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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 12:54
| Par Laurent Mauduit

De suspense, en réalité, il n'y en a pas. Le gouvernement fait mine d'entretenir le mystère. Des fuites intéressées ont suggéré que François Fillon annoncera lundi 7 novembre le nouveau plan de rigueur, après que Nicolas Sarkozy eut rendu ses arbitrages pendant le week-end. Mais en fait, les dés en sont depuis le début jetés : ce seront les salariés qui paieront. C'est la singularité de ce plan : même si on n'en connaît pas encore toutes les modalités, on sait dès à présent la philosophie dans laquelle il s'inscrira. Sous l'austérité, il y aura des injustices en pagaille. Et puis une ribambelle de mensonges.

La philosophie, on la connaît. C'est François Fillon, lui-même, lors d'un déplacement à Morzine (Haute-Savoie), dès samedi, qui l'a confirmée : ce sera cap à marche forcée sur l'austérité. «L'heure de vérité a sonné, il n'est pas utile de s'en prendre aux agences de notation, aux banquiers, aux spéculateurs ou à je ne sais quel bouc émissaire, pas utile de faire croire qu'il y a des trésors cachés pour financer nos dépenses publiques quand on a le record de la dépense publique et le record des prélèvements obligatoires», a dit le premier ministre. «Il n'y a pas d'autres recettes pour réduire l'endettement que de réduire la dépense. Cette réalité est incontournable, le seul programme qui vaille en 2012, c'est le retour à l'équilibre des comptes publics», a-t-il ajouté, avant de promettre que le budget de l'Etat pour 2012 sera le plus rigoureux depuis l'après-guerre.

Dans les mots, il y a bien sûr de l'emphase et de l'outrance. Voulant impressionner les marchés financiers, François Fillon joue les va-t-en-guerre et promet de la sueur et des larmes. Alors qu'en réalité, le gouvernement devrait annoncer un plan ne portant que sur environ 8 milliards d'euros.

Cela étant dit, même dans la grandiloquence un peu ridicule de François Fillon, il y a une forme d'aveu : comme la plupart des autres pays européens, le gouvernement ne veut pas mobiliser le pays pour sortir de la crise et faire reculer la spéculation. Non ! Il veut faire strictement l'inverse : punir le pays et caresser les marchés et la spéculation dans le sens du poil.

C'est donc cela la première des injustices de ce plan, qui sera dévoilé dans son détail par François Fillon dans la journée de lundi, après un conseil des ministres extraordinaire : reculant sans cesse devant les marchés financiers et la spéculation, le gouvernement va leur donner de nouveaux gages. Et ces gages, ce seront les salariés et les personnes modestes, pour l'essentiel, qui en feront les frais.

Les premières pistes de réflexions sur lesquelles travaille le gouvernement viennent confirmer ce sentiment. Voyons donc les réformes à l'étude et appliquons-nous à décrypter les injustices qu'elles charrient en même temps que les mensonges auxquels elles donnent lieu.

Quelles sont les réformes à l'étude ?

Sous la forme d'économies complémentaires ou d'impôts nouveaux, le gouvernement entend trouver 8 milliards d'euros, ou à peine moins, pour compenser les pertes de recettes fiscales induites par une croissance plus faible que prévu (1% en 2012 au lieu de 1,75% annoncé à la fin de l'été).

Selon le Journal du dimanche, le gouvernement a un temps envisagé l'instauration d'une deuxième «journée de solidarité» pendant laquelle les salariés travailleraient sans être payés, le produit de leur travail étant reversé au budget de l'Etat. En 2003, le gouvernement Raffarin avait instauré une première journée de travail offerte, pour financer les prestations destinées aux personnes âgées. D'abord fixée au lundi de Pentecôte, elle est aujourd'hui compensée par le sacrifice d'un des jours de congés compensateurs de la réduction du temps de travail, pour ceux qui en bénéficient. L'échec de cette mesure a finalement amené le gouvernement à renoncer: le ministre François Baroin a, dimanche, assuré que cette piste était abandonnée.

Depuis plusieurs semaines, il est par ailleurs acquis que le gouvernement annoncera une hausse ciblée de la TVA. Le taux normal de 19,6% devrait rester inchangé. En revanche, le taux bas devrait être relevé, selon l'une des deux variantes suivantes. Soit le gouvernement annoncerait – ce qui est le moins probable – un relèvement du taux bas, qui est actuellement de 5,5%. Soit il pourrait créer un taux intermédiaire, entre 7% et 9%, dans lequel seraient reclassés certains produits ou services aujourd'hui taxés à 5,5%, comme la TVA pour la restauration, certains transports, les services à domicile, le bâtiment ou les travaux à domicile.

Grand spécialiste du matraquage fiscal à l'époque où il était premier ministre – il a relevé les impôts de 110 milliards de francs en juillet 1995, par le biais notamment de la TVA –, Alain Juppé est sorti samedi de ses compétences ministérielles, celles des affaires étrangères, pour glousser de plaisir à l'idée que Nicolas Sarkozy pourrait s'inspirer de son exemple : «Je ne veux pas défendre la TVA. Je voudrais simplement qu'on réfléchisse (à cette hausse) et qu'on sorte un peu des idées toutes faites en disant que la TVA est un mauvais impôt», a-t-il déclaré, samedi à Bordeaux. Il n'a pas eu, en revanche, la férocité de rappeler que les balladuriens de l'époque, dont Nicolas Sarkozy était le porte-voix, lui étaient tombés dessus à bras raccourcis.

Le gouvernement a aussi travaillé sur l'idée d'une surtaxe exceptionnelle sur l'impôt des sociétés, à laquelle pourraient être assujettis les plus grands groupes. Mais nul ne sait si le projet verra effectivement le jour ou s'il sera d'abord de portée symbolique, pour faire croire à l'opinion que les entreprises sont logées à la même enseigne que les salariés.

Le plan du gouvernement devrait aussi prévoir un nouveau train d'économies sur les dépenses de l'Etat, et vraisemblablement aussi, sur les dépenses de la Sécurité sociale.

Le recul de la croissance oblige-t-il la France à se serrer la ceinture ?

On l'a vu, c'est l'argument massue du gouvernement : puisque la croissance fléchit et compromet les engagements de la France en matière de réduction de déficits publics (3% du PIB en en 2013), il faut prendre des mesures immédiates de correction.

Mais c'est une imposture, pour de nombreuses raisons. D'abord, il faut bien admettre que quand il s'agit de socialiser les pertes et de privatiser les profits, le gouvernement se moque comme de sa dernière chemise des déficits. Dans ce cas-là, il jette l'argent par les fenêtres. A preuve, pour sauver la banque franco-belge Dexia, produit d'une sulfureuse et calamiteuse privatisation, la Belgique et la France – qui selon François Fillon est au bord de la banqueroute – ont mis sur la table, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, la somme de 10 milliards d'euros en cash. Soit plus que le nouveau plan d'austérité dont on parle aujourd'hui. Sans parler de 90 milliards de prêts pourris qui ont été pris en garantie...

On touche ici du doigt l'injustice scandaleuse du plan : les banques, dont Dexia, qui ont alimenté de folles spéculations depuis 2007, ont toujours bénéficié de la plus totale sollicitude du gouvernement ; et aujourd'hui, ce sont pour l'essentiel les salariés qui sont invités à payer les pots cassés.

Autre preuve que l'argument du fléchissement de la croissance est une imposture : le gouvernement dispose de nombreux moyens pour faire entrer de l'argent dans les caisses de l'Etat, sans mettre les Français au piquet. L'exemple de l'Allemagne l'atteste : dans le courant du mois d'août, elle a en effet conclu un accord avec la Suisse au terme duquel elle va recevoir environ 20 milliards d'euros en dédommagement de l'évasion fiscale dont elle a pâti. Cet accord entre Berlin et Berne autorise les contribuables allemands à placer leur fortune en Suisse, à condition qu'ils versent une taxe de 26,375% sur leurs rendements en capitaux. Ce montant sera prélevé à la source puis reversé au fisc allemand, afin de garantir l'anonymat de la procédure. Il s'agit donc d'un système de prélèvement libératoire.

La France, elle, refuse le principe d'un tel accord. Avec un argument qui est honorable : on ne transige pas avec la fraude fiscale. Fort bien ! Mais le scandaleux paradoxe, c'est que la lutte contre l'évasion fiscale – dont quelques-uns des grands financiers de l'UMP ont été les champions, des Bettencourt aux Wildenstein – n'a pourtant pas avancé d'un pouce.

En clair, si la France était vraiment en difficulté financière – ce qui n'est pas le cas, nous allons le voir –, il y aurait de nombreuses pistes possibles à explorer avant d'annoncer une nouvelle punition sociale.

La France est-elle au bord de la faillite ?

Là encore, cette dramatisation, à laquelle procèdent Nicolas Sarkozy et François Fillon, a une raison cachée, qu'il faut savoir décrypter. Car elle vise implicitement à faire croire aux Français qu'ils vivent au-dessus de leurs moyens, et qu'ils doivent accepter de faire des sacrifices, sauf à laisser derrière eux des dettes que leurs enfants devront plus tard éponger. C'est une dramatisation dans un souci de culpabilisation.

Or, il est mensonger de dire que les déficits proviennent de dépenses publiques exorbitantes. S'il y a d'abord une raison qui explique les déficits publics français, et donc l'endettement, c'est la course folle aux baisses d'impôts qui a eu lieu depuis deux décennies, et qui s'est accélérée depuis 2007.

Rendu public le 20 mai 2010, un rapport rédigé par deux hauts fonctionnaires et se concentrant seulement sur les dix dernières années en donne une exacte mesure (lire Ces dix années de cadeaux fiscaux qui ont ruiné la France). Il s'agit du «Rapport sur la situation des finances publiques», dont les auteurs étaient Jean-Philippe Cotis, l'actuel directeur général de l'Insee, et son prédécesseur, Paul Champsaur, et que l'on peut consulter ci-dessous:

 

(à voir sur le site Médiapart)

A destination du premier ministre, ce document faisait en particulier ce constat : «Depuis 1999, l'ensemble des mesures nouvelles prises en matière de prélèvements obligatoires ont ainsi réduit les recettes publiques de près de 3 points de PIB: une première fois entre 1999 et 2002; une deuxième fois entre 2006 et 2008. Si la législation était restée celle de 1999, le taux de prélèvements obligatoires serait passé de 44,3 % en 1999 à 45,3 % en 2008. En pratique, après réduction des prélèvements, ce taux a été ramené à 42,5 %. À titre d'illustration, en l'absence de baisses de prélèvements, la dette publique serait environ 20 points de PIB plus faible aujourd'hui qu'elle ne l'est en réalité générant ainsi une économie annuelle de charges d'intérêt de 0,5 point de PIB.»

Le rapport n'en dit pas plus... Mais le chiffre laisse pantois: la dette publique serait donc de 20 points de PIB inférieure à ce qu'elle est aujourd'hui sans ces baisses d'impôts décidées depuis dix ans.

Le chiffre mérite un temps de réflexion. Près de 20 points de PIB en moins! Autrement dit – et ce sont des experts qui travaillent pour le gouvernement qui le suggèrent –, la France, malgré la crise, serait presque encore en conformité avec les sacro-saints critères de Maastricht si ces baisses d'impôts n'étaient pas intervenues, et notamment le critère européen qui fait obligation à ce que la dette d'un Etat ne dépasse pas 60% de sa richesse nationale. Concrètement, sans ces baisses d'impôts, la France aurait certes crevé ce plafond, mais dans des proportions raisonnables. Juste un chouïa...

Un autre document, publié en prévision du traditionnel Débat d'orientation budgétaire (DOB), qui s'est tenu le 6 juillet 2010 à l'Assemblée nationale, vient confirmer ce constat. Et celui-là aussi est au-dessus de tout soupçon, puisque son auteur est Gille Carrez, le rapporteur général (UMP) de l'Assemblée nationale. Dans ce «Rapport d'information», on fait en effet des découvertes stupéfiantes. «Entre 2000 et 2009, le budget général de l'Etat aurait perdu entre 101,25,3 % de PIBet 119,3 milliards d'euros6,2 % de PIBde recettes fiscales, environ les deux tiers étant dus au coût net des mesures nouvellesles «baisses d'impôts»et le tiers restant à des transferts de recettes aux autres administrations publiquessécurité sociale et collectivités territoriales principalement», peut-on y lire. Ce rapport, le voici:

 

(à voir sur le site Médiapart)

Cette évaluation, qui recoupe celle du rapport Cotis-Champsaur, vient confirmer ce que personne ne veut aujourd'hui admettre: la France serait, malgré la crise, presque dans les clous de Maastricht, ou peut-être même totalement, si ces baisses d'impôts inconsidérées n'étaient pas intervenues. Les chiffres sont là, incontestables! Respectant ses engagements européens, la France ferait figure de bon élève de la zone euro et n'aurait pas à envisager un plan d'austérité.

 

Mais l'intérêt de ce rapport écrit (avec un indéniable courage pour un membre de la majorité UMP) par Gilles Carrez, c'est qu'il s'applique aussi à évaluer qui ont été les principaux bénéficiaires de ces 77,7 milliards d'euros de baisses d'impôts depuis dix ans. Et là encore, la réponse est très éclairante. S'appuyant sur le graphique ci-contre, le rapport écrit: «La moitié des allègements fiscaux décidés entre 2000 et 2009 ont concerné l'impôt sur le revenu. Le manque à gagner en 2009 sur le produit de cet impôt s'établit en effet à environ 2% de PIB, contre 0,6% de PIB pour la TVA et 0,5% de PIB pour l'Impôt sur les sociétés (IS).»

Le rapport relève ainsi que de 2000 à 2009 le montant total des baisses de l'impôt sur le revenu a atteint de 32,9 à 41,6 milliards d'euros. Cette indication est évidemment majeure. Car comme ne sont assujettis à l'impôt sur le revenu que les 50% des contribuables les plus fortunés, cela veut donc dire que l'essentiel des baisses d'impôts (41,6 milliards d'euros sur 77,7 milliards d'euros) a profité à ces ménages les plus favorisés sous la forme de baisses de l'impôt sur le revenu.

Bref, la France n'est pas au bord de la faillite. A cause de cette politique irresponsable de baisse des impôts, à cause du dynamitage de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et des droits de succession, jusqu'au durcissement du bouclier fiscal, la droite a seulement trop choyé les plus grande fortunes et les revenus élevés. Dans des proportions telles et pendant tellement d'années, que les finances publiques ont fini par en être ébranlées.

Le gouvernement n'a-t-il pas raison de relever la TVA qui est un impôt indolore ?

Le bilan que nous venons de passer en revue de ces dix dernières années (et qui met en cause aussi la gauche, responsable des toutes premières baisses d'impôt sur le revenu) souligne ce qu'il y a de fallacieux dans l'argument dont joue le gouvernement.

Car effectivement, le gouvernement fait valoir que la TVA est socialement indolore. Toue honte bue, certains osent même parler de « TVA sociale ».

Mais en fait, il n'est pas difficile de comprendre le tour de passe-passe. Si, pendant plus de dix ans, les gouvernements successifs ont baissé les impôts, et au premier chef l'impôt sur le revenu, qui est un impôt progressif (plus on est riche, plus on paie); et si désormais le gouvernement relève les impôts, en commençant par la TVA, qui est un impôt dégressif (plus on est pauvre, plus on paie), la boucle est en quelque sorte bouclée : c'est un immense mouvement de redistribution fiscale qui est en train de s'achever, avec ce nouveau plan d'austérité, au profit des plus riches et au détriment des plus pauvres.

 

Le fait que le gouvernement choisisse de relever le taux de TVA de 5,5%, totalement ou partiellement, vient naturellement encore accentuer ce constat. Car la plupart des services ou produits assujettis à ce taux ont une vocation sociale. Un rapport intéressant établi en mai 2011 par une autorité elle aussi au-dessus de tout soupçon, le Conseil des prélèvements obligatoires (qui est une annexe de la Cour des comptes), établit par avance la supercherie : minutieuse, l'étude démontre en effet par le menu le caractère violemment régressif de la TVA (lire Pour une nouvelle nuit du 4-Août). Le graphique ci-dessus, qui en est extrait, n'est qu'une des très nombreuses illustrations fournies par ce rapport. Ce rapport, le voici: (voir sur le site Médiapart)

 

Cette mesure fiscale est donc particulièrement injuste. Mais elle est aussi emblématique du chaos et de la panique dans lesquels sont pris Nicolas Sarkozy et son gouvernement. Alors que tous les experts ont dénoncé par avance l'abaissement de la fiscalité sur la restauration de 19,6% à 5,5%, en faisant valoir que ce serait affreusement coûteux pour les finances publiques (plus de 3 milliards d'euros), que cela ne créerait aucun emploi et que cela servirait seulement à gonfler les marges des bistrotiers et patrons de restaurants, Nicolas Sarkozy n'en a fait qu'à sa tête et a pris cette mesure aberrante en 2009. Et voilà aujourd'hui qu'il est de nouveau obligé de défaire ce qu'il avait fait. Comme dans le cas du bouclier fiscal. Le même entêtement, les mêmes fortunes publiques en pure perte, et en fin de course, la même volte-face. Sans le moindre remords, sans la moindre excuse, presque avec fanfaronnade...

 

Et s'il faut parler de marche arrière, il y en a une encore plus spectaculaire. Mille fois, Nicolas Sarkozy a répété que jamais au grand jamais il ne releverait un impôt. Mille fois, il a mis au défi ses contradicteurs de prouver qu'il n'avait pas tenu parole (vidéo ci-contre). C'était en somme le promesse majeure de son quinquennat. Avec le relèvement de la TVA, venant après des rafales d'autres hausses d'impôt, voilà donc la promesse de nouveau bafouée.

C'est dire si ce gouvernement marche de travers, sous la férule d'un chef de l'Etat – on aurait envie de dire... d'un chef de clan – qui à défaut de sauver la France aimerait bien se sauver lui-même. Mais dans les violentes turbulences de la crise, ses commandements apparaissent injustes tout autant que désordonnés.

Résultats : on ne sait pas bien où va la France. Mais on sait encore moins où va Nicolas Sarkozy...

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 12:23

LEMONDE.FR | 07.11.11 | 13h00

 
 

François Fillon, le 7 novembre 2011, à Matignon.

François Fillon, le 7 novembre 2011, à Matignon. AFP/JACQUES DEMARTHON


Moins de trois mois après avoir présenté un plan d'économies de 11 milliards d'euros pour 2012, François Fillon a de nouveau joué lundi 7 novembre le rôle de celui qui annonce les mauvaises nouvelles. Une partition qu'il affectionne.

>> Lire l'article : Préposé aux mauvaises nouvelles, M. Fillon prépare le plan de rigueur

Le mot de "faillite" n'est "plus un mot abstrait" car "notre souveraineté financière, économique et sociale" exige "des efforts collectifs et prolongés et même quelques sacrifices", a souligné M. Fillon en ouverture de sa conférence de presse sur la présentation du plan d'austérité.

Ce plan prévoit notamment que le report de l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans soit avancé d'un an pour prendre effet en 2017 et non en 2018. Il prévoit également le relèvement du taux réduit de TVA de 5,5 % à un taux intermédiaire de 7 % "sur tous les produits et les services à l'exception des produits de première nécessité notamment l'alimentation" ; une majoration de 5 % de l'impôt sur les sociétés pour les grands groupes ; une poursuite de la réduction niches fiscales... Objectif : "économiser 100 milliards d'euros pour parvenir à 0 déficit en 2016".

>> Lire le détail des mesures : Rigueur : un plan pour sauver le triple A

En soulignant que le mot de "faillite" n'est "plus un mot abstrait", M. Fillon rappelle, en creux, que son analyse du début du quinquennat était pertinente. Convaincu que la réduction des déficits passe avant tout, selon lui, par une baisse des dépenses, M. Fillon se disait dès septembre 2007 "à la tête d'un Etat en faillite".

 

 

UNE PIQUE AU PS

Depuis, le chef du gouvernement cultive cette ligne rigoriste, incarnant au sein de l'exécutif le garant d'une gestion rigoureuse des finances publiques, alors que le chef de l'Etat se pose de son côté en "président protecteur" cherchant un chemin médian entre rigueur et la poursuite des déficits.

En novembre 2007, Nicolas Sarkozy avait d'ailleurs assuré que la France n'était pas en faillite :

 

(Montage vidéo réalisé par Salam93)

(POUR VOIR LA VIDEO, APPUYER SUR "Ctrl" (clavier) ET CLIQUER SUR "Salam93" (ci-dessus)

 

"Le temps est venu d'ajuster les efforts de la France. Avec le président de la République, nous n'avons qu'un seul objectif, celui de protéger les Français contre les graves difficultés que rencontrent aujourd'hui plusieurs pays européens", a déclaré le premier ministre. "Notre pays ne doit pas être condamné un jour à mener une politique imposée par d'autres. Je veux dire aux Français que l'effort budgétaire et financier d'aujourd'hui est un choix que nous faisons pour la Nation et pour les générations à venir", a insisté le chef du gouvernement.

M. Fillon a également critiqué les socialistes, sans les nommer directement. "Pour réussir à revenir à l'équilibre des finances publiques en 2016, nous n'y arriverons pas seulement en faisant une augmentation des impôts, comme le propose l'opposition", a-t-il lancé.

"Ce n'est pas une rupture que nous proposons mais une accélération des réformes" mises en place depuis 2007, a-t-il ajouté. Le premier ministre a également affirmé que la crise actuelle n'est pas seulement imputable à la crise survenue en 2008, mais à trente années de laxisme dans la maîtrise des déficits publics.

Alexandre Lemarié

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 12:18

LEMONDE | 07.11.11 | 11h56   •  Mis à jour le 07.11.11 | 12h47

 

Le premier ministre a annoncé de nouvelles mesures d'austérité, dont une accélération de la réforme des retraites, censées rapporter 17 milliards d'euros en 2016.

 

 

Le premier ministre, François Fillon, à l'Assemblée nationale.

 

Le premier ministre, François Fillon, dévoile lundi 7 novembre à midi, à l'issue d'un conseil des ministres exceptionnel, un nouveau plan anti-déficit destiné à assurer le retour à l'équilibre des comptes publics en 2016.

Les mesures prévues, qui sont pour une part structurelles, rapporteront un peu plus de 7 milliards d'euros en 2012 et 17 milliards en 2016.

Outre des relèvements d'impôts sur les sociétés et de TVA à taux réduit, le nouveau plan Fillon, le deuxième après celui du 24 août, comporte une mesure surprise sur les retraites. L'âge légal de départ à 62 ans est ainsi avancé à 2017 au lieu de 2018. Il est aussi prévu une désindexation partielle de certaines dépenses (prestations familiales et aides au logement).

Ces annonces visent à rassurer les marchés et les agences de notation sur la volonté du gouvernement d'alléger le coût du modèle social français.

EFFORT "À PEU PRÈS ÉQUILIBRÉ"

Destiné à conforter la trajectoire de redressement des comptes publics, à savoir les 3 % de produit intérieur brut (PIB) de déficit public en 2013 et le retour à l'équilibre en 2016, malgré la révision à la baisse de la croissance de 1,75 % à 1 %, ce plan comporte à la fois des hausses partielles d'impôt et des économies.

L'effort était présenté lundi matin de source gouvernementale comme "à peu près équilibré" entre dépenses et recettes, contrairement aux mesures du 24 août qui étaient très majoritairement constituées de hausses d'impôts (11 milliards d'euros sur un total de 12 milliards). A elle seule, la mesure sur les retraites représentera une économie de plus de 4 milliards d'euros d'ici à 2016.
 

"Nous veillerons à ce que le budget de la France soit cohérent avec une révision de la croissance de la France. Ce qui compte c'est le cheminent de la France et ce cheminement sera respecté scrupuleusement", avait indiqué, vendredi 4novembre, en clôture du G20 de Cannes Nicolas Sarkozy, soucieux de tenir quoi qu'il arrive ses engagements de redressement, alors que les agences de notation surveillent de près la dette de la France, dont le AAA est jugé précaire.

"Si Nicolas Sarkozy perd le triple A, il est mort. La philosophie de ce plan est simplissime et correspond à ce que souhaitent le FMI et les agences de notation: des mesures extrêmement engageantes à terme, mais qui ne pèsent pas sur la conjoncture immédiate: le plan est récessif au minimum aujourd'hui, mais comporte des effets forts et irréversibles à moyen terme", explique un conseiller de Nicolas Sarkozy.

Par crainte d'une récession, le chef de l'Etat n'avait pas donné de tour de vis budgétaire majeur depuis la rentrée, alors qu'une partie de l'électorat, notamment à droite, y était prêt, voire l'attendait. Jean-Louis Bourlanges, président de la fondation du Centre, l'avait accusé de "couper la queue du chat par petits bouts", au lieu d'annoncer un plan massif et cohérent.

Bien que moins perceptible à court terme par l'électeur-contribuable que des mesures plus dures immédiatement – M. Sarkozy a veillé à ne pas s'en prendre à l'électorat âgé, son dernier socle : il ne touche pas à l'indexation des salaires – le plan Fillon portera progressivement ses fruits et aura un impact durable.

M. Sarkozy, qui n'avait pas suivi le conseil de Raymond Soubie, son conseiller social, de reporter à 63 ans l'âge légal de départ à la retraite, a finalement choisi d'enfoncer le clou sur l'une des réformes majeures du quinquennat. Ce faisant, il relance aussi les interrogations sur la manière dont le PS peut compenser le coût d'un retour aux 60 ans. François Hollande va devoir sortir du flou, tant sur le financement que sur la durée de cotisation.

Côté économies, le principal avantage de la mesure sur les retraites est qu'elle monte en charge progressivement. La génération née en 1952 travaillera un mois de plus par rapport à ce qui était prévu dans la réforme de 2010, celle née en 1953 deux mois de plus et ainsi de suite, jusqu'à la généralisation des 62 ans pour tous en 2017.

RÉDUCTIONS DES NICHES

Les prestations familiales et les aides au logement seront revalorisées de 1 % seulement (comme la croissance) en 2012. Le mode d'indexation des retraites et des revenus de remplacement (minima sociaux…) ne change pas. La réduction des niches sera poursuivie avec la suppression en 2013 du dispositif Scellier sur les investissements locatifs, le recadrage de l'éco-prêt à taux zéro (PTZ) et du crédit d'impôt sur le développement durable.

Comme le laissaient entendre MM. Juppé et Copé, les taux de TVA à 5,5 % seront relevés à 7 %, comme en Allemagne, sauf pour les produits de première nécessité, le gaz et l'électricité et ce qui concerne les personnes handicapées. Sont notamment concernés par cette augmentation la restauration et les travaux de rénovation des logements. Un dispositif qui rapportera au total 1,8milliard d'euros. Enfin l'impôt sur les sociétés sera majoré. Mais cette surtaxe ne concernerait que les très grandes entreprises, celles qui font plus de 250 millions de chiffre d'affaires.

Le président, qui se rend mardi 8 novembre à Strasbourg, devrait y faire le "service après vente" du plan Fillon. En dressant devant des étudiants le bilan du G20 de Cannes et en revenant sur le contenu et l'esprit des mesures annoncées par son premier ministre.

Claire Guélaud et Arnaud Leparmentier

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 12:11

LEMONDE | 07.11.11 | 12h09

 
 

 

La chancelière allemande Angela Merkel entourée de membres du Bundestag, le 26 octobre 2011.

La chancelière allemande Angela Merkel entourée de membres du Bundestag, le 26 octobre 2011. REUTERS/FABRIZIO BENSCH

Berlin, correspondant - Alors qu'en France, Nicolas Sarkozy cherche à réaliser 7 milliards d'euros d'économies sans brider la croissance ni accroître son impopularité, en Allemagne, la chancelière Angela Merkel tente de diminuer les impôts d'environ autant.

L'exercice est à peine plus simple. Dimanche 6 novembre, il a fallu près de huit heures aux dirigeants de la coalition au pouvoir à Berlin pour se mettre d'accord sur une baisse d'impôt de 2 milliards d'euros en 2013 et de 4 milliards en 2014.

Le seuil du revenu imposable sera relevé, ce qui favorisera les faibles revenus. Manque à gagner pour l'Etat : environ 4 milliards d'euros. Par ailleurs, le barème de l'impôt sera révisé pour mieux prendre en compte l'inflation. Gain pour les contribuables : 2,2 milliards d'euros.

Enfin, diverses mesures ont été annoncées : le ministre des transports reçoit un milliard de plus pour la modernisation des routes et, à partir de 2013, les familles qui gardent à domicile leurs enfants de 2 et 3 ans recevront 100 euros par mois (150 euros en 2014).

Cette générosité de l'Etat s'explique par des raisons économiques et politiques. Grâce à une croissance forte en 2010 et très correcte en 2011 (respectivement 3,6 % et sans doute 2,9 %), les rentrées fiscales atteignent un niveau dépassant les prévisions. En 2011, ces recettes devraient atteindre 571,2 milliards d'euros, soit 40 milliards de plus qu'en 2010.

Que faire de cette "cagnotte" ? Depuis des semaines, les trois partis au pouvoir (la CDU, la CSU bavaroise et le parti libéral) s'opposent sur le sujet.

LEÇON DE RIGUEUR

De plus, la baisse de certains impôts nécessite l'accord du Bundesrat (la seconde chambre du Parlement), dominé par l'opposition. Or, non seulement celle-ci n'entend pas baisser les impôts, mais le Parti social-démocrate (SPD) menace de saisir la Cour constitutionnelle de Karlsruhe.

Motif ? "Le frein à la dette inscrit dans notre Constitution prévoit que toute augmentation conjoncturelle des impôts doit servir à réduire les déficits. Si la CDU/CSU et le FDP devaient transgresser cette règle, le SPD porterait plainte devant la Cour constitutionnelle", explique Sigmar Gabriel, président du SPD, dans l'hebdomadaire Bild am Sonntag, pas fâché de donner une leçon de rigueur à la droite.

Malgré les recettes record, la dette publique devrait s'accroître de 25 milliards cette année. Moins que les 48 milliards prévus, mais la dette devrait représenter environ 80 % du produit intérieur brut. A l'heure où les dettes publiques sont le principal problème de l'Europe, nombre d'Allemands privilégient le désendettement de l'Etat à la baisse des impôts. Mais, en donnant un coup de pouce aux plus modestes, Angela Merkel complique la tâche de l'opposition.

Frédéric Lemaître

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 15:12
Libération - Hier à 15h46 (Mis à jour aujourd'hui à 12h48)


François Fillon. (Gonzalo Fuentes / Reuters)

D'ultimes consultations se poursuivaient dimanche autour d'un nouveau plan d'austérité, avant sa présentation lundi par François Fillon après le Conseil de ministres. Le Premier ministre pourrait annoncer, entre autres mesures, une hausse ciblée de la TVA, la seconde "journée de solidarité" ayant en revanche du plomb dans l'aile.

"L'heure de vérité a sonné", a averti le Premier ministre alors que l'exécutif, sitôt le chapitre du G20 refermé, se remettait à la tâche ce week-end pour dénicher les 6 à 8 milliards d'euros indispensables au respect des engagements financiers internationaux de la France.

Signe de la gravité des temps, outre le Premier ministre, quatre poids lourds du gouvernement, François Baroin (Economie), Valérie Pécresse (Budget), Xavier Bertrand (Travail) et Roselyne Bachelot (Solidarités), se sont retrouvés samedi à l'Elysée pour en débattre avec le président Nicolas Sarkozy.

«L'un des plus les plus rigoureux depuis 1945»

Rien n'a filtré à l'issue de cette réunion d'un peu plus d'une heure mais selon certaines sources gouvernementales, l'idée d'une nouvelle "Journée de solidarité", sur le modèle de celle qui concourt depuis 2004 à la prise en charge des personnes âgées et des handicapés, tenait "moins la corde" dimanche.

Quoi qu'il en soit, François Fillon a prévenu que le budget 2012 serait "l'un des plus rigoureux depuis 1945", alors que l'économie française s'enfonce dans le marasme, avec une prévision officielle de croissance ramenée de 1,75% à 1%.

Abonné à l'annonce des mesures qui fâchent, après avoir déjà présenté fin août un premier plan de rigueur de 12 milliards d'euros, le Premier ministre détaillera "de sa bouche" les nouvelles mesures, comme l'a indiqué dimanche le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé. Ces annonces interviendront à l'issue d'un Conseil des ministres exceptionnellement reporté à lundi pour cause de G20.

Au lendemain de ce sommet présidé par la France et qui a fait de la crédibilité des Etats son credo en pleine crise de la Grèce et de la zone euro, au point de placer l'Italie sous la surveillance du Fonds monétaire international (FMI), la France est plus que jamais sous pression.

Depuis octobre, Paris vit sous l'épée de Damoclès des agences de notation. Moody's a placé le précieux "Aaa" de la France sous observation et s'est donné trois mois pour décider ou non d'abaisser la perspective de la note française de "stable" à "négative".

Si l'agence américaine franchissait ce premier pas vers une dégradation de la France, les effets économiques et politiques seraient dévastateurs à quelques mois de la présidentielle.

TVA

Sur le détail des mesures, les débats au sein du gouvernement allaient encore bon train dimanche. Ministre influent, Alain Juppé a de nouveau défendu l'idée d'une hausse ciblée de la TVA, "un impôt qui est bon pour l'emploi".

Le taux réduit appliqué à la restauration, aux travaux de rénovation des logements ou aux divers emplois à domicile pourrait être relevé de 5,5% à 7%, au grand dam de ses bénéficiaires.

Autre piste fiscale envisagée : une surtaxe exceptionnelle sur l'impôt des sociétés, visant les grands groupes.

L'opposition et les syndicats ont déjà sonné la charge. Le candidat PS à la présidentielle François Hollande verrait dans une hausse de la TVA "la preuve de l'inconstance, de l'incohérence de la politique qui est menée depuis 2007".

Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche, fustige "cette politique (qui) conduit à un affrontement avec le peuple et à l'affrontement des peuples entre eux".

Quant au président socialiste de la commission des Finances de l'Assemblée, Jérôme Cahuzac, il estime que "9 à 10 milliards d'euros" d'économies ou de recettes fiscales nouvelles seraient en réalité nécessaires, jugeant qu'il "suffirait de supprimer le paquet fiscal voté en 2007" pour y parvenir.

A l'unission, le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, et celui de la CGT Bernard Thibault ont rejeté l'idée d'une nouvelle journée de solidarité, qu'ils ont assimilée à du "travail gratuit".

(AFP

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 12:45
Vu dans la rue - Rue89  06/11/2011 à 12h11


L'itinéraire customisé de la ligne 3 (Pierre Breteau)

Dans des rames de métro de la RATP, les schémas indiquant l'itinéraire de la ligne 3 ont été détournés par des plaisantins, qui, à la place de la station Bourse, ont collé des autocollants à la manière de ceux apposés par la RATP pour annoncer des travaux. Exemple de message (photo ci-dessus) :

« Bourse : fermeture définitive.

Pour tous les capitalistes endeuillés, une cellule d'aide psychologique a été mise en place au Fouquet's. »

Des photos sur Twitter montrent d'autres détournements de la station :

« Bourse : fermeture définitive.

Suite au renversement du système économique, la Bourse a été fermée. Pour toute réclamation, allez vous faire foutre. »

Ou celui-ci :

36sbl.jpg
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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 12:37
yetiblog.org -Rue89 - Le Yéti
Publié le 05/11/2011 à 03h03

 

Ça y est, les 20 délégations du G ont abandonné leur forteresse cannoise. Les autochtones vont enfin pouvoir retourner musarder sur la Croisette sans être alpagués comme vulgaires altermondialistes en puissance ou suppôts d'Allah en goguette.

En attendant, dressons sans tarder le bilan de cette petite agape croquignolette entre copains et constatons ses premières conséquences sensibles (très sensibles).

Un bilan positif, forcément positif

  • La Grèce renvoyée sans ménagement à ses chères études, sans confirmation du versement de 8 milliards promis en 2010, malgré l'annulation officielle de son référendum, et alors que son ministre des Finances réclame dix fois plus en urgence pour avant février 2012.
  • L'Italie mise sous tutelle du FMI à la demande de Berlusconi... qui refuse néanmoins toute aide de celui-ci ( ? ) ! « Le problème de l'Italie, c'est sa crédibilité » (Lagarde, directrice du FMI).
  • Fonds européen de stabilité financière (FESF) : Merkel reconnaît que « pratiquement aucun des pays présents » n'a encore « annoncé vouloir participer » à ce fonds déterminant pour la zone euro.
  • Les paradis fiscaux bientôt mis « au ban de la communauté » selon Sarkozy (ça ne fait jamais que la seconde annonce – stérile – de ce type en trois ans, mais bon, ça fait chic).

Des conséquences qui le sont moins

  • Nouveau pic des taux longs italiens à 6,4% témoignant d'un net regain de confiance des investisseurs (non, c'est une blague ! ).
  • Places boursières de retour sur terre (CAC40 à -2,25% vendredi).
  • 29 banques annoncées comme présentant des risques systémiques (dont Goldman Sachs, Deutschebank, BNP, Société Générale, Crédit Agricole...)
  • Nouveau plan de rigueur en France annoncé dès lundi pour faire face à la révision en baisse des prévisions de croissance pour 2012.

Quant au communiqué final de ce G20, nous vous en épargnons le détail, tout en habituelles déclarations d'intentions creuses et pieuses. Lisez seulement les neuf intitulés de ses chapitres. Et sachez que l'expression « nous nous félicitons... » y est employée à huit reprises.

Les peuples du monde entier, européens et grecs en particulier, n'ont plus qu'à remercier chaleureusement leurs « sauveteurs ».

« Nous avons dû lutter contre les vieux ennemis de la paix – le monopole industriel et financier, la spéculation, la banque véreuse, l'antagonisme de classe, l'esprit de clan, le profiteur de guerre. »
(Non, non, pas Obama/Sarkozy lors de leur inénarrable prestation brosse-à-reluire télévisée du 4 novembre, mais FD Roosevelt en 1936 au Madison Square Garden.)

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 12:25
Chez Sylvain Gouz

Dans son blog, Sylvain Gouz analyse l'économie, la société et les média, avec les yeux ouverts, l'esprit aiguisé et le souci de s'adresser à tous, de faire œuvre de pédagogie, bref de remplir un rôle de citoyen-journaliste.

Démocratie en Europe : zut, encore raté !
Sylvain Gouz
Journaliste
Rue89  - Publié le 05/11/2011 à 03h15

 

Les palinodies et les virevoltes grecques sont bien difficiles à comprendre ou à interpréter vues des autres pays européens.

Trop d'austérité pour mon peuple : je fais un référendum. Sarkozy et Merkel me grondent : j'annule le référendum. J'ai la confiance de mon Parlement : je démissionne de mes fonctions… Sans doute Papandréou entrevoit-il une logique dans l'enchaînement de ces séquences. Nous, non.

Mais le référendum grec renvoyé aux calendes, c'est une occasion manquée pour un peuple européen de donner l'exemple aux autres de ce que pourrait peser une pratique démocratique en temps de crise.

Comment vont se comporter désormais les citoyens grecs ? On le saura dans les quelques jours et semaines à venir. Au-delà de l'indignation, ils pouvaient trouver dans le référendum une façon « légale » de marquer leurs désaccords, de « renverser la table » Pour l'heure, c'est raté.

Paradoxe italien et berlusconisme

Mais déjà le regard se tourne vers l'autre rive de l'Adriatique (ou plutôt de la mer Ionienne), autrement dit l'Italie.

Ne revenons pas ici sur le paradoxe, maintes fois souligné dans les médias, qui voit des paramètres économiques fondamentaux plutôt bons (meilleurs même, dit-on, qu'en France) s'accompagner d'une défiance accentuée des élèves européens « vertueux », Allemagne en tête, et des marchés, toujours prompts à mettre en joue une nouvelle cible. Mais sans doute les errements du berlusconisme sont-ils pour quelque chose dans la vulnérabilité de la péninsule.

Ce qui fait son originalité voire son exemplarité aujourd'hui, c'est l'acceptation, contrainte et forcée devant le tribunal du G20, d'une surveillance du FMI. On dit pudiquement « surveillance » pour ne pas froisser nos amis italiens, on pourrait parler de mise sous tutelle.

Pour parler clair, les Italiens sont conduits, d'une main de fer, à couper dans leurs dépenses publiques, réviser à la baisse leurs prestations sociales, accélérer leurs privatisation… On connaît, c'est la « méthode grecque ».

Et on voit les résultats : croissance négative (-4,2% l'an dernier, -5,5% cette année, chômage frôlant les 20%) et déficits publics qui se creusent au lieu de régresser. Une voie sans issue.

Purge et humiliation

Serait-ce parce qu'on a laissé les Grecs continuer de se gouverner démocratiquement et souverainement eux-mêmes ? C'est probablement ce que pensent Sarkozy et Merkel, couple régnant autoproclamé de l'Europe. Puisqu'ils accompagnent la purge infligée à l'Italie d'une punition humiliante : la prise en main des manettes économiques, même pas par la Commission européenne, mais par le FMI (comme n'importe quelle Argentine en faillite voici dix ans).

Le message ne s'adresse pas qu'à l'Italie. Gare à ceux qui s'écartent du droit chemin, madame Lagarde et ses boys sont prêts à débarquer chez eux avec leurs calculettes et leurs machines à couper dans les budgets. Et tant pis si les peuples concernés ne sont pas contents (changez les peuples).

L'atout de la France

Et la démocratie dans tous cela. Imaginons Berlusconi lancer un référendum sur la potion qu'on veut infliger à son pays !

En France, nous n'en sommes pas là. Se mettant délibérément dans la roue d'Angela Merkel, Nicolas Sarkozy pense avant tout à son avenir personnel. S'il faut serrer la vis des Français pour avoir l'air sérieux, allons-y, la hausse de la TVA, promise pour ce lundi, y pourvoira.

Mais en France nous avons un atout formidable. Il y a une élection présidentielle dans six mois…

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 18:25

Alain Joxe, sociologue et chercheur en géopolitique, rebondit sur L'Empire de la valeur, le nouveau livre d'André Orléan, en rappelant  l'histoire de l'esclavage pour dette condamné par Solon et Aristote, parce qu'il s'agissait, précisément, d'une atteinte fondamentale à la démocratie.

«La seule liberté réelle qui restera toujours au peuple grec

c'est de savoir bien  précisément comment il est tenu esclave.»

Yannis Makriyannis, Mémoires.

 

puceinvite.jpgAndré Orléan a tout a fait raison de soumettre l'analyse de la crise financière, dans le cas grec, à l'analyse politique, ce qui maintient «le peuple» au moment souverain  de la causalité politique. La crise, est immédiatement  politique, même si la faillite est économique et même si les acteurs du spectacle, des classes en conflit, sont sociaux et transnationaux. Ceux qui préfèreraient une hiérarchie de causalités   allant des causes matérielles aux conséquences logicielles peuvent lire les trois classes d'évènements dans un autre ordre. On pourrait donc commencer, comme d'habitude, par l'économie, avec Marx et les Patronats adorateurs du Marché, puis la sociologie. Enfin la politique où les politiciens s'agitent frénétiquement sou l'œil serein des économistes, seuls calculateurs réels.

Mais il est clair que la gestion purement financière de l'économie, qu'Aristote distingue déjà de l'œconomie, en l'intitulant l'«art chrêmatistique», mène à l'entropie politique. Les peuples devront donc bien fonder une résistance par une contre-attaque, améliorant, au niveau du logiciel politique, la compétence sociale et locale de l'Union. Ils devront considérer l'hégémonie actuelle du logiciel  global financier et la statue du commandeur de l'euro comme une illusion d'optique, construite politiquement, sur la négation de la convivialité et de la vie sociale des habitants du lieu – et en général des lieux : la négation donc de la démocratie, (en grec : la souveraineté des circonscriptions électorales de cohabitants (dèmes).

D'où l'importance réelle du sursaut politique c'est à dire de la démo-cratie, la renaissance par le soulèvement (stasis) de la prééminence des circonscriptions populaires locales : celle-ci ressurgit comme facteur autonome, elle remonte à la tête du concret local, parce que la Finance, ayant traité le peuple,  techniquement, comme un simple facteur de profit local en baisse, doit s'attendre à payer le prix de cette malversation.

Bien sût il y a un calendrier, des échéances techniques signées. Les auteurs du plan de refinancement de la Grèce, indignés du recours au référendum improvisé par le premier ministre du Pasok (le parti socialiste grec), sont convaincus qu'ils ont le droit de suspendre sans délai les flux financiers qui doivent payer les fonctionnaires grecs. Cette menace ne peut rallier que les fonctionnaires. Mais mettre ce genre de menace «légale» à exécution c'est prendre le risque ridicule de déclencher une guerre civile pour des sommes ridicules par rapport à celles qui devraient être décaissée si l'ensemble du système politique euroméditerranéen était mis en failite par les experts comptables, européens, finalement au service des banques plutôt que des Etats.

Le cas grec  est un prototype ou même plus, un champ d'expérimentation pour la préparation de la répression sociale en Europe. Le tout dernier rebondissement de la saga financière globale semble provisoirement se concentrer sur le système bancaire de l'Union européenne et sur la dette grecque, qui mènerait le système bancaire européen, et donc sino-américain, à la catastrophe si on ne parvient pas à obliger les couches pauvres de la population de Grèce à tomber dans la disette absolue.

Les Chinois prudents ne décident trop rien : il serait imprudent qu'ils parussent  manipulables par une petite erreur de corruption locale, et les manœuvres maladroites de quelque experts, dans le système monétaire confédéral européen dominé par la fédération industrielle des länder allemands.

Les techniques boursières – et les lois – ont permis en effet (en Chine également) de définir certains gisements de profit comme « purement chrêmatistiques » en utilisant ici le concept créé par Aristote qui  distingue la spéculation de l'œconomie. οἶκο-νομία (oiko-nomia) signifie en grec: normes de gestion de la maisonnée ;  la chrêmatistique  (κρεμτιστικε τεχνε) signifie «l'art de faire du profit en économie monétaire par le prêt à intérêt»). Ces  gisements «artificiels» de profits ne sont plus situés aujourd'hui dans l'espace-temps économique et logistique réel, mais dans l'espace virtuel et le temps rapide de la communication électronique. Un temps de type « militaire », avec menace, prise de risque, décisions héroïques. Batailles avec « paiement comptant ». Mais sans feu ni lieu. Pour autant  – contrairement aux maffias anciennes, corses, siciliennes ou napolitaines – ces réseaux prédateurs ne sont plus au service des tribus, des villages, de la vieille mère et des cousins pauvres, mais au service de l'accumulation et la spéculation financière elle même, considérée comme l'instrument du profit final. Réservés aux noblesses rentières ploutocratiques. Les armateurs grecs et les spéculateurs ont été mis à l'abri des sursauts de l'Etat grec grâce aux déguisements que les financiers américains ont consenti, pendant longtemps, au statut de la dette publique.  

Exiger des grecs la «solution comptable» qui leur est imposée ne serait possible que si le peuple grec acceptait de tomber dans la misère pendant un génération, et cette acceptation n'est possible que par une décision politique démocratique ou par une répression sauvage. Entre les deux, l'Union Européenne qui n'est pas un état fédéral manque d'options. L'Eglise orthodoxe grecque, non imposable,  qui a tout son bien en immeubles et terrains, est à la veille d'un rebond socio-politique comparable à celui qu'avait connu l'islam wahabite et la mode du voile, à Sarajevo pendant le siège, dans le quartier de l'ambassade saoudienne.

Papaandréou acculé dans une contradiction sans issue, décide brusquement de proposer un référendum. C'est légitime, car les obligations financières du plan  de redressement exigent la mise sous tutelle ou sous curatelle d'un état souverain. Drôle d'affaire. La commission de surveillance de l'Union Européenne s'imagine déjà jouant le Résident Général d'un nouveau système d'asservissement ; une mise en esclavage pour dette du peuple grec.

Comme le montre Aristote (au IVe siècle avant J.-C.) dans La Politique (I,8-I,9 ; II,20), l'extrémisme de la gestion « chrêmatistique » de la richesse a été pressenti dès l'antiquité, quand la monnaie est considérée non plus comme moyen d'échange, mais comme outil de mesure de l'usure, l'enrichissement  devient en soi illimité. Une dette infinie suppose alors un soumission totale : l'esclavage. Mais c'est bien, aujourd'hui, la globalisation réelle de « l'œconomie »  en même temps que la révolution électronique qui permet la création de ces dettes opaques, les produits obligataires complexes, qui rendent la chrêmatistique capable d'aller jusqu'à l'extrême de sa définition, en tant que prédation infinie de la richesse, ne pouvant être modérée que par la force de la loi, en démocratie.

C'est en effet l'interdiction de la réduction en esclavage des citoyens pour dettes, qui avait fait l'objet d'une loi promulguée par Solon (entre 595 et 575 avant JC) et qui est l'origine de la démocratie en occident. Ce  fut également une coutume juive énoncée dans le Lévitique, l'année jubilaire: tous les cinquante ans, l'abolition, de toutes les dettes esclavisantes  pour éviter l'explosion sociale. Le concept d'éco-nomie exigeait qu'on puisse considérer l'accumulation des dettes des pauvres comme la preuve d'une mauvaise gestion de la cité.

La fin des régulations  souveraines de l'économie des cités ou des Etats, fruit de la globalisation des marchés financiers, ne permet plus de déceler et de contrôler localement l'origine complexe globale  de la croissance des inégalités et des endettements. Nous sommes donc en vue d'un retour pur et simple à l'annulation des dettes par la loi, ou d'une construction prochaine de la démocratie fédérale européenne, sociale et partiellement protectionniste, ou d'un néolibéralisme beaucoup plus repressif, en dépit des révolutions démocratiques méditerranéennes.

C'est ce que n'arrivent pas à décider les institutions de l'Union européenne  et en particulier du système monétaire. Mais ce n'est certainement pas en gagnant quelques semaines que  les experts comptable de l'euro-Europe vont éviter que la question grecque soit transformée en question politique paneuropéenne. Il faut s'attendre à d'autres rebondissements, qui demanderont de l'imagination aux gauches, en espoir d'alternance.


« Il existe un  certain art naturel d'acquérir pour les chefs de famille et pour les chefs politiques (c'est à dire limité) ARISTOTE. Politique, I, 8 ,30-35...  Mais il existe un autre genre de l'art  d'acquérir qui est spécialement appelé, et appelé à bon droit, « art chrêmatistique ». C'est à ce mode d'acquisition qu'est due l'opinion qu'il n'est aucune limite à la richesse et à la propriété. Beaucoup croient, en raison de son affinité avec l'art naturel  d'acquérir,  que les deux ne font qu'un... Seulement l'un est naturel et l'autre n'est pas naturel Politique I, 9 - 1257 a, p. 55... (Depuis l'invention de la monnaie) .... il y a deux formes de finance : c'est bien  de la même chose possédée, la monnaie, qu'il y a usage  mais pas de la même manière . La forme domestique de la chrêmatistique  (la trésorerie courante de la maison)  a en vue une fin autre que l'accumulation de l'argent, tandis que la seconde forme a pour fin l'accumulation elle-même.Ce qu'on déteste avec le plus de raison  c'est la pratique du prêt à intérêt parce que le gain qu'on en retire provient de la monnaie elle-même. » Aristote op cit. II 20-25

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 13:31
Libération - Aujourd'hui à 14h31
Le bilan du sommet du G20, qui se termine vendredi à Cannes, est "totalement négatif", a estimé Franck Gaye, l'un des porte-parole des organisateurs du contre-sommet altermondialiste de Nice, qui ont monté un bref happening en fin de matinée devant une succursale bancaire. ( © AFP Valery Hache)

NICE (AFP) - Le bilan du sommet du G20, qui se termine vendredi à Cannes, est "totalement négatif", a estimé Franck Gaye, l'un des porte-parole des organisateurs du contre-sommet altermondialiste de Nice, qui ont monté un bref happening en fin de matinée devant une succursale bancaire.

"Le bilan du G20 est totalement négatif. Ils (les dirigeants mondiaux) rassurent les marchés financiers mais les peuples s'enfoncent dans la crise économique (...). Quand le peuple veut s'exprimer, y compris en Grèce, et donner un coup de pied dans la fourmilière, on voit qu'il doit se taire", a regretté ce militant d'Attac.

"Les +casseurs+ qu'on attendait sur Nice se sont réunis à Cannes pour casser tout ce qui était solidarité", a-t-il poursuivi.

"C'est une caricature: d'un côté aujourd'hui, on a les cours des banques qui repartent de plus belle, et de l'autre on a un peuple grec bâillonné, privé de référendum. Le bilan de ce G20 est une catastrophe en termes de démocratie", selon lui.

Devant une agence BNP-Paribas du port de Nice, dûment prévenue du happening et donc fermée et protégée par des policiers de la BAC en civil, une quarantaine de membres du collectifs anti-G20 se sont couchés par terre, faisant les morts. "Scène de crime financier", pouvait-on lire sur de petites affiches accrochées au faux cordon de sécurité rouge et blanc entourant les lieux.

"Les peuples se lèvent devant la finance", ont ensuite scandé les protestataires en se relevant tous en même temps.

"Par cette action, nous voulions montrer que les peuples sont assommés mais pas abattus", a expliqué M. Gaye, militant d'Attac.

Le sommet du contre-G20 de Nice a rassemblé durant quatre jours des altermondialistes du monde entier, notamment mardi où plus de 10.000 personnes selon les organisateurs, 5.400 personnes selon la police, ont défilé sans heurts et sous haute surveillance dans les quartiers populaires du nord-est de Nice.

Des dizaines de conférences-débats, actions de rue et rassemblements improvisés se sont déroulés en différents points de la ville tout au long de la semaine, sans donner lieu à des débordements notables.

© 2011 AFP

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