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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 13:44
Emmanuel Lévy - Marianne | Mercredi 14 Septembre 2011 à 12:01
Après les économistes proches de la gauche de la gauche, comme Jacques Généreux, c'est au tour des libéraux d'en appeler à la fin du grand n'importe quoi qui règne sur la planète finance. Marc Fiorantino, «homme de marché», propose lui aussi la nationalisation (partielle) de toutes les banques françaises.



Marianne : N’est-ce pas paradoxal pour un libéral comme vous d’en appeler à nationaliser les banques ?

 Marc Fiorentino : Il faut être pragmatique. Dans la situation qui est nôtre, ce n’est pas une question de choix mais de nécessité. Les banques européennes, et françaises en particuliers ont un besoin cruel de fonds propres. Elles ont beau dire le contraire, chacun sait que leur bilan se détériore au fur et à mesure que se dégrade la situation des Etats et avec elle la valeur des dettes que les établissements bancaires ont dans leurs livres. C’est cela l’origine de leur dégringolade à la bourse.  

Prenons un exemple : la dette grecque. Alors qu’elle se négocie en deçà de 50% de sa valeur, celle-ci est encore inscrite dans leur bilan pour des montants compris entre 80% et 100% de la valeur. Et ce qui est vrai pour la Grèce, l’est pour une série de pays de la zone euro. C’est cet écart qui explique que Christine Lagarde (ndlr : directrice générale du FMI), dise « il faut 200 milliards d’euros pour les fonds propres des banques européennes », quand celles-ci clament qu’il n’en est rien en invoquant les stress test. Mais ces stress test, c’est l’école des fans, une vaste plaisenterie.
Résultat : quelqu’un doit mettre de l’argent, et ce quelqu’un ce ne peut être que l’Etat.


Encore une entorse au libéralisme : vous souhaitez encore dégrader le déficit public ?

 M. F. : Oui, enfin non. Je m’explique : non seulement il n’y a pas d’autres acteurs capable de mettre sur la table les milliards nécessaires mais en plus, c’est une bonne affaire à plusieurs titre. A mon sens, il faut acheter 30 % de l’ensemble des banques hexagonales. Cela coûte entre 30 et 40 milliards d’euros. Qu’on les emprunte sur le marché ou auprès de la banque européenne d'investissement, dans tout les cas, ce ne sera pas cher.

Premier bénéfice : on rassure tout le monde et notamment les déposants. Que l’on continue ainsi et la panique qui risque de se produire conduira de toute façon à une nationalisation.

Second bénéfice : le gain futur que l’Etat retirera de cette opération, idéalement dans trois ou quatre ans. Les prix des titres bancaires sont tellement dépréciés que leur marge de progression est à mon sens important, peut-être même de 100 %.

Troisième et dernier bénéfice : en entrant au capital des banques, on va enfin mettre fin à cette comédie qui n’a que trop longtemps duré. En 2008, pour faire simple, l’Etat a prêté aux banques pour une bouchée de pain, contre leur engagement à renoncer à spéculer et à se concentrer vers le financement de l’économie. Il n’en fut rien. Et surtout à ce qu’elles mettent de la clarté dans leur comptes.


Où en en sont ces promesses ?

 M. F. : Nulle part. Surtout, rien n’a changé depuis 2008 sur la clarté. Elles se plaignent aujourd’hui de se faire attaquer. Mais ce n’est que le juste prix pour leur manque de transparence. Qui possède quoi et pour combien ? Qui détient de la dette pourrie dans ses comptes ? On n’en sait rien. Comme les Allemands le demandent, et comme le refusent en cœur nos banquiers, il faut imposer aux banques de faire la lumière sur leurs comptes.


Laurence Parisot, pour ne citer qu’elle, prétend que l’attaque des banques hexagonales est une opération concertée menée depuis l’autre rive de l’Atlantique. Qu’en pensez vous ?

 M. F. : Je ne crois pas un instant au complot anglo-saxon. Laurence Parisot est grotesque. Si elle a des preuves qu’elle les mette sur la table. Comme je l’ai dit plus haut, il est raisonnable, rationnel même, de s’inquiéter de la solidité à court terme des banques.


Et donc de spéculer sur leur baisse ? L’AMF n’a-t-elle pas interdit les ventes à découvert sur ces titres ?

 M. F. : Vous rigolez. Il n’y a rien de plus simple que de contourner cette règle absurde. Pour un néophyte cela à l’air imposant, pour une structure un peu organisée, je ne parle même pas d’un gros hedge fund, c‘est un jeu d’enfant.

 

 

Marc Fiorentino précise qu’il ne compte pas modifier ses positions sur les titres des établissements qu’il évoque dans cet interview. Dernier livre paru : Sauvez votre argent ! éd. Robert Laffont, 164 pages, 13,5€  

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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 11:19

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Quelques exemples sur le contenu:

 

 

Ces expériences qui changent le monde
  • Habitat

    05/09/2011 - Sophie Chapelle

    Construit sur une base militaire désaffectée, le quartier Vauban, près de Fribourg en Allemagne, est devenu la vitrine européenne des écoquartiers. Entre maisons passives et positives, toits végétalisés et solaires, ce quartier de 5.500 habitants concentre d’innombrables innovations écologiques. Pensé par les résidents comme un « quartier des courtes distances », Vauban a progressivement réduit l’empreinte de l’automobile pour laisser la rue aux enfants. L’exemplarité pèche néanmoins par son manque de mixité sociale.

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  • Logement

    21/07/2011 - Rachel Knaebel

    Et si pour échapper au marché spéculatif de l’immobilier, les habitants se regroupaient en coopérative ? C’est le pari que font une partie des Berlinois face à l’envolée des prix des loyers. Parce qu’il est de moins en moins facile de se loger dans la capitale allemande, des coopératives investissent dans des constructions communautaires accessibles aux habitants qui ne disposent pas d’apport financier. Des projets qui proposent une alternative à la propriété individuelle.

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  • Syndicalisme

    17/06/2011 - Ivan du Roy

    C’est probablement le plus long conflit social en Europe : trois années de grève ininterrompue menée par une centaine de salariées espagnoles dans le secteur des services à la personne. Si elles ont obtenu gain de cause, c’est grâce à la « caisse de résistance » mise en place depuis 1976 par leur syndicat, l’atypique organisation basque ELA, qui vient de fêter ses 100 ans. Une arme financière qui a permis de nombreuses avancées et qui se révèle cruciale en ces temps de recul social.

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  • Énergie

    06/06/2011 - Rachel Knaebel

    Le gouvernement allemand présente ce 6 juin son projet de loi pour sortir de l’énergie nucléaire en 2022. Après un recul l’automne dernier, la chancelière Angela Merkel veut finalement avancer la transition énergétique du pays. Combien coûtera cette transition ? Rendra-t-elle l’Allemagne dépendante du charbon ou des importations d’électricité ? Combien d’emplois l’essor des énergies renouvelables va-t-il créer ? Réponses à quelques lieux communs véhiculés sur la sortie du nucléaire.

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  • Décroissance

    26/05/2011 - Sophie Chapelle

    À Lescar, les 125 membres de la communauté Emmaüs ont de l’énergie et des idées. Professionnels de la récupération, ils se sont lancés dans l’éco-construction, convaincus que l’intégration passe par le bien-être dans l’habitat. Chaque compagnon est invité à construire la maison dont il rêve. Lieu d’accueil pour tous ceux qui le souhaitent, sans condition, la communauté Emmaüs Lescar-Pau expérimente au quotidien décroissance et solidarité.

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  • Espagne

    24/05/2011 - Rédaction

    Les manifestants qui occupent la Puerta del Sol, célèbre place de Madrid, ont décidé de rester une semaine supplémentaire. Alors que les élections du 22 mai se sont conclues par une débâcle inédite pour les socialistes et José Luis Zapatero, la mobilisation continue en Espagne, contre les mesures d’austérité, les partis politiques, les banquiers. Sur la place de Madrid, le camp autogéré s’organise, entre assemblées générales, repas collectifs, et mini-potager urbain. Visite en images du campement des « Indignados ».

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  • Énergies

    21/04/2011 - Nolwenn Weiler

    Et si la production d’énergie était écologique, démocratique, et participative ? Dans le Pays de Redon, entre Bretagne et Pays de la Loire, une aventure unique en France est menée : celle de la construction d’un parc éolien coopératif. Ce projet, fondé sur des savoir-faire nouveaux, pourrait aujourd’hui être diffusé et transféré sur d’autres territoires. Se réapproprier les questions énergétiques, confisquées par l’État et les experts d’EDF, c’est possible. C’est ce qu’on apprend, depuis 10 ans, dans le pays de Redon. Reportage.

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  • Économie

    03/03/2011 - Nolwenn Weiler

    Dans son nouveau documentaire Indices, le réalisateur Vincent Glenn s’attaque au sacro-saint Produit intérieur Brut (PIB), l’indicateur devenu LA référence d’évaluation de la richesse des nations. Et pour cause, cette mesure arbitraire et faussée de la croissance cache misère sociale et dégâts environnementaux, en se focalisant sur les biens produits, vendus et consommés. Face à ces limites, les sociétés entreprennent de trouver d’autres thermomètres. Enquête sur ces nouveaux indicateurs de richesse.

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  • Simplicité volontaire

    14/01/2011 - Sophie Chapelle

    Mener une vie « soutenable » : c’est le choix fait par les habitants de l’écovillage de Gaia, en Argentine. Respecter la biodiversité, inventer des échanges économiques alternatifs, créer l’autosuffisance énergétique, repenser l’architecture… Les membres de la communauté de Gaia expérimentent une vie différente, fondée sur une simplicité volontaire. Reportage.

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  • Agriculture urbaine

    02/01/2011 - Sophie Chapelle

    En Argentine, la crise économique de 2001 a généré un chômage et une désespérance sociale sans précédent. Pour y faire face, la municipalité de Rosario a jeté les fondements d’une véritable politique d’agriculture urbaine. Jardins communautaires installés en périphérie, pratiques agricoles en biodynamie ou encore livraisons de paniers de légumes : c’est une révolution alimentaire au cœur de la ville, qui fait vivre désormais des centaines de familles. Reportage.

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  • Transition écologique

    25/11/2010 - Sophie Chapelle

    Tout le monde n’attend pas que gouvernements et chefs d’État s’entendent sur un hypothétique accord pour sauver le climat. Loin de Cancún, où se tiendra le prochain sommet sur le réchauffement climatique, des réseaux associatifs et des municipalités se lancent dans d’ambitieux programmes pour libérer leurs villes de la dépendance pétrolière. Comment font ces « villes en transition » ? Exemple à Boulder, près de Denver, aux États-Unis.

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  • Expérimentation sociale

    05/11/2010 - Sophie Chapelle

    Le Bauen, à Buenos Aires, est un grand hôtel atypique. Fermé en 2001 pour cause de mauvaise gestion et de crise financière, il a rouvert sous l’impulsion d’une poignée d’anciens employés licenciés. Décidés à se réapproprier leur ancien outil de travail, ils se lancent dans l’aventure de l’autogestion et se regroupent en coopérative. Pari réussi pour un lieu d’hébergement qui accueille touristes et militants solidaires.

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9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 13:13

LEMONDE.FR avec AFP | 08.09.11 | 21h26

 

L'alourdissement controversé de la taxation sur les complémentaires santé, mutuelles ou assureurs privés, a été adopté définitivement jeudi 8 septembre par le Parlement après un ultime vote du Sénat. Le Sénat a adopté par 170 voix contre 154, sans la modifier, cette mesure du plan de rigueur gouvernemental annoncé le 24 août, qui avait déjà été votée mercredi par l'Assemblée nationale.

Le taux de la Taxe spéciale sur les conventions d'assurance (TSCA) sur les "contrats solidaires et responsables", qui représentent désormais la quasi-totalité des contrats proposés par les complémentaires santé, va passer de 3,5 % à 7 %.

La gauche a vivement combattu cette disposition dont elle a demandé en vain la suppression et qu'elle considère comme "injuste" et "pénalisante pour les classes populaires et moyennes". Seule voix discordante à droite, le sénateur UMP Alain Fouché, qui avait déposé un amendement demandant l'annulation de cette hausse, l'a finalement retiré.

Cette taxation accrue va rapporter à l'Etat 100 millions d'euros dès 2011 puis 1,1 milliard en année pleine, selon les calculs du gouvernement. Le gouvernement fait valoir que ces contrats, qui bénéficiaient jusqu'ici d'une fiscalité dérogatoire, doivent être plus lourdement taxés puisqu'ils représentent environ 90 % des contrats santé.

La taxation des complémentaires santé devrait rapporter 1,1 milliard d'euros au gouvernement.

http://actualites.senego.com/les-mutuelles-ne-veulent-pas-etre-taxees

Les mutuelles ne veulent pas être taxées


La taxation des complémentaires santé devrait rapporter 1,1 milliard d’euros au gouvernement.AFP/JEAN-PIERRE MULLER

Plan anti-déficit ou pas, la taxe ne passe pas. Après les heures supplémentaires, les sodas, les cigarettes et les parcs d’attraction, les mutuelles entrent à leur tour dans le débat. Le monde mutualiste est très remonté contre les mesures d’austérité annoncées mercredi 24 août par François Fillon prévoyant d’alourdir la taxation des complémentaires santé.

Le gouvernement espère économiser 1,1 milliard d’euros en 2012 en doublant la taxe spéciale sur les conventions d’assurance (TSCA) appliquée aux « contrats solidaires et responsables », qu’il avait introduite en 2010 alors que ces contrats étaient auparavant exonérés. Ces contrats représentent la quasi-totalité de ceux proposés par les complémentaires santé. Ils seront désormais taxés à 7 % contre 3,5 % en 2010, selon le projet gouvernemental.

GROGNE OFFICIALISÉE

Les mutuelles ont demandé « solennellement » lundi au président Nicolas Sarkozy que soit abandonné le projet, dans une lettre au chef de l’Etat.

Le président de la Mutualité française, Etienne Caniard, souligne l’important accroissement, en l’espace de trois ans, de la fiscalité sur les complémentaires santé, en particulier sur les mutuelles, organismes à but non lucratif qui, il y a encore quelques années, n’étaient pas taxées. « Depuis 2008, les taxes frappant les organismes d’assurance-maladie complémentaires (…) ont été multipliées par vingt », insiste-t-il, passant en valeur absolue de 177 millions à 3,5 milliards.

« Cet alourdissement de la pression fiscale contraindra des familles modestes à renoncer, pour des raisons financières, à une couverture complémentaire santé ou, comme nous le constations déjà, à choisir des garanties beaucoup moins protectrices », écrit-il.

La critique est d’autant plus vive que la taxe survient au moment où les complémentaires santé sont sollicitées pour prendre en charge une partie des dépassements d’honoraires des médecins spécialistes de bloc opératoire.

RESTRICTION DE L’ACCÈS AUX SOINS

Les associations de consommateurs partagent le mécontentement et s’inquiètent également des répercussions que pouirraient avoir les directives gouvernementales sur les particuliers. Pour l’UFC-Que choisir, la taxation des mutuelles promet une « facture salée » aux usagers du système de santé. L’association critique une directive déséquilibrée et refuse « que la maîtrise des comptes publics soit réalisée au détriment des Français les plus fragiles, financièrement ou physiquement ».

Le plan d’austérité de François Fillon annonçait viser les plus hauts revenus. Pour Etienne Caniard, la taxe sur les complémentaires santé va concerner pas moins de 94 % de la population. « Ce n’est pas une taxe sur les mutuelles, c’est une taxe sur les Français ». En effet, à couverture égale, le contrat de complémentaire santé – dont le prix risque d’augmenter pour l’assuré, du fait de la taxation –, coûtera aussi cher pour un salarié moyen que pour une personne aisée.

Didier Tabuteau, responsable de la chaire santé à Sciences Po, considère que cette mesure aura « des effets préjudiciables à la santé publique » si le renchérissement du prix des contrats pousse les assurés les moins aisés à souscrire une couverture santé réduite. S’ils conservent les mêmes contrats, c’est leur pouvoir d’achat qui sera atteint.

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 14:44

L'Assemblée nationale lors d'un vote le 15 septembre 2010 (Benoit Tessier/Reuters).

Depuis quelques jours, les boîtes e-mail des députés débordent de messages alarmistes. Des appels au bon sens, des menaces voilées, des flatteries subtiles, des conseils évidemment désintéressés : tout est bon pour les convaincre de ne pas adopter certains volets du plan de rigueur.

Le courrier du président du Conseil national du notariat est un modèle du genre. Il était adressé au rapporteur général de la commission des Finances, l'UMP Gilles Carrez, mais de simples députés en ont reçu une copie en PDF, envoyée par des notaires de leurs circonscriptions.

« Eviter au gouvernement de commettre cette grave erreur »

Ce qui les inquiète, c'est la taxation des plus-values immobilières. Oh, bien sûr, pas parce qu'elle pourrait réduire le nombre de transactions et nuire à leur chiffre d'affaires. C'est par civisme qu'ils alertent l'Assemblée nationale :

« Il va de soi que le notariat comprend la nécessité de recettes complémentaires pour faire face à une conjoncture très délicate. De même, il entend jouer pleinement son rôle d'instituteur de la loi pour expliquer les réformes aux concitoyens que sa fonction le conduit à rencontrer et à conseiller.

Mais c'est précisément cette fonction singulière qui me conduit vers vous. »

 

Le Syndicat national de la rénovation donne, lui, une leçon de diplomatie. Lui aussi, il s'oppose à la taxe sur les plus-values immobilières. Mais, preuve de sa bonne volonté, il fait une contre-proposition. Au passage, il flatte les députés, en les présentant comme le dernier recours pour que le bon sens l'emporte :

 

« Mal informés, les millions de Français concernés n'ont pas encore pris conscience de l'étendue de cette mesure.

Il est encore temps de l'éviter, en se limitant au coup de rabot de 10% infligé à toutes les autres niches fiscales.

Par contre, conscients de l'effort collectif qui doit être consenti, nous pensons qu'il serait raisonnable de réduire l'abattement après cinq ans de détention à 5% au lieu de 10% actuellement […].

Nous formons l'espoir que vous aurez à cœur d'éviter au gouvernement de commettre cette grave erreur. »

Des chiffres et des sondages pour impressionner

D'autres rappellent qu'ils doivent être pris au sérieux. Le président de la Mutualité française dans la région Rhône-Alpes rappelle aux députés locaux qu'il représente « 276 mutuelles protégeant environ deux millions de familles adhérentes dans la région ».

Ces élus auront du mal à échapper au message de la Mutualité française sur le projet de taxe sur les assurances santé :

« Vous allez d'autre part être sollicité directement par des mutuelles de votre département ainsi que par les structures fédératives avec qui vous entretenez déjà des relations étroites […]. »

Lorsque les arguments de bons sens et les sentiments ne suffisent pas, il reste l'arme ultime : le sondage. Ce mercredi matin, le Syndicat national des boissons rafraîchissantes a envoyé aux députés les résultats d'une étude sur la hausse de la TVA sur les sodas, commandée à Harris Interactive.

Selon ce sondage, 58% des Français ne sont pas ou pas du tout favorables à cette hausse. D'ailleurs, ils ne sont pas dupes : ils « prêtent au gouvernement des objectifs davantage budgétaires que sanitaires concernant l'augmentation du prix des boissons avec sucre ajouté ». Les députés oseront-ils passer outre l'avis du peuple, dûment certifié par sondage ?

Dessin de Baudry sur les niches fiscales.

Photo : l'Assemblée nationale lors d'un vote le 15 septembre 2010 (Benoit Tessier/Reuters).

 

 

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 14:26

LEMONDE.FR | 08.09.11 | 11h51   •  Mis à jour le 08.09.11 | 14h19

 
 

 

François Fillon a annoncé fin août la création d'une taxe sur les boissons à sucres ajoutés, dans le cadre d'un programme d'austérité.

François Fillon a annoncé fin août la création d'une taxe sur les boissons à sucres ajoutés, dans le cadre d'un programme d'austérité.AFP/JEAN-PIERRE MULLER

Pour "protester symboliquement" contre la nouvelle taxe sur les boissons à sucres ajoutés annoncée le 24 août par le premier ministre, François Fillon, dans le cadre du plan d'austérité, le producteur américain de boissons sans alcool Coca-Cola a annoncé jeudi 8 septembre qu'un important investissement prévu en 2012 dans son usine des Bouches-du-Rhône était remis en question.

Cet investissement de 17 millions d'euros, portant sur la rénovation d'une ligne de production de canettes, devait être officialisé le 19 septembre, à l'occasion de la célébration des 40 ans de l'usine des Pennes-Mirabeau. "Celui-ci n'est pas annulé, mais il doit être réévalué dans le contexte d'incertitude créé par la taxe", annonce le groupe dans un communiqué. La taxe doit être discutée dans les semaines à venir dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Coca-Cola attend de voir comment se déroulera le vote au Parlement, a précisé à l'AFP une porte-parole.

 

"ÇA FAIT UN PEU PEUR"

En réaction, un syndicaliste CGT de Coca-Cola, joint par Le Monde.fr, se dit préoccupé : "Les salariés sont inquiets car ils sentent que ce n'est pas bon pour l'avenir du site. Ça fait un peu peur", souligne Christian Locastro, délégué syndical Coca-Cola pour la zone sud.

La décision de Coca-Cola avait été annoncée mercredi soir lors d'une réunion des délégués centraux de l'entreprise. La direction semblant attendre maintenant le vote de la mesure par le Parlement, le syndicaliste CGT s'interroge sur la suite: "L'investissement est-il juste suspendu pour faire pression ou sera-t-il remis en cause ?" L'annulation de la venue de John Brock, président de Coca-Cola Enterprises, pour les 40 ans du site, renforce cette incertitude.

CONTRE LA "STIGMATISATION DES BOISSONS SUCRÉES"

La direction de l'entreprise l'a justifié en déclarant:  "Nous entendons ainsi protester symboliquement contre une taxe qui sanctionne notre entreprise et stigmatise nos produits", explique Coca-Cola, qui "réaffirme son opposition vigoureuse à toute forme de stigmatisation des boissons sucrées et à leur assimilation à d'autres catégories de produits tels que le tabac".

Matignon a justifié l'instauration de cette taxe au nom d'une nécessaire lutte contre l'obésité, rappelant que le poids moyen des Français a augmenté de plus de 3 kilos entre 1997 et 2009. La taxe qui doit entrer en vigueur début 2012 devrait rapporter 120 millions d'euros à l'Etat. Elle devrait renchérir le prix de la canette d'un centime d'euro en moyenne, selon les industriels du secteur.

Implanté en France dans l'entre-deux-guerres, le groupe américain emploie 3 000 salariés répartis sur cinq sites de production en France. Le site des Bouches-du-Rhône, le deuxième en terme de production, compte 203 employés et trois lignes de production. Il a fait l'objet de 45 millions d'euros d'investissements depuis cinq ans, selon le communiqué.

Sylvia Zappi avec AFP et Reuters

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7 septembre 2011 3 07 /09 /septembre /2011 13:22

Actualutte-Published on septembre 06, 2011 with

 

Alors que le chômage a encore augmenté en juillet, totalisant 36 100 nouveaux demandeurs d’emploi, il faut ajouter 47 900 chômeurs qui ont été rayés des listes de Pôle emploi. Des radiations administratives, résultat de la dématérialisation du service public. 

Les radiations administratives ont augmenté de 25% au mois de juillet. Selon le syndicat SNU, ces radiations inhabituelles à cette période de l’année, seraient fortement liées à la dématérialisation des courriers de Pôle emploi. Proposée par la direction au management en juin 2011, cette dématérialisation a été présentée comme une simple modernisation du service. Plus problématique, parmi les courriers concernés, se trouvent les convocations et les avertissements avant radiation. Ces derniers demandent aux personnes inscrites à Pôle emploi absentes à un entretien de se présenter dans les quinze jours pour justifier de cette absence.

Une modernisation qui ne fait qu’accroitre le distance entre le personnel du service public et ses usagers et qui participe un peu plus à ladéshumanisation de Pôle emploi. Un service public inadapté pour répondre aux demandes des 4 128 000 de chômeurs français. Avec la dématérialisation des courriers c’est les inégalités sociales qui se creusent un peu plus, stigmatisant les personnes qui n’ont plus les ressources suffisantes pour avoir et maintenir en état de marche un ordinateur et leur connexion électronique.

Un mois de juillet noir, qui atteint les 84 000 chômeurs, si l’on additionne les radiations aux nouveaux demandeurs d’emploi.

 

Justine Cohendet

 

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7 septembre 2011 3 07 /09 /septembre /2011 11:34

LEMONDE.FR | 06.09.11 | 21h18   •  Mis à jour le 07.09.11 | 11h48

 

Selon l'Insee, la synchronisation des plans de rigueur au niveau européen aurait d'ores et déjà coûté 0,6 point de croissance à la France cette année.

Selon l'Insee, la synchronisation des plans de rigueur au niveau européen aurait d'ores et déjà coûté 0,6 point de croissance à la France cette année.AFP/PEDRO ARMESTRE

Le Parlement a commencé à examiner, mardi 6 septembre, le plan de rigueur annoncé le 24 août par le gouvernement. Une partie des mesures de ce plan d'économie, comme la taxe sur les revenus des ménages les plus aisés, seront discutées à l'automne dans le cadre du budget 2012.

Confronté à une croissance en baisse (1,75 % attendu cette année), l'exécutif compte sur ce train de mesures pour rassurer les marchés sur sa détermination à tenir ses engagements de réduction du déficit (5,7 % du PIB en 2011, 4,6 % en 2012 et 3 % en 2013).

En cette année préélectorale, la France est un des derniers pays européens à s'engager sur la voie de l'austérité, et le gouvernement rechigne encore à en prononcer le nom. Un petit tour d'horizon des politiques annoncées chez ses voisins européens, ces derniers mois, donne néanmoins une idée du vent de rigueur qui souffle sur le continent et de ce qui attend, peut-être, la France en 2012.

  • France : 12 milliards (0,6 % du PIB) sur deux ans

Pour réduire son déficit malgré une croissance en berne, le gouvernement entend économiser 12 milliards d'euros (1 milliard en 2011, 11 milliards en 2012), essentiellement grâce à une hausse des impôts et des taxes. Ces recettes supplémentaires correspondent à 0,6 point de PIB (1 932,8 milliards d'euros). Or l'effort nécessaire pour ramener le déficit à 4,6 % du PIB l'an prochain équivaudrait à 1,1 point de PIB. Outre les 12 milliards de recettes supplémentaires annoncées, une somme équivalente devra donc être dégagée du côté des dépenses si Paris veut tenir ses engagements.

D'autant plus que les tours de vis budgétaires décidés en 2011 à travers toute l'Europe ne manqueront pas d'affaiblir la croissance, ce qui fera mécaniquement chuter les recettes, rendant nécessaires de nouvelles mesures de rigueur, souligne Mathieu Plane, du département analyse et prévisions de l'OFCE. "Ce qui est annoncé est purement comptable. On fait comme si la croissance n'était pas affectée par la rigueur. En réalité, on perdra en croissance une partie de ce qu'on gagnera sur le déficit structurel. Et nous serons donc repartis pour un nouveau tour de vis…" En d'autres termes, la rigueur appelle la rigueur.

Selon une étude de l'Insee, qui rejoint l'OFCE sur ses conclusions, la synchronisation des plans de restrictions au niveau européen en 2011 aurait d'ores et déjà coûté 0,6 point de croissance à la France cette année.

  • Allemagne : 86 milliards (3,5  % du PIB) sur quatre ans

Eternel "bon élève" du continent, l'Allemagne a été parmi les premiers à annoncer, en juin 2010, un plan de rigueur drastique – le plus rigoureux de l'après-guerre – qui prévoit des économies budgétaires de 86 milliards d'euros jusqu'en 2014. Le leader de la zone euro entend montrer l'exemple et compte ramener d'ici à 2013 son déficit public à 3 % (contre 6 % en 2010) et sa dette à 60 % du PIB.

Ce plan repose essentiellement sur la maîtrise des dépenses : gel des salaires des fonctionnaires, suppressions de postes dans la fonction publique, limitation des indemnités de chômage,  réduction des effectifs militaires et du budget de l'armement... Côté recettes, plusieurs nouvelles taxes ont été créées, sur les combustibles et les billets d'avion, notamment.

  • Royaume-Uni : 91 milliards d'euros (5,3 % du PIB) sur cinq ans

Le gouvernement de David Cameron a lancé après son arrivée au pouvoir l'an dernier un plan d'économies sans équivalent parmi les grands pays européens, qui vise à venir à bout d'ici à quatre ans de son déficit public. Un plan si drastique que l'opposition et certains économistes plaident pour son assouplissement, lui reprochant de "tuer" la croissance britannique.

A terme, le Royaume-Uni, qui a une dette comparable à celle de la France, entend ramener son déficit budgétaire de 11,1 % du PIB en 2010 à 1,5 % en 2016, ce qui porte l'effort total à 9,6 points de PIB sur six ans. Pour ce faire, un vaste plan d'économies de 80 milliards de livres (91 milliards d'euros) a été adopté, qui prévoit notamment la suppression de trois cent mille postes dans la fonction publique d'ici à 2015.

  • Italie : 93,5 milliards d'euros (6 % du PIB) sur trois ans

Sous la pression spéculative des marchés, l'Italie a adopté en août dernier un nouveau plan de rigueur de 45,5 milliards d'euros sur deux ans, pour revenir à l'équilibre dès 2013 et réduire son énorme dette (120 % du PIB). Ce plan fait suite à une première cure d'austérité de 48 milliards d'euros sur trois ans votée à la mi-juillet.

L'augmentation escomptée des recettes repose essentiellement sur des rentrées fiscales supplémentaires ou des réductions de déductions fiscales (20 milliards d'euros). La lutte contre l'évasion fiscale a été érigée comme objectif numéro un du gouvernement de Silvio Berlusconi. Côté dépenses, les collectivités locales et le système public de santé seront les plus touchés.

  • Espagne : 70 milliards (6,4 % du PIB) sur trois ans

L'Espagne a adopté fin août un nouveau plan d'économies de 5 milliards d'euros afin d'abaisser son déficit public à 6 % en 2011 contre 9,2 % en 2010. Ce plan est basé sur la réduction des dépenses de santé et sur une réforme du paiement de l'impôt sur les sociétés dont le chiffre d'affaires dépasse 20 milliards d'euros.

Ce nouveau tour de vis vient compléter un premier plan drastique adopté en 2010 pour économiser 65 milliards d'euros sur trois ans. Le traitement de choc comprend une réduction de l'investissement public, une baisse des salaires des fonctionnaires de 5 % en 2010 et leur gel en 2011. La plupart des retraités devront faire face au gel de leur pension l'an prochain.

Le gouvernement espagnol a également décidé d'adopter une procédure d'urgence pour inscrire la "règle d'or" de stabilité budgétaire dans la Constitution. Les députés espagnols ont approuvé la réforme vendredi 2 septembre et le Sénat devrait suivre mercredi. Une loi organique devrait être votée avant le 30 juin 2012 pour imposer une limite de 0,4 % du déficit budgétaire d'ici à 2020.

  • Grèce : 28,4 milliards (12,7 % du PIB) sur cinq ans

La Grèce fait partie, avec l'Irlande et le Portugal, des trois pays actuellement sous perfusion de l'Union européenne et du FMI. Elément déclencheur de la crise de la dette, Athènes a adopté fin juin un plan d'austérité sévère prévoyant des économies de 28,4 milliards d'euros d'ici à 2015. Un remède de cheval pour une petite économie qui représente à peine 2,5 % du PIB de la zone euro. Ce plan est partagé également entre des hausses d'impôt et des baisses de dépenses publiques. Il prévoit aussi une vague de privatisations ­devant rapporter 50 milliards d'euros.

Cette cure d'austérité était la condition posée par le FMI et les partenaires européens pour débloquer leur aide. Or, jusqu'ici, plutôt que d'améliorer ses finances, cette cure d'austérité a peu ou prou contribué à "fabriquer" de la récession. En 2011, le PIB grec devrait se contracter de 4,5 %... au risque de réduire les recettes fiscales dont le pays a tant besoin et d'alimenter un cercle vicieux avec des plans de rigueur qui s'empilent et empêchent la croissance de redémarrer.

  • Portugal : 10 milliards (6,1 % du PIB) sur trois ans

Le gouvernement portugais de centre-droit a annoncé le 31 août un rigoureux programme de réformes pour ramener le déficit à 5,9 % cette année, contre 9,1 % en 2010, et parvenir à 3 % en 2013. Condition nécessaire pour que l'UE donne son feu vert au versement d'une deuxième tranche de 11,5 milliards d'euros, dans le cadre d'une aide globale de 78 milliards d'euros.

Pour assainir les finances, Lisbonne a notamment annoncé une nouvel impôt de "solidarité" qui consistera à augmenter de 2,5 % l'imposition des revenus supérieurs à 153 000 euros par an. Par ailleurs, le nombre de fonctionnaires diminuera de 2 % par an sur la période allant de 2012 à 2014.

Le Monde.fr

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6 septembre 2011 2 06 /09 /septembre /2011 12:30
Philippe Cohen - Marianne | Mardi 6 Septembre 2011 à 12:01
Ce matin, François Baroin, le ministre de l'Economie, a prétendu sur Europe1 qu'il n'y avait pas de risque de récession en France et que nos banques étaient en excellente santé.... Comme le montre la descente aux enfers des valeurs bancaires à la Bourse, l'explosion des taux d'intérêt sur la dette grecque et diverses autres mauvaises nouvelles...



L'ampleur de la rechute boursière de lundi (Londres : - 3,58%, Francfort : - 5,28%, Milan : - 4,83%; Paris : - 4,73%) le démontre une nouvelle fois : les plans de rigueur adoptés en Europe et aux Etats-unis ne convainquent nullement les investisseurs, à moins qu'ils n'encouragent les spéculateurs à engranger de nouveaux bénéfices en jouant à la baisse ou à la hausse, via les CDS, les obligations d'état. A moins que les deux phénomènes agissent simultanément.

Comme d'habitude, les éternels avocats des rentiers et des vieux que sont devenus les experts et les journalistes économiques vont tirer la sonnette d'alarme : il faut diminuer encore plus la dépense publique, vendre les avoirs de l'état, etc.
Toutes solutions suicidaires. Pourquoi ?

1) Au-delà d'un certain niveau, la rigueur n'est plus politiquement gérable :

- en Italie, Berlusconi est en train de renoncer au mega-plan d'austérité de 45 milliards salué par des hourah cet été : après avoir annulé la taxe sur les riches, voilà que le Cavaliere renonce à la réforme des retraites, provoquant une admonestation de Jean-Claude Trichet, le patron de la Banque centrale européenne;
- en France même, où le plan d'austérité est plutôt « soft », les lobbies décrochent une à une les mesures Fillon : après la taxe sur les parcs d'attraction victime d'une raffarinade, voici que l'on songe à revenir sur l'impôt sur les plus-values immobilières réalisées sur des résidence secondaires, le lobby de l'immobilier faisant valoir sa contribution à la lutte contre le chômage et pour la croissance.

2) La rigueur nous entraîne vers une récession qui organise l'insolvabilité des états
 
L'exemple de la Grèce le montre amplement. Tout le monde sait depuis des mois que le pays ne pourra rembourser ses dettes, et ce d'autant moins qu'on lui impose une cure d'austérité qui le replonge dans la récession : avec - 5% en 2011, le déficit de la Grèce, qui devait être contenu à 16 milliards en 2011, en était déjà à 15 milliards en juin ! Il n'existe pas d'autre solution pour la Grèce que la sortie de l'euro pour retrouver un peu de compétitivité, dès lors que les institutions européennes refusent le défaut sur la dette.

 

 

François Baroin rappelait désespérément le mantra du gouvernement sur Europe 1 mardi matin : il n'y a pas de risque de récession en France, les banques françaises vont bien. Deux rodomontades. Malheureusement pour notre ministre de l'Economie, la croissance dans un seul pays n'existe pas dans les conditions de fonctionnement actuelles de l'économie nous rendent très dépendants de la conjoncture américaine et européenne. 
En ce qui concerne les banques, notre ministre est contredit par ... son prédécesseur, Christine Lagarde. La nouvelle patronne du FMI a déclaré au Spiegel qu'il était nécessaire de recapitaliser les banques pour « résister aux risques liés à la crise de la dette et à la faible croissance ». Comme les états ont renoncé, après la crise de 2008, à imposer des règles de bonne gestion, au premier rang desquelles devrait figurer la séparation entre banque d'affaire et banque de dépôt, le doute subsiste sur la présence d'avoirs toxiques dans leurs bilans. A ces inquiétudes s'ajoute la décision d'Obama de permettre l'attaque en justice de 17 établissements bancaires, dont la Société Générale et la Deutsche Bank suspectés d'avoir vendu des produits liés aux subprimes(article à venir dès 15 heures sur Marianne2)
Jusqu'à quand nos dirigeants continueront-ils à gagner du temps au lieu d'envisager de s'attaquer vraiment aux déséquilibres de l'économie mondiale, et à mettre fin aux dumpings sociaux, fiscaux et environnementaux qui faussent « la concurrence libre et loyale » dont ils se revendiquent pourtant ? Le projet - rigueur contre dette - est en train de devenir une fiction. Plus nous attendons pour purger les banques de leurs actifs toxiques et règlementer sérieusement leur profession, et imposer à la Chine un yuan plus élevé pour relancer la croissance, plus le réveil sera douloureux. 
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5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 12:35
Libération- Aujourd'hui à 10h53 (Mis à jour à 13:18)

 

Après avoir perdu 3% vendredi, les marchés continuent de creuser leurs pertes après la publication des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis.

57 commentaires

La Bourse de Paris. (Reuters)

Les Bourses reculaient nettement lundi, la crainte d’une rechute de l’économie mondiale et les soucis de la Grèce revenant au premier plan alors que de nouvelles turbulences affectent les banques après une plainte déposée aux Etats-Unis contre 17 établissements.

Après quelques jours de répit, le début du mois de septembre a amené son lot de mauvaises nouvelles, entraînant tout de suite une rechute des places boursières. «Confrontées à un ralentissement économique et à une crise de l’endettement, les autorités politiques et économiques vont devoir jouer serré pour offrir des réponses capables de restaurer structurellement la confiance des investisseurs et des consommateurs», résument ainsi les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC.

A la mi-journée (10H50 GMT), la Bourse de Paris chutait de 4%, Londres de 2,29%, Francfort de 3,88%. De son côté, Madrid cédait 3,53% et Milan 3,45%.

En Asie, les marchés avaient également terminé nettement dans le rouge: Tokyo ayant cédé 1,86%, Hong Kong 2,95% et Shanghai 1,96%.

Ce lundi, les marchés américains sont fermés pour cause de jour férié aux Etats-Unis.

La Grèce inquiète de nouveau

Vendredi, la publication de mauvais chiffres de l’emploi aux Etats-Unis a fortement ravivé les craintes concernant la santé de l’économie américaine: ces statistiques ont révélé que l’économie des Etats-Unis avait cessé de créer des emplois en août.

Dans le même temps, le dossier grec qui empoisonne la zone euro depuis des mois s’est de nouveau invité sur le devant de la scène. Le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, a reconnu vendredi que le pays ne respecterait pas son objectif de déficit public pour 2011 du fait de l’aggravation de la récession.

Renforçant leur pression sur Athènes, les représentants de la Commission européenne, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne (BCE) ont quitté la capitale grecque et ont donné dix jours au gouvernement pour faire avancer les réformes structurelles.

Chute des valeurs bancaires

Déjà fortement malmenées par cette crise de la dette, les banques sont de nouveau dans la tourmente après l’annonce en fin de semaine dernière d’une plainte déposée aux Etats-Unis contre 17 établissements et institutions financières dans le monde pour des fraudes avant la crise des crédits immobiliers à risque («subprime»).

L’Etat fédéral américain a lancé vendredi des poursuites contre 17 banques et institutions financières, dont sept étrangères, pour tenter de leur faire payer les lourdes pertes d’organismes parapublics à cause de ces prêts immobiliers à risque. Cette enquête américaine intervient alors que certaines banques européennes ont déjà dû passer des provisions dans le cadre du plan d’aide à la Grèce et figurent toujours en première ligne en cas d’aggravation de la crise.

«Les chances d’une reprise économique à court terme restent minces, en raison des problèmes de dette en zone euro», ce qui, avec l’action en justice aux Etats-Unis, pèse lourdement sur le secteur, juge Manoj Ladwa, opérateur chez ETX Capital.

La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, a d’ailleurs répété dans un entretien paru lundi en Allemagne sa demande critiquée d’une recapitalisation des banques européennes.

A 10H15 GMT, le titre Société Générale perdait plus de 7%, et à Londres Royal Bank of Scotland (RBS) perdait 8,66% et Barclays 6,48%. Même scénario en Allemagne où Deutsche Bank lâchait 6,71% et Commerzbank 5,81%.

Sur le marché des changes, au vu de toutes ces mauvaises nouvelles, les cambistes se tournaient vers les valeurs refuge dont le dollar au détriment de l’euro, qui évoluait sous 1,42 dollar. De son côté, l’once d’or cotait 1.901 dollars, à quelques encablures de son record absolu de 1.913,50 dollars.

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3 septembre 2011 6 03 /09 /septembre /2011 12:15

LEMONDE.FR | 02.09.11 | 18h47

Bonjour : Quelles sont les différences de position entre la CFDT et celles de Bernard Thibault, de la CGT, sur le plan de rigueur du gouvernement et la nécessité d'appeler à la mobilisation ? Les différences avec les autres syndicats ?

Marcel Grignard : Il y a d'abord ce qui est en commun. Les pistes gouvernementales ne vont pas vers plus de justice sociale et, globalement, la politique suivie n'est pas de nature à relancer l'économie et l'emploi. Dans ce contexte, il est évident que nous avons besoin de réformes structurelles importantes. Pour autant, la CFDT considère que toute amélioration, même minime, est à faire.

C'est pourquoi nous ciblons des objectifs limités et précis. C'est une différence avec la CGT. Nous sommes aussi d'accord sur la nécessité de mobiliser les salariés. Cependant, ça ne se décrète pas, et il faut tenir compte à la fois de la situation des personnes qui craignent pour leur emploi et ont du mal à boucler leur budget et, d'autre part, d'un contexte économique préoccupant.

xx : Si l'austérité ne vous va pas, que faut-il faire ? On ne peut pas laisser déraper la dette. Que proposez-vous ?

En effet, il faut absolument maîtriser la dette publique. C'est, d'une part, la seule manière de se donner des marges d'action ; c'est aussi une condition incontournable pour sauvegarder une monnaie commune, l'euro.

Mais cette maîtrise doit s'accompagner de mesures qui relancent l'économie. Faute de croissance, la seule réduction des déficits accroît le chômage et risque de nous faire rentrer dans une spirale de déclin. Nous militons, par exemple, pour des mesures européennes qui concerneraient notamment l'efficacité énergétique, les infrastructures et qui pourraient être financées par des crédits européens. Sur le plan des économies, il faut repasser à l'analyse l'ensemble des niches fiscales en supprimant celles qui n'ont pas d'efficacité sur le plan économique et social.

A titre d'exemple, les 4 milliards liés à la défiscalisation des heures supplémentaires mais aussi les 10 milliards résultant de la déduction des intérêts d'emprunts du bénéfice des entreprises.

kiki : comment se fait-il que dans la situation sociale actuelle, les syndicats ne parviennent pas à se mettre d'accord sur les modaliés d'une manifestation ?

Probablement parce que les syndicats mettent encore trop d'énergie dans leur concurrence et restent trop dans une vision classique de l'action syndicale. Les mots d'ordre de grève de la dernière période mobilisent surtout les militants syndicaux et touchent très peu les salariés. Or, pour être entendu par les pouvoirs publics et le patronat, il faut que la très grande majorité des salariés apporte son soutien aux propositions syndicales.

cha-cha : J'ai l'impression que les Français sont fatigués et ne sont plus prêts à descendre dans la rue après l'échec des précédentes mobilisations, notamment sur les retraites…

 Pour que les salariés se mobilisent, il faut d'une part qu'ils soient d'accord avec l'objectif proposé et que cet objectif soit finalement atteignable. On ne peut pas être d'accord par principe avec l'idée de descendre dans la rue, on y est si on a la conviction que cela va pouvoir changer, concrètement, sa propre situation.

JJ : Vous dites : "C'est pourquoi nous ciblons des objectifs limités et précis. C'est une différence avec la CGT." C'est quoi ces objectifs ?

Par exemple, sur la période actuelle, nous considérons que cibler l'augmentation de la taxation des complémentaires santé, qui est une mesure gouvernementale qui touche quasiment tous les Français de la même manière et qui est tout à fait inéquitable, c'est un objectif simple et compréhensible par tout le monde. C'est un bon objectif. Obtenir une remise en cause de cette mesure ne modifiera pas globalement la situation, mais évitera aux salariés une nouvelle ponction de plusieurs dizaines d'euros.

Sur la défiscalisation des heures supplémentaires, qui a pour effet d'amener des salariés qui ont un travail à augmenter la durée de celui-ci à la condition que leur employeur le leur propose. Mesure qui traite aussi différemment les salariés selon qu'ils sont imposables ou non, voilà un objectif précis qui permettrait des économies, qui privilégierait l'emploi et qui ne se laisserait pas se développer une nouvelle inégalité entre les salariés.

Carla : C'est quoi une mobilisation syndicale pas "classique" ?

Lorsqu'en 2009 et en 2010 nous avons organisé des mobilisations pendant le week-end pour permettre aux salariés qui ne pouvaient pas faire grève d'y participer, nous avons vu qu'ils étaient plus nombreux parfois que sur la semaine.

Or, quand nous avons fait cette proposition, personne n'y croyait. Pour certains, l'action syndicale, c'est obligatoirement arrêter le travail. Dans les entreprises, les salariés trouvent souvent des formes très originales d'action qui mobilisent fortement tous les salariés et pèsent sur les employeurs. Cela a été, par exemple, à Bosch Vénissieux, des salariés qui ont fait en vélo le parcours de leur entreprise jusqu'au siège, où ils ont rencontré le PDG. Et ils ont été entendus.

bruno : Comment voyez-vous la simultanéité de la rentrée sociale mouvementée et les élections professionnelles dans la fonction publique ?

Il est évident que les élections dans la fonction publique poussent à la concurrence entre les syndicats et peuvent donner lieu à de la surenchère. On peut souhaiter, malgré tout, que les problèmes extrêmement importants d'organisation du travail et de contenu des métiers qui touchent très largement les salariés des fonctions publiques soient la préoccupation principale des syndicats.

Yannick : Que penser de la situation des fonctionnaires, qui mobilisent. Quelles revendications ?

Il nous semble que le problème principal des fonctionnaires tient à leur situation de travail, elle-même très largement liée à la situation des effectifs et au développement de la précarité. C'est très clairement le cas dans les hôpitaux. Il y a aussi les problèmes des enseignants. Tout le monde a entendu parler de la situation créée par les modifications de la formation des enseignants, qui ne les aident pas à assurer leur fonction d'éducation.

La règle arithmétique de suppression d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ignore totalement la réalité des situations de chaque fonction publique et de chaque lieu : école, lycée, hôpital, etc. Traiter arithmétiquement et aveuglement la question des effectifs, c'est ignorer la place prépondérante des hommes et des femmes dans le fonctionnement d'un service public, comme de toute entreprise.

Nous demandons aussi de véritables espaces de négociations décentralisés pour traiter des questions d'organisation du travail : comment assure-t-on les présences et les remplacements ? Comment définit-on les formations nécessaires à des évolutions de poste de travail ? Comment organise-t-on l'évolution de carrière en lien avec l'évolution des fonctions et du travail ? Comment donne-t-on à la hiérarchie les moyens de gérer toutes ces questions de ressources humaines autrement que par l'application littérale d'un règlement ?

L'idée d'avoir des espaces décentralisés, c'est pour permettre une organisation concrète du travail qui tienne compte, d'une part, des salariés concernés, d'autre part, du contexte dans lequel ils travaillent. Les problèmes rencontrés dans un collège vont beaucoup dépendre du quartier dans lequel il est installé, de ce que sont ses élèves, de ce qu'est l'histoire du collège, des relations possibles avec les associations de parents d'élèves et la collectivité.

zed : Que pensez-vous de la réforme des allocations chômage prévues dans le projet UMP présenté par Bruno Le Maire, notamment pour les cadres à hauts revenus ?

La CFDT, depuis des années, travaille à faire évoluer l'assurance-chômage pour la rendre la plus en phase avec le monde du travail d'aujourd'hui et le besoin des demandeurs d'emploi. Nous avons encore beaucoup à faire.

Cependant, la proposition de M. Le Maire est curieuse sur deux aspects. D'une part, il intervient sur un domaine géré par les partenaires sociaux et l'Etat ne s'est pas privé, dans la dernière période, de venir prendre quelques milliards dans les caisses de l'assurance-chômage. Par ailleurs, je préférerais que M. Le Maire, plutôt que d'intervenir sur un domaine des partenaires sociaux, agisse dans le domaine de la fiscalité qui est de la responsabilité directe du gouvernement. S'il veut réduire les inégalités en visant les plus hauts revenus, il a beaucoup à faire sur, par exemple, les prestations familiales ou sur le quotient familial, qui ne tiennent aucun compte des niveaux de revenus.

jean m : L'UMP devrait proposer la fiscalisation des allocations familiales, qui seraient en contrepartie versées dès le premier enfant : vous êtes pour ?

Oui, tout à fait. Cela fait partie des pistes d'une vraie rénovation de la fiscalité. Nous avons globalement dans notre pays une politique familiale inadaptée. Quand on a des très hauts revenus, on bénéficie des mêmes aides en termes d'allocations familiales que si on a des revenus faibles. Or, nous voyons bien, par exemple, que l'augmentation de la pauvreté touche principalement des femmes en situation monoparentale pour qui la garde des enfants pose un problème financier redoutable. Pour ce qui les concerne, les partenaires sociaux ont commencé à traiter cette question en visant l'harmonisation des compléments familiaux des régimes de retraite.

Les avantages liés au nombre d'enfants étaient plus favorables pour le régime des cadres que pour celui des ouvriers. Il n'y avait aucune justification à cette différence, nous sommes dans la voie de l'harmonisation.

Romaindu26 : Avez-vous un espoir particulier pour la présidentielle ?

Ce serait que les candidats partent d'un état des lieux économique et social de notre pays et de l'Europe qui ne triche pas avec la réalité. Quel est le niveau des inégalités ? Quels sont les handicaps économiques et sociaux du pays ? Qu'est-ce que sous-tend une vraie intégration de la politique française dans la politique européenne ?

Et, à partir de cet état des lieux, de nous dire comment sur le moyen et long terme on retrouve un plein emploi et une croissance durable. Comment on parvient à réduire les inégalités et à développer des services publics qui répondent aux enjeux de notre société d'aujourd'hui. Et enfin, nous attendons d'eux qu'ils nous disent quelle place ils donneront aux partenaires sociaux et à la société civile en général pour conduire et construire les réformes dont le pays a besoin.

Chat modéré par Alexandre Piquard

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