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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 12:56

LEMONDE.FR avec AFP | 05.12.11 | 09h02   •  Mis à jour le 05.12.11 | 09h21

 

 

Manifestation d'employées de l'entreprise Hi-P International, à Shangaï, le 2 décembre 2011.

Manifestation d'employées de l'entreprise Hi-P International, à Shangaï, le 2 décembre 2011.REUTERS/CARLOS BARRIA

Un haut responsable communiste chinois appelle les provinces du pays à être mieux préparées à "l'impact négatif" du ralentissement de la croissance économique. Zhou Yongkang, membre du comité permanent du bureau politique, qui réunit les neuf plus puissants dirigeants chinois, a expliqué, vendredi 2 décembre, lors d'un discours devant des responsables de provinces du nord de la Chine que les autorités devaient améliorer leur "gestion sociale". "Face à l'impact négatif de l'économie de marché, nous n'avons pas mis sur pied un système complet de gestion sociale", a commenté M. Zhou, dont les propos ont été rapportés au cours du week-end par l'agence officielle Chine nouvelle.
 

"Il est urgent que nous bâtissions un système de gestion sociale aux caractéristiques chinoises qui soit adapté à notre économie socialiste de marché", a déclaré le haut responsable, sans fournir de précisions, à l'heure où les salariés défendent de plus en plus leurs droits.

La croissance du produit intérieur brut (PIB) chinois, qui avait atteint 10,4 % en 2010, est progressivement tombée à 9,7 % au premier trimestre de cette année, puis à 9,5 % au deuxième et 9,1 % au troisième. L'indice de la production manufacturière est tombé à son plus faible niveau en près de trois ans.

Malgré une forte censure, les blogs ont relayé ces dernières semaines un certain nombre de conflits sociaux, donnant parfois lieu à des heurts avec les forces de police, notamment dans le Sud, où les ouvriers accusent leurs patrons de faire des économies à leurs dépens, alors que les commandes à l'exportation se réduisent et que les coûts de la main-d'œuvre augmentent. La deuxième économie mondiale reste encore fortement dépendante des exportations, qui ont commencé à ressentir les effets de la crise de la dette en Europe, premier débouché des produits chinois, ainsi que d'une situation économique difficile aux Etats-Unis.

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4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 22:22

 

Présenté comme un véritable succès lors de la conférence de Cancun, le fonds Vert pour le Climat n'existe toujours pas, un an plus tard. Mais il est l'objet de convoitisesdu secteur privé et financier. Business asusual

 

 

Pas de Banque Mondiale dans les financements climat !
Pas de Banque Mondiale dans les financements climat !© Alter-Echos (www.alter-echos.org)

 

Un Comité de Transition avait été nommé pour faire des propositions de fonctionnement, de représentants et préciser les sources de financement. Lors de la dernière réunion du Cap (Afrique du Sud), les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite ont refusé les propositions qui étaient sur la table. Si bien que le comité de transition a présenté à Durban un rapport et des propositions qui ne font pas consensus.

 

 

 

Depuis l'ouverture de la conférence de Durban, les groupes de pays s'opposent sur la marche à suivre. Notamment les pays pouvant en être les bénéficiaires. Le groupe G77 + Chine n'a pas une position commune en la matière. Faut-il rouvrir les négociations et prendre le risque que le fonds ne voit pas le jour à l'issue de la conférence de Durban ? Faut-il en rester aux propositions actuelles ? Par exemple les pays de l'ALBA (Bolivie, Equateur, etc...), soutenus par l'Egypte souhaitent rouvrir les négociations. Selon eux, le document actuel manque clairement de précisions sur la personnalité juridique du fonds, sur son articulation avec le processus de négociations des COP, et sur les garanties d'absence de conflits d'intérêts entre l'organe de décisions du Fonds et le fait que les projets soient menés au niveau national. L'Union Européenne et les Etats insulaires, eux, ne veulent pas rouvrir ce débat.

 

 

 

Boîte de Pandore

 

 

 

Et du côté des ONG, associations et mouvements sociaux ? Eco, la lettre d'infos quotidienne rédigée par le Climate Action Network - coalition des grosses ONG telles que WWF - s'inquiète de voir ouverte une nouvelle boîte de Pandore, et pointe les « risques ». Rappelant l'exigence de sortir de Durban avec un fonds « opérationnel », Eco souhaite que soit décidé « d'où viennent les financements et comment le fond sera abondé au cours du temps ».

 

 

 

C'est justement le sujet qui fait bondir les organisations pour la justice climatique. Le 1er décembre, 163 organisations de 39 pays différents, parmi lesquelles Attac France, l'Aitec et les Amis de la Terre pour la France, ont rendu publique une lettre adressée aux membres du Comité de Transition et aux parties de la COP, s'inquiétant de voir le Fonds Vert pour le Climat transformé en un « Greedy Coporate Fund »1. Rappelant que ce fonds devait être créé « pour soutenir les populations des pays en développement les plus affectées par les dérèglements climatiques et les moins responsables pour cela », ces organisations considèrent qu'en l'état, ce fond servirait « les intérêts des entreprises multinationales et du secteur financier plutôt que de garantir le financement d'activités visant à protéger la planète et à lutter contre la pauvreté dans les pays en développement ».

 

 

 

Détournement de financements

 

 

 

Pour Meena Raman du Third World Network, ce qui se déroule dans ces négociations à Durban est « honteux ». La lettre précise que « l'objectif du FVC n'est pas de subventionner les entreprises multinationales ou les institutions financières ». « Détourner les financements destinés aux pays en développement est proprement scandaleux » selon Kare Orenstein des Amis de la Terre Etats-Unis. Il n'est pas exclu que le fonds utilise des instruments spéculatifs pour lever des capitaux sur les marchés financiers ou qu'ils s'appuient sur les marchés carbone pourtant grandement inopérants et inefficaces à ce jour. Pour Lidy Nacpil, de Jubilee South Asia, « permettre au secteur privé d'émarger directement au Fonds Verts pour le Climat sape toute possibilité pour un processus participatif et démocratique permettant de satisfaire les besoins des populations luttant contre les dérèglements climatiques ». Et tous de dénoncer le rôle donné à la Banque Mondiale dans l'administration de ce fonds.

 

 

 

Dans une lettre du mois de septembre, ces mêmes organisations avaient rappelé leurs exigences de base : « Les contributions au Fonds devraient être prévisibles, additionnelles et publiques » et « leur utilisation devrait être définie par les pays en voie de développement, sur la base de processus de planifications participatives et souveraines ». Autant de critiques et d'exigences qui ont été scandées lors de l'action « Pas de Banque mondiale et de secteur privé dans les Financements Climat » (diaporama ci-dessous) qui s'est déroulé ce jeudi 1er décembre, sur le terre-plein faisant face à la conférence des Nations-Unies. Pas sûr néanmoins que cela soit suffisant pour être entendu de l'intérieur des négociations et éviter que Durban ne se transforme en Conférence des Pollueurs...

 

Maxime Combes, membre de l'Aitec et d'Attac, engagé dans le cadre du projet Echo des Alternatives (www.alter-echos.org)

 

Pour aller plus loin : 

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1Jeu de mots à partir de la dénomination anglaise du Fonds « Green Climate Fund » : « Greedy Coporate Fund » pourrait être traduit par « Fonds pour Entreprise Avide d'argent ».

 

© Après Occupy Wall Street, Occupy la Terre ?
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4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 14:01
Marianne - SuperNo - Blogueur associé | Dimanche 4 Décembre 2011 à 05:01

 

Faute d'une explication politique limpide sur la problématique de la dette, le blogueur SuperNo nous en propose une toute particulière. Simplifiée, certes, mais dramatiquement drôle...



Dette : comment les financiers nous baladent
Je précise que j’ai écrit ce billet sans avoir entendu le « discours de Toulon ». Mais c’est drôle, en écoutant ce matin les comptes rendus de « journalistes » qui persistent à prendre le cirque sarkozyste au sérieux, j’ai l’impression que j’ai mis dans le mille : apprêtez-vous à faire des trous supplémentaires dans la ceinture…

C’est vrai, quoi, un mec qui a fait exploser la dette de 600 milliards d’euros en 5 ans (plus de 33%) est forcément le mieux placé pour vanter la rigueur budgétaire…

Un des problèmes récurrents qui font que « Les Français » continuent à voter pour des zouaves comme Sarkozy ou Hollande, c’est le traitement médiatique ridicule des sujets d’actu. On passe allègrement de la dette à un violeur récidiviste, de DSK à la prison pour les gamins de 12 ans, et du foot à la météo. Entre deux pages de pub. Jamais d’approfondissement, jamais d’explication.

Le téléspectateur qui voudrait s’intéresser au sujet n’a aucune chance de comprendre quoi que ce soit. Il sait qu’il y a une crise, que la dette de la Grèce, de l’Italie et de la France sont trop importantes, que Sarkozy rencontre Merkel tous les 15 jours en jouant les importants, que Hollande dit qu’il fera mieux mais ne dit pas comment. Alors qu’ils feront tous la même chose. Ce qu’«on» leur dira de faire.

Je vous ai déjà parlé d’Etienne Chouard. Vous qui n’avez pas forcément le temps ou l’envie de l’écouter pendant plusieurs heures, regardez cette vidéo : elle dure à peine plus de 22 minutes, et c’est de l’explication claire et concentrée de la « félonie » qui nous a amenés dans ce merdier, et dont nous n’imaginons sans doute pas encore jusqu’où elle va nous emmener.

 

Complétons la démonstration, par l’absurde.

Une obligation, c’est un peu comme un crédit, mais plus subtil. Au lieu de rembourser tous les mois un bout du total (capital et intérêt confondus), l’émetteur de l’obligation (ici l’État Français par l’intermédiaire de « Bons » du « Trésor ») ne paie que les intérêts (mettons 4%) une fois l’an à son prêteur (un bankster, la plupart du temps étranger), et s’engage à rembourser le capital au terme du contrat. Comme nous sommes dans un système de boursicotage généralisé, les obligations peuvent bien sûr être refourguées de bankster à bankster, et une émission de un milliard peut se retrouver éparpillée en de multiples endroits.

Le bankster peut aussi utiliser l’argent des « épargnants », et notamment celui des gros malins qui cherchent toujours les « bons placements », pour souscrire ces obligations. Derrière la « dette », il peut donc y avoir des « produits » genre « assurance vie », ce que la plupart de leurs titulaires seraient sans doute étonnés d’apprendre.

Quand l’État français a besoin d’argent (quand il doit rembourser des bons du Trésor à échéance, par exemple), il émet de nouveaux bons du Trésor. D’aucuns parleraient de « cavalerie », mais ce sont des mauvaises langues…

Puisque Sarkozy, ce grand gestionnaire, a réussi l’exploit d’augmenter la dette française de 600 milliards d’euros en moins de 5 ans (soit environ 10000 euros par personne, enfants compris…), on comprend bien que la situation ne risque pas de s’arranger.

Et comme les banksters ne sont pas stupides et comprennent bien qu’ils risquent de ne jamais revoir leur flouze, ils en profitent pour augmenter les taux d’intérêts qu’ils réclament aux États. Pour l’Italie, ça dépasse les 7%, pour la Grèce, c’est plus de 25…

Nous sommes donc dans un cyclone infernal d’où nous ne pouvons sortir que lessivés.

Rappelons encore une fois que le montant de la dette française, c’est à peu près exactement le montant des intérêts payés aux banksters, et que nous aurions fort bien pu nous passer de cette félonie (pour reprendre le vocabulaire ciselé d’Etienne Chouard). Désormais, c’est trop tard, puisque la félonie a été gravée dans le marbre du « traité de Lisbonne » (celui qui nous a été refilé en sens inverse du sphincter, avec un mépris total de la démocratie qui avait dit « Non ! », par Sarkozy bien sûr, mais aussi par Hollande et la plupart des « socialistes » sans lesquels cette saloperie n’aurait jamais été possible), et qu’il n’y aura jamais d’unanimité des 27 pays pour la défaire.

Le dernier sujet de discussion à la mode, celui dont se gargarisent tous les téléconomistes (qui sont les premiers à répéter partout qu’il faudra payer cette dette alors qu’un enfant de 5 ans comprendrait que ce n’est pas possible et que ça le sera de moins en moins…), ce sont les « Eurobonds ». En français, « Euro-obligations ».

Le principe est simple : au lieu que ce soient les États qui émettent des obligations, à des taux prohibitifs, ce serait directement la Banque Centrale Européenne qui garantirait et mutualiserait la dette de tous les États européens et empêcherait donc l’envolée des taux. L’Allemagne s’y oppose, ne voulant pas payer pour les pays comme la Grèce ou l’Italie (alors que sa dette est officiellement de 2000 milliards d’euros, et même de 7000 selon certaines sources… ). Mais apparemment cela finira par se faire.

Comme ceci est contraire aux fameux principes du Traité de Lisbonne et à son dogme d’indépendance de la Banque Centrale, il faudrait le tripatouiller. Bien évidemment, tout cela se jouera entre eurocrates dans des salons feutrés, le peuple sera soigneusement tenu à l’écart, et on comprend pourquoi…

Car les médias feront croire que c’est une bonne nouvelle. La preuve, c’est que « les marchés » seront rassurés, et la bourse s’envolera. On les comprend : c’est l’assurance pour eux de récupérer tout leur pognon, y compris les intérêts parfaitement indus.

Mais il y aura des contreparties :

- Tout d’abord un nouveau recul de la démocratie. Les États abdiqueront une prérogative de plus : la politique budgétaire de la France sera désormais officiellement décidée par les eurocrates, c’est la contrepartie du sauvetage. Sarkozy ou Hollande pourront bomber le torse, ils ne seront plus que les exécuteurs des basses œuvres décidées à Bruxelles ou à Francfort (ou à Wall Street puisque nombre de ces eurocrates sont leurs valets et obligés).

- Ces eurocrates, à l’exemple de ce que fait le FMI quand il prête de l’argent à un pays pauvre, vont exiger des États une réduction immédiate et drastique des déficits budgétaires. Et cela ne se traduira pas, ou alors à la marge, par des hausses d’impôts pour les riches ou les multinationales, ou par un rattrapage du taux des cotisations sociales, siphonnées depuis des décennies sur ordre du Medef, sous prétexte de « compétitivité ». Il ne s’agira pas non plus de mesures folkloriques comme la hausse des taxes sur le coca, ni même d’un jour de carence supplémentaire pour les salariés malades.

Non, il s’agira d’un assaut final contre toute forme de Service Public ou d’aide sociale. Tout ce qui aura résisté tant bien que mal aux coups de boutoir (alias « réformes ») des différents gouvernements qui se sont succédé depuis 30 ans sera fracassé. La concrétisation du rêve libéral, des fantasmes de Milton Friedman.

Suppression rapide de toute forme de fonctionnaire. Privatisation de la sécu, des retraites. C’est à dire suppression pour les pauvres, qui ne pourraient évidemment pas payer.

Vous aviez envisagé la retraite à 70 ans ? A 80 ans ? Eh bien c’est pour bientôt…

Le traumatisme sera terrible, et pour cause : imaginez que des hommes en armes frappent à votre porte et exigent le règlement de 100 000 euros de dettes qui incombent à votre famille de 4 personnes. C’est le vrai chiffre… Les communicants de Hollande vont avoir du boulot pour faire avaler ça…

« There Is No Alternative ? »
Si, justement. L’alternative, c’est de refuser ce système et ceux qui nous l’imposent, les Sarkozy, les Hollande, les Bayrou… Ceux que les médias présentent pourtant comme étant les seuls compétents… Ceux qui nous y ont mis… Sortir de l’Union Européenne, ce ratage démentiel. Redonner à la Banque de France le pouvoir de prêter à 0%. Faire auditer cette dette pour voir ce que l’ont doit rembourser. Refuser de payer le reste.

Puis mettre en place un système, qui peut passer par le tirage au sort de nos représentants, et qui devra en premier lieu écrire une nouvelle constitution, qui nous préservera des erreurs passées.

Pour en arriver là, il faudra sensibiliser le maximum de personnes. Expliquer. Faire comprendre. Faites donc passer le message : le paiement de la dette, le racket libéral, ne sont pas des fatalités. Démasquons les menteurs !

Ensuite, on pourra peut-être s’attaquer à la nécessaire révolution écologique et énergétique…

 

Dette : comment les financiers nous baladent

http://www.marianne2.fr/Dette-comment-les-financiers-nous-baladent_a213087.html

 

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4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 12:03

LEMONDE.FR | 04.12.11 | 10h17   •  Mis à jour le 04.12.11 | 10h22

 
 

 

La fédération nationale des maison des potes avait invité les candidats à la présidentielle à se positionner sur 10 propositions, le 3 décembre à Paris.

La fédération nationale des maison des potes avait invité les candidats à la présidentielle à se positionner sur 10 propositions, le 3 décembre à Paris.Aline Leclerc/LeMonde.fr

La fédération nationale des maisons des potes (FNMP), proche de SOS Racisme, avait invité, samedi 3 décembre, les candidats à l'élection présidentielle à se positionner sur 10 propositions concrètes élaborées à partir de débats citoyens par ce réseau d'associations de quartiers populaires.

Parmi les propositions, volontairement précises : la régularisation de tous les travailleurs sans papiers ; 30 % de professeurs en plus dans les Zones d'éducations prioritaires (ZEP) ; l'ouverture des emplois publics fermés aux travailleurs étrangers ; le doublement du montant de l'aide juridictionnelle ou encore l'anonymisation des demandes de logement social pour éviter les "dosages" en fonction des origines ou la constitution de "ghettos" communautaires.

L'objectif de ces propositions : "faire de l'égalité une réalité", comme on pouvait le lire ce samedi après-midi sur les tee-shirts de certains spectateurs venus écouter les réponses des politiques au siège de la CFDT, qui accueillait l'événement à Paris.

L'UMP et le Nouveau Centre n'avaient pas répondu à l'invitation de la fédération. Le PS, EELV, le Front de gauche, LO, le NPA et Cap 21 ont, eux, choisis d'envoyer des représentants : aucun candidat n'a trouvé utile de faire le déplacement en personne.

"ON VEUT QUE LES POLITIQUES PRENNENT DES RISQUES !"

La première à se lancer fut la porte-parole de Nathalie Arthaud (LO), Amal Aissadoui, enseignante à Clichy-sous-Bois. "Les dix propositions montrent que l'Etat s'est vraiment désengagé des quartiers populaires, dit elle. Je le vois bien dans mon lycée : les postes disparaissent, les classes sont de plus en plus chargées".

Première question d'une jeune femme dans la salle : "J'entends bien ce que vous dites, mais moi j'attends des candidats de savoir précisément sur lesquelles de ces 10 propositions ils s'engagent. S'il y a un recul de l'engagement des jeunes dans les élections, c'est qu'on en a marre que les politiques nous disent juste ‘on partage vos préoccupations' : on veut de l'engagement, que les politiques prennent des risques !"

Eros Sana prend la parole au nom d'Eva Joly. Il est le responsable des questions Egalité territoriale et politique de la ville au sein d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Comme les autres, il n'a que quinze minutes pour donner le point de vue de sa candidate sur les 10 propositions. Mais choisit de commencer par un "petit rappel historique" : "Il y a six ans, c'était la révoltes des quartiers. Il y a six ans, deux jeunes mourraient électrocutés. Ce fut la plus grande révolte que les quartiers aient connus et, depuis, rien n'a était fait". Il parle taux de chômage, mal-logement, contrôles au faciès.

Un animateur le rappelle à l'ordre : "Sur les propositions s'il vous plaît". Il accélère : "La régularisation des travailleurs sans-papiers, nous sommes d'accord (…) 30 % de profs en plus en ZEP ? C'est une proposition excellente. (…) L'anonymisation des demandes de logement ? C'est également une excellente proposition que les écologistes portent depuis 2007…"

Il n'aura pas le temps de revenir sur toutes. Question du président de la Maison des potes de St-Etienne (Loire) : "Mais quels moyens vous voulez mettre en œuvre pour que tout ça ne soit pas que des beaux discours ? Si on vous interpelle sur des propositions concrètes, on attend plus que juste d'entendre que ‘c'est bien' !"

Le temps est compté pour tous. Pourtant, chacun des représentants des candidats, après avoir longuement félicité la FNMP pour "la qualité de ce travail", fait le choix de consacrer plusieurs minutes à des remarques très générales. Danièle Simonet, au nom de Jean-Luc Mélenchon, évoque le "contexte qui n'est pas anodin" et la "crise historique du capitalisme", rappelle que ce sont les "gouvernements européens qui ont appauvri les caisses de l'Etat". Fadila Mehal, au nom de François Bayrou, annonce délibérément qu'elle ne reviendra pas "sur les questions où nous sommes un peu plus en interrogations".
 

"TOUT LE MONDE NOUS SOUTIENT, MAIS RIEN N'EVOLUE !"

Tous les politiques qui se succèdent feront comme elle : ils n'évoqueront que quelques-unes des propositions, celles bien sûr, avec lesquelles ils sont d'accord. Seul Bruno Le Roux, porte-parole de François Hollande, bénéficiera de plusieurs minutes supplémentaires pour les évoquer toutes, se disant plutôt favorable pour sept d'entre elles. Mais chaque fois, ses réponses sont alambiquées.

Ainsi sur l'ouverture des emplois publics aux étrangers : "Je vous dis oui ! Nous prenons demain un engagement de dire que le fait que 7 millions d'emplois soient fermés aux étrangers non-communautaires doit amener à une réflexion claire."

Nouvelle question de la salle : "On évoque des problèmes que nous vivons dans nos quartiers. On vous entend tous dire que vous nous soutenez. Mais pourquoi on en est arrivé là, alors ? Qu'avez-vous fait quand vous étiez au pouvoir ? Tout le monde nous soutient mais rien n'évolue !"

Un autre renchérit : "En 1983, la marche des Beurs était pleine d'envies, d'espoirs. Tout le monde se sentait capable de faire avancer les choses. Aujourd'hui, il y a un désengagement des jeunes des quartiers vis-à-vis de la politique mais aussi vis-à-vis du PS, et des promesses non tenues ! Les politiques défilent en nous disant que nos propositions sont merveilleuses, mais qu'est-ce que vous nous promettez vraiment aujourd'hui ?"

En fin de journée, comme les jeunes de la salle, le président de la FNMP, Samuel Thomas, se disait déçu : "On en a assez des soutiens d'ordre philosophique. Cette fois, on ne voulait pas tomber dans le panneau, c'est pour ça que nous avons fait 10 propositions précises, chiffrées, parfois même déjà expérimentées, explique-t-il. Mais on ne nous prend pas au sérieux. On ne voit pas en nous des partenaires pour construire les politiques publiques pour ces quartiers. Et ensuite, on va déplorer que les habitants de ces quartiers ne participent plus aux élections ? Mais l'absence des candidats aujourd'hui montre qu'ils ne donnent aucune priorité aux quartiers populaires dans leur agenda !"

Aline Leclerc

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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 20:02
| Par Martine Orange

 

Ce devait être le grand discours sur l'Europe. Reprenant les méthodes qui lui avaient réussi en septembre 2008 à Toulon, et qui lui avaient permis de se poser comme le grand timonier face à la crise financière, Nicolas Sarkozy entendait récidiver. En revenant trois ans plus tard dans la même ville, il espérait cette fois s'ériger en défenseur de l'euro, de l'Europe, face à la crise. Pourtant, il fallut attendre plus de quarante minutes de discours avant d'entendre prononcer pour la première fois le mot Europe.

 

© Reuters

Au moment où l'effondrement de la monnaie unique n'est plus un scénario impensable, alors que l'Elysée depuis des mois se tait, n'y avait-il pas urgence de parler enfin ?

Nicolas Sarkozy avait sans doute rêvé annoncer le premier le grand projet de réforme de l'Europe. Mais les différends entre Berlin et Paris sont si grands qu'il n'avait plus rien à annoncer. Alors, Nicolas Sarkozy s'est tu.

Le grand discours qui devait marquer la détermination des gouvernements à endiguer la crise de l'euro s'est transformé en un ressassement de mesures connues, exigées par l'Allemagne et acceptées par la France. Sous leur égide, l'Europe se décline sous son seul aspect punitif : les pays de la zone euro devront à l'avenir renoncer à tout déficit budgétaire, s'imposer la même discipline. Il y aura plus de procédures d'alerte, plus de sanctions automatiques et coûteuses. Pour quelles contreparties ?

Nicolas Sarkozy passa vite sur tous les sujets qui fâchent : du rôle de la BCE aux euro-bonds en passant par le soutien à la croissance, les allusions furent on ne peut plus brèves, voire inexistantes. La France attend la visite d'Angela Merkel lundi... « Ensemble, nous ferons des propositions », a-t-il expliqué.

Le chef de l'Etat n'ignore pas les critiques venant de tous horizons y compris de l'Allemagne, reprochant à la France son silence, son alignement systématique sur les positions du gouvernement allemand de droite. En réplique, il s'est essayé d'avancer quelques concepts, censés illustrer la politique française. Il parla de politique industrielle, de politique agricole, au détour d'une phrase. Il insista surtout sur la nécessité d'un nouveau traité européen. Projet lointain et complexe qui ne répond pas à l'urgence du moment.

Entre les lignes, Nicolas Sarkozy a, toutefois, dessiné son projet européen : la tentation autoritaire n'est jamais très loin. Pour lui, l'Europe se résume à l'Allemagne, au couple franco-allemand érigé en super directoire européen. Pas une seule fois, il n'a fait référence aux autres Etats membres de la zone euro ou de l'Union. Ou plutôt si. Il mentionna bien l'Irlande, l'Espagne, la Grèce, l'Italie le Portugal, mais juste pour souligner leur faillite. Dans un raccourci stupéfiant, ignorant tout des spécificités de chaque pays, ils furent désignés comme responsables de leurs propres tourments, pour ne pas avoir «pris assez tôt la mesure de la crise et adopté les réformes qui s'imposent ».

Sous un directoire franco-allemand

Sous la direction du couple franco-allemand, seul habilité à parler, l'Europe doit revenir sur les accords de Schengen, considérés comme trop permissifs puisqu'ils permettent une libre circulation des personnes. L'obsession sécuritaire de Nicolas Sarkozy n'a pas cédé d'un pouce, en dépit des piètres résultats enregistrés depuis dix ans.

De même, le chef de l'Etat, dans un détournement de sens, propose un renforcement démocratique, en coupant court avec toutes les institutions européennes. Légitimant le coup de force, qui a abouti au fil des années à l'exclusion de toutes les instances européennes communautaires, il préconise la reconnaissance des seuls lieux de pouvoirs démocratiques légitimes à ses yeux : le pouvoir des chefs des Etats européens. Invoquant la crise, il ne conçoit l'Europe qu'au travers d'un « intergouvernemental », de préférence sur le modèle des institutions de la Ve République qui « ont prouvé leur solidité ». Il est vrai que Nicolas Sarkozy n'a guère à s'embarrasser du Parlement dans la gestion de la crise, ni de l'opinion publique d'ailleurs.

« Ce sont les gouvernements qui décident », soutient Nicolas Sarkozy. Il n'est ni question du parlement européen, ni des instances européennes, renvoyés aux oubliettes de l'histoire. Dans la vision de l'Elysée, il s'agit moins de sauver l'Europe et ses valeurs que l'euro et sa puissance financière. « L'Europe n'est plus un choix mais une nécessité », affirme-t-il. Quant au problème de souveraineté, tel qu'il est posé par un contrôle supranational du Parlement, il n'existe même pas. La souveraineté du peuple, telle que l'ont définie les philosophes des Lumières et la Révolution n'est pas un sujet. Il n'y a pas de contrat social. « La souveraineté ne s'exerce qu'avec les autres », dit-il, dans une définition toute personnelle.

Comme lors du premier discours de Toulon, la stratégie de la confusion règne en maître. En 2008, Nicolas Sarkozy avait affirmé sa détermination de venir à bout des puissances de l'argent, de réguler le capitalisme, d'en finir avec les paradis fiscaux. Il s'est félicité, dans son deuxième discours, d'avoir accompli sa mission. La dernière réunion de G20 à Cannes, selon lui, a acté toutes ces réalisations. Même s'il reconnaît que quelques progrès restent encore à faire.

Aujourd'hui, il réutilise les mêmes ficelles. Brouillant tous les concepts et tous les principes, il cherche à construire une Europe, sans la démocratie, sans les peuples. La peur est censée être bonne conseillère : « L'Europe peut être balayée », insiste-t-il, après avoir rappelé qu'il dit toujours la vérité. Au nom de ce danger, les peuples doivent abdiquer tout pouvoir de contrôle. Les principes constitutionnels ne sont que des obstacles encombrants en temps de crise, dont il convient de se débarrasser au nom de l'efficacité. L'ennui est que contre ce renoncement, rien de concret n'a été avancé pour enrayer la spéculation immédiate, ni construire le futur.

« Travailler plus ou gagner moins »

Le même brouillage des repères sous-tend le discours économique de Nicolas Sarkozy. Cette fois-ci, il n'osa pas citer Jaurès. Mais c'est tout comme. Sa diatribe contre le libéralisme à l'œuvre depuis les années 1970 – la dévastation engendrée par la globalisation financière, les ravages de la mondialisation – fut un modèle du genre. On en oubliait l'homme politique nous vantant les mérites du thatchérisme, ceux de l'endettement hypothécaire personnel sur le modèle des subprimes, et les bienfaits du bouclier fiscal. Non, la démonstration fut parfaite. Pour aboutir à des remèdes inattendus. Ainsi l'exonération des heures supplémentaires, l'allégement des charges sur le travail, seraient dans la droite ligne de la résistance à la financiarisation de l'économie, à suivre son discours. Tout cela pour aboutir à « une nécessaire réforme du financement du système social et du travail » que Nicolas Sarkozy entend discuter dès le mois de janvier. Pas un mot, en revanche, n'a été prononcé sur la fiscalité, considérée pourtant par tous les parlementaires comme injuste et inefficace.

© dr

Cette stratégie de la confusion conduit à une ultime question : d'où parle Nicolas Sarkozy ? Est-il président ou est-il candidat ? En s'adressant avec tous les moyens de l'Etat à un parterre composé uniquement de membres de l'UMP, arrivés par cars entiers et triés sur le volet, Nicolas Sarkozy s'est installé dans la fonction de candidat dénoncant une fois de plus la retraite à 60 ans, les 35 heures et l'immigration, et taclant dès qu'il était possible le parti socialiste. Au « travailler plus pour gagner plus », il a substitué le « travailler plus ou gagner moins ». Ce fut tout. Face au péril encouru par l'Europe, Nicolas Sarkozy, en dépit de sa gestion survoltée, de ses velléités d'autoritarisme, a surtout fait la démonstration de son impuissance.

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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 19:42
Marianne - Rédigé par Gérard Filoche - Blogueur associé le Samedi 3 Décembre 2011
Il a le culot de nous redire à Toulon : « il faut travailler plus » et « c’est le travail qui crée le travail », pour sortir de la crise il faudrait soi disant travailler plus longtemps...

 

C’est l’homme du record historique du chômage toutes catégories confondues : 5 millions, Sarkozy est allé les chercher avec ses dents. 5 millions qui ne peuvent pas travailler dans le monde de Sarkozy.

C’est l’homme qui en pleine crise, en 2009 a contraint 600 000 salariés a du chômage partiel forcé, il ne les a pas fait travailler plus mais moins et en gagnant moins, bien sur. Il a permis, par la loi, du chômage partiel contraint, forcé, à 1000 h par an et il payé 300 millions d’euros de l’état pour faire travailler moins ces 600 000 salariés...

Surtout, surtout que Sarkozy ne vienne pas dire que « ce n’est pas sa faute » ou qu’il « lutte contre le chômage » ! Comment  ose t il faire campagne et aller se faire prendre en photo en serrant les mains d’o...
Lire la suite sur : Comment ça bosse ?

 

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Gérard Filoche sur Marianne2

 

Toulon : travailler plus ? Sarkozy est LE fauteur de chômage. Nouvelle hausse massive en octobre. Record historique absolu.

 

Il a le culot de nous redire à Toulon : « il faut travailler plus » et « c’est le travail qui crée le travail », pour sortir de la crise il faudrait soi disant travailler plus longtemps...



C’est l’homme du record historique du chômage toutes catégories confondues : 5 millions, Sarkozy est allé les chercher avec ses dents. 5 millions qui ne peuvent pas travailler dans le monde de Sarkozy.

C’est l’homme qui en pleine crise, en 2009 a contraint 600 000 salariés a du chômage partiel forcé, il ne les a pas fait travailler plus mais moins et en gagnant moins, bien sur. Il a permis, par la loi, du chômage partiel contraint, forcé, à 1000 h par an et il payé 300 millions d’euros de l’état pour faire travailler moins ces 600 000 salariés...

Surtout, surtout que Sarkozy ne vienne pas dire que « ce n’est pas sa faute » ou qu’il « lutte contre le chômage » ! Comment  ose t il faire campagne et aller se faire prendre en photo en serrant les mains d’ouvriers pour se faire ré élire ? Rarement président sortant n’aura eu un bilan aussi catastrophique et haïssable. La honte devrait le pousser à démissionner et à passer la main. Mais non, il plastronne. Car il espère, d’ici 2012, avec ses cinq grands patrons de presse complices, Dassault, Pinault, Arnaud, Lagardère, et Bouygues réussir à tromper, à mentir, à tricher sur ses vraies responsabilités.

 

Huit millions de pauvres. Trois millions de précaires. Trois millions de temps partiels. Cinq millions de chômeurs. 50 % des 23 millions de salariés occupés gagnent moins de 1580 euros.

Et une inégalité voulue, orchestrée, avide, sans précédent : la France n’a jamais été aussi riche, au 3e rang mondial des millionnaires. La richesse par adulte en France a triplé mais, en dépit ou grâce à la « crise », ces gains ont été concentrés en 2009, entre les patrons du CAC 40 qui ont gagné en moyenne 190 fois le Smic, les grandes entreprises françaises qui ont surmonté la crise avec  une explosion de leurs profits dés 2010, les 10 plus grosses fortunes amies de Sarkozy qui possèdent à elles seules 14,2 millions d’années de Smic, les 100 plus gros contribuables qui se partagent 3 milliards d’euros par an, les 5 % de la population qui possèdent 50 % du patrimoine. Et pas besoin de travailler pour les amis parasites de Sarkozy :  les 100 Français les plus riches se sont partagés, sans rien faire, en  2010 un revenu fiscal de 2,8 milliards d’euros, constitué à 94 % de  revenus de leur capital.

Sarkozy, c’est un concentré vivant de la haine des riches exacerbée contre le peuple. Il est le serviteur le plus dévoué et le plus féroce des actionnaires. C’est pour leur plaire qu’il a oeuvré à dépasser le record de chômeurs. Non seulement il a donné 110 milliards de cadeaux fiscaux aux plus fortunés, aux rapaces du Fouquet’s, chaque jour à ses amis les banquiers et du CAC 40, mais il a organisé l’économie de telle façon qu’il a réussi à augmenter le nombre de chômeurs officiels à  4 459 000 (+ 500 000 de sans droits). Délibérément car il sait que c’est la meilleure façon de faire pression sur l’emploi et les salaires.

Sarkozy attise le cancer du chômage par toutes les mesures qu’il prend, puis ensuite, il s’attaque aux chômeurs eux-mêmes à leurs droits, à leur dû, à leur assurance. Et il en profite pour développer comme Le Pen la haine des « étrangers » comme si c’étaient eux qui prenaient le boulot des Français. Il cultive autant qu’il peut avec TF1 l’insécurité qui résulte de 45 % de chômage provoqué, attisé, dans les banlieues.

C’est Sarkozy, dans sa campagne électorale de 2007, qui voulait la déréglementation boursière, qui militait pour les subprimes, les prêts hypothécaires, et c’est ce monde, le sien, qui nous a entraîné dans la crise de la dette.  Ce sont les centaines de milliards donnés aux banques dés 2008 plutôt qu’aux salaires et à l’emploi qui ont abreuvé les spéculateurs jusqu’à l’effondrement d’aujourd’hui. La façon dont Sarkozy et Merkel, année après année, 2009, 2010, 2011 mois après mois, cèdent aux banksters, aboutit aujourd’hui à mettre en grave péril l’Europe et l’euro.

 

Toutes les réponses de Sarkozy aggravent la crise : il développe la rigueur tout azimut, détruit le droit du travail, casse la protection sociale, la retraite, la santé, les écoles, les équipements collectifs, brade l’électricité, le gaz, la fonction et la sécurité publique. Il va même y avoir des « trains privés » bientôt, le comble de la bêtise archaïque absurde. Les services privés sont plus couteux que les services publics car ils « siphonnent » le fric pour les actionnaires, comme en témoignent les « ententes » entre les différents groupes « piranhas » du téléphone, les cliniques et laboratoires privés, les maisons de retraite privées…

Avec Fillon, Bertrand chaque jour, ils enlèvent des droits, rognent les congés maladies, diminuent les indemnités, le remboursement des médicaments, ils désorganisent les durées du travail. Ce sont eux qui ont fait une loi TEPA pour pousser aux heures supplémentaires ceux qui avaient un boulot au détriment de ceux qui n’en ont pas. Ce sont eux qui ont de facto poussé à une durée du travail réelle moyenne de 42 h au lieu de la durée légale à 35 h. Ce sont qui poussent l’Europe à adopter la semaine de 65 h. Ce sont eux qui imposent ainsi un partage féroce du travail inégal, injustifié entre sans travail, sous travail à temps partiels et sur travail.  Comment Sarkozy ose t il s’en prendre aux 35 h alors que la durée réelle de ceux qui travaillent est en moyenne dans la vie réelle de 41/42 h en France ? Il y a 1 milliard d‘heures supplémentaires impayées, non déclarées, non majorées, et c’est l’équivalent de 600 000 emplois. C’est trop, beaucoup trop, avec 5 millions de chomeurs, il faudrait 32 h. On ne fera JAMAIS reculer le chômage de masse sans réduire la durée du travail ! Ceux qui ont un boulot travaillent évidemment trop au détriment de ceux qui n’en ont pas.

Comment Sarkozy ose t il s’en prendre à la retraite à 60 ans quand 25 % de jeunes sont au chômage ? Quand 2 « seniors » sur 3 sont au chômage, licencieés, inaptes, malades ? Quand la durée réelle dans la vie réelle des annuités cotisées est en moyenne de 36 annuités ? Il prétend qu’il « choisit de faire travailler plus longtemps plutôt que de baisser les retraites » alors que c’est justement le fait de fixer la durée du travail à 41,5 annuités au delà de 60 ans et le fait que les salariés ne peuvent pas atteindre ces annuités, dans deux cas sur trois, qui aboutit à ce qu’il y ait des « décotes » et à ce que les retraites baissent ! Quel menteur, quel manipulateur !

Ce sont eux encore, Sarkozy Fillon, qui bloquent les salaires bruts et nets, le SMIC, paralysant l’économie, taxant n’importe quoi, les boissons sucrées et les mutuelles de santé, les indemnités des accidentés du travail, et les jours de maladie rendus non indemnisés dorénavant inéquitablement. Les salariés ne peuvent plus consommer même des produits de base et l’économie se délite de ne pouvoir trouver de consommateurs pour ce qui se fabrique encore. Dans notre fabuleux pays riche, cinquième puissance du monde, le 10 du mois, des millions de gens n’ont plus que des pâtes à manger.

Voilà qu’ils veulent encore plus de flexibilité, alors qu’elle règne déjà de façon meurtrière dans le travail : suicides au travail, burn out, accidents, maladies professionnelles augmentent. Il refuse tout contrôle sur les licenciements boursiers, spéculatifs, abusifs. Il a même inventé la sinistre « rupture conventionnelle » qui a fait perdre leur emploi, sans motif, à 600 000 salariés en trois ans.

 

Du travail, il y en a pour tout le monde, il faut des infirmières, des médecins, des professeurs, des ingénieurs, des informaticiens, des chercheurs, des ouvriers d’industrie, du bâtiment, du transport, des services de toutes sortes… Mais Sarkozy raréfie le travail exprès, il supprime les indispensables fonctionnaires, asphyxie les associations, restreint tous les investissements et crédits en laissant les banques continuer sur notre dos à jouer à l’économie casino, à spéculer, à dilapider dans les îles Caïman.

Au lieu de s’en prendre à la gigantesque fraude fiscale il s’en prend à la dérisoire « fraude sociale ». Au lieu d’imposer les fortunes accumulées, les 5 % de riches qui possèdent 50 % du patrimoine, il envisage une « TVA sociale » à payer par les salariés. Au lieu d’augmenter les cotisations sociales, il envisage de les supprimer. Au lieu d’augmenter massivement les salaires, il persiste à « baisser le coût du travail » (qui a déjà perdu de façon insensé 10 points en faveur des profits). Sarkozy refuse de contrôler les échanges, supprime les services de douanes, il refuse de lutter contre le dumping social en Europe. Il est opposé à tout SMIC européen. Il refuse de séparer banques de dépôts et d’affaires, il refuse d’interdire les ventes d’actions à découvert. Il laisse se désertifier le pays, il a livré nos industries métallurgiques Arcelor à Mittal, il laisse fermer les entreprises les plus performantes, et même les PME pourvu que ça arrange banques et spéculateurs, il n’a fait que baisser l’impôt sur les sociétés, la taxe professionnelle, il laisse Total empocher 14 milliards de bénéfices, jamais les dividendes n’ont été aussi grassement versés.

Il n’y a pas de pardon pour pareil bilan, Sarkozy « de Toulon 1 à Toulon 2 », n’est pas un homme qui lutte contre la crise, il fait semblant, c’est un bonimenteur, il a crée « la crise », il la nourrit, il l’aggrave, il essaie sciemment de s’en servir au mieux pour décourager, faire peur, et se ré imposer, Sarkozy c’est à la fois le fléau du chômage incarné, de la pauvreté, de la misère, la sangsue des riches et des rentiers.

 

Vendredi 2 Décembre 2011
Gérard Filoche - Blogueur associé
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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 19:35

Marianne

Régis Soubrouillard - Marianne | Vendredi 2 Décembre 2011 à 18:12

 

Engagé dans une chasse tous azimuts à la fraude sociale, et malgré les promesses présidentielles de faire disparaître les paradis fiscaux, force est de constater que l'exil fiscal reste très en vogue chez les grandes fortunes hexagonales. Dans son classement des 300 plus riches exilés fiscaux en Suisse, on retrouve 44 français. Et l'inventaire n'est en rien exhaustif.



La France, médaille d'argent de l'exil fiscal
A l’heure où Nicolas Sarkozy, endossant les habits du parfait candidat UMP, lance la chasse à la fraude sociale, l’exil fiscal suisse montre qu’il n’a rien perdu se son attrait. Et pourrait même retrouver de sa vigueur à la « faveur » d’une élection du candidat socialiste. Ceux qui redoutaient de voir les chars de l’armée rouge descendre les Champs-Elysées n’en ont pas fini avec les fantômes soviétiques.

Actuellement 44 français, dont La Tribune publie la liste, figurent sur les 300 suisses répertoriés par le magazine Bilan. Parmi les événements qui pourraient modifier la configuration future du classement, le magazine cite notamment « les incertitudes liées à l’élection présidentielle française avec un possible changement de majorité, lequel peut s’accompagner d’un nouvel afflux de réfugiés fiscaux comme lorsque François Mitterrand était arrivé au pouvoir. Pour l’heure, les ressortissants français représentent 12,5% des plus riches de  Suisse ».

Ces 44 français de l’étranger fiscal représente un patrimoine fiscal de près de 30 milliards d’euros. Et le classement n’est pas exhaustif. Bilan ne comptabilise que les patrimoines d’au moins 100 millions de francs suisses (81,5 millions d'euros) et estime que le nombre total de personnnes concernées, toutes nationalités confondues est supérieur à 1000.
Il y a 10 ans, il n’y avait que 17 familles françaises dans le classement des Suisses le plus riches, mais aujourd’hui, les Français sont la 3e communauté expatriée présente en Suisse, selon ce même classement.

On retrouve les héritiers de grandes maisons comme Chanel, Lacoste, Taittinger, Peugeot ou Bic ainsi que quelques grands patrons français comme le coiffeur Jean-Louis David, Roger Zannier ainsi que Serge Kampf qui a fondé la société informatique CapGemini.

L'évasion fiscale, une priorité ?
Petit rappel : la fameuse liste d’expatriés fiscaux en Suisse dérobée en 2007 par Hervé Falciani, un cadre-informaticien de la HSBC Private Bank à Genève comportait 3000 noms et la moyenne des sommes dissimulées en Suisse par les exilés fiscaux était de 20 millions d'euros selon une estimation du Ministère du Budget. Quatre mois après l'ouverture de la cellule de régularisation, qui permettait aux repentis de négocier leur amende fiscale. Les inspecteurs de Bercy se disaient alors étonnés par les montants évoqués par leurs interlocuteurs.

A l’époque Nicolas Sarkozy s’était fait remarquer lors d’un G20 à Londres assurant que les paradis fiscaux seraient supprimés de la surface du globe. Un « running gag » dans la bouche de Sarko.
De nouveaux outils tels EvaFisc, un fichier de comptes bancaires détenus hors de France par les contribuables, mais aussi une « police fiscale », ont bien été mis en place pour favoriser la traque des évadés fiscaux mais les résultats se font attendre : 16  milliards d’euros recueillis en 2010 et une tendance à la stagnation par manque de coopération des…paradis fiscaux. C’est la quadrature du cercle fiscal.

Le Figaro que l’on a connu plus modéré avec le président Sarkozy se devait de constater lors du G20 de Cannes que « la lutte contre l’évasion fiscale ne fait pas partie des priorités de la présidence française ».
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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 19:28

Marianne -

Panagiotis Grigoriou - Tribune | Samedi 3 Décembre 2011 à 12:01 

 

Un œil un peu avisé. Un vol Athènes - Paris. Et le constat d'une différence d'ambiance. L'anthropologue et blogueur Panagiotis Grigoriousur nous fait vivre le quotidien d'une Grèce en crise.



(bankofgreece - wikimedia - cc)
(bankofgreece - wikimedia - cc)
Mercredi matin à Athènes on se demandait s'il y a grève. « Non, c'est pour demain ». Elle sera générale. Ou presque. La première … papadémique.
Les journalistes en revanche, étaient déjà en grève. Pas d'infos au réveil. Après tout … ce n'est pas si mal. Une épouse fatiguée reprend vite son mari, l'air blasée : « C'est mieux sans nouvelles, je ne veux plus rien savoir, que des catastrophes ….». Il a aussitôt hoché sa tête, compréhensif, la tristesse déjà dans les bagages. En route vers l'aéroport par le Proastiakos, sorte de RER aux wagons propres et neufs. Tarification spéciale aéroport, 8 euros. En revanche ni portillon automatique, ni contrôleur.

Notre Souris, l'hebdomadaire satirique est en kiosque ce mercredi, au lieu du jeudi, à cause de la grève.
Ses… fromages, encore cette semaine, sentent le politiquement pourri. Ecoeurement. Où il est question de récits de frontières sur les comptes bancaires des Grecs en Suisse. En effet, dès 2005, comme vient de révéler un parlementaire helvète d'origine grec, Lossif Ziniadis lors d'une émission de télévision athénienne, les autorités confédérales avaient demandé aux gouvernants de notre Republique Banqueroutière, la signature d'un accord bilatéral, concernant le contrôle et l'imposition des comptes des hellènes en Suisse. Mais depuis, rien. Les gouvernements d'Athènes, réactualisent depuis … leurs calendes grecques … et finalement leurs virements, et les négociations ne progressent pas. Selon Iossif Ziniadis, nombreux députés grecs du PASOK (P.S.) et du parti de Nea Dimokratia (la droite), bloquent l'accord, car parmi eux déjà, il y aurait un grand nombre de détenteurs de ces comptes, fort bien remplis.
Par ce même numéro de la Souris, nous apprenons que rien que la société Siemens a versé au moins cent millions d'euros aux politiciens grecs ces dernières années en pots-de-vin, et nous ignorons, ce que d'autres lumineuses compagnies et vendeurs d'armes divers et variés, ont pu verser également. En tout cas, l'administration Merkel, se voit obligée de fermer le dossier Siemens le plus rapidement possible.

Je remarque qu'à l'aéroport, les prix ont encore augmenté. Cafés, sandwich et croissants au beurre, à portée de la main. Mais, nombreux sont ceux qui hésitent un long moment avant d'acheter, comme si ils achetaient un scooter. Certaines boutiques dans l'aéroport même, ont fermé, elle étaient encore là en août de cette année. Août, c'est déjà très loin. La multinationale allemande Hochtief AG, qui gère l'aéroport d'Athènes ne semble pas en tout cas, vouloir renouveler le contrat de sa concession après 2012 selon la presse, sauve qui peut ?

J'ai pris la low cost. Le vol était plein. Des nôtres et des autres. Une maman crétoise qui emmenait son fils à Paris … pour Disney. Cadeau d'anniversaire, me dit-elle. « Encore cette année … Monsieur car après ...». De la classe encore moyenne à onze mille pieds d'altitude, apparemment c'est possible. « Vous savez Madame, il y a aussi le musée du quai Branly, un musée des arts premiers, vous ne trouverez pas en Grèce une telle muséographie, c'est pour votre fils ». « Est-ce loin des Grands Magasins ? ». « Très loin Madame, même trop … passez un agréable séjour à Paris ».

Orly, RER B, Paris. Ticket à dix euros. Je constate qu'il y a des contrôleurs. Ils sont nombreux, assez polis et relativement plaisants. Surtout, entre eux, ils rigolent en évoquant leurs idées pour Noël prochain. Oui, à Paris c'est encore une vie normale. Certes ce n'est pas la capitale française d'il y a un moment, mais ce n'est pas non plus notre Athènes du Mémorandum. Dans la rue, au métro, dans les cafés, les discussions rappellent les nôtres, d'avant 2010. Métro, boulot, dodo, cela nous manque tant finalement. En tout cas, l'air parisien n'est pas tant empoisonné par la mélancolie collective, comme chez nous. Gardez-le, chers amis et croyez-nous, il est précieux !

Je retrouve un ami de longue date installé à Paris depuis un moment. Il a quitté Athènes peu avant les J.O. de 2004. Ingénieur déjà assez senior dans le secteur de la construction, il a vu la bulle de l'intérieur et il a abandonné son poste en Grèce au moment où, nombreux autres surfaient sur la vague Californienne du côté d'Éleusis. Actuellement, il travaille en tant que cadre à Paris. Deuxième grand constat, les appartements parisiens sont chauffés, je l'avais presque oublié. « Tu sais, je viens d'envoyer de l'argent à ma mère à Athènes, ainsi qu'a mon frère pour qu'ils achètent du fiou. Lui en plus, il a un bébé, c'est le monde à l'envers, je sais que vous grelotez là-bas ...».

« Oh, tu sais, je crois que jusque là, Paris ou Athènes c'est le même hiver qui s'annonce, après on verra, mais il s'agit de la météo seulement, que de la météo ...».

 

Crise : d'Athènes à Paris
Retrouvez Panagiotis Grigoriousur son blog.
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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 17:13

Le Monde - Vendredi 02 décembre 2011

D'où vient l'argent qui sert à financer les très polluantes centrales à charbon ? C'est la question à laquelle répond le rapport Bankrolling Climate Change (Financer le changement climatique) publié mercredi 30 novembre, lors de la conférence de Durban sur le climat. Quatre ONG se sont ainsi penchées sur les portefeuilles de 93 grandes banques. Le résultat est sans appel : depuis 2005, date de l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto fixant des objectifs contraignants de réduction des émissions de gaz à effet de serre afin de lutter contre le changement climatique, ces établissements ont octroyé 232 milliards d'euros de prêts à l’exploitation du charbon dans les mines et à sa transformation en électricité par les centrales.

 Or, le charbon constitue l'énergie fossile la plus intensive en carbone. Sa combustion est ainsi responsable de l'émission de milliards de tonnes de gaz à effet de serre (CO2, CH4 ou NO) chaque année au niveau mondial, mais aussi d'autres polluants comme des particules de suie et du mercure. Son extraction altère par ailleurs les écosystèmes, pollue les eaux, et nuit à la santé des populations environnantes.

La construction de centrales à charbon coûte très cher (environ 2 milliards de dollars pour une centrale de 600 MW). Les entreprises s’appuient donc fortement sur les banques pour trouver les capitaux nécessaires. "Nos chiffres montrent clairement que le financement du charbon augmente : il a presque doublé entre 2005 et 2010", remarque Tristen Taylor, d'Earthlife Africa Johannesburg.

En tête de liste des 20 institutions bancaires qui ont le plus mis la main à la poche, on trouve trois banques américaines — JP Morgan Chase, Citigroup et Bank of America — qui totalisent 42 milliards d'euros d'investissement dans le secteur du charbon depuis 2005. Elles sont suivies de comparses anglais, allemands, suisses et... français. Nos trois principaux établissements bancaires nationaux figurent ainsi dans le classement : BNP Paribas est 8e avec 10,7 milliards d’euros de prêts accordés depuis sept ans, le Crédit agricole 14e avec 5,6 milliards et la Société générale est 18e avec 4,7 milliards.

Comment ces chiffres ont-ils été compilés ? "La plupart des grandes banques commerciales fournissent des chiffres sur leurs investissements annuels dans les énergies renouvelables, qu'elles mettent en valeur, mais cachent les données sur les levées de fonds ou les actions détenues pour de projets de combustibles fossiles", déplore le rapport. Les experts du groupe d'ONG — l'allemande Urgewald, le réseau international BankTrack et les ONG sud-africaines Earthlife Africa Johannesburg et GroundWork — ont ainsi passé sept mois à décortiquer les rapports annuels des principales sociétés exploitant des mines de charbon ou des centrales. Les vrais chiffres des investissements pourraient donc s'avérer encore plus élevés.

Certaines institutions bancaires ont réagi à cette étude, dans les colonnes du Guardian, soulignant qu’elles ne pouvaient tracer les sommes prêtées à cette industrie et ajoutant que ces prêts n’avaient en rien affecté leur engagement environnemental.

Pour les ONG, c'est une fois de plus la preuve d'un décalage entre les discours et la réalité, les banques se targuant d'être investies dans des projets de réduction de leurs émissions, en façade, et finançant l'industrie du charbon, dans l'ombre.

"Bien que le changement climatique ait déjà des impacts sur les sociétés les plus vulnérables, il y a de nombreux projets de construction de nouvelles centrales à charbon, regrette Heffa Schücking, de Urgewald. Si les banques fournissent l’argent nécessaire à ces projets, elles vont ruiner les efforts pour limiter la hausse de la température mondiale à 2°C d'ici la fin du siècle." Deux centrales à charbon, à Medupi et Kusile, sont par exemple en construction en Afrique du Sud, qui accueille actuellement la conférence sur le climat.

"Par la dénonciation publique de ces banques, nous espérons ouvrir la voie à une course vers le sommet, où les banques se font concurrence pour nettoyer leurs portefeuilles et arrêter de financer des activités qui tuent notre climat." Un espoir sans doute très utopique, même si ce genre de publicité négative pourrait finir par inciter certaines des sociétés à limiter leurs financements néfastes. 


Photo : AFP PHOTO / DAREK REDOS

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 14:14
Marianne - ZE FML - Blogueuse associée | Vendredi 2 Décembre 2011 à 12:01

 

Les trois quarts du discours du Toulon ont été ceux d’un candidat prescrivant son programme, non ceux d’un président disposant du temps nécessaire d’ici la fin de son mandat pour l’appliquer, le tout sous les hourras d’un public dédié, remarque ZE FML. Le président candidat estime pouvoir abuser des ressources de l’Elysée pour faire campagne, en toute impunité, renchérit notre blogueuse associée.



Toulon, jeudi 1er décembre 2011. Les militants UMP arrivent par car, mais l’Elysée empêche la presse de filmer ces images. L’Elysée empêche ? Tiens, tiens… Circulez y’a rien à voir, le parti majoritaire envoie des cars entiers de supporters pour remplier les 5350 places assises du Zénith de Toulon, mais ceci est un déplacement du président de la République. La preuve, les banderoles et cornes de brume ont été interdites, pour que ce Sarko show ne fasse pas trop meeting !

Franchement, le président nous prend pour des cons. Le militant ne varie pas selon qu’il porte ou non son matériel militant, et les réactions maîtrisées par un chauffeur de salle ne masqueront jamais l’arrivée par cars entiers de français pas tout à fait ordinaires, mais bien totalement dévoués à leur champion. Les moments choisis pour qu’ils applaudissent – comme par exemple, quand le président a tapé sur les immigrés qui, s’ils étaient trop nombreux, « ruineraient notre protection sociale » - achève de le démontrer.

Depuis quelques jours, le PS et la presse se sont fait l’écho d’une polémique autour de cette campagne menée par Nicolas Sarkozy en habits de président, mais sous lesquels se cache déjà le candidat à sa propre réélection. Ce qui pose un réel problème au regard des dépenses de campagne qui seraient payées par l’Elysée… favorisant ainsi le candidat Sarkozy, en position de réaliser beaucoup plus de déplacements, et d’une ligne de crédit illimitée pour présenter son programme aux français, induisant une inégalité flagrante entre lui et les autres candidats, soumis à un plafond sur leur compte de campagne.

Le président bat campagne…
Certes, il n’est jamais évident pour un candidat sortant de faire la part des choses entre les temps présidentiels et les moments de campagne, notamment en ce qui concerne les transports. Un président nécessite un équipage différent d’un candidat, notamment pour des raisons de sécurité, et un mode de transport adapté à sa charge de président, qui implique l’utilisation de moyens de transport rapides, pour lui permettre de continuer à assumer ses obligations de président. Les autres présidents candidats se sont heurtés à ces problèmes là, d’où la récurrence de cette polémique.

Mais Nicolas Sarkozy, dans toute son outrance et avec l’outrecuidance qui le caractérise, franchit un palier supplémentaire, en imputant sur les comptes présidentiels des déplacements manifestement de candidats, dans leur intégralité, jusqu’à leur mise en scène.  Certes, les cars de militants ont été affrétés par l’UMP, et non par l’Elysée. Reste que si ce show avait été un moment purement présidentiel, n’importe quel français aurait pu y assister. Et réserver sa place.

Ce qui n’aurait pas été sans poser des problèmes de sécurité, c’est bien la raison pour laquelle aucun président ne réalise de tels spectacles. Une preuve supplémentaire qu’il s’agissait bien d’un meeting. Il serait d’ailleurs intéressant de voir qui en réalisait la sécurité : m’est avis qu’on trouverait les mêmes bénévoles que ceux qui sont à l’entrée des meetings de l’UMP… A-t-on vu Giscard, Mitterrand ou Chirac se produire de la sorte ? Une fois de plus, Sarkozy use de son statut jusqu’à la lie.

Mais au-delà, la scénographie a été payée également par le contribuable français, sans se voir imputée sur le compte de campagne. Est-il normal qu’un candidat bénéficie ainsi de la gratuité de la location du Zénith de Toulon pour réaliser un meeting électoral ? Qu’une louma filme le public du haut de son bras articulé ? Qu’un discours soi-disant présidentiel se termine par une Marseillaise entonnée par une salle de militants UMP, marque évidente d’une fin de meeting ? Non, rien de tout ceci ne correspond à une intervention présidentielle, mais tout correspond bien à un meeting de campagne : cette fois, les limites ont largement été franchies.

En outre, il aura fallu attendre longtemps avant que les propos tenus par Sarkozy ne prennent un accent présidentiel. Sur les 52 minutes de ce discours, les quarante premières ont été destinées à dresser un état des lieux de la France, sans oublier de taper sur ses adversaires. Tout y est passé : les 35 heures, l’accord PS-EELV sur le nucléaire, la proposition de VIème République prônée par Eva Joly… Or le président est, en théorie, le président de tous les Français, et au dessus des partis. Aussi qui répond à d’autres candidats à la présidentielle, si ce n’est le candidat ?

Les ¾ du discours ont été ceux d’un candidat prescrivant son programme, non ceux d’un président disposant du temps nécessaire d’ici la fin de son mandat pour l’appliquer. Le tout sous les hourras d’un public dédié. Il aura ainsi fallu attendre la huitième page du discours, sur les onze qu’il comptait, pour que soit enfin prononcé le mot « Europe » ; c’était pourtant le thème de ce déplacement que d’expliquer aux Français l’accord en discussion avec l’Allemagne en vue de produire un nouveau Traité Européen. Traité dont au passage, le président-candidat s’est bien gardé de dire s’il serait ratifié par référendum ou par un vote du Congrès.

… aux frais du contribuable !
Sarkozy au Zénith grâce à l'argent public
En pleine période de crise, et alors que son gouvernement met en place son deuxième plan de rigueur, Sarkozy choisit de dilapider l’argent public en réalisant, en pleine période de crise, des dépenses publiques superflues : s’il s’adresse au peuple, inutile de louer un Zénith ni même de se déplacer à l’autre bout de la France pour un montant qui avoisinerait selon René Dosière les 300 000 euros, dont 93 000 payés par l’Elysée, 10 à 15 000 par les collectivités, et un surcoût de prêt de 200 000 euros lié au surcroît de présence policière !

Alors que le président demande aux Français des efforts - en ajoutant une journée de carence aux fonctionnaires, en réduisant les indemnités journalières en cas de maladie, en promulguant un deuxième plan de rigueur qui ajoute encore des taxes impactant le pouvoir d’achat des Français - il est absolument intolérable et incompréhensible que le chef de l’Etat candidat se permette de jeter ainsi l’argent public par les fenêtres. Le plus cynique étant tout de même que le dernier plan de rigueur a réduit la voilure des comptes de campagne, en abaissant le plafond de remboursement prévu par l’Etat au nom de l’effort que devaient réaliser également nos politiques pour donner l’exemple. Avouez qu’il y a de quoi s’étrangler.

Le plus juste, dans pareil cas, serait d’obliger le candidat Sarkozy à imputer rétroactivement ces dépenses sur le compte de campagne, dès lors qu’il sera candidat. Les textes prévoient en effet que soient imputées les dépenses concernant la campagne pendant l’année précédant le scrutin. Etant entendu que la jurisprudence ne retient pas automatiquement le critère de la date de déclaration publique de candidature.

Le cas d’un président en exercice étant particulier, il serait utile, au vu de ces excès, pourtant de préciser, par une modification du code électoral, les règles applicables à un président candidat, afin qu’à l’avenir, de tels excès ne se reproduise pas. On pourrait ainsi imaginer que ne soient pas imputées sur le compte de campagne les dépenses supplémentaires nécessitées par son statut de président, comme par exemple la sécurité personnelle du président -à condition de limiter les frais relatif à la présence policière, qui explosent sans raison autre que la trouille présidentielle inversement proportionnelle à sa côte de popularité-, ou l’utilisation de transports dans les avions présidentiels sur justification de leur absolue nécessité. Mais que soient bien imputées les dépenses relevant de la campagne, de la même manière qu’on le fait pour les candidats à d’autres mandats qui utiliseraient des moyens publics pour faire campagne (maire, députés, présidents d’exécutifs locaux…) : la jurisprudence électorale recèle d’exemples en la matière.

Afin d’obtenir des éclaircissements sur les privilèges dont use à outrance le président candidat, les socialistes Pascal Terrasse, député et président de la commission de contrôle financier de son parti, et Daniel Vaillant, mandataire financier de François Hollande, ont écrit à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) pour lui demander de statuer sur l’imputation de ces dépenses dans le compte de campagne.

Ainsi, ils relèvent que « Outre un détournement des fonds publics et du pouvoir conféré par son statut présidentiel, la démarche de Nicolas Sarkozy paraît constituer une infraction à la législation électorale » en multipliant les déplacements présidentiels « dont le choix des thèmes et l’organisation indiquent qu’il est d’ores et déjà candidat à sa propre succession, et que ces déplacements relèvent d’actes de propagande ». Et de donner l’exemple du déplacement au Tricastin où, sous couvert d’une visite sur un site nucléaire, le président s’en est surtout pris à ses adversaires politiques et à leurs programmes électoraux, tout en déroulant le sien. Le mois dernier, à Strasbourg, il s’en était déjà pris aux propositions de François Hollande concernant des personnels supplémentaires dans l’Education. Force est de constater que le président se déplace désormais en tant que candidat, sans assumer cette position schizophrène.

Cependant, il est peu probable que cette saisine de la CNCCFP change la donne. Cet organe n’est en effet que consultatif, et ne peut délivrer des recommandations, sans se prévaloir de l’interprétation du code électoral qui sera faite dans le cadre de la validation des comptes de campagne, que la CNCCFP n’effectue pas dans le cadre de l’élection présidentielle. En effet, ceux-ci sont validés par le Conseil Constitutionnel. Cette même instance qui, en 1995, a validé sans sourciller les comptes manifestement pas tout à fait réglo du candidat Balladur… dont le porte parole était un certain Nicolas Sarkozy.

Malgré la polémique qui a touché la vénérable institution, et l’envie probable des sages de pointer les manquements au code électoral que la jurisprudence a déjà pointé dans le cadre de nombreuses élections locales et nationales, on voit déjà le scénario se dessiner : au nom du coût très lourd de l’organisation d’une présidentielle, en terme de remboursement des frais de campagne des candidats – même si pour une campagne de 40 jours, ce serait forcément réduit, mais aussi de l’organisation du scrutin, il y a fort à parier que tout le monde s’assoirait sur ces excès, sous prétexte de l’absence de textes précisant le cas particulier du président candidat. Ca n’est pas, en effet, au Conseil Constitutionnel de créer le droit.

Peu probable, donc, qu’il prenne le risque de trancher, au risque de déclencher, par une nouvelle élection, une crise institutionnelle, qui s’ajouterait à la crise économique que notre pays traverse, et dont l’impact serait difficilement maîtrisable sur la place de la France dans le monde. Trop risqué. C’est dire si le président candidat estime pouvoir abuser des ressources de l’Elysée pour faire campagne, en toute impunité. « République exemplaire », qu’il disait. En l’état actuel des choses, « Fuck la démocratie » serait plus approprié.

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