéens, privés d’emploi sont invités à rejoindre une grande manifestation nationale à Paris, comme le réclamait le syndicat FO depuis quelques semaines, favorisée par une grève interprofessionnelle sur l’ensemble de l’Hexagone.

L’intersyndicale veut « multiplier d’ici là, sur tout le territoire, des mobilisations sous des formes diversifiées ». Pour impliquer davantage les salariés dans les entreprises mais aussi les agents des administrations, une votation sera organisée sur la loi travail et notamment sur la préservation de la hiérarchie des normes, attaque fondamentale dénoncée par les opposants à la loi. Les organisations de jeunesse organiseront elles aussi une votation dans les établissements universitaires. Un nouveau rendez-vous sera pris pour en exposer les résultats.

 

Manifestation le 14 juin 

L’intersyndicale antiloi travail a annoncé deux nouvelles dates suite au succès de la mobilisation du 19 mai. Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires et de jeunesse, Unef, UNL et FIDL appellent le 26 mai prochain à une journée de grèves, de manifestations et d’actions. Le 14 juin, début des débats au Sénat, la manifestation sera nationale et parisienne renforcée par une journée de grève interprofessionnelle. La CGT appelle les dockers à poursuivre les grèves, notamment les 26 mai et 14 juin, dans les ports après les actions à Nantes-Saint-Nazaire, au Havre et à Lorient la semaine dernière.

 

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

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