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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 13:12
Nice-Matin - Publié le mardi 01 novembre 2011 à 08H50  

 

 
Près de 1 500 policiers encadreront aujourd’hui la manifestation des anti-G20 à Nice où environ 10 000 personnes sont attendues. Frantz Buton

« Ils sont 20 à Cannes, nous, nous sommes des milliards ! » à Nice, ils ne seront sans doute cet après-midi qu’une dizaine de milliers à prôner l’indignation pacifique encadrés de très près

Si no nos dejais soñar, no os dejaremos dormir ! » (« Si vous nous empêchez de rêver, nous vous empêcherons de dormir»). Sur le pavé niçois, à quelques kilomètres d'une Croisette déjà sanctuarisée de bleu à l'occasion du G20, c'est le slogan des indignés de la Puerta del Sol ou de la Plaza de Catalunya à Barcelone qui fleurit. Le gimmick des milliers de militants altermondialistes qui confluent vers la Côte d'Azur. Cet après-midi, c'est au cœur de Nice qu'ils défileront à partir de 15 heures. Sous très haute surveillance policière. Prétexte ou principe de précaution après les débordements qui émaillèrent le sommet européen de Nice en 2000 ou le sanglant G8 de Gênes 2001 ? La journée d'action d'aujourd'hui le dira. Quoi qu'il en soit, sur le parcours de ce contre-sommet, plus de 1 500 policiers, CRS et gendarmes seront mobilisés.

Parano sur la capitale de la Côte d'Azur ? Alors que la vie s'organise à l'est de Nice, dans les anciens abattoirs transformés en village altermondialiste, les acteurs de cette indignation planétaire regardent ce déploiement de force avec ironie. « Place Tahrir, c'est l'obstination pacifique de tout un peuple qui a eu raison de la tyrannie. Ceux qui voudraient nous diaboliser manipulent l'opinion. Ceux-là oublient qu'ils ne seront que 20 à Cannes, alors que nous sommes de milliards à ne plus supporter cette crise qui ôte sa dignité au peuple, tout en permettant aux spéculateurs de s'enrichir à en crever », s'enhardit David.

L'inconnue Black Bloc

Catalan, indigné mais fan du Barça, David fut l'un des piliers de l'occupation pacifique de la plaza de Catalunya. Comme plus de 200 indignés espagnols, il a fait la route pour être ici. Mais on est aussi venu d'Allemagne. Vingt bus affrétés un peu partout en France par la coalition anti-G20 arriveront sur la Côte ce matin. Une jeune étudiante genevoise, elle, a fait le chemin à vélo. Malgré la « fermeture » de la frontière franco-italienne, les renforts transalpins sont attendus.

Du coup, les anciens abattoirs se transforment, heure après heure, en une extravagante tour de Babel de l'indignation. Plutôt cool de prime abord. « On est allé faire du porte à porte auprès des commerçants pour les rassurer. Leur assurer aussi que contrairement aux conseils alarmistes qui leur ont été donnés, ils peuvent rester ouverts, raconte Franck Gaye, le porte-parole de la coalition. Figurez-vous qu'on a été très bien reçus. La tyrannie des banques les indigne tout autant que nous.»

Reste une question. Majeure. Combien seront-ils cet après-midi ? Franck Gaye table sur 8 à 10 000 manifestants. Rien à voir avec les quelque 70 000 qui avaient investi Nice lors du sommet européen. Mais qu'ils soient 8 000 ou 70 000, nul ne sait si l'aile minoritaire, clandestine mais radicale de l'altermondialisme, qui, à l'instar des Black Bloc, prône l'action directe, sera de la partie. Au risque d'en modifier la donne.

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 13:03
Publié le 01-11-11 à 08:59    Modifié à 09:02     par Le Nouvel Observateur avec AFP    

 

Une grande manifestation des participants au "sommet des peuples" est prévue cet après-midi.

 

Contre G20 à Nice (Anne-Christine Poujoulat - AFP) Contre G20 à Nice (Anne-Christine Poujoulat - AFP)

Les premiers participants au "sommet des peuples", réponse au sommet du G20 à venir, rejoignaient dès lundi 31 octobre "Les Abattoirs" de Nice, un bâtiment municipal dédié à la culture contemporaine, qui doit leur servir pendant cette semaine de centre névralgique, de lieu d'échanges, de prise de parole et d'hébergement.

Dès l'entrée de ce grand bâtiment de béton, deux grands calicots d'Attac donnent le ton : "Paradis fiscaux, qu'on les ferme" et "Les peuples se lèvent face à la finance", une sentence déclinée en anglais, espagnol, italien, allemand et arabe.

"Nous pouvons héberger ici jusqu'à 1.000 personnes, et 800 autres dans deux gymnases proches, qui ont l'avantage d'avoir des douches", explique Franck Gaye, l'un des porte-parole de la mobilisation niçoise, alors qu'une commission de sécurité auscultait le site des anciens abattoirs et que plusieurs militants installent des stands d'accueil.

A deux jours du G20 à Cannes

Selon ce prof de maths de 50 ans, "le gros des troupes" est attendu pour mardi matin, juste avant la manifestation prévue dans l'après-midi à Nice, à deux jours de l'ouverture du sommet du G20 de Cannes, ville totalement interdite aux manifestants.

Une vingtaine d'autocars sont "officiellement inscrits sur le site" (mobilisationsG8G20.org), et pour l'instant de petits groupes et quelques personnes arrivaient, comme ce Belge venu à vélo de Bruxelles ou comme Willy, un géant allemand au regard vague, visiblement fatigué après 34 heures de route en stop depuis Berlin.

Délégation des indignés espagnols

"Nous attendons une grosse délégation d'indignés espagnols, entre 200 et 1.000 nous ont dit les organisateurs. Quelques uns sont déja arrivés, ils sont hyper motivés et sont partis visiter Nice", ajoute Franck Gaye.

Il explique que pour les repas, les organisateurs et les 250 bénévoles qui ont mis la main à la pâte, se sont efforcé de mettre en oeuvre ce qu'ils prônent, à savoir "de la nourriture bio, équitable et produite par des agriculteurs locaux". 

Outre ce site des abattoirs, qui doit servir aussi de point d'arrivée à la grande manifestation de mardi, une douzaine de lieux vont accueillir une trentaine de conférences-débats mercredi et jeudi, comme par exemple la maison des associations Saint-Roch où doit se dérouler mardi une conférence intitulée "Un audit citoyen de la dette publique : oui, il y a urgence".

Le Nouvel Observateur avec AFP

 

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Des milliers «d’indignés» sont attendus à Nice contre le G20
La-Croix.com - 01/11/11 - 12 H 37

 

Faute de pouvoir manifester à Cannes, où se tient les jeudi 3 et vendredi 4 novembre la réunion du G20, des milliers d’altermondialistes doivent défiler mardi 1er novembre dans les rues de Nice l’après-midi. Ils veulent dénoncer les pratiques des marchés financiers et leurs conséquences sur «les peuples».

Le collectif organisateur, qui espère attirer 10.000 personnes sur un parcours excentré au nord-est de la ville, réunit plusieurs dizaines de syndicats et d’associations, comme Attac, Greenpeace, le Mrap ou encore la Ligue des droits de l’homme.

Les manifestants ont commencé à se réunir le lundi 31 octobre dans un centre culturel niçois, Les Abattoirs, où est organisé jusqu’au vendredi 4 novembre un «sommet des peuples» qui se veut un contre-sommet du G20.

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 12:57

euronews.net -01/11 13:03 CET

 

L’annonce d’un référendum en Grèce, qui remet en cause les mesures récemment prises à Bruxelles, a plombé les marchés. En fin de matinée, les bourses européennes accentuaient leurs pertes d’ouverture et plongeaient de plus de 4% à Paris et Francfort.

Les banques perdent 12 à 14%, en premier lieu BNP Paribas et Crédit Agricole.

“Les marchés sont frustrés, c’est sûr, parce qu‘à chaque fois qu’il ya une lueur d’espoir, les politiciens annulent tout, explique l’analyste Robert Halver. C’est l’incertitude pour les marchés et nous n’avons pas le temps d’attendre jusqu’au printemps 2012, que le gouvernement grec soit capable de tenir une référendum sur la question du maintien de la Grèce dans la zone euro. La crise européenne est toujours là.”

Et cette crise, les citoyens n’en veulent plus. Leur prochaine tribune, c’est le G20 à Cannes, dans le sud de la France. Dans la ville voisine de Nice des milliers d’indignés venus de toute l’Europe défilent dès cette après-midi. 2500 policiers ont été appellés en renfort. Au total ce sont

12 000 membres des forces de l’ordre qui sont présents dans le département. Cannes, où se tient le G20 jeudi et vendredi, est transformé en camp retranché. La fameuse Croisette est fermée au public.

Copyright © 2011 euronews

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 12:29

cote-d-azur.france3 - Publié le 01/11/2011 | 10:16

Par Yves LEBARATOUX et Karine JERAMA  


Cannes va recevoir les chefs d'Etat des 20 pays les plus riches du monde les 3 et 4 novembre prochains

C'est le grand rendez-vous de l'année 2011 pour la Côte d'Azur. Le sommet du G20 qui se tient les 3 et 4 novembre prochains à Cannes. Pas moins de 10.000 personnes sont attendues au Palais des Festivals.

 

Alors, même si la ville est une abonnée des grands rendez-vous internationaux, c'est véritablement un dispositif hors norme qui va être mis en place.

 

 

Sur la Croisette : ni circulation, ni stationnement. Ailleurs, dans le centre ville, seuls les véhicules munis d'un badge auront droit de passage. Et autour de ce périmètre, jusqu'aux villes de Mandelieu-La-Napoule et Vallauris, des points de contrôles seront mis en place…

 

Contrôles rétablis à la frontière franco-italienne à partir du 24 octobre :
Les passages à la frontière franco-italienne pourront faire l'objet de contrôles systématiques à partir du lundi 24 octobre, afin d'empêcher l'entrée en France de perturbateurs attirés par le G20 de Cannes prévu les 3 et 4 novembre, a annoncé, le lundi 17 octobre, la préfecture des Alpes-Maritimes.
La police aux frontières aura l'autorisation de procéder à "des mesures de refoulement", en particulier face à d'éventuelles "intrusions collectives" sur le territoire français, a prévenu le préfet des Alpes-Maritimes Jean-Michel Drevet, au cours d'un point de presse.
Seront visées des personnes "connues" ayant fait l'objet d'interpellations ou de poursuites judiciaires lors de manifestations, ou encore des groupes transportant des objets contondants.

 

 

Les violences qui ont éclaté samedi à Rome, faisant quelque 70 blessés en marge du défilé des "indignés", n'ont pas échappé aux forces de l'ordre françaises qui peaufinent depuis des mois la sécurité du G20 de Cannes.
La préfecture des Alpes-Maritimes va travailler étroitement avec la préfecture d'Imperia côté italien, en activant par exemple des "patrouilles mixtes" franco-italiennes, a encore précisé M. Drevet.
Pour prévenir "des actes isolés" en dehors des manifestations autorisées, le département
sera sillonné par de petits unités de police mobiles "capables de réagir vite", a-t-il noté.
Des "altermondialistes" doivent participer à un contre-sommet à Nice le 1er novembre, puis à une action contre les paradis fiscaux à Cap d'Ail (ville accolée à Monaco) le 3 novembre.
L'itinéraire du parcours de la grande manifestation de Nice le 1er est encore en discussion, mais devrait éviter le centre de la cinquième ville de France. Les manifestants n'ont aucune autorisation pour s'approcher de la Croisette de Cannes, hermétiquement bouclée durant le sommet du G20.
Les organisateurs misent sur une participation de 10.000 manifestants, la préfecture avance un chiffre de 5.000.

 

 

Le sommet du G20 de Cannes doit réunir 25 chefs d'Etat et de gouvernement, des représentants de cinq pays invités, ainsi que de sept organisations internationales, soit 5.000 délégués au total. En outre 3.500 journalistes pourraient couvrir l'événement.

 

 

Quelque 12.000 représentants des forces de l'ordre (policiers, gendarmes, personnels de sécurité civile, militaires) seront mobilisés pour assurer la sécurité et les secours à l'occasion de ce sommet, dont le coût est estimé à 20 millions d'euros.
Le petit aéroport de Cannes-Mandelieu sera fermé, tandis que les poids-lourds seront interdits à certains moments sur l'autoroute A8 menant à Cannes où passeront les cortèges des chefs d'Etat en provenance de l'aéroport de Nice.
La navigation, la plongée sous-marine, la baignade seront totalement interdites dans certaines zones sensibles au large de Cannes et de Nice.

 

Les altermondialistes veulent réunir 10.000 à 12.000 personnes à Nice :
Les altermondialistes espèrent réunir entre 10.000 et 12.000 personnes lors de la manifestation anti-G20 organisée le 1er novembre à Nice, pour protester contre le sommet prévu les 3 et 4 à Cannes, ont indiqué les organisateurs lors d'une conférence de presse à Paris.

 

 

"Nous pensons faire mieux qu'au Havre (où une manifestation anti-G8 le 21 mai 2011 avait réuni entre 7.000 manifestants, selon les organisateurs et 4.000 selon la police NDLR), et si on rassemble 10.000 à 12.000 personnes, nous serons heureux",
a déclaré un des porte-parole du collectif anti-G20 qui regroupe une cinquantaine d'organisations, Gildas Jossec.

 

 

Le G20 réunira pendant 2 jours, à l'invitation du président Nicolas Sarkozy, 25 chefs d'Etat et de gouvernement et sept organisations internationales, notamment l'Organisation internationale du travail, le Fonds monétaire international, ou encore la Banque mondiale.
A propos d'éventuels incidents, Gildas Jossec a précisé qu'"il n'est pas question d'approcher ou d'entrer en force dans la zone rouge" (la zone réservée uniquement aux résidents, aux délégations, à la presse et aux forces de police et de sécurité) pour tenter d'empêcher la tenue du G20". "Nous voulons une manifestation festive
et responsable
", a-t-il dit.
"Pour le moment, un seul gymnase pouvant abriter 500 personnes a été prévu à Nice pour l'hébergement alors que nous en avions demandé deux", a regretté un autre porte-parole, Bernard Salaman. "On nous facilite la tâche au compte-gouttes et rien n'est définitif", a-t-il déclaré, remarquant que les possibilités d'hébergement risquaient d'être insuffisantes.

 

 

Une autre porte-parole du collectif, Aurélie Trouvé, co-présidente de l'ONG Attac, a rappelé les objectifs de ce contre-sommet, notamment une taxe sur les transactions financières et la suppression des paradis fiscaux et judiciaires.
"Nous attendons de nombreux Allemands et Espagnols, nous aurons aussi des intervenants venus du Maghreb, et d'Egypte. Pour le moment une quinzaine de cars sont annoncés, mais leur nombre augmente tous les jours car la mobilisation accélère", a-t-elle ajouté.

 

 

Image d'archives

 

"Les indignés tiendront une assemblée générale à Nice et ils devraient ensuite se rendre à Athènes", a dit Aurélie Trouvé.
Quelque 12.000 représentants des forces de l'ordre (policiers, gendarmes, personnels de sécurité civile, militaires) seront mobilisés pour assurer la sécurité et les secours. (AFP)

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 12:16
| Par François Bonnet

 

Comme une ambiance de panique. L'Europe se retrouve une fois de plus sens dessus dessous, ce mardi 1er novembre, après l'annonce inopinée faite par le premier ministre grec, lundi soir, d'organiser dans son pays un référendum sur le plan de sauvetage acté par le dernier conseil européen. La France a fait savoir, dès mardi matin, sa colère face à cette initiative jugée «irrationnelle et dangereuse». L'Allemagne a fait connaître son «irritation». Nicolas Sarkozy devait se concerter ce mardi avec Angela Merkel. A Bruxelles, José Manuel Barroso, le patron de la Commission européenne, et Herman Van Rompuy, au Conseil européen, disent, dans un communiqué, avoir «(pris) note de l'intention des autorités grecques».

 

Georges Papandréou, lundi soir.  
Georges Papandréou, lundi soir.© Reuters

 

Les marchés ont immédiatement décroché à l'idée de ce référendum qui pourrait être organisé en décembre ou en janvier. La Bourse d'Athènes a chuté de 6,31%. La Bourse de Paris avait perdu 3,28% en début de matinée. Les Bourses de Lisbonne et Madrid ont perdu 3% à l'ouverture. La Bourse de Londres était également en baisse. Quant aux valeurs des grandes banques européennes (et particulièrement celles lourdement engagées sur la dette grecque), elles sont massacrées : Crédit agricole, BNP et Société générale ont chuté de 10 à 12%. A Francfort, la Deutsche Bank perdait 7,66% et Commerzbank dégringolait de 9,53%. Quant à l'euro, il avait perdu 2% face au dollar à la mi-journée de mardi.

C'est tout l'édifice péniblement bâti depuis des mois qui semble ainsi sur le point de s'écrouler. L'accord intervenu jeudi dernier sur une restructuration de la dette grecque (décote de 50%, équivalent à un abandon de 100 milliards d'euros de créances et quasi-mise sous tutelle du pays par des observateurs de l'UE et du FMI) est directement menacé. Et avec lui pourraient être balayés tous les pare-feu mis en place pour éviter que l'incendie ne touche l'Italie et d'autres pays de la zone euro.

Le premier ministre grec Georges Papandréou n'avait visiblement pas informé ses partenaires européens d'un possible référendum. La décision semble avoir été prise en urgence, comme une réponse à la grogne de sa majorité, Papandréou étant menacé d'un vote de censure. «La volonté du peuple grec s'imposera à nous», a déclaré Georges Papandréou lundi au groupe parlementaire socialiste en annonçant la tenue de ce référendum alors que le Pasok avait choisi, pour sa part, un vote de confiance au Parlement qui devrait intervenir vendredi à l'issue de trois jours de débats. Le premier ministre dispose d'une majorité de 153 députés au parlement (sur 300 sièges) mais fait face à des oppositions grandissantes au sein du Pasok.

«Les Grecs veulent-ils l'adoption du nouvel accord ou le rejettent-ils ? S'ils n'en veulent pas, il ne sera pas adopté. Nous faisons confiance aux citoyens. Nous croyons en leur jugement. Nous croyons en leur discernement, a poursuivi M. Papandréou. La volonté du peuple grec s'imposera à nous», a assuré le premier ministre. En cas de victoire du «non» au référendum, la constitution impose la tenue d'élections législatives anticipées.

Mardi matin, le vice-premier ministre grec et ministre des finances était hospitalisé en urgence, pour de « sérieux maux à l'estomac », ce qui donne une idée des tensions existantes... Tensions apparues de longue date avec les grèves générales à répétition qui ont frappé le pays ces derniers mois. Vendredi encore, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes du pays pour protester contre la cure d'austérité et l'accord européen intervenu la veille.

« Une bombe »

Une très large partie de l'opinion, excédée par la succession de plans d'austérité, estime que ce plan va achever de ruiner la population et donner aux créanciers et à l'Union européenne encore plus de contrôle sur la politique budgétaire du pays. L'envoi à Athènes de délégations permanentes de l'Union européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI, chargées de vérifier l'application effective des mesures liées à l'accord, fait craindre une perte totale de souveraineté. Selon un sondage paru ce week-end (réalisé par Kapa Research pour le journal To Vima auprès de 1.009 personnes), une majorité de Grecs (60%)  jugent l'accord européen négatif, 12,6% seulement le trouvant positif.

Il y a quelques jours, Mediapart interrogeait plusieurs eurodéputés grecs. Tous se montraient extrêmement critiques à l'égard de l'Europe de 2011, conduite, dans un certain chaos, par le duo Angela Merkel/Nicolas Sarkozy. «Je me sens européen, ni "pro", ni "anti"», explique Michalis Tremopoulos, eurodéputé vert et grec. «Maintenant, si M. Barroso et Mme Merkel pensent que la prospérité est réservée à une seule catégorie de nations et de peuples qui le "mériteraient", c'est peut-être le début de la fin du projet européen. Et dans cette optique, ils sont bien plus anti-européens que moi.»

 «Personne ne s'attendait à un tel référendum», dit un haut fonctionnaire de l'Union européenne cité par le Financial Times. Dans les capitales européennes, on s'inquiète d'une telle annonce qui empêchera le début de mise en œuvre de l'accord d'ici janvier et la tenue du scrutin. Il apparaît peu probable que les banques acceptent de renoncer à leurs créances si un éventuel « non » au référendum met à bas tout l'édifice et provoque une nouvelle crise de l'euro.

 «C'est une bombe», commente généralement la presse grecque ce mardi matin, notant « le pari politique» du premier ministre (ici le journal Ekathimerini). Alors qu'une large partie de l'opposition de droite ainsi que le parti communiste appellent depuis des mois à des élections législatives anticipées, Georges Papandréou a rejeté ce scénario, estimant que cela ne « ferait que repousser le problème ». Il a de nouveau appelé à un consensus politique, défendant avec vigueur l'action de son gouvernement dans les négociations européennes de ces dernières semaines.

En juin, le premier ministre avait déjà organisé un vote de confiance au parlement pour faire plier les nombreux parlementaires du Pasok qui se déclaraient opposés aux plans d'austérité successifs. Il l'avait largement emporté. Cette fois, le recours au référendum serait un moyen, selon plusieurs observateurs, de contourner le Pasok.

Du côté de l'opposition de droite, diverses manœuvres sont à l'étude. «Des élections générales sont une nécessité», a répété mardi Antonis Samaras, le chef du principal parti conservateur, Nouvelle Démocratie, qui s'oppose à un référendum, une machine «à diviser» et «à chantage», estime-t-il. Il pourrait demander à l'ensemble de ses députés de démissionner du parlement, ce qui provoquerait mécaniquement la dissolution de l'Assemblée et de nouvelles élections.

En France, l'annonce du référendum a été vivement critiquée par l'UMP Christian Estrosi, député et maire de Nice, qui juge «irresponsable» une telle initiative. Au contraire, pour Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, un tel référendum constitue «un minimum de démocratie». «Il y a eu 13 grèves générales en Grèce et chacune a réclamé un référendum, Georges Papandréou savait qu'il ne pourrait pas tenir plus longtemps sans consulter le peuple grec», a-t-il souligné sur France Info.

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31 octobre 2011 1 31 /10 /octobre /2011 22:47

LEMONDE.FR | 31.10.11 | 19h24   •  Mis à jour le 31.10.11 | 19h31

 
 

 

Des manifestants du DAL (Droit au logement) devant le siège de Paris Habitat, rue Claude-Bernard, dans le 5e arrondissement de Paris, en 2006.

Des manifestants du DAL (Droit au logement) devant le siège de Paris Habitat, rue Claude-Bernard, dans le 5e arrondissement de Paris, en 2006.AFP/STEPHANE DE SAKUTIN

Quatre mois et demi de sursis. Pour des milliers de locataires menacés d'éviction, la trêve hivernale est synonyme de répit. Une période pendant laquelle ils conserveront leur toit, même en cas de procédure judiciaire engagée par leur propriétaire. Comme chaque année, la trêve s'applique du 1er novembre au 15 mars. L'occasion de dresser le bilan de l'année écoulée.

D'après le secrétariat d'Etat au logement, "100 000 à 110 000 jugements sont prononcés en moyenne chaque année, pour 10 000 expulsions effectives avec le concours de la force publique". Contestées par les associations, ces données ne rendent que partiellement compte de la réalité. "On est plus près de 40 000 à 50 000, si on considère tous ceux qui partent avant l'intervention policière", observe Sylvie Guichard, directrice des missions sociales de la Fondation Abbé-Pierre. "L'expulsion, c'est d'abord une décision de justice", rappelle-t-elle.

En 2010, les tribunaux ont traité 142 662 contentieux et rendu 107 925 jugements de rupture de bail. "Par rapport à l'année précédente, la progression est faible, de l'ordre de 0,9 %. Mais si on considère les chiffres depuis onze ans, la hausse atteint 35 à 36 %. Une augmentation qui va de pair avec l'explosion des loyers", explique Sylvie Guichard.

Les motifs d'expulsions, eux, ne varient pas avec les années : près de 95 % concernent des impayés de loyer.

>> Voir notre infographie

>> Lire l'enquête de l'Agence nationale d'information sur le logement : "Prévention des expulsions, locataires et bailleurs face à l'impayé"

Sans surprise, les zones les plus touchées restent l'Ile-de-France, le pourtour méditerranéen, la région lyonnaise et le nord du pays. "Des bassins d'habitat tendu, où les loyers sont généralement très élevés", note Michel Fréchet, président de la Confédération nationale du logement. Rappelant que "les trois quarts des expulsions concerne le parc privé", il déplore l'absence d'"un véritable service public" en la matière. "En dehors des associations, il existe des structures dédiées au sein des maisons de justice et du droit, à l'initiative de l'appareil judiciaire. Le réseau des ADIL (agences départementales pour les informations sur le logement) joue également un rôle d'information. Elles couvrent certains besoins, mais ce n'est pas suffisant", dit-il.

Faute de structure globale, les politiques de prévention s'organisent le plus souvent au niveau municipal. Depuis plusieurs années, certains maires de Seine-Saint-Denis ont pris des arrêtés déclarant leur commune "territoire anti-expulsion". En mars 2011, ils étaient douze (Blanc-Mesnil, Bobigny, Bondy, La Courneuve, Montreuil, Saint-Denis, Saint-Ouen, Sevran, Stains, Tremblay-en-France, Villepinte et Villetaneuse) décidés à "en finir avec une pratique qui est une atteinte manifeste à la dignité humaine". Tous ont été déférés devant le tribunal administratif de Montreuil, avant de voir finalement leur décision annulée.

"Il y a un vrai problème de coordination entre les structures sociales et juridiques", regrette Sylvie Guichard, tout en soulignant que les dispositifs en place demeurent méconnus. C'est pour pallier ces manques que la Fondation Abbé-Pierre a créé en juin 2009 la plate-forme "Allô Prévention Expulsion" (APE, 0810 001 505). D'après le dernier communiqué de l'organisation, cette permanence téléphonique a recueilli plus de 4 600 appels en deux ans. Emboîtant le pas à cette initiative, le secrétariat d'Etat au logement a confié en 2010 à l'Agence nationale d'information sur le logement la mise en place d'un numéro unique gratuit, le 0805 160 075, à destination des propriétaires et des locataires.

>> Lire le bilan de l'APE pour l'année 2009-2010

"On compte environ 500 000 ménages en situation d'impayé en France. Ceux qui contactent l'APE ne sont pas forcément représentatifs, mais ce qui est frappant, c'est que les classes moyennes sont de plus en plus concernées. Bien sûr, l'immense majorité des gens qui nous appellent sont dans des situations de grande précarité, mais on trouve également des salariés, beaucoup de personnes affectées par des ruptures familiales", observe Sylvie Guichard.

En cas d'expulsion sans possibilité de relogement, les recours sont limités. Au titre du droit au logement opposable, toute personne qui a effectué une demande de logement et qui n'a pas reçu de proposition adaptée peut saisir une commission de médiation dans son département, puis exercer, dans certains cas, un recours devant le tribunal administratif. Mais la démarche peut durer jusqu'à un an. En attendant, les expulsés sont condamnés à loger chez des amis ou à l'hôtel, pour finir souvent en hébergement d'urgence

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31 octobre 2011 1 31 /10 /octobre /2011 22:32
pointdevuemonttremblant.com
Québec


Laure Waridel a présenté sa conférence devant 350 personnes. Photo: Denyse Perreault

Laure Waridel a présenté sa conférence devant 350 personnes. Photo: Denyse Perreault

Publié le 31 Octobre 2011
Denyse Perreault  RSS Feed

Sociologue, auteure, pasionaria et pionnière de l’introduction du commerce équitable au Québec, chantre de « l’écoresponsabilité », Laure Waridel dénonce sans jamais heurter. Oratrice hors-pair, elle a fait vibrer les quelque 350 personnes qui ont assisté à sa conférence, à Mont-Tremblant, le 25 octobre.

Ses exemples sont frappants. Elle discute ici de la financiarisation de l’économie : « Au prix de l’économie réelle, une tonne de céréales vaut une certaine somme », résume-t-elle, en employant un graphique éloquent. « Une fois transigée à une quarantaine de reprises, y compris via les canaux spéculatifs, son prix n’a plus rien à voir avec la réalité. L’économie, aux diktats desquels nous nous plions par ignorance, habitude ou fatalisme, est également déconnectée des limites de l’écosystème planétaire, d’où l’actuelle dilapidation de richesses non renouvelables. Or, l’économie devrait être au service de l’humanité et non l’inverse. »

Nu, non-loin et naturel

Garde-t-elle espoir malgré tout? « Le printemps arabe et le mouvement des indignés, jumelés à d’autres facteurs, me permettent de croire que nous sommes à l’aube d’un changement de paradigme », répond-elle. Qu’y pouvons-nous, individuellement? « Beaucoup! Chaque petit geste est comme une « tache d’huile. » Plus il y en a, plus elles vont se rejoindre et favoriser le changement. Prenons exemple sur les oies qui, lorsqu’elles volent en formation migratoire, s’entraident en profitant de la puissance de chacune. De plus, elles prennent la tête de la formation à tour de rôle… Tout le monde peut faire sa part et toute part est importante. » Au début 2011, dans la récente réédition de L’envers de l’assiette et quelques idées pour la remettre à l’endroit, Laure détaille son concept des 3N-J : nu, pour moins d’emballage., non-loin, pour l’achat local (les aliments voyagent en moyenne plus de 2000 kilomètres avant d’atterrir dans nos assiettes) et naturel, pour l’éradication des pesticides de synthèse qui « empoisonnent » notre alimentation. Juste pour l’élimination du gaspillage, l’encouragement du commerce équitable et la souveraineté alimentaire. Entre autres éléments.

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31 octobre 2011 1 31 /10 /octobre /2011 21:53

Le Point.fr - Publié le 28/10/2010 à 16:16 - Modifié le 30/10/2010 à 13:53

MALAKOFF-MÉDÉRIC - Le frère de Sarkozy soupçonné de tirer profit de la réforme des retraites

Guillaume Sarkozy, frère aîné du Président, est délégué général du groupe Malakoff-Médéric, un groupe de retraite complémentaire et de prévoyance © Sipa

 
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Cela pourrait être un parfait cas d'école pour la commission sur les conflits d'intérêts à laquelle participent en ce moment des hommes politiques de tous bords. Guillaume Sarkozy, frère aîné du Président, assureur de son état, bénéficierait du soutien indirect de Nicolas pour croquer le gâteau de la retraite par capitalisation, selon le site Mediapart. L'accusation, qui s'appuie sur un certain nombre de coïncidences troublantes, semble énorme : la réforme des retraites aurait été calibrée pour "asphyxier le système des retraites par répartition" et faire les bonnes affaires de Guillaume Sarkozy. En d'autres termes, les nouvelles mesures d'âge devraient accentuer la baisse du niveau de pensions publiques, et donc le besoin de recourir à des assureurs privés. Mais l'affaire est prise très au sérieux, jusqu'au Parlement, puisque mardi, le député André Gérin (PCF) a relayé ces accusations à l'Assemblée nationale, provoquant un léger malaise, peu de temps avant le vote de la réforme.

Retour sur les faits. Délégué général du groupe Malakoff-Médéric, un groupe de retraite complémentaire et de prévoyance, Guillaume Sarkozy sera dès janvier 2011 président du conseil de surveillance de Sevriena (le nom de la société est provisoire), un fonds de pension à l'américaine, typique d'un système de retraites par capitalisation. Autrement dit, un fonds d'investissement réservé à l'épargne salariale et à l'assurance retraite "supplémentaire". Sevriena est une "joint-venture" - coentreprise - issue d'un partenariat entre Malakoff-Médéric, et la Caisse nationale de prévoyance (CNP Assurances), premier assureur de personnes en France. Or le groupe privé CNP Assurances se trouve être depuis 1991 une filiale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), un groupe public, "au service de l'intérêt général et du développement économique". Pour Mediapart, c'est donc une "alliance contre nature".

"N'importe qui aurait pu parier sur le développement de la capitalisation !" (Malakoff-Médéric)

Si Sevriena ne doit entrer en activité qu'à partir de janvier 2011, son existence juridique est déjà actée. Le projet remonte à début 2008, de l'aveu même de Malakoff-Médéric. Et force est de constater que Sevriena mise sur un marché plutôt porteur, puisque ,avec la baisse prévue de 8 % du niveau des pensions de retraite en France, le Conseil d'orientation sur les retraites estime que le marché de la retraite par capitalisation représentera un pactole de 40 à 110 milliards d'euros par an à horizon 2020. Pour Mediapart, la mise en oeuvre du projet deux ans avant la réforme des retraites tend à prouver que ses instigateurs en savaient plus que les autres sur la réforme mère du gouvernement Fillon, qui favorise, selon eux, le développement d'un système par capitalisation. "Nous ne contestons pas les faits, nous en contestons l'interprétation", martèle Yann Charron, directeur général adjoint chez Malakoff-Médéric. "Il est ridicule d'insinuer que Guillaume Sarkozy aurait bénéficié d'informations, n'importe qui aurait pu parier sur le développement de la capitalisation, au regard de l'évolution démographique du pays !" explique Yann Charron.

Deuxième argument-choc du côté du groupe de prévoyance, qui s'estime victime d'"amalgame" et de "désinformation" : "La structure commune (SAS) sera une filiale à 50/50 de CNP Assurances et Malakoff-Médéric. Nous sommes un groupe paritaire et mutualiste, à but non lucratif. Et nous continuerons à appliquer les mêmes règles avec cette filiale, à savoir que les résultats financiers qui reviendront au groupe Malakoff-Médéric seront réinvestis au seul service de nos clients." Tout est fait pour ne pas impliquer personnellement le frère du Président, qui s'abstient de s'exprimer personnellement sur l'affaire. "Je rappelle que Guillaume Sarkozy est salarié de Malakoff-Médéric, il n'en est pas actionnaire et encore moins propriétaire, mais délégué général. Il n'a ni actions ni retraite chapeau ou je ne sais quoi," rappelle simplement Yann Charron.

Une seule chose est sûre : le "gâteau" de l'assurance retraite supplémentaire existe bel est bien. La question est de savoir qui va en profiter. Alors, Malakoff-Médéric, sûr de sa bonne cause, pose la question : "Est-ce qu'il ne vaut mieux pas, pour le bien de nos clients, que des acteurs comme nous, paritaires et mutualistes, non lucratifs, soient également sur ce marché ?"

 

Le député PCF André Gérin a brandi à l'Assemblée une affiche parodiant celle de la campagne de Nicolas Sarkozy, sur laquelle il est écrit "Ensemble, tout devient possible", sur une photo du Président et de son frère, Guillaume © Sipa

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31 octobre 2011 1 31 /10 /octobre /2011 14:57

resistanceinventerre.wordpress.com

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31 octobre 2011 1 31 /10 /octobre /2011 13:20
Libération - Aujourd'hui à 12h37

chroniqueChaque lundi, l'économiste Alexandre Delaigue pose une question économique qui fâche politiquement.


Par ALEXANDRE DELAIGUE chroniqueur économique

Pour rendre intelligible une réalité complexe, nous avons tendance à nous reposer sur des récits, des histoires respectant un schéma préétabli, fait d'intentions, de causalités, de morales. Pour la crise européenne, le récit dominant, encore répété par Nicolas Sarkozy jeudi dernier, par Jean-Claude Trichet (dans une interview au Monde), et par la quasi-totalité des commentateurs après l'accord de mercredi dernier, est le suivant. Les gouvernements des pays en difficulté ont agi de manière irresponsable, gérant mal les finances publiques, refusant de mener les réformes structurelles pour préserver leur compétitivité. Les marchés financiers profitent de la situation pour mener des attaques spéculatives contre l'Europe, causant les crises successives. Les problèmes bancaires sont une conséquence secondaire de cette situation.

Ceux qui sont punis sont ceux qui ont péché

La solution à la crise, dès lors, imposerait avant tout de rétablir les finances publiques des pays en difficulté par des plans d'austérité budgétaire; pour la Grèce, irrécupérable, cela passe par des allégements de dette pour la rendre tolérable. De monter contre les attaques des marchés financiers un fonds suffisamment doté pour arrêter les attaques spéculatives, le FESF. A plus long terme, il faudrait réformer les institutions de l'Union européenne pour exercer un contrôle bien plus grand sur les gouvernements, afin que ceux-ci ne puissent plus se laisser aller dans les errements passés.

Ce récit est séduisant à bien des égards. Il donne une morale à la crise: ceux qui sont punis sont ceux qui ont péché; la seule rédemption viendra de la vertu budgétaire. L'Europe n'ira bien que lorsqu'elle ressemblera un peu plus à l'Allemagne, une idée qui plaît beaucoup aux Allemands, et aux dirigeants français fascinés par le «modèle allemand» depuis des décennies. A la Banque centrale européenne de se dire que la politique menée au cours des dernières années a été irréprochable; pour les partisans du fédéralisme européen, cela offre l'opportunité de rendre inéluctables une convergence accrue entre pays. Pour les dirigeants des pays européens, le Président français tout particulièrement, c'est l'occasion d'organiser à grand renfort de dramaturgie des sommets européens de la dernière chance qui leur permet de briller devant les caméras.

Si chaque pays avait encore sa devise...

Ce récit n'a qu'un seul inconvénient : il ne correspond pas à la réalité. La réalité, c'est que l'adoption de l'euro a conduit à un afflux massif de capitaux des pays du cœur de l'Europe, dans lesquels l'investissement est faible et son rendement peu attractif, vers les pays de la périphérie, à fort investissement et plus forte rentabilité du capital. Loin d'être un aspect secondaire du problème, le système bancaire a été au centre de cet afflux massif de capitaux. Et comme pendant la crise asiatique, le reflux brutal de ces capitaux à partir de 2007 a précipité les pays périphériques dans la récession, causant la dégradation des finances publiques, qui n'est qu'un symptôme. Si chaque pays disposait encore de sa propre devise, ces déséquilibres se résorberaient par des changements de taux de change; faute de cette possibilité, chaque pays doit à sa manière trouver son mode d'ajustement.

Si réellement la crise avait été provoquée par des gouvernements impécunieux, on devrait constater que la liste des pays à fort déficit au cours de la période 2000-2007 correspond à celle des pays en difficulté aujourd'hui; ce n'est pas le cas (Why Greece, Spain, and Ireland aren't to blame for Europe's Woes»). L'Espagne, l'Irlande, avaient des finances publiques en bien meilleur état que l'Allemagne sur cette période. Le portrait-robot du pays en difficulté aujourd'hui, c'est qu'il a connu pendant 2000-2007 une balance courante de plus en plus négative, caractéristique d'afflux de capitaux de plus en plus importants ; un taux d'investissement élevé, et une inflation moyenne forte. Les pays qui s'en sortent le mieux sont dans la configuration exactement inverse. Les forts écarts d'inflation entre les pays de la zone euro traduisent eux aussi un problème systémique, et non local, dans la zone euro dans son ensemble. En se focalisant exclusivement sur l'inflation moyenne dans la zone euro, la banque centrale a laissé se multiplier les déséquilibres de balances des paiements et les divergences entre les pays européens. Il ne s'agit pas là d'une théorie fantaisiste, mais de la simple lecture des balances des paiements («What Really Caused the Eurozone Crisis?»).

Le mandat de la BCE trop restrictif

Cette réalité n'a que des inconvénients. Elle rappelle qu'une union monétaire entre pays différents n'était peut-être pas une si bonne idée que cela; que dans cette union monétaire, le mandat de la Banque Centrale Européenne est conçu de manière beaucoup trop restrictive, en se focalisant sur l'inflation; que pour rester dans la zone euro, de nombreux pays devront, localement, trouver les mécanismes institutionnels permettant des ajustements des salaires et des prix de substitution, ou devoir en sortir («Pour un retour de la drachme»). Il est plus confortable de se dire que les dirigeants européens luttent contre la finance folle et des gouvernements impécunieux; qu'il suffit d'imposer aux uns et aux autres la morale et la vertu (et de signer entretemps des chèques de plus en plus gros) pour que tout s'arrange.

Tant que la réalité n'aura pas été reconnue, l'Europe continuera de naviguer de crise en sommet de la dernière chance; on créera au passage des institutions au fonctionnement de plus en plus flou, des règles opaques dépossédant les européens de leur souveraineté; et tout cela pour rien. Quand on lutte contre la réalité, on finit toujours par perdre («Europe’s elite is fighting reality and will lose»).

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