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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 16:04

Education : une grève suivie dans le public et le privé

Les défilés contre les suppressions de postes dans l'éducation nationale, à l'appel des syndicats du public et du privé, ont réuni mardi plus de 165 000 manifestants en France, dont "45 000 à Paris", selon une première estimation des syndicats.

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 20:27

Lors de l'épreuve de philo du bac 2011, au lycée Clémenceau à Nantes (Stéphane Mahé/Reuters)

De nombreux proviseurs de lycées, principaux de collège et adjoints s'associent au mouvement de grève de mardi. Didier Laffeach, principal d'un collège à Rouen et secrétaire général adjoint d'Indépendance et direction, leur organisation syndicale, explique leur ras-le-bol.

Mardi matin, dans mon collège, je vais assurer la sécurité des élèves, des personnels et des biens mais sans répondre au téléphone ni aux sollicitations extérieures, puisque c'est notre seule façon de protester.

Comment, pourquoi ces personnels de responsabilité, ces cadres de l'Education nationale en sont-ils arrivés là [principaux et proviseurs s'associent rarement aux mouvements de grève, ndlr] ? Ils ont le spleen ! Le quotidien est devenu infernal, et le sentiment général est que cette école est déboussolée. Elle ne répond plus aux attentes ni de la société, ni des parents.

En quatre ans, depuis les derniers accords professionnels avec le ministère, et en dépit des suppressions de postes de personnels administratifs, ce sont plus d'une trentaine de missions nouvelles que nous devons assumer proviseurs et principaux ; toujours dans des délais plus brefs, toujours avec moins de moyens humains !

Le poids et le nombre des responsabilités augmentent à chaque nouvelle annonce, mais le temps n'y suffit plus. Et la reconnaissance morale ou financière fait cruellement défaut.

Le métier ne se ressemble plus. L'essentiel des tâches quotidiennes tend à détourner les personnels de direction de leurs missions principales de pilotage pédagogique de l'établissement. Nous sommes un peu dans la situation d'un directeur d'hôpital que l'on appellerait chaque fois qu'il y a un problème aux urgences, un malade mécontent ou une fuite d'eau dans une chambre.

Voici quelques éléments concrets qui expliquent notre malaise, et à vrai dire je ne pense pas être dans l'excès puisque les responsables d'établissements privés qui partagent avec nous certaines contraintes manifestent aussi leur mécontentement.

Une journée de grève où le principal est bien seul

Les jours de grève, nous découvrons le matin même qui participe au mouvement, et nous sommes parfois seuls ou quasiment. Il faut être sur tous les fronts pour assurer la sécurité des élèves et la continuité du service public : restauration, contrôle des présences, surveillance des entrées pour éviter les intrusions de manifestants…

Le rectorat, sans même se soucier de savoir si nous avons eu le temps de rentrer dans notre bureau, a pour unique souci de connaître le plus vite possible le nombre de grévistes. Ce qui passe par trois connexions successives à l'intranet du rectorat, dans les quarante-cinq premières minutes d'ouverture de l'établissement, pour compléter une enquête qui, selon un calcul illogique mais imparable, permet au ministère de minimiser la proportion de personnels absents dans sa présentation aux médias.

Une rentrée 2011 bouclée en dernière minute

Elle a été l'une des plus complexes à organiser, les dernières nominations de personnels enseignants aux services parfois partagés entre deux ou trois établissements sont intervenues quarante-huit heures avant la rentrée, obligeant les personnels de direction à travailler jour et nuit pour pouvoir remettre aux enseignants leurs emplois du temps le jour de la rentrée.

Cette réduction des délais sous-estime ou ignore totalement le quotidien d'un personnel de direction.

Des suppressions de postes au détriment des élèves

Depuis plusieurs années, les moyens humains mis à disposition des établissements sont de plus en plus contraints pour atteindre aujourd'hui la limite inférieure :

  • Les allègements d'effectifs pour permettre des travaux pratiques sont supprimés dans les disciplines scientifiques. Tant pis pour les élèves que cela passionnait.
  • Ceux qui étudient l'allemand sont regroupés sur plusieurs niveaux puisqu'ils ne sont plus assez nombreux. Tant pis pour les promesses de soutenir l'enseignement de la langue de la première puissance européenne.
  • Les classes sont chargées au maximum. Tant pis si c'est un frein majeur aux évolutions pédagogiques prônées par ailleurs, comme l'enseignement par compétences.
  • Les professeurs sont tenus de faire des heures supplémentaires au-delà de leurs souhaits. Tant pis s'ils sont moins disponibles pour les dispositifs d'aide individualisée présentés par ailleurs comme LE moyen de faire évoluer le système au profit des élèves rencontrant des difficultés.
  • Des professeurs sont nommés sur deux voire trois établissements parfois distants de plus de 30 km. Tant pis s'ils sont épuisés, si leur disponibilité en pâtit.
  • Il n'y a plus de « marge de manœuvre » pour adapter l'établissement au public accueilli. Tant pis pour les bonnes intentions des discours officiels.

Des remplacement des profs assurés par les heures sup

Les chefs d'établissements souffrent aussi des injonctions paradoxales de la hiérarchie qui demande par exemple d'organiser des remplacements de courte durée, sans donner le pouvoir de les imposer aux personnels ou de distribuer deux fois plus d'heures supplémentaires que ce que prévoit le statut des enseignants !

La gestion du remplacement des professeurs absents est cette année plus sensible que jamais dans un contexte de réduction du nombre de postes d'enseignants au-delà du raisonnable.

Les récentes réformes ayant eu pour effet de réduire les horaires de sciences physiques, au lycée comme au collège, c'est au chef d'établissement de persuader (il ne peut l'y contraindre) le professeur spécialiste de cette discipline de se muer en professeur de mathématiques… ou de technologie, selon les besoins du moment. Au détriment, bien sûr, de la qualité de l'enseignement et donc des élèves !

De telles situations se multiplient, démontrant bien les limites d'un système fondé sur les heures supplémentaires en lieu et place de poste de remplaçants et d'une gestion efficace des moyens de remplacement.

Des sollicitations incessantes du rectorat

Vendredi à 17 heures, la secrétaire se connecte une dernière fois sur la messagerie électronique du rectorat avant d'achever sa journée et découvre un message concernant les élections professionnelles.

Une vingtaine de dossiers compressés, chacun pouvant contenir des dizaines de fichiers qu'il faut imprimer et impérativement afficher dans un ordre précis, pour… la veille dernier délai !

Ce type de séquence, qui peut se répéter plusieurs fois par semaine et tout au long de l'année, illustre parfaitement l'indifférence voire le mépris de notre administration pour notre emploi du temps et donc pour nous.

Le nombre de messages quotidiens et la masse d'informations qu'ils contiennent pourraient à eux seuls mobiliser la totalité de notre temps sur des sujets parfois futiles et très éloignés de nos missions essentielles.

Des tâches en plus : le suivi des les profs stagiaires…

Jusqu'alors, les personnels de direction n'avaient qu'un rôle mineur dans ce dossier, depuis l'année dernière ils ont en charge le suivi de la formation professionnelle de ces personnels.

Avec cinq stagiaires, un
collègue en lycée professionnel doit réaliser deux entretiens d'évaluation pour chacun, soit dix entretiens d'une heure chacun, élaborer deux rapports de stage sans compter les nombreuses rencontres informelles soit avec ces personnels débutants pour leur donner des conseils, soit avec le professeur-tuteur pour le suivi du stagiaire.

Tout cela sans aucune rémunération spécifique quand les professeurs-tuteurs bénéficient d'une indemnité de 2 000 euros pour le suivi de leur stagiaire !

… et le calcul des primes à distribuer pour les CCF

Depuis l'année scolaire dernière, les proviseurs doivent rémunérer les enseignants pour les contrôles en cours de formation (épreuves de contrôle ponctuel tout au long de l'année), ils reçoivent donc une enveloppe en euros qu'ils sont chargés de ventiler par enseignant selon un mode de calcul que chaque chef d'établissement doit inventer (donc forcément différent d'un établissement à l'autre ! ).

Il faut faire vite et bien, pour rester cohérent et équitable en remplissant soigneusement les formulaires informatiques. Encore des heures de travail non rémunérées.

Deux semaines de vacances d'été seulement pour certains

Avant, les opérations liées au baccalauréat ne se télescopaient pas avec les inscriptions et réinscriptions des élèves, ce qui permettait de constituer les classes fin juin-début juillet, pour que les proviseur adjoints puissent commencer à travailler sur l'emploi du temps dès le début du mois.

Aujourd'hui, comme les collégiens ne connaissent leur affectation que vers le 30 juin et que les réaffectations des redoublants de première et terminale ne sont connues qu'après les derniers résultats du bac, les classes ne peuvent être constituées qu'après le 15 juillet, et comme il faut bien une semaine pour arrêter la structure et tous les groupes liés à la réforme du lycée, c'est seulement vers le 25 juillet que les proviseurs adjoints peuvent commencer l'emploi du temps.

Cette opération nécessitant deux bonnes semaines, les adjoints les plus chanceux et les plus performants peuvent espérer deux semaines de congés d'été…. On est loin des deux mois de vacances.

Personnellement, avec l'expérience et une situation moins complexe compte-tenu de la structure de mon collège, j'ai bénéficié de cinq semaines, ce qui est correct. Mais ce n'est pas le cas des adjoints de « gros » lycées.

Jusqu'à quand pourra t-on encore en demander plus aux chefs d'établissements ? Jusqu'à quand le ministère pourra-t-il feindre d'ignorer la nécessaire reconnaissance de leur implication ?

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 11:31
Marianne - Laurent Pinsolle - Blogueur associé | Lundi 26 Septembre 2011 à 12:01 | Lu 722 fois


Le gouvernement grec s'est résigné, mercredi 21 septembre, à adopter de nouvelles mesures d'austérité pour 2011 et 2012, sous la pression de l'UE et du FMI, pour combler les trous dans ses comptes publics et écarter un défaut de paiement. Notre blogueur associé Laurent Pinsolle, proche de Debout la République, s'indigne du traitement infligé au peuple grec, et pense que ces plans d'austérité à répétition n'aboutiront qu'à l'effondrement total de l'économie du pays.



( Dessin : Louison )
( Dessin : Louison )

Athènes va dans le mur, en accélérant
On entend tout et son contraire sur ce que fait la Grèce. Certains éditorialistes affirment que le pays ne fait rien et implicitement qu’il faudrait couper le robinet financier et prennent pour preuve de l’inconséquence d’Athènes la persistance d’un fort déficit. D’autres s’indignent du traitement infligé au peuple grec et soulignent que c’est l’effondrement économique du pays (le PIB aura baissé d’environ 12% en trois ans) qui explique la persistance de ces déficits.

Dans la réalité, la Grèce n’a pas fait tout ce qui lui est demandé puisque le programme de privatisation n’a pas vraiment avancé. En même temps, les conditions ne sont pas vraiment réunies sur les marchés financiers. Mais en revanche, Athènes a avancé sur beaucoup de sujets très douloureux en baissant jusqu’à 30% le traitement des fonctionnaires (qui ont perdu leur 13ème et 14ème mois), en augmentant lourdement les impôts et notamment la TVA.

Mais cette cure d’austérité provoque un tel effondrement de l’économie que les économies sont presque intégralement compensées par la contraction des recettes d’une économie profondément anémiée. Après presque trois années de récession, et alors qu’on en prévoit déjà une quatrième en 2012, on pourrait penser que le gouvernement a compris et que l’austérité est en train de tuer l’économie grecque et qu’il faut penser à une autre solution, comme la sortie de l’Euro.

Jusqu’au bout de l’absurde
Le menu de cette énième potion amère n’est pas anodin. Toutes les retraites au-delà de 1200 euros par mois subiront une baisse de 20% de la tranche au-delà de cette somme. 30 000 salariés du secteur public vont être mis au chômage technique dans le cadre de la restructuration de la fonction publique et beaucoup devraient finir par perdre leur emploi. Le seuil d’imposition, qui avait été baissé de douze à huit mille euros, va tomber à cinq mille euros.

Dimanche dernier, le ministre des finances a fait circuler dans tous les ministères une liste de quinze mesures à mettre en place pour satisfaire les demandes de la fameuse troïka. Cette liste comporte des mesures déjà prises et d’autres en cours de validation : des coupes généralisées dans les services publics, une réduction des subventions ou des remboursements des médicaments, une grande marche en arrière de l’ensemble du service public en Grèce.

Bref, alors que le pays traverse sa plus grave crise économique depuis des décennies, les coupes sombres affaiblissent l’Etat et le service de protection sociale, une purge économique qui asphyxie l’économie et ne lui permettra pas de se redresser. D’ailleurs, alors que la toïka persistait à prévoir de la croissance en 2012 (sans expliquer comment elle pourrait advenir si ce n’est par magie), l’année prochaine devrait marquer la 4ème de récession du pays, comme l’Argentine en 2001.

Ce que la Grèce accepte de faire en suivant les injonctions de la troïka technocratique est un véritable scandale économique par-delà l’humiliation politique. Cette saignée sans fin et inefficace ne marche pas et fait souffrir le peuple grec pour rien. Mais cela n’aura qu’un temps.


Encore un plan d'austérité : jusqu'où va-t-on saigner le peuple grec?
Retrouvez les autres billets de Laurent Pinsolle sur son blog.
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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 11:13

La France des réseaux.Les diplômés de la plus cotée des écoles de commerce française HEC ont fait main basse sur l'univers des médias de manière plutôt discrète, mais efficace. Leur omniprésence aux postes de commandes des télés et des journaux intrigue…

Ils ont réussi une OPA silencieuse. Les HEC ont pris progressivement les manettes des grands médias français. Une sorte de révolution dans cette galaxie de saltimbanques qui croyaient faire partie de « l'exception culturelle ».

La montée en puissance des gestionnaires, des publicitaires, des pros de l'audience et des parts de marché a, en réalité, transformé les médias en entreprises comme les autres, au grand dam des journalistes et animateurs télé d'antan.

Pfimlin, Izraelewicz, Dreyfus, Chain, Romatet…

Aujourd'hui, après avoir envahi les agences de pub, les HEC sont bien les rois des médias. La nomination du placide Rémy Pflimlin, ancien président de l'association des diplômés HEC, à la tête de France Télévisions, illustre ce phénomène, tout comme l'arrivée de deux HEC, le journaliste Eric Izraelewicz et le gestionnaire Louis Dreyfus (venu de Libération et du Nouvel Obs), à la tête du groupe Le Monde.

Autres symboles de cette progression : la réussite du présentateur-producteur de télévision HEC Emmanuel Chain (qui a fondé Eléphant & Cie, fournisseur de programmes pour toutes les chaînes), la promotion du HEC Xavier Romatet à la tête de Condé Nast France, l'arrivée du HEC Marc Feuillée à la direction générale du groupe Figaro ou l'ascension d'Alain Weill, le patron de NextradioTV (BFM, RMC), titulaire d'un MBA d'HEC.

Les ex-HEC se mêlent aussi du contenu des programmes

Mais ce n'est que la partie la plus visible de cet iceberg. Car les HEC ne se contentent pas d'être des managers ou des publicitaires, ils veulent aussi s'occuper du contenu des chaînes de télévision, afin que ceux-ci collent aux demandes des téléspectateurs-clients.

Venu du marketing du lessivier Procter & Gamble, puis du conseil chez McKinsey, Rodolphe Belmer dirige ainsi les programmes de Canal Plus depuis 2001. Le patron de TF1, Nonce Paolini, a, lui aussi, choisi en 2008 un HEC formé chez Procter & Gamble, Laurent Storch, pour prendre en charge la grille de programmes de sa chaîne, avant de le remplacer en mai dernier par un autre expert du marketing, Jean-François Lancelier, et de lui confier les rênes de la production des fictions et de TF1 Films Production.

Même si les HEC des médias ne constituent pas une mafia homogène, ils sont liés par une certaine connivence. « On se connaît tous, à force de se côtoyer dans les instances professionnelles et le réseau des anciens », témoigne Xavier Romatet.

Le groupe qui les réunit s'appelle opportunément « Médias et Entertainment ». Rassemblant près de 1 400 diplômés travaillant dans le secteur de la presse, la radio, la TV, l'internet, le cinéma et l'édition, il est dirigé par Louis Vaudeville, le producteur de la série documentaire « Apocalypse » sur la Seconde Guerre mondiale. Ses affidés se croisent régulièrement à des réunions et des cocktails. Certains se retrouvent chaque année pour un voyage, au Japon, en Chine, à Dubaï, ou en juin 2011 à Istanbul.

Ils visitent ensemble des rédactions, rencontrent des publicitaires, décryptent les nouvelles technologies, échangent des tuyaux, des blogs, des emails et des cartes de visites. Une manière de rester branchés. Tout en faisant des affaires.

Découvrez la suite de l'enquête, les photos, les archives, interviews et reportages vidéo sur LaFranceDesReseaux.com.

En partenariat avec La France des réseaux

La France des réseaux.

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 11:07

LEMONDE.FR avec AFP | 26.09.11 | 10h44   •  Mis à jour le 26.09.11 | 10h48

 

 

A l'école primaire, 9 000 postes sur 16 000 devraient être supprimés.

A l'école primaire, 9 000 postes sur 16 000 devraient être supprimés.AFP/DAMIEN MEYER

Signe d'un profond malaise dans l'éducation nationale, un front uni des syndicats du public et, fait exceptionnel, du privé, appelle à une grève, mardi 27 septembre, pour dénoncer la "dégradation" de l'école.

Les organisations syndicales veulent peser sur le projet de budget 2012 qui passe mercredi en conseil des ministres et prévoit la suppression de 14 000 postes dans l'éducation nationale, portant à 80 000 le nombre de postes supprimés entre 2007 et 2012, alors que les effectifs d'élèves augmentent.

La grève doit permettre de "délivrer un message fort pour que l'éducation soit au cœur des priorités de notre pays", a déclaré Sébastien Sihr, du SNUIPP-FSU, principal syndicat du primaire, alors que l'école est devenue l'un des grands enjeux de la présidentielle de 2012.

ENTRE 20 ET 54 % DE GRÉVISTES

La grève sera-t-elle bien suivie? Si Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, se dit "confiante", Patrick Gonthier d'UNSA éducation, prône la prudence "face à un gouvernement qui ne lâche rien" et alors que des enseignants "attendent" la présidentielle.

En primaire, où les grévistes doivent se déclarer quarante-huit heures à l'avance, entre 20,5 % de professeurs selon le ministère et 54 % selon le SNUIPP devraient faire grève, ce qui devrait être "très significatif dans de nombreux départements", selon le syndicat.

Depuis 2008, un service minimum d'accueil (SMA) est obligatoire quand plus de 25 % des enseignants d'une école sont en grève, mais certaines communes refusent toujours de le mettre en place. A Paris, "au moins quatre-vingt-dix écoles seront fermées", selon le SNUIPP-75.

Une centaine de manifestations sont également prévues dans le pays. Dans la capitale, le défilé doit partir à 14 h 30 de Luxembourg.

"PAS RÉVOLUTIONNAIRE"

Le ministre Luc Chatel se veut serein. "Une grève fin septembre dans l'éducation nationale, ce n'est pas révolutionnaire", a-t-il dit, soulignant la proximité des élections professionnelles (13 au 20 octobre).

M. Chatel, qui "assume" les suppressions de postes, assure que "la vraie question aujourd'hui, c'est le sur-mesure" des enseignements et non "la quantité".

Justement, cette communication sur un enseignement "sur-mesure" est mal passée auprès des syndicats, qui constatent que les suppressions de postes détériorent surtout les possibilités de suivi individuel des élèves. "On ne fera pas de la qualité si on n'a pas des personnels formés en nombre suffisant", estime ainsi Bernadette Groison, de laFSU.

BAISSE DES MOYENS DANS LES ÉTABLISSEMENTS DÉFAVORISÉS

Selon une enquête du SNPDEN, principal syndicat des principaux et proviseurs du public, les établissements défavorisés ont été "les plus durement touchés" en cette rentrée : ils ont perdu en moyenne 2,5 % de leurs heures, alors que les favorisés ont vu leurs heures légèrement augmenter.

En outre, selon l'enquête du SNPDEN, le "levier" le plus employé pour supprimer les postes a été de limiter les cours à effectifs réduits, remettant justement en cause l'accompagnement personnalisé et le "sur-mesure".

En cette rentrée, l'école primaire est particulièrement touchée : elle a perdu près de 9 000 postes, sur un total de 16 000.

Dans le secondaire, "on supprime tout ce qui est qualitatif" et "les postes ont été retirés en priorité aux collèges et lycées en difficulté : on prend plus à ceux qui ont moins", selon Philippe Tournier, du SNDPEN.

La scolarisation des tout-petits, les cours à effectifs réduits, les projets éducatifs, les postes de "rased" de lutte contre l'échec scolaire sont des "variables d'ajustement". Classes surchargées, réserve de remplaçants quasi inexistante, bas salaires et réformes contestées, telle celle de la formation des enseignants, sont d'autres motifs de mécontentement.

Le privé, où l'appel à la mobilisation est historique, réclame "zéro retrait d'emploi pour 2012" et met en avant ses spécificités : tous les enseignants sont chaque jour devant une classe (aucun professeur n'est en disponibilité) et il n'y a pas de remplaçants."La suppression de près de 1 500 postes de plus cette année pose d'énormes problèmes. Il a fallu retirer des heures d'accompagnement personnalisé aux élèves", a affirmé le secrétaire général de l'enseignement catholique, Eric de Labarre.

L'ÉCOLE DE LA RÉPUBLIQUE

Pour Mme Groison,"le gouvernement a renoncé à la réussite de tous les jeunes". L'école de la République "relève plus du tri sélectif que de l'ascenseur social", dénonce Christian Chevalier, du SE-UNSA.

"Le poids des inégalités sociales est toujours aussi fort pour expliquer les performances moyennes des élèves à l'âge de 15 ans en France", a aussi constaté l'OCDE dans un rapport récent.

Avec la présidentielle, l'année scolaire 2011-2012 sera celle du "choix" entre un modèle éducatif libéral et un modèle républicain, prévient M. Chevalier.

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 11:02

LEMONDE | 26.09.11 | 10h58   •  Mis à jour le 26.09.11 | 12h41

 
 

Le président et fondateur des laboratoires Servier, Jacques Servier, était entendu par un juge d'instruction, le 21 septembre 2011.

Le président et fondateur des laboratoires Servier, Jacques Servier, était entendu par un juge d'instruction, le 21 septembre 2011.REUTERS/CHARLES PLATIAU

A l'historien Jacques Marseille, à qui il s'est longuement confié en 2007 (Le médicament et la vie, Perrin), Jacques Servier expliquait : "Si j'habite à Paris depuis longtemps, c'est pour la seule raison que, dans notre pays, il faut constamment intriguer dans la capitale, multiplier les pas et les démarches, se débattre toujours." Les documents découverts par les enquêteurs dans le volet parisien de l'affaire du Mediator – une audience se tient lundi 26 septembre dans la procédure ouverte devant le tribunal de Nanterre – en disent long sur les "intrigues" du docteur Servier, le président-fondateur des laboratoires du même nom.

Cet ensemble de lettres et de cartons d'invitation retrouvés dans le secrétariat particulier de Jacques Servier, et que Le Monde a pu consulter, lève le voile sur un monde où les tables sont dressées à Neuilly ou à l'hôtel Meurice, où l'on déjeune avec le groupe Hottinger, "banquier et gérant de fortune", mais aussi avec Eric Woerth, alors ministre UMP du budget, ou l'actuel maire de Neuilly (divers droite) Jean-Christophe Fromantin. Bref, un monde où rien n'est laissé au hasard dans les rapports entretenus avec les décideurs. Il en va de l'avenir de la "Maison", de ses 20 000 salariés et de son chiffre d'affaires (3,7 milliards d'euros, en 2009-2010). Cela s'appelle du lobbying. Toutes les grandes entreprises le pratiquent. Chez Servier, il est minutieusement pensé, organisé.

Pour tisser au mieux ses liens avec le tout-Paris, le patron se fait rédiger des fiches sur les politiques et personnalités du monde du médicament. Celle de Philippe Douste-Blazy, frappée du sceau "confidentiel", et rédigée en 1992 par le docteur Patrice Labardens, un membre du groupe Servier. Elle détaille, à la manière d'un CV, la carrière médicale et politique de ce "très proche de Raymond Barre", qui, le "12 mars 1989, contre toute attente, est élu maire de Lourdes". La troisième rubrique, réservée aux "relations avec nous", juge ces dernières "excellentes". Et pour cause. Le cardiologue rejoint en 1986 le "groupe des consultants" du laboratoire. Il participe à l'expérimentation de l'anti-hypertenseur Coversyl et rédige des articles "sur honoraires".

De nombreux courriers attestent de liens tissés depuis le milieu des années 1980 avec ce jeune cardiologue toulousain, très vite rattrapé par la politique. Le laboratoire a commencé par lui financer (85 392 francs, soit environ 13000 euros) une étude épidémiologique sur l'infarctus du myocarde avant de l'aider, en 1992, à organiser des universités de la santé. A chaque victoire de son poulain dans les urnes, Jacques Servier prend le temps de rédiger un petit mot personnel auquel Philippe Douste-Blazy, qui fut ministre (UMP) de la santé en 2004-2005, répond en retour.

"RIEN D'ILLÉGAL"

Le lobby de Servier s'exerce jusqu'où on ne l'attend pas. Le FC Lourdes, ce club de rugby qui fut présidé par le grand-père de M. Douste-Blazy, fut ainsi très largement financé en 1998 (361 800 francs, soit 55 000 euros). Joint par Le Monde, l'ancien ministre de Jacques Chirac s'étonne d'une telle somme – "je ne sais pas ce qui s'est passé" – mais assure "qu'il n'y a rien eu d'illégal". Au reste, il nie tout "rapport privilégié" avec Servier. "Je n'ai jamais demandé, en tant que ministre, à un directeur d'administration d'augmenter le prix d'un médicament, affirme-t-il. Jamais, le laboratoire n'est venu présenter un amendement servant ses intérêts."

Mais il n'est pas le seul à être approché. Si l'on croit la fiche rédigée par le groupe sur Roselyne Bachelot, les contacts se nouent avec la députée de Maine-et-Loire, en 1992, lors d'un déjeuner avec "Servier, [Jean-Philippe] Seta [l'actuel directeur opérationnel du groupe] au cercle Hippocrate". La ministre a beau avoir assuré, le 21 septembre, n'avoir "jamais déjeuné ni en tête-à-tête ni en cercle restreint avec M. Servier", l'opération semble s'être renouvelée en 1994, 1995 et 1997.

Régulièrement, l'industriel convie politiques et scientifiques dans ce cercle Hippocrate de réflexion sur l'économie de la santé où il a ses habitudes. Il lui arrive aussi de décrocher une invitation à la table même des ministres de la santé. Le compte-rendu rédigé à la sortie de son déjeuner avec Bernard Kouchner, le 22 juillet 1998, alors secrétaire d'Etat (PS) à la santé, en dit long sur ses attentes. C'est Claude Nègre, l'un des collaborateurs de Servier, qui, dans une note de deux pages, rassemble les "impressions [qui] se sont dégagées ou ont été confirmées par ce déjeuner". "Bernard Kouchner m'a paru beaucoup plus calme, modéré, réaliste, voire modeste, que lors de son précédent ministère. Il a mûri", rapporte-t-il. A ce "libéral qui s'ignore", qui, visiblement, "abandonnait un certain nombre de préjugés à [leur] égard", le conseiller du Dr Servier estime qu'il "serait judicieux de profiter du temps que durera son ministère pour lui soumettre des propositions très structurées (…), lui apporter des idées simples, pratiques et efficaces, susceptibles de servir ses intérêts et de ménager les nôtres".

PETITES ATTENTIONS

Les personnalités du monde du médicament, également, sont mises en fiche. A la lecture d'un document d'avril 2001, on apprend ainsi qu'un membre du cabinet Kouchner est considéré comme ayant une "grande influence sur les sujets médicaux généraux". L'ancien patron de l'agence du médicament, Didier Tabuteau, "estimé par Matignon et Elisabeth Guigou, met son nez partout". "C'est l'homme au centre du système", avec ses amis et ses "ennemi(s) intime(s)", également fichés. Selon Servier, le professeur Lucien Abenhaim, qui fut directeur général de la santé de 1999 à 2003, fait pour sa part figure d'"autorité morale" "pour [ses] avis sur les médicaments". D'autres sont considérés comme sans "aucun pouvoir" ou "très antimédicament en général".

Mais il y a aussi les techniques plus classiques de lobbying. Comme inscrire ceux qui comptent (Elisabeth Guigou, qui fut ministre PS de l'emploi et de la solidarité entre 2000 et 2002, et son mari, Jean-Louis Guigou) sur la liste des VIP aux remises de Légion d'honneur. Ou envoyer du champagne de chez Fauchon (à 250 euros la caisse) aux médecins pour Noël.

En retour de ces "petites" attentions, il y aura bien quelque renvoi d'ascenseur… L'intervention du professeur Griscelli, qui a suggéré de nuancer les responsabilités de Servier dans le rapport du Sénat sur le Mediator, pourrait être lue comme telle quand on voit le nom du professeur sur la liste très restreinte des invités du Dr Servier pour son discours devant l'Académie des sciences morales et politiques, le 10 décembre 2007.

Emeline Cazi

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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 11:50

Publié le 24-09-11 à 18:22    Modifié à 18:29     par Le Nouvel Observateur avec AFP     

 

Les pays du G20 ont évoqué la création d'une taxe sur les transactions financières, destinée à aider les pays en voie de développement.

Les ONG invitent le G20 à "transformer l'essai" en adoptant la taxe sur les transactions financières. (Warren Allott / AFP) Les ONG invitent le G20 à "transformer l'essai" en adoptant la taxe sur les transactions financières. (Warren Allott / AFP)

Le G20 des principaux pays riches et émergents doit "transformer l'essai" lors du sommet de Cannes début novembre, en créant notamment une taxe sur les transactions financières, ont estimé samedi 24 septembre des organisations non gouvernementales.

Réclamée par les ONG depuis des années pour compenser les promesses non tenues des pays riches, la création d'une telle taxe a été évoquée par les ministres des Finances et de la Coopération du G20, réunis vendredi à Washington. Celle-ci pourrait servir au développement des pays pauvres.

La France, qui préside le G20, pousse à la création de cette taxe. Mais le ministre français des Finances François Baroin a reconnu qu'il n'y avait "pas de consensus aujourd'hui" pour l'instauration d'une telle mesure au niveau du G20, en raison des "réserves" américaines.

Une taxe soutenue par Bill Gates

Paris espère néanmoins parvenir à Cannes à un "accord de principe" permettant à un groupe de pays pionniers d'instaurer cette taxe - l'Union européenne, ou la zone euro si Londres devait opposer son veto.

Pour l'instant, la France revendique le soutien d'une poignée d'Etats (Allemagne, Espagne, Belgique, Autriche, Norvège) et de la Commission européenne. Cette stratégie a reçu un coup de pouce du milliardaire américain Bill Gates, auquel Paris a demandé un rapport sur les financements innovants du développement.

Jusqu'ici sceptique sur une taxe qui serait boycottée par les Etats-Unis, l'ex-patron de Microsoft juge désormais qu'une adoption par tous les pays ne doit pas être un préalable.

Selon son rapport d'étape présenté vendredi à Washington, la taxe "semble donc faisable même sans adoption universelle" et "peut générer des ressources substantielles" même si seul un groupe d'Etats la met en oeuvre.

"Des milliards de revenus"

Ce rapport "constitue une base de travail intéressante, mais les chefs d'Etat et de gouvernement qui se réuniront début novembre à Cannes devront transformer l'essai", affirme ONE, l'ONG créée par le chanteur irlandais Bono.

"Nous resterons vigilants pour que des sujets aussi fondamentaux que la régulation des prix des matières premières ou les financements innovants pour le développement ne soient pas réduits à la portion congrue", prévient le directeur de ONE France, Guillaume Grosso, regrettant l'absence de toute annonce concrète dans le communiqué final du G20 Développement.

Pour Oxfam, "la taxe sur les transactions financières est maintenant en route pour devenir sans plus tarder une réalité".

"Une telle taxe a le potentiel de générer des milliards de revenus pour lutter contre la pauvreté et les changements climatiques", a affirmé le porte-parole d'Oxfam aux réunions de Washington, Luc Lamprière. "Les pays du G20 ne peuvent plus nier l'énorme potentiel de cette solution ni prétendre qu'il s'agit d'une option irréaliste".

Le Nouvel Observateur - AFP

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24 septembre 2011 6 24 /09 /septembre /2011 14:13

Roselyne Bachelot, le 15 novembre 2010, à Paris.

Roselyne Bachelot a confirmé que des contrats aidés de 7 heures par semaine, rémunérés sur la base du Smic, seront proposés aux allocataires du revenu de solidarité active (RSA).

Le Monde - 23.09 | 16h56

 

 

La ministre des solidarités, Roselyne Bachelot, a confirmé, vendredi 23 septembre, à Chambéry (Savoie), que des contrats aidés de sept heures par semaine, rémunérés sur la base du smic, seront proposés aux allocataires du revenu de solidarité active (RSA) dans une quinzaine de départements. L'objectif du gouvernement est d'aboutir à 10 000 contrats de ce type d'ici à la fin 2012, d'évaluer le dispositif et, le cas échéant, de le généraliser.

Ces nouveaux contrats aidés, préconisés par Marc-Philippe Daubresse (député UMP du Nord), seront des contrats unique d'insertion (CUI). Jusqu'à présent, les conseils généraux pouvaient en proposer, mais ils n'étaient pris en charge par l'Etat à 95 % qu'à partir de vingt heures d'activité par semaine. Le surcoût, pour l'Etat, des 10 000 CUI de sept heures hebdomadaires sera de 3 millions d'euros.

Le nouveau dispositif est donc avantageux pour les conseils généraux. Il peut permettre aux personnes percevant le RSA de gagner 130 euros par mois en plus (pour les célibataires). Mais il présente aussi un avantage certain pour le gouvernement : faire sortir des statistiques du chômage ceux qui en bénéficieront.

En effet, les allocataires du RSA sont, dans une proportion importante, inscrits à Pôle emploi. En juillet, 474 400  d'entre eux figuraient dans la catégorie A des demandeurs d'emploi, c'est-à-dire les personnes inscrites à Pôle emploi, sans emploi et n'ayant pas exercé d'activité réduite dans le mois précédant leur inscription.

Ceux qui, sans emploi, prendront un CUI de sept heures par semaine (et ils n'auront pas le choix s'il leur est proposé) sortiront immédiatement de la catégorie A des demandeurs d'emploi, celle qui sert de baromètre officiel du chômage, a précisé au Monde Pôle emploi.

Les chiffres du chômage s'en trouveraient alors améliorés à peu de frais. C'est ce que l'on appelle le « traitement  statistique » du chômage. Les gouvernements sont souvent tentés d'y recourir dans les périodes d'augmentation du nombre des demandeurs d'emploi.

Or, l'Unedic a revu à la hausse, le 22 septembre, ses prévisions de chômage : elle s'attend à 36 700 chômeurs de plus dans la catégorie A en 2011 et à 55 500 de plus en 2012. Le nombre total des chômeurs indemnisés par l'assurance chômage passerait de 2 071 000 en 2010 à 2 092 500 cette année et à 2 139 600 en 2012.

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24 septembre 2011 6 24 /09 /septembre /2011 14:01

LEMONDE.FR | 23.09.11 | 18h20   •  Mis à jour le 23.09.11 | 19h50

 
 

 

Alors que les indemnités maladie étaient jusqu'ici calculées sur la salaire brut, elles seront calculées en 2012 sur le montant du salaire net, comme pour les indemnités maternité.

Alors que les indemnités maladie étaient jusqu'ici calculées sur la salaire brut, elles seront calculées en 2012 sur le montant du salaire net, comme pour les indemnités maternité.AFP/FRED DUFOUR

Officiellement, il s'agit d'une simple harmonisation. Mais une harmonisation qui doit rapporter 220 millions d'euros au budget de la Sécu a forcément des conséquences. Dans le budget de la Sécurité sociale pour 2012, présenté jeudi 22 septembre, le gouvernement a introduit un nouveau mode de calcul des indémnités journalières pour maladie et accident du travail qui va se traduire par une perte pour un certain nombre de salariés, les plus jeunes et les plus précaires.

Alors qu'elles étaient jusqu'ici calculées sur la salaire brut (50 % du brut pour les indemnités maladie, 60 % pour les accidents du travail), elles seront calculées en 2012 sur le montant du salaire net, comme pour les indemnités maternité. Le taux passera ainsi à 60 % du net pour la maladie, 80 % pour les accidents du travail inférieurs à 29 jours. Pour les salariés qui bénéficient d'un complément de l'employeur dans le cadre de leur convention collective ou de contrats de prévoyance, ce changement devrait être indolore. Selon le gouvernement, plus des trois quarts des salariés seraient dans ce cas.

"MESURE CONCENTRÉE SUR LES SALARIÉS DES TPE"

Mais pour les autres, souvent employés des plus petites entreprises, le droit du travail ne prévoit un complément de l'employeur pour atteindre 90 % du salaire brut qu'au delà de huit jours d'arrêt maladie, et uniquement pour les salariés qui ont plus d'un an d'ancienneté. Au delà de trente jours d'arrêt-maladie, l'indemnité totale n'est plus que de 66 % du brut. "Cette mesure sera concentrée sur les salariés des TPE", critique ainsi la CGT dans un communiqué.

Par ailleurs, les intermittents, les saisonniers, les intérimaires sont déjà exclus du bénéfice de cette loi. Résultat : au cabinet du ministre de la santé, on admet que ce sont les salariés les plus jeunes et les plus précaires qui verront le plus leurs indemnités baisser. Les salariés en arrêt longue maladie sans accord d'entreprise seront aussi lourdement touchés. Mais ceux avec le plus d'ancienneté et les salariés des grandes entreprises devraient voir leur employeur prendre en charge la différence.

Et la perte ne devrait pas être négligeable. "Pour les salariés, en arrêt maladie, cela représenterait une perte d'environ 10 %", assure ainsi  la CFTC dans un communiqué. De son côté, Xavier Bertrand, le ministre du travail, a parlé d'une baisse des indemnités comprise "entre 1 et 1,20 euro par jour d'arrêt pour un smicard". "Un euro par jour pour des gens malades et au smic, c'est déjà beaucoup", tonne la fédération des accidentés de la vie (FNATH).

UNE "SIMPLIFICATION" ADOPTÉE PAR DÉCRET

Selon les calculs du Monde, un salarié au SMIC en arrêt maladie, sans ancienneté et sans convention collective meilleure que la loi ni contrat prévoyance, touchera ainsi uniquement 643,8 euros par mois contre 682,50 actuellement. Selon le ministère, la baisse devrait être de 75 euros par mois pour un cadre qui atteindrait le plafond de la sécurité sociale, fixé à 2 946 euros bruts mensuel.

Cette mesure est officiellement justifiée comme source de simplification pour les employeurs qui n'auront plus qu'à transmettre le salaire net aux régimes de sécurité sociale, alors qu'ils doivent actuellement également transmettre le brut. Une simplification qui devrait entrer en vigueur au 1er janvier et sur laquelle les parlementaires n'auront même pas leur mot à dire : elle sera mise en œuvre par décret, annonce le ministère de la santé.

Jean-Baptiste Chastand

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23 septembre 2011 5 23 /09 /septembre /2011 15:10

Libération -23 Septembre

Recueilli par Dominique Albertini

Des femmes militaires chinoises défilent sur la place Tiananmen le 1er octobre 2009 à Pékin (© AFP Frederic J. Brown)

Journaliste et économiste, Jean-Michel Quatrepoint vient de publier Mourir pour le yuan? (chez François Bourin Editeur), une analyse de la stratégie de puissance de la Chine face au déclin consenti des puissances occidentales. Il explique les profonds déséquilibres, aggravés par la crise, qui se creusent au détriment de celles-ci.

La question du yuan est au menu des discussions du G20 à Washington. Quel est le problème avec la monnaie chinoise?

Le yuan est la monnaie de la seconde puissance mondiale, du premier pays en termes de détention de réserves de change. Or cette monnaie n'est pas convertible: la Chine exerce un contrôle des changes pour en contrôler strictement la valeur. Le yuan est considérablement sous-évalué. De plus, depuis trente ans, la stratégie de Pékin est d'indexer le yuan sur le dollar, pour que les évolutions de ces deux monnaies soient synchronisées.

Quels sont les avantages de cette stratégie monétaire?

Elle permet d'attirer les multinationales sur le sol chinois. Garder la monnaie sous-évaluée permet de produire moins cher. Les Chinois se souviennent qu'en 1985, Washington avait forcé les Japonais à réévaluer le yen, tordant le cou à l'industrie japonaise. Ils ne laisseront pas la même chose leur arriver.

Par ailleurs, indexer le yuan sur le dollar, c'est garantir aux multinationales qu'elles ne prennent pas de risques de change. En retour, la Chine demande à celles-ci de produire pour l'exportation, pas pour le marché local. C'est une stratégie géniale, un pacte gagnant-gagnant: les multinationales engrangent les bénéfices, et la Chine les excédents commerciaux. Aux dépens de l'industrie et des balances commerciales de l'Europe et des Etats-Unis, qui perdent des emplois et des capitaux.

Quel est l'intérêt pour la Chine d'accumuler ces excédents?

D'abord, le pays ne peut pas basculer brutalement d'un modèle mercantiliste, basé sur l'exportation, à un modèle de consommation intérieure. Ensuite, la Chine vieillit, comme l'Allemagne: dans 20 ou 30 ans, il faudra financer un grand nombre de retraites. D'où le besoin d'engranger des recettes à l'export.

Enfin, celles-ci permettent de racheter des actifs. Par exemple des bons du Trésor américain, c'est-à-dire la dette publique des Etats-Unis. Pékin se tourne aussi de plus en plus vers des actifs tangibles: telle ou telle entreprise qui dispose d'une technologie convoitée, telle autre, point d'entrée pour un marché particulier. On s'attend aussi à une importance croissante de la Chine dans la finance.

Quelles sont les conséquences de cette politique pour les économies occidentales?

Elle entraîne pour l'Europe et les Etats-Unis des déficits commerciaux considérables. Non seulement les emplois, mais aussi les capitaux sont délocalisés en Asie. Les multinationales n'investissent plus en Occident. Qu'est-ce qu'il reste? Des emplois publics, avec lesquels on espère masquer l'hémorragie d'emplois marchands. Tandis que l'on fait des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et aux super-riches.

Est-il impossible de faire pression sur la Chine pour qu'elle infléchisse sa politique monétaire?

L'erreur a été de l'admettre à l'OMC, en 2001, sans leur demander de renoncer au contrôle des changes. Entre 2005 et 2008, la Chine a procédé à une réévaluation par petites touches, 1% de temps de en temps, sous la pression internationale. Avec l'arrivée de la crise, ils se sont complètement réindéxés sur le dollar. Depuis quelques mois, ils ont repris leurs petites réévaluations. Mais pour mettre le yuan à son niveau réel, il faudrait le réévaluer de 30 ou 40%. D'un autre côté, on peut comprendre les Chinois, qui ne veulent pas alimenter l'inflation par une hausse importante.

Mais, en l'absence d'une forte demande intérieure, la Chine n'a-t-elle pas intérêt à la prospérité de ses principaux partenaires commerciaux?

Elle est obligée à un pilotage assez fin. Mais globalement, on est à un moment où la machine économique échappe à ses acteurs. Plus personne ne maîtrise plus rien, et Pékin ne peut pas racheter les dettes de tous les Etats européens. Les Chinois se sont déclarés prêts à aider, mais c'est surtout un effet d'annonce.

Peut-on espérer un front uni des Occidentaux sur le yuan lors du G20 de Cannes, début novembre?

Je crains que les Européens ne soient pas unis. Le principal partenaire de la Chine en Europe, c'est l'Allemagne, qui a adopté la même stratégie mercantiliste en réalisant ses excédents sur la zone euro. Le fait que l'euro soit trop fort par rapport au yuan, les Allemands s'en fichent: ils occupent la niche du haut de gamme. Le taux de l'euro, ça joue peu quand on vend des Mercedes. C'est plutôt nous, Français, qui sommes concernés par la question. Quant aux Américains, qui seraient les seuls à pouvoir faire pression sur la Chine, ils ne remettent pas en cause son adhésion à l'OMC, par attachement au libre-échange. Ils n'ont pas compris les problèmes que pose leur déficit commercial, alors que l'Amérique s'appauvrit.

Il ne faut donc pas trop compter, selon vous, sur les grands changements annoncés?

Non. Les Chinois veulent que leur monnaie devienne à terme la seconde devise mondiale, voire la première. Ils ont déjà suggéré aux autres puissances émergentes de ne plus utiliser le dollar pour leurs échanges entre elles, mais une monnaie commune, et pourquoi pas le yuan...

Que peut faire l'Europe face à cette nouvelle super-puissance chinoise?

L'Europe à 27 est une hérésie. La France doit se mettre à table avec l'Allemagne et discuter d'une nouvelle étape de la construction européenne. Peut-on continuer à vivre ensemble, avec les compromis que cela implique? Il faut alors construire une vraie puissance européenne, avec une vraie géostratégie. Les brésiliens ont créé des taxes à l'importation, obligent Apple à produire sur place, idem pour les voitures. L'Europe doit y venir aussi.

Pourquoi avoir titré votre livre «Mourir pour le yuan»?

A la longue, si rien ne se passe, si on continue à accumuler les déséquilibres, comme au début du XXe siècle, l'issue sera la même: la guerre.

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