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1 novembre 2016 2 01 /11 /novembre /2016 20:53

 

 

Source : http://www.politis.fr

 

 

Barroso à Goldman Sachs : l'éthique en toc de la Commission européenne

 

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L'ancien homme fort de l'Europe n'a pas enfreint les règles, estime dans un avis le comité d'éthique saisi par Jean-Claude Juncker. Mais cet organe informel n'est nullement indépendant.

L'ancien président de la Commission européenne José Manuel Barroso n'a pas violé les règles « d'intégrité et de réserve » de l'Union européenne en acceptant un poste à la banque d'affaires Goldman Sachs. Voilà ce qu'estime le « comité d'éthique » de l'UE dans un avis publié le 31 octobre. Sa conclusion, est en effet on ne peut plus favorable au pantouflard :

Sur la base des informations fournies par M. Barroso dans une lettre adressée au président Juncker, et considérant le Code de conduite pour les commissaires, il n'y a pas d'éléments suffisants pour établir une violation du devoir d'intégrité et de réserve.

Tout est légal confirme donc en substance ce comité, saisi mi-septembre par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à la demande de la médiatrice européenne Emily O’Reilly.

 

À lire > Pantouflage : Juncker vs Barroso

 

Ledit comité refuse de se prononcer sur l'avidité et l’affairisme de l'ex-président de la commission européenne parti conseiller la pieuvre Goldman Sachs inquiète des conséquences du Brexit, une institution vilipendée pour son rôle dans le déclenchement de la crise des subprimes et celle de la dette grecque. Tout juste estime-t-il que José-Manuel Barroso « n'a pas fait preuve du bon jugement que l'on pourrait attendre de quelqu'un qui a occupé un poste à haute responsabilité pendant de si longues années ». Quel scoop ! L'unique reproche adressé par le comité d'éthique à l'ancien président de la Commission est bien mince :

M. Barroso aurait dû être conscient et informé qu'en agissant ainsi, il déclencherait des critiques et risquerait de nuire à la réputation de la Commission, et de l'Union en général.

Il ne propose aucune sanction, et note même dans ses conclusions que la tempête médiatique qui a suivi l'annonce de cette embauche est « certainement une indication pertinente, mais pas suffisante en elle-même » pour conclure que les règles éthiques ont été violées. D'ailleurs, poursuit le comité dans son rapport, Goldman Sachs opère dans le respect des lois.

Un bras d'honneur à l'opinion publique

Pour l'opinion publique européenne scandalisée par cette reconversion de celui qui a incarné l'Union européenne durant dix ans (2004-2014), cet avis est un insupportable bras d'honneur. Il balaie d'un revers de main, les protestations du Parlement européen ainsi que les pétitions lancées aussi bien par des ONG que par « un collectif spontané d’employés des institutions européennes », lequel avait engrangé un peu plus de 150.000 signatures.

 

À lire > L'Europe des profiteurs

 

Ce blanchiment de José-Manuel Barroso n'a rien de surprenant. « Il semble que cette recommandation a été rédigée sans même interroger M. Barroso, et le comité d'éthique a simplement accepté sa déclaration assurant qu'il ne fera pas du lobbying pour Goldman Sachs , sans même sonder ce que l'on entend par "lobbying" », déplore Corporate Europe Observatory (CEO) dans un communiqué. Pour cette ONG, la combinaison de « règles imparfaites » – un code de déontologie des commissaires bien faible – et « un processus défectueux » ne pouvait aboutir qu'à cette « recommandation viciée ».

Plusieurs eurodéputés avaient également souligné, l'absence d'indépendance du comité d'éthique lors d'un débat organisé le 4 octobre, au sein du parlement européen, sur les moyens d'éviter les conflits d'intérêts des membres, anciens ou actuels, de la Commission. Ils avaient notamment soulevé les points suivants :

  • Le code de conduite sur lequel s'engage les commissaires et sur lequel les membres du comité d'éthique ont fondé leur avis est rédigé par les commissaires eux-mêmes. Et c'est d'ailleurs la Commission Barroso qui, en 2011, s'était chargée de la révision du code de conduite en vigueur actuellement. Le moins que l'on puisse dire est qu'il n'est pas très sévère.

  • La période dite de calling off durant laquelle les anciens commissaires ne peuvent rejoindre le secteur privé sans en demander l'autorisation au comité d'éthique est beaucoup trop courte. Actuellement, elle est de dix-huit mois. « Les textes législatifs pour lesquels les commissaires peuvent subir l'influence des groupes de pression ont une vie beaucoup plus longue, beaucoup plus dure : trois ans, cinq ans et même parfois, comme dans le cas du PNR, une bonne dizaine d'années », avait fait remarquer l'eurodéputé Jean-Marie Cavada.

  • Le comité d'éthique ad hoc qu'instaure le code de conduite des commissaires est un organe informel. Il ne peut être saisi que par la Commission, ses avis sont seulement consultatifs et ne peuvent être rendus publics que par la Commission, qui nomme seule ses trois membres.

Tous ces points contreviennent aux critères qui devraient être ceux d'un comité indépendant. Or la composition du comité d'éthique est elle-même révélatrice de la proximité de ses membres avec la Commission pour laquelle certains continuer d’œuvrer.

La plus connue de ses membres, rappelle l'ONG CEO sur son site, Dagmar Roth-Behrendt, est une ex-députée social-démocrate allemande, aujourd'hui conseillère spéciale du commissaire Andriukaitis (Santé et sécurité sanitaire des aliments). Son mari, Horst Reichenbach, « a dirigé plusieurs services de la Commission avant de diriger le groupe de travail de la Commission pour la Grèce 2011-15 » ; directeur de la Banque européenne pour la reconstruction, il est aussi conseiller spécial auprès de Pierre Moscovici, commissaire à l’Économie et aux finances. Le couple figurait, fin août, dans la liste des couples politiques les plus influents à Bruxelles, établie par le site Politico.

Les deux autres membres du comité d'éthique, Heinz Zourek et Christiaan Timmermans, ont aussi exercé au sein de la Commission : le premier comme directeur général (fiscalité et union douanière) jusqu'en décembre 2015 après avoir rejoint les services de la Commission en 1995 ; le second a été juge à la Cour de justice (2000-2010) après avoir exercé au service juridique de la Commission.

Il faut une haute autorité indépendante

Dans leur avis sur M. Barroso, ces trois membres notent prudemment qu'« il ne revient pas au comité de savoir si le Code est suffisamment strict ». Le 4 octobre, de nombreux députés européens ont plaidé pour son renforcement. C'est le cas de Pascal Durand (EELV) :

Il faut une haute autorité indépendante, de façon à arrêter que la Commission se juge elle-même par les pairs, il faut allonger la durée d'interdiction des passerelles public-privé et il faut prévoir des sanctions exemplaires lorsque des commissaires ont menti ou dissimulé au public des intérêts qui sont en contradiction avec les fonctions qu'ils occupent.

Ce n'était pas l'avis de Pierre Moscovici, qui représentait la Commission dans ce débat. Ce n'est certainement pas non plus celui de son président, Jean-Claude Juncker. Cet ardent défenseur des politiques « pro-business » de l'Union européenne ne trouve rien à redire aux nombreux pantouflages des anciens commissaires, « quelque chose de normal aux États-Unis où il y a un mélange entre postes publics et emplois privés ». Il s'est même agacé quand, récemment, la youtubeuse Laetitia Nadji l'a interrogé sur ce sujet :

Si un type quitte une grande entreprise pour devenir ministre, personne ne se pose de questions, comme si celui qui était au service, solidement rémunéré, d'une grande firme ou d'une banque n'emporterait pas dans sa nouvelle fonction tous les réflexes et savoirs qu'il avait pu acquérir en travaillant dans le cercle privé. Mais si un homme politique quitte la sphère publique pour rejoindre la sphère privée, tout le monde se pose des questions.

Avec lui à la tête de la Commission, José-Manuel Barroso n'a pas trop à s'inquiéter pour ses lucratives activités. Et Goldman Sachs continuer à entretenir des liens incestueux avec institutions européennes; ils ne datent pas d'hier. Avant de présider la Commission (1999-2004), Romano Prodi avait été conseiller de Goldman Sachs Italie sur les questions internationales. Mario Monti, commissaire à la concurrence dans sa Commission, a été embauché en 2008 par Goldman Sachs. Mario Draghi, ancien vice-président Europe de Goldman Sachs entre 2002 et 2005, préside la Banque centrale européenne...

 

 

 

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publié le 1 novembre 2016

 

 

Source : http://www.politis.fr

 

 

 

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1 novembre 2016 2 01 /11 /novembre /2016 19:56

 

 

Source : http://www.politis.fr

 

 

Sanctions en cascade contre des syndicalistes chez Free

 

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Deux têtes de liste de Sud PTT sont en instance de licenciement à quelques jours des élections syndicales. Une troisième a reçu dix jours de mise à pied.

Ambiance délétère dans les centres d’appel de la marque Free : deux représentants de Sud PTT, têtes de liste aux élections syndicales du 2 novembre, ont été convoqués à un entretien préalable à licenciement, vendredi 28 octobre.

Le premier, Anousone Um, un représentant syndical coriace en conflit ouvert avec sa direction, est téléconseiller au centre d’appel de Colombes (Hauts-de-Seine). Il n’a pas hésité à témoigner dans la presse et à alerter l’inspection du travail sur les méthodes managériales du groupe, que Politis révélait en mai.

 

À lire >> Enquête sur le système Free

 

La seconde, une employée de la filiale MCRA, en charge du management dans les centres d’appel de la marque Free, vient de rejoindre la section Sud PTT à la suite d’un conflit avec ses supérieurs. Elle est candidate au mandat de représentant du personnel dans cette filiale où se prennent des décisions sensibles sur la gestion des quelque 3 000 salariés des centres d’appel du groupe Iliad, maison-mère de la marque Free.

Leur faute n’est pas encore connue, mais tout indique que la direction leur reprochera d’avoir « détourné des informations confidentielles ». Ce qu’ils nient.

 

Mis à pied pour avoir utilisé les statistiques de management

Mais ce n'est pas tout. Sur le site de Vitry (Val-de-Marne), géré par la société Qualipel, un autre délégué syndical de Sud, également responsable d’équipe, et lui aussi tête de liste aux prochaines élections syndicales, a été lourdement sanctionné pour « détournement des outils de management ».

Laurent Courtois avait croisé les statistiques de présence et celles concernant les primes afin d’alerter sur un soupçon de favoritisme envers une syndicaliste CFDT (aujourd’hui candidate au nom de l'Union nationale des syndicats autonomes (Unsa)). Sa mise à pied de dix jours prendra fin le dernier jour de la campagne des élections professionnelles, mais ne l’empêche toutefois pas de mener campagne et de poursuivre son activité syndicale.

Sud PTT s’est plaint auprès des 3 inspecteurs du travail compétents de « la simultanéité et la soudaineté » de ces sanctions « en période électorale ».

« Ils sont très fébriles à l’approche des élections, car la CFDT [syndicat réputé plus proche de la direction] a volé en éclat », témoigne un syndicaliste d’une autre organisation, sur le site de Vitry.

Ces affaires font également écho au licenciement, en janvier dernier, d’un cadre du site de Colombes, alors qu’il se trouvait en arrêt maladie, quelques semaines après s’être rapproché du syndicat Sud. Les prud’hommes de Nanterre rendront leur jugement sur cette affaire le 7 novembre.

Contactée le 21 octobre, la direction n’a pas souhaité nous répondre.

*À lire >> [RÉVÉLATIONS] « Heureux » chez Free

 

 

par
publié le 24 octobre 2016

 

 

 

Source : http://www.politis.fr

 

 

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1 novembre 2016 2 01 /11 /novembre /2016 18:23

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

Depuis 1 an déjà...

 

La Suède teste la journée de 6 heures. Et ça fonctionne !

 

 

 

La Suède teste la journée de 6 heures. Et ça fonctionne !

La municipalité de Göteborg en Suède a décidé d'abaisser à 30 heures hebdomadaires le temps de travail de certains de ses employés et espère doper leur productivité. (GUILLAUME BAVIERE /FLICKR)

 

 

A Göteborg, la municipalité tente une expérience originale : faire travailler une partie de son personnel "seulement" six heures par jour pour augmenter sa productivité. Un exemple dont il faut s'inspirer ?

 

Réduire le temps de travail pour augmenter la productivité... et le bonheur des salariés. Et si c'était cela la clé de la réussite d'une entreprise ? Depuis le mois de février, la mairie de Göteborg teste la semaine de 30 heures dans plusieurs établissements publics de la ville. Pour le même salaire, les employés travaillent désormais six heures par jour à la place de huit.

Le service public n'est pas le seul concerné et de nombreuses sociétés suédoises ont déjà adopté ce nouveau rythme de travail plus souple. A la clé, moins de stress pour les salariés, des embauches et une plus grande attractivité pour l'entreprise.

La municipalité de Göteborg veut donner l'exemple

A l’initiative de Mats Pilhem, maire adjoint de la ville et membre du Parti de Gauche, la municipalité de Goteborg deuxième ville du pays, demande à ses salariés de jouer les cobayes depuis le mois de février. Les employés municipaux du secteur des soins aux personnes âgées ont été divisés en 2 groupes : le groupe A travaille 6h par jour, le groupe B, 8h par jour. A salaire égal. But de l'expérience : comparer la productivité et le bien-être des employés et, peut-être, étendre le nouveau rythme de travail à l'ensemble des services.

A la fin de l'expérience, nous comparerons les deux et on verra ce qui diffère. Nous espérons que le personnel réduira son nombre de congés maladie et qu'il se sentira mieux mentalement et physiquement grâce à des journées plus courtes", expliquait Mats Pilhem, à l'annonce du projet en avril 2014.

A la maison de soins de Svartedalens, le personnel concerné par la diminution du nombre d'heures de travail salue l'initiative, comme le rapporte le "Guardian" : "J'étais tout le temps épuisée, dès que je rentrais du travail, je m'écroulais de fatigue sur le canapé. Désormais, je suis plus alerte : j'ai à la fois plus d'énergie pour mon travail, mais aussi pour ma vie de famille", raconte Lise-Lotte Pettersson, une des 82 infirmières de l'établissement. 

Le passage aux 30 heures hebdomadaires a également eu un impact positif sur l'emploi : depuis le mois de février 14 postes ont été créés pour compenser la réduction du temps de travail et la direction de l'établissement dit avoir observé "une amélioration des services" et du "bien-être" des salariés.

Dans le service public... et dans le privé

Non loin de l'établissement de Svartedalens, l'usine d'assemblage Toyota de Göteborg fait figure de précurseur en la matière. Depuis 13 ans, la direction a adopté les journées de six heures pour ses mécaniciens et ses employés de bureau sans jamais revenir sur le principe. Le site fonctionne 12 heures par jour non-stop, et les équipes se succèdent chaque jour à midi. 

Quelle contrepartie pour les salariés ? Des pauses plus courtes, mais une production augmentée selon Martin Banck, le directeur : "

Le personnel se sent mieux, il y a moins de turn-over et le recrutement est plus facile.", raconte-t-il. 

Selon lui, depuis 2002 et l'arrivée de la journée de six heures, les profits du site ont augmenté de 25% et les salaires des employés se maintiennent au-dessus de la moyenne dans le secteur : environ 3.300 euros par mois contre 2.700 euros.

Pourtant, malgré des premiers retours positifs, l'expérience de la semaine des 30 heures faite par la municipalité de Göteborg  pourrait prendre fin dès l'année prochaine, note le "Guardian". Fermement opposé à la réduction du temps de travail, le parti Libéral - qui vient de récupérer la majorité dans la ville - pointe du doigt le coût de l'expérimentation : plus de 850.000 euros par an. "Tout n'est pas qu'une question d'argent", réplique Daniel Bermar, du Left party de Göteborg et qui a soutenu l'expérience à Svartedalens.

L'idée n'est pas de faire les choses pour moins cher, mais mieux."

 

Lucas Burel

 

 

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

 

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1 novembre 2016 2 01 /11 /novembre /2016 18:05

 

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

22.000 postes supprimés dans les hôpitaux d'ici fin 2017

 

 

 

22.000 postes supprimés dans les hôpitaux d'ici fin 2017
Marisol Touraine et Manuel Valls visitent l'hôpital de la Pitié-Salpétrière en février (MARTIN BUREAU / POOL / AFP)

Le plan d'économies pour les hôpitaux révélé vendredi par "Challenges" est de 3 milliards d'euros sur trois ans.

 

Le budget des hôpitaux jusqu'en 2017 s'annonce serré-serré : quelque trois milliards d'euros d'économies sont prévues, dont 860 millions issus de la "maîtrise de la masse salariale", ce qui doit se traduire par la suppression de 22.000 postes, soit 2% des effectifs.

Le ministère de la Santé ne communique pas vraiment sur le sujet, évoquant "non pas une réduction des dépenses mais une évolution maîtrisée de l'augmentation des dépenses" mais "Challenges", qui a publié l'information vendredi, a pu consulter le document interne qui détaille cette "évolution maîtrisée".

Trois milliards sur trois ans, ce n'est pas rien. Dans le détail, 1,2 milliard d'euros doit être économisé grâce à une mutualisation des achats des hôpitaux et une obtention de meilleurs tarifs auprès des fournisseurs. Une baisse de prix des médicaments doit par ailleurs permettre de dégager 350 millions d'euros, alors que des rapprochements entre hôpitaux voisins doivent permettre d'économiser 450 millions d'euros.

Non-remplacements des départs à la retraite

On trouve aussi dans ce document le développement de la chirurgie ambulatoire, c'est-à-dire sans nuit passée à l'hôpital, pour une économie de 400 millions ou la réduction des durées d'hospitalisation pour 600 millions d'euros.

Mais le sujet vraiment explosif, c'est bien cette fameuse "maîtrise de la masse salariale" grâce à la suppression de 22.000 postes pour une économie de 860 millions d'euros. Cette réduction de la masse salariale - puisque c'est ainsi que ça s'appelle vraiment - ne se fera bien entendu pas par des licenciements. Comme cela se fait souvent, il s'agira essentiellement de non-remplacements des départs à la retraite. Mais n'oublions pourtant pas qu'au passage, des vacataires intérimaires pourront, eux, se voir remerciés.

L. M.

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29 octobre 2016 6 29 /10 /octobre /2016 21:45

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/jacques-deparis/blog

 

 

POLICE - JUSTICE- ETAT D'URGENCE OU LA FABRIQUE DE LA CENSURE JOURNALISTIQUE

 

 

Gaspard Glanz, journaliste vidéaste fondateur de Taranis News, présent sur les mouvements sociaux à Nantes, Rennes, Paris, Calais, s'est vu déclaré "interdit de séjour" à Calais et placé sous contrôle judiciaire strict, le contraignant à un pointage hebdomadaire à... Strasbourg.
Gaspard Glanz Taranis News Gaspard Glanz Taranis News
 
 

 

Gaspard Glanz, journaliste et vidéaste de Taranis New, dont les couvertures des mouvements sociaux alimente régulièrement de ses tournages in situ, nombre de rédactions dont Médiapart. Ce dernier vient donc, pour des motifs qui seront jugés en janvier prochain, de se voir notifié lors de sa garde à vue, la quasi impossibilité de poursuivre son activité de journaliste.

Il était devenu depuis la Cop 21 et la multiplication des mouvements sociaux qui ont agités le pays, une source de "point de vue" incontournable, tant son travail, placé au cœur des nombreux affrontements, apportait des éléments probants sur la stratégie policière en terme de répression des manifestations.

 

Une de ses dernière captation, lors du mouvement illégal des policiers, a servi dans un des premiers articles de Médiapart sur le sujet.

Voici également, le traitement dont fait l'objet Gaspard Glanz de la part de l'extrême droite Bretonne (Attention c'est très violent, voir illégal...)

Je laisse évidemment l'entière responsabilité à celles et ceux qui verront un lien entre son travail de journaliste et ses déboires policières et judiciaires.

 

Voir l'article du Monde, qui détaille les motifs de son éviction "judiciaire" du terrain social...

 

 

Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n'engagent pas la rédaction.

 

 

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/jacques-deparis/blog

 

 

 

                                                                               ************************      

 

 

 

Source :  http://www.lemonde.fr

 

 

Un journaliste poursuivi et interdit de séjour dans la « jungle » de Calais

 

Gaspard Glanz, habitué de la couverture des mouvements sociaux, a été interpellé mercredi. Poursuivi pour « vol », il est soumis à un strict contrôle judiciaire.

 

 

LE MONDE |

 

 

Le journaliste Gaspard Glanz a été interpellé et placé en garde à vue, mercredi 26 octobre, alors qu’il couvrait le démantèlement de la « jungle » de Calais. A l’issue de plus de trente heures dans les locaux du commissariat de la ville, le fondateur de l’agence de presse Taranis News a appris qu’il faisait l’objet de deux procédures judiciaires, l’une pour le vol de talkie-walkie des CRS dans le camp de migrants, et l’autre pour injure publique sur douze fonctionnaires de police de Rennes à la suite d’un post Facebook. Le vidéaste a également découvert qu’il faisait l’objet d’un arrêté d’interdiction de séjour dans l’arrondissement de Calais.

Taranis News, un site d’information centré sur les mouvements sociaux (manifestations, ZAD, etc.), s’est notamment fait remarquer par la présence en première ligne de ses journalistes lors du mouvement contre la loi travail. Souvent accusé de « militantisme », Gaspard Glanz, 29 ans, s’affirme « journaliste ». Il fait partie d’une nouvelle génération de reporters pratiquant l’immersion dans les manifestations, y compris lors des heurts avec les forces de l’ordre.

Lire aussi :   Vidéo et lacrymo : leurs vies de reporters en manif

A Calais, les policiers reprochent à M. Glanz d’avoir subtilisé un « émetteur-récepteur radio modèle TETRAPOL THP 900 appartenant au ministère de l’intérieur » le 1er octobre. Le journaliste avait posté sur Instagram une photo de l’objet, trouvé par terre, avec le commentaire « prise de guerre ».

 

Prise de guerre. @ Refugee Camp Calais https://www.instagram.com/p/BLBpvzGjFwG/ 

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29 octobre 2016 6 29 /10 /octobre /2016 20:37

 

Source : http://www.revolutionpermanente.fr

 

 

Répression policière et médiatique

VIDEO. Calais. Après avoir réprimé les migrants, la police fait taire les médias.

Publié le 28 octobre 2016

 

 

 

Alors que l’opération médiatique du démantèlement "humanitaire" de la"jungle" de Calais tourne de plus en plus au fiasco et que les vérités de cette opération avant tout répressive commencent à êtrerévélées, la police et les pouvoirs publics se font de plus en plus autoritaires envers toute personne qui remettrait en cause le "bien-fondé" de leur action, qu’elle soit engagée dans une association humanitaire d’aide aux réfugiés ou journaliste (un peu trop) curieux. Alors que la question des mineurs devient de plus en plus problématique, une vidéo nous montre comment la presse a pu être criminalisée : trois personnes quittant la conférence de presse sont arrêtées pendant que les force de l’ordre s’organisent une zone d’impunité.

 

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29 octobre 2016 6 29 /10 /octobre /2016 20:28

 

Source : http://www.lesechos.fr

 

Est-il légal de refuser Linky, le compteur électrique intelligent d'Enedis ?
Jeanne Foucault / Avocate
 

 

LE CERCLE/POINT DE VUE - Plusieurs communes françaises refusent l’installation du nouveau boîtier électrique Linky. Un rejet qui pousse aujourd’hui Enedis à entamer des procédures judiciaires contre ces municipalités.

Début octobre, Enedis (ex-ERDF) a engagé une procédure au tribunal administratif de Rennes contre la mairie de Plouguerneau (Finistère). La requête du distributeur des compteurs électriques intelligents Linky vise à annuler la décision prise par le maire de cette commune d’interdire l’installation des boîtiers dans les bâtiments publics ainsi que chez les particuliers qui en auraient fait la demande.

Fin septembre, la mairie de Cast (Finistère) était également attaquée en justice par Enedis pour avoir voté un moratoire sur l’installation des compteurs électriques nouvelle génération

La pose des compteurs Linky dans les foyers français a démarré fin 2015 et l’initiative est contestée par plusieurs maires qui n’ont pas hésité à délibérer contre l’arrivée des nouveaux boîtiers dans leur commune, une démarche conduite au nom du principe de précaution quant aux risques sanitaires que pourraient représenter Linky pour la population.

Le groupe «Stop Linky Finistère» estime sur son blog que le dispositif d'Enedis va notamment  « émettre des radiofréquences toxiques » pouvant propager des  « ondes électromagnétiques [...] classées dans le groupe 2 B "comme possiblement cancérigènes" par l'OMS »

 

L'installation protégée par une clause

Seulement, les décisions votées par ces municipalités vont à l’encontre de la loi qui prévoit et encadre l’arrivée du « smart meter ». Les compteurs électriques traditionnels sont pour beaucoup obsolètes et ne correspondent plus aux exigences technologiques imposées par l’évolution du modèle énergétique français. Les remplacer désormais par Linky fait figure d’un grand pas en avant - selon le gouvernement - vers une amélioration de la gestion de l’électricité en France.

Lire aussi :
> LE CERCLE. Le refus des compteurs Linky plonge des communes dans l'illégalité

Comme le rappelle un article paru sur le site « UFC-Que Choisir », les conditions générales de vente qui lie EDF, principal fournisseur d’électricité en France, à ses abonnés indiquent dans la partie « dispositif de comptage » qu’Enedis « peut procéder à la modification ou au remplacement de ces éléments en fonction des évolutions technologiques ».

L’installation de Linky est donc protégée par cette clause et ne peut être contestée, d’autant plus que les conditions générales d’Enedis stipulent également que « le client s’engage à prendre toute disposition pour permettre à Enedis d’effectuer la pose, la modification, l’entretien et la vérification du matériel de comptage ».

 

Les premières condamnations tombent

Tous ceux qui s’opposent au changement de leur compteur s’exposent à des poursuites judiciaires de la part d’Enedis. Mais avant d’en arriver là, une phase de conciliation a lieu. « Si on est confronté à un refus, on prend contact, on discute, on apporte les explications nécessaires, et souvent, les réticences tombent. » explique dans « L'Est républicain » Anne-Marie Goussard, membre de l’équipe d’information d’Enedis sur le compteur Linky.

Dans le cas contraire, quand ce n’est pas Enedis qui attaque, ce sont les institutions administratives qui portent l’affaire devant les tribunaux. La mairie de Montferrand-du-Périgord a récemment fait l’objet de poursuites de la part de la Préfecture de Dordogne pour avoir pris, elle aussi, une délibération interdisant l’installation des boîtiers Linky. Le 14 octobre, le tribunal administratif a suspendu cette délibération et a condamné la commune de 170 habitants à verser 1.200 euros à Enedis.

Jeanne Foucault est avocate


 

Source : http://www.lesechos.fr

 

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Source : http://www.amisdelaterre74.org/revue-linky-gazpar-du-22-octobre-2016.html

 

Revue Linky / Gazpar du 22 octobre 2016

22 octobre 2016, par PF

 

 

 
 

 

Une commune de Dordogne condamnée pour une délibération refusant les compteurs Linky
http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250271614753&cid=1250271605888

Pour la première fois au niveau national des mesures ont été réalisées par l’ANFR (Agence nationale des fréquences) dans le Tarn, afin de contrôler le respect des valeurs limites d’exposition du public aux ondes magnétiques dans le cadre de l’installation des très contestés compteurs Linky.
http://www.lejournaldici.com/actualite/l-info-en-continu/linky-les-mesures-0#.WAchCPRI5dk
ET/OU
http://www.energie2007.fr/actualites/fiche/5740/anfr_sdet_tarn_compteur_linky_le_sequestre.html

Est-il légal de refuser Linky, le compteur électrique intelligent d’Enedis ?
http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-161666-est-il-legal-de-refuser-linky-le-compteur-electrique-intelligent-denedis-2036930.php

D’ici 2018, les foyers quimpérois doivent être équipés du nouveau compteur électrique. Certains y sont d’ores et déjà farouchement opposés.
http://www.cotequimper.fr/2016/10/19/compteur-linky-faut-il-en-avoir-peur/

Recologne-lès-Ray (70) : un collectif lance l’alerte contre les compteurs Linky
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-vesoul-haute-saone/2016/10/20/recologne-les-ray-un-collectif-lance-l-alerte-contre-les-compteurs-linky

 

 

Source : http://www.amisdelaterre74.org/revue-linky-gazpar-du-22-octobre-2016.html

 

 

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Source : http://yonnelautre.fr/spip.php?article11889

 

Réponses aux questions sur le Linky, par Robin des toits

 

vendredi 28 octobre 2016 par Robin des Toits
 
 

ROBIN DES TOITS
Correspondance : 33 rue d’Amsterdam 75008 Paris
Tél. : 33 1 47 00 96 33
E-mail : contact@robindestoits.org
http://www.robindestoits.org

 

Le déploiement du Linky est-il obligatoire ?

Le déploiement du Linky n’est pas en lui-même obligatoire, c’est le déploiement de compteurs dits intelligents, permettant aux utilisateurs d’accéder aux données relatives à leur consommation de manière instantanée, qui l’est.

Cette obligation est issue de la directive n° 2009/72 du 13 juillet 2009, intégrée dans le code de l’énergie, aux articles L 341-4 et R 341-4

Quant à l’article R 341-8 du code de l’énergie, il prévoit que, conformément à la directive, 80% au moins des dispositifs de comptage doivent être des compteurs intelligents d’ici au 31 décembre 2020.

Mais pour satisfaire ces dispositions, rien n’oblige ENEDIS à utiliser la technologie du courant porteur en ligne (CPL) sur lequel repose le Linky.

Un autre type de compteur intelligent, par exemple utilisant le réseau filaire comme le demande ROBIN DES TOITS, aurait pu être prévu et pourrait encore l’être, au moins d’un point de vue technique. Une commune directement concédante – en contrat avec ENEDIS – pourrait parfaitement l’exiger.

 

Serait-il possible de contester le déploiement du Linky en alléguant qu’il n’y pas eu d’évaluation préalable favorable à ce déploiement ?

En effet, la directive du 13 juillet 2009 prévoit en son annexe I paragraphe 2 que si la mise en place de compteurs intelligents a donné lieu à une évaluation favorable, au moins 80% des clients devront en être équipés d’ici à 2020.

La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a par délibération du 7 juillet 2011 proposé de généraliser le dispositif Linky après une expérimentation menée auprès de 250 000 clients.

L’on sait en revanche que dans d’autres pays, et notamment l’Allemagne, il a été décidé de ne pas déployer ce type de compteurs intelligents pour les particuliers mais de les réserver aux gros consommateurs.

 

A qui appartiennent les compteurs électriques ?

Ils appartiennent aux collectivités territoriales en application de l’article L 322-4 du code de l’énergie.

Cet article renvoie à l’article L 2224-31 IV du code général des collectivités territoriales qui prévoit que « l’autorité organisatrice d’un réseau public de distribution, exploité en régie ou concédé, est la commune ou l’établissement public de coopération auquel elle a transféré cette compétence ».

Dès lors, cela signifie que si une commune a transféré sa compétence d’autorité concédante d’un réseau public de distribution d’électricité à un Établissement public de coopération intercommunale (EPCI), les compteurs appartiennent à celui-ci.

Dans tous les cas, les compteurs n’appartiennent pas aux usagers.

 

Une commune qui a transféré sa compétence pour la distribution de l’électricité peut-elle encore intervenir ?

Si elles ne sont plus compétentes (c’est-à-dire si elles ont délégué leur compétence en la matière à un EPCI, comme cela est le plus souvent le cas), elles ne peuvent formuler au mieux qu’un vœu à l’égard de l’établissement public de coopération intercommunale qui détient désormais la compétence de la distribution d’énergie électrique.

 

Certaines délibérations de communes ayant interdit le Linky n’ont pas été contestées dans le délai de recours de deux mois, sont-elles définitives ?

Ces décisions sont effectivement définitives au sens où aucun recours ne peut plus être diligenté directement contre elles.

 

Les autorités organisatrices de la distribution d’électricité (AOD) peuvent-elles empêcher le déploiement des compteurs Linky ?

Il résulte de ce qui précède que ces autorités sont soit les communes qui n’ont pas délégué la compétence de distribution de l’énergie électrique à un établissement public de coopération intercommunale (EPCI), soit ces établissements publics de coopération intercommunale.

Le plus souvent, il y a bien eu un tel transfert de compétence des communes à un EPCI.

On pourrait concevoir qu’en application du pouvoir de modification unilatérale de la personne publique qui a conclu un contrat de concession (CE, 2 février 1983, Union des Transports publics urbains et régionaux), il est possible pour l’autorité concédante d’exiger que les compteurs intelligents ne soient pas des compteurs Linky ou à tout le moins que l’utilisation du CPL soit proscrite ainsi que la mise en place de l’ERL (Émetteur Radio Linky).

En effet, ce pouvoir de modification unilatérale peut-être utilisé dans un but d’intérêt général (CE, 8 juillet 2015) mais ne doit pas conduire à une modification substantielle au contrat (CE, 13 juillet 2012).

L’on pourrait donc imaginer qu’une autorité concédante modifie unilatéralement le contrat en indiquant que les compteurs intelligents (devant être posés afin de respecter la loi) ne pourront pas être des compteurs de type Linky employant les ondes électromagnétiques.

En effet, il ne s’agirait pas d’une modification substantielle du contrat et l’autorité concédante pourrait indiquer que c’est dans un but d’intérêt général, à savoir la protection de la santé, que cette disposition est prise.

Si des autorités concédantes souhaitent agir en ce sens, elles en ont la possibilité.

 

Est-il strictement impossible d’évoquer utilement le principe de précaution contre le déploiement du Linky ?

Seule l’autorité concédante peut invoquer le principe de précaution puisqu’elle seule est compétente en la matière.

Dans plusieurs écritures contentieuses, tant des préfectures que d’ENEDIS, l’arrêt rendu par le Conseil d’Etat le 20 mars 2013, n° 354321 est mis en avant pour indiquer que le juge administratif aurait déjà jugé que le déploiement du Linky ne porte pas atteinte au principe de précaution.

Toutefois, si une nouvelle discussion devait avoir lieu devant le juge, la portée de cet arrêt serait à relativiser puisque des éléments de connaissance scientifique nouveaux sont apparus depuis 2013.

 

Les usagers peuvent-ils s’opposer au déploiement du Linky ?

Dans les faits, certaines personnes s’opposent et ENEDIS ne va parfois pas à l’encontre de cette opposition.

Nous recommandons les techniques « désobéissance civile » comme donner rendez-vous et ne pas être chez soi au moment convenu, au bout de trois fois ENEDIS arrête les frais en général...

 

Les personnes mandatées pour installer les compteurs Linky peuvent-elles sans autorisation accéder aux propriétés privées ?

La violation de la propriété privée est un délit grave qui peut donner lieu à une plainte pénale.

En effet, si les usagers sont censés permettre l’accès au compteur, cela ne permet pas aux personnes mandatées pour installer le Linky d’accéder de force aux propriétés privées si les usagers ne les laissent pas entrer.

Il nous a été indiqué que parfois la propriété privée a été violée, ce qui est inadmissible.

 

Le linky porte-il atteinte aux libertés fondamentales ?

A ce sujet, la Ligue des droits de l’homme avait demandé un moratoire dans le cadre de la pose des compteurs Linky dans la mesure où elle n’avait aucune certitude sur le respect des données privées.

Toutefois, après avoir rencontré les responsables d’ENEDIS, la Ligue des Droits de l’Homme a simplement exprimé une vigilance et invité ENEDIS à communiquer de manière très ferme à l’égard de ses sous-traitants pour qu’il n’y ait pas de problème dans la gestion des données privées, la transmission de ces dernières devant faire l’objet d’un accord des usagers.

Il est bien clair qu’il ne peut y avoir transmission des données sans accord préalable. Pour autant, nous ne pouvons préjuger du futur et nous ne pouvons absolument pas garantir que cet accord préalable soit maintenu ultérieurement.

Enfin, la présente synthèse a été rédigée afin d’être compréhensible, dans la mesure du possible, par toute personne n’ayant pas de connaissances juridiques. Elle a donc un caractère informatif et ne saurait constituer la base d’écritures juridiques dont notre conseil ne serait pas l’auteur. Notamment pour cette raison, sa publication et sa diffusion sur tous supports doivent mentionner qu’elle émane de Robin des Toits.

 

 

 

Source : http://yonnelautre.fr/spip.php?article11889

 

 

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28 octobre 2016 5 28 /10 /octobre /2016 20:58

 

Source : http://television.telerama.fr

 

Lactalis veut le beurre et l'argent du beurre, mais pas les critiques d'“Envoyé spécial”
Le 27 Août 2016, lors du blocage de l'accès au siège du groupe Lactalis à Laval, par les producteurs de lait en colère.

 

 

 
Lactalis était mis en cause dans un numéro d'“Envoyé spécial” consacré à la résistance des petits producteurs. Le groupe laitier a obtenu auprès du Tribunal de grande instance de Laval que le reportage soit interdit de rediffusion.

« C'est l'histoire d'un bras de fer... perdu d'avance ». Ainsi commence le reportage d'Envoyé Spécial du 13 octobre consacré au groupe Lactalis, intitulé « Le beurre, ou l'argent du beurre ? ». Un document dont le groupe laitier vient de faire interdire la rediffusion, en vertu d'une décision en référé du Tribunal de grande instance de Laval. En cause, des passages relatifs à la vie privée du président de Lactalis, Emmanuel Besnier, qui « n’ont aucun lien avec la situation des producteurs de lait qui constituait le sujet de ce reportage », selon le communiqué du groupe.

De fait, l'équipe d'Envoyé Spécial, n'obtenant pas de réponse à ses demandes d'interviews, s'était approché du château mayennais appartenant au patron de Lactalis, filmant une cuisinière en caméra cachée (qui dit être payée au Smic), puis survolant en avion le vaste domaine de 40 hectares (doté d'un lac, d'une piscine, d'un centre équestre, etc).

Si ce sont ces images que le tribunal a spécifiquement pointé du doigt, c'est tout le reportage qui a énervé la direction du groupe laitier, qui estime qu'il « vient malheureusement couronner près de deux mois d’une intense campagne de dénigrement engagée à l’encontre du Groupe, accumule les contrevérités et les amalgames, en voulant faire croire aux téléspectateurs que Lactalis est responsable de la crise de la production laitière et des difficultés rencontrées par les producteurs ». Et de dénoncer une « présentation fallacieuse [qui] constitue une désinformation inacceptable ».

 

 

Couverture

 

Pour le spectateur, ce qui est inacceptable, ce serait plutôt de voir, comme l'explique le reportage qu'un groupe familial opaque (il ne publie pas ses comptes), qui fait 17 milliards d'euros de chiffres d'affaires (en 2011, les bénéfices s'élevaient à 330 millions d'euros selon Envoyé Spécial), semble se contrefiche de prendre à la gorge les petits producteurs de lait.

Le sujet est fondé sur la résistance de trois agriculteurs, qui cherchent à faire front commun pour échapper au contrat illisible que leur propose Lactalis (« c'est fait exprès pour qu'on se mélange les pinceaux »), au prix du litre acheté à 29 centimes (alors qu'en-dessous de 34 centimes ils vendent à perte) et à un système tellement pernicieux que, s'ils produisent plus que prévu, c'est à eux de payer le surplus... que Lactalis va quand même collecter, transformer et vendre !

L'un des agriculteurs explique ainsi son ras-le-bol : « Je ne supporte plus d'être pris pour un esclave tout juste bon pour travailler, et à qui on donnera les miettes s'il en reste, et surtout si on a envie d'en donner ». Lui a décidé de ne plus acheter de produits Lactalis (Président, Rouy, Lepetit, Lanquetot, Bridélight... ou encore, en joint venture avec Nestlé, La Laitière, Yoco, Flanby, Sveltesse...), et incite les consommateurs à faire de même.

En plus du jugement en référé, Lactalis indique qu'il compte poursuivre France 2 « pour obtenir réparation » face à des propos jugés « diffamatoires ». En attendant, il n'est donc plus possible de voir ce numéro d'Envoyé Spécial, sauf à bien chercher sur Youtube. Et à condition de se dépêcher.

 

 

 

Source : http://television.telerama.fr

 

 

 

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27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 20:54

 

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

Allocs, carte bancaire, HLM, sécu... 12 intox sur les migrants décryptées

 

 

Allocs, carte bancaire, HLM, sécu... 12 intox sur les migrants décryptées

Des migrants à Calais, mercredi 26 octobre (Thibault Camus/AP/SIPA)

 

Alors que le démantèlement de la "jungle" de Calais se poursuit, les fausses informations concernant les migrants se multiplient. Eclairage.

 

L'évacuation de la "jungle" de Calais et la crise des migrants en Europe font ressurgir leur lot de désinformations sur les immigrés, relayées avec soin par une partie de la droite et l'extrême droite. "L'Obs" s'est penché sur les principaux clichés et intox qui circulent sur les réseaux sociaux. Décryptage.

"La France est envahie par les migrants"

Des articles de "Valeurs Actuelles" et du "Figaro" reprenant le vocabulaire d'"invasion" pour évoquer les migrants
"Valeurs Actuelles" et du "Figaro" reprennent le terme "invasion" pour évoquer les migrants.

 

 

 

Faux. Difficile, voire impossible, de dénombrer les migrants en situation irrégulière. Aux immigrés qui n'ont jamais entrepris de démarches, il faut ajouter ceux n'ayant pas obtenu le droit d'asile et qui ne sont pas expulsés (seul 10% des déboutés sont effectivement renvoyés, estime la Cimade). Pour rappel, un migrant devient demandeur d'asile après avoir formulé une demande et, si celle-ci obtient une réponse favorable, alors il devient réfugié.

Côté statistiques officielles, la France a accordé l'an dernier le statut de réfugié à 19.506 personnes. Toutefois, ce record s'explique par un nombre record de demandes (64.942), ce qui situe le droit d'asile au niveau moyen des années précédentes (autour de 30%).

Rapportée aux 66 millions d'habitants de la France, l'arrivée des migrants ne peut donc pas être comparée à une "invasion". "Le Monde" a ainsi calculé que la France compte 16 fois moins de demandeurs d'asile que la Hongrie ou la Suède. Dans l'hexagone, moins de 9% de la population est immigrée.

 

"Les migrants viennent pour toucher des allocations"

Un site et un tweet évoquent les "alloc" distribuées aux migrants
Un site et un tweet évoquent les allocations distribuées aux migrants.

Faux. Les migrants ne touchent aucune allocation, aussi bien familiale que pour le logement. Pour y avoir droit, il faut posséder un permis de séjour en cours de validité.

Seules les personnes ayant le statut de réfugié, c'est-à-dire ayant obtenu une réponse favorable de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) sur leur demande d'asile, peuvent bénéficier des droits sociaux (prestations familiales, CMU, APL, etc.).

Toutefois, pour prétendre au RSA, il faut être réfugié statutaire, c'est-à-dire avoir obtenu un permis de séjour de 10 ans, ou avoir déjà passé 5 ans en France en tant que réfugié subsidiaire (doté d'un permis de séjour d'un an renouvelable).

"Les migrants touchent 40 euros par jour"

Deux messages sur Twitter évoquant les 40 euros par jour
Deux messages sur Twitter qui évoquent ces 40 euros par jour fictifs.

Faux. Ce chiffre de 40 euros quotidiens, largement repris, ne correspond à aucune réalité. Les migrants ayant formulé une demande d'asile auprès de l'Ofpra peuvent effectivement bénéficier d'une aide financière (l'allocation pour demandeur d'asile), qui s'élève à 6,80 euros par jour. Celle-ci peut se voir complétée par 4,20 euros quotidiens s'ils n'accèdent à aucune place d'hébergement.

Selon le barème officiel, il faudrait une famille de 10 personnes pour toucher 37,40 euros par jour, se rapprochant des farfelus "40 euros" (le montant par personne diminue à mesure que la famille augmente).

Ce montant de "40 euros" provient (peut-être) d'une information concernant le centre d'accueil humanitaire pour les migrants qui doit ouvrir à Paris, où était précisé que la ville et l'Etat tablent sur un budget annuel de 8,6 millions d'euros, soit 40 euros par jour et par personne. Mais il s'agit bien d'un budget de fonctionnement (rémunération des travailleurs sociaux, chauffage, électricité, etc.) et en aucun cas d'une aide pécuniaire versée directement aux migrants.

"L'Etat leur donne une carte bleue pour retirer 40 euros par jour"

Message du député FN Bernard Monot sur Facebook
Message de l'eurodéputé FN Bernard Monot sur Facebook.

Faux. Le Front national a fait circuler l'idée selon laquelle une "carte bleue avec un compte bancaire" est distribuée aux migrants. Ce qui est totalement faux. Cette rumeur provient sans doute du fait que des cartes sont distribuées aux réfugiés en Turquie, mais il ne s'agit que de cartes de débit, c'est-à-dire qu'elles ne fonctionnent pas avec un compte bancaire. L'AFP précise qu'en Turquie, ces cartes permettent des retraits jusqu'à 100 livres turques par mois (soit 30 euros).

En France, un récent décret prévoit également la distribution d'une carte de retrait. Délivrée par l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), celle-ci sera réservée aux demandeurs d'asile et permettra de retirer uniquement le montant de l'allocation pour demandeur d'asile de 6,80 euros par jour. A nouveau, la somme de 40 euros quotidiens demeure bien fictive.

"Les migrants sont mieux logés que les SDF"

Deux tweets opposant les migrants aux SDF
Deux tweets qui opposent les migrants aux SDF.

Faux. Les migrants ont accès aux places d'hébergement d'urgence (qui offrent un lit, un repas, la possibilité de se laver, de rencontrer un médecin et un travailleur social), les mêmes que pour les ressortissants français sans domicile fixe.

Ces derniers bénéficient toutefois en plus d'un parc d'hébergement spécifique (hébergement d’insertion, places d'allocation logement temporaire, places de stabilisation...).

Par ailleurs, les SDF peuvent bénéficier d'aides sociales (comme la protection universelle maladie et le Revenu de solidarité active) en se faisant domicilier à l'adresse d'une association ou d'un Centre communal d'action sociale (CCAS).

"Les migrants sont prioritaires pour les logements HLM"

Message de Florian Philippot, vice-président du FN, sur Twitter
Message de Florian Philippot, vice-président du FN, sur Twitter.

Faux. Si un camp humanitaire a été aménagé par l'Etat et la ville de Calais spécialement pour les migrants, ceux-ci ne peuvent pas prétendre aux logements en HLM, et encore moins de manière prioritaire. Pour déposer une demande de logement HLM, il est nécessaire de détenir un titre de séjour. Ensuite, aucune priorité particulière ne s'applique.

Ce supposé favoritisme est agité par la droite et l'extrême droite depuis que le Haut comité pour le logement des personnes défavorisées a évoqué la possibilité d'attribution de logements sociaux à des réfugiés. Si 20.000 places de logement ont été sollicitées par l'Etat, il s'agit systématiquement d'habitations inoccupées, répertoriées en "vacance de longue durée", généralement situées dans "des secteurs où la demande est faible" et qui ne trouvent pas preneur.

"Les migrants viennent en France pour profiter de la Sécu"

Deux messages sur Twitter évoquant la CMU pour les migrants
Deux messages sur Twitter évoquant la CMU pour les migrants.

Faux. Les immigrés en situation irrégulière ont accès à l'aide médicale d'Etat (AME), qui permet de bénéficier de soins médicaux gratuitement pendant un an renouvelable. Pour y avoir droit, le migrant doit justifier d'une résidence fixe en France depuis au moins trois mois (et prouver qu'il n'a pas gagné plus de 9.631 euros l'année précédente). L'AME est toutefois attribuée sans condition aux enfants mineurs.

Si le budget 2016 de l'AME s'établit à 744 millions d'euros, elle ne rembourse pas tout (certains députés ont laissé entendre qu'elle servait à la bénéficier de la procréation médicalement assistée, de la chirurgie esthétique ou des cures thermales). Les "médicaments à service médical rendu faible remboursés à 15%" (comme les sirops contre la toux par exemple) sont exclus des remboursements de l'AME.

Par ailleurs, lors d'une demande d'asile, les migrants ont accès au système classique de la Sécurité sociale et à la protection universelle maladie (ex-CMU).

"Les migrants ont droit aux transports gratuits"

Les politiques FN et LR s'insurgent contre les transports gratuits pour les migrants
Les politiques FN et LR s'insurgent contre les transports gratuits pour les migrants

Faux. L'Etat ne prévoit aucune aide pour les transports en commun en faveur des migrants. En revanche, certains départements ou communes proposent la gratuité des transports ou de la cantine aux migrants.

La SNCF a été largement accusée de délivrer des billets gratuits aux migrants. Tout partait d'une note interne dans laquelle la direction expliquait exonérer les migrants du prix de réservation des billets (entre 3 et 10 euros par voyage) afin d'éviter "tout risque de conflit entre voyageurs si jamais [les migrants] occupaient des places réservées par d'autres". Sauf qu'à l'inverse de ce qu'ont affirmé des politiques FN et LR, il ne s'agit pas de billets de train gratuits mais uniquement du processus de réservation.

"Ces personnes sont contrôlées comme les autres, doivent être munies d'un billet comme les autres, peuvent faire l'objet d’un PV comme les autres", a insisté la SNCF auprès de l'AFP.

Par ailleurs, en Ile-de-France, la réduction de 75 % sur le tarif du pass Navigo, dont bénéficiaient les étrangers en situation irrégulière titulaires de l'Aide médicale d'Etat, a été supprimée par la nouvelle présidence de la région Valérie Pécresse en début d'année.

"Les migrants prennent le travail des Français"

Affiche emblématique du Front national dans les années 1970 
Affiche emblématique du Front national dans les années 1970.

Faux. En France, seuls les ressortissants européens, suisses, monégasques, andorrans et saint-martinois sont dispensés d'autorisation de droit de travail. Les Algériens disposent aussi de cette exception s'ils bénéficient d'un certificat de résidence en vertu d'un accord spécifique.

Tous les autres migrants doivent avoir obtenu un titre de séjour ou disposer d'une autorisation de travail. Cette dernière peut s'obtenir uniquement à partir d'un an après avoir déposé une demande d'asile.

L'autorisation provisoire de travail, qui doit être renouvelée au minimum tous les six mois, n'est toutefois délivrée que sur certains critères : le demandeur d'asile doit disposer d'une promesse d'embauche, dans une branche de métiers où le niveau de chômage est faible dans la région. En effet, chaque région répertorie des métiers où un manque avéré de travailleurs a été identifié.

Dans tous les cas, les migrants acceptent bien souvent des emplois peu qualifiés, pénibles et bien souvent mal payés, comme l'a souligné une étude de France Terre d'Asile. Surtout que certains métiers sont par principe fermés aux immigrés (hors UE), comme la fonction publique en tant que titulaire ou les professions "réglementées", c'est-à-dire qui nécessitent des diplômes, certificats ou titres ad hoc. 

"Les migrants sont pauvres et peu éduqués"

Messages publiés sur Twitter à propos des migrants
Messages publiés sur Twitter à propos des migrants.

Faux. Selon une étude menée par le Secours catholique, 48% des migrants à Calais appartenaient à des classes sociales supérieures dans leur pays d'origine et 20% à des classes moyennes. "A Calais, plus de 30% des gens ont des diplômes supérieurs", insiste le commissaire européen Carlos Moeadas.

"Il y a une règle : ce ne sont jamais les plus pauvres qui migrent", résume Pierre Henry, directeur de l'association France Terre d'Asile à "l'Obs". "Pour la plupart, ce sont des gens qui ont eu accès à l'éducation et la culture dans leurs pays d'origine. C'est même souvent l'éducation qui les pousse à tenter leur chance pour un meilleur avenir."

Et pour cause : le voyage vers l'Europe coûte très cher, parfois plus de 5.000 dollars simplement pour la traversée de la Méditerranée. Un montant qui ne comprend pas les frais engendrés par le périple jusqu'aux côtes libyennes - distantes de plus de 3.000

kilomètres pour les migrants érythréens par exemple.

Par ailleurs, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, le nombre de déplacés dans le monde en raison de conflits armés a dépassé le seuil des 50 millions. Selon le Haut commissariat aux réfugiés, le conflit syrien a entraîné à lui seul le déplacement d'au moins 4 millions de réfugiés depuis 2011, dont de nombreux cadres supérieurs, médecins ou commerçants.

 

"Les migrants préfèrent fuir leur patrie plutôt que de la défendre"

 

Marine Le Pen, présidente du Front national, sur France Inter à propos des migrants.

 

Faux. Les migrants fuient avant tout pour survivre. La majorité des personnes qui entrent illégalement en Europe sont originaires de pays en guerre ou de pays totalitaires, en particulier le Soudan, la Syrie, l'Erythrée et l'Afghanistan. Ils fuient des pays dévastés, des villes où les écoles et les hôpitaux ont été rasés, où l'on manque de tout.

Ils essaient bien souvent de sauver leur famille. En février 2016, l'Unicef expliquait que pour la première fois depuis le début de la crise des réfugiés en Europe, il y avait plus de femmes et d'enfants que d'hommes sur les routes.

Il convient d'ailleurs de rappeler que fuir son pays présente un risque non négligeable : 3.771 migrants sont morts en mer Méditerranée l'an dernier, selon l'Organisation internationale pour les migrations.

"Les migrants sont en très grand majorité des hommes"

Message de Nadine Morano, eurodéputée LR, sur Twitter
Message de Nadine Morano, eurodéputée LR, sur Twitter.

Faux. N'en déplaise à l'eurodéputée Nadine Morano, ce sont de plus en plus des familles qui migrent vers l'Union européenne. Les derniers chiffres du Haut commissariat aux réfugiés affirment que les hommes ne représentent plus que 53% des 286.000 personnes arrivés sur les côtes grecques, italiennes ou espagnoles depuis le début de l'année. Une très légère majorité donc.

L'Unicef a de son côté affirmé en février que les enfants et les femmes représentent maintenant près de 60% des réfugiés et migrants traversant la frontière de la Grèce vers Gevgelija, dans l’ex-république yougoslave de Macédoine.

B. M.

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

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27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 19:53

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

Egalité hommes - femmes : ce que les Islandaises ont à nous apprendre

 

 

Egalité hommes - femmes : ce que les Islandaises ont à nous apprendre

Des supportrices islandaises au Stade de France le 22 juin 2016, pour le match Islande-Autriche. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

 

Le pays est un leader mondial en matière d'égalité entre les sexes. Mais des inégalités subsistent, que les féministes islandaises s'emploient à réduire par tous les moyens.

 

 

 

Lundi dernier, les femmes islandaises ont cessé de travailler à 14h38 tapantes. Elles ont lâché leur ordinateur, leur réunion, leur rayon, leur maison pour se rassembler dans la rue. Objectif : compenser en temps les sous qu'elles gagnent en moins. Et le faire savoir. 

Une illustration concrète des inégalités salariales qu'elles subissent dans leur pays, où elles gagnent en moyenne 17% de moins que les hommes. Ce qui signifie que chaque jour, à partir de 14h38, elles travaillent... gratuitement.

Les Islandaises n'en sont pas à leur coup d'essai. De telles grèves ont régulièrement lieu depuis les années 1970. Et d'autres happening viennent compléter la bataille, comme ce hashtag #FreeTheNipple ("libérez le téton") lancé en 2015, qui invitait les femmes à partager des photos d'elle seins nus pour protester contre la censure du corps féminin par les réseaux sociaux. 

A chaque fois, les médias étrangers ont été scotchés par le mode et l'ampleur de la mobilisation.

 

Tout n'est pas rose pour les femmes d'Islande, mais là-bas plus que partout ailleurs, elles bataillent haut et fort pour faire changer les choses. Et ça marche. 

"Une discrimination cachée"

La terre de glace, un paradis pour les femmes ? Pourtant pas vraiment. Et la manifestation de lundi est venue le rappeler. "Nos problèmes sont les mêmes qu'en France", résume Brynhildur Heiðar-og Ómarsdóttir, à la tête de l'Association islandaise des droits des femmes, co-organisatrice de la grève des femmes de 2016. 

Comme en France, les associations féministes islandaises dénoncent les écarts de salaires, la faible représentation des femmes dans les médias, le plafond de verre dans les entreprises, alors qu'elles sont plus nombreuses que les hommes à l'université : 25% seulement des postes de manager étaient occupés par des femmes en 2012, moins que la moyenne de l'UE.

Sans compter les violences qu'elles subissent. Un rapport publié cette année par l'Association islandaise des droits des femmes pointe par exemple l'écart entre le nombre d'agressions sexuelles et de cas de violences domestiques signalés à la police, et le nombre – bien moindre – de condamnations. Irma Erlingsdóttir, directrice du Centre islandais de recherches sur le genre, résume :

"L'égalité formelle et légale des femmes avec les hommes est acquise, mais les femmes en Islande se heurtent à une discrimination qu'on peut dire indirecte, dissimulée ou cachée. Le patriarcat a la vie dure partout."

Sauf que les Islandaises, et nombre d'Islandais aussi, sont bien déterminés à en venir à bout. 

Des féministes en politique

Brynhildur Heiðar-og Ómarsdóttir, "de nature optimiste", a des raisons de l'être. "Tous les partis politiques ont compris que l'intégration des femmes était une question vitale", dit-elle. La question mobilise aussi toute la société, selon la chercheuse Irma Erlingsdóttir :

"Toutes les générations d'Islandaises et les femmes étrangères vivant en Islande se sentent concernées par cette lutte, et les hommes sont très nombreux à y participer activement."

Intégrées très tôt à l'économie et à la société islandaise, restée longtemps agricole – elles occupaient alors les mêmes emplois que les hommes – les Islandaises ont su se mobiliser pour faire avancer leurs droits lorsque l'industrialisation et le développement de la finance ont creusé l'écart avec les hommes. 

Les exemples les plus spectaculaires sont ces "grèves des femmes", qui existent depuis 1975. Le 24 octobre de cette année-là, les femmes avaient quitté leurs tâches et plus de 30.000 personnes avaient défilé dans Reykjavik. Près du tiers de la population métropolitaine de l'époque !  Avec le même objectif lors des marches suivantes, 1985, 2005, 2008 et 2016, nous explique Irma Erlingsdóttir  : 

"Mettre en lumière l’énorme contribution des femmes à la société et à l'économie, et souligner l'absence de reconnaissance de cette contribution comme injustice fondamentale."

Pour batailler contre l'injustice, les féministes ont aussi fait en sorte d'intégrer elles-mêmes le jeu politique pour peser. En 1983, elles ont ainsi créé leur propre parti, l'Alliance des femmes, afin d'entrer au Parlement (avec succès). Thorunn Sveinbjarnardóttir, ministre de l'Environnement entre 2007 et 2009 et ancienne membre de l'Alliance des femmes racontait au "Guardian" avoir "passé les années 1980 à parler de tous les tabous – viol, inceste, violence conjugale [...], des questions désormais grand public".

Le krach, une aubaine

La modernisation de l'économie sur l'île a laissé les femmes de côté et elles ont été durement frappées par son effondrement. Mais le krach de 2008 marque aussi un tournant pour la société islandaise. Brynhildur Heiðar-og Ómarsdóttir, de l'Association des droits des femmes, rappelle que cette crise "a signifié la banqueroute d'une idéologie en même temps que celle de l'économie".

Plus question alors de continuer de confier les responsabilités politiques et économiques au même groupe (d'hommes) qui avaient mené le pays à la faillite : la crise politique qui a suivi l'effondrement du système financier a conduit à la démission du gouvernement conservateur, et des femmes ont pris les choses en main. Amenant l'une d'elles, Jóhanna Sigurdardóttir, au poste de Première ministre d'un gouvernement paritaire.

Jóhanna Sigurdardóttir était aussi la première Première ministre ouvertement homosexuelle. (OLIVIER MORIN / AFP)

L'occasion était trop belle. Lors de son court passage au pouvoir (jusqu'en 2013), l'Alliance, coalition de centre gauche, a beaucoup œuvré en faveur d'une égalité formelle entre les hommes et les femmes. Elle a notamment interdit les clubs de strip-tease, pénalisé l'achat d'actes sexuels et instauré une politique de quotas pour les postes de direction dans les entreprises de plus de 50 salariés.

Aujourd'hui, "la question de l'égalité fait partie du débat national", assure Brynhildur Heiðar-og ÓmarsdóttirPour leur rappeler leurs engagements, les politiques peuvent compter sur l'impressionnant mouvement féministe islandais et sa capacité à mobiliser, qui n'a pas faibli. Plus de 30 associations féministes ont ainsi participé à l'organisation de la grève et de la marche de lundi. 

Mieux : des femmes de tous les âges participent à ces manifestations. "Le féminisme est de plus en plus populaire, notamment chez les jeunes", assure Brynhildur Heiðar-og Ómarsdóttir. "La jeune génération est encore plus radicale et prête à se mobiliser."

Le pays le plus paritaire du monde

Il y a quelques jours, ITV consacrait un reportage à une école maternelle qui mettait un point d'honneur à apprendre aux petites filles à être courageuses, et à faire entendre leur voix. Elles seront-peut être les premières à profiter des effets de la mobilisation des citoyens et des politiques en faveur de l'égalité : une société 100% paritaire. La bataille paie. Trois infos pour s'en convaincre :

  • Sur cette île de 320.000 habitants, 80% des femmes travaillent, notamment grâce à un système de congé parental très performant, partagé entre les deux parents, et dont 90% des pères profitent.
  • 43% des députés islandais sont des députées, et le gouvernement est paritaire.
  • La première femme élue présidente de la République au suffrage universel au monde était évidemment islandaise : Vigdis Finnbogadottir, en 1980.

Pour toutes ces raisons, l'Islande est considéré comme le pays le plus paritaire du monde. C'est la conclusion du classement du Forum économique mondial sur l'égalité hommes-femmes, dont l'édition 2016 a été publiée ce mercredi et dont l'Islande arrive en tête... pour la huitième année consécutive. La France est 17e. Une donnée à ajouter à la liste des raisons qui en font le meilleur pays du monde (avec les elfes, Björk et le clapping) !

Agathe Ranc

 

 

 

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

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