Le plan annoncé à Bruxelles pour enrayer la crise de la dette en Europe a été applaudi jeudi 27 octobre à l'UMP qui a salué la "détermination" du président Nicolas Sarkozy pour un accord "capital", la gauche s'inquiétant d'aller désormais "faire la quête" en Chine.
La dette grecque va être réduite de 100 milliards d'euros grâce à l'abandon par les banques d'un peu plus de 50% de leurs créances, a annoncé jeudi le président Nicolas Sarkozy.
Selon des diplomates européens, Pékin serait prêt à abonder le Fonds européen de stabilité financière (FESF), mais aucun responsable chinois n'a pour l'instant confirmé cette information.
"Cette nuit, la zone euro a fait un pas décisif vers le sauvetage de la Grèce, de la zone euro et de notre système financier", se félicite le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé. Comme plusieurs élus UMP, il salue "la détermination, l'engagement et le courage du président de la République qui s'est impliqué sans compter pour obtenir cet accord essentiel".
L'ex-ministre et eurodéputée UMP Rachida Dati, fait de même : "l'Europe apporte aujourd'hui une réponse globale et bien plus ambitieuse que certains ne l'imaginaient" et "les Français peuvent être fiers d'être dirigés par un président qui s'engage au quotidien pour les protéger".
Cocorico à droite
L'accord européen arraché au forceps trouve aussi grâce aux yeux de Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée nationale. Il effectuera lundi un déplacement à Berlin "pour concrétiser ces avancées au niveau parlementaire".
Pour Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, "on peut vraiment se féliciter de cet accord, les enjeux étaient d'une extrême importance". Pour Frédéric Lefebvre, secrétaire d'Etat aux PME, "défendre l'Europe, c'est défendre les Français".
Laurent Wauquiez, ministre de l'Enseignement supérieur, estime que "si la zone euro respire mieux ce (jeudi) matin, c'est grâce à la détermination dont ont fait preuve ensemble et Angela Merkel et le président de la République".
Même son de cloche pour André Rossinot, président d'honneur du Parti Radical, pour qui la réponse à la crise "est ambitieuse, globale et crédible".
Moins dithyrambique, le ministre de la Défense Gérard Longuet prévient qu'il faudra "voir plus loin" dans la convergence des politiques économiques.
Pour ce qui est de l'apport futur de la Chine, critiqué par ceux qui y voient une soumission à Pékin, Gérard Longuet veut rassurer: "on a besoin de partenaires. Il y a là une bonne affaire pour les deux".
Craintes à gauche
Pour la gauche, le PS et Europe Ecologie-Les Verts notamment, c'est là que le bât blesse.
Le patron des députés PS Jean-Marc Ayrault s'est inquiété d'une répartition de l'effort de "plus en plus injuste, avec des taxes sur les mutuelles, les indemnités journalières", Michel Sapin redoutant que la zone euro aille "faire la quête" en Chine, et se mette vis-à-vis de ce pays en "situation de faiblesse".
Même s'il juge que "le pire a été évité", le candidat PS à la présidentielle François Hollande estime la participation de pays non-européens comme la Chine, "profondément troublante", pointant une "dépendance de fait".
Plus lapidaire, l'eurodéputé EELV Daniel Cohn-Bendit parle d'"aberration chinoise", jugeant que la zone euro se livre "pieds et poings liés aux pays émergents". Tout comme Eva Joly, candidate EELV à la présidentielle, qui dénonce une "cautère sur une jambe de bois" et une "vente à la découpe de l'Europe à la Chine".
"Désastre": c'est le mot employé par Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle. Il juge que "le refus de faire intervenir directement la banque centrale pour prêter aux Etats est une erreur qui coûte chaque jour plus cher à la zone euro" et que "les banques et les agences de notation vont continuer à harceler les Etats".
Le Nouvel Observateur - AFP