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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 21:49

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Sur les réseaux
Les meufs, lundi à 16h34, tweetez pour vos salaires : « Ah bon ? Mais j’ai envie de tout casser »

 

 

 

 

Ce devait être un mouvement en ligne... mais beaucoup veulent plus. Pour protester contre l’inégalité salariale dont elles sont victimes, les femmes sont invitées à arrêter de travailler ou à tweeter, lundi 7 novembre à 16h34.

 

 

« Bonne révolution ! »

C’est par le biais de cette idée que Jeanne (son prénom a été changé) a découvert le mouvement du 7 novembre. Pour cette journaliste salariée d’une petite locale, la mobilisation est l’occasion d’une réflexion plus générale sur le sexisme en entreprise.

« Moi je bosse dans un média où il n’y a pas de femme chef et où les hommes ont des progressions salariales plus rapides. »

Pour autant, Jeanne ne pourra pas quitter son poste à 16h34 :

« On doit sortir un canard et je ne veux pas mettre mes collègues dans la merde. »

Va donc pour le tweet et le rouge ! J’ai dit à Jeanne que je ferai de même et que j’irai sûrement au rassemblement parisien.

Elle raccroche le téléphone un sourire dans la voix, en me souhaitant une « bonne révolution », comme on se dit « joyeux noël » le 25 décembre. On dirait qu’il se passe un truc.

 

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 
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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 20:25

 

 

Source : http://multinationales.org

 

 

Source : Les jours

 

Fiscalité

Comment Engie a transféré 27 milliards d’euros au Luxembourg

 

 

 

 

Il y a quelques semaines, la Commission européenne ouvrait une enquête sur les pratiques fiscales d’Engie au Luxembourg, avec en ligne de mire certaines opérations problématiques entre des filiales basées dans le Grand-duché. Il s’avère qu’Engie a placé en tout 27 milliards dans ce petit pays, aujourd’hui sous le feu des critiques pour ses pratiques fiscales. Plus de la moitié de ses capitaux propres ! De quoi lui permettre de diminuer substantiellement sa fiche d’impôts, selon l’enquête des Jours.

Nicolas Cori des Jours a poursuivi son enquête sur les filiales d’Engie au Luxembourg :

Parmi les 26 filiales luxembourgeoises d’Engie (ex-GDF Suez) que Les Jours ont révélées (voir l’épisode précédent), l’une d’entre elles renferme un trésor caché. Pas un coffre avec des bijoux comme dans les histoires de pirates – on est dans le monde des multinationales – mais, plus prosaïquement, des euros. Beaucoup d’euros : 27 milliards au total. Cette holding s’appelle Engie Invest International (Engie II) et ces 27 milliards représentent le niveau de ses capitaux propres, c’est-à-dire de ses ressources financières. Engie, un groupe détenu à 33 % par l’État français, dispose d’une filiale au Luxembourg possédant plus de la moitié de sa valeur totale (le groupe affichait fin 2015 des capitaux propres totaux de 49 milliards d’euros). De quoi mettre au point un schéma d’évasion fiscale massif (ou d’optimisation, comme disent les avocats fiscalistes). Selon nos calculs, ce sont ainsi 2 milliards d’euros de profits qui auraient été transférés au Luxembourg entre 2011 et 2014 afin de diminuer la fiche d’impôt du groupe.

Cette information, vous ne la trouverez pas dans les rapports annuels d’Engie. La multinationale est une société cotée en Bourse qui doit a priori de la transparence à ses actionnaires, mais Engie II est aussi bien cachée qu’un coffre enterré sur une île déserte. On ne communique pas sur cette filiale (ou alors seulement devant des cercles très restreints). Une seule référence est faite dans le dernier document de référence publié : Engie II est citée dans une liste de « certaines entités des branches Énergie Europe et autres » qui « ne publient pas de comptes annuels en application des dispositions internes de droit luxembourgeois ». Pour trouver des informations comptables sur cette filiale, il nous a fallu éplucher un nombre très important de documents provenant d’autres sociétés du groupe. Contacté, Engie n’a pas souhaité s’exprimer. Et ce que nous avons découvert pourrait intéresser la Commission européenne qui, depuis le 30 août, conduit une enquête approfondie sur le traitement fiscal accordé par le Luxembourg à quatre filiales de la multinationale. Engie II est en effet liée financièrement à ces quatre sociétés. Elle est leur maison-mère, et c’est elle qui a prêté la somme destinée à mettre au point l’un des montages d’optimisation fiscale considéré comme litigieux par la Commission.

Lire l’intégralité de l’enquête sur le site des Jours (abonnement).

Engie n’a toujours pas communiqué officiellement sur cette affaire.

— 
Photo : Xavier Julie CC

 

 

 

Source : http://multinationales.org

 

 

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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 19:29

 

Source : http://www.marianne.net

 

Les Français veulent bien du revenu universel… mais pas pour les autres!
 
 
 
Un sondage publié cette semaine par l’institut Odoxa révèle que l’idée d’un revenu universel suscite la défiance d’une majorité de Français. Ces derniers craignent qu’il encourage l’oisiveté… tout en affirmant qu’ils continueraient à travailler s’il était mis en place. Un paradoxe qui traduit l’essoufflement du mouvement solidariste en France.
 
 
 
Selon un sondage, les Français se méfieraient des effets sur la société du revenu universel. - SIPA
 

Coup de froid sur le revenu universel. Alors qu’un BVA indiquait il y a six mois que plus de la moitié des Français étaient favorables à la création d’un revenu de base, il semblerait que la donne ait changé. En effet, selon une d’Odoxa publiée ce jeudi 3 novembre, les Français seraient une large majorité à voir cette mesure d’un mauvais œil. Là, c'est l’effet désincitatif qu’elle pourrait avoir sur l’emploi qu'ils pointent du doigt. Ainsi, 64% des sondés estiment que la création d’un revenu universel créerait une société d’assistés. Ils sont par ailleurs une large majorité à penser qu’une telle mesure ne serait ni bonne (59%), ni juste (62%). Une lecture superficielle de ce sondage pourrait donc laisser penser que le projet du revenu universel est bon pour les orties…

Ce serait négliger toutefois la véritable information que délivre l’enquête d’Odoxa. Un paradoxe : si 64% des sondés pensent que le revenu universel inciterait les autres à ne plus travailler, ils sont une écrasante majorité à dire que pour eux-mêmes, il n’y aurait pas d’effet désincitatif. En effet, 85% d'entre eux affirment qu’ils continueraient à travailler pour gagner plus d’argent et parce qu’une vie sans travail ne leur semble pas concevable. Les réticences entourant le revenu de base tiennent donc essentiellement à l’image dépréciée que les individus ont de leur société : celle d’une société de fainéants, où les autres profitent des efforts consentis au niveau individuel.

La solidarité nationale, un concept suranné ?

François Dubet, sociologue du travail et ancien directeur de l’Ecole des hautes études en sciences sociales, n’est pas étonné par ce paradoxe français. « Tous les travaux universitaires montrent qu’il existe une forme de défiance généralisée vis-à-vis d’autrui, explique-t-il. C’est particulièrement le cas à l’égard des pauvres et des chômeurs. Le discours de culpabilisation qui veut que "s’il y a des pauvres, c’est la faute aux pauvres" est de plus en plus répandu, y compris chez les hommes politiques. C’est un renversement de l’opinion publique en France car, jusqu’à il y a quelques années, on considérait que les chômeurs étaient des victimes et non des coupables. » Pour le chercheur, ce changement de perception est à mettre sur le compte d’un « long épuisement de la solidarité nationale et de la glorification du système méritocratique américain ».

Les réserves exprimées dans ce sondage sont aussi largement alimentées par l’incertitude qui règne autour du concept de revenu universel. Son montant, son mode de distribution et son financement sont autant d’inconnus qui finissent par accoucher de préjugés tenaces. D’ailleurs, l’étude d’Odoxa montre bien les fantasmes qui sont projetés sur le revenu universel. Alors que la question posée par l’institut retient l’hypothèse d’une « mesure qui s’appliquerait sans dépense supplémentaire pour l’Etat puisqu’elle s’accompagnerait d’une remise à plat des autres mesures de solidarités existantes », 62% des sondés pensent que l’instauration d’un revenu universel aurait un coût exorbitant pour la société…

Une expérimentation dans les tuyaux

Reste enfin la teneur des questions adressées aux sondés. Comme le souligne François Dubet, « certaines questions appellent certaines réponses. Ici, on ne demande pas "pensez-vous qu’un revenu universel puisse diminuer la pauvreté ?" mais "pensez-vous qu’un revenu universel créera une société d’assistés ?" Cela change pas mal de choses... » D’autres questions sont, elles, extrêmement vagues. Ainsi lorsqu’il est demandé aux sondés si l’instauration d’un revenu universel « compris entre 500€ et 1.000€ euros » serait une mesure bonne et réaliste : comme l’a démontré la , les effets et le financement d’un revenu universel diffèrent justement totalement selon qu’il est de 500€ ou de 1.000€. Dès lors, comment peut-on répondre à une question pareille ?

La fondation Jean Jaurès, d’ailleurs, vient de s’associer avec la Gironde pour travailler à une du revenu universel dans le département. Cet essai pratique pourrait intervenir au début de l’année 2017. Il sera sans doute plus utile d’interroger les Girondins qui auront participé à ce projet pour obtenir un retour fiable sur l’intérêt du revenu universel.

 

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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4 novembre 2016 5 04 /11 /novembre /2016 21:03

 

 

Source : http://sain-et-naturel.com

 

Désormais L’Inra en est convaincu : la permaculture est rentable !

 

 

Inra

 

Image crédit : www.naturalblaze.com

 

Au terme d’une grande étude, l’Institut national de recherche agronomique valide la rentabilité de la permaculture. Un grand pas en avant

La permaculture séduit enfin les plus grands spécialistes de l’agriculture. Même le très sérieux Institut national de la recherche agronomique (l’Inra) est désormais conquis ! La preuve avec cette étude passionnante aux résultats spectaculaires.

La permaculture c’est produire du bio, dans le respect des écosystèmes et en s’appuyant sur la nature plutôt que sur la chimie et la mécanique. Sur le papier, c’est bien joli, mais en vrai, est-ce que ça marche et, surtout, est-ce que ça paye ? Oui, répond désormais l’Inra, en s’appuyant sur quatre longue années d’observation de la ferme du Bec-Hellouin, en Normandie.

Afficher l'image d'origine

 
Image crédit : www.permatheque.fr

Couverture

Pendant quatre ans, entre 2011 et 2015, les scientifiques ont étudié une petite parcelle de 1 000m2 seulement : 421m2 de serres, 233m2 d’agroforesterie (verger maraîcher) et un jardin mandala en spirales de 378m2.

Vous voyez, rien de gigantesque. On est même très loin des géantes exploitations modernes. Pourtant, au terme de ses recherches, l’Inra a conclu que cette petite surface permettait de dégager un revenu mensuel net entre 900 et 1570€ !

Afficher l'image d'origine

 

Image crédit : /www.informaction.info

 

Vous vous dites que ce n’est pas énorme ? Et pourtant…

« Ce revenu agricole apparaît tout à fait acceptable, voire supérieur, au regard des références couramment admises en maraîchage biologique diversifié. »

Pour tout comprendre et aller plus loin, cette courte vidéo produite par l’Inra lui-même :

 

 

Gagner de l’argent sans polluer, ni exploiter la terre, c’est donc possible !

Certains continuent de dénigrer la permaculture. Qu’on leur montre ce reportage ! L’avenir, c’est ça.

Pour ceux qui veulent en savoir davantage, ce livre écrit par les fondateurs de la ferme du Bec-Hellouin, Perrine et Charles-Hervé Gruyer :

Source :positivr.fr/

 

 

 

Source : http://sain-et-naturel.com

 

 

 

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4 novembre 2016 5 04 /11 /novembre /2016 20:21

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Manifestation contre la loi travail: six mois avec sursis pour le sociologue Nicolas Jounin
3 novembre 2016 | Par christophe Gueugneau
 
 
 
 

Le sociologue était accusé par un commissaire d’avoir frappé volontairement un policier lors d’une manifestation interdite contre la loi El Khomri le 28 avril au matin. Il a toujours démenti les faits, accusant au contraire les policiers de lui avoir porté des coups.

Six mois avec sursis pour des faits contestés avec méthode. Nicolas Jounin, jeune sociologue de 35 ans, a été condamné jeudi 3 novembre à six mois de prison avec sursis par le tribunal de Bobigny, qui l'a jugé coupable d'avoir frappé un policier au printemps dernier lors d'une manifestation contre la loi El Khomri. Nicolas Jounin a toujours démenti les faits, et notamment lors de l'audience le 6 octobre où son avocat avait pointé plusieurs contradictions dans les témoignages des policiers.

Le sociologue était accusé d’avoir bousculé et fait tomber un policier, puis de lui avoir asséné un coup de pied sur le casque, le 28 avril au matin. Ce jour-là, des syndicalistes s’étaient donné rendez-vous à Gennevilliers pour distribuer des tracts et inciter les travailleurs, du port notamment, à rejoindre le mouvement contre la loi El Khomri. Après un face-à-face avec des policiers, ils décident de prendre le métro pour se rendre Carrefour Pleyel à Saint-Denis, et rejoindre ainsi une assemblée générale interprofessionnelle prévue à 10 heures à la Bourse du travail. Une manifestation, déclarée, est prévue l’après-midi même au départ de la place Denfert-Rochereau à Paris.

Les faits reprochés à Nicolas Jounin se seraient déroulés Carrefour Pleyel. Selon le récit policier, un groupe aurait chargé un cordon positionné pour les empêcher de rejoindre la Bourse du travail. C’est à cette occasion que Nicolas Jounin aurait foncé sur un policier chargé d’envoyer des grenades lacrymogènes. Les policiers accusent également les manifestants d’avoir jeté des œufs, des pommes de terre et même des pierres sur la police.

 

Nicolas Jounin © capture d'une vidéo de L'Humanité (https://www.youtube.com/watch?v=-rHaRaeuXyE) Nicolas Jounin © capture d'une vidéo de L'Humanité (https://www.youtube.com/watch?v=-rHaRaeuXyE)
 
 

 

« Je ne reconnais pas les faits, avait déclaré le 6 octobre le sociologue au tribunal. Au contraire, je me trouvais juste devant le cordon de policiers, poussé par les gens qui étaient derrière moi. On m’a fait un croche-patte, je suis tombé, je me suis relevé, puis un deuxième, et là on me frappe à terre. Je suis cogné à la hanche et à la tête, puis je suis arrêté. » Sa « victime », le policier que Nicolas Jounin est censé avoir frappé, était présente elle aussi dans la salle du tribunal. Membre de la Brigade anticriminalité, il était ce jour-là équipé pour le maintien de l’ordre. Il n’a pas voulu se porter partie civile. De fait, il est incapable d’identifier Jounin comme étant son agresseur. C’est le commissaire chargé du dispositif sur place qui l’a identifié. 

Juste avant les réquisitions du ministère public, l’avocat de Nicolas Jounin, Me Raphaël Kempf, avait cependant soulevé un dernier détail troublant du procès-verbal rédigé par le commissaire. Celui-ci indique qu’il a formellement identifié le sociologue, un « homme avec une légère calvitie »« Or, mon client portait un bonnet ce jour-là !...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

 

Lire aussi

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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4 novembre 2016 5 04 /11 /novembre /2016 20:09

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Infirmières bulgares: le régime Kadhafi aurait inoculé le VIH aux enfants de Benghazi
4 novembre 2016 | Par Fabrice Arfi et Karl Laske
 
 
 
 

Presque dix ans après la libération des infirmières bulgares, l'affaire de la contamination par le virus du VIH de centaines d’enfants de Benghazi prend les allures d’un crime d’État unique en son genre. Dans des notes obtenues par Mediapart, l’ancien premier ministre Choukri Ghanem relate que ce sont deux hauts responsables du renseignement libyen qui se sont procuré des « fioles » du virus et l'ont inoculé aux enfants. > English version: Gaddafi regime 'deliberately infected' Libyan children with HIV

 

Si les faits se confirment, il s’agira d’un crime d’État unique en son genre. Dans des notes posthumes obtenues par Mediapart, l’ancien premier ministre de Libye Choukri Ghanem rapporte que deux hauts responsables du renseignement libyen ont eux-mêmes inoculé, en 1998, le virus du VIH à des centaines d’enfants hospitalisés à Benghazi. Une « opération spéciale » d’empoisonnement qui aurait été avouée devant témoins par le chef du renseignement militaire, Abdallah Senoussi, en 2007, au lendemain de la libération des infirmières bulgares et d’un médecin palestinien accusés à tort.

 

Abdallah Senoussi, en août 2011, juste avant la chute du régime libyen. © Reuters Abdallah Senoussi, en août 2011, juste avant la chute du régime libyen. © Reuters
 
 

Abdallah Senoussi et le patron des services spéciaux libyens, Moussa Koussa, se seraient « procuré les fioles de virus contagieux ». Quatre fioles pour Senoussi, vingt-sept pour Moussa Koussa. Et les deux espions auraient coordonné la contamination de 232 enfants à l’hôpital de Benghazi. Leur objectif étant de fabriquer de toutes pièces une tragédie dont ils accuseraient l’Occident. Abdallah Senoussi était déjà mis en cause dans l’attentat contre le DC-10 d’UTA qui avait fait 170 victimes, dont 54 Français, le 19 septembre 1989. La contamination avait fait, en 2006, 52 morts parmi les enfants.

 

Le manuscrit posthume de Choukri Ghanem, retrouvé par la justice hollandaise en 2013, est désormais entre les mains de magistrats français. Ancien chef du gouvernement (2003-2006) puis ministre du pétrole (2006-2011), Ghanem revient en détail sur le dossier de cinq infirmières bulgares et d’un médecin palestinien, cibles d’un complot judiciaire qui les a jetés en prison pendant huit ans, entre 1999 et 2007.

Son carnet contenait déjà des révélations sur des versements en faveur de Nicolas Sarkozy, dont Mediapart a fait état. Après avoir fait défection, l’ancien dignitaire a été retrouvé noyé dans le Danube, à Vienne (Autriche), en avril 2012. Retrouvé par la police hollandaise dans le coffre-fort de son gendre aux Pays-Bas, le document a depuis été authentifié...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

 

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4 novembre 2016 5 04 /11 /novembre /2016 18:53

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

60 millions de Français fichés : "La base de données sera détournée de son but initial…"
La députée ex-EELV Isabelle Attard s'oppose au décret publié par le gouvernement le 30 octobre permettant la création d'une base de données de soixante millions de Français. Des renseignements tels que l'apparence physique, le nom, l'adresse ou l'email des personnes y figureront. Pour l'élue, ce projet s'annonce hautement liberticide.
 
 
 
Isabelle Attard s'oppose au décret "fichage". - SIPA
 

Depuis le début de son mandat, Isabelle Attard, députée non-inscrite (ex-écologiste) du Calvados, s'attèle à dénoncer les immixtions de l'Etat dans notre vie privée. Elle s'oppose aujourd'hui au décret publié par le gouvernement le 30 octobre qui permet la création d'une base de données de soixante millions de Français comprenant notamment des données biométriques, une photo, le nom, l'adresse ainsi qu'une adresse électronique des personnes fichées. Une masse d'informations personnelles qui n'avaient jamais, jusqu'alors, été réunies dans un seul et même fichier.

 

Marianne : Vous êtes opposée à la création d'une base de données comprenant des informations sur soixante millions de personnes. Pourquoi ?

 

Isabelle Attard : Il y a une inadéquation totale entre le moyen choisi, à savoir la création d'un fichier comprenant énormément d'informations sur soixante millions de personnes, et le but officiellement recherché. On nous dit qu'il s'agit de lutter contre les faux papiers. Je n'en crois pas un mot. Mon avis est que le gouvernement souhaite disposer d'un tel fichier pour en savoir plus sur la population, au cas où... Le plus grave est que le contexte sécuritaire actuel, les attentats, l'état d'urgence, permettent au gouvernement de faire passer ce texte sans aucun débat, sans aucune délibération.

 

Pourquoi partir du principe que ce fichier servira à surveiller la population ?

Avec ce genre de fichiers, des détournements ont toujours eu lieu. Aux Etats-Unis, le gouvernement s'est servi du Patriot Act pour surveiller la population, notamment des personnalités écologistes qui ne représentaient aucune menace terroriste. En France, François Hollande avoue (dans Un président ne devrait pas dire ça, Stock, ndlr) s'être servi de l'état d'urgence pour mater des militants écologistes pendant la COP21. Donc comment avoir confiance avec ce fichier ? Pour moi, c'est très clair, il sera détourné de son but initial. Et pas seulement en cas de changement de gouvernement, comme l'estiment certains acteurs. Il suffit de circonstances particulières. En cas d'attentat, le risque sera fort de recourir à ce fichier. Et quand les données auront fuité, il ne sera plus possible de revenir en arrière...

 

Le gouvernement affirme avoir tenu compte des réserves de la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés)...

 

Ce n'est pas vrai. Dans un avis de 2011, la CNIL conseille au gouvernement de mettre une puce contenant les mêmes données sur les cartes d'identités et les passeports. Ce n'est pas la solution qui a été retenue. On voit bien qu'il y a une ambiguïté que le gouvernement ne peut lever. De plus, ce choix de créer une base de données montre la voie aux pirates. La question n'est pas de savoir si ce fichier sera piraté, mais quand il le sera.

 

On peut penser que les meilleurs pare-feux seront mis en place...

Je ne crois pas que cela sera suffisant. Aux Etats-Unis, les données biométriques de plus de cinq millions de personnes ont récemment fuité. Ces informations ont une valeur commerciale faramineuse ! Il est évident que des piratages auront lieu pour ensuite vendre ces renseignements à des entreprises. Si on croise ces fichiers avec d'autres informations, on peut presque tout savoir d'une personne. On pourra donc faire des offres sur mesure ou refuser une assurance car vous ne répondez pas aux critères. On joue vraiment aux apprentis sorciers avec ce fichier.

 

Peut-on encore empêcher la création de fichier ?

Puisque le gouvernement a décidé de procéder en catimini, par décret, il n'y a pas énormément de voies pour agir. Des associations contesteront sans doute le décret mais le Conseil d'Etat pourrait très bien répondre qu'il n'y a pas de risque car le fichier n'est pas consultable par le public. Or, les règles de consultation pourront être changées ultérieurement, sans qu'aucun contrôle ne soit fait. Reste la possibilité de mener une fronde citoyenne afin que ce fichier n'existe pas.

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Tous fichés
Dix raisons de se méfier du « fichier monstre »

 

 

Une nouvelle base de données compilant les infos de 60 millions de Français vient de voir le jour. Vous ne comprenez pas pourquoi tout le monde en parle, un peu inquiet ? On vous explique.

 

Cette année, le gouvernement a fêté les morts en beauté : dans la torpeur de la Toussaint, il a décrété la création d’un tout nouveau fichier baptisé TES, pour « Titres électroniques sécurisés ».

Y seront stockées tout un tas d’infos sur les personnes avec une carte d’identité ou un passeport. Soit en gros, tous les Français.

On voit venir les ronchons qui vont nous traiter de parano avec cette énième histoire de population massivement scrutée et cataloguée. Et nous inviter, à l’instar d’un Bernard Cazeneuve ce 2 novembre à l’Assemblée, à ne pas avoir peur d’une citrouille parce que l’avant-veille c’était Halloween. Sauf que cette citrouille n’a vraiment rien d’ordinaire.

Cette nouvelle base de données – qui a déjà hérité de son petit nom de « fichier monstre » – a de quoi faire flipper.

 
 

1 Tout le monde est visé

60 millions de Français, du jamais vu depuis 1940.

 

Ça a été dit et redit mais il est bon de le rappeler : ce nouveau fichier va concerner toute personne qui cherche à obtenir ou à renouveler sa carte d’identité ou son passeport. Pas besoin d’avoir fait maths sup’ pour saisir que ça concerne TOUS LES FRANÇAIS.

Seule exception : les moins de 12 ans. Docile, le gouvernement a suivi de vieilles recommandations [PDF] de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), elles-mêmes alignées sur le droit européen en la matière.

Appelée à donner son avis sur la création de fichiers pareils – sans qu’on le suive forcément –, la gardienne de la vie privée a estimé que le dispositif concernerait près de « 60 millions de personnes ».

A titre de comparaison, le fichier qui compilait jusque là les données des titulaires de passeport (également baptisé TES) « contient 15 millions de jeux de données ». « Un changement d’ampleur et, par suite, de nature, considérable », peut-on lire dans l’avis qu’elle a rendu le 29 septembre, où elle émet « plusieurs réserves ».

« C’était en 1940 »

Ce fichage intégral rappelle en plus, comme on dit souvent de façon ironique, « les heures les plus sombres de l’Histoire ».

En 2012, quand la droite alors majoritaire avait proposé un dispositif similaire, vite baptisé « le fichier des gens honnêtes », de nombreux élus socialistes rappelaient, à l’instar de Serge Blisko :

« La France n’a créé qu’une seule fois un fichier général de la population, c’était en 1940. Il fut d’ailleurs détruit à la Libération. »

L’inquiétude de voir ressusciter cette base de données était telle que des socialistes avaient demandé au Conseil constitutionnel de censurer le texte en question. Il l’a fait en partie, jugeant contraires au droit à la vie privée certains rouages du système.

Parmi ceux qui ont saisi les Sages à l’époque, les actuels ministres des Affaires étrangères – Jean-Marc Ayrault, qui a signé le nouveau décret – et de la Justice – Jean-Jacques Urvoas. Si son nom ne figure pas sur l’acte de naissance du fichier monstre, qui relève de l’Intérieur, Urvoas faisait partie des plus ardents pourfendeurs du dispositif en 2012 :

« Ce texte contient la création d’un fichier à la puissance jamais atteinte dans notre pays puisqu’il va concerner la totalité de la population ! Aucune autre démocratie n’a osé franchir ce pas. »

 
 

2 Taille, empreintes, photo, couleur des yeux... Des tas d’infos compilées

Et il fait quoi ton papa dans la vie ?

 

Et sur ce fichier, on y trouvera quoi ? Bien plus qu’un portrait chinois. Des tas d’infos y seront compilées sur vous :

  • nom, prénoms
  • date et lieu de naissance
  • adresse (et parfois adresse électronique et numéro de téléphone)
  • sexe
  • taille
  • couleur des yeux
  • empreintes digitales
  • photo du visage
  • filiation des parents

C’est limite si on ne vous demande pas la profession des parents et le métier dont vous rêvez.

A cela, s’ajoutent aussi des informations sur le titre d’identité décroché en lui-même (son numéro, s’il a déjà été perdu ou volé, la copie des pièces justificatives associées au dossier...).

Actuellement, la base de données des passeports compile déjà certaines des infos citées ci-dessus.

Le toilettage est plus conséquent pour la carte d’identité, jusque là encadrée par des décrets datant de 1987 et 1955 [PDF].

 

3 Mais surtout, des infos hyper sensibles

Difficile de se débarrasser de son minois et de ses empreintes.

 

Les données recueillies seront aussi en partie biométriques. Comme leur nom l’indique, elles mesurent le vivant : les caractéristiques de notre visage ou des lignes de nos doigts.

Contrairement à une adresse ou même un nom de famille, empreintes et visage sont, sauf à se mutiler (et des sans-papiers le font d’ailleurs pour échapper au fichage) ou à jouer les Travolta dans « Volte/Face », immuables.

Elles renvoient à une « réalité biologique » qui est propre à chacun d’entre nous, comme le rappelle souvent la Cnil. Et peuvent donc « être rapprochées de traces physiques laissées involontairement par la personne ou collectées à son insu ».

Sur une tasse de café ou en passant devant une des nombreuses caméras de vidéosurveillance. Croisées à un fichier-monstre, on imagine vite un monde façon « Person of Interest », où le moindre minois capté dans la foule renvoie à une foultitude de renseignements privés.

C’est pourquoi la gardienne de la vie privée, comme le législateur français, mais aussi le Conseil constitutionnel, les estiment « particulièrement sensibles ».

 

 

 

Qui seront conservées au moins dix ans

Et encore, si on est mineur.

 

Si vous êtes majeur, les infos liées à votre carte d’identité seront gardées 20 ans. Ce sera 15 ans pour le passeport.

Pour les mineurs, on rabaisse tout de cinq ans.

 
 

5 Qu’un paquet de monde pourra consulter

La préfecture, les agents du renseignement, les douanes et même des autorités étrangères... Un fichier de police ?

 

Tous les fonctionnaires habilités à délivrer carte d’identité ou passeport, ou à surveiller leur délivrance, peuvent accéder aux données de ce fichier.

Ça va des ministères de l’Intérieur aux Affaires étrangères aux préfectures et sous-préfectures, en passant par les agents des ambassades et consulats.

Mais ce n’est pas tout. Un juge d’instruction, un procureur ou un officier de police judiciaire peuvent demander à y avoir accès dans le cadre d’une enquête. C’est la procédure de réquisition judiciaire.

La Cnil ne manque pas de le rappeler dans son avis. Il faut dire qu’en 2011, dans une note [PDF] sur le « fichier des gens honnêtes », elle redoutait déjà les recours abusifs à cette possibilité, susceptible de transformer le fichier administratif en fichier de police :

« Il conviendrait [...] de s’assurer qu’un tel système ne soit pas détourné de sa finalité par un recours systématique aux réquisitions judiciaires [...]. En effet, une consultation systématique du fichier aurait pour effet de le doter de facto d’une finalité de police judiciaire, qui constitue une finalité distincte. »

D’autres encore ont le droit de jeter un œil à ces infos, tant qu’ils ne touchent pas aux empreintes. Et tant, précise le décret, qu’ils demeurent dans leur mission. Les heureux élus sont :

  • les services de renseignement, dans la prévention « d’actes de terrorisme » ou susceptibles, bien plus largement, de « porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ». On n’en sait pas plus sur la manière dont ils y auront accès.
  • des officiers de police judiciaire qui travaillent avec Interpol, notamment sur un autre fichier monstre, européen celui-ci : le système d’information Schengen II, où chaque Etat liste personnes (suspects, en danger...) et objets (titres d’identité volés, armes, voitures à saisir...) à surveiller. Ce qui fait que, potentiellement, ces infos peuvent aussi se retrouver à l’étranger, précise le décret.
 
 

6 Et qui seront convoitées

Comment s’assurer de la sécurité de ce méga-fichier ?

 

Une base de données gigantesque, presque exhaustive sur le population française, c’est un énorme pot de miel : le pirater permet d’avoir des infos précieuses. Vous n’êtes pas sans savoir que pas un jour ne passe sans son histoire de vol de données ou d’intrusion dans un fichier client.

Dans le décret, rien n’est dit sur le volet sécurité. La Cnil peut bien appeler à mettre en place des garanties strictes, comment vérifier qu’elles seront bien mises en place ?

Et quand bien même la parole de l’Intérieur nous satisfait, et qu’il met effectivement en place plusieurs verrous pour protéger ce fichier, aucun dispositif n’est inviolable.

C’est Jean-Jacques Urvoas, en 2012, qui en parle le mieux :

« Aucun système informatique n’est impénétrable. Toutes les bases de données peuvent être piratées. Ce n’est toujours qu’une question de temps. »

 
 

7 Sans compter qu’un fichier n’était pas nécessaire !

Pas besoin de passer par un fichier pour lutter contre la fraude d’identité !

 

Le gouvernement assure que ce fichier géant est avant tout créé pour mieux empêcher la falsification des titres d’identité.

S’assurer, en enregistrant sa demande que celui qui veut le renouvellement de la carte d’identité au nom de monsieur Dupont Rémi Henri Charles, né le 7 juillet 1974 à Chartres est bien le monsieur Dupont en question.

En vrai, ça va un peu plus loin que ça, puisque le fichier pourra aussi être consulté dans le cadre de la lutte anti-terroriste. Mais passons.

Personne, de la Cnil au Conseil constitutionnel, ne conteste la légitimité du combat contre la fraude documentaire. Le hic, c’est qu’il n’était pas du tout indispensable de créer une base de données comme celle-ci pour le faire. Et bien.

 

Un sas de contrôle Parafe, à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, le 27 décembre 2012

Un sas de contrôle Parafe, à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, le 27 décembre 2012 - PIERRE VERDY / AFP

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La Cnil le dit et le répète depuis une vingtaine d’années : il suffirait de coller une puce sécurisée dans chaque titre d’identité et le tour serait joué ! C’est déjà le cas sur les passeports biométriques, explique François Pellegrini, informaticien et commissaire de la Cnil, sur son site personnel.

Vos empreintes sont stockées sur la puce de votre passeport, et chiffrés de manière à les sécuriser. Les lecteurs biométriques des aéroports vérifient d’abord que la puce contient bien des infos officielles et non falsifiées. Puis, quand vous appuyez votre doigt pour sortir du sas, on vérifie que l’empreinte correspond bien à celle stockée dans le passeport. A quelques erreurs près (dans 3% des cas selon la Cnil), ça marche.

 
 

8 Pourquoi alors avoir opté pour un fichier ?

De la simple authentification d’une personne à l’identification de n’importe qui, n’importe quand.

 

S’il n’est pas nécessaire, et jugé extrêmement sensible en raison de son volume et des infos qu’il contient, pourquoi diable avoir choisi de faire un fichier géant ?

A Télérama, l’Intérieur indique que placer une puce électronique dans les cartes d’identité reviendrait trop cher. Il est vrai que ce sera plus coûteux, mais si ça permet de préserver la vie privée de tout le monde, en boostant le made in France via des fleurons comme Gemalto, ou Morpho, pourquoi se priver ?

Les plus critiques redoutent que ce fichier monstre soit en fait un cadeau déguisé aux forces de l’ordre, très opportun en ces temps de grondements policiers. Une base dans laquelle ils pourront aller chercher le nom, l’adresse, d’une personne dont les empreintes ou la photo sont connues.

Un doigt vu de près.

Un doigt vu de près. - Chris Costes / FLickR CC BY

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Le gouvernement assure que ce n’est pas le cas. Que ce fichier ne permettra que de vérifier que vous êtes bien la personne que vous prétendez être.

Vous vous présentez à l’aéroport, on regarde si vos empreintes sont bien celles sur votre passeport et si ce n’est pas le cas, on sait simplement que vous êtes quelqu’un d’autre. Sans savoir qui : c’est ce qu’on appelle l’authentification.

Le mouvement inverse, l’identification, permet de prendre n’importe quelle photo ou empreinte, dans n’importe quel contexte, pour la coller dans une base de données afin de trouver une correspondance. C’est donc beaucoup plus invasif.

Dans le décret, il n’y a qu’une petite phrase qui garantit l’absence d’identification :

« Le traitement ne comporte pas de dispositif de recherche permettant l’identification à partir de l’image numérisée du visage ou de l’image numérisée des empreintes digitales enregistrées dans ce traitement. »

Comment en être sûr ? Quelles garanties techniques sont imposées pour éviter la mise en place d’une fonction de recherche – quelques lignes de code –, dans le logiciel qui traitera cette base de données ? Qui va vérifier qu’elle n’apparaîtra pas en cours de route ?

Ces questions n’ont pas de réponse. Tout juste la Cnil peut-elle rendre visite aux fonctionnaires qui auront accès au fichier-monstre, pour s’assurer qu’il ne fait pas autre chose que ce pour quoi il a été prévu.

Mais cette dernière n’a pas compétence sur tous les services, en particulier ceux du renseignement : qui s’assurera que ces derniers ne profitent pas à fond de ces Pages jaunes aux amphéts ?

 
 

9 Un fichage modifiable, décrété sans débat, un jour férié

Circulez, y a rien à voir !

 

Ces questions auraient pu être posées et débattues si le fichier monstre en question avait été soumis au Parlement. Or ce n’est pas le cas vu que l’acte de naissance est un décret publié en douce pendant les vacances de la Toussaint.

En soi, ce choix n’est pas illégal. Il est même prévu dans la loi du 6 janvier 1978. La Cnil, qui veille à la bonne application de ce texte, ne dit pas le contraire dans son avis. N’empêche : elle glisse tout de même qu’au vu des enjeux, une discussion avec les représentants du peuple français n’aurait pas été du luxe. Surtout quand on voit la teneur du précédent débat sur l’opportunité d’un fichier monstre (voir point 1).

Il y a un autre souci avec les décrets : on peut les modifier aussi discrètement qu’on les crée. On l’a vu avec celui-là : sans la vigilance des lecteurs du Journal officiel, le fichier monstre serait passé comme une lettre à la poste.

Or « il convient, face à ces enjeux, de se placer dans le temps long », écrit encore François Pellegrini.

« Nul ne sait quel changement de régime pourrait avoir lieu d’ici trente ans. Alors, de quel outil magnifique disposerait ce régime pour rafler les personnes qui lui déplaisent ! »

 
 

10 Les dérives sont déjà arrivées

Piratages en série, dérives policières, changement de décret en douce...

 

Ces remarques vous semblent trop paranos ? Relevant d’un point Godwin superflu ? D’une anticipation exagérée et angoissée du monde ?

Pour le point Godwin, rappelons simplement que des gens sont morts pour avoir été listés sur des fichiers.

Pour le reste, sachez que les dérives redoutées pour ce fichier monstre ne sortent pas d’un cerveau malade. Elles se sont produites.

Dans tous les cas abordés ci-dessus.

  • Piratage d’une base de données monstre ? Pas une semaine ne passe sans une nouvelle base de données compromises, sans des millions d’infos qui fuitent sur Internet. Mais en ce qui concerne les fails d’Etat, on prendra l’exemple donné en 2012 par Jean-Jacques Urvoas :

« En novembre 2011, en Israël, fut volé le registre d’information de la population qui concernait des millions de citoyens de ce pays »

Neuf millions d’Israeliens se sont ainsi retrouvés à poil.

  • Dérives sur l’utilisation d’un fichier ? Il y a tout juste un mois, une enquête d’Associated Press prouvait que des flics américains utilisaient les nombreuses bases de données à leur disposition pour trouver l’adresse d’une nana qui leur plaisait, avoir des infos sur des journalistes qui leur plaisaient moins, ou espionner une ex. Bref, rien à voir avec une enquête.
     
  • Un fichier qui passe de l’authentification à l’identification ? Le fichier Eurodac a été créé en 2000 pour savoir dans quel pays de l’UE une personne a demandé l’asile (2,7 millions de personnes recensées à date). Treize ans plus tard, l’Europe a autorisé [PDF] les services de police de ses membres à y chercher des personnes pour enquêter ou prévenir des actes terroristes ou liés à « d’autres infractions pénales graves ».

 

 

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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4 novembre 2016 5 04 /11 /novembre /2016 18:32

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Camés
Les secrets des ingénieurs qui vous rendent accros à vos portables

 

 

 

 

Comment nos applis sont fabriquées pour nous rendre dépendants : plongée dans une des Bibles de « l’addiction par design »

 

Beaucoup de médecins pensent que l’addiction à Internet n’existe pas. Pourtant dans la vie quotidienne, nous sommes nombreux à parler de nos téléphones comme de cuillères de crack.

« Il est complètement accro à Tinder », « j’essaie de décrocher un peu », « quand j’ai pas mon téléphone, je suis super nerveux », « je checke mes mails toutes les 5 minutes ».

Face à ça, nous nous flagellons : trop faibles, trop nuls, trop dispersés, trop déconcentrés : nous nous reprochons sans cesse de nous faire dévorer par nos téléphones. Pourtant, si nous nous sentons dépendants de certaines applis, c’est parce que des gens ont travaillé très dur pour nous y rendre accros.

Designers, chercheurs en architecture réseau, informaticiens, entrepreneurs... dans la Silicon Valley et ailleurs, ils cherchent à inventer des produits dont nous ne pourrons pas nous passer. En exploitant nos faiblesses bien humaines.

Plongée dans une des bibles de «  l’addiction par design  », pour comprendre d’un peu plus près les mécanismes qui nous enchaînent à nos écrans.

 

Le labo des technologies persuasives

C’est à l’université de Stanford, au cœur de la Silicon Valley, qu’on trouve un des lieux centraux de la fabrication de l’addiction par les technologies.

C’est un laboratoire de recherche, appelé le Persuasive Technology Lab. Son fondateur, B J Fogg, a inventé dans les années 1990 la «  captologie  »  : l’étude des ordinateurs et des technologies numériques comme outils de persuasion.

Le fondateur d’Instagram, une des applis les plus addictives et l’une des plus grandes réussites de ces dernières années, est passé par ces cours, tout comme plusieurs designers et psychologues aujourd’hui haut placés chez Facebook.

 

Mouvements de pendule d'hypnotiseur

Mouvements de pendule d’hypnotiseur - Ray Scrimgeour/Flickr/CC

Couverture

Un ancien élève ayant tourné casaque, Tristan Harris, ancien «  philosophe produit  » chez Google dénonçant maintenant les «  heures volées à la vie des gens  », nous décrivait ainsi ce qui y était fait  :

«  Ma dernière année à Stanford j’ai choisi le cours pour devenir membre du laboratoire de persuasion technologique de Stanford. Qui était assez connu en fait pour enseigner aux étudiants comment entrer dans la psychologie des gens, et rendre les produits plus persuasifs et efficaces.

“ Persuasifs ”, ça semble bizarre comme mot dans ce contexte, mais ça veut dire  : comment tu conçois un formulaire pour que les gens le finissent  ? Si tu veux que quelqu’un ouvre un mail, comment tu le fabriques pour que ça soit le cas  ?

On a appris toutes ces techniques, qui ressemblent à celles des magiciens. (…) J’ai vu sous mes yeux cette connexion entre les étudiants qui s’entrainaient à toutes ces stratégies et ces entreprises, qui utilisent ces principes tout le temps. Parce que c’est la clé du succès économique, faire en sorte que les gens passent le plus de temps possible sur leurs services.  »

Et pour ça, il faut les rendre accros.

«  Hooked  »

«  Les technologies qu’on utilise sont devenues des compulsions, quand ce n’est pas des addictions à part entière. Le réflexe de vérifier si on a un nouveau message.

Le désir d’aller sur YouTube, Facebook ou Twitter, juste quelques minutes, pour se retrouver une heure plus tard toujours en train de faire défiler l’écran ou de taper dessus.

Cette urgence que vous ressentez probablement toute la journée, sans nécessairement la remarquer.  »

Celui qui écrit ça est un ancien élève du Persuasive Tech Lab. Il s’appelle Nir Eyal, il est «  blogueur et consultant  », invité chez Instagram ou LinkedIn, et il assume complètement le discours de l’addiction  :

«  Les innovateurs créent des produits conçus pour persuader les gens de faire ce que nous voulons qu’ils fassent. Nous appelons ces gens des “ usagers ” et même si nous ne le disons pas à voix haute, nous rêvons secrètement de les voir tous jusqu’au dernier, complètement accros à ce que nous fabriquons.  »

Après des années passées dans l’industrie, des armes faites dans les mondes du jeu social en ligne et de la pub (deux mondes qui en connaissent un rayon en matière de fabrication de l’addiction) et, dit-il, des heures d’entretiens et d’observations, il a distillé ce qu’il a appris de la formation des addictions dans un livre.

Les 4 étapes de l’addiction

Le livre «  Hooked  » a une couverture jaune vif. On y voit le dessin d’une tête d’homme, vide. Un pointeur de souris est dirigé vers le cerveau.

Le sous-titre est explicite  : «  comment créer des produits addictifs  » (en anglais le mot est « habit-forming  », mais les dictionnaires sont formels  : le mot relève du champ de l’addiction).

 

La couverture de

La couverture de « Hooked »

Couverture

Alors comment fait-on  ? C’est très simple, dit-il. Il faut créer des «  hooks  »  : des façons d’accrocher les utilisateurs, suffisamment efficaces pour qu’ils ne décrochent plus jamais.

Le but ultime  : que votre produit entre complètement dans les habitudes de l’usager, qu’il n’y pense même plus, qu’il se tourne vers lui sans même y penser, et qu’il s’y abîme sans réaliser que le temps passe.

Pour une appli, c’est le jackpot.

 

 
 

1 Trouver les bons « déclencheurs »

Ce qui va vous faire vibrer, vous émouvoir

 

Aujourd’hui, annonce Eyal,

«  les entreprises doivent comprendre non seulement ce qui fait cliquer leurs usagers, mais aussi ce qui les fait vibrer.  »

Le hook commence par un stimulus. Il faut que quelque chose donne envie aux usagers d’utiliser votre produit.

En version simple, ce sera un bouton «  Cliquez ici  », «  S’inscrire  », une notification qui provoquera chez l’usager une action.

Mais le Graal c’est le déclencheur interne  : un sentiment, une émotion, quelque chose en l’usager, dans sa psyché même – un «  itch  », une «  démangeaison  », écrit Eyal, quelque chose qui le dérange, qui le gêne.

On l’a compris, pour ça les émotions négatives servent plus volontiers de déclencheur interne  : ennui, tristesse, peur du rejet, frustration... Si un service soulage cette démangeaison (en proposant une distraction, par exemple), alors BANCO  : l’usager va associer le service et la recherche de soulagement.

Et comme nous sommes des êtres d’habitude, une fois que nous associons un produit à une sensation, il y a de fortes chances que nous répétions encore et encore le processus. Comme le dit Evan Williams, fondateur de Twitter  :

«  Internet, c’est une machine géante conçue pour donner aux gens ce qu’ils veulent. (…) On pense souvent qu’Internet permet aux gens de faire des choses nouvelles. Mais les gens veulent juste continuer à faire ce qu’ils ont toujours fait.  »

Le lien entre un déclencheur interne (exemple : la peur du temps qui passe) et une réaction (prendre une photo et la poster sur Instagram) va progressivement se renforcer, se sédimenter – «  comme les couches de nacre qui se déposent dans une huître  » écrit Eyal –, et devenir une habitude, quelque chose de subconscient plus jamais questionné.

C’est alors que l’entreprise aura réussi à établir son «  monopole sur l’esprit  »  : être la réponse instinctive à un sentiment.

Comme aujourd’hui on va sur Google quand on se pose une question. Ou sur Amazon quand on cherche un livre ou un DVD. Sur Twitter ouTinder quand on s’ennuie, sur Facebook quand on se sent seul.

 
 

2 L’action

 

Pas trop de mystère ici : c’est ce qu’on va vous pousser à faire. Vous inscrire sur Facebook, vous abonner sur Twitter, faire des recherches sur Google, faire défiler sur Pinterest, swiper sur Tinder...

Mais la règle d’or, c’est que ces actions doivent être simples et ne pas demander beaucoup d’efforts de la part des usagers.

 
 

3 Une récompense variable

 

Si vous voulez que votre utilisateur revienne encore et encore, il faut lui donner une récompense – qu’il ne vienne pas pour rien.

Mais il ne faut pas lui donner toujours la même chose. Si l’issue de l’action est toujours la même, l’utilisateur se lassera. Mais s’il s’attend à trouver quelque chose de différent, s’il y a la possibilité du nouveau, vous avez de fortes chances de le faire revenir.

Pour Eyal, c’est la clé. Il faut nous habituer à associer une action et une récompense, mais pas de façon systématique. Savoir qu’il y aura quelque chose mais ignorer quoi  : c’est le cœur du «  hook.  »

Eyal, citant une étude sur le comportement des joueurs pathologiques, déclare  :

«  En introduisant de la variabilité, on démultiplie l’effet et on crée ainsi un état de concentration, qui met en sommeil les zones du cerveau associées au jugement et à la raison, tout en activant les zones associées au désir et à l’exercice de la volonté. »

En d’autres termes, c’est pour ça, parce que vous attendez quelque chose sans trop savoir quoi, que vous vous trouvez, jugement et raison en sommeil, à zoner sur Facebook pendant des heures sans plus savoir ce que vous étiez venus chercher.

 
 

4 L’investissement

 

Pour rendre un usager bien, bien accro, il faut le garder sur le long terme. Et pour ça, il faut le «  faire un peu travailler »  : il faut qu’il investisse quelque chose qui lui donne envie de revenir.

Ce peut être des contenus, des abonnés, des données... L’important c’est qu’il ait le sentiment d’avoir tellement investi que ça ne vaut plus la peine de partir (un fonctionnement qui marche aussi sur les vieux couples dysfonctionnels).

Plus vous achetez de chansons sur iTunes, plus vous allez vouloir garder votre librairie de musique là. Plus vous avez d’abonnés sur Twitter, moins vous voudrez changer de plateforme, même pour aller sur des concurrents objectivement meilleurs.

Plus vous avez passé de temps à bâtir une réputation en ligne, comme sur eBay ou Yelp ou AirBnb, moins vous avez intérêt à en partir.

Plus vous avez galéré à apprendre à vous servir d’un produit (mettons Adobe Photoshop), moins il y a de chances que vous vouliez tout reprendre à zéro avec un autre logiciel.

Et la morale dans tout ça  ?

Tout ça, donc, repose sur l’exploitation des faiblesses des gens (ce que certains appellent « le design des vulnérabilités »), et la mise en place de tous petits mécanismes presque invisibles (envoyer une notification au bon moment, vous montrer des posts d’amis pour vous inciter à rester dans la communauté). Ce n’est pas très moral et parfois, Nir Eyal semble s’en apercevoir. Il prend alors un ton moral.

Attention, dit-il en substance, il ne faut pas utiliser ces techniques pour faire le Mal mais faire le Bien. Pour savoir où l’on se situe sur le continuum entre ces deux pôles, il propose une «  matrice de la manipulation  » pour savoir si on est plutôt un «  facilitateur  » (un gentil qui manipule les gens certes, mais pour leur bien) ou un «  dealer  » (un méchant qui leur vend du crack dans le seul but de s’enrichir).

Mais sur le fond, la position de Eyal, comme de beaucoup de behavioristes, c’est que manipuler les comportements n’est pas en soi répréhensible, tout dépend de pourquoi on le fait.

C’est la position défendue par les théoriciens du nudge : un « paternalisme libéral » où l’on pousse sans violence les usagers à prendre les « bonnes décisions » pour eux.

Charte éthique ?

D’autres trouvent ces idées hautement problématiques. C’est le cas d’un repenti du Persuasive Tech Lab, Tristan Harris, qui milite avec l’association qu’il a créée, Time Well Spent (« temps bien dépensé  »), pour la création d’un «  label  » décerné aux technologies soucieuses de ne pas trop manipuler leurs clients.

D’autres designers ont avancé l’idée d’une charte éthique pour leurs utilisateurs. Pour l’instant, ces tentatives sont encore bien loin d’avoir abouti à quoi que ce soit.

Mais l’ouverture du débat a pour immense mérite de nous faire comprendre que quand nous sommes accros à nos téléphones, ce n’est pas parce que nous n’avons aucune volonté. Mais parce que nous sommes alors face à toute une industrie invisible qui travaille à nous déconcentrer et à nous rendre accros.

Et tant qu’il n’y aura pas de changements de fond, il est évident que les forces en présence ne sont pas égales.

 

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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4 novembre 2016 5 04 /11 /novembre /2016 18:22

 

Source : http://www.cadtm.org

 

 

Biens communs : Le pillage grec

19 octobre par Eleni Panousi

 

 

Le « Fonds de mise en valeur du patrimoine privé de l’État grec », ou TAIPED |1|, a été établi en 2011 dans le cadre du 2e mémorandum. Son statut juridique est celui de société anonyme avec un actionnaire unique : l’État grec. La troïka est fortement impliquée dans toute décision le concernant. Elle assure, avec deux observateurs, le contrôle du conseil d’administration, et nomme trois des sept membres du « Comité d’experts ». Le TAIPED est financé par le produit de privatisations, de concessions d’utilisation ou d’exploitation, estimé à 50 milliards d’euros, un chiffre qui ne se base sur aucune réalité. Les privatisations et les concessions ne prennent pas en compte la valeur réelle des actifs grecs, sous-estimés du fait de l’écroulement économique |2|. Il gère aujourd’hui le plus important programme de privatisation au monde !

Au cours des années suivant sa création - des années marquées pour la Grèce par une profonde récession et une crise humanitaire allant en s’aggravant - le TAIPED a souvent été volontairement associé par les dirigeants politiques grecs à un discours vantant les « privatisations » comme des « investissements » nécessaires au pays. Les gouvernements successifs ont cherché à éviter une réelle prise de conscience de la vraie nature de ce programme, baptisé par Syriza, avant sa prise de pouvoir, de « Chenil des scandales » |3|. Pensé par les « instances » non élues de l’UE comme un fonds qui allait permettre de rembourser - sur le court terme - une partie de la dette publique contractée par le pays, le TAIPED conduit aujourd’hui la Grèce à brader une quantité exorbitante de ses biens, ce qui permet aux « acquéreurs vautours », étrangers comme locaux, de s’approprier ou d’exploiter - dans le cadre de concessions d’utilisation et d’exploitation - une très grande partie de son patrimoine !


Détournement de la législation grecque par le « TAIPED »

Le portefeuille du TAIPED comprend des infrastructures, aéroports, ports, routes, autoroutes et autres, des sociétés, eau, électricité, exploitation des ressources naturelles, téléphonie, jeux d’argent et de très nombreux biens immobiliers : des milliers d’hectares de terrains – surtout en bord de mer - et un très grand nombre de bâtiments publics abritant des services et des organismes publics.

La loi fondatrice stipule que l’utilisation des biens publics grecs peut se faire par vente, location, gestion des affectations, concession… Les biens transférés entrent dans le fonds sans contrepartie. Il reçoit la pleine propriété et la possession immédiate des biens transférés lesquels ne peuvent plus retourner dans le secteur public.

Les privatisations s’opposent aux politiques de défense de l’environnement

Le but du TAIPED est bien le démantèlement et l’exploitation par le privé de l’ensemble du patrimoine de l’État grec. De très nombreux décrets et textes de lois ont été mis en place dès 2010, des procédures rapides visant à contourner le cadre législatif pour la protection de l’environnement et le développement durable ont été adoptées, réduisant d’autant le rôle et le contrôle de l’État. Les textes de lois ont été amputés de la notion de patrimoine « public », ce qui a ouvert la porte aux exploitations incontrôlées, en particulier celle des zones naturelles protégées.


L’impact écologique

Les privatisations s’opposent aux politiques de défense de l’environnement. Alors que tous les sites naturels protégés étaient regroupés dans ce qu’on appelle le « patrimoine public », qu’ils soient publics ou privés, avec le TAIPED ils tombent dans le domaine privé. C’est ainsi que la disparition de la notion de « patrimoine public » ou communs, signe la fin de la protection des sites. Il en va de même de la totalité des ressources énergétiques de la Grèce en cours de privatisation, comme le pétrole, le gaz naturel, l’électricité, l’eau et de très nombreux sites en montagne pour y installer des éoliennes, etc. La politique extractiviste, le pillage des communs pratiqué depuis des siècles dans les pays en développement, par des entreprises privées ou des États colonisateurs, bat son plein dans la Grèce d’aujourd’hui. L’installation de mines privées et autres sociétés extractivistes dans des sites comme Skouries |4| - non gérés par le TAIPED pour l’instant - en sont un exemple caractéristique.

Le nombre de terres, d’îles, de sites naturels en bordure de mer ou de lacs en vente est tel qu’en ne prenant en compte que la privatisation des accès – à la mer, aux lacs et rivières - ou la taille des projets futurs, on peut se faire une idée du bouleversement écologique à venir. Son ampleur sera catastrophique à l’échelle du territoire grec. Aucune étude sur l’avenir de ces zones à la suite de ces « plans de privatisation » n’a été réalisée par l’État grec. Les biens mis en vente ont été choisis selon la logique du bénéfice maximum sur le court terme. Les quelques études de faisabilité citées sur le site du TAIPED sont réalisées par des bureaux d’études fantômes qui ne sont là que pour valider les ventes. Le « développement » proposé - une catastrophe certaine - se fait au nom de la croissance du tourisme. Il suffit de jeter un coup d’oeil au site du fonds pour se rendre compte à quel point le « développement » en question sera destructeur pour l’environnement et l’esthétique des lieux, ce qui sera à terme contre-productif.

Pour la première fois, au cours de l’histoire grecque, les plages grecques et toutes les terres situées en front de mer sont en danger de perdre leur caractère public autant que leur caractère naturel, à l’image des immenses projets touristiques en Espagne. Des catastrophes écologiques autant que des destructions de paysage. Les sites archéologiques et les bâtiments de grand intérêt culturel ne semblent pas non plus être à l’abri.

Un grand nombre de zones « ouvertes à l’exploitation »se trouvent dans des zones de protection internationale (Ramsar, Natura 2000) et la question se pose de savoir qui paiera les amendes des traités internationaux qui ne seront pas respectés. Dans l’ambiguïté générale en matière de bien public, le patrimoine hellénique est pris en sandwich entre ce qui est censé être protégé, une catégorie qui tend pourtant à disparaître, et ce qui peut être considéré comme une propriété privée de l’État. De nombreux sites ont déjà été vendus, certains en bord de mer, d’autres avec des lacs naturels, sans qu’aucune clause de protection, étude des dangers et impacts écologiques ne soit inclus dans les contrats de vente aux investisseurs.

 

 

Tel est le résultat de la politique impulsée par la Troïka européenne, aujourd’hui Quartet, au nom du remboursement de la dette publique du pays. Pourtant au moment des premiers problèmes en 2009, son montant était de 127 % du PIB. Un an après le 3e mémorandum signé par le gouvernement socialiste Syriza en 2015, cette fameuse dette publique approche les 185 % du PIB. L’écroulement social et économique de la Grèce, dû à ces politiques imposées de l’extérieur et privilégiant le remboursement de dettes illégitimes et insoutenables, selon les textes internationaux comme la déclaration universelle des droits de l’Homme, en est la cause.

Nous ne pouvons que constater le mensonge du Quartet prétendant créer les conditions économiques du remboursement. Ce dépeçage de la Grèce au nom du paiement de la dette n’est-il pas le but caché de ces mémorandums ? Cela ne relève-t-il pas d’une époque que l’on pensait disparue, celle de la politique de la « canonnière », de la prison ou de l’esclavage pour dette impayée ? Veut-on faire subir à la Grèce un sort analogue à celui d’Haïti, qui, contrainte de payer pendant un siècle une rançon à la France, est aujourd’hui complètement dominée par des intérêts étrangers, et dont la population vit dans une très grande pauvreté ?


Cet article est extrait du magazine du CADTM : Les Autres Voix de la Planète

 

 

 

Notes

|1| Remplacé par le HCAP S.A (Hellenic Corporation of Assets and Participations S.A.) Plus d’infos voir : Le triste anniversaire du troisième mémorandum

|2| « Entre 2010 et 2015, les privatisations grecques n’ont rapporté que 5,4 milliards d’euros ». Romaric Godin, « Grèce : la vraie nature du troisième mémorandum », La Tribune, 15/7/2015

|3| SYRIZA avait publié, avant de prendre le pouvoir, un rapport exhaustif qui faisait état des grands scandales en Grèce. Il s’agit de « la Bible noire de la honte », EEKE, Commission de transparence des Affaires publiques, Syriza, publiée en Mai 2014. Le chapitre dédié au TAIPED avait pour titre « TAIPED, le chenil des scandales ou les bonnes privatisations ! “La Bible noire de la honte », pages 94 à 107. https://issuu.com/blackbook14/docs/...

|4| Il s’agit de la mine d’or , « Hellenic Gold » , investisseur privé sur le site de Skouries à Halkidiki, ancien site forestier d’une grande beauté, aujourd’hui pillé de ses richesses naturelles et dangereusement pollué.

 

 

Source : http://www.cadtm.org

 

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Source : http://www.cadtm.org

 

 

Code barre et nouveau monde

27 octobre par Nicolas Sersiron

 

 

« Le code barre. Pour le générer, il a fallu utiliser - et donc auparavant produire - une imprimante (laser, par exemple), une machine complexe contenant de nombreux composants et connectée à d’autres machines complexes : tout d’abord, un processeur (silice, aluminium ou cuivre, tungstène), soudé (or, argent, palladium) à un circuit imprimé (fer, aluminium, silice), lit les informations qu’un ordinateur (aluminium, plomb, or, zinc, nickel, étain, argent, fer, platine, palladium, mercure, cobalt, antimoine, arsenic, baryum, béryllium, cadmium, chrome, hafnium, indium, pétrole) a écrit sur la barrette de mémoire vive (cuivre, or, argent, et matériau isolant) et les convertit en impulsions destinées… »

La page 134 du livre Extractivisme d’Anna Bednik est remplie avec le seul énoncé des nombreux métaux composant les diverses machines indispensables à l’utilisation d’un « simple » code barre, devenu aujourd’hui universel. Or tous ces robots de plus en plus complexes ont une vie très courte. Après quelques années il faut en fabriquer de nouveaux tout aussi gourmands en métaux et énergies fossiles extraits des sous-sols de la planète.

Ainsi, pour continuer à faire fonctionner notre société marchande globalisée, toujours plus connectée, totalement dépendante de cette high-tech, il faudra creuser des espaces toujours plus grands, plus profondément, avec toujours plus de désastres environnementaux, de pollutions et de réchauffement climatique. Pour obtenir parfois moins d’un gramme d’or, il faut aux multinationales, dans les grandes mines des Andes, broyer une tonne de roches et l’arroser ensuite d’énormes quantités d’eau mélangée à du cyanure et d’autres poisons pour agglomérer la poudre d’or (lixiviation), avec des pollutions de l’eau dramatiques et des risques immenses en aval. « La coulée de boue hautement toxique, issue de la rupture d’un barrage minier dans l’état brésilien de Minas Gerais, le 5 novembre 2015, a atteint l’océan Atlantique après un parcours de 650 km à travers le fleuve Rio Doce » |1| : un exemple récent de la terrible concrétisation de ces risques. Même si ce sont là les résidus d’une mine de fer, c’est un désastre irréparable pour les peuples et la nature à cause des pollutions toxiques. La mine d’or Yanacocha, à Cajamarca, au Pérou, bientôt épuisée, veut se déplacer à Conga, 20 km plus loin. Les rondas paysannes, au vu des immenses désastres perpétrés, résistent à cette extension, malgré le harcèlement policier constant. Ce sera la perte de leurs montagnes, lacs, sources (alt. 4 000 m), territoires, leur culture et leurs moyens de vivre depuis des siècles. Toujours pour de l’or, à Pascua-Lama au Nord du Chili, Barrick Gold veut déplacer des glaciers !

Le mode de vie à l’occidentale, construit sur une consommation marchande effrénée et de plus en plus globalisée, repose sur une croissance de l’extractivisme et une complexité grandissante liée à la financiarisation, la high-tech envahissante, les transports internationaux et l’énergie.

Mais alors, que faire face à la finitude des ressources qui s’annonce et les impacts catastrophiques de leur exploitation et de leur utilisation ? Plus de confort et de biens matériels aujourd’hui, c’est plus de pollutions, de destructions de la nature, de réchauffement climatique. C’est aussi moins de ressources pour les générations futures et moins de chance de conserver un biotope Terre vivable. La croissance verte ou le développement durable ne sont que des oxymores destinés à endormir les citoyens inquiétés par les rares informations sérieuses, causes et conséquences, que les grands médias sont contraints de laisser passer devant l’évidence des désastres en cours.

Une sortie du modèle consumériste et gaspilleur est possible et s’imposera avec ou malgré nous. Pour construire un autre monde, il nous faut changer notre imaginaire. Nous avons tous à comprendre que l’économie de moyens et la sobriété, aussi bien sur le plan alimentaire que sur celui du matériel, est une voie qui n’est pas régressive. Bien au contraire, car le bonheur, le bien vivre se trouvent dans le partage, la mise en commun des savoirs et des outils. L’appropriation de la nature, l’individualisme exacerbé, l’hybris de l’accumulation infinie nous ont plongés dans la peur. Ils nous ont mis face à la finitude de notre monde, de notre humanité. L’extractivisme des ressources naturelles, sur lequel nous avons bâti la modernité, se révèle être un désastre. La croissance des inégalités est devenue explosive et le réchauffement climatique sera très bientôt incontrôlable. Oublions les paillettes du monde qui ne veut pas mourir, soyons les sages-femmes attentives de celui qui naît.


Cet article est extrait du magazine du CADTM : Les Autres Voix de la Planète

 

 

 

 
 
 
 

Nicolas Sersiron

Ex-président du CADTM France, auteur du livre « Dette et extractivisme » Après des études de droit et de sciences politiques, il a été agriculteur-éleveur de montagne pendant dix ans. Dans les années 1990, il s’est investi dans l’association Survie aux côtés de François-Xavier Verschave (Françafrique) puis a créé Échanges non marchands avec Madagascar au début des années 2000. Il a écrit pour ’Le Sarkophage, Les Z’indignés, les Amis de la Terre, CQFD. Il donne régulièrement des conférences sur la dette.

 

 

 

 

Source : http://www.cadtm.org

 

 

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2 novembre 2016 3 02 /11 /novembre /2016 20:59

 

 

 

 

 

 

Source : https://www.francebleu.fr

 

 

 

 

Les Françaises appelées à quitter leur travail le 7 novembre à 16h34 pour défendre l'égalité salariale

 

 

Par Laurine Benjebria, France Bleu mardi 1 novembre 2016 à 15:42 Mis à jour le mardi 1 novembre 2016 à 19:49

 

 

Manifestation à Marseille pour la Journée internationale des Droits des Femmes, le 8 mars 2015.

 

 

Manifestation à Marseille pour la Journée internationale des Droits des Femmes, le 8 mars 2015. © Maxppp - CLEMENT MAHOUDEAU

 

Lundi 7 novembre, à 16h34 et 7,5 secondes, les Françaises sont appelées à cesser toute activité pour défendre l'égalité salariale. A partir de cette date précise les femmes travailleraient "bénévolement" d'après les calculs du collectif Les Glorieuses.

"Tout travail mérite* salaire. *Offre valable, toute l'année pour les hommes, uniquement jusqu'au 7 novembre à 16h34 pour les femmes". C'est le constat dressé par le collectif Les Glorieuses. Ce collectif, avec l'appui du blog Paye Ta Shnek, a lancé un mouvement pour défendre l'égalité salariale entre les genres. Une égalité qui ne sera pas atteinte avant l'an 2186 en France selon le Forum économique mondial. Les Glorieuses appellent donc les Françaises à finir leur journée de travail le 7 novembre à 16h34.

 

Car selon les calculs des Glorieuses, les Françaises travaillent bénévolement à partir du 7 novembre 16h34 et ce jusqu'à la fin de l'année. Soit deux mois de moins que leurs collègues masculins. Le collectif appelle les travailleuses à quitter leur lieu de travail et à cesser toute activité à cette date-là.

Un événement a été créé sur le réseau social Facebook. Mardi, près de 2.000 personnes avaient manifesté leur intention d'y participer. Objectif : provoquer une prise de conscience citoyenne. Si l'appel est lancé pour toute la France, à Nantes et à Lyon, des événements sont prévus par les collectifs Féministes Plurielles et Regards Femmes. Le collectif veut mobiliser un large nombre : "nous appelons les femmes, les hommes, les syndicats et les organisations féministes à rejoindre le mouvement". Le but de l'opération #7novembre16h34 n'est pas d'arrêter toute activité jusqu'à la fin de l'année, mais de dénoncer publiquement les inégalités salariales. "En s'emparant collectivement de ce sujet, nous montrons que l'inégalité des salaires entre les genres n'est pas une affaire de 'bonne femme'".

Les Glorieuses comptent bien dénoncer ces inégalités et cet écart de salaire d'environ 11% selon l'Observatoire des inégalités, écarts "inexpliqués et relev[ant] d'une discrimination pure". Elles s'inspirent donc du mouvement lancé par les Islandaises le 24 octobre dernier. Les travailleuses islandaises avaient quitté leur lieu de travail à 14h38 pour battre le pavé jusqu'au Parlement, dans la capitale Reykjavik, afin de réclamer une égalité salariale

 

 

 

Women in Iceland come together to fight for equality, shouting OUT

 

 

Derrière ce mouvement, c'est toute une discrimination qui est montrée du doigt. "Nous ne souhaitons pas attendre l'an 2186 pour atteindre l'égalité salariale. Nous ne souhaitons pas attendre 170 ans pour atteindre cette parité", écrit le collectif Les Glorieuses sur son site.

Les écarts salariaux entre les genres placent la France en 15e position en matière d'égalité hommes-femmes, selon le Forum économique mondial. Libération a effectué un calcul différent. Sur une journée, les Françaises arrêtent d'être payées à 14h38.

Sur quelques pays membres de l’ voici l'heure à partir de laquelle les cessent d'être payées via

 
 
 
 
Si la ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol, n'a pas encore réagi sur ce mouvement. Sur Twitter elle a relayé l'information, en retweetant l'appel des Glorieuses.
 
 
 

Capture d'écran web - Aucun(e)

Couverture

 

 

 

Source : https://www.francebleu.fr

 

 

 

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