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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 18:58

LEMONDE.FR | 28.10.11 | 19h41   •  Mis à jour le 29.10.11 | 10h10

 

L'interview télévisée de Nicolas Sarkozy, le 27 octobre.

L'interview télévisée de Nicolas Sarkozy, le 27 octobre.AFP/THOMAS COEX

Lors de son intervention à la télévision, jeudi 27 octobre, Nicolas Sarkozy a égrené un certain nombre d'affirmations, chiffrées ou non. Certaines nous ont interpellés. Après avoir décrypté en direct l'intervention du chef de l'Etat, nous sommes revenus plus en détail sur quatre déclarations qui ne sont pas à proprement parler fausses mais qui sont le résultat d'extrapolations plutôt trompeuses.

1) "La réforme [des retraites] que nous avons fait voter, c'est 24 milliards de plus par an"

C'est vrai, mais pas avant 2025. Pour vérifier cette déclaration, il faut se plonger dans le rapport du Sénat de septembre 2010 qui mesure l'impact total prévisible de la réforme des retraites. On y apprend ainsi que cet impact devrait s'élever à 5 milliards d'euros en 2012, soit près de cinq fois moins que le chiffre avancé par Nicolas Sarkozy.

Cette réforme va cependant rapporter de plus en plus d'année en année : ainsi, en 2025, l'impact global devrait bien être de 24 milliards d'euros, selon le Sénat. Or, ces chiffres, outre qu'ils sont hypothétiques, sont axés sur des projections de croissance qui sont plus que susceptibles d'évoluer. Jeudi soir, le président a d'ailleurs révisé à la baisse la croissance pour 2012 en la ramenant à 1 % (contre 1,75 %), ce qui implique "6 à 8 milliards d'euros" de moins dans le budget 2012.

2) "Avec les heures supplémentaires, c'est 9 millions de salariés français qui ont gagné en moyenne 450 euros de plus"

C'est vrai, mais si l'on parle d'un gain annuel. Pendant notre suivi en direct de l'émission, nous avons contesté la véracité de cette information en nous basant sur un rapport de janvier 2009, qui expliquait que les 5,5 millions de salariés ayant bénéficié du dispositif avaient gagné en moyenne 150 euros par mois et par foyer.

L'imprécision du propos présidentiel le rend par ailleurs difficile à vérifier. Sur le moment, nous avions compris qu'il parlait de 450 euros par mois, d'où notre contestation. En réécoutant l'émission, il apparaît en fait que le chef de l'Etat ne précise pas s'il s'agit d'un gain mensuel, annuel ou trimestriel, ce qui est pourtant primordial. Quoi qu'il en soit, un rapport parlementaire récent (juin 2011) a établi que la défiscalisation des heures supplémentaires a apporté un gain annuel moyen d'environ 500 euros (soit environ 40 euros par mois) à 9,2 millions de salariés (sur un total de 23,6 millions).

3) "Au début de l'année, [les policiers et les gendarmes] savent que 5 % d'entre eux termineront l'année soit morts, soit blessés graves"

Le chiffre est bon, mais pas la qualification. On compte en France 150 000 policiers et 120 000 gendarmes ; il y aurait donc, selon les dires de M.Sarkozy, chaque année environ 7 500 policiers et 6 000 gendarmes tués ou gravement blessés. En présentant le 21 janvier les résultats de la politique de sécurité en 2010, Brice Hortefeux, alors ministre l'intérieur, a rendu hommage aux "12 875 policiers et gendarmes blessés dans l'exercice de leur mission en 2010" : la proportion évoquée par Nicolas Sarkozy est donc exacte, même si M.Hortefeux ne parlait pas de "blessés graves".

Il faut par ailleurs souligner plusieurs choses. D'une part, la proportion de décès est très faible. Pour la seule police, le capitaine de police Stéphane Lemercier a répertorié dans son livre Victimes du devoir (éditions du Prévôt, 2011) le nombre de personnes tuées en se basant sur une large revue de presse : il en compte 9 pour l'année 2009. Le sociologue Laurent Mucchielli, qui a signé la préface de Victimes du devoir et qui est l'auteur du blog "Insécurité" sur Le Monde.fr, rappelle d'ailleurs que le décès d'un policier en service est rarissime, et qu'il s'agit le plus souvent non pas d'agressions volontaires, mais d'accidents. D'autre part, il assure que, dans 85 % des cas, les policiers blessés le sont de façon superficielle ; si l'on suit son calcul, le nombre de policiers "gravement" blessés tournerait donc plutôt autour de 1 000.

4) "Il n'y a pas un pays d'Europe où ceux qui ont de l'argent payent autant d'impôts qu'en France".

C'est très difficilement vérifiable, comme l'expliquait Alternatives économiques en 2010, notamment parce que le système fiscal français est l'un des plus complexes qui existent. En outre, il faudrait savoir ce que le chef de l'Etat entend par "ceux qui ont de l'argent".

Si l'on ne prend en compte que l'impôt sur le revenu, la France n'est pas celle qui taxe le plus les plus riches. Selon une étude comparative menée par le site d'information spécialisé My Europ et publiée sur Rue89, l'Hexagone se trouve notamment derrière l'Allemagne, la Belgique et le Royaume-Uni. En France, le taux marginal (c'est à dire le taux d'imposition qui s'applique à la dernière tranche de revenu) s'applique quand un ménage gagne plus de 70 830 euros par an. Pour eux, le taux d'imposition est de 41 %. Seule la Belgique taxe plus et plus tôt, puisqu'elle applique un taux d'imposition marginal de 50 % quand un revenu dépasse 34 300 euros annuels.

Les autres voisins européens appliquent quant à eux les taux marginaux à partir de revenus beaucoup plus élevés mais les proportions sont tout de même plus importantes. En Allemagne, le taux d'imposition marginal est de 45 % pour les revenus supérieurs à 250 000 euros par an. En Espagne, il varie entre 44 % et 49 % pour les revenus de plus de 120 000 euros annuels (une variation due au fait que les communautés autonomes espagnoles gèrent 50 % de l'impôt sur le revenu) et au Royaume-Uni, il est de 50 % pour les revenus de plus de 175 000 euros annuels. Si l'on prend ensuite en considération les niches fiscales, la France reste toujours au moins derrière l'Allemagne, selon un rapport de la Cour des comptes de mai 2011.

Mais si l'on prend en compte la totalité des impôts (revenu, capital, etc.), la comparaison devient plus complexe, notamment parce que la France est le seul pays d'Europe à appliquer le mécanisme de l'impôt sur la fortune – Le Monde.fr l'expliquait en février 2011 sur le blog des "Décodeurs". Selon l'économiste Thomas Piketty, qui le premier a calculé un taux d'imposition global (en cumulant tous les types de prélèvements), les personnes ayant un revenu situé entre 5 000 et 9 000 euros mensuel sont effectivement très fortement taxées (taux à 48 - 49 %). Mais au delà de ce seuil, le taux décroît fortement et descend même jusqu'à 35 % pour les 0,1 % d'ultrariches. Enfin, le plan de rigueur adopté en août par le gouvernement prévoit une taxe supplémentaire pour les plus riches : exceptionnelle, elle est de 3 % pour les revenus dépassant 500 000 euros par an, et ce jusqu'à ce que le déficit public atteigne 3 % du PIB. Mais cela concerne moins de 1 % de la population.

Hélène Bekmezian et Alexandre Léchenet

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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 18:41

LEMONDE.FR avec AFP | 29.10.11 | 15h12

 
 

La dette de l'Allemagne se retrouve allégée de 56 milliards d'euros après la correction d'une erreur sur le bilan d'une erreur de "double écriture débitrice" publiée dans le bilan corrigé de la banque Hypo Real Estate (HRE), selon le ministère des finances allemand cité par la Süddeutsche Zeitung, qui a confirmé samedi 29 octobre des informations du magazine en ligne Stern.de.

D'après un porte-parole des sociaux-démocrates (SPD, opposition) au Parlement, Thomas Oppermann, la banque HRE, nationalisée, est directement placée sous la tutelle du ministre des finances, chargé d'en assurer la surveillance. Le député appelle Wolfgang Schäuble à expliquer sans délai "pourquoi il s'est trompé de 55,5 milliards d'euros". "Il ne s'agit pas d'une somme qu'une ménagère cache dans une boîte à biscuits et oublie", ironise Thomas Oppermann, pour qui le ministère a "perdu la vue" avec la multiplication des plans de sauvetage de la zone euro.

La structure de défaisance externe – "bad bank" – de HRE a annoncé une perte nette de 690 millions d'euros au premier semestre à cause de dépréciations sur ses titres grecs, et les capitaux initiaux de l'Etat fédéral allemand sont pratiquement épuisés. Délestée de ses actifs à risque, Hypo Real Estate avait été entièrement nationalisée en 2009.

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 20:24

Actualutte - 28 octobre 2011

Par Challenges

 

Le groupe pétrolier réalise 3,3 milliards d’euros de bénéfice au troisième trimestre, ce qui fait 10 milliards depuis le début de l’année.

Total a annoncé vendredi 28 octobre, pour le troisième trimestre, un bénéfice net en hausse de 17% à 3,31 milliards d’euros – un résultat supérieur aux attentes. Le géant pétrolier s’est dit confiant pour le quatrième trimestre, grâce à la très rentable exploration-production et à un petit mieux dans le raffinage.

Les bénéfices sont restés en ligne avec ceux du 2e trimestre, « malgré une légère détérioration de l’environnement » économique, selon le premier groupe français par la capitalisation boursière. Le bénéfice net ajusté est ressorti à 2,80 milliards, contre 2,69 milliards attendus en moyenne par les analystes selon un consensus de l’agence financière Bloomberg.

Le chiffre d’affaires ressort lui en forte hausse, de 15%, à 46,2 milliards, sur fond de prix élevé du baril, loin au-delà des attentes de 42,3 milliards des analystes. Sur neuf mois (janvier-septembre),

Le record de 2008 sera-t-il battu ?

Depuis le 1er janvier 2011, Total a déjà enregistré un bénéfice de 10 milliards d’euros, tout près du résultat de l’année 2010 (10,28 milliards). D’ici la fin de l’année, il pourrait s’approcher du record de 13,9 milliards enregistré en 2008.

« Le groupe aborde le quatrième trimestre avec confiance dans un environnement qui reste favorable dans l’amont et où les marges de raffinage sont en légère amélioration », indique Total dans un communiqué. Au dernier trimestre, le groupe français va profiter de la « montée en puissance » de la production de son champ pétrolier Pazflor en eaux profondes, au large de l’Angola, et de la reprise partielle de la production en Libye, qui effaceront des arrêts prévus en Norvège et au Yémen.

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 20:03

 

L'Edito 27/10/2011 à 10h14
Pierre Haski - Rue89 Rue89


 

Le fonctionnement chaotique de l'Europe, son déficit démocratique et la crise sociale à venir : les leçons à retenir du sommet de Bruxelles.

 

 


José Luis Rodriguez Zapatero et Nicolas Sarkozy au sommet européen de Bruxelles, le 26 octobre 2011 (Yves Herman/Reuters)

 

La dramaturgie européenne a été respectée : comme à chaque crise, nuit blanche, tensions de couloir, conférences de presse au petit matin... Et un accord final conforme en tous points à ce qui était attendu depuis plusieurs jours, au moins dans le volet qui concerne la dette grecque, les banques, le Fonds européen de stabilité financière.

Quelques leçons à retenir de cet exercice qui, au-delà de l'objectif réussi de « rassurer les marchés », comme le veut la doxa du moment, n'aura pas sorti l'Europe de ses contradictions. Des leçons en forme de non-dits.

1

Fonctionnement chaotique

 

Le mode de fonctionnement de l'Europe souffre de deux maux qui se sont manifestés de manière criante ces derniers jours :

  • le premier est le choc des ego, avec l'indigne sourire arrogant de Nicolas Sarkozy vis-à-vis de Silvio Berlusconi, entraînant dans son dérapage indécent Angela Merkel. Au moment où la zone euro tente d'afficher sa solidarité, cette pitrerie de conférence de presse alimente cette « Europe des clichés » qui a la vie dure ;
  • le deuxième est la faillite des institutions européennes. Qui a entendu parler de la Commission européenne pendant cette crise ? A quoi sert Herman Van Rompuy devenu l'an dernier, par la force du plus petit dénominateur commun, le « président de l'Europe » ?

L'absence de « gouvernement économique » est apparue, comme on pouvait le supposer depuis des années mais jamais autant qu'aujourd'hui, comme une erreur potentiellement fatale de la construction monétaire européenne.

Le sommet de Bruxelles n'a pas généré d'avancée significative sur cette voie, pas d'ouverture fédératrice, c'est sa principale lacune, même si elle est cachée par les avancées plus immédiates sur la dette grecque ou le fonds de solidarité.

La question pourra-t-elle être éludée beaucoup plus longtemps, si la zone euro veut retrouver sa cohérence ?

2

Déficit démocratique

 

Le grand paradoxe de la dramaturgie de ces dernières 24 heures, est que le déblocage de la situation est venu... du Bundestag. C'est en effet le vote du parlement allemand mercredi après-midi, autorisant Angela Merkel à négocier une extension du Fonds européen de stabilité financière, qui a permis le succès de la nuit à Bruxelles.

Paradoxe car on aurait imagine que c'est l'europarlement, élu au suffrage universel direct par les 450 millions d'Européens, qui joue ce rôle de garant démocratique du deal sur la dette grecque et sur la solidarité financière européenne.

Ça en dit long sur le fait que, malgré les avancées, l'europarlement reste un pôle négligeable de pouvoir en Europe, dont la légitimité reste si fragile qu'on en oublie même qu'il existe quand les enjeux deviennent vitaux. C'est plus que regrettable, c'est affligeant.

Ça en dit long, également, sur le poids de l'Allemagne dans toute solution pour sauver l'euro et traiter la crise de la dette. A garder en mémoire chaque fois que Nicolas Sarkozy emploie le pronom personnel « je » pour expliquer qu'il a sauvé l'Europe.

Dans l'Europe d'aujourd'hui, sans l'Allemagne, pas d'accord, mais l'Allemagne seule ne peut pas sauver l'Europe. On en revient à ce qui fait la mayonnaise européenne de toujours : une machine à générer des compromis entre Etats membres. Ça fonctionne, mais avec un déficit démocratique qui est devenu insupportable.

3

La crise sociale est devant nous

 

Le troisième non-dit de l'accord de Bruxelles, c'est qu'il va falloir faire avaler la potion amère de l'austérité aux peuples d'Europe. Les Grecs sont déjà en train de l'avaler – et de se révolter –, les Italiens viennent de découvrir que leur chef de gouvernement peut promettre en quelques heures dans une lettre écrite à la va-vite que la retraite en Italie va passer à ... 67 ans !

Et les Français, ce jeudi matin, auront plus à cœur de savoir à quelle sauce de TVA ils vont être mangés, que de se réjouir d'apprendre qu'on a réduit la dette grecque et renforcé le FESF.

Ce sera l'enjeu des prochains mois en France. En choisissant François Hollande comme candidat, le PS a désigné le candidat le plus compatible avec les objectifs européens qui ont été décidés cette nuit. En particulier, son engagement d'atteindre le zéro déficit à la fin de son mandat tranchait avec le refus de Martine Aubry de prendre un tel engagement.

La vraie différence sera-t-elle dès lors dans le traitement social de cet effort colossal qui sera demandé à l'économie française et aux Français ?

Nicolas Sarkozy s'est taillé une émission sur mesure, ce jeudi soir, pour convaincre les Français qu'il est le sauveur de l'Europe, et qu'il ne faudra pas changer de capitaine au milieu de la tempête, surtout pour confier le navire à un capitaine qui n'a jamais barré.

Il aura plus de mal à convaincre qu'il a le sort des catégories les plus menacées par la crise à cœur, après quatre années passées avec l'habit qui lui colle désormais à la peau de « Président des riches ». Difficile de nier qu'une partie du déficit actuel repose dans les « cadeaux » fiscaux qui ont été faits, à pure perte, aux plus aisés.

Dans une France moins « indignée » que d'autres pays, au moins en apparence, il ne faudrait pas grand chose pour que la purge sociale se transforme en explosion de colère. Surtout si le candidat qui incarnera la gauche au deuxième tour n'arrive pas à convaincre qu'il est porteur d'un programme radicalement différent.

Le sommet de Bruxelles, plus encore que la primaire socialiste, lance véritablement le coup d'envoi de la campagne électorale française. Premier acte, ce jeudi soir, dans une mise en scène 100% élyséenne.


Dessin de Baudry

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 19:55
Rue89 - Revista de prensa 27/10/2011 à 14h12
 

Les éditorialistes espagnols ont le sentiment que leur pays a été sacrifié sur l'autel du sauvetage grec. Pour le plus grand profit de l'Italie, et pour arranger les affaires de l'Allemagne et de la France.

« Les établissements bancaires espagnols sont les grands perdants », titre El Pais, premier quotidien de la péninsule :

« L'ensemble de la presse européenne souligne que nos banques ont besoin de 26 milliards, soit un quart du total des 106 milliards de recapitalisation prévue pour l'ensemble des banques européennes. Cette recapitalisation, initialement pensée pour faire face à la suspension de remboursement de la Grèce, finit par se retourner contre l'Espagne, alors que ses banques étaient les moins liées à la dette grecque. »

La France et l'Allemagne, qui sont les grands détenteurs de titres grecs s'en tirent, elles, « comme des fleurs » :

« Les grandes banques françaises et allemandes, se retrouvent à devoir lever moins de capitaux que les banques espagnoles ! »

L'Italie préservée pour le confort des « voyageurs de première classe »

« Tous [les leaders européens] ont une obsession : que le Titanic ne coule pas. Et tous savent que si l'Italie de Berlusconi s'enfonce, les voyageurs de première classe s'enfonceront avec elle », analyse le quotidien dans un autre article.

Dans ce sauvetage forcé de l'Italie, qui risque de laisser l'Espagne sur le carreau :

« C'est l'Allemagne qui décide du calendrier, des formes et des chiffres. La France suit, en essayant de mettre un peu d'humanité et de chaleur là où Berlin ne voit que bonimenteurs, gaspillage, indiscipline. »

L'Espagne, un exemple à suivre...

Sur son blog, Carlos Segovia, rédacteur en chef du quotidien de droite El Mundo, farouchement anti-Zapatero, se désole de l'abandon délibéré de l'Espagne par Merkel et Sarkozy :

« S'ils n'ont pas fait pression ces derniers jours sur Zapatero comme ils l'ont fait sur Berlusconi, ce n'est pas parce que la situation de l'Espagne ne les intéresse pas pour la stabilité de l'euro, mais parce qu'ils pensent qu'il n'y a plus rien à discuter avec lui. Ils attendent le changement de gouvernement [les élections espagnoles auront lieu le 20 novembre, ndlr]. C'est très regrettable. »

Et d'autant plus injuste que la chancelière Merkel, en personne, et devant le Bundestag, avait reconnu les immenses efforts consentis par l'Espagne, « un exemple du changement d'attitude nécessaire en Europe ».

Les Anglais confirment, on a bien oublié l'Espagne

La presse britannique a elle aussi le sentiment que les Espagnols sont victimes... de la faiblesse de l'économie italienne. Laurence Knight de la BBC analyse :

« Il semble que c'est l'Italie et non l'Espagne qui est désormais vue comme le principal candidat de cette contagion parmi les grandes économies européennes. »

Et donc comme le principal bénéficiaire possible du soutien européen.

Le Guardian ne dit pas autre chose :

« L'Italie est le nouveau mouton noir de l'Eurozone : l'Irlande est félicitée pour avoir recollé à nouveau son économie, l'Espagne a été en grande partie oubliée. »

Avec Emilie Brouze

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 14:34
| Par Mathilde Mathieu et Michaël Hajdenberg

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Sinon de Canard enchaîné, les habitants de Puteaux ne manquent en apparence de rien. Le mercredi 19 octobre au matin, dès la parution de l'hebdomadaire satirique, de mystérieux motards ont acheté la quasi-totalité des palmipèdes en vente dans la ville. La maire a-t-elle imaginé qu'ainsi, les Putéoliens, privés de journaux, ne verraient pas les informations du Canard, selon lesquelles elle a caché 4 millions d'euros au Luxembourg?

Après tout, ses administrés vivent bien toute l'année dans une sorte de monde parallèle, au milieu d'une ville qui, non seulement ne connaît pas la crise, mais ne paraît pas savoir quoi faire de son argent tellement elle en dispose. Alors la maire distribue: des cadeaux, de l'argent, des privilèges. Construisant un système de «clientélisme généralisé», selon ses opposants du Modem et du parti socialiste.

 

Joëlle Ceccaldi-Raynaud, 63 ans, également présidente de l'Epad (Etablissement public d'aménagement de la région de la Défense) et ancienne suppléante de Nicolas Sarkozy à l'Assemblée nationale, a pris en 2004 la relève de son père Charles, maire de la ville pendant 35 ans. Elle s'est fâchée avec lui quand il a voulu reprendre sa place en 2005. Il n'a donc pas hésité à la balancer à la justice.

En terme de gestion de ville, il ne peut cependant pas avoir grand-chose à lui reprocher tellement elle s'est inscrite dans ses pas. Comme à son époque, Puteaux profite du fait que les deux tiers du quartier d'affaires de la Défense se trouvent sur son territoire. La manne des entreprises (assurée jusqu'à présent par la taxe professionnelle) permet à cette ville de 44.000 habitants de disposer d'un budget de 285 millions d'euros.

Pour une même population, la ville de Tarbes vote un budget de 77 millions d'euros par an. Neuilly (et ses 60.000 habitants), 152 millions d'euros. A Puteaux, le potentiel fiscal par habitant est cinq fois plus élevé que dans les communes de la même strate.

Du coup, tout le monde est gâté. Dès le premier cri. Chaque enfant qui voit le jour à Puteaux reçoit 46 euros. Mais il apprendra vite qu'il n'y a ici nul besoin de hurler pour se faire choyer. Grâce au CCAS (Centre communal d'action sociale; 6 millions d'euros de budget), sa maman pourra bientôt toucher elle aussi un cadeau, lors de la fête des mères (cuiseur à vapeur, mixeur...).

A l'arrivée à la crèche, ce seront des jouets ou un peignoir que les familles se verront offrir. Et ceux qui doivent faire garder leur enfant pourront toucher, en plus des aides de l'Etat, une allocation de 182 euros par mois, toujours versée par la mairie. Une condition de ressources est définie mais, comme souvent à Puteaux, les plus démunis ne sont pas spécialement ciblés bien que ce soit la mission première des CCAS. Par exemple, seuls les foyers fiscaux qui gagnent plus de 7.318 euros par mois ne peuvent pas toucher cette allocation. Ils sont rares.

La scolarité est ensuite l'occasion de recevoir régulièrement les familles en mairie, et particulièrement pour l'opération cartable. A chaque début d'année scolaire, enfants et parents sont invités à la mairie pour la remise d'une mallette bien remplie (30.000 euros de budget rien que pour les cartables) qui contient, entre autres, des stylos, des feutres, des cahiers pour l'année, et un mot du maire.

Michel Maze, représentant des parents d'élèves FCPE (classée à gauche), s'agace: «Je ne m'y suis jamais rendu. Je n'aime pas avoir à dire merci. Avant, les mallettes étaient remises à l'école, mais la maire a estimé que les parents ne se rendaient pas assez compte que c'est elle qui offrait.» Pour Stéphane Vazia, membre du PS, «la mallette ne répond pas forcément aux besoins des enseignants. Ce sont eux qui devraient en déterminer le contenu. Et puis c'est un gaspillage considérable. A quoi ça sert, de donner une dizaine de tubes de colle à un enfant? Ils les perdent tous au bout d'un mois.»

Le «cérémonial» s'accompagne, comme toujours à la mairie, d'une ambiance spécifique, qui varie selon les années: clowns, magiciens, orchestres... pour un montant non connu. La maire n'a pas répondu à cette interrogation. Pas plus qu'aux autres questions que nous lui avons posées, au motif que «le budget n'est pas l'actualité de la collectivité». Ces cérémonies ont pourtant bien lieu toute l'année. Par exemple lors de la traditionnelle galette des rois de janvier, où, avec un peu de chance, on croisera en mairie un chameau ou un âne, pour aider les enfants à se figurer les Rois mages.

Voyages à l'autre bout du monde

«C'est une gabegie», dénonce le conseiller municipal Modem Christophe Grébert, adversaire politique particulièrement vigilant, qui ne manque pas une occasion sur son blog de dénoncer les excès de la maire (et à qui la commission nationale des comptes de campagne vient de reprocher de ne pas avoir intégré son blog dans ses comptes de campagne). «Dépenser des centaines de milliers d'euros en petits fours et 100.000 euros en champagne, c'est indécent. Tout cet argent n'est jamais utilisé à inventer, innover, par exemple dans le domaine du développement durable. Il est dilapidé n'importe comment alors que nos lycées sont d'un niveau moyen, qu'il reste des logements insalubres, que certaines personnes auraient besoin d'un meilleur suivi social.»

Les fêtes de fin d'année sont bien entendues un moment privilégié pour la dépense: ce n'est pas pour rien que la municipalité commande pour plus de 50.000 euros de chocolats par an. Et c'est toute la ville qui doit rayonner: plus de 700.000 euros permettent d'illuminer les rues de la ville. Tandis que plus de 435.000 euros permettent d'organiser Puteaux-neige (il existe aussi un Puteaux-plage), opération pour laquelle sont carrément construites des pistes de luges et de ski. Sans compter l'installation d'un tyrolien.

On pourrait rajouter les aides au permis de conduire, les bourses aux étudiants, et surtout les cadeaux aux personnes âgées. Quand on habite Puteaux et qu'on a plus de 65 ans, on se voit proposer une foule d'activités (sophrologie, peinture sur soie, expression corporelle...) pour 55 euros par an et par activité si on s'inscrit au club 102. Et être sur le fichier de la ville permet de recevoir, au gré des années, un four micro-ondes, une cocotte-minute, un aspirateur sans sac... Des cadeaux de valeur qu'on peut ensuite partager avec sa famille.

Mais de l'avis général, ce sont les vacances qui illustrent le mieux la relation que la maire a tissée avec ses administrés. Les enfants peuvent profiter de séjours de luxe à l'autre bout du monde: en Laponie, en Chine ou ailleurs, pour faire du moto-neige, ou découvrir les fonds marins de l'île de Majorque. Cet été, les 15-17 ans pouvaient partir au Québec et ne payer que 1100 euros contre un prix normal estimé à 2495 euros.

Malgré des offres de plus grande proximité, Christophe Grébert juge le procédé injuste: «Bien sûr, c'est formidable pour ceux qui le font. Mais pourquoi pas des voyages en montgolfière tant qu'on y est? Ou en sous-marins? Comment un smicard peut-il offrir de telles vacances à ses enfants? Le but d'une municipalité est-il vraiment de permettre à quelques enfants de partir à moitié prix à l'autre bout du monde?»

Même questionnement pour les vacances proposées aux adultes. La Ville possède des centres de vacances, en Bretagne, Savoie et Corse. Là aussi, les prix défient toute concurrence, mais tout le monde ne peut pas pour autant se le permettre. «Le fait que rien de tout cela ne soit soumis au quotient familial (NDLR: qui prend en compte les ressources, les allocations et le nombre d'enfants dans le foyer) pose problème. Pourquoi faire des voyages à moitié prix pour les cadres supérieurs qui, de toute façon, partent en vacances ? On n'est pas une agence de voyage! Le but devrait être d'offrir les mêmes vacances à tous. Ce système de voyages est au cœur du clientélisme local.»

Christophe Grébert assure que certains personnes, quoique désireuses de profiter de ces avantages, de places en crèche ou en HLM, rencontrent des difficultés en raison de leur appartenance politique, ce que la mairie a toujours démenti. Dans la commission permettant d'obtenir un logement social, aucune place n'est laissée à l'opposition. Puteaux est également la seule ville du département dans laquelle la CNL (Confédération nationale du logement, premier syndicat de locataires) n'est pas représentée. Lors de l'examen des dossiers, un seul candidat par logement était présenté jusqu'au milieu des années 2000. Et rien n'indique que la pratique ait changé.

Au final, l'office HLM de la ville loge peu les plus fragiles: 17% des locataires de l'office bénéficient d'une aide au logement (contre 49% à l'échelle nationale).

Irrégularités dans le logement social

La ville se rapproche certes des 20% de logements sociaux exigés par la loi. Mais pas dans le sens généralement entendu. Avant que Charles Ceccaldi ne soit élu maire en 1969, la ville avait été tenue pendant plusieurs décennies par les «socialistes». La ville a donc compté à une époque près de 40% de logements sociaux, mais les projets de standing font petit à petit baisser ce pourcentage qui se situe aujourd'hui autour de 28%.

En 2006, la Miilos (mission interministérielle d'inspection du logement social) a gravement épinglé la ville, lui reprochant l'absence de «plan stratégique» pour son patrimoine HLM, des locations irrégulières à des personnes morales, des logements «indûment concédés pour utilité de service» et le non-respect du contigent préfectoral, la ville s'appropriant des places en HLM ne lui revenant pas.

En 2010, la Miilos note que l'office n'a rectifié qu'en partie ces points. Elle reproche à la ville de ne pas «assurer pleinement son rôle de bailleur social» et de «nombreuses irrégularités» dans le processus d'attribution. Elle s'étonne d'une étrange pratique: l'office HLM, présidé par la maire, demande à chaque nouveau locataire une attestation sur l'honneur selon laquelle «il n'a pas eu un logement en contrepartie de gratifications ou pourboire».

Des irrégularités, Sylvie Cancelloni (conseillère municipale Modem) en soupçonne également dans l'attribution des aides financières distribuées par le CCAS. Mais comment le vérifier? Membre du conseil d'administration depuis 2008, elle voit défiler des montants pour des aides attribuées. Mais sans noms ni motifs correspondants. «Avant 2008, les noms figuraient. Mais depuis que je suis présente en tant que membre de l'opposition, depuis que j'ai demandé quel suivi était fait de ces personnes, on n'a plus aucune information. La maire m'a juste expliqué que l'argent était remis en espèces. Mais donner une fois 300 euros à quelqu'un, est-ce ça ce qu'on appelle une politique sociale?» Chaque année, le CCAS verse jusqu'à 800 euros à des centaines de familles dans la plus grande opacité.

Peu de Putéoliens s'offusquent ouvertement de ce fonctionnement. Combien songent à se plaindre de ces nombreux avantages? A réclamer des coupes dans les dépenses plutôt que des coupes de champagne? A se demander si une part de l'argent obtenu grâce au travail de salariés venant à la Défense, en provenance de toute l'Ile-de-France, ne pourrait pas être versée à une commune qui en a vraiment besoin? A s'indigner du peu de baigneurs qui profitent d'une piscine construite sur l'île de Puteaux, et qui, avec son bassin extérieur de 50 mètres ouvert toute l'année à 29°C, ses deux jacuzzis, son hammam, son sauna, ses deux bassins intérieurs, son bassin à remous avec jets massants et sa rivière à contre-courant, aura coûté plusieurs dizaines de millions d'euros (le chiffre exact n'apparaît pas dans les bilans de la mairie)? Et combien à penser qu'une rénovation de l'actuel conservatoire de la ville aurait pu suffire plutôt que la dernière lubie de la maire, un «palais du conservatoire» (après des Palais des sports, de la culture, de la médiathèque, etc.), qui coûtera au bas mot 35 millions d'euros?

En même temps, il faut bien dépenser l'argent. Alors quand la maire ne construit pas des fontaines, elle adopte un aussi inutile qu'ingénieux système d'éclairage des plaques des rues de la ville grâce à des diodes (pour 106.000 euros hors TVA).

La mairie n'a pas de dette; elle n'a jamais besoin d'emprunter. Du coup, le père Charles a thésaurisé, accumulant plus de 200 millions d'euros grâce à des placements. En 2007, la chambre régionale des comptes, stupéfaite, a vertement signalé à la Ville que ce type de pratique était interdit depuis 2004 et qu'il vaudrait mieux, par exemple, baisser les impôts. En attendant, un jour, une meilleure redistribution des richesses dans la région Ile-de-France.

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 14:27

| Par Mathieu Magnaudeix

 

«Le chômage va augmenter, l'économie va ralentir dans les prochains mois. J'aimerais vraiment que Nicolas Sarkozy nous dise ce qu'il va faire. Mais j'ai peur qu'il ne dise rien.» Jeudi, avant l'intervention de Nicolas Sarkozy sur TF1 et France-2, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, interrogé par Mediapart, ne masquait pas son inquiétude de voir les sujets sociaux passer à la trappe. Il ne fut pas démenti.

Pendant une heure et demie, Nicolas Sarkozy n'a pas parlé une seule fois du chômage qui ne cesse de progresser (il touche désormais 4,5 millions de Français), de la croissance qui ralentit ou du pouvoir d'achat qui s'effrite. Il s'est en revanche acharné sur les «35 heures», l'«assistanat», le nombre selon lui trop élevé de fonctionnaires, et l'immobilisme supposé des syndicats. Le choix des thèmes ne doit rien au hasard. Bien qu'il s'en défende, Nicolas Sarkozy est bel et bien parti en campagne, sur une ligne très à droite.

«Sarkozy veut se poser en combattant», titrait le site internet des Echos avant cet entretien, réalisé «dans le salon des Portraits de l'Elysée, qui servit de cabinet de travail à Napoléon 1er». Cette nouvelle grand-messe télé devait être l'occasion de faire apparaître le président en pédagogue protecteur, expliquant les conclusions du sommet de Bruxelles et la crise de l'euro à ses concitoyens. Mais après avoir rapidement balayé la crise et la dette, le chef de l'Etat (qui n'a pas confirmé sa candidature à la présidentielle) semble bel et bien parier sur une posture d'homme providentiel face à la crise, promettant aux Français des sacrifices douloureux mais présentés comme incontournables pour préserver le fameux triple-A français et ne pas connaître une débâcle à la grecque. 

«Je dis aux Français: si vous voulez garder votre modèle social (...), il faut accepter de prendre les mesures courageuses nécessaires», a ainsi expliqué Nicolas Sarkozy à ses deux intervieweurs, les journalistes Yves Calvi et Jean-Pierre Pernaut, visiblement dépassés par les événements. Et le chef de l'Etat de défendre sa réforme des retraites, votée fin 2010 après plusieurs semaines de manifestations et jugée «injuste» par les syndicats unanimes.

«A partir du moment où on vit plus longtemps, il faut cotiser plus longtemps. La réforme, c'est 24 milliards d'euros de plus par an, et la garantie que leur retraite sera payée.» Sauf que la réforme n'est pas financée après 2018, ce que le chef de l'Etat a omis de préciser. Il a aussi saisi l'occasion pour fustiger à deux reprises le choix de la gauche de porter l'âge de la retraite de 65 à 60 ans... au début des années 1980.

Sarkozy s'est posé en chef d'Etat ayant osé réformer les retraites dans un pays présenté comme rétif au changement. «Regardez la réforme des retraites, tout le monde était contre. Comme toujours! En France ce n'est jamais le moment, il y a cette maladie qui consiste à se faire aimer, et à ne pas faire son devoir. Je suis président de la République et je ne dois pas me poser la question de savoir si je dois le redevenir ou pas. (...) Notre système de retraite était au bord de la faillite.» Nicolas Sarkozy s'en est même pris à la «capacité de nuisance» de la «rue», reprenant une musique anti-syndicale avec laquelle il avait rompu au début de son quinquennat sous l'influence de son conseiller social Raymond Soubie, confident des grands syndicalistes du pays.

Obsession allemande

 

20 octobre 2011. N. Sarkozy en visite en Mayenne
20 octobre 2011. N. Sarkozy en visite en Mayenne© M.T.

Nicolas Sarkozy ne prendra pas le temps de détailler les autres réformes «nécessaires» pour «sauver» le modèle social français. Car bien vite, il enfourche son deuxième cheval de bataille: les 35 heures, une réforme vieille d'une décennie, dont il fait aujourd'hui encore la cause de bien des maux de l'économie française. «L'affaire des 35 heures a été payée par les ouvriers. Y a eu des délocalisations, une pression sur les salaires.» Pour le chef de l'Etat, la réduction du temps de travail votée sous le gouvernement Jospin est même à l'origine de la «rupture de compétitivité de l'économie française» à partir de 2000.

 

 

Cette affirmation est directement inspirée des travaux de l'institut économique COE-Rexecode, proche du patronat. Dans un rapport paru début 2011, il attribue principalement les pertes de parts de marché à l'export de la France par rapport à l'Allemagne à la réduction du temps de travail. «Après la réunification (...) une stratégie de compétitivité a été mise en œuvre méthodiquement et collectivement sur plusieurs années: maîtrise des déficits publics, investissements en recherche, réformes profondes du marché du travail, modération salariale durable. A l'inverse et à peu près au même moment, la France a imposé une réduction forte et uniforme de la durée du travail par la loi, ce qui a considérablement et brutalement réduit le nombre moyen d'heures de travail effectivement réalisées par semaine, engendré une hausse des coûts horaires et des coûts unitaires de production», affirme l'institut patronal.

La thèse est loin de faire l'unanimité parmi les économistes. Selon une étude tout aussi récente des chercheurs de la banque Natixis, le nombre d'heures travaillées par semaine n'a diminué que pendant deux ans après le vote de la loi sur les 35 heures. Temps partiel compris, la durée du travail est d'ailleurs significativement plus élevée en France qu'en Allemagne.

Natixis affirme enfin que c'est moins la durée du travail que la compression drastique des salaires en Allemagne qui a permis à notre voisin de baisser ses prix à l'exportation. Un choix économique qui a effectivement garanti une croissance élevée à l'Allemagne, mais au prix d'une consommation atone.

Visant sans le nommer le candidat socialiste à la présidentielle François Hollande qui promet de recréer 60.000 postes dans l'éducation nationale, Nicolas Sarkozy a justifié sa politique du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et martelé son credo: «Nous avons trop de fonctionnaires.» Il a aussi fustigé un prétendu «modèle d'assistanat» en France, alors même que la France est un des pays où les minima sociaux sont les plus faibles. Depuis la défaite des cantonales en mars 2011, l'UMP croit ainsi pouvoir reconquérir cette partie importante de l'électorat populaire qui avait voté Nicolas Sarkozy en 2007, et semble désormais tentée par l'abstention ou le vote Front national.

Obsédé par l'Allemagne qu'il a citée à maintes reprises, le chef de l'Etat a promis de «travailler main dans la main avec les Allemands», ou encore de «rapprocher la France d'un système qui marche: celui de l'Allemagne», par exemple en termes de fiscalité ou de politique budgétaire. Un discours que le chef de l'Etat martèle depuis des mois, mais qui peine à se concrétiser et semble davantage relever de l'incantation. Le gouvernement pourrait néanmoins invoquer très prochainement l'harmonisation fiscale avec l'Allemagne pour justifier la hausse du taux «intermédiaire» de TVA de 5,5% à 7%. Le fameux exemple allemand est bien pratique quand il s'agit d'annoncer sans le dire de nouvelles hausses d'impôts... 

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 14:21
| Par Marine Turchi

«Le débat sur ma candidature sera tranché quelque part entre fin janvier et début février, a dit Nicolas Sarkozy jeudi soir, expliquant vouloir «être président de la République jusqu'à la dernière minute». Une candidature trop tardive? Le chef de l'Etat s'en défend, et brandit les exemples de Mitterrand en 1988 et Chirac en 2002. A la différence de ses prédécesseurs lors de leur conquête d'un deuxième mandat, le président-candidat ne s'est adressé qu'à un seul électorat: le sien. A aucun moment il ne s'est écarté des fondamentaux de la droite. Une droite loin des centristes.

Nicolas Sarkozy, jeudi soir. Nicolas Sarkozy, jeudi soir.
Lutte contre l'«assistanat»
«Assistanat». Le mot a été répété maintes fois par Nicolas Sarkozy. «Moins d'assistanat, plus d'investissement», a-t-il annoncé, fustigeant «ce modèle d'assistanat qui consiste à laisser les gens chez eux». Pour lui, «la stratégie est claire: travail, innovation, formation, investissement».

La lutte contre la fraude sociale sera-t-elle l'un des thèmes de campagne de l'UMP en 2012? C'est ce que murmure ces temps-ci l'Elysée. C'est aussi ce que le chef de l'Etat martèle dans ses déplacements à travers la France (lire notre décryptage et notre reportage de sa visite en Mayenne). Le thème est en tout cas très en vogue à l'UMP depuis quelques mois. En avril, Laurent Wauquiez avait lancé une violente charge contre le RSA. Qualifiant «l'assistanat» de «cancer de la société», il avait proposé d'obliger les bénéficiaires du RSA à effectuer des travaux d'intérêt général en contrepartie de leur allocation. Cinq mois plus tard, sa proposition est reprise par le rapport Daubresse.

Entre-temps, l'idée a fait du chemin dans la majorité. En juin, le député de la Droite populaire, Dominique Tian, rendait un rapport dénonçant l'ampleur des fraudes sociales en France. En juillet, Thierry Mariani ressortait la vieille proposition d'un fichage des allocataires sociaux, et le ministre du travail, Xavier Bertrand, annonçait son application «avant la fin de l'année». Une manière de contre-attaquer sur le terrain de Marine Le Pen, qui en a fait l'un de ses thèmes privilégiés.

Haro sur les fonctionnaires
Pour satisfaire son électorat, Nicolas Sarkozy n'a pas non plus ménagé les fonctionnaires. «Quand j'ai décidé qu'on ne remplacerait plus qu'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, nous avons supprimé 150.000 postes de fonctionnaires, il faut continuer», a-t-il dit, égratignant au passage son rival socialiste: «J'entends qu'on parle d'embaucher 60.000 enseignants de plus, mais avec quel argent?» Lorsque le journaliste Yves Calvi lui rappelle ses propos moquant les fonctionnaires, devant des ouvriers, lors d'un déplacement, Sarkozy «persiste et signe». Et répète, comme il l'avait fait le 20 octobre, en Mayenne, que ce ne sont pas les fonctionnaires qui pâtissent de la crise mais les ouvriers. «Quand on est ouvrier et qu'il y a du chômage partiel, le salaire est impacté par la crise, dire ça, ce n'est pas insulter les fonctionnaires», ajoute-t-il.

Ne pas «céder face à la rue»
Avec une bonne dose de culot, il a dénoncé «cette maladie qui consiste à ne penser qu'à son image» et à «se faire aimer». Lui serait le président qui «assume ses responsabilités» et prend «les mesures courageuses nécessaires». Celui qui n'a pas «cédé à la rue», aux «neuf manifestations nationales sur les retraites», aux mois de contestations «contre la réforme sur l'autonomie des universités». «Je dis aux Français: "Regardez ce qui se passe quand des pays n'ont pas fait au bon moment les réformes nécessaires"

«Je n'étais pas président de la République en 1983»

A quatre reprises – au moins – il a défendu, dans un long monologue, sa réforme des retraites. «Quand je suis devenu président j'ai découvert avec stupéfaction qu'il y avait 15 millions de retraités, et que nous devions aller chercher de l'argent à la banque pour payer les retraites»; «Quand nous avons fait la réforme des retraites avec François Fillon, tout le monde nous est tombé dessus, les syndicats, l'opposition (...) Moi je m'en moque de savoir si je vais être réélu»; «Cette réforme des retraites a protégé la France et les Français. La Grèce, l'Italie, l'Espagne n'ont pas fait de réforme des retraites»

Aligner sa fiscalité sur l'Allemagne
Augmenter les impôts? Hors de question. «Les Français doivent savoir que nous sommes le pays d'Europe qui a les impôts les plus élevés d'Europe.» Taxer davantage les plus aisés? «Nous sommes les derniers à avoir un impôt sur la fortune»; «Il n'y a pas un pays d'Europe où ceux qui ont de l'argent payent autant d'impôts qu'en France», a-t-il assuré (ce qui, en réalité, n'est plus le cas désormais).

Nicolas Sarkozy souhaite au contraire «rapprocher la France d'un système qui marche: celui de l'Allemagne». Outre-Rhin, justement, les prélèvements obligatoires et le taux de l’impôt sur les sociétés sont moins élevés. Cet alignement fiscal sur l'Allemagne pourrait surtout lui permettre de justifier la hausse du taux «intermédiaire» de TVA, idée qu'il n'a pas écartée jeudi.

 

La critique des socialistes
«C'est jamais mon genre de dire que c'est la faute des autres, je prends toute ma part de responsabilités. Mais je n'étais pas président de la République ou ministre en 1983, (ni) en 2001...»

Une phrase qui résume son intervention. Le président n'a eu de cesse de se comporter en chef de parti tapant sur l'opposition et imputant la situation actuelle à la politique de ses prédécesseurs: la retraite à 60 ans, mesure emblématique de Mitterrand en 1983, et les 35 heures, instaurées en 2001 par le gouvernement Jospin.

Jeudi soir, tout était de la faute des «35 heures». «La rupture de compétitivité de l'économie française, ce sont les 35 heures.» La «pagaille dans les hôpitaux et les usines», les 35 heures aussi. «L'affaire des 35 heures a été une folie payée par les ouvriers et les salariés les moins formés: il y a eu une délocalisation et une pression supplémentaire sur les salaires, ça a été une catastrophe sociale», a-t-il fustigé.

Nationaliser les banques? «La dernière fois qu'on a nationalisé les banques, ça c'est terminé par une catastrophe. C'était Mitterrand en 1981.» Séparer banques d'affaires et banques de dépôt, comme le propose François Hollande? «Le vieux débat sur la séparation des banques de dépôt et des banques d'affaires, je suis assez sceptique.»

Lui estime qu'il a «pris les décisions qu'il fallait». Qu'il «ne déviera pas de cette pratique». Même si sa cote de popularité flanche, avec 70% de mécontents, comme le lui rappelle Yves Calvi. «Mes prédécesseurs, vous vous rappelez leurs sondages ou ce qu'ils ont fait?», réplique-t-il, agacé.

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 14:07

Le Monde - 25 octobre 2011

Luc Chatel

"L’école reste un lieu de paix", explique Luc Chatel dans les colonnes du Parisien du 25 octobre.

Rien n’empêche le ministre de l’éducation de lire ainsi les résultats de l’enquête de victimation réalisée auprès de 18 000 collégiens, qu’il publie mardi 25 octobre sur le site du ministère.  

Hier chef de produit chez L’Oréal, Luc Chatel s’applique à vendre le produit « Rue de Grenelle » avec un talent de vrai professionnel du marketing. Mais que disent vraiment les chiffres ?

10% d'enfants harcelés
Les résultats de l’enquête montrent que sur 3 220 000 enfants de 11 à 15 ans qui fréquentent le collège français, 10% souffrent de harcèlement. 10% c’est tout de même 322 000 enfants.

Et la liste ne s’arrête pas là. L’enquête menée par le ministère de l’éducation dans 300 collèges révèle aussi que globalement 193 000 collégiens de la 6ème à la 3ème sont « gravement » harcelés, que près de 200 000 se font racketter que plus de 600 000 se font voler des objets personnels; sans compter les 150 000 qui voient disparaître des fournitures scolaires.

Dans ce "lieu de paix" qu’est le collège, les plus jeunes sont les premières victimes. Preuve que le spectre des « intrusions extérieures » qui arrange tout le monde n’est qu’un mythe et que la violence est bien souvent celle des plus grands sur les plus jeunes. L’enquête sème quelques indices allant en ce sens comme le fait terrible que 20% des enfants de 6ème ne se sentent pas en sécurité dans leur établissement…

L’enquête montre d'ailleurs que le sens de la vie dans ce lieu de grande paix s'émousse aussi au fil des ans. 5% des élèves de 6ème trouvent qu’on n’y apprend pas bien. Ils sont 14% en 3ème.
Maryline Baumard

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 13:43

LEMONDE.FR avec AFP | 27.10.11 | 20h46

 
 

 

Un préavis de grève a été déposé à la SNCF pour le 8 novembre.

Un préavis de grève a été déposé à la SNCF pour le 8 novembre.REUTERS/ERIC GAILLARD

Quatre syndicats de cheminots – CGT, CFDT, UNSA et CFTC – ont déposé, jeudi 27 octobre, un préavis de grève allant du lundi 7 novembre à 20 heures au mercredi 9 à 8 heures, dans le cadre d'une journée d'action européenne, pour dénoncer "les projets de libéralisation du système ferroviaire". Les syndicats tentent ainsi de "peser" sur les discussions en cours à Bruxelles sur le ferroviaire, qui prévoient "d'accroître encore la libéralisation", selon Christian Dreyer, de la CFDT. Le Parlement européen doit examiner ce dossier lors de sa session du 15 au 17 novembre, selon un communiqué de la CGT.

 

>> Lire notre éclairage La concurrence s'ouvrira d'abord pour les TER, puis pour les TGV

"Face à la situation actuelle de la SNCF et au regard des enjeux posés avec l'accélération de la libéralisation des chemins de fer en Europe, les fédérations syndicales CGT-UNSA-CFDT-CFTC s'inscrivent pleinement dans l'appel à l'euro-grève de la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF) le 8 novembre", poursuit le texte. Les syndicats regrettent également que SUD-Rail "a[it] fait le choix de ne pas s'engager dans cette action au moment où l'unité syndicale est nécessaire dans l'intérêt des cheminots et du service public".

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