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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 19:53
| Par La rédaction de Mediapart

Une cure d'austérité pour le plan d'austérité. Selon plusieurs journaux, dont le quotidien Les Echos, le gouvernement se prépare actuellement à revoir à la baisse sa prévision de croissance pour 2012, et, du coup, prépare de nouvelles économies. De l'ordre de 5 milliards d'euros. A ajouter, donc, aux 11 milliards de réduction des dépenses déjà prévus pour le budget 2012.

De fait, la croissance, initialement prévue par le gouvernement à 1,75%, ne devrait pas dépasser 1,5%. Les économistes tablent, eux, sur 0,9%...

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 19:43
| Par La rédaction de Mediapart

 

A Mayotte, une correspondance de Juliette Camuzard

Les barrages de la veille fumaient encore sur la route, jeudi, quand plus de 5000 personnes ont participé à une marche silencieuse en hommage à Ali El Anziz. Cet homme de 39 ans est décédé mercredi lors d'affrontements avec la police, en plein cœur de Mamoudzou, le chef-lieu de Mayotte, en marge d'un mouvement social contre la vie chère. Des chants et des prières ont été récités. Aucune animosité tout au long de cette marche et cérémonie: pourtant, la veille, de violents affrontements avaient opposé forces de l'ordre et manifestants.

 

A Mayotte, jeudi, au lendemain de la mort d'un homme de 39 ans. A Mayotte, jeudi, au lendemain de la mort d'un homme de 39 ans.© Juliette Camuzard/MP

Pour l'essentiel, de jeunes émeutiers étaient mercredi bien décidés à en découdre. Cagoules ou foulard sur le visage, ils ont organisé des barrages sur les routes pour empêcher la circulation et jeté pierres et cocktails Molotov auxquels ont répondu les gaz lacrymogènes des policiers massivement déployés. Les grenades assourdissantes ont résonné toute la nuit, donnant à Mamoudzou des airs de champ de bataille. Près d'une vingtaine de magasins ont été pillés ou saccagés. « Cela fait plus de trois semaines que la grève dure, c'est trop long, regrette un chauffeur de taxi. Il y a eu un mort, il peut y en avoir d'autres. »

Après trois bonnes semaines de manifestations, la tension était retombée sur l'île en début de semaine et l'issue du conflit commençait à poindre. Mais ce nouvel incident a remis le feu aux poudres. « Ils nous tirent dessus alors qu'on n'est pas armés, enrage Djanfar. J'étais à côté d'Ali quand le policier a tiré. Pourtant, il ne faisait rien de mal : il écoutait la radio sur son portable et buvait un coca. » La polémique grandit sur les causes de la mort du manifestant qui a été visé par un tir de flashball. Immédiatement après l'annonce du décès, le préfet a évoqué une mort par crise cardiaque, provoquant la colère des syndicalistes et de la population. L'autopsie a finalement révélé que le décès est dû à un mauvais massage cardiaque. « Aucun élément ne valide ou n'invalide l'hypothèse des conséquences du tir de flashball », tempère le procureur Philippe Faisandier.

 

Jeudi, lors de la marche blanche, en mémoire de l'homme tué la veille. Jeudi, lors de la marche blanche, en mémoire de l'homme tué la veille.© Juliette Camuzard/MP

Dès le premier jour des manifestations contre la vie chère, le 27 septembre, la présence policière massive a été l'objet de tous les reproches. L'État n'a effectivement pas lésiné sur les moyens, en faisant appel à des renforts de l'île de la Réunion et de la métropole. Déjà, il y a quinze jours, un garçon de 9 ans avait été blessé à l'œil par un tir de flashball. Il en a, depuis, perdu l'usage. Le gendarme à l'origine du tir a été mis en examen.

« On manifeste pacifiquement et on nous envoie des gendarmes pour nous tirer dessus, s'insurge Soula, professeur des écoles. On est excédés. On ne demande pas grand-chose, juste d'être considérés comme des Français à part entière. »

Des magasins fermés depuis trois semaines

Les magasins sont restés fermés pendant plus de deux semaines, sous la pression des manifestants. Les supermarchés ont finalement rouvert mardi, sous haute protection policière, et ont été immédiatement pris d'assaut par une population en manque de tout. Car, sur le marché noir qui s'était organisé, les prix des denrées avaient explosé. Le répit a été de courte durée: après les pillages de la nuit de mercredi à jeudi, les magasins ont à nouveau tiré leurs rideaux. «Il faut que ça cesse, le conflit a trop duré, confie Hadidja en étendant son linge le long de la rocade de Mamoudzou. Pour cette femme, il est de plus en plus difficile de nourrir les enfants: «J'ai pu acheter du riz et des mabawas (ailes de poulet, viande de base à Mayotte), mais mes enfants n'arrêtent pas de me réclamer des gâteaux et des yaourts. »

Jeudi, sur un barrage. Jeudi, sur un barrage.© Juliette Camuzard/MP

Après plusieurs jours de manifestations, la population est fatiguée, mais elle semble toujours déterminée. « Cela fait trois semaines qu'on a commencé la grève et on continue à nous prendre pour des cons. Nous ne nous arrêterons pas maintenant », expliquent trois femmes cramponnées à un banc qui barre une route en plein centre-ville. Selon l'intersyndicale à l'origine de la contestation, Mayotte est le département d'outre-mer où le coût de la vie est le plus élevé alors que le niveau de vie est le plus bas.

« Les distributeurs s'enrichissent sur notre dos en prenant des marges exorbitantes. Eux, ils roulent en 4×4 et nous on est à pied. Quand je travaille, je nourris toute ma famille et il ne reste plus rien», fulmine Dala, 22 ans.

Intersyndicale (syndicats CGT, CFDT, FO et associations de consommateurs), Etat et patronat ont discuté de la baisse des prix au cours de plusieurs rounds de négociations. Mais les dernières tractations lundi soir se sont soldées par la rupture du front uni de la contestation. FO a signé un accord sur une baisse d'environ 10% des prix de neuf produits de première nécessité (riz, huile, poulet, etc.). Les autres syndicats demandent un effort supplémentaire sur la viande.

«L'île, dépendante des importations, souffre d'un manque de concurrence. Nous réclamons un meilleur contrôle des prix et un soutien au développement économique », ajoute Boinal Saïd, leader CFDT. A terme, il s'agit d'augmenter le pouvoir d'achat. « La baisse des prix est un symbole, mais au-delà, nous demandons l'alignement du Smig local à 1300 euros, des prestations sociales, l'extension de tous les droits sociaux, l'augmentation des retraites, etc. », ajoute Salim Nahouda (CGT). « Le coût de la vie est un prétexte, mais ces manifestations sont un cri d'alerte de la population pour dire "occupez-vous de nous, faites qu'il n'y ait pas des Français à 2 vitesses" », analyse Hamidou Madi M'Colo (FO).

Ici, le RSA est divisé par quatre

Le faible taux d'activité (35.000 personnes travaillent sur une population de 200.000 personnes) et les différences de salaires entre locaux et métropolitains cristallisent également les frustrations dans une île où l'allocation chômage est absente et où le RSA, prévu pour le 1er janvier 2012, ne représentera qu'un quart du montant en vigueur dans l'Hexagone.

Le 14 octobre, l'ampleur de la contestation avait fait déplacer en urgence la ministre de l'outre-mer, Marie-Luce Penchard, mais son discours à la télévision publique a déclenché un vent de révolte à Mamoudzou. Elle y annonçait des mesures d'aide aux plus démunis, une enquête sur les marges commerciales pratiquées à Mayotte et une réglementation des prix du gaz. Déception de la population qui se sent dupée.

 

Lors de la manifestation de jeudi Lors de la manifestation de jeudi© Juliette Camuzard/MP

Barrages de fortunes, poubelles incendiées, pneus calcinés jonchent encore les rues, témoins des derniers blocages. Depuis jeudi, le centre-ville de Mamoudzou a retrouvé son calme. Pour combien de temps? Le conflit est dans l'impasse. Les syndicalistes demandent la nomination d'un médiateur. L'accord envisagé dans la nuit de lundi à mardi a capoté et la grève se poursuit.

« C'est à se demander si les syndicats ne cherchent pas à égaler le record guadeloupéen de 44 jours de grève » (au début de l'année 2009, un mouvement social luttait là aussi contre la vie chère), plaisante un cadre à la préfecture. Pourtant, les entreprises mahoraises, contraintes d'arrêter toute activité, souffrent de ce mouvement qui n'en finit pas. Certaines menacent de déposer le bilan. Et des manifestants s'interrogent sur l'opportunité de poursuivre une grève dont les conséquences sont désastreuses pour l'économie.

Pour les syndicats, la réponse est sans appel: « Nous ne lâcherons rien tant que nos revendications ne seront pas satisfaites. » Vendredi, jour de prière, la vie avait presque repris son cours normal à Mamoudzou, même si toutes les boutiques restent closes. La foule était clairsemée sur la place de la République, lieu quotidien de rassemblement des manifestants. La tension de ces derniers jours est retombée net. Ce sont deux jours
de trêve qui s'amorcent.

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 19:24
Rue89 - Sylvain Gouz Journaliste
Publié le 20/10/2011 à 07h11

 


Angela Merkel et Nicolas Sarkozy à Berlin avant une conférence de presse, le 9 octobre 2011 (Fabrizio Bensch)

Ce « sommet » de la zone euro (dix-sept pays participants), convoqué à Bruxelles ce dimanche, est-il celui de « la dernière chance pour l'Europe » comme le laisse entendre Nicolas Sarkozy ? Simplement une étape de plus sur un long chemin qui permettrait de sauver l'euro, à en croire Angela Merkel ? Ou le premier jalon d'une prise de pouvoir technocratique sur cette zone euro ?

De fait, les deux dirigeants abordent la réunion dans des états d'esprit bien différents.

Sarkozy veut être le sauveur de l'euro

Côté Sarkozy, avant « son » sommet du G20 début novembre, il s'agit d'apparaître comme le sauveur du monde, à tout le moins de l'euro, si ce n'est de l'Europe. Et pour cela, le président français met en avant la nécessité d'augmenter massivement la dotation du Fonds européen de stabilité financière (FESF) tout juste mis en place. Une dotation qui passerait de 400 milliards d'euros à 1 000, voire 2 000 milliards.

A quoi s'ajoutent, côté français, la demande d'une plus forte implication de la Banque centrale européenne (BCE) dans le soutien des pays en difficultés – pour tout dire, en faisant jouer la planche à billets, comme l'a fait la banque centrale américaine – et le refus d'un abandon plus important que prévu de la dette grecque, ce qui mettrait les banques françaises, notamment, en grande difficulté.

Merkel ne veut rien lâcher

Côté Merkel, c'est une autre histoire. La chancelière allemande, en aussi grande impopularité politique que le président français, ne veut rien lâcher qui augmenterait la participation du contribuable allemand au sauvetage de la Grèce ou du Portugal (puis de l'Espagne, puis de l'Italie…).

Elle ne veut pas davantage d'un relâchement de la discipline monétaire de la BCE derrière lequel se profilerait l'hydre de l'inflation tant honnie par le peuple allemand.

En milieu de journée, jeudi, Berlin faisait état d'un « accord total » avec Paris, après les discussions informelles la veille, à Francfort. Mais cela ne trompe guère. Les chefs d'Etat ou de gouvernement vont se trouver, une fois de plus, face à une joute franco-allemande feutrée sur ces trois sujets :

  • gonflement du Fonds européen de stabilité financière,
  • implication de la BCE dans le renflouement des dettes souveraines,
  • montant de l'ardoise grecque à effacer (et donc à imputer aux banques prêteuses).

Un traité paraphé en catimini

Cela dit, un accord semble bel et bien exister entre Sarkozy et Merkel, c'est sur une modification du traité européen qui conduise à un véritable gouvernement économique de la zone euro. Là, les protagonistes avancent masqués. Bien sûr, une modification des traités a déjà été évoquée, mais de façon très générale, très floue. Or il s'avère que, dans une semi-pénombre, tout est d'ores et déjà prêt.

Le lièvre a été levé ces jours-ci par des militants plutôt anti-européens. Et déjà, la rumeur se répand sur le Web : nos dirigeants européens, plus particulièrement ceux de l'euro-zone, auraient d'ores et déjà conclu de nouvelles dispositions qui constitueraient autant de nouveaux pouvoirs supranationaux, une sorte de « dictature économique ». De quoi s'agirait-il ?

Sous un acronyme – « MES » – se cacherait un « mécanisme européen de stabilité » en passe de devenir le véritable gouvernement économique de la zone euro. Ce mécanisme prendrait dès 2013 le relais du Fonds européen de stabilité financière, mais avec une toute autre ambition. Or, qui tient les cordons de la bourse maîtrise le reste.

De fait, il semble bien qu'un traité pour l'établissement du Mécanisme européen de stabilité ait été paraphé par les ministres des finances des 17 pays membres de la zone euro, le 11 juillet dernier. Cela s'est fait en catimini, dans l'indifférence générale, et sans grande publicité. Apparemment, il n'existe d'ailleurs qu'une version officielle en langue anglaise de ce traité.

Rassurons-nous cependant : il n'en est qu'à l'état virtuel puisqu'il demande à être ratifié par les dix-sept parlements nationaux avant la fin de l'année 2012 pour entrer en vigueur. Ce qui promet de belles bagarres parlementaires.

L'orthodoxie ultralibérale ou le vice originel

Tel qu'il apparaît, ce traité institue, ou plutôt instituerait, un nouvel organe de politique économique européenne dont les règles de fonctionnement s'apparenteraient à celles du FMI. Il n'est qu'à prendre connaissance de l'article 12 dudit traité pour voir vers où on se dirigerait. Il n'est question que de « programme d'ajustement macroéconomique » et de « privatisations », de « surveillance des politiques économiques », « de rétablissement de la dette publique sur une trajectoire fiable ». Faute de quoi le MES refuserait son concours.

D'une certaine façon, ce mécanisme suppose donc un abandon de souveraineté économique pour chacun des dix-sept pays. D'ailleurs, l'objet même du MES (article 3) est éloquent : il s'agit de « mobiliser des fonds et fournir une assistance financière, sous stricte conditionnalité de politique économique au profit des membres du MES… ». On ne saurait être plus clair.

En soi, l'idée d'un pilotage centralisé de la zone euro est loin d'être absurde. On a suffisamment reproché aux dirigeants européens de se montrer trop mous et trop peu réactifs dans la gestion de la crise de l'euro pour barguigner sur une plus forte coordination des politiques économiques.

Là où le bât blesse, c'est que ce mécanisme européen de stabilité est tout entier imprégné de l'orthodoxie libérale la plus rétrograde, qui consiste à sacrifier la croissance à la monnaie. C'est son vice originel. Une sorte de prise en otage idéologique de la zone euro. On voit déjà où cela conduit la Grèce.

Sans contrôle démocratique

Et on peut se demander quelle marge de manœuvre aurait, par hypothèse, un gouvernement socialiste dans un pays de la zone euro, qui ne partagerait pas ce credo et voudrait pondérer son avancée vers l'équilibre budgétaire par un effort de croissance et de réindustrialisation.

On peut s'émouvoir surtout de l'absence de toute référence démocratique dans ce traité : pas un mot, que l'on sache, sur le parlement européen, pas une ligne, sur les organisations syndicales, tandis que la part belle est faite au président de la Banque centrale européenne et au président de la Commission européenne qui participeraient de droit à toutes les décisions. On se retrouverait ainsi face à un nouveau moloch techno-européen ne rendant compte qu'à lui-même.

Officiellement, à en croire le site même du Conseil européen, la modification du traité européen n'est pas à l'ordre du jour du sommet de dimanche. Nul doute qu'elle sera évoquée néanmoins. Et on ne serait guère surpris que le tandem franco-allemand trouve dans ce projet une sorte de panacée pour masquer leurs autres désaccords. On a coutume de dire que les sommets accouchent de souris. Pour le coup, celle-ci serait plus que redoutable.

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 13:44
AgoraVox le média citoyen
19 oct. 201

Qu'attendent-ils donc tous, ces tribuns du monde entier qui sans cesse, à l' heure des crises , des conflits ou des temps médiatiques ont harangué les foules, les spectateurs et le bon peuple pour chanter les vertus de la démocratie et des Droits des peuples ?

Qu'attendent-ils donc, à l'heure où partout dans le monde, la démocratie, idéal ou projet de gouvernement, quitte le champ des théories et des discours pour investir la rue, pour habiter le peuple ? Les jeunes du monde arabe ont bouté les dictateurs hors de leur pays, les indignatos d'aujourd'hui ,d'Athènes, de Madrid, de Rome et les indignés de demain, du monde entier, ont entamé leur croisade pour le bien du peuple et les Français ont plébiscité les vertus de la démocratie participative.

Qu'attendent-ils donc nos gouvernants pour imprimer leurs pas sur le chemin de l'histoire, de cette histoire qui laisse deviner un moment unique, celui de la fin d'une époque, la fin d'un cycle diront les experts, celle de « la dictature d'une minorité au nom de la majorité ». Une minorité qui a pu mettre en faillite des États, faisant mentir les cours d'économie de bon nombre d'étudiants, qui a dû reconnaître ses responsabilités dans deux crises financières aux conséquences encore imprévisibles, une minorité tournée sur elle-même, plutôt campée sur ses acquis que tournée vers le renouveau.

Et, pourtant, le renouveau est bien là, son heure est arrivée avec la nouvelle année, cette année 2011, qui d'abord avec son lot de catastrophes écologiques a induit une modification radicale des orientations des gouvernants sur certains choix énergétiques , notamment nucléaires. C'est ensuite les bouleversements au moyen Orient qui redessinent la géopolitique de la région et conduisent à une révision des relations et des positionnements politiques des pays du monde et c'est finalement – mais est-ce fini ? - , les mouvements populaires, ici ou là, réclamant plus de bien être pour le peuple ou fustigeant le système capitaliste mondial qui obligent à voir la réalité du monde d'aujourd'hui, un monde dont on peut dire qu'il est en pleine mutation, sans que cela soit un vain mot !

Qu'attendent-ils donc ces détenteurs du Kratos pour rendre hommage au Demos et nourrir par leur participation les transformations qui s'opèrent au sein de nos démocraties, oubliant le leurre exprimé par cette répartie :

« Mon Dieu, madame la duchesse, la démocratie est
le nom que nous donnons au peuple toutes les fois que
nous avons besoin de lui… »*

Qu'attendent-ils donc ?

Michèle Lioux pour Ciesma
Copyright mauritanidees
Octobre 2011


* Durand [Vice-président du Sénat, futur président de la République],
dans L’Habit vert de Robert de Flers et Gaston Arman de Caillavet (1912),
Acte I, scène XII

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 13:26
Sophie Verney-Caillat
Rue89 Rue89  19/10/2011 à 15h24

 


Des éoliennes en Grande-Bretagne (Iriskh/Flickr/CC)

Le patron historique de la Compagnie du Vent avait pris la porte en mai dernier, évincé par l'actionnaire majoritaire, GDF Suez. Vendredi, la cour d'appel de Montpellier l'a réinstallé dans ses fonctions de président et Jean-Michel Germa n'a pas attendu une minute pour débarquer au siège. Il a trouvé des salariés « contents quoique surpris » de le revoir, une « ambiance festive et réjouie », raconte l'un d'eux.

D'ici quinze jours, sa tête sera à nouveau demandée lors d'une assemblée générale. Devant les équipes, mardi matin, l'ambiance s'était nettement dégradée. En public, Jean-Michel Germa s'est livré à une passe d'armes avec le directeur financier nommé par GDF Suez. Isabelle Giudicelli, représentante des salariés, décrit l'état d'esprit général :

« Ils donnaient chacun leur vision des choses, et au milieu, impuissants, les gens, mal à l'aise, posaient des questions sur la pérennité de leur emploi, inquiets et mécontents.

Des changements à la Compagnie du Vent, il y en a toujours eu. Mais ce conflit d'actionnaires a créé un réel malaise, car nous n'avons pas d'informations fiables. »

GDF Suez prend 57% du capital

L'histoire de cette PME innovante est emblématique des risques de la croissance exponentielle du secteur éolien. Jean-Michel Germa est un pionnier dont la success story a viré au cauchemar :

« J'ai créé cette société il y a vingt ans et installé la première éolienne moderne en 1991 à Port-la-Nouvelle (Aude). On est devenus un des leaders français jusqu'au moment où, en 2005 il a fallu recapitaliser car j'avais des projets qui nécessitaient énormément de capitaux, notamment pour répondre à l'appel d'offre sur l'éolien off shore française. »

Le patron fait alors entrer GDF Suez au capital de sa société, à hauteur de 57%. A partir de là, « au lieu d'aider ma compagnie à se développer comme prévu par le pacte d'actionnaires, GDF Suez nous a empêchés de travailler ou enterré des pans entiers de notre savoir-faire, en créant des filiales », explique le patron. Minoritaire et majoritaire ne vont plus cesser de se poursuivre en justice.

GDF Suez, des « voyous » pour Germa

Il évalue le préjudice subi par la Compagnie du Vent à 485 millions d'euros, et cite l'exemple du parc des deux côtes, au large du Tréport :

« Ce projet, c'est la Compagnie du Vent qui l'a développé pendant des années, puis GDF Suez a fait venir Areva et Vinci, et leur a dit d'arrêter de travailler avec nous, et au final ce parc rapportera 10 millions d'euros au lieu de 245 millions à la Compagnie du Vent. »

A GDF Suez, on présente Jean-Michel Germa comme un homme qui veut développer son projet en indépendant, alors que le groupe serait dans une logique de « partenariat », de construction de « filière industrielle ». Une vision que le fondateur conteste.

En attendant que la justice tranche sur le fond le conflit d'actionnaires, les salariés, eux, essuient les pots cassés. Une procédure d'alerte a été lancée par le comité d'entreprises, une cellule de crise a été créée et une trentaine de départs ne devraient pas être remplacés.

Jean-Michel Germa traite désormais le groupe GDF Suez de « voyous » et considère sa société comme « martyre ». Il aimerait qu'une loi empêche la « prédation » par un grand groupe d'une PME comme la sienne.

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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 14:53

Décroissance

Près de Pau, des compagnons d’Emmaüs réalisent leurs utopies

Bastamag.net - Par Sophie Chapelle (26 mai 2011)

À Lescar, les 125 membres de la communauté Emmaüs ont de l’énergie et des idées. Professionnels de la récupération, ils se sont lancés dans l’éco-construction, convaincus que l’intégration passe par le bien-être dans l’habitat. Chaque compagnon est invité à construire la maison dont il rêve. Lieu d’accueil pour tous ceux qui le souhaitent, sans condition, la communauté Emmaüs Lescar-Pau expérimente au quotidien décroissance et solidarité.

En bordure de l’A65 qui vient d’être inaugurée, impossible de rater l’immense parking et le panneau indiquant la recyclerie-déchetterie d’Emmaüs Lescar-Pau. À l’entrée des 11 hectares de la communauté, les visages de Louise Michel, du Che, de Ghandi, de Thomas Sankara et Nelson Mandela se dessinent sur un wagon-marchandise. L’intérieur, transformé en restaurant, constitue un des espaces-détente proposés par la plus grande communauté Emmaüs de France. Ses 125 membres – compagnons, salariés, amis, bénévoles ou volontaires – font tourner une vingtaine d’ateliers de récupérations à plein régime. « Quand on est arrivés à Lescar il y a 20 ans, on nous a mis à l’écart, aujourd’hui, on est devenus une vitrine », se réjouit le fondateur de la communauté, Germain Sahry.

« Au niveau du tri, on est débordés », explique Germain, en désignant la file de voitures pleines à craquer de déchets, et les camions d’Emmaüs déchargeant leurs 400 m3 de marchandises par jour. « On en recycle plus de 70%. Mais il faudrait qu’on soit 200 pour être pertinents dans la récupération. » Un bric-à-brac de bibelots, vaisselle, meubles, vélos, tondeuses, électroménager, vêtements… Le parcours de la collecte à la vente semble parfaitement huilé. « On prend tout ce qui est bon, et on accompagne les gens à la déchetterie pour le reste », précise un des compagnons qui aide à décharger les voitures dans la zone de dépôt. Dans les ateliers de « reconditionnement » règne une grande énergie. Vincent, responsable de l’atelier électronique, est un peu débordé par l’arrivée des écrans plats. « C’est à cause de la conversion au numérique, explique-t-il. Tout est réparable, mais c’est une question de prix et de temps. »

Une véritable économie solidaire

La communauté a été créée il y a 30 ans. « Depuis 1982, on s’attache à ne percevoir aucune subvention. Ce n’est que grâce à notre travail de récupération que nous en sommes là aujourd’hui », témoigne avec une once de fierté Germain. Ce mardi-là, le bric-à-brac rapportera entre 10 et 12.000 euros. Sur l’année, le chiffre d’affaires avoisine les 2,8 millions d’euros. Une richesse créée à partir des seuls déchets de la société.

« On ne cherche pas la rentabilité, on est dans une réelle économie solidaire », tient à préciser Germain. L’enjeu pour la communauté Lescar-Pau est de développer la reconnaissance de la personne au cœur du collectif. Si Germain ne croit pas ou peu à la réinsertion, il mise sur l’intégration en proposant à la personne une dynamique de reconnaissance dans son activité. Quid du RSA, le Revenu social d’activité ? « Moi, je l’appelle la Rente Sans Avenir, car elle enferme les gens dans un assistanat qui les emprisonne », coupe-t-il net. Si l’accueil à Emmaüs est inconditionnel, certaines règles prévalent. Comme celle de suspendre son RSA lorsque l’on décide de rester dans la communauté. « Ici, ce qui fait la communauté, c’est le travail. » Soigné, nourri, cotisant à l’URSSAF, le compagnon perçoit également une allocation de 350 euros d’argent de poche. « Et si l’on sait quand on arrive à Emmaüs, raconte Germain, on ne sait jamais quand on en part. »

Des « maisons écolomiques »

À l’écart de la foule des chalands, une maison en bois en forme de tente canadienne marque le début du village des compagnons. « C’est la maison de Stéphane, dit cow-boy », confie Philippe Soulé, salarié et responsable de l’atelier Eco-construction. Bâtie avec des matériaux de récupération, dont des vêtements recouverts par de la chaux pour l’isolation, cette maison ne consomme presque pas d’énergie. Elle s’inscrit dans un vaste projet de « maisons écolomiques », qui viennent remplacer progressivement les mobile-homes mal isolés, véritables gouffres financiers. Cela a permis de passer de 800 euros annuels de consommation électrique dans les mobile-homes, à 200 euros dans les nouveaux habitats. « Les mobile-homes ont permis de répondre à l’urgence. Mais ce sont des catastrophes écologiques qui nous discréditent dans notre démarche, analyse Germain. Retrouver un vrai élan de vie passe aussi par le bien-être dans l’habitat. » Avec Philippe Soulé, chaque compagnon est invité à dessiner la maison dont il rêve, puis à participer aux plans et à la construction. Le prix oscille entre 20.000 et 30.000 euros. De la maison sur pilotis au chalet en bois et paille, chaque maison de ce quartier expérimental est unique. Et parfois quelque peu surnaturel. Rencontre en images.

 

 

D’ici à juillet, ce premier quartier devrait être achevé. Des compagnons assureront alors les aménagements d’espaces verts. Le tout sous l’égide du « conseil municipal » du village de la communauté Lescar-Pau. Tous les ans, les conseillers sont élus par les villageois – compagnons et familles – qui élisent à leur tour le maire. À la sortie du village, une « mairie » a été érigée. La structure de bois de ce bâtiment de 16m² a été dessinée par l’atelier Eco-construction. « Dans le village, il y a des mariages, des naissances, des décès... c’est la vie, il y a de tout », précise Germain. Y compris de l’engagement citoyen. La communauté est également très attachée à sa liberté de parole et se comporte « à l’opposé d’une administration » : « on peut se rassembler en cinq minutes et décider », assurent ses membres. Bien loin de tout enfermement dans une gestion administrative du lieu. Au risque d’être considérée comme « le vilain petit canard d’Emmaüs », la communauté continue de « risquer l’utopie ».

« On n’est pas des marginaux, mais des originaux »

« Démarquer Emmaüs et ses compagnons d’une image misérabiliste qui leur colle à la peau », est un des objectifs de Germain Sahry. Sortir de la marginalité tout en cherchant à interpeller la société. Un pari difficile, un pari du quotidien. Relevé avec brio par la communauté Emmaüs Lescar-Pau. Très ouverte sur l’extérieur, la communauté développe depuis plusieurs années un partenariat avec des groupements paysans du Burkina Faso. L’été, ils accueillent plus de 150 jeunes des quatre coins du monde. Des compagnons s’activent pour remplacer les mobile-homes où dorment ces jeunes, par des habitats faits uniquement de matériaux de récupération. Partie intégrante du mouvement social, la communauté n’a pas non plus hésité à soutenir les faucheurs volontaires, ou à manifester contre la loi Loppsi 2 pour l’habitat différent.

Il y a deux ans, ils ont lancé leur propre ferme, ouverte au public, avec la volonté de préserver des races locales comme la vache béarnaise ou le cochon gascon. Là, quelques compagnons cultivent leurs jardins ouvriers. « C’est d’autant plus important de faire cette ferme, rappelle Germain, qu’on est entourés de monocultures de maïs. » Si la communauté est autonome en lapins – nourris par les déchets de la surconsommation – elle ne recherche pas pour autant l’autosuffisance. « Le risque serait de se couper de la société. » Et c’est tout le contraire que vise Emmaüs Lescar-Pau.

« On est l’ETA, Emmaüs Toute Alternative »

La culture n’est pas non plus négligée. En juillet prochain, aura lieu le troisième festival organisé par la communauté. Parmi les invités, Emir Kusturica, Kenny Arkana, Tiken Jah Fakoly ou encore Goran Bregovic. L’année dernière près de 20.000 personnes ont fait le déplacement, sur les deux jours du festival. Cette année encore, la communauté ne demandera aucune subvention, menant son projet en toute liberté. « Ce festival a une connotation engagée, avec l’organisation de débats qui posent la question du consumérisme », décrit Germain. Mais l’objectif du festival, c’est surtout la rencontre : « On veut montrer aux jeunes qu’on peut vivre des alternatives, autre chose que cette société de consommation. » Emmaüs, un choix de vie ? « Ça peut l’être pour ceux qui ne trouvent pas de place dans cette société néolibérale, basée sur des politiques productivistes », confirme Germain.

Face à ce qu’elle qualifie de « rouleau compresseur », la communauté Emmaüs Lescar-Pau se pose aujourd’hui comme un acteur réel de la décroissance. Un acteur de la société, sur tous les plans : culturel, écologique, économique, politique ou social. « On est l’ETA, Emmaüs Toute Alternative », lâche en souriant Germain. L’année prochaine, la communauté fêtera ses 30 ans. « J’ai autant d’utopies qu’au début, conclut Germain. Il y a un tel potentiel de créativité, de rencontres, avec des gens totalement différents. On peut créer quand on veut, et ça c’est passionnant. »

Sophie Chapelle

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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 13:48
Anna Topaloff - Marianne | Mardi 18 Octobre 2011 à 15:01

Une enquête du SNUIPP, syndicat majoritaire chez les enseignants du premier degré, révèle que les crédits alloués aux écoles par les communes varient entre 15 et 75 euros par élèves. Quand l’égalité des citoyens devant le service public de l’éducation n’est plus qu’un mythe…



Dis moi combien tu payes d’impôts locaux…je te dirai comment est ton école. Aux communes riches, les établissements hi-tech, les manuels scolaires flambant neufs et des cours d’Histoire de l’Art. Aux villes pauvres, pas de rénovation du réfectoire, pas de leçon de natation et pas de soutien personnalisé. Si l’on en croit la vaste étude menée par le SNUIPP, le syndicat majoritaire chez les enseignants du premier degré, c’est ainsi que fonctionne le système éducatif français. On est loin, très loin, du principe d’égalité de tous les élèves devant l’école !
 
Si l’on enlève la rémunération des enseignants (qui est à la charge de l’Etat), le budget d’une école est largement financé par la commune où elle est située. Or, « plus une commune perçoit d’impôts locaux, plus elle pourra contribuer au budget de l’école », rappelle Sébastien Sirh, président du SNUIPP. Pas étonnant, donc, que les écarts entre les moyens dont disposent les établissements varient de 1 à 10. Quand certaines communes ne versent que 15 € par an et par élèves, d’autres vont jusqu’à contribuer à hauteur 75 €. Et la qualité du service (public) s’en ressent…

Le problème, c’est que les écoles ayant le plus besoin d’argent pour financer des activités culturelles ou de soutien scolaire, sont justement situées dans des villes où les impôts locaux sont très bas ! Résultat : « les écoles classées ZEP ont des dotations en dessous de la moyenne nationale », affirme Sébastien Sirh. Il dénonce la « double peine » qui frappe ces établissements : « les écoles qui sont sur des territoires où sont concentrés les plus importants problèmes économiques et sociaux, sont aussi celles qui disposent de moins de ressources financières ! ». Plus grave encore, quand les ressources viennent à manquer, les écoles n’ont souvent pas d’autres choix que de demander aux familles de mettre la main au porte-monnaie via la coopérative, mais aussi les kermesses et autres lotos organisés par l’établissement. La logique fait froid dans le dos : les écoles les plus pauvres devant, plus que les autres, compenser le manque de crédits municipaux, ce sont les familles les plus démunies qui doivent, plus que les autres, passer à la caisse ! « Une véritable remise en cause de la gratuité du service public de l’éducation », s’alarme Sébastien Sirh.
 
Pour en finir avec ces inégalités, le SNUIPP préconise la création d’un fond de péréquation permettant une redistribution et un rééquilibrage des ressources des 36 000 communes françaises. Une idée qui n’a pas fait réagir le ministère de l’Education Nationale mais qui attirera, peut-être, l’attention du nouveau candidat socialiste… Affaire à suivre.
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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 13:38
Aujourd’hui, c’est aux Etats et à la Caisse des dépôts et consignation, organisme public, de régler la facture. Les actionnaires qui avaient perçu pendant près de 15 ans des dividendes réputés réguliers et copieux font toujours l’objet de toutes les attentions des gouvernements belge et français. 
Lire la suite sur : Comment ça bosse ?

Gérard Filoche sur Marianne2

 

Le naufrage de Dexia et après...

L’aventure désastreuse de la banque franco-belge (et un peu luxembourgeoise) Dexia est un résumé des effets de la déréglementation financière : de la privatisation du Crédit Local de France en 1996 au démantèlement de Dexia en 2011, en passant par la création de Dexia, sa plongée à corps perdu dans la spéculation, son refinancement sans contrepartie par les Etats français, belge et luxembourgeois en 2008, la continuation de ses activités spéculatives, jusqu’au naufrage final en octobre de cette année.



( Capture d'écran - Dailymotion )
( Capture d'écran - Dailymotion )
Aujourd’hui, c’est aux Etats et à la Caisse des dépôts et consignation, organisme public, de régler la facture. Les actionnaires qui avaient perçu pendant près de 15 ans des dividendes réputés réguliers et copieux font toujours l’objet de toutes les attentions des gouvernements belge et français. 

Le sauvetage de 2008
Jusqu’à la fin des années 1980, le Crédit local de France, filiale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) est un organisme public.  
 
En 1996, le Crédit local est privatisé. Il fait son entrée en bourse et fusionne avec le Crédit communal de Belgique pour créer Dexia, une banque spécialisée dans le financement des collectivités territoriales. 
Dexia multiplie ses acquisitions. D’abord en absorbant des banques spécialisées dans le crédit aux collectivités territoriales en Italie et en Espagne.
Puis, en 2000, Dexia élargit considérablement son champ d’activité en rachetant, aux Etats-Unis, FSA, spécialisé dans l’assurance des titres financiers qui subira de plein fouet la crise bancaire de 2007-2008. Très bien notée par les agences de notation, Dexia rachète également la banque Labouchere qui lui fera perdre plusieurs centaines de millions d’euros. La banque en question avait incité ses clients à acheter à crédit des actions (notamment celles dites « des nouvelles technologies »). Le krach de 2001 les a ruinés. Ils ont demandé des comptes à Dexia.
Dexia n’omet surtout pas, après 2002, de se lancer dans la spéculation sur les subprimes et les produits dérivés. 
 
En 2008, les gouvernements français et belges interviennent massivement (6 milliards d’euros) pour sauver les actionnaires de Dexia qui croulent sous les actifs toxiques. L’Etat et les régions belges financent le sauvetage pour près de 3 milliards d’euros. La CDC apporte 1,8 milliards d’euros et l’Etat français 1,2 milliards.
La banque qui aurait du alors être démantelée se trouve remise à flot sans qu’aucune contrepartie ne lui ait été demandée. C’est un sauvetage au seul profit des actionnaires qui continuent jusqu’en 2010 à engranger les dividendes alors que les actifs douteux conservés au bilan s’accroissent de 23 milliards d’euros. 

Le naufrage de 2011
Confronté à un refus des autres banques de lui faire crédit, tant son bilan est infesté d’actifs toxiques, Dexia subit une crise massive de liquidité et ses actionnaires finissent par décider d’arrêter là leur lucrative aventure et de démanteler le holding Dexia SA en le partageant entre la France, la Belgique, le Luxembourg, les éventuels acheteurs et une « bad bank » destinée à cantonner les « actifs toxiques ». 
 
L’Etat belge qui détient 5,7 % (les Régions belges en détiennent 14,1 %) du capital de Dexia prend le contrôle à 100 % de Dexia banque Belgique, une banque de dépôts avec son réseau d’agences. 
 
L’Etat français détient 23,3 % du capital de Dexia, directement ou par l’intermédiaire de la CDC. Dexia Municipal Agency, la société qui émet des obligations pour le compte de Dexia est reprise par l’Etat français et « adossée » à la CDC et à la Banque postale.
 
Dexia Luxembourg (Dexia BIL) est racheté par un groupe de financiers du Qatar, membres de la famille royale. 
 
La banque turque Deniz bank devrait facilement trouver un acquéreur, il n’en va pas de même des filiales de financement des collectivités locales Credicop en Italie et Dexia Sabadell en Espagne, en pleine crise du financement des collectivités dans ces deux pays. D’autres actifs, eux aussi, trouveront difficilement des acquéreurs dans un contexte où les concurrents de Dexia cherchent plutôt à se désengager d’une partie de leurs activités qu’à s’engager dans de nouvelles, surtout douteuses. 

La « Bad banque »
Une structure de défaisance, une « bad bank » qui subsistera après le démantèlement de Dexia est créée pour isoler les « actifs toxiques ». Ce sont les actifs (obligation, filiales…) qui seront très difficilement vendables et le seront de toute façon à perte. Ces actifs représentent une valeur comptable de 180 milliards d’euros.
 
Les Etats français, belges et luxembourgeois apporteront leurs garanties pour les actifs les plus difficiles à vendre et comportant un risque très important. Ces actifs, estimés à 90 milliards d’euros sur 180 milliards, seront garantis par la Belgique (60,5 %), la France (36,5 %) et le Luxembourg (3 %). 
En contrepartie, Dexia SA devrait verser une commission de 450 millions d’euros en 2011 aux trois Etats (160 millions pour la France).
 
On peut compter, sur le gouvernement Sarkozy pour insister sur cette prime de 160 millions d’euros et oublier l’énormité du montant  garantie apportée par l’Etat français (33 milliards d’euros), exactement comme il avait oublié les 3 milliards versés par la France à Dexia, dans son calcul du coût du plan de sauvetage des banques en 2008.
Mais si les actifs sont invendables ou vendus à perte, comme cela avait été le cas pour le Crédit Lyonnais qui lui aussi avait eu droit à sa « bad bank », le Consortium de réalisations (CDR),  la facture sera extrêmement lourde pour les Etats. 
Le montant des garanties de la Belgique s’élève à 15 % de son PIB alors que sa dette publique frôle déjà les 100 % de son PIB. 
Le montant de la garantie de l’Etat français est de 1,75 % du PIB de la France. Sarkozy aurait bonne mine avec sa « règle d’or » si cette garantie devrait être actionnée : le déficit augmenterait de 1 à 1,75 % et adieu les 3 % et l’équilibre budgétaire. Une preuve de plus que sa règle de plomb ne vise que les salariés et les plans de rigueur qu’ils auraient à subir, en aucun cas les banques. 

Un plan pour préserver les intérêts des actionnaires
L’Etat belge achète Dexia Banque Belgique pour 4 milliards d’euros, ce qui augmentera d’autant la dette publique de la Belgique. Pourtant, cette banque n’a strictement aucune valeur en dehors de la garantie que lui apporte l’Etat belge. 
L’Etat belge paiera donc deux fois : en apportant sa garantie et en versant 4 milliards d’euros, pour une banque qui ne vaut plus rien, aux actionnaires qui ont causé le naufrage de Dexia. Pire, le ministre belge de l’Economie affirme que, si dans les 18 mois, Dexia banque Belgique était vendue : « 100 % de la valeur reviendrait aux actionnaires ». Il précise que « la volonté du gouvernement belge n’est pas de rester indéfiniment dans cette banque » mais « d’en assurer la continuité ». Une nationalisation temporaire pour éponger les pertes et la remise des clés aux capitaux privés dès que les profits reviendraient.  Un classique certes mais insupportable tant suinte, à travers de telles actions, le mépris à l’égard du peuple des actionnaires et des gouvernements qui, tels celui de Nicolas Sarkozy, leur sont tout dévoués.
 
L’Etat français qui a perdu les 3 milliards investis dans le capital social de Dexia en 2008, rachètera pour 650 à 700 millions d’euros Dexia Municipal Agency (DMA) qui, elle non plus ne vaut rien sans la garantie que lui apporte l’Etat français. L’Etat français, comme l’Etat Belge pour Dexia banque Belgique, paiera deux fois pour DMA : 650 à 700 millions d’euros d’acquisition et les garanties qu’il apporte.
 
Les actionnaires de Dexia l’ont conduite au désastre. Il est hors de question de continuer à les engraisser en leur donnant un seul centime d’euros pour le rachat de banques qui ne valent plus rien. Essayer de leur sauver la mise ne peut qu’encourager les actionnaires des autres banques à continuer leurs spéculations effrénées, sûrs que l’Etat sera là pour les protéger. Loin de les protéger, il faut les mettre au pas, les obliger à subir les effets de leurs méfaits. 

Préserver le financement des collectivités territoriales
Le gouvernement Fillon a annoncé que 3 milliards d’euros allaient être débloqués par l’Etat pour financer les collectivités territoriales d’ici la fin de l’année en attendant que le relais soit pris par une nouvelle structure formée par la CDC et la Banque postale.  
Mais les dirigeants de la Banque postale ont déjà précisé leurs objectifs pour cette nouvelle structure : « mettre en place une offre de crédit raisonnée lui assurant une forte rentabilité ».
C’est inacceptable. La nouvelle structure de prêts aux collectivités territoriales sera partie prenant du service public, son objectif ne doit pas être la « rentabilité » mais le financement à un taux modéré les collectivités territoriales. Là encore, il faut mettre la finance au pas, même dans le secteur public, et couper les ailes de ces dirigeants d’organismes publics qui ne rêvent que d’adopter les objectifs et les méthodes des banques privées. 
 
De nombreuses collectivités territoriales ont été victimes de Dexia qui leur a placé des prêts à taux variables, indexés sur le franc suisse, le taux du crédit interbancaire de Varsovie ou d’autres curiosités. Ces prêts doivent être transformés en prêts à taux raisonnables et fixes. 

Préserver la possibilité d’un pôle public bancaire
Le projet du gouvernement Fillon prévoit que la CDC prenne le contrôle à 65 % de Dexia Municipal Agency (Dexma) et de son énorme portefeuille à risque. La CDC deviendrait alors une véritable « bad bank » incapable d’accomplir ses missions de « bras financiers » de l’Etat. 
 
C’est la meilleure façon de couper l’herbe sous le pied au projet de la grande banque publique d’investissement du Parti Socialiste qui devrait regrouper la CDC, Oséo et la Banque postale. Cette grande banque publique serait dès le départ contaminé par les produits toxiques de Dexma.  
 
C’est inacceptable, l’Etat doit garantir la totalité du portefeuille à risque de Dexia. Cela ne changera rien au total de la dette publique mais cela laissera intacte la CDC et donc un instrument financier efficace aux mains de la gauche au pouvoir.

 

Jean-Jacques Chavigné - Gérard Filoche
(vient de paraître, en librairie le 27 octobre
“Dette indigne” 10 questions, 10 réponses
Ed. JC Gawsewitch, 14,90 euros, 240 p)

 

Lundi 17 Octobre 2011
Gérard Filoche
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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 13:26
Tefy Andriamanana - Marianne | Mardi 18 Octobre 2011 à 15:01

Le ministre de l’Intérieur veut restreindre l’entrée des immigrés sur le marché du travail. Son but : favoriser l’emploi de la main d’œuvre locale. Dommage que toute cette politique ne soit que du bricolage.



Guéant pense que la France n’a pas besoin de maçons ou de serveurs tunisiens. C’est sa justification pour réduire l’immigration professionnelle de 30 000 à 20 000 entrées par an. Mais, dans les faits, les premières contestations médiatisées de sa politique concernent des salariés hautement qualifiés et les étudiants des grandes écoles.
 
Le tout vient d’une circulaire du 31 mai  signée par le ministre de l'Intérieur et Xavier Bertrand, ministre du Travail. C'est une des premières concrétisations du nouveau discours en matière migratoire. Et cette circulaire est accusée de causer bien des tracasseries administratives pour les jeunes diplômés immigrés en quête d’un premier emploi. En effet, pour pouvoir travailler en France après leur diplôme, ces étudiants doivent demander un changement de statut et obtenir une carte de séjour « salarié » avec l’autorisation de travail qui va avec.
 
Guéant et Bertrand veulent serrer la vis dans ce domaine. Pour eux, les employeurs doivent réserver les emplois à la main d’œuvre locale, comme le prévoit le Code du travail. Ce code précise que, pour accorder les autorisations de travail, les préfets doivent examiner « la situation de l'emploi dans la profession et dans la zone géographique pour lesquelles la demande est formulée (…) et les recherches déjà accomplies par l’employeur (…) pour recruter un candidat déjà présent sur le marché du travail ». Cependant, il existe une liste de « métiers en tension », où il existe une forte demande de main d’œuvre, et pour lesquels le préfet ne peut brandir la situation du marché du travail pour refuser l'embauche d'un immigré. Toutefois, cette liste va être réduite par le ministère de l’Intérieur de 30 à 15 métiers libres d'accès.

Préférence locale
Résultat, au vu des consignes strictes données aux préfets, les étudiants accusent le gouvernement de leur faire rater des promesses d’embauche. Mais contrairement à ce qu’écrivent certains médias, il n’y a pas stricto sensu d’interdiction de travail pour les étudiants étrangers. Pour autant, l’embauche de jeunes diplômés étrangers n'est pas une partie de plaisir.
Dans leur circulaire, Guéant et Bertrand demande aux préfets d’« examiner avec une particulière attention l’adéquation du diplôme avec l’emploi proposé » et aussi de refuser toute embauche d’un immigré pour le poste qu’il occupait durant ses années d’études (beaucoup d’étudiants de grandes écoles étant embauchés avant même d’être diplômés) si « cet emploi n’exige aucune qualification particulière et peut être pourvu par un demandeur d’emploi français ou étranger résidant régulièrement en France ou un autre étudiant ». Résultat : les démarches pour les étudiants s’allongent, les préfectures demandant de nombreuses pièces pour constituer les dossiers.
 
Cette controverse a été largement médiatisée, jusque dans le New York Times. Une manifestation de quelque centaines de personnes a également eu lieu jeudi dernier. Même à l’UMP, ça coince.  Pour autant, encore peu d’étudiants sont réellement concernés. De l’aveu même de Pierre Tapie, président de la Conférence des Grandes écoles, on compterait seulement « quelques dizaines de cas avérés » d’étudiants qui n’ont pu être embauchés à cause de la circulaire Guéant. Dans sa lutte, Pierre Tapie s’est d’ailleurs trouvé un allié : Maurice Lévy, président du lobby patronal de l’Afep, dont les motivations pour faciliter la venue de main d’œuvre étrangère ne sont par forcément celles de la Ligue des droits de l’Homme. Et leur message a été quelque peu entendu : même si la circulaire ne sera pas retirée. Laurent Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur, a admis que son application « a pu être trop rigide ».

Serrage de vis
Ce serrage de vis, du moins dans les discours officiels, touche aussi les salariés plus expérimentés. En témoigne l’histoire de cet ingénieur libanais, embauché dans un premier temps par Air Liquide et à qui la préfecture de l’Isère a refusé son autorisation de travail au motif que l'entreprise devait prioritairement examiner les candidatures locales. Car la fameuse circulaire Guéant-Bertrand, se basant sur le Code du travail, demande aux préfets de refuser l’embauche d’un travailleur immigré si le secteur concerné possède un « taux de tension insuffisamment élevé » dans la région, en clair, s’il y a beaucoup trop de chômeurs locaux dans le secteur concernés ou s’il y a la « possibilité de former, dans des délais très brefs », de la main d’œuvre résidente.

Sur le papier, le discours de Guéant reste logique. Pour maintenir la cohésion sociale et permettre une bonne intégration des immigrés, mieux vaut donner du travail aux immigrés locaux que faire venir de nouveaux migrants. Sauf si on souhaite former de nouveaux ghettos ethniques et sociaux. Le problème est que le ministre n’agit que pour des raisons politiciennes. Aux manettes depuis 2002, soit en tant que bras droit du ministre de l’Intérieur, du chef de l’Etat ou en tant que ministre, il a mis 9 ans à lancer des mesures concrètes pour adapter l’immigration aux besoins économiques de la Nation après des années de gesticulations médiatiques.

D’autre part, adapter l’immigration aux besoins économiques demande d’avoir des critères transparents. Mais Guéant préfère le bricolage. Selon sa circulaire, les préfets doivent se contenter des enquêtes « besoin de main d’œuvre » (BMO) de Pôle emploi, le texte invitant les préfets à rechercher ces enquêtes.... sur Internet. Aucune consultation large n’est encore prévue pour planifier les besoins à long terme. Rappelons également que des accords bilatéraux avec le Sénégal et la Tunisie, par exemple, fixent d’autres listes de métiers libres d’accès aux immigrés. Autant d’accords qui nuisent aux objectifs de réduction de l’immigration annoncés par Guéant. Sans oublier que les immigrés venant pour des motifs familiaux (regroupement familial, conjoints de Français….) sont dispensés d’autorisation de travail et peuvent donc exercer n’importe quelle profession, cette catégorie représentant un flux d'immigrés plus important que l'immigration de travail. 

Quand le PS de Hollande enterrait un rapport
Réguler et cadrer l’immigration, c’est une vieille lubie de la classe politique française mais jamais réalisée. En 2005, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, proposait que le gouvernement puisse « fixer, en fonction des besoins de l’économie et de nos capacités d’accueil, le nombre de personnes admises à s’installer en France ». Manque de chances, l’idée d’une politique de quotas ne fera pas recette.
 
Le projet du PS évoque une ébauche de planification à moyen terme : « Sur une base triennale, le Parlement dressera le bilan de notre politique migratoire et décidera de ses orientations futures. Collectivités territoriales, partenaires sociaux et associations auront été préalablement associés ». Il rejette en revanche toute politique de quotas.
 
Pourtant, à une époque, le PS était beaucoup plus inventif.  En 2005, sous le magistère de François Hollande, Malek Boutih, alors chargé des questions de société au sein du parti, avait proposé une planification concertée et pluriannuelle du nombre d’immigrés autorisés à séjourner en France. Le contraire de la politique court-termiste et opaque de Guéant. 
 
« Mon point de vue est que les partenaires sociaux, syndicats et patronats, les responsables des politiques de logement, d'éducation, se coordonnent chaque année pour prévoir le nombre d'immigrés dont la France a besoin et qu'elle peut accueillir dignement », disait Boutih sur leMonde.fr, proposant une sélection des immigrés sur des critères professionnels et de nationalité. Là, encore son projet échouera et son rapport mis au placard (comme son auteur).
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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 13:22

LEMONDE.FR avec AFP | 18.10.11 | 07h29   •  Mis à jour le 18.10.11 | 07h38

 

Marseille a adopté, lundi 17 octobre, un arrêté municipal interdisant la mendicité.

Marseille a adopté, lundi 17 octobre, un arrêté municipal interdisant la mendicité.REUTERS/MOHSIN RAZA

La municipalité de Marseille a entériné, lundi 17 octobre, un arrêté visant à lutter "contre les comportements portant atteinte à l'ordre public", et notamment les actes de mendicité. "Il est interdit" sur un large périmètre du centre de la ville "de se livrer à toute forme de sollicitation ou appel à la quête de nature à entraver la libre circulation des personnes, la commodité du passage dans les voies et espaces publics, l'accès aux immeubles ou, de manière générale, à porter atteinte par ces comportements au bon ordre, à la tranquillité et à la sécurité publique", dit le texte. Cet arrêté est le premier pris dans la ville dans un cadre permanent et aussi large, puisqu'il concerne tout le centre, du Stade vélodrome à la gare Saint-Charles en passant par le Vieux-Port.

Lors d'un point presse, l'adjointe à la sécurité, Caroline Pozmentier (UMP), a indiqué lundi après-midi que cet arrêté participait à "une réponse forte" de la mairie et des pouvoirs publics après une série de faits divers cet été, et vise à ramener "la tranquillité sur l'espace public". L'élue, qui a refusé d'employer le qualificatif d'"anti-mendicité", a insisté sur la plus large portée du texte, qui réprime également la consommation d'alcool sur la voie publique. Cet arrêté doit fournir un cadre légal aux forces de l'ordre, qui pourront verbaliser les contrevenants à hauteur de 38 euros par infraction.

Il y a quelques années, la ville avait déjà pris un arrêté destiné à réprimer les "comportements agressifs", notamment des laveurs de vitres de voiture aux feux rouges. Un phénomène qui a pratiquement disparu dans la commune, selon les observateurs. David-Olivier Reverdy, secrétaire régional du syndicat de police Alliance, s'est félicité de cette disposition, estimant qu'elle "facilite la tâche des patrouilles de gardiens de la paix et ne peut que renforcer la lutte contre le sentiment d'insécurité qui gagne l'opinion publique". Plusieurs villes de France ont déjà pris ce type de décisions, comme Nice, Montpellier ou Chartres.

Pour le chef de file de l'opposition municipale, le socialiste Patrick Mennucci, si l'interdiction de la consommation d'alcool paraît "tout à fait adaptée", en revanche, "l'aspect qui vise la mendicité non agressive est insupportable" et "extrêmement difficile à mettre en œuvre". Pour lutter contre l'insécurité, il serait plus utile selon lui de prendre un arrêté contre la vente d'alcool la nuit — "l'arrêté existant est inapplicable" dit-il — et de faire appliquer le texte sur la fermeture des snacks à 2 heures du matin. Le PCF évoque "une chasse aux plus pauvres" : "La pauvreté ne se combat pas en s'acharnant sur ses victimes."

Le maire UMP, Jean-Claude Gaudin, avait jusqu'ici exprimé son refus de prendre tout arrêté "anti-mendicité", notamment sur la question des Roms, affirmant gérer le problème "en respectant le sens humaniste le plus complet" comme il l'avait dit en août. Interpellé lundi en conseil municipal sur la nécessité de trouver une solution d'accueil pérenne pour les Roms, M. Gaudin a renvoyé l'organisation d'une table ronde, promise depuis une série d'expulsions mais restée lettre morte, au bon vouloir de la préfecture. L'adjoint chargé du dossier, Michel Bourgat, avait indiqué vendredi que le préfet attendait, pour sa part, la réponse du maire.

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