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27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 16:12

 

Source : https://reporterre.net

 

 

Vinci est l’entreprise qui détruit la « jungle » de Calais

26 octobre 2016
 

 

Le collectif national des syndicats CGT de Vinci dénonce dans un communiqué publié ce mercredi 26 octobre le rôle de leur entreprise dans le nettoyage de la « jungle » de Calais. Alors que les migrants sont évacués de ce camp de fortune qui a pu regrouper jusqu’à 10.000 occupants, l’État a désigné une société privée pour effectuer le nettoyage de la zone.

Plus précisément, selon le syndicat, il s’agit de la SNH (Sogea Nord Hydraulique), une filiale de Vinci « qui assure le démantèlement du camp de Calais en prenant la précaution de faire porter à ces salariés des tenues neutres afin de ne pas être reconnue dans les médias ! »...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

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27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 15:25

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Privatisation

Les multinationales de l’eau tentent de faire payer les collectivités pour l’interdiction des coupures

 

par

 

En France, les coupures d’eau pour impayés dans les résidences principales sont interdites par la loi depuis 2013. Un usager devra régler sa facture mais ne peut se voir priver de la ressource fondamentale que constitue l’eau. Cette réglementation n’a jamais été acceptée par Veolia, Suez et la Saur, qui se partagent le marché de la gestion privée de l’eau. Elles ont d’abord tenté de faire modifier la loi, puis de ne pas l’appliquer. Rappelées à l’ordre par plusieurs décisions de justice [1], elles ont trouvé un autre parade : faire payer d’avance les collectivités locales pour d’éventuelles factures en souffrance !

Voici donc la dernière invention des grandes entreprises de l’eau pour contourner cette interdiction : demander aux collectivités locales qui ont fait appel à leurs services de signer un avenant à leur contrat de délégation de service public. Parmi les nouvelles clauses, la prise en charge par la collectivité des impayés, l’augmentation de la part fixe des factures, et l’éventualité d’une hausse du prix de l’eau en cas d’augmentation supplémentaire des impayés. Des élus locaux ont alerté France Libertés et la Coordination Eau Ile-de-France, lesquelles dénoncent un « nouveau racket des multinationales de l’eau » qui veulent « le beurre, l’argent du beurre et le budget de nos collectivités » en transférant « leur risque vers les élus alors que celui-ci fait partie de leur contrat ».

Les entreprises de l’eau invoquent une augmentation des impayés depuis l’interdiction des coupures d’eau. La loi « a pour conséquence une hausse des impayés, donc il faut la répartir sur l’ensemble des facturations », se défend Antoine Frérot, le PDG de Veolia, à l’AFP. « Nous demandons une adaptation du prix de l’eau, tenant compte de l’évolution des impayés. » Cependant, selon la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies, l’augmentation des impayés aurait commencé plus tôt, vers 2010, ce qui suggère qu’elle serait davantage due à la crise.

Élus et associations dénoncent l’absence de données précises sur ces prétendues hausses, alors même que les prestataires brandissent la menace de poursuites. Pour France Libertés et la Coordination Eau Ile-de-France, c’est une nouvelle raison pour eux de « repasser en régie publique ».

Olivier Petitjean

 

 

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

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26 octobre 2016 3 26 /10 /octobre /2016 14:27

 

 

Source : http://www.marianne.net

Marks and Spencer, Mango, Zara… des réfugiés syriens exploités dans des ateliers en Turquie
De jeunes syriens exploités en Turquie dans les ateliers des sous-traitants de grandes marques de prêt-à-porter comme Marks and Spencer, Asos, Mango ou Zara... un reporter de la chaîne BBC dénonce la situation dans un reportage diffusé ce mardi 25 octobre.
 

 

Marks and Spencer notamment mise en cause dans une enquête de la BCC qui accuse le groupe d'employer de jeunes réfugiés syriens, y compris des enfants, dans les ateliers de ses sous-traitants en Turquie - VINCENT WARTNER/20 MINUTE/SIPA

De la main d’œuvre à très bas coût. En Turquie, les sous-traitants de grandes marques de prêt-à-porter, Marks and Spencer, Asos, Mango, ou Zara, n’hésitent pas à exploiter la misère des plus vulnérables, et notamment des réfugiés syriens. Pour "à peine plus d’une livre sterling l’heure" (un peu plus d'un euro), une somme bien en dessous du salaire minimal turc, ceux-ci emploiraient en effet à tour de bras de jeunes malheureux, y compris des enfants, selon diffusée ce mardi 25 octobre, repérée

Travail douze heures par jour comme pour cet adolescent de 15 ans qui repasse les vêtements de Marks and Spencer, ou encore travail sans protection adéquate malgré la manipulation de produits chimiques chez Mango etc., les jeunes interrogés évoquent "des conditions terribles" raconte le journaliste de la BBC, Darragh MacIntyre. Et de poursuivre : "Ils savent qu’ils se font exploiter, mais qu’ils ne peuvent rien y faire". Ainsi "trouver des réfugiés (…) des enfants syriens, travaillant sur des vêtements de marques pour le marché britannique" était "relativement facile"confie le journaliste. "On m’avait dit que le travail des enfants était endémique en Turquie mais je n’imaginais pas à ce point", conclut-il.

 
Travail des enfants endémique en Turquie

Les marques concernées affirment quant à elles qu'elles n'étaient pas informées de la situation. Marks and Spencer et Asos assurent même désormais leur volonté de procéder à la régularisation de tous ces réfugiés syriens et de contribuer au financement de la scolarité des plus jeunes. Alors même, rappelle Le Monde, que les deux marques avaient refusé de se soumettre à une étude menée en début d’année par une ONG qui travaille sur la sensibilisation des entreprises aux questions de droits de l’homme. Etude qui aurait peut-être permis à ces deux entreprises de prendre conscience du problème plus tôt, comme ce fut le cas pour d'autres marques, à l'instar de H&M.

Depuis le début de la crise, plus de 2,5 millions de réfugiés syriens ont traversé la frontière turque. "L’écrasante majorité (90 %) vit hors des camps, pour moitié dans les grandes villes de l’ouest comme Istanbul, Izmir ou Ankara", ajoute Le Monde. Parmi ces réfugiés, entre 500.000 et 850.000 enfants, "contraints de travailler pour nourrir leur famille ou ne trouvant pas de place dans les écoles publiques turques saturées", ne seraient pas scolarisés. 

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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26 octobre 2016 3 26 /10 /octobre /2016 14:05

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

« Coucou Jean-François Copé ! Ça se gave bien, en haut lieu, ça se gave bien »

 

 

 

Ce matin, sur Facebook, un post de Baptiste Beaulieu, médecin généraliste et romancier, tourne beaucoup.

C’est un court récit écrit l’été dernier et passé inaperçu à l’époque. Le compte-rendu d’une consultation difficile – le patient a 80 ans et n’a pas d’argent pour soigner dignement sa femme malade.

Après avoir entendu Jean-François Copé, ce lundi matin, sur Europe 1, Baptiste Beaulieu a « trouvé qu’il y avait un contraste terrible entre la précarité de cette consultation et ce que j’ai entendu à la radio. Cela m’a mis en colère et j’ai eu envie de remanier ce texte. »

« Je me sens indigne »

Ce matin, avant de nous parler au téléphone, le médecin regardait une vidéo de Jean-François Copé parlant ainsi des manifestants de Nuit debout  :

« Ils sont complètement déconnectés de la réalité. »

Posté il y a 15 heures, le post a été partagé plus de 20 400 fois au moment où nous publions. Le voici, en intégralité, reproduit avec l’accord de Baptiste Beaulieu.

« Coucou Jean-François Copé, l’homme qui pensait qu’un pain au chocolat coûte 15 centimes ! Coucou ! Je m’appelle Baptiste, je suis médecin généraliste et, l’été dernier, j’ai vu en consultation un vieil homme. Il ne payait pas de mine. 80 ans bien tassés. Il vient pour un renouvellement, trois fois rien. On parle un peu lui et moi. HAD, FNASS, SSID, bla-bla-bla, on se perd dans les acronymes.

En gros, il s’occupe de son épouse en fin de vie. 40 ans de vie commune. Ils touchent une petite retraite, tous les deux. C’est trop pour la CMU, pas assez pour offrir un cadeau à leur petit-fils à Noël. Il me dit ça en triturant un trou dans sa veste. Il touchait une aide spéciale pour les changes de son épouse, mais le gouvernement l’a supprimée. Alors il se débrouille : il met des chiffons dans la culotte, qu’il nettoie ensuite.<< Mais ce n’est pas efficace comme des vraies couches. C’est ma femme, et lui faire “ ça ” avec “ ça ”, c’est pas bien, non, c’est pas bien. >> qu’il dit en secouant la tête.

Cela dure un 1/4 de seconde, mais je le vois, moi : le regard du vieux se trouble. IL SE TROUBLE. Je l’entends murmurer :

<< Je me sens indigne. >>

[…]

Finalement, ce patient s’en va. Le suivant me pose un lapin. 15 minutes de rab’. Je surfe sur le Net en attendant. Tombe sur des articles qui parlent voyage ministériel à 14 000 euros pour un “ match de foot à Berlin ” (coucou Manuel Valls), note de taxi à 400 000 euros pour une responsable culturelle (coucou Agnès Saal). Ça se gave bien, en haut lieu, ça se gave bien. Et la voix du vieux revient, elle résonne entre les quatre murs du cabinet, elle chevrote.

<< Je me sens indigne. >>

J’ai comme un haut le cœur tout à coup et je m’entends penser : “ Putain de merde, Baptiste, on vit quand même dans un monde sacrément violent. ”

Chaque jour passe et, chaque jour, je vieillis dans ma tête. Si vous saviez comme je suis en colère et comme je suis vieux… Parfois, j’ai comme des envies de casser le monde. J’espère que j’arriverai à toujours vous raconter des histoires drôles. Des histoires sans violence, des histoires sans colère.

Et sans “ vieillards indignes ”.

Baptiste »

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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26 octobre 2016 3 26 /10 /octobre /2016 13:33

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Elargissement de la taxe sur les transactions financières : enfin voté !

Magazine Marianne

 

 

L'élargissement de la taxe sur les transactions financières (TTF), adopté malgré la pression des lobbies de la finance ce mardi 25 octobre en première lecture à l'Assemblée dans le cadre de l’ultime projet de loi de finances (PLF) du quinquennat de François Hollande, pourrait rapporter gros à l'Etat : entre 2 et 4 milliards d’euros selon les estimations

 

- Sipa/illustration

 

 

Ils l’ont fait. Les parlementaires ont adopté, ce mardi 25 octobre, en première lecture la partie "recettes" de l’ultime projet de loi de finances (PLF) du quinquennat de François Hollande. 285 voix pour (24 abstentions et 242 voix contre) ont suffi à valider, contre l’avis du gouvernement et malgré les désaccords internes, une batterie de mesures très symboliques. A commencer par l’élargissement de la taxe sur les transactions financières (TTF) dont ne voulait pas une partie des députés, y compris de gauche, à l’instar de celui de Paris Christophe Caresche ou de l’un des porte-parole du PS, Olivier Faure. "J’ai voté contre", a même fait savoir ce dernier. 

La mesure prévoit pourtant d’accroître les financements de l’aide publique au développement grâce à la hausse du taux de la TTF existante,- qui passe de 0,2% à 0,3% du montant des transactions - et grâce à un élargissement de la TTF aux transactions spéculatives intrajournalières (les "intra-day"), réalisées et conclues au cours d’une seule et même journée. Un dispositif qui pourrait faire rentrer dans les caisses de l’Etat entre 2 et 4 milliards d’euros. 

 

"Aujourd’hui, nous célébrons une victoire en faveur de la lutte contre la pauvreté (…) mais également face au lobby bancaire et à la financiarisation de l’économie", s’est par conséquent félicité le socialiste Pascal Cherki, auteur de l’amendement, ajouté le 19 octobre dernier malgré les pressions des lobbies, parmi lesquels la Fédération bancaire française qui espère bien attirer à Paris les gros poids de la City londonienne effrayés par le Brexit.

"Il y a eu une offensive très claire de la part de la Fédération bancaire française (FBF) pour repousser cet élargissement de la base de l’intraday, a en effet expliqué la députée écologiste Eva Sas. Les arguments qui sont donnés portent sur l’affaiblissement de la compétitivité de la place financière de Paris, alors que suite au Brexit on pourrait espérer capter une activité supplémentaire".

 

Les actions gratuites mieux encadrées

Autre mesure phare validée, celle du député de l’Essonne Romain Colas, qui prévoit notamment de durcir des conditions fiscales qui encadrent l'attribution gratuite d'actions (AGA). Modifié par la loi Macron de 2015, le gain d’acquisition des ces actions sera désormais de nouveau fiscalisé dans la catégorie des salaires et non plus des plus-values mobilières. Ce volet de "la loi Macron accordait un avantage fiscal très conséquent à des personnes aux revenus très élevés", a de fait détaillé Romain Colas. Pas moins "de 6,4 milliards d'euros d'actions gratuites" ont ainsi "été distribués" selon lui "en 2014 dans les entreprises du CAC 40".

L'amendement vise par ailleurs à faire repasser le taux de la contribution patronale sur la valeur de ces actions à 30%, contre 20% actuellement. Il faut "border certaines dérives", a conclu Dominique Lefebvre, orateur du groupe socialiste...


 

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

 

 

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26 octobre 2016 3 26 /10 /octobre /2016 13:10

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Le chômage poursuit sa hausse, sauf pour la catégorie A
25 octobre 2016 | Par Mathilde Goanec

 

 

Les chiffres du chômage montrent 66 300 demandeurs d'emploi en moins inscrits en catégorie A pour le mois de septembre. C'est une lente décrue depuis le début de l'année. Mais avec les catégories A,B et C, il y a toujours 5,4 millions de chômeurs

 

Les chiffres du chômage ressemblent de plus en plus à des montagnes russes. Alors que le chômage a connu un bond de 50 200 personnes à la fin de l’été pour la catégorie A, il redescend de 66 300 demandeurs d’emploi en septembre, soit une baisse de 1,9 %. Selon l'AFP, il s'agit de la plus forte baisse mensuelle depuis 1996, année où les statistiques ont commencé à être collectées sous ce format. De quoi faire avaler leur chapeau aux chroniqueurs du déclin de François Hollande ? La ministre du travail, en charge de commenter mensuellement les chiffres, ne boude en tout cas pas son plaisir : « Il s’agit du 3e trimestre consécutif de baisse, ce qui ne s’était pas observé depuis début 2008 », rappelle Myriam El Khomri. Entre septembre 2015 et septembre 2016, il y a effectivement eu 59 000 demandeurs d’emploi en catégorie A en moins.

 

La courbe pour la catégorie A © Dares La courbe pour la catégorie A © Dares
 
 

La baisse correspond assez fidèlement à ce que prédisent les économistes chargés de mesurer les effets du CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi). France stratégie estimait en septembre que le CICE avait permis de créer ou de sauvegarder « 50 000 à 100 000 emplois » depuis sa mise en œuvre en 2012. L’OFCE table elle sur 230 000 emplois préservés ou créés d’ici 2017. Des signaux encourageant pour le pouvoir socialiste, même si les deux organismes pointent de concert le coût faramineux de la mesure (20 milliards dépensés chaque année depuis la mise sur pied du dispositif).

 

Le retour vers l’emploi serait généralisé, veut croire la ministre. « Le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée inscrits en catégories A, B ou C poursuit également sa baisse engagée au printemps dernier. » L’analyse globale des chiffres montre une légère divergence d’analyse. Sur trois mois, le nombre des demandeurs d’emploi ayant ou pas une activité réduite progresse de 0,8 % et de 1% sur un an. En septembre, il y a toujours 5,4 millions de chômeurs de catégories A, B et C, une hausse de 54 700 chômeurs si l’on compare avec les chiffres de septembre 2015. Si l’on prend l’ensemble des inscrits (A,B,C,D,E), et donc même ceux qui ne sont pas tenus à une recherche d’emploi, les chiffres culminent à 6,2 millions de personnes, soit une augmentation de 2,1 % depuis septembre 2015.

 

 

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24 octobre 2016 1 24 /10 /octobre /2016 21:12

 

Source : http://yetiblog.org

 

 

Dette publique : les incroyables trucages de la Commission européenne

Eurostat.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Eurostat, c’est la direction générale de la Commission européenne chargée de l’information statistique pour l’ensemble de l’Union européenne. Et Eurostat est une grosse tricheuse. Voici par exemple comment elle procède pour truquer les chiffres de la dette publique des pays membres de l’UE.

Pour truquer les chiffres de la dette publique, le mécanisme est le suivant : 

Il y a un an, le vendredi 23 octobre 2015, Eurostat annonçait que la dette publique de l’Irlande était de 102 % du PIB.

Un an plus tard, la dette publique de l’Irlande s’est effondrée, COMME PAR MAGIE, à 77,8 % du PIB ! ! !

Le 13 juillet 2016, l’irremplaçable Charles Sannat avait expliqué le trucage des chiffres concernant l’Irlande :

Aujourd’hui, c’est une perle avec la croissance économique irlandaise qui nous est annoncée le plus sérieusement du monde à, tenez-vous bien… roulement de tambours… 26,3,% de façon générale. Si on ne prend que la croissance industrielle, c’est carrément, en pouffant de rire,… 97,8 % ! Oui, vous avez bien lu, vous pouvez rire, attention à vos côtes tout de même… 97,8 % de croissance de l’industrie… hahahahahahaha !

J’en ai encore mal au ventre… Mais ce n’est pas tout : du coup, grâce à cette performance économique hors du commun, que même Capitaine Flam ou Zorro le renard rusé seraient incapables d’accomplir sans l’aide de Hulk, de l’Homme qui valait 3 milliards sans oublier Captain America, figurez-vous que le ratio dette sur PIB de l’Irlande, qui était à 100 %, vient subitement de passer à seulement 80 %… C’est génial, c’est fabuleux.

Hier, un gentil lecteur taquin qui se reconnaîtra me faisait la leçon sur mon « pessimisme »… Mais je ne suis pas pessimiste, ni triste d’ailleurs, je ne me suis jamais autant marré de ma vie. Jamais ! Je suis hilare, et croyez-moi, ça fait du bien de rigoler franchement et sans retenue. En outre, au moment même où j’écris ces lignes, et hélas vous ne pouvez pas le voir, mais qu’est-ce que je rigole, je rigole…

Non parce que de vous à moi, celui qui croit une seule seconde qu’en un an, l’industrie irlandaise a pu croître de 97,8 %, je vous assure que c’est le roi des benêts et encore, c’est pour ne pas être insultant et lui dire que c’est le roi des cons…

Oui… Et vous savez comment ? Maintenant, en Irlande, on compte les actifs des entreprises dans le PIB de l’Irlande, et comme il y a un gros loueur d’avions en leasing qui s’est installé en Irlande histoire de ne pas payer d’impôts (l’année prochaine, il pourra s’installer en Angleterre même si Sapin est fâché tout rouge), eh bien ses centaines d’avions en location viennent de rentrer dans le PIB industriel de l’Irlande, d’où les 97,8 % de croissance.

C’est un peu comme si nous prenions en compte cette année la valeur de toutes les maisons de tous les Français et qu’on disait… « Ouaaaaaah… ça fait augmenter le PIB ahahahahahahaha, c’est génial ! » On avait eu le coup de l’intégration dans le PIB de la prostitution et du trafic de drogue, mais là, c’est génial.

Après ça, étonnez-vous que les chiffres annoncés de la dette publique des pays membres de l’UE soient, non pas vraiment bons, ni même juste médiocres, mais surtout beaucoup moins mauvais qu’ils ne le sont dans la réalité. Voici par exemple les chiffres Eurostat publiés le lundi 24 octobre 2016 et auxquels vous pouvez ajouter sans hésiter un bon paquet de points de pourcentage :

1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 315,292 milliards d’euros, soit 179,2 % du PIB.

2- Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2250,402 milliards d’euros, soit 135,5 % du PIB.

3- Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 239,827 milliards d’euros, soit 131,7 % du PIB.

4- Belgique : dette publique de 455,330 milliards d’euros, soit 109,7 % du PIB.

5- Chypre : dette publique de 19,044 milliards d’euros, soit 109 % du PIB.

6- Espagne : dette publique de 1106,693 milliards d’euros, soit 100,5 % du PIB.

7- France : dette publique de 2170,812 milliards d’euros, soit 98,2 % du PIB.

=> Source de l’info : Charles Sannat

 

 

Source : http://yetiblog.org

 

 

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24 octobre 2016 1 24 /10 /octobre /2016 14:44

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Médias libres

Bienvenue dans la rédaction d’un journal coopératif et indépendant entièrement dirigé par des femmes

 

Par

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fondé dans le sillage des mouvements sociaux qui ont émergé en Espagne, La Marea, revue et site d’information indépendants et tournés vers l’investigation, cultive son indépendance économique et éditoriale grâce à sa forme coopérative. Elle associe journalistes, personnels administratifs et lecteurs dans un projet d’information alternatif. Avec un certain succès, puisque le journal franchit sa quatrième année, et marque le paysage médiatique espagnol de ses nombreuses singularités. Basta ! est parti à la rencontre de l’un de ces journaux qui feront l’information de demain.

« On a sorti un supplément sur Podemos. Deux personnes nous ont appelés pour se désabonner, pour des raisons diamétralement opposées : l’une pro et l’autre anti-Podemos. C’est devenu une blague : encore un dossier qui va ne plaire à personne ! C’est notre ligne éditoriale en somme ». La petite salle de rédaction du journal La Marea, située rue Carretas, n’est qu’à quelques pas de la Puerta del Sol, la célèbre place de Madrid qui a été au cœur du mouvement des Indignés espagnols. La revue tire son nom (« la marée », en français) de la référence aux mouvements sociaux apparus dans la foulée de cette mobilisation. Elle inscrit son action dans une série de principes éditoriaux : liberté, égalité, laïcité, culture libre, économie juste, souveraineté des peuples, ou encore respect de l’environnement.

« Du journalisme pour personnes indépendantes » clame le slogan adossé au site internet. Une orientation que l’on retrouve dans le choix thématique des dossiers qui sont au cœur de la publication, tels que l’évasion fiscale, les lobbys financiers, les traités de libre échange, le machisme, ou la « force des coopératives ».

 

 

La liberté, ces journalistes la doivent à leur manière de travailler. « C’est lié à cette forme entrepreneuriale, la coopérative, qui porte la revue et conditionne ses contenus. Nous travaillons dans un esprit de coopération, notamment au moment de prendre des décisions, et la rédaction fonctionne sans aucune pression, avec une recherche de consensus sur la manière de traiter les sujets ». Pourtant, avant de promouvoir ce « journalisme coopératif », Magda Bandera, la directrice de La Marea, et ses collègues, ont dû livrer une sacrée bataille.

 

A l’origine, le naufrage du Público

La Marea prend sa source dans le naufrage du quotidien progressiste Público, fondé en septembre 2007 par le groupe catalan Mediapro. Ce quotidien « de gauche, populaire, démocratique et radical mais respectueux » selon son fondateur, emploie alors 150 journalistes. Entre fin 2011 et début 2012, la direction annonce successivement deux plans de licenciement économique et l’ouverture d’une procédure de conciliation. En février 2012, la version imprimée cesse de paraître, et 85% du personnel est licencié.

Un groupe d’anciens journalistes imagine alors un projet de reprise du titre et publie deux « numéros zéro ». Mais leur initiative est écartée par le tribunal de commerce qui lui préfère l’offre d’une société immobilière, Display Connectors, dont les actionnaires sont pour partie les mêmes que ceux de MediaPubli, la filiale de Mediapro éditrice de Público. Une pirouette légale qui suscite l’indignation des anciens salariés – dont certains avec des arriérés de salaires – et contre laquelle les recours déposés sont rejetés par la justice.

 

Le choix du modèle coopératif

Cette affaire va pourtant donner lieu à une multitude d’initiatives. Des journalistes issus des services du quotidien disparu créent tour à tour des sites d’information généraliste comme El diario.es et Infolibre – qui est aujourd’hui un partenaire de Mediapart – ou plus spécialisée, tel que Materia dans le domaine de l’actualité scientifique, ou Libero, centré sur le football. Mais avec Alternativas económicas, pendant espagnol de la revue française Alternatives économiques, La Marea est le seul projet éditorial né de cette tragédie à être constitué sous la forme d’une coopérative [1].

« C’est un collectif de lecteurs de Barcelone qui nous a suggéré de créer une coopérative », raconte Thilo Schäfer, responsable des questions économiques et internationales à La Marea. « Ensuite l’inspiration est venue du Tageszeitung », ce quotidien allemand qui a résisté à la crise en devenant une coopérative. « Ils m’ont reçu et nous ont donné des conseils », poursuit-il en désignant, dans un numéro pilote, son article « Le journal des 11 800 propriétaires », où il salue l’expérience du grand frère allemand (lire notre reportage sur Die Tageszeitung]).

 

 

Plus de 100 coopérateurs, salariés ou lecteurs

Il faudra près d’un an pour que la coopérative ne lance officiellement sa parution, le 21 décembre 2012, sous le nom de La Marea. Nombre de débats et d’assemblées ont été nécessaires pour rédiger des statuts et réunir un capital suffisant. « Il y avait des décisions que nous souhaitions réserver à la seule rédaction, afin que les associés ne puissent intervenir directement sur les contenus », commente Toni Martinez, journaliste en charge des questions sociales. « Ce pays n’est pas préparé pour le coopérativisme, d’autant que nous étions le premier media porté par une structure avec deux types de sociétaires ».

À l’origine, la coopérative MasPúblico, fondée en juillet 2012, comprend 64 associés dont 6 salariés et 58 usagers. Ils sont aujourd’hui plus d’une centaine, chacun apportant un minimum de 3 000 euros de capital pour les travailleurs et de 500 euros pour les lecteurs, dont le paiement peut être échelonné sur douze mois. Afin d’attirer de nouveaux sociétaires, la coopérative a imaginé la figure de l’associé collectif « qui n’a pas d’existence légale et n’apparaît pas dans les statuts mais qui permet à plusieurs personnes de se réunir pour faire un apport au capital. Le représentant élu par ce groupe siège alors comme associé », précise Laura Tejado Montero, gérante et présidente de la coopérative.

100% des postes de direction tenus par des femmes

La revue compte aujourd’hui plus de 3 300 souscripteurs – dont 75 % à la version papier et 25 % à l’édition numérique – et tire à près de 15 000 exemplaires, pour un prix unitaire passé de 3,50 à 4,50 euros [2]. 13 000 personnes sont par ailleurs abonnées à la newsletter gratuite, qui propose chaque semaine une sélection d’articles parus sur le site internet.

Si La Marea est une rareté dans le paysage médiatique espagnol, c’est aussi parce que 100% des postes à responsabilité – présidence et vice-présidence de la coopérative, gestion et direction de la rédaction – sont occupés par des femmes. Ce « matriarcat » qu’évoque Toni Martinez avec un brin d’ironie, se traduit par une attention particulière à la perspective de genre dans le traitement et la rédaction des sujets. À ce titre, La Marea a reçu en novembre 2015 le Prix Violette pour l’engagement social, décerné par les jeunesses socialistes d’Espagne.

 

 

Cours de journalisme et investigation économique

Pour asseoir son indépendance éditoriale, la revue s’est dotée d’un code éthique vis-à-vis des annonceurs, lui empêchant d’accepter des publicités en contradiction avec ses principes éditoriaux, comme celles provenant d’entreprises d’armement ou de banques pratiquant des expulsions de logement. Une décision qui peut être contraignante financièrement. « Cela nous limite dans la capacité à croître », concède Toni Martinez, pour qui le chemin semble encore long avant d’asseoir définitivement le modèle économique du journal : « Si nous avions autant de souscripteurs que d’abonnés sur Twitter [130 000, ndlr], nous serions un média incroyable ! ».

La Marea propose aujourd’hui des cours de journalisme, et a lancé en début d’année un appel au financement communautaire pour une campagne d’investigation intitulée #YoIBEXtigo (jeu de mot avec « yo investigo » : « j’enquête »). Avec près de 3 400 donateurs, la revue se fixe pour objectif de publier un rapport complet sur chaque entreprise de l’IBEX35 – l’équivalent espagnol du CAC40 – et de passer au crible les pratiques salariales et paritaires, les politiques de lobbying et les conflits d’intérêts. Un livre retraçant les liens de ces entreprises avec le pouvoir franquiste est également en préparation.

Nils Solari

Photo de Une : les rédacteurs de La Marea avec leur journal entre les mains (source ici).

 

 

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

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22 octobre 2016 6 22 /10 /octobre /2016 19:36

 

 

Source : http://www.revolutionpermanente.fr

 

 

Procès des Goodyear à Amiens : « la relaxe est possible » et la lutte paie

 

Publié le 20 octobre 2016

 

 

 

Plusieurs milliers de personnes avaient fait le déplacement ce mercredi 19 octobre pour soutenir les 8 ex-salariés de Goodyear lors de leur audience en appel au tribunal d’Amiens. La peine encourue, jusqu’à 9 mois fermes et 24 mois au total. Sa signification en termes de criminalisation de la lutte pour la défense des emplois et contre les licenciements, a fait écho auprès de milliers de travailleurs qui vivent sous le joug d’une répression patronale qui n’a fait que s’accentuer ces dernières années. Premier signe de recul : le parquet a requis une peine de 24 mois de sursis, un curseur qui se situe au-dessous des peines encourues actuellement. Mais le chemin pour la relaxe est encore long. Le compte-rendu du jugement est prévu pour le 11 janvier 2017 prochain, une nouvelle manière pour la justice de laisser en suspens l’épée de Damoclès et d’attendre que la colère remontée aujourd’hui à Amiens passe son tour.

Yano Lesage

C’est toute l’avant-garde ouvrière qui a occupé le devant de la scène lors des luttes des dernières années (Xavier Mathieu des Contis), mais aussi celle qui a émergé lors des derniers mois de mobilisation contre la loi Travail (des dockers du Havre aux raffineurs de Total) et celle des luttes actuelles (les employés en grève depuis 3 semaines de Babou Bagnolet, les hospitaliers de Rouen, les travailleurs de PSA-Mulhouse), qui se sont données un véritable rendez-vous de lutte à Amiens. Après un court rassemblement dans le parc de Saint-Pierre et un cortège accompagnant les Goodyear jusqu’au tribunal d’Amiens, la journée s’est déroulée au rythme des interventions politiques et syndicales et des concerts (Jolie Môme), le tout animé par le célèbre journaliste Daniel Mermet, bien connu pour son émission Là-bas si j’y suis, dernièrement éjectée de l’antenne du service public France Inter.

Mickaël Wamen, lors de la suspension de séance de midi, l’a rappelé : « organiser ce rassemblement n’a pas été une chose facile ». De Marseille à Lille, les Goodyear ont, depuis plus d’un an maintenant, monté avec détermination et ténacité des collectifs de soutien, appelés à la base un peu partout en France et qui ont permis de faire de cette journée un succès.

Il n’a pas non plus manqué d’interpeller les directions syndicales, et en premier lieu la sienne, la CGT, en appelant à « bousculer les structures », à faire bouger les lignes qui ont voulu enfermer la mobilisation contre la loi travail dans un baroud d’honneur final le 15 septembre dernier et à se remettre dans la rue pour inverser la tendance face à un gouvernement et un patronat qui souhaitent, plus que jamais, prendre des mesures exemplaires pour faire plier la contestation sociale. « Il ne faut rien attendre des élections de 2017 », a-t-il conclu.

« Pour les politiques, il y aurait deux problèmes : les immigrés et les réfugiés ; et la CGT », a rappelé Philippe Martinez, secrétaire générale de la CGT, qui a fortement dénoncé la criminalisation à laquelle a fait face sa Confédération et le mouvement social. Même si toutes les forces de la Confédération n’ont pas été mises au profit du succès de l’événement, largement porté par le militantisme des fractions les plus combatives, Martinez a apporté son soutien à la lutte des Goodyear et dénoncé le fait que ce soit, dans cette affaire, non plus la direction de Goodyear qui porte plainte, mais bien le ministère public. Ce dernier n’a pas pour autant relayé l’appel de Mickaël Wamen à une nouvelle date de mobilisation qui aille au-delà des deux jours prévus à Amiens et qui pose les perspectives concrètes de luttes contre la répression syndicale dans les mois à venir.

Pour la première fois, dans ce type de rassemblement essentiellement composé des secteurs salariés, la parole a été donnée à des collectifs dénonçant les violences policières. Et pourtant, « comment ne pas voir que les violences racistes de la police complètent les violences à l’intérieur des entreprises et servent à nous faire baisser la tête et à nous empêcher de résister ensemble ?! », a questionné Guillaume Vadot, enseignant agressé à Saint-Denis le mois dernier. Ni, comme l’a souligné Amal Bentounsi, que « le processus est le même dans la criminalisation des victimes » qu’il s’agisse des salariés d’Air France, des Goodyear ou « d’Amine Bentounsi, [son] frère, tué d’une balle dans le dos, […] de Wissam El-Yamni, tabassé à mort par 26 policiers, […] d’Abdoulaye Camara, tué par balles par des policiers [et plus récemment] d’Adama Traoré… ». « Les quartiers ont servi de laboratoire » à la répression policière avant la loi travail.

La lutte paie et la mobilisation peut faire reculer la justice et le gouvernement. La preuve, alors que la peine encourue au dernier procès était la prison ferme, le parquet a requis ce 19 octobre 24 mois de sursis. Un recul, certes, mais qui reste limité. D’autant que le rendu du jugement est reporté pour le 11 janvier prochain, une manière de jouer la montre pour étouffer la mobilisation naissante. Une manière également de nous faire comprendre que, jusqu’à la victoire, il ne faut rien lâcher et continuer la mobilisation pour les Goodyear et contre la loi Travail en posant dès maintenant une prochaine échéance de mobilisation qui puisse faire advenir la convergence entre les luttes contre les violences policières envers les populations les plus précarisées, et son pendant, celles commises contre les salariés qui refusent d’y succomber.

 

Source : http://www.revolutionpermanente.fr

 

 

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22 octobre 2016 6 22 /10 /octobre /2016 16:19

 

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/philippe-corcuff/blog

 

Dans le brouillard politicien: vers une éthique de la fragilité démocratique

 

 

 

Face aux tendances oligarchiques et sécuritaires de nos régimes représentatifs, à l’hystérie des identités fermées et aux menaces du djihadisme meurtrier, la relance d’un projet démocratique confectionné à partir de nos fragilités ordinaires et doté d’une dimension spirituelle…

 

 
 

 Ce texte a paru initialement sous le titre « Une éthique de la fragilité démocratique » dans le quotidien L’Humanité, le lundi 17 octobre 2016, dans les pages « Débats & Controverses » sur « La démocratie est-elle en danger ? Comment peut-on la réinventer ? », avec également les contributions de la politiste Capucine Truong, de la philosophe Catherine Colliot-Thélène ainsi que des militants associatifs Elisa Lewis et Romain Slitine.

 

 

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Les dérives sécuritaires et anti-terroristes, de sarkozysme en vallsisme, ont fait reculer les acquis de nos Etats de droit oligarchiques en matière de libéralisme politique. La pression identitariste portée par une extrême droitisation idéologique et politique fait peser de nouvelles menaces sur les droits individuels (voir l’hystérie politico-médiatique estivale autour du burkini). Une contradiction travaille le capitalisme contemporain : la contradiction capital/démocratie, entre les exigences de profitabilité du capital globalisé et les droits démocratiques.

Dans les pays occidentaux, le développement du capitalisme a plutôt été accompagné historiquement d’un accroissement des libertés sous l’aiguillon des luttes progressistes. Les choses apparaissent aujourd’hui s’inverser. Fini le temps des mirages de « fin de l’histoire » théorisés par le penseur américain Francis Fukuyama après la chute du Mur de Berlin en 1989 autour d’une extension de « la démocratie de marché » !

Il est particulièrement actuel de se rappeler que le libéralisme politique constitue un héritage du mouvement ouvrier du XIXe siècle, que cela soit chez Proudhon, Bakounine ou Marx. Un des premiers articles politiques importants de Marx en mai 1842 ne consiste-t-il pas en une critique de la censure : « Débats sur la liberté de la presse et publicité des débats » ? Le libéralisme politique, dans son appel à une limitation réciproque des pouvoirs inspirée de Montesquieu, est même une arme contre les prétentions hégémonisantes du principe du marché dans le néolibéralisme. Certains penseurs contemporains dits « radicaux », comme Jean-Claude Michéa ou Frédéric Lordon, nous désarment quand ils tendent à amalgamer libéralisme politique et libéralisme économique.

Cependant, si nous gardons le nez dans le guidon des seules régressions démocratiques en cours, nous risquons de ne pas voir un phénomène plus structurel : ce qui est appelé « démocraties représentatives » constitue un hybride entre logiques oligarchiques et ressources démocratiques. Car nous vivons dans des régimes représentatifs professionnalisés à idéaux démocratiques. Or, les mécanismes de représentation par des professionnels de la politique fourvoient un des deux poumons démocratiques : l’autogouvernement du peuple. 

Un des deux poumons ? Toutes à la valorisation trop exclusive du collectif, les gauches ont souvent oublié l’autre poumon : l’autogouvernement de soi. Dans Le Manifeste communiste de 1848, Marx et Engels parlent justement d’« une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous ». 

Relier à nouveau autogouvernement de soi et autogouvernement du peuple comme double cœur de la démocratie pourrait nous permettre d’explorer les sentiers, eux aussi délaissés, d’une spiritualité démocratique. J’entends spiritualité en une acception non nécessairement religieuse : la quête individuelle et coopérative du sens et des valeurs de l’existence. Face au dessèchement marchand du sens, aux surenchères des identités fermées et aux absolus meurtriers du djihadisme, nous avons besoin de relancer une dynamique de questionnement spirituel au cours de laquelle chacun, individuellement et collectivement, pourra produire démocratiquement des réponses provisoires quant au sens de nos vies dans des cités fabriquées avec nos fragilités ordinaires.

L’ancrage dans le quotidien, ses aléas et ses repères, ses joies et ses mélancolies, ses fidélités et ses ruptures, ses habitudes et ses ouvertures, ses familiarités et ses moments inédits, ses vulnérabilités singulières et ses puissances coopératives, ses états de solitude et ses plaisirs mis en commun… a sa grandeur propre, celle de la cité démocratique et de sa dimension proprement spirituelle, adossée à une éthique de la fragilité.

 

Dernier ouvrage paru : Pour une spiritualité sans dieux, éditions Textuel, 2016.

 

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Source : https://blogs.mediapart.fr/philippe-corcuff/blog

 

 

 

 

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