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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 16:09

LEMONDE.FR avec AFP | 15.12.11 | 06h48   •  Mis à jour le 15.12.11 | 12h37

 
 

Les enseignants des écoles primaires étaient 11,2 % à faire grève, jeudi 15 décembre, et ceux des collèges et lycées, 16,4 %, pour demander le retrait du projet de réforme de l'évaluation et de l'avancement des enseignants, selon une estimation du ministère de l'éducation nationale.

Dans le primaire, où les enseignants grévistes doivent se déclarer quarante-huit heures à l'avance en raison du service minimum d'accueil (SMA), le SNUipp-FSU, principal syndicat, a annoncé plus de 21 % de personnels en grève. Dans le secondaire, le SNES-FSU, principal syndicat, prévoyait de donner une estimation en fin de matinée. Selon le ministère, par type d'établissement, il y avait 11,2 % d'enseignants en grève dans les écoles primaires, 21,1 % dans les collèges, 7,7 % dans les lycées professionnels et 12,9 % dans les lycées généraux et technologiques.

Un large front de syndicats d'enseignants appellait jeudi à une journée de grève et de manifestations pour exiger le retrait du projet de réforme de l'évaluation des professeurs, prôné par le ministre de l'Education Luc Chatel qui défend la mise en place d'un système selon lui "plus juste". Cette journée d'action, la deuxième depuis celle, très suivie, du 27 septembre contre les suppressions de postes, est soutenue par des associations telles que la Société des agrégés de l'université et la Conférence des présidents d'associations de professeurs spécialistes. Seul le SGEN-CFDT ne s'est pas joint au mouvement.

Des manifestations sont prévues dans tous les départements. A Paris, le défilé partira à 14 h 30 de Denfert-Rochereau (14e arrondissement) pour arriver à Sèvres-Babylone (7e), non loin du ministère de l'éducation nationale. Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, sera dans ce cortège.

En primaire, le mouvement sera suivi par 8,5 % des enseignants, selon le ministère, mais par plus d'un professeur sur cinq selon le Snuipp-FSU (principal syndicat). Cependant, c'est davantage la mobilisation dans le secondaire qui donnera la tonalité de la journée. La pétition intersyndicale demandant le retrait des textes recueillait mercredi soir plus de 65 000 signatures électroniques.

 "AMÉLIORER LE SYSTÈME"

Invité mercredi soir de France 3, Luc Chatel a indiqué "vouloir améliorer le système (d'évaluation) pour qu'il soit plus juste, qu'il prenne en compte l'engagement des enseignants et qu'il ait un impact plus important sur la carrière des enseignants". Les projets du ministère comportent la fin de la traditionnelle double notation des enseignants : administrative, par le chef d'établissement, et pédagogique, la plus importante pour la carrière, par l'inspecteur régional, formé dans la discipline des collègues qu'il inspecte.

A la place, les enseignants seraient évalués lors d'un entretien, tous les trois ans, avec leur "supérieur hiérarchique direct" (le chef d'établissement en collège et lycée, "l'inspecteur compétent" dans les écoles), et cette évaluation déterminerait l'évolution des salaires. Les syndicats dénoncent un projet qui "dénature en profondeur les métiers" des enseignants et va peser sur leur pouvoir d'achat.

 

 

Les syndicats dénoncent la "dénaturation du métier"

 

LEMONDE| 15.12.11 | 13h25   •  Mis à jour le 15.12.11 | 13h59

    

 

Luc Chatel, le ministre de l'éducation, le 1er septembre 2011 à Paris.

Luc Chatel, le ministre de l'éducation, le 1er septembre 2011 à Paris.AFP/MEHDI FEDOUACH

A son arrivée, en 2009, l'équipe de Luc Chatel a reçu un avertissement du SNES-FSU, le principal syndicat des professeurs du second degré : "Deux sujets peuvent susciter chez les enseignants des réactions passionnelles : la bivalence (l'enseignement de deux disciplines) et le pouvoir hiérarchique du chef d'établissement."


Le ministère était prévenu qu'en lançant une réforme visant à confier aux principaux et proviseurs l'évaluation des professeurs, il touchait un point sensible. Si sensible que la quasi-totalité des syndicats ont appelé à la grève, jeudi 15 décembre, pour exiger le retrait du projet. La grève est suivie par 16,43 % des enseignants du second degré, selon le ministère, mais seuls sont comptabilisés ceux dont la journée débute à 8 heures. Le primaire, peu concerné par la réforme, est moins mobilisé.

L'intersyndicale, heurtée par l'"absence de concertation", refuse le "positionnement du chef d'établissement comme seul évaluateur". "Il n'a pas les compétences professionnelles pour évaluer les enseignants, dénonce Daniel Robin, du SNES. Comment un ancien enseignant de philosophie peut-il évaluer la didactique d'un professeur de sciences ?" La réforme conduirait, selon les syndicats, à une "dénaturation du métier" dans la mesure où "l'évaluation ne porterait plus principalement sur l'activité en classe".

Méthodes de gestion du privé

Le ministère a calqué sa réforme sur celle de "l'appréciation de la valeur professionnelle" des fonctionnaires, appliquée en janvier 2012. "Il s'agit d'un processus d'extension de méthodes de gestion du privé à l'administration, souligne le sociologue Luc Rouban. Jusqu'à présent, on avait écarté les enseignants de cette évolution. Derrière ce projet, il y a l'idée que les enseignants sont des fonctionnaires comme les autres." L'évaluation par le chef d'établissement figure dans le projet de l'UMP pour 2012. Elle "sous-tend que le chef d'établissement doit être le seul maître à bord", analyse Christian Chevalier, du SE-UNSA.

La réforme a-t-elle des chances d'aboutir ? Le SGEN-CFDT, qui a suspendu son appel à la grève, dit avoir obtenu l'ouverture de négociations. L'intersyndicale, à l'inverse, soutient que le ministère ne transigera pas. Sur France Inter le 7 décembre, Luc Chatel réaffirmait qu'"il faut un patron dans un établissement".

Aurélie Collas

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 16:05

LEMONDE | 15.12.11 | 12h31   •  Mis à jour le 15.12.11 | 12h32

 
 

 

Des sans-abris arrivent, fin 2008, dans un gymnase mis à leur disposition par la Ville de Paris.

Des sans-abris arrivent, fin 2008, dans un gymnase mis à leur disposition par la Ville de Paris. AFP/JACQUES DEMARTHON

La recommandation est suffisamment inhabituelle pour être soulignée. Dans un rapport d'évaluation sur "la politique publique de l'hébergement des personnes sans domicile", rendu public jeudi 15 décembre, la Cour des comptes, garante de la bonne utilisation des deniers publics, préconise, à mots feutrés, de mettre plus d'argent en faveur de l'hébergement d'urgence: "Il n'apparaît pas déraisonnable de se donner les moyens de créer des places [d'hébergement] supplémentaires en zones tendues. En effet, la situation traditionnelle et inconfortable dans laquelle l'offre d'hébergement court en permanence après la demande d'hébergement n'a pas été encore interrompue, malgré des résultats importants en termes de sorties vers le logement."

Ce constat intervient à l'issue de près de 250 pages d'analyse de la "stratégie de refondation" du secteur annoncée en novembre 2009 par Benoist Apparu, secrétaire d'Etat au logement. Cette réforme a pour ambition de sortir d'une logique saisonnière de gestion de crise et de favoriser la sortie vers un logement durable. Elle s'appuie sur deux piliers : la mise en place d'un service public de l'hébergement et de l'accès au logement, et le développement d'une offre de logement accessible aux personnes modestes.

Entre 2004 et 2010, le nombre de places est passé de 51 103 à 82 890 (+62,2%). Mais le constat de la Cour est clair: "Les résultats escomptés ne sont pas encore atteints." Demandé par le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, sur proposition du Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques du Parlement, le travail de la Cour pointe en filigrane les lacunes et blocages d'une politique dont l'objectif premier est le "logement d'abord".

Première faiblesse : la "stratégie de refondation" a été définie et mise en œuvre à partir de données statistiques obsolètes et d'études fragmentaires sur la population des sans-abri. Or cette population a non seulement beaucoup augmenté en dix ans – elle avoisinerait aujourd'hui les 150 000 personnes –, mais elle s'est aussi profondément transformée. Selon un rapport à paraître de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars), basé sur les statistiques annuelles du 115, le numéro d'urgence d'aide aux sans-abri, les demandes d'hébergement émanent désormais pour moitié de familles avec enfants. A Paris et en région parisienne, celles-ci peuvent représenter jusqu'à 80 % du public du 115. Quant aux jeunes, au niveau national, leur proportion est passée entre les hivers 2009-2010 et 2010-2011 de 8 % à 11 %.

La réforme n'a pas non plus permis d'améliorer l'orientation des personnes sans abri, jugée encore "très imparfaite" par la Cour des comptes. Les services intégrés d'accueil et d'orientation (SIAO), qui devaient permettre dans chaque département de mieux coordonner l'offre et la demande et de suivre les personnes dans leur parcours d'insertion dans le logement, fonctionnent peu ou mal.  

"Sur beaucoup de territoires, les SIAO ont bien été mis en place mais les anciennes habitudes de travail ont perduré, confirme Matthieu Angotti, directeur général de la Fnars. Dans le pire des cas, ce sont même des coquilles vides." Autre problème non résolu, celui de la saturation du 115. Toujours selon l'étude de la Fnars, plus de la moitié des demandes d'hébergement faites le jour même ne donnent pas lieu à l'attribution d'une place. Dans certains départements, les non-attributions peuvent même atteindre de 60% à 65%. L'absence de places disponibles est le principal motif de refus.

Le recours aux nuitées d'hôtel ne cesse d'augmenter. Leur nombre a doublé depuis 2004. Or, souligne la Cour des comptes, cette solution "n'est pas conforme aux objectifs de la politique menée depuis 2007. Par ailleurs, leur coût pour le budget de l'Etat est particulièrement élevé [93millions d'euros en 2010]." Le gouvernement a tablé un peu trop vite sur les résultats de sa réforme et sur les économies qu'elle pourrait engendrer. "Les mesures prises pour accélérer les sorties vers le logement sont longues à mettre en place et ne peuvent pas alléger à court terme la pression sur le dispositif d'hébergement", avertissent les experts de la rue Cambon.

La mise en œuvre de la "stratégie nationale" laisse aussi apparaître des lacunes en termes d'organisation et de pilotage. "Le délégué interministériel pour l'hébergement et l'accès au logement (Dihal) chargé du pilotage administratif central ne dispose pas des moyens de sa mission", souligne la Cour. A la décharge de l'Etat, la Cour note que le déploiement de la réforme est intervenu dans une période difficile. La crise, qui a mécaniquement entraîné une augmentation forte des demandeurs d'hébergement (ménages précaires et demandeurs d'asile) a saturé un dispositif pourtant en forte augmentation. Enfin, au niveau local, le projet gouvernemental a souffert de la réforme concomitante de l'administration territoriale, qui a modifié l'organisation des services départementaux, principaux rouages de la mise en œuvre du plan gouvernemental.

Catherine Rollot

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 16:05
| Par Lucie Delaporte

Les principaux syndicats enseignants, à l'exception du Sgen CFDT, appellent à une journée de grève, jeudi 15 décembre, contre le projet de réforme sur l'évaluation des profs. Il y a un mois, le 15 novembre dernier, une fuite sur le site spécialisé “le Café pédagogique” révélait que le ministère préparait un projet sur ce sujet très sensible, en tentant visiblement d'éviter la consultation. Les textes présentés –un projet de décret et d'arrêté–  ne demandant plus qu'à être approuvés. «Il ne manquait que la signature», soupire Frédérique Rolet, secrétaire nationale du Snes, majoritaire dans le secondaire.

A cinq mois de la présidentielle, le ministère a manifestement voulu faire vite pour faire passer cette ultime réforme, hautement symbolique. Pourtant, à peine rendu public, le projet a provoqué la fureur dans le monde enseignant. Il faut dire que les textes proposés vont très loin. Ils stipulent que les enseignants seront désormais évalués directement, et presque exclusivement, par leur chef d'établissement, et non plus par le corps d'inspection. Ce dernier se retrouverait, de fait, en situation de figuration pour épauler une très hypothétique “auto-évaluation” des profs. Une provocation pour la majorité des enseignants qui y voient un début de remise en cause de leur statut de fonctionnaire.

Chargé de réaliser un entretien professionnel tous les trois ans, le chef d'établissement devra juger un prof sur «sa capacité à faire progresser chaque élève», mais aussi ses «compétences dans sa discipline ou ses domaines d’apprentissage;  sa pratique professionnelle dans l’action collective de l’école ou de l’établissement, en lien avec les parents d’élève et les partenaires». En fonction des résultats sur tous ces points, l'enseignant verra sa carrière avancer… ou pas.

«L'esprit de la réforme, c'est que l'établissement fonctionne comme une entreprise», analyse Frédérique Rolet pour qui «c'est un vieux rêve des chefs d'établissement du SNPDEN (syndicat majoritaire), d'avoir plus de contrôle sur les enseignants, notamment sur les promotions où leur poids est modéré». Même son de cloche à l'Unsa éducation pour qui «le dispositif risque de tourner rapidement à une application caricaturale de la gestion managériale», explique aussi Patrick Gonthier au nom de la fédération Unsa éducation dans un courrier au ministre.

Des cadres clairs

Pour l'intersyndicale, le corps d'inspection est le seul à pouvoir légitimement évaluer les enseignants sur le respect des programmes nationaux ou les approches didactiques. «Le chef d'établissement sait lorsqu'il y a le calme dans une classe. Mais juger de l'efficacité de l'enseignant…», affirme dubitative la secrétaire générale du Snes. Le manque de compétence disciplinaire du chef d'établissement, contrairement aux inspecteurs, qui évaluent leurs pairs sur une discipline qu'ils ont en commun, cristallise les inquiétudes. «Notre principal est un ancien prof d'éducation physique, comment voulez-vous qu'il m'évalue sur mon cours de lettres?», s'interroge par exemple une jeune enseignante de Seine-Saint-Denis.

Au-delà, beaucoup craignent que cette réforme pose les bases d'une redéfinition du métier de prof où la partie enseignement serait presque accessoire puisque les enseignants seraient davantage évalués sur leur participation à des projets, leur écoute vis-à-vis des parents voire leur présence dans l'établissement que sur leurs cours proprement dits. Les témoignages d'enseignants dans les établissements du dispositif Eclair (Ecoles, collèges, lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite), où les principaux ont pratiquement déjà ce rôle, laissent craindre des dérives… «On fait de la gesticulation», racontait récemment un prof, «Il faut à tout prix faire sa com'», «clairement, on est encouragé à faire des papiers avec des jolis camemberts, à faire de la visibilité à tout prix».

S'attaquer à la manière dont sont évalués les profs consiste bien, en ce sens, à revenir sur le statut de l'enseignant. Les syndicats ne s'y sont pas trompés. Se targuant d'avoir obtenu un recul du ministère sur un texte qu'il juge désormais «parfaitement amendable, parfaitement modifiable», le Sgen CFDT a renoncé à appeler à la grève et a entamé des négociations car «le statu quo est impossible». Pour Thierry Cadart, secrétaire national du Sgen CFDT: «Il faut en finir avec ces inspections individuelles infantilisantes et traumatisantes tous les cinq, voire dix ans.» Qu'un chef d'établissement participe à l'évaluation (actuellement, il ne peut délivrer qu'une note administrative) ne le choque pas. «Je ne suis pas convaincu par le procès en incompétence, les chefs d'établissement savent parfaitement qui sont les profs impliqués, ceux qui fonctionnent bien devant leurs élèves. En classe, la maîtrise de ma discipline ne représente pas plus de 10% des compétences à mobiliser.»

A condition que les cadres soient clairs – «Nous demandons la transparence sur les rapports d'évaluation, que cela soit fait de façon collective afin que cela ne se traite de façon interpersonnelle»– et que la question de l'évaluation – «un moment qui les aide à s'interroger sur leurs pratiques»– soit déconnectée de l'avancement de la carrière, le Sgen CFDT estime important d'avancer sur le sujet. «L'entretien professionnel tous les trois ans, cela n'a rien de scandaleux, cela pourrait même se faire plus souvent», affirme Thierry Cadart.

Evaluer l'implication

Un discours pas très éloigné de celui de bon nombre de chefs d'établissement dont le principal syndicat, le SNPDEN, s'est dit prêt à relever le défi. «Cela va avantager beaucoup de professeurs. Ceux qui font réussir leurs élèves, qui les intéressent, qui font des projets», veut croire Pascal Charpentier, proviseur au lycée européen de Dijon et membre du SNPDEN. «Prenons un prof de mathématiques, aujourd'hui se cantonner à l'enseignement de sa discipline, c'est un peu décalé. Il faut aussi faire son métier de façon moderne: participer aux Olympiades (un concours académique organisé par le ministère), aux Kangourous (jeux concours qui récompense les meilleurs élèves de maths) En exemple, il cite le cas d'un professeur qui emmène en voiture ses élèves dans la ville voisine pour passer ces concours…

Evaluer l’implication… Jusqu'où? «On risque de voir s'installer des phénomènes de cour autour du chef d'établissement ou à l'inverse un regain de tension et plus de confrontation», craint Frédérique Rollet. Quid, aussi, du bon prof qui ne ferait pas de mousse autour de ses moindres faits et gestes ? «Je connais ce discours. Le prof excellent dans sa classe, c'est surtout celui qui n'est jamais contrôlé, jamais évalué. Drapé dans sa discipline, il a raison envers et contre tout quand il reçoit des parents d'élèves», nous glisse, agacé, un principal qui préfère rester anonyme car «ce n'est pas politiquement correct de le reconnaître».

Réformer l'évaluation des enseignants permettrait pour Joël Lamoise, proviseur au lycée Pierre-Mendès-France d'Epinal, également au SNPDEN, de récompenser les profs qui ont atteint un seuil dans leur carrière. «Actuellement, on n'évalue pas les profs, on les note avec  une fourchette d'un point d'écart. Avec certains profs, déjà bien notés précédemment, je ne peux pas aller au-delà. C'est regrettable car derrière tout cela, il y a les promotions, le salaire…», déplore ce proviseur. «Il faut évoluer car sinon nous aurons de plus en plus de mal à mobiliser nos équipes. On ne reconnaît pas le travail et l'implication de quelqu'un en lui donnant une tape sur l'épaule!» s'agace Pascal Charpentier.

Reste que sur le plan de la récompense, le compte n'y est pas. Comme l'a soulevé le Se Unsa, «le projet ministériel est d'abord l'occasion de réaliser des économies budgétaires sur la rémunération des enseignants en les alignant sur le rythme d'avancement le plus défavorable». Un marché de dupes?

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 12:54
| Par Philippe Ries

La «normalité» est à la mode en Europe, en France tout spécialement. S'il est élu en mai prochain, François Hollande promet aux Français une présidence de la République «normale», ce qui compte tenu de la nature aberrante des institutions de la Ve République, relèverait du miracle. En attendant qu'il se produise, une touchante unanimité, couvrant pratiquement tout le spectre des idéologies, s'exprime en faveur d'une Banque centrale européenne qui deviendrait enfin «normale» en acceptant de faire les fins de mois des Etats souverains de la zone euro que leur impéritie chronique a conduits dans une impasse budgétaire.

 

Mario Draghi  
Mario Draghi© Banca d'Italia

A ce jour, le nouveau président de la BCE, Mario Draghi, et le conseil des gouverneurs qui l'entoure, résistent à ces amicales pressions visant à ce que Francfort s'aligne sur Washington et Londres où la Réserve fédérale et la Banque d'Angleterre achètent à tour de bras sur le marché «primaire» les obligations émises par les Trésors américain et britannique, à proportion (à ce jour) de 10 à 15% du PIB.

Lors du dernier «sommet européen de la dernière chance» à Bruxelles, les 7 et 8 et décembre, M. Draghi a une nouvelle fois déçu les espoirs de tous ceux qui attendent de la banque centrale qu'elle sorte de son chapeau une solution miracle à la crise.

Mais, se rassurent-ils, ce n'est que partie remise. En mettant la main sur la gestion du futur Mécanisme européen de stabilité (MES), successeur du mal né FESF, et en obtenant par ailleurs une renaissance de ses cendres d'un Pacte de stabilité et de croissance sous stéroïdes, la banque centrale aurait créé les conditions lui permettant de faire son «devoir» si les exercices périlleux de refinancement des dettes souveraines tournaient mal sitôt la période des fêtes passée.

Avant même d'examiner l'accord «historique» de Bruxelles, dont le manque de précision et l'improbable mise en œuvre laissent au demeurant libre cours à de nombreuses interprétations, quelques petits rappels s'imposent.

En premier lieu, la banque centrale est le prêteur en dernier ressort... du système financier, pas de l'Etat. Le principe d'intervention en cas de crise bancaire a été établi outre-Manche, où la première banque centrale a vu le jour il y a plus de trois siècles, par le financier Walter Bagehot, par ailleurs fondateur du magazine The Economist, avec cette sentence devenue référence : «Lend freely, quickly, usually at punitive rates, and usually against good collateral» (Prêtez-leur librement, vite, normalement à des taux punitifs et contre des garanties solides).

De fait, depuis le début de la crise financière globale en août 2007, la BCE a prêté aux banques de la zone plus que librement, à des taux tout sauf punitifs, pour des durées de plus en plus longues (on en est à 36 mois) et contre des «collatéraux» de qualité de plus en plus suspecte. Ce que Bagehot n'avait pas anticipé, c'est le développement d'un système bancaire d'où l'idée même de faillite, même d'un établissement aussi vérolé que Dexia, soit bannie. La BCE, contrainte et forcée, a fait plus que son devoir de LLR (lender of last resort).

Prêteur en dernier ressort des banques, pas de l'Etat

En revanche, la banque centrale n'a pas vocation à être le prêteur en dernier ressort des Etats. Pour cela, il y a, dans l'architecture financière globale, une institution dédiée, le Fonds monétaire international. Mais les moyens disponibles au FMI sont aujourd'hui dérisoires par rapport aux besoins, après plus de trente années de dérive incontrôlée des finances publiques dans les pays avancés. Ils ont été maintenus à un niveau lui permettant tout juste d'intervenir dans les pays dits en développement ou émergents, qui n'en ont d'ailleurs plus besoin depuis qu'en 1997, le FMI a été contraint de mobiliser des ressources externes auprès de la «communauté internationale» afin de voler au secours des pays asiatiques.

Quant aux nostalgiques de la Banque de France d'avant la réforme de 1973, qui a interdit les avances de trésorerie au Trésor, ils commettent un contresens (à l'image de cette vidéo infantile, voir ici). Ces avances étaient, par définition, d'ampleur et de durée limitées. Imagine-t-on un instant une banque centrale qui apporte son concours permanent à des gouvernements dont les budgets sont déficitaires de manière récurrente pendant 35 années consécutives, conduisant à accumuler (avant la crise) une dette supérieure à 60% du PIB. Adossée à quel bilan et par quelle autre moyen que la planche à billets fonctionnant à jet continue?

Autre observation, en passant : «l'assouplissement quantitatif» de la Fed et de la Banque d'Angleterre, donnée en exemple à la BCE, n'a pas comme objectif avoué de refinancer durablement les gouvernements américain et britannique mais, comme ce fut le cas de la Banque du Japon qui inaugura cette stratégie, de rétablir le financement de l'économie: il s'agit de «dégeler» les circuits du crédit quand une économie est tombée dans une trappe à liquidités. Avec des résultats d'ailleurs tellement mitigés que l'économiste Kenneth Courtis estime qu'il faudrait rebaptisé «Titanic 2» le «QE2» piloté par Ben Bernanke.

Pour justifier l'entorse faite aux traités par les opérations de rachat de dettes publiques sur le marché secondaire (près de 200 milliards d'euros à ce jour) entamées en mai 2010, la BCE a d'ailleurs invoqué la nécessité de préserver ou rétablir le mécanisme de transmission de la politique monétaire.

Enfin, dans un pays qui, comme la Grande-Bretagne, ne jouit pas du privilège exorbitant de pouvoir financer ses déficits dans la principale monnaie de réserve (c'est-à-dire par les autres pays tant qu'ils acceptent de jouer le jeu), la contrepartie de cette politique monétaire ultra-laxiste est un programme drastique d'austérité budgétaire (suppression de 700.000 postes de fonctionnaires, par exemple), pour restaurer à marche forcée la solvabilité à moyen et long terme de l'Etat. «There is no such thing as a free lunch», tout se paye.

Le trompe-l'œil du «paquet Merkozy»

Ce n'est pas parce que la monétisation de la dette se révèle historiquement une pratique courante, avant même l'apparition des banques centrales, qu'elle relève pour autant de la “norme”. Bien au contraire, elle est la manifestation d'une rupture du contrat entre la société et sa monnaie, puisqu'elle revient de facto à en détruire la valeur, du “débasement” à l'hyperinflation en passant par la simple dévaluation (dollar et livre sterling aujourd'hui).

Ce qui ramène à la crise, non de l'euro comme monnaie, mais de la dette souveraine d'une partie des pays de la zone euro, et aux «solutions» que «Merkozy» vient d'imposer aux 26 (moins le Royaume-Uni) à Bruxelles. Passons sur le fait que l'Union européenne, embourbée depuis le calamiteux traité de Nice dans un interminable marathon constitutionnel, croit toujours répondre par la norme juridique à des problèmes de stratégie économique.

Mais sur le contenu même, «l'accord» est un trompe-l'œil. En premier lieu, la réaffirmation solennelle des «critères de Maastricht», notamment le plafond de 3% pour les déficits, est une mauvaise plaisanterie. Ce qui attend les pays les plus exposés, c'est la nécessité de dégager, pendant de longues années, un excédent primaire (avant charge de la dette) de leurs comptes publics. Ensuite, chacun sait que les sanctions financières, automatiques ou pas, sont inapplicables et ne seront pas appliquées aux pays en infraction. C'est comme pour l'arme nucléaire, leur efficacité ne peut être que dissuasive.

En fait, la disposition la plus significative du «paquet Merkozy» est l'engagement pris auprès du secteur financier privé, banques et assurances, qu'il ne sera plus jamais appelé à participer à la restructuration (c'est-à-dire à l'effacement partiel) de la dette souveraine d'un pays européen. Plus jamais la Grèce. Les banquiers, qui se rangent, c'est compréhensible, parmi les plus chauds partisans d'un rachat des dettes publiques par la BCE, sont ainsi exonérés de leurs erreurs de jugement ou de leur avidité passés. «Never say never again» : cet engagement contient un double pari, largement ouvert.

Soit la BCE sera en fin de compte contrainte de racheter les dettes, les pertes éventuelles étant assumées par les banques centrales nationales membres de l'eurosystème (c'est-à-dire le contribuable), à due concurrence de leurs moyens. Autrement dit, l'Allemagne paiera. Soit que la crise de la dette souveraine ne serait (Grèce exceptée) qu'une question conjoncturelle de liquidité et pas un problème structurel de solvabilité. Le premier scénario est à haut risque : il implique que la cavalerie, comme dans les westerns, arrive à temps pour sauver les pionniers du massacre.

Quant à la réponse positive à la deuxième question, elle n'est pas acquise et ne pourrait être que collective et dynamique. Et c'est ici que le couple franco-allemand joue petit bras, planté sur la ligne de fond de court avec une absence totale d'imagination et d'ambition. Pour le candidat Nicolas Sarkozy, le plateau européen reste, comme il l'est depuis quatre ans et demi, l'occasion de se mettre en scène.

L'affaiblissement des institutions européennes ne fait pas un programme, la méthode «intergouvernementale», qui flatte l'ego surdimensionné des dirigeants nationaux et repose sur une illusion de souveraineté, ayant fait la preuve de sa nocivité. Pour la fille de pasteur Angela Merkel, qui avance à reculons depuis le début de cette crise, l'Allemagne «réformée» donnée en exemple aux économies périphériques tient lieu de stratégie européenne.

Le testament de Jürgen Stark

Comme déjà expliqué (lire ici), les créateurs de l'euro étaient bien conscients que la monnaie unique n'était qu'un des éléments d'un saut qualitatif vers plus d'Europe : de nouvelles politiques communes (le Livre Blanc Delors-Lamy de 1993), un budget européen digne de ce nom alimenté par un impôt européen, la stratégie de Lisbonne, l'achèvement du marché intérieur dans les services, etc. Ces ambitions, éclipsées par la priorité donnée au pathétique débat constitutionnel, se sont brisées sur le mur des égoïsmes et des aveuglements nationaux.

L'euroland n'est pas une zone monétaire optimale ? La belle affaire. Les Etats-Unis non plus, qui ont pourtant la même monnaie depuis deux siècles et une banque centrale depuis bientôt cent ans. La monnaie est toujours une construction politique et sociale. C'est par la politique qu'elle peut vivre... ou mourir. L'euro n'échappe pas à la règle.

Le danger majeur est que les Européens, tétanisés par le défi immédiat de survivre à cette crise, perdent de vue la longue perspective. La tempête financière n'est pas née en Europe mais aux Etats-Unis. Après la crise financière asiatique de 1997, qui était, pour les pays avancés, un avertissement pratiquement sans frais, les responsables européens n'en ont tiré aucune leçon, estimant que l'existence même de l'euro, à partir de 1999, mettrait en quelque sort le Vieux Continent à l'abri des chocs exogènes provoqués par les déséquilibres globaux (qui impliquaient essentiellement les Etats-Unis d'un côté, l'Asie de l'autre) et de la contamination par une vérole financière venue d'outre-Atlantique. Erreur.

 

Jürgen Stark  
Jürgen Stark© BCE

Dans quelques jours, Jürgen Stark, le représentant de l'Allemagne au directoire de la BCE, quittera son poste pour des «raisons personnelles» auxquelles personne ne croit. Dans un discours-testament, prononcé le 29 novembre à la Réserve fédérale de Dallas, il revient sur les relations entre mondialisation et politique monétaire au cours des années qui ont conduit à la crise.

Même s'il évoque diplomatiquement l'action des banques centrales en termes généraux, ce texte est un réquisitoire contre «la normalité» dont rêvent en Europe tous ceux qui, ayant idolâtré Alan Greenspan avant de brûler ce qu'ils adoraient hier, démontrent qu'ils n'ont rien appris. Que Stark se soit exprimé ainsi chez Richard Fischer, «dissident» au sein du comité de politique monétaire présidé par Ben Bernanke, le continuateur de Greenspan, est peut-être dû au hasard. Ou peut-être pas.

Un réquisitoire contre la «normalité» à la mode Greenspan/Bernanke

Stark explique comment la relation «vertueuse» entre mondialisation et stabilité monétaire pendant la période de la «Grande Modération» a révélé des vices cachés lorsque la crise financière a changé de dimension en septembre 2008. Complaisance, croyance illusoire dans la capacité de «mircrogérer» («fine tuning») l'activité économique, absence de vision à moyen terme des processus inflationnistes, négligence dans la régulation et la surveillance des acteurs financiers, incompréhension de la dynamique du crédit et indifférence pour ne pas dire complicité à l'égard des phénomènes spéculatifs sur les actifs: y passe tout ce qui a caractérisé la politique de Greenspan/Bernanke et que la BCE n'a pas cru devoir critiquer publiquement à l'époque.

De leurs propres erreurs ou de leur impuissance à se faire entendre dans leurs mises en garde aux politiques (dans le cas de BCE), les banques centrales vont subir les conséquences.

«Les autorités monétaires, relève Jürgen Stark, courent le risque de devoir endosser le fardeau créé par les actions d'autres parties prenantes. Des défis cruciaux à cet égard incluent le danger de voir la politique monétaire surchargée par des régimes budgétaires dominants à cause du comportement budgétaire irresponsable des gouvernements et de finances publiques en ruines. Il y a aussi le danger que la politique monétaire soit dominée par des préoccupations de stabilité financière, la stabilité des prix étant prise en otage par la stabilité financière.»

Ce n'est plus un risque, c'est une réalité. Les pressions quasi unanimes pour que la BCE rentre enfin dans le rang, devienne une banque centrale «normale», ne peuvent que s'intensifier.

Avant de quitter le navire, le représentant de l'orthodoxie germanique affirme (il n'est pas le premier) que les «autorités monétaires doivent rappeler aux autres acteurs qu'il y a des limites à ce que la politique monétaire peut faire pour sortir l'économie globale d'un problème qui doit être traité à la racine». Propos frappé au coin du bon sens. La difficulté est que dans un asile de fous, c'est l'esprit sain qui n'est pas «normal».

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 12:41
Marianne - Francis Journot - Tribune | Mercredi 14 Décembre 2011 à 05:01is

 

Eugène publie sur son Blog économique et social une tribune du mouvement « Rendez-nous notre industrie ! » : « Pour recréer les millions d’emplois que vous avez détruits, sauver nos régimes de protection sociale, réduire notre déficit public et nous soustraire de l’emprise des marchés financiers ».



La trahison de nos dirigeants

Parmi tous les pays d’Europe, la France est le pays qui s’est le plus vite désindustrialisé car depuis 35 ans, nos gouvernements successifs ont volontairement détruit l’industrie française par allégeance économique au dogme néolibéral du libre-échange et pour servir les intérêts de grands groupes.

La délocalisation de l’industrie n’est pas une fatalité et plusieurs articles du traité de fonctionnement de l’Union Européenne dont les articles 32 et 63 du TFUE, encouragent la désindustrialisation de la France.

L’article 32 préconise plus d’échanges commerciaux et de compétitivité et, conformément à cette recommandation, les entreprises ont pu délocaliser leur production dans les pays à bas coûts avec la bénédiction de l’Europe et de l’Etat français. L’article 63 interdit les restrictions de capitaux et de paiements entre les pays membres mais aussi les pays tiers comme la Chine ou l’Inde. En libérant les mouvements de capitaux à destination et en provenance de la Chine ou de l’Inde, l’Union Européenne a largement contribué au démembrement de l’industrie française, à l’augmentation de la dette publique de la France et au déclin de notre pays.

Le danger de perdre notre indépendance
Nos dirigeants nous ont contraints à obéir aux directives européennes sans tenir compte de notre rejet du traité de Lisbonne lors du referendum de 2005. Ils sont aujourd’hui responsables de notre appauvrissement et de notre endettement.

Nicolas Sarkozy nous a trahis une fois de plus, en voulant maintenant brader notre indépendance à la Chine et en nous imposant plus de soumission à une politique Européenne qui ruine de plus en plus de travailleurs mais enrichit toujours davantage les financiers et les grands groupes.

En endettant et en désindustrialisant la France plus rapidement qu’aucun chef d’état ne l’avait fait avant lui, Nicolas Sarkozy nous livre pieds et mains liés au pouvoir de la finance et au bon vouloir des pays émergents.

Il est probable que la France soit aujourd’hui plus en danger de perdre son indépendance qu’elle ne l’a jamais été au cours de son histoire et peut-être conviendra-t-il de juger un jour nos dirigeants pour leurs infractions politiques, lourdes de conséquences pour l’avenir de notre pays.

Francis JOURNOT

Mouvement associatif  RENDEZ-NOUS NOTRE INDUSTRIE !

www.rendez-nous-notre-industrie.com et www.vetements-made-in-france.com sont des associations citoyennes indépendantes et sans appartenance politique.

Retrouvez Eugène sur son Blog économique et social.
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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 12:23

LEMONDE.FR avec AFP | 14.12.11 | 13h00

 
 

 

Le nombre d'emplois publics a chuté de 67 000 durant l'été, dans le cadre du plan d'austérité mis en œuvre par le gouvernement du premier ministre conservateur, David Cameron.

Le nombre d'emplois publics a chuté de 67 000 durant l'été, dans le cadre du plan d'austérité mis en œuvre par le gouvernement du premier ministre conservateur, David Cameron.AFP/CARL COURT

C'est un nouveau record depuis dix-sept ans, le nombre de chômeurs britanniques s'élevait à la fin octobre à 2,64 millions, selon des chiffres officiels, publiés mercredi 14 décembre. Le taux global reste lui inchangé, à 8,3 %.

Le nombre de personnes à la recherche d'un emploi a augmenté de 128 000 ; le chômage des 16-24 ans poursuit sa progression au-delà de la barre symbolique du million ; le nombre de femmes sans emploi est d'environ 1 million, un chiffre record depuis 1988. Autre indicateur scruté de très près, le nombre d'emplois publics, qui a chuté de 67 000 durant l'été, dans le cadre du plan d'austérité mis en œuvre par le gouvernement du premier ministre conservateur, David Cameron. Selon les dernières projections officielles, ce plan devrait se traduire par la perte de 700 000 postes en six ans dans le secteur public.

Le gouvernement comptait sur le secteur privé et les exportations pour prendre le relais et créer des emplois, mais l'anémie de l'économie en a décidé autrement. M. Cameron a notamment pointé du doigt l'impact de la crise dans la zone euro, avec laquelle son pays réalise plus de 40 % de ses échanges commerciaux. L'opposition travailliste l'accuse pour sa part d'avoir "tué la croissance" en imposant son plan de rigueur à marche forcée dans un contexte international de plus en plus défavorable.

 LA PERSPECTIVE DE 3 MILLIONS DE CHÔMEURS

Du côté des syndicats, Unite, le premier du pays, a qualifié les derniers chiffres du chômage de "désastreux", estimant que le gouvernement devait "revoir sa stratégie de toute urgence". Les experts sont en tout cas pessimistes sur l'évolution de la situation de l'emploi britannique. Pour James Knightley de la banque ING, "la perspective des trois millions de chômeurs se rapproche de plus en plus", couplée à un risque accru du retour du pays dans la récession.

Conséquence de cette montée du chômage, la Banque d'Angleterre devrait injecter dès que possible de nouveaux fonds dans l'économie pour soutenir l'activité, d'autant que l'inflation est en train de ralentir, repassant sous le seuil des 5 % le mois dernier.

Le gouvernement a lancé le mois dernier un programme de grands travaux, de plus de 35 milliards d'euros sur dix ans, pour tenter de contre-balancer les effets du plan de rigueur, qu'il refuse d'assouplir.

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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 22:52

Mohamed Bouklit est président de l’Université populaire Montpellier Averroès et membre du Conseil national de campagne du Front de Gauche. Selon lui, dans les quartiers populaires, «territoires abandonnés de la République», «tout se passe dans les faits comme si nous étions revenus à l’Ancien Régime».

 

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puceinvite.jpgVoilà de longs mois que nous arpentons les quartiers populaires de France depuis notre appel national publié en juin dernier sur Mediapart, avec la conviction profonde qu’un autre monde est possible, plus digne et plus humain. Je clôturais une première étape il y a une dizaine de jours en me rendant à l’invitation d’une dynamique locale dans les quartiers populaires de Grenoble et d’Échirolles, notamment à La Villeneuve qui fut le théâtre d’émeutes urbaines débouchant sur le scandaleux discours de Grenoble de Sarkozy.

Partout nous avons entendu la même détresse sociale de femmes et d’hommes, qui tombent chaque année de plus en plus dans la précarité et le même rejet d’une classe politique, y compris du Front de Gauche, qui ne prend pas en compte les aspirations profondes des peuples plongés dans plusieurs crises majeures. Partout nous avons fait le même constat des réalités sociales et politiques que nous faisions localement il y a deux ans, lors des État généraux de la Citoyenneté dans les quartiers populaires montpelliérains. J’invitais alors comme parrain de cette manifestation citoyenne le petit fils de Malcom X, à la demande d’une jeunesse des quartiers populaires qui voyait en lui un symbole de la justice et des droits humains.

Avec le recul, en sillonnant depuis plusieurs années ces territoires abandonnés de la République tout se passe dans les faits, compte tenu des crises historiques que nous vivons, comme si nous étions revenus à l’Ancien Régime, un régime avec ses féodalismes capitalistes, oligarchiques, clientélistes, et maintenant laïcards. J’ai l’intime conviction au moment où j’écris ces lignes depuis mon quartier de la Paillade, que la Révolution française n’est pas terminée, et qu’elle est au fond un idéal de justice sociale toujours à atteindre.

Partout sur le territoire national et sur Internet nous voyons se tisser, à l’ombre des lumières politico-médiatiques classiques,  des collectifs et des réseaux solidaires qui rentrent en résistance citoyenne face à l’ordre injuste d’un monde marchand et faussement sécuritaire. Héritiers de l'esprit de la Révolution française, les précaires constituent à travers leurs luttes locales et progressistes les nouveaux Sans Culottes de la République, qui réclament plus de justice sociale dans les quartiers populaires comme dans les campagnes, en métropole comme en outre-mer. Ils sont l’âme et l’avenir d’une République vivante, laïque, plus sociale, plus digne, plus juste et tout simplement plus humaine.

Montpellier, La Paillade le 13 décembre 2011

www.bouklit.fr

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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 22:49
| Par Martine Orange

La façon dont le ministre de l'industrie, Eric Besson, a commencé, dès dimanche, à préparer les esprits prouvait à elle seule le côté brûlant du sujet. Le groupe Areva, le joyau nucléaire français dont l'Etat est actionnaire à 87%, est en difficulté, reconnaissait-il. Aimable euphémisme. Lundi, à l'issue d'un conseil de surveillance, le groupe nucléaire a dévoilé l'ampleur de la catastrophe : il va enregistrer une perte de 1,4 à 1,6 milliard d'euros en 2011.

L'essentiel de ces pertes est lié à des dépréciations d'actifs. Areva efface 2,4 milliards d'euros de valeur, dont 1,4 milliard pour le rachat d'UraMin, la société d'uranium canadienne reprise en 2007. 1.500 emplois doivent être supprimés en Allemagne mais plus de 1.200 disparaîtront aussi en France, par non-remplacement de départs en retraite, contrairement aux demandes du gouvernement. Compte tenu de sa dégradation financière, le groupe public prévoit de réaliser un plan d'économie de 1 milliard d'euros par an jusqu'en 2015. Mais il devra sans doute être recapitalisé au moins à hauteur de 1 milliard. Pour pallier l'impécuniosité de l'Etat, EDF risque d'être sollicité.

Comment le groupe public a-t-il pu en arriver là ? L'argumentaire a déjà été préparé : l'accident de Fukushima serait la principale cause. Le choc créé par le cataclysme nucléaire au Japon a coupé les ailes au renouveau tant espéré de l'énergie nucléaire dans le monde. Tous les projets d'expansion du groupe sont à revoir. L'Allemagne a déjà décidé de fermer toutes ses centrales : d'où la suppression imposée de 1.000 emplois dans ce pays, faute de débouchés. Après Fukushima, Areva a perdu l'essentiel de son activité commerciale au Japon. Huit réacteurs ont été fermés et personne ne sait s'ils repartiront un jour. Le groupe nucléaire a donc perdu des clients pour son MOX, le combustible qui a mis le parti socialiste en fusion lors de son accord avec EELV.

Cet effondrement industriel et commercial sans précédent justifie une réflexion profonde sur la nature d'Areva et une révision forte de tous les projets du groupe et de sa dimension pour s'adapter à un avenir qui risque d'être de moins en moins nucléaire. Mais ce constat n'explique pas à lui seul une telle déconfiture financière.

 

Luc Oursel.  
Luc Oursel.© Reuters

Car ce que le groupe solde aujourd'hui, ce ne sont pas ses rêves d'expansion détruits dans l'explosion de Fukushima mais ses erreurs de gestion passées. La tactique du successeur chargeant au maximum la barque de son prédécesseur, pour mieux être libéré du passé, est à l'œuvre, ne vont pas manquer d'avancer les défenseurs d'Anne Lauvergeon, qui a trouvé refuge au conseil de surveillance du quotidien Libération. C'est incontestablement le cas. Luc Oursel qui a pris la présidence du directoire en juin a certainement envie de se redonner un peu d'oxygène.

Dans son cas, l'opération vérité est cependant à double tranchant. Car il est dans le groupe depuis dix ans, au comité exécutif depuis trois ans. Il était chargé de la surveillance industrielle du calamiteux chantier finlandais de l'EPR. Il a sa part de responsabilité dans ce qui s'est fait auparavant.

Mais le bilan de la folle gestion d'Areva ne pouvait plus être tu. Le groupe public est depuis des mois sous la pression des agences de notation qui menacent de le dégrader jusqu'en catégorie « junk bonds ». Les banques, une à une, se retirent du jeu, laissant l'Etat seul assumer la suite. Pour finir, une mission d'enquête de la commission des finances, que le député UMP Camille de Rocca-Serra s'est empressé de quitter, a commencé depuis juin à se plonger dans les comptes et les errements du groupe public et a rendu un premier rapport d'étape des plus alarmistes en octobre.

Le rapport final devrait remis fin janvier. Avant même ses conclusions, beaucoup s'alarment.

Un EPR à 6,6 milliards d'euros

Mille alertes ont été lancées depuis des années sur les dérives financières et industrielles d'Areva. Tout a été enterré, masqué par la communication dispendieuse mais redoutable d'Anne Lauvergeon, patronne atomique en butte, à l'en croire, à des complots redoutables  d'ennemis industriels et politiques ne visant qu'à sa défaite. Aujourd'hui, Anne Lauvergeon est partie. Les livres de compte s'ouvrent et les additions se font.

Il y a d'abord l'EPR. Après des années de déni, Areva a dû reconnaître que le chantier finlandais du réacteur nucléaire de troisième génération était un gouffre financier. Défauts de conception, pertes de main-d'œuvre qualifiée, sous-estimation des difficultés, insuffisance des suivis du chantier, problèmes avec le régulateur finlandais, retards en tout genre... La centrale qui devait être achevée en 2009 ne le sera peut-être même pas à la fin 2013 (voir notre enquête sur un fiasco industriel). 

Le groupe a déjà provisionné plus de 2 milliards d'euros, ces dernières années. Le conseil de surveillance a décidé de rajouter 150 millions d'euros cette fois-ci encore. « L'EPR finlandais va coûter 6,6 milliards au lieu de 3 milliards», dit le député PS Marc Goua qui conduit la mission d'enquête de la commission des finances. Pour l'instant, le groupe nucléaire assume seul le surcoût, Siemens ayant quitté le navire. En espérant que le réacteur fonctionne bien après sa mise en marche car Areva s'est aussi engagé sur une puissance produite.

Pour le groupe nucléaire, ces déboires étaient inhérents à une tête de série. L'ennui est que l'EPR de Flamanville rencontre des difficultés à peu près comparables et a déjà trois ans de retard. Seuls les chantiers chinois se déroulent normalement. Mais de l'avis de tous, « les méthodes chinoises, tant sociales qu'industrielles, ne sont pas du tout transposables en Occident ». Pour ressortir à un prix acceptable, Areva espère abaisser ses coûts de 20 à 25%. Mais derrière ces objectifs affichés, plus personne n'y croit vraiment. Fukushima risque d'avoir enterré les perspectives de développement nucléaire. Et l'EPR apparaît de plus en plus comme un éléphant blanc, comme l'histoire industrielle en compte tant.

Passé le dossier de l'EPR, en voici un autre: quelles circonstances atténuantes va-t-on pouvoir avancer sur le rachat d'UraMin ? Après avoir déjà passé une provision de 426 millions d'euros en 2010, Areva va passer une nouvelle dépréciation de 1,5 milliard à la fin de l'année. Ainsi, d'une acquisition qui a coûté au total plus de 2,2 milliards d'euros, il ne va rester qu'à peine 400 millions inscrits au bilan : 80% de la valeur de la société rachetée en 2007 va être effacée. Il faut remonter à la bulle internet pour retrouver une telle destruction de valeur.

La mission d'enquête parlementaire a commencé à se pencher sur cette étrange acquisition « On ne peut pas dire que Bercy nous a facilité la tâche. Il a fallu l'intervention de Jérôme Cahuzac, président de la commission des finances, pour avoir enfin l'accès aux documents en septembre », raconte Marc Goua.

Le ministère des finances n'a peut-être pas envie de s'attarder sur ce dossier où tout dérange (voir notre enquête : UraMin, l'autre dossier qu'Areva voudrait oublier). Profitant de la vacance du pouvoir entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2007, Anne Lauvergeon s'est lancée dans le rachat d'une société minière au cours boursouflé, au sommet de la bulle spéculative sur l'uranium, sans prendre la moindre règle de prudence. 

Aucun examen approfondi des gisements, comme le veut la tradition minière, n'a été effectué avant le rachat. Le groupe le reconnaît lui-même dans son communiqué, en expliquant la dépréciation des actifs notamment par la faiblesse des teneurs en minerai de certains gisements. En clair, il n'y a rien d'exploitable. Aucune étude juridique précise, fiable, ne semble avoir été conduite auparavant : Areva a dû racheter par la suite des droits d'exploitation des mines qu'elle n'avait pas. Tout est à l'avenant.

Une chaîne de responsabilité défaillante de bout en bout

 

Anne Lauvergeon.  
Anne Lauvergeon.© Reuters

Près de deux milliards d'euros de pertes d'argent public, des milliers d'emploi supprimés  justifient, surtout au moment où l'on ne cesse de parler des fraudeurs sociaux, quelques questions. Car dans cette opération, la chaîne de responsabilité semble avoir été défaillante de bout en bout.

« Si des comptes doivent être demandés, c'est certainement à Anne Lauvergeon (l'ex-présidente d'Areva), mais certainement aussi aux responsables politiques qui, à l'époque, ont donné leur accord à un investissement très onéreux, payé dans un paradis fiscal et dont on s'aperçoit aujourd'hui qu'il ne vaut plus rien », a affirmé Jérôme Cahuzac, président de la commission des finances de l'Assemblée nationale dimanche.

Les silences dans cette affaire sont en effet éloquents, et pas seulement parce que le nucléaire est un domaine régalien. Comment l'Agence de participations de l'Etat (APE), qui représente l'Etat comme actionnaire principal, a-t-elle pu cautionner sans y regarder de plus près une telle acquisition ?

Une première note de l'APE souligne bien les risques et incite à la prudence. Mais quelques semaines après, l'Agence a radicalement changé d'avis et donne son feu vert à l'opération. Dans la marge, une mention manuscrite relève une « belle victoire industrielle de la France ».

Ainsi, à aucun moment, cet organisme censé veiller sur les intérêts publics ne se posera la question des cours surévalués, de l'absence d'audit minier, de l'absence de la moindre exploitation ou réalisation industrielle. Il ne s'interrogera même pas sur le fait que cette société canadienne n'a pas dix-huit mois d'existence et est logée aux îles Vierges britanniques. Et il fermera les yeux sur le fait qu'Areva paiera son rachat dans les paradis fiscaux, ce qui est tout de même inhabituel pour un groupe public. Le ministère des finances, sous la tutelle à l'époque de Christine Lagarde, ne sera pas plus ému par la situation.

Que dire aussi des conseils d'Areva ? La banque Rothschild et des juristes ont supervisé l'acquisition et ont été payés pour cela. Comment ont-ils pu oublier les principes de base ? Des opérations de rachat se mènent après des audits financiers et industriels. Des sécurités juridiques sont imposées à toutes les étapes. Là, rien de tel : pas une expertise minière, pas une vérification juridique. Les banquiers d'affaires ne semblent même pas avoir vu la surévaluation manifeste de la société, des mouvements suspects boursiers qui fleurent bon le délit d'initiés. Autant de signes qui, normalement, conduisent à recommander l'abstention.

Mais le silence a continué. Les commissaires aux comptes, qui approuvent les comptes, auraient normalement dû demander une dépréciation d'UraMin dès la fin de 2007, ne serait-ce que, comme le veulent les règles comptables, pour acter la chute des cours de l'uranium qui s'étaient effondrés depuis l'acquisition. Ils se sont tus et ont approuvé les comptes sans émettre la moindre réserve. Par la suite, René Ricol, dépêché par l'Elysée et le conseil pour faire un état de la situation d'Areva, se montrera tout aussi prudent. Certes, l'acquisition avait été surpayée mais les mines d'uranium sont des actifs sûrs qui finiraient par retrouver leur valeur, était-il dit. Une dépréciation de 400 millions d'euros suffirait pour couvrir le tout. Cette politique de l'édredon visait-elle seulement à ne pas porter ombrage à Anne Lauvergeon, les auditeurs n'osant pas l'affronter, ou à ne pas trop attirer l'attention sur cette opération ?

Et puis, il y a le conseil de surveillance d'Areva. Lui non plus, dans la bonne tradition française, n'a rien vu ou voulu voir. Est-ce parce le président de l'APE, Bruno Bezard, y siégeait comme administrateur représentant l'Etat et qu'il n'a pas voulu se déjuger ? « C'est l'habitude de l'administration qui, désormais, considère que l'Etat est par nature disqualifié pour parler et qu'il faut laisser faire le privé », soupire un observateur.

Mais il y avait tous les autres administrateurs, notamment Jean-Cyril Spinetta, nommé spécialement par l'Elysée comme président du conseil de surveillance pour veiller sur les intérêts d'Areva et de l'Etat. Tous ont accepté de valider sans sourciller les comptes et les explications d'Anne Lauvergeon. Aujourd'hui, le conseil de surveillance a annoncé que trois de ses membres indépendants allaient constituer un «comité pour enquêter sur les conditions d'acquisition et d'exploitation d'UraMin ». Il est temps de rappeler que les administrateurs ne sont pas seulement là pour encaisser des jetons de présence mais ont aussi des responsabilités.

Manifestement, l'enquête parlementaire sur UraMin dérange. Et tout le monde commence à essayer de se dédouaner. Car au fur et à mesure que les éléments s'assemblent, il apparaît que tout ne peut pas seulement être la faute à «pas de chance», à la bulle sur les matières premières, à la spéculation boursière, dont auraient profité les seuls actionnaires d'UraMin en procédant à sa vente. Des informations arrivent, par la presse namibienne notamment, de voyages de représentants français, de disputes aussi entre membres du gouvernement du pays autour des mines rachetées par Areva. « Il y a de nombreux éléments dérangeants dans ce dossier. Je ne vois pas comment la justice ne pourra pas être saisie », pronostique un banquier.

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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 22:45
Marianne - Laurent Pinsolle - Blogueur associé | Mardi 13 Décembre 2011 à 12:01

 

Achetez français ! C'est le nouveau mot d'ordre politique. C'est ainsi que Bayrou et Hollande haranguent le peuple, quand ils ne le culpabilisent pas. Ce débat n’est pas totalement inintéressant mais il est profondément superficiel, tempère Laurent Pinsolle, soutien de Nicolas Dupont-Aignan, qui soupçonne les deux François de manipulations électoralistes sans lendemain.



C’est le grand coup de bluff idéologique des derniers jours. François Bayrou et François Hollande ont pris position en faveur d’un patriotisme économique destiné à pousser l’achat de produits français. Mais il est difficile de ne pas y voir une simple gesticulation électoraliste.

Du protectionnisme mou
D’un côté, on peut se féliciter que des candidats établis reprennent une partie du vocable et même des idées des tenants de la démondialisation. Ce faisant, ils contribuent à populariser des thèmes importants et pourraient bien faciliter le travail des véritables partisans du protectionnisme tel que Nicolas Dupont-Aignan. Il est très positif que Bayrou parle d’acheter français ou Hollande dise que « la désindustrialisation que nous avons connue n'est pas une fatalité ».

En effet, il est absolument primordial que la France se réindustrialise et ne laisse plus filer ses emplois industriels, comme cela se passe depuis 40 ans et plus encore depuis 10 ans. En une décennie, nous avons perdu près d’un million d’emplois. Derrière les rodomontades de Nicolas Sarkozy, les constructeurs automobiles, et plus spécialement Renault, dont l’Etat est pourtant actionnaire, ont massivement délocalisé leur production ainsi que l’achat de leurs pièces détachées.

Des positions contradictoires
Mais les positions de ces deux candidats doivent-elles être prises pour argent comptant ? En effet, cela fait des années que le parti socialiste nous parle d’un libre-échange plus juste, plus équilibré, pour au final ne rien faire une fois au pouvoir ou accepter des traités européens dignes d’ayatollahs néolibéraux. Si l’objectif est intéressant, il n’y a pas de moyens évoqués. Comment ces candidats feraient-ils pour rééquilibrer la balance commerciale de notre pays ?
 
Sont-ils prêts à mettre en place des barrières douanières ou non douanières, des quotas ? Sont-ils prêts à le faire à l’échelle de la France au cas où, très probable, il soit impossible de faire cela à l’échelle européenne ? Voici de vraies questions qui fâcheraient très probablement les deux François tant il est clair que leurs déclarations semblent des vœux pieux qu’ils jetteraient aux orties s’ils arrivaient au pouvoir. La tribune d’Henri Weber était extrêmement timorée.

Il faut d’abord produire en France
Le grand bluff du « acheter français »
La position du président du Modem pose un autre problème, à savoir celui de culpabiliser les Français. C’est comme s’il disait que c’est ne pas être un bon français que d’acheter des produits fabriqués en Chine. Mais si beaucoup de nos compatriotes le font, c’est souvent soit parce qu’ils n’ont pas d’autres choix (toutes les voitures vendues moins de dix mille euros sont produites en dehors de France), soit parce que leur pouvoir d’achat ne permet pas autre chose.
 
Bien sûr, il faut informer les consommateurs de la provenance des produits qu’ils achètent, mais il faut surtout faire en sorte que produire en France ne revienne pas forcément plus cher qu’importer des produits d’Asie ou d’ailleurs, comme le font très bien les pays d’Amérique Latine, par un ensemble de mesures protectionnistes (quotas, des droits de douane ou autres). Mieux, les initiatives de l’association pour un débat sur le libre-échange démontrent l’adhésion des Français.
 
Le débat sur le fait d’acheter des produits français n’est pas totalement inintéressant mais il est profondément superficiel. Ceux qui en parlent ne sont absolument pas prêts à prendre les mesures qui nous permettraient de véritablement relancer notre industrie.

Retrouvez Laurent Pinsolle sur son blog.
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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 22:32

LEMONDE | 13.12.11 | 11h33   •  Mis à jour le 13.12.11 | 11h34

 
 

Crise oblige, le chômage partiel fait son grand retour en France et le premier secteur touché reste l'automobile.

Crise oblige, le chômage partiel fait son grand retour en France et le premier secteur touché reste l'automobile.AFP/JEFF PACHOUD

Crise oblige, le chômage partiel fait son grand retour en France. Premier secteur touché, l'automobile, avec des arrêts d'activité chez PSA ou Michelin. Avec l'aggravation promise du chômage, gouvernement et partenaires sociaux s'accordent sur la nécessité de promouvoir ce dispositif, particulièrement prisé dans l'industrie pour éviter les licenciements. Problème : le bilan du chômage partiel lors de la précédente crise 2008-2009 est mitigé. Il a été largement moins utilisé en France qu'en Allemagne ou en Italie.

Dans un rapport publié en février, la Cour des comptes est largement revenue sur les raisons de cet échec. Elle explique que les patrons français disposent de mesures de flexibilité plus pratiques comme l'intérim, les CDD ou les RTT. Le chômage partiel reste trop complexe avec trois dispositifs différents, qui se chevauchent.

A côté du dispositif de base financé en partie par l'Etat pour atteindre 60 % du salaire brut, l'entreprise peut signer une convention pour prévoir une meilleure prise en charge. Depuis mai 2009, les partenaires sociaux ont, de plus, convenu de créer un dispositif supplémentaire, baptisé activité partielle de longue durée (APLD), qui prévoit un maintien de 75 % du salaire brut, avec un financement partiel de l'Unedic.

"RAPPROCHEMENT" DES DISPOSITIFS

La question du rapprochement des trois dispositifs, voire de leur fusion, sera au cœur des négociations entre partenaires sociaux qui doivent intervenir le 21 décembre, puis être poursuivies avec l'Etat lors du sommet social sur l'emploi prévu le 18 janvier. "L'engagement de maintien de l'emploi associé à l'APLD est très dissuasif pour les PME-TPE", plaide Jean-François Pilliard, secrétaire général de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), qui demande un "rapprochement" des dispositifs. Comme la CFDT, où Laurent Berger compte surtout sur une "accélération des délais de paiement pour les entreprises".

La CGT compte sur une fusion des dispositifs, avec éventuellement la création d'un grand fonds unique abondé par l'Etat, les employeurs et l'Unedic. "L'objectif est de généraliser le maintien de 75 % du salaire brut et de faire une réelle sécurisation de l'emploi pour décourager les licenciements, tout en renforçant le contrôle des entreprises qui y recourent", défend Maurad Rabhi, chargé de l'emploi à la CGT.

Le gouvernement semble pencher également pour une réforme d'ampleur. Dans ses propositions aux partenaires sociaux, il évoque un dispositif unifié qui deviendrait l'"activité partielle", un nom plus accrocheur. A la clef, un "taux unique de remplacement pour le salarié" et "des possibilités accrues d'organisation de formations au bénéfice des salariés pendant les périodes d'activité partielle".

Mais le ministère de l'emploi admet qu'une telle réforme nécessite "un nouvel accord national interprofessionnel, ainsi qu'une modification de la loi". Des conditions compliquées à réunir à moins de cinq mois de la présidentielle. Xavier Bertrand, ministre du travail, pourrait donc se contenter de défendre sa promesse d'abaisser le délai de réponse pour l'agrément de l'inspection du travail de vingt à dix jours, voire de supprimer l'accord préalable.

Jean-Baptiste Chastand

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          Depuis le 26 Mai 2011,

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                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



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